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lundi, 23 avril 2012

Qui a gagné ?

   C'est la grande question. On a évidemment pensé à cette personne-là :

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   On s'est aussi dit qu'une autre personne semblait avoir beaucoup gagné à cette élection, même si les profits qu'elle en retire sont pour l'instant indirects :

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   Les véritables vainqueurs sont peut-être très nombreux, des dizaines de millions :

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   En tout cas, il est difficile de croire que ce soit lui :

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   A la télévision, le président sortant est toutefois apparu pugnace. C'est un battant, qui va jouer sa carte jusqu'au bout. J'apprécie cette attitude, qui rend hommage à tous ceux qui croient en lui... et qui va contraindre François Hollande à montrer un peu plus ce qu'il a dans le ventre.

   Ceci dit, il m'est quand même paru très agressif. Quand on sait à quel point les comportements publics sont calculés au millimètre, on ne peut s'empêcher de penser que, derrière le candidat qui a mûri (par rapport à l'excité de 2007) se cache encore l'enfant chéri de sa maman, un brin colérique, habitué à voir ses désirs exaucés... l'enfant qui s'est emparé de la mairie de Neuilly au nez et à la barbe de Charles Pasqua, à 28 ans... l'enfant qui a conquis Cécilia, presque sous les yeux de son mari Jacques Martin... l'enfant qui a pris le contrôle de l'UMP, en dépit de l'opposition de Jacques Chirac... l'enfant qui a écarté tous ses rivaux de droite sur le chemin de l'Elysée... l'enfant qui a terrassé aussi bien le FN que le PS (en 2007)... l'enfant qui a mis le grappin sur l'un des mannequins les plus en vue des années 1980-1990... enfin l'enfant qui voit pour la première fois depuis longtemps un jouet menacer de lui échapper. Pour sûr, il n'est pas content !

samedi, 21 avril 2012

L'affiche de François Hollande

   Celle de Nicolas Sarkozy a suscité beaucoup de sarcasmes... et de détournements. Celle de son adversaire social-démocrate, si elle se prête moins à ce genre de plaisanterie, est par contre plus riche de sens.

Hollande 2012.jpg

   Je me retrouve en partie dans les analyses publiées dans un article de L'Express et le billet d'un blog consacré à l'image.

   On a très vite tracé un parallèle avec l'affiche de 1981 de François Mitterrand (la photographie prise dans la Nièvre ayant été légèrement retouchée) :

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   C'est le paysage rural, situé à l'arrière-plan, qui a incité les commentateurs à faire le rapprochement. On note toutefois l'absence du clocher sur celle prise en Corrèze pour François Hollande. D'autres différences apparaissent. Le candidat de 1981 se positionne clairement à gauche, alors que celui de 2012 est en position centrale (-iste ?). De plus, si Mitterrand regarde vers la gauche de l'affiche, Hollande fixe les passants du regard.

   Il est tout de même sidérant qu'aucun des candidats (à part peut-être Jacques Cheminade) ne fasse figurer un paysage urbain sur son affiche de campagne, alors que 80 % de la population française vit en ville !

   Mais revenons à celle de François Hollande. Son positionnement centriste se trouve confirmé par l'absence de rose et de rouge, le bleu étant la couleur dominante (habituellement monopolisée par la droite). On aurait pu s'attendre à une cravate rosée. C'est la continuation de ce qui était déjà apparu au cours des primaires socialistes.

   Une analyse plus serrée de l'image permet de tirer d'autres conclusions :

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   Commençons par l'arrière-plan. La tête du candidat se dégage bien, dans le ciel... et même au-dessus des nuages, histoire sans doute d'éviter les plaisanteries faciles. Le buste se trouve au niveau du paysage rural. On présume que les pieds sont solidement posés sur le sol. Le message est clair : le candidat est au contact de la "vraie vie", mais il est aussi capable d'évoluer dans les "hautes sphères".

   Je note que, malgré ses 57 ans et demi, François Hollande ne semble pas avoir de cheveux gris, à l'exception de la tempe droite. Hum...  Les lunettes font "moderne". Il apparaît là encore que l'on veut rassurer les électeurs : ce personnage ancré dans la tradition est censé permettre à la France de se moderniser dans la douceur.

   Il reste ce sourire énigmatique, à peine esquissé, que certains observateurs ont rapproché de celui de la Joconde. Encore faut-il recadrer les images de manière à pouvoir les comparer :

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   Outre le sourire, il y a le paysage rural indéfini en arrière-plan et cette espèce "d'enfumage" (sfumato), le flou artistique qui ne permet pas de bien distinguer les contours. Par contre, les deux visages (tout comme les regards) ne sont pas orientés de manière identique.

   Finalement, je me demande si les socialistes n'auraient pas pu utiliser un autre fond pour l'affiche...

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mercredi, 18 avril 2012

La science du vote

   Elle a fait l'objet d'une double page dans le supplément "Science et techno" du Monde du 7 avril dernier. Les mathématiques, la logique notamment, sont mises à contribution pour comparer différents modes de scrutin. Le coeur du problème est l'insatisfaction procurée par le scrutin majoritaire à deux tours (le nôtre, dans la plupart des élections), illustrée par le paradoxe de Condorcet : un candidat peut-être exclu du second tour, alors que c'est celui qui, des trois arrivés en tête, serait préféré par le plus grand nombre en cas de face-à-face (exemple : F. Bayrou en 2007 qui, s'il avait été qualifié, aurait vaincu n'importe lequel des deux finalistes... même chose sans doute pour L. Jospin en 2002... et peut-être pour R. Barre en 1988).

   Mais le plus intéressant est l'application, par les journalistes du "quotidien de référence", des autres modes de scrutin aux candidats de 2007 et de 2012. Pour éviter toute accusation de partialité dans la présentation des résultats des simulations, ceux de cette année sont placés par ordre alphabétique, de Nathalie Arthaud à Nicolas Sarkozy.

   Voici ce que cela donne pour le vote par approbation, qui permet aux électeurs de choisir deux (ou trois) candidats :

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   Un test réalisé en 2007 en Normandie et en Alsace a débouché sur des résultats différents du vote réel (mais les électeurs testés auraient-ils agi de la même manière si ce mode de scrutin avait été réellement appliqué ?), au bénéfice de François Bayrou, mais aussi de Dominique Voynet et d'Olivier Besancenot.

   Une autre possibilité est de voter par note. Les électeurs attribuent à chaque candidat une note, soit entre 0 et 2, soit entre 0 et 20 :

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    Appliqué en 2007, ce système aurait pu avantager les petits candidats et aurait désavantagé Jean-Marie Le Pen qui, s'il recueille l'adhésion d'une proportion non négligeable de l'électorat, suscite le rejet d'une part encore plus importante.

   Le système du jugement majoritaire fonctionne selon un principe similaire. Au lieu d'être quantitative (numérique), l'évaluation des candidats est qualitative :

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   En 2007, ce mode de scrutin aurait placé François Bayrou devant Ségolène Royal. Les candidats des extrêmes auraient été pénalisés. (Ils sont plus souvent que les autres jugés peu crédibles ou dangereux, et donc affublés de l'appréciation "Insuffisant" ou "A rejeter".)

   Il reste le vote alternatif (ou vote préférentiel transférable), qui exige des électeurs qu'ils classent les candidats par ordre de préférence. Il est utilisé en Irlande et en Australie  :

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   Dans ce cas, les résultats obtenus lors du test ne diffèrent pas forcément de ceux issus du scrutin de 2007. Cela dépend de la méthode de dépouillement et de la manière d'éliminer successivement les plus mauvais candidats et de répartir les voix qui se sont portées sur eux.

   Mais laissons là la fiction politique. Bien après la lecture de l'article, quelque chose a fini par me venir à l'esprit. Les illustrations sont orientées. En effet, ces petites croix, ces numéros et ces bulles ne sont pas toujours placées au hasard. D'abord, leur disposition ne dépend pas du contenu de l'encadré qu'elles accompagnent. Par contre, toutes ont un point commun. Alors que 7 candidats sur 10 figurent alternativement dans les favoris ou les rejetés des électeurs fictifs, une seule est systématiquement placée dans la catégorie la plus négative : Marine Le Pen. (Nicolas Dupont-Aignan est à peine mieux traité.)

   Ainsi, elle ne fait pas partie des trois exemples entourés dans le cas du vote par approbation. Elle est l'un des quatre auxquels la note 0/2 (la plus mauvaise) est attribuée dans le vote par note. Elle est (apparemment) la seule à être classée dans la catégorie la plus infamante du vote par jugement majoritaire : "A rejeter". Enfin, elle n'est même pas retenue dans les six candidats préférés de l'exemple du vote alternatif.

   On retrouve ici un procédé déjà observé à propos des rapprochements photographiques effectués par Le Monde (entre autres) : si les journalistes s'interdisent l'expression d'une opinion personnelle dans le coeur de l'article, cette rigueur intellectuelle est moins souvent à l'oeuvre dans les illustrations.

   P.S.

   Si vous avez bien compté, il manque un candidat : 7 sur 10 tour à tour bien ou mal classés + 1 systématique mal classée + 1 autre presque toujours mal classé = 9. Il nous reste le cas Eva Joly : elle fait partie des trois candidats sélectionnés dans l'exemple du vote par approbation ; elle est notée 2/2 dans l'exemple du vote par note ; elle bénéficie de l'appréciation "Très bien" dans l'exemple du jugement majoritaire et elle est classée 4e (sur 10) dans l'exemple du vote alternatif. Etonnant, non ?

samedi, 25 février 2012

N. Sarkozy toujours aux basques de Jeanne d'Arc

   L'inauguration du QG de campagne de Nicolas Sarkozy a été l'occasion d'une belle opération de communication. On a fait visiter les lieux aux journalistes, qui ont noté la présence de telle ou telle photographie, de tel ou tel objet. Tout cela est calculé, bien entendu. Mais ces professionnels de l'information ont très rarement fait preuve d'une once d'esprit critique.

   Ainsi, dans le bureau du candidat, situé à l'étage, sont accrochées diverses photographies, l'une le représentant en compagnie de Nelson Mandela, une autre en visite outremer (à Mayotte... sans Claude Guéant), une autre dans une usine (c'est vraiment le "président du peuple", hein). Le diaporama publié sur le site du Parisien nous permet de constater aussi la présence d'une affiche du film Jeanne d'Arc, de Victor Fleming, avec Ingrid Bergman :

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   La voici en grand :

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   D'après un journaliste de i>Télé, c'est son conseiller en communication Franck Louvrier qui la lui aurait offerte. Un cadeau dont la présence en ces lieux n'a évidemment rien d'innocent.

   La Pucelle est présente aussi à travers la biographie que lui a consacrée l'historienne Colette Beaune (c'est l'édition de poche) :

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   On voit mieux le livre dans une vidéo mise en ligne sur le site du Parisien :

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   Voici la couverture :

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   On veut visiblement nous faire comprendre que notre président se cultive (il en a donc le temps !). Le choix de l'ouvrage est peut-être lié à la présence de l'historienne lors de la venue de Nicolas Sarkozy à Domremy, pour les 600 ans de la naissance de Jeanne.

   Ce déplacement avait bigrement inspiré les internautes, qui ont produit à cette occasion une floppée de caricatures en général de bonne qualité.