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jeudi, 29 décembre 2016

La Jeune Fille sans mains

   A l'origine, c'est un conte des frères Grimm. (Attention : sur le site auquel mène le lien qui précède, la version anglaise est sans doute plus fidèle à l'original que la traduction française.) Il a été adapté en film d'animation par Sébastien Laudenbach, dont l'oncle Philippe (un des seconds rôles les plus connus du cinéma français) a prêté sa voix au personnage du diable.

   C'est d'abord une histoire de cupidité, celle du père de l'héroïne, un meunier que le diable va prendre dans ses filets. Plus loin, on voit que la fille accorde peu de prix aux prothèses en or (en argent, dans le conte) que le prince lui a fait faire.

   C'est aussi une histoire d'amour. Celui des parents pour leur fille et celui qui va naître entre le prince et celle-ci. C'est la mère qui laisse d'abord le plus libre cours à ses sentiments, le père étant rattrapé par ceux-ci (ainsi que par la culpabilité) bien plus tard. Ces éléments, très allusifs dans le conte, sont développés dans le film. lls densifient l'intrigue et, à mon avis, sont bien dans l'esprit d'une histoire destinée aux enfants.

   Comme c'est un conte à l'ancienne, il n'est pas aseptisé. L'héroïne se fait amputer des mains et le diable tente de la faire assassiner, une fois qu'elle a été épousée par le prince et qu'elle a donné naissance à un enfant. Dans le film, le démon semble mû par le désir de soumettre la volonté de la jeune femme trop pure à son goût. Le réalisateur a évacué l'arrière-plan chrétien que les frères Grimm avaient donné à l'histoire. Il est remplacé par des références plus panthéistes, comme cette déesse aquatique qui va aider la jeune fille. Celle-ci a la (délicieuse) voix d'Elina Löwensohn, ancienne égérie de Hal Hartley, qu'on a pu voir ces dernières années dans Romaine par moins 30, Vénus noire ou encore La Chambre interdite.

   Si le fond de l'histoire est parfois très dur, il est contrebalancé par la voix douce de certains personnages, l'héroïne (Anaïs Demoustier), le prince (Jérémie Elkaïm) et la déesse. Et puis il y a les dessins. C'est de la peinture animée, volontairement incomplète : les personnages ne sont pas complètement "remplis", ce qui donne une grande fluidité à leurs mouvements.

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   Le style a pu déconcerter certains spectateurs. Moi, j'ai aimé et j'ai été emporté par cette histoire d'amour et de mort, qui voit une jeune femme abandonnée tenter de se créer un petit paradis terrestre.

14:46 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma, cinema, film, films

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