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dimanche, 24 mars 2019

Frankie Drake Mysteries

   C'est une série canadienne, diffusée depuis quelques semaines sur France Ô. Les deux héroïnes (Frankie et Trudy) sont des détectives privées, qui ont monté une agence dans le Toronto des années 1920. Ce sont deux femmes libres, la trentaine, célibataires :

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   Frankie est interprétée par Lauren Lee Smith, que les amateurs de séries policières ont déjà vue dans Les Experts Las Vegas : durant la saison 9, elle jouait l'une des techniciennes de scènes de crime, Riley Adams.

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   Deux autres personnages féminins épaulent les enquêtrices : une légiste (Flo) et un agent de la police des mœurs, en uniforme (Mary).

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   Cette dernière est mon personnage préféré. Les scénaristes en ont fait une jeune femme très prude, mais d'une grande conscience professionnelle. Elle rêve de devenir une "vraie" policière. C'est aussi une ressource précieuse pour les deux enquêtrices. Je dois avouer que j'ai un faible pour l'actrice qui l'incarne (Rebecca Liddiard). On a beau l'avoir enlaidie pour le rôle, elle a un charme fou et joue très bien des expressions de son visage pour donner un aspect comique à son personnage.

   Comme Arte avec Meurtres à Sandhamn, France Télévisions offre la possibilité de (re)voir les épisodes plus d'une semaine, jusqu'au 5 avril prochain. C'est d'autant plus intéressant que la programmation de la série (inédite en France) est presque discrète, en catimini, sur une chaîne de la TNT vouée à disparaître.

   Le premier épisode permet à l'héroïne d'en savoir plus sur son passé. Ses parents sont censés être tous les deux décédés... et c'étaient des voleurs de banques et des arnaqueurs. Frankie va aller de surprise en surprise...

   Le deuxième épisode voit les héroïnes s'infiltrer dans une usine où sévirait de la propagande communiste. (Rappelons que nous sommes au début des années 1920.) C'est l'occasion de dépeindre les conditions de travail difficiles des femmes de l'époque, auxquelles pouvait s'ajouter le harcèlement sexuel.

   Le troisième épisode évolue dans les milieux de la boxe et de la spéculation immobilière. Frankie s'y montre plus transgressive que jamais. Elle côtoie, entre autres, un jeune journaliste nommé Ernest Hemingway.

   Au centre du quatrième épisode se trouve une fille de pasteur, chanteuse talentueuse et guérisseuse présumée. Nous voilà plongés dans le milieu du jazz. Le scénario pose la question du choix de leur vie par les jeunes femmes. On en apprend aussi davantage sur la famille de Trudy, l'associée noire de Frankie.

   Le cinquième épisode propulse les héroïnes dans le monde du cinéma, avec ses paillettes et ses extravagances. C'est plein de clins d'œil (notamment à Blow up, d'Antonioni) et sans complaisance pour le "septième art".

   La contrebande d'alcool est au cœur du sixième épisode, construit sous la forme de retours en arrière. Précisons que Frankie est une adepte des boissons fortes (comme le fameux "thé froid", dont je laisse à chacun le loisir de découvrir la véritable nature) et qu'elle possède un petit alambic personnel... en pleine période de prohibition.

   Enfin, vendredi dernier ont été diffusés les épisodes 7 et 8. Le septième a pour cadre Chinatown et l'immigration chinoise au Canada, avec tous les trafics qui peuvent lui être liés. Le huitième plonge l'héroïne (ravie) dans le petit monde de l'aviation... et de l'eugénisme. On y croise quelques vieilles connaissances, comme Laurence Fox :

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   Pendant une dizaine d'années, il a incarné James Hathaway, l'adjoint de l'inspecteur Lewis, dans la série du même nom (qui est dérivée d'Inspecteur Morse).

   L'autre invité de marque est un certain George Crabtree... eh oui, l'ancien adjoint de William Murdoch :

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   Son personnage a quelque peu vieilli et c'est normal, puisque l'action de Frankie Drake se déroule environ vingt ans après celle des Enquêtes de Murdoch. Cette présence n'est en rien due au hasard... et ce n'est pas la première fois qu'une connexion est établie entre les deux séries. Ainsi, en 2017, pour lancer Frankie Drake, la chaîne CBC (qui produit les deux programmes) a diffusé une mini-série, dont les six épisodes sont accessibles en ligne, en version originale uniquement. On y voit les héroïnes féminines côtoyer deux partenaires masculins pas comme les autres : l'inspecteur Watts et Brackenreid, présenté comme commissaire à la retraite :

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   L'intrigue oscille entre les années 1905 et 1921, ce qui permet de voir les personnages de la série Murdoch à deux époques de leur vie.

   J'apprécie Frankie Drake Mysteries en raison du talent des actrices, de leur charme, du piquant des dialogues, de la reconstitution d'époque, des couleurs et de la musique. Je reconnais que c'est parfois limite invraisemblable et que les scénaristes ont quelque peu gommé la ségrégation à l'œuvre à l'époque. Cela n'en reste pas moins un divertissement plaisant, dans la lignée de ce que les Australiens ont produit il y a quelques années avec Miss Fisher enquête.

Rebelles

   C'est l'histoire de trois drôles de dames (sans Bosley ni Charlie), qui vivent dans la dèche, sous la domination masculine, à Boulogne-sur-Mer.

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   Sandra (Cécile de France, comme je ne l'ai jamais vue) est une ancienne miss Nord-Pas-de-Calais qui n'a pas réussi à capitaliser sur son succès d'origine. Elle revient de Nice avec un magnifique oeil au beurre noir. Marilyn (Audrey Lamy, en pleine forme) est une une pile électrique, mère célibataire alcoolique et droguée, qui a succombé naguère aux assauts libidineux de son chef d'atelier. Notons que sa coupe de cheveux était déjà ringarde chez les messieurs dans les années 1980. Nadine la matriarche (Yolande Moreau, qui suit très bien le rythme imposé par ses deux consoeurs) est l'une des anciennes de la conserverie. Elle se plie en quatre pour son mari chômeur et ses deux gamins bas de plafond.

   Je n'aime pas le titre. Une partie du sous-texte indique que, pour être rebelle, il faut voler, utiliser des armes et ingurgiter de grandes quantités d'alcool de mauvaise qualité. Fort heureusement, les actrices font (presque) oublier tout cela, tant elles sont talentueuses.

   La première moitié du film est une comédie sarcastique. Pour résumer, je pourrais dire qu'un bout de bite est le noeud de l'intrigue. C'est réjouissant... et terrible à la fois. Les rapports humains sont bruts de décoffrage, torgnoles à la clé.

   La seconde partie est un polar rythmé, drôle, saignant (pas pour les petits, donc), avec pas mal de rebondissements. Quelques messieurs se distinguent, au premier rang desquels je place Simon Abkarian, qu'on n'est pas étonné de retrouver en petit chef d'une bande de trafiquants... et papa concerné. Du côté masculin, il faut aussi signaler la prestation de Samuel Jouy, que les téléspectateurs ont pu découvrir en maire de commune rurale (et fils d'entrepreneur véreux) dans la série Zone blanche. Les amateurs de comédie policière reconnaîtront aussi Béatrice Agenin, la procureure de Cassandre, qui incarne ici la mère de Sandra, sorte de concierge dans un camp de mobile homes.

   C'est drôle, on ne s'ennuie pas et il y a un arrière-plan sociétal plutôt bien campé. C'est la comédie française à voir en ce moment.

12:23 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : cinéma, cinema, film, films