vendredi, 14 mai 2021
L'Art du crime
Cette série policière atypique est diffusée depuis bientôt quatre ans sur France 2. Elle s'insère dans le mouvement des comédies policières, qui allient humour et polar (avec un brin de romantisme), dans la lignée de Rizzoli & Isles et Castle. La particularité de la série française est d'inclure l'analyse d'oeuvres d'art dans le déroulement des intrigues. Aux cinéphiles, cela rappellera Ce que mes yeux ont vu (avec Sylvie Testud). Aux (vieux) téléspectateurs d'Arte, cela évoquera l'austère mais fascinante série Palettes.
Les enquêtes associent un improbable duo, composé de Florence Chassagne, une historienne de l'art (un peu fantasque) en poste au Louvre, et Antoine Verlay, un officier de police judiciaire bourru et opiniâtre. Dans les rôles, Eléonore Bernheim et Nicolas Gob sont très bons, même si les aspects liés à leur vie privée sont les éléments les moins intéressants des intrigues.
Le dernier épisode inédit, diffusé ce vendredi soir, s'intitule Danse de sang. Il a pour cadre le Moulin-Rouge et (sans surprise) les oeuvres d'Henri de Toulouse-Lautrec. L'une d'entre elles semble particulièrement liée au meurtre :
Il s'agit du tableau "Au Moulin-Rouge", dont on ne verra pas l'original durant l'épisode, puisqu'il se trouve à l'Art Institute of Chicago :
Au cours de l'enquête, d'autres oeuvres de l'artiste sont montrées à l'écran. On peut citer le "Panneau pour la baraque de la Goulue", que l'héroïne va examiner au musée d'Orsay. Mais c'est une autre peinture, intitulée "Bal au Moulin-Rouge", qui est susceptible de livrer la clé de l'énigme. (Hélas, ce tableau-ci se trouve lui aussi outre-Atlantique, dans un musée de Philadelphie.)
À noter la présence au générique de Bruno Solo (en Toulouse-Lautrec) et de Sara Mortensen (remarquable dans Astrid et Raphaëlle), qui incarne ici une danseuse du Moulin-Rouge. Celle-ci, qui a perdu la mémoire, est un personnage trouble, à la fois victime et (peut-être) coupable...
L'énigme est suffisamment complexe pour retenir l'attention des amateurs de polar. Au niveau de l'humour, je suis moins enthousiaste : la fixation que fait l'historienne de l'art sur son musculeux partenaire commence à devenir lourdingue (et très prévisible dans les maladresses qu'elle entraîne) ; toutefois, dans cet épisode, les scénaristes ont introduit un quiproquo savoureux, autour d'un doigt...
P.S. I
La cinquième saison est en route.
P.S. II
À celles et ceux qui voudraient découvrir la plus belle collection d'oeuvres de Toulouse-Lautrec (bien qu'incomplète), je ne peux que recommander le musée d'Albi, auquel j'avais consacré un billet détaillé en 2011. Sachez qu'il est sur le point de rouvrir ses portes, avec une exposition temporaire consacrée au Montmartre de la fin du XIXe et du début du XXe siècle. Alléchant, non ?
23:13 Publié dans Télévision, Web | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : télévision, médias, actu, actualite, actualites, actualité, actualités, culture, peinture, art, occitanie
Commentaires
Bonjour Henri Golant, eh oui, beaucoup d'oeuvres de Toulouse-Lautrec et d'autres peintres ne sont pas en France mais aux Etats-Unis. Je suis allée à l'Art Institute de Chicago (très belle ville au demeurant) : c'est un très beau musée. Sinon, oui, les relations entre Florence et Antoine sont un peu poussive. Elle, je la trouve insupportable et quand elle est avec son père, n'en parlons pas. Et par ailleurs, je te rejoins pour le musée Toulouse-Lautrec à Albi. Et pour ceux qui veulent se recueillir sur sa tombe, elle se trouve à Verdelais en Gironde près de Langon. Il est enterré avec sa mère. Je l'ai su il n'y a pas si longtemps alors que je vais dans la région depuis que je suis toute petite. Bonne journée.
Écrit par : dasola | lundi, 17 mai 2021
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