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samedi, 29 janvier 2022

The Card Counter

   Ce "compteur de cartes" est William Tell, un type hyper-méticuleux, adepte du contrôle total, un peu autiste sur les bords. Mais on est loin de Rain Man : ici, le héros est un ancien militaire, qui vient de faire près de dix ans de prison.

   La mise en scène de Paul Schrader est suffisamment habile pour nous faire comprendre qu'en prison comme à l'hôtel, le héros suit une discipline quasi monacale et vit dans une forme d'enfermement. S'ajoute à cela la prestation d'Oscar Isaac, marmoréen, digne d'un Joaquin Phoenix. A côté de lui, quel que soit leur talent, tous les autres interprètes paraissent mineurs (même Willem Dafoe, que j'ai trouvé plus marquant dans Nightmare Alley et le dernier Spider-Man).

   Il en est quand même un qui sort du lot... parce qu'il m'est particulièrement antipathique : Cirk (prononcer "Queurque, avec un K"), incarné par Tye Sheridan, qui a naguère réussi à me dégoûter du personnage de Cyclope dans les X-Men. J'ai du mal à démêler ce qui m'irrite le plus, entre la vacuité de "Cirk" et la fadeur de son interprétation. De surcroît, j'ai senti venir à des kilomètres le petit coup de théâtre le concernant, dans la troisième partie de l'histoire.

   Fort heureusement, le film a d'autres atouts dans sa manche. Schrader est parvenu à m'intéresser aux tournois de Poker et au Black Jack (ce qui n'est pas une mince affaire). Je suis surtout resté accroché à son personnage principal, fascinant par sa retenue et ses obsessions. Et puis il y a le fond de l'histoire, lié à la politique étrangère des États-Unis et à la condamnation de Tell. Ses cauchemars nous apprennent l'essentiel.

   Cerise sur le gâteau : c'est vraiment bien réalisé, dans des styles différents. L'ambiance des casinos est joliment rendue. J'ai trouvé toutefois l'austère contexte des chambres d'hôtel bien plus passionnant. Ce goût pour la sobriété ne m'a pas empêché d'apprécier la scène qui se déroule dans le "jardin de lumières", un intermède romantique inattendu, magnifique à voir sur grand écran.

   Bref, je conseille vivement (même si j'ai trouvé la dernière scène très "cliché"). C'est l'un des films à ne pas rater en ce moment.

15:29 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : cinéma, cinema, film, films

Commentaires

Oscar Isaak est remarquable, fascinant. Quelle évolution cet acteur !
Le jardin des lumières, c'est simple : je VEUX y aller.
Je n'arrive toujours pas à trancher : ai-je aimé ou pas la dernière image ? Je déteste tellement ce genre d'ongles. Et comme tu ne parles pas de Madame Tiffany j'imagine que peut-être comme moi, tu ne l'as pas trouvée ébouriffante et je n'ai pas cru à leur histoire.
Tye est décevant de film en film mais je partais de beaucoup plus haut que toi (Tree et Mud où je l'avais vraiment apprécié).

Écrit par : Pascale | dimanche, 30 janvier 2022

Je range la prestation de "Tiffany" dans la catégorie "talents mineurs". Son personnage est une caricature. Je comprends qu'à travers elle, les scénaristes ont tenté de moderniser l'image de la "groupie de joueur" (un peu femme fatale sur les bords). Désormais, elle aussi est une bonne joueuse de poker. Mais, franchement, la plupart du temps, c'est raté.

Il paraît qu'elle est célèbre aux États-Unis... Ce n'est pas avec ce rôle que sa renommée va grandir chez les cinéphiles français...

Écrit par : Henri G. | dimanche, 30 janvier 2022

Les commentaires sont fermés.