Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Rechercher : Deadpool

Deadpool 2

   J'avais raté le premier en salles, à sa sortie... et je l'ai regretté. Un mardi soir, en sortant d'un autre film, j'avais discuté avec l'un des employés du cinéma de Rodez. Celui-ci était étonné que je n'aie pas vu Deadpool, tant il pensait que son humour déjanté me conviendrait. Il m'avait permis de jeter un oeil aux dernières minutes de l'ultime séance, ainsi qu'au générique. J'en avais été alléché, si bien que, quelque temps plus tard, je me suis procuré le DVD lors d'une opération prix réduit. J'ai kiffé.

   Dans ce numéro 2, j'ai retrouvé l'humour potache (très orienté cul), le second degré, les clins d'oeil au public... et l'ultra-violence. Ce n'est clairement pas un film pour les jeunes. Cette enfilade de déchirures, d'éviscérations, de décapitations, d'embrasements, d'écrasements, de démembrements arrosés à la sauce tomate en devient surréaliste. C'est franchement gore... et horriblement drôle.

   Et attention, n'arrivez pas en retard, sous peine de rater la délicieuse ouverture, avec une figurine de Wolferine (clin d'oeil à Logan). Suit un petit retour en arrière qui voit les grosses bastons sanguinolentes débarquer... et quel générique ! (Soyez attentifs aux incrustations...) L'une des bonnes surprises est la séquence carcérale, qui relie l'histoire à l'univers X-Men. Je recommande aussi tout ce qui se passe chez la vieille aveugle, en particulier la scène avec les jambes à peine repoussées... Mais le meilleur est le moment où le héros se constitue une équipe de frappadingues à peine moins atteints que lui. J'ai adoré la manière dont les scénaristes ont choisi de montrer les débuts approximatifs de cette équipe. C'est culotté... et hi-la-rant.

   Aux manettes se trouve David Leitch, auquel on doit, entre autres, John Wick. La distribution associe de vieux briscards comme Josh Brolin et de jeunes pousses comme Zazie Beetz, une révélation dans le rôle de l'ultra-chanceuse Domino. Le personnage est très bien écrit, mais l'actrice s'est visiblement coulée avec délectation dans le rôle. Au-dessus de la mêlée plane Ryan Reynolds (en pleine forme), qui s'est attribué la plupart des meilleures répliques.

   Pour ceux que les méga-grosses productions sentencieuses ont fini par lasser, Deadpool 2 propose une rafraîchissante variation sur le film de super-héros... à réserver toutefois à un public averti.

Lire la suite

mardi, 29 mai 2018 | Lien permanent

Hitman & Bodyguard 2

   Fête du cinéma, acte III.

   Quatre ans après la bonne surprise du premier volet des aventures du tueur professionnel et du garde du corps, le duo revient sur nos écrans... sous la forme d'un trio.

cinéma,cinema,film,films

   Le personnage de Sonia Kincaid (la remuante épouse du tueur) était déjà présent dans le précédent film, mais à un rang secondaire, quoique déjà assez marquant. Les scénaristes ont choisi de la mettre au premier plan, avec ses atouts... percutants.

   Je pense que Salma Hayek a "kiffé" ce personnage. La pulpeuse quinquagénaire incarne avec un plaisir évident cette petite racaille en talons et à forte poitrine, dont le langage "coloré" a de quoi faire rougir un charretier !

   À ses côtés, les deux héros masculins font presque pâle figure. Pourtant, Samuel Jackson se démène comme il peut pour rendre crédible son personnage de super-tueur sans scrupule. De son côté, Ryan Reynolds réussit à nous faire oublier qu'il incarne aussi Deadpool. Il est ici Michael Bryce que, dans la version française, Sonia appelle "Brisse" ou "Brissounnet" ! Dans cet épisode de leurs aventures, le garde du corps s'en prend plein la gueule : il se fait mitrailler, frapper, renverser... sans jamais succomber.

   L'autre nouveauté réside dans l'évocation du passé de deux des membres du trio. Je laisse à chacun le soin de découvrir qui est Aristote Papadopoulos (Antonio Banderas) par rapport à Sonia et quel lien unit le personnage incarné par Morgan Freeman à l'un des deux hommes.

   Au passage, je trouve la prestation de ces deux pointures (Banderas et Freeman) peu convaincante. Il faut dire qu'il n'était pas facile de remplacer Gary Oldman (l'antagoniste du premier volet). Si l'on ajoute à cela une intrigue de base (la vengeance d'un milliardaire grec contre l'Union européenne) pas très crédible, le bilan est mitigé. C'est un bon film d'action, spectaculaire, souvent drôle (et grossier). Mais le scénario (pourtant coécrit par Tom O'Connor, qui a oeuvré sur Un Espion ordinaire) n'est vraiment pas terrible.

Lire la suite

samedi, 03 juillet 2021 | Lien permanent

Sicario - La Guerre des cartels

   Il y a presque trois ans, j'avais bien aimé le premier volet des aventures des tueurs au pays des trafiquants de drogue. Pour le deuxième film, on a changé le réalisateur et presque toute l'équipe technique... mais pas le scénariste, Taylor Sheridan, qui a récemment réalisé Wind River.

   Et on a bien fait. De surcroît, ce film n'est pas un décalque du précédent. L'intrigue est construite différemment, de manière moins linéaire, avec des péripéties inattendues et des pistes qui resteront inexplorées. (Seuls les amateurs de la série Blacklist devineront qu'on leur prépare une fin légèrement différente de ce qui est montré à l'écran concernant l'un des personnages principaux...) On commence avec une prenante séquence liant immigration et terrorisme, assez révélatrice des craintes ressenties par une certaine Amérique blanche. Mais, vu de France, on peut aussi trouver des points de comparaison.

   Le fil narratif qui commençait à s'esquisser est assez rapidement brisé, après une séquence africaine qui n'est pas sans rappeler Zero Dark Thirty. Interviennent de plus en plus ce que l'on appellerait chez nous des "barbouzes", des paramilitaires engagés en douce par Oncle Sam.

   Un enlèvement va tout faire basculer. On retrouve quelques personnages du précédent opus mais, surtout, on comprend qu'on ne peut se fier à personne... ou presque. Reste à savoir qui va trahir qui, et comment. Cela devient un jeu du chat et de la souris, dans lequel un traqueur peut se retrouver traqué à son tour... et réciproquement.

   C'est très bien interprété, notamment par Benicio del Toro et Josh Brolin (aussi à l'affiche de Deadpool 2 et de Avengers - Infinity War). La gamine n'est pas mal, avec du tempérament... C'est surtout un petit canon en puissance. Ah, les directeurs de casting...

   Quelque part entre le Traffic de Soderbergh et le Léon de Besson, ce film d'action remplit très bien son office, grâce notamment à une photographie superbe, des décors impeccables et une musique d'accompagnement parfaitement placée. (On la doit à Hildur Gudnadottir, qui avait travaillé sur Hijacking.)

Lire la suite

samedi, 30 juin 2018 | Lien permanent | Commentaires (1)

Bullet Train

   Adaptée d'un roman, l'intrigue de ce film frappadingue est à la fois maline et tortueuse. Le héros, Coccinelle/Ladybug (Brad Pitt, en pleine forme), est un malfrat qui agit sur commande, par l'intermédiaire d'une sorte d'« agent des criminels » (Sandra Bullock, maquillée comme une voiture volée... mais c'est sa voix qui importe). Il doit remplacer au pied levé l'un de ses collègues, un certain Carter (dont on découvre tardivement qu'il a les traits d'une vieille connaissance de Brad), tombé subitement malade. Comme il est question de mettre la main sur un gros paquet de billets, on se dit que la métaphore tient la route : cette histoire de truands a comme un air de ressemblance avec les mœurs d'Hollywood.

   Cela commence dans une gare, se poursuit dans le Shinkansen japonais, la succession de péripéties (en plus du lieu) nous faisant penser au Snowpiercer, de Bong Joon Ho. Le principal fil narratif, en apparence linéaire, est entrecoupé de retours en arrière qui éclairent la "carrière" des différents protagonistes. Il s'avère qu'une brochette de criminels a décidé de prendre le même train au même moment... pas forcément pour les mêmes raisons. Clairement, certains sont motivés par l'appât du gain... mais les autres sont animés par une quête de vengeance.

   Les rebondissements sont donc nombreux, le scénario prenant son temps pour nous dévoiler les mystères qui enveloppent l'intrigue. On pourra se tromper quant à l'identité réelle du Frelon, tout comme sur celle du véritable commanditaire de ce qui ressemble à un gigantesque complot... complot qui s'apparente à une œuvre cinématographique, au scénario complexe et à la mise en scène élaborée.

   On doit celle-ci à David Leitch, qui s'est déjà fait remarquer avec John Wick, Atomic Blonde et surtout Deadpool 2, dont on retrouve ici l'association jouissive de la verve comique et de la tuerie chorégraphiée.

   En clair : c'est pulp, parfois brut de décoffrage, saignant, fracassant. Si l'on ajoute les dialogues truculents et les références à la culture japonaise (notamment aux samouraïs), on ne peut pas ne pas penser à Quentin Tarantino. Celui-ci se faisant rare dans les salles obscures, on est tenté de lui chercher un (digne) successeur. Je crois qu'on l'a trouvé.

Lire la suite

dimanche, 14 août 2022 | Lien permanent | Commentaires (1)

Greenland

   Pour le public francophone, le titre aurait dû être traduit par "Groenland". Ce territoire autonome danois, proche du continent américain, est la destination possible d'une partie de l'humanité des citoyens des États-Unis, qui cherchent à échapper aux conséquences d'une pluie d'astéroïdes (des fragments de comète).

   Dans ce film produit par Gerard Butler (vu l'an dernier dans La Chute du président, lui aussi mis en scène par Ric Roman Waugh), le héros est un ingénieur civil, patron du BTP, incarné par... Gerard Butler. On n'est jamais si bien servi que par soi-même !

   S'il est un entrepreneur prospère, John Garrity (Gerard Butler, donc) n'est pas tout à fait heureux en ménage. On sent qu'il y a de l'eau dans le gaz entre le quinquagénaire et sa ravissante épouse interprétée par Morena Baccarin (vue notamment dans Deadpool 2). On finit par apprendre que le mari a trempé son biscuit là où il ne fallait pas... mais qu'il regrette vachement. Gerard Butler n'est pas un salaud, sachez-le, mesdames !

   Tous deux restent liés par le fils, atteint d'un diabète de type A. La catastrophe qui s'annonce va-t-elle ressouder le couple ou définitivement le briser ? Le suspens est insoutenable...

   Dès que les morceaux de comète commencent à tomber sur la Terre, le gouvernement des États-Unis réagit : il sélectionne des familles, auxquelles un refuge est offert... à condition d'être rapides et discrets. Est-il nécessaire de préciser que John, son épouse et son rejeton font partie du lot ?

   Après une scène de départ d'une insupportable putasserie, le trio roule vers son destin protégé, l'angoisse au ventre. Bien entendu, ce chemin en apparence balisé est semé d'embûches. Les trois membres de la famille vont se retrouver séparés et devoir se débrouiller dans la jungle qu'est devenue le pays. C'est globalement du chacun pour soi (ou sa "tribu"), même si quelques gestes de solidarité émergent : un soldat va sauver le fiston, des immigrés latinos vont prendre en stop l'épouse abandonnée et un Afro-américain va tendre la main à John. Serait-ce un film de gauche ?

   Pas tout à fait, puisque gran'pa entre en scène. A la tête d'un ranch, le père de l'épouse est du genre tradi, roule en pick-up et manie les armes à feu. (Il faut bien se ménager tous les publics, hein !)

   De surcroît, l'intrigue est très "genrée" : dans la famille, c'est l'homme qui mène la danse et sauve ses proches, l'épouse passant l'essentiel du temps à pleurer... Ça tombe bien pour Gerard Butler, qui incarne l'époux.

   Qu'est-ce qui rend la vision de ce film supportable ? Les effets spéciaux. Dans une grande salle, avec un bon son, ça dépote. Mais il faut se fader le reste, tout en constatant que le héros américain ne cherche plus à sauver le monde, juste son mariage et sa famille.

Lire la suite

lundi, 10 août 2020 | Lien permanent | Commentaires (1)

Super-héros malgré lui

   Pour présenter ce film, je pourrais affirmer qu'il propose une réflexion sociologique sur le malaise narcissique contemporain... mais je crois qu'il est plus juste de dire que la "bande à Lacheau" s'appuie sur le triptyque "bite anus vomi" pour rendre un hommage parodique aux films de super-héros hollywoodiens.

   Lacheau réalisateur était attendu avec impatience, tant son Nicky Larson était tordant. (Comme acteur, on l'a vu entre temps dans le film de son pote Boudali 30 jours max.) Ici, il incarne un acteur de seconde zone, qui peine à percer, et qui, suite à un accident, va se prendre pour le personnage qu'il incarne dans un film.

   Ce Badman est évidemment un décalque de Batman, tout comme le méchant Clown est un décalque du Joker... mais c'est le personnage interprété par Lacheau qui plagie la fameuse scène des escaliers (avec Joaquin Phoenix). Tout le film est comme ça : tantôt dans le faux sérieux, avec des bastons et des poursuites qui font authentique, bien vite contrebalancées par "le détail qui tue", forcément parodique et qui remet tout le monde à sa place. (... et, parfois, révèle quelques secrets de fabrication !) Je recommande la bagarre avortée de la fin, dans l'entrepôt, qui est peut-être un clin d’œil à Deadpool 2. Les connaisseurs apprécieront aussi la scène qui fait intervenir un personnage doté de grands favoris... et une voiture de marque roumaine ! On remarque que Lacheau a puisé aussi bien chez DC (Batman) que chez Marvel, des Avengers à Spiderman, en passant par les X-Men.

   Il ne faut pas plus relâcher l'attention quand sont proposés des flashs d'information. Intéressez-vous aux sous-titres... (Allez, je vous en donne un : sachez que Michèle Thor va reprendre la chanson Si j'avais un marteau...) Une autre révélation est présente dans ce film : la cause réelle de l'accident qui a eu lieu sur le tournage d'un film américain...

   Au niveau de la distribution, il faut noter le retour de Chantal Ladesous (pas très présente mais marquante dès qu'elle est à l'écran) et la venue de Régis Laspalès (qui semble se demander ce qu'il fait là). De son côté, Jean-Hugues Anglade incarne le père du héros, dans un rôle qui est sans doute une manière de faire référence à la série Braquo. Soyez attentifs à tout ce qui concerne un nouveau modèle de voiture...

   Dès le début, le ton est donné, avec un personnage qui subit un "coup du sort" et un autre qui se voit ridiculisé par une publicité. On est au-dessous de la ceinture et l'on ne va pas beaucoup en bouger durant cette histoire. Les scénaristes ne respectent rien, ni les enfants, ni les animaux... ni Notre-Dame de Paris !

   Dans la salle, la plupart des spectateurs savaient ce qu'ils venaient voir et ont bien ri. J'ai toutefois été étonné que plusieurs couples soient accompagnés d'un garçon en bas âge. Je ne pense pas que la nature des gags visuels ni les dialogues soient adaptés à ce type de public.

Lire la suite

samedi, 05 février 2022 | Lien permanent | Commentaires (4)

Rapides et furieux

   Je ne suis pas, mais alors pas du tout adepte de la série de films Fast and Furious. Des histoires de bagnoles qui roulent vite, avec des gros bras pas subtils et de jolies potiches... bof. Mais, dans cet opus, David Leitch se trouve aux manettes. C'est le réalisateur de John Wick (le premier), d'Atomic Blonde et de Deadpool 2. C'est une garantie de savoir-faire, confirmée par une bande-annonce alléchante.

   Le scénario associe deux balèzes qui se sont jadis affrontés : Luke Hobbs (Dwayne Johnson, plus musclé que jamais) et Deckard Shaw (Jason Statham, qui tente d'avoir une expression et demie sur le visage). Le début les présente en mode "écran partagé", du lever à la soirée en boîte, chacun évoluant dans un milieu différent. C'est drôle et cela annonce la ribambelle d'insultes que les deux acolytes (qui vont devoir travailler ensemble) se balancent à intervalle régulier au cours de l'histoire.

   Je reconnais que les dialoguistes ne se sont pas trop foulés. On se traite de "tête de pine" ou encore de "face de cul", parmi d'autres joyeusetés. C'est Hobbs/Johnson qui semble le mieux servi. Quand il se présente à un groupe de méchants qu'il s'apprête à corriger, il annonce la couleur : "Je suis le distributeur de branlées." Un peu plus tard, quand il rencontre le gros méchant de l'histoire, il lui déclare, après avoir écarté plusieurs mercenaires sans ménagement : "Et maintenant, je vais t'apprendre la vie"...

   Problème pour lui : ce méchant est un ancien commando, censé être décédé, ressuscité par la magie de technologies ultra-modernes. Le transhumanisme existe déjà et c'est Idris Elba qui en bénéficie. Il est devenu capable de mettre une raclée aussi bien à Hobbs qu'à Shaw, séparément. Les deux têtes de lard vont mettre du temps pour comprendre que c'est en unissant leurs efforts qu'ils ont une chance de venir à bout du tueur quasi indestructible.

   Un autre personnage vient compliquer l'affaire... une femme ! Pas n'importe laquelle, puisqu'il s'agit de Hattie Shaw, la soeur de Deckard, qui a l'air (presque) aussi bornée que son frangin... mais on lui pardonne volontiers, parce qu'elle est incarnée par la pétillante Vanessa Kirby, vue notamment dans le dernier Mission : impossible (mais qui donne un autre aperçu de son talent dans un épisode de la série Hercule Poirot : "Une mémoire d'éléphant", qu'on peut actuellement revoir -en version originale sous-titrée si on le désire- sur le site MyTF1). La charmante demoiselle a subtilisé un dangereux virus, que les méchants veulent récupérer, quel qu'en soit le prix.

   Il ne faut pas se le cacher : le principal intérêt du film réside dans ses séquences d'action. La première est une ébouriffante poursuite en plein Londres, avec motos, voiture de luxe et camions. Chapeau, les cascadeurs ! La seconde se déroule sur le site d'une centrale nucléaire désaffectée (censée se trouver en Ukraine). Là aussi, ça dépote. Mais on sent qu'on nous réserve le meilleur pour la fin, dans les îles Hawaii Samoa, dont est originaire Hobbs (tout comme D. Johnson d'ailleurs). Ici, on va se battre "à l'ancienne" (old school, dans la V.O.), la famille du héros fournissant bras, véhicules, carburant... et même matériel informatique ! La poursuite avec l'hélicoptère est trépidante à souhait.

   Dans une grande salle, on prend son pied, sans se poser de question.

   P.S.

   Ne partez pas trop vite : trois petites scènes ont été insérées dans le générique, les deux premières faisant intervenir un collègue de Hobbs (incarné par Ryan Reynolds), la troisième marquant les retrouvailles animées des deux têtes d'affiche.

Lire la suite

samedi, 10 août 2019 | Lien permanent | Commentaires (4)

Venom

   Sony s'est appuyée sur la société chinoise Tencent (récemment entrée au capital de Skydance, qui gère la franchise Mission impossible) pour produire ce nouveau film de super-héros. L'enjeu est de soutenir la comparaison avec les grosses machines du groupe Disney (qui, après avoir avalé successivement Pixar, Lucasfilm et Marvel, s'est récemment offert la Twentieth Century Fox, qui a la main notamment sur les adaptations des X-Men et de Deadpool).

   L'un des intérêts de cette histoire est que le futur super-héros aurait pu devenir un super-vilain. Mais, avant d'en arriver à cette question existentielle, la batterie de scénaristes employée par la Columbia a choisi d'orienter la première demi-heure de manière plutôt sociale. On découvre les personnages principaux, en particulier Eddie... "belle gueule", puisqu'il est incarné par Tom Brady Hardy, le visage constamment mangé par une barbe de trois jours, quel que soit le moment du film. (Est-il besoin d'ajouter qu'on ne le voit jamais se raser ?) C'est un mec brillant et cool, genre reporter rebelle des temps modernes, vivant dans un appart de rêve, en couple avec une avocate canon (Michelle Williams, affublée de godasses horribles dans la première partie de l'intrigue).

   Sur la route du bonheur va se dresser un jeune milliardaire des biotechnologies, Carlton Drake, interprété par Riz Ahmed (vu récemment dans Les Frères Sisters). On a voulu en faire un mélange d'altruisme dévoyé et de mégalomanie... mais dont les médias ne montrent que la partie lumineuse.

   Là-dessus se greffe (si j'ose dire) l'arrivée d'entités extraterrestres, à la recherche d'hôtes. Dans des circonstances que je me garderai de révéler, Eddie va servir d'enveloppe corporelle à un parasite invité surprise à la voix très grave. Le voilà quasiment dans la situation du héros du récent Upgrade, à ceci près que ses nouveaux pouvoirs ne viennent pas d'une puce implantée mais d'un autre être vivant.

   La deuxième réussite du film est la mise en scène de l'étrange cohabitation entre l'ancien journaliste devenu quasi-clodo et le mercenaire de l'espace, de prime abord impitoyable (et un peu puéril). Comme il s'agit d'une symbiose, chacun des deux va petit à petit influer sur l'autre. C'est souvent drôle, avec des traits d'humour qui n'aspirent pas à la plus grande finesse. J'ai encore en mémoire la scène où le héros souhaite atteindre un bureau situé dans les derniers étages d'une tour. Il refuse la solution proposée par son parasite invité (l'escalade de la paroi très lisse), ce qui lui vaut en retour le qualificatif de "flipette".

   Au niveau de l'action, on sent que les producteurs ont mis le paquet. Cela nous vaut une spectaculaire scène de poursuite moto/automobile dans les rues de San Francisco, pendant laquelle il vaut mieux toutefois mettre en veilleuse ses aspirations à la vraisemblance. Par contre, je n'ai pas trop aimé la baston finale entre les deux entités (de surcroît très laides). On ne distingue pas grand chose tant les mouvements sont rapides. Quelques effets visuels et sonores sont censés nous guider, mais j'ai préféré les moments hors corps-à-corps.

   C'est au final un agréable divertissement, avec une histoire plutôt originale et un humour "corsé".

   PS

   Personne n'a quitté la salle lorsqu'a débuté le générique de fin. Le public de connaisseurs savait qu'il fallait attendre deux moments : la classique scène post-générique qui annonce la suite des aventures... et, tout à la fin, en bonus, un court-métrage suggérant une relance des aventures de Spiderman.

Lire la suite

samedi, 20 octobre 2018 | Lien permanent | Commentaires (6)

The Suicide Squad

   En ajoutant l'article défini, la Warner retente le coup avec son équipe d'anti-super-héros, cinq ans plus tard. De la distribution principale d'origine ne restent que Viola Davis (en directrice d'agence sans scrupule), Joel Kinnaman (en boy-scout bodybuildé), Jai Courtney (un délinquant adepte du boomerang) et, surtout, Margot Robbie, de nouveau dans la peau d'Harley Quinn, un an après Birds of Prey.

   L'histoire débute dans une prison, dans une cour de promenade, où l'on découvre l'un des personnages "à haut potentiel". J'aime beaucoup la manière dont cette scène est réalisée : ce n'est pas parce que la prod' a dépensé des dizaines de millions en effets spéciaux qu'il ne faut pas travailler la mise en scène ! Et puis... cela se conclut de manière "politiquement incorrecte". À un moment, on comprend que le personnage a une idée en tête. Les scénaristes ont-ils osé ? se demande-t-on. Oui !

   C'est à l'image du film, à la photographie chiadée et au ton mal élevé. Ainsi, une délicate petite brune évoque la possibilité d'introduire des rats dans l'anus d'un scientifique, tandis qu'Harley Quinn n'hésite pas à révéler la cause de son retard : un passage par les toilettes, pour la grosse commission... Amis de la délicatesse, bonjour ! Comme les messieurs ne sont pas en reste (l'un d'entre eux se baladant le soir en slip kangourou), c'est assez fendard.

   Tout en recyclant les codes du film de super-héros, celui-ci se positionne comme un anti-Marvel (ce qui ne manque pas de sel, quand on sait que le réalisateur, James Gunn, est celui des Gardiens de la galaxie). Ainsi, c'est un Noir et non un Blanc qui va diriger l'équipe, dans laquelle on distingue une sorte de Captain America (le mal nommé Peace maker)... mais en nettement moins sympathique. Il est incarné par John Cena, dont les gros muscles sont aussi à l'affiche de Fast & Furious 9.

   De son côté, au vu de la sorte d'armure qu'il porte, l'ancien tueur à gages Bloodsport (Idris Elba, chargé de remplacer Will Smith, qui n'a pas rempilé) pourrait être un succédané d'Iron Man. Complètent le groupe un homme-requin aussi balèze qu'Hulk (mais anthropophage) et un type indéfinissable, qui balance... des pastilles !

   Attention toutefois : le début est trompeur. Les spectateurs sont (presque) mis dans la position des habitants d'une île. Dans un premier temps, on nous immerge dans un arc narratif... que l'on finit par voir sous un autre angle, un peu à l'image de ce qui est présenté dans Deadpool 2 (le plus DC des Marvel).

   Le scénario est narquois à un point tel que je ne peux pas raconter en détail. Sachez néanmoins que, lorsque l'équipe finale est constituée, elle engage son premier véritable combat contre un adversaire sur lequel elle se trompe grandement. C'est savoureux, après coup !

   L'humour est souvent présent, en particulier quand Harley Quinn est à l'écran. J'ai adoré la parodie de romance entre la garce blonde et le nouveau dictateur... ainsi que sa conclusion. Il vaut mieux ne pas contrarier l'ex-patineuse, qui a des valeurs ! Quant à son évasion, c'est est une véritable symphonie sanguinaire...

   Les amateurs de crânes éclatés, de membres arrachés et de giclées de sauce tomate sont servis par les péripéties de l'intrigue. La petite armée d'un dictateur centre-américain fournit une pelletée de victimes convenables. (Au passage, le scénario, s'il ridiculise les combattants latinos, dénonce la politique étrangère états-unienne.) Cependant, au sein d'une tour fortifiée, se trouve un ennemi autrement plus dangereux : une créature extra-terrestre, jusque-là prisonnière, mais qui, bien entendu, va parvenir à se libérer.

   Le combat final est mi-héroïque mi-parodique, les membres du commando affrontant une créature aussi gigantesque que ridicule... mais bigrement redoutable. (Je pense que la séquence du combat, en zone urbaine, est un décalque ironique d'un des Avengers, alors que les avatars de la créature sont une référence à Alien.) Cette dernière partie est assez prévisible (en particulier concernant le rôle joué par Harley Quinn), mais on passe toujours un bon moment.

   P.S.

   La musique, plutôt rock'n'roll, est sympa !

   P.S. II

   Deux scènes supplémentaires encadrent le générique de fin. Chacune voit le retour à la vie d'un des personnages présumés décédés...

Lire la suite

vendredi, 30 juillet 2021 | Lien permanent | Commentaires (2)

Blue Beetle

   Je ne connaissais pas ce super-héros de comic books, mais je me suis laissé tenté par un film d'action nourri d'humour et d'effets spéciaux.

   Cependant, le début est bourré de clichés, avec une famille de Latino-américains forcément haute en couleur... et limite cassos. On y est très croyant et les dialogues alternent l'anglais, l'espagnol voire un mélange des deux (le spanglish). Ça, c'est plutôt pas mal, mais les personnages sont caractérisés à la louche. La mère est assez autoritaire et protectrice, le père malade d'avoir travaillé comme un dingue toute sa vie, la grande-mère un peu zinzin va se révéler tenace... mais le pire vient du tonton blagueur et complotiste, agaçant et ridicule... et qui va prendre de plus en plus de place dans l'intrigue. J'ai finalement préféré les jeunes : le héros, Jaime, un garçon bien élevé, un chic type et sa sœur Milagros, un peu moins "politiquement correcte". Sans surprise, le héros va s'amouracher d'une bomba latina... qui, elle-même, n'est pas insensible à son charme. De ce point de vue-là, aucune surprise n'est à attendre.

   Le meilleur vient quand le fameux scarabée (d'origine extraterrestre) se réveille et choisit son nouvel "hôte"... et quand je dis « choisit », cela signifie « pénètre »... pas par les oreilles, ni les narines, ni la bouche... eh, oui ! Blue Beetle nous présente un cas unique, où le principal personnage masculin devient un super-héros par... sodomie ! Je dois dire que j'ai été agréablement surpris par ce détail croquignolesque, même si, sur le plan de la vraisemblance, c'est nul. Après être entré dans le corps de son hôte, le scarabée remonte... le long de sa colonne vertébrale, et non du tube digestif... le tout, sans provoquer le moindre saignement (mais quelques douleurs chez ce pauvre Jaime, toutefois).

   On rigole aussi franchement quand le scarabée se déconnecte de son hôte (tout en restant présent physiquement). Celui-ci, jusqu'alors recouvert d'une carapace protectrice, se retrouve tout nu, la première fois devant les membres de sa famille, qui ironisent sur une partie de son anatomie :

- Range-moi tes noisettes ! (dixit la grand-mère)

- On dirait qu'il a cinq ans ! (la sœur, je crois)

- C'est parce qu'il a très froid ! (le papa, compatissant)

   Quelques détails scabreux supplémentaires ont été insérés dans la suite de l'histoire, comme un vaisseau péteur (redoutable) et le début d'une érection chez le jeune homme quand il flirte avec sa bomba latina. On a donc tenté de mélanger l'esprit de Spider-Man avec celui de Deadpool (ou des Gardiens de la galaxie), mais en plus sage : c'est un divertissement tout public.

   Cet aspect est accentué par l'insistance mise sur la famille et ses supposées valeurs. On s'en prend des tartines, surtout quand l'un des membres décède. On assiste à un déluge de larmes, avec ralenti et gros plans. Je ne vous parle même pas des scènes d'au-delà, kitschissimes.

   Supplice supplémentaire, il faut (surtout dans la première partie) se farcir de la musique latino de supermarché, ainsi que des reprises en espagnol de tubes anglo-saxons (dont un de Michael Jackson). Si j'ajoute que l'on voit le jeune héros déambuler en bermuda-chaussettes-claquettes, vous aurez compris que l'ambiance est des plus raffinées.

   La film a quand même pour lui des effets spéciaux très corrects et des scènes d'action plutôt bien fichues. Le problème vient du fond. Même si les lieux sont fictifs, on comprend bien que les méchants sont les capitalistes nord-américains, incarnés par une femme blanche qui semble avoir tous les défauts. (Dans le rôle, on sent que Susan Sarandon est là pour toucher de quoi maintenir un train de vie dispendieux.) Déjà, dans Black Panther 2, on s'était rendu compte qu'Hollywood misait sur l'anti-occidentalisme et le dénigrement de personnages blancs (notamment féminins) pour vendre sa soupe au plus grand nombre. Warner-DC semble avoir pris le même virage que Disney-Marvel.

Lire la suite

vendredi, 18 août 2023 | Lien permanent

Page : 1 2