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mercredi, 21 février 2007

Arnaque au ticket... sublimée

   Ma petite (et onéreuse) mésaventure m'a inspiré cette fable :

LE PROVINCIAL, LE VENDEUR ET LE VERBALISEUR

Maître Provincial, à sa valise agrippé,

Cherchait avidement un titre de voyage.

Maître Vendeur, par son bel argent alléché,

Lui tint à peu près ce langage :

"Et bonjour, élégant monsieur de la Province !

Que vous semblez joli, que vous me semblez mince !

Sans mentir, pour écourter votre beau voyage,

Il n'est rien de mieux que mon ticket de passage.

Bien sûr, il ne vous coûtera pas davantage,

Vous mènera à la gare de votre choix."

A ces mots, le provincial ne sent plus sa joie

Et laisse sa monnaie contre un billet de bois.

Plus loin, par les contrôleurs arrêté,

Il comprend qu'il a été bien berné.

Le verbaliseur prend son ticket et lui dit :

"Monsieur, apprenez qu'un vendeur, même petit,

Vit aux dépens de tous les fraudeurs qui l'écoutent.

Cette leçon vaut bien vingt-cinq euros, sans doute."

Le provincial, honteux et confus,

Jura, mais un peu tard, qu'on ne l'y prendrait plus.

Arnaque au ticket de métro

    Toujours prêt à rendre service à la communauté des con-s-ommateurs, cibles privilégiées des entreprises comme des administrations, j'ai testé pour vous une nouvelle arnaque.

    Il y a peu, je suis passé par Paris. J'ai pris le métro pour, de la gare de l'Est, gagner la gare Montparnasse. C'est facile : la ligne 4 les relie directement. J'arrive au guichet d'entrée : une queue pas possible. Je vois un type qui vend des tickets à plusieurs personnes. Dubitatif, j'attends. Mais je vois que ces tickets doivent être valables, puisque les personnes qui les ont achetés passent sans problème les tourniquets. Je me décide à faire comme elles.

    Jusque là, tout va bien. J'ai passé le tourniquet, attrapé une rame et je serai à la gare avec un peu d'avance sur l'horaire de départ de mon train. Dans le couloir qui mène à la sortie du métro, gare Montparnasse, un groupe d'agents de la R.A.T.P. arrête les voyageurs pour vérifier leurs titres de transport. Confiant, je tends le mien, n'ayant pas encore remarqué que plusieurs personnes qui avaient fait la même démarche que moi, gare de l'Est, sont immobilisées.

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  A mon tour, je ne peux passer. Un agent me demande un justificatif, puisque je lui ai tendu un ticket qui ne peut avoir été acheté qu'avec une carte de réduction... (Je vous rassure : le type le vendait au tarif "normal"... faut bien que tout le monde vive, hein !) Nous sommes plusieurs à avoir dû régler l'amende de 25 euros (arrrrgg !!!)... Je suis reparti avec un ticket de remplacement (celui du dessous, sur la photographie).

  Quelques réflexions, pour terminer.

1) J'ai eu soudain envie de péter la gueule du type qui m'avait vendu le ticket ! En fait, je m'en voulais énormément, vu que j'avais vraiment hésité à lui faire confiance. (De surcroît -je me dois de le révéler ici- c'est une technique utilisée assez souvent par des personnes pressées... qui courent apparemment peu de risques, les "chances" qu'elles tombent sur un contrôle n'étant pas si grandes que cela.)

2) Je crois pouvoir affirmer que la R.A.T.P. profite un peu de la situation. Je suis d'accord qu'il faille lutter contre la fraude. Mais, ici, j'ai l'impression qu'il y a eu comme un traquenard : au moment de l'arrivée des trains, il y a toujours de l'embouteillage aux guichets (automatiques ou pas... à ce propos : un seul guichet "humain" était ouvert à ce moment-là, gare de l'Est). La R.A.T.P. ne peut pas ignorer qu'il y a des vendeurs à la sauvette. Si j'étais mauvaise langue, j'affirmerais même qu'il peut y avoir communication entre le guichet de la gare et des agents en patrouille... Contrôler les voyageurs, à certaines heures, au niveau des gares, c'est volontairement cibler ceux qui ont jugé ne pas avoir le temps de passer par un guichet. Tant pis pour leur gueule (et pour la mienne) !

 

   Je jure (mais un peu tard) qu'on ne m'y reprendra plus !

 

lundi, 19 février 2007

Matriochka !

   La semaine dernière, un peu par hasard, j'ai pénétré dans l'échoppe poussiéreuse d'un brocanteur. J'accompagnais une personne désireuse d'en observer les rayons. Pendant qu'elle assouvissait sa curiosité, j'ai jeté un vague coup d'oeil. Mon regard a été attiré par un objet situé dans une vitrine :

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  Les moins incultes auront reconnu Mikhail Gorbatchev, ancien (et dernier) dirigeant de feue l'U.R.S.S., identifiable à la fameuse tache lie-de-vin qui orne son front. Ceux qui lisent le russe auront déchiffré "Perestroïka", du nom de la politique de réformes engagée par ledit Gorbatchev. Il s'agit donc d'une "poupée russe", ou poupée gigogne. Voyons ce qu'il se passe quand on l'ouvre...

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    Kikicé celui-là ? Ben un dirigeant soviétique, bien sûr ! Alors, il faut rechercher dans la liste de ceux qui ont précédé Gorby. Ce ne peut être Iouri Andropov : aucune ressemblance n'est perceptible. Par contre, il y a comme un petit air de famille avec Konstantin Tchernenko... à condition d'avoir un peu d'imagination. Mais celui-ci n'a pas été au pouvoir suffisamment longtemps pour que sa présence dans le lot de poupées soit justifiée. Reste leur prédécesseur à tous, Leonid Brejnev, dont les sourcils épais ont fait le bonheur des caricaturistes. Ouvrons-le à son tour...

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   Mais qui peut bien être ce farfadet souriant ? Quelqu'un qui a laissé de bons souvenirs dans le pays. Le costume qu'il porte et l'épi de blé qu'il tient dans la main droite sont des allusions à ses origines ukrainiennes. De plus, le visage est assez bien dessiné : ce chauve à l'allure débonnaire est Nikita Khrouchtchev. Point n'est besoin d'être devin pour déduire le nom de la figurine qu'il contient...

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   Eh, oui ! Voici le camarade Staline, dans une pose toute napoléonienne ! Mais il n'est pas le dernier...

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  Voici donc, pour terminer, Vladimir Ilitch Oulianov, je veux bien sûr parler de Lenine. Regardons à présent ce que donne le lot présenté convenablement...

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   Le tout ne m'a coûté que 10 euros. Pas mal, non ? 

dimanche, 18 février 2007

Cashback

   C'est une comédie romantique britannique qui sort un peu des sentiers battus. Le début souligne lourdement le mal de vivre du jeune homme plaqué par sa copine, un petit canon qui a préféré finalement un grand balèze peut-être meilleur au pieu. C'est à la fois drôle et pesant (les deux alternent)... et cela débouche sur l'argument principal du film : l'insomnie du héros et sa capacité à ralentir voire arrêter le cours des choses (mais il n'a pas le pouvoir de revenir en arrière). C'est l'occasion de nous gratifier de beaux effets numériques avec des scènes où le jeune homme déambule parmi les personnages à l'arrêt, voire les déshabile, quand il s'agit de ravissantes jeunes femmes.

   C'est le deuxième axe du film : la fascination de ce dessinateur en herbe pour la plastique féminine (pas celle des laiderons, attention, hein !), le cul et les seins surtout (même s'il croque beaucoup les visages aussi). Les séances de casting ont dû être d'un pénible... Blague à part, certaines scènes ont un côté très "anatomique" : on voit bien, par exemple, les lèvres (du bas) de cette sculpturale Suédoise (nue) qui monte les escaliers ; les poitrines sont particulièrement mises en valeur... Obsédé, va ! Cela me conduit à une remarque : c'est fou ce que de jolies jeunes femmes sont prêtes à faire pour percer dans le "showbiz"...

    Mais le principal intérêt du film réside dans la description de la vie (animée) de ce supermarché, la nuit, avec sa faune si particulière. Un grand bravo à tous les acteurs, du boss à la caissière en passant par les deux blaireaux (l'un étant une sorte de cousin britannique du Stifler d' American pie...). La séquence de la partie de football intersupermarchés (qui se termine par un 26-0, je vous laisse deviner en faveur de qui...) est une des plus réjouissantes. Ah, oui, j'oubliais : le meilleur ami du héros vaut le détour ; il encaisse les gifles avec une constance méritoire !

15:55 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma

Des "jeunes" qui délinquent... (2)

    J'ai de nouvelles informations. Tout d'abord, les "jeunes" en question ne le sont pas tant que cela, puisqu'ils sont majeurs tous les deux, l'un ayant même la vingtaine bien tassée.

    Concernant les faits qui leur sont reprochés : c'est apparemment pendant la projection des bandes annonces et des publicités qu'ils ont commencé à fumer. On leur a demandé de sortir s'ils voulaient se livrer à leur "vice". Ils sont retournés dans la salle après avoir fini leur clope à l'extérieur, non sans avoir frappé une cabine téléphonique avec leurs pieds. Il se pourrait que l'un des deux gugusses ait uriné dehors.

    De retour en salle, pour le début du film, ils se sont remis à fumer, l'un des deux s'étant même complètement affalé sur un autre spectateur assis à ses côtés. C'est là qu'ils se sont fait définitivement expulser. Quelques minutes plus tard, de retour à nouveau après avoir acheté la pizza, ils ont été autorisés à entrer dans le hall d'accueil du cinéma pour récupérer leurs casques de scooter. C'est là qu'ils ont de nouveau tenté de voir le film. Cela s'est terminé par des injures et une dégradation volontaire :

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   En effet, l'un des types a jeté son casque contre la vitre (sécurisée quand même) de la caissière.

  La morale est sauve : les policiers les ont vite attrapés et ils ont passé la nuit au poste... en attendant mieux : les cinémas de Rodez ont décidé de porter plainte, ce qui est bien la moindre des choses. Dernière info : les deux gugusses sont connus des services de police, même s'ils ne s'étaient pas récemment manifestés par leur comportement anticivique.

 

samedi, 17 février 2007

Des jeunes qui délinquent... à Rodez !

   Non, mais ! Vous vous rendez compte ! Dans quel monde vivons-nous ?! Bon, voici les faits. Ce soir (samedi 17 février 2007), vers 21h, j'étais en train de manger tranquillement une succulente pizza, chez moi, quand j'ai entendu une sirène familière à mes oreilles. Sur le coup, je n'ai pas réagi. Le samedi soir, il n'est pas rare de voir les "Bleus" intervenir, notamment quand l'ivresse publique est un peu trop manifeste.

   Un peu plus tard, j'ai quitté mon appartement et, passant devant le cinéma Le Club, j'ai vu un petit attroupement. Les commerçants qui vendent des pizzas juste en face m'ont renseigné. Du coup, je suis remonté prendre mon appareil photo.

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    Que s'est-il passé ? Un incident s'est produit dans la salle où était projeté Taxi 4. Deux jeunes se seraient montrés particulièrement bruyants... et ils se sont mis à fumer !... oui, dans la salle !! Du coup, ils se sont fait expulser. Ils ont alors traversé la rue et ont commandé une pizza. D'après les commerçants, ils ont été corrects, ont payé, mais, visiblement, ils avaient du mal à s'exprimer clairement. Que voulez-vous qu'il se passât ? Ils ont retraversé la rue et ont tenté de pénétrer à nouveau dans la salle de cinéma ! Grosse engueulade, du coup. Les flics ont été appelés. Les deux jeunes ont eu le temps de s'enfuir sur leur scooter. Je ne sais pas ce que la poursuite a donné.

 

The Good German

   Dans la série film nostalgique, voici venue l'oeuvre de Steven Soderbergh. Il est nostalgique dans la forme. Il s'agit d'un film d'espionnage romantique à l'ancienne (avec d'ailleurs quelques facilités scénaristiques - quelques invraisemblances dans le déroulement de l'action, si mécanique, qui ne sont pas sans rappeler certains "bons vieux films"). Il a été tourné en noir et blanc. L'acteur fétiche et pote Clooney avait montré la voie avec Good night and good luck. On a droit à des images d'époque, au film en tant que tel et à des retouches numériques. Le résultat est somptueux.  

   Le film est aussi nostalgique sur le fond. La "guerre froide", qui sert de trame à cette histoire, était une époque bénie pour ce type de long métrage... et c'était aussi un temps (queuu les moinnnns deuuuu vingt annnns ne peuuuvennnnt pas connaîtreuuuu) où une certaine façon d'exprimer des sentiments (souvent contrariés par les événements) était de mise.

  Les acteurs sont excellents. Clooney interprète avec talent le "chien dans un jeu de quilles" qui met tout en branle. Cela fait du bien de le voir dans un rôle où il est davantage manipulé que manipulateur. Tobey McGuire surprend agréablement dans un rôle plus fouillé qu'il n'y paraît au premier abord. Enfin, il y a Cate. Oui, Cate (Blanchett) ! Caaaaaaaaaate ! Là, je craque. Elle est sublime en brune Allemande, gui barle afec un délizieux agzent chermaniqueux (j'ai vu le film en version originale sous-titrée). Son jeu comme sa manière de s'exprimer m'ont rappelé (souvenir lointain) Greta Garbo. C'est dire ! Le noir et blanc est très pratique pour créer des effets d'ombre(s). Les autres personnages sont en général nimbés de manière assez binaire (et c'est joli). Mais elle ! Elle bénéficie d'une armada d'éclairages (et sa peau -aidée du maquillage, je ne suis pas complètement aveugle- "prend" très bien toute forme de lumière).

   Dernière chose : la supposée mini-polémique : non le film ne réhabilite pas les Allemands et ne sous-estime pas le poids des crimes commis (pas que par des nazis, est-il subtilement rappelé). Seulement, il montre toutes les souffrances et toutes les manigances... histoire de bien faire comprendre qu'au delà de la forme du film, tout n'était pas noir ou blanc à l'époque !

14:40 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma

jeudi, 15 février 2007

Election 1

    C'est du film de gangsters, mais des gangsters asiatiques. Il est donc question des triades (celles de HongKong). On s'attend à du lourd, du sanglant, du bruyant, du rotant, du flatulant, le tout avec un fond de réflexion métaphysique sur ce qu'est une élection, ici celle du chef provisoire des gangsters.

   C'est finalement assez peu violent. J'ai été déçu. On a quand même droit à quelques scènes de castagne, rassurez-vous ! Mais tout cela est enveloppé dans un traitement assez intello, avec un paquet de dialogues pas déments. Le tout pour arriver à la conclusion que, quand on essaie de la jouer réglo en s'appuyant sur le code d'honneur, il y a toujours une paire d'enfoirés pour essayer de doubler tout le monde... et pas uniquement chez les mafieux. Ceci dit, les personnages de flics sont assez intéressants et ils posent des questions qui ne sont pas dénuées d'intérêt. (Faut-il laisser les truands s'entredéchirer et attendre pour ramasser les morceaux ? Doit-on négocier avec les chefs pour avoir une paix relative, finalement bénéfique à tout le monde, puisqu'il n'y a pas de morts - ou si peu ?)

   Comme je n'ai pas été super emballé, je ne suis pas allé voir le numéro 2, qui voit intervenir les bandits de Chine continentale.

15:25 Publié dans Chine, Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma

Balladur juge Chirac

  J'ai trouvé cela dans Le canard enchaîné de ce mercredi 14 février. (Comme quoi la saint Valentin inspire les sentiments les plus généreux !) Donc, l'ancien Premier ministre (U.M.P. comme notre cher président, mais tendance goître et gants blancs) aurait déclaré à propos de Jacques C. :

" Ce type est un menteur. Il ment sur tout. Il ment sur ses rapports avec les femmes. Il ment en disant qu'il n'est pas rancunier. [...] Ce type est vraiment un minable. Il essaie de se donner le beau rôle. [...] cela ne fait pas quarante ans que je me vautre comme lui dans les honneurs, les prébendes [cherchez dans le dico, les jeunes !] et les palais nationaux. Et cela ne fait pas quarante ans que je vis aux frais du contribuable. [...] " N'en jetez plus, mon ami !

 

  Dans le même numéro, on peut trouver des anecdotes sur la "Ségolène party". A un moment, des militants des Jeunesses socialistes se sont inquiétés d'un drapeau brandi dans la salle. Une personne a cru y reconnaître le portrait de Jean-Marie Le Pen ! En fait, sur ce drapeau étaient épinglées les photographies de Michelle Bachelet (présidente du Chili) ... et de Salvador Allende ! [Bon, là aussi, les jeunes, faut chercher si vous ne connaissez pas.]

14:15 Publié dans Politique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Politique

vendredi, 09 février 2007

L'étoile imaginaire

  Ce film est le résultat de la rencontre entre l'Italie et la Chine, rencontre réelle puisque les acteurs sont de deux origines différentes (et qu'on entend parler les deux langues), rencontre fictionnelle puisque l'histoire prend naissance dans le rachat d'un haut-fourneau par les Chinois aux Italiens.

  C'est vraiment une jolie surprise ! Castellitto est formidable en célibataire entre deux âges, travailleur perfectionniste et Ling Tai est époustouflante. Le film nous balade en Chine, ce qui était attendu. Par contre, ce qu'il montre est assez nuancé. La Chine est un nouveau "far ouest" : on y construit, on y produit à des cadences infernales, broyant parfois au passage les habitants. L'aménagement des "Trois-Gorges" est de ce point de vue symbolique : le "progrès" a un revers... Le statut des femmes n'est pas des plus reluisant. Ceci dit, pas de délinquance en vue : notre héros traverse bien des situations et des villes sans jamais se faire inquiéter : c'est à la police qu'il doit sa seule réelle mésaventure.

  En arrière-plan, le film fait aussi l'éloge du travail technique, manuel. A travers Castellitto, c'est un peu l'ouvrier qualifié qui est valorisé. Le cinéaste a le souci du détail, concernant le fonctionnement des machines et la construction d'objets. Il est aussi minutieux dans le traitement des sentiments humains. La "mission" la plus importante réalisée par le héros n'est sans doute pas le remplacement de la pièce défectueuse...

17:22 Publié dans Chine, Cinéma | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : cinéma

L'année suivante

   Pour une fois qu'un film qui a pour cadre la banlieue (les banlieues en fait) ne nous bassine pas d'histoires de Té-Ci, de bagarres dans une ambiance de rap prétentieux, cela mérite d'être signalé. En plus, c'est plutôt bien foutu et bien joué (Ariane Ascaride sort enfin des rôles à la Guédiguian, la petite Anaïs Demoustier se débrouille bien et les seconds rôles masculins sont impeccables.).

   C'est l'histoire d'une fille seule : l'héroïne a comme un air de famille avec le personnage incarné jadis par Virginie Ledoyen dans le film de Benoît Jacquot. Mais, ici, c'est une fille seule entourée (de sa mère, sa meilleure amie et d'autres personnages qui ne font qu'effleurer son monde). Sa solitude est liée à une disparition, que je ne raconterai pas.

   La "banlieue" est omniprésente : les enfilades d'enseignes moches, les centres commerciaux, les transports en commun, le vol d'un sac et le non-retour d'un personnage africain campent un environnement coloré mais qui glisse un peu sur le personnage principal.

   C'est un film assez original, entre chronique contemporaine et journal intime décalé.

   Remarque : on y voit des personnages lire, ce qui devient de plus en plus rare dans le cinéma "moderne" !

16:19 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma, cinema, film, films

jeudi, 08 février 2007

Blood diamond (s)

     C'est un film bourré à la fois de défauts et de qualités. C'est d'abord une superproduction hollywoodienne, avec les canons du genre. On trouve donc de la grosse vedette : Di Caprio (brushing impeccable dans la jungle comme sous la mitraille... non mais, vous ne croyiez tout de même pas qu'on allait casser l'image d'un symbole sexuel pour une bonne cause ?), meilleur que dans Les infiltrés, accompagné de Jennifer Connelly (qui reproduit ici le type classique de la journaliste engagée courageuse au grand cœur et pas vilaine qui va soulever des montagnes) : à ma grande surprise, le "couple" fonctionne, aussi bien dans la phase d'affrontement que dans celle de "coopération". J'ai même été ému, vers la fin. (Ah, ce satané côté "fleur bleue" !) Les seconds rôles ont été choisis avec soin. Ils sont excellents, en particulier le quasi-premier rôle Djimon Hounsou. Les enfants sont aussi très bien dirigés. Par contre, le scénario comme la réalisation ne lésinent pas sur le mélo, les larmes, les mômans en détresse. C'est un peu lourd.

    Mais le contexte s'y prête : il s'agit de l'une des guerres civiles les plus atroces parmi la kyrielle subie par les Africains. Le grand talent du film est de montrer l'enchevêtrement des responsabilités, occidentale, blanche africaine (ah ces Afrikaners et leurs cousins des ex-Rhodésies...), noire africaine. La séquence qui voit les "rebelles" du RUF (ou FRU) s'emparer de Freetown est saisissante, à la fois d'une efficacité redoutable et d'une beauté plastique assez gênante tant elle est fascinante. Toutefois, n'allez pas croire que le film soit complaisant vis-à-vis de la violence : elle est montrée sans détour pour que son côté abominable soit ressenti. Des réalisateurs moins scrupuleux auraient alourdi l'addition. Ici, quand on nous montre les "enfants de la guerre", on comprend que leur sort est peu enviable (un peu plus néanmoins que celui de leurs victimes), mais on perçoit aussi les sentiments confus qui animent ces jeunes, qui expérimentent en même temps la rupture (brutale) avec le cocon familial, la puissance que confère la maîtrise des armes et un nouveau mode de vie en groupe. A travers l'histoire du fils du pêcheur, c'est la vie de pays entiers qui est décrite : difficile de se remettre dans le bain d'une existence "civile" après tant de soubresauts.

17:20 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma

vendredi, 02 février 2007

Le grand silence

  Ruhe, bitte ! das ist die grosse Stille ! L'inconvénient, avec ce film, est qu'il faut avoir programmé soigneusement sa journée, en particulier la composition de ses repas. Si, comme moi, vous avez coutume de libérer vos flatulences en cours de séance, vous êtes mal barrés ici ! Encore que... Il faut être vigilant et profiter des cloches ! Sinon, il faut se limiter aux films genre James Bond : on peut y péter en toute tranquillité !

   Le silence n'est pas total : on y entend (très peu, il est vrai) certains moines parler. La forme du film est intimement liée au fond. La longueur a un but : nous faire ressentir la part de monotonie dans la vie des chartreux (oui, des Français en majorité, mais ce sont des Allemands qui ont eu l'idée de ce film) : un long métrage ayant tendance à privilégier des moments forts, le spectateur pourrait mal estimer le rythme de vie des reclus. En quelque sorte, on pourrait dire qu'à propos d'un groupe contemplatif, Philip Gröning a mené un projet lui-même contemplatif. Dans ce film, il est donné à voir et à réfléchir, mais rien n'est vraiment expliqué.

   L'image (accompagnée des sons) est donc chargée de sens, J'ai eu plusieurs fois l'impression que le réalisateur s'inspirait de Georges Rouquier, auteur, entre autres, de Farrebique. Le soin apporté à décrire les phénomènes "naturels", allié à un certain goût pour la belle image, donne des résultats intéressants : l'eau est souvent l'objet des effets les plus réussis, à travers la pluie, la neige, le bénitier (si bien filmé), la rivière ; les gros plans ne sont pas malvenus (je pense en particulier à l'un d'entre eux, au début, quand on voit un des moines de trois-quarts dos : le crâne et la nuque, rasés de près, sont presque palpables, pendant que lui mange son potage). Par contre, les images tournées en vidéo numérique n'apportent rien, à mon avis.

   Quelques séquences se détachent, comme la tonte des moines (par contre on ne voit rien des conditions de leur toilette ni du coucher), la distribution des repas, la sonnerie des cloches, la lecture (ainsi que l'écriture, à travers le moine espagnol, si soigneux) et, bien entendu, la prière (ou plutôt les prières). A la fin, on nous gratifie d'une séquence assez burlesque : la glisse des (jeunes) moines sur la neige. Le film se termine sur les réflexions d'un membre de la communauté, aveugle. Je ne partage pas ses propos, même si j'en sens la cohérence interne.

 

http://www.diegrossestille.de/deutsch/

http://www.diegrossestille.de/english/