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samedi, 31 mars 2007

Golden door

   On avait l'habitude de voir l'immigration aux Etats-Unis traitée par des réalisateurs américains. L'intérêt ici est d'avoir le point de vue européen, italien plus précisément. Le film se découpe en trois parties : la vie d'avant le départ, en Italie, le voyage sur le bateau et l'arrivée à New York.

   J'ai été agréablement surpris. Le film a d'abord une certaine beauté formelle et la mise en scène est inventive. La séquence du début dit beaucoup de choses sans recourir au dialogue. La scène du départ du navire est magnifique, avec la matérialisation du déchirement. Tout ce qui concerne les fantasmes des partants (liés en particulier aux légumes et au lait !) est très réussi.

   La présence de Charlotte Gainsbourg, a priori incongrue, se justifie pleinement dans le film. Elle n'intervient qu'à partir de la deuxième partie, dans laquelle le réalisateur montre un sens aigu de l'utilisation de l'espace confiné des soutes. La première se signalait plutôt par l'exploitation des paysages et l'insertion habile d'animaux dans le champ (les ânes sont très beaux). La troisième partie pourrait être une illustration d'une politique d' "immigration choisie". Je n'en dirai pas plus... Reste que le ton, qui pourrait se faire revanchard, est neutre, sans que le traitement infligé à ces immigrants (italiens, mais aussi est-européens, proche-orientaux...) soit dissimulé. La force est dans la description sans fard d'un rapport de force. Le souci du réalisateur le pousse à mettre en valeur l'attitude hygiéniste des autorités états-uniennes, avec un apport positif (les migrants sont bien nourris, logés, soignés, traités avec plus d'égards par les Anglo-Saxons que par leurs compatriotes déjà sur place) ET des marques de mépris.

   Une "leçon d'histoire" mais aussi un film intemporel...

22:10 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma

Notre pain quotidien

   Ben j'en ai pris un sacré (de pain) dans la figure ! Voilà un film très européen : le titre est en anglais (Our daily bread), en fait en allemand même à l'origine, le réalisateur étant né à Vienne ; le tournage s'est déroulé en Allemagne, au Danemark, en France, dans le Bénélux, divers pays d'Europe de l'Est, en Norvège aussi semble-t-il...

   Aucun commentaire n'est ajouté. On entend (rarement) les personnes filmées parler. Le propos (du cinéaste) est véhiculé par le cadrage et le montage. Très fort. L'archétype est la séquence qui insiste en longueur sur tout un processus (par exemple l'éleveur qui déambule parmi sa volaille dans un immense hangar, à la recherche des bêtes mortes). Bon, ça cause de l'industrialisation de l'agriculture (et de la fabrication de nos aliments). On a donc droit à moult machines, des tonnes de produits chimiques. Bonjour le gaspillage d'eau ! Le bien-être animal est le cadet des soucis du système : la pire situation est celle des volailles (je vous laisse la découvrir)... et des petits cochons, castrés vifs (au cours de cette scène, les messieurs auront le réflexe de porter une main à leurs parties génitales). Plus traditionnelle est la scène de l'abattage du boeuf, qui sait bien sûr ce qu'il va lui arriver.

   Le film est un peu unilatéral concernant le monde de l'agroalimentaire, mais bon, il n'est pas mauvais que les gens sachent d'où vient ce qui se trouve dans leur assiette.

   Le propos du film est aussi insidieusement social par le soin qu'il prend à décrire la condition de la main-d'oeuvre. Les ouvriers agricoles comme les as de la découpe sont voués à des tâches répétitives dans un environnement bruyant et froid (tout ce métal quand il est question de trancher la chair...).

 

http://www.ourdailybread.at/jart/projects/utb/website.jar...

 

15:10 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma

vendredi, 30 mars 2007

Votons !

  Ce vendredi, sur les coups de 12h30 (eh oui, la postière ne se démène pas pour servir la clientèle de bonne heure !... Et encore : je me réjouis d'avoir eu mon courrier ; samedi dernier, elle n'est pas allée jusqu'à mon immeuble, situé en fin de tournée, je crois... Elle ne risque pas d'être étouffée par l'excès de zèle, celle-là !), j'ai reçu ma nouvelle carte d'électeur. A quoi ressemble-t-elle ? En voici un aperçu :

medium_DSCN0688.JPG

   Ah, que j'aime cette formule : "Voter est un droit, c'est aussi un devoir civique." Notez aussi le retour du bleu-blanc-rouge, qui succède aux coloris pastels. La représentation de Marianne elle-même a été modifiée. Comparez avec la précédente carte :

medium_Electeur_2004.JPG

   Celle-ci comportait, à mon avis, un avantage esthético-civique : sur le fond, en lettres blanches, se détachait la formule "REPUBLIQUE FRANCAISE". Ce n'est plus le cas sur la nouvelle, dont l'arrière-plan est constitué d'une sorte de grillage pas du plus bel effet.

   C'est avec cette carte (qui n'était pas inutilisable, mais je crois qu'on a voulu en redistribuer à tous les électeurs compte tenu des échéances nombreuses qui se profilent : deux tours de présidentielles, un ou deux tours de législatives plus, l'an prochain, un ou deux tours de municipales voire cantonales), c'est donc avec cette carte, disais-je avant de m'interrompre moi-même, que j'ai fait mon devoir aux élections cantonales et régionales de 2004 (deux tours à chaque fois) ainsi qu'aux européennes de la même année et au référendum de 2005.

 

 

12h08 à l'est de Bucarest

  Les Roumains occupent une place à part dans le cinéma : ce sont des Latins slavisés... ou des Slaves romanisants, choisissez votre camp ! Du coup, dans les films, on a souvent droit à une présentation de personnages pittoresques, à la fois alcooliques sympathiques (l'abus de vodka étant un élément important de l' "identité slave", comme pourrait le dire notre ancien ministre de l'Intérieur) et débrouillards gouailleurs et jovials (ça c'est le côté rital). Ici, l'aspect jovial des personnages n'est pas très évident, syndrome post-communiste aidant.

  Le première partie du film est faible. Elle sert de présentation de ceux qui vont animer la deuxième partie. Que nous apprend-on ? Eh bien que ces hommes ont souvent un penchant pour la bouteille (j'en ai un peu marre de voir des alcolos sympathiques ; dans la vie ce sont généralement de gros connards, qui battent allègrement leur compagne voire leurs enfants... sans parler du chien, si chien il y a ), qu'ils sont servis avec zèle par une femme (la mère, l'épouse, la compagne, une voisine)... grandeur et misère du féminisme en Roumanie !

  A partir du moment où les principaux personnages sont réunis sur le plateau de la télé locale, le film démarre vraiment. Cela devient truculent, grotesque à souhaits... et cela dit beaucoup de choses sur ce pays où l'on se demande encore si une Révolution a eu lieu en 1989. (Au fait : 12h08 est l'heure à laquelle Ceausescu aurait pris la poudre d'escampette en hélicoptère... avant de se faire rattraper et  juger sans doute par une bande d'apparatchiks qui voulait mettre la main sur le pays.)

  Le personnage du pépé, à la fois pourfendeur des jeunes poseurs de pétards et Père-Noël  du dimanche, vaut le détour. Les mimiques de l'acteur sont croquignolesques !

 

http://www.bacfilms.com/presse/bucharest/

http://www.bacfilms.com/presse/bucharest/dp_12h08.pdf

16:30 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma

mercredi, 28 mars 2007

La Cité interdite

   Gong Li et moi, c'est une longue histoire. Je l'ai découverte dans les premiers films de Zhang Yimou : le sublime Sorgho rouge, l'excellent Judou et l'envoûtant Epouses et concubines. Elle allie la grande beauté à un réel talent d'actrice, hélas aujourd'hui mal utilisé par des réalisateurs plutôt avides de profiter de sa célébrité et de son image "glamour".

   Elle est néanmoins épatante dans ce film, tout comme Chow Yun Fat. Les images sont très zôlies, avec tout plein de couleurs chatoyantes partout et des mouvements de masse réglés comme sur du papier à musique. Cette débauche de paillettes asiatiques m'a donné envie de revoir Epouses et concubines, dans lequel Yimou faisait preuve d'une plus grande maîtrise de son art... Et l'histoire ? Bof, on s'en tape, tout comme de la véracité (la cité interdite n'existait à l'époque à laquelle le film est censé se dérouler...).

   C'est horriblement mélo et les actrices ont dû subir des cours de chialerie... Cela en devient saoulant. Restent ces poitrines corsetées, pas dégueus à regarder, mais c'est assez mince au final.

17:38 Publié dans Chine, Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma

vendredi, 23 mars 2007

300

    Le sujet de base est historique : la bataille des Thermopyles, les guerres médiques, l'éducation à la spartiate, la trahison du fameux Ephialtès. Cependant, quand on creuse, on se rend vite compte que tout a été plus ou moins déformé (un peu à l'image du personnage susnommé). On peut s'irriter, par exemple, de la représentation fantaisiste des éphores. On goûtera plus ou moins l'esthétique, à mi-chemin de la bande dessinée et du jeu vidéo. Ceci dit, cela donne naissance à plusieurs séquences qui ne manquent pas de souffle. On pourra sourire de la véritable publicité pour les salles de musculation que ce film constitue. (D'ailleurs, ils nous font un peu de gras mou, nos beaux zathlètes.)

    Mais, assez vite, le malaise naît. Après tout, ces guerriers spartiates ne sont pas moins cruels que leurs adversaires. Or, leur "barbarie" est présentée de manière positive. En face, que trouve-t-on ? Des gens hideux, des "bronzés", noirs ou arabes, des transsexuels, des lesbiennes. Bref, une collection de clichés sur un monde oriental supposé incarner la décadence. (A noter que le film exhale une fascination-répulsion pour l"homosexualité des plus ambiguës : le culte du corps masculin voisine les postures plus ou moins "viriles"...) Le film se veut l'illustration du juste combat de la liberté et de la démocratie contre l'esclavage et la tyrannie... C'est faire peu de cas de l'esclavage sur lequel reposait la civilisation grecque, par exemple. Alors, oui, les Grecs se reconnaissaient des "valeurs " communes et qualifiaient leurs ennemis de "barbares". Mais ce mot n'était pas connoté comme aujourd'hui. Derrière cela se profile en fait un propos lié au XXIe siècle : l'Occident en général et l'Europe en particulier seraient menacés par les hordes sauvages venues de l'Est. La conclusion est des plus subtiles : un bon bain de sang va nous régler tout ça en impressionnant "nos" adversaires (faut leur fiche la trouille à ces chiens galeux !) et en remotivant "nos" propres troupes (débarrassons-nous de ces salopards de traîtres, de ces mous du gland qui cherchent à négocier !).

    Il est vrai que le patriotisme des cités grecques était très développé. Il est vrai aussi que l'éducation spartiate était des plus rudes. Il est vrai enfin que l'argent des Perses entretenait un parti dissident dans bien des cités. Mais tout cela est caricaturé. Quelle faiblesse en comparaison, par exemple, du scénario du dernier film de Clint Eastwood. Vous me direz qu'il ne faut pas le prendre comme cela, que ce n'est après tout qu'un pur produit de divertissement. Peut-être... Peut-être pas. Le doute est vraiment permis.

20:05 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma

jeudi, 22 mars 2007

Lettres d'Iwo Jima

  Je viens de relire le billet que j'avais écrit sur Mémoires de nos pères. Je l'ai fait parce que hier soir, en sortant de la salle, après avoir vu Lettres d'Iwo Jima, je me suis demandé si l'impression sur laquelle je restais du premier film ne s'était pas un peu fanée depuis novembre dernier. Pourquoi ? Eh bien (je réponds volontiers à ma question) parce que j'ai encore mieux aimé le volet japonais de la bataille.

   Il est construit de façon plus linéaire que le premier volet, avec un recours aux retours en arrière. Le noir et blanc est toujours aussi magnifique, peut-être encore plus du fait de l'alternance de scènes d'extérieur et de sous-sol (dans les cavernes). C'est excellemment interprété. La principale qualité du film est sa subtilité, son sens de la nuance, qui nous permet d'avoir une vision complexe du côté nippon (et les Yankees ne sont pas systématiquement présentés comme des anges libérateurs). On a le point de vue des civils (qui n'est pas toujours le même) et le rôle de la Gestapo japonaise, la redoutable Kempétaï, est bien mis en valeur. A chacun son fascisme... La séquence qui m'a le plus marqué est celle qui voit un soldat états-unien blessé fait prisonnier par les Japonais. Il finit par mourir. L'officier anglophone trouve une lettre sur le corps. Son subordonné croit à la possibilité d'informations confidentielles. L'officier traduit la lettre à voix haute à ses soldats. C'est la dernière lettre envoyée par la mère du soldat. On voit tous les Japonais s'approcher et s'immobiliser, pétrifiés par cette découverte : les Américains sont des êtres humains comme eux (ils sont déjà en train de découvrir qu'ils ne sont pas des lâches, contrairement à ce que la propagande gouvernementale leur avait seriné).

    La fin est un peu trop appuyée, mélo (j'ai retrouvé un peu de Million dollars baby, à la fois au niveau du talent mais aussi du larmoyant), mais cela passe : cela reste un grand film humaniste. Je ne sais pas trop l'expliquer mais, après être sorti de la salle, je me sentais beau, embelli par ce film. C'est un drôle de sentiment, qui a duré jusqu'à mon retour à mon appartement et à mon passage devant la glace de la salle de bains !

09:00 Publié dans Cinéma, Japon | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : cinéma

dimanche, 18 mars 2007

Hypertension

- Dis, papa, c'est quoi "un film de beaufs" ?

- Euh... Pourquoi me demandes-tu ça, ô progéniture adorée ?

- Ben, maman elle dit que t'es allé voir "un film de beaufs" au lieu d'aller chez vos amis hier soir.

- Stéphane et Sylvie sont les amis de maman, pas forcément de papa.

- Ah ? Et c'est quoi alors un "film de beaufs" ? C'est nul comme film ? Et c'était quoi le titre ?

- Doucement, doucement, jeune fille ! Cela s'appelle Hypertension.

- Et ça raconte quoi ?

- En gros, c'est l'histoire d'un jeune homme, un tueur, qui veut changer de vie, mais son ancien patron l'a empoisonné dans son sommeil. Il ne lui reste qu'une grosse heure à vivre...

- Y a du suspens alors ?

- Oui, même si ce n'est pas un film policier avec une enquête compliquée.

- C'est facile à comprendre alors ?

- En général, oui.

- Un "film de beaufs", c'est ça alors : un film facile à comprendre ?

- Euh...

- Pourtant, ça devrait être bien et maman elle avait l'air de dire que c'est pas un bon film ! Elle a dit "vulgaire" avec une drôle de grimace !

- Comme tu l'imites bien !

- Tu te moques !!! C'est pas gentil !... C'est cochon comme film ?

- Nooon. On voit juste quelques jeunes femmes pas toujours très habillées. Il y a quelques scènes où les adultes font des choses d'adultes, mais pour de faux, bien sûr !

- Mais ça fait vrai ?

- Pas vraiment : c'est ça qui est drôle ! On voit aussi le héros traverser la ville les fesses à l'air sur une moto !

- Coool !... Mais maman elle a dit aussi que c'est violent.

- Elle a raison : ce n'est pas un film pour enfants. Comme les personnages sont des tueurs, eh bien, dans le film, ils tuent !

- Beaucoup ?

- Beaucoup beaucoup beaucoup.. avec plein de sang qui gicle et des morceaux éparpillés partout !

- Eurrrk ! J'aimerais pas ! Mais toi tu aimes les films comme ça !... Il est si bien que ça finalement ?

- Non, pas extra : ce n'est pas toujours bien filmé et la musique m'a un peu cassé les oreilles. Mais j'ai passé un bon moment !

15:55 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma

mardi, 13 mars 2007

La nuit au musée

   J'ai fini par me laisser tenter. Le film est en bout de course (au niveau de l'exploitation). En semaine, il n'y a pas foule dans la salle. Les effets numériques annoncés sont réussis, à tel point qu'ils se font parfois oublier. L'humour est présent, bien entendu. Les meilleures scènes sont, à mon avis, celles des bisbilles entre cowboys et légionnaires (ah ces adultes lilliputiens qui ont des colères d'enfant !) et toutes celles qui voient intervenir le tyrannosaure chien-chien à sa mémère !

  Quant au fond, un peu plan-plan, il n'est pas totalement déplaisant, puisque le scénario prend le parti du papa un peu à la ramasse face au nouveau mec de la mère, un trader comme il faut dire quand on est branché.

20:05 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : cinéma

samedi, 10 mars 2007

Je crois que je l'aime

    ... en fait, le titre le plus juste serait : "Je suis sûr que je l'aime, mais..." Tout le film brode autour de ce "mais". Il joue principalement sur le comique de situation (la séquence du repas entre amis, sumo à la clé, même si elle n'est pas d'une grande originalité, se déguste sans barguigner son plaisir) et le ridicule de deux des principaux personnages, incarnés (avec brio) par François Berléand, que l'on retrouve ici dans un brillant second rôle (genre dans lequel il a jadis excellé avant que l'on s'aperçoive qu'il pouvait tout aussi bien faire l'affaire pour les premiers) et Vincent Lindon, très convaincant en chef d'entreprise quadra amoureux transi.

    La réussite de cette comédie romantique repose aussi sur le contexte : la vie trépidante menée par le patron est vraisemblable, tout comme l'activité de céramiste exercée par Sandrine Bonnaire. Cela donne du rythme, d'autant plus que le montage est efficace : on a sans doute resserré l'intrigue, qui s'étend sur un peu moins d' 1h30. La succession des plans (sans grande invention, mais dans un réel souci d'efficacité) sert les effets comiques (en particulier dès qu'il est question des velléités céramico-amoureuses de Lindon). Les seconds rôles sont campés avec talent : je ne reviens pas sur Berléand ; par contre, je peux citer aussi Kad Merad et Liane Foly (méconnaissable)... sans oublier le chat, vraiment magnifique !

    Et dans la salle (presque pleine) ? On rit, de 7 à 77 ans. J'exagère à peine : les plus jeunes, venus avec leurs parents, devaient avoir autour de 10 ans et les plus âgés pas loin de 70. Particularité à laquelle je m'attendais : trois quarts des spectateurs sont des femmes.

22:32 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma

vendredi, 09 mars 2007

Le nombre 23

  Avis à ceux qui croient, en allant voir ce film, qu'on va leur servir une illustration fantasmagorique des homélies de l'archevêque de Paris : vous risquez d'être déçus. Quoique...

  Côté positif, il y a le savoir-faire de Joël Schumacher et de l'équipe artistique qui l'entoure : on sait créer une ambiance mystérieuse, agrémentée d'une giclée de sang. Le générique (où les images se succèdent trop rapidement, hélas) est captivant. La prestation de Jim Carrey vaut aussi le détour : dans la limite de l'exercice qu'on lui impose, il est excellent. Bref, j'ai marché et, pendant 1h30, le film fonctionne.

   Les dix dernières minutes sont très décevantes, à deux niveaux. Tout d'abord, il y a la résolution de l'énigme. Comme le scénariste a voulu semer quelques fausses pistes, il se retrouve bien désemparé une fois venu le moment de servir le dénouement et c'est finalement très classique et pas très mystérieux. C'est là que l'on retrouve l'archevêque de Paris : le film se termine sur un prêchi-prêcha et une référence biblique assez courante dans le film d'épouvante états-unien. C'est juste décevant au regard du déroulement, qui était prometteur.

22:10 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : cinéma

mercredi, 07 mars 2007

Entre adultes

   Le film pourrait s'intituler "couples bancals", à la fois en raison de l'argument de ces saynètes (12 histoires de duos qui se fuient ou se trompent) et en raison du procédé, qui fait intervenir, dans chaque partie, un nouveau personnage qui va participer à la séquence suivante. Le tout se mord la queue, puisque la dernière historiette voit l'un des personnages du début rejoint par l'homme de la séquence immédiatement précédente.

   Le résultat est très rafraîchissant !  Il ne faut pas se fier à l'affiche, un peu beauf. J'ai d'ailleurs particulièrement aimé la séquence qui met aux prises le directeur des ressources humaines (joué avec un talent fabuleux) et la chômeuse complexée. C'est d'une grande acuité sur le harcèlement et les pesanteurs sociales qui sont à l'oeuvre dans la vie active. La mise en scène est pointue : on appréciera le plan dans lequel la caméra est placée dans le dos du recruteur, zoomant sur sa nuque, alors que la candidate marche, à sa demande, sous ses yeux, à l'arrière plan.

   Mais le plus bluffant est le passage de l'anniversaire. C'est tellement bien écrit, filmé et joué que je m'y suis laissé prendre. Il faut dire aussi que le cerveau du spectateur a été quelque peu formaté par les histoires d'avant. Très fort ! Je n'en dis pas plus pour ne pas gâcher le plaisir de la découverte à ceux qui iront voir le film...

   Autre moment ô combien réussi : le dialogue entre la blonde qui vient de repousser les assauts de son ex lourdingue et le mec casé qui promet de plaquer sa régulière mais bah tiens c'est pas encore le moment. Il y a quelque chose d'indéfinissable et de très beau dans la posture de cette jeune femme, à demi couchée sur le lit, pliée, à la fois sensuelle et fragile, désireuse d'y croire et désenchantée. L'utilisation de la lumière met bien en valeur ce corps si féminin.

   Enfin, on nous sert, cerise sur le gâteau, un moment de burlesque qui vaut son pesant de places de cinéma... Il y est question de deux amis, un homme et une femme, celle-ci avouant à son interlocuteur qu'elle fantasme sur lui... Je ne déflorerai pas davantage le sujet, mais sachez que la salle dans laquelle je me trouvais à explosé de rire ! Les dialogues sont très piquants !

16:20 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma

samedi, 03 mars 2007

La vie des autres

  Das Leben der Anderen : le titre français est la traduction littérale de l'original, ce qui se justifie pleinement. Ce n'est pas un film sur la violence physique, même si celle-ci n'est pas absente du film. C'est un film sur la violence morale, le harcèlement poussé à un haut (?) degré de perversité.

  Dans ce film, il est question de reniement et de fidélité à soi-même. Le personnage principal n'est pas l'écrivain, autour de qui pourtant tout tourne. Non. Le capitaine de la Stasi (Ulrich Mühe saisissant : un Kevin Spacey allemand !) et la comédienne de théâtre (interprétée brillamment par une brune pulpeuse) sont les véritables héros de l'histoire... de l'Histoire ?...

  Ces deux-là et l'écrivain évoluent tout au long du film, dans des directions parfois opposées, qui se croisent. La composition de Mühe, en fonctionnaire zélé, communiste croyant et pratiquant (plus puritain, plus attaché aux idéaux d'origine que la nomenklatura est-allemande) m'a scotché. Qu'est-on prêt à abdiquer de ses convictions pour faire triompher globalement la cause ? Jusqu'où est-on prêt à se renier pour sauver sa peau ? A ces questions,  La vie des autres apporte des réponses nuancées et dignes.

  Le film démarre au milieu des années 1980, par une éblouissante séquence : un "cours d'interrogatoire", donné au centre de formation des agents de la Stasi. Dès le départ, le ton est donné : au-delà de son caractère polic(i)é, le régime communiste est-allemand est une machine à broyer les êtres, mêmes acquis (au moins en partie) au système (cas de l'étudiant embarrassé et de l'agent blagueur).

   Le réalisateur a en plus l'habileté de ne pas s'arrêter à la chute du Mur de Berlin, qu'évidemment tout le monde attendait. Il prend même le public un peu à contrepied, en montrant la chose vue des bas-fonds de la Stasi, dans l'espèce de cave où est ouvert le courrier particulier. C'est très fort. La fin l'est encore plus. Je ne la raconte pas, mais je dois dire qu'elle m'a beaucoup plus ému que la conclusion de la partie espionnage, dramatique, certes, mais un peu mélo.

20:55 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma

vendredi, 02 mars 2007

"Le Monde" et môa

    Je suis abonné à la version papier du "quotidien de référence" (de la bourgeoisie libérale cultivée). Vendredi dernier (le 23 février), voici ce que j'ai reçu :

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    Bon, jusque là, rien d'étrange... à part le téléscopage (involontairement ?) comique de la "une" : en face du nom "Nicolas Sarkozy" écrit en gros caractères figure une photographie (de grande taille elle aussi) de Romano Prodi. Je commence donc ma lecture... 

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    ... et, soudain , la catastrophe apparaît : la page 11 n'est pas imprimée ! Je tourne, je tourne et, ô malheur, cela se poursuit... jusqu'à la page 22 incluse !

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    Fort heureusement, la fin du journal est préservée... mais pas le supplément consacré aux livres ! (Je vous rappelle qu'il s'agit de l'édition datée du vendredi.)

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    Les pages 3 à 10 ont souffert de cette gabégie !

    Je me dépêche de contacter les services du Monde. Je commence par essayer le numéro de téléphone (surtaxé), bien évidemment toujours injoignable... Je me rends donc sur le site internet et j'envoie un courriel relatant mon problème. Eh bien, une semaine après, je n'ai reçu aucune réponse, pas la moindre excuse et évidemment pas le contenu des articles non présents dans l'édition du 23.

    Elle est pas belle, la vie ?

 

 

jeudi, 01 mars 2007

Itchkérie Kenti

   ... c'est-à-dire les enfants de Tchétchénie. C'est un documentaire hélas ultra confidentiel, projeté en vidéo numérique. Il traite de la première guerre de Tchétchénie, celle des années 1994-1996. Du coup, le film aborde surtout des aspects liés à la guérilla, ainsi que la vie des civils sous les bombes.

    Le réalisateur a fait preuve d'un grand courage pour mener à bien son projet. A plusieurs reprises, dans le film, on se rend compte qu'il a risqué sa peau. Le résultat est un film long (2h30) mais captivant. Les femmes, de manière générale, sont extraordinaires. Il y a celle qui apostrophe, par caméra interposée, les "bandits russes", celles qui se réfugient dans les caves, celles qui courent dans les rues, celles qui chantent, dansent... et aussi celle qui a un cancer des ovaires et qui semble victime d'hydropisie. Impressionnant !

    Les hommes sont montrés comme des résistants, surtout les jeunes. On a d'ailleurs droit à un portrait assez inattendu de Chamil Bassaev, tandis que la caméra s'attarde joliment sur les traits burinés des pépés. Tout ce petit monde, si proche de nous, reste digne dans le malheur. Quelle leçon...

     Le "tableau" est le fil rouge du film. Au fur et à mesure de ses pérégrinations, l'auteur fait remplir la toile par les habitants qu'il rencontre. L'accumulation de ces inventions non concertées donne un résultat ma foi probant. Même Bassaev y a été de son petit coup de pinceau !

 

    Pour les curieux :

- un site d'infos sur la région, hélas négligée par les médias de masse

http://www.caucaz.com/home/news-rubrique.php?theme_news=26

 

- un peu d'histoire tchétchène

http://www.chechentimes.org/fr/chechentimes/14/?id=1164

14:35 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma