jeudi, 18 février 2010
A serious man
Je ne sais pas d'où vient cette manie de garder désormais presque systématiquement le titre anglais des films, même lorsqu'une traduction française semble évidente. Ici, plutôt que d'un "homme sérieux", il vaudrait mieux parler d'un "type bien". (C'est d'ailleurs le titre d'un film français, sorti en 1990.)
Cela commence par un conte juif, en noir et blanc, en yiddish (je ne sais pas si cette partie a été doublée dans la version française, puisque j'ai vu le film en version originale sous-titrée), censé se dérouler en Europe de l'Est. C'est très "stylé", avec une épouse juive très volontaire... et une drôle de morale à la fin.
Le "vrai" film commence ensuite, au coeur de l'Amérique des années 1960, dans une ville universitaire où se côtoient (à défaut de s'apprécier) juifs et protestants. Le héros est un "type bien", c'est-à-dire un homme honnête, travailleur, fidèle, respectueux, à l'écoute des autres, pacifique... bref, une victime toute désignée. Il se fait rouler dans la farine par son frère, qui squatte impunément chez lui, son épouse, qui le trompe, l'amant de celle-ci, qui essaie de placer la faute sur lui, ses enfants, qui le prennent pour un larbin et lui piquent du pognon, son voisin, qui empiète sans vergogne sur sa propriété, un de ses étudiants, qui veut tricher (soutenu par son père, d'ailleurs... scène absolument géniale qui voit les deux hommes tenter de dialoguer...)
C'est donc à la fois une chronique de la soumission ordinaire et aussi la description d'un début d'émancipation. Le héros se fait conseiller successivement par trois rabbins... vraiment très originaux ! Dans le même temps, son fils se drogue, essaie d'échapper aux coups d'un copain de classe à qui il doit de la thune, jure comme un charretier avec ses potes dans le bus, a sans doute usurpé l'identité de son père pour obtenir un abonnement musical et cache à sa famille qu'il a été puni à l'école... Il lui faut absolument récupérer son poste FM ! Je vous laisse découvrir dans quelles circonstances cela survient...
Le papa lui tente de réapprendre à vivre vraiment, à ne plus se laisser marcher sur les pieds. Pas facile... mais les circonstances sont parfois favorables.
Le film est donc une jolie collection de saynètes, servies par d'excellents acteurs. Cependant, il se termine de manière abrupte. C'est dommage.
16:04 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : film, cinema
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