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dimanche, 30 septembre 2018

I Feel Good

   Deux ans après Saint Amour, la bande à Groland (essentiellement Delépine et Kervern) est de retour, cette fois avec Yolande Moreau (qui avait contribué à Louise Michel et Mammuth). Du côté masculin, à Gérard Depardieu, Albert Dupontel (Le Grand Soir) et Benoît Poelvoorde succède Jean Dujardin, qui, je dois le dire, s'est parfaitement fondu dans le monde décalé des humoristes politiques de Canal.

   L'intrigue est construite sur le mode du contraste entre le frère partisan acharné du capitalisme pur et dur et la soeur (ancienne ?) communiste et humaniste, qui veille au fonctionnement d'une communauté Emmaüs des Pyrénées-Atlantiques.

   Le comique naît de l'audace et du sang-gêne de Jacques, qui croit que tout lui est dû... et semble avoir un projet bien précis dans la tête. On rit aussi grâce aux retours en arrière, qui arrivent en contrepoint des propos de Jacques, le ridiculisant souvent.

   Précisons qu'il y a un aspect documentaire dans cette histoire, qui rend hommage à des individus qui ont été brisés par la vie et auxquels la communauté d'Emmaüs a permis de se reconstruire. A travers eux, le duo Delépine-Kervern dénonce la société (ultra) libérale et les politiques qui la mettent en oeuvre.

   La rigolade est de retour dès qu'apparaît à l'écran une vieille Simca. (Aux moins de trente ans, je précise qu'il s'agit d'une voiture.) Je me garderai bien de raconter tout ce qu'il s'y passe (et tout ce qui s'y trouve...), mais c'est parfois hilarant, jusqu'à une scène de "restaurant" qui a des conséquences inattendues. Je pense aussi au vieux pensionnaire d'Emmaüs, que Jacques a convaincu qu'il pourrait devenir footballeur professionnel. Dans une scène totalement inattendue, les deux gars se mettent à jongler... mais pas avec un ballon !

   Jacques le non-fataliste poursuit son projet chimérique. Les auteurs vont jusqu'au bout de leur idée, nous embarquant dans un improbable périple en Europe de l'Est. On y comprend que la soeur est moins stupide qu'elle a pu en avoir l'air... Une ultime péripétie est la source d'une transformation "croquignolesque" (que l'on voit un peu venir).

   Dans la salle, c'était contrasté. Une partie du public savait ce qu'elle venait voir et a savouré les traits d'humour acide (ou crade). L'autre partie, peut-être attirée par la présence de Dujardin (ou Moreau) au générique, a semble-t-il été désarçonnée.

   P.S.

   Sur Allociné, le film subit un tir de barrage : allez voir les critiques les plus défavorables (celles qui attribuent la note la plus basse). Comme par hasard, elles sont issues de pseudos qui n'ont rien ou quasiment rien commenté avant... et qui n'ont visiblement pas vu le film.

   Ces pseudos ont sans doute été créés pour "descendre" le film, soit parce qu'on présume qu'il va défendre des thèses gauchisantes, soit parce qu'on redoute ce qu'il va dire du communisme... soit par détestation de l'équipe de Groland. Quelle bande de minables !

11:46 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (5) | Tags : cinéma, cinema, film, films

Commentaires

Petite déception pour moi. Je trouve que les grolandais piétinent un peu ici et sont moins tendres et moins drôles que d'habitude. Ils s'acharnent sur la connerie crasse et sans rémission du personnage principal. Contrairement à Mammuth ou Le Grand soir, je ne suis pas parvenue à m'attacher au personnage.
Jean Dujardin ressemble étonnamment à Albert Dupontel ici.
La partie de ping pong -plus que de foot- est parfaitement dégueu et pas drôle.
Je ne lis jamais les "critiques" des spectateurs, je ne vais pas commencer aujourd'hui. En survolant, je vois scenario vide...navet... nul, sans arguments. Je ne vois pas l'intérêt de perdre mon temps.
Je n'ai pas vu arriver la péripétie finale et l'ai beaucoup aimée.

Écrit par : Pascale | dimanche, 30 septembre 2018

A propos du personnage de Jacques, je pense que les auteurs suggèrent que son adhésion quasi-fanatique au capitalisme pur et dur est du ressort de la psychiatrie. (Même si le peignoir et les mules viennent d'un hôtel, on a comme l'idée que les deux personnages qui les portent sont un peu aliénés... dans tous les sens du terme.)

Ah, et puis j'avais oublié : la musique (par les frères Amokrane, ex-Zebda) est chouette.

Écrit par : Henri Golant | dimanche, 30 septembre 2018

Ah oui les intermèdes musicaux sont formidables. Quelle inventivité !

Écrit par : Pascale | lundi, 01 octobre 2018

J'ai vu que l'Humanité avait descendu le film ...

Moi j'ai aimé,je l'ai trouvé juste, drôle, sincère et bienveillant. Merci pour cette critique !

Écrit par : Auroreinparis | lundi, 01 octobre 2018

Il est possible que la rigueur de la critique de "L'Humanité" s'explique par certains propos tenus dans le film, en particulier lors du périple en Europe de l'Est, où l'on aperçoit certains vestiges des régimes communistes.

Certains critiques "de gauche" ont peut-être oublié que les mecs de Groland sont plus libertaires que marxistes-léninistes, quoi qu'aient pu laisser penser les génériques de certaines de leurs émissions.

Écrit par : Henri Golant | lundi, 01 octobre 2018

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