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mercredi, 19 juin 2019

Parasite

   Les jurys cannois aiment les histoires de "cas sociaux"... asiatiques. L'an dernier, la palme était allée à Une Affaire de famille (en fait, surtout au réalisateur Kore-eda, dont ce n'est pas le meilleur film). Cette année, c'est un grand formaliste sud-coréen qui a été primé, Bong Joon Ho, dont l'excellent thriller Memories of Murder était ressorti sur nos écrans en 2017.

   Le premier tiers de l'intrigue repose sur un scénario malin et le jeu des acteurs. Après avoir constaté que le quotidien de la famille de héros (résidant dans un sous-sol humide) est déplorable, on admire presque l'habileté dont ils font preuve pour s'incruster dans la vie des grands bourgeois pas franchement antipathiques, bien qu'irritants de condescendance.

   A partir du moment où l'on entre dans cette grande et superbe demeure, c'est la mise en scène qui prend le dessus. En effet, pas mal de péripéties sont téléphonées, même si les auteurs nous réservent des surprises, jusqu'à la toute fin, qui est d'ailleurs une pirouette fondée sur la mise en scène et le montage. Bong Joon Ho maîtrise parfaitement les espaces confinés (le réduit familial, le grand appartement bourgeois, sa cave... et sa "sous-cave"). Il se montre aussi habile lors des scènes d'extérieur (avec une bonne utilisation du jardin et de la topographie de la ville, très accidentée, les riches vivant sans surprise sur les hauteurs, les pauvres au sous-sol. C'est bien entendu métaphorique. S'appuyant sur leurs talents d'arnaqueurs de débrouillardise, les héros vont tenter de toucher leur part du rêve. Le réalisateur évite le manichéisme : les riches ne sont pas foncièrement méchants... et les pauvres se comportent parfois comme de belles enflures, y compris (surtout ?) entre eux.

   Evidemment, on s'attend à ce que la combine mise au point par les héros finisse par déraper. Trois coups de théâtre surviennent dans la seconde moitié de l'histoire. Certains voient dans ce film une leçon de morale sociale. Ce n'est pas sur ce point qu'il me paraît brillant. C'est d'abord une oeuvre cinématographique très bien construite (en dépit de quelques petites invraisemblances)... et une palme d'or méritée.

Commentaires

Ce film est une leçon et un IMMENSE plaisir de cinéma.

Écrit par : Pascale | vendredi, 21 juin 2019

J'adore le travail de Bong et je suis ravie qu'il soit enfin récompensé, même si je préfère memories of murder et que la fin de parasite m'a un peu déçue.

Écrit par : Papillote | mercredi, 17 juillet 2019

Je ne connais pas tous les films de Bong Joon-Ho, mais, je suis d'accord avec l'idée que "Memories of Murder" (que j'ai vu deux fois au cinéma) est peut-être son chef-d'oeuvre.

Écrit par : Henri Golant | jeudi, 18 juillet 2019

Les commentaires sont fermés.