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samedi, 08 avril 2023

Les Petites Victoires

   Plutôt réticent au départ, j'ai fini par me décider à voir ce film, en raison de très nombreux retours positifs dans mon entourage. Il faut dire que la distribution est alléchante : outre les têtes d'affiche Julia Piaton et Michel Blanc (dans un rôle proche de celui qu'il interprétait dans Je vous trouve très beau), on croise India Hair, Lionel Abelanski, Marie Bunel et... Marie-Pierre Casey ! Elle interprète Jeannine, une retraitée souffrant de la hanche, qui, aujourd'hui, aurait bien du mal à dépoussiérer une grande table de salon.

   Derrière la caméra se trouve Mélanie Auffret, dont j'avais déjà aimé Roxane. Elle a ce talent pour, d'une part, créer une comédie propre à favoriser la sécrétion de dopamine et d'endorphine, d'autre part, évoquer ce monde rural qui souffre, mais qui, souvent, n'obtient l'attention des médias dominants qu'en cas de drame ou pour véhiculer une image de carte postale.

   Les petites victoires en question ne sont ni d'ordre militaire (on est loin d'Austerlitz), ni d'ordre sportif, politique ou économique. Le village breton (des Côtes-d'Armor) n'héberge ni artiste célèbre, ni richissime startupper, ni recordman du monde... mais on y admire quand même Kylian Mbappé. Le scénario fait l'éloge des exploits du quotidien, comme réapprendre à lire, rouvrir un commerce local, oser exprimer ses sentiments... L'intrigue est peuplée de "gens normaux"... mais pas trop.

   Émile est un retraité illettré (ancien carreleur), célibataire malgré lui... et caractériel. J'ai bien aimé la manière dont la réalisatrice fait émerger le problème dont il souffre, avec les implications que cela a. Petit à petit, on découvre les stratégies qu'il avait mises en place (pour passer le permis de conduire, livrer des journaux, faire les courses...). Cela sonne juste... et cela permettra peut-être à une partie du public de découvrir la situation d'une frange méconnue de la population française.

   A cette intrigue principale se greffe un contexte particulier, celui d'une commune en déclin (peuplée de moins de 500 habitants), sans boulanger, ni médecin... ni bar ! Ne reste que l'école primaire, à classe unique, à son tour menacée de fermeture.

   La lutte de ces Indiens des temps modernes en rappelle d'autres, mais elle est mise en scène avec un certain dynamisme et un sens indéniable de la cocasserie. Plusieurs scènes sont particulièrement bien troussées, comme celle de l'utilisation d'une application de rencontre... et celle au cours de laquelle la maire découvre ce qu'il se passe réellement dans la boulangerie-épicerie récemment rouverte. Cela prend une tournure âpre... avant qu'une chute inattendue ne détende l'atmosphère.  (La réputation des forces de l'ordre ne sort pas grandie de cet épisode...)

   J'ai aussi apprécié que ce nouveau feel good movie ne prenne pas trop l'allure d'un conte de fées. On a évité de faire de l'héroïne trentenaire célibattante une jeune femme en quête éperdue du grand amour qui va changer sa vie. S'ajoute à cela une conclusion plus subtile que prévue concernant le devenir de l'école.

   Au final, même si le film est farci de "politiquement correct" (la classe métissée au fin fond de la Bretagne, l'exposé "thunbergien" sur le climat à l'école, la réconciliation générale autour de boissons alcoolisées...), j'ai passé un très bon moment.

Commentaires

Oula, ce film m'a consternée, pourtant Julia Paton est formidable et démontre bien le combat d'être maire d'une si petite commune : écouter les déboires sexuels, boucher un trou dans la chaussée, prêter de l'argent...
Mais la situation de Michel Blanc qui cabotine à outrance m'a agacée.
Ses interventions à l'école sont ridicules (gros mots pour "choquer ", tirage de langue et son petit cartable dans le dos bien ridicule...). Il m'a gâché le film, je l'ai trouvé insupportable.
Et je ne pense pas qu'un inspecteur d'académie soit si con. Ou peut-être que si, je n'en sais rien.

Écrit par : Pascale | dimanche, 09 avril 2023

Il y a effectivement un écart entre les personnages d'Alice et d’Émile. Julia Piaton joue sur plusieurs registres, parfois dans la nuance, tandis que Michel Blanc incarne un personnage tout d'un bloc. On a l'impression parfois qu'il "cachetonne" (comme De Niro dans certains comédies faciles)... mais il me rappelle certains de mes "tontons", célibataires ruraux, travailleurs manuels au caractère bien trempé. Je trouve que ce n'est pas si caricatural que cela.

J'ai encore en mémoire des vacances d'été à la campagne, avec mon pépé et l'un des tontons qui m'apprenaient à faire des bêtises...

Écrit par : Henri G. | dimanche, 09 avril 2023

Ok je comprends.
Mes tontons bouseux n'étaient pas aussi funs que les tiens.
Michel Blanc cachetonne et se la raconte je trouve.
Julia est formidable.

Écrit par : Pascale | dimanche, 09 avril 2023

Les commentaires sont fermés.