vendredi, 07 mars 2025
Mickey 17
En vingt-cinq ans, Bong Joon Ho n'a réalisé qu'une dizaine de longs-métrages, parmi lesquels Memories of murder, The Host, Snowpiercer et, bien entendu, Parasite. C'est dire si son nouveau film était attendu.
Adapté d'un roman, Mickey 17 mêle science-fiction, satire politique, réflexion sur la nature humaine... et humour scabreux. C'est d'abord l'histoire d'un paumé, pas heureux sur Terre, qui s'engage dans la colonisation spatiale sans trop savoir à quoi s'attendre. La peinture de grandes inégalités est mâtinée d'humour, puisqu'on découvre le devenir successif de toutes les précédentes versions de Mickey Barnes... avant de voir débarquer la suivante ! Ce sont donc deux héros (pour le prix d'un) que nous offre ce scénario malicieux, les deux copies conformes (sur le plan physique) se révélant très différentes sur le plan mental.
Ça a dû être jouissif à jouer pour Robert Pattinson, qui rend crédibles toutes les versions de son personnage. Il faut ajouter qu'il est très bien entouré : Naomi Ackie (récemment vue dans Blink Twice) et la Franco-Roumaine Anamaria Vartolomei (l'ex-Haydée de Monte-Cristo se coulant parfaitement dans l'uniforme d'une policière bad ass...). A signaler aussi Toni Collette en épouse psychopathe, plus convaincante que Mark Ruffalo, chargé d'incarner une sorte de gourou, mi-politicien mi chef de secte, et qui en fait un peu trop avec son couvre-dents immaculé. Mais c'est aussi conforme au style de Bong Joon Ho, qui aime les personnages excentriques, limite invraisemblables.
L'intrigue de science-fiction fonctionne bien, en raison de la qualité des décors et des effets spéciaux. Une autre réussite à signaler est celle des énormes insectes peuplant la nouvelle planète, qui réservent pas mal de surprises... Sur le fond, le propos ravira les spectateurs attachés à la défense d'opprimés (humains comme animaux) : c'est suffisamment vague pour n'incriminer personne, et suffisamment habile pour que de nombreuses causes puissent s'y retrouver.
Le plus étonnant est finalement l'étrange "ménage à trois" qui se met en place dans la seconde partie de l'histoire. Le réalisateur prend ici plus de risques... y compris celui de susciter l'émotion là où on ne l'attend pas.
J'ai vu le film en version-originale sous-titrée et j'en suis sorti d'excellente humeur.
21:24 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : cinéma, cinema, film, films
Commentaires
J'en suis sortie ravie que cela s'arrête malgré de bons moments et un excellent Pattison (comme toujours). Collette et Ruffalo m'ont paru insupportables. Le surjeu excentrique finit par les rendre plus ridicules qu'inquiétants.
Écrit par : Pascale | lundi, 10 mars 2025
Répondre à ce commentaireJe suis ravi que le passage par Hollywood n'ait pas édulcoré le style de Bong Joon Ho. Il conserve aussi bien ses qualités que ses défauts. Son cinéma demeure rocailleux, et porteur de sens.
Écrit par : Henri G. | lundi, 10 mars 2025
Il est tellement meilleur chez lui.
Écrit par : Pascale | mardi, 11 mars 2025
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