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dimanche, 20 octobre 2013

Blue Jasmine

   Le nouveau film de Woody Allen marie l'anglo-américain et le français, dans une comédie douce-amère qui tourne autour des rapports entre les hommes et les femmes. L'héroïne, bien qu'incarnée (à la perfection) par la superbe Cate Blanchett, est antipathique. Si je ne répugnais pas à être grossier, je dirais que le film aurait pu s'intituler Grandeur et misères d'une pétasse.

   Jasmine est une snob de la côte Est, fascinée par l'Europe... surtout la France (Paris, Saint-Tropez, Cannes...). Coup de bol pour elle, elle s'appelle French. Elle porte même un prénom français, à l'origine : Jeanette. C'est aussi une inconditionnelle de la mode d'outre-Atlantique (Hermès, Louis Vuitton...). De temps à autre, les dialogues sont émaillés de mots français (dans la version originale sous-titrée). On découvre ce personnage dans toute sa splendeur grâce aux retours en arrière, qui, judicieusement placés, éclairent un passage de l'histoire qui se déroule sous nos yeux, celle d'une dame de la haute société en pleine déchéance.

   Cate Blanchett est épatante à tous les niveaux. Elle livre une excellente interprétation aussi bien de la mondaine sûre d'elle et de son bonheur, que de l'ex-madame au purgatoire chez sa sœur méprisée (Sally Hawkins, très bien) et de la femme perdue, entre ses mensonges et ses rêves de grandeur.

   L'intrigue est agrémentée d'un humour acide, fondé sur le fossé socio-culturel (caricatural) entre les classes supérieures de la côte Est, richissimes, arrogantes et la conscience tranquille malgré leur malhonnêteté et les gagne-petit de la côte Ouest, à la fois hostiles et fascinés par les premières.

   Le film se veut aussi moral. Le mensonge ne mène pas au bonheur. Certains personnages vont en faire l'expérience cruelle. On découvre aussi petit à petit la complexité de la personnalité de Jasmine, que le réalisateur place dans beaucoup de situations inconfortables. (Il reste toutefois assez indulgent avec elle, les défauts des autres prenant parfois le pas sur les siens.)

   Ce n'est pas un grand Woody Allen, mais l'on passe un bon moment, dans une ambiance jazzy (avec pour fil conducteur le morceau  Blue Moon), en compagnie d'une actrice qui n'a jusqu'à présent pas été reconnue à sa juste valeur.

14:27 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma, cinema, film

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