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mercredi, 20 juin 2012

Bilan du second tour des législatives en Aveyron

   Les trois sortants ont été finalement réélus, dans des conditions différentes toutefois.

   C'est dans la première circonscription que la surprise a failli se produire. En effet, Yves Censi ne l'emporte qu'avec 50,67 % des suffrages exprimés et 645 voix d'avance sur Monique Bultel-Herment. Il perd plus de 1 700 voix par rapport au second tour de 2007 et à celui de 2002. De son côté, la candidate socialiste ne gagne que 800 voix par rapport au score de Christian Teyssèdre il y a 5 ans. Elle semble avoir bien mobilisé l'électorat de gauche et une partie de celui du centre, pas suffisamment toutefois pour renverser la balance. Il est vrai qu'entre les deux tours, le nombre de bulletins blancs/nuls a presque doublé, passant de 872 à 1 645. (Mais je pense que, dans le lot se trouvent aussi des électeurs du Front national). En 2007, ce nombre était encore plus important : 1 811 (au second tour).

   Le débat diffusé par CFM a-t-il influé sur le résultat ? J'ai trouvé les deux candidats plutôt mauvais. (Mais il est facile de porter un jugement péremptoire, placé derrière son écran. Les élus locaux n'ont en général pas l'habitude de ce genre d'exercice, de cette pression.) Chacun est resté sur ses positions. J'ai peut-être trouvé Yves Censi un peu plus à l'aise, par moments. Il a mené la campagne qu'aurait menée au niveau national François Fillon s'il avait été le candidat de l'UMP. Le député sortant a je pense correctement analysé les résultats de la présidentielle dans la circonscription : même le rejet de Nicolas Sarkozy n'y était pas majoritaire. Il y avait donc la place pour un candidat de droite, avec des thèmes de droite. Mais c'est passé juste...

   Dans la deuxième circonscription, la victoire de Marie-Lou Marcel était attendue. Mais je ne la voyais pas aussi large la semaine dernière. Elle a donc bénéficié de la mobilisation de l'électorat de gauche et de celui qu'elle a conquis depuis 2007. On remarque toutefois que sa progression en voix est plus spectaculaire au premier tour qu'au second, où elle ne gagne que 3 300 voix en 5 ans. Elle profite surtout de l'effondrement de la droite locale, qui doit se chercher une nouvelle tête.

   Dans la troisième circonscription, Alain Marc est finalement facilement réélu. Il termine toutefois avec environ 2 400 voix de moins qu'en 2007 (et 4 000 de moins que Jacques Godfrain en 2002). En face, Marie-Thérèse Foulquier recueille plus de voix que Béatrice Marre 5 ans plus tôt (et beaucoup plus qu'Alain Fauconnier en 2002). Mais, visiblement, elle n'a pas fait le plein à gauche, ni au centre. On dit aussi que le caractère "non professionnel" de sa candidature, qui a suscité l'intérêt voire la sympathie, lui a aliéné certains votes. On se permet même parfois de critiquer le choix du suppléant...

   Je pense qu'Alain Marc comme Marie-Lou Marcel ont bénéficié de la prime au sortant (pour peu qu'il-elle ne se soit pas distingué-e par des propos ou un comportement jugés trop excessifs) et de leur implantation locale. Le cumul des mandats, associé à une présence sur le terrain (et dans les médias locaux...), les a incontestablement favorisés. Le paradoxe est qu'Yves Censi, qui n'exerce qu'un mandat électif, a été le plus menacé. (Les mauvaises langues disent que sa relative absence du terrain n'est pas forcément liée à un planning particulièrement chargé à Paris...)

   Je reste convaincu que les mandats nationaux (député, sénateur) devraient être uniques. Ils représentent des charges de travail suffisamment lourdes pour que l'élu-e s'y consacre à plein temps... et ils sont bien payés.

mardi, 19 juin 2012

Plus de femmes

   La nouvelle Assemblée nationale est donc plus féminine, puisque la part des élues est passée de 18,5 à 26,9 %, comme l'a rappelé une partie de la presse, par exemple La Voix du Nord :

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   (Espérons surtout que le pourcentage de député-e-s honnêtes et travailleurs augmente.)

   Il convient toutefois de tempérer les exercices d'autosatisfaction : la comparaison avec les autres pays européens, voire avec le reste du monde, nuance la "performance", concernant le poids des femmes en politique.

   L'illustration publiée par La Voix du Nord place la France entre la Suisse et le Royaume-Uni, plutôt à la traîne en Europe, mais au-dessus de la moyenne mondiale. Selon les chiffres de la Fondation Robert Schuman, à l'issue des élections législatives, la France se situe désormais légèrement au-dessus de la moyenne de l'Union européenne (marquée d'une ligne rouge, ci-dessous), entre l'Autriche et le Portugal : 

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   Si vous avez été attentifs, vous avez sans doute remarqué de légères discordances entre les deux sources, qui ne remettent toutefois pas en cause le classement global : le pourcentage suédois varie entre 44,7 et 44,99 ; celui des Pays-Bas entre 40,7 et 39,33 ; celui de la Belgique entre 38 et 39,33... jusqu'à la Hongrie, où la part des députées varie entre 8,8 % et 9,07 %.

   L'article du quotidien de Lille s'appuie sur les statistiques que l'on peut trouver sur le site de l'Union interparlementaire. On peut donc élargir la comparaison au reste du monde. Avant les dernières législatives, la France se situait à la 70e place. Elle se trouve désormais entre... l'Afghanistan et la Tunisie !

   En Afghanistan, la Constitution (chapitre V, article 83) impose qu'au moins deux sièges par province (celles-ci au nombre de 34) soient réservés aux femmes. Comme le nombre de députés est plafonné à 250, on arrive à un peu plus du quart du total.

   En Tunisie, où la situation des femmes était déjà plus enviable sous le régime de Ben Ali, la toute jeune Assemblée constituante compte une proportion semblable de femmes (au final 58 sur 217, d'après le rapport d'une ONG états-unienne), parce que la loi électorale a imposé la parité (à la mode française, "chabada-bada", un homme et une femme en alternance). Cependant, comme les élections se sont déroulées suivant un scrutin de liste et que les candidatures ont été très nombreuses, très souvent, la plupart n'ont pu faire élire que la personne placée en tête... un homme dans l'écrasante majorité des cas. Le paradoxe est que c'est un parti islamiste, Ennahda (qui se veut moderne... on verra à l'usage), qui compte le plus de députées, parce que c'est celui qui, le plus souvent, a réussi à faire élire au moins deux personnes d'une même liste.

   Ceci dit, il ne faut pas, à mon avis, faire une fixation sur le pourcentage de députées. Même si, dans les démocraties les plus avancées (en Europe du Nord, par exemple), on approche de la parité, il arrive que l'on trouve un pourcentage flatteur dans une dictature. Mais comme, en France, nous entretenons une pléthore d'élus (très) âgés, cumulards de surcroît, l'augmentation de la part des femmes a le gros avantage (pour l'instant) de rajeunir l'Assemblée, d'y introduire de nouvelles têtes et de la diversité.

samedi, 16 juin 2012

Rétropédalage pour Alain Marc

   Le résultat du premier tour des élections législatives, dans la troisième circonscription, a surpris pas mal d'observateurs, qui voyaient plutôt Béatrice Marre devancer Marie-Thérèse Foulquier, bien que celle-ci fût soutenue par le PS et EELV. (Contrairement à la première circonscription, la troisième n'a pas fait l'objet d'un sondage.) Cela a obligé ses adversaires à changer leur fusil d'épaule.

   C'est le cas du député sortant Alain Marc. Il avait axé sa campagne de premier tour sur la proximité, se présentant comme un élu du terroir... sous entendu pas comme l'ex-parachutée Béatrice Marre. Du coup, Mme Foulquier a pu parfois être considérée comme quantité négligeable... au point qu'Alain Marc s'est laissé aller, tenant des propos peu amènes à son encontre.

   Il a tenté de rectifier le tir dans le Journal de Millau du 14 juin. Page 11, on peut lire un article dans lequel le vice-président du Conseil général met l'accent sur sa compétence, son professionnalisme.

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   Il n'est plus question de l'élu du terroir, puisqu'il se retrouve face à quelqu'un qui peut passer pour plus "authentique" que lui. Le sortant essaie (comme Yves Censi face à Monique Herment-Bultel) de faire valoir sa maîtrise des dossiers complexes... sauf que, dans ce cas, c'est plus le conseiller général qui s'exprime que le député. C'est la grande ambiguïté de ce candidat, qui s'appuie sur une fonction pour préserver l'autre.

   Le passage sur la RN88 a de quoi faire sourire, quand on sait qu'au niveau national, le sujet a été laissé de côté par le gouvernement précédent (soutenu par le sortant) et qu'au niveau local, c'est plutôt la région Midi-Pyrénées (dirigée par la gauche... shocking !) qui a joué un rôle moteur.

   J'ai aussi mis en valeur le passage dans lequel Alain Marc exprime le respect qu'il éprouve(rait) pour Mme Foulquier, affirmant n'avoir jamais critiqué personne. Il espère donc que les lecteurs de ce même journal n'ont aucune mémoire, ou qu'ils ont déjà jeté ou brûlé l'exemplaire de la semaine précédente, où l'on pouvait lire ceci, page 11 :

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   Ce sont des propos quasi identiques à ceux rapportés dans Le Saint-Affricain de la même semaine. L'élection s'annonçant plus serrée que prévu, il convient désormais de se montrer plus mesuré dans ses appréciations...

   Quoi qu'il en soit, dans cette circonscription (comme dans celle du Nord Aveyron, plus marquée à droite), les électeurs non politisés ou de sensibilité centriste ont les cartes en main. Au premier tour, certains se sont abstenus, d'autres votant pour N. Castelltort ou P. Ramondenc. Ils ont la possibilité de faire basculer le résultat du second tour d'un côté ou de l'autre.

lundi, 11 juin 2012

Quelques enseignements du premier tour des élections législatives en Aveyron

   Je n'ai ni le temps ni l'envie d'effectuer une analyse complète des résultats dans les trois circonscriptions aveyronnaises. Je vais donc m'intéresser aux scores des candidats susceptibles d'être élus, en comparant les élections de 2002, 2007 et 2012.

   Commençons avec la première circonscription (Rodez et le Nord Aveyron). Le sortant Yves Censi est en tête, ayant recueilli 39,83 % des suffrages exprimés, soit 19 486 voix. C'est environ 2 000 de plus qu'en 2007 et surtout 7 000 de plus qu'en 2002. Sauf que... en 2002, il avait dû batailler ferme contre Régine Taussat et Jean-Claude Luche et qu'en 2007, le fiston Puech avait tenté de lui barrer la route. Du coup, la progression du nombre de voix (ainsi que du pourcentage des exprimés), indéniable, est à relativiser : l'offre de candidats, à droite, était plus réduite. Les réserves (pour le second tour) sont donc plus faibles que les fois précédentes.

   Face à lui, il aura Monique Bultel-Herment, qui décroche un flatteur 28,27 % des suffrages. Elle est plus haut que ce que l'on attendait. Elle a "fait la campagne", comme on dit. Cependant, en dépit de l'apport de la machine du PS, en dépit de l'élan, même modeste, impulsé par la victoire de François Hollande, elle réalise un moins bon score que celui de Christian Teyssèdre en 2007. En effet, malgré la vague sarkozyste, celui-ci avait obtenu 29,08 % des suffrages, soit 14 409 voix... à comparer aux 13 829 de M. Bultel-Herment. (En 2002, Anne-Marie Cluzel avait réuni 12 170 suffrages sur son nom, au premier tour.)

   La performance de Mme Bultel-Herment est donc elle aussi à relativiser. Pour espérer l'emporter au second tour, elle va avoir besoin de toutes les voix de la gauche... et du centre. Or, il ne fait pas mystère que, parmi les quelque 14 % d'électeurs de Stéphane Mazars, il se trouve nombre de personnes qui n'ont pas envie de choisir entre les deux prétendants. Et puis... on ne peut pas dire que Mme Herment-Bultel et son entourage se soient répandus en amabilités sur le compte de l'avocat ruthénois... Enfin, étant donné qu'Yves Censi ne possède qu'un seul mandat électif, il serait bienvenu que la candidate socialiste s'engage à renoncer, si elle est élue, à ses fonctions d'adjointe (au maire de Rodez) et de vice-présidente (du Grand Rodez), ainsi qu'aux indemnités afférentes, bien entendu.

   A première vue, les choses semblent plus claires dans la deuxième circonscription (qui englobe l'ouest du département). La sortante Marie-Lou Marcel arrive largement en tête, avec plus de 49 % des suffrages exprimés et 22 441 voix. C'est plus du double de son score en 2007 et de celui de Jean-Pierre Pouzoulet en 2002. Sauf que... en 2002 comme en 2007, la gauche modérée était représentée par plusieurs candidats. En 2002, Jean-Pierre Pouzoulet était passé par une primaire à gauche, face au radical Eric Cantournet. Le total des deux avoisinait 17 300 voix (un peu plus de 35 % des exprimés). En 2007, Marie-Lou Marcel s'était retrouvée opposée au même Pouzoulet (devenu divers gauche) et à une PRG (Sophie Renac). La gauche modérée cumulait donc presque 18 000 voix (environ 38 % des exprimés).

   En 2012, aucun gêneur n'est venu se mettre en travers de la route de la sortante. Qu'en conclure ? Que la gauche modérée ne progresse que de 4 000 voix, en dépit de l'absence de ténor de droite en face et  malgré l'élan provoqué par la victoire de François Hollande. C'est très honorable, mais ce n'est pas du tout un plébiscite. Il pourrait arriver à Marie-Lou Marcel ce qu'a connu Alain Marc en 2007 : un premier tour ultra-dominateur, suivi d'une victoire finalement pas si large que cela au second tour.

   Cela nous amène tout naturellement à la troisième circonscription (qui s'étend sur tout le Sud). Le sortant Alain Marc est en tête, avec 38,16 % des exprimés, soit un peu moins de 18 000 voix. Il perd environ 6 000 votes par rapport à 2007 et plus encore par rapport à Jacques Godfrain en 2002. Qu'est-ce qui a changé entre temps ? Le nombre de rivaux au centre-droit (et le contexte national, bien entendu). Ils sont plus nombreux en 2012 qu'en 2007 et même qu'en 2002. Comme je l'ai récemment fait remarquer, il semblerait que la sensibilité de centre-droit sud-aveyronnaise se reconnaisse de moins en moins dans le jeune retraité de l'enseignement.

   Est-il pour autant menacé ? Ce n'est pas certain. La demi-surprise vient du relatif bon score de Marie-Thérèse Foulquier (cible d'attaques assez basses durant la campagne), qui réunit 21,79 % des exprimés, soit 10 138 voix. Certes, c'est environ 3 000 de moins que Béatrice Marre en 2007 et Alain Fauconnier en 2002 ( 1 000 - 2 000 de moins en déduisant les voix qui s'étaient portées sur le candidat des Verts), mais elle avait face à elle l'ancien chef de cabinet de François Mitterrand, qui n'avait pas démérité 5 ans auparavant, et qui croyait en ses chances. Celle-ci a quand même réuni plus de 7 000 voix sur son nom. Suprême élégance, dès dimanche soir, elle a appelé sans hésiter à voter pour Mme Foulquier.

   Au second tour, tout va dépendre de l'attitude des électeurs de Philippe Ramondenc et de Norbert Castelltort. Ils ne sont pas de chauds partisans d'Alain Marc, mais il y a de fortes chances que leurs électeurs aient déjà voté pour ce dernier. Si l'on ajoute la majorité des voix FN et quelques abstentionnistes, il semble que la tâche s'annonce difficile (mais pas impossible) pour Marie-Thérèse Foulquier.

vendredi, 08 juin 2012

Pas très classe

   On va un peu causer des élections législatives dans l'Aveyron, mais pas à Rodez, plutôt dans la troisième circonscription, celle de Millau - Saint-Affrique. C'est la lecture de l'hebdomadaire gratuit Le Saint-Affricain du 6 juin 2012 qui m'a fait réagir.

   On y trouve, bien en place dans le journal, la propagande électorale classique en période de scrutin. Cette semaine, les soutiens au député sortant sont nombreux. Il bénéficie de surcroît, page 6, d'un entretien avec l'une des rédactrices du Saint-Affricain ("VS") :

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   La dame est une récidiviste, puisqu'en octobre dernier, elle nous avait gratifié d'un beau publireportage à la gloire du député - vice-président du Conseil général de l'Aveyron.

   En toute décontraction, Alain Marc nous la joue grand seigneur magnanime. Peut-être poussé par la journaliste ou trop en confiance, il finit quand même par lâcher quelques vacheries :

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   Il dézingue successivement Marie-Thérèse Foulquier, candidate écologiste (soutenue par le PS), Brigitte Marre (candidate "PS-bis" pourrait-on dire) et Norbert Castelltort, qu'il doit bien connaître, puisqu'ils ont longtemps appartenu tous deux au Parti radical valoisien. A la lecture des propos du député, on se dit que les relations entre les deux hommes n'ont pas dû toujours être des plus amicales...

   C'est peut-être parce que l'ancien président de la section aveyronnaise du PRV (Castelltort) estime que le mandat de député d'Alain Marc est davantage positionné à droite qu'au centre. Il est vrai que, même si, dans ses votes, le député s'est montré moins suiviste qu'Yves Censi, il a quand même été un soutien indéfectible de la politique menée par le duo Sarkozy-Fillon. De plus, lorsque celui qui était à l'époque président de la République était venu dans le Nord Aveyron, l'élu du sud du département s'était arrangé pour figurer souvent à ses côtés. Tout récemment même, lors du meeting de Toulouse, il était visible, au premier rang des soutiens du sortant. Il n'est donc pas illogique qu'un centriste estime qu'Alain Marc (en dépit de l'image qu'il s'efforce de construire, avec l'aide de médias locaux complaisants) est trop marqué à droite dans son action.

  Certains des propos parus dans Le Saint-Affricain sont peu oecuméniques... et même limite méprisants à l'égard de celle qui est présentée comme sa principale concurrente, Marie-Thérèse Foulquier. (Il avait déjà "fauté" dans Midi Libre en mai dernier.) Ce ne doit pas être la première fois qu'il dénigre la gestion municipale de sa rivale, puisqu'une réponse des élus de la commune de Saint-Jean-et-Saint-Paul est publiée dans le même journal... page 32 !

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   Le traitement n'est tout de même pas égal. Ajoutons que cette attitude n'est pas sans rappeler celle des élus UMP qui, avant l'élection de François Hollande, insistaient sur son manque d'expérience, son absence d'exercice de la moindre fonction ministérielle, lui qui n'était que président du Conseil général de Corrèze, département de surcroît criblé de dettes. (Ces bonnes âmes, y compris aveyronnaises, oubliaient au passage de préciser que la dette de la Corrèze a été creusée par les prédécesseurs UMP de François Hollande. )

   Remarquons aussi que le député sortant se garde d'attaquer d'autres rivaux, pourtant bien partis pour réaliser un assez bon score : Philippe Ramondenc (qui avait failli créer la surprise à Millau-Ouest, aux cantonales de 2011) et Marie-Claude Fayard. Le premier est un faux "sans étiquette", modéré sans doute, mais jugé proche du président du Conseil général Jean-Claude Luche (qui a néanmoins apporté son soutien à Alain Marc). La seconde est la candidate du Front National. Il va sans dire que le député sortant compte sur de précieux reports de voix pour l'emporter au second tour.

   Du coup, il fait flèche de tout bois. Sa stratégie est de se présenter comme le candidat du terroir. Cela lui avait réussi contre Béatrice Marre, en 2007... et c'est ainsi qu'il apparaissait dans un mini-reportage de la chaîne LCP. Dans les entretiens qu'il accorde, il prend donc soin d'évoquer sa maîtrise de l'occitan et ses racines rouergates. Dans un récent article paru dans Centre Presse (le 31 mai), il est même précisé que sa naissance à Paris n'est qu'accidentelle (c'est donc bien un gars de chez nous, hein !) :

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vendredi, 01 juin 2012

La maman de la candidate socialiste

   Un passage de la première page du Nouvel Hebdo de cette semaine a attiré mon attention. Gérard Galtier y écrit qu'il se serait fait menacer d'un procès pour avoir osé parler (brièvement) de la mère de Monique Bultel-Herment, elle-même candidate à la députation sur la première circonscription de l'Aveyron. Que diable avait-il pu bien écrire qui suscitât l'ire socialiste ? Et surtout, pourquoi n'avais-je rien remarqué la semaine dernière à la lecture du journal ?

   Je me suis donc replongé dans le numéro 229 du Nouvel Hebdo. Voici ce que l'on peut y lire, page 4 :

Herment Nouvel Hebdo 229.jpg

   Le journal ne fait que reprendre une information connue, au moins depuis la parution de l'excellent livre (on ne le dira jamais assez) de Roger Lajoie-Mazenc, Maires de famille, en 2005. Voici ce qu'on peut y lire, page 178 :

- HERMENT : Jacqueline HERMENT, née DURAND, conseillère municipale de Wissous (Essonne) de 1965 à 1976, adjointe supplémentaire de 1976 à 1977, 1ère adjointe de 1977 à 1983, maire de 1983 à 1995

   Il n'y a là rien d'infamant... sauf que... Maman Herment n'était pas socialiste, mais divers droite ! Les vieux routiers de la politique n'y verront pas matière à sourire. On sait depuis belle lurette que, fort heureusement, les convictions politiques ne se transmettent pas génétiquement. Demandez donc à François Hollande, dont le père était engagé à l'extrême-droite. (J'en ai parlé dans un billet consacré au patrimoine du nouveau président de la République.) Demandez donc à Ségolène Royal, fille d'un militaire traditionaliste.

   Bien au contraire, Monique Bultel-Herment devrait mettre en avant sa filiation, sa mère étant classée dans les modérés de droite, une catégorie-clé dans l'Aveyron, encore plus dans la première circonscription. Maman Herment a même été décorée de l'Ordre national du mérite, en mai 1997, sur le contingent du ministre de l'Intérieur Jean-Louis Debré (membre du gouvernement Juppé) !

Herment mère.jpg

   C'est à ce moment-là que ma voisine de droite, toujours très soupçonneuse dès qu'il s'agit de hiérarques du PS, me suggère de creuser davantage : et si la maman avait des choses à cacher ?

   Il se trouve que Maman Herment a eu affaire au moins deux fois à la justice :

- en 2000, elle a été poursuivie, en compagnie de l'un de ses anciens adjoints, pour prise illégale d'intérêt

- en 2002, c'est son successeur à la tête de la mairie de Wissous qui a tenté d'obtenir sa condamnation pour diffamation

   Je n'ai pas trouvé trace des verdicts. Il est donc probable que Maman Herment ne fut pas condamnée, surtout dans la deuxième affaire. Elle était opposée à un personnage haut en couleur, Richard Trinquier, qui fut maire de la commune de 1995 à 2008, année qui le vit se faire battre dès le premier tour par une liste d'union. Maman Herment a sans doute contribué à la défaite de celui-ci : elle soutenait la liste (à majorité de gauche) qui l'a emporté. Quelques années auparavant, elle s'était déjà jointe à la gauche pour dénoncer l'anticommunisme primaire du maire RPF.

   Cerise sur le gâteau, Maman Herment est restée proche de la nouvelle équipe municipale de gauche, qui a mis en place un Conseil des sages, dont elle a accepté d'être une des figures de proue :

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   La question est : où est Maman Herment sur la photographie ?

lundi, 28 mai 2012

La guerre des affiches

   La campagne des législatives est bien lancée dans la première circonscription de l'Aveyron, où se présentent huit candidats :

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   Les panneaux d'affichage ruthénois se sont garnis de belles images en couleurs, collées, arrachées, puis recollées... Précisons qu'il existe deux types de panneaux : les officiels, avec un numéro attribué à chaque candidat, et les non officiels, dédiés à l'affichage libre, occasionnellement politique (les affiches politiques y sont d'ailleurs régulièrement et rapidement recouvertes par d'autres, annonçant qui un concert, qui un repas, qui une animation diverse...).

   En fin de semaine, en passant à proximité de la gare SNCF, j'ai machinalement jeté un coup d'oeil aux panneaux officiels... et j'ai été surpris par ce que j'y ai vu :

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   Et encore, la photographie ayant été prise samedi, après le passage de militants du Front de Gauche et du PS, une partie des "dégâts" avait été réparée. Mais l'on peut quand même constater que quelques membres de l'UMP auraient laissé libre cours à leur fougue militante... et recouvert tous les panneaux d'une affiche à la gloire du député sortant ce qui, d'après KaG (alias "Olivier le Jardinier"),  a quelque peu embarrassé son équipe.

   Ces fervents militants n'avaient apparemment pas été interloqués par le fait que les colleurs d'affiche du Front de Gauche, des Verts, du Parti Radical de Gauche et de Lutte Ouvrière s'étaient contentés d'un panneau numéroté pour leur propagande. On peut d'ailleurs en voir deux conséquences cocasses. Si vous regardez attentivement la photographie ci-dessus, vous verrez que de deux des affiches apposées frauduleusement dépasse une partie de l'originale, au point de provoquer une certaine confusion.

   Voici donc Yves Censi devenu un chantre de l'écologie :

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   Le plus drôle est que vendredi, tous les panneaux étant recouverts de la même affiche, le slogan "Votre voix pour une autre voie", prenait un sens tout particulier !

   Un peu plus loin, Yves Censi semble avoir complètement retourné sa veste :

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   Si les militants ne sont même pas capables de recouvrir correctement l'affiche du candidat du PRG, c'est à désespérer de tout !

   Plus loin, en se rapprochant de la gare SNCF, on rencontre un panneau d'affichage libre, d'où la propagande en faveur du député sortant a été rageusement arrachée... ou seulement recouverte, ce qui là encore peut donner naissance à une situation assez ubuesque :

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   La palme revient toutefois aux militants UMP. Figurez-vous qu'ils ne se sont pas contentés "d'arroser" les panneaux, officiels ou non. Ils se sont aussi permis de laisser une trace de leur passage  à certains endroits inattendus. Ainsi, lorsqu'on se trouve devant les panneaux susmentionnés, il suffit de se retourner pour voir, sur le trottoir d'en face, ceci :

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   Faut-il en conclure que le député sortant (en place depuis 10 ans) est à ranger au rayon des vieilleries ? En tout cas, cet affichage sauvage n'a pas laissé indifférent un-e passant-e (que je soupçonne d'être venu-e coller une affiche pour un-e autre candidat-e), qui a griffonné un message :

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