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dimanche, 09 avril 2023

Le Capitaine Volkonogov s'est échappé

   Moins de trois ans après L'Ombre de Staline, centré sur la famine en Ukraine, la répression stalinienne est de nouveau à l'écran, dans cette fiction à caractère historique, une coproduction internationale tournée en russe... mais qui n'a pas été diffusée en Russie.

   La première partie nous fait découvrir le capitaine Volkonogov : c'est un cadre du NKVD (ancêtre du KGB) de Leningrad, athlétique, plein d'avenir. Il est plutôt beau gosse, fier dans son uniforme... et il sait se faire craindre. Le problème est qu'en cette époque de Grande Terreur stalinienne, les purges touchent aussi le Parti communiste et ses satellites. Le jour même, Volkogonov voit son supérieur se suicider et ses collègues de la brigade subir un entretien inquisitorial. Il décide de s'enfuir avant que ne vienne son tour.

   C'est d'abord un polar historique, avec pour toile de fond un régime totalitaire parmi les plus horribles que la Terre ait connus. Au NKVD, on sait tuer vite et pas cher, on n'a pas besoin de moyens hyper-sophistiqués pour faire avouer un suspect coupable... et l'on est devenu expert en disparition de cadavres.

   (Je trouve intéressant que, dans une fiction destinée a priori à un public non spécialiste, on ait intégré à ce point les résultats de la recherche historique.)

   Mais ce n'est là qu'un arrière-plan. La deuxième partie (plus longue) met en scène, de manière parfois virtuose, la quête de Volkogonov (qui cherche à se faire pardonner ses crimes pour ne pas finir en enfer) et la traque dont il est l'objet de la part d'un commandant cancéreux. Sa quête débute à l'issue de l'enterrement de cadavres, pour lequel le NKVD a réquisitionné des vagabonds et des passagers des transports en commun. Sans le savoir (au départ), Volkogonov (dont l'identité est inconnue des autres) participe à l'enfouissement de ses anciens camarades ! La séquence est saisissante, tout comme le surgissement d'un rescapé.

   C'est à l'occasion de la rencontre des proches de ses anciennes victimes que Volkonogov se rappelle ses "exploits" et nous permet de toucher du doigt l'abjection du régime qu'il a servi. Ces séquences sont particulièrement marquantes, qu'il s'agisse de l'ouvrier plaisantin, du bureaucrate soupçonneux, de l'enfant questionneuse ou de l'épouse statufiée. On prend une sacrée claque !

   C'est de surcroît brillamment mis en scène. En deux plans trois mouvements, le duo de réalisateurs nous fait comprendre ce que sont l'oppression, la crainte, le désespoir, le sentiment d'injustice. Les décors sont particulièrement réussis.

   Même s'il y a quelques longueurs, même si certaines scènes sont à la limite du soutenable, je recommande vivement ce film, une véritable œuvre d'art au service d'une vérité historique pas suffisamment enseignée.

samedi, 08 avril 2023

Les Petites Victoires

   Plutôt réticent au départ, j'ai fini par me décider à voir ce film, en raison de très nombreux retours positifs dans mon entourage. Il faut dire que la distribution est alléchante : outre les têtes d'affiche Julia Piaton et Michel Blanc (dans un rôle proche de celui qu'il interprétait dans Je vous trouve très beau), on croise India Hair, Lionel Abelanski, Marie Bunel et... Marie-Pierre Casey ! Elle interprète Jeannine, une retraitée souffrant de la hanche, qui, aujourd'hui, aurait bien du mal à dépoussiérer une grande table de salon.

   Derrière la caméra se trouve Mélanie Auffret, dont j'avais déjà aimé Roxane. Elle a ce talent pour, d'une part, créer une comédie propre à favoriser la sécrétion de dopamine et d'endorphine, d'autre part, évoquer ce monde rural qui souffre, mais qui, souvent, n'obtient l'attention des médias dominants qu'en cas de drame ou pour véhiculer une image de carte postale.

   Les petites victoires en question ne sont ni d'ordre militaire (on est loin d'Austerlitz), ni d'ordre sportif, politique ou économique. Le village breton (des Côtes-d'Armor) n'héberge ni artiste célèbre, ni richissime startupper, ni recordman du monde... mais on y admire quand même Kylian Mbappé. Le scénario fait l'éloge des exploits du quotidien, comme réapprendre à lire, rouvrir un commerce local, oser exprimer ses sentiments... L'intrigue est peuplée de "gens normaux"... mais pas trop.

   Émile est un retraité illettré (ancien carreleur), célibataire malgré lui... et caractériel. J'ai bien aimé la manière dont la réalisatrice fait émerger le problème dont il souffre, avec les implications que cela a. Petit à petit, on découvre les stratégies qu'il avait mises en place (pour passer le permis de conduire, livrer des journaux, faire les courses...). Cela sonne juste... et cela permettra peut-être à une partie du public de découvrir la situation d'une frange méconnue de la population française.

   A cette intrigue principale se greffe un contexte particulier, celui d'une commune en déclin (peuplée de moins de 500 habitants), sans boulanger, ni médecin... ni bar ! Ne reste que l'école primaire, à classe unique, à son tour menacée de fermeture.

   La lutte de ces Indiens des temps modernes en rappelle d'autres, mais elle est mise en scène avec un certain dynamisme et un sens indéniable de la cocasserie. Plusieurs scènes sont particulièrement bien troussées, comme celle de l'utilisation d'une application de rencontre... et celle au cours de laquelle la maire découvre ce qu'il se passe réellement dans la boulangerie-épicerie récemment rouverte. Cela prend une tournure âpre... avant qu'une chute inattendue ne détende l'atmosphère.  (La réputation des forces de l'ordre ne sort pas grandie de cet épisode...)

   J'ai aussi apprécié que ce nouveau feel good movie ne prenne pas trop l'allure d'un conte de fées. On a évité de faire de l'héroïne trentenaire célibattante une jeune femme en quête éperdue du grand amour qui va changer sa vie. S'ajoute à cela une conclusion plus subtile que prévue concernant le devenir de l'école.

   Au final, même si le film est farci de "politiquement correct" (la classe métissée au fin fond de la Bretagne, l'exposé "thunbergien" sur le climat à l'école, la réconciliation générale autour de boissons alcoolisées...), j'ai passé un très bon moment.

Les Petites Victoires

   Plutôt réticent au départ, j'ai fini par me décider à voir ce film, en raison de très nombreux retours positifs dans mon entourage. Il faut dire que la distribution est alléchante : outre les têtes d'affiche Julia Piaton et Michel Blanc (dans un rôle proche de celui qu'il interprétait dans Je vous trouve très beau), on croise India Hair, Lionel Abelanski, Marie Bunel et... Marie-Pierre Casey ! Elle interprète Jeannine, une retraitée souffrant de la hanche, qui, aujourd'hui, aurait bien du mal à dépoussiérer une grande table de salon.

   Derrière la caméra se trouve Mélanie Auffret, dont j'avais déjà aimé Roxane. Elle a ce talent pour, d'une part, créer une comédie propre à favoriser la sécrétion de dopamine et d'endorphine, d'autre part, évoquer ce monde rural qui souffre, mais qui, souvent, n'obtient l'attention des médias dominants qu'en cas de drame ou pour véhiculer une image de carte postale.

   Les petites victoires en question ne sont ni d'ordre militaire (on est loin d'Austerlitz), ni d'ordre sportif, politique ou économique. Le village breton (des Côtes-d'Armor) n'héberge ni artiste célèbre, ni richissime startupper, ni recordman du monde... mais on y admire quand même Kylian Mbappé. Le scénario fait l'éloge des exploits du quotidien, comme réapprendre à lire, rouvrir un commerce local, oser exprimer ses sentiments... L'intrigue est peuplée de "gens normaux"... mais pas trop.

   Émile est un retraité illettré (ancien carreleur), célibataire malgré lui... et caractériel. J'ai bien aimé la manière dont la réalisatrice fait émerger le problème dont il souffre, avec les implications que cela a. Petit à petit, on découvre les stratégies qu'il avait mises en place (pour passer le permis de conduire, livrer des journaux, faire les courses...). Cela sonne juste... et cela permettra peut-être à une partie du public de découvrir la situation d'une frange méconnue de la population française.

   A cette intrigue principale se greffe un contexte particulier, celui d'une commune en déclin (peuplée de moins de 500 habitants), sans boulanger, ni médecin... ni bar ! Ne reste que l'école primaire, à classe unique, à son tour menacée de fermeture.

   La lutte de ces Indiens des temps modernes en rappelle d'autres, mais elle est mise en scène avec un certain dynamisme et un sens indéniable de la cocasserie. Plusieurs scènes sont particulièrement bien troussées, comme celle de l'utilisation d'une application de rencontre... et celle au cours de laquelle la maire découvre ce qu'il se passe réellement dans la boulangerie-épicerie récemment rouverte. Cela prend une tournure âpre... avant qu'une chute inattendue ne détende l'atmosphère.  (La réputation des forces de l'ordre ne sort pas grandie de cet épisode...)

   J'ai aussi apprécié que ce nouveau feel good movie ne prenne pas trop l'allure d'un conte de fées. On a évité de faire de l'héroïne trentenaire célibattante une jeune femme en quête éperdue du grand amour qui va changer sa vie. S'ajoute à cela une conclusion plus subtile que prévue concernant le devenir de l'école.

   Au final, même si le film est farci de "politiquement correct" (la classe métissée au fin fond de la Bretagne, l'exposé "thunbergien" sur le climat à l'école, la réconciliation générale autour de boissons alcoolisées...), j'ai passé un très bon moment.

jeudi, 06 avril 2023

Bonne conduite

   Il est difficile de résumer ce qu'est cet improbable film de Jonathan (bien) Barré. Cela commence comme un thriller vengeur, empreint de bretonnitude. Il manque sans doute une case ou deux à la serial killeuse (on comprend plus tard pourquoi), de surcroît assez maladroite. C'est qu'on ne s'improvise pas tueuse en série du jour au lendemain ! Dans le rôle de cette moderne Némésis, Laure Calamy n'était peut-être pas le meilleur choix (une actrice plus athlétique aurait sans doute mieux convenu), mais elle ne manque pas d'allant. Elle s'est de plus pleinement investie dans un personnage tragicomique auquel elle évite de sombrer dans le ridicule.

   Elle bénéficie aussi d'un entourage masculin très bien choisi. Le duo d'antagonistes qu'elle forme avec Tchéky Karyo m'a bien plu, tout comme l'intervention du binôme d'enquêteurs (les compères Marsais et Ludig), suffisamment professionnel pour s'approcher régulièrement de la conclusion de l'enquête... et suffisamment crétin pour à chaque fois passer à côté de l'évidence (voir la scène au cours de laquelle on découvre le nom d'un bateau).

   L'intrigue surprend parce qu'à la soif de vengeance s'ajoutent un trafic de drogue, une croisade antiradars... et une peinture peu reluisante de la délinquance routière. Même s'il est évident qu'on est là d'abord pour rigoler (fût-ce de manière macabre), on sent à plusieurs reprises poindre la volonté de faire toucher du doigt ce que représentent chaque année tant de drames routiers. A cet égard, la plus belle scène se trouve à la fin, quand l'héroïne est sur le point d'accomplir sa vengeance suprême... mais une surprise est au-rendez-vous, qui donne une belle profondeur à l'histoire. (Joli caméo d'Olivier Marchal, soit dit en passant.)

   D'un point de vue technique, outre la réutilisation des codes des films de genre, on peut noter aussi la volonté de mettre en scène les "moments inutiles" d'une intrigue de film à suspens, ces espaces intermédiaires au cours desquels les protagonistes accomplissent des gestes anodins, réputés ralentir l'action, voire casser son rythme. Ici, au contraire, le réalisateur se délecte de ces moments cocasses, parfois gênants, qui font de son film une œuvre inclassable, source de délassement.

Bonne conduite

   Il est difficile de résumer ce qu'est cet improbable film de Jonathan (bien) Barré. Cela commence comme un thriller vengeur, empreint de bretonnitude. Il manque sans doute une case ou deux à la serial killeuse (on comprend plus tard pourquoi), de surcroît assez maladroite. C'est qu'on ne s'improvise pas tueuse en série du jour au lendemain ! Dans le rôle de cette moderne Némésis, Laure Calamy n'était peut-être pas le meilleur choix (une actrice plus athlétique aurait sans doute mieux convenu), mais elle ne manque pas d'allant. Elle s'est de plus pleinement investie dans un personnage tragicomique auquel elle évite de sombrer dans le ridicule.

   Elle bénéficie aussi d'un entourage masculin très bien choisi. Le duo d'antagonistes qu'elle forme avec Tchéky Karyo m'a bien plu, tout comme l'intervention du binôme d'enquêteurs (les compères Marsais et Ludig), suffisamment professionnel pour s'approcher régulièrement de la conclusion de l'enquête... et suffisamment crétin pour à chaque fois passer à côté de l'évidence (voir la scène au cours de laquelle on découvre le nom d'un bateau).

   L'intrigue surprend parce qu'à la soif de vengeance s'ajoutent un trafic de drogue, une croisade antiradars... et une peinture peu reluisante de la délinquance routière. Même s'il est évident qu'on est là d'abord pour rigoler (fût-ce de manière macabre), on sent à plusieurs reprises poindre la volonté de faire toucher du doigt ce que représentent chaque année tant de drames routiers. A cet égard, la plus belle scène se trouve à la fin, quand l'héroïne est sur le point d'accomplir sa vengeance suprême... mais une surprise est au-rendez-vous, qui donne une belle profondeur à l'histoire. (Joli caméo d'Olivier Marchal, soit dit en passant.)

   D'un point de vue technique, outre la réutilisation des codes des films de genre, on peut noter aussi la volonté de mettre en scène les "moments inutiles" d'une intrigue de film à suspens, ces espaces intermédiaires au cours desquels les protagonistes accomplissent des gestes anodins, réputés ralentir l'action, voire casser son rythme. Ici, au contraire, le réalisateur se délecte de ces moments cocasses, parfois gênants, qui font de son film une œuvre inclassable, source de délassement.

samedi, 01 avril 2023

The Lost King

   Ce « roi perdu » est Richard III, le dernier souverain Plantagenêt (d'origine française) de l'Angleterre.  Outre-Manche, dans la mémoire collective, il est resté comme un imposteur et le personnage principal d'une pièce de théâtre de William Shakespeare, durant laquelle il s'exclame « Mon royaume pour un cheval ! »

   C'est d'ailleurs à l'issue d'une représentation de cette pièce que l'héroïne, Philippa Langley, décide d'approfondir le sujet, agacée par la légende noire qui colle au personnage, avec lequel elle semble se trouver des points communs.

   Le problème (au regard des autres) est qu'elle n'a rien d'une historienne. C'est juste une passionnée, qu'une forme de désamour vis-à-vis de son métier conduit à se lancer dans une improbable entreprise : la localisation de la tombe de Richard III, réputée perdue. Ses recherches la font évoluer entre Édimbourg (en Écosse) et Leicester.

cinéma,cinema,film,films,histoire

   Dans le rôle principal, Sally Hawkins (déjà excellente dans La Forme de l'eau) est épatante. Elle réussit à incarner cette femme entre deux âges, ni laide ni vraiment belle, plutôt effacée et souffrant du syndrome de fatigue chronique... ce qui ne va pas arranger ses affaires.

cinéma,cinema,film,films,histoire

   Avec John (Steve Cogan, coscénariste du film, d'un flegme irrésistible), elle forme un couple/duo au fonctionnement atypique, l'ex-mari jouant parfois davantage le rôle d'un grand frère.

   Cela nous vaut quelques échanges savoureux, l'un d'entre eux survenant après que Philippa a appris qu'en dépit de son engagement au travail, elle ne bénéficierait pas d'une promotion :

- De quoi as-tu besoin ?

- D'un pénis !

- Tu peux prendre le mien, il ne m'est guère utile ces temps-ci.

   (C'est évidemment à déguster en version originale sous-titrée, pour profiter du talent de Cogan à exprimer l'équanimité de John, que rien ne semble déconcerter et qui, sur un ton égal, peut parler du repas du soir comme de son prochain rendez-vous galant.)

   La situation se gâte lorsque Philippa commence à avoir des visions, celles de Richard III, en costume médiéval, avec lequel elle finit par engager la conversation ! C'est totalement improbable, mais Stephen Frears (ici celui de Philomena plus que du Confident royal) réussit à caser cela dans son intrigue, qui évolue entre deux dimensions, celle d'un réalisme extrême (jusque dans les recherches archéologiques) et celle d'un (doux) délire éveillé, grâce auquel l'héroïne retrouve goût à la vie.

   Dans sa croisade historique, elle rencontre une galerie de personnages hauts en couleur, notamment les membres de la Richard III Society, avec lesquels les échanges ne manquent pas de saveur. Au détour d'une scène, on croise quelques figures connues, comme celle d'Amanda Abbington (vue récemment dans Safe et remarquée il y a quelques années en tant que Mary Watson, dans la série Sherlock).

   J'ai adoré ce film, à la fois enquête archéologique, histoire de couple à rebondissements et hommage aux personnes ordinaires, passionnées par un sujet, qui, parfois, font plus pour la connaissance historique (et sa diffusion dans le grand public) qu'un universitaire pontifiant.

   P.S.

   Aussi étonnant cela puisse-t-il paraître, il s'agit d'une histoire vraie, dont les développements archéologiques ont fait l'objet d'un passionnant documentaire, diffusé il y a quelques années sur France 5.

   A l'époque, les médias avaient peu (voire pas) évoqué le rôle joué par Philippa dans la découverte du squelette. Le film a pour objectif de lui rendre hommage... sans épargner les autorités académiques (en particulier l'université de Leicester), qui ont traité la découvreuse comme quantité négligeable. Outre-Manche, cela a d'ailleurs suscité une petite polémique lors de la sortie du film, certains estimant que la contribution de la « chercheuse intuitive » était excessivement grandie par la fiction.

The Lost King

   Ce « roi perdu » est Richard III, le dernier souverain Plantagenêt (d'origine française) de l'Angleterre.  Outre-Manche, dans la mémoire collective, il est resté comme un imposteur et le personnage principal d'une pièce de théâtre de William Shakespeare, durant laquelle il s'exclame « Mon royaume pour un cheval ! »

   C'est d'ailleurs à l'issue d'une représentation de cette pièce que l'héroïne, Philippa Langley, décide d'approfondir le sujet, agacée par la légende noire qui colle au personnage, avec lequel elle semble se trouver des points communs.

   Le problème (au regard des autres) est qu'elle n'a rien d'une historienne. C'est juste une passionnée, qu'une forme de désamour vis-à-vis de son métier conduit à se lancer dans une improbable entreprise : la localisation de la tombe de Richard III, réputée perdue. Ses recherches la font évoluer entre Édimbourg (en Écosse) et Leicester.

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   Dans le rôle principal, Sally Hawkins (déjà excellente dans La Forme de l'eau) est épatante. Elle réussit à incarner cette femme entre deux âges, ni laide ni vraiment belle, plutôt effacée et souffrant du syndrome de fatigue chronique... ce qui ne va pas arranger ses affaires.

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   Avec John (Steve Cogan, coscénariste du film, d'un flegme irrésistible), elle forme un couple/duo au fonctionnement atypique, l'ex-mari jouant parfois davantage le rôle d'un grand frère.

   Cela nous vaut quelques échanges savoureux, l'un d'entre eux survenant après que Philippa a appris qu'en dépit de son engagement au travail, elle ne bénéficierait pas d'une promotion :

- De quoi as-tu besoin ?

- D'un pénis !

- Tu peux prendre le mien, il ne m'est guère utile ces temps-ci.

   (C'est évidemment à déguster en version originale sous-titrée, pour profiter du talent de Cogan à exprimer l'équanimité de John, que rien ne semble déconcerter et qui, sur un ton égal, peut parler du repas du soir comme de son prochain rendez-vous galant.)

   La situation se gâte lorsque Philippa commence à avoir des visions, celles de Richard III, en costume médiéval, avec lequel elle finit par engager la conversation ! C'est totalement improbable, mais Stephen Frears (ici celui de Philomena plus que du Confident royal) réussit à caser cela dans son intrigue, qui évolue entre deux dimensions, celle d'un réalisme extrême (jusque dans les recherches archéologiques) et celle d'un (doux) délire éveillé, grâce auquel l'héroïne retrouve goût à la vie.

   Dans sa croisade historique, elle rencontre une galerie de personnages hauts en couleur, notamment les membres de la Richard III Society, avec lesquels les échanges ne manquent pas de saveur. Au détour d'une scène, on croise quelques figures connues, comme celle d'Amanda Abbington (vue récemment dans Safe et remarquée il y a quelques années en tant que Mary Watson, dans la série Sherlock).

   J'ai adoré ce film, à la fois enquête archéologique, histoire de couple à rebondissements et hommage aux personnes ordinaires, passionnées par un sujet, qui, parfois, font plus pour la connaissance historique (et sa diffusion dans le grand public) qu'un universitaire pontifiant.

   P.S.

   Aussi étonnant cela puisse-t-il paraître, il s'agit d'une histoire vraie, dont les développements archéologiques ont fait l'objet d'un passionnant documentaire, diffusé il y a quelques années sur France 5.

   A l'époque, les médias avaient peu (voire pas) évoqué le rôle joué par Philippa dans la découverte du squelette. Le film a pour objectif de lui rendre hommage... sans épargner les autorités académiques (en particulier l'université de Leicester), qui ont traité la découvreuse comme quantité négligeable. Outre-Manche, cela a d'ailleurs suscité une petite polémique lors de la sortie du film, certains estimant que la contribution de la « chercheuse intuitive » était excessivement grandie par la fiction.

jeudi, 30 mars 2023

Shazam ! La Rage des dieux

   Dans une grande salle, avec un bon son, on est cueilli dès le début par deux très bonnes séquences : celle du musée, qui se conclut de manière inattendue, et celle du pont (Benjamin-Franklin, à Philadelphie) sur le point de s'effondrer, très spectaculaire. Dans les deux cas, les effets spéciaux sont bluffants... et c'est joli à voir.

   C'est le principal intérêt de ce film, pour peu qu'on ne goûte pas l'humour puéril attaché aux personnages principaux. Avec eux, les scénaristes font coup double : ils touchent les (pré)adolescents et les jeunes adultes au comportement immature, sur lesquels sont calquées les versions super-héros des ados. Dans cet épisode-ci, toutefois, la maturité semble gagner certains d'entre eux.

   Rappelons que ces lycéens ont récupéré des pouvoirs divins, qu'ils peuvent mettre en œuvre en prononçant le mot magique « Shazam » (qui est un acronyme). C'est là que le bât blesse, puisqu'on sent clairement qu'ils évoluent devant des fonds verts... et qu'ils sont loin d'avoir le charisme de certains héros Marvel ou DC. (La rencontre avec Wonder Woman, en fin d'histoire, nous fait immédiatement sentir que les personnages n'évoluent pas au même niveau.)

   Néanmoins, tout cela m'a bien fait rigoler, en particulier quand débarquent les trois filles d'Atlas, qu'on serait tenté de prendre de prime abord pour trois générations de déesses :

cinéma,cinema,film,films

   Helen Mirren incarne avec un certain allant la sœur aînée, la "patronne", qui prend un malin plaisir à administrer une correction à ses jeunes contradicteurs. Lucy Liu interprète la cadette, la plus vindicative, pas toujours à l'aise quand il s'agit de chevaucher un dragon. La petite jeune (âgée de 6000 ans tout de même !) est la plus empathique. Elle en pince pour l'un de ses supposés ennemis... Voilà pour la touche romantique de l'histoire.

   Au niveau de la distribution, je crois qu'on coche presque toutes les cases du "politiquement correct" : hommes, femmes, jeunes, vieux, gros, maigres, homos, hétéros, blancs, noirs, latinos, asiatiques... on a même un handicapé !

   Ma préférée est la petite Darla, incarnée par Faithe Herman. J'aime son improbable coiffure et la manière dont elle fait vivre son personnage, avec son regard malicieux.

cinéma,cinema,film,films

   Au niveau du scénario, on fermera les yeux (ou pas) sur les invraisemblances. Le pire est atteint dans la construction de certaines scènes. A plusieurs reprises, il est évident que les "méchantes" auraient pu se débarrasser facilement des héros... tout comme l'inverse, ceux-ci se montrant trop insouciants ou malhabiles, quand il s'agit de saisir les occasions qui se présentent.

   C'est un peu long mais, franchement, les scènes du début comme celles de baston (dès que le dragon apparaît) sont bien foutues. Ce fut un agréable moment de digestion... qui sera sans doute vite oublié.

   P.S.

   Bien entendu, il ne faut pas immédiatement quitter la salle. Une première scène interrompt le générique de fin... et elle est assez drôle. J'y vois un peu d'autodérision... et une pique à destination de Marvel (Avengers Society). Les spectateurs attentifs auront d'ailleurs remarqué qu'à une reprise, dans le film, le héros Shazam est appelé « Captain Marvel » (son nom d'origine, dans le comic book) par un habitant de Philadelphie.

   La seconde scène arrive en toute fin de générique. On y retrouve un personnage du premier film... et un second, tout petit, mais pas le moins dangereux.

23:56 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : cinéma, cinema, film, films

Shazam ! La Rage des dieux

   Dans une grande salle, avec un bon son, on est cueilli dès le début par deux très bonnes séquences : celle du musée, qui se conclut de manière inattendue, et celle du pont (Benjamin-Franklin, à Philadelphie) sur le point de s'effondrer, très spectaculaire. Dans les deux cas, les effets spéciaux sont bluffants... et c'est joli à voir.

   C'est le principal intérêt de ce film, pour peu qu'on ne goûte pas l'humour puéril attaché aux personnages principaux. Avec eux, les scénaristes font coup double : ils touchent les (pré)adolescents et les jeunes adultes au comportement immature, sur lesquels sont calquées les versions super-héros des ados. Dans cet épisode-ci, toutefois, la maturité semble gagner certains d'entre eux.

   Rappelons que ces lycéens ont récupéré des pouvoirs divins, qu'ils peuvent mettre en œuvre en prononçant le mot magique « Shazam » (qui est un acronyme). C'est là que le bât blesse, puisqu'on sent clairement qu'ils évoluent devant des fonds verts... et qu'ils sont loin d'avoir le charisme de certains héros Marvel ou DC. (La rencontre avec Wonder Woman, en fin d'histoire, nous fait immédiatement sentir que les personnages n'évoluent pas au même niveau.)

   Néanmoins, tout cela m'a bien fait rigoler, en particulier quand débarquent les trois filles d'Atlas, qu'on serait tenté de prendre de prime abord pour trois générations de déesses :

cinéma,cinema,film,films

   Helen Mirren incarne avec un certain allant la sœur aînée, la "patronne", qui prend un malin plaisir à administrer une correction à ses jeunes contradicteurs. Lucy Liu interprète la cadette, la plus vindicative, pas toujours à l'aise quand il s'agit de chevaucher un dragon. La petite jeune (âgée de 6000 ans tout de même !) est la plus empathique. Elle en pince pour l'un de ses supposés ennemis... Voilà pour la touche romantique de l'histoire.

   Au niveau de la distribution, je crois qu'on coche presque toutes les cases du "politiquement correct" : hommes, femmes, jeunes, vieux, gros, maigres, homos, hétéros, blancs, noirs, latinos, asiatiques... on a même un handicapé !

   Ma préférée est la petite Darla, incarnée par Faithe Herman. J'aime son improbable coiffure et la manière dont elle fait vivre son personnage, avec son regard malicieux.

cinéma,cinema,film,films

   Au niveau du scénario, on fermera les yeux (ou pas) sur les invraisemblances. Le pire est atteint dans la construction de certaines scènes. A plusieurs reprises, il est évident que les "méchantes" auraient pu se débarrasser facilement des héros... tout comme l'inverse, ceux-ci se montrant trop insouciants ou malhabiles, quand il s'agit de saisir les occasions qui se présentent.

   C'est un peu long mais, franchement, les scènes du début comme celles de baston (dès que le dragon apparaît) sont bien foutues. Ce fut un agréable moment de digestion... qui sera sans doute vite oublié.

   P.S.

   Bien entendu, il ne faut pas immédiatement quitter la salle. Une première scène interrompt le générique de fin... et elle est assez drôle. J'y vois un peu d'autodérision... et une pique à destination de Marvel (Avengers Society). Les spectateurs attentifs auront d'ailleurs remarqué qu'à une reprise, dans le film, le héros Shazam est appelé « Captain Marvel » (son nom d'origine, dans le comic book) par un habitant de Philadelphie.

   La seconde scène arrive en toute fin de générique. On y retrouve un personnage du premier film... et un second, tout petit, mais pas le moins dangereux.

23:56 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : cinéma, cinema, film, films

samedi, 25 mars 2023

De Grandes Espérances

   Doté d'un titre évoquant un roman de Charles Dickens avec lequel l'intrigue a (à mon avis) peu de points communs, ce film est présenté comme un thriller politique servi par une brillante distribution.

   Le début n'est pourtant pas très engageant. On nage en pleine boboïtude : des candidats à l'ENA aux préoccupations sociales (ne visant ni l'Inspection des Finances ni le Conseil d'Etat), des vacances en Corse dans une très chic villa... et un dîner de famille où les deux "jeunes" font montre de leur fibre sociale, à grand renfort d'anticapitalisme bourgeois.

   J'ai de plus un problème avec le personnage d'Antoine (Benjamin Lavernhe, dont le jeu ressemble un peu trop à ce qu'il a déjà produit dans d'autres films, comme Antoinette dans les Cévennes). Il a au moins dix ans de plus que sa compagne Madeleine. Or, ils préparent tous les deux le concours externe de l'ENA. On ne nous dit rien quant à d'éventuelles précédentes (longues) études d'Antoine... de surcroît fort antipathique. Il est hypocrite, suffisant, lâche... et assez égoïste. Né une cuillère en argent dans la bouche, il n'a jamais eu besoin de beaucoup forcer dans la vie... sauf peut-être pour conquérir (et tenter de garder) la belle Madeleine. Dans ce rôle-ci, Rebecca Marder est assez convaincante, davantage dans les deuxième et troisième parties que dans le premier tiers. Au repas, sa déclamation est très scolaire et, dans la voiture, avant et pendant « l'événement », son jeu manque de naturel. (Elle était bien meilleure dans Simone, le voyage du siècle.)

   Heureusement, il finit par se passer quelque chose en Corse... et sur l'écran. On sent la montée de tension, avec des dialogues mieux écrits et des acteurs plus percutants.

   Toutefois, la deuxième partie manque de rythme. L'ascension politique de Madeleine n'est pas inintéressante, mais surtout en raison de la personnalité de Gabrielle (Emmanuelle Bercot, formidable). La comédienne excelle à transmettre un tas de choses avec un minimum de jeu (Rebecca a encore des progrès à faire...). J'ai aussi beaucoup aimé le personnage du père, que l'on voit moins. Il est interprété par une autre pointure, Marc Barbé. Tout ce qui se passe aussi autour de l'usine suscite l'intérêt... et nous sort du huis-clos entre CSP+ progressistes.

   Clairement, c'est la troisième partie qui emporte le morceau... et, du coup, je suis peut-être moins sévère que prévu avec ce film. Là, on est vraiment dans le thriller politique. Les rebondissements sont mieux maîtrisés et l'on sent même un poil de subtilité. Pour moi, cela culmine dans la visite du père à la prison, où, à l'aide d'un simple morceau de tissu, il fait comprendre à sa fille le geste extraordinaire qu'il a accompli pour elle. (Les spectateurs les moins stupides comprendront qu'il a fait un petit séjour en Corse...)

   Du coup, ce n'est pas si mal que cela. Le film bien-pensant du début s'est transformé en quelque chose de moins politiquement correct, mais de plus authentiquement humain.

De Grandes Espérances

   Doté d'un titre évoquant un roman de Charles Dickens avec lequel l'intrigue a (à mon avis) peu de points communs, ce film est présenté comme un thriller politique servi par une brillante distribution.

   Le début n'est pourtant pas très engageant. On nage en pleine boboïtude : des candidats à l'ENA aux préoccupations sociales (ne visant ni l'Inspection des Finances ni le Conseil d'Etat), des vacances en Corse dans une très chic villa... et un dîner de famille où les deux "jeunes" font montre de leur fibre sociale, à grand renfort d'anticapitalisme bourgeois.

   J'ai de plus un problème avec le personnage d'Antoine (Benjamin Lavernhe, dont le jeu ressemble un peu trop à ce qu'il a déjà produit dans d'autres films, comme Antoinette dans les Cévennes). Il a au moins dix ans de plus que sa compagne Madeleine. Or, ils préparent tous les deux le concours externe de l'ENA. On ne nous dit rien quant à d'éventuelles précédentes (longues) études d'Antoine... de surcroît fort antipathique. Il est hypocrite, suffisant, lâche... et assez égoïste. Né une cuillère en argent dans la bouche, il n'a jamais eu besoin de beaucoup forcer dans la vie... sauf peut-être pour conquérir (et tenter de garder) la belle Madeleine. Dans ce rôle-ci, Rebecca Marder est assez convaincante, davantage dans les deuxième et troisième parties que dans le premier tiers. Au repas, sa déclamation est très scolaire et, dans la voiture, avant et pendant « l'événement », son jeu manque de naturel. (Elle était bien meilleure dans Simone, le voyage du siècle.)

   Heureusement, il finit par se passer quelque chose en Corse... et sur l'écran. On sent la montée de tension, avec des dialogues mieux écrits et des acteurs plus percutants.

   Toutefois, la deuxième partie manque de rythme. L'ascension politique de Madeleine n'est pas inintéressante, mais surtout en raison de la personnalité de Gabrielle (Emmanuelle Bercot, formidable). La comédienne excelle à transmettre un tas de choses avec un minimum de jeu (Rebecca a encore des progrès à faire...). J'ai aussi beaucoup aimé le personnage du père, que l'on voit moins. Il est interprété par une autre pointure, Marc Barbé. Tout ce qui se passe aussi autour de l'usine suscite l'intérêt... et nous sort du huis-clos entre CSP+ progressistes.

   Clairement, c'est la troisième partie qui emporte le morceau... et, du coup, je suis peut-être moins sévère que prévu avec ce film. Là, on est vraiment dans le thriller politique. Les rebondissements sont mieux maîtrisés et l'on sent même un poil de subtilité. Pour moi, cela culmine dans la visite du père à la prison, où, à l'aide d'un simple morceau de tissu, il fait comprendre à sa fille le geste extraordinaire qu'il a accompli pour elle. (Les spectateurs les moins stupides comprendront qu'il a fait un petit séjour en Corse...)

   Du coup, ce n'est pas si mal que cela. Le film bien-pensant du début s'est transformé en quelque chose de moins politiquement correct, mais de plus authentiquement humain.

La Syndicaliste (le livre)

   Rédigé par la journaliste de L'Obs Caroline Michel-Aguirre (qui, à l'époque, a suivi une partie de l'affaire), ce livre-enquête a visiblement inspiré les scénaristes du film. Il n'est donc pas illogique que sa sortie en poche soit illustrée d'une image issue de celui-ci.

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   A celles et ceux qui n'ont encore vu le film, je précise que l'image est extraite de la première partie, d'une scène se déroulant en Hongrie, où se rend l'héroïne, afin que les femmes licenciées par le sous-traitant local d'Areva bénéficient de conditions dignes.

   C'est le principal avantage du livre, dans ce cas-ci comme dans d'autres : il développe davantage certains aspects sur lesquels le film passe plus brièvement. Ainsi, on en sait plus sur le contexte politique du conflit, les arcanes des rivalités au sommet de l’État mais aussi dans le petit monde de l'industrie nucléaire. La sensibilité "de gauche" de Maureen Kearney (« guerrière courageuse ») est plus apparente : elle avait pris sa carte du PS en 2011.

   La journaliste a aussi été sensible à ce qu'on pourrait appeler une « connivence de classe » au cours de son enquête. Élus, hauts fonctionnaires, cadres supérieurs du privé, patrons, médecins et magistrats sont parfois dépeints comme issus du même milieu, limite parlant la même langue. On sent qu'au-delà du propos féministe, Caroline Michel-Aguirre veut aussi dire que Maureen Kearney a été incomprise parce que ne venant pas du même monde que les personnes qui l'ont interrogée, à divers degrés.

   On comprend encore pourquoi l'un des aspects importants de sa vie personnelle a été passé sous silence dans le film : les agressions subies par son fils aîné. Dans le long-métrage, on ne voit explicitement que le second enfant, la fille étudiante.

   Concernant les adversaires de la syndicaliste, on ne découvre rien de particulier sur le PDG d'Areva... et absolument rien de négatif sur sa prédécesseure, alors que le film se montre plus ambigu sur la manière dont celle-ci s'est comportée. C'est surtout intéressant quand il est question d'EDF, de son PDG de l'époque (Henri Proglio)... et de celui qui est présenté comme son bras droit (pas mentionné dans le film). Directeur de la branche Asie-Pacifique, il vivait à mi-temps entre la France et la Chine. (Il a été mis fin à ses fonctions chez EDF en 2016.)

   Le cinéphile que je suis trouve toujours de l'intérêt à comparer une œuvre écrite à son adaptation sur grand écran. J'aime voir comment on a modifié, ajouté ou supprimé des détails et essayer de comprendre pourquoi.

   Ainsi la topographie de la maison où l'agression de Maureen Kearney a été commise est légèrement différente. Peut-être n'a-t-on pas réussi à trouver l'équivalent pour le tournage... ou peut-être, en situant le viol dans une sorte de cave, a-t-on voulu en accentuer l'aspect sordide.

   Autre modification importante : la rencontre avec la première victime d'agression, l'épouse d'un ancien cadre supérieur de Veolia. Dans le film, c'est l'héroïne qui va à sa rencontre. Dans le livre, c'est la journaliste. Je pense qu'évacuer ce personnage-ci rendait l'intrigue plus lisible, et permettait de davantage mettre en valeur Maureen Kearney.

   L'édition de poche est enrichie d'une préface inédite. On y trouve aussi une postface signée Pierre Péan, qu'il avait sans doute rédigée peu de temps avant sa mort.

vendredi, 24 mars 2023

John Wick IV

   A désormais 58 ans, Keanu Reeves John Wick aimerait bien profiter de son régime spécial de retraite. Hélas, la caisse des truands est en déficit, en raison d'une pyramide des âges déséquilibrée... en partie à cause de notre tueur classieux. En effet, durant sa carrière, il a refroidi des milliers de (plus ou moins) jeunes délinquants, autant de cotisants qui manquent au moment de payer les (généreuses) pensions des anciens criminels en déambulateur.

   Celles et ceux qui mènent le monde en secret s'appuient sur un nouveau dirigeant, un jeune marquis venu de France, qui conquiert le pouvoir alors qu'il n'a pas quarante ans. Il est élégant, orgueilleux et disruptif. Il veut forcer John Wick à bosser jusqu'à la mort, n'hésitant pas pour cela à prolonger la durée de cotisation d'un de ses (anciens) potes, lui-même âgé de 59 ans. Celui-ci, d'origine chinoise, est une nouvelle incarnation de l'exploitation du Tiers Monde par l'ignoble capitalisme occidental.

   Autant le dire tout de suite, John Wick ne va pas se laisser faire. C'est qu'il y tient, à sa retraite anticipée ! Mais ne vous attendez pas à ce qu'il occupe des ronds-points ou  défile bruyamment dans un centre-ville en plein après-midi. Pour arriver à ses fins, il va faire ce pour quoi il est le plus doué : tuer.

   Au passage, ce quasi-documentaire sociologique dépeint sans fard les difficultés du métier d'assassin. Le marquis français est décidément sans pitié, lui qui ne tient compte d'aucun critère de pénibilité. Et pourtant, notre John se prend quantité de coups, chute de plusieurs étages (sans une égratignure), se fait renverser par une demi-douzaine de voitures... et asperger de plusieurs milliers de balles, beaucoup finissant incrustées dans son costume blindé (très stylé).

   Dans une grande salle, dotée de la technologie THX-EDF-CGT, avec un son haut de gamme (7.1/49.3), on se régale : les chorégraphies sont soignées, la photographie est splendide... même si tout cela est totalement irréaliste.

00:53 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (11) | Tags : cinéma, cinema, film, films

John Wick IV

   A désormais 58 ans, Keanu Reeves John Wick aimerait bien profiter de son régime spécial de retraite. Hélas, la caisse des truands est en déficit, en raison d'une pyramide des âges déséquilibrée... en partie à cause de notre tueur classieux. En effet, durant sa carrière, il a refroidi des milliers de (plus ou moins) jeunes délinquants, autant de cotisants qui manquent au moment de payer les (généreuses) pensions des anciens criminels en déambulateur.

   Celles et ceux qui mènent le monde en secret s'appuient sur un nouveau dirigeant, un jeune marquis venu de France, qui conquiert le pouvoir alors qu'il n'a pas quarante ans. Il est élégant, orgueilleux et disruptif. Il veut forcer John Wick à bosser jusqu'à la mort, n'hésitant pas pour cela à prolonger la durée de cotisation d'un de ses (anciens) potes, lui-même âgé de 59 ans. Celui-ci, d'origine chinoise, est une nouvelle incarnation de l'exploitation du Tiers Monde par l'ignoble capitalisme occidental.

   Autant le dire tout de suite, John Wick ne va pas se laisser faire. C'est qu'il y tient, à sa retraite anticipée ! Mais ne vous attendez pas à ce qu'il occupe des ronds-points ou  défile bruyamment dans un centre-ville en plein après-midi. Pour arriver à ses fins, il va faire ce pour quoi il est le plus doué : tuer.

   Au passage, ce quasi-documentaire sociologique dépeint sans fard les difficultés du métier d'assassin. Le marquis français est décidément sans pitié, lui qui ne tient compte d'aucun critère de pénibilité. Et pourtant, notre John se prend quantité de coups, chute de plusieurs étages (sans une égratignure), se fait renverser par une demi-douzaine de voitures... et asperger de plusieurs milliers de balles, beaucoup finissant incrustées dans son costume blindé (très stylé).

   Dans une grande salle, dotée de la technologie THX-EDF-CGT, avec un son haut de gamme (7.1/49.3), on se régale : les chorégraphies sont soignées, la photographie est splendide... même si tout cela est totalement irréaliste.

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dimanche, 19 mars 2023

La Syndicaliste

   Ce week-end, double dose d'Isabelle Huppert ! Outre Mon Crime (où elle ne joue qu'un rôle secondaire, mais marquant), j'ai donc vu ce thriller politique à la française, dont elle occupe la tête d'affiche, interprétant Maureen Kearney, la déléguée syndicale d'Areva victime d'une sordide agression, voire d'un complot.

   Derrière la caméra se trouve Jean-Paul Salomé, auteur, entre autres, des Femmes de l'ombre, de Je fais le mort et de La Daronne (où il a déjà dirigé Isabelle Huppert)... autant de films sympathiques, pas mauvais du tout, mais pas transcendants non plus (le troisième étant selon moi le meilleur).

   On retrouve cette "moyenneté" (médiocrité me semblant trop négativement connoté) au début, dans la description du travail de l'héroïne avant l'agression. Le quasi-copinage avec la future ex-pédégère Anne Lauvergeon (Marian Foïs, à l'aise dans les rôles ambigus) est mis en scène de manière trop démonstrative, avec ce côté "femmes de pouvoir dans un univers de machos". La tension monte avec les premières révélations, qui orientent le film du côté de Costa-Gavras. C'est prenant, tout comme le début de l'enquête policière.

   C'est à ce moment que le film prend une épaisseur supplémentaire. Je crois qu'à travers le cas de Maureen Kearney, on a voulu clairement nous montrer que la parole des femmes victimes de violences sexuelles n'était pas assez écoutée. L'héroïne avait déjà subi une agression et, très tard au cours de l'enquête, on apprend qu'une autre personne a connu un sort approchant, sans qu'on ait accordé beaucoup d'attention à son cas.

   La mise en scène conforte cette impression, le personnage incarné par Isabelle Huppert se retrouvant à nouveau presque exclusivement entouré d'hommes, en général peu compatissants. Les seuls à sauver sont son époux (interprété par un Grégory Gadebois qui doit recevoir des demandes en mariage chaque semaine) et, à la rigueur, le ministre Montebourg et un collègue de la CFDT. Au passage, il faut souligner la bonne prestation d'Yvan Attal, dans le rôle du nouveau patron d'Areva... une vision conforme à ce qu'en disent certains des cadres et journalistes qui l'ont côtoyé... mais contredite par la famille du défunt PDG.

   C'est l'occasion de préciser que, si le film s'inspire de faits réels, l'histoire a été un peu romancée, avec, par exemple, l'insertion d'une conversation téléphonique (imaginaire) entre l'héroïne et Henri Proglio (à l'époque patron d'EDF).

   Le film gagne encore en intérêt quand la parole de la victime est remise en question. Je n'en dirai pas plus, mais aussi bien Huppert que le réalisateur parviennent à communiquer aux spectateurs ce sentiment d'incertitude. La syndicaliste n'aurait-elle pas un peu (beaucoup ?) déformé la réalité ?

   La dernière partie reprend le chemin du "film de dossier". C'est bien fichu, prenant, parfois émouvant.

   P.S.

   Pour en savoir plus, on peut (ré)écouter un documentaire en deux parties, diffusé pour la première fois en octobre 2021, sur France Culture, dans le cadre de l'émission Les Pieds sur terre.

20:00 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : cinéma, cinema, film, films

La Syndicaliste

   Ce week-end, double dose d'Isabelle Huppert ! Outre Mon Crime (où elle ne joue qu'un rôle secondaire, mais marquant), j'ai donc vu ce thriller politique à la française, dont elle occupe la tête d'affiche, interprétant Maureen Kearney, la déléguée syndicale d'Areva victime d'une sordide agression, voire d'un complot.

   Derrière la caméra se trouve Jean-Paul Salomé, auteur, entre autres, des Femmes de l'ombre, de Je fais le mort et de La Daronne (où il a déjà dirigé Isabelle Huppert)... autant de films sympathiques, pas mauvais du tout, mais pas transcendants non plus (le troisième étant selon moi le meilleur).

   On retrouve cette "moyenneté" (médiocrité me semblant trop négativement connoté) au début, dans la description du travail de l'héroïne avant l'agression. Le quasi-copinage avec la future ex-pédégère Anne Lauvergeon (Marian Foïs, à l'aise dans les rôles ambigus) est mis en scène de manière trop démonstrative, avec ce côté "femmes de pouvoir dans un univers de machos". La tension monte avec les premières révélations, qui orientent le film du côté de Costa-Gavras. C'est prenant, tout comme le début de l'enquête policière.

   C'est à ce moment que le film prend une épaisseur supplémentaire. Je crois qu'à travers le cas de Maureen Kearney, on a voulu clairement nous montrer que la parole des femmes victimes de violences sexuelles n'était pas assez écoutée. L'héroïne avait déjà subi une agression et, très tard au cours de l'enquête, on apprend qu'une autre personne a connu un sort approchant, sans qu'on ait accordé beaucoup d'attention à son cas.

   La mise en scène conforte cette impression, le personnage incarné par Isabelle Huppert se retrouvant à nouveau presque exclusivement entouré d'hommes, en général peu compatissants. Les seuls à sauver sont son époux (interprété par un Grégory Gadebois qui doit recevoir des demandes en mariage chaque semaine) et, à la rigueur, le ministre Montebourg et un collègue de la CFDT. Au passage, il faut souligner la bonne prestation d'Yvan Attal, dans le rôle du nouveau patron d'Areva... une vision conforme à ce qu'en disent certains des cadres et journalistes qui l'ont côtoyé... mais contredite par la famille du défunt PDG.

   C'est l'occasion de préciser que, si le film s'inspire de faits réels, l'histoire a été un peu romancée, avec, par exemple, l'insertion d'une conversation téléphonique (imaginaire) entre l'héroïne et Henri Proglio (à l'époque patron d'EDF).

   Le film gagne encore en intérêt quand la parole de la victime est remise en question. Je n'en dirai pas plus, mais aussi bien Huppert que le réalisateur parviennent à communiquer aux spectateurs ce sentiment d'incertitude. La syndicaliste n'aurait-elle pas un peu (beaucoup ?) déformé la réalité ?

   La dernière partie reprend le chemin du "film de dossier". C'est bien fichu, prenant, parfois émouvant.

   P.S.

   Pour en savoir plus, on peut (ré)écouter un documentaire en deux parties, diffusé pour la première fois en octobre 2021, sur France Culture, dans le cadre de l'émission Les Pieds sur terre.

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samedi, 18 mars 2023

Mon Crime

   Revoilà François Ozon dans un genre qui lui convient à merveille : la comédie-pastiche, s'appuyant sur une floppée d'acteurs qu'il sait si bien utiliser.

   Le mélange des genres (film d'époque, enquête policière, comédie de mœurs, le tout saupoudré de militantisme) fonctionne très bien. Si j'ai été gêné au début, c'est en raison de l'impression de théâtre filmé que m'ont donnée certaines scènes, avec des dialogues parfois trop littéraires. Cela passe parce qu'au niveau de la mise en scène c'est impeccable. Les clins d’œil aux (très) vieux films muets, ainsi qu'à ceux des années 1930-1940, sont savoureux et l'on sent que les comédiens se sont prêtés au jeu avec un plaisir incontestable (et communicatif).

   Pour moi, le film décolle vraiment quand apparaît à l'écran le juge d'instruction, en la personne de Fabrice Luchini. Avec une autre comédienne d'exception (dont je parlerai plus loin), il est l'une des deux perles de cette histoire. Dans son bureau défilent le greffier gaffeur (Olivier Broche), le policier pas finaud (Régis Laspalès, aussi glabre que sobre), l'architecte marseillais (Dany Boon étonnant, sans doute bien meilleur que dans son prochain film), puis l'accusée et son avocate, donnant lieu à quelques moments de délices, riches en joutes verbales. En dépit de certains dialogues trop écrits, c'est l'un des points forts de ce film, qui regorge de bons mots, comme lorsque la jeune et belle comédienne demande à son aînée si elle n'a pas le trac avant de monter en scène, celle-ci (un peu jalouse de son succès) lui répond de ne pas s'inquiéter, que cela viendra avec le talent !

   Je trouve qu'ensuite l'intérêt baisse un peu. La partie procès ne m'a pas emballé, à l'exception de la dernière intervention de l'accusée, un plaidoyer féministe très bien écrit (et déclamé), qui aurait encore toute sa place au XXIe siècle.

   La troisième partie risquait à nouveau de ronronner. Heureusement, c'est le moment où débarque un ouragan, la dénommée Odette Chaumette, actrice sur le retour, incarnée par une Isabelle Huppert étonnante. (Quand on vient de la voir dans La Syndicaliste, on ne peut que s'émerveiller de ses aptitudes de caméléon, capable d'interpréter tant de personnages différents avec le même talent.) Odette/Isabelle dynamite la fin du film. En comparaison, les deux jeunes vedettes féminines (Nadia Tereszkiewicz et Rebecca Marder), pourtant pas déméritantes, semblent un ton au-dessous.

   Cela se conclut par un générique malicieux, sous forme de Unes de presse évoquant les personnages principaux... et leur devenir.

   Je suis sorti de là de fort bonne humeur.

22:17 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : cinéma, cinema, film, films

Mon Crime

   Revoilà François Ozon dans un genre qui lui convient à merveille : la comédie-pastiche, s'appuyant sur une floppée d'acteurs qu'il sait si bien utiliser.

   Le mélange des genres (film d'époque, enquête policière, comédie de mœurs, le tout saupoudré de militantisme) fonctionne très bien. Si j'ai été gêné au début, c'est en raison de l'impression de théâtre filmé que m'ont donnée certaines scènes, avec des dialogues parfois trop littéraires. Cela passe parce qu'au niveau de la mise en scène c'est impeccable. Les clins d’œil aux (très) vieux films muets, ainsi qu'à ceux des années 1930-1940, sont savoureux et l'on sent que les comédiens se sont prêtés au jeu avec un plaisir incontestable (et communicatif).

   Pour moi, le film décolle vraiment quand apparaît à l'écran le juge d'instruction, en la personne de Fabrice Luchini. Avec une autre comédienne d'exception (dont je parlerai plus loin), il est l'une des deux perles de cette histoire. Dans son bureau défilent le greffier gaffeur (Olivier Broche), le policier pas finaud (Régis Laspalès, aussi glabre que sobre), l'architecte marseillais (Dany Boon étonnant, sans doute bien meilleur que dans son prochain film), puis l'accusée et son avocate, donnant lieu à quelques moments de délices, riches en joutes verbales. En dépit de certains dialogues trop écrits, c'est l'un des points forts de ce film, qui regorge de bons mots, comme lorsque la jeune et belle comédienne demande à son aînée si elle n'a pas le trac avant de monter en scène, celle-ci (un peu jalouse de son succès) lui répond de ne pas s'inquiéter, que cela viendra avec le talent !

   Je trouve qu'ensuite l'intérêt baisse un peu. La partie procès ne m'a pas emballé, à l'exception de la dernière intervention de l'accusée, un plaidoyer féministe très bien écrit (et déclamé), qui aurait encore toute sa place au XXIe siècle.

   La troisième partie risquait à nouveau de ronronner. Heureusement, c'est le moment où débarque un ouragan, la dénommée Odette Chaumette, actrice sur le retour, incarnée par une Isabelle Huppert étonnante. (Quand on vient de la voir dans La Syndicaliste, on ne peut que s'émerveiller de ses aptitudes de caméléon, capable d'interpréter tant de personnages différents avec le même talent.) Odette/Isabelle dynamite la fin du film. En comparaison, les deux jeunes vedettes féminines (Nadia Tereszkiewicz et Rebecca Marder), pourtant pas déméritantes, semblent un ton au-dessous.

   Cela se conclut par un générique malicieux, sous forme de Unes de presse évoquant les personnages principaux... et leur devenir.

   Je suis sorti de là de fort bonne humeur.

22:17 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : cinéma, cinema, film, films

Scream VI

SÉANCE GARANTIE SANS COLLÉGIEN(NE) NI LYCÉEN(NE) MAL ÉLEVÉ(E)

   Au vu de la composition de l'audience, je peux affirmer que ce dernier volet attire trois types de public différents. Une minorité est constituée de personnes qui, comme moi, sont assez vieilles pour avoir vu les premiers films (ceux de 1996-2000) en salle. La majorité (lors de ma séance) était composée d'adultes, plutôt jeunes, qui ont peut-être vu les précédents (ceux de 2011-2022) sur grand écran, mais à l'évidence pas les premiers. Enfin, complétaient le public quelques adolescents (sages ceux-là), qui ne connaissaient sans doute la franchise qu'à travers le petit écran (ayant vu à la rigueur le quasi-reboot de 2022 en salle obscure).

   Tout ce joli monde a été cueilli par une première demi-heure de bonne facture, avec son lot de violence, de second degré et de surprises. De manière traditionnelle, la première séquence montre le triste sort que va subir une charmante jeune femme, qui porte une robe hyper-moulante (et guère opaque) ne laissant pas ignorer à quel point elle est bien gaulée. En plus, c'est une prof de fac. Tout le public sait qu'elle va se faire dézinguer... et ce personnage devrait aussi s'en douter, vu qu'elle est spécialiste des films d'horreur.

   Il y a donc à la fois du clin d’œil, du schéma traditionnel... et une trouble ambiguïté quant au statut de ce qu'on voit sur l'écran. Au premier degré, il s'agit d'une femme blanche, cadre supérieure, indépendante, qui cherche une rencontre d'un soir et va se faire "punir" par un jeune mâle pas très évolué... et issu d'une minorité ethnique. Au second degré, on sait depuis des décennies que les tueurs masculins à l'arme blanche sont sexuellement perturbés (impuissants, éjaculateurs précoces ou homosexuels refoulés). Percer le ventre d'une femme à coups de couteau est un substitut à l'acte sexuel... Au troisième degré, je pense qu'il s'agit aussi (pour les auteurs) d'un moyen de contourner la censure, qui (heureusement) n'admet pas qu'on représente d'une manière qui puisse paraître jouissive l'abus du corps d'une femme. En revanche, la filmer en train de se faire dépecer, ça passe...

   Le film est donc un peu putassier sur les bords. Je suis impressionné par le nombre de coups de couteaux et (de tentatives) d'égorgements qu'il contient, le tout souligné par la musique et mis en scène de manière à constituer un spectacle. (Ce n'est pas aux moins de douze, mais de quinze-seize ans qu'il aurait dû être interdit.) L'histoire n'est pas une condamnation de l'acte de tuer de manière cruelle... puisque la réponse à ces meurtres est elle même une série de meurtres (plus ou moins en légitime défense).

   C'est aussi une suite qui vise la compatibilité avec l'esprit woke. Alors que les œuvres de Wes Craven étaient des "films de Blancs" (seuls quelques personnages secondaires étant noirs), ici l'intrigue prend place dans un monde majoritairement latino, celui d'un quartier de New York. La meilleure surprise de ce renouvellement de protagonistes (qui remonte à Scream V) est Melissa Barrera, une ravissante Mexicaine qui incarne une potentielle victime qui refuse de jouer les oies blanches. Elle se révèle aussi redoutable que les tueurs.

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   Il y a donc aussi un petit fond féministe dans ce slasher, un genre pourtant marqué pendant des années par une vision très caricaturale des femmes. Plusieurs personnages féminins jouent un rôle actif dans l'intrigue... à un point même qu'on ne découvre qu'à la toute fin. (Je rassure toutefois mes lecteurs marqués par la Tradition : la production n'a recruté que des jolies filles.)

   Les relations garçons-filles sont au cœur de la séquence de la fiesta nocturne, la consommation d'alcool pouvant conduire des demoiselles imprudentes à finir la nuit en compagnie douteuse... Plusieurs scènes sont construites en intégrant le questionnement du consentement. Peut-on toucher ? Prendre la main ? Embrasser ?... Je trouve cela plutôt bien venu, surtout compte tenu public qui va voir ce film.

   Pour le reste, cette resucée n'a pas grand chose d'emballant. La séquence d'agression dans l'appartement est du déjà-vu, paresseusement mis en scène. Idem pour celle du métro, où tout est prévisible. Le combat final, dans l'ancien cinéma, ne vaut guère mieux, si on laisse de côté les petits coups de théâtre. C'est terrible à dire, mais ce film d'horreur ne fait pas peur. Il fait rire (un peu), réfléchir (un peu plus)... et parfois pitié. C'est de surcroît beaucoup trop bavard, sans doute pour masquer certaines faiblesses scénaristiques et de mise en scène.

   Cela m'amène tout naturellement à l'énigme du tueur. Depuis les précédents films, tout spectateur un tant soit peu conscient de ce qu'il va voir sait que, pour nous empêcher d'identifier trop vite Ghostface, au moins deux tueurs œuvrent en équipe... et pas forcément des garçons. J'ai identifié sans peine l'un d'entre eux, mais je dois dire qu'à la fin, mes soupçons se dispersaient encore trop... parce que (comme les autres spectateurs) j'ignorais ce qui lie certains personnages. Avec le recul, il me semble toutefois que cette association ne permet pas d'expliquer tous les meurtres auxquels nous avons assisté précédemment de manière crédible. Il y a quelques incohérences, mais dont, après tout, on se fiche un peu.

   Je ne sais pas si Wes Craven aurait apprécié ce que ses successeurs ont fait de sa franchise.

14:44 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : cinéma, cinema, film, films

Scream VI

SÉANCE GARANTIE SANS COLLÉGIEN(NE) NI LYCÉEN(NE) MAL ÉLEVÉ(E)

   Au vu de la composition de l'audience, je peux affirmer que ce dernier volet attire trois types de public différents. Une minorité est constituée de personnes qui, comme moi, sont assez vieilles pour avoir vu les premiers films (ceux de 1996-2000) en salle. La majorité (lors de ma séance) était composée d'adultes, plutôt jeunes, qui ont peut-être vu les précédents (ceux de 2011-2022) sur grand écran, mais à l'évidence pas les premiers. Enfin, complétaient le public quelques adolescents (sages ceux-là), qui ne connaissaient sans doute la franchise qu'à travers le petit écran (ayant vu à la rigueur le quasi-reboot de 2022 en salle obscure).

   Tout ce joli monde a été cueilli par une première demi-heure de bonne facture, avec son lot de violence, de second degré et de surprises. De manière traditionnelle, la première séquence montre le triste sort que va subir une charmante jeune femme, qui porte une robe hyper-moulante (et guère opaque) ne laissant pas ignorer à quel point elle est bien gaulée. En plus, c'est une prof de fac. Tout le public sait qu'elle va se faire dézinguer... et ce personnage devrait aussi s'en douter, vu qu'elle est spécialiste des films d'horreur.

   Il y a donc à la fois du clin d’œil, du schéma traditionnel... et une trouble ambiguïté quant au statut de ce qu'on voit sur l'écran. Au premier degré, il s'agit d'une femme blanche, cadre supérieure, indépendante, qui cherche une rencontre d'un soir et va se faire "punir" par un jeune mâle pas très évolué... et issu d'une minorité ethnique. Au second degré, on sait depuis des décennies que les tueurs masculins à l'arme blanche sont sexuellement perturbés (impuissants, éjaculateurs précoces ou homosexuels refoulés). Percer le ventre d'une femme à coups de couteau est un substitut à l'acte sexuel... Au troisième degré, je pense qu'il s'agit aussi (pour les auteurs) d'un moyen de contourner la censure, qui (heureusement) n'admet pas qu'on représente d'une manière qui puisse paraître jouissive l'abus du corps d'une femme. En revanche, la filmer en train de se faire dépecer, ça passe...

   Le film est donc un peu putassier sur les bords. Je suis impressionné par le nombre de coups de couteaux et (de tentatives) d'égorgements qu'il contient, le tout souligné par la musique et mis en scène de manière à constituer un spectacle. (Ce n'est pas aux moins de douze, mais de quinze-seize ans qu'il aurait dû être interdit.) L'histoire n'est pas une condamnation de l'acte de tuer de manière cruelle... puisque la réponse à ces meurtres est elle même une série de meurtres (plus ou moins en légitime défense).

   C'est aussi une suite qui vise la compatibilité avec l'esprit woke. Alors que les œuvres de Wes Craven étaient des "films de Blancs" (seuls quelques personnages secondaires étant noirs), ici l'intrigue prend place dans un monde majoritairement latino, celui d'un quartier de New York. La meilleure surprise de ce renouvellement de protagonistes (qui remonte à Scream V) est Melissa Barrera, une ravissante Mexicaine qui incarne une potentielle victime qui refuse de jouer les oies blanches. Elle se révèle aussi redoutable que les tueurs.

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   Il y a donc aussi un petit fond féministe dans ce slasher, un genre pourtant marqué pendant des années par une vision très caricaturale des femmes. Plusieurs personnages féminins jouent un rôle actif dans l'intrigue... à un point même qu'on ne découvre qu'à la toute fin. (Je rassure toutefois mes lecteurs marqués par la Tradition : la production n'a recruté que des jolies filles.)

   Les relations garçons-filles sont au cœur de la séquence de la fiesta nocturne, la consommation d'alcool pouvant conduire des demoiselles imprudentes à finir la nuit en compagnie douteuse... Plusieurs scènes sont construites en intégrant le questionnement du consentement. Peut-on toucher ? Prendre la main ? Embrasser ?... Je trouve cela plutôt bien venu, surtout compte tenu public qui va voir ce film.

   Pour le reste, cette resucée n'a pas grand chose d'emballant. La séquence d'agression dans l'appartement est du déjà-vu, paresseusement mis en scène. Idem pour celle du métro, où tout est prévisible. Le combat final, dans l'ancien cinéma, ne vaut guère mieux, si on laisse de côté les petits coups de théâtre. C'est terrible à dire, mais ce film d'horreur ne fait pas peur. Il fait rire (un peu), réfléchir (un peu plus)... et parfois pitié. C'est de surcroît beaucoup trop bavard, sans doute pour masquer certaines faiblesses scénaristiques et de mise en scène.

   Cela m'amène tout naturellement à l'énigme du tueur. Depuis les précédents films, tout spectateur un tant soit peu conscient de ce qu'il va voir sait que, pour nous empêcher d'identifier trop vite Ghostface, au moins deux tueurs œuvrent en équipe... et pas forcément des garçons. J'ai identifié sans peine l'un d'entre eux, mais je dois dire qu'à la fin, mes soupçons se dispersaient encore trop... parce que (comme les autres spectateurs) j'ignorais ce qui lie certains personnages. Avec le recul, il me semble toutefois que cette association ne permet pas d'expliquer tous les meurtres auxquels nous avons assisté précédemment de manière crédible. Il y a quelques incohérences, mais dont, après tout, on se fiche un peu.

   Je ne sais pas si Wes Craven aurait apprécié ce que ses successeurs ont fait de sa franchise.

14:44 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : cinéma, cinema, film, films

vendredi, 17 mars 2023

65 - La Terre d'avant

   Avis aux lecteurs français habitant les Hautes-Pyrénées (département n°65) : ce film n'a aucun lien avec votre région... mais plutôt avec l'extinction des dinosaures.

   Il y a longtemps, très longtemps, dans une galaxie lointaine, s'épanouissait une civilisation particulièrement évoluée. Curieusement, les représentants de cette civilisation ressemblent bigrement aux futurs Terriens... et certains d'entre eux parlent anglais !

   Une douzaine se retrouve à bord d'un puissant vaisseau spatial, contraint d'atterrir en catastrophe sur la troisième planète la plus proche d'une étoile inconnue. Très peu vont survivre... sans parler des dangers qui les attendent sur place.

   Voilà donc Adam Driver en papounet coupé de son adorable épouse et de sa fille malade. Il a toutefois l'occasion de jouer au père de substitution, avec une autre rescapée. Au départ, celle-ci est plutôt rétive, limite boulet. Sans surprise, les deux individus vont mutuellement s'apprivoiser, s'entraider, se sauver.

   Je crois pouvoir affirmer qu'au-delà de quelques péripéties plus ou moins inventives (ce film-ci faisant davantage frissonner que Scream VI), il n'y aucune véritable surprise dans le scénario. C'est ce qu'on appelle chez Oncle Sam un survival, à la sauce familiale, mâtiné d'épouvante façon dinosaures. Ceux-ci sont très bien faits, mais les spectateurs des Jurassic World auront comme une impression de déjà-vu.

   La photographie comme les décors sont de qualité, mais l'histoire manque de vraisemblance (sans même parler de tout ce qui touche à l'extinction des dinos). Il est impossible que ce duo mal assorti échappe (souvent de justesse) à autant de redoutables prédateurs. Le pire est atteint au moment où la gamine parvient à tuer ce qui me semble être un allosaure...

   La production a dû sentir que l'intrigue ne tenait pas bien la route : il me semble qu'on a procédé à des coupes (notamment concernant les relations entre le pilote et sa famille, après son départ). Il est aussi possible qu'on ait un peu estropié la fin, la ramenant à un extrait sec, évitant peut-être de faire le lien entre le séjour de ces extra-terrestres sur notre planète et l'apparition de l'espèce humaine (à la Prometheus). Je suis prêt à parier qu'à l'origine, les dessins réalisés par la gamine au fond d'une grotte devaient faire leur réapparition en conclusion de l'histoire.

   Le film n'est pas déshonorant (et il  a le mérite de ne durer qu'1h30), mais j'attendais mieux.

22:50 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : cinéma, cinema, film, films

65 - La Terre d'avant

   Avis aux lecteurs français habitant les Hautes-Pyrénées (département n°65) : ce film n'a aucun lien avec votre région... mais plutôt avec l'extinction des dinosaures.

   Il y a longtemps, très longtemps, dans une galaxie lointaine, s'épanouissait une civilisation particulièrement évoluée. Curieusement, les représentants de cette civilisation ressemblent bigrement aux futurs Terriens... et certains d'entre eux parlent anglais !

   Une douzaine se retrouve à bord d'un puissant vaisseau spatial, contraint d'atterrir en catastrophe sur la troisième planète la plus proche d'une étoile inconnue. Très peu vont survivre... sans parler des dangers qui les attendent sur place.

   Voilà donc Adam Driver en papounet coupé de son adorable épouse et de sa fille malade. Il a toutefois l'occasion de jouer au père de substitution, avec une autre rescapée. Au départ, celle-ci est plutôt rétive, limite boulet. Sans surprise, les deux individus vont mutuellement s'apprivoiser, s'entraider, se sauver.

   Je crois pouvoir affirmer qu'au-delà de quelques péripéties plus ou moins inventives (ce film-ci faisant davantage frissonner que Scream VI), il n'y aucune véritable surprise dans le scénario. C'est ce qu'on appelle chez Oncle Sam un survival, à la sauce familiale, mâtiné d'épouvante façon dinosaures. Ceux-ci sont très bien faits, mais les spectateurs des Jurassic World auront comme une impression de déjà-vu.

   La photographie comme les décors sont de qualité, mais l'histoire manque de vraisemblance (sans même parler de tout ce qui touche à l'extinction des dinos). Il est impossible que ce duo mal assorti échappe (souvent de justesse) à autant de redoutables prédateurs. Le pire est atteint au moment où la gamine parvient à tuer ce qui me semble être un allosaure...

   La production a dû sentir que l'intrigue ne tenait pas bien la route : il me semble qu'on a procédé à des coupes (notamment concernant les relations entre le pilote et sa famille, après son départ). Il est aussi possible qu'on ait un peu estropié la fin, la ramenant à un extrait sec, évitant peut-être de faire le lien entre le séjour de ces extra-terrestres sur notre planète et l'apparition de l'espèce humaine (à la Prometheus). Je suis prêt à parier qu'à l'origine, les dessins réalisés par la gamine au fond d'une grotte devaient faire leur réapparition en conclusion de l'histoire.

   Le film n'est pas déshonorant (et il  a le mérite de ne durer qu'1h30), mais j'attendais mieux.

22:50 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : cinéma, cinema, film, films

En plein feu

   De Quentin Reynaud, j'avais aimé 5ème set (en 2021), déjà avec Alex Lutz. Vu la présence d'André Dussolier, je me suis dit que cela valait peut-être le coup et j'ai tenté l'expérience de ce thriller climatico-familial, qui dure un peu moins d'1h30.

   Le début présente, à petites touches, deux relations père-fils compliquées. La plus présente est celle entre Joseph et Simon (Dussolier et Lutz, impeccables), qui habitent sous le même toit, le premier, retraité de la Marine, peinant à accomplir les gestes de la vie quotidienne, le second, divorcé, vivant dans le souvenir d'un enfant disparu. Une seconde relation se juxtapose à la première, entre Simon et son propre fils Samuel, qu'il ne parvient pas à joindre.

   Nous sommes dans les Landes, pas très loin de la Gironde, au cours d'un été caniculaire qui voit se déclencher un terrible incendie. (Notons que le film, prémonitoire, a été tourné dans une région qui fut l'année d'après particulièrement touchée par des feux gigantesques.)

   Une fois l'alerte donnée sur les radios, la voiture devient le vase (presque) clos où le duo de héros tente de survivre, entouré d'une nature où les éléments vont petit à petit se déchaîner. La montée en tension est très bien gérée, avec quelques petits rebondissements (notamment un mettant en scène un sanglier).

   On attend évidemment les scènes d'incendie, qui ne vont pas décevoir. Sans faire du feu son personnage principal, le réalisateur l'utilise comme intervenant clé de son intrigue, insistant davantage sur les conséquences de sa présence. C'est visuellement très réussi.

   Pour moi, le film prend un intérêt supplémentaire parce que Reynaud s'écarte un peu de la trame prévisible du film-catastrophe pour traiter des tourments de Simon. On sait depuis le début qu'il est sujet à des cauchemars qui, à l'écran, se confondent avec la réalité. C'était une manière de nous mettre en garde contre ce que nous allions voir plus tard, certaines scènes étant plus fantasmées que réelles (ce qui a, je crois, désarçonné le public venu essentiellement assister à du grand spectacle).

   Du coup, j'ai beaucoup aimé ce "petit" film bien fichu, porté par l'interprétation exceptionnelle d'Alex Lutz.

11:08 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : cinéma, cinema, film, films

En plein feu

   De Quentin Reynaud, j'avais aimé 5ème set (en 2021), déjà avec Alex Lutz. Vu la présence d'André Dussolier, je me suis dit que cela valait peut-être le coup et j'ai tenté l'expérience de ce thriller climatico-familial, qui dure un peu moins d'1h30.

   Le début présente, à petites touches, deux relations père-fils compliquées. La plus présente est celle entre Joseph et Simon (Dussolier et Lutz, impeccables), qui habitent sous le même toit, le premier, retraité de la Marine, peinant à accomplir les gestes de la vie quotidienne, le second, divorcé, vivant dans le souvenir d'un enfant disparu. Une seconde relation se juxtapose à la première, entre Simon et son propre fils Samuel, qu'il ne parvient pas à joindre.

   Nous sommes dans les Landes, pas très loin de la Gironde, au cours d'un été caniculaire qui voit se déclencher un terrible incendie. (Notons que le film, prémonitoire, a été tourné dans une région qui fut l'année d'après particulièrement touchée par des feux gigantesques.)

   Une fois l'alerte donnée sur les radios, la voiture devient le vase (presque) clos où le duo de héros tente de survivre, entouré d'une nature où les éléments vont petit à petit se déchaîner. La montée en tension est très bien gérée, avec quelques petits rebondissements (notamment un mettant en scène un sanglier).

   On attend évidemment les scènes d'incendie, qui ne vont pas décevoir. Sans faire du feu son personnage principal, le réalisateur l'utilise comme intervenant clé de son intrigue, insistant davantage sur les conséquences de sa présence. C'est visuellement très réussi.

   Pour moi, le film prend un intérêt supplémentaire parce que Reynaud s'écarte un peu de la trame prévisible du film-catastrophe pour traiter des tourments de Simon. On sait depuis le début qu'il est sujet à des cauchemars qui, à l'écran, se confondent avec la réalité. C'était une manière de nous mettre en garde contre ce que nous allions voir plus tard, certaines scènes étant plus fantasmées que réelles (ce qui a, je crois, désarçonné le public venu essentiellement assister à du grand spectacle).

   Du coup, j'ai beaucoup aimé ce "petit" film bien fichu, porté par l'interprétation exceptionnelle d'Alex Lutz.

11:08 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : cinéma, cinema, film, films

mercredi, 15 mars 2023

Crazy Bear

   Cet "ours cinglé" vit dans un parc naturel états-unien, dans le Tennessee. Son comportement a drastiquement changé le jour où il a goûté à une cargaison de cocaïne, jetée d'un avion sur le point de s'écraser par un trafiquant lui-même à moitié timbré. C'est d'ailleurs l'objet de la première scène de ce film, un peu surjouée, mais qui s'achève sur une belle chute... pas celle qu'on attend !

   C'est à l'image de ce long-métrage signé Elizabeth Banks, à la fois très premier degré (voire brut de décoffrage) et émaillé de clins d’œil qui lui donnent une saveur particulière. Le scénario s'inspire d'une histoire vraie (survenue en 1985)... même si, dans la réalité, l'ours drogué a sans doute vécu beaucoup moins longtemps que celui du film.

   Je rassure tout de suite les amis des bêtes : aucun animal n'a été forcé d'ingurgiter quoi que ce soit d'illégal pour le tournage de ce film. Le plantigrade est une créature numérique (assez réussie, ma fois). Son comportement est un mélange de ceux d'un tueur en série et du requin des Dents de la mer. (Le film est évidemment nourri de références à de prestigieux anciens, notamment King Kong et Pulp Fiction.)

   Plusieurs catégories de personnages vont converger vers la forêt : des touristes (notamment scandinaves... attention aux clichés !), des policiers, des trafiquants, des habitants du coin, ainsi que quelques petites frappes locales. Sans surprise, une partie d'entre eux ne va pas sortir de là indemne... Il vaut mieux ne pas se trouver sur le chemin qui mène l'ours à un paquet de coke !

   Au passage, il s'agit d'UNE ourse, détail qui a son importance (je laisse à chacun le plaisir de découvrir pourquoi)... et dont les spectateurs prennent connaissance grâce à l'un des principaux personnages masculins, dans des circonstances que la décence m'interdit de raconter ici.

cinéma,cinema,film,films

   Cela démarre doucement,  presque gentiment. On ne voit guère l'ourse et les dégâts qu'elle provoque. On se demande même si la réalisatrice ne se foutrait pas un peu de notre gueule, avec un film trop cheap. Tout change avec la séquence du QG des gardes-forestiers, avec d'abord la scène du chalet, puis celle, délicieusement abracadabrantesque, de l'ambulance. Dans la salle, le public est horrifié tétanisé consterné conquis.

   La séquence du kiosque est du même tonneau : un excellent moment de dérision, tournant en ridicule certains comportements humains... et marqué par l'irruption d'une violence (presque) irrationnelle.

   La conclusion intervient à proximité de l'antre de la bête et d'une cascade, où l'on voit de charmants oursons (un poil cocaïnomanes) découvrir les joies de la dégustation d'entrailles humaines.

   P.S.

   Je conseille de ne pas quitter la salle au démarrage du générique de fin. Vous rateriez l'occasion de découvrir deux petits bonus, le premier rappelant (étrangement) une scène culte de Qu'est-ce qu'on a fait au bon Dieu !

   P.S. II

   J'attends avec impatience qu'un réalisateur français s'inspire de ce qui s'est récemment passé sur les côtes normandes pour nous pondre un film de genre complètement barré !

23:19 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (6) | Tags : cinéma, cinema, film, films

Crazy Bear

   Cet "ours cinglé" vit dans un parc naturel états-unien, dans le Tennessee. Son comportement a drastiquement changé le jour où il a goûté à une cargaison de cocaïne, jetée d'un avion sur le point de s'écraser par un trafiquant lui-même à moitié timbré. C'est d'ailleurs l'objet de la première scène de ce film, un peu surjouée, mais qui s'achève sur une belle chute... pas celle qu'on attend !

   C'est à l'image de ce long-métrage signé Elizabeth Banks, à la fois très premier degré (voire brut de décoffrage) et émaillé de clins d’œil qui lui donnent une saveur particulière. Le scénario s'inspire d'une histoire vraie (survenue en 1985)... même si, dans la réalité, l'ours drogué a sans doute vécu beaucoup moins longtemps que celui du film.

   Je rassure tout de suite les amis des bêtes : aucun animal n'a été forcé d'ingurgiter quoi que ce soit d'illégal pour le tournage de ce film. Le plantigrade est une créature numérique (assez réussie, ma fois). Son comportement est un mélange de ceux d'un tueur en série et du requin des Dents de la mer. (Le film est évidemment nourri de références à de prestigieux anciens, notamment King Kong et Pulp Fiction.)

   Plusieurs catégories de personnages vont converger vers la forêt : des touristes (notamment scandinaves... attention aux clichés !), des policiers, des trafiquants, des habitants du coin, ainsi que quelques petites frappes locales. Sans surprise, une partie d'entre eux ne va pas sortir de là indemne... Il vaut mieux ne pas se trouver sur le chemin qui mène l'ours à un paquet de coke !

   Au passage, il s'agit d'UNE ourse, détail qui a son importance (je laisse à chacun le plaisir de découvrir pourquoi)... et dont les spectateurs prennent connaissance grâce à l'un des principaux personnages masculins, dans des circonstances que la décence m'interdit de raconter ici.

cinéma,cinema,film,films

   Cela démarre doucement,  presque gentiment. On ne voit guère l'ourse et les dégâts qu'elle provoque. On se demande même si la réalisatrice ne se foutrait pas un peu de notre gueule, avec un film trop cheap. Tout change avec la séquence du QG des gardes-forestiers, avec d'abord la scène du chalet, puis celle, délicieusement abracadabrantesque, de l'ambulance. Dans la salle, le public est horrifié tétanisé consterné conquis.

   La séquence du kiosque est du même tonneau : un excellent moment de dérision, tournant en ridicule certains comportements humains... et marqué par l'irruption d'une violence (presque) irrationnelle.

   La conclusion intervient à proximité de l'antre de la bête et d'une cascade, où l'on voit de charmants oursons (un poil cocaïnomanes) découvrir les joies de la dégustation d'entrailles humaines.

   P.S.

   Je conseille de ne pas quitter la salle au démarrage du générique de fin. Vous rateriez l'occasion de découvrir deux petits bonus, le premier rappelant (étrangement) une scène culte de Qu'est-ce qu'on a fait au bon Dieu !

   P.S. II

   J'attends avec impatience qu'un réalisateur français s'inspire de ce qui s'est récemment passé sur les côtes normandes pour nous pondre un film de genre complètement barré !

23:19 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (6) | Tags : cinéma, cinema, film, films

mardi, 14 mars 2023

Jeux de pouvoir

   C'est le titre d'une "vieille" série télévisée (datant de 2003) de la BBC... que je ne connaissais pas. Je l'ai découverte par l'entremise du site d'Arte, une véritable caverne d'Ali Baba du cinéphile, où j'ai récemment déniché White Wall.

   Le même jour, à Londres, se produisent deux décès qui, en apparence, n'ont rien avoir l'un avec l'autre. Dans un quartier populaire, un "jeune de cité" se fait descendre par un pro, tandis qu'à quelques kilomètre de là, une femme meurt sous une rame de métro. Accident ? Suicide ? Meurtre ? On ne sait. Toujours est-il que cette jeune femme était l'assistante d'un important député de la majorité travailliste, qui préside une commission d'enquête sur l'énergie. Le jour de sa mort, elle a reçu un appel... du jeune de cité assassiné peu de temps après.

   En six épisodes, nous suivons l'enquête menée par une équipe de journalistes pugnaces, sous la tutelle d'un rédac' chef au flegme incommensurablement britannique, incarné par le formidable Bill Nighy (vu il y a peu dans Vivre) :

télévision,télé,médias,presse,journalisme,cinéma,cinema,film,films

      Sous son apparence policée, cet homme tiré à quatre épingles, maniant volontiers la litote (à savourer en version originale sous-titrée, of course !), cache une furieuse envie de faire éclater la vérité. Sur l'image ci-dessus, on le voit en conversation avec l'un de ses meilleurs enquêteurs de terrain, interprété par John Simm, qu'on a pu voir plus tard dans Le Code du tueur. Autour de lui se constitue une équipe de journalistes qui "ont les crocs" :

télévision,télé,médias,presse,journalisme,cinéma,cinema,film,films

   Il y a du beau monde. A gauche se trouve le jeune James McAvoy (vu en 2019 dans Glass). Le futur professeur Charles Xavier est accompagné de la charmante Kelly MacDonald (accent écossais pur malt !), découverte jadis dans Trainspotting (souvenir ému...), vue ensuite dans Gosford Park, No Country for old men, Dans la brume électrique, Line of duty et La Ruse. Au centre se trouve Benedict Wong, qui tient désormais un rôle récurrent dans les films du Marvel Universe. Ferme la marche, à droite, Amelia Bullmore, que les téléspectateurs connaissent pour ses rôles dans Scott & Bailey, Happy Valley et Les Carnets de Max Liebermann. Avec le recul, c'est fou de constater le nombre de comédiens auxquels cette série a servi de tremplin.

   D'autres visages connus apparaissent au détour d'un second rôle, comme celui de Marc Warren, l'actuel commissaire Van der Valk (sur France 3), vu aussi récemment sur TF1 dans Safe.

   La qualité des interprètes s'ajoute à l'habileté du scénario. Parfois, on est dans une ambiance qui rappelle celle des Hommes du président, d'Alan Pakula. J'ai avalé les six épisodes d'une traite.

Jeux de pouvoir

   C'est le titre d'une "vieille" série télévisée (datant de 2003) de la BBC... que je ne connaissais pas. Je l'ai découverte par l'entremise du site d'Arte, une véritable caverne d'Ali Baba du cinéphile, où j'ai récemment déniché White Wall.

   Le même jour, à Londres, se produisent deux décès qui, en apparence, n'ont rien avoir l'un avec l'autre. Dans un quartier populaire, un "jeune de cité" se fait descendre par un pro, tandis qu'à quelques kilomètre de là, une femme meurt sous une rame de métro. Accident ? Suicide ? Meurtre ? On ne sait. Toujours est-il que cette jeune femme était l'assistante d'un important député de la majorité travailliste, qui préside une commission d'enquête sur l'énergie. Le jour de sa mort, elle a reçu un appel... du jeune de cité assassiné peu de temps après.

   En six épisodes, nous suivons l'enquête menée par une équipe de journalistes pugnaces, sous la tutelle d'un rédac' chef au flegme incommensurablement britannique, incarné par le formidable Bill Nighy (vu il y a peu dans Vivre) :

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      Sous son apparence policée, cet homme tiré à quatre épingles, maniant volontiers la litote (à savourer en version originale sous-titrée, of course !), cache une furieuse envie de faire éclater la vérité. Sur l'image ci-dessus, on le voit en conversation avec l'un de ses meilleurs enquêteurs de terrain, interprété par John Simm, qu'on a pu voir plus tard dans Le Code du tueur. Autour de lui se constitue une équipe de journalistes qui "ont les crocs" :

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   Il y a du beau monde. A gauche se trouve le jeune James McAvoy (vu en 2019 dans Glass). Le futur professeur Charles Xavier est accompagné de la charmante Kelly MacDonald (accent écossais pur malt !), découverte jadis dans Trainspotting (souvenir ému...), vue ensuite dans Gosford Park, No Country for old men, Dans la brume électrique, Line of duty et La Ruse. Au centre se trouve Benedict Wong, qui tient désormais un rôle récurrent dans les films du Marvel Universe. Ferme la marche, à droite, Amelia Bullmore, que les téléspectateurs connaissent pour ses rôles dans Scott & Bailey, Happy Valley et Les Carnets de Max Liebermann. Avec le recul, c'est fou de constater le nombre de comédiens auxquels cette série a servi de tremplin.

   D'autres visages connus apparaissent au détour d'un second rôle, comme celui de Marc Warren, l'actuel commissaire Van der Valk (sur France 3), vu aussi récemment sur TF1 dans Safe.

   La qualité des interprètes s'ajoute à l'habileté du scénario. Parfois, on est dans une ambiance qui rappelle celle des Hommes du président, d'Alan Pakula. J'ai avalé les six épisodes d'une traite.

samedi, 11 mars 2023

Projet Wolf Hunting

   De nos jours, aux Philippines, un porte-conteneurs est sur le point d'embarquer pour la Corée du Sud, avec à son bord une cargaison spéciale : une brochette de redoutables criminels coréens, en fuite depuis des années. Ils sont encadrés par des policiers peu commodes et un médecin accompagné d'une infirmière. Celui-ci semble avoir une autre mission, qui le conduit à se rendre discrètement dans la cale du navire, où se trouve un autre "chargement". Lui comme les policiers ignorent que des "passagers clandestins" sont présents à bord, avec une mission bien précise...

   Ce film gore sud-coréen est particulièrement violent... et très riche en "sauce tomate" : on aurait employé 2500 litres de faux sang pour les effets spéciaux ! A la vue du spectacle, on ne peut pas dire que ce soit une surprise : quand les personnages s'entretuent, ils utilisent majoritairement l'arme blanche et visent la carotide. Je pense qu'il vaut mieux que les membres des professions médicales s'abstiennent de voir ce film : alors qu'eux savent qu'un corps humain contient entre quatre et six litres de sang, ici, il semble s'en échapper de quoi remplir une cuve à mazout !

   Une fois qu'on a mis sa rationalité aux vestiaires, on peut profiter du spectacle, très correctement chorégraphié. Dans un premier temps, ce sont les truands qui vont prendre le pouvoir à bord du navire... avant que le "chargement spécial" ne se réveille et ne mette tout le monde d'accord, policiers comme délinquants !... Mais les spectateurs ne sont pas au bout de leurs surprises, puisque deux autres personnages semblent dotés de qualités extraordinaires...

   C'est ici que la fiction rejoint (en partie) l'histoire, celle des expérimentations réalisées par les Japonais, durant la guerre menée en Chine et dans le Pacifique, dans les années 1930-1940. C'était l’œuvre de la sinistre unité 731, dont les membres n'avaient rien à envier à l'ignoble Joseph Mengele.

   En dépit de toutes ces qualités, le film n'est qu'une œuvre regardable, un soir d'ennui. Hors scènes de combat, c'est mal joué, avec des dialogues écrits à la serpillère. (En réalité, je ne sais pas ce que peuvent donner des textes écrits avec une serpillère, mais je trouvais que l'expression avait du style.) De plus, la caractérisation de certains personnages, en particulier féminins, est déplorable (un brin misogyne). J'ai l'impression que les auteurs de ce truc se sont inspirés d'anciens films d'épouvante états-uniens, adaptés au goût asiatique, mais avec peu d'inventivité.

   P.S.

   Comme ce film est interdit aux moins de seize ans, les spectateurs adultes ne verront pas leur séance perturbée par des collégiens mal élevés, comme c'est arrivé très récemment dans ma bonne ville de Rodez, lors de la projection de Scream VI...

23:24 Publié dans Cinéma, Japon | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma, cinema, film, films

Projet Wolf Hunting

   De nos jours, aux Philippines, un porte-conteneurs est sur le point d'embarquer pour la Corée du Sud, avec à son bord une cargaison spéciale : une brochette de redoutables criminels coréens, en fuite depuis des années. Ils sont encadrés par des policiers peu commodes et un médecin accompagné d'une infirmière. Celui-ci semble avoir une autre mission, qui le conduit à se rendre discrètement dans la cale du navire, où se trouve un autre "chargement". Lui comme les policiers ignorent que des "passagers clandestins" sont présents à bord, avec une mission bien précise...

   Ce film gore sud-coréen est particulièrement violent... et très riche en "sauce tomate" : on aurait employé 2500 litres de faux sang pour les effets spéciaux ! A la vue du spectacle, on ne peut pas dire que ce soit une surprise : quand les personnages s'entretuent, ils utilisent majoritairement l'arme blanche et visent la carotide. Je pense qu'il vaut mieux que les membres des professions médicales s'abstiennent de voir ce film : alors qu'eux savent qu'un corps humain contient entre quatre et six litres de sang, ici, il semble s'en échapper de quoi remplir une cuve à mazout !

   Une fois qu'on a mis sa rationalité aux vestiaires, on peut profiter du spectacle, très correctement chorégraphié. Dans un premier temps, ce sont les truands qui vont prendre le pouvoir à bord du navire... avant que le "chargement spécial" ne se réveille et ne mette tout le monde d'accord, policiers comme délinquants !... Mais les spectateurs ne sont pas au bout de leurs surprises, puisque deux autres personnages semblent dotés de qualités extraordinaires...

   C'est ici que la fiction rejoint (en partie) l'histoire, celle des expérimentations réalisées par les Japonais, durant la guerre menée en Chine et dans le Pacifique, dans les années 1930-1940. C'était l’œuvre de la sinistre unité 731, dont les membres n'avaient rien à envier à l'ignoble Joseph Mengele.

   En dépit de toutes ces qualités, le film n'est qu'une œuvre regardable, un soir d'ennui. Hors scènes de combat, c'est mal joué, avec des dialogues écrits à la serpillère. (En réalité, je ne sais pas ce que peuvent donner des textes écrits avec une serpillère, mais je trouvais que l'expression avait du style.) De plus, la caractérisation de certains personnages, en particulier féminins, est déplorable (un brin misogyne). J'ai l'impression que les auteurs de ce truc se sont inspirés d'anciens films d'épouvante états-uniens, adaptés au goût asiatique, mais avec peu d'inventivité.

   P.S.

   Comme ce film est interdit aux moins de seize ans, les spectateurs adultes ne verront pas leur séance perturbée par des collégiens mal élevés, comme c'est arrivé très récemment dans ma bonne ville de Rodez, lors de la projection de Scream VI...

23:24 Publié dans Cinéma, Japon | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma, cinema, film, films