jeudi, 08 octobre 2020
Lupin III - The First
Ce film d'animation japonais met en scène Edgar de la Cambriole, un personnage dont les spectateurs français ont pu, l'an dernier (re)voir l'une des premières aventures (Le Château de Cagliostro). Notons que la sortie de ce film survient un an et demi après la mort de Monkey Punch, le créateur de Lupin/Edgar.
L'action débute en France, pendant la Seconde Guerre mondiale. Des nazis tentent de mettre la main sur le journal d'un archéologue, fin connaisseur d'une ancienne civilisation détentrice de redoutables secrets technologiques. La séquence se termine par un accident dont, dans un premier temps, les spectateurs ne perçoivent pas tous les tenants et aboutissants.
Des années plus tard, on retrouve le fameux journal exposé dans un musée... et objet de toutes les convoitises... notamment celle d'Edgar, le héros insaisissable et rigolard, qui prend plaisir à narguer les policiers maladroits qui le poursuivent. Mais, sur ce coup-là, le petit-fils d'Arsène Lupin doit affronter une redoutable concurrence féminine : son éternelle rivale, la sublime et fatale Fujiko Mine... et une étrange policière, dont l'intérêt pour le journal suscite des interrogations. J'ajoute que dans l'ombre agit une mystérieuse organisation, nostalgique d'un ordre totalitaire heureusement disparu.
C'est donc rocambolesque à souhaits, quelque part entre James Bond et Les Aventuriers de l'Arche perdue. L'humour est bon enfant, décontracté, pas vulgaire, quoique gouailleur, parfois. Il ne faut pas toujours s'attacher à la vraisemblance des situations. J'ai été séduit par cet improbable enchaînement de péripéties, qui mélange les Akkadiens, les trous noirs, Adolf Hitler... et un samouraï !
P.S.
Fait étonnant pour ce type de production, l'image est hyper-chiadée, et pas qu'au niveau des décors. Sur un grand écran, la virtuosité de l'animation éclate, avec des effets parfois somptueux.
22:51 Publié dans Cinéma, Japon | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : cinéma, cinema, film, films
Lupin III - The First
Ce film d'animation japonais met en scène Edgar de la Cambriole, un personnage dont les spectateurs français ont pu, l'an dernier (re)voir l'une des premières aventures (Le Château de Cagliostro). Notons que la sortie de ce film survient un an et demi après la mort de Monkey Punch, le créateur de Lupin/Edgar.
L'action débute en France, pendant la Seconde Guerre mondiale. Des nazis tentent de mettre la main sur le journal d'un archéologue, fin connaisseur d'une ancienne civilisation détentrice de redoutables secrets technologiques. La séquence se termine par un accident dont, dans un premier temps, les spectateurs ne perçoivent pas tous les tenants et aboutissants.
Des années plus tard, on retrouve le fameux journal exposé dans un musée... et objet de toutes les convoitises... notamment celle d'Edgar, le héros insaisissable et rigolard, qui prend plaisir à narguer les policiers maladroits qui le poursuivent. Mais, sur ce coup-là, le petit-fils d'Arsène Lupin doit affronter une redoutable concurrence féminine : son éternelle rivale, la sublime et fatale Fujiko Mine... et une étrange policière, dont l'intérêt pour le journal suscite des interrogations. J'ajoute que dans l'ombre agit une mystérieuse organisation, nostalgique d'un ordre totalitaire heureusement disparu.
C'est donc rocambolesque à souhaits, quelque part entre James Bond et Les Aventuriers de l'Arche perdue. L'humour est bon enfant, décontracté, pas vulgaire, quoique gouailleur, parfois. Il ne faut pas toujours s'attacher à la vraisemblance des situations. J'ai été séduit par cet improbable enchaînement de péripéties, qui mélange les Akkadiens, les trous noirs, Adolf Hitler... et un samouraï !
P.S.
Fait étonnant pour ce type de production, l'image est hyper-chiadée, et pas qu'au niveau des décors. Sur un grand écran, la virtuosité de l'animation éclate, avec des effets parfois somptueux.
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samedi, 03 octobre 2020
Dix Petits Indiens (vidéo)
C'est sous ce titre (inspiré de la version américaine du roman d'Agatha Christie) qu'est sortie, en 1945, en France, la première adaptation cinématographique de Dix Petits Nègres. (Le titre anglais était And then, there were none.)
Tourné aux Etats-Unis pendant la Seconde Guerre mondiale, il a pour réalisateur le Français René Clair, un des maîtres des débuts du parlant en France. Contrairement à certaines vedettes du septième art hexagonal (qui, comme Danielle Darrieux, n'ont pas hésité à fricoter avec l'occupant allemand), il a quitté la France dès 1940 pour s'installer outre-Atlantique.
Cette adaptation s'éloigne quelque peu du roman, notamment parce qu'elle s'inspire de la pièce de théâtre écrite elle aussi par Agatha Christie. On y retrouve quand même dix protagonistes, certains au profil légèrement différent des personnages du roman.
À gauche, de dos, se trouve le juge, qui fait face à un aristocrate russe désargenté (et conducteur imprudent), une tricoteuse au caractère bien trempé, un général à la retraite (responsable de la mort de l'amant de sa femme), un aventurier de retour d'Afrique orientale (où 21 personnes sont mortes mystérieusement), un détective privé pas toujours scrupuleux et une jeune beauté au passé trouble. Manquent le médecin alcoolique (qui a tué une patiente en pleine opération) et le couple de domestiques (soupçonnés de s'être débarrassés de leur ancienne patronne).
Celles et ceux qui connaissent le roman savent que chaque personne semble avoir quelque chose de grave à se reprocher. Un tueur au tempérament de justicier se cache dans le groupe, avec lequel il va jouer au chat et à la souris... sous les yeux d'un félidé amateur de pelotes.
Ce film a beau être une antiquité, il conserve toute sa force, grâce au talent des interprètes, à des dialogues parfois primesautiers et à une mise en scène inventive et maîtrisée. Pensez que toute la partie introductive est dépourvue d'échange vocal, les dialogues débutant au bout de presque cinq minutes !
23:05 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma, cinema, film, films
Dix Petits Indiens (vidéo)
C'est sous ce titre (inspiré de la version américaine du roman d'Agatha Christie) qu'est sortie, en 1945, en France, la première adaptation cinématographique de Dix Petits Nègres. (Le titre anglais était And then, there were none.)
Tourné aux Etats-Unis pendant la Seconde Guerre mondiale, il a pour réalisateur le Français René Clair, un des maîtres des débuts du parlant en France. Contrairement à certaines vedettes du septième art hexagonal (qui, comme Danielle Darrieux, n'ont pas hésité à fricoter avec l'occupant allemand), il a quitté la France dès 1940 pour s'installer outre-Atlantique.
Cette adaptation s'éloigne quelque peu du roman, notamment parce qu'elle s'inspire de la pièce de théâtre écrite elle aussi par Agatha Christie. On y retrouve quand même dix protagonistes, certains au profil légèrement différent des personnages du roman.
À gauche, de dos, se trouve le juge, qui fait face à un aristocrate russe désargenté (et conducteur imprudent), une tricoteuse au caractère bien trempé, un général à la retraite (responsable de la mort de l'amant de sa femme), un aventurier de retour d'Afrique orientale (où 21 personnes sont mortes mystérieusement), un détective privé pas toujours scrupuleux et une jeune beauté au passé trouble. Manquent le médecin alcoolique (qui a tué une patiente en pleine opération) et le couple de domestiques (soupçonnés de s'être débarrassés de leur ancienne patronne).
Celles et ceux qui connaissent le roman savent que chaque personne semble avoir quelque chose de grave à se reprocher. Un tueur au tempérament de justicier se cache dans le groupe, avec lequel il va jouer au chat et à la souris... sous les yeux d'un félidé amateur de pelotes.
Ce film a beau être une antiquité, il conserve toute sa force, grâce au talent des interprètes, à des dialogues parfois primesautiers et à une mise en scène inventive et maîtrisée. Pensez que toute la partie introductive est dépourvue d'échange vocal, les dialogues débutant au bout de presque cinq minutes !
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Téléfilmiquement correct
Il y a moins de deux mois, la décision de changer la version française du titre du célèbre roman d'Agatha Christie (Dix Petits Nègres, Ten Little Niggers dans la version d'origine) a défrayé la chronique. (En écoutant le sujet radiophonique, vous apprendrez -si vous ne le saviez pas- que ce n'est pas que le titre qui a été changé, mais aussi le texte du roman, dans lequel, à chaque fois qu'il apparaissait, le mot "nègre" a été remplacé.)
TF1 s'est coulé dans le moule. Sur sa plateforme de vidéo de rattrapage, on peut accéder à la présentation de tous les programmes diffusés (actuellement ou anciennement) sur l'une des chaînes du groupe télévisuel. On a bien "mis à jour" la page d'accueil de la mini-série adaptant l’œuvre d'Agatha Christie :
Mais, dans notre monde numérique, hyperconnecté, rien ne se perd... tout se transforme ! En cherchant un peu, voici ce sur quoi l'on peut tomber :
Le plus cocasse est que, si le titre est ancien, sur la page, on trouve aussi la version retouchée ! Je pense que, dans un premier temps, on s'est contenté de modifier le titre, avant de réaliser que l'adresse de la page était l'ancienne.
D'où (sans doute) la décision d'en créer une nouvelle. C'est encore plus drôle quand on retourne à la page actuelle (la première que j'ai mentionnée). On peut accéder à un compte-rendu de la première diffusion de la mini-série :
Vous remarquerez que l'article originel a été écrit le 21 décembre 2016, le lendemain de la première diffusion des épisodes (en France)... mais qu'il a été très récemment modifié, le 24 septembre dernier. Toutefois, si le titre est bien conforme aux exigences du "politiquement correct", le corps de l'article n'a pas été retouché !... comme quoi, l'antiracisme ostentatoire (et mal placé) ne protège pas de la fainéantise !
P.S.
Dans la version britannique de la mini-série (datant de 2015), le lieu où se déroule l'intrigue est bien nommé "Soldier Island" et les personnages de la comptine sont bien désignés par l'expression "Ten little Soldier Boys". La réécriture de l'histoire littéraire s'est d'abord manifestée dans le monde anglo-saxon...
P.S. II
... et elle a été plus précoce qu'on ne l'imagine dans l'Hexagone, puisque, dans la version française de la mini-série diffusée en décembre 2016, c'est dès le générique que l'on pouvait remarquer (à condition d'être très attentif et d'avoir de bons yeux) le remplacement du mot "nègre" (soit plus de trois ans avant la parution de la traduction retouchée du roman) :
P.S. III
Précisons que la chanson d'origine, qui a inspiré l'écrivaine, a pour titre Ten Little Indians. Celle-ci n'avait pas choisi par hasard le titre que son descendant a décidé de faire disparaître.
P.S. IV (un dernier, pour la route !)
L'an dernier, France Culture a évoqué la sortie d'un livre proposant une résolution de l'énigme autre que celle donnée par la romancière.
12:30 Publié dans Livre, Télévision, Web | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma, cinema, film, films, télévision, roman, livre, livres
Téléfilmiquement correct
Il y a moins de deux mois, la décision de changer la version française du titre du célèbre roman d'Agatha Christie (Dix Petits Nègres, Ten Little Niggers dans la version d'origine) a défrayé la chronique. (En écoutant le sujet radiophonique, vous apprendrez -si vous ne le saviez pas- que ce n'est pas que le titre qui a été changé, mais aussi le texte du roman, dans lequel, à chaque fois qu'il apparaissait, le mot "nègre" a été remplacé.)
TF1 s'est coulé dans le moule. Sur sa plateforme de vidéo de rattrapage, on peut accéder à la présentation de tous les programmes diffusés (actuellement ou anciennement) sur l'une des chaînes du groupe télévisuel. On a bien "mis à jour" la page d'accueil de la mini-série adaptant l’œuvre d'Agatha Christie :
Mais, dans notre monde numérique, hyperconnecté, rien ne se perd... tout se transforme ! En cherchant un peu, voici ce sur quoi l'on peut tomber :
Le plus cocasse est que, si le titre est ancien, sur la page, on trouve aussi la version retouchée ! Je pense que, dans un premier temps, on s'est contenté de modifier le titre, avant de réaliser que l'adresse de la page était l'ancienne.
D'où (sans doute) la décision d'en créer une nouvelle. C'est encore plus drôle quand on retourne à la page actuelle (la première que j'ai mentionnée). On peut accéder à un compte-rendu de la première diffusion de la mini-série :
Vous remarquerez que l'article originel a été écrit le 21 décembre 2016, le lendemain de la première diffusion des épisodes (en France)... mais qu'il a été très récemment modifié, le 24 septembre dernier. Toutefois, si le titre est bien conforme aux exigences du "politiquement correct", le corps de l'article n'a pas été retouché !... comme quoi, l'antiracisme ostentatoire (et mal placé) ne protège pas de la fainéantise !
P.S.
Dans la version britannique de la mini-série (datant de 2015), le lieu où se déroule l'intrigue est bien nommé "Soldier Island" et les personnages de la comptine sont bien désignés par l'expression "Ten little Soldier Boys". La réécriture de l'histoire littéraire s'est d'abord manifestée dans le monde anglo-saxon...
P.S. II
... et elle a été plus précoce qu'on ne l'imagine dans l'Hexagone, puisque, dans la version française de la mini-série diffusée en décembre 2016, c'est dès le générique que l'on pouvait remarquer (à condition d'être très attentif et d'avoir de bons yeux) le remplacement du mot "nègre" (soit plus de trois ans avant la parution de la traduction retouchée du roman) :
P.S. III
Précisons que la chanson d'origine, qui a inspiré l'écrivaine, a pour titre Ten Little Indians. Celle-ci n'avait pas choisi par hasard le titre que son descendant a décidé de faire disparaître.
P.S. IV (un dernier, pour la route !)
L'an dernier, France Culture a évoqué la sortie d'un livre proposant une résolution de l'énigme autre que celle donnée par la romancière.
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dimanche, 27 septembre 2020
Autour de Murdoch
Les épisodes inédits des Enquêtes de Murdoch, diffusés ce soir sur France 3, mettent en avant certains des personnages secondaires de la série.
Cela commence par "Toronto la nuit", le n°7 de la saison 13. On y découvre l'agent Higgins (interprété par Lachlan... Murdoch !) en chauffeur privé, la nuit, pour compléter ses revenus de policier.
Il est involontairement mêlé à une histoire de vengeance, liée à un club de billard et à un bar ouvert tard le soir. Au cours de son enquête, l'inspecteur Murdoch tombe sur un étrange objet, ayant appartenu à l'une des victimes :
L'épisode suivant, "Rideau final" (le huitième de la treizième saison) a pour cadre une représentation théâtrale (de très mauvaise qualité), au cours de laquelle un meurtre survient. L'un des acteurs n'est autre que John Brackenreid, fils de l'inspecteur principal. Les autres membres de la troupe constituent une belle galerie de suspects :
On sent que les scénaristes se sont beaucoup amusés à écrire cette intrigue, la pièce jouée parodiant les enquêtes policières (au point de susciter l'agacement de Murdoch et Watts). Vers la fin de l'histoire, on assiste à un renversement, puisque c'est l'enquête de Murdoch qui se retrouve sur l'estrade, à la façon d'une pièce de théâtre. C'est savoureux et rappelle un peu les romans d'Agatha Christie.
Une autre référence littéraire est présente dans cet épisode, à travers le personnage de Joan Dalloway, la "metteuse en scène", à laquelle on a conféré une apparence rappelant Virginia Woolf, célèbre auteure britannique :
Rappelons que l'un de ses romans a pour titre Mrs Dalloway.
P.S.
Aux amateurs de la série, je recommande particulièrement l'un des épisodes rediffusés à la suite : "Souvenez-vous... L'été 75". Le titre pourrait être une référence au film de Spike Lee Summer of Sam, évoquant un tueur en série sévissant à New York, durant l'été 1977. Ici, plusieurs meurtres surviennent en relation avec des événements survenus en 1875. A travers l'enquête, on découvre un pan du passé de l'inspecteur Murdoch, qui a fait partie d'un groupe de jeunes surdoués dans son enfance.
16:05 Publié dans Cinéma, Télévision, Web | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : télévision, cinéma, cinema, film, films, actu, actualite, actualites, actualité, actualités
Autour de Murdoch
Les épisodes inédits des Enquêtes de Murdoch, diffusés ce soir sur France 3, mettent en avant certains des personnages secondaires de la série.
Cela commence par "Toronto la nuit", le n°7 de la saison 13. On y découvre l'agent Higgins (interprété par Lachlan... Murdoch !) en chauffeur privé, la nuit, pour compléter ses revenus de policier.
Il est involontairement mêlé à une histoire de vengeance, liée à un club de billard et à un bar ouvert tard le soir. Au cours de son enquête, l'inspecteur Murdoch tombe sur un étrange objet, ayant appartenu à l'une des victimes :
L'épisode suivant, "Rideau final" (le huitième de la treizième saison) a pour cadre une représentation théâtrale (de très mauvaise qualité), au cours de laquelle un meurtre survient. L'un des acteurs n'est autre que John Brackenreid, fils de l'inspecteur principal. Les autres membres de la troupe constituent une belle galerie de suspects :
On sent que les scénaristes se sont beaucoup amusés à écrire cette intrigue, la pièce jouée parodiant les enquêtes policières (au point de susciter l'agacement de Murdoch et Watts). Vers la fin de l'histoire, on assiste à un renversement, puisque c'est l'enquête de Murdoch qui se retrouve sur l'estrade, à la façon d'une pièce de théâtre. C'est savoureux et rappelle un peu les romans d'Agatha Christie.
Une autre référence littéraire est présente dans cet épisode, à travers le personnage de Joan Dalloway, la "metteuse en scène", à laquelle on a conféré une apparence rappelant Virginia Woolf, célèbre auteure britannique :
Rappelons que l'un de ses romans a pour titre Mrs Dalloway.
P.S.
Aux amateurs de la série, je recommande particulièrement l'un des épisodes rediffusés à la suite : "Souvenez-vous... L'été 75". Le titre pourrait être une référence au film de Spike Lee Summer of Sam, évoquant un tueur en série sévissant à New York, durant l'été 1977. Ici, plusieurs meurtres surviennent en relation avec des événements survenus en 1875. A travers l'enquête, on découvre un pan du passé de l'inspecteur Murdoch, qui a fait partie d'un groupe de jeunes surdoués dans son enfance.
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dimanche, 20 septembre 2020
Murdoch prend l'air
Ce dimanche, France 3 propose deux épisodes inédits de la série canadienne, diffusés en ordre inversé. En effet, la soirée commence avec l'épisode 6 de la saison 13, intitulé "Fin d'un philatéliste". L'intrigue fait se croiser deux arrière-plans : le monde des collectionneurs de timbres et celui des homosexuels.
Cet épisode est aussi l'occasion de retrouver l'inspecteur Watts, dont le doigté et l'ouverture d'esprit sont d'un précieux secours pour l'inspecteur Murdoch, pas très à l'aise sur cette affaire.
Notons que le scénario est écrit de manière à situer presque tous les personnages principaux par rapport à l'homophobie, des plus hostiles aux plus favorables aux droits des homosexuels :
Bien que se déroulant en 1907, l'histoire fait évidemment écho à notre époque. Ce n'est toutefois pas la première fois que l'homosexualité est abordée dans la série. Durant la saison 8, on avait découvert que le chef de la police Giles avait eu des amants. De plus, c'est à cheval sur cette saison et la suivante (la neuvième) que s'étend la relation amoureuse entre le docteur Emily Grace et une militante féministe. Ce sont d'ailleurs des épisodes que France 3 a récemment rediffusés. (Cela n'a fait que raviver le regret du départ de l'actrice Georgina Reilly, parfaite dans le rôle et très bien doublée en français.)
C'est donc peut-être le militantisme LGBT qui pourrait expliquer l'inversion de programmation des épisodes 5 et 6. L'autre raison serait le contenu (un peu sordide) de cet épisode 5, intitulé "L'Enfer du camping". Cela commence comme une promenade bucolique, le couple Ogden-Murdoch partant camper en compagnie de l'agent Higgins et de son épouse, la vibrionnante Ruth Newsome.
Mais le principal attrait de cet épisode atypique est son ambiance, qui se rapproche de celle des films d'épouvante. Un indice nous est donné dès le générique de début, joué sur une tonalité macabre. Il est question de mystérieuses disparitions et de l'existence d'une bête féroce, liée à une malédiction. Dans le même temps, à Toronto, les époux Brackenreid sont confrontés aux débordements de la première fête d'Halloween, le jour de leur anniversaire de mariage !
C'est bien filmé, bien joué, toujours aussi plaisant à suivre. Les anciens épisodes, reprogrammés dans la foulée des inédits, méritent eux aussi le détour.
15:31 Publié dans Société, Télévision | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : télévision, société, actu, actualite, actualites, actualité, actualités, cinema, cinéma, film, films
Murdoch prend l'air
Ce dimanche, France 3 propose deux épisodes inédits de la série canadienne, diffusés en ordre inversé. En effet, la soirée commence avec l'épisode 6 de la saison 13, intitulé "Fin d'un philatéliste". L'intrigue fait se croiser deux arrière-plans : le monde des collectionneurs de timbres et celui des homosexuels.
Cet épisode est aussi l'occasion de retrouver l'inspecteur Watts, dont le doigté et l'ouverture d'esprit sont d'un précieux secours pour l'inspecteur Murdoch, pas très à l'aise sur cette affaire.
Notons que le scénario est écrit de manière à situer presque tous les personnages principaux par rapport à l'homophobie, des plus hostiles aux plus favorables aux droits des homosexuels :
Bien que se déroulant en 1907, l'histoire fait évidemment écho à notre époque. Ce n'est toutefois pas la première fois que l'homosexualité est abordée dans la série. Durant la saison 8, on avait découvert que le chef de la police Giles avait eu des amants. De plus, c'est à cheval sur cette saison et la suivante (la neuvième) que s'étend la relation amoureuse entre le docteur Emily Grace et une militante féministe. Ce sont d'ailleurs des épisodes que France 3 a récemment rediffusés. (Cela n'a fait que raviver le regret du départ de l'actrice Georgina Reilly, parfaite dans le rôle et très bien doublée en français.)
C'est donc peut-être le militantisme LGBT qui pourrait expliquer l'inversion de programmation des épisodes 5 et 6. L'autre raison serait le contenu (un peu sordide) de cet épisode 5, intitulé "L'Enfer du camping". Cela commence comme une promenade bucolique, le couple Ogden-Murdoch partant camper en compagnie de l'agent Higgins et de son épouse, la vibrionnante Ruth Newsome.
Mais le principal attrait de cet épisode atypique est son ambiance, qui se rapproche de celle des films d'épouvante. Un indice nous est donné dès le générique de début, joué sur une tonalité macabre. Il est question de mystérieuses disparitions et de l'existence d'une bête féroce, liée à une malédiction. Dans le même temps, à Toronto, les époux Brackenreid sont confrontés aux débordements de la première fête d'Halloween, le jour de leur anniversaire de mariage !
C'est bien filmé, bien joué, toujours aussi plaisant à suivre. Les anciens épisodes, reprogrammés dans la foulée des inédits, méritent eux aussi le détour.
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dimanche, 13 septembre 2020
Murdoch, force 13 !
Depuis la semaine dernière, France 3 diffuse la treizième saison des Enquêtes de Murdoch. Je n'en ai pas parlé plus tôt parce que j'ai été un peu déçu par les deux premiers épisodes (diffusés le 6 septembre). Pourtant, ils ont pour arrière-plan des questions sociétales fortes. Ainsi, "Pour la cause" évoque le sort des femmes et le militantisme féministe. Plus classiquement, "Dockers en colère" aborde les revendications des salariés. Mais, en dépit de ces contextes travaillés, j'ai trouvé les énigmes policières peu captivantes. Le seul intérêt est l'introduction d'un nouveau personnage, appelé à seconder l'inspecteur Murdoch : il s'agit de Robert Parker, sans doute destiné à remplacer Llewellyn Watts :
Mais revenons aux épisodes de ce soir, qui sont d'une tout autre facture. J'ai particulièrement aimé "Jeunesse éternelle", qui commence par la découverte du cadavre d'une personne qui semble n'avoir pas vieilli en douze ans :
L'intrigue, très bien ficelée, oscille entre mystère et vulgarisation scientifique. Toujours féru d'innovation, l'inspecteur Murdoch se montre précurseur dans le domaine des télécommunications... et adopte les méthodes du Français Alphonse Bertillon, qu'il applique avec une machine très bizarre :
Les scénaristes n'ont pas oublié d'instiller des moments de comédie. Ainsi, au cours de cet (excellent) épisode, l'inspecteur va collaborer avec un collègue à la retraite assez exubérant. Mais, surtout, il rencontre ses nouveaux voisins, snobs, excentriques et... envahissants.
L'épisode 4, intitulé "Le père prodigue", est lui aussi de qualité. Une mort aussi subite qu'étrange survient au cours d'une conférence. Le mystère s'épaissit lorsqu'on découvre l'identité de la victime. A l'intrigue policière s'ajoute un événement inattendu : l'agent George Crabtree rencontre... un autre George Crabtree !
Pour être complet, je dois signaler que les scénaristes ont visiblement décidé de pimenter la vie de couple de William et Julia (Ogden, toujours médecin, en butte aux préjugés sexistes). Ainsi, la nouvelle voisine semble bigrement apprécier l'inspecteur catholique, tandis qu'à l'hôpital où elle travaille, Julia est troublée par l'un de ses collègues.
15:54 Publié dans Télévision | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : cinéma, cinema, film, films, télévision, actu, actualite, actualites, actualité, actualités
Murdoch, force 13 !
Depuis la semaine dernière, France 3 diffuse la treizième saison des Enquêtes de Murdoch. Je n'en ai pas parlé plus tôt parce que j'ai été un peu déçu par les deux premiers épisodes (diffusés le 6 septembre). Pourtant, ils ont pour arrière-plan des questions sociétales fortes. Ainsi, "Pour la cause" évoque le sort des femmes et le militantisme féministe. Plus classiquement, "Dockers en colère" aborde les revendications des salariés. Mais, en dépit de ces contextes travaillés, j'ai trouvé les énigmes policières peu captivantes. Le seul intérêt est l'introduction d'un nouveau personnage, appelé à seconder l'inspecteur Murdoch : il s'agit de Robert Parker, sans doute destiné à remplacer Llewellyn Watts :
Mais revenons aux épisodes de ce soir, qui sont d'une tout autre facture. J'ai particulièrement aimé "Jeunesse éternelle", qui commence par la découverte du cadavre d'une personne qui semble n'avoir pas vieilli en douze ans :
L'intrigue, très bien ficelée, oscille entre mystère et vulgarisation scientifique. Toujours féru d'innovation, l'inspecteur Murdoch se montre précurseur dans le domaine des télécommunications... et adopte les méthodes du Français Alphonse Bertillon, qu'il applique avec une machine très bizarre :
Les scénaristes n'ont pas oublié d'instiller des moments de comédie. Ainsi, au cours de cet (excellent) épisode, l'inspecteur va collaborer avec un collègue à la retraite assez exubérant. Mais, surtout, il rencontre ses nouveaux voisins, snobs, excentriques et... envahissants.
L'épisode 4, intitulé "Le père prodigue", est lui aussi de qualité. Une mort aussi subite qu'étrange survient au cours d'une conférence. Le mystère s'épaissit lorsqu'on découvre l'identité de la victime. A l'intrigue policière s'ajoute un événement inattendu : l'agent George Crabtree rencontre... un autre George Crabtree !
Pour être complet, je dois signaler que les scénaristes ont visiblement décidé de pimenter la vie de couple de William et Julia (Ogden, toujours médecin, en butte aux préjugés sexistes). Ainsi, la nouvelle voisine semble bigrement apprécier l'inspecteur catholique, tandis qu'à l'hôpital où elle travaille, Julia est troublée par l'un de ses collègues.
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vendredi, 11 septembre 2020
Antebellum
Bien que le titre du film signifie "avant la guerre", il débute par un plan-séquence très soigné, que les spectateurs de base (un peu cultivés, tout de même) sont tentés de placer au coeur de la Guerre de Sécession.
Les quarante premières minutes décrivent la vie dans une plantation de coton. Dans la grande et belle demeure coloniale, tout ne semble être que luxe, calme et volupté. Mais, dès qu'on tourne la caméra le regard du côté des esclaves noirs, c'est une tout autre histoire. La présence d'une unité de soldats confédérés assure l'ordre fait régner la terreur. On ne va pas nous épargner grand chose de ce qu'il peut arriver aux hommes et aux femmes qui triment dans les champs.
Serait-ce un énième film historique, rappelant aux cinéphiles à quel point l'époque esclavagiste fut cruelle ? Pas tout à fait. Il y a d'abord l'ambiance, que la musique contribue à rendre quasi surnaturelle. Il y a aussi ces récoltes de coton, que l'on brûle au fur et à mesure. C'est totalement irrationnel. Il y a enfin ces esclaves auxquels les maîtres imposent de réagir à un prénom qui leur semble étranger.
L'irruption de la deuxième partie (au sortir d'un cauchemar ?) permet aux spectateurs soit de commencer à comprendre, soit de ressentir un vigoureux mal de tête. On y découvre la "vie d'avant" de l'un des personnages, la femme appelée Eden. Elle est incarnée par Janelle Monáe, que l'on a pu voir dans Les Figures de l'ombre. L'actrice nous livre une prestation formidable. Même si c'est le même personnage qu'elle incarne, il est tellement changé par les circonstances dans lesquelles il évolue que, pendant quelques secondes, on est pris par le doute. La comédienne porte littéralement le film sur les épaules.
La troisième partie permet de mieux comprendre le titre, au sens littéral (on apprend ce qu'est réellement Antebellum) et au sens figuré (cela devient gore). Même si le trait est un peu trop appuyé à mon goût, même s'il y a quelques invraisemblances et facilités, cette rencontre entre le Django unchained de Tarantino et Le Village de Shyamalan m'a séduit.
21:43 Publié dans Cinéma, Société | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : cinéma, cinema, film, films, société
Antebellum
Bien que le titre du film signifie "avant la guerre", il débute par un plan-séquence très soigné, que les spectateurs de base (un peu cultivés, tout de même) sont tentés de placer au coeur de la Guerre de Sécession.
Les quarante premières minutes décrivent la vie dans une plantation de coton. Dans la grande et belle demeure coloniale, tout ne semble être que luxe, calme et volupté. Mais, dès qu'on tourne la caméra le regard du côté des esclaves noirs, c'est une tout autre histoire. La présence d'une unité de soldats confédérés assure l'ordre fait régner la terreur. On ne va pas nous épargner grand chose de ce qu'il peut arriver aux hommes et aux femmes qui triment dans les champs.
Serait-ce un énième film historique, rappelant aux cinéphiles à quel point l'époque esclavagiste fut cruelle ? Pas tout à fait. Il y a d'abord l'ambiance, que la musique contribue à rendre quasi surnaturelle. Il y a aussi ces récoltes de coton, que l'on brûle au fur et à mesure. C'est totalement irrationnel. Il y a enfin ces esclaves auxquels les maîtres imposent de réagir à un prénom qui leur semble étranger.
L'irruption de la deuxième partie (au sortir d'un cauchemar ?) permet aux spectateurs soit de commencer à comprendre, soit de ressentir un vigoureux mal de tête. On y découvre la "vie d'avant" de l'un des personnages, la femme appelée Eden. Elle est incarnée par Janelle Monáe, que l'on a pu voir dans Les Figures de l'ombre. L'actrice nous livre une prestation formidable. Même si c'est le même personnage qu'elle incarne, il est tellement changé par les circonstances dans lesquelles il évolue que, pendant quelques secondes, on est pris par le doute. La comédienne porte littéralement le film sur les épaules.
La troisième partie permet de mieux comprendre le titre, au sens littéral (on apprend ce qu'est réellement Antebellum) et au sens figuré (cela devient gore). Même si le trait est un peu trop appuyé à mon goût, même s'il y a quelques invraisemblances et facilités, cette rencontre entre le Django unchained de Tarantino et Le Village de Shyamalan m'a séduit.
21:43 Publié dans Cinéma, Société | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : cinéma, cinema, film, films, société
dimanche, 06 septembre 2020
Blood Machines
D'après le duo de réalisateurs (français) qui se cache derrière le pseudo Seth Ickerman, ce moyen-métrage est un "opéra cosmique", une oeuvre de science-fiction baignée de musique électronique (signée Carpenter Brut)... avec un petit fond philosophique.
L'intérêt est d'abord visuel. C'est du "space opera", avec de superbes effets spéciaux. L'intrigue met en confrontation un monde masculin et un monde féminin (avec des symboliques associées... du côté masculin, c'est phallique). L'histoire commence avec l'arrivée d'un vaisseau, piloté par un homme très sûr de lui (épaulé par un vétéran à la santé fragile et une intelligence artificielle matérialisée dans une enveloppe qui fait référence à Metropolis). Il entre en contact avec un groupe de femmes, dont le véhicule, en panne, aurait besoin d'un peu de secours... que les nouveaux arrivants ne sont prêts à lui offrir. Fait étrange, le vaisseau abîmé contient une entité vivante, qui va s'en échapper.
A partir de là, cela devient fantasmagorique... et un peu gore. J'ai remarqué que, si le scénario semble donner l'avantage aux personnages féminins, le casting s'appuie une brochette de jeunes femmes aux formes très avantageuses, peu vêtues, et qui ne s'expriment pas verbalement. Seuls les deux personnages féminins les plus âgés (ainsi que l'intelligence artificielle "langienne") parlent.
C'est assez plaisant à regarder. On est d'autant plus déçu quand cela s'interrompt au bout de 50 minutes, pour laisser place... au making-off, ou comment inclure les bonus DVD dans l'oeuvre projetée !
Clairement, la production n'avait pas les moyens de sortir un long-métrage, en dépit des trésors d'imagination déployés par les équipes. C'est l'un des intérêts de cette seconde partie que de nous montrer la création en marche, avec ses contraintes matérielles. Je pense notamment au travail fourni par l'un des concepteurs, qui a passé trois mois à construire un décor qui a servi pendant... trois jours. Cette "face B" est aussi intéressante par ce qu'elle montre du découpage du travail, entre prises de vues réelles et ajout d'effets spéciaux.
Pour les amateurs de science-fiction et d'ambiance à la Métal Hurlant, c'est une expérience à tenter.
12:29 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma, cinema, film, films
Blood Machines
D'après le duo de réalisateurs (français) qui se cache derrière le pseudo Seth Ickerman, ce moyen-métrage est un "opéra cosmique", une oeuvre de science-fiction baignée de musique électronique (signée Carpenter Brut)... avec un petit fond philosophique.
L'intérêt est d'abord visuel. C'est du "space opera", avec de superbes effets spéciaux. L'intrigue met en confrontation un monde masculin et un monde féminin (avec des symboliques associées... du côté masculin, c'est phallique). L'histoire commence avec l'arrivée d'un vaisseau, piloté par un homme très sûr de lui (épaulé par un vétéran à la santé fragile et une intelligence artificielle matérialisée dans une enveloppe qui fait référence à Metropolis). Il entre en contact avec un groupe de femmes, dont le véhicule, en panne, aurait besoin d'un peu de secours... que les nouveaux arrivants ne sont prêts à lui offrir. Fait étrange, le vaisseau abîmé contient une entité vivante, qui va s'en échapper.
A partir de là, cela devient fantasmagorique... et un peu gore. J'ai remarqué que, si le scénario semble donner l'avantage aux personnages féminins, le casting s'appuie une brochette de jeunes femmes aux formes très avantageuses, peu vêtues, et qui ne s'expriment pas verbalement. Seuls les deux personnages féminins les plus âgés (ainsi que l'intelligence artificielle "langienne") parlent.
C'est assez plaisant à regarder. On est d'autant plus déçu quand cela s'interrompt au bout de 50 minutes, pour laisser place... au making-off, ou comment inclure les bonus DVD dans l'oeuvre projetée !
Clairement, la production n'avait pas les moyens de sortir un long-métrage, en dépit des trésors d'imagination déployés par les équipes. C'est l'un des intérêts de cette seconde partie que de nous montrer la création en marche, avec ses contraintes matérielles. Je pense notamment au travail fourni par l'un des concepteurs, qui a passé trois mois à construire un décor qui a servi pendant... trois jours. Cette "face B" est aussi intéressante par ce qu'elle montre du découpage du travail, entre prises de vues réelles et ajout d'effets spéciaux.
Pour les amateurs de science-fiction et d'ambiance à la Métal Hurlant, c'est une expérience à tenter.
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dimanche, 30 août 2020
Deneuve et Eastwood
La dernière "série de l'été" publiée par le quotidien Le Monde est consacrée à la comédienne Catherine Deneuve. Dans le numéro de samedi, la double-page est intitulée "Le prix à payer". Il y est donc surtout question des rapports de l'actrice avec l'argent.
Au détour de l'article (factuellement déjà assez riche), j'en ai appris une bien belle. Cela concerne le festival de Cannes, du moins son édition de 1994. Je m'en souviens comme étant celle qui a vu la consécration de Pulp Fiction, de Quentin Tarantino. Le jury était présidé par Clint Eatswood.
Exceptionnellement, pour cette édition, il y eut une vice-présidente, Catherine Deneuve. Rétrospectivement, on pourrait se réjouir de cette initiative paritaire... sauf que l'égalité des sexes n'a pas grand chose à voir avec cette nouveauté sans lendemain. L'article du Monde (signé Raphaëlle Bacqué) révèle que c'est l'actrice française qui a exigé la création du poste. Elle avait une idée en tête : approcher suffisamment Clint Eastwood (dont on savait à l'époque qu'il allait réaliser Sur la route de Madison) pour le convaincre de lui confier le principal rôle féminin (qui a finalement échu, conformément au souhait d'Eastwood, à Meryl Streep).
D'après Raphaëlle Bacqué, lorsque Deneuve lui en a parlé, Eastwood aurait seulement conseillé à la comédienne de passer les essais. En théorie, l'histoire s'arrêtait là, personne n'imaginant la reine Catherine se plier à ce genre de procédure... et pourtant, si ! Elle s'est bien rendue à Londres pour tenter de décrocher le rôle, sans succès.
Dans l'imposante biographie que Patrick McGilligan a consacrée à l'acteur-réalisateur, l'expérience eastwoodienne à Cannes n'est pas racontée ainsi. Tout d'abord, elle est placée dans le contexte de dégradation des relations de l'acteur avec sa compagne de l'époque, Frances Fisher. De plus, jamais il n'est question de discussions à propos du film à venir. Deneuve est bien mentionnée comme vice-présidente du jury ... et comme une ancienne conquête d'Eastwood, qui aurait eu une petite aventure avec elle des années auparavant. (La même affirmation figure sur un site consacré aux célébrités, à la fois sur la fiche de Clint et sur celle de Catherine.)
La comédienne française (qui savait que la production, au départ, souhaitait recruter une Européenne pour le rôle) a-t-elle espéré qu'une ancienne (bien que brève) relation pourrait jouer à son avantage ? L'article affirme qu'elle comptait plutôt sur sa parfaite maîtrise de la langue anglaise.
21:10 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma, cinema, film, films
Deneuve et Eastwood
La dernière "série de l'été" publiée par le quotidien Le Monde est consacrée à la comédienne Catherine Deneuve. Dans le numéro de samedi, la double-page est intitulée "Le prix à payer". Il y est donc surtout question des rapports de l'actrice avec l'argent.
Au détour de l'article (factuellement déjà assez riche), j'en ai appris une bien belle. Cela concerne le festival de Cannes, du moins son édition de 1994. Je m'en souviens comme étant celle qui a vu la consécration de Pulp Fiction, de Quentin Tarantino. Le jury était présidé par Clint Eatswood.
Exceptionnellement, pour cette édition, il y eut une vice-présidente, Catherine Deneuve. Rétrospectivement, on pourrait se réjouir de cette initiative paritaire... sauf que l'égalité des sexes n'a pas grand chose à voir avec cette nouveauté sans lendemain. L'article du Monde (signé Raphaëlle Bacqué) révèle que c'est l'actrice française qui a exigé la création du poste. Elle avait une idée en tête : approcher suffisamment Clint Eastwood (dont on savait à l'époque qu'il allait réaliser Sur la route de Madison) pour le convaincre de lui confier le principal rôle féminin (qui a finalement échu, conformément au souhait d'Eastwood, à Meryl Streep).
D'après Raphaëlle Bacqué, lorsque Deneuve lui en a parlé, Eastwood aurait seulement conseillé à la comédienne de passer les essais. En théorie, l'histoire s'arrêtait là, personne n'imaginant la reine Catherine se plier à ce genre de procédure... et pourtant, si ! Elle s'est bien rendue à Londres pour tenter de décrocher le rôle, sans succès.
Dans l'imposante biographie que Patrick McGilligan a consacrée à l'acteur-réalisateur, l'expérience eastwoodienne à Cannes n'est pas racontée ainsi. Tout d'abord, elle est placée dans le contexte de dégradation des relations de l'acteur avec sa compagne de l'époque, Frances Fisher. De plus, jamais il n'est question de discussions à propos du film à venir. Deneuve est bien mentionnée comme vice-présidente du jury ... et comme une ancienne conquête d'Eastwood, qui aurait eu une petite aventure avec elle des années auparavant. (La même affirmation figure sur un site consacré aux célébrités, à la fois sur la fiche de Clint et sur celle de Catherine.)
La comédienne française (qui savait que la production, au départ, souhaitait recruter une Européenne pour le rôle) a-t-elle espéré qu'une ancienne (bien que brève) relation pourrait jouer à son avantage ? L'article affirme qu'elle comptait plutôt sur sa parfaite maîtrise de la langue anglaise.
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mercredi, 26 août 2020
Effacer l'historique
Ce serait le "dernier" film du duo Kervern-Delépine... en attendant le suivant ? Quoi qu'il en soit, il bénéficie d'une distribution prestigieuse, avec quelques "historiques" (dans des rôles secondaires, voire de la figuration) et de nouveaux visages, ceux de Blanche Gardin, Denys Podalydès et Corinne Maserio, dont on se demande pourquoi elle n'a pas fait partie plus tôt de l'aventure de la bande de Groland.
"Mais je suis conne !" s'exclame à un moment Marie (Blanche Gardin), dans un éclair de lucidité. Outre le fait qu'ils habitent le même quartier, c'est le point commun des trois héros : se faire duper par le système économique, qui pousse à la consommation, à l'achat compulsif, à l'endettement.
Le scénario est assez fin quand il montre des personnages principaux vivant en banlieue résidentielle, pas pauvres donc, appartenant à la classe moyenne, surconsommant grâce au crédit. Il suffit qu'un accident de la vie survienne (la perte d'un emploi, un décès, une séparation) pour que la précarité s'installe.
Mais le fond n'est pas triste. Certains dialogues sont particulièrement mordants, notamment dans la bouche de Marie et de Christine (Corinne Masiero). La première est une "ménagère en jachère", choquée par "les abeilles qui tombent comme des mouches"... capable néanmoins de rembarrer un jeune con au téléphone. La seconde est chauffeure VTC, a priori plus solide que les deux autres, mais pas loin de péter un câble.
Le plus barré des trois est Bertrand (Denys Podalydès). Au départ, il apparaît comme étant le plus sensé, artisan-commerçant dur à la tâche, père veuf s'efforçant d'aider sa fille au mieux. On le découvre petit à petit sous un autre jour : il va connaître une mésaventure semblable à celle de l'un des personnages de Seules les bêtes et, parfois, sombrer dans le ridicule, comme lors d'une scène de salle de bains faisant évidemment écho à Mary à tout pris !
Chacun des héros est victime d' (au moins) une arnaque. Ils vont joindre leurs forces pour surmonter cette passe difficile. Cela va les conduire loin, bien au-delà du rond-point local, au cours d'aventures marquées par le comique de situation.
Tout n'est pas réussi dans cette comédie politico-sociale, mais je trouve que les qualités l'emportent largement sur les défauts.
22:40 Publié dans Cinéma, Société | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : cinéma, cinema, film, films, société
Effacer l'historique
Ce serait le "dernier" film du duo Kervern-Delépine... en attendant le suivant ? Quoi qu'il en soit, il bénéficie d'une distribution prestigieuse, avec quelques "historiques" (dans des rôles secondaires, voire de la figuration) et de nouveaux visages, ceux de Blanche Gardin, Denys Podalydès et Corinne Maserio, dont on se demande pourquoi elle n'a pas fait partie plus tôt de l'aventure de la bande de Groland.
"Mais je suis conne !" s'exclame à un moment Marie (Blanche Gardin), dans un éclair de lucidité. Outre le fait qu'ils habitent le même quartier, c'est le point commun des trois héros : se faire duper par le système économique, qui pousse à la consommation, à l'achat compulsif, à l'endettement.
Le scénario est assez fin quand il montre des personnages principaux vivant en banlieue résidentielle, pas pauvres donc, appartenant à la classe moyenne, surconsommant grâce au crédit. Il suffit qu'un accident de la vie survienne (la perte d'un emploi, un décès, une séparation) pour que la précarité s'installe.
Mais le fond n'est pas triste. Certains dialogues sont particulièrement mordants, notamment dans la bouche de Marie et de Christine (Corinne Masiero). La première est une "ménagère en jachère", choquée par "les abeilles qui tombent comme des mouches"... capable néanmoins de rembarrer un jeune con au téléphone. La seconde est chauffeure VTC, a priori plus solide que les deux autres, mais pas loin de péter un câble.
Le plus barré des trois est Bertrand (Denys Podalydès). Au départ, il apparaît comme étant le plus sensé, artisan-commerçant dur à la tâche, père veuf s'efforçant d'aider sa fille au mieux. On le découvre petit à petit sous un autre jour : il va connaître une mésaventure semblable à celle de l'un des personnages de Seules les bêtes et, parfois, sombrer dans le ridicule, comme lors d'une scène de salle de bains faisant évidemment écho à Mary à tout pris !
Chacun des héros est victime d' (au moins) une arnaque. Ils vont joindre leurs forces pour surmonter cette passe difficile. Cela va les conduire loin, bien au-delà du rond-point local, au cours d'aventures marquées par le comique de situation.
Tout n'est pas réussi dans cette comédie politico-sociale, mais je trouve que les qualités l'emportent largement sur les défauts.
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mardi, 25 août 2020
Tenet
C'est le film le plus attendu de la semaine, du mois d'août, de l'été... de l'année ? Pour appâter les fans, on a ressorti en salles successivement Interstellar (ce qui m'a permis de le voir pour la première fois en version originale sous-titrée) et Inception, qui n'est pas sans lien avec la dernière œuvre de Christopher Nolan.
La première moitié déroule l'intrigue telle qu'elle est présentée dans la bande-annonce. Un mystérieux groupe d'agents secrets tente de mettre en échec une non moins mystérieuse organisation terroriste, dirigée par une sorte d'oligarque russe (Kenneth Branagh, brillantissime, à savourer en V.O.). Pour ce faire, ce groupe recrute "le protagoniste" (JD Washington, impeccable), le héros de l'histoire, sorte de Jason Bourne qui va connaître un destin à la James Cole dans L'Armée des douze singes.
C'est spectaculaire à souhait. Que ce soit l'attaque de l'opéra, le braquage de l'entrepôt d'aéroport ou l'extraordinaire opération routière, c'est d'une intensité folle, mis en scène au millimètre près, avec de très bons interprètes (notamment Robert Pattinson, qui incarne le personnage clé de l'histoire). Un esprit grognon dirait que, quand même, parfois, c'est un peu trop bien huilé.
Nolan renouvelle le film d'espionnage et le film d'action grâce au principe d'inversion, qu'il intègre au scénario et à la mise en scène des combats et des cascades. C'est impressionnant.
En clair, le groupe d'agents secrets affronte une organisation terroriste dont le chef maîtrise à la fois le retour en arrière et le fait d'évoluer en mode inversé dans le monde "normal". Pour cela, il utilise des armes dont la provenance est mystérieuse : une autre planète ? une autre dimension ? le futur ?
Mais le plus fort est, qu'au bout d'environ 1h15, tout cela vole en éclats. Pour combattre l'organisation terroriste (du moins, ce qui est présenté comme telle), les agents vont se mettre à utiliser eux aussi le mode inversion. Et là, attention, il faut s'accrocher, parce qu'on revoit certaines scènes de la première partie, mais sous un tout autre point de vue. Waow !
Le morceau de bravoure est l'attaque finale, qui se déploie dans deux trames temporelles différentes... mais qui communiquent entre elles... miracle de la technologie et licence poétique cinématographique. La cohérence est moins grande dans cette dernière partie très bruyante, mais rythmée. Sachez que, dans l'une des trames temporelles, deux équipes d'agents partent à l'assaut d'un lieu stratégique, mais, en théorie, sans se croiser, puisque l'une agit en sens "normal", tandis que l'autre agit en sens inversé. L'une des deux est censée échouer (pour duper le super méchant), l'autre réussir plus discrètement. C'est, je trouve, la partie la moins bien mise en scène. Deux couleurs (le rouge et le bleu) distinguent les deux équipes, mais, dans la cohue des combats, il n'est pas toujours aisé de les différencier, d'autant que les agents portent des combinaisons qui ne contribuent pas à faciliter leur identification.
Je rassure les cinéphiles non titulaires d'une thèse de physique appliquée : à la fin, des explications supplémentaires sont données, qui permettent de vraiment comprendre ce qu'est "Tenet" et qui se trouve derrière.
En ce qui me concerne, je crois qu'une deuxième vision s'impose.
01:02 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : cinéma, cinema, film, films
Tenet
C'est le film le plus attendu de la semaine, du mois d'août, de l'été... de l'année ? Pour appâter les fans, on a ressorti en salles successivement Interstellar (ce qui m'a permis de le voir pour la première fois en version originale sous-titrée) et Inception, qui n'est pas sans lien avec la dernière œuvre de Christopher Nolan.
La première moitié déroule l'intrigue telle qu'elle est présentée dans la bande-annonce. Un mystérieux groupe d'agents secrets tente de mettre en échec une non moins mystérieuse organisation terroriste, dirigée par une sorte d'oligarque russe (Kenneth Branagh, brillantissime, à savourer en V.O.). Pour ce faire, ce groupe recrute "le protagoniste" (JD Washington, impeccable), le héros de l'histoire, sorte de Jason Bourne qui va connaître un destin à la James Cole dans L'Armée des douze singes.
C'est spectaculaire à souhait. Que ce soit l'attaque de l'opéra, le braquage de l'entrepôt d'aéroport ou l'extraordinaire opération routière, c'est d'une intensité folle, mis en scène au millimètre près, avec de très bons interprètes (notamment Robert Pattinson, qui incarne le personnage clé de l'histoire). Un esprit grognon dirait que, quand même, parfois, c'est un peu trop bien huilé.
Nolan renouvelle le film d'espionnage et le film d'action grâce au principe d'inversion, qu'il intègre au scénario et à la mise en scène des combats et des cascades. C'est impressionnant.
En clair, le groupe d'agents secrets affronte une organisation terroriste dont le chef maîtrise à la fois le retour en arrière et le fait d'évoluer en mode inversé dans le monde "normal". Pour cela, il utilise des armes dont la provenance est mystérieuse : une autre planète ? une autre dimension ? le futur ?
Mais le plus fort est, qu'au bout d'environ 1h15, tout cela vole en éclats. Pour combattre l'organisation terroriste (du moins, ce qui est présenté comme telle), les agents vont se mettre à utiliser eux aussi le mode inversion. Et là, attention, il faut s'accrocher, parce qu'on revoit certaines scènes de la première partie, mais sous un tout autre point de vue. Waow !
Le morceau de bravoure est l'attaque finale, qui se déploie dans deux trames temporelles différentes... mais qui communiquent entre elles... miracle de la technologie et licence poétique cinématographique. La cohérence est moins grande dans cette dernière partie très bruyante, mais rythmée. Sachez que, dans l'une des trames temporelles, deux équipes d'agents partent à l'assaut d'un lieu stratégique, mais, en théorie, sans se croiser, puisque l'une agit en sens "normal", tandis que l'autre agit en sens inversé. L'une des deux est censée échouer (pour duper le super méchant), l'autre réussir plus discrètement. C'est, je trouve, la partie la moins bien mise en scène. Deux couleurs (le rouge et le bleu) distinguent les deux équipes, mais, dans la cohue des combats, il n'est pas toujours aisé de les différencier, d'autant que les agents portent des combinaisons qui ne contribuent pas à faciliter leur identification.
Je rassure les cinéphiles non titulaires d'une thèse de physique appliquée : à la fin, des explications supplémentaires sont données, qui permettent de vraiment comprendre ce qu'est "Tenet" et qui se trouve derrière.
En ce qui me concerne, je crois qu'une deuxième vision s'impose.
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samedi, 22 août 2020
La Femme des steppes, le flic et l'oeuf
Cette femme est une bergère, qui élève des ovins, des bovins et des chevaux. Elle vit seule, même si l'on finit par apprendre qu'elle a eu une relation avec un "voisin" (un homme ne vivant qu'à quelques dizaines de kilomètres de sa yourte !) et même qu'elle est déjà tombée deux fois enceinte.
L'intrigue de ce faux polar se déroule au fin fond de la Mongolie, avec des paysages superbes, des personnages du genre taiseux... et un mystère concernant le corps d'une femme.
Le réalisateur, Quanan Wang (auquel on doit Le Mariage de Tuya), aime les plans-séquences un brin contemplatifs. Cela commence en caméra subjective, par un dialogue à l'intérieur d'une voiture en mouvement, la nuit, sur la steppe. Une brume étrange enveloppe les êtres. Au gré des divagations du véhicule, la lumière projetée par les phares nous permet d'apercevoir la prairie, des chevaux à demi sauvages... et une forme blanche immobile.
Succède à cette introduction une scène de jour, qui fait intervenir les policiers locaux (dont le 4x4 est tombé en panne) et la fameuse paysanne, sur son chameau de Bactriane (plus précisément, un chameau mandchou). Pourquoi se trouve-t-elle là ? D'abord parce qu'elle est la seule habitante à des kilomètres à la ronde. Ensuite parce qu'elle peut se déplacer (son chameau ne souffrant d'aucune panne mécanique). Enfin parce qu'elle est armée (d'un fusil)... dont elle sait adroitement se servir. (Le but est d'effaroucher les loups, attirés par l'odeur du cadavre.)
Il y a donc un aspect ethnographique à cette intrigue. Les spectateurs découvrent le mode de vie de cette paysanne, jusque dans ses aspects un peu crus : la mise à mort (et le dépeçage) d'un mouton et la mise-bas d'une vache. Âmes sensibles s'abstenir !
L'aspect criminel de l'histoire n'est qu'un prétexte... mais il permet de mettre en contact la paysanne et le jeune policier (âgé de 18 ans). Il est un peu le larbin de la brigade, pas très dégourdi. La paysanne va lui apprendre la vie ! (Je n'en dis pas plus...)
Quant à l'œuf, c'est celui d'un dinosaure, trouvé par l'ex-compagnon de la paysanne (qui aimerait bien remettre le couvert). C'est aussi le symbole de la procréation, qui pourrait permettre la perpétuation d'un mode de vie ancestral (même si la majorité des habitants se déplace désormais à moto, en voiture ou en train). J'ajoute que "dinosaure" est le surnom de la paysanne, une des dernières de son genre.
Ce film un peu lent, à la photographie superbe, est une nouvelle bouffée d'air frais en période estivale.
12:41 Publié dans Chine, Cinéma | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : cinéma, cinema, film, films
La Femme des steppes, le flic et l'oeuf
Cette femme est une bergère, qui élève des ovins, des bovins et des chevaux. Elle vit seule, même si l'on finit par apprendre qu'elle a eu une relation avec un "voisin" (un homme ne vivant qu'à quelques dizaines de kilomètres de sa yourte !) et même qu'elle est déjà tombée deux fois enceinte.
L'intrigue de ce faux polar se déroule au fin fond de la Mongolie, avec des paysages superbes, des personnages du genre taiseux... et un mystère concernant le corps d'une femme.
Le réalisateur, Quanan Wang (auquel on doit Le Mariage de Tuya), aime les plans-séquences un brin contemplatifs. Cela commence en caméra subjective, par un dialogue à l'intérieur d'une voiture en mouvement, la nuit, sur la steppe. Une brume étrange enveloppe les êtres. Au gré des divagations du véhicule, la lumière projetée par les phares nous permet d'apercevoir la prairie, des chevaux à demi sauvages... et une forme blanche immobile.
Succède à cette introduction une scène de jour, qui fait intervenir les policiers locaux (dont le 4x4 est tombé en panne) et la fameuse paysanne, sur son chameau de Bactriane (plus précisément, un chameau mandchou). Pourquoi se trouve-t-elle là ? D'abord parce qu'elle est la seule habitante à des kilomètres à la ronde. Ensuite parce qu'elle peut se déplacer (son chameau ne souffrant d'aucune panne mécanique). Enfin parce qu'elle est armée (d'un fusil)... dont elle sait adroitement se servir. (Le but est d'effaroucher les loups, attirés par l'odeur du cadavre.)
Il y a donc un aspect ethnographique à cette intrigue. Les spectateurs découvrent le mode de vie de cette paysanne, jusque dans ses aspects un peu crus : la mise à mort (et le dépeçage) d'un mouton et la mise-bas d'une vache. Âmes sensibles s'abstenir !
L'aspect criminel de l'histoire n'est qu'un prétexte... mais il permet de mettre en contact la paysanne et le jeune policier (âgé de 18 ans). Il est un peu le larbin de la brigade, pas très dégourdi. La paysanne va lui apprendre la vie ! (Je n'en dis pas plus...)
Quant à l'œuf, c'est celui d'un dinosaure, trouvé par l'ex-compagnon de la paysanne (qui aimerait bien remettre le couvert). C'est aussi le symbole de la procréation, qui pourrait permettre la perpétuation d'un mode de vie ancestral (même si la majorité des habitants se déplace désormais à moto, en voiture ou en train). J'ajoute que "dinosaure" est le surnom de la paysanne, une des dernières de son genre.
Ce film un peu lent, à la photographie superbe, est une nouvelle bouffée d'air frais en période estivale.
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lundi, 17 août 2020
Belle-fille
J'ai vu en avant-première cette comédie balisée pour un début de soirée télévisuel. Elle est coproduite par Kev Adams... mais, au générique, il y a Alexandra Lamy et Miou-Miou... donc, j'ai tenté le coup.
La première partie pourrait être sous-titrée "la vengeance d'une blonde", la blonde étant ici Louise (Alexandra Lamy, étincelante), une quadragénaire qui découvre un peu tard qu'elle n'aurait pas dû sacrifier ses aspirations artistiques (et sa vie de femme) à son amour de jeunesse. La manière dont l'épouse trompée prend sa revanche est savoureuse, même si le trait est appuyé. De surcroît, ce début sert de fil rouge tout au long de l'histoire, le mari étant bloqué à Paris, tandis que l'épouse s'éclate (plus ou moins) en Corse.
C'est le deuxième versant de l'intrigue, portant sur le deuil que la mère du défunt amant (d'un soir) de Louise n'assume pas complètement, reportant sur celle qu'elle considère comme sa bru toute l'affection qu'elle ne peut plus apporter à son fils préféré.
La découverte par Louise de la "mentalité corse" donne lieu à quelques moments croquignolesques. On n'est pas loin de l'album d'Astérix consacré aux aventures du petit Gaulois dans l'Ile de Beauté.
Et puis il y a la mère, Andréa, très bien interprétée par Miou-Miou. Elle est particulièrement touchante dans la scène se déroulant près de ce qui semble être un ancien lavoir. L'alchimie entre les deux comédiennes fonctionne. Pendant ce temps-là, à Paris, les choses dérapent aussi, entre le collègue de Louise qui a du mal à gérer l'entreprise en son absence, l'époux complètement dépassé par les événements et la fille, écartelée entre pseudo-rébellion et besoin de parents stables.
Du coup, j'ai apprécié, avec indulgence pour quelques grosses ficelles (et deux-trois incohérences).
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Belle-fille
J'ai vu en avant-première cette comédie balisée pour un début de soirée télévisuel. Elle est coproduite par Kev Adams... mais, au générique, il y a Alexandra Lamy et Miou-Miou... donc, j'ai tenté le coup.
La première partie pourrait être sous-titrée "la vengeance d'une blonde", la blonde étant ici Louise (Alexandra Lamy, étincelante), une quadragénaire qui découvre un peu tard qu'elle n'aurait pas dû sacrifier ses aspirations artistiques (et sa vie de femme) à son amour de jeunesse. La manière dont l'épouse trompée prend sa revanche est savoureuse, même si le trait est appuyé. De surcroît, ce début sert de fil rouge tout au long de l'histoire, le mari étant bloqué à Paris, tandis que l'épouse s'éclate (plus ou moins) en Corse.
C'est le deuxième versant de l'intrigue, portant sur le deuil que la mère du défunt amant (d'un soir) de Louise n'assume pas complètement, reportant sur celle qu'elle considère comme sa bru toute l'affection qu'elle ne peut plus apporter à son fils préféré.
La découverte par Louise de la "mentalité corse" donne lieu à quelques moments croquignolesques. On n'est pas loin de l'album d'Astérix consacré aux aventures du petit Gaulois dans l'Ile de Beauté.
Et puis il y a la mère, Andréa, très bien interprétée par Miou-Miou. Elle est particulièrement touchante dans la scène se déroulant près de ce qui semble être un ancien lavoir. L'alchimie entre les deux comédiennes fonctionne. Pendant ce temps-là, à Paris, les choses dérapent aussi, entre le collègue de Louise qui a du mal à gérer l'entreprise en son absence, l'époux complètement dépassé par les événements et la fille, écartelée entre pseudo-rébellion et besoin de parents stables.
Du coup, j'ai apprécié, avec indulgence pour quelques grosses ficelles (et deux-trois incohérences).
22:50 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : cinéma, cinema, film, films
The Perfect Candidate
Il y a un peu plus de sept ans, Haifaa Al Mansour avait été révélée au public cinéphile par Wadjda, le premier film saoudien tourné sur le territoire même de l'Arabie saoudite. Ici, on retrouve la réalisatrice avec son thème de prédilection : le droit des femmes.
Les héroïnes sont trois soeurs, dont la mère est décédée quelques mois auparavant. Aucune d'entre elles n'est mariée, bien que les deux plus âgées soient majeures et indépendantes sur le plan financier. Elles habitent encore avec leur père, un artiste (chanteur et musicien) que l'on pourrait qualifier de "progressiste" (dans le contexte saoudien).
La cadette organise et filme des mariages, tandis que Maryam, l'aînée, est médecin dans ce qui est appelé une clinique, mais qui serait plutôt l'équivalent d'un dispensaire. Elle ambitionne de quitter sa petite ville de province pour travailler dans l'hôpital de Riyad, la capitale. Elle est dotée d'un fort caractère.
Tout le talent de la réalisatrice est de nous montrer le statut d'infériorité des femmes de manière assez lisse. Sur le fond, on comprend que le propos est revendicatif, mais la mise en scène donne sa chance aux personnages masculins. Le comportement des femmes est de plus montré dans toute sa diversité et sa complexité.
Le plus cocasse dans cette histoire est que Maryam va se porter candidate aux municipales parce qu'on ne lui a pas permis de se rendre à une conférence médicale à Dubaï ! La réalisatrice force le trait en faisant de son héroïne la révélation de la campagne, menaçant la réélection d'un cacique installé là depuis des années. (Je trouve que les récents événements en Biélorussie, bien que se situant dans un contexte différent, donnent un relief particulier à cette histoire.)
En parallèle, on suit la tournée du groupe de musiciens auquel appartient le père et la campagne de sa fille, faite de bric et de broc. Elle va se lancer avec une vidéo Youtube, puis organiser sa première réunion électorale, uniquement avec des femmes... en la couplant avec un défilé de mode ! Le plus difficile est de convaincre les hommes, dans son travail de médecin comme dans sa campagne. L'héroïne doit se montrer énergique pour tenter de changer les mentalités.
Si vous avez l'occasion de voir ce film, ne la ratez pas !
13:47 Publié dans Cinéma, Proche-Orient, Société | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : cinéma, cinema, film, films, société
The Perfect Candidate
Il y a un peu plus de sept ans, Haifaa Al Mansour avait été révélée au public cinéphile par Wadjda, le premier film saoudien tourné sur le territoire même de l'Arabie saoudite. Ici, on retrouve la réalisatrice avec son thème de prédilection : le droit des femmes.
Les héroïnes sont trois soeurs, dont la mère est décédée quelques mois auparavant. Aucune d'entre elles n'est mariée, bien que les deux plus âgées soient majeures et indépendantes sur le plan financier. Elles habitent encore avec leur père, un artiste (chanteur et musicien) que l'on pourrait qualifier de "progressiste" (dans le contexte saoudien).
La cadette organise et filme des mariages, tandis que Maryam, l'aînée, est médecin dans ce qui est appelé une clinique, mais qui serait plutôt l'équivalent d'un dispensaire. Elle ambitionne de quitter sa petite ville de province pour travailler dans l'hôpital de Riyad, la capitale. Elle est dotée d'un fort caractère.
Tout le talent de la réalisatrice est de nous montrer le statut d'infériorité des femmes de manière assez lisse. Sur le fond, on comprend que le propos est revendicatif, mais la mise en scène donne sa chance aux personnages masculins. Le comportement des femmes est de plus montré dans toute sa diversité et sa complexité.
Le plus cocasse dans cette histoire est que Maryam va se porter candidate aux municipales parce qu'on ne lui a pas permis de se rendre à une conférence médicale à Dubaï ! La réalisatrice force le trait en faisant de son héroïne la révélation de la campagne, menaçant la réélection d'un cacique installé là depuis des années. (Je trouve que les récents événements en Biélorussie, bien que se situant dans un contexte différent, donnent un relief particulier à cette histoire.)
En parallèle, on suit la tournée du groupe de musiciens auquel appartient le père et la campagne de sa fille, faite de bric et de broc. Elle va se lancer avec une vidéo Youtube, puis organiser sa première réunion électorale, uniquement avec des femmes... en la couplant avec un défilé de mode ! Le plus difficile est de convaincre les hommes, dans son travail de médecin comme dans sa campagne. L'héroïne doit se montrer énergique pour tenter de changer les mentalités.
Si vous avez l'occasion de voir ce film, ne la ratez pas !
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samedi, 15 août 2020
Light of my Life
Produit, écrit, réalisé et interprété par Casey Affleck, ce film post-apocalyptique met en scène un père (veuf) qui tente de survivre tout en préservant l'intégrité de son unique enfant, une fille, qu'il fait passer pour un garçon. Pourquoi ? Parce que, suite à une épidémie (à laquelle son épouse a d'ailleurs succombé), l'écrasante majorité des femmes de la planète est décédée. Du coup, tout individu de sexe féminin rescapé est perçu comme une "denrée" rare...
C'est LA menace, jamais complètement explicitée, qui pèse sur les deux héros, le papa (Casey, donc) et la fille, malicieusement interprétée par Anna Pniowsky. À l'occasion des rares rencontres que le duo fait au cours de son périple, on comprend que nombre de mâles hétérosexuels, frustrés et dépourvus de morale, feraient bien de la gamine prépubère leur jouet sexuel... Je rassure les bonnes âmes : tout cela n'est que suggéré.
C'est la grande force de ce film, que d'arriver à créer un imaginaire puissant à l'aide d'un scénario bien écrit, une mise en scène épurée, des acteurs impeccables et des dialogues bigrement bien construits. Les conversations père/fille le soir, au coin du feu sous la tente, sont d'authentiques morceaux de bravoure.
A ces scènes intimistes répondent les plans extérieurs, tournés en forêt ou sur la neige. Cela fait respirer cette histoire, qui sinon serait par trop oppressante. D'ailleurs, on prend le père pour un maniaque du contrôle... opinion que les retours en arrière nous conduisent à relativiser : l'épouse était le "maillon fort" du couple et lui a dû s'adapter aux circonstances. Son projet est de faire de même avec sa fille. Il s'agit donc aussi d'une histoire de transmission.
Même si c'est un peu long, j'ai beaucoup aimé. Il vaut mieux aller voir cela plutôt que le médiocre Greenland !
22:55 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma, cinema, film, films
Light of my Life
Produit, écrit, réalisé et interprété par Casey Affleck, ce film post-apocalyptique met en scène un père (veuf) qui tente de survivre tout en préservant l'intégrité de son unique enfant, une fille, qu'il fait passer pour un garçon. Pourquoi ? Parce que, suite à une épidémie (à laquelle son épouse a d'ailleurs succombé), l'écrasante majorité des femmes de la planète est décédée. Du coup, tout individu de sexe féminin rescapé est perçu comme une "denrée" rare...
C'est LA menace, jamais complètement explicitée, qui pèse sur les deux héros, le papa (Casey, donc) et la fille, malicieusement interprétée par Anna Pniowsky. À l'occasion des rares rencontres que le duo fait au cours de son périple, on comprend que nombre de mâles hétérosexuels, frustrés et dépourvus de morale, feraient bien de la gamine prépubère leur jouet sexuel... Je rassure les bonnes âmes : tout cela n'est que suggéré.
C'est la grande force de ce film, que d'arriver à créer un imaginaire puissant à l'aide d'un scénario bien écrit, une mise en scène épurée, des acteurs impeccables et des dialogues bigrement bien construits. Les conversations père/fille le soir, au coin du feu sous la tente, sont d'authentiques morceaux de bravoure.
A ces scènes intimistes répondent les plans extérieurs, tournés en forêt ou sur la neige. Cela fait respirer cette histoire, qui sinon serait par trop oppressante. D'ailleurs, on prend le père pour un maniaque du contrôle... opinion que les retours en arrière nous conduisent à relativiser : l'épouse était le "maillon fort" du couple et lui a dû s'adapter aux circonstances. Son projet est de faire de même avec sa fille. Il s'agit donc aussi d'une histoire de transmission.
Même si c'est un peu long, j'ai beaucoup aimé. Il vaut mieux aller voir cela plutôt que le médiocre Greenland !
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