vendredi, 06 juin 2008
Bertrand Delanoë à Rodez
J'en avais entendu parler, mais je n'y avais guère prêté attention. Et puis, ce soir, après le boulot, je suis allé faire un tour dans la vieille ville. En passant, je suis entré dans la (bonne... très bonne même) librairie La Maison du livre (dont le directeur, Benoît Bougerol, préside le S.L.F., syndicat de la librairie française). J'ai été étonné d'y voir régner une telle animation vu l'heure. De surcroît, la librairie est encore en pleins travaux (ils seront bientôt terminés... et le résultat est assez joli : l'intérieur est plus lumineux).
Cette (relative) animation était due à la présence de l'actuel maire de Paris, venu dédicacer son livre :
Vous aurez remarqué à quel point la photographie de couverture est travaillée. A mon avis, il y a eu quelques retouches au niveau du bronzage et du capillaire... Pour l'anecdote, il est assez piquant qu'un ouvrage dont le titre fait référence aux paroles prononcées jadis par le Jacobin Danton (un enfant de la classe moyenne, comme Berty, qui, en 1792, tentait par ce biais de stimuler le zèle révolutionnaire des Français menacés par une invasion autrichienne) soit édité chez Robert Laffont. Danton, précurseur du "social libéralisme" ?
Vous vous demandez sans doute ce que le maire de Paris peut trouver à la préfecture aveyronnaise (selon moi, il n'a pas vraiment besoin de ce genre de séances pour faire vendre son livre). Eh bien sachez que le petit Bertrand a été scolarisé à Rodez... chez les curés, faut pas déconner non plus (ça tombe bien : la librairie La Maison du livre a comme un petit côté "catho de gauche"). Il a même été surveillant, dans un bahut public cette fois-ci (le lycée Monteil, aujourd'hui établissement général et technologique plus "populaire" que le select lycée Foch, public lui aussi). C'est à peu près à cette époque qu'il a adhéré au Parti Socialiste. Comme tout bon Aveyronnais de Paris, il a gardé des attaches (des amis mais aussi sa soeur, qui habite à Rodez).
Le nouveau maire de Rodez, Christian Teyssèdre, est venu faire coucou à la librairie. Du coup, Delanoë s'est retrouvé avec le gratin du socialisme ruthéno-aveyronnais. J'ai laissé traîner un peu mes oreilles pour écouter de quoi qu'ils pouvaient bien causer. Officiellement, de la droite et de la gauche. Il ne fait plus aucun doute que Delanoë veut être candidat en 2012. Il semble avoir compris que l'électorat "de gauche" veut une victoire nationale, que le candidat (ou la candidate...) se déclare "libérale" ou pas. Du coup, notre petit maire de Paris a besoin du soutien des fédérations socialistes dans sa conquête du Parti. Peut-être vient-il câliner les roses Aveyronnais dans cet objectif. Il en a sans doute aussi profité pour causer du projet de musée Soulages (beurk !) avec Teyssèdre (qu'il avait soutenu lors de la récente campagne des municipales).
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jeudi, 01 mai 2008
Petit dérapage antisémite au "Monde"
Abonné à la version papier du "quotidien de référence", je n'en épluche qu'une partie chaque jour. C'est plus tard que j'achève la lecture de chaque numéro. Ce n'est donc qu'hier que j'ai terminé celui du vendredi 25 avril. J'y ai trouvé un article consacré au centenaire de la naissance d'Herbert von Karajan, considéré (à juste titre, à mon humble avis) comme l'un des plus grands chefs d'orchestre de tous les temps.
Karajan a adhéré au parti nazi après l'arrivée de celui-ci au pouvoir. (Et même plus tôt qu'on ne l'a longtemps cru : dès avril 1933, comme l'a révélé un article du Monde du 25 février 2008.) Cela lui a été longtemps reproché... à raison. Les spécialistes tendent à penser qu'il a procédé ainsi davantage par opportunisme (et même carriérisme) que par adhésion idéologique. S'il apparaît ne pas avoir été un fanatique antisémite, il est par contre incontestable qu'il était, à cette époque (les années 1930-1940), un jeune con talentueux et arriviste, qui a profité de l'exclusion des juifs pour lancer sa carrière. Sous la plume de Renaud Machart (du Monde), cela donne : "Le jeune Salzbourgeois apprendra le métier méthodiquement, à l'ancienne, dans de petites structures provinciales, prendra sa carte au parti nazi pour ne pas se fermer les portes qu'il souhaitait franchir [...]". Admirez la litote ! Ce journaliste a du mal à admettre qu'on puisse être un grand chef d'orchestre et un sale type. Du coup, il atténue le carriérisme et l'insensibilité du personnage.
Mais le pire est à venir. Croyant bien faire (toujours pour défendre Karajan), R. Machart ajoute une parenthèse à la phrase précédente :
"(mais sa seconde femme, épousée en 1942, avait du sang juif)". Il faut d'abord préciser au journaliste qu'Anita Gütermann, épousée en 1942, ne fut pas la seconde mais la deuxième épouse du chef d'orchestre, puisque, après leur divorce en 1958, il s'est de nouveau marié, avec un mannequin français, Eliette Mouret, une jeunette de 19 ans.
Mais le problème n'est pas là. Ce journaliste utilise le vocabulaire des antisémites pour exprimer la judéité de la deuxième épouse de Karajan. Qu'est-ce qu'un "sang juif" ? Est-il moins rouge qu'un "sang non-juif" ? Est-il d'une autre couleur ? On nage en plein délire ! De surcroît, quand on apprend que ladite épouse n'avait qu'un seul de ses quatre grands-parents juif, on se demande ce que ce journaliste a dans la tête.
14:13 Publié dans Histoire, Musique, Presse | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : politique
vendredi, 25 avril 2008
sTarko
... Un an dans la peau de Sarko. Il s'agit du dernier film de notre GERPAF (gentil rebelle du paysage audiovisuel français) préféré, Karl Zéro, réalisé avec sa chère et tendre Daisy d'Errata. Je ne savais même pas qu'ils préparaient quelque chose sur le nouveau président français. J'ai entendu Zéro sur France Inter, dans l'émission Le Fou du roi. Ben, du coup, quand je suis passé chez mon marchand de journaux, mercredi, j'ai acheté VSD (voilà le genre d'info que je me garderai bien de communiquer à mes collègues de travail...), avec lequel il était possible de se procurer le DVD du film.
C'est entraînant. La musique est vraiment agréable, gaie, et se marie bien avec les choix graphiques : aux images "d'archives" (ça n'est pas vieux, tout de même) sont ajoutées des animations (au début surtout) qui rappellent les comédies des années 1970 : Nicolas Sarkozy y fait figure d'un Louis de Funès de la politique.
Pour moi qui ne possède pas de poste de télévision (bon, d'accord, il m'arrive de la regarder chez des ami-e-s ou dans la famille), quelques extraits furent de totales découvertes (le reste m'étant parvenu par le biais d'internet, de la presse ou de la radio).
Il faut voir cela comme l'un des précédents films de Zéro, Dans la peau de Jacques Chirac : la satire n'est pas virulente, peut-être pas par manque de volonté, mais du fait de la technique utilisée. Les auteurs ont réalisé un montage d'images d'actualités, parfois inédites (issues du off, ce qui est filmé avant et après une intervention diffusée), mais ils ont peu enquêté. C'est pourquoi leur critique du clinquant sarkozien s'apparente elle-même à du journalisme "pipole", avec un peu de recul toutefois. Les réflexions sur l'économie et la fiscalité, par exemple, sont quasiment absentes du film, alors que cela devrait être le plus important. C'est l'accessoire (l'image) qui apparaît essentiel.
En cela, le film ne se démarque pas du travail habituel des journalistes français (qu'ils apprécient ou détestent Nicolas Sarkozy) : il est un peu superficiel... et surtout, il est plus dur pour les adversaires de l'actuel président que pour celui-ci, puisque le texte (savoureux) écrit par Karl Zéro, est lu par la "voix" de l'ancien ministre de l'Intérieur (excellent Michel Guidoni). Si Nicolas Sarkozy, vu la place qu'il occupe dans le film, est tour à tour mis en valeur et dénigré, ses adversaires (pour les rares fois qu'ils apparaissent) ne jouissent que d'un traitement défavorable (les moins maltraités étant peut-être François Hollande et Dominique Strauss-Khan). On pourrait s'amuser à analyser la pensée politique de Karl Zéro à travers ce qu'il fait dire à Nicolas Sarkozy...
Sur le site de K. Zéro, on peut trouver l'auto-interview des deux comparses :
19:58 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma, politique
lundi, 10 mars 2008
Séisme électoral à Rodez
Il y a au moins deux avantages au résultat : je peux organiser mon dimanche prochain comme je le veux puisque je n’aurai pas à me déplacer pour un second tour et, de ce fait, cette élection fait faire quelques économies.
On va commencer par la liste arrivée quatrième et dernière, « La nouvelle génération avec Marc Censi »… ledit Censi (il est là depuis 1983… et même depuis 1971 en tant qu’adjoint !) ayant plus de 72 balais : bonjour le renouvellement ! Les électeurs ne se sont pas laissé abuser par la tromperie : on avait mis un gamin en tête de liste (un C.S.P.+ comme nombre de ses colistiers) et le maire sortant Censi n’en occupait que la dernière place ; tout le monde a compris que Censi comptait sur des négociations d’entre deux tours, peut-être pas pour redevenir maire mais, qui sait, pour garder la communauté d’agglomération.
Censi (ex-U.D.F.) s’est aussi relancé dans la compétition pour une raison « culturelle ». La liste officielle estampillée (même discrètement) « U.M.P. » (plutôt une liste d'ex-R.P.R. ?) a dans son programme l’organisation d’un référendum local pour décider de la construction (ou pas…) d’un musée Soulages… une cochonnerie de snobinards qui pourrait nous coûter la peau des fesses… (C’est le contribuable ruthénois qui cause, là.) et dernière lubie de Censi, qui a déjà bien vécu sur la bête avec ses projets limite pharaoniques. Régine Taussat n’a pas eu le courage d’annoncer franchement la couleur et de dire que ben son projet de musée Soulages, Censi, il peut se le rouler en boule et le ranger où il veut… Pour être honnête, il faut dire que le programme de la liste U.M.P.-mais-pas-trop prévoyait des travaux gigantesques (et inutiles...) au centre de Rodez. Ouf ! On a échappé à cela ! A la fin du dépliant-programme, Régine Taussat avait pris soin de faire figurer quelques photographies de sa modeste personne en compagnie des huiles U.M.P… Le problème est que certaines de ces photos doivent dater de 10 ou 15 ans ! Le top du délire est celle qui montre Régine en compagnie de Nicolas Sarkozy : en gros, seule la coupe de cheveux permet de reconnaître la candidate ! La palme de l'hypocrisie est attribuée à... la photo sur laquelle figurent notre Régine et le député Yves Censi (oui, le fiston de l'autre), auquel elle s'était opposée aux législatives de 2002, quand il s'était agi de récupérer la place laissée vacante par la retraite de Jean Briane. Quant à sa liste, au-delà de quelques lampistes, c’est un échantillon caricatural de la "bonne bourgeoisie" : « cadre de banque », « chargée des ressources humaines », « chef d’entreprise clinique privée », « commerçante », « chef d’entreprise », « médecin psychiatre », « employée de banque », « négociateur immobilier », « conseiller financier », « employée de banque » (une de plus), « kinésithérapeute », « décoratrice », « chirurgien dentiste »… Notez la surreprésentation des professions médicales (libérales, faut pas déconner non plus). Les électeurs n’ont pas voulu de cette ordonnance… d’autant plus que, aussi bien à droite qu'à gauche, à Rodez, ils sont nombreux à admettre que Régine Taussat n’était pas très crédible en future maire.
La deuxième place est revenue à une liste-surprise, menée par le président du Conseil économique et social. Il s’affichait « social-démocrate » et son dépliant le montrait en compagnie de Martin Malvy, le président (socialiste) du Conseil régional. Le problème est que celui-ci soutenait la liste socialiste. La même méthode a été appliquée avec une notabilité locale : l’ancien directeur d’un lycée du coin figure lui aussi sur une photographie en compagnie de J.-L. Chauzy. Il a fait publier un démenti dans la presse locale. Voilà des procédés qui ne sont ni sérieux, ni honnêtes. En fait, cette liste est un fourre-tout qui n’a pas osé prendre l’étiquette Modem. Elle réunit une brochette d’ex-U.D.F. et des personnes plutôt classées « à gauche », des notables C.S.P.+ et un nombre non négligeable de représentants du monde enseignant. Le mariage de la carpe et du lapin n’a convaincu les électeurs qu’à moitié.
La vraie surprise est venue de la victoire, dès le premier tour, de la liste P.S.-P.C.-Verts-P.R.G.-M.R.C. (ça y est, on a tout le monde ?) menée par l’éternel opposant Christian Teyssèdre. A la base, ce candidat passait plutôt mal auprès de la population : il n’a pas vraiment de charisme et il a depuis longtemps la réputation du râleur systématique, une sorte de don Quichotte aveyronnais luttant vainement contre les moulins à vent du Conseil général et de la mairie de Rodez. Alors, qu’est-ce qui peut bien expliquer sa franche victoire en 2008 ? Sa liste est plurielle : elle accueille, outre les militants politiques des partis la soutenant, quelques figures locales pas spécialement marquées. Le plus étonnant est que cette liste « de gauche » est assez peu ciblée « fonction publique ». En outre, je pense que le gros travail de terrain (du porte-à-porte notamment) a porté ses fruits. Teyssèdre a pu voguer sur la déception vis-à-vis de la droite, à la fois nationale et locale, et du désir de changement des électeurs. Le dépliant-programme est assez bien foutu, même si on peut sincèrement douter de la réalisation de ce catalogue de bonnes intentions. D’ailleurs, l'ambiguïté est entretenue sur la construction du musée Soulages « Nous organiserons une promotion active de nos musées présents et à venir »… On comprend pourquoi Marc Censi, une fois les résultats proclamés, ne s'est pas montré attristé de voir ses adversaires de toujours prendre le contrôle du piton ruthénois. Dire qu’il faut se taper soit les snobs de droite soit ceux de gauche…
12:55 Publié dans On se Soulages !, Politique aveyronnaise | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : politique
samedi, 15 décembre 2007
Yvan Colonna, coupable, innocent ou faux-cul ?
J'ai suivi le procès à travers la presse et la radio. Franchement, le cas Colonna, je m'en fous un peu. C'est la mort de Claude Erignac que je regrette. D'où l'importance du jugement de ses assassins présumés... de TOUS les assassins, car le tireur n'est pas le seul responsable, c'est toute une idéologie sectaire (le nationalisme corse), adepte de la violence extrême, qui a créé les conditions de ce meurtre.
La tactique des avocats de Colonna était claire : instiller le doute. Ils y sont parfois arrivés, il faut le reconnaître : je pense qu'on n'a pas abordé tout le fond de l'affaire... cela dérangerait-il du monde ? Commençons par procéder à une véritable reconstitution. Les avocats de Colonna ont aussi, de manière moins explicite, défendu l'idée qu'il s'agit d'un règlement de compte de "l'Etat colonisateur" contre le pauvre petit peuple corse (du coup, ils se sont évertués à prononcer "Colonn", à la corse, et pas "Colonna"). Cela nous a donné l'occasion de bien rigoler. Mais c'est tout de même insultant pour la grande majorité des Corses, qui ne sont pas des crapules.
Deux moments ont été pour moi particulièrement éclairants : ceux qui ont vu l'interrogatoire des épouses des membres du commando déjà condamnés puis celui de leurs époux. On sentait que des pressions avaient été exercées. Ce sont d'abord des familles qui sont victimes de cette affaire... à commencer par la famille Erignac. Mais, de l'autre côté, on a fini par se rendre compte qu'au-delà du militantisme politique puéril, il y a avait le foyer et les femmes et enfants dont on serait séparé pendant des années, puisque, cette fois-ci, le pouvoir politique parisien ne semble pas avoir pesé en faveur de l'indulgence dont ont trop longtemps bénéficié les excités de la cagoule. Je comprends parfaitement le désarroi des épouses, auquel s'ajoutent les pressions locales. Je conseille de (re)lire les comptes-rendus des audiences : on réalise que ces femmes, qui avaient d'abord mentionné la présence d'Yvan Colonna, n'étaient pas très sereines au tribunal.
Reste le cas du présumé tireur. Ses avocats étaient chargés de déminer cet aspect de l'affaire. Il fallait, pour éviter une condamnation, déjouer aussi les accusations de participation au commando. Colonna savait qu'il jouait gros (il risque à son tour d'être séparé de sa famille pendant un long moment), d'où la manière dont il a apostrophé un des membres de l'équipe. Vraiment, à la lecture du dialogue, on sent que l'un essaie de faire pression sur l'autre.
Je ne suis donc pas totalement convaincu qu'Yvan Colonna était le tireur, mais je suis persuadé qu'il a participé à l'opération. (Avec une cavale bien organisée ma foi ce mec avait des choses à se reprocher.) Rien que pour cela, il mérite une condamnation lourde. Mais, visiblement, les autorités tenaient à en faire le tireur. Pourquoi ? Savent-elles des choses que l'on n'a pas révélées au procès ? S'appuient-elles sur des preuves supplémentaires (je pense en particulier à des témoignages) qu'il a été jugé dangereux de produire au procès ?
Dernière chose : la réaction de certains nationalistes, après l'énonciation du verdict. L'usage d'armes contre des symboles de l'Etat (plus précisément de ses forces de l'ordre) est à lui seul débile. Mais le dynamitage de la villa de l'une des amies de la veuve de Claude Erignac est dégueulasse.
17:50 Publié dans Politique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Politique
jeudi, 22 novembre 2007
Accusé Chirac, levez-vous !
C'était la surprise du mercredi. Grâce aux "nouvelles technologies", on est vite informé de ce genre de truc. Ce n'est que tard le soir que j'ai regardé les informations. Je n'étais peut-être plus très frais, mais il m'a bien semblé que, sur LCI, les réactions montrées à l'antenne étaient systématiquement opposées à la mise en examen de l'ancien maire de Paris.
Eh bien tel n'est pas mon avis. Mieux vaut tard que jamais et si, par cette attitude, on peut filer les jetons à quelques politiciens corrompus, ce n'est pas plus mal.
Courage madame Siméoni, ne cedez pas aux pressions de la clique politico-médiatique !
Ironie de l'histoire : c'est une "Xavière" qui poursuit Chirac pour des affaires liées à la mairie de Paris !
08:25 Publié dans Politique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Politique
samedi, 19 mai 2007
Nicolas Sarkozy habile à la manoeuvre
Il s'agit ici de l'U.M.P.. Pour éviter d'avoir un rival potentiel à la tête du parti (eh, oui, les fidèles sentent rapidement leurs dents rayer le parquet, en politique), le nouveau locataire de l'Elysée a eu la bonne idée de diviser le pouvoir en trois. Mais l'habileté suprême ne réside pas là : elle est dans la personnalité du "triumvirat". On y trouve Jean-Claude Gaudin et Pierre Méhaignerie, qui ont la particularité d'avoir commencé leur carrière à l'U.D.F., au Parti républicain devenu Démocratie libérale pour Gaudin, au C.D.S. (transformé ultérieurement par Bayrou en Force démocrate) pour Méhaignerie.
C'est un signe de plus donné à l'électorat U.D.F. Tous les deux sont nés en 1939, l'un a déjà 68 ans, l'autre les aura en octobre prochain. Il est donc légitime de penser que leur carrière politique pourrait s'achever dans 5 ans. Voilà qui a tout pour réjouir le troisième larron, qui n'est autre que Brice Hortefeux, l' "ami de trente ans" de Nicolas. De surcroît, la réalité du pouvoir pourrait être détenue par un futur secrétaire général, en la personne de Patrick Devedjian, autre grand pote de Nicolas. Voilà pour le verrouillage par les anciens du R.P.R..
Pour ceux que cela intéresse, j'ajoute un lien vers le site du Parti socialiste... Damned, pourquoi donc ? Pour que vous puissiez y télécharger (gratuitement) le livre écrit il y a plusieurs mois de cela par Eric Besson contre Nicolas Sarkozy. C'est une lecture fort piquante au vu du contexte actuel...
http://hebdo.parti-socialiste.fr/2007/01/10/347/
J'en termine avec les membres putatifs du gouvernement. La pédégère d'Areva, Anne Lauvergeon, a été pressentie. Elle aurait refusé. Elle a eu raison, à mon avis. Seul un ministère associant l'industrie et l'énergie aurait pu l'intéresser. La configuration retenue pour les périmètres ministériels (avec le poids symbolique accordé au développement et à l'aménagement durable) ne pouvait pas lui convenir. Qui plus est, mieux vaut pour elle rester à un poste de direction plutôt que de s'embarquer dans un rafiot gouvernemental qui pourrait rapidement sombrer. Peut-être même a-t-elle affecté d'être intéressée, dans un premier temps, pour nouer une relation amicale avec le nouveau pouvoir, histoire de préserver son poste et aussi, qui sait, dans l'espoir d'obtenir un soutien pour l'achat de REpower.
20:40 Publié dans Politique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Politique
vendredi, 18 mai 2007
Le premier gouvernement Fillon
... que l'on appelle (abusivement ?) parfois le "gouvernement Sarkozy", tant la marque du nouveau président de la République semble grande sur la composition de l'équipe chargée de gérer les affaires courantes en attendant les élections législatives. Ben oui : aucune décision importante ne sera prise avant que la nouvelle Assemblée ne soit élue. Nicolas Sarkozy est toujours en campagne, et il est très habile. Observons d'un peu plus près sa nouvelle garde rapprochée.
C'est d'abord un gouvernement U.M.P. : outre François Fillon, tous les ministres sont étroitement liés à ce parti (membres ou affidée comme Mme Albanel), à deux exceptions près : Bernard Kouchner et Hervé Morin. 2 sur 15, sur 16 même. L'Etat U.M.P. risque de reproduire feu l'Etat R.P.R. chiraquien. Bonjour la rupture... Par contre, trois des cinq secrétaires d'Etat ne sont pas du sérail gaullo-conservateur. Notons que deux d'entre eux, Hirsch et Bosson, occupent des strapontins sans réel pouvoir. Ils auraient tout aussi bien pu faire le même travail sans appartenir au gouvernement, à l'image de ce qui était annoncé à propos de Claude Allègre.
Concernant le renouvellement, il y a matière à discussion. Cinq des ministres peuvent être considérés comme de vrais débutants dans ces fonctions : R. Dati, H. Morin, C. Boutin, V. Pécresse et C. Albanel. Six peuvent être considérés comme pas trop usés en politique : B. Hortefeux, X. Darcos, C. Lagarde, X. Bertrand, E. Woerth et R. Bachelot. Les cinq autres font figure de vieux routiers : F. Fillon, A. Juppé, M. Alliot-Marie, B. Kouchner et J.-L. Borloo.
Enfin, causons un peu de "l'ouverture". La dernière semaine a été le théâtre d'une piquante farandole de faux-culs. Le président a bien manipulé ce petit monde. Commençons par les "gaucho-sarkozystes". L'attitude de Bernard Kouchner est à la fois sidérante et parfaitement compréhensible. Elle est sidérante parce qu'il s'est parfois exprimé avec sévérité sur le nouveau locataire de l'Elysée et qu'il va côtoyer au gouvernement des personnes avec lesquelles il n'a pas grand chose en commun. De surcroît, il n'est qu'un deuxième choix pour ce poste, pour lequel N. Sarkozy avait d'abord contacté Hubert Védrine. Mais, finalemement, c'est assez conforme au tempérament du fondateur de M.S.F.. Il aime que l'on parle de lui et il estime que ses compétences n'ont pas été assez valorisées dans le passé. Je me rappelle que, lors de la campagne des européennes de 1994, Kouchner, numéro 3 de la liste Rocard, avait fait un vibrant éloge de Bernard Tapie, qui conduisait une liste concurrente ! (Il me semble même qu'il avait fini par déclarer avoir voté pour sa liste !!!) Du coup, aujourd'hui, je ne suis guère étonné de le voir pratiquer le grand écart qui l'a conduit à soutenir Ségolène Royal avant de prôner, dès avant le second tour de la présidentielle, une alliance avec François Bayrou, pour finir dans la musette de Nicolas Sarkozy. A 67 ans, le docteur qui n'est jamais parvenu à se faire élire n'a plus rien à perdre. Il fait preuve de la même insouciance que lorsqu'il a servi de caution morale à Total en Birmanie. (Tiens, un petit lien pour ceux qui auraient la mémoire courte : http://www.fidh.org/article.php3?id_article=357 .) Point positif de sa nomination : elle pourrait conduire à la mise à l'écart de Madame (Christine Ockrent voyons !) qui, chaque semaine, fait la preuve dans France Europe express qu'il est possible de sortir d'écoles prestigieuses et d'avoir une très faible idée de ce qu'est l'impartialité.
J'ai pas mal ricané quand j'ai appris la danse du ventre des vieux débris de la gauche. Védrine ne pouvait se résoudre à ne plus jouer un rôle, vu la haute opinion qu'il a de sa petite personne. Claude Allègre s'est montré fidèle à lui-même : à l'ego surdéveloppé, davantage que la conscience politique sans doute ! Bon, je ne vais pas m'acharner sur tous les has-been du P.S., même s'il est toujours bon de rire un peu de la bêtise d'autrui. Je ne vais quand même pas laisser passer Eric Besson. Voilà un bon client ! Dès qu'il a exprimé ses doutes sur la campagne de Ségolène Royal, je me suis dit : "Toi, mon gaillard, tu as repéré le sens du vent !" A l'époque, les journaleux français, toujours aussi médiocres, ne l'avaient pas suffisamment "travaillé au corps" à mon goût. Quelle belle conversion que celle du plus virulent contempteur du maire de Neuilly au P.S., devenu soudainement un apôtre du nouveau Messie ! Il était évident qu'on lui avait promis quelque chose ! Et sa pitoyable prestation d'entre-deux-tours au meeting de N. Sarkozy était tout sauf imprévisible ! Au final, il doit tout de même se contenter d'un poste limite merdique. Le traître est récompensé, mais a minima. Et Sarkozy en profite pour faire la nique à Ségolène, qui lui aurait demandé (d'après un écho paru dans Le canard enchaîné fin avril - début mai) de ne pas prendre le félon dans l'équipe gouvernementale. Mais, que la Jeanne d'Arc du Poitou se console, il en est des membres de ce gouvernement comme des regrettées "jupettes", beaucoup risquent de ne pas faire long feu...
Cerise sur le gâteau : les "centristes". Un seul ministre ! C'est dire l'influence que les as du retournement de veste vont avoir sur la politique gouvernementale, surtout si les élections législatives envoient 350 à 400 députés U.M.P. au Palais Bourbon ! Car c'est là le coeur du problème. En dépit de sa confortable victoire, Nicolas Sarkozy n'est pas certain de disposer d'une ample majorité à l'Assemblée : les projections comportent une marge d'incertitude, liée au nombre de triangulaires et quadrangulaires (faut pas oublier les frontistes tout de même !). Si l'actuel gouvernement devrait s'appuyer sur une majorité absolue, elle pourrait être étriquée, et donc contraindre le chef de l'Etat à plus de négociations que ce qu'il escomptait.
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jeudi, 03 mai 2007
Ze débat
Au départ, je n'avais pas l'intention de le suivre. J'ai donc vaqué à mes occupations. Puis, à 22h05, par curiosité, j'ai allumé la radio (France info)... et j'ai écouté jusqu'à la fin ! En 2002, j'avais été frustré par l'absence de débat Chirac-Le Pen : son organisation aurait prouvé que la démocratie française était suffisamment mûre pour gérer une situation inédite et déstabilisante. Mais Chirac, comme à son habitude, s'était dérobé. Il avait compris qu'il n'avait rien à y gagner et donc il avait fonctionné avec son cynisme habituel.
Hier soir, j'ai trouvé les deux adversaires assez bons, chacun dans son style. Nicolas Sarkozy avait besoin de ce débat pour adoucir son image. Il y a réussi, à mon avis. Il s'est présenté non comme l'homme de la droite, mais comme le technicien habile sans parti pris. Ca, ça n'a réussi qu'à moitié. Il connaissait bien la plupart de ses dossiers, mais Ségolène Royal est parvenue, selon moi, à réintroduire de la politique dans le débat : c'était bien la gauche contre la droite, quand bien même des points de convergence existent. Quant à la personnalité de la candidate du P.S., elle a pu être une révélation pour ceux qui ne la connaissaient pas vraiment : une femme de caractère, qui a réfléchi à ce qu'elle propose. Elle a donc elle aussi gagné en crédibilité, face à Nicolas Sarkozy plutôt à l'aise dans le costume de favori.
En fonction des thèmes, l'un(e) a paru plus à son avantage que l'autre. Comme je n'ai pas suivi la première heure, j'ai une vue tronquée de l'ensemble. Sur la fiscalité, Ségolène Royal n'a pas assez creusé sur l'ambiguïté du programme de son concurrent, alors que lui a su caricaturer efficacement le sien. Sur l'éducation, Nicolas Sarkozy m'est apparu un peu "court" : au-delà de la proclamation des "valeurs" du début, on sentait quand même bien qu'il a une vision essentiellement budgétaire de la question. Ségolène Royal m'est apparue plus convaincante. Sur la sécurité et l'immigration, Sarkozy a fait du Sarkozy, efficacement, et Royal est apparue plus à l'aise que ce à quoi je m'attendais. Sur l'Europe, le candidat de l'U.M.P. a été précis, tranchant, Royal plus nuancée, mais les deux ont raison sur les élargissements futurs (la Constitution a été modifiée : les Français seront consultés pour toute nouvelle adhésion, bon point pour Royal, et avantage Sarkozy pour les motifs de refuser une adhésion de la Turquie).
Au final, un "match nul" pas nul, intéressant, mais pas décisif, je pense. Sarkozy conserve sans doute une partie de son avance sur Ségolène Royal. Mais le résultat de dimanche soir sera peut-être plus serré que ce qu'escomptaient les dirigeants de l'U.M.P.. Les législatives n'en seront que plus importantes, ce qui va redonner du poids à François Bayrou.
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lundi, 30 avril 2007
Guerre picrocholine en préparation en Aveyron
L'Aveyron est un département où la politique est en partie une affaire de famille(s). Actuellement, nous assistons au passage de témoin entre deux générations de potentats rouergats. (Ca veut dire "aveyronnais", en gros, quand on veut éviter la répétition. Et cessez de m'interrompre comme cela, c'est agaçant à la fin !) Commençons par le chef-lieu, Rodez. Depuis 1983, le maire en est Marc Censi (adjoint de 1971 à 1983, il a pris la suite d'un cacique aveyronnais qui avait passé 50 ans de sa vie en politique). Il achève actuellement ce qui pourrait être son dernier mandat (il est quand même né en 1936). Il dirige de même depuis 1983 le Grand Rodez (District puis Communauté d'Agglomération). Il a aussi présidé le Conseil régional de Midi-Pyrénées (de 1988 à 1998). Jadis (en 1971 si ma mémoire ne me trompe pas), Marc Censi a échoué dans la conquête du siège de député de la circonscription de Rodez (s'étendant sur la commune de Rodez et le Nord Aveyron, en gros), battu par un (vrai) centriste, Jean Briane (qui, opposé au cumul des mandats, a mis ses actes en conformité avec ses paroles, fait suffisamment rare pour être signalé), qui a été réélu jusqu'en 2002. A cette date, il ne s'est pas représenté. C'est alors que Fiston Censi est apparu. Yves, qu'il s'appelle. Il est né en 1964. De mauvaises langues aveyronnaises l'ont surnommé "bébé Chirac". (Il a travaillé dans la cellule "communication" de l'Elysée.) Dans cette circonscription conservatrice, il est élu malgré la division de la droite au premier tour (il faut dire que le siège de député en faisait saliver plus d'un)... avec, sans doute, en face de lui, au moins un sous-marin de Jean Puech (divers droite mon oeil !)... qui n'est certainement pas venu là faire du tourisme ! Yves Censi se représente en 2007.
C'est là que la situation devient comique. Il y a quelques semaines de cela, en me promenant dans les rues de Rodez (eh, oui, cela m'arrive), j'ai remarqué ceci, à proximité du Foirail, un jardin public qui jouxte la salle où les Ruthénois viennent voter quand le besoin s'en fait sentir :
Voici un petit nouveau, inconnu au bataillon jusqu'à présent, qui se présente sous la bannière sarkozyste. (Sur l'affiche de gauche figure un paysage typique du Nord Aveyron, bovins inclus, que j'ai désigné à l'aide d'une flèche blanche).
En voici un agrandissement. Ce sont visiblement des Aubrac. Meuuuuhhh !!
Le nom me dit quelque chose. Ceci dit, les Puech, dans l'Aveyron, sont un peu l'équivalent des Martin ou des Durand en France. Mais tout finit par se savoir dans le Rouergue. Il s'agit de l'un des fils de Jean Puech, actuel président du Conseil général (et fervent sarkozyste). Cela nous ramène loin en arrière : Jean Puech est conseiller général depuis 1970 ; il préside l'assemblée départementale depuis 1976 (il a même été le plus jeune président de Conseil général de France). Il y a quelques mois, il a annoncé qu'il ne se représenterait pas. D'ailleurs, en 2001, il n'avait pas brigué un nouveau mandat de maire de Rignac. Il a occupé un tas de fonctions sur lesquelles il serait trop long de revenir. Ah, oui, j'oubliais : il est encore sénateur de l'Aveyron. Il a 65 ans. Le fils Thierry est né en 1962. Il est de la même génération de Fiston Censi. La rivalité Puech-Censi est une vieille histoire aveyronnaise, d'autant plus comique qu'ils appartiennent à la même famille politique, même si Marc Censi est plutôt d'une sensibilité de centre-droit, alors que Jean Puech est arrivé à se rendre impopulaire auprès d'une bonne partie de la droite locale (mais il est puissant, donc la plupart préfère se taire) par sa manière... disons très "directive" de mener ses affaires politiques. (A cet égard, l'absence de référence à l'action de son géniteur n'est peut-être pas, de la part de Thierry Puech, qu'une pudeur électorale.) Il y a bien longtemps de cela, Jean Puech a louché sur la mairie de Rodez (il a enseigné la physique-chimie dans un bahut public ruthénois, le lycée Foch si je ne m'abuse). Sa carrière l'a amené ailleurs, mais nul doute qu'il n'a pas dû apprécier de voir l'ingénieur Marc Censi s'installer dans le fauteuil qu'il guignait. Depuis, entre les deux, c'est la guerre froide. La candidature du fils Puech, évidemment contre le député sortant Censi junior, n'en est que le dernier épisode.
C'est l'alerte générale dans le camp Censi. Tout récemment, la rue Béteille (principale artère menant au centre-ville) s'est ornée d'une nouvelle vitrine :
Le bâtiment est un peu défraîchi, il a accueilli plusieurs types d'activités depuis une dizaine d'années. Euh... je précise que la présence du feu rouge sur la photographie n'est pas intentionnelle. Vous remarquerez l'insistance mise sur l'appartenance à l'U.M.P. (parti dont le président est un certain Nicolas Sarkozy), le pommier étant là, telle une réminiscence chiraquienne. A gauche des affiches du favori de la course présidentielle rappellent la fidélité du député sortant. Sur le blog de l'U.M.P. de Rodez, le lien entre le député Yves Censi et le candidat Sarkozy est bien mis en valeur. Le local est presque vide : on s'y est vraiment pris à l'arrache ! A travers la vitre, quand on colle son nez, on peut voir, malgré les reflets, le tableau fixé au fond de la salle. Sur celui-ci Censi semble avoir écrit une citation de Sénèque. Va falloir rester stoïque, mon gars !
Mon avis sur la question est que si Nicolas Sarkozy est élu, il va y avoir une série de règlements de comptes dans les circonscriptions de droite : les chiraquiens tardivement ralliés (ou qui ont laissé un mauvais souvenir) vont avoir une vie difficile. Si Ségolène Royal est élue, Sarkozy aura besoin de toutes les bonnes volontés pour empêcher une majorité de centre-gauche d'émerger à l'Assemblée Nationale. Paradoxalement, la survie politique de Censi peut dépendre d'une victoire de la socialiste Royal. Vous avez dit ironique ?
20:40 Publié dans Politique aveyronnaise | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : politique
jeudi, 26 avril 2007
Les zélecteurs de Bailleroux
... dont je ne suis pas ! Mais j'en connais ! Ils sont vraiment comme nous ! J'ai même un très bon ami bayrouïste !
Au boulot, ça cause élections à donf. Lundi, mes collègues électeurs de droite n'étaient pas triomphants, mais sereins, comme apaisés. Ceux qui ont sans doute déjà voté Le Pen n'étaient pas mécontents... d'autant plus qu'au moins un d'entre eux a basculé sur Sarkozy ! Les socialos étaient soulagés, mais quand même inquiets pour le second tour... et plutôt catastrophés par la prestation de leur candidate le soir du vote.
Les "gauchistes" n'étaient pas franchement joyeux. Ceux qui avaient sans doute voté Buffet, Bové ou Voynet tiraient la tronche. D'autres m'ont semblé plus gais... des électeurs de Besancenot ? Et il y a les "électrons libres"... Mékeskeucédonk ? Ben, ce sont les trotskystes (ou, du moins, les personnes qui avaient voté Besancenot ou Laguiller en 2002) qui ont voté Bayrou en pensant faire le meilleur choix pour que Sarkozy soit battu au second tour ! Je crois que quelques électeurs socialistes ont dû faire de même.
Cela nous mène donc tout naturellement à ces électeurs bayrouïstes. Ceux qui viennent de la gauche vont se reporter sur Royal au second tour. Ils maintiennent néanmoins l'idée que Bayrou était LE bon candidat. Ceci dit, je ne les vois pas voter pour les candidats UDF (ou PD, "Parti Démocrate", bien sûr...) aux législatives. Et puis il y a les bayrouïstes apolitiques (attirés par le discours antisystème du tractomane) et ceux de droite modérée, qui ne savent pas quoi faire au second tour. J'ai causé ou correspondu avec certains. En gros, ils détestent Nicolas Sarkozy, le trouvent démago, prêt à tout. Mais ils méprisent Ségolène Royal et doutent de sa capacité à vraiment changer la façon de gouverner le pays.
Je ne l'avais pas lu en entier avant le premier tour, mais je m'y suis remis : j'ai trouvé l'intégralité du "pacte présidentiel" de Ségolène d'Arc
http://www.presidentielle-2007.net/actualite/index.php/20...
http://hebdo.parti-socialiste.fr/2007/02/11/445/
http://www.desirsdavenir.org/index.php?c=sinformer_propos...
A ces trois adresses, le texte intégral est téléchargeable au format pdf. Quant au programme de Nicolas Sarkozy, il est téléchargeable à cette adresse :
http://www.sarkozy.fr/lafrance/
Bonne lecture !
16:00 Publié dans Politique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Politique
samedi, 21 avril 2007
12 candidat-e-s... aucun(e) présidentiable !
Eh, oui ! Je ne me reconnais dans aucun des douze, même si j'ai quelques préférences (et quelques rejets). Voyons cela en suivant l'ordre des panneaux d'affichage.
On commence avec le facteur. Besancenot ou comment tenir un discours révolutionnaire alors que son électorat ne l'est pas. Je connais des gens qui ont voté pour lui. Ce sont soit des jeunes un peu "rebelles" comme on dit, soit des adultes plutôt proches des socialistes à la base. Toute l'ambiguïté vient de là. Le (relatif) succès de Besancenot en 2002 repose sur un malentendu : la démarche d'un électorat qui trouve que le P.S. n'est pas assez "de gauche", mais qui souhaite le voir gouverner, rencontre un candidat qui voit plus d'efficacité dans le "mouvement social" que dans la politique de bureau. Et pis tiens, en passant : c'est quoi ce révolutionnaire qui s'est trouvé un boulot peinard à Neuilly-sur-Seine ? Il aurait été plus conséquent d'exercer ses talents du côté de La Courneuve, par exemple...
On continue avec Marie-Georges Buffet. Je la trouvais bien en ministre des Sports et j'ai apprécié sa lutte contre le dopage. Elle est toujours plus crédible que Robert Hue, dont la campagne de 2002 avait été risible. Ceci dit, face aux grandes gueules de la politique française, elle est peu audible. J'aurais presque tendance à la plaindre. Pas très emballant tout ça.
Ah, Gérard Schivardi ! Il en faut toujours un ! Un quoi ? Ben un guignol pardi ! On pourrait s'amuser à rechercher dans les campagnes précédentes (à commencer par celle de 1965) les candidats farfelus qui ont, dans le meilleur des cas, permis d'animer un peu la campagne et dans le pire, contribué à dévaloriser la politique. A part cela, ce trotskyste rural m'a tout l'air d'être un sous-marin du P.S. Pour éviter que le score des candidats d'extrême-gauche ne soit trop fort au soir du 22 avril...
François Bayrou me laisse partagé. D'un côté, je sens chez lui une réelle volonté de faire bouger les choses (sans foutre la baraque en l'air). De l'autre, je vois un ambitieux avec finalement peu de convictions, auquel j'ai du mal à faire confiance.
José Bové est parti trop tard dans la course. Il a d'ailleurs failli ne pas participer. Je suis persuadé que dans la liste des maires qui ont fini par lui accorder leur signature, on doit retrouver un petit paquet de socialistes. Cela peut toujours servir au second tour... A part cela ? Bové parle un peu de la banlieue. C'est en effet un vrai sujet de débat présidentiel, malheureusement peu développé (ou alors avec des arguments caricaturaux). Sinon, on a peine à distinguer Bové des autres altermondialistes. Et je reste gêné par le rejet systématique des O.G.M. La méfiance, la prudence, oui, l'ostracisme, non.
Tant qu'on est avec des écolos, parlons de Dominique Voynet. Chez les Verts, elle fait partie des moins cons, ceux qui ont compris qu'il faut passer par la case gouvernementale si l'on veut changer ne serait-ce qu'un peu les choses. Mais sa campagne est mauvaise. Ce n'est pas d'une "révolution écologique" dont les Français ont besoin, mais d'une "écologie du quotidien". Face aux menaces qui pèsent sur l'environnement, il aurait fallu faire sentir aux électeurs de base qu'il est possible de vivre la tête haute, en consommant sans polluer, sans compromettre l'avenir de nos enfants. Les Français sont réformistes, pas révolutionnaires.
La profession de foi de Philippe de Villiers est, pour moi, l'une des mieux construites. Elle se lit bien et les messages importants se détachent. Le programme est assez précis. Le vicomte plagie une formule chiraquienne, quand il affirme (en gros) qu'il fera pour la France ce qu'il a accompli (pas tout seul quand même) pour la Vendée. Reste son constat de départ, centré sur la menace communautariste et la dénonciation de l'islam militant. Honnêtement, je pense qu'il se plante un peu dans la suite logique des choses. Les premières mesures susceptibles de faire baisser les tensions urbaines sont de l'ordre de l'emploi, de l'égalité des chances ET de la sécurité. Une mosquée en elle-même n'est pas un danger pour la France. Par contre, une mosquée dans un quartier à 30 % de chômage, avec une insécurité galopante, peut être une poudrière... comme elle peut être un facteur d'accalmie. Les choses ne sont pas si simples.
Voici Ségolène Royal, en noir et blanc (c'est quoi ce plan ?). Cela doit être son côté "Jeanne d'Arc" : la meneuse d'hommes, qui réussit là où ils ont échoué. (Comme j'aime bien ce personnage historique, ce n'est pas là qu'elle va m'agacer.) Mais sa campagne n'est pas enthousiasmante et sa voix me tape sur les nerfs ! A part cela, elle fait chier pas mal de monde et elle a du caractère. Je suis sûr que dans un débat face à Sarkozy, elle peut surprendre.
Frédéric Nihous est pour moi le plus terne des candidats. C'est un technocrate de la chasse ou le Besancenot de C.P.N.T. ... et un ancien (?) serviteur de l'U.M.P., comme je l'ai appris dans Le canard enchaîné. Damned ! Encore un sous-marin ! Je me suis laissé dire que, dans les campagnes, une partie de l'électorat de droite était tenté de regarder à l'extrême. Faut éviter le gâchis, ma bonne dame !
Jean-Marie Le Pen est toujours très bon en campagne. Des douze, il est sans doute le meilleur orateur et il sait parfaitement utiliser les médias (et les journalistes incultes) qu'il accuse avec tant de mauvaise foi de le desservir. Il a adopté un profil plus modéré. Il se fait patelin. Mais, au fond, il n'a pas changé. L'assagissement n'est que de façade. (Je trouve qu'on n'a pas assez relevé ses attaques minables contre Sarkozy. S'il s'en était pris à d'autres personnes, peut-être que le monde médiatique aurait davantage réagi...) Le F.N. n'est donc toujours pas un parti de gouvernement. Et puis c'est quoi ce millionnaire en délicatesse avec le fisc qui se prétend le défenseur des gens modestes ?!
Arlette Laguiller en est à sa dernière campagne... et elle n'a pas changé. Elle semble tenir les mêmes discours. Sa profession de foi ne comporte que du texte, faut s'accrocher pour la lire, camarades ! Elle garde néanmoins une certaine force de conviction, d'abord parce qu'elle croit en ce qu'elle dit. Et elle connaît ses dossiers. C'était évident quand elle est passée à France Europe express (que j'écoute sur France info). Ceci dit, je ne vois pas trop où elle veut mener le pays. Même si elle s'en défend, elle est là pour peser sur la candidate socialiste, en vue du second tour. Beau constat d'échec de la part de la gauche de la gauche, qui a du mal à comprendre pourquoi tant de Français font confiance à Nicolas Sarkozy.
Voilà donc le favori ! Il est dynamique, il en veut, il nous prépare une thérapie de choc à l'anglo-saxonne. D'ici 5 ans, on aurait un pays redressé, une classe moyenne plus riche et les autres dans la merde (ils l'auront bien mérité, non mais !). Il a quand même un peu trop tendance à péter les plombs. Cela m'inquiète. Je ne veux pas d'un excité comme président... surtout s'il adopte une position suiviste vis-à-vis des Etats-Unis en politique étrangère ! Par contre, je ne vois pas de danger "fasciste". Faut que les gauchistes arrêtent de fantasmer. Dans cette campagne, ils ont commis l'erreur de s'en prendre aux aspects sécuritaires de son programme, alors qu'il aurait fallu beaucoup plus discuter des mesures économiques et sociales qu'il propose.
15:20 Publié dans Politique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Politique
vendredi, 20 avril 2007
Michel Rocard et le mitterrandisme
C'est une vieille histoire, qui prend racine dans les années 1960. Mitterrand a toujours été l'obstacle qui a empêché Rocard de connaître son "destin national" (du moins ce qu'il croyait devoir l'être). Pourtant, Michou a eu plusieurs fois sa chance. La première survient en 1969. Mitterrand, candidat unique de la gauche socialo-communiste en 1965, le "metteur en ballottage" du Général (avec l'aide de Lecanuet toutefois), est grillé. Rocard se présente au nom du P.S.U. et obtient... 3,61 % des suffrages exprimés. Pas mal pour un énarque de 39 ans ! Moins cependant que Gaston Defferre, et ses 5,01 % pour les socialos ancien modèle. Exit donc Rocard, qui voit la stratégie d'unification de Mitterrand porter ses fruits au début des années 1970. La création du P.S. signe la marginalisation du P.S.U. rocardien, qui va finir par faire allégeance au concurrent. Mitterrand est donc à nouveau candidat en 1974. Battu de justesse, mais battu quand même.
La deuxième chance de Rocard vient en 1979-1980 : Mitterrand paraît usé par ses échecs : les présidentielles, mais aussi les législatives de 1978, que la gauche aurait dû gagner. Mais Rocard ne parvient pas à obtenir l'investiture P.S. pour 1981. Mitterrand est élu. Rocard patiente. Arrive 1988. Mitterrand le cancéreux se représente, ruinant les espoirs de Rocard : il balaie Chirac. Toutefois, cela permet à Rocky de devenir Premier ministre. Première étape vers la consécration, pense-t-il : il s'imagine succéder à Tonton. Au bout de trois ans, il doit en rabattre. Mitterrand tente un "coup" médiatique, en nommant Edith Cresson. Tout cela finit en débandade aux élections cantonales, régionales puis législatives.
Rocard se dit que cette fois c'est la bonne ! Il mène la liste P.S. aux européennes de 1994. Pas de bol, Mitterrand lui balance la liste Tapie dans les pattes : 12% pour celle-ci, contre 15,5 % pour celle menée par notre héros. Baudis, pourtant lui aussi handicapé par la liste de Villiers (et dont le manque de charisme n'a rien à envier à celui de Rocard...), le distance largement. Rocard se retrouve exclu de la prochaine présidentielle. Il devait s'attendre à ce que Jacques Delors vienne sortir les marrons du feu, mais celui-ci a manqué de couilles visiblement. J'imagine la réaction de Michou quand il s'est aperçu que c'est Lionel Jospin qui allait reprendre le flambeau : l'héritier présomptif de Mitterrand (avant qu'il n'ait un faible pour Fafa), son rival des années 1990, décroche non seulement la candidature, mais arrive en tête au premier tour ! Même s'il est battu au second, il prend définitivement le P.S. en mains... et bénéficie de la gaffe chiraquienne de 1997 pour arriver au pouvoir (merci les triangulaires avec le F.N. !). Il sera le candidat P.S. en 2002. Hollande est son second, sans doute son poulain. Pour Rocard, c'est fini.
Eh bien, non ! Dans Le canard enchaîné du mercredi 18 avril 2007, un entrefilet nous en apprend de belles ! Des propos de Ségolène Royal sont rapportés : elle réagit à la tribune publiée par Rocky dans Le Monde. Elle révèle alors qu'elle a reçu la visite de Rocard quelques semaines auparavant. Celui-ci, pas gêné, lui aurait demandé de se retirer en sa faveur, lui promettant de la nommer à ses côtés ! Extraordinaire, non ? Je trouve quand même stupéfiant que Michel Rocard, qui a la réputation d'être intelligent, ne se soit pas rendu compte de l'absurdité de sa proposition. Il n'est pas crédible en candidat à la présidence de la République : il est trop vieux, c'est un homme du passé, qui ne suscite aucun engouement dans la population française. Les électeurs n'ont aucune envie de propulser un expert-comptable à l'Elysée ! Mais on retrouve là la manifestation de la sensibilité du personnage : il ne supporte pas qu'une mitterrandienne qu'il juge incompétente (l'est-elle moins que Chirac, Raffarin ou Villepin après tout ?) puisse avoir une chance d'accéder à la fonction qu'il a convoitée toute sa vie...
21:50 Publié dans Politique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Politique
vendredi, 30 mars 2007
Votons !
Ce vendredi, sur les coups de 12h30 (eh oui, la postière ne se démène pas pour servir la clientèle de bonne heure !... Et encore : je me réjouis d'avoir eu mon courrier ; samedi dernier, elle n'est pas allée jusqu'à mon immeuble, situé en fin de tournée, je crois... Elle ne risque pas d'être étouffée par l'excès de zèle, celle-là !), j'ai reçu ma nouvelle carte d'électeur. A quoi ressemble-t-elle ? En voici un aperçu :
Ah, que j'aime cette formule : "Voter est un droit, c'est aussi un devoir civique." Notez aussi le retour du bleu-blanc-rouge, qui succède aux coloris pastels. La représentation de Marianne elle-même a été modifiée. Comparez avec la précédente carte :
Celle-ci comportait, à mon avis, un avantage esthético-civique : sur le fond, en lettres blanches, se détachait la formule "REPUBLIQUE FRANCAISE". Ce n'est plus le cas sur la nouvelle, dont l'arrière-plan est constitué d'une sorte de grillage pas du plus bel effet.
C'est avec cette carte (qui n'était pas inutilisable, mais je crois qu'on a voulu en redistribuer à tous les électeurs compte tenu des échéances nombreuses qui se profilent : deux tours de présidentielles, un ou deux tours de législatives plus, l'an prochain, un ou deux tours de municipales voire cantonales), c'est donc avec cette carte, disais-je avant de m'interrompre moi-même, que j'ai fait mon devoir aux élections cantonales et régionales de 2004 (deux tours à chaque fois) ainsi qu'aux européennes de la même année et au référendum de 2005.
19:55 Publié dans Politique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : *de tout et de rien*, Politique
jeudi, 15 février 2007
Balladur juge Chirac
J'ai trouvé cela dans Le canard enchaîné de ce mercredi 14 février. (Comme quoi la saint Valentin inspire les sentiments les plus généreux !) Donc, l'ancien Premier ministre (U.M.P. comme notre cher président, mais tendance goître et gants blancs) aurait déclaré à propos de Jacques C. :
" Ce type est un menteur. Il ment sur tout. Il ment sur ses rapports avec les femmes. Il ment en disant qu'il n'est pas rancunier. [...] Ce type est vraiment un minable. Il essaie de se donner le beau rôle. [...] cela ne fait pas quarante ans que je me vautre comme lui dans les honneurs, les prébendes [cherchez dans le dico, les jeunes !] et les palais nationaux. Et cela ne fait pas quarante ans que je vis aux frais du contribuable. [...] " N'en jetez plus, mon ami !
Dans le même numéro, on peut trouver des anecdotes sur la "Ségolène party". A un moment, des militants des Jeunesses socialistes se sont inquiétés d'un drapeau brandi dans la salle. Une personne a cru y reconnaître le portrait de Jean-Marie Le Pen ! En fait, sur ce drapeau étaient épinglées les photographies de Michelle Bachelet (présidente du Chili) ... et de Salvador Allende ! [Bon, là aussi, les jeunes, faut chercher si vous ne connaissez pas.]
14:15 Publié dans Politique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Politique
vendredi, 12 janvier 2007
Etre ou ne pas être...
... membre de la classe moyenne, telle est la question ! Pour Jean-François Copé, il faut gagner au moins 4 000 euros par mois (plus de 25 000 balles tout de même) : il considère que le projet du PS, qui envisage de revenir sur les baisses d'impôts consenties aux plus riches (voire d'en créer de nouveaux) pénaliserait les classes moyennes. Ben, si ceux qui gagnent entre 1 300 et 4 000 euros par mois ne sont pas davantage imposés, on ne pourra pas le dire ! Cela me rappelle de vieilles déclarations (à la radio, dans la première moitié des années 1990) de Jean Arthuis et Nicolas Sarkozy : à l'époque où Balladur dirigeait le pays, se croyant sur le chemin de l'Elysée, je les avais entendus dans plusieurs émissions. L'un avait utilisé l'expression "Français modestes" pour parler de ceux qui gagnaient moins de 8 000 francs par mois. (J'ai entendu depuis une autre déclaration -mais de qui, là, je ne me souviens plus- plaçant la barre à 10 000 francs soit environ 1 500 euros par mois.) L'autre se désolait de la faible rémunération des élus (cela faisait partie d'un argumentaire s'opposant au mandat unique), estimant que 20-25 000 francs par mois (rémunération d'un maire de grande ville) suffisaient à peine pour vivre...
C'est dans des cas comme ceux-là que l'on se rend compte de l'autisme d'une partie de la classe politique, emmurée dans ses privilèges, baignant dans son petit monde fortuné depuis la naissance pour bien de ses représentants, ne comprenant rien à la vie des Français moyens comme à celle des pauvres. A 8 000 francs par mois en 1994 (allez, on va pousser à 1 400 euros aujourd'hui), un célibataire n'est pas pauvre. Il peut même assez bien vivre, à condition toutefois de ne pas trop dépenser dans le logement. Quant aux 20-25 000 francs nécessaires pour vivre décemment, je souhaite vivement les gagner le plus rapidement possible, histoire de sortir de ma vie indécente !
Plus sérieusement, je gagne, selon les années, entre 1 700 et 1 800 euros nets par mois. Je me considère comme faisant partie de la classe moyenne : je vis à l'aise, à l'abri de la pauvreté comme de la richesse. Je peux m'offrir pas mal de choses, mais je dois quand même compter... d'autant plus que les loyers ne cessent d'augmenter. Je considère avoir bénéficié d'une certaine ascension sociale : je gagne plus que ce que mes parents ont jamais gagné.
Quant aux candidats à l'élection présidentielle, ils focalisent sur le numéraire, en oubliant le reste. Oui, gagner plus est important pour bien des familles, surtout celles où les parents peinent à ramener un smic par mois. Mais il ne faudrait pas négliger la pénibilité du travail : le progrès technologique a adouci (en partie) certaines tâches physiques ; d'autres sont apparues, épuisantes aussi, mais dans un autre genre. Le stress, le harcèlement moral et toutes les autres formes de pressions psychologiques sont la cause d'un mal être social dont on mesure mal les conséquences : professionnelles, civiques mais aussi familiales.
22:15 Publié dans Politique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Politique
mardi, 02 janvier 2007
La mort du Staline arabe
On ne va tout de même pas pleurer : cela nous fait un deuxième ex-dictateur de moins en quelques jours ! Saddam Hussein ne mérite aucune compassion, quand bien même son exécution est le fait d'une bande d'extrémistes chiites. Il y a sans doute une part de vengeance pure dans cette pendaison rapide (avec le désir de la faire coïncider -ô religiosité macabre- avec la fête de l'Aïd). Il y a aussi d'autres motifs, à mon avis.
C'est tout d'abord, de la part du gouvernement, un signal envoyé aux rebelles sunnites : ils n'ont plus de "totem", ils ne peuvent plus espérer rétablir un pouvoir sunnite (religieux ou pas) fort, avec Saddam Hussein à sa tête. C'est aussi une manière de dire, de la part des chiites : "Gare à vos fesses ! Nous n'hésiterons pas à utiliser tous les moyens pour vous briser !"
C'est aussi un aveu de faiblesse : la crainte qu'un jour Saddam Hussein puisse être libéré (ou s'échapper) a joué dans la décision de précipiter l'exécution. Le problème est que cela ampute les autres procès en cours (ou prévus) d'une grande partie de leur intérêt. C'est peut-être voulu : ainsi se clôt un chapitre de l'histoire de l'Irak, passons à la suite désormais. Et puis... n'est-ce pas une manière de minimiser la persécution des Kurdes ? Certains dirigeants chiites veulent peut-être se présenter sous l'auréole des vrais martyrs de Saddam (et, au nom de ce statut de martyr, ne pourraient-ils pas tout se permettre ? ...), titre qui leur serait contesté si les massacres de Kurdes sont examinés avec toute l'attention qu'ils méritent. Je me dis que les dirigeants chiites ont peut-être dans l'idée de récupérer l'Etat irakien à leur profit, dans l'intention de bâtir un émirat chiite sur le modèle des réussites (économiques) koweitienne et saoudienne sunnites... Dans cette optique, il convient de minimiser peut-être le "martyre" des Kurdes, avec, derrière tout cela, la volonté de maintenir l'unité territoriale (et de garder le pétrole de la région de Kirkouk par exemple)... au bénéfice des nouveaux dirigeants chiites.
On peut visionner la vidéo de l'exécution sur Google.
Vous remarquerez, malgré la mauvaise qualité du film, que le condamné semble traité avec quelques égards. Des éclairs sont visibles : on a voulu immortaliser la scène par des photographies. Les bourreaux sont habillés comme des hommes de mains (des gros bras) : je penche pour des miliciens. Quant à Saddam Hussein, il semble réciter des formules toutes prêtes (des extraits du Coran ?). Dernière chose : la personne qui filme semble être derrière tout le monde, sur le côté gauche de la pièce ; elle profite de ce que l'attention est concentrée sur le condamné et ceux qui prennent les photographies, visiblement situés à droite.
17:30 Publié dans Politique étrangère, Proche-Orient | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : politique
vendredi, 15 décembre 2006
Le gauchisme infantile
Je me disais : tiens, le PS a choisi une candidate centriste et il y a la lancée du "NON" au référendum. Peut-être que les irréductibles gamins de l'extrême-gauche vont enfin s'engager résolument dans la lutte politique (d'une autre manière que par les manifestations de rue, sans doute salutaires quand on a besoin de hurler pour se défouler et de marcher pour perdre du poids, mais bon...). En plus, Bové avait clairement laissé entendre que bon la politique "traditionnelle", à la base, ce n'est pas son truc, mais que, après tout, si on le pousse un peu, il ne dit pas non à une chtite campagne présidentielle. Lui ou Besancenot pourrait jouer sur le débat. J'aime la confrontation d'idées (ce dont se méfient les professionnels de la politique en général). Je pense qu'un candidat de la "gauche de la gauche" de poids (soutenu par la LCR, le PCF, une partie des Verts et d'autres mouvements), susceptible d'atteindre 10 %, contraindrait les autres candidats à s'exprimer un peu plus.
Ben visiblement ce n'est pas près d'arriver. Ils sont aussi arrivistes et mesquins à l'extrême-gauche qu'ailleurs. Pourtant, grosso modo, ils tiennent le même discours altermondialiste, capitalistophobe et antiraciste. Mais chacun a l'air de vouloir préserver son précarré révolutionnaire à soi. Quelle bande de nases ! Ils avaient un vrai boulevard à la gauche de S. Royal. A croire qu'ils ont peur de s'impliquer réellement dans le débat et surtout, qu'ils ont peur de réussir : recueillir des millions de voix les obligerait à se transformer en mouvement structuré, avec participation possible à la gestion des affaires à la clé...
20:15 Publié dans Politique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Politique
dimanche, 05 novembre 2006
Lepénisation des esprits ?
Depuis plus d'une dizaine d'années, cette expression est employée pour désigner l'influence qu'auraient les idées de Jean-Marie Le Pen sur le débat politique français et sur l'opinion publique. Le problème est que cette analyse pêche, à mon avis, par confusion entre le diagnostic et les solutions à apporter. Je veux dire que ce n'est pas parce que une bonne partie du personnel politique français défend aujourd'hui la fermeté dans le traitement de la délinquance issue des quartiers HLM que les thèses lepénistes ont triomphé. Certains ont la mémoire courte, et oublient que, bien avant l'émergence du FN, des ministres de l'Intérieur (gaullistes ou libéraux) ont mené une politique très répressive vis-à-vis de toute forme de "désordre", qu'elle soit d'origine politique (mouvements "gauchistes") ou criminelle. D'une certaine manière, JM Le Pen n'a rien inventé quand il prône la plus grande fermeté (d'ailleurs, lors des émeutes de 2005, ce n'est pas lui qui a tenu les propos les plus extrémistes, mais celui qui essaie de récupérer son électorat...) et même le rétablissement de la peine de mort : il défend une attitude qui fut celle de bien des gouvernements il y a 30 ou 40 ans. De ce point de vue, on peut dire que JM Le Pen est "réactionnaire", et c'est ce qui attire à lui une partie de l'électorat de la droite traditionnelle, celle-ci s'étant ralliée à l'abolition de la peine de mort et à une politique pénale plus diversifiée (qui ne se contente pas de la répression) sans l'expliquer suffisamment à ses électeurs. Ainsi, quand Nicolas Sarkozy semble adopter une partie des vues de JM Le Pen, il ne fait que revenir aux sources de la droite. La question est : est-ce justifié ? C'est-à-dire : la France est-elle revenue à une situation comparable à celle qui existait autrefois, la "banlieue noire-beurre" remplaçant la "banlieue rouge" ? Cela amène une autre question : l'intégration des habitants des "banlieues rouges" dans la vie politique et sociale de la Ve République s'est-elle produite grâce à la seule répression ?
Pour avoir discuté à plusieurs reprises avec des électeurs "de base" du FN (c'est-à-dire pas des militants, qui ont, dans leur genre, la même langue de bois que les militants des autres partis), je peux dire qu'ils sont attirés par deux sortes de discours : un discours inégalitaire et un discours égalitariste. Le discours inégalitaire est celui qui fait référence à la "préférence nationale", au désir de certains Français, de faire passer "les Français d'abord" et, parmi ces Français, les Français "de souche" avant les Franco-quelque chose. On pourrait se dire que c'est là le coeur de l'idéologie lepéniste, ce qui est le plus authentiquement d'extrême droite, ce qui distingue le plus le FN des autres partis politiques. Ben, pas tout à fait. Cette "préférence nationale", qui n'a rien de légal en France, est, en réalité bel et bien appliquée, depuis des années, avant même l'émergence de Le Pen. Qu'est-ce que la fonction publique française (plus de 20% de la population active, quand même) sinon un corps important d'emplois protégés qui fut très longtemps exclusivement réservé aux Français ? Passons au privé. Ici, tout se passe dans le non-dit. Aujourd'hui, des associations pratiquent le "testing" pour mettre en lumière les discriminations à l'embauche, à la fréquentation de certains lieux publics... On aurait donc l'impression qu'aujourd'hui plus que jamais, il apparaisse à certaines personnes nécessaire de lutter contre ce qui a pris des proportions inacceptables. En réalité, ces discriminations existent depuis des lustres. Elles ont toujours frappé les étrangers ou les Français d'origine étrangère. (Mais, à notre époque, ces inégalités paraissent plus scandaleuses qu'autrefois.) Les licenciements massifs pratiqués dans l'industrie dans les années 1970-1980 ont d'abord touché les "non Gaulois". Le travail précaire concerne davantage les jeunes, surtout si ils sont non diplômés. Or, les enfants issus de l'immigration sont davantage en situation d'échec scolaire que les autres. Ils se retrouvent dans la même situation que nombre de "petits Blancs" (ouais, y a des Blancs pauvres, y en a même des millions). C'est dans cette catégorie qu'on peut trouver nombre d'électeurs du FN : être au bas de l'échelle, en concurrence avec des non Blancs, peut leur paraître intolérable. Ils peuvent donc être très sensibles à l'argument de la "préférence nationale".
D'un autre coté, la stigmatisation des descendants d'immigrés peut prendre la forme d'un discours égalitariste. Il y a le faux et le vrai. Le faux discours égalitariste est celui qui prétend que les descendants d'immigrés (voire les immigrés eux-mêmes) bénéficient de privilèges par rapport aux autres Français. C'est une vue de l'esprit (tant qu'une discrimination positive ne sera pas mise en place). En réalité, derrière ce discours, il y a le refus de la solidarité nationale : la redistribution des richesses (par le biais des impôts et prélèvements sociaux) bénéficie aux Français pauvres ; comme les descendants d'immigrés sont plus pauvres que la moyenne de la population, ils bénéficient plus de cette solidarité. Derrière un discours apparemment égalitaire se cache encore l'inégalité : le refus qu'une catégorie de Français bénéficie des mêmes droits que les autres Français. Ceci dit, chez les personnes âgées, il ne s'agit pas forcément de malhonnêteté intellectuelle. Beaucoup de Français aujourd'hui retraités, d'origine modeste, ont atteint une aisance relative sans avoir profité durant leur vie d'un Etat-providence aussi développé que ce qu'il est devenu dans les années 1970-1980. Du coup, voir certains Français bénéficier aujourd'hui de soutiens qui ne leur étaient pas accessibles il y a 40 ou 50 ans leur paraît injuste. Cela fait partie du travail des politiques d'expliquer ces différences aux citoyens .
Je vais terminer par le vrai discours égalitariste, qui séduit des électeurs venus de tous horizons. Le Pen réclame l'application, dans les quartiers HLM comme ailleurs, aux descendants d'immigrés comme aux autres Français, des mêmes lois. Or, ce n'est pas un secret, bien des délits commis par des habitants de ces quartiers (une minorité certes, mais qui fait parler d'elle) ne sont pas réprimés ni efficacement prévenus (dans d'autres circonstances, certains jeunes ne dériveraient pas vers la délinquance), pour un paquet de raisons (parmi lesquelles : l'insuffisance des services publics : enseignement, police, justice, aide sociale). Le résultat est le suivant : la plupart des Français n'entendent parler des "quartiers chauds" que lorsqu'un événement exceptionnel s'y produit. Mais, par exemple, c'est tous les jours que des centaines de voitures sont incendiées (le plus souvent pour effacer les preuves d'un délit ou pour frauder les assurances, soit). Et ce n'est que le sommet de l'iceberg. Je partage le point de vue de ceux qui disent qu'il est destructeur de ne parler de certains quartiers que comme des zones de non droit, alors que l'écrasante majorité de la population est "saine" et s'évertue à vivre normalement. Mais il faudrait que chacun prenne conscience que, si on donne l'alerte quand un nombre particulièrement élevé de véhicules sont incendiés (ou quand une tentative de meurtre est commise), cela veut dire qu'au quotidien, la vie des habitants est un enfer, pourrie par une sorte de loi de la jungle, les incivilités et les marques d'irrespect qui ne sont même plus sanctionnées.
13:55 Publié dans Politique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Politique
dimanche, 24 septembre 2006
World Trade Center
C'est un film à thèse et un mélo, deux genres très prisés du cinéma américain. On connaissait Oliver Stone pour la première catégorie de films, on le découvre (à moitié, en fait) pour la seconde.
La thèse du film est : les terroristes s'en sont pris à une société multiculturelle (et à des citoyens riches comme pauvres), pas à un pays de Blancs chrétiens (et juifs) impérialistes. C'est assez bien vu si l'on ne considère que les victimes des attentats (et je pense que c'est conforme à la mentalité des nervis d'Al Qaida). Cependant, la politique étrangère est complètement évacuée du film (sauf vers la fin, mais j'en reparlerai).
Le côté mélo me laisse mitigé : j'ai été ému et , dans la salle, je n'ai pas été le seul (j'ai entendu quelques reniflements). C'est efficace, mais les effets sont trop appuyés, entre le maquillage qui insiste vraiment sur la merde dans laquelle les deux ensevelis se trouvent, les ralentis et les dialogues parfois dignes d'une sitcom.
La toute fin du film m'a un peu énervé. A deux reprises, on sent bien quelle va être la réaction du peuple états-unien. Le mérite de Stone est de nous faire sentir cet afflux de patriotisme et cette volonté de combattre le terrorisme. Le personnage du marine en est le symbole (avec les policiers du Wisconsin). Mais quand le générique nous apprend que ce marine s'est ensuite engagé pour l'Irak, on se dit que Stone manque complètement de recul, puisque, par cette simple mention, il accrédite l'idée qu'il y a un lien entre Al Qaida et le régime de Saddam Hussein. On entend aussi un des personnages affirmer que ce jour-là on a vu ce dont l'être humain était capable, le pire comme le meilleur... cela fait des années que l'on savait que les êtres humains pouvaient se comporter pire que des bêtes ou faire preuve d'un altruisme insoupçonné ! O. Stone fait comme si seule l'histoire intérieure des Etats-Unis comptait : les attentats ont été plus mortels que l'attaque de Pearl Harbor (et ils ont touché le territoire principal). Combien de pays pourraient revendiquer une souffrance aussi grande ?... hélas de nombreux.
19:10 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma, politique
vendredi, 22 septembre 2006
Nicolas Sarkozy et la Justice
Nicolas Sarkozy réagit en Ministre de l'Intérieur : les policiers qui se trouvent sous ses ordres sont des fonctionnaires (en grande majorité) donc, dans son esprit, des serviteurs de l'Etat. Dans cette optique, les magistrats, fonctionnaires eux aussi (sauf les juges de proximité), doivent servir l'Etat. Et l'Etat, c'est lui, dans son esprit (allez, élargissons au Gouvernement !). Il a du mal à concevoir un pouvoir judiciaire vraiment autonome. Mais, les fonctionnaires sont davantage des serviteurs de l'intérêt commun que des serviteurs de l'Etat : celui-ci n'est hélas parfois qu'au service d'intérêts particuliers, ceux d'une coterie, par exemple. (Avec un président de la République comme Nicolas Sarkozy, il y a fort à parier que les instructions du Gouvernement reprendraient avec force. La seule inconnue réside dans le traitement des dossiers financiers "sensibles" : N. Sarkozy paraît plutôt probe de ce côté-là, mais il est entouré d'une faune qui n'attend sans doute que son arrivée aux plus hautes fonctions pour profiter à fond du système. Saura-t-il gérer la chose ? Hum... Encore faut-il qu'il se fasse élire.)
Les commentaires que j'ai entendus à propos de la mini-polémique sur les juges qui relâcheraient trop facilement des délinquants négligent une donnée du problème : les propos tenus par le Ministre de l'Intérieur ne sont peut-être pas tant à destination de la population qu'à celle des seuls policiers. Je suis prêt à parier une caisse de Beretta que depuis plusieurs jours, il prête ostensiblement (ostentatoirement ?) une oreille attentive aux doléances syndicales des forces de l'ordre.
Autre chose : les policiers ne font pas tous le même travail. Sur France Inter, aujourd'hui, dans le journal de 13h, j'ai entendu un magistrat se féliciter des bonnes relations entretenues avec la Police Judiciaire (euh.. peut-être pas au moment des enquêtes touchant un certain Jean Tibéri...). Le problème est que celle-ci n'est pas représentative de l'ensemble des forces de l'ordre. Les policiers ne sont pas tous des bac + 3 ou + 5, "investigateurs" patentés ni même membres d'un corps d'intervention d'élite. Ce sont des gardiens de la paix (brigadiers avec un peu d'ancienneté), présents en permanence sur le terrain et confrontés aux incivilités quotidiennes voire à des agressions (insultes, crachats, caillassages...).
15:25 Publié dans Politique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : politique
mardi, 01 août 2006
Dirigeants israéliens civils
Ehoud Olmert et Amir Peretz reproduisent la conduite du Shimon Peres d'il y a 10 ans. Celui-ci avait succédé à Rabin après son assassinat par l'intégriste Ygal Amir. Peres est un professionnel de la politique, pas un militaire comme Rabin (qui a fini général), même s'il a été très tôt Ministre de la Défense. Du coup, il a du mal à évaluer le degré de fiabilité des informations fournies par l'Etat-major de Tsahal (et les services secrets). En 1996, il s'est laissé emporter à une réaction excessive (l'opération "Raisins de la colère"), ne voulant pas passer pour un faible aux yeux des Israéliens... ce qui ne l'a pas empêché de perdre les élections suivantes. (Il aurait dû, dans la foulée de l'émotion suscitée par l'assassinat de Rabin, provoquer des élections anticipées. J'ai toujours été étonné de voir cet as de la combine politique manquer de cynisme à un moment aussi crucial. Peut-être avait-il été sincèrement touché par la disparition de Rabin, après tout.)
Olmert et Peretz ont sans doute été trop confiants dans l'armée israélienne. Ytzhak Rabin comme Ariel Sharon, (lui aussi général) chacun dans son style, auraient fait preuve de plus de réalisme (voire de sagesse).
15:10 Publié dans Politique étrangère, Proche-Orient | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : politique
mardi, 11 juillet 2006
Pas besoin de FN en Italie...
... puisqu'il y a d'anciens membres du gouvernement Berlusconi. J'ai trouvé dans Le Monde daté du 11 juillet 2006 la déclaration suivante de Roberto Calderoni, ancien Ministre des Réformes (ferait bien de réformer son cerveau !) :
" La victoire de Berlin est une victoire de notre identité, d'une équipe qui a aligné des Lombards, des Napolitains, des Vénitiens et des Calabrais et qui a gagné contre une équipe qui a sacrifié sa propre identité en alignant des Noirs, des islamistes et des communistes pour obtenir des résultats."
Tout d'abord, il faudrait que ce membre de la Ligue Lombarde réalise que les "vrais Italiens" auquel il fait allusion sont sans doute en bonne partie des descendants d' "immigrés" d'Europe centrale (en Lombardie par exemple), de Grèce, d'Asie mineure (où exista l'Empire byzantin, qui contrôla la moitié Sud de la péninsule autrefois)... et du reste du Bassin méditerranéen (les Calabrais sont sans doute nombreux à avoir des ancêtre arabes ou berbères).
Ensuite, pour le lecteur français peu au fait de la phraséologie des con-servateurs transalpins, il faut traduire certains propos du sieur Calderoni. Quand il parle des "Noirs" de l'équipe de France, il sous-entend "Ce sont des Africains, donc pas des Français." C'est du racisme. Ensuite, il désigne des "islamistes". Je n'ai pas eu vent d'un quelconque prosélytisme politico-religieux au sein de l'équipe de France de football. Je crois plutôt que par "islamistes" il entend "musulmans". Voyez l'amalgame. Islamophobie ?... Enfin, il dénonce l'influence des "communistes". Il faut relativiser l'accusation. L'ambiance politique en Italie est tellement sereine qu'il n'est pas rare d'entendre un (ir)responsable conservateur qualifier de "communiste" ou de "bolchevique" (avec le couteau entre les dents ?) une personne faisant preuve d'un minimum d'esprit critique vis-à-vis de la Vulgate libérale véhiculée par les médias dominants (qui sont furieusement berlusconiens de l'autre côté des Alpes). Je pense que, dans son esprit, les propos tenus par Lilian Thuram doivent s'apparenter à de la propagande marxiste-léniniste...
Dernière remarque : j'ai trouvé cette déclaration dans un petit encadré du supplément consacré à la coupe du monde (page 5), donc dans la version papier. Je viens d'aller voir sur le site internet du Monde, et je ne suis pas parvenu à retrouver trace de cette dépêche AFP. Etrange, non ?
13:25 Publié dans Politique étrangère | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Politique
lundi, 10 juillet 2006
Dans la peau de Jacques Chirac
C'est mieux que ce à quoi je m'attendais. C'est d'abord un vrai film de fiction, puisque les images d'archives sont commentées par Didier Gustin imitant la voix du président de la République. C'est drôle... et finalement pas très méchant. Pourquoi ? Tout simplement parce que la plupart du temps, le film survole les "affaires", ne décortique pas les turpitudes de M. Chirac, se contentant souvent (pas tout le temps, heureusement, sinon le film serait insupportable) de survoler. (Exemple : l'ambiguïté vis-à-vis de l'extrême-droite. Le film a le mérite de citer intégralement les propos se rapportant au "bruit" et à l' "odeur" -ils sont tronqués dans la chanson de Zebda- mais aucune analyse des rapports entre le RPR et le FN n'est menée. Chirac aurait dérapé... Tu parles !) Peut-être Karl Zéro part-il du principe que ceux qui vont voir ce film savent déjà. Dans ce cas, il a construit un simple divertissement. Il aurait été plus audacieux d'adresser ce film à ceux qui ont encore des illusions sur l'action passée du président. Il ne fut pas (que) le grand nerveux à la tête vide (avec des côtés sympathiques) que l'on se plaît à dépeindre. Le film rappelle bien son côté "flingueur", mais sur un ton plutôt louangeur (il a "niqué" Chaban-Delmas, Giscard-d'Estaing, Fabius, Barre, les "rénovateurs", Balladur et Jospin). Il aurait été plus intéressant de montrer en quoi cet individu a profité des institutions de la Ve république pour assouvir sa soif de pouvoir tout en les dévoyant à son profit... et à celui des petits copains. Par exemple, le passage sur l'affaire Méry manque d'approfondissement.
Ceci dit, si vous voulez passer un moment agréable (le commentaire est écrit avec talent et se marie bien avec les images)...
14:30 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma, politique
lundi, 26 juin 2006
Le bal des chattes sauvages
Non, ce n'est pas un documentaire sur nos amis les sacs à puces ronronnants. Il s'agit bien d'un docu, mais il a pour sujet l'homosexualité féminine en Suisse, hier et aujourd'hui. Une d'entre elles est francophone, les autres sont alémaniques. Du coup, 1h30, c'est un peu long. Mais le film est très intéressant, d'autant plus qu'il couple cet aperçu historique de l'homosexualité avec l'évolution de la condition féminine.
Les intervenantes que j'ai préférées sont la francophone et celle qui a dû être institutrice (la sportive). On la voit à un moment du film 20-30 ans plus jeune, participant à une émission de télévision sur les "minorités sexuelles". La styliste est un peu à part. Son témoignage introduit de la diversité : les homosexuelles ne partagent pas forcément les mêmes idées sur la famille, le travail, la "communauté" etc. Il est ainsi frappant de voir le fossé qui sépare les jeunes des plus âgées : celles-ci ont revendiqué le droit à la différence (je suis l'égale des autres, donc j'ai le droit d'être homosexuelle sans que l'on me discrimine) alors que celles-là militent pour la reconnaissance des droits identiques aux hétérosexuels (je suis l'égale des autres, donc j'ai droit aussi au mariage, aux enfants).
18:00 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma, politique
vendredi, 23 juin 2006
Ici Najac, à vous la Terre !
Comme je n'aime guère regarder le foot à la télévision, je me suis fait quelques séances de ciné depuis le début de la coupe du monde. En tant qu'Aveyronnais, je me suis forcé à aller voir ce film, tourné dans l'Ouest du département, dans une commune proche de Villefranche-de-Rouergue (pas très loin du Lot et du Tarn-et-Garonne). Je n'ai pas vu le premier, sorti il y a quelques années.
J'ai aimé l'attention portée à certains personnages, comme ce vieil ouvrier de 75 ans, solitaire, ingénieux, qui passe son temps à bricoler. C'est un peu sa raison de vivre. Attachant aussi le vigneron "à l'ancienne". De ce point de vue, le film est parfois pédagogique, nous montrant les manuels en train de travailler. Le paysan interrogé est sans doute de la Confédération paysanne, et il essaie de vivre en appliquant ses principes. C'est louable et il tient des propos sensés. Lorsque sa famille et son environnement sont filmés, on a droit à de jolis plans qui ne sont pas sans évoquer Farrebique (notamment la fabrication du pain), sans le talent de Rouquier toutefois.
Mais on a parfois l'impression de se trouver devant un "village d'Indiens". Même si l'un des personnages part en Afrique subsaharienne, le film donne l'image d'une communauté plutôt repliée sur elle. Plusieurs plans montrent, au loin, la forteresse de Najac, pôle d'attraction touristique. A aucun moment, dans le film, cet aspect n'est évoqué. Seuls quelques propos du maire font émerger la difficulté à concilier le désir de quiétude avec la nécessaire animation du village.
Restent deux personnages assez caricaturaux. L'un ponctue le film de séquences chantées en anglais. Je pense que le réalisateur a voulu en faire une incarnation de barde, de troubadour des temps modernes. Cela marche à moitié. Quant au chef de gare, il est caricatural (et, de plus, pas naturel, semblant jouer un rôle devant la caméra, comme le musicien)... il me ferait presque désirer la privatisation de la SNCF... presque.
13:50 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma, *de tout et de rien*, politique
mardi, 20 septembre 2005
Un rêve évaporé ?
Adieu beaux sondages belles prédictions
Des grands mages qui ont bravement annoncé
Des conservateurs l'inéluctable victoire
En Germanie, devenue terre d'élection
Disparus les larges sourires triomphants
Qui se demandent à présent avec angoisse
Pourquoi malgré la force des médias de masse
Les bulletins ont été si récalcitrants
Le bateleur sortant s'exprimant sans complexe
Sur la hantise du sabordage social
A aisément surfé, puisant dans le contexte
La force de miner n'importe quel rival.
08:10 Publié dans Bouts rimés, Politique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : politique
lundi, 12 septembre 2005
Villiers unter alles
Des élections notre charmant vicomte
A du mal à retenir les leçons
Il y a dix ans la présidentielle
Lui a offert une belle gamelle.
Ah, comme il est dur de manquer d'argent
Quand on ne passe pas les cinq pour cent !
Des européennes il avait tiré
Des plans que par sa grande démesure
Il voyait sans complexe le mener
Tout droit à l'élyséenne masure.
Le rebelle du bocage doré
N'avait sans doute pas vraiment compris
Qu'entre l'original et la copie
Les aigris ne pouvaient pas balancer.
D'un succès partiel au référendum
Il voit l'électorat se trémousser
Pour sa personne avoir le delirium.
Coincé entre Sarkozy et Le Pen
De repoussoir il ne peut plus servir
A moins qu'il n'ait des voix en réservoir,
Les grands médias iront peu le quérir.
10:45 Publié dans Bouts rimés, Politique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : politique
dimanche, 11 septembre 2005
Ambition quand tu nous tiens !
Sur l'élection proche les roquets louchent déjà
Un peu plus d'une année, attendre la bagarre
L'intérêt général réalité ou bla-bla
Entre le nain hargneux et l'albatros bizarre
Un chauve de retour va-t-il se glisser là ?
Réforme fiscale des coffres la belle amie
Fantôme de programme aux plus riches promis
Des inégalités il n'est certes question
Laissons les vrais "perdants" seuls dans leur abandon
Vite les paillettes dans nos yeux enfoncées
Par le poste amical interminablement
Allumé, on oublie de penser au-delà
Du bulletin de vote qui fait un bon usage
De ses droits si précieux vus comme une corvée
Mais il est temps pour moi d'aller me sustenter !
19:55 Publié dans Bouts rimés, Politique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : politique