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samedi, 28 août 2010

La grenouille ruthénoise qui veut se faire aussi grosse que le boeuf albigeois

Une grenouille ruthénoise vit en Albigeois un boeuf

Qui lui sembla disposer d'un musée de belle taille.

Elle, qui n'en avait que deux gros comme un oeuf,

Envieuse elle dépense, et s'endette, et travaille,

S'appuyant sur les professionnels de la plume

Pour marteler sa propagande, légère comme une enclume...

Tout ça pour égaler le rival tarnais en grosseur,

Disant : "Regardez bien, ma soeur ;

Est-ce assez pour lui clouer le bec ?

- Que nenni ; vous n'atteignez pas Toulouse-Lautrec.

- Et maintenant que j'ai tout misé sur Soulages ?

- Vous n'en approchez point avec ce personnage.

La chétive pécore s'entêta et par le musée le déficit se creusa,

Si bien que sur les rustres du village davantage de contributions on préleva.

Henri Cool de Source

"Le monde est plein de gens qui ne sont pas plus sages :

Tout bourgeois veut bâtir comme les grands seigneurs,

Tout prince a des ambassadeurs

Tout marquis veut avoir des pages."

 

 

mercredi, 25 août 2010

Combien ça coûte ?...

   ... un directeur de la stratégie et de la communication ? Ben, j'en sais trop rien et, à vrai dire, à la base, je m'en fichais un peu. C'est au cours d'une conversation qui n'avait rien à voir avec le Grand Rodez que "l'affaire" a été évoquée (c'est un sujet de conversation sur le Piton depuis une paire de semaines apparemment), avec une estimation du futur salaire de la nouvelle directrice. Je ne savais pas trop quoi penser de la somme et j'ai abordé le sujet sur le site Aligorchie. Je n'aurais peut-être pas dû...

   Et puis je me suis dit : "Bougre de crétin ! (Je suis parfois très familier avec moi-même) Pourquoi ne tentes-tu pas de vérifier tout seul comme un grand ?" Pour "directeur de la stratégie et de la communication", c'était difficile. Par contre, la fonction de "directeur de la communication" est très proche et fait l'objet de procédures de recrutement.

   D'après le site cadremploi, dans le privé, c'est payé entre 1 500 et 4 750 euros par mois (sans les primes). On peut trouver une estimation plus haute sur le site guide-des-salaires : entre 2 850 et 14 900 euros environ. Je penche plutôt pour la première estimation, surtout si je tente de comparer avec ce que l'on peut trouver dans le guide de la fonction publique territoriale (édition 2007).

   Le poste que va occuper l'ancienne journaliste de Centre Presse s'apparente à un emploi de cadre administratif de catégorie A (en bas de la page 17). Je pense donc que sa rémunération peut se situer dans deux fourchettes (là encore, sans les primes, à mon avis) :

- entre 1 580 et 3 600 euros par mois (attaché territorial)

- entre 2 050 et 4 800 euros par mois (administrateur territorial)

   J'en conclus que l'hypothèse formulée (4 000 - 4 500 euros)  se situe dans la partie haute des possibilités et qu'il est plus probable que la rémunération tourne autour de 2 500 euros.

lundi, 23 août 2010

"Le Nouvel Hebdo" numéro 137

   Je recommande la lecture du numéro paru vendredi 20 août ne serait-ce que pour la narration des bagarres qui se sont déroulées dans l'agglomération le 17 juillet dernier. Je dois avouer que j'étais passé complètement à côté de ce fait divers, raconté dans le détail par l'hebdomadaire satirique, qui en profite pour égratigner les forces de police ruthénoises, dont l'inaction semble avoir été patente ce jour-là.

   Le journal revient aussi sur deux événements qui ont marqué l'actualité du Piton : le licenciement d'Hugues Robert du Ruthénois et l'arrivée d'une nouvelle directrice de la communication à la communauté d'Agglomération du Grand Rodez. (Il en a aussi été question dans Le Ruthénois n°24 et n°25.)

   L'éditorial de Gérard Galtier est consacré à la réforme des collectivités territoriales. Il se paie certains élus de gauche, qui s'y opposent pour de mauvaises raisons. Je suis en partie d'accord. Mais je persiste à penser qu'un Conseil régional à 255 membres sera moins efficace et plus coûteux.

   Page 2, la prose de "Jean Peupluz" (pas mal, le pseudo !) m'a fait tiquer. L'auteur évacue complètement le contexte sociologique pour expliquer les performances des athlètes de différentes couleurs. Du coup, sa contribution est vraiment très ambiguë, pour ne pas dire plus.

   L'hebdomadaire serait incomplet sans la traditionnelle charge contre Fabrice Geniez. Elle s'appuie sur l'entretien qu'il a accordé au quotidien Midi Libre, plus précisément à la première partie, qui évoque sa vie privée.

   Page 4, j'ai trouvé un petit article qui fait le parallèle entre le futur musée Soulages et celui de Kerguéhennec. L'auteur s'appuie sur Ouest France et Le Mensuel du Golfe du Morbihan... ainsi que, peut-être, sur un billet que j'ai écrit au début du mois d'août. Les Bretons expérimentent actuellement la reprise en main d'un "machin" culturel qui a été visiblement surdimensionné. Comme le dit fort justement le titre du Nouvel Hebdo, "Toute ressemblance avec une situation actuelle..."

   Du côté des élus locaux, on sent peut-être que le projet Soulages ne soulève décidément pas l'enthousiasme des Grands Ruthénois. Le ministre de la Culture Frédéric Mitterrand a été appelé à la rescousse. J'ai été fort surpris de retrouver dans Midi Libre, sous la plume d'Hugues Ménatory, un article d'une flagornerie rare. Le même jour, dans Centre Presse, Rui Dos Santos était chargé de rassurer le populo en évoquant l'augmentation de la participation de l'Etat dans le financement de la construction du musée. (La Dépêche, de son côté, faisait preuve de plus de circonspection.) Le problème est qu'en lisant entre les lignes, on comprend que le ministre n'a pas promis grand chose :

FMitterrand MLibre 20 08 2010.jpg

    Comme dit le proverbe : "il n'est pas pire aveugle que celui qui ne veut pas voir."

dimanche, 22 août 2010

Une information biaisée à propos du navire coréen

   Vous vous souvenez sans doute de cette histoire, survenue en mars dernier : un navire sud-coréen avait coulé, en mer Jaune :

Cheonan.jpg

   On n'a pas tardé à désigner la Corée du Nord (communiste, paranoïaque... incontrôlable disent certains) comme responsable. Il semblait devenu évident qu'une torpille tirée d'un sous-marin nord-coréen avait coulé le navire sud-coréen dans cette zone contestée entre les deux pays. C'était en tout cas la conclusion de l'enquête internationale (occidentale devrait-on dire plutôt). Cela nous avait valu de beaux schémas explicatifs, notamment dans L'Express :

Cheonan Express.jpg

   Mais un certain scepticisme subsistait... et les Russes ont mené leur propre enquête, qui débouche sur des conclusions un peu différentes : la cause du naufrage du navire est bien nord-coréenne, mais, au lieu d'une attaque préméditée, c'est une mine ancienne qui en serait la cause.

samedi, 21 août 2010

La France y perd son latin

   ... ainsi que son grec ! C'est le lot des langues anciennes, dont les enseignants ont vocation à disparaître des collèges et des lycées, ainsi que le regrettent des pétitionnaires publiés par Le Monde. Dans le texte qu'ils ont signé, ils déplorent les mesures discriminatoires dont ces langues sont déjà victimes dans le secondaire.

   Cela ne date pas d'aujourd'hui. Je suis assez âgé pour avoir connu, au collège, en classe de 5e, une initiation à ces deux langues. Je me souviens très bien que la prof de français avait démarré l'année avec le grec, avant de consacrer la majeure partie de l'horaire d'initiation au latin, où elle se sentait plus à l'aise. Cela m'a plu. Du coup, en 4e, j'ai choisi l'option latin.

   J'étais dans la 5e 6 (dont on pourrait compter sur les doigts d'une main les élèves qui ont fini par obtenir un bac). Dans les 5es 1 et 2, les classes "bourgeoises" (celles où se retrouvaient, comme par hasard, les enfants de médecins, avocats, notaires, dentistes, ingénieurs, enseignants...), dont les élèves (ou plutôt leurs parents) avaient choisi l'allemand en première langue, on avait mis les "meilleurs" profs de français. Ils avaient donc suivi une véritable initiation au grec. Les élèves de ces classes se sont tout naturellement trouvés dans les 4es 1 et 2 et les 3es 1 et 2, avec allemand en première langue et latin-grec ou grec en option. (Je précise que tout ceci se passait dans un établissement public...)

   Quelques années plus tard, me voilà au lycée, dans une Seconde plutôt composée d'élèves à profil scientifique. Je fais partie de ceux qui ont gardé l'option latin, même si cela nous a été déconseillé. Même chose en 1ère S. Là, on était encore moins nombreux (une douzaine, dans mon souvenir). Une partie des cours avait été programmée entre midi et 14h... En Terminale, ce fut encore pire : on a tenté de nous empêcher de suivre l'option latin : elle n'était pas inscrite à l'emploi du temps et une seule classe avait été formée sur tout le lycée. A force de râler, les parents finissent par obtenir une amélioration... mais les élèves de ma classe n'ont jamais pu suivre l'intégralité des cours. Nous avons quand même présenté l'examen et été notés avec indulgence (à mon avis).

   Pour les élèves des séries scientifiques qui voulaient garder le grec, ce fut impossible. Je crois que, sur tout l'établissement, il devait y avoir 5-6 élèves, pour lesquels venait un prof d'un autre lycée (le seul prof de grec du département, je crois).

   Et pourtant... quand on veut écrire correctement le français (et comprendre ce que l'on écrit), acquérir quelques notions de latin et de grec est particulièrement judicieux. Et que dire de la culture gréco-latine ? Elle est très riche et pourrait être très utile encore aujourd'hui.

   Tout ça pour dire que le mépris avec lequel les ronds-de-cuir de l'Education Nationale traitent les langues anciennes n'est pas récent : j'ai passé mon bac à l'époque où Michel Rocard était Premier ministre... (Nom de Diou !)

   Aujourd'hui, ce sont les langues anciennes qui trinquent, mais, dans un avenir proche, c'est l'histoire-géographie qui va y passer, d'après ce que j'ai compris de la réforme des lycées. Sûr qu'avec des jeunes plus incultes et analphabètes, les démagogues de tout poil ont un bel avenir politique dans notre pays.

 

 

  

  

"Le Ruthénois" numéro 25

   Voilà donc le dernier numéro rédigé sous la houlette d'Hugues Robert. (Contrairement à ce que j'ai écrit récemment, sa collaboration ne s'est pas arrêtée au numéro 24.)

   "L'interview de la semaine" est consacrée à Fabrice Geniez, le maire d'Onet-le-Château, un personnage qui suscite beaucoup de critiques... mais qui agit, a une "grande gueule"... et un seul mandat électif (allez, un et demi et fait, puisqu'il est vice-président de la communauté d'Agglomération du Grand Rodez).

   Je trouve le "dessin de la semaine" de Stéphanie Gras particulièrement réussi :

DSCN2793.JPG

   Elle a fait se télescoper plusieurs éléments d'actualité : la télé-réalité, le copinage journalistico-politique, le licenciement de son directeur et l'automatisation de la rédaction d'articles de base, possible désormais grâce au programme Stats Monkey.

    Page de droite, Hugues Robert revient sur la nomination de la journaliste de Centre Presse à la communauté d'Agglomération, en la contextualisant.

   Page 8, fait exceptionnel, Bruno Aufrère, qui dirige Le Progrès Saint-Affricain, signe un article (intéressant) sur les archives départementales, où le personnel a été me semble-t-il profondément renouvelé en un peu moins de dix ans. Regardez bien la photographie et comptez le nombre d'hommes... Etonnant !

   J'attends le numéro 26, histoire de voir quels changements interviendront éventuellement dans la rédaction de l'hebdomadaire...

jeudi, 19 août 2010

"Le Ruthénois" numéro 24

   C'est celui qui est paru vendredi 13 août. C'est donc le dernier à la rédaction duquel a présidé Hugues Robert, qui vient d'être licencié. Officiellement, ce serait pour "raisons économiques" (l'hebdomadaire ne se vendrait pas assez bien). D'autres raisons, moins avouables, sont-elles entrées en jeu ? La lecture du journal peut nous donner quelques indications.

   Le sommaire général de la page 2 est très engagé, avec notamment un soutien à l'opération de boycott des produits des industriels du lait qui n'ont pas respecté les accords signés avec les producteurs. Les noms des entreprises et des marques sont cités... ce qui a dû causer quelques frayeurs aux propriétaires du Ruthénois : ce sont des annonceurs publicitaires avec lesquels ils convient de ne pas se fâcher... (En ce qui me concerne, je n'ai pas arrêté d'acheter du roquefort Société, bien qu'il soit produit par Lactalis... pas facile de trouver mon fromage préféré en bio !)

   Les pages 3 et 4 sont consacrées à Bernard Saules, arbitre de renommée nationale et candidat aux élections cantonales de Rodez-Est. L'entretien est chaleureux. On sent que le courant est passé entre Hugues Robert et l'élu local (au conseil municipal de Rodez : il était numéro 2 sur la liste de Régine Taussat, estampillée U.M.P.). Il me semble qu'il bénéficie d'un traitement très favorable de la part de l'ensemble de la presse aveyronnaise.

   Mais c'est page 7 qu'on trouvera le coup de gueule d'Hugues Robert : une journaliste de Centre Presse rejoint le Grand Rodez, dans un poste qui semble lui avoir été taillé sur mesure. L'article du Ruthénois cite d'autres cas, qui révèlent, à mon avis, une trop grande proximité entre les médias et les pouvoirs locaux.

   En cherchant un peu, j'ai pu constater que la communauté d'Agglomération savait bien traiter la presse :

Campo Grand Rodez.jpg

   C'est extrait du compte-rendu de la séance publique du 15 décembre 2009, page 2. Et c'était pour aller voir une exposition consacrée à l'inévitable Pierre Soulages, à Strasbourg ! Décidément, on n'y échappe pas !

   Parmi les autres articles, je tiens à signaler celui qui rappelle le violent orage qui avait frappé l'agglomération en 1807. Au-delà des dégâts, nombreux, recensés sur la commune d'Olemps, l'importance des inondations, plus au nord, m'a frappé :

"La pluie, dont on ne saurait imaginer la violence, a absolument déchaussé toutes les routes qui partent de Rodez, si remarquables par leur beauté et leur solidité. Elle était si abondante que les prairies comprises entre Saint-Félix, Laroque, Boscus et Canac, ont été entièrement couvertes d'eau à la hauteur de plusieurs toises dans l'espace de quelques minutes [...]"

   Aujourd'hui, ces zones sont en partie bâties :

Inondation.JPG
(Source : IGN)

   On a notamment construit des lotissements et une maison de retraite en pleine zone inondable... A quand la catastrophe ?

samedi, 17 juillet 2010

République irréprochable

   J'ai repensé aux propos tenus par le candidat Nicolas Sarkozy pendant la campagne de 2007. J'ai revu le petit film de propagande qui  avait été tourné à cette occasion.

   "Le président de la République, c'est l'homme de la Nation, ce n'est pas l'homme d'un parti, ce n'est pas l'homme d'un clan." Jolie formule... qui a été mise en pratique, à des degrés divers. D'un côté, il y a les has been qui ont pu revenir dans le bain grâce à l'attention présidentielle (Bernard Kouchner, Frédéric Mitterrand au gouvernement, Michel Charasse au Conseil constitutionnel... et pourquoi pas Jean-Luc Hees à Radio France). De l'autre, il y a des personnages plus prometteurs. Eric Besson a semble-t-il fait passer son ambition avant ses convictions. Il fut pourtant coordonnateur et préfacier d'une critique acerbe du sarkozysme :

L'inquietante_rupture_tranquile_de_monsieur_Sarkozy.pdf

   L'arrivée de Philippe Val (ancien rédacteur en chef de Charlie Hebdo) à France Inter peut passer pour un beau symbole d'ouverture, mais, quand on  a vu la suite, on se demande qui s'est le plus ouvert à l'autre... Par contre, l'arrivée de Didier Migaud à la Cour des Comptes, tout comme l'attribution de la présidence de la commission des Finances de l'Assemblée nationale à un socialiste, sont deux manifestations de modernisation de la vie politique française telle que Nicolas Sarkozy l'avait annoncée. Mais il y a aussi la face sombre, celle du "clan du Fouquet's", dont les membres sont soupçonnés être les grands gagnants de la politique sarkozyenne...

   "Je veux que les nominations soient irréprochables." Quel exemple choisir ? Là, il faut regarder du côté des entreprises (semi)publiques. Le cas d'Henri Proglio, bombardé à la tête d'E.D.F., illustre assez bien à quel point les mauvaises habitudes ont la vie dure. Si les personnes choisies pour exercer de hautes responsabilités sont souvent compétentes, la manière dont elles ont été désignées rappelle encore et toujours le "fait du prince".

   "Je veux que le Parlement ait davantage de pouvoirs." Pas facile à mettre en pratique lorsque les lois sont presque toutes issues de projets gouvernementaux. Et quand, par malheur, une partie des députés ou des sénateurs de la majorité se rebelle (ou fait mine), le pouvoir exécutif a tendance à sortir le gourdin.

   "Je veux que les ministres soient moins nombreux, quinze, au maximum, et qu'ils rendent des comptes" François Fillon inclus, on en est à 21 ministres... auxquels il faut ajouter 17 secrétaires d'Etat, eux aussi membres du gouvernement. Quant à rendre des comptes... au président, oui, mais aux citoyens, non !

   "Mais je veux changer la pratique de la République. Plus de simplicité, plus de proximité"... Je n'ai pas l'impression que les pratiques en vigueur au sommet de l'Etat aient changé... Quant à la simplicité et à la proximité, on ne peut pas dire que la réforme des collectivités territoriales aille dans ce sens, même si, au départ, on pouvait y croire.

   A la fin, il est question d'une "démocratie moderne, qui sera exemplaire au regard du monde". Cela fait écho à la plaquette du candidat, plus précisément au deuxième point, "Une démocratie irréprochable", où il est écrit (en caractères gras, s'il-vous-plaît) "Je veillerai rigoureusement à l'indépendance de la justice"... alors qu'il tente de faire le contraire. Les multiples affaires tournant autour de Liliane Bettencourt et d'Eric Woerth, loin de poser la France en modèle, la présentent comme un repoussoir aux yeux des démocrates du monde entier.

   Dans les dernières secondes de ce film à diffusion nationale, les Aveyronnais auront vu passer quelques visages connus :

Sarkozy viaduc.jpg

   Avec le viaduc de Millau à l'arrière-plan, la scène est (presque) grandiose. Elle se déroule pendant la campagne de 2007, en janvier me semble-t-il, la date figurant sur l'article du Figaro étant sans doute erronée. (Comment Nicolas Sarkozy pourrait-il encore être "candidat" à l'élection présidentielle en novembre 2007 ?)

   A gauche de l'image se trouve Jean Puech, qui était encore président du conseil général de l'Aveyron à l'époque. Il a depuis renoncé à ce mandat... et essuyé une belle défaite aux élections sénatoriales de 2008 ! A droite, on note la présence de Jacques Godfrain (encore maire de Millau en 2007, il a été déboulonné l'année suivante) et Yves Censi, qui a conservé son mandat (unique, c'est à signaler) de député de la première circonscription de l'Aveyron (à l'époque, il avait peur que le fiston Puech ne lui pique la place). A gauche de tout ce beau monde, dans la séquence originale, se trouvent, sauf erreur de ma part, Brice Hortefeux et Jean-François Roverato (le papy barbu juste à côté de J. Puech), P.D.G. du groupe Eiffage, qui a construit le viaduc (et tire de son exploitation de substantiels profits).

   C'est dingue mais, si on laisse de côté une seconde scène (qui doit avoir été tournée en province, mais il n'est pas facile de dire où), l'Aveyron est le seul département clairement identifiable dans ce film ! N'existerait-il pas d'autres versions, dans lesquelles seule une partie de la fin serait changée ?

samedi, 03 juillet 2010

Comment les médias ont rendu compte de la visite de Nicolas Sarkozy en Aveyron

   Une fois n'est pas coutume, je ne vais pas m'intéresser aux médias locaux (à une exception près), mais à leurs collègues nationaux, quotidiens et hebdomadaires.

   L'Aveyron, a fortiori le Carladez, c'est loin, enclavé... et pas très "hype" pour qui prise la vie de citadin friqué. Du coup, quand le président de la République se déplace dans un coin paumé, on n'envoie pas forcément de journaliste accrédité. On compte puiser dans les comptes-rendus des agences de presse... quitte à commettre des erreurs.

   La dépêche AFP a été tout simplement recopiée par plusieurs organes de presse, notamment L'Express, Le Point et La Croix, qui ont utilisé les mêmes photographies (une seule pour Le Point)... et publié la même erreur, orthographiant mal le nom de la commune de Mur-de-Barrez ("Mur-de-Barrèze" à chaque fois). A l'étranger, le même texte est publié dans dans le quotidien suisse Le Temps, par exemple... Et, ô surprise ! Midi Libre est pris les doigts dans le pot de confiture :

Midi Libre Sarkozy Brommat 01 07 2010 ter2.jpg

   On ne retrouve cependant pas cette erreur sur le site de France24, qui a pourtant puisé à la même source, parce que la dépêche a été contractée, le passage incriminé ayant disparu du texte final.

   Fort heureusement, ce manque de professionnalisme n'est pas étendu à tout ce qui a été publié sur le sujet. Dans Le Point lui-même, un second article a été écrit à partir d'une dépêche de l'agence Reuters... sans faute. On peut faire la même remarque à propos du Nouvel Observateur, qui s'est appuyé sur le travail d'une autre agence, Associated Press (AP).

   Je trouve quand même sidérant que ce soit l'agence de presse française (l'AFP) qui fournisse un billet comportant une erreur grossière, alors que ses concurrentes britannique (Reuters) et américaine (Associated Press) ont été plus performantes (mais moins prolixes au niveau des photographies, semble-t-il).

   Ah ben, tiens, causons un peu des photos. Si vous avez jeté un coup d'oeil aux articles vers lesquels mènent les liens précédents, vous vous êtes aperçus que certaines "têtes" se sont arrangées pour figurer dans le champ des photographes et des caméras. S'il est parfaitement normal que les agriculteurs rencontrés par Nicolas Sarkozy soient représentés en sa compagnie, on peut se demander ce que viennent faire le président du Conseil général, Jean-Claude Luche, et le député de la circonscription Yves Censi (ainsi que son collègue Alain Marc, élu de la région de Millau !) alors que, d'après la presse, ils n'ont joué aucun rôle dans cette manifestation soigneusement organisée, cadrée et minutée... Faut-il préciser que tout ce beau monde est à l'U.M.P. ?

   De son côté, le conseiller général et maire de Brommat (écharpe apparente) Francis Issanchou semble avoir su jouer des coudes pour figurer aux premières loges :

Issanchou Sarkozy 2010.jpg

   On note aussi la présence de l'ancien omniprésident du Conseil général de l'Aveyron, Jean Puech, visible notamment dans une vidéo disponible sur le site du quotidien auvergnat La Montagne. (On peut d'ailleurs lire avec profit le récit de la journée par le correspondant cantalien du journal.)

   Sur le sujet, j'ai aussi bien aimé le "post" d'un blogueur, très attaché aux détails du déroulement de la visite.

   Je me dois aussi de signaler une vidéo de Karl Zéro dans laquelle celui-ci se veut critique du président... tout en manifestant un certain mépris pour les Aveyronnais.

   Un petit cadeau, pour terminer. Je me suis permis de détourner une photographie prise pendant la visite (on la trouve sur le site de La Dépêche du Midi et le blog d'Alain Marc). J'ose espérer que nos éminences aveyronnaises ne se formaliseront pas trop de cette pochade :

Alain Marc Sarkozy 2010.jpg

samedi, 26 juin 2010

Conférence de Serge Klarsfeld

   D'habitude, l'auditorium du "Centre européen" de Conques accueille des conférences d'histoire médiévale ou d'histoire de l'art. Le cycle 2010 est plus éclectique, ouvert notamment sur la période contemporaine. Ainsi, la dernière conférence, celle du 12 novembre prochain, sera consacrée à un "poilu" local et celle de vendredi 25 juin avait pour titre "Le sort des juifs en Aveyron pendant la Seconde guerre mondiale".

   Dans la première partie, Serge Klarsfeld a présenté son parcours. (Le public a remarqué qu'au début de son intervention, il prononçait "Conches" mais que, très vite, suite à la lecture d'un papier que lui a fait passer en catastrophe Simon Massbaum, il a rectifié) Il a commencé par le devenir de sa famille pendant la guerre, puis ses études et le début de sa vocation, la chasse aux criminels nazis. Il s'est malheureusement peu étendu sur le rôle de son épouse Beate (devenue célèbre après avoir osé gifler en public le chancelier allemand Kurt Kiesinger, un ancien nazi). En parallèle, il a évoqué son travail d'historien.

   Il a ensuite laissé la parole à Simon Massbaum, qui a traité plus particulièrement du cas des juifs vivant en Aveyron pendant la guerre. Faible jusque dans les années 1930, leur nombre a augmenté suite à la Débâcle de 1940 en Belgique puis en France. A cela s'est ajouté la division de la France métropolitaine, certaines familles décidant très rapidement de quitter la zone occupée. Les juifs ont été systématiquement recensés sur ordre de Vichy (l'historien donne une estimation de 900 personnes pour le département) et assignés à résidence. 700 d'entre eux auraient été raflés ou arrêtés à des dates diverses et environ 360 déportés... pour 5 retours. Notons que l'on ne sait pas tout, même 65-70 ans après les faits, puisque Simon Massbaum a parlé d'une rafle à Villefranche-de-Rouergue, avérée, portant sur 80 personnes, dont les identités ne sont toujours pas connues.

   La troisième partie a vu le témoignage d'Alexandre Halaunbrenner, particulièrement émouvant. La voix faible, chevrotante, il a raconté l'histoire de sa famille, des juifs d'origine polonaise, que le père, passé le premier en zone non-occupée, a essayé de sauver. Ils se sont installés à Lyon. Le père a fini fusillé, après avoir été arrêté par Klaus Barbie (que le témoin a donc rencontré). Deux des soeurs d'A. Halaunbrenner avaient été placées dans la maison d'Izieu, dont les occupants ont été déportés, là encore à l'instigation de Barbie. (Le lien précédent vous mène à une page où, pour accéder à un document fort bien fait, il faut cliquer, en haut, sur "Pédagogie", puis, à gauche, sur "Dossiers et documents d'Izieu", enfin, sur la page, sur "Télécharger ce dossier".)

   Le procès de Barbie lui-même a été abordé dans les réponses aux questions du public. Serge Klarsfeld a, paradoxalement, souligné que la défense de l'ancien nazi, par Jacques Vergès, avait aidé l'accusation : comme l'avocat voulait surtout se mettre en valeur, il a demandé à Barbie de ne pas assister aux séances. Klarsfeld estime que Vergès n'était pas bon dans le contre-interrogatoire des témoins, alors que les rares fois où Barbie a été présent, il a déstabilisé ceux-ci.

   Mais cette dernière partie de la soirée a surtout été marquée par une intervention étrange. Elle est le fait d'un habitant de Conques, néerlandais, juif, qui, après avoir demandé la parole, s'est mis à lire en tremblant un texte écrit (et tapé) à l'avance, dans un français approximatif. C'était à la fois pathétique et touchant. De quoi était-il question ? Pas facile à dire, même si j'ai tendu l'oreille, alors que nombre de personnes, dans l'assistance, ont semblé vite perdre patience. En gros, ce Néerlandais a fait le lien entre ce que sa famille a connu et l'histoire de la petite Anne Frank. Il a aussi tracé un parallèlle avec le philosophe René Descartes, qui, au XVIIe siècle, a fui la France intolérante pour ce que l'on appelait alors les Provinces-Unies. Pour l'anecdote, il a vécu dans la rue même où se trouvait la maison qu'habiterait par la suite la famille Frank :

Anne Frank Descartes.jpg

   Refusant d'obéir aux injonctions du maître de cérémonie, il a tenu à lire son texte jusqu'au bout, dénonçant, me semble-t-il, la résurgence de l'antisémitisme (y compris à Conques ! Il a parlé d'un salut nazi fait en sa présence, si j'ai bien compris) et se désolant qu'on ne lise pas assez le Journal que la petite Anne Frank a rédigé avant d'être déportée.

   Et, pour que les jeunes générations n'ignorent rien de ce passé, il est venu avec des cadeaux ! En effet, une fois son texte lu, il s'est approché de l'estrade, sur laquelle on l'a empêché de monter. S'adressant aux invités (en particulier à Serge Klarsfeld), il leur a demandé de veiller à ce qu'on remette le contenu du sac (aux couleurs de la Maison du Livre de Rodez) aux enfants de la commune. (Il n'est apparemment pas satisfait de l'organisation du fond de la bibliothèque municipale.) Puis il est parti, calmement, montant avec dignité les marches de l'amphithéâtre (en essayant de ne pas trébucher). Le sac est resté sur l'estrade. On y voyait une pile de petits paquets, tous aux couleurs de la librairie ruthénoise : ce Néerlandais y avait commandé plusieurs exemplaires de l'édition de poche du Journal et les avait fait tous empaqueter pour les offrir ! Quelqu'un devrait s'occuper de ce monsieur, qui a grand besoin d'un suivi psychologique.

   Mais, contrairement à ce qui a été affirmé, cet incident n'a pas gâché la soirée. Quelque chose d'autre aurait pu la gâcher : CETTE SALOPERIE DE TELEPHONE PORTABLE QUI A SONNE A DEUX REPRISES ! C'est quand même dingue ! Et les coupables sont deux personnes âgées, l'homme (aux cheveux blancs) ne semblant guère gêné par le dérangement provoqué, la femme (aux cheveux teints) pouffant même de rire à plusieurs reprises... NON MAIS QUEL DUO D'ABRUTIS !!

dimanche, 20 juin 2010

De la politesse en politique

   En public comme en privé, il fut un temps où Ceux Qui Nous Dirigent conservaient une dignité qui s'étendait au langage. Est-ce parce que la société française s'est un peu décoincée ? Est-ce par souci de "faire peuple" (vulgaire ?) ? Depuis une vingtaine d'années, plusieurs détenteurs du pouvoir exécutif se sont fait connaître par la verdeur de leur langage, notamment en public.

   Ainsi Jacques Chirac a jadis choqué nos amis britanniques en associant le Premier ministre de l'époque (l'inénarrable Margaret Thatcher) à certains de ses organes génitaux. Dominique de Villepin n'est pas réputé avoir la langue dans sa poche. Il lui est arrivé à plusieurs reprises de se lâcher, en particulier sur les députés (U.M.P.) et les journalistes. Notre actuel président n'est pas non plus un exemple de classe et de distinction, en dépit des prétentions affichées.

   Voilà de quoi inspirer la jeunesse, qui n'aura pas mieux si elle se règle sur le comportement de footballeurs comme Nicolas Anelka.

   Mais je suis récemment tombé sur encore mieux, en lisant Le Canard enchaîné du 31 mars dernier :

frères Guérini.JPG

   C'est le récit d'une altercation survenue à Marseille entre Renaud Muselier et Alexandre Guérini, dont on peut trouver une autre version sur le site de La Provence. Le second, l'agresseur, a pour frère Jean-Noël Guérini, président (socialiste) du Conseil général des Bouches-du-Rhône, auquel L'Express a consacré un fort instructif dossier.

   Pour éviter toute confusion, il convient toutefois de préciser que, bien qu'ils portent le même nom qu'eux et qu'ils soient originaires du même village corse (Calenzana), Jean-Noël et Alexandre n'auraient rien à voir avec de célèbres mafieux, les frères Guérini, qui ont longtemps régné sur le Milieu marseillais.

samedi, 12 juin 2010

Des hebdos en désaccord

   J'ai déjà évoqué les petites prises de bec qui ont opposé naguère Le Ruthénois et A l'oeil sous le titre "Combat des magazines ruthénois" (I, II et III). Cette semaine, force est de constater que Le Ruthénois et Le Nouvel Hebdo ne sont pas sur la même longueur d'onde, en particulier sur LE sujet qui a agité l'Aveyronnie qui bouge : l'apéro "Fessebouc".

   L'hebdomadaire du Piton, dont le rédacteur en chef a assumé la responsabilité de la manifestation, lui consacre sa "une" et de nombreuses photographies (en particulier pages 4 et 5). D'autres sont accessibles sur le site de la radio Totem. Sur Dailymotion, on peut voir une courte vidéo montrant un habile jongleur, sur fond musical de la Diane Rouergate. On peut écouter certains de leurs morceaux sur leur site, notamment la reprise de Highway to hell qui a tant marqué Georges Abitbol ! (Perso, je préfère celle de I feeeeeel goooood ! On peut d'ailleurs trouver une très ancienne vidéo de James Brown. Il y chante, entouré de Blancs... et regardez son jeu de jambes : Michael Jackson a presque tout pompé sur lui !). Sur la partie gauche de la double-page, Hugues Robert se fait interviouver par l'un de ses journalistes... Il aurait pu écrire seul un bilan de la soirée, plutôt que de se prêter à cette fausse entrevue.

   Même le dessin de Stéphanie Gras est consacré à l'événement. Il tourne en dérision les accusations de récupération portées à l'encontre du maire de Rodez. La question que tout le monde se pose est : qui est donc l'homme représenté à côté de Christian Teyssèdre ? Serait-ce un journaliste de Centre Presse ? (R.D.S. ?)

   Le Nouvel Hebdo fait entendre un autre son de cloches. La première salve vient de Sosthène qui, en page 1, tance Le Ruthénois pour avoir pris comme référence Charles Baudelaire, connu certes comme poète, mais aussi comme grand consommateur de substances hallucinogènes (ainsi que pour son goût pour les prostituées)...

   Sur la même page s'amorce un article plus long, poursuivi page 2. Le Nouvel Hebdo évacue assez vite l'idée qu'il s'agissait avant tout d'un coup commercial (une idée lancée aussi par Midi Libre). Il reproche plutôt aux organisateurs d'avoir donné une bonne occasion au maire de Rodez de redorer son image auprès de la jeunesse, cet apéritif n'ayant finalement plus rien d'improvisé. (Tant mieux ?) Au passage, il commet une erreur sur les dates, affirmant "Si l'apéro Facebook était maintenu pour le vendredi 28 mai, celui du Ruthénois et du maire de Rodez était prévu, lui, pour le jeudi 27 mai." Il faut repousser le tout d'une semaine, l'apéro organisé au "square Georges Abitbol" ayant eu lieu jeudi 3 juin, l'autre ayant été programmé pour le vendredi 4. Toujours page 2, les "Castonétoiseries" elles-mêmes se gaussent du fameux apéro.

   En tout cas, l'hebdomadaire satirique reste beau joueur et n'hésite pas à "tâcler" un quotidien aveyronnais (le plus lu dans le département) qui a tenté de minimiser le succès de la manifestation :

Apéro Centre Presse.JPG

   Mais la prose la plus agressive vient d'un lecteur du Nouvel Hebdo, qui signe des initiales "C.C.". (Ce pourrait être Christian Caviale... Les lecteurs assidus du Nouvel hebdo ont remarqué à quel point le journal est bien renseigné sur le déroulement des réunions du Conseil municipal d'Espalion...) Il commence par se tromper sur le nombre de participants espéré : 8 000 selon lui, alors qu'Hugues Robert avait déclaré en attendre entre 1 000 et 1 500. Il conclut donc de manière erronée qu'il s'agit d'un échec, le titre de sa contribution prenant le contrepied du titre d'un article de La Dépêche du Midi. Par contre, le fait que cet "apéro" ait vu la rencontre d'anciens du Modem et du maire P.S. de Rodez est peut-être annonciateur de quelque chose pour 2014. J'ai quand même été gêné de trouver la photographie suivante sur le site de Totem :

Apéro Totem 4 juin 2010.jpg

   Si je m'élève contre le dénigrement systématique des hommes politiques, je ne vois pas d'un meilleur oeil une trop grande proximité, qui pourrait virer au copinage. (De ce point de vue, le dernier billet de KaG sur la MJC de Rodez m'a rassuré.) Et puis, et puis... Christian Teyssèdre songe peut-être à une liste d'ouverture pour les municipales de 2014. Il va avoir face à lui une droite moins divisée qu'en 2008... et il va devoir se garder sur sa gauche : une liste "gauche de la gauche" pourrait se monter (autour de certains rebelles de Fabié par exemple). Il me semble que le maire de Rodez n'est pas en mauvais termes avec Maïté Laur, élue du Modem. Qui sait ?...

   Mais le sujet le plus intéressant du Nouvel Hebdo de cette semaine est sans conteste la querelle à propos de la marque Laguiole, à laquelle l'essentiel de la page 4 est consacré. Gérard Galtier y reprend des informations déjà publiées dans feu L'Hebdo, en 1995 et 1996. Il égratigne en particulier l'ancienne municipalité. A l'époque, un dessin (paru dans le numéro 408) avait ironisé sur les produits dérivés portant le nom de la commune aveyronnaise :

Hebdo 15 12 1995.JPG

   Revenons au Ruthénois. Page 6, plusieurs articles sont consacrés à l'antenne de la Chambre de Commerce et d'Industrie, dont les ondes pourraient constituer une menace pour les enfants scolarisés à Cambon et Monteil. A signaler aussi, une nouveauté, vendue avec l'hebdomadaire (même si le prix est très attractif, c'est un peu de la vente forcée !) : il s'agit du Mag des Aveyronnais, un trimestriel sur papier glacé dans lequel on pourrait voir une tentative de ressusciter Aveyron Magazine. Il semble y avoir un marché, puisqu'un concurrent, Terres d'Aveyron, a vu le jour il y a peu :

Terres d'Aveyron n°1.jpg

   Vous remarquerez l'habileté dans la présentation du titre. Un lecteur peu attentif pourrait en déduire qu'il s'agit d'une suite à Aveyron Magazine, ce qui n'est pas le cas. C'est une pratique commerciale que je ne trouve pas tout à fait correcte (surtout vis-à-vis d'Hugues Robert). Je signale quand même le numéro 2, sorti en kiosque fin mai, dans lequel on peut lire notamment un article fort intéressant sur les monnaies des Rutènes.

   Une dernière chose : les deux hebdomadaires publient une tribune de Jean-Louis Chauzy, dans laquelle il dénonce fort justement une conséquence méconnue de la réforme des collectivités territoriales (dont il a déjà été question dans Le Nouvel Hebdo, numéro 125). En effet, les nouveaux conseillers territoriaux, qui vont remplacer à la fois les conseillers généraux et régionaux, seront moins nombreux que tous ceux-ci réunis. Mais, comme ils vont tous siéger dans deux assemblées (le Conseil général de leur département d'origine et le Conseil régional), cela va avoir pour conséquence de diminuer le nombre de personnes siégeant au niveau départemental mais d'augmenter celui siégeant au niveau régional.

vendredi, 11 juin 2010

Clotilde Reiss, Ahmadinejad et les media français

   J'ai fini par aller regarder le 20 heures de TF1 du 7 juin dernier. Pour accéder directement à la dizaine de minutes consacrée à l'entretien entre Laurence Ferrari et Mahmoud Ahmadinejad, on peut passer par le menu "chapitres" sous la fenêtre, à droite, ou aller chercher la séquence en dessous, parmi le florilège proposé.

   Cela commence par une demi-surprise : au lieu d'aborder un sujet iranien, la journaliste française évoque la crise de Gaza. Est-ce son choix ou une demande des autorités iraniennes ? On ne le sait pas. On peut penser que, comme elle a l'intention de poser quelques questions gênantes, débuter en tendant une perche à son interlocuteur est une forme de politesse. On pourrait aussi penser que, comme cet entretien a été préparé bien en amont (comme on l'apprend sur le site du Figaro... les dénégations des gens de TF1 ne me convainquent pas franchement), à l'actualité de la crise de Gaza s'est superposée cette volonté propagandiste de Téhéran : se poser en défenseur des Palestiniens est gage de popularité dans le monde arabo-musulman.

   Très vite, la Française s'enhardit et interroge le président sur Israël. Sa réponse est habile. S'il réaffirme l'absence de légitimité (selon lui) de l'Etat juif, il est en fait sur une position proche de celle du Hamas : il déteste Israël, mais se dit d'abord défenseur de la justice pour les Palestiniens, ce qui ménage un espace pour la négociation. Néanmoins, la formule "que chacun rentre chez soi" est clairement la proposition de la suppression de l'Etat juif (mais pas par la force... tant qu'il n'en a pas les moyens ?).

   Là où Ahmadinejad est (involontairement) comique, c'est quand il dit "s'en remettre à la voix du peuple" (palestinien), sous-entendu : si ces imbéciles de Palestiniens décident librement de cohabiter avec ces enfoirés d'Israéliens, il n'est pas contre. Que n'applique-t-il ce sage précepte à sa propre politique intérieure ! L'an passé, c'est contre la voix du peuple (volée à l'issue d'un scrutin truqué) qu'il a lancé ses sbires... ce que Laurence Ferrari s'est bien gardée de rappeler.

   Sur la bombe atomique, le président iranien est évasif et cherche à s'en tirer par une pirouette. Il en ressort pour moi clairement que son gouvernement cherche à doter le pays de l'arme atomique, peut-être pas pour en agresser un autre, mais pour éviter d'être attaqué par les Etats-Unis.

   Au passage, il "enfume" son interlocutrice en affirmant qu'il n'y a pas de zone d'ombre dans l'histoire des relations franco-iraniennes. Il fait sans doute allusion au séjour de l'ayatollah Khomeyni en France, à Neauphle-le-Château. Mais il semble oublier qu'après avoir hébergé le fondateur de la République islamique, notre pays a accueilli ses opposants. Il laisse aussi de côté l'important contentieux autour d'Eurodif, les attentats perpétrés en France et ailleurs, ainsi que les prises d'otages. Autant de précisions que Laurence Ferrari a négligé d'apporter, peut-être aussi pour ne pas abuser du "temps de cerveau disponible" des téléspectateurs de son journal.

   Quand enfin il est question de Clotilde Reiss, M. Ahmadinejad nous ressort la "version officielle" : il n'y a pas eu de marchandage. Cet acharnement des gouvernements français et iraniens à maintenir ce tissu de mensonges se comprend. Nicolas Sarkozy ne veut pas perdre la face : après avoir levé le menton et proclamé haut et fort qu'il ne cèderait pas, il a baissé son pantalon. De son côté, Mahmoud Ahmadinejad ne veut pas passer pour un preneur d'otages, un rançonneur... et il a connaissance de l'agenda international. Je ne serais pas étonné d'apprendre que cette entrevue ait fait partie du "marché", puisqu'elle a été diffusée juste avant que le Conseil de Sécurité de l'O.N.U. ne se prononce sur des sanctions contre l'Iran. Sont notamment dans le collimateur les Gardiens de la Révolution, auquel le président iranien est lié. Il est indigne que le journal télévisé le plus regardé de France se soit prêté à une opération de propagande de la dictature iranienne.

   Quant à Clotilde Reiss, elle refait parler d'elle. On peut entendre son témoignage sur France Culture. La première partie a été diffusée jeudi 10, la deuxième étant programmée vendredi 11, à 13h30. Elle y raconte sa détention et commente des dessins qu'elle a réalisés. On peut les voir dans le Libération daté du 10 juin. Comme j'ai acheté la version papier, je vous propose l'un d'entre eux :

Reiss 3.jpg

   On se demande toutefois comment ces croquis ont pu être faits pendant la détention de Clotilde Reiss, comme l'affirme le quotidien. Il est plus vraisemblable qu'ils aient été exécutés juste après, pendant la période de résidence surveillée à l'ambassade de France (après le versement d'une caution -200 000 euros selon Libé, 210 000 selon Le Point- qui, rappelez-vous, a sans doute finalement servi à payer l'amende au tribunal iranien).

   Dans la seconde partie de l'entretien, Clotilde Reiss fait allusion à l'emballement médiatique que son "aventure" a suscité et dit avoir été (rétrospectivement)  touchée par une caricature parue dans Le Canard enchaîné. C'était dans le numéro du 12 août 2009 :

Canard enchaîné 12 08 2009.JPG

   Mais revenons à l'entretien de Laurence Ferrari avec Mahmoud Ahmadinejad. Celui-ci nous a réservé quelques belles formules pour la fin : "La situation était bonne l'an dernier et elle le reste" ; "L'Iran est un pays libre" (J'en vois qui rigolent au fond ! Ce n'est pas bien !) ; "L'Iran est le pays des manifestations" (surtout de celles des opposants à la dictature)... Vite, un bêtisier !

   Après, il y a la question du foulard. Le voir porté par une Française non musulmane me choque, comme beaucoup de monde. Mais, en y réfléchissant bien, la justification de Laurence Ferrari ne manque pas de pertinence. Elle respecte la "législation"" (même mauvaise) du pays dans lequel elle se trouve et donc, cela implique la réciprocité, c'est-à-dire qu'en France, les musulmanes adaptent leur manière de s'habiller aux lois françaises. Et puis, après tout, quand on ne veut pas d'ennui, le mieux est d'éviter de se rendre dans ce genre de pays rétrograde.

samedi, 05 juin 2010

"Le Nouvel Hebdo" numéro 126

   Une fois n'est pas coutume, l'éditorial de Gérard Galtier s'en prend à la majorité départementale, dont certaines têtes d'affiche ne semblent pas gênées d'engranger l'argent de nos impôts (via leurs indemnités)... sans fournir l'effort d'assister aux réunions organisées à Rodez. Page suivante, c'est la gauche qui en prend pour son grade, plus précisément Fabrice Geniez (les lecteurs U.M.P. seront déçus cette semaine : aucune charge virulente n'est menée contre le maire de Rodez). Je ne suis pas toujours d'accord avec le tir de barrage dont le maire d'Onet-le-Château fait l'objet dans l'hebdomadaire satirique, mais là, je partage les inquiètudes exprimées quant à l'endettement de la commune... et les doutes quant à l'intérêt de la construction d'un théâtre (comme de la création d'un nouvel emploi de cadre sup' culturel) pour la quatrième ville du département.

   Concernant les travaux prévus à Rodez, je conseille vivement la lecture de l'article se faisant l'écho des propositons de Jean-Louis Chauzy. L'idée d'un Centre Pierre Soulages à Combarel, au lieu du coûteux musée envisagé,  me séduit.

   De temps à autre (une fois par mois ?), Le Nouvel Hebdo ouvre ses pages à une figure politique locale, qui rédige des "notes", précédées d'un texte de présentation. Ainsi, dans le numéro 122, on a eu droit à celles de Frédéric Soulié (poulain de Marc Censi). En janvier 2010, c'est le conseiller général et régional (de gauche) Régis Cailhol qui s'était livré à l'exercice. En février, ce fut Jean-Marie Daures, le maire de Trémouilles, une figure du Modem local, qui est aussi, sauf erreur de ma part, éleveur de brebis bio (une partie du lait étant livré à Roquefort). Ah ben tiens ! Il est question de lui dans ce numéro !

   Ce mois-ci, c'est le jeune Bastien Nespoulous (curieusement prénommé Sébastien) qui a les honneurs de la rubrique. Le texte d'introduction rappelle ses excellents résultats scolaires (notamment au baccalauréat) et ses origines familiales, mais, à ce sujet, aucune allusion n'est faite au rôle politique joué par plusieurs membres de sa famille. Ceci dit, Midi Libre et La Dépêche du Midi ne s'étaient pas montrés plus inquisiteurs.

   Alors, pourquoi ce silence, alors que les éléments biographiques (qui ne prêtent pas à polémique, c'est juste de l'information contextualisée) sont accessibles ? Soit les rédacteurs du Nouvel Hebdo partent du principe que ce sont des faits connus de leurs lecteurs, souvent âgés et au fait de la politique aveyronnaise, soit ils n'ont pas envie d'avoir l'air de copier le site Aligorchie, qui s'est "payé" la nouvelle pousse U.M.P. (qui, soit dit en passant, a eu un passage vaguement rebelle), soit le journal éprouve de la sympathie pour le nouveau secrétaire départemental de l'UMP.

   Page 4, sous les notes du "bébé UMP", on trouvera un article consacré à la guerre autour de la marque "Laguiole". Le point de vue y est original, puisque l'entrepreneur francilien Gilbert Szajner y est décrit sous un jour plutôt favorable, alors que La Dépêche, Centre Presse comme Midi Libre ont défendu essentiellement le point de vue de la municipalité de Laguiole. Toutefois, un expert cité par le quotidien toulousain argumente dans un sens que l'on retrouve dans l'article du Nouvel Hebdo. Quoi qu'il en soit, la contrefaçon du couteau est scandaleuse et, si la démarche de la municipalité aveyronnaise peut contribuer à valoriser la traçabilité de ce produit identitaire, elle est la bienvenue.

   Je termine par une petite "pique". En page 2 du Nouvel hebdo, dans la partie réservée au courrier des lecteurs (qui, à mon humble avis, n'est pas toujours rédigée par des lecteurs), une contribution anonyme plagie un de mes billets à propos de l'indemnité de Sabrina Maurel-Alaux. Voici l'article (cliquez sur les images pour en avoir une vision agrandie) :

Mon blog copié.JPG

   Et voici l'extrait de mon blog :

Mon blog Maurel.jpg

   Comme vous pouvez le constater, il y a eu un petit travail de reformulation (et des coupes), mais on sent bien d'où vient l'inspiration. Bon, ce n'est pas grave, hein, mais  Le Ruthénois, dont se moque un lecteur publié juste à côté, avait eu, lui, l'élégance de nommer sa source quand il m'avait cité.

vendredi, 28 mai 2010

"Le Nouvel Hebdo" numéro 125

   Cette semaine, l'éditorial (Grain de sel) de Gérard Galtier est consacré à la réforme des collectivités territoriales :

DSCN2636.JPG

   Je suis, comme lui, plutôt favorable à cette réforme (notamment à la diminution du nombre d'élus locaux), même si je suis conscient des arrière-pensées du gouvernement : au-delà de la modernisation de nos institutions, elle va participer à l'affaiblissement des collectivités majoritairement gérées par la gauche. Mais les électeurs ont déjà prouvé par le passé qu'ils savaient déjouer les calculs politiciens...

   Que l'on soit de gauche, de droite, du centre ou d'ailleurs, on se doit de lire la transcription des interventions de Brice Hortefeux et Alain Marleix devant l'Assemblée nationale. Certains seront surpris de constater que le discours du ministre de l'Intérieur débute par un hommage à la politique initiée sous le premier septennat de François Mitterrand (qui n'est pas nommé... faut pas déconner non plus), par Gaston Defferre. Il y ajoute (là encore sans nommer l'instigateur, Jean-Pierre Raffarin en l'occurence) l'inscription de la décentralisation dans la Constitution (Préambule, article 1er).

   Gérard Galtier attribue l'opposition à la réforme au conservatisme de la gauche, arc-boutée sur ses "fromages" provinciaux. Il passe sous silence la résistance des élus locaux de droite, qui sont au moins autant cumulards que ceux de gauche et qui sont un peu responsables du caractère bancal du mode de scrutin des futurs conseillers territoriaux. Il a fallu ménager les conseillers généraux, très attachés au canton, tout comme les maires de communes rurales. Du coup, on va créer des "super cantons" d'ici 2014 : 80 % des conseillers territoriaux seront élus au scrutin majoritaire à deux tours, les 20 % restants étant désignés au scrutin proportionnel (ce qu'a oublié de préciser G. Galtier). En Midi-Pyrénées, cela conduirait à élire 18 conseillers sur 91 à la proportionnelle... sur toute la région ! On voit la conséquence : les "petits" partis, qui (comme pour les élections législatives) ne parviendront pas (sauf exception) à faire élire le moindre conseiller territorial au scrutin majoritaire à deux tours, n'auront que les miettes. On se retrouvera avec un bipartisme P.S. (allié à Europe écologie) - U.M.P. (alliée aux "divers droite" qui n'auront pas fait acte de rébellion). Pour que la représentation des citoyens soit un peu plus juste, il faudrait qu'au moins 40 % des conseillers territoriaux soient désignés à la proportionnelle. Ceci dit, ce système devrait permettre de dégager des majorités claires dans les régions et les départements.

   On reste au niveau régional avec un billet de Tempy consacré au trombinoscope du Conseil régional de Midi-Pyrénées. Sous chaque photographie figure une rapide présentation de l'élu. Le contributeur du Nouvel Hebdo a remarqué que Jean-Claude Luche et Serge Roques sont définis par leurs (ex)professions et non leurs fonctions politiques, contrairement à tous les principaux conseillers régionaux. Cette remarque est toutefois unilatérale et biaisée, puisque d'autres conseillers de droite sont traités avec équité, comme Brigitte Barèges, présentée comme "Députée Maire de Montauban". A gauche, certains ont subi le même traitement que J.-C. Luche et S. Roques, par exemple Pierre Pantanella (qui certes pèse moins que les deux précédents en Aveyron... quoique), maire de Saint-Rome-de-Cernon et secrétaire fédéral du P.S., présenté comme "Cadre SNCF".

   Comme chaque élu est associé à son département d'élection, nous avons droit à quelques présentations comiques, celle du néo-Tarnais Guilhem Serieys :

G Sérieys.JPG

   ... celle de la néo-Haute-Garonnaise Martine Pérez :

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   ... et surtout celle de la néo-Aveyronnaise Nicole Fréchou :

N Fréchou.JPG

   C'est, rappelez-vous, le résultat d'une petite magouille électorale sur laquelle je me suis déjà exprimé.

   L'un des sujets qui agitent le Piton est l'attribution de l'espace restaurant du futur musée Soulages. Le Nouvel Hebdo se fait l'écho de la rivalité entre Jean-Louis Fau et Michel Bras (les enjeux globaux étant bien décrits dans un article de Midi Libre), égratignant un peu ce dernier (intouchable dans le département) et précisant fort justement qu'on peut très bien manger ailleurs que chez les deux cuistots médiatiques. Le journaliste aurait pu ajouter que cette rivalité a un arrière-plan savoureux. En effet, la cuisine de Michel Bras n'est pas à la portée de tout le monde, celle de Jean-Louis Fau est plus abordable. Il me semble que Pierre Soulages verrait d'un bon oeil le restaurateur de Laguiole s'installer aux côtés de "son" musée, auquel le relierait une passerelle. Il est piquant de constater que c'est à la nouvelle majorité de gauche (qui a repris le projet de Marc Censi) de trancher entre cuisine populaire (enfin, pour classes moyennes) et cuisine élitiste... De très mauvaises langues suggèrent que, tout comme celui du viaduc de Millau, le restaurant du musée Soulages a vocation à revenir à Michel Bras. La candidature de Jean-Louis Fau n'a-t-elle été mise en avant que pour faire croire qu'il y aurait une réelle compétition ? L'avenir nous le dira.

   Page 3, on lira avec plaisir un hommage à l'ancien député centriste Jean Briane (un adepte du mandat unique et du "parler vrai" qui n'a hélas guère fait école)... article dont je n'ai pas compris l'actualité. Est-il mort ? Gravement malade ?

   Ce numéro du Nouvel Hebdo serait incomplet sans la traditionnelle salve dirigée contre Fabrice Geniez, le maire d'Onet-le-Château (qui, soit dit en passant, n'a pas d'autre mandat politique, si l'on excepte sa participation au conseil de la communauté d'agglomération du Grand Rodez). Sa proposition d'installer le quai de transfert des ordures ménagères à la place des friches Balard y est tournée en dérision, sans aucune argumentation. Par contre, ne recherchez pas la même intensité critique à l'égard du président Sarkozy et de son épouse, qui ont profité de l'installation des agriculteurs sur les Champs-Elysées pour réaliser une belle opération de communication.

  

samedi, 22 mai 2010

"Le Ruthénois" numéro 12

   L'hebdomadaire titre sur les médecins et l'un d'entre eux est l'objet de l'interview de la semaine. C'est un généraliste, donc un des "soutiers" du système... oui d'accord, un soutier qui gagne plus de 4 000 euros par mois ! Je suis un peu comme tous les Français : j'apprécie mon médecin personnel, compétent (et en secteur 1), mais j'ai globalement une mauvaise image de la profession, surtout des spécialistes (des "chasseurs de primes" disent les mauvaises langues). Et puis je n'aime pas ces histoires de médecins qui refusent les patients peu solvables (une minorité, certes).

   Page 4, Bruno Aufrère (le directeur de la publication) se fait l'écho des protestations de ceux qui reçoivent leur journal avec retard, en dehors du département. Je peux vous prédire sans risque de me tromper qu'avec la privatisation qui s'annonce, le service postal ne va pas s'améliorer pour les habitants de départements ruraux comme l'Aveyron...

   Page 5, il est question du site du Burgas, l'émotion étant passée. On s'aperçoit que sa fermeture a des conséquences sociales, déjà évoquées par La Dépêche du Midi. L'article du Ruthénois est un peu plus précis, et rappelle qu'il aurait été possible d'installer le quai de transfert des ordures ménagères à Sainte-Radegonde, la COVED (entreprise gestionnaire du site, filiale de la Saur, qui a beaucoup changé de mains en 10 ans) ayant répondu à l'appel d'offres remporté par Véolia. Moi, si j'avais accès aux documents officiels, j'irais bien jeter un oeil à cet appel d'offres...

   Dans la suite du journal, on apprend que les relations sont plus apaisées avec le maire de Rodez. On ne nous dit pas s'il a repris un abonnement au Ruthénois, ni où en est la souscription des lecteurs, à laquelle j'ai contribué.

   Sur la même page, on nous cause d'une jeune pousse UMP, qui s'est fait un peu tailler un costard sur le site Aligorchie.

   Page 7, on peut lire une tribune de Christian Teyssèdre, plus exactement la réponse (aux accusations de Jean Milesi) qu'il a adressée à plusieurs organes de presse. C'est du Teyssèdre, cinglant, sans concession et argumenté. Je dois dire que j'ai bien aimé !

   On a même droit à deux maires de Rodez pour le prix d'un, puisque l'ancien, Marc Censi, a envoyé (comme à Midi Libre) un billet furibard à propos de la construction d'une stabulation à proximité du camping de Combelles. Peut-être faudrait-il enquêter sur la procédure, mais, en tout cas, le point de vue que l'on a dépend de l'endroit où l'on se trouve :

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Combelles 2010 (6).JPG

   Fort intéressant aussi est l'article consacré à Roger Lajoie-Mazenc et la guerre d'Algérie. J'y relève toutefois une inexactitude, à propos de François Mitterrand. S'il était bien ministre de l'Intérieur sous Pierre Mendès-France (de juin 1954 à février 1955), s'il a fermement condamné l'action du FLN et proclamé son attachement à l'Algérie française, il n'est pas responsable de l'envoi des appelés du contingent, qui a commencé sous Edgar Faure, en août 1955 (ce furent d'abord des rappelés). En 1956, redevenu ministre (de la Justice) sous Guy Mollet, il a eu une action ambiguë. Voici en tout cas ce qu'il déclarait en 1954 :

Echo d'Alger.jpg

   Page 14, il est de nouveau question des dessins réalisés par les élèves des écoles d'Olemps. "Eux, ils ont compris Soulages", titre Le Ruthénois. (Et vlan, prends ça dans la tronche, ignoble obscurantiste qui dénigre l'oeuvre de ce génie !) Pas facile de distinguer les gribouillis de Soulages de ceux des bambins ! Finalement, pourquoi dépenser autant d'argent dans la construction (et l'entretien...) d'un musée qui va exposer des oeuvres que des enfants de moins de 10 ans peuvent imiter avec vraisemblance ? Mais, bon, d'ici le 30 juin, je trouverai bien un moment pour aller voir cette exposition, puisque le maire de Rodez la recommande à ceux "qui n'ont pas compris l'importance du musée Soulages". Tout ce raffut me donne une idée de canular : et si, le jour de l'inauguration du musée, les toiles de Soulages étaient remplacées par celles des écoliers ? Il serait très intéressant de filmer les réactions des snobs qui, croyant s'extasier devant les oeuvres du génie, encenseraient le travail réalisé sous la houlette des professeurs des écoles !

   On termine par une bonne idée : une série d'articles consacrés au (très coûteux) festival Skabazac (la commune de Sébazac-Concourès ayant réussi -il y a quelques années- à refiler le bébé à celle d'Onet-le-Château...), places à gagner à l'appui. C'est un bon moyen de se rapprocher de jeunes lecteurs (une denrée rare pour les organes de presse) et d'informer les plus âgés, parfois inquiets de la tournure que peut prendre cette série de concerts. Pour bien en mesurer l'intérêt économique (pas le seul à prendre en compte), il faudrait en évaluer les retombées commerciales et l'impact au niveau de l'image de l'agglomération. La rumeur dit que les grandes surfaces ne sont pas mécontentes de voir leurs rayons de boissons alcoolisées se dégarnir et que la consommation de "chichon" connaît un pic pendant ces deux jours festifs...

mardi, 18 mai 2010

Quelques réflexions sur l'affaire Clotilde Reiss

   Je vais commencer par quelque chose qui peut sembler anecdotique. Et si Clotilde Reiss avait été un "cageot", l'engouement pour sa cause en aurait-il pâti ? En fait, c'est depuis son retour en France que je me suis posé la question. Auparavant, les seules images que j'avais vues d'elle provenaient d'Iran, à l'occasion de ses comparutions devant la justice (sur le site de L'Express par exemple) :

C Reiss procès.jpg

   Elle était vêtue d'une manière aussi peu sexy que possible. Toutefois, à l'occasion, un plan rapproché (trouvé sur un site iranien contestataire) permettait de percevoir son charme, malgré l'horrible foulard qui la défigurait :

C Reiss foulard.jpg

   Après sa libération, Le Monde (qui utilise une photographie de l'AFP) nous la présente sous une forme très "BCBG", sobrement classieuse et mignonne :

C Reiss LeMonde.jpg

   Très vite, deux polémiques ont émergé. La première porte sur les activités menées par la jeune universitaire en Iran. L'article du Monde fait état des affirmations d'un ancien sous-directeur de la D.G.S.E., qu'il a très vite été conduit à nuancer. Il n'y a pas d'étonnement à avoir. Il me semble qu'il est assez traditionnel que des Français travaillant à l'étranger, en général d'un bon niveau de formation, servent de temps à autre de source d'informations (pas ultrasecrètes, non) à la représentation extérieure de leur pays. Clotilde Reiss n'est sans doute pas une espionne, ou alors elle a sacrément bien simulé ses maladresses !

   La seconde polémique porte sur le possible marchandage qui a abouti à la libération de la jeune Française. Cela a commencé, au début du mois de mai, par la libération d'un ingénieur iranien soupçonné de trafic, après une longue détention provisoire. Le comique de l'histoire (encore que... je ne sais pas s'il y a vraiment matière à rire) est que tout le monde s'accorde à dire que ce personnage fait du commerce de produits d'armement au bénéfice de l'Iran, mais que ce n'est pas un délit en France, contrairement aux Etats-Unis.

   La deuxième couche vient de l'expulsion-libération d'Ali Vakili Rad. Cet homme a fait partie du commando qui a assassiné, en France, l'ancien Premier ministre du Shah d'Iran Chapouk Bakhtiar, en août 1991. Pas de bol pour lui, il a été très vite arrêté, puis jugé et condamné, en 1994, à la réclusion criminelle à perpétuité, avec 18 ans incompressibles. Au bout de ces 18 ans, une libération est possible même si, en théorie, la condamnation à perpétuité persiste. Mais, vous dites-vous, pourquoi nous affirme-t-on qu'il était libérable depuis 2009 ? 1994 + 18 = 2012, non ? Oui, mais il faut tenir compte de la détention provisoire, qui court à partir de 1991... + 18 = 2009. Toujours est-il que rien ne justifie, en apparence, la libération anticipée d'un criminel qui n'a, à ma connaissance, jamais exprimé le moindre remords.

   On termine par ce qui pourrait être l'objet d'une troisième polémique : le montant de l'amende infligée à Clotilde Reiss par le tribunal iranien : 300 millions de tomans, soit 3 milliards de rials... convertis en 230 000 ou 245 000 euros environ, selon les sources ! La question est : d'où vient cet argent ? L'avocat de la jeune femme affirme l'avoir réglée très rapidement, sans préciser la source. France Info a soulevé un lièvre, en évoquant la possibilité que la caution versée (par le gouvernement français) en 2009 ait servi à régler l'amende, les deux montants étant curieusement proches...

   Je ne suis aucunement choqué que le produit des contributions publiques ait été utilisé pour la libération de la jeune femme. Mais cacher cette information confirme les soupçons de marchandage... et empêche de donner une meilleure dénomination à cette supposée amende, qui n'est finalement qu'une rançon...

lundi, 17 mai 2010

Compte-rendu du Conseil municipal de Rodez du 10 mai 2010

   Moins de deux jours après la tenue de la réunion, un fichier pdf était apparu sur le site de la mairie de Rodez. Mais, en cliquant dessus, on obtenait le compte-rendu de la séance précédente... déjà accessible par l'onglet du dessous ! N'écoutant que mon courage, j'ai envoyé un courriel à la mairie, mercredi 12 mai. J'ai reçu une réponse dans l'après-midi même, m'assurant que le compte-rendu serait disponible lundi 17 mai. Chose promise, chose due !

   Qu'apprend-on ? Eh bien d'abord que, sur les 35 conseillers municipaux, 8 étaient absents (quelques-uns étant coutumiers du fait... allez voir les comptes-rendus précédents). Ensuite, que, pour une fois, ce n'est pas Sarah Vidal qui a été désignée secrétaire de séance, mais son remplaçant officiel (c'est toujours l'un de ces deux jeunots, sauf une fois, où Ludovic Mouly officia) Guilhem Serieys (Sarah mène largement au score, avec plus de 10 séances de secrétariat depuis l'investiture de Christian Teyssèdre).

   La grande affaire politicienne est le remplacement de la conseillère démissionnaire, Chantal Combelles, par la première non élue de la liste Teyssèdre, à savoir Habiba El Bakouri. Le Ruthénois n°11 a ironisé sur le remplacement de "la charmante et intelligente Chantal par l'intelligente et charmante Habiba". En fait, il ne s'agit que de l'application du code électoral. La liste de Teyssèdre ayant obtenu 28 élus (sur 35 possibles) aux élections municipales de 2008, Habiba El Bakouri, devait donc être la 29ème de la liste... Raté ! Elle était la 30ème, le 29ème étant Pierre Raynal, qui est déjà conseiller municipal :

Liste Teyssèdre 2008.JPG

   Mais quelle peut bien être la cause de ce mystère ? Tout simplement une autre démission, survenue un an plus tôt. Elle a été annoncée lors de la séance du 2 février 2009, Joëlle Gauthier (n°20) étant remplacée par Pierre Raynal (n°29). Du coup, il ne reste plus grand monde disponible en cas de nouvelles démissions : Gilbert Antoine, Djohar Hinas, Jean-Jacques Civadier, Maryvonne Laurens-Digot et Claude Dangles peuvent encore espérer !

   Sur le site de la mairie, la mise à jour du trombinoscope des conseillers a du mal à suivre. Les photographies des démissionnaires ont bien été enlevées, mais celles des petits nouveaux (même Pierre Raynal) se font encore attendre à l'heure où j'écris ces lignes :

Raynal + El Bakouri.jpg

   J'ai ensuite laissé traîner mon regard sur le tableau des indemnités des élus. Je suppose qu'il doit y avoir de bonnes raisons à ce que, d'un adjoint à l'autre, l'indemnité puisse varier du simple au double ! (Je penche pour le nombre de participations à des commissions diverses.) Je note toutefois que Sabrina Maurel-Alaux, qui a été très peu vue aux séances du Conseil municipal depuis décembre 2008 (elle était présente en juin et décembre 2009, absente en février, mai et juillet 2009 ainsi qu'en février, avril et mai 2010), continue à percevoir une indemnité de 1 327,51 euros par mois... alors que Sarah Vidal, qui a récupéré (temporairement) ses dossiers (et qui donc fait office d'adjointe sans en avoir le titre), ne touche que 504,01 euros...

   Quitte à susciter l'ire teyssèdrienne, n'y aurait-il pas un(e) journaliste suffisamment courageux(se) pour poser publiquement la question ?

dimanche, 16 mai 2010

"Le Ruthénois" numéro 11

   La préfète est à la "une" de l'hebdomadaire, qui lui consacre l'entretien de la semaine (dans lequel son prénom est écorché deux fois)... Serait-ce une manière de se faire pardonner le joli dessin de Stéphanie Gras, qui a gentiment égratigné Mme Polvé-Montmasson dans le numéro 10 ? En tout cas, l'entretien est intéressant.

   Page 4, le journal, à l'image de ses confrères, se fait l'écho d'une séance houleuse du Conseil d'agglomération. Mais, comme Midi Libre et  La Dépêche du Midi, il ne nous aprend pas la cause du revirement du maire d'Onet-le-Château (après la suspension de séance). Qu' a bien pu lui dire le maire de Rodez ? Quant au compte-rendu, il va falloir patienter un peu pour le lire, puisque, sur le site du Grand Rodez, le dernier disponible est celui de la séance du 23 mars 2010, seul l'ordre du jour étant affiché pour les réunions du 27 avril et des 11 et 18 mai 2010.

   Il est ensuite question de l'incident qui a marqué l'agglomération cette semaine : l'incendie qui s'est déclaré au lieu-dit La Vialatelle, à Onet-le-Château. Si la presse locale souligne en général la qualité du travail des pompiers, elle ne s'est pas fait l'écho de remarques parfois un peu aigres sur le temps mis par les soldats du feu pour arriver sur place. D'ailleurs, si les journaux citent bien l'heure de départ de l'incendie (l'alerte a été donnée peu après), aucun ne précise quand les pompiers sont arrivés sur place.

   La page 6 revient sur la polémique qui a opposé Le Ruthénois au maire de Rodez concernant l'abonnement au journal, polémique abordée sur le site Aligorchie.

   Ce n'est que page 7 que l'on découvre le dessin de Stéphanie Gras, qui a encore représenté la préfète, en compagnie du maire de Rodez cette fois-ci, à l'occasion des cérémonies du 8 mai. Elle a raison de se moquer un peu de cette volonté ostentatoire d'honorer les morts, non pas que leur sacrifice soit à dénigrer. Il devrait même rester une source d'inspiration pour les générations actuelles. Mais force est de constater que les politiques, de droite comme de gauche, utilisent ces manifestations pour se faire bien voir et récupérer des voix.

   Passons à l'article que je n'ai pas aimé, celui consacré aux écoles d'Olemps "Sur les traces de Pierre Soulages". En voilà de l'énergie mobilisée pour une activité dont l'intérêt me paraît très limité ! Ceci dit, la photographie illustrant l'article est fort bien choisie : elle nous montre des bambins en train de réaliser des gribouillages qui pourraient rivaliser avec certaines des oeuvres du Maître :

Soulages Olemps.JPG

   J'ai entouré les initiales de l'auteur, parce qu'il s'agit sans doute de Barthélémy Haro, qui officie aussi à La Dépêche du Midi, à laquelle il a livré une version très légèrement différente (non signée).

   Page 19, Agathe nous suggère de renvoyer à l'expéditeur ces offres publicitaires qui encombrent nos boîtes aux lettres, une bonne idée déjà mise en pratique par des consommateurs soucieux d'alléger la poubelle des déchets recyclables.

   On termine par le papier de Jean-Michel Cosson, qui, après avoir fait le tour des communes, choisit de parler de Rodez à travers l'année de sa naissance.

   Passons au Nouvel Hebdo n°123, où l'on trouve à boire et à manger. Je ne partage pas le point de vue exprimé par l'article sur la "répression routière". J'ai beau avoir conscience que les radars automatiques sont des pompes à fric, il suffit de prendre sa voiture pour constater à quel point les automobilistes qui fréquentent les routes aveyronnaises ne sont pas exemplaires (bon, d'accord, il y a pire, dans d'autres départements). Et puis, si cela peut dégager les gendarmes de certaines tâches pour qu'ils se consacrent davantage à la répression de la délinquance, ce n'est pas plus mal.

   Page 2, un lecteur signale la transformation du paysage à proximité du village de vacances de Sainte-Radegonde. Voilà ce que cela donne selon un article paru le lendemain dans La Dépêche du Midi :

Dépêche 15 05 2010.jpg

   Mais le sujet le plus croquignolesque est sans conteste la guerre picrocholine qui agite la commune de Buzeins. C'est La Dépêche qui s'est le plus intéressée à l'affaire. Cela a commencé par un conflit entre la maire élue en 2008 et une employée municipale en poste depuis 2001. Cela s'est poursuivi avec la présence de gendarmes lors d'une séance du Conseil municipal ! La maire a même déposé une plainte contre l'employée communale... dont on apprend que l'époux est conseiller municipal de Buzeins. (Comme la future maire dont il était proche à l'époque, il a été élu au second tour des élections municipales de 2008). Tout cela s'est terminé par la relaxe du couple incriminé... mais l'histoire ne s'arrête pas là. Le Nouvel Hebdo pointe le fait que la maire a fait voter a posteriori le paiement des frais d'avocat par la commune. Mais s'agit-il de la séance du Conseil municipal du mois d'avril (honoraires d'avocat de plus de 2 500 euros, le budget étant voté par 6 voix contre 3) ou du mois de mai (6 000 euros d'honoraires, le budget étant voté par 7 voix contre 3) ?

dimanche, 09 mai 2010

"Le Nouvel Hebdo" (n°122)

   Cela fait un petit moment que j'aurais dû parler de ce journal à part dans le paysage médiatique aveyronnais. Bien que, sous sa nouvelle formule, il existe depuis janvier 2008, je ne l'avais pas évoqué quand j'avais brossé un rapide tableau de la presse aveyronnaise. Chez les marchands de journaux, il est facilement reconnaissable :

DSCN2591.JPG
   Ce n'est pas visible sur l'image, mais le papier est jaune. Il n'y pratiquement que du texte (deux-trois photos complètent le décor, parfois un petit dessin), en petits caractères, sur 4 pages, si bien qu'on pu le comparer au Canard enchaîné. Comme lui, sa surface éditoriale n'est pas "bouffée" par la réclame. Il publie toutefois des annonces légales et ne s'interdit pas la publicité (voir la partie soulignée en rouge). La principale différence est en fait politique : le Canard est engagé à gauche (même s'il critique les partis qui prétendent l'incarner), alors que Le Nouvel Hebdo tape surtout sur la gauche.

   Gérard Galtier (l'âme du journal, ancien journaliste à La Dépêche du Midi) consacre son éditorial ("Grain de sel") à l'action de la municipalité ruthénoise. Il évoque notamment la circulation place d'Armes, une ânerie qui, de surcroît, défigure les abords de la cathédrale. Autre sujet qui fâche : l'entretien du conservateur du futur musée Soulages. (Voilà qui contraste avec ce qu'on pouvait lire, par exemple, dans le numéro 35 du magazine A l'oeil.) Les articles qui suivent "tâclent" un peu tout le monde, à gauche comme à droite, même si c'est le maire de Rodez qui récolte la plus belle moisson de coups de trique ! On pourra néanmoins lire avec profit, page 2, le texte qu'il a adressé au Nouvel Hebdo, en réponse à un précédent article déjà très incisif.

   Au sujet de la manifestation contre la fermeture de l'école François Fabié, je partage le point de vue de "Monsieur Gaston", qui n'apprécie pas trop que des enfants soient utilisés pour simuler une cérémonie funèbre. L'idée de base est séduisante ; elle change des manifestations criardes où l'on n'entend que des slogans répétés mécaniquement. Mais de là à associer des gamins au transport du cercueil...

   L'autre personnalité qui "déguste", dans ce numéro, est le maire d'Onet-le-Château. C'est la prose d'un "lecteur assidu du Nouvel Hebdo" (très proche de l'opposition municipale, à mon avis...) qui s'en charge. Quelle que soir la sympathie que l'on éprouve pour Fabrice Geniez, on devrait, avant de lui ricaner au nez, analyser plus en profondeur sa proposition (concernant le quai de transfert et la friche Balard) et sa faisabilité. On aurait souhaité que les militants de droite soient aussi pugnaces face à la majorité départementale sur le dossier du Burgas...

   Page 3, Le Nouvel Hebdo signale (comme son confrère Le Ruthénois) la disparition d'une feuille locale (que je ne connaissais pas), La Nouvelle des Puechs, paraissant sur Arvieu et qui était rédigée par Mathilde et Thomas Balmes.

   L'hebdomadaire se termine par les "notes" de Frédéric Soulié, ancienne tête de liste de droite aux municipales de 2008. En gros, il s'oppose aux socialistes mais il apprécie Teyssèdre... parce qu'il n'a pas jeté au rebus tous les projets de Marc Censi.

   P.S.

   Au cas où ce serait disponible quelque part : je voudrais pouvoir écouter l'émission "Carnets de campagne", diffusée sur France Inter mardi 5 janvier dernier. A l'occasion du passage du "Jeu des 1 000 euros" dans l'Aveyron, Gérard Galtier y fut interrogé. J'ai raté cette émission.

  

"Le Ruthénois" numéro 10

   L'hebdomadaire titre sur les manifestations, assez nombreuses ces jours-ci. En toute logique, l' "interview de la semaine" a été réalisée avec le secrétaire départemental de la CGT, un ouvrier de la SAM, entreprise decazevilloise du groupe Arche qui a récemment connu un mouvement social assez dur. Les pages suivantes présentent un panorama des manifestations, une assez grande place étant consacrée aux éleveurs bovins, en situation délicate.

   Bien entendu, il est aussi question de la manifestation contre la fermeture de l'école François Fabié. Je me suis amusé à comparer la manière dont il était rendu compte de cet manif' dans différents organes de presse. Tous signalent l'arrivée du maire de Rodez, qui est "allé au charbon". Mais, selon le journal lu, la version est légèrement différente. Centre Presse et Le Ruthénois présentent un Christian Teyssèdre pas franchement ravi : "plus agacé qu'amusé" selon le quotidien, "droit dans ses bottes" selon l'hebdomadaire (qui souligne l' "agressivité" de Christian Teyssèdre), alors que Le Nouvel Hebdo (une feuille contestataire dont il faudra que je reparle un de ces quatre) fait plus la part des choses : "Christian Teyssèdre a essayé de renouer le dialogue, mais il a tourné court..." Pour avoir une idée du nombre de participants, il faut se tourner vers Le Ruthénois ("peu de monde") et surtout Centre Presse ("quelque quarante personnes"... enfants inclus ?).

   Les journaux ont aussi semble-t-il été tous destinataires d'une lettre de Sarah Vidal, conseillère municipale qui assure l'intérim à la Culture. Centre Presse en a intégré une partie dans l'article consacré à la manifestation alors que les autres l'ont reproduite dans leurs colonnes. La Dépêche du Midi l'a amputée du dernier paragraphe et ne l'a pas fait précéder d'un titre, à la différence du Ruthénois et du Nouvel Hebdo :

Vidal Ruthénois.JPG
 
 
Vidal Nouvel Hebdo.JPG

   A chaque fois, j'ai souligné le titre. Vous noterez que Le Ruthénois s'est inspiré de la fin de la lettre pour le former, alors que Le Nouvel Hebdo a pioché dans le début. Ce n'est pas que du pinaillage. Le Nouvel Hebdo a choisi de donner un titre en rapport avec celui qui a été mis au dossier consacré à l'affaire : "Gauche contre gauche". Il met l'accent sur la division du "camp progressiste". Le titre du Ruthénois présente Sarah Vidal comme un bon petit soldat du général Teyssèdre.

   C'est un peu le sens que l'on peut donner à l'épigramme (pas gentille du tout) publiée sur le site Aligorchie. Ce billet a été rédigé le 6 mai, soit un jour avant que la lettre de l'adjointe temporaire ne paraisse dans Le Ruthénois et Le Nouvel Hebdo. Je pense que la presse aveyronnaise avait reçu la lettre aux alentours du 2 ou 3 mai. Il n'est donc pas impossible que ce billet signé Béaba soit une réponse "politiquement incorrecte " (et donc non publiable dans la presse convenable). L'avant-dernière ligne est une allusion transparente à cette lettre. On sent qu'il y a des tensions dans l'équipe municipale. 

   Sarah Vidal est-elle perçue comme la "chouchoute" du maire ? Soupçonne-t-on celui-ci de vouloir lui attribuer le poste de Nicole Laromiguière (adjointe à l'action sociale et à la solidarité), qui a récupéré le fauteuil de C. Teyssèdre au Conseil général ?

   Mais revenons au Ruthénois, qui se paie un peu la tête du député Alain Marc en page 6. Au-dessous, exceptionnellement, se trouve le dessin de Stéphanie Gras, que je trouve excellent :

S. Gras Veolia.jpg

   L'épaulette permet de reconnaître la préfète de l'Aveyron, Danièle Polvé-Montmasson, dont on ne peut pas dire qu'elle ait fait preuve d'une grande capacité d'initiative dans le dossier Veolia. (A sa "décharge", on doit préciser qu'elle est arrivée il y a peu dans le département.) L'entreprise est d'ailleurs présente sur l'un des plateaux de la balance, où son logo est caricaturé :

Veolia.jpg

   Manquent sur le dessin les élus de la majorité départementale, qui se sont bien défaussés sur ce coup-là.

   Une fois énervé par l'incurie d'une partie des élus et des fonctionnaires de la République, on peut se détendre avec l'article de B. Haro, grivois et contrepétant.

   La suite du journal, comme à son habitude, met l'accent sur quelques entreprises locales et des personnalités peu connues qui jouent un rôle positif dans leur commune. Cela nous mène à celle de Flavin, qui a un statut spécial dans l'agglomération. Le maire est à l'image de la commune : c'est un franc-tireur, qui profite un peu du beurre et de l'argent du beurre (la proximité de Rodez sans  les contraintes de la communauté d'agglomération).

   Je termine par LA bourde du début. Elle se trouve dans la colonne de gauche, page 2, dans le paragraphe consacré à l'aéroport de Rodez. La perturbation des vols n'est évidemment pas due à un "nuage finlandais", les matériaux en suspension étant issus d'un volcan islandais.

samedi, 01 mai 2010

"Le Ruthénois" numéro 9

   L'installation (censée être provisoire) d'un quai de transfert des ordures ménagères à Sébazac-Concourès fait la une de l'hebdomadaire, qui lui consacre une double-page intérieure, abondamment illustrée. Le texte a beau dire que les manifestants sont de tous âges, on remarque quand même, sur les photographies, une majorité de personnes de 50 à 70 ans. Un encadré évoque ce qui me paraît être la proposition la plus constructive de la part d'un homme politique local, celle de Fabrice Geniez, le maire d'Onet-le-Château.

   L'entretien de la semaine est réalisé avec la "patronne" du premier syndicat départemental des professeurs des écoles. Le principal sujet abordé est bien entendu la fermeture de l'école Fabié. Le dessin de Stéphanie Gras est consacré à la question. Plus loin, un article signale la manifestation du vendredi 30 avril et, au-dessous, le maire de Rodez, Christian Teyssèdre, répond aux propos tenus par Chantal Combelles dans le numéro de la semaine dernière. Curieusement, cette entrevue n'est pas illustrée par une photographie du maire, mais de l'ancienne conseillère municipale. Etait-il trop énervé pour se prêter au jeu ? Ses propos méritent en tout cas d'être lus. Il n'y est pas question que de l'école, mais aussi de la MJC... que nous retrouvons dans un autre article, page de droite. Le maire semble vouloir exercer une sorte de droit de regard sur la manière dont les subventions sont utilisées, ce que je trouve parfaitement légitime. A un moment, il s'irrite de voir le journaliste du Ruthénois noter une menace proférée (couper les subventions si la MJC n'ouvre pas pendant les deux semaines de vacances de Noël)... alors qu'il devrait se réjouir qu'elle s'ébruite. Le principal public-cible de la MJC (Maison des Jeunes et de la Culture, faut-il le rappeler) étant scolarisé, il est évident qu'elle doit être ouverte pendant toutes les vacances.

   Page 8 est signalée l'existence du nouveau distributeur automatique de lait cru, dont j'ai parlé récemment :

DSCN2580.JPG

   A gauche, on peut voir, me semble-t-il, les deux fils des agriculteurs, qui eux se trouvent à droite. Je pense qu'il ne s'agit pas de clients parce que la porte du "réservoir" est ouverte (ce qui est inhabituel): on a dû montrer la chose au photographe.

   Page 10 est longuement présentée l'école privée occitane de Rodez. L'article est louangeur... et il néglige peut-être un ou deux aspects. Si cet établissement propose bien un enseignement laïc, chaque jour, en entrant et sortant, les élèves passent derrière ceci :

DSCN2575.JPG
   Cette présence religieuse est liée à l'histoire des locaux, auparavant affectés à un groupe scolaire catholique. La réattribution des locaux fut décidée pendant le dernier mandat de Marc Censi, la mesure ayant été votée à l'unanimité lors du conseil municipal du 10 octobre 2005 (voir page 5) :
école Sacré-Coeur.jpg
   Cela faisait partie d'un projet plus vaste, piloté par la communauté d'agglomération : l'ancien collège privé a été transformé en logements sociaux, dont certains font face à la cour de la calandreta. Cela nous ramène à la fameuse statue (la Vierge à l'enfant). En cliquant sur le lien précédent, on arrive à la fiche-projet, montrant l'évolution du site. Sur la première photographie, on peut clairement distinguer la statue :
Sacré Coeur avant.jpg
   Mais, sur la deuxième, c'est beaucoup plus compliqué, la photographie ayant été prise au tout début ou à la fin de l'été (des enfants sont dans la cour), à moins qu'il ne s'agisse d'une journée ensoleillée du début de l'automne :
Sacré Coeur après.jpg
   D'autre part, il me semble que le nombre d'élèves dans les classes est faible (ce qui est très bien : si l'on veut que les enfants apprennent les fondamentaux, il faut que les adultes puissent passer du temps avec chacun d'eux, si besoin est... et dans le calme) : 48 de la maternelle au CM 2 ! Même s'ils sont sans doute regroupés en fonction de leur âge, il y a fort à parier qu'ils sont au maximum 10-15 par classe. Tous ceux qui ont ou qui ont eu des enfants scolarisés en primaire rêveraient que les écoles publiques fonctionnent avec un tel luxe de moyens.
  
   Je signale une coquille, page 11 : quand il est question du livre de Roger Lajoie-Mazenc, préfacé par l'ancien ministre Pierre Joxe, il est écrit que celui est le "fils de Pierre Joxe, ministre des Affaires algériennes". En réalité, le père de l'ancien ministre de François Mitterrand se nomme Louis Joxe. Il fut un gaulliste pur sucre, fidèle parmi les fidèles de Charles de Gaulle.
 
   On passe à Olemps, la commune à l'honneur cette semaine, sur le territoire de laquelle est située la station d'épuration des eaux du Grand Rodez. Un article évoque les changements à venir dans l'utilisation des boues. Cela semble aller dans le bon sens (limiter les déplacements longs, valoriser sur place... et faire des économies). En y regardant bien, je me suis demandé si l'article de La Dépêche du Midi, non signé, n'était pas finalement l'oeuvre de B. Haro (Barthélémy Haro). Chaque semaine, celui-ci commet un charmant billet humoristique (où il est cette fois-ci question des nez !) et il est l'auteur de l'article paru dans Le Ruthénois (qui, s'il est plus développé, est très proche dans le style de celui de La Dépêche), d'autant que la même photographie semble  avoir été utilisée pour illustrer les deux... 
  
   En fin de journal, Jean-Michel Cosson propose un historique de la commune, qui semble avoir mis du temps à trouver son identité.
  
   On termine par le "coin des enfants", la rubrique de la benjamine de l'équipe... qui peut être lue avec profit par les grands ! Cette semaine, Lou Ravelli recommande le logiciel Photofiltre, que je ne connaissais pas. Il est gratuit, téléchargeable facilement sur la Toile et permet de retoucher des images.

vendredi, 30 avril 2010

"A l'oeil" n°35

   Ce numéro du quinzomadaire gratuit se la joue très "développement durable", avec une série de papiers (tantôt article, tantôt publireportage) autour des activités économiques respectueuses de l'environnement. Cela va des différentes formes d'énergie renouvelable à la filière bois en passant par l'agriculture biologique. C'est intéressant, mais aucun aspect négatif n'est abordé.

   J'aime bien la caricature de la page 1 :

DSCN2573.JPG

   Daf se moque gentiment du président du Conseil général (toujours représenté en "lou ravi"), du député de la première circonscription aveyronnaise (dont le rasage intermittent est un bon prétexte à le représenter en individu louche) et du député de Millau, moins connu dans le département. Si l'expression formée par les nuages est sans doute une allusion à la prochaine élection présidentielle, il y a fort à parier que les soucis des personnages soient liés à leurs carrières respectives : Jean-Claude Luche est déjà en campagne pour les cantonales de 2011 et les deux députés sont en quête du bon cheval présidentiel pour, dans la foulée, conserver leur circonscription. De la politique politicienne, en sorte.

   Un lecteur attentif remarquera, en page 2, une nouvelle pique contre Yves Censi (après celle parue dans le numéro 32) :

Y. Censi fdj.JPG

   Au passage, il fait allusion au cursus du député, en commettant peut-être une petite erreur : la  Française des Jeux ne fut pas le premier employeur d'Yves Censi.

   Sur la même page, au-dessus, sont signalés trois blogs aveyronnais : celui d' Olivier Montbazet, celui du collectif Aligorchie (auquel le précédent participe)... et celui que vous êtes en train de lire.

   L'éditorial de droite se lamente sur l'incapacité de la France à se réformer et dénonce la "politique d'assistanat [...] menée depuis 30 ans". En écho à cet article, page 17, un encadré souligne le coût de la protection sociale française... Ben oui, on n'a rien sans rien ! Et encore, depuis une dizaine d'années, la qualité de cette protection s'est nettement dégradée... sans que cela améliore les comptes de la Nation, certaines professions médicales et les assureurs n'ayant pas à se plaindre de la crise...

   On passe à "La grande interview", consacrée à Benoît Decron, le déjà conservateur du futur musée Soulages. Rappelons que les deux autres musées de Rodez n'ont par contre plus de conservateur. En effet, Annie Philippon a quitté Fenaille fin 2007 (voir page 31) :

Annie Philippon départ p31.jpg

   A ma connaissance, elle n'a pas été remplacée. La presse parle désormais du "responsable du musée", Aurélien Pierre, qui, sauf erreur de ma part, n'est pas conservateur. Il me semble que l'on peut faire la même remarque pour Denys Puech. Sophie Cerra est attachée de conservation du patrimoine :

Sophie Cerra Denys Puech.jpg

   On murmure que Denys Puech et Soulages pourraient fusionner... et, lors d'une réunion du conseil du Grand Rodez (voir page 14), il a été publiquement question de mettre en commun les moyens entre Fenaille et Soulages... ou comment déshabiller Maurice pour habiller Pierre :

Soulages mutualisation.jpg

   J'ai déjà écrit ailleurs ce que je pensais de ce projet de musée Soulages. A la réflexion sur les coûts, je pourrais ajouter quelques saillies sur l'oeuvre du peintre. Franchement, il y a à boire et à manger. Ceux qui veulent se faire une opinion peuvent se rendre à la médiathèque de Rodez, où l'un des présentoirs situés à l'entrée de la salle de lecture était récemment couvert d'ouvrages consacrés au créateur de l' "outrenoir". On peut aussi visionner quelques-unes de ses "croûtes" sur le site internet qui lui est consacré. Les curieux peuvent prolonger l'expérience en visionnant un reportage diffusé sur France 3. On y voit Benoît Decron, l'ancien maire Marc Censi (qui croit défendre le projet en prenant de la hauteur) et Ludovic Mouly, président de la communauté d'agglomération, qui reste dans les généralités. Le commentaire de la journaliste est assez balancé... et la conclusion ("Les défenseurs du musée Soulages ont bien du mal à faire passer leur message") contredit le titre du reportage "Rodez attend son musée Soulages".

   Une petite devinette, pour terminer. Laquelle des deux oeuvres suivantes est une authentique création ruthénoise ?

Soulages brou de noix sur papier.jpeg

 DSCN2576.JPG

mardi, 27 avril 2010

L'école des promesses

   La question de l'avenir de l'école François Fabié suscite toujours de réactions passionnées, dont la presse locale se fait parfois l'écho. J'ai déjà évoqué la polémique dans un billet du 11 avril. Le principal "rebondissement" survenu depuis est la démission de l'une des conseillères municipales de la majorité, amplement traitée dans le numéro 8 du magazine Le Ruthénois.

   J'ai fini par retrouver la luxueuse plaquette éditée par la liste Teyssèdre au début de l'année 2008 :

Teyssèdre plaquette.jpg

   Ses 28 pages, richement illustrées, contiennent plus de 50 propositions touchant à tous les sujets de préoccupation des électeurs ruthénois... y compris l'éducation, dont il est question pages 10-11. Voici ce qu'on peut y voir :

Teyssèdre plaquette 2.jpg

   Vous noterez que la réhabilitation de l'école François Fabié était donc bien un engagement électoral de la gauche, engagement d'autant plus fort qu'il s'appuyait sur les propos d'une "experte" de la liste Teyssèdre, la directrice d'école Chantal Combelles... hé oui, celle qui vient de démissionner. On comprend d'autant mieux pourquoi elle avait du mal à "avaler" le virage opéré par la majorité municipale sur ce dossier.

   Ce changement était toutefois prévisible, avec le recul. J'ai examiné les comptes-rendus des conseils municipaux de Rodez et j'ai trouvé quelque chose d'intéressant dans celui du 14 mars 2008. C'est la date d'entrée en fonction officielle de la nouvelle équipe municipale. A cette occasion, Christian Teyssèdre avait prononcé une sorte de discours de politique générale. Voici ce qu'on peut lire pages 4-5 du compte-rendu :

Teyssèdre élu maire.jpg

   Lorsqu'il est question des écoles, désormais, seuls les sites de Bourran et Saint-Félix sont nommés. François Fabié a été "évacué", ce qui n'est pas bon signe. A peine cinq jours après la victoire électorale (dès le premier tour, le 9 mars), un esprit attentif pouvait déduire des propos du nouveau maire de Rodez que la réhabilitation du site de François Fabié n'était plus l'unique solution envisagée.

P.S.

   Le compte-rendu de la séance du Conseil municipal de Rodez du 9 avril dernier est enfin accessible en ligne. Il a vu la démission de Chantal Combelles (page 14), suite au vote du transfert de l'école Fabié vers deux autres établissements (page 9).

 

samedi, 24 avril 2010

"Le Ruthénois" numéro 8

   L'hebdomadaire titre sur la fermeture annoncée de l'école François Fabié, sujet évoqué dans plusieurs rubriques, à commencer par le grand entretien de la semaine, avec l'enseignante Chantal Combelles, démissionnaire du Conseil municipal de Rodez. Hugues Robert consacre son édito à l'affaire et, à côté, un article fait un nouveau bilan, sans doute en raison des dernières déclarations de la 1ère adjointe au maire de Rodez, Monique Herment-Butel.

   Le dessin de la semaine est sur le même ton. Je vous laisse découvrir comment Stéphanie Gras suggère que le maire de Rodez déshabille la culture (sauf le glorieux musée Soulages, bien entendu) pour habiller le sport, devenu le grand dada municipal.

   Dans ce numéro, il est évidemment question du projet création d'un quai de transfert des déchets ménagers à Sébazac-Concourès. A l'occasion de l'article, j'ai appris que Veolia n'était pas la seule entreprise en lice, qu'elle n'était même pas la mieux disante... Voilà un nouveau "mystère de l'Aveyron". Au passage, signalons que vendredi en fin d'après-midi, une manifestation a été organisée à Sébazac. Elle a pourri la circulation jusque sur la rocade de Rodez...

   Page 6, on apprend que Jérôme Ragenard, directeur de cabinet du président du Conseil général de l'Aveyron, va bientôt quitter ses fonctions. Serait-ce en liaison avec l'affaire du logo de l'Aveyron ? (Le premier numéro du Ruthénois avait soulevé ce lièvre... qui n'a malheureusement donné lieu à aucune enquête supplémentaire.) Il semblerait en tout cas que les relations entre Jean-Claude Luche et son principal collaborateur ne soient plus au beau fixe.

   Page 7, Gédéon nous fait réfléchir avec son histoire de grenouille et de casserole. On peut signaler trois autres articles intéressants, un consacré aux cafés Ruthena, un autre à des chantiers de réinsertion, le troisième à la chaufferie au bois d'Onet-le-Château, hélas sous-utilisée pour l'instant.

   Tout cela nous mène à la commune qui est mise à l'honneur cette semaine, Druelle. Elle est presque aussi vaste qu'Onet-le-Château (36 km² contre 40), mais beaucoup moins peuplée (2 000 habitants, contre 10 000). A l'ensemble hétéroclite de villages s'est rajouté le bourg périurbain du Bouldou. On apprend que la commune va se doter de ses premiers logements sociaux, une politique que d'autres municipalités du coin seraient bien avisées de suivre.

vendredi, 23 avril 2010

Claude Allègre, climatonul ?

   En général, j'aime bien les francs-tireurs, quand ils sont compétents. La personnalité de Claude Allègre ne provoque chez moi ni poussée d'urticaire ni enthousiasme délirant. Quand j'ai appris qu'il avait sorti un livre, L'Imposture climatique, j'ai tendu l'oreille. Je me suis arrangé pour regarder l'émission Salut les Terriens ! quand il y a été invité par Thierry Ardisson. Le problème, valable pour presque toutes les émissions auxquelles il a participé (à la télévision comme à la radio), est qu'il n'a pas de contradicteur en face de lui, juste un animateur, en général cultivé, qui  a préparé son sujet, mais qui n'a pas d' "épaisseur" scientifique. L'exception est son passage par France Inter, où, même là, il n'a eu qu'un écologiste en face de lui, pas un vériable spécialiste du climat... et pourtant, vous pourrez voir comme il a été agacé.

   Je l'ai senti plus dans la polémique que dans le raisonnement scientifique. Je partage son point de vue quand il déplore que l'on s'occupe plus du climat qui va régner dans 50 (plutôt que 100) ans que du chômage (et des inégalités sociales, il aurait fallu rajouter cela) : une écologie qui ne servirait qu'à enjoliver le monde de la classe moyenne supérieure sans se préoccuper de la dèche dans laquelle vit la masse n'est d'aucune utilité. Ceci dit, les membres du GIEC ne sont pas là pour cela. Ils s'occupent de leur spécialité et c'est déjà beaucoup. Et assimiler cet organisme à une mafia ou à un mouvement totalitaire est un argument d'une grande pauvreté intellectuelle, surtout quand il n'est pas étayé. Je suis néanmoins encore d'accord quand il parle du désamour des Français vis-à-vis de la politique, de la "croissance verte". Par contre, dès qu'il parle de l'agriculture bio, il commence à s'emmêler les pinceaux et il a visiblement des comptes à régler avec certains scientifiques. Du coup, je n'ai pas acheté son livre et j'ai cherché à en savoir plus.

   Très tôt, Le Monde a relevé une série d'erreurs grossières... et a démontré la faible valeur des références de Claude Allègre, qui s'est permis d'enrôler dans sa cause des personnes qui ne partagent pas ses vues... quand elles existent ! (Plusieurs chercheurs ont d'ailleurs protesté contre l'utilisation frauduleuse de leurs travaux, comme Louis Sime et Hakan Grudd.) Cela a conduit l'ancien ministre à publier un "Point de vue" dans le quotidien. Il n'y répond pas sur le fond mais réitère ses accusations.

   L'étude la plus argumentée des affirmations de Claude Allègre disponible sur la toile est accessible sur le site de Libération. Sur le blog de Sylvestre Huet, on peut trouver la réfutation d'une série de contrevérités  présentes dans L'Imposture climatique (le 1er avril, alors que Le Monde avait réagi plus tôt, dès le 27 février, sentant sans doute qu'il fallait très vite apporter des arguments à ceux qui allaient recevoir le géochimiste). Le journaliste a approfondi sa critique. Un premier billet traite des mensonges d'Allègre à propos notamment du GIEC et des températures. Un deuxième aborde la relation entre l'activité du soleil et le climat de la Terre. Le troisième (très technique) et le cinquième (plus abordable) traitent de l'utilisation des graphiques par les "climatosceptiques" (climatofraudeurs ?). Et le quatrième, dans tout ça ? Ben c'est un billet assez généraliste qui pointe certaines insuffisances du livre, à l'image ce qui avait été fait peu avant dans Le Monde.

   Si tout cela vous a paru un peu indigeste, sachez que Sylvestre Huet a eu la bonne idée de sortir un livre grand public, dans lequel il synthétise toutes les remarques qu'il a pu écrire ici ou là sur le livre de Claude Allègre. Cela s'appelle L'Imposteur, c'est lui - Réponse à Claude Allègre :

Allègre imposteur.jpg

   Il ne coûte que 12 euros et il est divisé en 7 chapitres :

I. Mauvaises manières (L'auteur y revient sur l'écart de température par rapport à il y a 125 000 ans, les terres qui s'enfoncent et les références scientifiques d'Allègre.)

II. La géopolitique du climat (Il y est question du prétendu complot et de la victimisation des pays en développement.)

III. Mythologie climatique (On y trouve des explications scientifiques sur l'évolution des températures et le cas de l'Antarctique)

IV. Le Giec, du totalitarisme en science (L'auteur décrit le fonctionnement de cet organisme, bien plus démocratique que ce qu'affirme Claude Allègre et revient sur ses méthodes de travail et les erreurs commises)

V. L'affaire Courtillot (Ce chapitre est consacré à ce proche de Claude Allègre, spécialiste de paléomagnétisme et de tectonique des plaques, qui s'est fourvoyé dans cette affaire.)

VI. Ordinateurs, chaos et théorie (On y parle météo !)

VII. Des polémiques inévitables et durables (L'auteur y prend quelques distances avec certaines figures "réchauffistes".)

   Une fois toutes ces belles choses lues, on peut prendre un peu de recul... et réaliser que les dérapages de Claude Allègre ne datent pas de 2009-2010. La polémique la plus ancienne, souvent rappelée par les media, est liée à l'éruption du volcan La Soufrière, en Guadeloupe, en 1976. Un chercheur de l'IPGP (Institut Physique du Globe de Paris), François Beauducel, propose une présentation qu'il veut, je pense, la plus neutre possible.

   Là, j'en vois qui tiquent, qui ont l'air de dire : mais, comme il est de l'IPGP, dirigé par Vincent Courtillot, il y a peu de chances qu'il conclue en défaveur de l'ancien directeur Claude Allègre. J'ai la faiblesse de penser que la grande majorité des chercheurs est au-dessus de ce genre de considérations... mais je suis quand même allé jeter un coup d'oeil aux remerciements formulés pour sa thèse. N'y figurent ni Allègre ni Courtillot. Certes, un de leurs proches, Jean-Louis Le Mouël, était membre du jury, mais cela ne veut rien dire.

   Que peut-on conclure de la présentation de François Beauducel ? Qu'aucun des deux "camps" (celui de Claude Allègre comme celui d'Haroun Tazieff) n'avait totalement raison et qu'ils ont tous commis des erreurs.  Sur l'éruption de la Soufrière, c'est Tazieff qui a finalement vu juste, mais avec des arguments en partie erronés. Peut-être a-t-on aujourd'hui tendance à moins mettre en valeur ses qualités parce qu'il s'est trompé à d'autres occasions... et parce qu'il n'avait pas moins de caractère que Claude Allègre ! Celui-ci a eu tort sur l'éruption de La Soufrière (et il a tout fait pour dissimuler ses erreurs), mais il était l'initiateur d'une sorte de principe de précaution, ce que l'on ne peut honnêtement pas lui reprocher. Par contre, le côté teigneux du personnage ressort déjà à cette époque, puisque, suite à cette polémique, il s'est arrangé pour évincer Haroun Tazieff de l'IPGP.

   Par la suite, Claude Allègre a connu une brillante carrière, sans doute méritée. C'est dans les années 2000 qu'il refait parler de lui, pas en bien. Il est alors sur le déclin. Il ne dirige plus l'IPGP et, après la défaite (et le retrait) de Lionel Jospin, en 2002, il n'a plus guère d'avenir politique, pense-t-on. Lui et Courtillot se lancent alors dans l'aventure climatosceptique, au prix semble-t-il de pas mal d'erreurs. Cela ne s'arrange pas avec la sortie du livre d'Allègre Ma vérité sur la planète, en 2007, prolongé en collection de poche en 2008. Faut-il voir dans ces efforts désespérés l'acharnement de vieux lions qui ne se résolvent pas à retourner dans l'ombre ?

 

 

 

vendredi, 16 avril 2010

"Le Ruthénois" numéro 7

   A ma grande satisfaction, le nouveau numéro du Ruthénois titre sur le problème du traitement des ordures ménagères aveyronnaises. Le sujet est abordé sous deux angles : la fermeture annoncée du centre du Burgas, à Sainte-Radegonde (commune à l'honneur cette semaine) et la possible installation d'un quai de transfert (a priori temporaire...) à Sébazac-Concourès. C'est bien présenté, je trouve : on a des points de vue différents, mais tous issus d'une des communes périurbaines de Rodez, de surcroît des communes qui n'ont pas développé d'offre de logement pour les bas revenus : ce sont toutes les deux des bastions de la classe moyenne, une classe moyenne propriétaire de sa maison finalement très NIMBY : "not in my backyard".

   Le grand entretien de la semaine est consacré à Stéphane Mazars, deuxième adjoint au maire de Rodez, en charge des sports. (Il a été le suppléant d'Anne-Marie Escoffier aux élections sénatoriales de septembre 2008.) C'est un type sympa, qui s'est élevé à la force du poignet. Quand il évoque son cursus, il est trop modeste pour préciser que le bac qu'il a décroché était, sauf erreur de ma part, un bac technologique... pas facile quand on veut ensuite poursuivre des études de droit ! Il m'a juste énervé dans l'une de ses réponses au questionnaire traditionnel. Quand on lui demande de choisir "Soulages ou Fenaille ?", il répond : "Soulages c'est la Ligue des champions, Fenaille c'est la Ligue 2." Carton rouge !

   Sur la même page, on trouve le dessin de la semaine de Stéphanie Gras, qui fait allusion aux qualités de communicant du maire Christian Teyssèdre...  Les véhicules électriques sont d'ailleurs à l'honneur cette semaine, à travers l'article consacré, page 9, à l'entreprise aveyronnaise Innovep, dont il faudrait vraiment soutenir l'activité. Vous aurez remarqué que l'article auquel mène le lien est signé Nathalie Dijols, qui travaille donc pour Le Ruthénois et La Dépêche du Midi ! Par contre, celui du Ruthénois est de Benjamin Laumaillé. Cela me paraît conforme à la déontologie. Un dernier mot sur cette entreprise : en cherchant sur la Toile, j'en ai trouvé une présentation professionnelle :

Innovep web.jpg

   L'hebdomadaire aborde aussi la politique locale, avec les débats peu dignes du Conseil général et le manque d'organisation de l'opposition municipale à Rodez. Vient ensuite le sujet polémique du moment : l'école François Fabié. Je trouve qu'Hugues Robert s'en sort plutôt bien, dans un article balancé où il rappelle au passage que l'ancien maire Marc Censi a laissé quelques peaux de bananes à son successeur...

   Et pis, tiens ! J'ai envie de ne pas être gentil avec le chroniqueur cinématographique de l'hebdomadaire. Tout d'abord, il nous conseille deux films, Les aventures extraordinaires d'Adèle Blanc-Sec de Luc Besson et New-York I love you... alors qu'il me semble qu'aucun cinéma aveyronnais ne programme le second cette semaine. Ensuite, il se permet de traiter de manière négligente le nouveau film de Paul Greengrass, Green Zone : selon ce monsieur, "le film sent le réchauffé" ! Se fondant sur les derniers films tournés par le réalisateur, il passe par pertes et profits le fait que cette fiction grand public, spectaculaire, place au coeur de l'intrigue le mensonge des autorités américaines concernant la présence d'armes de destruction massive en Irak en 2003. Si cela peut permettre au grand public d'outre-Atlantique d'en finir avec cet aspect de la présidence Bush, ce n'est déjà pas si mal.

   On termine par l'article consacré à la commune de Sainte-Radegonde par Jean-Pierre Cosson, très intéressant... et qui m'a poussé à reconsulter son excellent Dictionnaire de l'Aveyron : la partie consacrée à  Antoinette Durand de Gros, dite La Sorgue, est en effet un copié-collé de cet ouvrage :

La Sorgue 1.JPG

C'est un extrait de l'article du Ruthénois...

La Sorgue 2.JPG

... et voilà un extrait du Dictionnaire !

Petit coquin !

   Je n'ai pas intitulé ce billet "Le combat des magazines ruthénois IV"... parce que le dernier numéro de A l'oeil fait preuve d'une certaine confraternité. En page 3, on peut trouver un article qui se réjouit du dynamisme de la presse aveyronnaise :

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   J'ai souligné le passage dans lequel le magazine cite le chiffre sans cesse répété, celui de "plus de 60 000 lecteurs". Il faut quand même relativiser. D'abord, si le journal gratuit n'est distribué que dans les communes du Grand Rodez, il n'a qu'un potentiel de 55 000 lecteurs... si l'on en compte tous les habitants ! Il faudrait en retrancher tous les bébés et enfants encore illettrés... mais on pourrait y rajouter les habitants de l'extérieur du Grand Rodez, qui viennent y travailler (plusieurs milliers de personnes) : le magazine est disponible dans certains commerces, comme des boulangeries. Cependant, je dois révéler ce que beaucoup de personnes savent déjà : dans de nombreux cas, les magazines gratuits distribués avec les publicités atterrissent directement dans la poubelle (celle réservée aux éléments recylables). Bon, moi je le lis, mais je crois pouvoir affirmer qu'au maximum 1 personne sur 2 est dans ce cas. Et encore : parmi celles qui le gardent, beaucoup se contentent du programme télévisé. Donc, à vue de nez, au doigt mouillé, je crois pouvoir affirmer qu'entre 10 000 et 20 000 personnes liraient vraiment A l'oeil, ce qui serait déjà considérable. (Cela en ferait le premier organe de presse du Grand Rodez.)

   Cette quinzaine, c'est le maire d'Onet-le-Château qui en prend pour son grade ! Cela commence par la caricature (la deuxième en un mois) de DAF (tiens, à propos du dessinateur : j'ai retrouvé certaines de ses oeuvres en feuilletant mes numéros d'Aveyron Magazine), assez drôle ma foi :

Geniez à l'oeil.JPG

   Ensuite, une série d'articles cassent du sucre sur le dos du premier magistrat castonétois. Pour rester dans le ton, l'éditorial de Paul d'Orsini s'en prend à Martin Malvy, président du Conseil régional de Midi-Pyrénées. Il l'accuse d'avoir mal servi l'Aveyron et le Grand Rodez. Je ne rejoins cette analyse qu'en partie. J'ai déjà écrit ailleurs que, si Christian Teyssèdre n'a pas obtenu ce qu'il convoitait, la tête de liste aveyronnaise de la gauche, Marie-Lou Marcel, a été bien servie.

   Le magazine propose un intéressant dossier sur "La révolution numérique", à l'intérieur duquel une page est consacrée à l'utilisation que les hommes politiques locaux font de ces nouveaux outils... et, ô surprise, aucun n'est encarté à gauche ! Ce sont Serge Julien (ancien candidat aux municipales de Rodez sur la liste Soulié-Censi), Jean-Claude Luche... et Jean-Philippe Murat, le directeur de la publication de A l'oeil, dont je vous propose les réponses aux questions de son quinzomadaire :

auto interview.JPG

   Ce numéro 34 est donc dans la lignée du numéro 32, où le grand entretien était consacré à J.-P. Murat. Au passage, il serait intéressant de savoir ce que J.-P. Murat entend par "le succès que rencontraient mes deux médias".

 

 

dimanche, 11 avril 2010

L'école de la discorde

   C'est la polémique du moment : faut-il fermer ou pas l'école (publique) François Fabié, à Rodez ? La question se pose depuis plusieurs années, la précédente municipalité (celle dirigée par Marc Censi) ayant engagé une politique de concentration des équipements.

   Je n'avais pas trop prêté attention à ce sujet durant la campagne des municipales de 2008. Les tracts comme les professions de foi des candidats étaient assez vagues, la liste d'union de la gauche s'engageant particulièrement en faveur de l'éducation. Il ne me semblait pas que les candidats se fussent particulièrement avancés sur le cas de l'école Fabié. Les membres du "collectif contre la fermeture de l'école François Fabié" (présent sur Facebook) affirment que si.

   Je suis donc allé fouiller dans Centre Presse du 16 février 2008... et j'ai trouvé ceci :

Centre Presse Fabié 16 02 2010.JPG

   Trois des quatre têtes de listes avaient été sollicitées. Je pense qu'on ne s'était pas adressé à Frédéric Soulié parce qu'il passait, du fait de la présence sur sa liste de Marc Censi (ainsi que d'autres personnalités de l'équipe sortante), pour le continuateur de la politique municipale. Vous verrez que Régine Taussat (qui a montré qu'elle pouvait faire preuve d'indépendance, notamment sur la question du musée Soulages) s'évertue à ne pas désavouer l'équipe sortante. Jean-Louis Chauzy livre une réponse mi-chèvre, mi-chou. Soit il ne connaît pas suffisamment le dossier, et il ne veut prendre aucun engagement, soit il connaît le dossier, sait très bien ce qu'il va faire s'il est élu, mais il se garde bien de l'annoncer. Reste Christian Teyssèdre qui, comme le prouve le passage souligné en rouge, promet de conserver le site.

   Alors, pourquoi a-t-il changé d'avis ? Ou alors, pourquoi a-t-il menti à l'époque ? Même si en politique, nombre de candidats appliquent l'adage de Charles Pasqua ("Les promesses n'engagent que ceux qui les reçoivent"), je ne pense pas que, dès février-mars 2008, l'actuel maire de Rodez savait qu'il allait décider la fermeture de l'école Fabié. En suivant la presse locale, on remarque que c'est à la fin de l'été 2009 que la décision a sans doute été prise. (L'annonce a été faite au début de l'automne.)

   C'est d'abord une question d'argent. Mettre l'école Fabié à niveau aurait coûté, selon les estimations (notez l'écart...), entre 4 et 7 millions d'euros. (C. Teyssèdre a lancé récemment le chiffre de  70 000 euros par enfant. Vu qu'ils sont une centaine... faites vos calculs.) Pour à peine plus, la commune peut s'offrir deux écoles neuves, où le développement durable sera à l'honneur (rappelons que le toit de l'actuelle école est amianté). Ceci dit, rien que pour celle de Saint-Felix, l'estimation des coûts est encore peu rigoureuse, un site professionnel évoquant environ 2,5 millions d'euros, la première adjointe au maire (qui est aussi en charge de l'éducation) parlant de 2,85 millions... hors taxes ! Ceci dit, une fois livrés, ces nouveaux bâtiments sont censés faire faire de substantielles économies de chauffage et d'électricité.

   La municipalité cherche sans doute aussi à avoir les coudées franches sur le dossier des écoles. A l'heure actuelle, il lui faut composer avec le Conseil général de l'Aveyron, à qui appartiennent les murs de Fabié, et avec les propriétaires des terrains sur lesquels sont installés les préfabriqués de Calcomier. De plus, le maire veut que les nouvelles écoles soient ouvertes en 2012-2013, pour qu'il puisse s'appuyer sur ces réalisations dans la campagne des municipales de 2014. A l'inverse, le Conseil général aurait tout intérêt à laisser traîner l'affaire, 2014 étant aussi l'année de désignation des nouveaux "conseillers territoriaux", chargés de remplacer les conseillers généraux et régionaux.

   Après, il y a le non-dit. Fermer une école de quartier permet de reventiler les postes d'enseignants (attribués -faut-il le rappeler- assez chichement par le ministère de l'Education Nationale, par le biais du rectorat... 4 postes vont disparaître dans le premier degré à la rentrée 2010)... et de supprimer un poste de directeur ? Autre non-dit (peut-être) : lorsqu'elle analyse "l'offre scolaire" communale, la mairie prend en compte les établissements privés... et espère qu'une partie des parents inscriront leurs enfants dans l'enseignement catholique (très présent dans l'Aveyron). C'est peut-être ce à quoi a fait allusion Guilhem Serieys (dont le blog est tenu de manière épisodique) lors du dernier conseil municipal.

   Et puis, et puis... (mais attention, ce qui suit ne concerne pas forcément l'école François Fabié) voilà qu'on apprend, au détour d'un article de La Dépêche du Midi, que 20 % des 2 500 enfants scolarisés à Rodez viennent d'une autre commune ! N'y allons pas par quatre chemins : cela veut dire que les impôts locaux des Ruthénois (parfois avec une participation des communes d'origine) paient la construction, l'entretien et l'équipement des bâtiments utilisés par quelque 500 enfants dont les parents habitent, voyons voir, Le Monastère, Sainte-Radegonde, Luc-Primaube (ça c'est quand ils ont la dignité de rester dans la communauté d'agglomération), Flavin... et pourquoi pas Rodelle, La Loubière, Baraqueville ? Je veux bien que, dans certains cas, il n'y ait pas d'école à proximité ou encore que, les deux parents travaillant sur Rodez, il soit logique qu'ils déposent en passant leurs enfants à l'école la plus proche de leur lieu de travail. Mais la forte proportion me conduit à penser qu'il y a peut-être là une véritable stratégie de la part de certaines familles, attirées par les faibles impôts locaux (et des terrains à plus bas prix) proposés par des communes périphériques (et qui y font construire leur logement principal) tout en continuant à profiter des services fournis par la commune centrale.

   Vous avez dit beurre et argent du beurre ?

samedi, 10 avril 2010

"Le Ruthénois" numéro 6

   Cette semaine, l'hebdomadaire du Piton propose un grand entretien avec l'evêque de Rodez (sur le départ). Il mérite d'être lu. Pour la petite histoire, il a contribué à un gigantesque remembrement ecclésiastique, diminuant le nombre de paroisses. En mai 2000, le quotidien Centre Presse avait publié une carte de l'avant-projet (comportant encore quelques interrogations) :

Paroisses Centre Presse 19 05 2000.JPG

   En page 3, la dessinatrice Stéphanie Gras prend le risque inconsidéré de représenter Mahomet ! (Je rassure les nombreux musulmans intégristes qui lisent ce blog : le Prophète n'est aucunement dénigré dans cette caricature gentillette.)

   En page 4, un portrait est consacré à la nouvelle conseillère générale, Nicole Laromiguière. En raison de la loi sur le cumul des mandats et de la modification du code électoral survenue quant à la désignation des conseillers généraux, le maire de Rodez, Christian Teyssèdre, nouvellement élu conseiller régional (sans avoir abtenu de vice-présidence), renonce à son mandat du canton de Rodez Ouest, au bénéfice de sa suppléante. Ce n'est une surprise pour personne... et cette mesure comporte plusieurs avantages. D'abord elle féminise un peu plus le conseil général de l'Aveyron, qui en a bien besoin (on va passer de 8 à 9 conseillères... sur 46, sauf erreur de ma part). Ensuite, comme l'écrivait déjà Hugues Robert dans le numéro 4 du Ruthénois, cela permet une (petite) redistribution des cartes entre le P.S. et le P.R.G., le premier évitant de paraître trop hégémonique à gauche.

   Page 5, il est question d'agriculture. Je remarque que, chaque semaine, au moins un article traite du sujet ou fait le portrait d'un jeune agriculteur... et c'est tant mieux. Bon, là, ce sont les institutionnels qui sont à l'honneur... et plutôt ceux de droite d'ailleurs. Aux côtés du président du Conseil général, on trouve Jean-Claude Anglars, présenté comme le vice-président de la commission agricole au Conseil général. On aurait pu aussi préciser que le maire de Sébrazac (très joli village proche de la vallée du Lot), conseiller général du canton d'Estaing, président du pays du Haut-Rouergue, est directeur de la F.D.S.E.A. aveyronnaise, dont le grand manitou est Jean Laurens, président de la Chambre d'agriculture (son père fut sénateur de l'Aveyron et son oncle député du Cantal et ministre de l'Agriculture ; au passage, la famille ayant ses racines à Lacroix-Barrez, on comprend mieux l'émoi qui a saisi la droite aveyronnaise quand le canton de Mur-de-Barrez, dont fait partie cette commune, a placé la gauche en tête au premier tour des récentes élections régionales...). Figure sur la photographie l'encore président des Jeunes agriculteurs (la succursale "djeunse" de la F.D.S.E.A.), Bruno Montourcy qui, à 35 ans, a déjà reçu le mérite agricole.

   Le Ruthénois se penche ensuite sur l'opposition municipale, qui a bien du mal à exister, à Rodez. L'une des photographies d'illustration a été prise pendant une séance du Conseil municipal. Au premier plan, on reconnaît Jean-Philippe Murat, plus loin sans doute Maïté Laur et Frédéric Soulié. Les textes que deux des figures locales ont envoyées au journal ne m'incitent pas à penser que cela va s'arranger...

   Juste au-dessous de cet article, Georges Abitbol propose une sorte de revue des blogs locaux. Il cite ceux d'Olivier Montbazet et d'une certaine Edith B... ainsi que le mien (illustré par le billet dans lequel j'évoque des ânes au comportement particulier). A cette occasion, j'y ai appris qu'il me trouve "plutôt de droite"... Saperlipopette !

   Page suivante, il est question des vacances des profs et de l'éducation des enfants. Je partage le constat concernant les jeunes d'aujourd'hui, avec lesquels le système éducatif me semble vraiment trop permissif (à l'image de ce que font les parents ?) et dont la maîtrise de la langue française est souvent consternante ! (Cela peut être un bon critère pour commencer à sélectionner les candidats à l'embauche ou à un stage : on demande une lettre de motivation manuscrite et on fiche au panier celles qui sont écrites de manière approximative...)

   Comme, cette semaine, la commune du Monastère est à l'honneur, on a droit à plusieurs articles intéressants, signés Nathalie Dijols ou Jean-Pierre Cosson. Celui-ci évoque notamment les colonies pénitentiaires que l'Aveyron a connues (même si c'est un sujet qu'il a déjà abordé à plusieurs reprises, dans d'autres journaux, la piqûre de rappel ne fait pas de mal... et cela peut servir d'enseignement pour notre époque).

   Auparavant, on aura lu avec profit un article qui traite du sadisme et de l'obéissance aux ordres. L'auteur y fait allusion à l'expérience de Milgram, qui a elle-même fait l'objet d'un traitement cinématographique, dans l'excellent film I comme Icare.

   Tout en bas de la page, l'adolescente associée à la rédaction recommande un site qui permet de créer ses propres petits film d'animation : http://www.lacartoonerie.com/. je vais peut-être essayer un de ces quatre...

vendredi, 02 avril 2010

Le combat des magazines ruthénois III

    La rivalité (feutrée) se poursuit cette semaine avec la parution du numéro 33 du quinzomadaire gratuit et du numéro 5 de l'hebdomadaire payant.

   Commençons par ce dernier, Le Ruthénois, qui titre sur les Restos du coeur, les pages intérieures contenant un grand entretien avec le président départemental (Midi Libre a copié !) et un reportage page 5. Si l'on ne peut que se réjouir de l'action de cette association, il est cependant triste de constater qu'elle reste hélas nécessaire, tant la détresse sociale persiste (s'accroît même) dans notre pays. Pensez qu'elle sert presque autant de repas qu'il y a d'Aveyronnais ! (Un peu moins en fait : 260 000 repas pour plus de 270 000 habitants, selon la dernière mise à jour des populations légales. La relation entre les deux données chiffrées est tout de même très parlante.)

   Page 4, Hugues Robert lève un coin du voile sur les relations entre journalistes et élus locaux, en particulier leurs "chargés de communication" ou "attachés de presse", quel que soit le nom qu'ils portent.

    Juste à côté, un billet (un peu rapide, alors que Midi Libre comme La Dépêche du Midi ont déjà évoqué l'affaire) est consacré à Jean-Claude Luche et à son possible détachement de l'UMP... Je n'y crois qu'à moitié. Certes, au sein de la droite, le président du Conseil général incarne une voie plus modérée, héritière lointaine de la démocratie chrétienne, éclatée depuis entre ceux qui sont allés goûter à la soupe sarkozyenne et ceux qui se sont embarqués dans l'aventure bayrouïste. Jusqu'à preuve du contraire, Jean-Claude Luche a seulement retardé le renouvellement de son adhésion à l'UMP... le temps que les élections cantonales passent ?

    On a droit à tout autre chose page 5 : un écho sur la Société des Lettres Sciences et Arts de l'Aveyron. Cette institution rouergate bat de l'aile. Il semblerait qu'à la "bonne bourgeoisie" (composée d'intellos conservateurs ayant le sens de l'intérêt général) ait succédé une "nouvelle bourgeoisie", dont l'action semble susciter moins d'enthousiasme... Point noir à signaler : l'article est émaillé d'incorrections (tout comme un encadré situé plus bas sur la page... attention aux mauvaises habitudes !) et, en première page, il est annoncé page 9, alors qu'il figure page 5.

   Page 7 est abordée la polémique du moment : les conséquences de la fermeture du site du Burgas, situé à Sainte-Radegonde, commune de la périphérie de Rodez, autrefois essentiellement agricole devenue très résidentielle (pour les classes moyennes aisées, les pauvres étant priés d'aller crécher à Onet-le-Château). Il faudrait consacrer des pages et des pages à ce dossier, dont je trouve scandaleux le pourrissement. Personne n'ose remettre en question l'action du Sydom (syndicat départemental des ordures ménagères)... et pour cause : les décisions y sont préparées par le Bureau et prises par le Comité syndical... Regardez un peu qui y siège (dans l'onglet "Instances"), et vous comprendrez pourquoi les journalistes aveyronnais marchent sur des oeufs...

   Page 8, une tribune fait la promotion du pays ruthénois, un type d'association intercommunale qui a eu le vent en poupe sous le gouvernement Jospin. Depuis 2005, les personnes engagées dans ce genre de démarche me semblent avoir du mal à maintenir la dynamique. Dans le cas aveyronnais, les difficultés qui ont surgi au moment de délimiter le territoire de chacun des pays ont pesé sur leur future efficacité. Prenons le cas du pays ruthénois :

Pays ruthénois carte.jpg

   La communauté d'agglomération du Grand Rodez, qui sert de base à la construction du territoire, est privée de son "bras droit" : le prolongement de la route nationale 88 vers l'autoroute A 75. Qui plus est, les communes qui coupent la commune de Sébazac-Concourès (à l'honneur cette semaine dans l'hebdomadaire) en deux (à savoir Rodelle et La Loubière) n'y ont pas adhéré ! Et que dire de la forme du territoire... incohérente au possible quand on en connaît un tant soit peu la géographie de la région... Trop de politique politicienne locale a nui aux pays.

   Je sais bien qu'il faut saluer tous les efforts fournis pour développer les territoires et faire aboutir les projets mais là, franchement, ce niveau de compétence supplémentaire est superflu (ou alors il faudrait en supprimer un autre). Il aurait mieux valu travailler à perfectionner l'existant.

   Bon, j'arrête de râler, pour parler du coup de coeur de la semaine : La Bulle de Valérie , consacrée à un ingénieur agronome aveyronnais, qui tente de concilier écologie et développement agricole au Mali. Une bien belle initiative.

   On termine par l'inévitable Jean-Michel Cosson (dont le dernier livre bénéficie d'un copinage en fin de magazine), qui nous cause cette semaine de la commune de Sébazac-Concourès. Les anecdotes concernant le Tindoul de la Vayssière (un gouffre karstique) sont particulièrement intéressantes.

   Tout cela nous amène au numéro 33 de A l'oeil, qui me semble compter plus de surface vraiment rédactionnelle que les numéros précédents. Plusieurs points m'invitent à penser qu'il existe un véritable "marquage à la culotte" entre les deux magazines du Grand Rodez. Ainsi, un important dossier est consacré à l'évolution de la commune de Rodez... thème évoqué la semaine passé par Jean-Michel Cosson dans Le Ruthénois. On remarquera d'ailleurs que les auteurs du (bon) dossier ont dû puiser dans les ouvrages de l'historien local, cité page 32 (son excellent Dictionnaire de l'Aveyron

Dictionnaire de l'Aveyron.jpg

   ... paraît avoir été une source majeure pour l'écriture des encadrés consacrés au tramway de Rodez et à son ancien maire Louis Lacombe).

   Faut-il y voir une marque de confraternité ou tout simplement la reconnaissance (hors de toute opinion partisane) de la qualité du travail de l'historien local ? Quoi qu'il en soit, on est moins étonné de trouver un peu plus avant dans le quinzomadaire (page 15) une publicité pour son concurrent :

A l'oeil pub Ruthénois (n°34).jpg

   Cela fait partie de la politique commerciale du Ruthénois, je crois. Un important budget de lancement a dû être fixé, pour faire connaître l'hebdomadaire au maximum. Ainsi, une partie des habitants de la commune à l'honneur chaque semaine dans Le Ruthénois a eu le plaisir de recevoir une fois gratuitement la gazette dans sa boîte aux lettres. (J'espère qu'ils ont bien calculé leur coup, parce que cela me paraît tout de même assez aventureux.)

   Retournons au gratuit A l'oeil. J'aime bien la caricature proposée en page 1 :

A l'oeil n°34.jpg

   On remarquera que, contrairement à la dessinatrice du Ruthénois, Daf représente davantage de personnalités politiques de droite. On peut s"amuser à relever les absents et les présents. Elections régionales obligent, le Lotois de Toulouse Martin Malvy fait figure de parrain de la gauche, le maire de Rodez essayant de tirer la couverture à lui. En face, personne ne s'impose vraiment, l'ancien premier magistrat ruthénois Marc Censi semblant tout triste devant le gaspillage de l'héritage... mais son ancien ennemi du Conseil général Jean Puech est curieusement absent du portrait de famille, alors qu'il a été jusqu'à il y a peu l'homme le plus puissant du département. En bas, Yves Censi et Jean-Claude Luche ne bénéficient pas du même capital de sympathie chez le dessinateur : l'un fait la gueule et l'autre est un éternel souriant... qui pourrait toutefois passer pour un benêt (c'est pas gentil, ça !).

   On notera la référence à Pierre Soulages (comme pour Stéphanie Gras dans Le Ruthénois de la semaine dernière), un billet évoquant même le projet de musée en page 2. Les contribuables locaux seront ravis qu'on leur rappelle (ou apprenne) qu'il existait une possibilité moins coûteuse que la création ex nihilo d'un machin pour cultureux : l'extension du musée Puech, refusée par l'artiste du noir...

   Page 5, l'éditorial de Paul d'Orsini prend la forme d'une complainte de l'électeur de droite déçu (par Sarkozy). Quelques pages plus loin vient le grand entretien... consacré à Jean-Claude Luche (déjà interrogé dans le numéro 24) ! Celui-ci y revient sur les élections régionales (en focalisant trop sur le cas de Guilhem Serieys, à mon avis, même si j'ai déjà écrit ailleurs ce que je pensais du procédé)... et nous gratifie d'une langue de bois bien râpeuse. "Je ne fais pas de politique politicienne" affirme celui qui n'arrête pas de lancer des piques à Christian Teyssèdre... et, attendez la suite "il faut rester modeste"... Trop de modestie tue la modestie ! Autre perle : "la Majorité du conseil général s'est rassemblée derrière moi", "Ma majorité est unie"... quand on sait les difficultés rencontrées pour composer la liste aveyronnaise, les pressions qui ont été exercées sur J.-C. Luche pour qu'il y intègre untel ou unetelle et la "petite" campagne faite en faveur de cette liste par certains ténors de la droite locale... (Au fond, je le plains. Il est obligé de jouer la comédie de l'union en espérant garder son strapontin l'an prochain.) A la fin de l'entretien est quand même évoquée la question (du cumul) des mandats et de ceux auxquels Jean-Claude Luche renonce.