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lundi, 26 juillet 2010

Une "vieille" mention des statues-menhirs aveyronnaises

   Je l'ai trouvée dans un numéro du magazine L'Illustration du 26 décembre 1925. Ce périodique grand public a longtemps fait la joie d'un public avide à la fois d'informations sur les grands de ce monde et d'ouverture culturelle. C'est une sorte d'ancêtre de Paris-Match, en plus haut de gamme.

   C'est dans les brocantes que l'on peut tomber sur les anciens numéros. Au risque de décevoir ceux qui pensent que "c'était mieux avant", ils sont farcis de publicité, celle-ci étant placée au début et à la fin. L'une de celles présentes dans le numéro que je me suis procuré fait l'apologie d'OVOMALTINE, "aliment naturel tonique" (que l'on peut se procurer notamment en pharmacie...). Une autre vante les stylos "JIF Waterman" etc.

   Parmi les articles, on trouve une analyse de la situation en Chine, sous-titrée "L'action nécessaire de la race blanche dans l'évolution de l'Asie". L'auteur, un certain "Dr Legendre", se désole de l'anarchie qui règne dans le pays et voit dans celui-ci de grandes possibilités de croissance économique... fondée sur l'exportation de matières premières !

   Un autre article est consacré au premier croiseur français de plus de 10 000 tonnes. La rubrique nécrologie évoque la mort de Jules Méline, qui a laissé de très bons souvenirs dans les campagnes françaises.

   En littérature, on se réjouit de l'attribution du prix Goncourt à Raboliot, de Maurice Genevoix.

   On trouve donc aussi une demi-colonne "aveyronnaise" :

 

Illustration 26 12 1925.JPG

   Depuis, d'autres stèles ont été découvertes. On peut en admirer un bel échantillon au Musée Fenaille.

 

lundi, 19 juillet 2010

Toy story 3

   ... en 3D, comme on dit. Le film est d'ailleurs précédé d'un court-métrage pédagogique, montrant comment se servir des lunettes (et même comment les nettoyer... le matos est fourni à l'entrée)... et ce qu'il ne faut pas faire (se barrer avec à la fin de la séance). On a aussi droit à une petite démonstration d'effet de relief.

   De ce point de vue (technique), le film n'est pas une grande réussite. Les lunettes sont d'un faible intérêt. Le seul problème est que, si on les enlève, ce que l'on voit à l'écran n'est pas toujours joli (il vaut mieux payer le prix d'une séance normale et aller voir la version 2D), alors que, dans Avatar, on pouvait regarder sans lunettes certaines séquences d'où la 3D était absente).

   On retrouve néanmoins avec plaisir les héros des précédents films : Woody, Buzz l'éclair, la cow-girl et tous les personnages secondaires, hauts en couleurs. La grande habileté de l'animation est de faire cohabiter les jouets et les humains. Les premiers restent inanimés lorsque les seconds les manipulent (à l'exception de la séquence initiale, qui est à part dans le film). Mais, dès qu'ils ont le dos tourné, les jouets reprennent leur vie propre. Certaines scènes, notamment dans les salles de la garderie, sont époustouflantes, tant la chorégraphie des mouvements est complexe... et réussie.

   Évidemment, c'est truffé de références à des longs métrages, des westerns, des films d'action, de science-fiction ou d'épouvante. Cela finit par devenir un peu lassant.

   Il y a une pincée de politique dans le fond. Woody (le cow-boy) s'oppose au reste de la troupe : il a une conception individualiste de la fonction du jouet, alors que ses camarades seraient plus collectivistes. Il faut dire qu'au départ, il est le seul jouet qu'Andy emporterait à la fac, les autres étant voués au grenier (dans le meilleur des cas). Comme dans La Ferme des animaux (l'excellent roman de George Orwell), le désir de justice sociale pousse la masse à soutenir une organisation collective qui s'avère être un piège, une dictature. Le film réconcilie toutefois individualisme et aspiration de groupe par l'amitié. (C'est très hollywoodien, ça.)

   Le ton est aussi différent de ce que l'on trouve dans beaucoup d'animations. Si l'on rit parfois, le but n'est pas de faire hurler de joie les spectateurs. C'est souvent mélancolique. Ah, qu'il est loin le bon vieux temps où les enfants s'amusaient avec seulement quelques figurines ! Si l'on est sensible à ce genre d'argumentation, on trouvera le film génial, sinon, parfois, on s'ennuiera un peu.

  C'est aussi, de la part des créateurs, un hommage à leur enfance. Ces histoires qu'ils ont créées dans leurs têtes, avec ces personnages inanimés auxquels leurs esprits ont donné vie, leur ont peut-être permis de devenir ce qu'ils sont aujourd'hui : des créatifs au service du divertissement de masse.

12:39 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : film, cinema, cinéma

samedi, 17 juillet 2010

République irréprochable

   J'ai repensé aux propos tenus par le candidat Nicolas Sarkozy pendant la campagne de 2007. J'ai revu le petit film de propagande qui  avait été tourné à cette occasion.

   "Le président de la République, c'est l'homme de la Nation, ce n'est pas l'homme d'un parti, ce n'est pas l'homme d'un clan." Jolie formule... qui a été mise en pratique, à des degrés divers. D'un côté, il y a les has been qui ont pu revenir dans le bain grâce à l'attention présidentielle (Bernard Kouchner, Frédéric Mitterrand au gouvernement, Michel Charasse au Conseil constitutionnel... et pourquoi pas Jean-Luc Hees à Radio France). De l'autre, il y a des personnages plus prometteurs. Eric Besson a semble-t-il fait passer son ambition avant ses convictions. Il fut pourtant coordonnateur et préfacier d'une critique acerbe du sarkozysme :

L'inquietante_rupture_tranquile_de_monsieur_Sarkozy.pdf

   L'arrivée de Philippe Val (ancien rédacteur en chef de Charlie Hebdo) à France Inter peut passer pour un beau symbole d'ouverture, mais, quand on  a vu la suite, on se demande qui s'est le plus ouvert à l'autre... Par contre, l'arrivée de Didier Migaud à la Cour des Comptes, tout comme l'attribution de la présidence de la commission des Finances de l'Assemblée nationale à un socialiste, sont deux manifestations de modernisation de la vie politique française telle que Nicolas Sarkozy l'avait annoncée. Mais il y a aussi la face sombre, celle du "clan du Fouquet's", dont les membres sont soupçonnés être les grands gagnants de la politique sarkozyenne...

   "Je veux que les nominations soient irréprochables." Quel exemple choisir ? Là, il faut regarder du côté des entreprises (semi)publiques. Le cas d'Henri Proglio, bombardé à la tête d'E.D.F., illustre assez bien à quel point les mauvaises habitudes ont la vie dure. Si les personnes choisies pour exercer de hautes responsabilités sont souvent compétentes, la manière dont elles ont été désignées rappelle encore et toujours le "fait du prince".

   "Je veux que le Parlement ait davantage de pouvoirs." Pas facile à mettre en pratique lorsque les lois sont presque toutes issues de projets gouvernementaux. Et quand, par malheur, une partie des députés ou des sénateurs de la majorité se rebelle (ou fait mine), le pouvoir exécutif a tendance à sortir le gourdin.

   "Je veux que les ministres soient moins nombreux, quinze, au maximum, et qu'ils rendent des comptes" François Fillon inclus, on en est à 21 ministres... auxquels il faut ajouter 17 secrétaires d'Etat, eux aussi membres du gouvernement. Quant à rendre des comptes... au président, oui, mais aux citoyens, non !

   "Mais je veux changer la pratique de la République. Plus de simplicité, plus de proximité"... Je n'ai pas l'impression que les pratiques en vigueur au sommet de l'Etat aient changé... Quant à la simplicité et à la proximité, on ne peut pas dire que la réforme des collectivités territoriales aille dans ce sens, même si, au départ, on pouvait y croire.

   A la fin, il est question d'une "démocratie moderne, qui sera exemplaire au regard du monde". Cela fait écho à la plaquette du candidat, plus précisément au deuxième point, "Une démocratie irréprochable", où il est écrit (en caractères gras, s'il-vous-plaît) "Je veillerai rigoureusement à l'indépendance de la justice"... alors qu'il tente de faire le contraire. Les multiples affaires tournant autour de Liliane Bettencourt et d'Eric Woerth, loin de poser la France en modèle, la présentent comme un repoussoir aux yeux des démocrates du monde entier.

   Dans les dernières secondes de ce film à diffusion nationale, les Aveyronnais auront vu passer quelques visages connus :

Sarkozy viaduc.jpg

   Avec le viaduc de Millau à l'arrière-plan, la scène est (presque) grandiose. Elle se déroule pendant la campagne de 2007, en janvier me semble-t-il, la date figurant sur l'article du Figaro étant sans doute erronée. (Comment Nicolas Sarkozy pourrait-il encore être "candidat" à l'élection présidentielle en novembre 2007 ?)

   A gauche de l'image se trouve Jean Puech, qui était encore président du conseil général de l'Aveyron à l'époque. Il a depuis renoncé à ce mandat... et essuyé une belle défaite aux élections sénatoriales de 2008 ! A droite, on note la présence de Jacques Godfrain (encore maire de Millau en 2007, il a été déboulonné l'année suivante) et Yves Censi, qui a conservé son mandat (unique, c'est à signaler) de député de la première circonscription de l'Aveyron (à l'époque, il avait peur que le fiston Puech ne lui pique la place). A gauche de tout ce beau monde, dans la séquence originale, se trouvent, sauf erreur de ma part, Brice Hortefeux et Jean-François Roverato (le papy barbu juste à côté de J. Puech), P.D.G. du groupe Eiffage, qui a construit le viaduc (et tire de son exploitation de substantiels profits).

   C'est dingue mais, si on laisse de côté une seconde scène (qui doit avoir été tournée en province, mais il n'est pas facile de dire où), l'Aveyron est le seul département clairement identifiable dans ce film ! N'existerait-il pas d'autres versions, dans lesquelles seule une partie de la fin serait changée ?

mardi, 13 juillet 2010

Robin des Bois

   Ridley Scott revisite la légende du "prince des voleurs", avec une brochette de vedettes. On peut reconnaître, jusque dans les seconds rôles et les figurants, des visages aperçus dans d'autres films du même réalisateur, notamment l'éblouissant Kingdom of Heaven.

   Robin des Bois se déroule d'ailleurs à peu près à la même époque. Il pourrait en être une suite. (Il y a une allusion évidente dans la séquence du début, avec Richard Cœur de Lion.) Je me demande d'ailleurs si ce film n'est pas une commande, pour laquelle on tente de réutiliser les ficelles du film de croisade... mais pour en faire une grosse machine à cash.

   Ce n'est qu'à moitié convaincant. Si c'est en général assez bien joué, le scénario ne m'a pas emballé. La légende traditionnelle a été déformée pour servir un propos idéologique. Loin de s'attaquer aux riches pour donner aux pauvres, le héros pense d'abord à sa pomme... et à la délicieuse Marianne (Cate Blanchett, seule véritable lumière dans ce film, dont l'interprétation rappelle un peu, si on laisse l'âge de côté, celle d'Uma Thurman dans la version du mythe réalisée en 1991 par John Irvin.) 

  On en fait aussi un patriote anglais, toutes les mauvaisetés venant des horribles Français, ou des Anglais passés sous leur coupe. Même si les deux "nations" (plutôt leurs noblesses respectives) sont rivales à l'époque, il me semble que le déroulement du règne de Jean Sans terre est "tordu" pour coller aux idées des scénaristes (un peu comme dans Master and commander, où le rival américain de l'histoire est devenu français dans la version filmée).

   C'est donc un film manichéen, parfois inspiré, mais assez énervant. Au contraire de bien des acteurs, Russel Crowe semble s'ennuyer ferme (et peut-être regretter le régime et les séances de muscu qu'il a dû endurer pour "entrer" dans le rôle...).

13:49 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : film, cinema, cinéma

vendredi, 09 juillet 2010

Bébés

   C'est produit par Studiocanal, sur une idée d'Alain Chabat. Quatre enfants sont suivis, deux dans des familles aisées de pays développés (au Japon et aux Etats-Unis), deux dans des pays en développement (en Mongolie et, pour les plus pauvres, en Namibie). Cela s'inspire un peu du film Le premier cri, autre documentaire "natalitaire".

   La grande différence est qu'alors que le précédent film s'achevait avec la naissance, celle-ci sert de point de départ à Bébés. Une courte séquence nous ramène toutefois un peu en arrière. Ensuite, on suit l'évolution comparée des quatre bambins, dans leurs familles respectives, dans leurs environnements respectifs. On a l'émoi de la naissance, la fragilité des premiers jours. Ils sont tous trognons. Mais, au bout de quelques semaines, les cheveux ont poussé, les traits de sont affirmés et ils sont nettement moins jolis, surtout qu'on ne nous cache rien de leur quotidien (le Mongol urine sur le dos, à l'aise dans la yourte et le Namibien chie sans complexe sur la cuisse de sa mère). Certains deviennent très capricieux.

   Les contextes familiaux sont différents : en Mongolie et en Namibie, il faut vite affronter les frères et soeurs, parfois très jaloux, alors qu'au Japon et aux Etats-Unis, on a affaire à des enfants uniques. Le film se veut aussi engagé : il confronte le luxe de protections dont bénéficient les enfants américain et japonais (avec de bien jolies chambres et une foultitude de jouets) à la précarité de la situation de l'Africain et du Mongol (un moment à la merci d'un coq audacieux). Il est évident qu'ils ne démarrent pas leurs vies avec les mêmes chances de s'y épanouir.

   Dans chaque pays, l'enfance est proche du monde animal. Trois fois sur quatre, les chats sont les compagnons privilégiés des gamins. En Mongolie, le frère aîné fait souffrir ce pauvre sac à puces, alors qu'aux Etats-Unis, le matou est mieux traité, mais pas très joueur ; au Japon, s'il fait montre d'une certaine jalousie au départ, il accepte vite la nouvelle arrivante. En Namibie par contre, seul un chien maigrichon accompagne les enfants.

   Dans chaque pays encore, on remarque la sexualisation des tâches : aux mères la gestion de la marmaille (les pères donnent un coup de main aux Etats-Unis et au Japon, mais l'on sent bien que ce n'est pas trop leur kif). Les papas, assez peu présents finalement, sont dans une fonction de pourvoyeur de biens pour la famille.

   On peut donc voir ce court film (1h15) de plusieurs manières : comme un document anecdotique, souvent drôle ou comme une tentative de sociologie comparative, inaboutie à mon avis.

   Il aurait été beaucoup plus audacieux de choisir des enfants de familles namibiennes et mongoles aisées (encore que cette dernière ne soit pas miséreuse) et, au contraire, de sélectionner des rejetons d'Américains et de Japonais pauvres. On pourrait ainsi accuser le film de contribuer à enraciner certains stéréotypes, d'autant plus que les mères ont été à mon avis "castées" : dans des genres très différents, elles sont assez mignonnes, sans être des "canons".

   Mais, dans la torpeur estivale, face à l'avalanche de bouses pour décérébrés qui occupent sans vergogne les écrans, ce petit film est assez rafraîchissant.

21:15 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : film, cinéma, cinema

jeudi, 08 juillet 2010

Les cultureux aiment Pierre Soulages

   C'est en tout cas ce qui ressort d'un sondage publié dans la revue Art absolument, il y a plus de deux mois. L'écho m'en est parvenu par le quotidien Le Monde du 15 avril 2010 :

LeMonde 15 04 2010.JPG

   Il s'agit du résultat d'un sondage réalisé auprès des adhérents de la Maison des artistes. Mais, d'après Le Point, sur 13 500 membres, seuls 2 881 ont répondu au questionnaire en ligne. Cela relativise un peu les résultats, puisque la participation se monte à 21 %... à comparer toutefois aux bases des sondages trop souvent utilisés par nos media : 700 à 1 000 personnes sont en général interrogées.

   Un autre défaut de cette consultation est de nous proposer l'avis de spécialistes (parfois concurrents), dont l'opinion n'est pas forcément annonciatrice de ce que retiendra la postérité.

   Mais le principal reproche que je fais à cette consultation est d'être orientée. En effet, les artistes ont été consultés en février 2010, alors que la rétrospective Soulages battait son plein au Centre Beaubourg. Difficile d'évacuer l'idée que l'actualité a pu influer sur le choix des votants. C'est, encore et toujours, un aspect de l'offensive Soulages...

mercredi, 07 juillet 2010

Une Aubrac authentique ?

   La célèbre vache tire son nom du relief sur lequel on la trouve : le plateau de l'Aubrac :

aubrac_carte_relief.jpg

   Notez qu'il existe un village nommé Aubrac, situé sur le territoire de la commune de Saint-Chély-d'Aubrac. Il n'est donc pas étonnant qu'une région naturelle aveyronnaise porte ce nom (elle est en gros délimitée par deux rivières, la Truyère et le Lot) :

Carte partie aveyronnaise.jpg
  
(La commune entourée de rouge est Rodez.)

   C'est le cas aussi en Lozère, même si là c'est l'autoroute A75 qui semble en être une limite :

Carte partie lozérienne.gif

   Enfin, une toute petite partie de l'Auvergne (dans le rectangle noir) complète le tout :

carte_auvergne_medium.jpg

   Il s'agit du Sud du Cantal, le canton de Chaudes-Aigues (où l'on peut faire de jolies balades), délimité au nord par la Truyère :

Chaudes-Aigues canton.jpg

   Tout ça pour dire quoi ? Ben que les Auvergnats en général et les Cantaliens en particulier ont parfois tendance à vouloir tirer la couverture à eux. L'Aubrac, c'est d'abord l'Aveyron, hein !

   Cependant, j'ai récemment vaqué aux alentours de Saint-Flour, une charmante commune située un peu au nord du canton de Chaudes-Aigues. Voici ce que j'ai acheté dans un commerce du centre-ville :

Peluche 1.JPG

   Cette peluche est censée incarner une vache Aubrac. (Une fausse Salers est aussi proposée à la vente.) Ce produit est commercialisé par l'entreprise CEDATEC, dont les commerciaux sont français, mais dont je me demande si les produits (tels que les peluches) ne sont pas importés d'Asie du Sud-Est...

   Le suspense est insoutenable... Vous vous demandez si je l'ai fait... Oui ! J'ai pressé le ventre de la vachette... et j'ai entendu ceci :


Dirty Diaries

   Du cul ! Du cul ! Du cul ! Mais attention, hein, c'est du cul noble, pas misogyne et c'est du vrai cinéma, pas de la vidéo bâclée pour samedis soirs esseulés, plutôt de l'art et essai revendicatif, parfois bien léché (au propre comme au figuré...). Je préviens les âmes sensibles : les gros plans anatomiques sont légion et, comme dirait un de mes anciens camarades de fac, "on voit vach'ment bien les steaks des dames !"

   Cela commence par une série de masturbations féminines, autofilmées. Première claque. On continue avec "Skin", le meilleur film de l'ensemble selon moi, assez stylisé, très beau, dont un extrait a été mis en ligne pour suce-hiter la curiosité des internautes.

   On continue avec une production qui associe les fruits au sexe... et à l'anus.  Faut aimer. Je pense qu'il y a une réelle volonté de choquer dans ce court-métrage, non pas par des actes, mais par des associations d'idées. Confirmation après visionnage : un trou du cul, c'est moche (et pas que dans le gouvernement Fillon).

   Ensuite vient une séquence de sexe hétéro classique, genre le retour de soirée qui se termine par une bonne baise. C'est sympa mais, comme "Skin" est passé avant, on voit la faiblesse formelle de cette séquence par rapport à la première.

   "Dildoman" est l'histoire d'un club échangiste, où le seul moyen pour un homme de pénétrer une femme est de se transformer en godemiché humain... C'est présenté sous la forme d'une animation en noir et blanc, les traits étant blancs, un peu comme dans le célèbre programme "la linea", diffusé jadis à la télévision française (un échantillon ici), quand elle se piquait d'inventivité. (Je vous parle d'un temps, que les moins de vingt ans...) Grosse différence toutefois : "la linea" n'avait presque rien de sexuel... mais était beaucoup plus corrosif que ce petit film.

   "Bodycontact" est une utilisation de la pornographie (et d'internet) pour dénoncer la beaufitude... Amusant, mais est-il besoin de "s'investir" autant pour arriver au résultat souhaité ?

   "Red like berry" m'a paru trop intello. A partir de ce moment-là, j'ai trouvé les films plus monotones. Ils sont très souvent une illustration et une défense de l'homosexualité féminine (y a des mecs hétéros pour qui regarder deux lesbiennes en action est "tripant"...). Je sais que cela est inhérent au projet, mais l'accumulation lasse, même si la séquence de baston entre gouines est originale. Ceux qui détestent la police goûteront tout particulièrement "Authority", très sado-maso.

   Fort heureusement pour moi, cette deuxième moitié a été illuminée par "Flasher Girl on Tour", l'histoire d'une exhibitionniste frappadingue qui vient kiffer sa race à Paris. C'est parfois hilarant... mais cette fille est vraiment complètement barrée !

   On termine avec "For the liberation of men", une apologie de la travelo attitude que j'ai peu goûtée. On remarque d'ailleurs qu'il a été peu question d'homosexualité masculine dans cette série, alors que, si elle avait été tournée par un Français, un Britannique ou un Américain, je pense qu'on aurait eu droit à notre lot de sodomies. (Les amateurs doivent se tourner du côté de Shortbus.)

   J'oubliais la musique. Les additionnelles ne m'ont pas paru terribles, mais les principaux morceaux d'accompagnement, signés Fever Ray, sont très sympas.

13:29 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : film, cinema, cinéma

lundi, 05 juillet 2010

Marga

   C'est le prénom d'une Allemande juive, épouse de Siegmund Spiegel (surnommé Menne), un vendeur de chevaux de Westphalie, dans la région de Münster (aujourd'hui dans le Land de Rhénanie-du-Nord-Westphalie, frontalier des Pays-Bas et de la Belgique). De 1943 à 1945, des paysans de leur village vont les cacher, les sauvant ainsi de l'extermination, qui a frappé tous les autres juifs de la contrée.

   Ce film montre donc l'exception (moins de 500 "Justes" ont été identifiés en Allemagne, contre plus de 2 500 en France, par exemple), mais une exception dont on a besoin aujourd'hui, l'Allemagne actuelle n'ayant plus rien à voir avec celle d'Hitler. Le film ne fait toutefois pas l'impasse sur l'antisémitisme d'une bonne partie de la population, le poids de la propagande gouvernementale... et la crainte qu'inspirent les forces de l'ordre et les activistes nazis. Plus subtilement, il montre aussi comment le patriotisme légitime des populations est récupéré par la propagande hitlérienne. (Notons cependant qu'il n'a pas suscité un intérêt exceptionnel en Allemagne, où, d'après le JDD, moins de 500 000 spectateurs l'ont vu.)

   C'est surtout un film d'intérieurs. C'est lié à l'enfermement que subissent les membres de cette famille juive mais, à part le père, qui a passé la fin de la guerre cloîtré dans un grenier, les autres ont eu une vie en apparence "normale", à ceci près qu'on les faisait passer pour catholiques. Le fait que l'un des scénaristes soit un metteur en scène de théâtre a dû peser dans les choix opérés... Les scènes de soirée et de nuit sont notamment très réussies.

   Dans deux fermes cohabitent donc juifs et catholiques (certains au courant, certains non), sous la menace des bombardements (on est en 1943, au début de l'histoire, et l'ouest de l'Allemagne subit déjà ce genre de désagréments). Le film joue essentiellement sur les tensions entre les personnages, partagés entre la jalousie et la philanthropie.

   C'est vraiment un beau film, humaniste, fondé sur une histoire vraie. (Il est inspiré des mémoires écrits par la rescapée.) Si l'on peut regretter quelques facilités, l'ensemble est toutefois de bonne facture.

   P.S.

   La vraie Marga est toujours vivante et le passionnant dossier de presse contient un entretien avec elle. On peut le retrouver, avec bien d'autres choses, sur le site internet du film.

   Sur l'opposition allemande au nazisme, on peut voir et revoir Sophie Scholl.

samedi, 03 juillet 2010

Comment les médias ont rendu compte de la visite de Nicolas Sarkozy en Aveyron

   Une fois n'est pas coutume, je ne vais pas m'intéresser aux médias locaux (à une exception près), mais à leurs collègues nationaux, quotidiens et hebdomadaires.

   L'Aveyron, a fortiori le Carladez, c'est loin, enclavé... et pas très "hype" pour qui prise la vie de citadin friqué. Du coup, quand le président de la République se déplace dans un coin paumé, on n'envoie pas forcément de journaliste accrédité. On compte puiser dans les comptes-rendus des agences de presse... quitte à commettre des erreurs.

   La dépêche AFP a été tout simplement recopiée par plusieurs organes de presse, notamment L'Express, Le Point et La Croix, qui ont utilisé les mêmes photographies (une seule pour Le Point)... et publié la même erreur, orthographiant mal le nom de la commune de Mur-de-Barrez ("Mur-de-Barrèze" à chaque fois). A l'étranger, le même texte est publié dans dans le quotidien suisse Le Temps, par exemple... Et, ô surprise ! Midi Libre est pris les doigts dans le pot de confiture :

Midi Libre Sarkozy Brommat 01 07 2010 ter2.jpg

   On ne retrouve cependant pas cette erreur sur le site de France24, qui a pourtant puisé à la même source, parce que la dépêche a été contractée, le passage incriminé ayant disparu du texte final.

   Fort heureusement, ce manque de professionnalisme n'est pas étendu à tout ce qui a été publié sur le sujet. Dans Le Point lui-même, un second article a été écrit à partir d'une dépêche de l'agence Reuters... sans faute. On peut faire la même remarque à propos du Nouvel Observateur, qui s'est appuyé sur le travail d'une autre agence, Associated Press (AP).

   Je trouve quand même sidérant que ce soit l'agence de presse française (l'AFP) qui fournisse un billet comportant une erreur grossière, alors que ses concurrentes britannique (Reuters) et américaine (Associated Press) ont été plus performantes (mais moins prolixes au niveau des photographies, semble-t-il).

   Ah ben, tiens, causons un peu des photos. Si vous avez jeté un coup d'oeil aux articles vers lesquels mènent les liens précédents, vous vous êtes aperçus que certaines "têtes" se sont arrangées pour figurer dans le champ des photographes et des caméras. S'il est parfaitement normal que les agriculteurs rencontrés par Nicolas Sarkozy soient représentés en sa compagnie, on peut se demander ce que viennent faire le président du Conseil général, Jean-Claude Luche, et le député de la circonscription Yves Censi (ainsi que son collègue Alain Marc, élu de la région de Millau !) alors que, d'après la presse, ils n'ont joué aucun rôle dans cette manifestation soigneusement organisée, cadrée et minutée... Faut-il préciser que tout ce beau monde est à l'U.M.P. ?

   De son côté, le conseiller général et maire de Brommat (écharpe apparente) Francis Issanchou semble avoir su jouer des coudes pour figurer aux premières loges :

Issanchou Sarkozy 2010.jpg

   On note aussi la présence de l'ancien omniprésident du Conseil général de l'Aveyron, Jean Puech, visible notamment dans une vidéo disponible sur le site du quotidien auvergnat La Montagne. (On peut d'ailleurs lire avec profit le récit de la journée par le correspondant cantalien du journal.)

   Sur le sujet, j'ai aussi bien aimé le "post" d'un blogueur, très attaché aux détails du déroulement de la visite.

   Je me dois aussi de signaler une vidéo de Karl Zéro dans laquelle celui-ci se veut critique du président... tout en manifestant un certain mépris pour les Aveyronnais.

   Un petit cadeau, pour terminer. Je me suis permis de détourner une photographie prise pendant la visite (on la trouve sur le site de La Dépêche du Midi et le blog d'Alain Marc). J'ose espérer que nos éminences aveyronnaises ne se formaliseront pas trop de cette pochade :

Alain Marc Sarkozy 2010.jpg

Liberté

   C'est l'un des avantages de la la Fête du cinéma : on peut essayer de rattraper son retard cinéphilique, certains établissements ayant la bonne idée de reprogrammer des films (pas trop anciens toutefois) sortis dans l'année... et restés peu longtemps à l'affiche.

   J'ai dû voir, il y a longtemps, un long métrage de Tony Gatlif à la télévision, mais c'est la première fois que j'en visionne un en salle. J'ai retrouvé dans Liberté cette description empathique du monde des Tziganes, sans que le propos soit angélique. Les tensions avec les sédentaires sont évidemment représentées, mais le contexte historique prend le dessus.

   Pendant la Seconde guerre mondiale, deux phases sont à distinguer. Dans un premier temps, les nomades sont assignés à résidence par le gouvernement de Vichy, avant que les Allemands n'en ordonnent la déportation, en vue de l'extermination. Il y a donc bien eu deux génocides pendant la guerre, les Tziganes nommant le leur Samudaripen.

   Le film se veut pédagogique. Par touches successives, des scènes montrent les tensions, les amitiés, les lâchetés, jusqu'à la complicité de génocide des autorités françaises de l'époque (bien relayées par les collabos).

   Mais on a confié à quelques acteurs "emblématiques" des rôles positifs : Marc Lavoine en maire-vétérinaire humaniste, Marie-Josée Croze en institutrice résistante et Rufus en petit vieux généreux. Face à eux, des habitants du village cantalien incarnent le renfermement et une forme de "beaufitude".

   Le grand talent de Tony Gatlif est d'avoir relié le destin tragique des Tziganes à celui des juifs (à travers le cas du gamin qui s'accroche aux basques des nomades... il y a aussi cette curieuse montre, trouvée sur une voie ferrée) et des résistants. Cela donne un film vraiment fort et digne.

   Fort heureusement, quelques moments de comédie ont été ménagés dans l'histoire. En général, ils naissent de la confrontation des Tziganes au mode de vie "moderne" des sédentaires. (Faut dire que nos héros sont vraiment crasseux...)

   L'interprétation est impeccable. A ceux que j'ai déjà nommés il faut notamment ajouter l'étonnant James Thierrée (un petit-fils de Charlie Chaplin), déjà remarqué dans Ce que mes yeux ont vu, et qui incarne un musicien très doué (lui-même sait jouer du violon) et un peu fou autour duquel se noue une partie de l'intrigue.

   La musique est évidemment omniprésente et entraînante. Elle est une part très importante de l'univers de Tony Gatlif, qui lui consacre un site internet.

vendredi, 02 juillet 2010

Millénium 2...

   ... La Fille qui rêvait d'un bidon d'essence et d'une allumette. Si l'on retrouve bien les deux héros du premier volet de la trilogie, Michael Blomqvist et Lisbeth Salander, c'est bien la jeune femme qui, plus encore que dans le précédent film, est au cœur de l'intrigue. Je précise que je n'ai lu aucun des livres.

   Sans trop en dévoiler, on peut dire qu'il est question d'un réseau de prostitution, d'une série de meurtres (attribués à Lisbeth)... et du passé de la jeune femme. Celle-ci est toujours aussi épatante, anticonformiste, indomptable. On a peur pour ce bout de femme d'1m60 (et 50 kg ?), alors que ce sont les mecs qu'elle part affronter qui devraient chier dans leur froc. De son côté, le journaliste (rappelons que Millenium est le nom du magazine géré collectivement par cette équipe d'investigateurs consciencieux) mène son enquête, tranquillou, passant ses nuits de temps à autre avec sa charmante collègue éperdue d'admiration pour lui, mais pensant au fond de lui à la jeune hackeuse qui fait battre son cœur (et grossir son sexe)...

   C'est toujours aussi dur. On nous épargne assez peu de violence... même s'il y a deux-trois ellipses... peut-être pas voulues (il semble qu'il y a eu des coupes par rapport à ce qui a été diffusé à la télévision). On sent toujours la volonté de dénoncer les injustices dont sont victimes les femmes (les coups, le viol, la prostitution forcée, le meurtre). Le contexte change par rapport au premier film. Ce n'est plus la période nazie qui se trouve en arrière-plan, mais la Guerre froide.

   C'est filmé de manière un peu plan-plan. En gros, n'y allez pas pour y observer la recherche dans la mise en scène. C'est juste du cinéma commercial, plutôt haut de gamme, un polar bien ficelé.

00:27 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : film, cinema, cinéma

jeudi, 01 juillet 2010

Summer Wars

   C'est un dessin animé japonais... Chouette ! Je regrette toutefois de n'avoir pas pu le voir en version originale sous-titrée. Entendre chanter "Joyeux anniversaire" en japonais, cela doit donner ! (Notons que l'on a "francisé" quelques aspects, puisqu'à un moment, il est question du pouvoir du "président" alors que, dans la version originale, c'était sans doute le Premier ministre ou l'empereur.)

   C'est donc l'histoire d'un anniversaire, celui de la matriarche d'une grande famille. Elle fête ses 90 ans, et, si son esprit est encore très vif (et son carnet d'adresses à jour... cela joue un rôle), le corps ne suit plus tout à fait. Les femmes sont chargées d'organiser le repas et la venue des invités, qui s'étalent sur quatre générations. Un intrus, invité par l'une des plus jeunes pour jouer le rôle de son petit ami, se glisse dans la réunion. Evidemment, de vieilles histoires enfouies vont ressurgir. Cette chronique familiale est souvent drôle. Voilà pour l'aspect "tradition".

   Là-dessus se greffe la modernité, avec un réseau social qui pourrait être une sorte de "Fesses-bouc" nippon, étendu au monde entier : "Oz". Les personnages ont un avatar dans ce jeu et une partie de l'intrigue s'y déroule. Il y a donc deux types d'animation dans ce film, l'un, proche de ce que l'on pouvait trouver dans certains dessins animés des années 1970-1980 (en plus élaboré toutefois : le réalisateur, Mamoru Hosoda, est aussi l'auteur de La Traversée du temps), l'autre tourné vers le style jeux vidéo (et dessins animés de baston des années 1990). Le mariage des deux est assez réussi, tant au niveau de l'image qu'au niveau de l'intrigue.

   La "vraie vie" a donc des répercussions dans le monde d'Oz et l'évolution des avatars dans le monde virtuel a des conséquences sur la "vraie vie". Cela nous amène au titre du film, Summer Wars ("les guerres de l'été") qui fait référence, à mon avis, à War Games, un film des années 1980 dont les héros sont ce que nous appellerions aujourd'hui en bon français des geeks. (La nuance à apporter est qu'à l'époque, on se gaussait de ces adolescents boutonneux passionnés d'informatique -même si dans le film, le héros est un beau gosse, alors qu'aujourd'hui, les jeunes complètement plongés dans le monde des nouvelles technologies, au point d'en oublier le monde réel, sont moins tournés en dérision.)

   Bref, l'action qui se déroule dans le monde virtuel d'Oz pourrait provoquer une catastrophe dans le monde réel et, du coup, toute la famille va être mise à contribution pour tenter d'éviter que le drame ne se produise. Cela nous donne notamment une séquence qui voit une vingtaine de personnes se connecter au site internet par tous les moyens possibles : ordinateur fixe, portable, téléphone mobile et console de jeux (une Nintendo DS sans doute). En parallèle, l'une des grand-tantes persiste à regarder un match de base-ball à la télévision : c'est une importante finale régionale et son fiston est le meilleur lanceur de l'équipe !

   On passe donc facilement du rire à l'angoisse, le tout baignant dans une humeur bon enfant : le film est plutôt destiné aux adolescents. Les adultes risquent donc d'être un peu déroutés par quelques niaiseries. Cet inconvénient est je pense largement compensé par toutes les qualités du film, notamment, si l'on est un peu observateur, par la description de pans de la civilisation japonaise à travers le vécu de cette incroyable famille.

12:23 Publié dans Cinéma, Japon | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : film, cinema, cinéma