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samedi, 01 mai 2010

"Le Ruthénois" numéro 9

   L'installation (censée être provisoire) d'un quai de transfert des ordures ménagères à Sébazac-Concourès fait la une de l'hebdomadaire, qui lui consacre une double-page intérieure, abondamment illustrée. Le texte a beau dire que les manifestants sont de tous âges, on remarque quand même, sur les photographies, une majorité de personnes de 50 à 70 ans. Un encadré évoque ce qui me paraît être la proposition la plus constructive de la part d'un homme politique local, celle de Fabrice Geniez, le maire d'Onet-le-Château.

   L'entretien de la semaine est réalisé avec la "patronne" du premier syndicat départemental des professeurs des écoles. Le principal sujet abordé est bien entendu la fermeture de l'école Fabié. Le dessin de Stéphanie Gras est consacré à la question. Plus loin, un article signale la manifestation du vendredi 30 avril et, au-dessous, le maire de Rodez, Christian Teyssèdre, répond aux propos tenus par Chantal Combelles dans le numéro de la semaine dernière. Curieusement, cette entrevue n'est pas illustrée par une photographie du maire, mais de l'ancienne conseillère municipale. Etait-il trop énervé pour se prêter au jeu ? Ses propos méritent en tout cas d'être lus. Il n'y est pas question que de l'école, mais aussi de la MJC... que nous retrouvons dans un autre article, page de droite. Le maire semble vouloir exercer une sorte de droit de regard sur la manière dont les subventions sont utilisées, ce que je trouve parfaitement légitime. A un moment, il s'irrite de voir le journaliste du Ruthénois noter une menace proférée (couper les subventions si la MJC n'ouvre pas pendant les deux semaines de vacances de Noël)... alors qu'il devrait se réjouir qu'elle s'ébruite. Le principal public-cible de la MJC (Maison des Jeunes et de la Culture, faut-il le rappeler) étant scolarisé, il est évident qu'elle doit être ouverte pendant toutes les vacances.

   Page 8 est signalée l'existence du nouveau distributeur automatique de lait cru, dont j'ai parlé récemment :

DSCN2580.JPG

   A gauche, on peut voir, me semble-t-il, les deux fils des agriculteurs, qui eux se trouvent à droite. Je pense qu'il ne s'agit pas de clients parce que la porte du "réservoir" est ouverte (ce qui est inhabituel): on a dû montrer la chose au photographe.

   Page 10 est longuement présentée l'école privée occitane de Rodez. L'article est louangeur... et il néglige peut-être un ou deux aspects. Si cet établissement propose bien un enseignement laïc, chaque jour, en entrant et sortant, les élèves passent derrière ceci :

DSCN2575.JPG
   Cette présence religieuse est liée à l'histoire des locaux, auparavant affectés à un groupe scolaire catholique. La réattribution des locaux fut décidée pendant le dernier mandat de Marc Censi, la mesure ayant été votée à l'unanimité lors du conseil municipal du 10 octobre 2005 (voir page 5) :
école Sacré-Coeur.jpg
   Cela faisait partie d'un projet plus vaste, piloté par la communauté d'agglomération : l'ancien collège privé a été transformé en logements sociaux, dont certains font face à la cour de la calandreta. Cela nous ramène à la fameuse statue (la Vierge à l'enfant). En cliquant sur le lien précédent, on arrive à la fiche-projet, montrant l'évolution du site. Sur la première photographie, on peut clairement distinguer la statue :
Sacré Coeur avant.jpg
   Mais, sur la deuxième, c'est beaucoup plus compliqué, la photographie ayant été prise au tout début ou à la fin de l'été (des enfants sont dans la cour), à moins qu'il ne s'agisse d'une journée ensoleillée du début de l'automne :
Sacré Coeur après.jpg
   D'autre part, il me semble que le nombre d'élèves dans les classes est faible (ce qui est très bien : si l'on veut que les enfants apprennent les fondamentaux, il faut que les adultes puissent passer du temps avec chacun d'eux, si besoin est... et dans le calme) : 48 de la maternelle au CM 2 ! Même s'ils sont sans doute regroupés en fonction de leur âge, il y a fort à parier qu'ils sont au maximum 10-15 par classe. Tous ceux qui ont ou qui ont eu des enfants scolarisés en primaire rêveraient que les écoles publiques fonctionnent avec un tel luxe de moyens.
  
   Je signale une coquille, page 11 : quand il est question du livre de Roger Lajoie-Mazenc, préfacé par l'ancien ministre Pierre Joxe, il est écrit que celui est le "fils de Pierre Joxe, ministre des Affaires algériennes". En réalité, le père de l'ancien ministre de François Mitterrand se nomme Louis Joxe. Il fut un gaulliste pur sucre, fidèle parmi les fidèles de Charles de Gaulle.
 
   On passe à Olemps, la commune à l'honneur cette semaine, sur le territoire de laquelle est située la station d'épuration des eaux du Grand Rodez. Un article évoque les changements à venir dans l'utilisation des boues. Cela semble aller dans le bon sens (limiter les déplacements longs, valoriser sur place... et faire des économies). En y regardant bien, je me suis demandé si l'article de La Dépêche du Midi, non signé, n'était pas finalement l'oeuvre de B. Haro (Barthélémy Haro). Chaque semaine, celui-ci commet un charmant billet humoristique (où il est cette fois-ci question des nez !) et il est l'auteur de l'article paru dans Le Ruthénois (qui, s'il est plus développé, est très proche dans le style de celui de La Dépêche), d'autant que la même photographie semble  avoir été utilisée pour illustrer les deux... 
  
   En fin de journal, Jean-Michel Cosson propose un historique de la commune, qui semble avoir mis du temps à trouver son identité.
  
   On termine par le "coin des enfants", la rubrique de la benjamine de l'équipe... qui peut être lue avec profit par les grands ! Cette semaine, Lou Ravelli recommande le logiciel Photofiltre, que je ne connaissais pas. Il est gratuit, téléchargeable facilement sur la Toile et permet de retoucher des images.

vendredi, 30 avril 2010

"A l'oeil" n°35

   Ce numéro du quinzomadaire gratuit se la joue très "développement durable", avec une série de papiers (tantôt article, tantôt publireportage) autour des activités économiques respectueuses de l'environnement. Cela va des différentes formes d'énergie renouvelable à la filière bois en passant par l'agriculture biologique. C'est intéressant, mais aucun aspect négatif n'est abordé.

   J'aime bien la caricature de la page 1 :

DSCN2573.JPG

   Daf se moque gentiment du président du Conseil général (toujours représenté en "lou ravi"), du député de la première circonscription aveyronnaise (dont le rasage intermittent est un bon prétexte à le représenter en individu louche) et du député de Millau, moins connu dans le département. Si l'expression formée par les nuages est sans doute une allusion à la prochaine élection présidentielle, il y a fort à parier que les soucis des personnages soient liés à leurs carrières respectives : Jean-Claude Luche est déjà en campagne pour les cantonales de 2011 et les deux députés sont en quête du bon cheval présidentiel pour, dans la foulée, conserver leur circonscription. De la politique politicienne, en sorte.

   Un lecteur attentif remarquera, en page 2, une nouvelle pique contre Yves Censi (après celle parue dans le numéro 32) :

Y. Censi fdj.JPG

   Au passage, il fait allusion au cursus du député, en commettant peut-être une petite erreur : la  Française des Jeux ne fut pas le premier employeur d'Yves Censi.

   Sur la même page, au-dessus, sont signalés trois blogs aveyronnais : celui d' Olivier Montbazet, celui du collectif Aligorchie (auquel le précédent participe)... et celui que vous êtes en train de lire.

   L'éditorial de droite se lamente sur l'incapacité de la France à se réformer et dénonce la "politique d'assistanat [...] menée depuis 30 ans". En écho à cet article, page 17, un encadré souligne le coût de la protection sociale française... Ben oui, on n'a rien sans rien ! Et encore, depuis une dizaine d'années, la qualité de cette protection s'est nettement dégradée... sans que cela améliore les comptes de la Nation, certaines professions médicales et les assureurs n'ayant pas à se plaindre de la crise...

   On passe à "La grande interview", consacrée à Benoît Decron, le déjà conservateur du futur musée Soulages. Rappelons que les deux autres musées de Rodez n'ont par contre plus de conservateur. En effet, Annie Philippon a quitté Fenaille fin 2007 (voir page 31) :

Annie Philippon départ p31.jpg

   A ma connaissance, elle n'a pas été remplacée. La presse parle désormais du "responsable du musée", Aurélien Pierre, qui, sauf erreur de ma part, n'est pas conservateur. Il me semble que l'on peut faire la même remarque pour Denys Puech. Sophie Cerra est attachée de conservation du patrimoine :

Sophie Cerra Denys Puech.jpg

   On murmure que Denys Puech et Soulages pourraient fusionner... et, lors d'une réunion du conseil du Grand Rodez (voir page 14), il a été publiquement question de mettre en commun les moyens entre Fenaille et Soulages... ou comment déshabiller Maurice pour habiller Pierre :

Soulages mutualisation.jpg

   J'ai déjà écrit ailleurs ce que je pensais de ce projet de musée Soulages. A la réflexion sur les coûts, je pourrais ajouter quelques saillies sur l'oeuvre du peintre. Franchement, il y a à boire et à manger. Ceux qui veulent se faire une opinion peuvent se rendre à la médiathèque de Rodez, où l'un des présentoirs situés à l'entrée de la salle de lecture était récemment couvert d'ouvrages consacrés au créateur de l' "outrenoir". On peut aussi visionner quelques-unes de ses "croûtes" sur le site internet qui lui est consacré. Les curieux peuvent prolonger l'expérience en visionnant un reportage diffusé sur France 3. On y voit Benoît Decron, l'ancien maire Marc Censi (qui croit défendre le projet en prenant de la hauteur) et Ludovic Mouly, président de la communauté d'agglomération, qui reste dans les généralités. Le commentaire de la journaliste est assez balancé... et la conclusion ("Les défenseurs du musée Soulages ont bien du mal à faire passer leur message") contredit le titre du reportage "Rodez attend son musée Soulages".

   Une petite devinette, pour terminer. Laquelle des deux oeuvres suivantes est une authentique création ruthénoise ?

Soulages brou de noix sur papier.jpeg

 DSCN2576.JPG

mardi, 27 avril 2010

L'école des promesses

   La question de l'avenir de l'école François Fabié suscite toujours de réactions passionnées, dont la presse locale se fait parfois l'écho. J'ai déjà évoqué la polémique dans un billet du 11 avril. Le principal "rebondissement" survenu depuis est la démission de l'une des conseillères municipales de la majorité, amplement traitée dans le numéro 8 du magazine Le Ruthénois.

   J'ai fini par retrouver la luxueuse plaquette éditée par la liste Teyssèdre au début de l'année 2008 :

Teyssèdre plaquette.jpg

   Ses 28 pages, richement illustrées, contiennent plus de 50 propositions touchant à tous les sujets de préoccupation des électeurs ruthénois... y compris l'éducation, dont il est question pages 10-11. Voici ce qu'on peut y voir :

Teyssèdre plaquette 2.jpg

   Vous noterez que la réhabilitation de l'école François Fabié était donc bien un engagement électoral de la gauche, engagement d'autant plus fort qu'il s'appuyait sur les propos d'une "experte" de la liste Teyssèdre, la directrice d'école Chantal Combelles... hé oui, celle qui vient de démissionner. On comprend d'autant mieux pourquoi elle avait du mal à "avaler" le virage opéré par la majorité municipale sur ce dossier.

   Ce changement était toutefois prévisible, avec le recul. J'ai examiné les comptes-rendus des conseils municipaux de Rodez et j'ai trouvé quelque chose d'intéressant dans celui du 14 mars 2008. C'est la date d'entrée en fonction officielle de la nouvelle équipe municipale. A cette occasion, Christian Teyssèdre avait prononcé une sorte de discours de politique générale. Voici ce qu'on peut lire pages 4-5 du compte-rendu :

Teyssèdre élu maire.jpg

   Lorsqu'il est question des écoles, désormais, seuls les sites de Bourran et Saint-Félix sont nommés. François Fabié a été "évacué", ce qui n'est pas bon signe. A peine cinq jours après la victoire électorale (dès le premier tour, le 9 mars), un esprit attentif pouvait déduire des propos du nouveau maire de Rodez que la réhabilitation du site de François Fabié n'était plus l'unique solution envisagée.

P.S.

   Le compte-rendu de la séance du Conseil municipal de Rodez du 9 avril dernier est enfin accessible en ligne. Il a vu la démission de Chantal Combelles (page 14), suite au vote du transfert de l'école Fabié vers deux autres établissements (page 9).

 

samedi, 24 avril 2010

"Le Ruthénois" numéro 8

   L'hebdomadaire titre sur la fermeture annoncée de l'école François Fabié, sujet évoqué dans plusieurs rubriques, à commencer par le grand entretien de la semaine, avec l'enseignante Chantal Combelles, démissionnaire du Conseil municipal de Rodez. Hugues Robert consacre son édito à l'affaire et, à côté, un article fait un nouveau bilan, sans doute en raison des dernières déclarations de la 1ère adjointe au maire de Rodez, Monique Herment-Butel.

   Le dessin de la semaine est sur le même ton. Je vous laisse découvrir comment Stéphanie Gras suggère que le maire de Rodez déshabille la culture (sauf le glorieux musée Soulages, bien entendu) pour habiller le sport, devenu le grand dada municipal.

   Dans ce numéro, il est évidemment question du projet création d'un quai de transfert des déchets ménagers à Sébazac-Concourès. A l'occasion de l'article, j'ai appris que Veolia n'était pas la seule entreprise en lice, qu'elle n'était même pas la mieux disante... Voilà un nouveau "mystère de l'Aveyron". Au passage, signalons que vendredi en fin d'après-midi, une manifestation a été organisée à Sébazac. Elle a pourri la circulation jusque sur la rocade de Rodez...

   Page 6, on apprend que Jérôme Ragenard, directeur de cabinet du président du Conseil général de l'Aveyron, va bientôt quitter ses fonctions. Serait-ce en liaison avec l'affaire du logo de l'Aveyron ? (Le premier numéro du Ruthénois avait soulevé ce lièvre... qui n'a malheureusement donné lieu à aucune enquête supplémentaire.) Il semblerait en tout cas que les relations entre Jean-Claude Luche et son principal collaborateur ne soient plus au beau fixe.

   Page 7, Gédéon nous fait réfléchir avec son histoire de grenouille et de casserole. On peut signaler trois autres articles intéressants, un consacré aux cafés Ruthena, un autre à des chantiers de réinsertion, le troisième à la chaufferie au bois d'Onet-le-Château, hélas sous-utilisée pour l'instant.

   Tout cela nous mène à la commune qui est mise à l'honneur cette semaine, Druelle. Elle est presque aussi vaste qu'Onet-le-Château (36 km² contre 40), mais beaucoup moins peuplée (2 000 habitants, contre 10 000). A l'ensemble hétéroclite de villages s'est rajouté le bourg périurbain du Bouldou. On apprend que la commune va se doter de ses premiers logements sociaux, une politique que d'autres municipalités du coin seraient bien avisées de suivre.

vendredi, 16 avril 2010

"Le Ruthénois" numéro 7

   A ma grande satisfaction, le nouveau numéro du Ruthénois titre sur le problème du traitement des ordures ménagères aveyronnaises. Le sujet est abordé sous deux angles : la fermeture annoncée du centre du Burgas, à Sainte-Radegonde (commune à l'honneur cette semaine) et la possible installation d'un quai de transfert (a priori temporaire...) à Sébazac-Concourès. C'est bien présenté, je trouve : on a des points de vue différents, mais tous issus d'une des communes périurbaines de Rodez, de surcroît des communes qui n'ont pas développé d'offre de logement pour les bas revenus : ce sont toutes les deux des bastions de la classe moyenne, une classe moyenne propriétaire de sa maison finalement très NIMBY : "not in my backyard".

   Le grand entretien de la semaine est consacré à Stéphane Mazars, deuxième adjoint au maire de Rodez, en charge des sports. (Il a été le suppléant d'Anne-Marie Escoffier aux élections sénatoriales de septembre 2008.) C'est un type sympa, qui s'est élevé à la force du poignet. Quand il évoque son cursus, il est trop modeste pour préciser que le bac qu'il a décroché était, sauf erreur de ma part, un bac technologique... pas facile quand on veut ensuite poursuivre des études de droit ! Il m'a juste énervé dans l'une de ses réponses au questionnaire traditionnel. Quand on lui demande de choisir "Soulages ou Fenaille ?", il répond : "Soulages c'est la Ligue des champions, Fenaille c'est la Ligue 2." Carton rouge !

   Sur la même page, on trouve le dessin de la semaine de Stéphanie Gras, qui fait allusion aux qualités de communicant du maire Christian Teyssèdre...  Les véhicules électriques sont d'ailleurs à l'honneur cette semaine, à travers l'article consacré, page 9, à l'entreprise aveyronnaise Innovep, dont il faudrait vraiment soutenir l'activité. Vous aurez remarqué que l'article auquel mène le lien est signé Nathalie Dijols, qui travaille donc pour Le Ruthénois et La Dépêche du Midi ! Par contre, celui du Ruthénois est de Benjamin Laumaillé. Cela me paraît conforme à la déontologie. Un dernier mot sur cette entreprise : en cherchant sur la Toile, j'en ai trouvé une présentation professionnelle :

Innovep web.jpg

   L'hebdomadaire aborde aussi la politique locale, avec les débats peu dignes du Conseil général et le manque d'organisation de l'opposition municipale à Rodez. Vient ensuite le sujet polémique du moment : l'école François Fabié. Je trouve qu'Hugues Robert s'en sort plutôt bien, dans un article balancé où il rappelle au passage que l'ancien maire Marc Censi a laissé quelques peaux de bananes à son successeur...

   Et pis, tiens ! J'ai envie de ne pas être gentil avec le chroniqueur cinématographique de l'hebdomadaire. Tout d'abord, il nous conseille deux films, Les aventures extraordinaires d'Adèle Blanc-Sec de Luc Besson et New-York I love you... alors qu'il me semble qu'aucun cinéma aveyronnais ne programme le second cette semaine. Ensuite, il se permet de traiter de manière négligente le nouveau film de Paul Greengrass, Green Zone : selon ce monsieur, "le film sent le réchauffé" ! Se fondant sur les derniers films tournés par le réalisateur, il passe par pertes et profits le fait que cette fiction grand public, spectaculaire, place au coeur de l'intrigue le mensonge des autorités américaines concernant la présence d'armes de destruction massive en Irak en 2003. Si cela peut permettre au grand public d'outre-Atlantique d'en finir avec cet aspect de la présidence Bush, ce n'est déjà pas si mal.

   On termine par l'article consacré à la commune de Sainte-Radegonde par Jean-Pierre Cosson, très intéressant... et qui m'a poussé à reconsulter son excellent Dictionnaire de l'Aveyron : la partie consacrée à  Antoinette Durand de Gros, dite La Sorgue, est en effet un copié-collé de cet ouvrage :

La Sorgue 1.JPG

C'est un extrait de l'article du Ruthénois...

La Sorgue 2.JPG

... et voilà un extrait du Dictionnaire !

Petit coquin !

   Je n'ai pas intitulé ce billet "Le combat des magazines ruthénois IV"... parce que le dernier numéro de A l'oeil fait preuve d'une certaine confraternité. En page 3, on peut trouver un article qui se réjouit du dynamisme de la presse aveyronnaise :

DSCN2549.JPG

   J'ai souligné le passage dans lequel le magazine cite le chiffre sans cesse répété, celui de "plus de 60 000 lecteurs". Il faut quand même relativiser. D'abord, si le journal gratuit n'est distribué que dans les communes du Grand Rodez, il n'a qu'un potentiel de 55 000 lecteurs... si l'on en compte tous les habitants ! Il faudrait en retrancher tous les bébés et enfants encore illettrés... mais on pourrait y rajouter les habitants de l'extérieur du Grand Rodez, qui viennent y travailler (plusieurs milliers de personnes) : le magazine est disponible dans certains commerces, comme des boulangeries. Cependant, je dois révéler ce que beaucoup de personnes savent déjà : dans de nombreux cas, les magazines gratuits distribués avec les publicités atterrissent directement dans la poubelle (celle réservée aux éléments recylables). Bon, moi je le lis, mais je crois pouvoir affirmer qu'au maximum 1 personne sur 2 est dans ce cas. Et encore : parmi celles qui le gardent, beaucoup se contentent du programme télévisé. Donc, à vue de nez, au doigt mouillé, je crois pouvoir affirmer qu'entre 10 000 et 20 000 personnes liraient vraiment A l'oeil, ce qui serait déjà considérable. (Cela en ferait le premier organe de presse du Grand Rodez.)

   Cette quinzaine, c'est le maire d'Onet-le-Château qui en prend pour son grade ! Cela commence par la caricature (la deuxième en un mois) de DAF (tiens, à propos du dessinateur : j'ai retrouvé certaines de ses oeuvres en feuilletant mes numéros d'Aveyron Magazine), assez drôle ma foi :

Geniez à l'oeil.JPG

   Ensuite, une série d'articles cassent du sucre sur le dos du premier magistrat castonétois. Pour rester dans le ton, l'éditorial de Paul d'Orsini s'en prend à Martin Malvy, président du Conseil régional de Midi-Pyrénées. Il l'accuse d'avoir mal servi l'Aveyron et le Grand Rodez. Je ne rejoins cette analyse qu'en partie. J'ai déjà écrit ailleurs que, si Christian Teyssèdre n'a pas obtenu ce qu'il convoitait, la tête de liste aveyronnaise de la gauche, Marie-Lou Marcel, a été bien servie.

   Le magazine propose un intéressant dossier sur "La révolution numérique", à l'intérieur duquel une page est consacrée à l'utilisation que les hommes politiques locaux font de ces nouveaux outils... et, ô surprise, aucun n'est encarté à gauche ! Ce sont Serge Julien (ancien candidat aux municipales de Rodez sur la liste Soulié-Censi), Jean-Claude Luche... et Jean-Philippe Murat, le directeur de la publication de A l'oeil, dont je vous propose les réponses aux questions de son quinzomadaire :

auto interview.JPG

   Ce numéro 34 est donc dans la lignée du numéro 32, où le grand entretien était consacré à J.-P. Murat. Au passage, il serait intéressant de savoir ce que J.-P. Murat entend par "le succès que rencontraient mes deux médias".

 

 

dimanche, 11 avril 2010

L'école de la discorde

   C'est la polémique du moment : faut-il fermer ou pas l'école (publique) François Fabié, à Rodez ? La question se pose depuis plusieurs années, la précédente municipalité (celle dirigée par Marc Censi) ayant engagé une politique de concentration des équipements.

   Je n'avais pas trop prêté attention à ce sujet durant la campagne des municipales de 2008. Les tracts comme les professions de foi des candidats étaient assez vagues, la liste d'union de la gauche s'engageant particulièrement en faveur de l'éducation. Il ne me semblait pas que les candidats se fussent particulièrement avancés sur le cas de l'école Fabié. Les membres du "collectif contre la fermeture de l'école François Fabié" (présent sur Facebook) affirment que si.

   Je suis donc allé fouiller dans Centre Presse du 16 février 2008... et j'ai trouvé ceci :

Centre Presse Fabié 16 02 2010.JPG

   Trois des quatre têtes de listes avaient été sollicitées. Je pense qu'on ne s'était pas adressé à Frédéric Soulié parce qu'il passait, du fait de la présence sur sa liste de Marc Censi (ainsi que d'autres personnalités de l'équipe sortante), pour le continuateur de la politique municipale. Vous verrez que Régine Taussat (qui a montré qu'elle pouvait faire preuve d'indépendance, notamment sur la question du musée Soulages) s'évertue à ne pas désavouer l'équipe sortante. Jean-Louis Chauzy livre une réponse mi-chèvre, mi-chou. Soit il ne connaît pas suffisamment le dossier, et il ne veut prendre aucun engagement, soit il connaît le dossier, sait très bien ce qu'il va faire s'il est élu, mais il se garde bien de l'annoncer. Reste Christian Teyssèdre qui, comme le prouve le passage souligné en rouge, promet de conserver le site.

   Alors, pourquoi a-t-il changé d'avis ? Ou alors, pourquoi a-t-il menti à l'époque ? Même si en politique, nombre de candidats appliquent l'adage de Charles Pasqua ("Les promesses n'engagent que ceux qui les reçoivent"), je ne pense pas que, dès février-mars 2008, l'actuel maire de Rodez savait qu'il allait décider la fermeture de l'école Fabié. En suivant la presse locale, on remarque que c'est à la fin de l'été 2009 que la décision a sans doute été prise. (L'annonce a été faite au début de l'automne.)

   C'est d'abord une question d'argent. Mettre l'école Fabié à niveau aurait coûté, selon les estimations (notez l'écart...), entre 4 et 7 millions d'euros. (C. Teyssèdre a lancé récemment le chiffre de  70 000 euros par enfant. Vu qu'ils sont une centaine... faites vos calculs.) Pour à peine plus, la commune peut s'offrir deux écoles neuves, où le développement durable sera à l'honneur (rappelons que le toit de l'actuelle école est amianté). Ceci dit, rien que pour celle de Saint-Felix, l'estimation des coûts est encore peu rigoureuse, un site professionnel évoquant environ 2,5 millions d'euros, la première adjointe au maire (qui est aussi en charge de l'éducation) parlant de 2,85 millions... hors taxes ! Ceci dit, une fois livrés, ces nouveaux bâtiments sont censés faire faire de substantielles économies de chauffage et d'électricité.

   La municipalité cherche sans doute aussi à avoir les coudées franches sur le dossier des écoles. A l'heure actuelle, il lui faut composer avec le Conseil général de l'Aveyron, à qui appartiennent les murs de Fabié, et avec les propriétaires des terrains sur lesquels sont installés les préfabriqués de Calcomier. De plus, le maire veut que les nouvelles écoles soient ouvertes en 2012-2013, pour qu'il puisse s'appuyer sur ces réalisations dans la campagne des municipales de 2014. A l'inverse, le Conseil général aurait tout intérêt à laisser traîner l'affaire, 2014 étant aussi l'année de désignation des nouveaux "conseillers territoriaux", chargés de remplacer les conseillers généraux et régionaux.

   Après, il y a le non-dit. Fermer une école de quartier permet de reventiler les postes d'enseignants (attribués -faut-il le rappeler- assez chichement par le ministère de l'Education Nationale, par le biais du rectorat... 4 postes vont disparaître dans le premier degré à la rentrée 2010)... et de supprimer un poste de directeur ? Autre non-dit (peut-être) : lorsqu'elle analyse "l'offre scolaire" communale, la mairie prend en compte les établissements privés... et espère qu'une partie des parents inscriront leurs enfants dans l'enseignement catholique (très présent dans l'Aveyron). C'est peut-être ce à quoi a fait allusion Guilhem Serieys (dont le blog est tenu de manière épisodique) lors du dernier conseil municipal.

   Et puis, et puis... (mais attention, ce qui suit ne concerne pas forcément l'école François Fabié) voilà qu'on apprend, au détour d'un article de La Dépêche du Midi, que 20 % des 2 500 enfants scolarisés à Rodez viennent d'une autre commune ! N'y allons pas par quatre chemins : cela veut dire que les impôts locaux des Ruthénois (parfois avec une participation des communes d'origine) paient la construction, l'entretien et l'équipement des bâtiments utilisés par quelque 500 enfants dont les parents habitent, voyons voir, Le Monastère, Sainte-Radegonde, Luc-Primaube (ça c'est quand ils ont la dignité de rester dans la communauté d'agglomération), Flavin... et pourquoi pas Rodelle, La Loubière, Baraqueville ? Je veux bien que, dans certains cas, il n'y ait pas d'école à proximité ou encore que, les deux parents travaillant sur Rodez, il soit logique qu'ils déposent en passant leurs enfants à l'école la plus proche de leur lieu de travail. Mais la forte proportion me conduit à penser qu'il y a peut-être là une véritable stratégie de la part de certaines familles, attirées par les faibles impôts locaux (et des terrains à plus bas prix) proposés par des communes périphériques (et qui y font construire leur logement principal) tout en continuant à profiter des services fournis par la commune centrale.

   Vous avez dit beurre et argent du beurre ?

samedi, 10 avril 2010

"Le Ruthénois" numéro 6

   Cette semaine, l'hebdomadaire du Piton propose un grand entretien avec l'evêque de Rodez (sur le départ). Il mérite d'être lu. Pour la petite histoire, il a contribué à un gigantesque remembrement ecclésiastique, diminuant le nombre de paroisses. En mai 2000, le quotidien Centre Presse avait publié une carte de l'avant-projet (comportant encore quelques interrogations) :

Paroisses Centre Presse 19 05 2000.JPG

   En page 3, la dessinatrice Stéphanie Gras prend le risque inconsidéré de représenter Mahomet ! (Je rassure les nombreux musulmans intégristes qui lisent ce blog : le Prophète n'est aucunement dénigré dans cette caricature gentillette.)

   En page 4, un portrait est consacré à la nouvelle conseillère générale, Nicole Laromiguière. En raison de la loi sur le cumul des mandats et de la modification du code électoral survenue quant à la désignation des conseillers généraux, le maire de Rodez, Christian Teyssèdre, nouvellement élu conseiller régional (sans avoir abtenu de vice-présidence), renonce à son mandat du canton de Rodez Ouest, au bénéfice de sa suppléante. Ce n'est une surprise pour personne... et cette mesure comporte plusieurs avantages. D'abord elle féminise un peu plus le conseil général de l'Aveyron, qui en a bien besoin (on va passer de 8 à 9 conseillères... sur 46, sauf erreur de ma part). Ensuite, comme l'écrivait déjà Hugues Robert dans le numéro 4 du Ruthénois, cela permet une (petite) redistribution des cartes entre le P.S. et le P.R.G., le premier évitant de paraître trop hégémonique à gauche.

   Page 5, il est question d'agriculture. Je remarque que, chaque semaine, au moins un article traite du sujet ou fait le portrait d'un jeune agriculteur... et c'est tant mieux. Bon, là, ce sont les institutionnels qui sont à l'honneur... et plutôt ceux de droite d'ailleurs. Aux côtés du président du Conseil général, on trouve Jean-Claude Anglars, présenté comme le vice-président de la commission agricole au Conseil général. On aurait pu aussi préciser que le maire de Sébrazac (très joli village proche de la vallée du Lot), conseiller général du canton d'Estaing, président du pays du Haut-Rouergue, est directeur de la F.D.S.E.A. aveyronnaise, dont le grand manitou est Jean Laurens, président de la Chambre d'agriculture (son père fut sénateur de l'Aveyron et son oncle député du Cantal et ministre de l'Agriculture ; au passage, la famille ayant ses racines à Lacroix-Barrez, on comprend mieux l'émoi qui a saisi la droite aveyronnaise quand le canton de Mur-de-Barrez, dont fait partie cette commune, a placé la gauche en tête au premier tour des récentes élections régionales...). Figure sur la photographie l'encore président des Jeunes agriculteurs (la succursale "djeunse" de la F.D.S.E.A.), Bruno Montourcy qui, à 35 ans, a déjà reçu le mérite agricole.

   Le Ruthénois se penche ensuite sur l'opposition municipale, qui a bien du mal à exister, à Rodez. L'une des photographies d'illustration a été prise pendant une séance du Conseil municipal. Au premier plan, on reconnaît Jean-Philippe Murat, plus loin sans doute Maïté Laur et Frédéric Soulié. Les textes que deux des figures locales ont envoyées au journal ne m'incitent pas à penser que cela va s'arranger...

   Juste au-dessous de cet article, Georges Abitbol propose une sorte de revue des blogs locaux. Il cite ceux d'Olivier Montbazet et d'une certaine Edith B... ainsi que le mien (illustré par le billet dans lequel j'évoque des ânes au comportement particulier). A cette occasion, j'y ai appris qu'il me trouve "plutôt de droite"... Saperlipopette !

   Page suivante, il est question des vacances des profs et de l'éducation des enfants. Je partage le constat concernant les jeunes d'aujourd'hui, avec lesquels le système éducatif me semble vraiment trop permissif (à l'image de ce que font les parents ?) et dont la maîtrise de la langue française est souvent consternante ! (Cela peut être un bon critère pour commencer à sélectionner les candidats à l'embauche ou à un stage : on demande une lettre de motivation manuscrite et on fiche au panier celles qui sont écrites de manière approximative...)

   Comme, cette semaine, la commune du Monastère est à l'honneur, on a droit à plusieurs articles intéressants, signés Nathalie Dijols ou Jean-Pierre Cosson. Celui-ci évoque notamment les colonies pénitentiaires que l'Aveyron a connues (même si c'est un sujet qu'il a déjà abordé à plusieurs reprises, dans d'autres journaux, la piqûre de rappel ne fait pas de mal... et cela peut servir d'enseignement pour notre époque).

   Auparavant, on aura lu avec profit un article qui traite du sadisme et de l'obéissance aux ordres. L'auteur y fait allusion à l'expérience de Milgram, qui a elle-même fait l'objet d'un traitement cinématographique, dans l'excellent film I comme Icare.

   Tout en bas de la page, l'adolescente associée à la rédaction recommande un site qui permet de créer ses propres petits film d'animation : http://www.lacartoonerie.com/. je vais peut-être essayer un de ces quatre...

vendredi, 02 avril 2010

Le combat des magazines ruthénois III

    La rivalité (feutrée) se poursuit cette semaine avec la parution du numéro 33 du quinzomadaire gratuit et du numéro 5 de l'hebdomadaire payant.

   Commençons par ce dernier, Le Ruthénois, qui titre sur les Restos du coeur, les pages intérieures contenant un grand entretien avec le président départemental (Midi Libre a copié !) et un reportage page 5. Si l'on ne peut que se réjouir de l'action de cette association, il est cependant triste de constater qu'elle reste hélas nécessaire, tant la détresse sociale persiste (s'accroît même) dans notre pays. Pensez qu'elle sert presque autant de repas qu'il y a d'Aveyronnais ! (Un peu moins en fait : 260 000 repas pour plus de 270 000 habitants, selon la dernière mise à jour des populations légales. La relation entre les deux données chiffrées est tout de même très parlante.)

   Page 4, Hugues Robert lève un coin du voile sur les relations entre journalistes et élus locaux, en particulier leurs "chargés de communication" ou "attachés de presse", quel que soit le nom qu'ils portent.

    Juste à côté, un billet (un peu rapide, alors que Midi Libre comme La Dépêche du Midi ont déjà évoqué l'affaire) est consacré à Jean-Claude Luche et à son possible détachement de l'UMP... Je n'y crois qu'à moitié. Certes, au sein de la droite, le président du Conseil général incarne une voie plus modérée, héritière lointaine de la démocratie chrétienne, éclatée depuis entre ceux qui sont allés goûter à la soupe sarkozyenne et ceux qui se sont embarqués dans l'aventure bayrouïste. Jusqu'à preuve du contraire, Jean-Claude Luche a seulement retardé le renouvellement de son adhésion à l'UMP... le temps que les élections cantonales passent ?

    On a droit à tout autre chose page 5 : un écho sur la Société des Lettres Sciences et Arts de l'Aveyron. Cette institution rouergate bat de l'aile. Il semblerait qu'à la "bonne bourgeoisie" (composée d'intellos conservateurs ayant le sens de l'intérêt général) ait succédé une "nouvelle bourgeoisie", dont l'action semble susciter moins d'enthousiasme... Point noir à signaler : l'article est émaillé d'incorrections (tout comme un encadré situé plus bas sur la page... attention aux mauvaises habitudes !) et, en première page, il est annoncé page 9, alors qu'il figure page 5.

   Page 7 est abordée la polémique du moment : les conséquences de la fermeture du site du Burgas, situé à Sainte-Radegonde, commune de la périphérie de Rodez, autrefois essentiellement agricole devenue très résidentielle (pour les classes moyennes aisées, les pauvres étant priés d'aller crécher à Onet-le-Château). Il faudrait consacrer des pages et des pages à ce dossier, dont je trouve scandaleux le pourrissement. Personne n'ose remettre en question l'action du Sydom (syndicat départemental des ordures ménagères)... et pour cause : les décisions y sont préparées par le Bureau et prises par le Comité syndical... Regardez un peu qui y siège (dans l'onglet "Instances"), et vous comprendrez pourquoi les journalistes aveyronnais marchent sur des oeufs...

   Page 8, une tribune fait la promotion du pays ruthénois, un type d'association intercommunale qui a eu le vent en poupe sous le gouvernement Jospin. Depuis 2005, les personnes engagées dans ce genre de démarche me semblent avoir du mal à maintenir la dynamique. Dans le cas aveyronnais, les difficultés qui ont surgi au moment de délimiter le territoire de chacun des pays ont pesé sur leur future efficacité. Prenons le cas du pays ruthénois :

Pays ruthénois carte.jpg

   La communauté d'agglomération du Grand Rodez, qui sert de base à la construction du territoire, est privée de son "bras droit" : le prolongement de la route nationale 88 vers l'autoroute A 75. Qui plus est, les communes qui coupent la commune de Sébazac-Concourès (à l'honneur cette semaine dans l'hebdomadaire) en deux (à savoir Rodelle et La Loubière) n'y ont pas adhéré ! Et que dire de la forme du territoire... incohérente au possible quand on en connaît un tant soit peu la géographie de la région... Trop de politique politicienne locale a nui aux pays.

   Je sais bien qu'il faut saluer tous les efforts fournis pour développer les territoires et faire aboutir les projets mais là, franchement, ce niveau de compétence supplémentaire est superflu (ou alors il faudrait en supprimer un autre). Il aurait mieux valu travailler à perfectionner l'existant.

   Bon, j'arrête de râler, pour parler du coup de coeur de la semaine : La Bulle de Valérie , consacrée à un ingénieur agronome aveyronnais, qui tente de concilier écologie et développement agricole au Mali. Une bien belle initiative.

   On termine par l'inévitable Jean-Michel Cosson (dont le dernier livre bénéficie d'un copinage en fin de magazine), qui nous cause cette semaine de la commune de Sébazac-Concourès. Les anecdotes concernant le Tindoul de la Vayssière (un gouffre karstique) sont particulièrement intéressantes.

   Tout cela nous amène au numéro 33 de A l'oeil, qui me semble compter plus de surface vraiment rédactionnelle que les numéros précédents. Plusieurs points m'invitent à penser qu'il existe un véritable "marquage à la culotte" entre les deux magazines du Grand Rodez. Ainsi, un important dossier est consacré à l'évolution de la commune de Rodez... thème évoqué la semaine passé par Jean-Michel Cosson dans Le Ruthénois. On remarquera d'ailleurs que les auteurs du (bon) dossier ont dû puiser dans les ouvrages de l'historien local, cité page 32 (son excellent Dictionnaire de l'Aveyron

Dictionnaire de l'Aveyron.jpg

   ... paraît avoir été une source majeure pour l'écriture des encadrés consacrés au tramway de Rodez et à son ancien maire Louis Lacombe).

   Faut-il y voir une marque de confraternité ou tout simplement la reconnaissance (hors de toute opinion partisane) de la qualité du travail de l'historien local ? Quoi qu'il en soit, on est moins étonné de trouver un peu plus avant dans le quinzomadaire (page 15) une publicité pour son concurrent :

A l'oeil pub Ruthénois (n°34).jpg

   Cela fait partie de la politique commerciale du Ruthénois, je crois. Un important budget de lancement a dû être fixé, pour faire connaître l'hebdomadaire au maximum. Ainsi, une partie des habitants de la commune à l'honneur chaque semaine dans Le Ruthénois a eu le plaisir de recevoir une fois gratuitement la gazette dans sa boîte aux lettres. (J'espère qu'ils ont bien calculé leur coup, parce que cela me paraît tout de même assez aventureux.)

   Retournons au gratuit A l'oeil. J'aime bien la caricature proposée en page 1 :

A l'oeil n°34.jpg

   On remarquera que, contrairement à la dessinatrice du Ruthénois, Daf représente davantage de personnalités politiques de droite. On peut s"amuser à relever les absents et les présents. Elections régionales obligent, le Lotois de Toulouse Martin Malvy fait figure de parrain de la gauche, le maire de Rodez essayant de tirer la couverture à lui. En face, personne ne s'impose vraiment, l'ancien premier magistrat ruthénois Marc Censi semblant tout triste devant le gaspillage de l'héritage... mais son ancien ennemi du Conseil général Jean Puech est curieusement absent du portrait de famille, alors qu'il a été jusqu'à il y a peu l'homme le plus puissant du département. En bas, Yves Censi et Jean-Claude Luche ne bénéficient pas du même capital de sympathie chez le dessinateur : l'un fait la gueule et l'autre est un éternel souriant... qui pourrait toutefois passer pour un benêt (c'est pas gentil, ça !).

   On notera la référence à Pierre Soulages (comme pour Stéphanie Gras dans Le Ruthénois de la semaine dernière), un billet évoquant même le projet de musée en page 2. Les contribuables locaux seront ravis qu'on leur rappelle (ou apprenne) qu'il existait une possibilité moins coûteuse que la création ex nihilo d'un machin pour cultureux : l'extension du musée Puech, refusée par l'artiste du noir...

   Page 5, l'éditorial de Paul d'Orsini prend la forme d'une complainte de l'électeur de droite déçu (par Sarkozy). Quelques pages plus loin vient le grand entretien... consacré à Jean-Claude Luche (déjà interrogé dans le numéro 24) ! Celui-ci y revient sur les élections régionales (en focalisant trop sur le cas de Guilhem Serieys, à mon avis, même si j'ai déjà écrit ailleurs ce que je pensais du procédé)... et nous gratifie d'une langue de bois bien râpeuse. "Je ne fais pas de politique politicienne" affirme celui qui n'arrête pas de lancer des piques à Christian Teyssèdre... et, attendez la suite "il faut rester modeste"... Trop de modestie tue la modestie ! Autre perle : "la Majorité du conseil général s'est rassemblée derrière moi", "Ma majorité est unie"... quand on sait les difficultés rencontrées pour composer la liste aveyronnaise, les pressions qui ont été exercées sur J.-C. Luche pour qu'il y intègre untel ou unetelle et la "petite" campagne faite en faveur de cette liste par certains ténors de la droite locale... (Au fond, je le plains. Il est obligé de jouer la comédie de l'union en espérant garder son strapontin l'an prochain.) A la fin de l'entretien est quand même évoquée la question (du cumul) des mandats et de ceux auxquels Jean-Claude Luche renonce.

 

samedi, 27 mars 2010

Le nouveau Conseil régional de Midi-Pyrénées

   Je vais m'y intéresser sous l'angle aveyronnais, en m'appuyant sur deux articles parus dans la presse locale/régionale. C'est dans La Dépêche du Midi que l'on apprendra (si on ne le sait pas déjà) que, sur 91 conseillers régionaux (dont 69 pour la majorité socialo-radicalo-frond-de-gaucho-écologiste... que c'est érotique tout cela !), 15 vont devenir vice-présidents. D'après Midi Libre (un article signé "H.M.", sans doute Hugues Ménatory, une des plumes du quotidien), 52 siègeraient à la commission permanente.

   Le contribuable de base aurait tort de se désintéresser de la chose. Ainsi qu'un autre Hugues (Robert) l'a écrit, dans le numéro 4 du Ruthénois, l'indemnité de base d'un conseiller régional est grossie dès lors qu'il siège à la commission permanente. En Midi-Pyrénées, elle passe de 2263 à 2489 euros... par mois. S'il devient vice-président, le conseiller touche 3 168 euros, somme que je ne gagnerai sans doute jamais, même en fin de carrière, même si j'ai bénéficié de promotions... Au passage, je plains encore plus les contribuables de Languedoc Roussillon, leur mégalo-président Frêche ayant proposé, dans un grand élan réconciliateur, que les 67 conseillers régionaux siègent à la commission permanente ! Se revendiquer de Jaurès tout en faisant du pied au Front national, à part Nicolas Sarkozy, il n'y a que Georges Frêche qui pouvait le faire ! Dans la foulée, il a fait l'éloge de Jacques Blanc (on ne signale aucun infarctus parmi les membres socialistes de sa liste)... mais ne va pas jusqu'à promettre à tous les groupes politiques (donc aussi au F.N.) d'avoir des représentants dans les conseils d'administration des lycées...

    Mais revenons à Midi-Pyrénées, où l'atmosphère est tout de même moins pesante. Si La Dépêche du Midi signale que c'est un Lotois qui hérite de la vice-présidence en charge de l'agriculture, il faut lire Midi Libre pour apprendre qu'il succède à un Aveyronnais... et que la passation de pouvoir a un arrière-goût syndical : à Régis Cailhol, membre de la F.N.S.E.A. succède un adhérent de la Confédération paysanne, Vincent Labarthe... et non Barthe, contrairement à ce qu'écrit La Dépêche :

Vice-présidents 2010 Dépêche.jpg

   Le nouveau vice-président, dont l'édition aveyronnaise de Midi Libre ne cite pas le nom, était numéro 2 sur la liste P.S. du Lot, au premier comme au second tour. Il est maire de Sainte-Colombe et président de la communauté de communes de Lacapelle-Marival, au nord de Figeac. Va-t-il trouver le temps de tout faire ? Il va sans doute lever le pied sur son exploitation (si ce n'est déjà fait), où il est associé à quatre autres agriculteurs dans un GAEC.

   Cependant, une lecture rapide de Midi Libre pourrait laisser croire que l'Aveyron sort perdant de la répartition des "fromages" de la nouvelle assemblée régionale. Le quotidien montpelliérain enfonce le clou en évoquant le cas du maire de Rodez, Christian Teyssèdre, qui n'a pas obtenu de poste. Mais il oublie de préciser que sa tête de liste officielle, Marie-Lou Marcel, a dégoté la vice-présidence en charge des finances, ce qui n'est pas rien. C'est à La Dépêche (très lue dans l'ouest aveyronnais, dont M.-L. Marcel est l'élue) que l'on doit cette précision.

   On peut aussi deviner que, pour 2014, ce n'est pas l'élu aveyronnais qui tient la corde pour succéder à Martin Malvy : celui-ci a fait nommer la Toulousaine Nicole Belloubet première vice-présidente. Ce serait une erreur que d'attribuer à la seule parité la promotion de l'ancienne rectrice, devenue première adjointe du maire de Toulouse. Après l'Aveyron et le Lot, en 2014, ce sera peut-être le tour de la Haute-Garonne de briguer la présidence...

   Enfin, les deux journaux évoquent (chacun apportant des détails différents) les divisions de la droite.

 

vendredi, 26 mars 2010

"Le Ruthénois" numéro 4

   On va commencer par une devinette. D'où a été prise la photographie du maire de Rodez illustrant la "Une" ?

Teyssèdre Une.JPG

   C'est la question que je me suis posé. Au départ, comme on semble proche du centre-ville, avec vue sur la cathédrale côté clocher, je me suis dit qu'il était fort possible que Christian Teyssèdre se trouvât à la mairie même. Mais, en allant sur place, je me suis rendu compte que l'angle de prise de vue ne pouvait pas correspondre... et surtout, je ne voyais pas de balcon de ce type sur l'Hôtel de ville ! Je me suis donc un peu éloigné, pensant que le photographe s'était rendu au domicile du maire, peut-être sur le tour de ville. Mais, très vite, j'ai réalisé que j'étais trop loin. Je suis donc revenu sur la place de l'Hôtel de ville et j'ai fini par trouver... enfin je crois.

   Sur la photographie que j'ai insérée, j'ai indiqué quelques indices qui permettent de déduire que, sans doute, le maire habite à deux pas de l'Hôtel de ville ! Je vous laisse deviner où précisément :

Médiathèque.JPG

   Cette vue date de vendredi 26 mars 2010... et donc l'environnement végétal ne semble pas tout à fait correspondre avec le peu que l'on voit sur la première page du Ruthénois. Cela me conduit à émettre une deuxième hypothèse : la photographie ne serait pas toute récente.

   Le premier magistrat du Piton partage la vedette avec le président du Conseil général, dont vous pouvez distinguer le haut du visage sur la première photo. Comme l'élu socialiste semble être davantage mis en valeur sur la "Une", il a fallu rééquilibrer les choses en pages intérieures et donc, page 5, J.-C. Luche a droit à deux représentations, contre une à C. Teyssèdre :

Ruthénois Teyssèdre-Luche.jpg

   J'ai enlevé les parties rédigées, que vous découvrirez si vous achetez l'hebdomadaire. Qui plus est, la comparaison de ces photographies est assez éclairante sur la stratégie de chacun d'eux.

   Ainsi, Christian Teyssèdre veut donner l'image d'un professionnel rigoureux, respectueux des autres mais qui ne cherche pas à se rendre sympathique pour autant (il n'a pas ôté la veste et, dans l'entretien, vous verrez qu'il n'utilise pas la langue de bois). Il s'assimile à la commune de Rodez (regardez le cadre accroché derrière lui) et à sa figure emblématique, sa cathédrale (voir la couverture).

   Jean-Claude Luche a tombé la veste et fait comme si le photographe le surprenait en plein boulot (non mais, quel cabotin !). Il est sans doute dans les bureaux du Conseil général, photo du viaduc de Millau dans le dos. Il arbore son éternel sourire carnassier qui, à l'image de sa poigne, est un peu sa signature comportementale.

   Deux de ces images sont recadrées en page 3, pour illustrer l'article consacré à leurs réponses au questionnaire de personnalité. La même photographie de Christian Teyssèdre est réutilisée, plus petite mais dans un plan plus large, page 10. Nos deux compères sont aussi présents sur l'une des pages qui traite des élections régionales, Jean-Claude Luche étant un peu plus visible. L'équipe du Ruthénois s'est évertuée à rester dans la plus stricte neutralité, ce dont on ne peut que se réjouir.

   Mais reprenons notre lecture. J'aime beaucoup le dessin de la semaine, en page 3 :

Ruthénois Soulages.jpg

   Les teintes gris-noir sont là pour souligner l'allusion à Pierre Soulages, un croquis de ce qui est sans doute la maquette du futur musée figurant à l'arrière-plan. Pâques approchant (tout comme le premier avril), je vous laisse réfléchir aux différentes significations de l'oeuf, la présence du symbole de l'euro à proximité n'étant pas innocente. Décidément, cette Stéphanie Gras est douée !

   J'ai eu aussi le temps me creuser les méninges à propos du chien. Quand j'avais parlé de la sortie du premier numéro du Ruthénois, j'avais émis l'hypothèse que c'était peut-être une allusion à la formule (malheureuse) employée par François Mitterrand à l'occasion des obsèques de Pierre Bérégovoy.

   Réflexion faite, je suis d'avis que c'est une sorte d'animal-totem de la dessinatrice, à l'image de la souris de Plantu (dont le site internet mérite le détour) :

Plantu Mahomet.jpg

Le Monde, 3 février 2006

   On peut aussi établir un lien avec la coccinelle de Marcel Gotlib (dont le comportement est beaucoup plus fantaisiste) :

Gotlib coccinelle.JPG

Rubrique-à-brac, taume 2, édition Dargaud, 1974

   Page 2, une erreur s'est glissée dans l'annonce du changement d'heure : elle n'est pas prévue pour "la nuit du samedi 29 au dimanche 30 mars" (2010), mais la nuit du samedi 27 au dimanche 28, celui des Rameaux, comme indiqué dans un encadré voisin.

   Page 4, Hugues Robert (qui nous gratifie d'un drôle de "malgré que") revient sur les élections régionales et les tripatouillages d'entre-deux-tours. Les non-initiés (et les autres) en apprendront de belles. La fin de l'article est particulièrement intéressante, consacrée aux indemnités des élus régionaux. Elle fait écho au travail du député de l'Aisne, René Dosière, dont le blog est une mine d'informations. Si vous consultez le billet en date du mercredi 24 février 2010, intitulé "Au sujet de la rémunération des élus locaux", vous pourrez télécharger des documents sur la question. Je vous en propose un : la carte (modifiée par mes soins, grâce à Paint, à partir d'un fond de carte téléchargé sur un site professionnel) de la rémunération des conseillers régionaux :

 
 
Dosière modifié.png

   En noir sont coloriées les régions dont les élus touchent plus de 34 000 euros par an, en gris foncé les régions dont les élus touchent entre 28 000 et 34 000 euros (il faut y ajouter la Réunion), en gris clair les régions dont les élus touchent entre 24 000 et 28 000 euros (il faut y ajouter la Guadeloupe) et enfin en blanc la région  (la Corse, à laquelle il faut ajouter la Guyane et la Martinique) dont les élus touchent moins de  24 000 euros par an. En gros, dans les régions les plus pauvres, les élus touchent moins. Par contre, à l'autre bout de l'échelle, on ne trouve pas forcément les régions les plus riches...

   Les résultats en Midi-Pyrénées et dans l'Aveyron font l'objet d'articles spécifiques, page 6 du Ruthénois. L'auteur souligne à juste titre la performance de Martin Malvy, peu évoquée par les media nationaux, plus occupés à pérorer sur Ségolène Royal, Georges Frêche ou la région Alsace que sur le cas du président sortant le mieux réélu au second tour (Victorin Lurel ayant réalisé cette performance dès le premier). On pourrait toutefois chipoter sur les pourcentages affichés en guise de résultats : on en trouve de légèrement différents sur le site du ministère de l'Intérieur.

   Après toutes ces cogitations, on avait bien besoin de détente et c'est ce que nous offre, page 7, un billet intitulé "On nous brouille l'écoute". Les lecteurs assidus de l'"Album de la Comtesse", du Canard enchaîné, ne seront pas dépaysés.

   Page 8, on a droit à un article passionnant sur une initiative entrepreneuriale citoyenne, qui allie insertion professionnelle et développement durable, à travers une activité de maraîchage bio. A suivre donc. Je note tout de même que l'initiatrice s'appelle Béatrice Laur. Je vois peut-être le mal partout, mais ne serait-elle pas une parente de Maïté Laur, une figure du Modem local (et sans doute une connaissance d'Hugues Robert) ? A la vision de la photographie, je distingue comme une ressemblance physique avec l'éternelle candidate divers droite aveyronnaise.

   Page 10 est évoqué un gros chantier local : la (re)construction de deux écoles, dans des quartiers excentrés de la commune de Rodez. J'aurais bien aimé que l'article aborde la polémique à propos de l'envolée des coûts.

   Ce numéro n'est pas tout à fait comme les précédents, parce qu'il abrite un mini-cahier de 4 pages commun au Progrès Saint-Affricain (la maison-mère du Ruthénois). Cet encart est consacré au jardinage. Côté culture, la critique cinéma de la semaine porte sur le nouveau film de Tim Burton Alice au pays des merveilles. Je ne l'ai pas encore vu mais, à la lecture de l'article, je me suis demandé si son auteur, Quentin Moreau, n'était pas dans la même situation...

   Allez, on termine par le papier de Jean-Michel Cosson, consacré à l'histoire de Rodez. C'est bien fichu, comme d'habitude. Cela foumille d'anecdotes, comme celle concernant le père de Fernandel. J'ai aussi appris qu'il existe un fromage "Rodez"... mais qui n'est pas commercialisé en Aveyron ! Lisez donc l'article pour en savoir plus !

   Ah, mais j'ai failli oublier le plus important : mon quart d'heure de célébrité, ou plutôt la douzaine de lignes qui est consacrée à ce blog, en fin de colonne, page 2 du Ruthénois :

Ruthénois senteur.jpg

   A-t-on voulu tester ma vigilance (ou mon intégrité) ? Toujours est-il que je me dois de faire remarquer qu'une coquille s'est glissée dans cette présentation élogieuse !

mardi, 23 mars 2010

Deux trois choses sur les élections régionales

   Je voudrais tout d'abord souligner la clairvoyance politique dont un magnat aveyronnais a fait preuve :

Journal de Millau Luche.jpg

   Il s'agit d'un entretien accordé par J.-C. Luche, alors en campagne, à l'hebdomadaire le Journal de Millau. (Je garde précieusement par devers moi la capture d'écran, pour le cas où, par maladresse, l'article disparaîtrait des archives de l'hebdomadaire...) Bon, je ne vais pas accabler le président du Conseil général, qui a déjà fort à faire avec certains élus de sa majorité... Tout de même, il aurait pu faire preuve d'un peu plus de prudence... voire de modestie.

   Vous aurez noté la tronche de quinze kilomètres que tire le colistier de Jean-Claude Luche, le conseiller général Christophe Laborie, dont on sent bien qu'il tient la victoire pour acquise... (Au fait, le commentaire ajouté est de moi.)
   La presse locale n'a donc pas relevé le peu d'appétence de J.-C. Luche pour la prédiction à court terme. De manière plus générale, on peut remarquer que les analystes du premier tour des régionales ont finalement peu insisté sur la seule victoire complète : celle de la liste conduite par Victorin Lurel, en Guadeloupe. (Au passage, les électeurs guadeloupéens qui se sont déplacés auront été peu sensibles au racolage démagogique de Marie-Luce Penchard.)
   Mais revenons aux résultats aveyronnais. Le premier tour avait été le théâtre d'une petite révolution : le canton (très rural et réputé conservateur) de Mur-de-Barrez avait placé la liste socialiste en tête (avec 544 voix), l'ensemble de la gauche recueillant la majorité absolue des suffrages exprimés. Shocking ! Le canton est tenu par Francis Issanchou, un modéré largement élu en 2004... et donc renouvelable en 2011 !
   On sonna le tocsin dans tout le Carladez et, grâce à Dieu, le second tour redonna des couleurs à la majorité départementale, puisque la liste socialo-bolchevique fut terrassée par la seule vraie bonne liste digne des anciens sujets de la famille Grimaldi (hé oui !), par 766 voix contre 614. Dans chaque commune l'électeur supposé sympathisant U.M.P. fut sommé de retourner remplir à fond les urnes. Le nombre de votants est ainsi passé de 286 à 318 à Brommat, de 236 à 259 à Lacroix-Barrez, de 274 à 303 à Mur-de-Barrez, de 69 à 80 à Murols, de 190 à 230 à Taussac (gros coup de reins, les gars !) et de 268 à 270 à Thérondels (on sent une quasi-résistance, là !).
   L'analyse du vote blanc/nul n'est toutefois pas sans enseignement. Si le nombre de bulletins blancs ou nuls est resté le même à Brommat (13) et à Murols (5), s'il a même diminué à Mur-de-Barrez (de 15 à 12), ailleurs il a augmenté : + 2 à Lacroix-Barrez, + 9 à Taussac et + 10 à Thérondels. On voit par là que nombre d'électeurs du Carladez, s'ils ont cédé à l'amicale pression de leurs concitoyens, ont, une fois à l'abri de l'isoloir, conservé une certaine latitude de vote...
   Certains électeurs auraient-ils été inspirés par mes intentions affichées ? En tout cas, je remarque qu'entre les deux tours, le nombre de bulletins blancs ou nuls a progressé de 1 859, passant de 4,91 % à 6,14 % des votants.
   Une petite gâterie pour terminer. A Rodez, tous les bureaux de vote ont été centralisés dans la salle des fêtes. Nombre d'électeurs y accèdent par le parking qui le jouxte. Avant d'entrer dans la salle, ils passaient donc devant les panneaux des candidats et pouvaient voir ceci :
Régionales 1.JPG
   La flèche rouge signale l'entrée du bâtiment.
   Mais, beaucoup de votants y ont accédé en passant par le jardin du foirail et sont donc arrivés par l'arrière. Une vue intéressante s'est offerte à leurs yeux :
Régionales 2.JPG
   Vous remarquez que, jusqu'au bout, les défenseurs de la liste U.M.P. ont tenté d'influencer les électeurs ruthénois... sans grand succès !

samedi, 20 mars 2010

Le combat des magazines ruthénois II

   On peut s'amuser à comparer le numéro 32 du quinzomadaire gratuit A l'oeil au numéro 3 de l'hebdomadaire payant Le Ruthénois. Ce dernier a poursuivi ses progrès en matière de correction des coquilles. Elles sont désormais marginales. Je ne vais quand même pas me priver de signaler quelques erreurs.

   Ainsi, en page 4, dans l'article qui évoque l'entre-deux-tours des élections régionales, on retrouve l'évocation de la mini-polémique qui agite la gauche locale, concernant la délocalisation de certains élus du Front de Gauche. Benoît Garret se trompe sur le positionnement de Martine Perez, qui a été basculée sur la liste de Haute-Garonne, non pas quatorzième comme il est écrit dans l'article, mais douzième, comme cette capture d'écran le prouve :

Perez régionales.jpg

   Plus bas, dans l'article consacré au bilan du premier tour, Alice Tulle s'emmêle un peu les pinceaux quand elle parle des "déçus du sarkozysme qui n'ont pas été tentés par la solution de centre-gauche représentée par François Bayrou". Vite, une aspirine ! Le principal rédacteur, Hugues Robert lui-même, se prend les pieds dans le tapis quand il évoque une victoire à la Pyrrhus (devenu "Pirus") de la gauche. La consultation d'un dictionnaire lui aurait évité commettre cette bourde :

Pyrrhus I.jpg
Pyrrhus II.jpg

   Bon, je râle mais, dans l'ensemble, il me plaît bien ce journal. Page 3, le portrait de la semaine est consacré à une figure attachante de la presse aveyronnaise, Roger Lajoie-Mazenc, dont les ouvrages sont toujours passionnants à lire.

   Page 4, l'éditorial d'Hugues Robert, intitulé "Miroir mon beau miroir", s'il fait allusion au comportement du personnel politique, est peut-être aussi une réponse ironique à une caricature parue dans un récent numéro de A l'oeil. Le coeur de l'édito est consacré à un sondage bidon publié fin 2009 dans le quotidien Centre Presse. Dans le petit monde journalistique, cela fit du bruit, mais je peux vous garantir que le commun des mortels n'en a rien su...

   La suite des articles est plus "anecdotique". On apprend que l'opération Rodez-plage va être reconduite, du 14 juillet au 15 août...

   Cette semaine, c'est la commune de Luc-La Primaube qui est à l'honneur : page 13 pour une présentation générale, page 14 pour des informations culturelles, pages 22 et 24 pour l'historique (toujours passionnant) signé Jean-Michel Cosson.

   Notons aussi (à ma grande surprise) le poids de la télé-réalité, à travers le cas de ce jeune agriculteur aveyronnais, Nicolas Vacquier, devenu une véritable vedette locale en raison de sa participation à l'émission L'Amour est dans le pré. Ce garçon a déjà eu les honneurs de La Dépêche du Midi et de A l'oeil :

Vacquier à l'oeil.JPG

   Cela nous amène tout naturellement à traiter du numéro 32 du gratuit grand-ruthénois. La caricature d'entrée est consacrée aux déboires du club de football local (qui a connu des heures de gloire en coupe de France l'an dernier). Elle est complétée par un entretien avec l'entraîneur, page 6. Eh bien, figurez-vous que ces déboires sont évoqués en détail page 18 du Ruthénois !

   En page 2 du quinzomadaire, on peut dénicher un petit encadré qui égratigne sans trop le vouloir le député de la première circonscription aveyronnaise, Yves Censi :

SIAAL 2010.JPG

   Ce style est assez représentatif de l'attitude de la droite aveyronnaise vis-à-vis du fils de l'ancien maire de Rodez (qui, à la différence de son père, semble privilégier une carrière nationale) : on se félicite de sa résistance à la poussée de la gauche, on le redoute (il est tout de même président du Comité départemental de l'UMP)... en fait on ne l'apprécie guère. Certains de ses "amis politiques" ont d'ailleurs tenté de lui piquer son siège de député en 2007... sans succès. A mon avis, si un jour il en est déboulonné, ce sera par un-e candidat-e de centre-gauche, certainement pas par un dissident de droite.

   Mais passons au plat de résistance : "la grande interview", consacré à Jean-Philippe Murat, conseiller municipal d'opposition... qui n'est autre que le directeur de la publication de A l'oeil :

Ours n°32.JPG

   On n'est jamais si bien servi que par soi-même !... et ce n'est pas la première fois ! Bon là, c'est l'artillerie lourde, avec 4 pages, incluant une méga photo du bonhomme. L'entretien est tout à la gloire du directeur, qui tente de se dessiner un profil centriste qui ne résiste pas à l'examen : ses positions économiques et fiscales sont plus droitières que celles du président Sarkozy ! Ceci dit, je partage son souhait d'attendre pour se prononcer sur la gestion de l'actuelle équipe municipale de Rodez. De surcroît, certaines de ses réflexions à propos du Grand Rodez ne me paraissent pas dénuées de bon sens.

   Cependant, à l'image de toute l'élite snobinarde de Rodez, droite et gauche confondues, il soutient le projet de musée Soulages (tout comme son rival Le Ruthénois d'ailleurs), alors qu'il est mal ficelé et vicié à la base. On n'est pas sorti de l'auberge...

jeudi, 18 mars 2010

Magouille électorale en Aveyron

   Oui, parlons un peu de l'entre-deux-tours des régionales 2010, en Midi-Pyrénées et dans l'Aveyron. Grand seigneur, Martin Malvy (qui a pourtant mis une sacrée pâtée à tous les autres) a voulu intégrer des élus Europe Ecologie (on s'y attendait un peu) et Front de Gauche (c'est un peu plus surprenant) à la nouvelle liste, celle qui concourt pour le second tour.

   Je ne vais pas faire le détail du "remembrement", qui n'a finalement que peu d'intérêt en lui-même. Non. Mais j'ai été choqué par un procédé : la "délocalisation" de certains candidats sur la liste d'un autre département que le leur, cela pour faciliter l'élection de certaines personnes bien en cour.

   Ainsi, sur la nouvelle liste "aveyronnaise" PS-PRG-Europe Ecologie-Front de Gauche (n'en jetez plus !) figure une certaine Nicole Fréchou, en septième position... alors qu'au premier tour, elle figurait en quatrième position sur la liste du Front de Gauche... de Haute-Garonne !

   Mais le meilleur est à venir. En effet, le socialiste Malvy s'est employé à assurer l'avenir de deux membres aveyronnais de la liste du Front de Gauche : Guilhem Serieys et Martine Perez (respectivement numéros 1 et 2 sur la liste du premier tour : voir le lien précédent). Le premier se retrouve numéro 9 sur la nouvelle liste d'union de la gauche... dans le Tarn ! Sa compère a hérité d'une confortable douzième place sur la liste d'union en Haute-Garonne... Tout ça pour des gens qui, au premier tour, dans l'Aveyron, ont recueilli moins de 6 % des suffrages exprimés, moins que le Front national (pourtant peu à l'aise dans le département) et à peine plus que le Modem (j'en vois qui rigolent dans le fond !). Je peux d'ores et déjà vous annoncer mon vote du second tour : je glisserai dans l'enveloppe le bulletin Malvy en ayant barré le nom de Nicole Fréchou... et voilà un vote nul de plus !

   Pour terminer, il faut signaler la différence de couverture des événements selon qu'on lit La Dépêche du Midi, qui a été d'une discrétion exemplaire sur le tripatouillage des listes ou Midi Libre, dont un premier article a évoqué la "stratégie du chausse-pied" (jolie formule) de Martin Malvy avant qu'un autre (très déférent envers le président de l'exécutif régional), le lendemain, se fasse l'écho des tensions suscitées par les manoeuvres d'entre-deux-tours. On voit ici combien il est vital de disposer d'une grande diversité d'organes d'information dans département. J'attends donc avec impatience la parution du numéro 3 du Ruthénois.

samedi, 13 mars 2010

"Le Ruthénois" numéro 2

   Voici donc la "une" du nouveau numéro de l'hebdomadaire grand-ruthénois :

Une du n°2.JPG

   En page 2 se trouve une petite photographie montrant l'équipe devant la vitrine du local du journal, à Rodez. Au-dessus, la rubrique "En quelques mots" présente les principaux articles et n'hésite pas à évoquer le gros reproche fait au premier numéro (celui de la semaine dernière) : les coquilles et les fautes de français. La rédaction s'engage à s'améliorer. A mon avis, c'est la relecture qu'il faut perfectionner. Les erreurs sont inévitables, mais la ou les personnes payées pour relire devraient être plus vigilantes. De ce point de vue, il y a effectivement du progrès (saint-affricain ?...), puisque j'aurais bien du mal à effectuer un relevé des erreurs aussi fourni que la semaine dernière. Cependant, les coquilles et erreurs qui restent sont très voyantes. On en remarque une dès la première page :

Une du n°2 bis.JPG

   La première soulignée phrase comporte une coquille. La seconde est mal construite et donne une estimation approximative de la date d'obtention du droit de vote pour les femmes en France : 2010 - 60 = 1950, alors que c'est l'ordonnance du 21 avril 1944 (bravo les résistants) qui a permis aux Françaises de pouvoir, le 29 avril 1945, exercer pour la première fois ce droit fondamental. Il aurait donc fallu écrire (en redressant la grammaire tout de même) que "les femmes l'exercent depuis seulement 65 ans".

   On retrouve des erreurs page suivante, où le proviseur du lycée agricole du coin (oui, celui qui a mis en place un distributeur de lait cru !) est mis en vedette. Heureusement qu'on nous a mis une photographie et que l'on connaît son prénom (Bernard), parce que la lecture de l'un des encadrés pourrait nous induire en erreur :

"Je suis née le 12 juin 1950 [...]"

"Situation familiale : Mariée, trois enfants"

   Dans le même encadré, on note une certaine difficulté avec le pluriel et l'usage des majuscules :

"Signe Astrologique : Gémeau_"

"Objet à emporter sur une île déserte : Une paire de jumelle  "

   Cependant, globalement, c'est mieux que dans le premier numéro.

   Ah, oui : il est de nouveau question de ce lycée agricole un peu plus loin dans le journal : son gymnase a été victime de jeunes indélicats... eh oui, l'Aveyron a son lot de "racailles"...

   Le "dessin de la semaine" évoque le cumul des mandats, à travers le cas des deux têtes d'affiches aveyronnaises des élections régionales  : Jean-Claude Luche (curieusement placé à gauche) et Christian Teyssèdre (curieusement placé à droite). (Tout le monde sait que, même si la députée de l'ouest Aveyron Marie-Lou Marcel est officiellement numéro 1 de la liste socialiste, c'est un choix tactique, le vrai "leader" étant le numéro 2)

   Page 4, l'éditorial de Hugues Robert traite de la concurrence du groupe Midi Libre (en position dominante à Rodez, avec les deux quotidiens les plus vendus), à travers deux anecdotes. L'une d'entre elle est piquante : des employés du groupe sont allés disposer des fanions en certains lieux stratégiques (par exemple le bureau de tabac de la rue Béteille), avec les formules suivantes :

"L'actualité n'attend pas 8 jours..."

"A Rodez, l'info est meilleure au quotidien !"

   Voici l'un des deux fanions qui ont été disposés en hauteur, de part et d'autre de l'entrée du tabac-presse situé en face de l'évêché, à proximité immédiate de la cathédrale :

Contre-attaque.JPG

   Très classe ! Mais le pire est dans ce qui est écrit au coeur de l'article, une pratique pas très sympathique qui a déjà été évoquée par le blog aveyronnais Aligorchie. Je vous laisse découvrir la chose...

   Toujours page 4, un article est consacré au nouveau logo aveyronnais (dont il a été question la semaine passée... et dont je reparlerai un de ces quatre) :

Fabriqué en Aveyron.jpg

   Il me semble que le journal a voulu se faire pardonner la véhémence avec laquelle il a dénoncé, dans le numéro de la semaine dernière, la manière dont ce logo a été choisi...

   Page 9, nous avons droit à un copinage assumé : un article fait l'éloge du nouvel équipement dont s'est dotée l'imprimerie du Progrès  Saint-Affricain, la maison-mère du Ruthénois. Au passage, un petit coup de griffe est donné (indirectement) aux concurrents. En effet, on insiste, non sans justesse, sur le fait que l'hebdomadaire est imprimé dans l'Aveyron, alors qu'une bonne partie de la presse dite locale a subi des délocalisations. Du côté des quotidiens, Centre Presse comme Midi Libre sont imprimés à proximité de Montpellier (tout comme l'hebdomadaire Le Journal de Millau), La Dépêche du Midi nous vient de Toulouse. 

   Page 11, un article évoque une école primaire (située à deux pas du local du journal), qui tombe en ruine, à la grande fureur de certains parents d'élèves. Leur colère est exclusivement dirigée contre le maire de Rodez (qui est certes responsable de la gestion), alors que les locaux appartiennent... au Conseil général de l'Aveyron. Faut-il préciser que cette école est située en plein centre-ville, dans un quartier assez "bourgeois", pas très loin du lycée privé le plus "classieux" du département ? N'y voyez surtout pas malice...

   Page 20, un entretien avec le directeur des cinémas de Rodez est l'occasion de parler de la sortie du film La Rafle.

   Enfin, pages 22 et 24, Jean-Michel Cosson signe un article toujours aussi intéressant, cette semaine sur l'histoire de la commune d'Onet-le-Château.

  

lundi, 08 mars 2010

Le combat des magazines à Rodez

   C'est fou des fois ce à côté de quoi on peut passer ! A l'été 2008, peu de temps après les élections municipales qui virent la gauche l'emporter (un peu à la surprise générale) dès le premier tour, apparut un nouveau magazine gratuit, sur le Grand Rodez : A l'oeil. Ce quinzomadaire farci de publicité locale proposait, outre les programmes télévisés, quelques articles consacrés à la vie politique ruthénoise.

   De mauvaises langues ne tardèrent pas à affirmer que, sous couvert de neutralité, c'était là une machine de guerre anti-Teyssèdre (le nouveau maire P.S. du chef-lieu aveyronnais). Le rédacteur principal (la dénomination de sa fonction peut varier selon le numéro consulté) est Jean-Philippe Murat. En cherchant un peu, je me suis aperçu qu'il avait été candidat aux dernières municipales : c'était le numéro 3 de la liste (de centre-droit et d'ouverture) conduite par Jean-Louis Chauzy, président du Conseil Economique et Social Régional :

Liste Chauzy.JPG

   La liste sur laquelle il figurait, arrivée deuxième, ayant recueilli plus de 19 % des suffrages exprimés, trois sièges lui ont été attribués ; il est donc devenu conseiller municipal (d'opposition).

   On retrouve son orientation politique dans la liste des personnalités dont il publie un entretien, à chaque numéro. Certaines ne sont pas ostensiblement marquées politiquement. Quelques-unes sont de gauche, pour faire bien. Mais on remarque tout de même une prédominance de l'opposition municipale, avec Maïté Laur (ex-colistière de J.-P. Murat) dans le numéro 18, Jean-François Théron (ancien adjoint de Marc Censi qui a figuré en antépénultième position sur la liste de Frédéric Soulié... dans le même numéro, une page est dédiée à un autre vétéran de l'équipe Censi, Dominique Costes, qui figurait en treizième position sur la liste Chauzy, oui, celle du rédacteur de A l'oeil !), Jean-Louis Chauzy himself dans le numéro 23, Jean-Claude Luche (le patron U.M.P. du département) dans le numéro 24, Bernard Saules (élu en deuxième position sur la liste U.M.P. conduite par Régine Taussat en 2008) et enfin Frédéric Soulié (ex-tête de liste soutenue par Marc Censi, auquel des articles font souvent allusion) dans le numéro 30. Ce dernier, qui tente d'apparaître comme le "premier opposant" à Christian Teyssèdre (essayant ainsi d'unifier le centre et la droite ruthénois... ambition que semble aussi caresser J.-P. Murat), a balancé des propos qui ont nécessité la parution d'un droit de réponse du maire de Rodez dans le numéro 31 où, curieusement, le grand entretien se fait avec sa première adjointe... manière de tenter d'apaiser le courroux du premier magistrat ruthénois ?

   Tout cela m'amène donc au dernier numéro de A l'oeil, le 31, qui n'est pas sans perfidie. Les rédacteurs laissent transparaître une certaine inquiétude quant à la parution du premier numéro d'un nouvel hebdomadaire local, Le Ruthénois. Ainsi, comme celui-ci propose, en début de journal, une caricature, pour la première fois depuis sa création en 2008, A l'oeil en publie une (et annonce la naissance de cette nouvelle rubrique) :

A l'oeil n°30.JPG

   C'est évidemment la caricature de l'un des promoteurs du nouvel hebdomadaire, qui vient marcher sur les plates-bandes de A l'oeil... et risque de lui chiper quelques ressources publicitaires. Le magazine gratuit saisit cette occasion pour faire le point sur son credo. L'éditorial, signé Paul d'Orsini (inconnu au bataillon), précise que le quinzomadaire a été fondé par J.-P. Murat et Roselyne Trochessec (qui a déjà une petite expérience dans la gestion des médias locaux). Rien n'est dit malheureusement à propos du "groupe d'actionnaires locaux" qui a financé l'opération. Histoire de couper aussi un peu l'herbe sous le pied du Ruthénois (qui détaille l'affaire dans un article autrement plus fouillé), en page 2, un écho fait état du mini-scandale qui secoue le microcosme à propos du choix du logo de promotion des produits aveyronnais.

   A suivre...

dimanche, 07 mars 2010

Un nouvel hebdomadaire aveyronnais

   Bien que relativement peu peuplé (avec un peu plus de 274 000 habitants en 2007 selon l' I.N.S.E.E. ) - surtout au regard de son étendue (supérieure à 8 700 km²), l'Aveyron est un département où la presse est encore assez diversifiée. Certes, depuis quelques années, cette diversité va en s'amenuisant. Le quotidien local, Centre Presse, est passé dans le giron de Midi Libre et plusieurs périodiques ont disparu des kiosques : le trimestriel Aveyron Magazine (dont, à mon avis, une partie de l'intérêt qu'il pouvait susciter a disparu avec le développement de blogs "pittoresques" tenus par des Aveyronnais) ainsi que les hebdomadaires Le Rouergat (qui a souffert de la forte diminution du lectorat catholique militant) et L'Aveyronnais (une compilation de Centre Presse, autrefois courue dans les communautés exilées, à Paris ou ailleurs, mais qui n'avait plus lieu d'être à une époque ou, d'un clic, il est possible, même à l'autre bout du monde, d'accéder aux articles de la rubrique aveyronnaise ou ruthénoise des quotidiens régionaux, La Dépêche du Midi et Midi Libre).

   Vendredi 5 mars est donc paru le premier numéro d'un nouvel hebdomadaire local (il n'est pas disponible dans tout l'Aveyron), Le Ruthénois, dont voici la "une" :

Une du n°1.JPG

   Il est un peu à l'image de ce qui existe dans d'autres villes du département, avec Le Journal de Millau (qui fait partie du groupe des Journaux du Midi), Le Villefranchois (qui lui dépend du groupe La Dépêche), Le Bulletin d'Espalion et surtout Le Progrès Saint-Affricain, qui a soutenu le projet. Je tire une partie de ces informations du bon article (situé aux pages 22 et 24) signé Jean-Michel Cosson, un ancien prof (dans un bahut privé), historien local... et conseiller municipal de Rodez, élu sur la liste de Christian Teyssèdre (où il figurait en quinzième place).

   Est-ce à dire que le nouvel organe de presse penche à gauche ? Je n'en sais trop rien. Il est vrai que, sur le piton, c'est Centre Presse qui tient la corde... et, comme son lectorat non ruthénois est en grande partie composé de ruraux (plutôt âgés) du Nord Aveyron, les mauvaises langues disent qu'il est très proche de la majorité départementale, avec à sa tête Jean-Claude Luche, membre de l'UMP. Et puis, il y a ce magazine gratuit, A l'oeil, qui, fait étrange, a commencé à paraître juste après la défaite de la droite aux municipales de 2008. Sous une apparence de neutralité (des personnalités diverses sont interrogées), on peut distinguer une évidente sympathie pour l'opposition à l'actuel maire de Rodez, notamment pour Frédéric Soulié, qui fait l'objet d'un nouvel entretien dans le numéro paru fin février.

   En tout cas, page 4, le rédacteur en chef du Ruthénois, Hugues Robert (qui, jadis, fonda Aveyron Magazine... et fut candidat du Modem aux législatives de 2007... où il termina troisième, avec un peu plus de 6 % des suffrages exprimés), n'hésite pas à s'en prendre au directeur de cabinet du président du Conseil général, à propos du label "fabriqué en Aveyron", plus particulièrement de son logo. L'hebdomadaire relève une curieuse "coïncidence" : le vainqueur de l'appel d'offre lancé par le Conseil général est une entreprise basée dans le Val-d'Oise, dont le représentant connaît très bien le directeur de cabinet puisqu'il a déjà passé ses vacances avec lui et que son entreprise a eu pour client la municipalité où travaillait auparavant le directeur de cabinet (Saint-Gratien... dans le Val-d'Oise !). Dans l'histoire, ce sont les concurrents aveyronnais qui repartent la queue basse. Mais la suite de l'article est tout aussi intéressante. Je vous laisse le soin de la découvrir dans Le Ruthénois.

   Toujours dans ce numéro 1, deux élues locales sont interrogées, façon questionnaire de Proust. Ah ben tiens, je vais vous donner mes réponses :

Titanic ou Star Wars ? Star Wars (en vo sous-titrée)

Roquefort ou Laguiole ? Roquefort (bio)

Christian Teyssèdre ou Jean-Claude Luche ? Je me garderai bien de juger de leur bilan alors qu'ils n'exercent de vraies responsabilités que depuis peu de temps (Luche est un peu à Puech ce que Larcher est à Poncelet au Sénat. Attendons pour voir.)

Beatles ou Mozart ? Dur, dur. Les deux, mon général !

Semaine de 4 jours ou de cinq jours ? De cinq jours, bien sûr ! La semaine de quatre jours est une aberration destinée à contenter les parents qui partent en week-end et les enseignants feignants.

Tour de France ou coupe du monde de foot ? Ni l'un ni l'autre.

Vacances sport ou détente ? Détente.

Réforme de la carte judiciaire ou réforme des collectivités locales ? Réforme des collectivités locales, dont on a dit injustement beaucoup de mal, alors que les conséquences de la première sont uniquement négatives.

Musée Soulages ou Fenaille ? Fenaille sans hésiter (Moi qui n'aime pas les musées, en plus.) Halte au gouffre à pognon que va être Soulages, le Cap Découverte du Grand Rodez !

L'amour est dans le pré ou La ferme célébrités en Afrique ? Ni l'un ni l'autre, dans les deux cas, c'est de la merde !

Atlantique ou Méditerranée ? Montagne (moyenne).

Les Parapluies de Cherbourg ou Le Gendarme de Saint-Tropez ? Le Gendarme de Saint-Tropez.

Internet ou médiathèque ? Internet (mais la médiathèque de Rodez est très bien).

Vache Aubrac ou brebis Lacaune ? Vache Aubrac.

Les bonnes choses de la vie sont illégales, immorales ou font grossir ? Elles font plutôt grossir, hélas !

   Ensuite, nous avons droit au dessin de la semaine. Le premier est très politique, placé, à mon avis, sous le patronage d'Honoré Daumier. Il s'agit de caricature politique, avec deux anciens souverains (Napoléon III plus réussi que Louis-Philippe) placés au-dessus des "grosses têtes" ruthénoises :

Dessin n°1-bis.JPG

   On peut donc reconnaître le président du Conseil général, Jean-Claude Luche, celui de la communauté d'agglomération du Grand Rodez Ludovic Mouly, le maire d'Onet-le-Château Fabrice Geniez et celui de Rodez Christian Teyssèdre. Le piton étant passé à gauche, on voit donc que les cibles sont plutôt P.S., ce qui a peut-être pour objectif d'équilibrer l'article situé page suivante : l'hebdomadaire ne va pas "rouler" pour un camp plus que pour l'autre. Le chien est peut-être une allusion à une formule malheureuse (et injuste) de François Mitterrand après la mort de Pierre Bérégovoy. En tout cas, la dessinatrice, Stéphanie Gras,  a du talent !

   On passe ensuite à quelques considérations sur les élections régionales, parmi lesquelles je note la complexité du mode de scrutin, pas fait pour rapprocher l'électeur lambda de la politique. Bien vu.

   Le Ruthénois semble aussi orienter l'organisation de certaines rubriques vers une version participative, faisant de certains lecteurs des rédacteurs. Pour quoi  pas ? Mais on semble avoir trouvé bien vite cette "Lou", en cinquième au collège Fabre... la fille de l'un des collaborateurs du journal peut-être ?

   Suivent des articles qui sont dans la lignée de ce qui se fait dans le reste de la presse locale. J'aurais aimé que celui consacré à l'aide à l'apprentissage du français soit davantage développé. C'est l'un des fondements de l'intégration des étrangers et il a été négligé par tous les gouvernements. Dernier élément : un supplément télévisuel est fourni avec le journal. Un bilan globalement positif, donc, pour ce premier numéro, avec un bémol : les coquilles. Je me suis amusé à en relever quelques-unes :

- page 2 : la première fois que la fréquence de Radio Temps est notée, elle est fausse : "105 FM". Elle est juste dans la suite de l'article : "107 FM".

- page 4, dans l'article expliquant le fonctionnement des élections régionales, à la fin du groupe de paragraphes intitulé  "Une nouvelle donne avec la réforme des collectivités", il y a une erreur de date : "l'inverse sera possible en 2004"... en 2014 en fait.

- page 7 : il aurait fallu écrire "tous les Ruthénois".

- page 8 : dans l'encadré "Paroles d'expert", l'adjectif "aveyronnais" est écrit à plusieurs reprises avec une majuscule. Voyons ! Le patriotisme local (ou du moins son affirmation quelque peu exacerbée) ne doit pas conduire à mépriser les règles d'orthographe.

- page 10 : dans l'article consacré à Severine (sans accent ?) Peyssi, on trouve "le conseil de quartier du Nord s'est autosaisit".

- page 10 : juste à côté, l'article sur les "teyssèdrettes" (je ne mettrais pas de majuscule, perso), évoquant la chapelle Paraire, dit qu'elle est "immaculée de déjections de la gent canine". Voilà une drôle de conception !

   Je ne vais pas toutes les relever, mais sachez qu'on en trouve une en moyenne par grand article : j'en ai vu deux page 11, une page 12 (une coquille dans l'article annonçant une animation culinaire citoyenne au lycée La Roque), une page 13 (dans la blague sur Jeanne d'Arc). Cela se calme dans les pages suivantes... ouf !

   J'ai décidé d'acheter le numéro 2.

 

mardi, 23 septembre 2008

L'Aveyron, département sismique

   Rassurez-vous, il ne va pas être question d'une quelconque résurgence de l'activité volcanique dans le plus beau département de France (avec peut-être, je le concède, la Dordogne). Vu l'endroit où ce billet est posté, vous vous doutez bien qu'il va être question des récentes élections sénatoriales... eh oui, on vote pour désigner les membres de la plus coûteuse maison de retraite de France !

   Depuis les législatives de 2007, l'Aveyron suit une courbe qui tend à rapprocher ce département furieusement conservateur modéré des autres départements de la région Midi-Pyrénées. Les municipales et cantonales de 2008 ont accentué la tendance. Les votes de dimanche 21 septembre suivent, aussi étonnant cela puisse-t-il paraître, la même pente.

   Pensez donc : les deux sortants étaient de droite, un seul (celui des deux qui était estampillé U.M.P.), à savoir Jean Puech, ex-omni-président du Conseil général (entre autres... il fut aussi ministre de l'Agriculture de Balladur), se représentant. A ses côtés, le parti dirigé il y a peu encore par Nicolas Sarkozy avait investi Jacques Godfrain, un vieux routier du gaullisme (c'est l'ancien maire de Millau, qui a abandonné sa circonscription de député) pas franchement progressiste (il fut trésorier du S.A.C.). Deux divers droite connus dans le département concouraient aussi : Marc Censi, ancien maire de Rodez, et Gérard Descrozaille.

   En face, la gauche "modérée" soutenait Alain Fauconnier (sorte de VRP multicarte de la social-démocratie à la sauce aveyronnaise, il est maire de Saint-Affrique et vice-président du Conseil régional de Midi-Pyrénées... Va falloir choisir les fauteuils !) et, de manière officieuse, Anne-Marie Escoffier, bien connue dans l'Aveyron puisqu'elle en a été la préfète de 1999 à 2002 (à l'époque, les socialos l'y auraient nommée un peu pour faire chier J. Puech, disent les mauvaises langues). Notons que la dame a, dès cette année 2008, mis les pieds dans le plat en se présentant dans l'ancien canton de Jean Puech (celui de Rignac)... et en y étant élue dès le premier tour !!!

   A ce petit monde s'ajoutaient deux candidats communistes, deux Verts et un F.N.. Le scrutin est majoritaire. Au premier tour, la participation est très forte : 98 % des grands électeurs se sont déplacés et seuls deux d'entre eux ont voté blanc ou nul. Aucun des candidats ne recueille la majorité absolue. Mais, ô surprise, kikicé qu'arrive en tête ? L'ancienne préfète ! Devant le socialiste, qui lui-même précède d'une centaine de voix les deux ténors vieillissants de la droite aveyronnaise. Tempête sous les crânes ! Bien vite, les autres candidats de droite se désistent, et l'on se dit que, comme ils apportent environ 260 voix et que les "petits" candidats de gauche (qui, une fois de plus, doivent se résigner à jouer le rôle de supplétifs du P.S.... Faut dire, pour une fois qu'ils ont l'occasion de frapper un grand coup !) ne "valent" que 100 voix, Puech et Godfrain pourraient très bien sauver in extremis la situation.

   Arrive le second tour, opposant les quatre candidats ayant recueilli le plus de voix. La participation est encore plus forte : 99,3 % ! Les bulletins exprimés sont 4 de plus ! Quel suspense ! Et que dire du résultat final :

Escoffier Anne-Marie : 489 voix

Fauconnier Alain : 484 voix

Puech Jean : 342

Godfrain Jacques : 348

   Les deux candidats soutenus par le P.S. sont donc élus. Les deux vaincus n'atteignent même pas le score du premier tour de leurs adversaires. De surcroît, entre les deux tours, l'ancienne préfète a gagné 123 voix, le maire de Saint-Affrique 126, soit, à eux deux, 249 voix, bien plus que le réservoir de voix de la gauche dans le corps des grands électeurs. En fait, dès le premier tour, nombre de "sans étiquette" se sont portés sur eux. Depuis quelques années, ils voient avec angoisse les cantons ruraux perdre ou risquer de perdre les services publics (maternité, tribunal, trésorerie, commissariat, classes de lycée...). Fauconnier est connu pour sa défense de ceux-ci. Quant à Jean Puech, que tout le monde pensait indéboulonnable, il a beaucoup perdu de son influence depuis qu'il a laissé les rênes du Conseil général à Jean-Claude Luche. Dans le secret de l'isoloir, des dizaines de "divers droite" ont basculé du côté obscur de la Force... Ces élus locaux sont d'une ingratitude !...

 

http://www.ladepeche.fr/article/2008/09/21/476858-Senator...

vendredi, 06 juin 2008

Bertrand Delanoë à Rodez

   J'en avais entendu parler, mais je n'y avais guère prêté attention. Et puis, ce soir, après le boulot, je suis allé faire un tour dans la vieille ville. En passant, je suis entré dans la (bonne... très bonne même) librairie La Maison du livre (dont le directeur, Benoît Bougerol, préside le S.L.F., syndicat de la librairie française). J'ai été étonné d'y voir régner une telle animation vu l'heure. De surcroît, la librairie est encore en pleins travaux (ils seront bientôt terminés... et le résultat est assez joli : l'intérieur est plus lumineux).

   Cette (relative) animation était due à la présence de l'actuel maire de Paris, venu dédicacer son livre :

Delanoé.jpg

    Vous aurez remarqué à quel point la photographie de couverture est travaillée. A mon avis, il y a eu quelques retouches au niveau du bronzage et du capillaire... Pour l'anecdote, il est assez piquant qu'un ouvrage dont le titre fait référence aux paroles prononcées jadis par le Jacobin Danton (un enfant de la classe moyenne, comme Berty, qui, en 1792, tentait par ce biais de stimuler le zèle révolutionnaire des Français menacés par une invasion autrichienne) soit édité chez Robert Laffont. Danton, précurseur du "social libéralisme" ?

   Vous vous demandez sans doute ce que le maire de Paris peut trouver à la préfecture aveyronnaise (selon moi, il n'a pas vraiment besoin de ce genre de séances pour faire vendre son livre). Eh bien sachez que le petit Bertrand a été scolarisé à Rodez... chez les curés, faut pas déconner non plus (ça tombe bien : la librairie La Maison du livre a comme un petit côté "catho de gauche"). Il a même été surveillant, dans un bahut public cette fois-ci (le lycée Monteil, aujourd'hui établissement général et technologique plus "populaire" que le select lycée Foch, public lui aussi). C'est à peu près à cette époque qu'il a adhéré au Parti Socialiste. Comme tout bon Aveyronnais de Paris, il a gardé des attaches (des amis mais aussi sa soeur, qui habite à Rodez).

    Le nouveau maire de Rodez, Christian Teyssèdre, est venu faire coucou à la librairie. Du coup, Delanoë s'est retrouvé avec le gratin du socialisme ruthéno-aveyronnais. J'ai laissé traîner un peu mes oreilles pour écouter de quoi qu'ils pouvaient bien causer. Officiellement, de la droite et de la gauche. Il ne fait plus aucun doute que Delanoë veut être candidat en 2012. Il semble avoir compris que l'électorat "de gauche" veut une victoire nationale, que le candidat (ou la candidate...) se déclare "libérale" ou pas. Du coup, notre petit maire de Paris a besoin du soutien des fédérations socialistes dans sa conquête du Parti. Peut-être vient-il câliner les roses Aveyronnais dans cet objectif. Il en a sans doute aussi profité pour causer du projet de musée Soulages (beurk !) avec Teyssèdre (qu'il avait soutenu lors de la récente campagne des municipales).

 

lundi, 10 mars 2008

Séisme électoral à Rodez

              Il y a au moins deux avantages au résultat : je peux organiser mon dimanche prochain comme je le veux puisque je n’aurai pas à me déplacer pour un second tour et, de ce fait, cette élection fait faire quelques économies.

            On va commencer par la liste arrivée quatrième et dernière, « La nouvelle génération avec Marc Censi »… ledit Censi (il est là depuis 1983… et même depuis 1971 en tant qu’adjoint !) ayant plus de 72 balais : bonjour le renouvellement ! Les électeurs ne se sont pas laissé abuser par la tromperie : on avait mis un gamin en tête de liste (un C.S.P.+ comme nombre de ses colistiers) et le maire sortant Censi n’en occupait que la dernière place ; tout le monde a compris que Censi comptait sur des négociations d’entre deux tours, peut-être pas pour redevenir maire mais, qui sait, pour garder la communauté d’agglomération.

            Censi (ex-U.D.F.) s’est aussi relancé dans la compétition pour une raison « culturelle ». La liste officielle estampillée (même discrètement) « U.M.P. » (plutôt une liste d'ex-R.P.R. ?) a dans son programme l’organisation d’un référendum local pour décider de la construction (ou pas…) d’un musée Soulages… une cochonnerie de snobinards qui pourrait nous coûter la peau des fesses… (C’est le contribuable ruthénois qui cause, là.) et dernière lubie de Censi, qui a déjà bien vécu sur la bête avec ses projets limite pharaoniques. Régine Taussat n’a pas eu le courage d’annoncer franchement la couleur et de dire que ben son projet de musée Soulages, Censi, il peut se le rouler en boule et le ranger où il veut… Pour être honnête, il faut dire que le programme de la liste U.M.P.-mais-pas-trop prévoyait des travaux gigantesques (et inutiles...) au centre de Rodez. Ouf ! On a échappé à cela ! A la fin du dépliant-programme, Régine Taussat avait pris soin de faire figurer quelques photographies de sa modeste personne en compagnie des huiles U.M.P… Le problème est que certaines de ces photos doivent dater de 10 ou 15 ans ! Le top du délire est celle qui montre Régine en compagnie de Nicolas Sarkozy : en gros, seule la coupe de cheveux permet de reconnaître la candidate ! La palme de l'hypocrisie est attribuée à... la photo sur laquelle figurent notre Régine et le député Yves Censi (oui, le fiston de l'autre), auquel elle s'était opposée aux législatives de 2002, quand il s'était agi de récupérer la place laissée vacante par la retraite de Jean Briane. Quant à sa liste, au-delà de quelques lampistes, c’est un échantillon caricatural de la "bonne bourgeoisie" : « cadre de banque », « chargée des ressources humaines », « chef d’entreprise clinique privée », « commerçante », « chef d’entreprise »,  « médecin psychiatre », « employée de banque », « négociateur immobilier », « conseiller financier », « employée de banque » (une de plus), « kinésithérapeute », « décoratrice », « chirurgien dentiste »… Notez la surreprésentation des professions médicales (libérales, faut pas déconner non plus). Les électeurs n’ont pas voulu de cette ordonnance… d’autant plus que, aussi bien à droite qu'à gauche, à Rodez, ils sont nombreux à admettre que Régine Taussat n’était pas très crédible en future maire.

            La deuxième place est revenue à une liste-surprise, menée par le président du Conseil économique et social. Il s’affichait « social-démocrate » et son dépliant le montrait en compagnie de Martin Malvy, le président (socialiste) du Conseil régional. Le problème est que celui-ci soutenait la liste socialiste. La même méthode a été appliquée avec une notabilité locale : l’ancien directeur d’un lycée du coin figure lui aussi sur une photographie en compagnie de J.-L. Chauzy. Il a fait publier un démenti dans la presse locale. Voilà des procédés qui ne sont ni sérieux, ni honnêtes. En fait, cette liste est un fourre-tout qui n’a pas osé prendre l’étiquette  Modem. Elle réunit une brochette d’ex-U.D.F. et des personnes plutôt classées « à gauche », des notables C.S.P.+ et un nombre non négligeable de représentants du monde enseignant. Le mariage de la carpe et du lapin n’a convaincu les électeurs qu’à moitié.

            La vraie surprise est venue de la victoire, dès le premier tour, de la liste P.S.-P.C.-Verts-P.R.G.-M.R.C. (ça y est, on a tout le monde ?)  menée par l’éternel opposant Christian Teyssèdre. A la base, ce candidat passait plutôt mal auprès de la population : il n’a pas vraiment de charisme et il a depuis longtemps la réputation du râleur systématique, une sorte de don Quichotte aveyronnais luttant vainement contre les moulins à vent du Conseil général et de la mairie de Rodez. Alors, qu’est-ce qui peut bien expliquer sa franche victoire en 2008 ? Sa liste est plurielle : elle accueille, outre les militants politiques des partis la soutenant, quelques figures locales pas spécialement marquées. Le plus étonnant est que cette liste « de gauche » est assez peu ciblée « fonction publique ». En outre, je pense que le gros travail de terrain (du porte-à-porte notamment) a porté ses fruits. Teyssèdre a pu voguer sur la déception vis-à-vis de la droite, à la fois nationale et locale, et du désir de changement des électeurs. Le dépliant-programme est assez bien foutu, même si on peut sincèrement douter de la réalisation de ce catalogue de bonnes intentions. D’ailleurs, l'ambiguïté est entretenue sur la construction du musée Soulages « Nous organiserons une promotion active de nos musées présents et à venir »… On comprend pourquoi Marc Censi, une fois les résultats proclamés, ne s'est pas montré attristé de voir ses adversaires de toujours prendre le contrôle du piton ruthénois. Dire qu’il faut se taper soit les snobs de droite soit ceux de gauche…

 

lundi, 30 avril 2007

Guerre picrocholine en préparation en Aveyron

 
Attention, gente dame ! Sortez votre mouchoir ! Un combat de titans se profile à l'horizon et le monde ne le sait pas encore ! De quoi qu'est-ce qu'il est question ? D'une élection législative, ma chère Cunégonde !

   L'Aveyron est un département où la politique est en partie une affaire de famille(s). Actuellement, nous assistons au passage de témoin entre deux générations de potentats rouergats. (Ca veut dire "aveyronnais", en gros, quand on veut éviter la répétition. Et cessez de m'interrompre comme cela, c'est agaçant à la fin !) Commençons par le chef-lieu, Rodez. Depuis 1983, le maire en est Marc Censi (adjoint de 1971 à 1983, il a pris la suite d'un cacique aveyronnais qui avait passé 50 ans de sa vie en politique). Il achève actuellement ce qui pourrait être son dernier mandat (il est quand même né en 1936). Il dirige de même depuis 1983 le Grand Rodez (District puis Communauté d'Agglomération). Il a aussi présidé le Conseil régional de Midi-Pyrénées (de 1988 à 1998). Jadis (en 1971 si ma mémoire ne me trompe pas), Marc Censi a échoué dans la conquête du siège de député de la circonscription de Rodez (s'étendant sur la commune de Rodez et le Nord Aveyron, en gros), battu par un (vrai) centriste, Jean Briane (qui, opposé au cumul des mandats, a mis ses actes en conformité avec ses paroles, fait suffisamment rare pour être signalé), qui a été réélu jusqu'en 2002. A cette date, il ne s'est pas représenté. C'est alors que Fiston Censi est apparu. Yves, qu'il s'appelle. Il est né en 1964. De mauvaises langues aveyronnaises l'ont surnommé "bébé Chirac". (Il a travaillé dans la cellule "communication" de l'Elysée.) Dans cette circonscription conservatrice, il est élu malgré la division de la droite au premier tour (il faut dire que le siège de député en faisait saliver plus d'un)... avec, sans doute, en face de lui, au moins un sous-marin de Jean Puech (divers droite mon oeil !)... qui n'est certainement pas venu là faire du tourisme ! Yves Censi se représente en 2007.

   C'est là que la situation devient comique. Il y a quelques semaines de cela, en me promenant dans les rues de Rodez (eh, oui, cela m'arrive), j'ai remarqué ceci, à proximité du Foirail, un jardin public qui jouxte la salle où les Ruthénois viennent voter quand le besoin s'en fait sentir :

medium_Puech_2.JPG

   Voici un petit nouveau, inconnu au bataillon jusqu'à présent, qui se présente sous la bannière sarkozyste. (Sur l'affiche de gauche figure un paysage typique du Nord Aveyron, bovins inclus, que j'ai désigné à l'aide d'une flèche blanche).

medium_Puech3.JPG

   En voici un agrandissement. Ce sont visiblement des Aubrac. Meuuuuhhh !!

   Le nom me dit quelque chose. Ceci dit, les Puech, dans l'Aveyron, sont un peu l'équivalent des Martin ou des Durand en France. Mais tout finit par se savoir dans le Rouergue. Il s'agit de l'un des fils de Jean Puech, actuel président du Conseil général (et fervent sarkozyste). Cela nous ramène loin en arrière : Jean Puech est conseiller général depuis 1970 ; il préside l'assemblée départementale depuis 1976 (il a même été le plus jeune président de Conseil général de France). Il y a quelques mois, il a annoncé qu'il ne se représenterait pas. D'ailleurs, en 2001, il n'avait pas brigué un nouveau mandat de maire de Rignac. Il a occupé un tas de fonctions sur lesquelles il serait trop long de revenir. Ah, oui, j'oubliais : il est encore sénateur de l'Aveyron. Il a 65 ans. Le fils Thierry est né en 1962. Il est de la même génération de Fiston Censi. La rivalité Puech-Censi est une vieille histoire aveyronnaise, d'autant plus comique qu'ils appartiennent à la même famille politique, même si Marc Censi est plutôt d'une sensibilité de centre-droit, alors que Jean Puech est arrivé à se rendre impopulaire auprès d'une bonne partie de la droite locale (mais il est puissant, donc la plupart préfère se taire) par sa manière... disons très "directive" de mener ses affaires politiques. (A cet égard, l'absence de référence à l'action de son géniteur n'est peut-être pas, de la part de Thierry Puech, qu'une pudeur électorale.) Il y a bien longtemps de cela, Jean Puech a louché sur la mairie de Rodez (il a enseigné la physique-chimie dans un bahut public ruthénois, le lycée Foch si je ne m'abuse). Sa carrière l'a amené ailleurs, mais nul doute qu'il n'a pas dû apprécier de voir l'ingénieur Marc Censi s'installer dans le fauteuil qu'il guignait. Depuis, entre les deux, c'est la guerre froide. La candidature du fils Puech, évidemment contre le député sortant Censi junior, n'en est que le dernier épisode.

   C'est l'alerte générale dans le camp Censi. Tout récemment, la rue Béteille (principale artère menant au centre-ville) s'est ornée d'une nouvelle vitrine :

medium_Censi.JPG

   Le bâtiment est un peu défraîchi, il a accueilli plusieurs types d'activités depuis une dizaine d'années. Euh... je précise que la présence du feu rouge sur la photographie n'est pas intentionnelle. Vous remarquerez l'insistance mise sur l'appartenance à l'U.M.P. (parti dont le président est un certain Nicolas Sarkozy), le pommier étant là, telle une réminiscence chiraquienne.  A gauche des affiches du favori de la course présidentielle rappellent la fidélité du député sortant. Sur le blog de l'U.M.P. de Rodez, le lien entre le député Yves Censi et le candidat Sarkozy est bien mis en valeur. Le local est presque vide : on s'y est vraiment pris à l'arrache ! A travers la vitre, quand on colle son nez, on peut voir, malgré les reflets, le tableau fixé au fond de la salle. Sur celui-ci Censi semble avoir écrit une citation de Sénèque. Va falloir rester stoïque, mon gars !

   Mon avis sur la question est que si Nicolas Sarkozy est élu, il va y avoir une série de règlements de comptes dans les circonscriptions de droite : les chiraquiens tardivement ralliés (ou qui ont laissé un mauvais souvenir) vont avoir une vie difficile. Si Ségolène Royal est élue, Sarkozy aura besoin de toutes les bonnes volontés pour empêcher une majorité de centre-gauche d'émerger à l'Assemblée Nationale. Paradoxalement, la survie politique de Censi peut dépendre d'une victoire de la socialiste Royal. Vous avez dit ironique ?