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lundi, 04 février 2013

Yves Censi et le "mariage pour tous"

   Ce week-end, les débats ont été agités à l'Assemblée nationale, pour le début de l'examen du projet de loi sur "l'ouverture du mariage aux couples de personnes du même sexe". L'article 1 a fait l'objet d'échanges parfois houleux, qui ont débouché, samedi, vers 12h30, sur un premier vote d'une grande portée symbolique :

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   Regardez bien le nombre de suffrages : 346 exprimés sur 348 votants... et 575 députés ! (Deux sièges sont actuellement vacants.) Au vu du résultat, on se rend compte qu'en dépit de l'aspect "clivant" du scrutin, certains groupes n'ont pas fait le plein ce samedi. Sur les 343 députés de gauche et 225 de droite, 249 ont voté l'article 1 et 97 s'y sont opposés. Cela voudrait dire qu'en gros, les trois-quarts des députés de gauche étaient présents, contre moins de la moitié de ceux de droite. Comme c'est étrange !

   ... en fait, non : certains des députés manquants semblent avoir préféré arpenter les rues des villes de leurs circonscriptions, comme le Parisiano-aveyronnais Yves Censi, que l'on a vu samedi, en début d'après-midi, au centre de Rodez, dans la manifestation des opposants au projet de loi.

   Comme l'a fait remarquer le quotidien Centre Presse, la place d'un député de l'opposition n'était-elle pas au Palais Bourbon ?

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   Ou alors, peut-être que le député (contrairement à nombre des papys qui ont battu le pavé ruthénois samedi) ne voyait pas d'inconvénient à ce que le premier article, celui qui valide le mariage entre personnes du même sexe, soit voté. (Ou bien il a voulu éviter de courir le risque que, plus tard, on lui reproche un vote contre, quand ce mariage sera entré dans les moeurs.) On peut supposer qu'il sera ostensiblement présent lorsqu'il s'agira de se prononcer sur l'adoption d'enfants ainsi que la gestation pour autrui, deux sujets qui font moins consensus dans l'opinion.

   N'oublions pas non plus qu'Yves Censi songe à la mairie de Rodez... et pas qu'en se rasant. (Sinon, il y penserait rarement !) Il n'a pas raté l'occasion de montrer sa bobine dans le chef-lieu aveyronnais... ce qui a sans doute permis à nombre de passants de le voir en chair et en os pour la première fois depuis des années ! Mais je suis mauvaise langue...

samedi, 19 janvier 2013

Hypocrisie départementale

   La réformette des collectivités locales proposée par le gouvernement Ayrault continue de faire couler beaucoup d'encre. Un récent article de Midi Libre évoque la "fronde" de quatre présidents de conseils généraux ruraux : Haute-Loire, Aveyron, Cantal et Lozère :

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   Ainsi, de gauche à droite, on l'Altiligérien Gérard Roche, l'Aveyronnais Jean-Claude Luche, le Cantalien Vincent Descoeur et le Lozérien Jean-Paul Pourquier. Ces grands défenseurs de l'intérêt général lancent un appel qualifié de "républicain". L'article omet toutefois de préciser que ces quatre élus locaux se situent dans la même mouvance, l'UMP. C'est indéniable pour deux d'entre eux, V. Descoeur et J-P Pourquier, membres du parti de Jean-François Copé et François Fillon.

   C'est plus subtil pour G. Roche, membre de l'UDI. En 2011, il a été réélu conseiller général du canton de Fay-sur-Lignon. Comme Jean-Claude Luche dans l'Aveyron, il a utilisé la mention "majorité départementale". Le ministère de l'Intérieur, à l'époque, ne l'en a pas moins classé dans la catégorie "M", c'est-à-dire "autres candidats de la majorité présidentielle" (celle de 2011). Toutefois, aux sénatoriales de 2011, il a été élu sous l'étiquette "divers droite", opposé notamment à deux candidats UMP. A la haute assemblée, il siège dans le groupe de centre-droit, distinct de l'UMP.

   Cela nous mène à Jean-Claude Luche, un autre divers droite... qui a quitté (officiellement) l'UMP peu avant les cantonales de 2011, quand le bateau a commencé un peu trop à tanguer. Mais, en 2012, entre les deux tours de la présidentielle, lorsque Nicolas Sarkozy est venu tenir un meeting important à Toulouse, les élus aveyronnais de droite (inscrits ou pas à l'UMP) étaient au premier rang pour applaudir chaleureusement leur candidat.

   A l'époque, les quatre présidents de Conseils généraux ruraux n'ont pas fait preuve de la même pugnacité contre la réforme des collectivités territoriales, présentée à tort comme une source d'économies pour les finances publiques. C'était surtout un moyen pour la droite de reprendre le contrôle des régions et de verrouiller les majorités départementales.

   On peut regretter que la réforme proposée par les socialistes et leurs alliés soit d'une grande timidité,  qu'elle ne réduise pas le nombre d'élus locaux, pléthorique dans notre pays. Mais, pour les quatre mousquetaires du monde rural, c'est surtout l'introduction de la parité et le remodelage de la carte des cantons qui est à craindre.

   Quand bien même le nombre des conseillers ne changerait pas, le nombre d'élus de sexe masculin va fortement diminuer. Dans l'Aveyron, les mâles sont au nombre de 36, contre 10 représentantes de l'autre sexe. Ils occupent donc 78 % des postes. En Haute-Loire, le rapport est de 30 contre 5 (soit 85,7 % d'hommes). En Lozère, il est de 22 contre 3 (88 % d'hommes). Le pire est atteint dans le Cantal : 24 hommes pour 3 femmes (89 % de mâles dominants) !

   Comme je l'ai déjà écrit le mois dernier, compte tenu des moyens de communication modernes et de l'amélioration des réseaux routiers, en 2013, un territoire de proximité peut (et doit) avoir une taille plus grande qu'en 1850. Il reste à voir comment le redécoupage va être effectué.

   Derrière ces protestations, on entrevoit un combat d'arrière-garde d'élus de sexe masculin, opposés à l'actuelle majorité et accrochés à leurs "prébendes". Si cette réforme est insuffisante, elle prendra peut-être tout son sens lorsqu'une nouvelle loi limitant le cumul des mandats sera votée.

   Quant aux élus locaux de droite, ils peuvent se rassurer. Je suis persuadé que la gauche va perdre les élections de 2014 et peut-être celles de 2015. Ils auront donc l'occasion de conserver et même de (re)conquérir de précieux mandats...

samedi, 12 janvier 2013

Un discours palpitant

   C'est sans doute celui qu'a prononcé le président du Conseil général de l'Aveyron, Jean-Claude Luche, à l'occasion de la présentation de ses voeux pour l'année 2013. L'ai-je entendu pour pouvoir affirmer qu'il a passionné les foules ? Non. Je me suis fondé sur les photographies prises à l'occasion et rendues publiques. Deux d'entre elles ont attiré mon attention, celle publiée dans Le Ruthénois de cette semaine...

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   ... et celle mise en ligne sur le nouveau site du Conseil général (qui avait bien besoin d'un petit toilettage, ne serait-ce qu'au niveau de la présentation des élus) :

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   Commençons par cette deuxième image. On remarque que le couple Luche est placé au centre, à égale distance de deux "poids lourds" de la majorité départementale, le député Alain Marc et le maire de Sébrazac Jean-Claude Anglars. (Bien que ne la connaissant pas, je pense que la femme à l'écharpe est l'épouse de J-C Luche : elle était déjà présente à ses côtés dans la cathédrale de Rodez, lors de l'ordination du nouvel évêque.)

   Donc, de gauche à droite, on a : Alain Marc, Jean-François Gaillard (élu de Nant et pilier de la majorité), la préfète Cécile Pozzo di Borgo (dont on ne peut pas dire qu'elle ait fait preuve d'une grande hostilité à la majorité départementale depuis son arrivée dans l'Aveyron), Jean-Louis Grimal (élu de Salles-Curan et vieux routier de la politique aveyronnaise), Simone Anglade (élue d'Espalion qui, malgré sa grande taille, est masquée par son président), Alain Pichon (de Pont-de-Salars), Bernard Burguière (de Conques... et plus discret que nombre de ses collègues), Arnaud Viala (de Vezins-de-Lévézou), Annie Bel (de Saint-Sernin-sur-Rance), qui voisine Jean-Claude Anglars, derrière lequel il me semble distinguer Michel Costes (de Rieupeyroux), conversant discrètement avec peut-être Jean-Claude Fontanier (de Saint-Chély-d'Aubrac).

   Tout ce beau monde est au garde-à-vous, aux côtés de Jean-Claude Luche... quoique... En y regardant de plus près, il semble que J-F Gaillard et J-L Grimal fixent quelque chose sur leur gauche. On note aussi la joie profonde qui émane du visage d'Arnaud Viala. On comprend mieux en revoyant la photographie publiée dans Le Ruthénois :

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   Les propos du président du Conseil général ne semblent visiblement pas passionner l'élu de Vezins, plus intéressé par son téléphone portable (un smartphone, n'en doutons pas). Voilà qui paraît irriter J-L Grimal au plus haut point... mais il n'est pas le seul à s'en étonner.

   Vu la tronche de dix kilomètres que tire Arnaud Viala sur l'autre photographie, quatre possibilités s'offrent à nous :

1) La photo du site du Conseil général a été prise avant celle du Ruthénois ; c'est parce qu'il s'ennuyait ferme (et peut-être parce qu'il avait été contraint de s'habiller "classieux") qu'A. Viala faisait cette tête ; c'est donc pour rompre l'ennui qu'il s'est ensuite jeté sur son téléphone. (Hypothèse peu vraisemblable compte tenu de l'attitude de certains conseillers généraux.)

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2) La photo du Ruthénois a été prise avant ; A. Viala, en consultant ses messages, a appris une très mauvaise nouvelle, ce qui explique son air malheureux sur l'autre photographie. (Hypothèse un peu tirée par les cheveux.)

3) La photo du Ruthénois a bien été prise avant, mais, l'air malheureux d'A. Viala sur la seconde image s'explique parce qu'entre temps, il s'est fait rappeler à l'ordre pour son attitude négligée. (Hypothèse crédible.)

4) A. Viala ne s'est pas fait rappeler à l'ordre ; il a bien consulté ses messages, mais il continue à s'ennuyer. (Hypothèse féérique... mais après tout pourquoi pas ?)

   La photographie du Ruthénois nous permet de découvrir une autre partie de la troupe assemblée autour de Jean-Claude Luche. A posteriori, on se rend compte que, pour le site du Conseil général, "on" a choisi de "couper" les élus de gauche comme le sénateur Stéphane Mazars et le conseiller de Villefranche-de-Rouergue Eric Cantournet, quitte à exclure du cadre deux fidèles de Luluche : Jean-François Albespy (élu d'Entraygues-sur-Truyère) et Christophe Laborie (de Cornus).

   Aveyron, ton univers impitoyable !

jeudi, 10 janvier 2013

Deux légionnaires de plus

   Deux noms ont échappé à ma vigilance lorsque, la semaine dernière, j'ai épluché la liste des nouveaux promus aveyronnais dans l'ordre de la Légion d'honneur... et, pour l'un des deux, je suis (presque) impardonnable. Ma seule excuse est que je me suis concentré sur les nouveaux nommés, c'est-à-dire les chevaliers. Mon regard est passé très vite sur les plus haut gradés... ce qui m'a fait rater Catherine Painvin, créatrice jadis de Tartine et Chocolat (une chaîne de boutiques de vêtements pour enfants), aujourd'hui gérante d'un établissement de chambres d'hôte dans le village d'Aubrac.

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   Comme Christian Braley et Manuel Cantos, elle est nommée au titre de la "promotion du travail". C'est dans cette même catégorie que figure un autre nouveau chevalier aveyronnais, Michel Poux :

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   Je ne connaissais pas ce chef d'entreprise, fondateur de la SOFOP (Sud-Ouest Fabrication d'Outillages de Précision), société qui elle est assez renommée. Aujourd'hui, c'est son fils Grégory qui a repris le rênes de la boîte.

   Pour la petite histoire : quand le quotidien Midi Libre avait demandé à ses lecteurs d'élire celui qui était pour eux le chef d'entreprise emblématique de l'Aveyron, Grégory Poux avait été inclus dans les douze propositions :

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mardi, 01 janvier 2013

Une nouvelle légion de décorés

   Le Journal Officiel du 1er janvier 2013 contient une série de décrets prouvant que, sous la gauche comme sous la droite, on aime distribuer (et recevoir) les breloques. (La première promotion "hollandienne" remonte au 14 juillet 2012.) En cherchant bien j'ai trouvé, dans le quatrième décret, quatre noms qui ne sont pas inconnus des Aveyronnais.

   C'est page 3 que l'on trouve le premier d'entre eux,  Robert Garrigues :

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   Il est nommé chevalier sur le contingent du Premier ministre. Comme l'indique le texte, il dirige la DDCSPP de l'Aveyron. Auparavant, ce Villefranchois d'origine a été Directeur Départemental de la Jeunesse et des Sports.

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   Un peu plus bas, sur la même page, on remarque le nom de Christian Braley. Il est nommé chevalier au titre de la "promotion du travail".

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   Il a fondé une entreprise de retraitement des déchets. On lira avec profit le portrait que lui a consacré La Dépêche du Midi en décembre 2008.

   Quelques lignes plus loin, on tombe sur Manuel Cantos, président de la Chambre de Commerce et de l'Industrie de l'Aveyron, ancien président du Tribunal de commerce, qui s'était fait connaître dans l'activité de blanchisserie, sur Decazeville.

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   Aujourd'hui, la famille Cantos s'est orientée dans le secteur des énergies renouvelables (éoliennes, centrales hydroélectriques, parcs photovoltaïques), sous la marque Ondulia, comme nous l'apprend un passionnant dossier publié dans la revue Systèmes solaires, le journal des énergies renouvelables.

   C'est page 22 que j'ai trouvé le quatrième nom, celui de l'ancien député (et maire de Villefranche-de-Rouergue) Jean Rigal :

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   Il est nommé chevalier de la légion d'honneur sur le contingent de la ministre de la Décentralisation, l'ex-sénatrice aveyronnaise Anne-Marie Escoffier, membre du Parti Radical de Gauche comme lui.

lundi, 24 décembre 2012

La Poste à Onet-le-Château

   La commune d'Onet-le-Château qui, jusqu'à présent, était dotée de deux bureaux de Poste de plein exercice, n'en aura plus qu'un à partir de 2013. En échange de ce sacrifice, l'entreprise (encore) publique (paraît-il) ouvre deux relais chez des commerçants locaux, l'un aux Costes Rouges (quartier populaire qui perd son bureau), l'autre place des Rosiers (dans le "vieux" coeur urbain, où la population est assez mélangée). Voici la situation actuelle :

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   Je me suis appuyé sur Google Maps pour construire cette carte. Les bulles contenant une lettre désignent l'emplacement d'une structure de La Poste. Le C est situé aux Costes Rouges, une colline un peu éloignée du reste de la ville, mais assez bien reliée. Le B désigne un centre de traitement du courrier. Le A est situé place des Rosiers. En rouge, j'ai souligné grosso modo l'emplacement de La Baleine, le théâtre municipal à proximité duquel le nouveau bureau va ouvrir. On espère qu'il sera vaste et que l'amplitude horaire sera grande, pour compenser la perte des deux autres.

   Que penser de cette décision ? D'abord qu'elle va surtout compliquer la vie des habitants des Costes Rouges, ceux du quartier des Quatre-Saisons étant plus proches. Mais il y a des arrêts de bus à proximité... et c'est une zone en plein essor. On constate toutefois que le service public se rapproche plutôt des quartiers bourgeois... Merci la gauche !

   Onet-le-Château est tout de même la quatrième commune du département, en population (elle compte environ 11 000 habitants). C'est aussi l'une des plus vastes : 40 km², près de quatre fois la superficie de celle de Rodez. L'ouverture de deux relais-commerçants est à moitié satisfaisante. Incontestablement, l'amplitude horaire va être plus grande. C'est un plus pour le retrait des colis et des courriers recommandés (surtout quand le facteur a pris la détestable habitude de ne même pas vérifier que la personne est chez elle avant de déposer le petit billet dans sa boîte aux lettres... mais c'est une autre histoire). Se pose néanmoins un problème de confidentialité. On n'a pas forcément envie de réaliser des opérations financières, mêmes modestes, devant un (e) commerçant (e) qui connaît tout le monde dans le quartier. Dans les campagnes, on est déjà confronté à ce phénomène. Quelles que soient les qualités humaines du tenancier, un bureau de tabac n'offre pas la même discrétion qu'un guichet. Sur ce coup-là, il me semble que la mairie d'Onet s'est fait forcer la main par La Poste. Que n'aurait-on pas dit si cela avait été une majorité UMP qui avait procédé ainsi ?

   Ajoutons que les plus anciens se souviennent de l'existence d'un guichet automatique de La Poste, à l'intérieur du centre commercial, juste à l'entrée de l'hypermarché Géant (c'est le petit carré bleu placé sur le plan issu de Google Maps - voir plus haut). Lors d'une première phase de travaux, ce guichet avait été supprimé, remplacé par des bureaux commerciaux (dont l'objectif est de refourguer un maximum de cartes aux clients). Par contre, une autre banque (en vert ci-dessous) avait obtenu de s'installer sur le parking même de l'hypermarché...

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   Passons à présent à la manière dont la presse locale a rendu compte de cette information. Il en a été question à deux reprises : le 7 décembre, quand l'annonce a été faite, et autour du 20 décembre, après la tenue de la dernière séance du Conseil municipal d'Onet, qui a entériné la décision.

   Sur le site de Midi Libre, on peut lire le compte-rendu de la correspondante de Centre Presse, dont la majorité est consacrée à la question des bureaux de Poste. Elle évoque les réserves (voire oppositions) suscitées par le projet, jusque dans la majorité municipale. (Un conseiller a dû se souvenir qu'il avait voté NON, en 2005, au référendum sur le traité constitutionnel européen, dont l'application menaçait l'existence des services publics "à la française". C'est exactement ce qu'il se passe aujourd'hui...)

   Certains seront peut-être étonnés de constater que c'est dans Le Nouvel Hebdo, réputé franchement de droite dès qu'il  est question d'évoquer la gestion de la municipalité Geniez, que l'on peut sentir le plus grand désir de maintenir le service public de proximité :

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   Je m'autorise à penser que l'installation du nouveau bureau à côté de La Baleine a dû faire enrager l'auteur des lignes, qui ne manque jamais une occasion de fustiger cet investissement municipal, qui est pourtant (à mon avis) bien plus utile à la collectivité que le futur musée Soulages ne le sera (directement ou indirectement) aux Ruthénois.

   La surprise est venue de la presse classée à gauche. Dans Le Ruthénois de cette semaine, on peut lire un article qui est le quasi-frère jumeau de celui publié le 7 décembre dernier dans La Dépêche du Midi :

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   Notons que, si les photographies illustrant les deux papiers ont visiblement été prises à quelques secondes d'intervalle, dans les deux cas, les élus tirent une tronche de dix kilomètres... étonnant, alors que l'on est censé annoncer une excellente nouvelle !

   J'ai souligné le titre en rouge, parce qu'il a l'honnêteté de présenter le texte qui suit comme émanant de La Poste, ce qui n'était pas le cas dans le quotidien. Du coup, on s'étonne moins de l'aspect élogieux de certaines formules : "capacité à accompagner le développement et l'attractivité des territoires" (si la commune d'Onet continue de voir sa population augmenter, l'activité de La Poste a plutôt tendance à y diminuer...) ; "le relais Poste commerçant devrait garantir aux habitants une meilleure qualité de service"... Pourquoi ne pas le généraliser à toute la France alors ?

   Bilan ? La gauche est au pouvoir (nationalement et localement) et cela n'empêche nullement une entreprise de service public, La Poste, de poursuivre une politique d'inspiration néo-libérale.

mercredi, 12 décembre 2012

Musée Soulages : l'avenir s'assombrit

   On s'y attendait un peu. Néanmoins, l'annonce, par Jean-Claude Luche, de la division par deux de la subvention du Conseil général de l'Aveyron pour la construction des gigantesques boîtes à chaussures du Foirail a provoqué un mini-séisme politique.

   Pour commencer, notons le léger décalage dans la manière dont deux des quotidiens locaux ont présenté la chose. La Dépêche du Midi, sans reprendre entièrement les propos de Christian Teyssèdre (le maire de Rodez, pas content du tout), choisit un titre plutôt défavorable à Jean-Claude Luche :

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   La photographie est prise en contre-plongée. Le président du Conseil général y paraît puissant (même si cela ne correspond pas tout à fait au titre), presque hautain. On a l'impression qu'il pourrait quand même allonger la thune, mais que, rien pour faire iech le maire de Rodez, il décide de fermer (partiellement) le robinet à subventions.

   Midi Libre attribue son revirement au contexte économique et minimise les conséquences :

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   La photographie présente l'élu en position d'explication. Il est pris quasiment de face, presque en train de s'excuser de devoir baisser le niveau de la subvention. L'article du quotidien montpelliérain passe d'ailleurs plus de temps à détailler les choix budgétaires de J-C Luche qu'à traiter du financement du musée Soulages. Précisons que Luluche a eu l'habileté de reporter une partie des crédits sur des projets soutenus par des mairies de gauche (Onet-le-Château et Millau). Quel métier !

   Ceci dit, sur le fond, je ne peux pas lui jeter la pierre. La situation financière du département n'est pas brillante (même s'il y a bien pire) et, franchement, il a mieux à faire que de financer ce gagdet pour cultureux.

   C'est le moment que choisit le contribuable ruthénois pour se réveiller en moi. Il sent -ce contribuable- que c'est vers lui que l'on risque de se tourner pour boucler le financement du musée. Déjà qu'on ne lui dit pas qui va payer la différence entre l'estimation que des médias continuent à véhiculer (environ 21,5 millions d'euros dont 9,5 pour le Grand Rodez) et celle que le journal publié par la mairie de Rodez a fini par donner en décembre dernier (28 millions d'euros dont 50 % issus des subventions, soit 14 millions pour la Communauté d'agglomération).

   Si le Conseil général divise par deux le montant de sa participation au projet, c'est bien plus de deux millions d'euros qui risquent retomber sur les reins du Grand Rodez : n'oublions pas la part des taxes ! De surcroît, compte tenu du retard pris par les travaux et de la volonté du peintre de reporter l'inauguration de plusieurs mois (le "maître" de l'outrenoir ne voulant pas d'une cérémonie en novembre 2013, en pleine saison "sombre"... un comble !), qui sait quelle somme pourrait encore s'ajouter au total déjà faramineux. On va bien finir par atteindre les 30 millions d'euros que certains commentateurs évoquent déjà depuis des mois.

   Faites les comptes : au lieu d'un montant (faussement) annoncé de 9,5 millions d'euros, c'est 16 ou 18 millions que le Grand Rodez (et donc les contribuables locaux) va devoir sortir du porte-monnaie ! (Déjà en 2010, La Dépêche du Midi précisait que le dépassement de budget devrait être réglé par la Communauté d'agglomération...) On se prend à rêver que l'ex-sénatrice de l'Aveyron Anne-Marie Escoffier, aujourd'hui ministre dans le gouvernement Ayrault, décide de prendre en mains ce dossier pour le défendre devant sa collègue de la Culture, histoire que la contribution de l'Etat puisse passer de 4 à 8 ou 10 millions d'euros...

vendredi, 07 décembre 2012

J-C Luche et les conseillers départementaux

   Le ministre de l'Intérieur du gouvernement Ayrault, Manuel Valls, a présenté fin novembre un projet de loi relatif aux collectivités territoriales. Il y est question des départements. Hélas, il n'est pas prévu de diminuer le nombre de conseillers généraux. Ils sont 46 dans l'Aveyron et verraient leur nom changer : on les appellerait désormais "conseillers départementaux", ce qui n'est pas idiot, soit dit en passant.

   Concernant leur mode d'élection, le projet a l'habileté de concilier le mode de scrutin majoritaire (à deux tours) avec l'exigence d'une plus grande parité. Ainsi, dans l'Aveyron, les nouveaux conseillers départementaux seraient élus par "couple" (un homme et une femme), dans 23 circonscriptions. (Rappelons qu'à l'heure actuelle, les femmes ne représentent qu'environ 14 % des conseillers généraux français.) A première vue, l'idée semble devoir séduire à la fois les partisans d'un relatif statu quo (farouchement opposés à la réforme sarkozyenne qui voulaient créer des conseillers territoriaux) et ceux qui ne se satisfaisaient plus de l'ancienne situation, jugée pas adaptée à la France du XXIe siècle.

   On est donc à moitié surpris de l'opposition exprimée par le président du Conseil général de l'Aveyron, Jean-Claude Luche, par exemple dans le communiqué publié dans Le Villefranchois de cette semaine :

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   (Au passage, je recommande la lecture de ce numéro, riche en informations. On y  trouve notamment une réponse de Martin Malvy aux interrogations des Aveyronnais concernant l'absence d'élu de notre département au sein du nouvel exécutif régional.)

   Le diable va se nicher dans les détails. Deux aspects de la réforme font tiquer Jean-Claude Luche : le renforcement de la parité et le redécoupage cantonal... peut-être pour d'inavouables raisons. En effet, à l'heure actuelle, sauf erreur de ma part, le Conseil général compte 10 femmes pour 36 hommes, soit environ 22 %. La réforme proposée par le gouvernement conduirait donc au moins 13 de ces élus à abandonner leur siège en 2015. Adieu veaux, vaches, cochons ! Adieu belle indemnité et copieux gueuletons ! Comme les conseillers de sexe masculin sont un peu plus nombreux du côté de la majorité départementale que de l'opposition (21 contre 15, si je ne m'abuse), on imagine sans peine quel camp risque de se déchirer quand il va s'agir de former les "tickets" pour 2015. (De surcroît, à gauche, certains vétérans de sexe masculin sont susceptibles de ne pas se représenter, ce qui faciliterait la tâche des socialistes et de leurs alliés.)

   Mais c'est peut-être le redécoupage cantonal qui risque de mettre le feu aux poudres de la majorité départementale. On pense qu'il va s'effectuer sur une base démographique : des cantons peu peuplés pourraient être fusionnés. Il faut dire qu'ils sont très inégalement peuplés, de 894 habitants (pour Saint-Chély-d'Aubrac) à 23 678 pour Rodez-Ouest, d'après l'INSEE. Je veux bien qu'il faille assurer la représentation des territoires, mais un tel écart (de 1 à 26) est excessif !

   Quant à l'argument de la proximité, il fait sourire. Le découpage cantonal est pour l'essentiel un héritage de la première moitié du XIXe siècle, époque à laquelle l'automobile n'existait pas. La possession quasi généralisée d'un véhicule, couplée aux moyens de communication modernes (téléphone et internet), rend possible la création de territoires de proximité un peu plus vastes qu'il y a 150-200 ans.

   Je ne sais pas encore comment le gouvernement compte procéder, mais il y a fort à parier qu'en Aveyron, les cantons moins peuplés que la moyenne (6 000 habitants) soient regroupés. Or, que constate-t-on lorsque l'on s'intéresse à l'orientation politique des élus desdits cantons ? Ceci :

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   J'ai retouché la carte publiée en première page de Centre Presse le lundi 28 mars 2011. Le quotidien aveyronnais avait attribué une couleur à chaque canton en fonction de l'orientation politique de son élu : rose pour la gauche, bleue pour la droite. J'ai ajouté des points blancs sur le territoire des cantons peuplés de moins de 6 000 habitants.

   L'impression visuelle est nette : ce sont majoritairement des cantons "bleus" (tenus par la droite) qui sont peu peuplés et qui risquent donc d'être fusionnés avec l'un de leurs voisins (21, contre 8 à la gauche). J'ajoute que, parmi les cantons les plus proches de la barre des 6 000, on trouve ceux détenus par la gauche (Cassagnes-Bégonhès, Naucelle, Réquista et Rignac). Il y a donc fort à parier que, si le gouvernement choisit de placer la barre un peu plus bas, la quasi-totalité des cantons aveyronnais susceptibles de fusionner pourraient être ceux détenus par des proches de Jean-Claude Luche (lui-même inclus). Voilà sans doute la véritable raison du rejet de la réforme qu'il a exprimé.

samedi, 01 décembre 2012

Les élus grands-ruthénois attendent le Père Noël

   La nouvelle a fait la "une" de la presse locale, sans que l'artiste se soit exprimé de vive voix : il effectuerait une deuxième donation d'oeuvres au (futur) musée ruthénois. Exclu sensationnelle ? Non. L'information circule depuis juin dernier, y compris sur des sites nationaux comme celui de France Télévisions.

   Cet empressement à annoncer le "cadeau de Noël" de l'artiste m'a inspiré un détournement d'une célèbre chanson :

 

C'est la belle nuit de Noël

L'outrenoir étend sa cape sombre

Et les yeux levés vers le ciel

A genoux, les petits zélus

Avant de recompter la caisse

Espèrent une dernière largesse.

 

Petit Papa Soulages

Quand tu descendras de Sète

Avec tes tableaux par milliers

N'oublie pas les Aveyronnais.


Mais pour te déplacer

Dans ton si joli musée

Il faudra bien t'éclairer

Dedans il fera si noir

C'est un peu à cause de toi.

 

Les zélus attendent que le jour se lève

Pour voir si tu leur as apporté

Tous les gribouillis qu'ils voient en rêve

Et qu'ils voudraient exposer.

 

Petit Papa Soulages

Quand tu descendras de Sète

Avec tes tableaux par milliers

N'oublie pas les Aveyronnais.


Le marchand de rêve est passé

Les zélus sont émerveillés

Et tu vas pouvoir commencer

Avec ta palette enchantée

Sous la caresse de la bise

Tes barbouillages surprises.

Et quand tu quitteras le mont Saint-Clair

Pour revenir en Aveyron

Pense à fouetter les zélus visionnaires

Qui dépensent notre pognon.

 

Petit Papa Soulages

Quand tu descendras de Sète

Avec tes tableaux par milliers

N'oublie pas les Aveyronnais.


Petit Papa Soulaaaaages !

vendredi, 16 novembre 2012

Ne pas vendre la peau de l'ours...

   ... avant que la promotion ne soit obtenue ! Telle pourrait être la maxime que pourraient suivre certains élus un peu trop flagorneurs. Souvenez-vous : il y a environ deux mois, dans l'hebdomadaire Le Ruthénois, l'un des adjoints au maire de Rodez félicitait par avance celui-ci pour sa promotion au rang de vice-président du Conseil régional de Midi-Pyrénées.

   Hélas ! Trois fois hélas ! Le mois dernier, Le Nouvel Hebdo révélait (dans le numéro 250) qu'il n'en serait rien. Les trois vice-présidences dont les titulaires changeaient étant détenues par des femmes, parité oblige, il était évident que le maire de Rodez (à moins de subir une opération lourde) ne pouvait en briguer une.

  Ce jeu de chaises musicales résulte des élections législatives de juin 2012. Les trois femmes qui abandonnent leur vice-présidence ont toutes été (ré)élues députées : Monique Iborra et Carole Delga en Haute-Garonne, Marie-Lou Marcel dans l'Aveyron. Signalons que la première avait même carrément démissionné du Conseil régional, dès mars 2012, soit avant d'être réélue. Voilà une attitude qui ne manque pas de panache. Les deux autres ne sont pas allées jusque-là, continuant à cumuler mandats (et indemnités...) de députées et conseillères générales.

   Il a fallu attendre un petit moment pour que le nom des remplaçantes soit introduit sur la liste des vice-présidences (alors que Le Nouvel Hebdo les avait donnés dès octobre dernier). En cherchant bien, on pouvait trouver un communiqué laconique.

   Les nouvelles sont Janine Loïdi, Nadia Pellefigue et Viviane Artiglias. Sans surprise, on constate que les deux premières sont des élues de Haute-Garonne. Mais la troisième n'est pas aveyronnaise, elle vient des Hautes-Pyrénées. Il n'y a donc plus d'Aveyronnais titulaire d'une vice-présidence. Faut-il s'en attrister ? La fonction est surtout honorifique (et pourvoyeuse d'une indemnité un peu plus élevée).

   Mais pourquoi diable Martin Malvy n'a-t-il pas puisé dans la liste aveyronnaise pour remplacer Marie-Lou Marcel ? Peut-être parce qu'elle ne compte pas d'autre femme socialiste. (Les trois partantes sont membres du PS.) Nicole Fréchou est au Front de Gauche (de surcroît haut-garonnaise... et parachutée sur la liste aveyronnaise à l'issue d'une manoeuvre que j'avais dénoncée en son temps). Andréa Goumont est au PRG et Marie-Françoise Vabre est membre d'Europe-Ecologie. Il a donc fallu piocher ailleurs.

   Voilà qui a dû doucher les espoirs des socialistes aveyronnais, qui louchent sur la présidence du Conseil régional en 2015. Certains voyaient déjà Christian Teyssèdre succéder à Martin Malvy (à condition bien sûr que la gauche remporte ces élections). Déjà, en mars 2010, j'avais émis des doutes sur cette possibilité : la première vice-présidente, Nicole Belloubet, semble (pour l'instant) la mieux placée, même si rien n'est joué.

   Si l'on veut avoir confirmation de la faiblesse des chances du maire de Rodez, on peut se reporter à un récent papier publié dans Le Journal Toulousain, un hebdomadaire plutôt de droite qui tente de survivre dans un environnement de gauche.

   Le numéro du jeudi 25 octobre dernier avait une couverture accrocheuse :

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   L'article principal, sans écarter l'idée d'une nouvelle candidature de Martin Malvy (qui serait tout de même âgé de 79 ans...), présente ceux qu'il estime être les plus sérieux prétendants. Il s'agit de Nicole Belloubet, de Kader Arif (le ministre des Anciens combattants), de Jean Glavany (actuellement député des Hautes-Pyrénées), et de Philippe Martin (le président du Conseil général du Gers). Même si l'on peut trouver que la liste est très restrictive et qu'elle met l'accent sur des politiques déjà connus, il est intéressant de noter l'absence du maire de Rodez.

   Ceci dit, toutes ces candidatures putatives vont devoir s'accommoder d'une nouvelle loi sur le cumul des mandats (que l'on espère ambitieuse). Bien de l'eau va couler sous les ponts...

samedi, 10 novembre 2012

Feu le conseiller territorial

   Dans Le Nouvel Hebdo paru vendredi 9 novembre, une contribution de Bernard Dufay contient plusieurs approximations à propos de la réforme envisagée naguère par le gouvernement Fillon et passée à la trappe depuis le changement de majorité.

   L'auteur rebondit (de manière assez agressive) sur l'entretien (assez complaisant) accordé par la ministre Anne-Marie Escoffier au Ruthénois (peut-être aussi paru dans Le Progrès Saint-Affricain), il y a une quinzaine de jours. Il semble ne voir que des qualités dans cette réforme avortée, la première étant de faire diminuer le nombre d'élus.

   C'est vrai, mais il s'emmêle un peu les pinceaux dans les chiffres. Si l'on fait la somme des conseillers régionaux de Midi-Pyrénées et des conseillers généraux des huit départments de la région (Ariège, Aveyron, Haute-Garonne, Gers, Lot, Hautes-Pyrénées, Tarn et Tarn-et-Garonne), on aboutit à 384 élus (91 + 22 + 46 + 53 + 31 + 31 + 34 + 46 + 30), dont 293 conseillers généraux. B. Dufay en a compté 379, dont 288 conseillers généraux. Même si l'on retranche du total les deux élus qui siègent dans les deux assemblées (deux Aveyronnais : Régis Cailhol et Jean-Claude Luche), on est à 382 personnes.

   De même, il commet une erreur en cette fois-ci surestimant le nombre de conseillers territoriaux attribués à Midi-Pyrénées : 261, contre 251, d'après la loi de juillet 2011. Il n'a fait que reprendre le nombre cité dans l'entretien... Il aurait dû vérifier !

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   Ceci dit, la rectification des chiffres va dans le sens de l'article de B. Dufay ; l'écart entre le nombre d'élus actuels et celui envisagé par la réforme Sarkozy est encore plus grand : 134 au lieu de 118. Mais cela ne permet pas d'affirmer que ladite réforme aurait fait faire des économies.

   Au niveau des indemnités, on pourrait penser que, comme le nombre d'élus aurait diminué, c'est sur ce poste-là que les dépenses auraient fortement baissé. En fait, non. Les conseillers territoriaux auraient été mieux indemnisés que les actuels conseillers régionaux et surtout généraux : leur indemnité aurait correspondu à celle d'un conseiller régional, augmentée de 20 %. Comme Midi-Pyrénées compte quelque 2 900 000 habitants, cette indemnité est d'environ 2 300 euros par mois. (Mais, dès que la région atteindra les 3 millions d'habitants -ce qui ne saurait tarder, l'indemnité dépassera 2 500 euros !). Si l'on ajoute 20 %, on obtient environ 2 760 euros par mois (3 200 si la région compte 3 millions d'habitants)...

   ... A comparer aux indemnités des conseillers généraux : environ 1 500 euros dans les départements comptant moins de 250 000 habitants (Ariège, Gers, Lot, Hautes-Pyrénées ainsi que Tarn-et-Garonne). Si on laisse de côté présidences et vice-présidences, actuellement, les 32 conseillers régionaux et les 148 conseillers généraux issus de ces départements coûtent, en indemnités, environ 295 000 euros par mois. Avec la réforme Sarkozy, ces élus auraient été remplacés par 99 conseillers territoriaux, indemnisés en moyenne 2 760 euros, soit un coût total d'environ 273 000 euros. L'économie serait d'environ 20 000 euros par mois. Cependant, à partir du moment où la région atteindrait les 3 millions d'habitants, la réforme serait plus dépensière que l'ancien système puisqu'on aboutirait à des coûts respectifs (avant / après) de 308 000 et 317 000 euros, soit un surcoût de près de 10 000 euros par mois.

   Passons aux cas de l'Aveyron et du Tarn, qui entrent dans la tranche 250 000 - 499 999 habitants. Les conseillers généraux "de base" y touchent environ 1 900 euros par mois. La réforme Sarkozy aurait permis de réaliser une économie d'environ 50 000 euros (par mois) sur les indemnités, avec une population régionale inférieure à 3 millions d'habitants. Avec une population régionale atteignant la barre fatidique, l'économie n'est plus que d'environ 35 000 euros par mois.

   Il nous reste le département -atypique- de la Haute-Garonne. Sa population est sur le point de dépasser le seuil de 1 250 000 habitants, ce qui fera passer l'indemnité de ses conseillers généraux de 2 500 à 2 700 euros par mois. La réforme aurait avantagé ce département, qui aurait conservé  grosso modo ses élus (36 conseillers régionaux et 53 généraux remplacés par 90 territoriaux). Si l'on prend les estimations basses (ni le département ni la région ne franchissent le seuil de population qui déclenche l'augmentation des indemnités des élus), la réforme coûterait entre 30 000 et 35 000 euros par mois : le total des indemnités passerait de 215 000 à 248 000 euros. Si l'on prend en compte le franchissement des seuils, le surcoût serait de près de 50 000 euros par mois.

   Comme moi, vous en arrivez à la conclusion que, pour la région Midi-Pyrénées, la réforme des collectivités locales que le gouvernement Fillon avait concoctée ne faisait réaliser aucune économie au niveau des indemnités. (Bernard Dufay sort de son chapeau une économie de 5,5 millions d'euros... Quel joli tour de magie !) Elle aurait même occasionné davantage de dépenses de transport (les 251 conseillers territoriaux -au lieu des 91 conseillers régionaux- devant se rendre régulièrement dans le chef-lieu régional). Je ne vous parle même pas des hémicycles à reconstruire, des hôtels de région à adapter... autant de dépenses à la charge, non pas de l'Etat, mais des régions (tenues majoritairement par ceux qui formaient l'opposition de gauche, à l'époque).

   On arrive là au coeur du problème. Sous une apparence de rationalisation, cette réforme poursuivait des buts politiques. Les conseillers territoriaux auraient été élus au scrutin majoritaire, comme les actuels conseillers généraux. Le scrutin proportionnel, utilisé pour les élections régionales, aurait été supprimé. Cela aurait eu pour conséquence de faire chuter la représentation des formations minoritaires (Front de Gauche, Verts, Modem, Front National). On peut aussi penser que le gouvernement comptait sur le découpage des super-cantons pour avantager ses troupes. A terme, l'objectif semblait de garantir la victoire de l'UMP dans un minimum de régions... et de permettre la reconquête quasi-générale en cas de mauvais report des voix à gauche.

   P.S.

   Il faudrait pourtant réformer les collectivités territoriales françaises. Les communes sont trop nombreuses dans notre pays. Du coup, on peine à trouver des conseillers municipaux bénévoles, ou alors certains, une fois élus, se désintéressent vite d'une fonction qui joue un faible rôle, le pouvoir étant détenu par le maire et les adjoints.

   Les élus (rémunérés) qui siègent dans les assemblées départementales et régionales sont eux aussi trop nombreux. Combien sont payés à ne rien faire ? (On pourrait faire la même remarque à propos des députés et des sénateurs : 400 députés et une centaine de sénateurs non absentéistes suffiraient largement.)

   La réforme du gouvernement Fillon aurait été plus crédible si elle avait conduit à diminuer aussi le nombre de conseillers régionaux et si le scrutin proportionnel n'avait pas été mis à la trappe.

dimanche, 28 octobre 2012

Cirage de pompes

   J'aurais plutôt dû titrer "Cirage d'escarpins". En effet, le numéro de cette semaine du Ruthénois consacre plus de deux pages (ainsi que sa "une") à la ministre Anne-Marie Escoffier :

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   J'en connais qui vont dire : "Mais qu'est-ce qu'il a (encore) à râler ? N'avait-il pas rapidement souligné la nomination de la sénatrice au gouvernement Ayrault ?" Certes. Je reconnais que j'ai de l'estime pour la personne. Mais ce n'est pas une raison pour tomber dans la complaisance.

   Les articles comme l'entretien ont été réalisés par un certain Benoît Garret. Première surprise. On se serait attendu à ce que Benjamin Laumaillé officie. Même si l'on a déjà vu (notamment à l'occasion des élections régionales de 2010) la signature de B. Garret dans Le Ruthénois, les entretiens politiques sont d'habitude menés par B. Laumaillé. Il n'est d'ailleurs pas membre de la rédaction de l'hebdomadaire du Piton, mais de celle du Progrès Saint-Affricain, dont les propriétaires sont identiques. Voici ce à quoi il ressemblait en 2004, d'après le numéro 28 de La Gazette, publication des anciens de l'Ecole Supérieure de Journalisme de Lille (page 7) :

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(Notons que son nom est mal orthographié : il manque un "r".)

   Mais assez de fouinage. Revenons au fond des articles. Ils sont uniquement élogieux. Si, page 3, certaines questions peuvent passer pour (un peu) dérangeantes, elles servent principalement à permettre à Mme Escoffier d'énoncer ses idées. Page 4, c'est pire. On suit la journée de la ministre. C'est du publireportage.

   La flatterie pousse même le journaliste à afffirmer que Mme Escoffier a raté de peu la présidence du Conseil général en 2008. Tout dépend de ce que l'on veut dire par "de peu"... Plus loin, la perspective départementale est rappelée. On sous-entend que la ministre pourrait à nouveau briguer la présidence en 2015 (ce dont elle se défend).

   Je crois qu'à gauche on se fait beaucoup d'illusions sur le résultat des élections à venir. En 2014, l'actuelle majorité risque de prendre une jolie claque aux municipales, ainsi qu'aux européennes, dont les extrêmes pourraient sortir grands vainqueurs. A la suite de cela, il n'est pas impossible que le Sénat rebascule à droite. Quant aux cantonales, si elles ont lieu en 2015, je doute qu'elles débouchent sur la promotion d'une candidate de 73 ans...

   Signalons pour terminer quelques approximations. Cela commence page 4, dans la biographie de la ministre. On ne peut pas écrire "En 2001, Anne-Marie Escoffier est écartée de la préfecture ruthénoise par Nicolas Sarkozy." En 2001, c'est le socialiste Daniel Vaillant qui était ministre de l'Intérieur. La mutation de la préfète n'avait donc rien d'une sanction politique. Par contre, elle a effectivement été nommée ensuite dans l'Yonne.

   Page 5, il ne fallait pas écrire que les départements ont été créés "au sortir de la Révolution française", mais pendant, puisque cela s'est passé en 1790. Quant aux régions administratives, elles ont une histoire plus ancienne et plus complexe que ce qui ressort de l'encadré. Si les Conseils régionaux sont nés en 1972, c'est dès 1963 que l'on a délimité les "régions administratives" (et pas en 1982, quand elles deviennent des collectivités territoriales). En cherchant bien, on trouve leurs ancêtres, les "régions de programme", dès les années 1950.

samedi, 20 octobre 2012

Laguiole et le concours national Aubrac

   La politique locale et la polémique récente se sont invitées à la manifestation agricole. C'est le dimanche que les élus locaux sont venus montrer leur bobine sous le chapiteau. Ils s'agglutinaient autour d'André Valadier, dont certains espéraient sans doute capter une partie de l'aura (y a du boulot...).

   Ils en ont profité pour clamer leur amour de la petite région et leur solidarité avec le maire de Laguiole, ravi d'être l'objet de tant d'attentions. Du coup, la presse a finalement peu parlé du fond de la manifestation (la promotion d'une race rustique jadis vouée à la disparition) et l'on a (en général) plus vu les politiques que les éleveurs sur les photographies, à l'image de celle publiée dans le Bulletin d'Espalion de cette semaine :

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   Et voici ce que l'on pouvait voir dans La Dépêche du Midi de mardi dernier :

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   (Le quotidien toulousain me pardonnera cet emprunt : c'est pour la démonstration.)

   Vous ne rêvez pas. Il ne s'agit pas d'une "photographie soeur", à l'image de ce que l'on constate quand les différents journaux envoient leurs photographes sur le lieu d'un événement marquant : les prises de vue, bien que ressemblantes, sont légèrement différentes ; on sent même parfois qu'elles ont été prises à quelques secondes d'intervalle. Ce n'est pas le cas ici. L'un des deux organes de presse a utilisé les services de l'autre. Lequel ?

   Qu'en pensent les participants au concours ? Les journaux se gardent bien de le dire. Pourtant, le monde paysan pourrait servir de modèle à bien des égards. Cela fait déjà plus de 50 ans que le fromage Laguiole a obtenu son AOC (devenue AOP - au niveau européen - dès 1992). De leur côté, les éleveurs de bovins-viande ont créé le label rouge "Boeuf Fermier Aubrac" et ont récemment (2010) obtenu l'IGP pour le label "Fleur d'Aubrac".

   C'est cet exemple qui pourrait être suivi par les couteliers. Pour cela, il faudrait que des produits autres qu'agricoles (ou agroalimentaires) puissent obtenir une IGP (Indication Géographique Protégée). D'où la nécessité d'une loi (et d'une validation par l'Union européenne), ce que Gérard Galtier écrit depuis un petit moment dans Le Nouvel Hebdo (je le trouve néanmoins bien indulgent à l'égard de Gilbert Szajner).

   Viendra alors le moment de l'élaboration d'un cahier des charges. C'est là que de nouveaux problèmes pourraient surgir. Parmi les couteliers de Laguiole, combien fabriquent entièrement leurs produits sur place ? Quelle pourrait être la réaction de leurs homologues de Thiers, qui fournissent en pièces certains couteliers aveyronnais... mais qui ont délocalisé en Chine une partie de leur production ?

   La création d'une IGP (moins restrictive qu'une AOP) pourrait concilier les "Layolais 100 %" et ceux qui utilisent des pièces provenant de Thiers. Par contre, les couteliers du Puy-de-Dôme pourraient se voir interdire de vendre sous le nouveau label... En clair : on n'a pas fini de causer de cette affaire. Il faudra penser à ériger une statue à celui ou celle qui parviendra à élaborer un label qui concilie les intérêts de tous les (bons) couteliers du Massif Central.

   Et pourquoi pas un label "Laguiole MC" ?

mercredi, 10 octobre 2012

"Ceux qui ont le pouvoir à Rodez"

   Sous ce titre pompeux se cache un "décrochage régional" du mensuel d'information économique L'Expansion, couverture accrocheuse à la clé :

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   Que les Ruthénois qui croient que le chef-lieu aveyronnais fait la une de la presse nationale redescendent immédiatement sur terre : cette couverture est à destination locale. La majorité de nos concitoyens s'est retrouvée face à ceci :

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   En consultant le sommaire en ligne, on peut vérifier (page 2) que plusieurs régions ont bénéficié du même traitement :

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   Nous avons eu récemment une autre déclinaison de ce procédé, avec l'hebdomadaire L'Express, qui a consacré un encart à la polémique qui entoure l'installation d'éoliennes dans la région :

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   La couverture officielle était celle-ci :

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   Les 7 petites pages consacrées au dossier local, pour intéressantes qu'elles fussent, étaient noyées dans un océan de médiocrité. Je n'avais pas lu cet hebdomadaire depuis un petit moment... et je reconnais que je ne risque pas de l'acheter avant longtemps, tant les articles m'ont paru superficiels.

   Signalons que L'Expansion et L'Express appartiennent au même groupe (Roularta). Aurait-on mutualisé les compétences pour sortir, à un mois d'intervalle, deux dossiers enracinés dans la même région ? En tout cas, cela doit payer, puisque L'Express renouvelle ainsi une expérience tentée l'an dernier, avec le maire de Rodez en vedette, à l'époque.

   Toujours est-il que le mensuel contient plus de fond que son grand frère hebdomadaire. Ainsi, le numéro d'octobre propose :

- une enquête plutôt favorable au gaz de schiste (vu du côté américain)

- un article sur l'évolution du secteur automobile, accompagné d'un autre sur la réussite de Dacia

- un coup de projecteur sur le guayule, source d'une gomme naturelle promise à un grand avenir

- une étude sur la Camorra

   On est d'autant plus déçu quand on arrive aux pages "aveyronnaises". On nous propose une suite de classements de "gens qui comptent" (chefs d'entreprise, scientifiques, politiques, familles), sans qu'on sache sur quels critères les positionnements ont été effectués. Du coup, on est en droit de soupçonner un concours de doigts mouillés... bref, un truc pas scientifique pour deux sous... avec des risques de copinage.

   J'ai ainsi été très surpris de ne retrouver Albert Weitten (le futur ancien patron de l'usine Bosch, implantée aux confins de Rodez et d'Onet-le-Château) qu'en huitième position du classement des chefs d'entreprise.

   Du côté des politiques, on n'a pas pris de risque en plaçant en tête Christian Teyssèdre et Jean-Claude Luche. Certains s'étonneront peut-être que le petit paragraphe consacré au président du Conseil général contienne la mention de l'endettement du département : 175 millions d'euros (chiffre qui figure dans la tribune publiée par l'opposition de gauche dans le numéro de juillet 2012 du magazine L'Aveyron).

    Pourtant, que ce soit en valeur comme en moyenne par habitant, la dette aveyronnaise ne fait pas du département l'un des plus mauvais élèves. (Il est un peu au-dessus de la moyenne : il s'en sort un peu mieux que les autres.) C'est l'évolution récente qui est inquiétante. En 2009, si l'on se fie aux chiffres publiés naguère par Capital, l'endettement s'élevait à environ 131 millions d'euros. Entre 2009 et 2011 (en deux ans, donc), il aurait progressé d'environ 33 %, alors qu'entre 2001 et 2009 (en huit ans), il avait progressé de presque 37 %.

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   Le début de la présidence de Jean-Claude Luche (qui a pris les rênes du Conseil général en 2008), crise et transfert de compétences obligent, se révèle aussi déséquilibré que les dernières années du règne de Jean Puech, qui a ceci dit bénéficié de conditions plus favorables que son successeur.

   Ceux qui pourraient trouver choquant qu'un mensuel de la bienséance économique semble préférer le centre-gauche "moderne" à une droite modérée traditionnelle seront rassurés par le portrait de Bernard Saules, qui a des airs de cirage de pompes.

   Le nouveau conseiller général (qui fait quoi à l'assemblée départementale, au fait ?) et conseiller municipal d'opposition (qui redécouvre les plaisirs du siège au fur et à mesure que les échéances électorales se rapprochent) est présenté comme une sorte de vigie de la gestion municipale socialiste. Il pointe l'absence de "vraie politique pour l'enseignement supérieur", alors que la majorité départementale à laquelle il appartient a torpillé la cogestion qui fonctionnait jusque-là avec l'agglomération ruthénoise. Il a aussi le culot de déplorer le retard pris en matière d'aménagements routiers (au niveau de Rodez), alors qu'on ne peut pas dire que le Conseil général (dont dépendent certains tronçons) fasse quoi que ce soit pour décongestionner les grands axes qui desservent le chef-lieu aveyronnais. Au passage, le mensuel nous apprend que M. Saules aurait mis fin à son activité professionnelle principale (il est présenté comme un "ancien cadre bancaire")... une info à confirmer, tant le monsieur a pris l'habitude de cumuler les activités diverses.

   Bref, si ce numéro de L'Expansion réserve de bonnes surprises à ceux qui s'intéressent à l'économie, il accumule les poncifs dans son palmarès des élites locales.

vendredi, 21 septembre 2012

Oh le fayot !

   C'est ce que j'ai pensé en cette fin d'après-midi, à la lecture du dernier numéro du Ruthénois. Page 8, entre la bobine des nouveaux-nés, une tribune de Guilhem Serieys (contre Bernard Saules, fantomatique conseiller municipal et général de Rodez) et le dessin de la semaine de Stéphanie Gras, on peut lire ceci :

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   En tout cas, le sixième adjoint du maire de Rodez (en charge des travaux, de l'urbanisme et de l'habitat) semble bien informé.

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   Pourtant, sur le site du Conseil régional de Midi-Pyrénées, lorsque l'on consulte la liste des vice-présidents, la seule personne aveyronnaise présente est Marie-Lou Marcel :

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   De même, lorsque l'on tombe sur la liste des élus aveyronnais du Conseil régional, sur la fiche de Christian Teyssèdre, on ne trouve, à l'heure où j'écris ces lignes, nulle mention d'une vice-présidence :

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   (Ceci dit, la fiche de Marie-Lou Marcel ne porte pas mention de son poste de vice-présidente.)

   Une telle précipitation dans l'éloge, de la part de quelqu'un qui n'est pas membre du même parti que le premier magistrat ruthénois, est sans doute la marque d'un grand désintéressement.

jeudi, 20 septembre 2012

Petit coup de chapeau...

   ... à Stéphane Mazars, devenu sénateur de l'Aveyron suite à la nomination d'Anne-Marie Escoffier dans le gouvernement Ayrault. En lisant Centre Presse aujourd'hui, on apprend en effet qu' il va renoncer à ses indemnités d'adjoint au maire de Rodez :

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   Si l'on se fie au compte-rendu du Conseil municipal du 10 mai 2010, le nouveau sénateur se prive d'un peu plus de 1 400 euros par mois :

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   Cette somme ne sera hélas pas économisée sur le budget ruthénois : l'article annonce que, conformément à ce que permet la loi, elle sera reventilée entre les autres élus de sa majorité. Voilà qui va contribuer à ressouder l'équipe municipale !

   Quant au nouvel élu de la Nation, même s'il a décidé de mettre un peu en sommeil sa carrière d'avocat, il va voir ses revenus augmenter, grâce au généreux statut des sénateurs : à une indemnité nette mensuelle de près de 5 400 euros s'ajoutent environ 6 000 euros d'aide à la représentation (somme qui n'est pas soumise à l'impôt sur le revenu...)... et 7 500 euros pour rémunérer ses collaborateurs.

   Stéphane Mazars va a priori sans doute aussi continuer à siéger au Conseil d'agglomération du Grand Rodez (il n'en est pas vice-président), fonction qui, à ma connaissance, n'est pas rémunérée, le territoire intercommunal abritant moins de 100 000 habitants :

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   Il a commencé, dès juillet dernier, à oeuvrer pour limiter le cumul des mandats... dans le temps. Il a cosigné (avec une brochette d'élus du Sud-Ouest, dont Alain Bernard, le tombeur de Jacques Blanc en Lozère) une proposition de loi organique visant à limiter à trois le nombre de mandatures parlementaires.

   Je suis plutôt partisan d'interdire l'exercice d'une autre fonction. Après tout, si une personne fait l'affaire, pourquoi vouloir s'interdire de la réélire plus de deux fois ?

   Ces propositions, tout comme la démarche personnelle de Stéphane Mazars, pour louables qu'elles soient, sont assez timides. C'est révélateur des blocages qui persistent dans le monde politique français (droite et gauche confondues). A cet égard, la mauvaise volonté manifestée récemment par certains élus socialistes n'est pas de bon augure. Il va falloir que le président et le Premier ministre tapent du poing sur la table, s'ils veulent vraiment réformer la vie politique de ce pays.

lundi, 17 septembre 2012

Yves Censi épinglé par "Le Canard enchaîné"

   En réalité, il semble que la cible de la journaliste de l'hebdomadaire satirique, Isabelle Barré, soit surtout Michel Bouvard, co-auteur (avec le député aveyronnais) d'un dispositif fiscal dit parfois "loi Censi-Bouvard".

   Il faut chercher dans le coin bas-gauche de la page quatre du numéro du 12 septembre pour lire cet article, titré "Les fées du logis étudiant", dont voici un extrait :

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   En clair, si l'on a les moyens d'investir au moins 100 000 euros, on peut économiser plusieurs milliers d'euros d'impôt sur le revenu, pendant plusieurs années. Notons que plus l'investissement est élevé, plus l'avantage fiscal est important.

   En échange de quoi accorde-t-on cette faveur aux contribuables aisés ? De la construction de logements... Au départ, il était question de rénover des villages vacances. Aujourd'hui, on bâtit des résidences pour étudiants... pas nécessiteux : de 450 à 900 euros pour un studio de 18 m² ! (Moi qui me plains de la cherté des loyers ruthénois...) Et voilà un bel exemple de contournement (légal) de la politique de redistribution : des grands bourgeois (des députés de l'ancienne majorité... mais je ne suis pas emballé par leurs successeurs...) font voter un dispositif qui avantage des ménages fortunés... et dont les produits sont destinés à être utilisés par les rejetons des familles aisées. C'est quand même beau, la République !

mardi, 21 août 2012

Retour sur la "guerre des affiches"

   Lors de la dernière campagne des élections législatives, une affaire avait secoué le landernau ruthénois. Rappelez-vous : on a accusé des militants UMP d'avoir tapissé les panneaux concurrents (et quelques autres lieux inappropriés) avec les affiches de leur candidat Yves Censi. Plainte a été déposée. (Au fait, où en est l'enquête ?) Gênées au départ, les instances de l'UMP avaient fini par accuser des voleurs d'affiches... 

   Et voilà ce sur quoi je suis tombé en lisant le numéro 10 du bimensuel satirique Zélium (dont l'ancien supplément Z Minus a pris son envol) :

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   L'un des journalistes s'est infiltré dans une section "jeunes" de l'UMP. La personne qui s'exprime, Anaïs, est une militante ardente. La voici se vantant d'avoir accompli ce dont l'UMP aveyronnaise se plaint d'avoir été victime. Que les militants appliquent donc ce sage précepte, que l'on trouve dans maintes civilisations : "Ne fais pas à autrui ce que tu ne voudrais pas que l'on te fasse".

   Notez que le journaliste infiltré a l'honnêteté de préciser qu'il n'a jamais vu les militants commettre ce genre de geste.

   L'ensemble du reportage mérite le détour. Il est notamment illustré par un dessin que je ne résiste pas au plaisir de vous montrer :

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dimanche, 15 juillet 2012

De nouveaux Aveyronnais décorés

   La nouvelle promotion de la Légion d'honneur (celle du 14 juillet 2012) contient son lot de "pipoles" et d'amis politiques de la nouvelle majorité... peut-être un peu moins qu'avant pour les premiers, mais ça se discute. Je vous laisse le soin de découvrir la liste des personnalités nationales dans l'article auquel mène le lien précédent. Je vais m'intéresser aux Aveyronnais.

   Depuis l'an dernier, je me suis mis à éplucher régulièrement la liste des promus. C'est ainsi qu'en janvier 2011 on trouvait le nom de Jean-Claude Luche (en compagnie notamment de Jean Laurens). Ce n'est que sept mois plus tard que la breloque lui fut remise, par l'ancien président de la République Valéry Giscard d'Estaing, auquel il rendit en quelque sorte la politesse en lui offrant tout récemment la médaille du département.

   En avril 2011, c'était au tour d'un trio de vétérans de la politique aveyronnaise d'être distingués : Renée-Claude Coussergues, René Quatrefages et Bernard Seillier. De leur côté, la préfète de l'époque et Pierre Soulages montaient en grade.

   En juillet 2011, pour qu'il n'y ait pas de jaloux, Simone Anglade était à son tour nommée. La décoration ne lui fut remise qu'un an plus tard, là encore par Valéry Giscard d'Estaing.

   En janvier 2012, ce fut au tour des Lozériens de figurer sur la précieuse liste.

   Et aujourd'hui ? Un célèbre Aveyronnais de Paris, Philippe Meyer, est élevé au grade de commandeur, sur le contingent de la ministre de la Culture et de la Communication, Aurélie Filippetti.

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   Le décret précise (page 2) qu'il était devenu officier en mars 2005, pendant le deuxième mandat de Jacques Chirac, alors que Jean-Pierre Raffarin était Premier ministre

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   ... sauf que... quand on consulte le Journal Officiel du 27 mars 2005, on ne trouve pas trace de Philippe Meyer ! Il a bien été élevé au grade d'officier, mais par un décret du 31 décembre 2004, paru au Journal Officiel du 1er janvier 2005. Il faut chercher loin dans la liste, dans le contingent du ministère de la Coopération et de la Francophonie (dont le titulaire était sauf erreur de ma part Xavier Darcos) :

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   C'est l'occasion d'apprendre que Philippe Meyer était devenu chevalier en 1996, au début du premier mandat de Jacques Chirac, Alain Juppé étant Premier ministre.

   En poursuivant ma lecture des décrets relatifs à la Légion d'honneur, je suis tombé sur d'autres Aveyronnais.

   Celui dont la notoriété est la plus grande est sans conteste Jacques Bernat (page 17), agriculteur retraité, qui fut président de la F.R.E.B. (Fédération Régionale des Éleveurs de Brebis) et président de la M.S.A. Tarn-Aveyron-Lot (dont le rapport 2006 contient un portrait du bonhomme, page 13). Il est bien évidemment nommé sur le contingent du ministère de l'Agriculture.

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   Un peu moins connue est Georgette Garric (page 10 du décret), ancienne présidente de l'U.D.A.F. (Union Départementale des Associations Familiales) :

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   Elle figure logiquement sur le contingent du ministère des Affaires sociales et de la Santé.

   Encore moins connue (sauf très localement) est Evelyne Roualdès (page 7 du décret), professeure des écoles, conseillère pédagogique de circonscription (sur Espalion). Comme les deux personnes précédentes, elle est nommée chevalier, mais sur le contingent du ministère de l’Éducation nationale.

   Pour terminer, à titre d'anecdote, signalons que le beau-frère de l'actuelle préfète de l'Aveyron, Philippe Pozzo di Borgo (dont le personnage a été interprété par François Cluzet dans le film Intouchables), a lui aussi été nommé chevalier, en raison de son action humanitaire en faveur des handicapés du Maroc. (Il est mentionné page 6 du décret.)

samedi, 23 juin 2012

A l'arrière-plan

   A l'issue des élections législatives, un nouveau gouvernement Ayrault a été nommé, reconduisant le précédent pour l'essentiel. Quelques changements d'affectation ont été opérés mais, surtout, quatre nouveaux ont fait leur entrée, dont une sénatrice aveyronnaise, Anne-Marie Escoffier. Elle a donc fait l'objet de la sollicitation des médias, notamment de France 3, dont le fil info de Midi-Pyrénées a diffusé une courte entrevue, filmée à la sortie du Conseil des ministres.

   Au-delà des propos tenus, assez convenus, il est intéressant d'observer ce qui se passe à l'arrière-plan, pendant que la nouvelle ministre s'exprime :

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   Vous ne rêvez pas : dans le dos d'Anne-Marie Escoffier est arrivée une autre personne qui, en plein interview, décide de prendre une photographie avec ce qui ressemble à un iPhone !

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   On la voit maintenant en grande conversation avec sans doute des journalistes invisibles dans le champ de la caméra. C'est donc une habituée des lieux. Il s'agit de Marylise Lebranchu, ministre de la Réforme de l'Etat, de la Décentralisation et de la Fonction publique. (Elle fut ministre de la Justice dans le gouvernement Jospin.) Elle est surtout la ministre de tutelle d'Anne-Marie Escoffier. Sa présence ostentatoire au moment cet entretien est-elle un moyen de marquer son territoire ? Bizarre.

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   Voici qu'un troisième personnage (et même un quatrième, si l'on inclut celui qui est presque entièrement masqué par la sénatrice de l'Aveyron) apparaît, sur la gauche. Sollicité par d'autres journalistes, il se livre au même exercice qu'Anne-Marie Escoffier... parce qu'il vient lui aussi d'entrer au gouvernement. Il s'agit de Thierry Repentin. On a toutefois nommé ce spécialiste du logement à la Formation professionnelle... sans doute pour éviter de gêner Cécile Duflot.

   Les progrès technologiques permettent ainsi de mettre un peu d'ordre dans la cacophonie d'une sortie de Conseil des ministres, les micros n'enregistrant que les propos tenus par la personne interrogée, pas les "bruits de fond". (Au besoin, on doit pouvoir procéder à un petit "toilettage numérique", en studio.)

vendredi, 22 juin 2012

L'Aveyron entre au gouvernement

      C'est Midi Libre qui a dégainé le premier, annonçant la nomination d'Anne-Marie Escoffier, conseillère générale et sénatrice de l'Aveyron (accessoirement ancienne préfète du département). Elle obtient le portefeuille de la décentralisation.

   D'après Le Canard enchaîné du 6 juin dernier, elle aurait même dû faire partie du premier gouvernement Ayrault, où au moins un membre du PRG devait figurer :

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   A l'époque, on lui a préféré la jeune Sylvia Pinel, deuxième plus jeune membre du gouvernement (après Najat Vallaud-Belkacem : l'article de La Dépêche du Midi auquel mène le lien qui suit comporte une erreur à ce sujet), élue du Tarn-et-Garonne... mais dont la mère est aveyronnaise d'origine.

   Conséquence indirecte : la moitié nord du département va être représentée par un nouveau sénateur. Comme Anne-Marie Escoffier a été élue au scrutin majoritaire à deux tours, c'est donc son suppléant qui devrait lui succéder... à savoir Stéphane Mazars, candidat malheureux aux récentes élections législatives.

mercredi, 20 juin 2012

Bilan du second tour des législatives en Aveyron

   Les trois sortants ont été finalement réélus, dans des conditions différentes toutefois.

   C'est dans la première circonscription que la surprise a failli se produire. En effet, Yves Censi ne l'emporte qu'avec 50,67 % des suffrages exprimés et 645 voix d'avance sur Monique Bultel-Herment. Il perd plus de 1 700 voix par rapport au second tour de 2007 et à celui de 2002. De son côté, la candidate socialiste ne gagne que 800 voix par rapport au score de Christian Teyssèdre il y a 5 ans. Elle semble avoir bien mobilisé l'électorat de gauche et une partie de celui du centre, pas suffisamment toutefois pour renverser la balance. Il est vrai qu'entre les deux tours, le nombre de bulletins blancs/nuls a presque doublé, passant de 872 à 1 645. (Mais je pense que, dans le lot se trouvent aussi des électeurs du Front national). En 2007, ce nombre était encore plus important : 1 811 (au second tour).

   Le débat diffusé par CFM a-t-il influé sur le résultat ? J'ai trouvé les deux candidats plutôt mauvais. (Mais il est facile de porter un jugement péremptoire, placé derrière son écran. Les élus locaux n'ont en général pas l'habitude de ce genre d'exercice, de cette pression.) Chacun est resté sur ses positions. J'ai peut-être trouvé Yves Censi un peu plus à l'aise, par moments. Il a mené la campagne qu'aurait menée au niveau national François Fillon s'il avait été le candidat de l'UMP. Le député sortant a je pense correctement analysé les résultats de la présidentielle dans la circonscription : même le rejet de Nicolas Sarkozy n'y était pas majoritaire. Il y avait donc la place pour un candidat de droite, avec des thèmes de droite. Mais c'est passé juste...

   Dans la deuxième circonscription, la victoire de Marie-Lou Marcel était attendue. Mais je ne la voyais pas aussi large la semaine dernière. Elle a donc bénéficié de la mobilisation de l'électorat de gauche et de celui qu'elle a conquis depuis 2007. On remarque toutefois que sa progression en voix est plus spectaculaire au premier tour qu'au second, où elle ne gagne que 3 300 voix en 5 ans. Elle profite surtout de l'effondrement de la droite locale, qui doit se chercher une nouvelle tête.

   Dans la troisième circonscription, Alain Marc est finalement facilement réélu. Il termine toutefois avec environ 2 400 voix de moins qu'en 2007 (et 4 000 de moins que Jacques Godfrain en 2002). En face, Marie-Thérèse Foulquier recueille plus de voix que Béatrice Marre 5 ans plus tôt (et beaucoup plus qu'Alain Fauconnier en 2002). Mais, visiblement, elle n'a pas fait le plein à gauche, ni au centre. On dit aussi que le caractère "non professionnel" de sa candidature, qui a suscité l'intérêt voire la sympathie, lui a aliéné certains votes. On se permet même parfois de critiquer le choix du suppléant...

   Je pense qu'Alain Marc comme Marie-Lou Marcel ont bénéficié de la prime au sortant (pour peu qu'il-elle ne se soit pas distingué-e par des propos ou un comportement jugés trop excessifs) et de leur implantation locale. Le cumul des mandats, associé à une présence sur le terrain (et dans les médias locaux...), les a incontestablement favorisés. Le paradoxe est qu'Yves Censi, qui n'exerce qu'un mandat électif, a été le plus menacé. (Les mauvaises langues disent que sa relative absence du terrain n'est pas forcément liée à un planning particulièrement chargé à Paris...)

   Je reste convaincu que les mandats nationaux (député, sénateur) devraient être uniques. Ils représentent des charges de travail suffisamment lourdes pour que l'élu-e s'y consacre à plein temps... et ils sont bien payés.

samedi, 16 juin 2012

Rétropédalage pour Alain Marc

   Le résultat du premier tour des élections législatives, dans la troisième circonscription, a surpris pas mal d'observateurs, qui voyaient plutôt Béatrice Marre devancer Marie-Thérèse Foulquier, bien que celle-ci fût soutenue par le PS et EELV. (Contrairement à la première circonscription, la troisième n'a pas fait l'objet d'un sondage.) Cela a obligé ses adversaires à changer leur fusil d'épaule.

   C'est le cas du député sortant Alain Marc. Il avait axé sa campagne de premier tour sur la proximité, se présentant comme un élu du terroir... sous entendu pas comme l'ex-parachutée Béatrice Marre. Du coup, Mme Foulquier a pu parfois être considérée comme quantité négligeable... au point qu'Alain Marc s'est laissé aller, tenant des propos peu amènes à son encontre.

   Il a tenté de rectifier le tir dans le Journal de Millau du 14 juin. Page 11, on peut lire un article dans lequel le vice-président du Conseil général met l'accent sur sa compétence, son professionnalisme.

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   Il n'est plus question de l'élu du terroir, puisqu'il se retrouve face à quelqu'un qui peut passer pour plus "authentique" que lui. Le sortant essaie (comme Yves Censi face à Monique Herment-Bultel) de faire valoir sa maîtrise des dossiers complexes... sauf que, dans ce cas, c'est plus le conseiller général qui s'exprime que le député. C'est la grande ambiguïté de ce candidat, qui s'appuie sur une fonction pour préserver l'autre.

   Le passage sur la RN88 a de quoi faire sourire, quand on sait qu'au niveau national, le sujet a été laissé de côté par le gouvernement précédent (soutenu par le sortant) et qu'au niveau local, c'est plutôt la région Midi-Pyrénées (dirigée par la gauche... shocking !) qui a joué un rôle moteur.

   J'ai aussi mis en valeur le passage dans lequel Alain Marc exprime le respect qu'il éprouve(rait) pour Mme Foulquier, affirmant n'avoir jamais critiqué personne. Il espère donc que les lecteurs de ce même journal n'ont aucune mémoire, ou qu'ils ont déjà jeté ou brûlé l'exemplaire de la semaine précédente, où l'on pouvait lire ceci, page 11 :

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   Ce sont des propos quasi identiques à ceux rapportés dans Le Saint-Affricain de la même semaine. L'élection s'annonçant plus serrée que prévu, il convient désormais de se montrer plus mesuré dans ses appréciations...

   Quoi qu'il en soit, dans cette circonscription (comme dans celle du Nord Aveyron, plus marquée à droite), les électeurs non politisés ou de sensibilité centriste ont les cartes en main. Au premier tour, certains se sont abstenus, d'autres votant pour N. Castelltort ou P. Ramondenc. Ils ont la possibilité de faire basculer le résultat du second tour d'un côté ou de l'autre.

lundi, 11 juin 2012

Quelques enseignements du premier tour des élections législatives en Aveyron

   Je n'ai ni le temps ni l'envie d'effectuer une analyse complète des résultats dans les trois circonscriptions aveyronnaises. Je vais donc m'intéresser aux scores des candidats susceptibles d'être élus, en comparant les élections de 2002, 2007 et 2012.

   Commençons avec la première circonscription (Rodez et le Nord Aveyron). Le sortant Yves Censi est en tête, ayant recueilli 39,83 % des suffrages exprimés, soit 19 486 voix. C'est environ 2 000 de plus qu'en 2007 et surtout 7 000 de plus qu'en 2002. Sauf que... en 2002, il avait dû batailler ferme contre Régine Taussat et Jean-Claude Luche et qu'en 2007, le fiston Puech avait tenté de lui barrer la route. Du coup, la progression du nombre de voix (ainsi que du pourcentage des exprimés), indéniable, est à relativiser : l'offre de candidats, à droite, était plus réduite. Les réserves (pour le second tour) sont donc plus faibles que les fois précédentes.

   Face à lui, il aura Monique Bultel-Herment, qui décroche un flatteur 28,27 % des suffrages. Elle est plus haut que ce que l'on attendait. Elle a "fait la campagne", comme on dit. Cependant, en dépit de l'apport de la machine du PS, en dépit de l'élan, même modeste, impulsé par la victoire de François Hollande, elle réalise un moins bon score que celui de Christian Teyssèdre en 2007. En effet, malgré la vague sarkozyste, celui-ci avait obtenu 29,08 % des suffrages, soit 14 409 voix... à comparer aux 13 829 de M. Bultel-Herment. (En 2002, Anne-Marie Cluzel avait réuni 12 170 suffrages sur son nom, au premier tour.)

   La performance de Mme Bultel-Herment est donc elle aussi à relativiser. Pour espérer l'emporter au second tour, elle va avoir besoin de toutes les voix de la gauche... et du centre. Or, il ne fait pas mystère que, parmi les quelque 14 % d'électeurs de Stéphane Mazars, il se trouve nombre de personnes qui n'ont pas envie de choisir entre les deux prétendants. Et puis... on ne peut pas dire que Mme Herment-Bultel et son entourage se soient répandus en amabilités sur le compte de l'avocat ruthénois... Enfin, étant donné qu'Yves Censi ne possède qu'un seul mandat électif, il serait bienvenu que la candidate socialiste s'engage à renoncer, si elle est élue, à ses fonctions d'adjointe (au maire de Rodez) et de vice-présidente (du Grand Rodez), ainsi qu'aux indemnités afférentes, bien entendu.

   A première vue, les choses semblent plus claires dans la deuxième circonscription (qui englobe l'ouest du département). La sortante Marie-Lou Marcel arrive largement en tête, avec plus de 49 % des suffrages exprimés et 22 441 voix. C'est plus du double de son score en 2007 et de celui de Jean-Pierre Pouzoulet en 2002. Sauf que... en 2002 comme en 2007, la gauche modérée était représentée par plusieurs candidats. En 2002, Jean-Pierre Pouzoulet était passé par une primaire à gauche, face au radical Eric Cantournet. Le total des deux avoisinait 17 300 voix (un peu plus de 35 % des exprimés). En 2007, Marie-Lou Marcel s'était retrouvée opposée au même Pouzoulet (devenu divers gauche) et à une PRG (Sophie Renac). La gauche modérée cumulait donc presque 18 000 voix (environ 38 % des exprimés).

   En 2012, aucun gêneur n'est venu se mettre en travers de la route de la sortante. Qu'en conclure ? Que la gauche modérée ne progresse que de 4 000 voix, en dépit de l'absence de ténor de droite en face et  malgré l'élan provoqué par la victoire de François Hollande. C'est très honorable, mais ce n'est pas du tout un plébiscite. Il pourrait arriver à Marie-Lou Marcel ce qu'a connu Alain Marc en 2007 : un premier tour ultra-dominateur, suivi d'une victoire finalement pas si large que cela au second tour.

   Cela nous amène tout naturellement à la troisième circonscription (qui s'étend sur tout le Sud). Le sortant Alain Marc est en tête, avec 38,16 % des exprimés, soit un peu moins de 18 000 voix. Il perd environ 6 000 votes par rapport à 2007 et plus encore par rapport à Jacques Godfrain en 2002. Qu'est-ce qui a changé entre temps ? Le nombre de rivaux au centre-droit (et le contexte national, bien entendu). Ils sont plus nombreux en 2012 qu'en 2007 et même qu'en 2002. Comme je l'ai récemment fait remarquer, il semblerait que la sensibilité de centre-droit sud-aveyronnaise se reconnaisse de moins en moins dans le jeune retraité de l'enseignement.

   Est-il pour autant menacé ? Ce n'est pas certain. La demi-surprise vient du relatif bon score de Marie-Thérèse Foulquier (cible d'attaques assez basses durant la campagne), qui réunit 21,79 % des exprimés, soit 10 138 voix. Certes, c'est environ 3 000 de moins que Béatrice Marre en 2007 et Alain Fauconnier en 2002 ( 1 000 - 2 000 de moins en déduisant les voix qui s'étaient portées sur le candidat des Verts), mais elle avait face à elle l'ancien chef de cabinet de François Mitterrand, qui n'avait pas démérité 5 ans auparavant, et qui croyait en ses chances. Celle-ci a quand même réuni plus de 7 000 voix sur son nom. Suprême élégance, dès dimanche soir, elle a appelé sans hésiter à voter pour Mme Foulquier.

   Au second tour, tout va dépendre de l'attitude des électeurs de Philippe Ramondenc et de Norbert Castelltort. Ils ne sont pas de chauds partisans d'Alain Marc, mais il y a de fortes chances que leurs électeurs aient déjà voté pour ce dernier. Si l'on ajoute la majorité des voix FN et quelques abstentionnistes, il semble que la tâche s'annonce difficile (mais pas impossible) pour Marie-Thérèse Foulquier.

vendredi, 08 juin 2012

Pas très classe

   On va un peu causer des élections législatives dans l'Aveyron, mais pas à Rodez, plutôt dans la troisième circonscription, celle de Millau - Saint-Affrique. C'est la lecture de l'hebdomadaire gratuit Le Saint-Affricain du 6 juin 2012 qui m'a fait réagir.

   On y trouve, bien en place dans le journal, la propagande électorale classique en période de scrutin. Cette semaine, les soutiens au député sortant sont nombreux. Il bénéficie de surcroît, page 6, d'un entretien avec l'une des rédactrices du Saint-Affricain ("VS") :

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   La dame est une récidiviste, puisqu'en octobre dernier, elle nous avait gratifié d'un beau publireportage à la gloire du député - vice-président du Conseil général de l'Aveyron.

   En toute décontraction, Alain Marc nous la joue grand seigneur magnanime. Peut-être poussé par la journaliste ou trop en confiance, il finit quand même par lâcher quelques vacheries :

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   Il dézingue successivement Marie-Thérèse Foulquier, candidate écologiste (soutenue par le PS), Brigitte Marre (candidate "PS-bis" pourrait-on dire) et Norbert Castelltort, qu'il doit bien connaître, puisqu'ils ont longtemps appartenu tous deux au Parti radical valoisien. A la lecture des propos du député, on se dit que les relations entre les deux hommes n'ont pas dû toujours être des plus amicales...

   C'est peut-être parce que l'ancien président de la section aveyronnaise du PRV (Castelltort) estime que le mandat de député d'Alain Marc est davantage positionné à droite qu'au centre. Il est vrai que, même si, dans ses votes, le député s'est montré moins suiviste qu'Yves Censi, il a quand même été un soutien indéfectible de la politique menée par le duo Sarkozy-Fillon. De plus, lorsque celui qui était à l'époque président de la République était venu dans le Nord Aveyron, l'élu du sud du département s'était arrangé pour figurer souvent à ses côtés. Tout récemment même, lors du meeting de Toulouse, il était visible, au premier rang des soutiens du sortant. Il n'est donc pas illogique qu'un centriste estime qu'Alain Marc (en dépit de l'image qu'il s'efforce de construire, avec l'aide de médias locaux complaisants) est trop marqué à droite dans son action.

  Certains des propos parus dans Le Saint-Affricain sont peu oecuméniques... et même limite méprisants à l'égard de celle qui est présentée comme sa principale concurrente, Marie-Thérèse Foulquier. (Il avait déjà "fauté" dans Midi Libre en mai dernier.) Ce ne doit pas être la première fois qu'il dénigre la gestion municipale de sa rivale, puisqu'une réponse des élus de la commune de Saint-Jean-et-Saint-Paul est publiée dans le même journal... page 32 !

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   Le traitement n'est tout de même pas égal. Ajoutons que cette attitude n'est pas sans rappeler celle des élus UMP qui, avant l'élection de François Hollande, insistaient sur son manque d'expérience, son absence d'exercice de la moindre fonction ministérielle, lui qui n'était que président du Conseil général de Corrèze, département de surcroît criblé de dettes. (Ces bonnes âmes, y compris aveyronnaises, oubliaient au passage de préciser que la dette de la Corrèze a été creusée par les prédécesseurs UMP de François Hollande. )

   Remarquons aussi que le député sortant se garde d'attaquer d'autres rivaux, pourtant bien partis pour réaliser un assez bon score : Philippe Ramondenc (qui avait failli créer la surprise à Millau-Ouest, aux cantonales de 2011) et Marie-Claude Fayard. Le premier est un faux "sans étiquette", modéré sans doute, mais jugé proche du président du Conseil général Jean-Claude Luche (qui a néanmoins apporté son soutien à Alain Marc). La seconde est la candidate du Front National. Il va sans dire que le député sortant compte sur de précieux reports de voix pour l'emporter au second tour.

   Du coup, il fait flèche de tout bois. Sa stratégie est de se présenter comme le candidat du terroir. Cela lui avait réussi contre Béatrice Marre, en 2007... et c'est ainsi qu'il apparaissait dans un mini-reportage de la chaîne LCP. Dans les entretiens qu'il accorde, il prend donc soin d'évoquer sa maîtrise de l'occitan et ses racines rouergates. Dans un récent article paru dans Centre Presse (le 31 mai), il est même précisé que sa naissance à Paris n'est qu'accidentelle (c'est donc bien un gars de chez nous, hein !) :

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lundi, 04 juin 2012

Continuité républicaine

   A la fin du mois de mai, il a été procédé à l'élection du nouveau président du Conseil général de Corrèze (pour les raisons que vous imaginez). Mettre "président" au masculin est une évidence dans ce département, qui ne compte que 4 conseillères pour 33 conseillers (9 sur 46 dans l'Aveyron, si je ne m'abuse) : Régine Delord, Sophie Dessus, Dominique Grador... et Bernadette Chirac (79 ans quand même...).

   Comme elle est la doyenne de l'assemblée, elle a ouvert la séance qui avait pour but d'élire le successeur de François Hollande. D'après La Vie corrézienne du 1er juin 2012, elle a renouvelé, "très civilement, ses félicitations et ses voeux de succès à François Hollande".

   Le successeur socialiste de celui-ci, Gérard Bonnet, lui a rendu la politesse, en la plaçant à ses côtés, au centre de la nouvelle photographie de groupe, parue dans plusieurs journaux, dont L'Echo :

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   Pourquoi diable m'intéressè-je à cet événement somme toute très anecdotique, de surcroît survenu dans un autre département ? Tout simplement parce que le nouveau président du Conseil général de Corrèze est né en Aveyron, à Brandonnet, dans l'ouest du département :

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   D'après La Dépêche du Midi, il fut même maire de la commune entre 1977 et 1983.

dimanche, 03 juin 2012

Kikicé kakollé les zaffiches ?

   Après avoir été évoqué par KaG et moi-même, le sujet fait cette semaine la "une" du Ruthénois :

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   Benjamin Laumaillé revient sur les circonstances de la découverte du "tapissage" des panneaux électoraux... et émet une ou deux hypothèses sur la cause du délit. La plus vraisemblable reste quand même pour moi l'excès de zèle d'un militant UMP.

   J'arrive à cette conclusion en croisant les différents sources, y compris un encadré paru dans Centre Presse le 31 mai :

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   Tous les témoignages concordent pour dire que c'est le samedi matin que les dégâts ont été découverts. (Les photographies que j'ai publiées dans la note du 28 mai datent de cet après-midi-là.) C'est dans la nuit de vendredi à samedi que des affiches du candidat Censi auraient été volées.

   Tout dépend de l'heure à laquelle on fait démarrer la nuit. Je me souviens très bien avoir vu les panneaux du carrefour des Quatre-Saisons recouverts dès vendredi soir. (Il devait être entre 20h et 22h.) Alors, soit les affiches ont été volées plus tôt qu'annoncé dans la presse, soit celles qui ont été apposées là-bas ne peuvent pas avoir été collées par un supposé voleur.

   Et puis, pourquoi est-ce l'attachée parlementaire (Stéphanie Lacombe) et non Yves Censi lui-même qui a porté plainte ? Est-ce parce que le député n'était pas sur place ? Est-ce pour lui éviter de perdre la face quand la plainte sera discrètement retirée - ou classée sans suite (vu qu'on n'aura pas trouvé de "voleur"), après le second tour des législatives ?

   (Ceci dit, ce n'est pas l'affaire du siècle. Il n'y a pas mort d'homme et tout me semble à présent rentré dans l'ordre.)

vendredi, 01 juin 2012

La maman de la candidate socialiste

   Un passage de la première page du Nouvel Hebdo de cette semaine a attiré mon attention. Gérard Galtier y écrit qu'il se serait fait menacer d'un procès pour avoir osé parler (brièvement) de la mère de Monique Bultel-Herment, elle-même candidate à la députation sur la première circonscription de l'Aveyron. Que diable avait-il pu bien écrire qui suscitât l'ire socialiste ? Et surtout, pourquoi n'avais-je rien remarqué la semaine dernière à la lecture du journal ?

   Je me suis donc replongé dans le numéro 229 du Nouvel Hebdo. Voici ce que l'on peut y lire, page 4 :

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   Le journal ne fait que reprendre une information connue, au moins depuis la parution de l'excellent livre (on ne le dira jamais assez) de Roger Lajoie-Mazenc, Maires de famille, en 2005. Voici ce qu'on peut y lire, page 178 :

- HERMENT : Jacqueline HERMENT, née DURAND, conseillère municipale de Wissous (Essonne) de 1965 à 1976, adjointe supplémentaire de 1976 à 1977, 1ère adjointe de 1977 à 1983, maire de 1983 à 1995

   Il n'y a là rien d'infamant... sauf que... Maman Herment n'était pas socialiste, mais divers droite ! Les vieux routiers de la politique n'y verront pas matière à sourire. On sait depuis belle lurette que, fort heureusement, les convictions politiques ne se transmettent pas génétiquement. Demandez donc à François Hollande, dont le père était engagé à l'extrême-droite. (J'en ai parlé dans un billet consacré au patrimoine du nouveau président de la République.) Demandez donc à Ségolène Royal, fille d'un militaire traditionaliste.

   Bien au contraire, Monique Bultel-Herment devrait mettre en avant sa filiation, sa mère étant classée dans les modérés de droite, une catégorie-clé dans l'Aveyron, encore plus dans la première circonscription. Maman Herment a même été décorée de l'Ordre national du mérite, en mai 1997, sur le contingent du ministre de l'Intérieur Jean-Louis Debré (membre du gouvernement Juppé) !

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   C'est à ce moment-là que ma voisine de droite, toujours très soupçonneuse dès qu'il s'agit de hiérarques du PS, me suggère de creuser davantage : et si la maman avait des choses à cacher ?

   Il se trouve que Maman Herment a eu affaire au moins deux fois à la justice :

- en 2000, elle a été poursuivie, en compagnie de l'un de ses anciens adjoints, pour prise illégale d'intérêt

- en 2002, c'est son successeur à la tête de la mairie de Wissous qui a tenté d'obtenir sa condamnation pour diffamation

   Je n'ai pas trouvé trace des verdicts. Il est donc probable que Maman Herment ne fut pas condamnée, surtout dans la deuxième affaire. Elle était opposée à un personnage haut en couleur, Richard Trinquier, qui fut maire de la commune de 1995 à 2008, année qui le vit se faire battre dès le premier tour par une liste d'union. Maman Herment a sans doute contribué à la défaite de celui-ci : elle soutenait la liste (à majorité de gauche) qui l'a emporté. Quelques années auparavant, elle s'était déjà jointe à la gauche pour dénoncer l'anticommunisme primaire du maire RPF.

   Cerise sur le gâteau, Maman Herment est restée proche de la nouvelle équipe municipale de gauche, qui a mis en place un Conseil des sages, dont elle a accepté d'être une des figures de proue :

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   La question est : où est Maman Herment sur la photographie ?

lundi, 28 mai 2012

La guerre des affiches

   La campagne des législatives est bien lancée dans la première circonscription de l'Aveyron, où se présentent huit candidats :

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   Les panneaux d'affichage ruthénois se sont garnis de belles images en couleurs, collées, arrachées, puis recollées... Précisons qu'il existe deux types de panneaux : les officiels, avec un numéro attribué à chaque candidat, et les non officiels, dédiés à l'affichage libre, occasionnellement politique (les affiches politiques y sont d'ailleurs régulièrement et rapidement recouvertes par d'autres, annonçant qui un concert, qui un repas, qui une animation diverse...).

   En fin de semaine, en passant à proximité de la gare SNCF, j'ai machinalement jeté un coup d'oeil aux panneaux officiels... et j'ai été surpris par ce que j'y ai vu :

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   Et encore, la photographie ayant été prise samedi, après le passage de militants du Front de Gauche et du PS, une partie des "dégâts" avait été réparée. Mais l'on peut quand même constater que quelques membres de l'UMP auraient laissé libre cours à leur fougue militante... et recouvert tous les panneaux d'une affiche à la gloire du député sortant ce qui, d'après KaG (alias "Olivier le Jardinier"),  a quelque peu embarrassé son équipe.

   Ces fervents militants n'avaient apparemment pas été interloqués par le fait que les colleurs d'affiche du Front de Gauche, des Verts, du Parti Radical de Gauche et de Lutte Ouvrière s'étaient contentés d'un panneau numéroté pour leur propagande. On peut d'ailleurs en voir deux conséquences cocasses. Si vous regardez attentivement la photographie ci-dessus, vous verrez que de deux des affiches apposées frauduleusement dépasse une partie de l'originale, au point de provoquer une certaine confusion.

   Voici donc Yves Censi devenu un chantre de l'écologie :

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   Le plus drôle est que vendredi, tous les panneaux étant recouverts de la même affiche, le slogan "Votre voix pour une autre voie", prenait un sens tout particulier !

   Un peu plus loin, Yves Censi semble avoir complètement retourné sa veste :

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   Si les militants ne sont même pas capables de recouvrir correctement l'affiche du candidat du PRG, c'est à désespérer de tout !

   Plus loin, en se rapprochant de la gare SNCF, on rencontre un panneau d'affichage libre, d'où la propagande en faveur du député sortant a été rageusement arrachée... ou seulement recouverte, ce qui là encore peut donner naissance à une situation assez ubuesque :

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   La palme revient toutefois aux militants UMP. Figurez-vous qu'ils ne se sont pas contentés "d'arroser" les panneaux, officiels ou non. Ils se sont aussi permis de laisser une trace de leur passage  à certains endroits inattendus. Ainsi, lorsqu'on se trouve devant les panneaux susmentionnés, il suffit de se retourner pour voir, sur le trottoir d'en face, ceci :

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   Faut-il en conclure que le député sortant (en place depuis 10 ans) est à ranger au rayon des vieilleries ? En tout cas, cet affichage sauvage n'a pas laissé indifférent un-e passant-e (que je soupçonne d'être venu-e coller une affiche pour un-e autre candidat-e), qui a griffonné un message :

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samedi, 05 mai 2012

Des élus aveyronnais avec N. Sarkozy

   Le président-candidat est venu récemment à Toulouse (le 29 avril dernier). Le multiplex organisé avec d'autres meetings a suscité l'intérêt. Nicolas Sarkozy est allé à la rencontre de ses partisans, nombreux et rendus enthousiastes par un discours d'un peu plus d'une heure (conclu par une belle Marseillaise), plutôt habile, qui a oscillé entre lyrisme et enfumage.

   On a pu lire dans la presse que les élus midi-pyrénéens soutenant le président étaient présents... aveyronnais compris ? Oui, mais lesquels ? Un encadré paru dans Le Ruthénois du 4 mai a levé un beau lièvre :

Ruthénois 04 05 2012.jpg

   Du coup, j'ai regardé avec attention les images du meeting (on peut aussi se contenter des quinze dernières minutes)... et j'ai fini par repérer quelques "pontes" rouergats, que l'on voit tous les trois au premier rang :

Meeting Sarkozy 29 04 2012 Luche.jpg

   De gauche à droite on distingue (difficilement) Jean-Claude Luche, président du Conseil général (supposé sans étiquette ni affiliation politique), Alain Marc, député (UMP - Parti radical) de la circonscription de Millau et Yves Censi, député UMP de la circonscription de Rodez. C'est lui que l'on voit le plus souvent dans la vidéo du meeting. Il était assis à côté de Christine Boutin, ne rechignant pas à applaudir le candidat :

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   Le plus difficle à retrouver fut Jean-Claude Luche. Il était toujours à la limite du cadre. On a quand même pu le voir d'un peu plus près... mais de trois-quarts dos :

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   Dans la presse, il m'a fallu chercher quelque temps avant de retrouver le trio magique. En général, je tombais sur une photographie prise juste après la fin du discours, montrant Nicolas Sarkozy venant saluer ses partisans, comme celle parue dans Le Figaro :

Meeting Sarkozy Marc + Censi Figaro.jpg

   On reconnaît sans difficulté Alain Marc et Yves Censi. (Même chose dans L'Indépendant.)

   Paradoxalement, c'est dans un quotidien national, 20minutes, que je suis tombé sur une photographie où sont présents les trois élus susnommés :

Meeting Sarkozy Luche 20minutes.jpg

   Intéressant, non ?