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samedi, 21 janvier 2012

"Le Nouvel Hebdo" numéro 211

   La parution de ce numéro est marquée par l'annonce de la condamnation de Gérard Galtier par le tribunal correctionnel de Rodez. La décision de justice n'est pas commentée dans l'hebdomadaire satirique, dont le directeur annonce qu'il a fait appel.

   La procédure judiciaire a été initiée par le Conseil municipal d'Onet-le-Château, lors de la séance du 16 mai 2011, dont vous pouvez télécharger le compte-rendu ci-dessous :

Onet Conseil 16 05 2011.pdf

   Voici comment la chose a été présentée :

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   Si on lit entre les lignes du compte-rendu, on peut comprendre que le maire n'est peut-être pas à l'origine de la démarche. Il est possible qu'il ait été "encouragé" par des membres de sa majorité et/ou une partie du personnel municipal, choqué par les allusions contenues dans un entrefilet paru dans Le Nouvel Hebdo en février 2011.

   Les mauvaises langues ajouteront que la majorité castonétoise a peut-être sauté sur l'occasion de donner une leçon à un journal qui l'égratigne quasiment à chaque numéro (peut-être pas toujours à bon escient). Il aurait été plus simple, plus élégant (et moins coûteux pour les finances municipales) d'envoyer un droit de réponse. Le maire de Rodez Christian Teyssèdre, qui n'est guère plus épargné par Le Nouvel Hebdo, ne s'en prive pas quand ce qui est publié ne lui convient pas. Et ses réponses ne sont pas des plus courtes, ni particulièrement aimables pour l'hebdomadaire ! Mais elles sont publiées.

   Une question se pose : pourquoi porter plainte devant le tribunal correctionnel de Mende ? Est-ce dû à la méconnaissance de la carte judiciaire ou était-ce une tactique pour obtenir plus facilement la condamnation du journal ?

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   Pour avoir la réponse, il faut consulter le compte-rendu de la séance du Conseil municipal d'Onet du 27 juin 2011, page 24 :

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   Il s'agissait bien d'une erreur (cocasse) !

   Concernant la condamnation, il semblerait que le motif de diffamation ait été retenu par le tribunal. Dans ce domaine, il faut se référer à la loi de juillet 1881. La commune d'Onet s'est appuyée sur les articles 23, 29 et 30 (surtout les deux derniers, à mon avis) :

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   Affaire à suivre...

   Mais revenons au numéro de cette semaine. On peut y trouver une tribune de Marc Censi, dans laquelle il répond aux propos de Christian Teyssèdre sur l'évolution de l'investissement sur le Piton. On lira aussi avec profit un article de Donato Pelayo sur le sport professionnel et l'argent. (Mais je ne partage pas son point de vue sur les déclarations de Yannick Noah, qui ont été parfois mal interprétées.)

   Gérard Galtier signe aussi un papier intéressant sur le petit-déjeuner offert par la préfète à la presse locale. Il est à ma connaissance le seul à avoir fait preuve d'un peu de recul vis-à-vis de la représentante de l'Etat. (Et ma réaction à l'article de La Dépêche, comme pratiquement toutes celles qui sont un peu critiques de la communication des représentants de l'Etat, actuels ou anciens, a été censurée.)

   Chose inhabituelle, un article (signé Masque Rouge) ne tresse pas de louanges au président du Conseil général.

   Plus habituel, on nous sert (sous la plume de Cédhi... Bernard Mazars, toujours mal remis de sa défaite aux cantonales ?) un énième entrefilet dénigrant l'action des élus du Naucellois.

   Bref, on trouve à boire et à manger... mais au moins il y a de la substance !

samedi, 14 janvier 2012

Rodez, la pollution et la RN 88

   Le serpent de mer du grand contournement de Rodez ne cesse de faire parler de lui. Pourtant, une partie du personnel politico-administratif local pensait avoir définitivement clos le dossier. Ainsi,  la préfecture se cale sur les décisions ministérielles. Or, le gouvernement n'a inscrit ni le doublement de la RN 88 dans l'Aveyron ni le grand contournement de Rodez dans le SNIT (Schéma National des Infrastructures de Transport), dont la dernière version date d'octobre 2011) : lisez à partir de la page 55 du rapport (puis page 188). Les services de l'Etat n'estiment pas que le doublement de la RN 88 réponde à des enjeux de sécurité, de désenclavement (!!) ou de congestion (!!!).

   Concernant le Conseil général, on a compris que Jean-Claude Luche et sa majorité ne feraient rien en faveur du décongestionnement du Grand Rodez. Le lancement du projet du "barreau de Saint-Mayme" n'est pour moi que de la poudre aux yeux... une poudre extrêmement coûteuse, puisqu'elle va pomper 25 millions d'euros (selon une première estimation)... soit presque un musée Soulages... pour une utilité comparable.

   Dans l'agglomération ruthénoise même, les avis sont partagés. Le maire de Rodez, Christian Teyssèdre (partisan du grand contournement, financé au moins en partie par l'Etat), a, dans Le Ruthénois de la semaine dernière, révélé les réserves des maires de Luc-Primaube et de Druelle vis-à-vis d'un grand contournement. (Mais ce seront sans doute les premiers à râler quand la circulation automobile aura complètement saturé les axes routiers qu'empruntent leurs électeurs...)

   Dans le numéro de cette semaine, c'est au tour de l'ancien maire de la commune du Piton, Marc Censi, d'intervenir. Il tape sur les doigts de Christian Teyssèdre, qu'il accuse d'avoir négligé le syndicat mixte de la RN 88. Mais, quand on lit entre les lignes, on s'aperçoit qu'il s'en prend aussi aux élus de droite. Malicieusement (à mon avis), il rappelle qu'à son époque, le projet de contournement du Puy-en-Velay paraissait mal parti... alors qu'il est aujourd'hui en voie d'aboutissement, avec une contribution de l'Etat supérieure à 80 millions d'euros. Et voilà pour ceux qui affirment que le gouvernement n'a plus d'argent... pour les projets des collectivités de gauche, bien entendu. Pour l'intérêt général, on repassera...

   Marc Censi adresse aussi une pique à l'actuelle majorité départementale (de droite), puisqu'il se montre à nouveau fermement opposé à la transformation de l'actuelle rocade en autoroute urbaine, une idée qui pourtant trotte dans la tête de Jean-Claude Luche. Cela nous amène à un article du dernier numéro du Nouvel Hebdo, qui évoque un rapport de l'Observatoire régional de l'air en Midi-Pyrénées (l'ORAMIP), datant de 2006. Ce rapport, consacré au périphérique toulousain, peut s'avérer riche d'enseignements avant de décider de transformer la rocade en autoroute.

   On peut aussi consulter avec profit un dossier plus récent (il date de 2010), consacré à la qualité de l'air dans le Grand Rodez. On y apprend que la pollution n'y est pas aussi élevée qu'on pourrait le croire (peut-être justement parce que la rocade n'a pas été transformée en autoroute). Certains points n'en restent pas moins critiques. Personne ne sera surpris de retrouver la zone comprise entre les ronds-points des Moutiers et de Saint-Félix. Au centre-ville, il semble que les rues Béteille et Saint-Cyrice, ainsi que l'avenue de Bordeaux, concentrent les nuisances les plus fortes.

   Les récentes déclarations d'Yves Censi, député de la première circonscription de l'Aveyron (qui englobe le Grand Rodez), si elles sont sans doute inspirées par la proximité d'échéances électorales, ne devraient toutefois pas être critiquées avec tant de force par les élus de gauche du chef-lieu départemental. Au Grand Rodez, quelqu'un pourrait prendre l'initiative de discuter avec Yves Censi.

   Mais il me semble que tout le monde attend le résultat des différents scrutins à venir avant de s'engager dans quoi que ce soit.

dimanche, 11 décembre 2011

Retour sur la "Normalitude" d'Yves Censi

   J'ai effectué des recherches complémentaires à mon billet de vendredi. Nombre de résultats sont sans intérêt... mais, à l'occasion, on peut tomber sur une pépite.

   J'ai ainsi découvert que le "demi-mensonge" d'Yves Censi remonte au moins à la fin 2009, comme on peut le constater sur le bulletin d'information n°6 de l'UDAIO (une association d'insertion de l'Oise), où l'on trouve ceci, page 6 :

UDAIO 2009-2010.jpg

   Le formule "Normalien de formation" devrait être réservée aux anciens lauréats de l'un des concours. Mais, quand on a réussi à y suivre quelques cours de DEA, on peut tenter de plaider la bonne foi... On notera qu'Yves Censi était glabre à l'époque.

   Tel n'est plus le cas dans le document de présentation du "Forum des décideurs" 2010, où l'on peut le voir, page 4, moins rigoureux quant à la gestion de sa pilosité faciale (la photographie est la même que celle qui figure sur son profil "Fessebouc") :

Forum des décideurs 2010.jpg

   Son cursus est présenté de manière inversement chronologique. C'est l'antépénultième mention qui concerne son passage à l'ENS, ici correctement décrit dans le cadre d'un DEA. Lui aurait-on -discrètement- demandé de ne plus se présenter comme "Normalien de formation" ?

   En tout cas, en 2002, il n'était pas du tout question de la prestigieuse école dans la plaquette du candidat à la députation (oui, je l'ai gardée !) :

Censi-Raynal 2002.jpg

   Le tract mentionne la scolarité à Rodez, suivie d'études "de droit et de gestion", après lesquelles le candidat s'est lancé dans la vie active. Il n'est pas (encore) question de l'ENS d'Ulm. Certains diront que l'outrecuidance vient parfois avec l'âge. D'autres méchantes langues suggèreront qu'une telle référence n'était pas de mise pour conquérir la modeste première circonscription aveyronnaise...

   Vous avez sans doute remarqué que, de ce document, je n'ai pas gardé que les informations concernant le futur député. Son suppléant n'a d'ailleurs pas changé depuis : il s'agit toujours d'André Raynal, un agriculteur maire de Cantoin (jolie et paisible commune de la pointe nord du département)... depuis 1983 ! (Pour les plus jeunes : sachez qu'il a été élu la même année que papa Censi à la tête de la mairie de Rodez.)

   Mais pourquoi diable ai-je cru nécessaire de pointer le fait que le suppléant se présentait comme gaulliste ? Cela n'a rien de déshonorant, bien au contraire... et, de surcroît, je préfère les personnes qui affichent clairement leurs convictions plutôt que les "sans étiquette" qui cherchent surtout à emberlificoter les électeurs.

   C'est parce que lorsque j'ai effectué une recherche de base sur le suppléant d'Yves Censi, les résultats ont été surprenants. En voici un qui n'a pas manqué de m'interpeller :

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   Je l'ai trouvé sur un site consacré aux mairies de France... qui n'en est qu'à sa version bêta, ceci expliquant peut-être cela ! C'est d'autant plus étonnant qu'en approfondissant un peu la recherche, on finit par découvrir que le maire de Cantoin fait partie des milliers (dont 84 Aveyronnais, l'un d'entre eux -celui de Belcastel- s'étant rétracté) qui ont signé une pétition anti-PaCS, ce qui n'en fait pas un proche du parti (le PS de Lionel Jospin) qui a fait voter la loi instaurant ce type de contrat.

   D'une perle du Net à l'autre...

vendredi, 09 décembre 2011

Comment ne pas se moucher du pied

   La manière dont chacun se présente sur les réseaux sociaux est révélatrice de certains traits de personnalité. Récemment, me connectant à "Fessebouc", je me suis vu proposer de me rapprocher de certaines personnes aveyronnaises (ben oui, je suis un peu aveyronnais sur les bords). Par curiosité, je commence à faire défiler la liste (assez longue) des contacts qui me sont proposés. Voici ce sur quoi je suis tombé :

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   Un détail m'a sauté aux yeux : le député Yves Censi se présente essentiellement comme un ancien de l'Ecole Normale Supérieure d'Ulm, sorte de temple des études classiques à la française.

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   La même information figure sur son profil, dans une série de références où l'on commence à subodorer comme une supercherie. Sa référence normalienne devient un simple "Troisième cycle".

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   (Admirez la bibliothèque aux étagères garnies de livres à l'arrière-plan...)

   On en apprend davantage sur le site internet de l'élu parisiano-aveyronnais. Il a suivi un DEA de Sciences sociales à l'EHESS (l'Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales, un autre temple de la culture universitaire française) et à l'ENS d'Ulm.

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   Pour le vulgum pecus, la différence paraît être de nuance. Pas pour qui connaît un peu le fonctionnement de l'enseignement supérieur français. Les normaliens, les seuls, les vrais, sont les étudiants qui ont intégré l'ENS après une classe préparatoire (post-bac) en deux ans (hypokhâgne puis khâgne) et la réussite à un concours extrêmement sélectif.

   Tel n'est point le parcours d'Yves Censi. Après le baccalauréat, il a commencé à user ses fonds de culotte estudiantins sur les bancs de l'ESC de Clermont-Ferrand (aujourd'hui classée dans les "valeurs sûres"... comprendre au-dessous des établissements d'élite et des "incontournables"). Ensuite, dans le cadre de son cursus de Troisième cycle (tout à fait honorable), il a suivi des cours à l'ENS, dont il n'a pas été "pensionnaire".

   Mais  bon, vous savez ce que c'est, en France, on fait baver de jalousie en partie grâce à son cursus scolaire. Yves Censi a réussi de belles études. Il n'était nullement besoin d'y ajouter ce demi-mensonge : il n'est pas normalien. Son orgueil s'en remettra-t-il ?

samedi, 03 décembre 2011

Législatives 2012 en Aveyron : la gauche a-t-elle enclenché la machine à perdre ?

   Les forces de gauche s'y sont prises à l'avance : 6 mois avant la tenue des législatives (qui s'annoncent serrées), les principaux candidats sont déjà connus. On pourrait en conclure que l'opposition semble enfin faire preuve de professionnalisme, qu'elle a compris qu'une partie de la population attend qu'on lui propose une alternative crédible à la politique actuelle... ben pas forcément, en fait.

   C'est dans la première circonscription (dont le titulaire est l'UMP Yves Censi, que l'on commence à revoir dans le département depuis quelques semaines...) que les têtes d'affiche semblaient se bousculer. A droite, il est évident que le sortant va se représenter. Il reste à savoir si d'autres sensibilités du centre et de la droite vont avoir un porte-parole dans ce scrutin. A l'heure actuelle, il est impossible d'être afffirmatif.

   A gauche, deux rumeurs circulaient : la première évoquait l'attribution de la circonscription à un-e candidat-e PRG ; la seconde émettait l'hypothèse d'une candidature féminine pour le PS, comme ce fut le cas en 2002, avec Anne-Marie Cluzel, dont le résultat ne fut pas déshonorant. (Depuis, la dame semble s'être éloignée de la vie politique, peut-être pour des raisons personnelles.) L'incertitude augmentait en même temps que le nombre de prétendants issus du PS (visiblement pas décidés à laisser le PRG tenter seul l'exploit d'enlever le siège au fiston de l'ancien maire de Rodez) : aux Speedy Gonzalez Patrick Palisson et Jean-Louis Stadler se sont ajoutés Ludovic Mouly, Monique Bultel-Herment, Matthieu Lebrun... et même l'adjoint au maire de Rodez Maurice Barthélémy, selon Le Nouvel Hebdo de la semaine dernière.

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   Les adhérents du PS viennent de trancher : ce sera Mme Bultel-Herment, qui est passée devant Ludovic Mouly à la faveur du second tour. On s'est beaucoup réjoui, à droite et à gauche, de la féminisation des candidatures... mouais. Moi je vois surtout cela comme la confirmation que le PS a fait une croix sur la première circonscription (comme sur la troisième). Mme Bultel-Herment est trop identifiée à l'équipe municipale ruthénoise, pour le meilleur comme pour le moins bon. Ce n'est donc pas une candidature susceptible de faire le plein sur le Piton. Je ne vous parle même pas du Nord Aveyron...

   Yves Censi peut-il dormir sur ses deux oreilles et sa barbe mal taillée ? Pas sûr... Après tout, rien ne dit que la candidate socialiste sera présente au second tour. Cela va dépendre de la tournure que prendra la campagne de son camarade de Conseil municipal Stéphane Mazars, s'il se confirme qu'il portera les couleurs du PRG. En voilà un qui pourrait créer la surprise.

   Il faudra toutefois qu'il se sorte du marigot de la gauche, puisqu'à ces deux postulants, il faut ajouter Guilhem Serieys pour le Front de Gauche et Bruno Bérardi pour Europe-Ecologie/Les Verts. Et ce n'est pas fini...

   Dans la deuxième circonscription, le PRG, pourtant présent dans la zone, la joue confraternel et laisse la sortante Marie-Lou Marcel défendre les couleurs de la gauche modérée. Mais, contre elle, au premier tour, il y aura sans doute un candidat écolo (Jean-Louis Calmettes apparemment) et un du Front de Gauche. En cas de réélection de Nicolas Sarkozy et de présence d'un-e candidat-e UMP particulièrement pugnace, la partie pourrait être risquée pour la députée (élue de justesse en 2007) que l'on annonce un peu vite comme assurée d'être reconduite.

   Dans la troisième circonscription (celle de Millau), on sait enfin qui va incarner l'alliance PS-PRG-Europe-Ecologie/Les Verts : Marie-Thérèse Foulquier, maire de Saint-Jean-et-Saint-Paul (un village situé dans le canton de Cornus) :

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   J'ai déjà dit ce que je pensais de l'attribution (par la gauche) de la circonscription à une candidature EELV. Je ne connaissais pas le nom de la personne choisie. Il me semble l'avoir déjà croisée, notamment lors de la projection du film Les Brebis font de la résistance, au cinéma "Les Lumières de la ville", à Millau, en 2009. Après la séance, la réalisatrice avait répondu aux questions des spectateurs présents dans la salle. Plusieurs d'entre eux avaient apporté un témoignage sur ce qu'ils avaient vécu à l'époque de la lutte contre l'extension du camp militaire de La Cavalerie (bien restituée dans le récent documentaire Tous au Larzac). Je me demande si elle-même n'était pas intervenue. (Mais je la confonds peut-être avec quelqu'un d'autre.)

   Quoi qu'il en soit, la campagne sera difficile pour cette dame. En l'état actuel des choses, sans la victoire du candidat socialiste à la présidentielle, je ne vois pas comment Alain Marc pourrait être déboulonné.

jeudi, 01 décembre 2011

Tous au Larzac

   Voilà donc ce documentaire consacré à la lutte des paysans des Causses contre l'agrandissement du camp militaire de La Cavalerie. Il est attendu depuis plus de deux ans : il était déjà en gestation au moment de la sortie de Les Brebis font de la résistance, en avril 2009.

   Ce film a été pour moi source de deux agréables surprises. Tout d'abord, même si les auteurs éprouvent une évidente sympathie pour les révoltés larzaciens, leur film se veut d'abord une histoire rigoureuse de la lutte et de son contexte. Ensuite, bien que cela dure presque deux heures, on ressent peu la longueur, ce qui est assez rare pour un documentaire. Je pense qu'un gros travail pédagogique a été fait au moment du montage, qui alterne différents entretiens, images d'archives et paysages magnifiques.

   Que les allergiques à José Bové se rassurent : il n'apparaît qu'au bout de 40 minutes et il n'est pas particulièrement mis en avant par rapport aux "historiques" du combat que sont par exemple Léon Maillé, Guy et Marisette Tarlier, Pierre et Christiane Burguière. Le rôle des femmes est mis en valeur, sans que cela soit ostentatoire.

   Ces deux heures se justifient tant la lutte (10  ans, au sens strict) fut, contrairement à ce qu'une lecture rapide des événements laisserait croire, longue, difficile, à l'issue incertaine. Les relations avec les commerçants de La Cavalerie et certains militaires furent très tendues. Une des bergeries fut même plastiquée. Vers la fin du film on comprend que, sans l'élection de François Mitterrand (dont la venue sur le Larzac fut peut-être le théâtre d'un complot policier) à la présidence de la République, les rebelles auraient sans doute fini par céder.

   Et pourtant, ils furent aussi pacifiques qu'inventifs (et drôles, parfois). Je reste épaté par la ténacité dont ces personnes ont fait preuve pour organiser les actions non violentes qui ont tant marqué leur époque. Pour que le film soit complet, il manque peut-être le point de vue des enfants de ces militants, dont la jeunesse a dû être marquée à la fois par l'enthousiasme de la lutte mais aussi les difficultés d'une vie quotidienne perturbée par un combat dont on avait du mal à voir la conclusion.

   Le film fait aussi le lien entre les luttes du passé et celles du présent. Ce n'est pas forcément la partie la plus convaincante, mais bon, l'ensemble mérite quand même le détour.

   P.S.

   Signe que les temps ont changé, le sénateur du Sud Aveyron (élu en 2008), Alain Fauconnier, un socialiste plutôt proche de la gauche de la gauche, s'est inquiété, dans une question posée au ministre de la Défense et des Anciens combattants (Alain Juppé, à l'époque), du devenir du camp militaire qui, quoi qu'on en dise, est pourvoyeur d'emplois dans la région...

vendredi, 25 novembre 2011

Retour sur le numéro de "L'Express"

   Ce matin, un auditeur attentif de la radio locale Totem a pu entendre deux énormes bévues durant la séquence "Revue de presse".

   C'est tout d'abord le présentateur qui s'est (volontairement ?) trompé en affirmant que le numéro spécial était sorti aujourd'hui vendredi, alors qu'il est en vente partout depuis mercredi, ce qui m'a permis d'en parler le jour-même. C'est peut-être une manière maladroite de camoufler son manque de réactivité...

   Par la suite, c'est le journaliste représentant L'Express, Michel Feltin, qui s'est emmêlé les pinceaux à propos de la date du basculement à gauche de la majorité municipale. A trois reprises, il a parlé de l'année 1988 (au lieu de 2008), ce que son interlocuteur aveyronnais a fini par rectifier à la fin de l'entretien téléphonique.

   Cette séquence nous en a appris plus sur la politique éditoriale de l'hebdomadaire national, qui a procédé à d'autres "décrochages régionaux" dans ce même numéro :

Régions 23 11 2011.jpg

   Pour les Aveyronnais curieux (ou sceptiques), j'ajoute la véritable "une" nationale :

Une nationale 23 11 2011 bis.jpg

   En guise de dessert, je propose une couverture un peu plus ancienne (elle date de juin dernier) :

Une Hollande-Teyssèdre.jpg

   Comme quoi, le choix des titres est une affaire délicate, qui nécessite des heures et des heures de réflexion...

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jeudi, 24 novembre 2011

Un député écolo dans l'Aveyron en 2012 ?

   C'est l'une des interrogations du moment dans le département. Déjà, le mois, dernier, la publication d'une étude prospective des législatives de 2012 avait provoqué des remous. Rappelons que cette étude prévoit, outre la reconduction d'Yves Censi et de Marie-Lou Marcel, le possible basculement à gauche de la troisième circonscription, celle de Millau.

   Le sortant, l'UMP Alain Marc, pouvait donc nourrir de légitimes inquiétudes. Mais tout cela, c'est sur le papier. Il reste à la gauche le plus difficile à faire : conquérir la majorité auprès des électeurs et, pour cela, présenter le(la) candidat(e) susceptible de rassembler le plus.

   On en était resté là lorsque fut signé un accord entre le Parti socialiste et EELV (Europe Ecologie Les Verts)... et, ô surprise, à la lecture d'un article du Monde, on découvrait que l'une des circonscriptions réservées par le PS à son encombrant allié était celle de Millau :

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    Un paquet de gens ont aussitôt pensé à un célèbre moustachu... mais José Bové a très vite déclaré qu'il ne serait pas candidat. A mon avis, il a bien fait. Il est certes très connu, il a le talent pour mener une campagne de cette envergure, mais il est trop clivant, pas assez rassembleur. Certains ont pensé à un "historique" de l'écologie aveyronnaise : Yves Frémion... qui a connu une belle série de gamelles électorales (la dernière aux cantonales 2008).

   Alors qui ? Léon Maillé, qui ne s'est pas si mal débrouillé que cela lors des cantonales 2011, à Millau-Ouest ? Mouais... Une autre personne ? Qui peut être l'oiseau rare ?

   Du coup, dans le Sud, certaines méchantes langues insinuent que le PS a déjà fait une croix sur cette circonscription, dont il estime qu'elle restera à droite.

mercredi, 23 novembre 2011

Rodez dans "L'Express"

   Ce mercredi, des Aveyronnais ont pu penser que la politique du chef-lieu suscitait l'intérêt de la France entière. Evidemment, il n'en est rien et, si la cité des Ruthènes fait la "une" de L'Express, c'est uniquement dans notre département (et peut-être les limitrophes, allez savoir).

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   Les "news magazines" sont coutumiers de ces couvertures locales, conçues pour faire vendre davantage de papier. A l'intérieur de l'hebdomadaire a été placé un petit cahier détachable de 8 pages, dont la première ressemble à ceci :

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   On commence par une double page titrée Un programme pas si commun, qui présente la situation politique générale sur le Piton, rappel de la conquête teyssèdrienne à la clé. Les pages suivantes analysent la mise en application des promesses du candidat Teyssèdre. Puisqu'on est dans la paraphrase historique, on peut se laisser à dire que, pour l'hebdomadaire centriste, le bilan est "globalement positif".

   Vient en premier la fiscalité, un point-clé pour l'équipe en place (après les années Censi qui avaient vu une croissance importante de la ponction fiscale locale). Le maire ne cache pas sa satisfaction et il rappelle l'évaluation louangeuse publiée cette année par le magazine Challenges.

   En terme de transport, les résultats sont aussi là, même si j'attends avec impatience de voir quels projets vont émerger au niveau de l'agglomération suite à l'adhésion de nouvelles communes, au premier rang desquelles Baraqueville. Il m'apparaît comme une évidence que la mise en place de dessertes cadencées Baraqueville - La Primaube - Rodez (par bus... mais pourquoi pas par train ?) serait un bon moyen de désengorger cet axe routier où circuler est devenu problématique à certains moments de la journée.

   L'élargissement de l'agglomération fait l'objet de remarques plus critiques. Et pourtant... C'est peut-être le début de la construction d'un territoire cohérent, qui pourrait regrouper entre 15 et 20 communes, et faire du Ruthénois un pôle d'attraction régionale.

   Le gros point noir reste le grand contournement de Rodez, dont la réalisation semble renvoyée aux calendes grecques. Sur ce sujet, je continue à penser que l'on n'a pas assez pointé les responsabilités de l'Etat et du Conseil général de l'Aveyron. L'accord tacite entre les services de la préfecture et la Majorité départementale pour enterrer le projet est à mon avis une connerie monumentale.

   La dernière page du mini-dossier est consacrée spécifiquement à l'opposition de droite, désunie... et pas franchement motivée. C'est un sujet de conversation sur le Piton, où les méchantes langues glosent sur l'absentéisme des élus des trois listes vaincues en 2008. Voyons ce qu'il en est.

   Grâce au site de la mairie de Rodez, on peut accéder aux comptes-rendus des séances du Conseil municipal depuis mars 2008 (l'An 1 de la Nouvelle Ere de Gauche Pitonnesque). Au début de chaque fichier figure la liste des présents et absents, excusés ou non. On peut donc se livrer à un petit calcul sur les 28 séances qui se sont tenues entre le 14 mars 2008 et le 21 octobre 2011.

   La palme de la non -présence revient à deux personnes, Hélène Boulet (seconde élue de la liste menée par Frédéric Soulié) et Jean-Philippe Murat (ex-numéro 3 sur la liste conduite par Jean-Louis Chauzy), qui n'ont assisté qu'à 5 des 28 séances ! Le second a peut-être souvent été retenu par des obligations professionnelles (et les difficultés de l'entreprise Drimmer). La première n'a pas été vue au Conseil depuis le 3 novembre 2008 !

   Derrière ces deux champions arrive l'une des têtes de liste de 2008, Frédéric Soulié, plutôt pugnace au début du mandat de Christian Teyssèdre, mais qui s'est progressivement effacé. Il n'a assisté qu'à 16 des 28 séances, dont 5 des 14 dernières.

   Lui succède un duo au profil similaire : Jean-Louis Chauzy et Bernard Saules, qui n'ont assisté qu'à 18 des 28 séances. Tous deux ont été plus assidus au début de la nouvelle mandature (J-L Chauzy n'a même manqué aucune des 9 premières séances), puis ont laissé leurs autres activités prendre le dessus. Si le président du CESER fait régulièrement parler de lui dans la presse et paraît toujours se soucier de l'avenir de Rodez, Bernard Saules semble la jouer plus perso. Il n'a de plus assisté qu'à 3 des 9 dernières séances dont le compte-rendu a été publié à la date où j'écris ces lignes. Il est vrai qu'entre le football, le Crédit agricole, le Conseil général et le Conseil municipal de Rodez, le bonhomme a largement de quoi s'occuper...

   Juste derrière se positionne Maïté Laur, ex-numéro 2 sur la liste Chauzy, qui a "séché" 9 des 28 séances.

   Il reste la bonne élève du groupe, Régine Taussat, qui n'a manqué que 5 des 28 séances. Que l'on partage ou pas ses opinions, on ne peut que la féliciter pour l'authenticité de son engagement politique. Qu'il me soit aussi permis de rappeler que, des "grands" candidats, elle fut la seule à émettre publiquement de fortes réserves sur le projet Soulages, s'engageant à consulter la population.

   P.S.

   Les curieux pourront s'amuser à consulter d'anciens articles consacrés à Rodez, non pas par L'Express, mais par Le Point, en septembre 2008. Trois méritent particulièrement le détour :

- La ville au banc d'essai, qui traite de la transformation du centre-ville, des écoles, du logement social, de la RN 88 et du sport

- Christian Teyssèdre se lâche, un portrait plutôt flatteur du premier magistrat municipal

- Musée Soulages : la polémique, un papier pas suffisamment critique à mon goût

samedi, 29 octobre 2011

Des politiques à l'ancienne

   L'anecdote figure dans Le Nouvel Hebdo de cette semaine. Vous pouvez donc passer sur les articles engagés en faveur de la majorité départementale, qui attaquent de manière un peu trop systématique (à mon avis) les élus de gauche (mieux vaut aller lire dans Le Ruthénois la page consacrée à l'entrée de Baraqueville dans le Grand Rodez, carte intéressante à la clé), pour passer page 3 à celui qui est signé Donato Pelayo : Choisir ses candidats.

   Il y est fait allusion à un élu héraultais d'origine aveyronnaise, aujourd'hui décédé. Il aurait été le seul de sa classe à échouer au Certificat d'Etudes. Il n'en a pas moins réussi une belle carrière politique, au prix de quelques "accommodements".

   L'article ne cite pas le nom de l'élu, mais j'ai quand même fini par trouver de qui il s'agit : René Couveinhes. Il a été député de l'Hérault entre 1968 et 1973, puis de 1986 à 1997, soit 15 ans au total (et non pas 24, comme il est écrit dans Le Nouvel Hebdo). Entre temps, il a exercé de nombreux mandats locaux, notamment celui de maire de La Grande Motte.

   Le voici tel qu'il était lors de son premier mandat :

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   Et le voici 25 ans plus tard :

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   On en apprend davantage sur lui grâce à une étude qui lui a été consacrée en 1995 : La stratégie de la discrétion.

   Il a fait partie de ces élus gaullistes "du terroir" (qu'on a pu qualifier de clientélistes), d'origine modeste, qui ont fait le succès de l'UNR, de l'UDR puis du RPR. Il a été comparé à Charles Pasqua, dont il se sentait "philosophiquement" proche. (On pense qu'il a été membre du SAC.)

   Il était donc d'origine aveyronnaise par ses parents, installés à Castelnau-le-Lez, où le papa (Augustin) tenait un café. L'étude semble indiquer qu'il a obtenu son Certificat d'Etudes, mais rien d'autre, contrairement à ce qu'il a prétendu par la suite.

Après le certificat d'études primaires, il fréquente le lycée Bérard jusqu'en classe de première et s'inscrit à la faculté pour obtenir la capacité en droit. Mais il n'y reste pas.

   Peu importe après tout. Il s'est bien implanté dans l'Hérault et a grimpé les échelons au sein de l'UDR. Il obtient l'investiture en 1968 et profite de la vague gaulliste. Mais il est battu en 1973... par un certain Georges Frêche. Les deux candidats ont misé sur le vote des rapatriés, mais Frêche a joué sur l'antigaullisme de l'extrême-droite pour en récupérer les voix au second tour, qu'il a remporté de peu.

   René Couveinhes s'est ensuite davantage investi au niveau local, avant de redevenir député. Pour la petite histoire, on peut ajouter qu'il a mis le pied à l'étrier de son fils Philippe (à la mairie de La Grande Motte), qui a cependant été rapidement évincé, avant de décéder prématurément.

   Du coup, c'est un autre politique local qui tente de récupérer l'héritage, Jean-Pierre Grand, dont il est aussi question dans l'article du Nouvel Hebdo. Il n'y est pas nommément désigné, mais on peut deviner assez facilement de qui il s'agit : l'un des députés héraultais (de droite donc) à être maire, ancien attaché parlementaire. Outre la commune qu'il gère (Castelnau-le-Lez), il a en commun avec son illustre prédécesseur l'absence de références scolaires. Cela ne l'a pas empêché de "réussir" en politique, mais c'est un profil qui devient rare.

   La boucle est bouclée quand on fouille un peu son profil d'élu (les anciens mandats locaux). On y découvre qu'il a un autre point commun avec René Couveinhes : les attaches aveyronnaises. En effet, avant de se faire élire à Castelnau-le-Lez, il a été conseiller municipal à La Cavalerie, dans le Sud de l'Aveyron.

vendredi, 28 octobre 2011

Copié (presque) collé

   Cette semaine, il a beaucoup été question de la venue en Aveyron de la secrétaire d'Etat chargée de la famille, Claude Greff. Je ne vais pas m'attarder sur les polémiques diverses soulevées par sa visite et la politique de l'Etat en matière d'accueil de la petite enfance. Je me suis plutôt intéressé à la manière dont la presse locale a rendu compte de sa visite, notamment à Espalion.

   C'est aujourd'hui vendredi que j'ai réalisé que les articles parus dans La Dépêche du Midi (le 25 octobre) et le Bulletin d'Espalion (le 28 octobre) sont quasiment identiques. Seuls diffèrent les titres... et une phrase, qui ne figure que dans le quotidien :

Claude Greff a souligné les attraits d'un tel équipement qui permet «une mutualisation des moyens autour de la petite enfance».

   On note aussi quelques nuances de détail. Le Bulletin précise que le nombre d'allocutions (c'est-à-dire de discours...) a été de sept et que l'avion (en retard) venait de Paris. (Et vive le développement durable !) La Dépêche ne prend pas la peine de donner toutes les fonctions occupées par Jean-Claude Anglars (la moitié du journal y passerait).

   Qu'est-ce qui peut expliquer une telle similitude ? Comme les articles ne sont pas signés (et les photographies pas créditées), on peut penser qu'il s'agit du communiqué de presse officiel, distribué par les organisateurs de la cérémonie aux gentils envoyés spéciaux (s'il y en a eu).

   C'est donc au niveau des photographies que les deux journaux se distinguent... Pas tant que cela, en fait. Proximité oblige, le Bulletin en publie deux (+ une troisième dans le diaporama de la page Actualité du site internet ; elle se trouve en "une" de la version papier). La première est visible (en petit) sur la version numérique de l'article. En voici la version papier :

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   Elle a été prise pendant l'un des fameux discours, celui de Gilbert Cayron... qui a l'air d'ennuyer grave Jean-Claude Luche, tandis qu'Yves Censi est en train de mater un truc visiblement bien plus intéressant (une jolie paire de jambes ?) au fond de la salle.  

   J'ai encadré l'un des deux élus dont le nom n'est cité par aucun organe de presse. Il s'agit de Guilhem Serieys, qui représentait le Conseil régional (qui a quand même mis 135 000 euros dans une garderie du Nord Aveyron). Il fait donc partie des sept personnes qui se sont exprimées. On peut d'ailleurs retrouver le texte de son allocution sur son blog.

   Une seconde photographie est visible dans la version papier du Bulletin :

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   (Je l'ai un peu raccourcie sur les côtés pour que certains détails soient plus apparents. Les marmots que j'ai "coupés" me pardonneront.)

   La mise à l'écart de l'élu régional (sur une liste tarnaise, j'en conviens) est plus apparente ici (on l'a placé en bout de ruban et J-C Anglars lui tourne ostensiblement le dos)... mais les lecteurs de La Dépêche en ont été privés, puisque la photographie publiée dans le quotidien, prise à peu près au même moment, exclut Guilhem Serieys (tout comme Jean-Claude Anglars et Simone Anglade, ce qui, convenons-en, est proprement scandaleux) :

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dimanche, 23 octobre 2011

Vers des législatives serrées en 2012 ?

   Dans son édition datée du mercredi 19 octobre, Le Monde a commenté les résultats d'une étude réalisée par l'Observatoire de la vie politique et parlementaire (que l'on peut retrouver aussi sur le site vielocale-viepublique). Cet article est illustré par une carte des circonscriptions, avec leur possible orientation. En voici la version papier (région parisienne et outre-mer exclus) :

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   Cela a dû demander un gros travail d'analyse. La méthodologie n'est toutefois pas parfaite parce que, même si l'on a croisé les résultats des dernières élections locales et nationales, on n'a pas tenu compte du résultat des municipales dans les communes peuplées de moins de 3 500 habitants. Alors, même si les choix de ces électeurs sont pris en compte dans les autres scrutins, on peut légitimement penser que le vote rural a été légèrement sous-évalué.

   Au fait, pourquoi cette étude, si tôt ? Parce que la nouvelle carte des circonscriptions est désormais connue. Le 24 février 2010 est paru au Journal officiel le texte de la loi fixant la délimitation de ces circonscriptions, ratifiant l'ordonnance du 29 juillet 2009. Et, en avril 2011, est paru le texte de la loi ratifiant le mode d'élection des députés des Français de l'étranger.

   L'Aveyron n'est pas touché par ces modifications. Mais, en gros, à partir d'avril dernier, les observateurs de la vie politique française ont pu commencer à faire tourner les machines...

   Intéressons-nous à présent aux résultats projetés. En général, je me méfie beaucoup de ce genre de démarche. La réalité du terrain contredit souvent le travail de bureau dans ce domaine... et les électeurs sont parfois imprévisibles. Et puis tant de choses peuvent changer d'ici mai 2012 !

   En gros, quel que soit le vainqueur du scrutin présidentiel, l'étude prévoit une poussée de la gauche aux législatives, ce qui fait dire aux journalistes que l'on pourrait se retrouver face à une cohabitation, avec un président de droite (si Nicolas Sarkozy est réélu) et une majorité parlementaire de gauche, ou bien avec un président de gauche (si François Hollande est élu) face à une majorité de centre-droit au Palais Bourbon (si le PS et ses alliés ne parviennent pas à remporter suffisamment de sièges aux législatives qui suivront la présidentielle).

   Qu'en est-il à propos de l'Aveyron ? Zoomons sur la carte :

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   Les situations s'annoncent très contrastées dans les trois circonscriptions. Sans surprise, l'étude voit la première (qui va de Rodez au Carladez et à l'Aubrac) rester ancrée à droite. On imagine sans peine que le sortant Yves Censi aura le vent en poupe si Nicolas Sarkozy est reconduit. Sa réélection pourrait s'avérer plus délicate si François Hollande l'emporte et, à mon avis, s'il prend l'envie à un-e candidat-e centriste crédible de tenter sa chance, une partie de l'électorat nord-aveyronnais étant orpheline de la démocratie-chrétienne.

   Du côté de la gauche, le panier de crabes des candidatures ne fait pas bonne impression. On peut voir cela comme un signe de vitalité démocratique, mais aussi comme une nouvelle illustration de la "course à l'échalote". J'y ajoute cette réflexion : certaines candidatures ne me paraissent pas crédibles. N'y voyez pas du mépris vis-à-vis des personnes qui se sont manifestées, mais un constat effectué à partir des résultats des dernières élections cantonales, où deux des socialistes ont essuyé une cuisante défaite : Patrick Palisson à Estaing (où il a recueilli moins de 13 % des suffrages exprimés au premier tour) et Jean-Louis Stadler (qui a légèrement dépassé les 17 % à Saint-Amans-des-Côts). Même si cette élection était très locale, il n'est pas stratégique de désigner comme candidat aux législatives quelqu'un qui a pris une telle veste deux ans auparavant. A Rodez même, certains croient dans les chances de Ludovic Mouly, le président (temporaire ?) de la Communauté d'agglomération. En cas de victoire de F. Hollande, peut-être, à la rigueur. D'autres misent sur une femme, ruthénoise adjointe au maire... Monique Bultel-Herment pour ne pas la nommer. Sur l'agglomération, elle pourrait rallier une majorité, mais je pense que dans le reste de la circonscription elle suciterait plutôt le rejet. Pour que la gauche gagne, il lui faudrait un-e candidat-e qui ait à la fois des attaches sur le Grand Rodez et le Nord Aveyron, quelqu'un de relativement neuf en politique et qui incarne une gauche moderne. Mais peut-être que le P.S. n'a pas envie de faire chuter Yves Censi...

   A l'opposé, la circonscription de Villefranche-de-Rouergue est donnée comme acquise à la gauche. En cas de victoire de F. Hollande, on peut penser que la réélection de Marie-Lou Marcel (ex-soutien de Martine Aubry à la primaire) sera favorisée. En cas de second mandat de Nicolas Sarkozy, rien ne sera joué. Certes, son principal adversaire de droite dans la circonscription, Serge Roques, ne semble pas avoir le vent en poupe, mais il a déjà prouvé qu'il avait de la ressource et, sans lui, les dirigeants locaux de l'UMP doivent pouvoir trouver un jeune loup de la droite, bien implanté localement, qui saura jouer sa carte à fond.

   La circonscription qui paraît être la moins solidement arrimée à un camp est celle de Millau. L'étude la classe dans la catégorie de celles qui seraient gagnables par la gauche. Pourtant, en 2007, l'UMP (radical) Alain Marc a été facilement élu : au premier tour, il lui avait manqué moins de 300 voix (selon mes calculs) et au second, il a largement distancé sa rivale socialiste, une parachutée de prestige qui ne faisait pas l'unanimité dans son propre camp. En face, l'UMP l'avait jouée fine, en remplaçant le sortant, le vieux routier Jacques Godfrain, par son suppléant, plus modéré, plus "terroir". La tactique fut payante. Mais en 2012 ? Peut-être faut-il comprendre la récente parution, dans Le Saint-Affricain, d'un reportage à la gloire d'Alain Marc comme le premier jalon de la campagne électorale.

  

vendredi, 21 octobre 2011

Publireportage politique dans "Le Saint-Affricain"

   La presse payante perd des lecteurs, en partie parce que nombre d'entre eux préfèrent lire gratuitement ce qu'ils peuvent trouver sur internet plutôt que de payer pour un journal en lequel ils n'ont pas forcément confiance. Ben oui... Les journalistes, qui savent souvent beaucoup de choses, en révèlent en général assez peu à leurs lecteurs, soit parce qu'ils sympathisent avec des politiques et des industriels (c'est ce que l'on appelle la connivence), soit parce qu'ils ont peur de mesures de rétorsion de la part de ceux-ci... ou de leur rédac' chef.

   Néanmoins, parfois, la complaisance est poussée un peu loin. Il me semble que c'est le cas du numéro de mercredi 19 octobre de l'hebdomadaire (récemment devenu gratuit) Le Saint-Affricain. Voici ce qui est annoncé en "une" :

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   Compte tenu de la surface rédactionnelle qui lui est consacrée dans le journal et de la place qui lui est dévolue en première page, on peut considérer cet article comme étant le plus important du numéro de la semaine. Il est signé "V.S.", sans doute Valérie Schmitt, l'un des membres de l'équipe du Saint-Affricain.

   Pourquoi parler de "complaisance" ? Après tout, l'idée de base (suivre une journée du député - premier vice-président du Conseil général) n'est pas mauvaise. Elle n'est toutefois guère originale ; elle a même été le support d'une petite vidéo de présentation (lénifiante) diffusée sur LCP, et dont j'ai parlé dans un billet du 5 janvier dernier.

   L'article commence fort :

   Nous avions convenu d’un rendez-vous, c’était un vendredi. Arrivée à sa permanence à Millau à 8h30, je pensais bénéficier d’un café avant d’entreprendre ce qui me semblait être une journée marathon. Et bien que nenni ! A mon arrivée Alain Marc était déjà en rendez-vous.

   Quel exploit ! Sérieusement, les millions d'actifs (nettement moins rémunérés que M. le député) qui sont déjà au travail à cette heure-là n'y verront aucun motif d'admiration. Soit la journaliste est sincère, et dans ce cas on peut la soupçonner d'avoir, à la base, une assez mauvaise opinion du travail d'un élu, soit elle simule la surprise dans le but de mettre en valeur le député. Et puis... quand bien même il commencerait à 5 heures du matin... C'est le travail effectué qui compte. Il pourrait ne s'y mettre qu'à 10 heures que cela ne me dérangerait pas (à la limite), si ce qu'il fait est utile à la société. De surcroît, il n'y aucune prise de recul de la journaliste quant au comportement de la personne qu'elle suit : il est là pour faire bonne impression (et il aurait tort de ne pas essayer de le faire, après tout).

   Dans la suite de l'article, plusieurs remarques viennent confirmer ce parti pris en faveur du député. Il est ainsi question de coups de fil (qu'on imagine nombreux) sur le téléphone portable d'Alain Marc qui viennent interrompre la discussion avec son assistant parlementaire (dont je me demande s'il ne lui arrive pas, de temps à autre, d'intervenir sur divers sites internet sous un pseudonyme philosophico-géométrique...). On apprend indirectement que nombre de solliciteurs ne passent visiblement pas par sa permanence ou ses assistants pour le contacter. La fin de l'article en remet une couche sur l'emploi du temps démentiel du député - premier vice-président du Conseil général. S'il y en a que cela effraie, je propose une solution : une nouvelle loi (plus stricte) sur le cumul des mandats. Ainsi, nous permettrions à nos chers élus, de droite, de gauche et d'ailleurs, de mener une vie familiale plus sereine (s'ils en ont l'envie) et de se consacrer davantage à leur mandat principal (voire unique).

   Le problème est que l'on a du mal à voir ce qui ressort véritablement du travail de l'élu. L'article, qui ne dresse peut-être pas un portrait fidèle à la réalité, donne surtout l'impression que le député - premier vice-président du Conseil général entretient ses relations publiques et se montre là où il faut se montrer (sur les chantiers routiers, auprès des maires ruraux, des agriculteurs etc.).

   Le choix des exemples n'est d'ailleurs pas le résultat du hasard, selon moi. On prend soin de nous signaler que le premier rendez-vous de la journée a pour objet le domaine social. Eh, oui ! Il faut bien mettre en tête du lecteur moyen que l'élu UMP est du Parti Radical (vous savez, ce parti dont la figure charismatique vient de renoncer à concourir à la prochaine élection présidentielle contre je ne sais quel plat de lentilles). D'ailleurs, jamais dans l'article il n'est précisé qu'Alain Marc est membre de l'UMP, alors qu'il est fait allusion à son intervention auprès du gouvernement. (On a presque l'impression qu'il est dans l'opposition !) Cela serait gênant : une partie des problèmes de ses électeurs vient de mesures prises par une majorité à laquelle il apporte ses suffrages à l'Assemblée nationale. Mais, là encore, ô surprise, jamais l'article ne fait état de son travail au Palais Bourbon, celui pour lequel pourtant il est grassement payé. (Seule, en fin d'article, une citation semble indiquer que les séjours parisiens ne sont perçus que comme pourvoyeurs de subventions...)

   Les autres rendez-vous permettent de mettre en valeur l'action de la majorité départementale de Jean-Claude Luche. Il est donc évidemment question des travaux routiers. On n'apprend rien sur le travail concret d'Alain Marc, mais on sort de là en se disant que le Conseil général est vraiment géré par des types bien. (N'est-ce pas l'essentiel, après tout ?)

   On ne s'étonnera pas non plus que, parmi les nombreuses activités du député d'une circonscription rurale, un coup de projecteur soit mis sur le soutien à l'agriculture. Pas n'importe laquelle toutefois. Il est fait allusion à la construction de lacs collinaires, censés régler les problèmes de sécheresse... selon la FNSEA. Il n'est nullement fait mention des impacts environnementaux de ce genre de pratique, présentée ici comme LA solution. A ce sujet, plutôt que de "l'agriculture de demain", l'élu aurait été mieux inspiré de parler de "l'agriculture d'hier".

   Ensuite, on reste dans le classique avec le soutien affiché à l'enseignement privé, ici agricole à rythme adapté. Son collègue Yves Censi est dans la même démarche de l'autre côté du département, pas toujours avec succès toutefois. Dans ce domaine, il faut reconnaître qu'Alain Marc fait preuve d'un bel éclectisme, puisqu'il a effectué (sauf erreur de ma part) une grande partie de sa carrière au sein de l'Education nationale.

   Rappelons aussi qu'il a fait valoir ses droits à la retraite à 53 ans, information qui ne figure pas dans l'encadré "CARTE D'IDENTITE" de l'article du Saint-Affricain :

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   Comme souvent, le diable se niche dans les détails... non pas ceux qui sont donnés, mais ceux qui sont absents de l'article. Ainsi, la fiche insiste lourdement sur les racines aveyronnaises du député - premier vice-président du Conseil général... oubliant de préciser qu'il est né à Paris. Pourquoi ne pas le dire ? Il n'y a là rien d'infamant... à moins que cela ne soit considéré comme gênant ? Le fait que seules les scolarités primaire et secondaire soient mentionnées va dans le même sens. Si le (futur) député est né à Paris (parce que son père y travaillait), il y a de fortes chances qu'il y ait suivi (au moins partiellement) sa scolarité en maternelle. Là encore, l'insistance mise sur le parcours aveyronnais semble cacher une gêne (injustifiée ?) vis-à-vis du parcours parisien.

   Vous me direz que ce ne sont là que des points de détail, mais leur accumulation, dans un article qui précède de moins de dix mois un scrutin législatif, laisse à penser que le journal s'engage du côté de l'élu dont il trace un portrait exclusivement louangeur.

jeudi, 06 octobre 2011

L'Aveyron, gros dégueulasse

   Dans le département, l'année 2010 a notamment été marquée par la polémique née de la fermeture du site du Burgas, à Sainte-Radegonde (commune située à la périphérie immédiate de Rodez) et l'ouverture du quai de transfert (provisoire) à Sébazac-Concourès. L'hebdomadaire local Le Ruthénois s'est penché à plusieurs reprises sur cette affaire, notamment dans le numéro 5, le numéro 7 et le numéro 12.

   En gros, je n'ai rien à ajouter aux billets écrits l'an dernier (ni à ma -modeste- contribution au site Aligorchie). Le changement survenu depuis cette date est le début de la construction du quai de transfert définitif, sur le territoire de la commune de Sainte-Radegonde... après bien des péripéties.

   Et puis, voilà-t-y pas que Le Monde s'en mêle ! Le numéro daté du jeudi 6 octobre contient un article (signé Gilles van Kote) consacré aux départements contraints d'exporter leurs déchets (chez les voisins). Il est illustré par une carte fort intéressante :

Déchets 06 10 2011.jpg

   J'ai retouché l'image de manière à mieux mettre en valeur certaines zones. Ainsi, on remarque qu'il ne semble pas y avoir de lien entre la démographie des départements et leur capacité à traiter eux-mêmes les déchets produits par la population qu'ils abritent.

   En effet, parmi les départements dont on pense qu'ils n'auront pas, en 2015, la capacité à traiter leurs déchets (entourés de rouge), on trouve aussi bien le Nord (le plus peuplé du pays), le Rhône (avec Lyon), la Moselle et les Alpes maritimes que le Sud du Massif Central (avec l'Aveyron au coeur de la zone...).

   De la même manière, parmi les départements dont la capacité est estimée suffisante (avec des points verts), on trouve aussi bien ceux de l'agglomération parisienne (Paris et la petite couronne) et la Gironde que les plaines du Bassin parisien et les marches Nord et Est du Massif Central.

   La couleur politique ne semble pas plus être un facteur explicatif. Reste le dynamisme des élus (et leur sens des priorités), qu'ils soient de gauche, de droite ou d'ailleurs. Or, dans l'Aveyron, force est de constater que les deux camps ont l'esprit tourné vers des projets aussi dispendieux qu'inutiles (le musée Soulages pour la gauche du Grand Rodez, le barreau de Saint-Mayme pour la droite départementale).

samedi, 17 septembre 2011

On reparle de Paul Ramadier (1888-1961)

   Il est mort voilà bientôt 50 ans. Il joua un rôle important au plan national et aussi dans l'Aveyron, où il occupa des fonctions électorales variées durant sa longue carrière politique.

   Le Nouvel Hebdo de cette semaine publie une tribune de Maurice Barthélémy, quatrième adjoint au maire de Rodez :

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   Il faut dire qu'à l'approche de l'élection présidentielle, les socialistes pourraient s'inspirer de ce grand ancêtre, authentique homme de gauche, antitotalitaire (il n'avait pas que des amis chez les communistes...) et d'une grande probité. Il a appartenu à plusieurs gouvernements du Front populaire. Il est surtout connu comme l'un des 80 parlementaires à avoir voté contre l'octroi des pleins pouvoirs à Philippe Pétain, le 10 juillet 1940.

   Durant la guerre, il a appartenu à la Résistance et contribué (avec son épouse Marguerite) à sauver des juifs, ce qui lui a valu, bien plus tard, d'être reconnu "Juste parmi les Nations". Son nom (parmi des milliers d'autres) est ainsi honoré à Yad Vashem.

   Après guerre, il est devenu le premier président du Conseil de la IVe République et a rompu l'alliance nouée en 1944-1945 avec le Parti communiste. Une dizaine d'années plus tard, ministre des Affaires économiques et sociales, il fut à l'origine de la création de la vignette automobile, dans un but louable au départ :

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   Mais la presse locale n'est pas la seule à faire écho à cet auguste politique. Cette semaine, son nom est apparu au détour de la critique d'un livre, parue dans Le Monde daté du 16 septembre. En effet, La Bataille du Sénat évoque, parmi d'autres choses, l'existence de réseaux francs-maçons au sein de la haute assemblée. On apprend donc qu'il existe une Fraternelle parlementaire, qui semble transcender le clivage gauche-droite.

   Paul Ramadier aurait été à l'origine de sa création (à l'époque où il était président du Conseil)... si bien, qu'aujourd'hui encore, il existe un Cercle Ramadier, évidemment maçonnique. Je ne sais pas ce qu'en aurait pensé l'ancien maire de Decazeville...

   Ajoutons que l'homme, contrairement à nombre de politiques, était doté d'une culture certaine. Il lui est arrivé de signer des articles dans la prestigieuse Revue du Rouergue, une publication érudite de tendance plutôt conservatrice.

   Esprit indépendant, il s'était rallié au retour au pouvoir de Charles de Gaulle (en 1958), sans pour autant se départir de son regard critique. C'est cependant la période qui le voit perdre tous ses mandats, à cause principalement de la division de la gauche : le siège de député en 1958 (avec une habile manoeuvre de la droite locale), la mairie de Decazeville en 1959.

   Moins connue est l'action de son fils, Jean Ramadier qui, fait exceptionnel, ne bénéficie d'une notice biographique que sur la version anglaise de Wikipedia (à la date où j'écris ces lignes). Je dois  reconnaître que j'ignorais totalement l'existence de ce fils, ainsi que ses actes.

   Pour ceux qui ne lisent pas l'anglais, voici ce que dit, en gros, la notice : Jean Ramadier a résisté à l'occupation japonaise, en Indochine. Il a même été torturé par la Gestapo nippone, la Kempeitaï. Il est par la suite devenu gouverneur de colonies françaises d'Afrique subsaharienne : le Niger, la Guinée puis le Cameroun (où il eut le titre de haut commissaire : ce n'était pas officiellement une colonie, mais un mandat, attribué par feue la S.D.N. après la Première guerre mondiale). A ces postes, il s'est fait remarquer par son attachement aux droits des peuples. Il est mort précocement, à 54 ans.

   Mais l'histoire politique familiale ne s'arrête pas là. En parcourant l'excellent ouvrage de Roger Lajoie-Mazenc, Maires de famille, j'ai découvert que le petit-fils de Paul Ramadier, qui porte les mêmes nom et prénom que lui, a tenté sa chance devant le suffrage universel, notamment aux élections municipales, à Decazeville, sans succès.

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mardi, 19 juillet 2011

Les bouchons de Rodez

   C'est la polémique du moment, illustrée par la publication de deux tribunes antagonistes, dans le quotidien Centre Presse, ce mardi 19 juillet.

   A droite, nous avons Jean-Claude Luche, le président du Conseil général, fort de son succès aux élections cantonales de 2010, qui a naguère lancé l'idée du "barreau de Saint-Mayme" (une coûteuse fumisterie à mon avis) :

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   Il est parfaitement dans son rôle quand il soutient le désenclavement du Nord Aveyron. Il est pertinent d'agir au niveau du réseau des routes départementales, ce qui, de surcroît, donne du travail à des entreprises locales. Mais M. Luche a aussi en tête d'autres élections, qui auront lieu en 2012 (les législatives) et 2014 (les municipales et les territoriales, si la réforme des collectivités est maintenue en l'état). Lui qui accuse son adversaire de tomber dans la "politique politicienne" est en plein dedans... Notons qu'il a eu l'habileté d'intégrer à son communiqué une batterie de conseillers généraux... dont celui de Mur-de-Barrez, proche des socialistes.

   A gauche, nous avons Christian Teyssèdre, le maire de Rodez (et vice-président de la Communauté d'agglomération), qui a, ces temps derniers, quelques difficutés à fédérer les énergies de sa majorité :

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   A mon avis, il a raison quand il pointe le désengagement de l'Etat, en charge normalement des routes nationales (le grand contournement de Rodez devant s'inscrire dans le doublement de la RN 88). Il est aussi pertinent quand il note le manque d'efficacité des élus de droite qui gèrent le département depuis des décennies... même si seules les routes départementales sont en théorie de leur ressort. Mais surtout, il fait deux propositions concrètes, peu coûteuses au regard des travaux considérables qui nous ont déjà été annoncés. Ces deux propositions méritent examen :

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   Dans le texte comme sur l'image, j'ai souligné en rouge la première proposition. Le problème est que les nombreux véhicules qui descendent l'avenue de Bordeaux et dont la destination est Onet-le-Château sont actuellement contraints de passer par la rue menant au giratoire Saint-Félix (trajet et pointillés noirs), alors qu'ils passent à quelques mètres d'une descente menant directement à leur destination. Sur l'image, en rouge, j'ai souligné le tracé actuel, qui oblige les véhicules à suivre le sens de la flèche. Pour pouvoir emprunter la route de Vabre, il leur faut poursuivre jusqu'à la gare (vers la droite de l'image) pour faire demi-tour. La plupart choisissent de tourner à gauche en bas de l'avenue de Bordeaux, direction Albi. Et bonjour les embouteillages... La proposition du maire de Rodez paraît frappée au coin du bon sens : matérialiser au bas de l'avenue de Bordeaux un grand rond-point de forme elliptique permettrait à ces véhicules d'emprunter la descente (en suivant les pointillés rouges).

   Dans le texte comme sur l'image, j'ai souligné en bleu la seconde proposition. Le problème est que nombre de véhicules venant de Decazeville ou Rignac (en haut à gauche), et désirant emprunter la route d'Albi, sont contraints de poursuivre jusqu'au rond-point Saint-Félix où ils contribuent à l'engorgement. La proposition du maire de Rodez me paraît là encore tomber sous le sens : relier le rond-point précédent (celui de la Gineste) à la route d'Albi, même si cette solution ne peut manquer de créer quelques problèmes au moment de l'entrée de ce flux de véhicules sur la rocade. Mais cela contribuerait incontestablement à fluidifier la circulation à la sortie de Rodez.

   Le maire de Rodez chiffre ses propositions à deux millions d'euros... à comparer aux sommes astronomiques parues dans la presse ces derniers mois.

   A suivre...

vendredi, 15 juillet 2011

Et une breloque de plus !

   La lecture de la liste des nommés et promus dans l'ordre de la Légion d'honneur réserve toujours d'agréables surprises. Celle publiée au Journal Officiel du 14 juillet mérite un coup d’œil.

   Je passe sur les proches du pouvoir, les (anciens) ministres et élus (locaux et/ou nationaux), les cadres d'entreprises de renom, les hauts fonctionnaires, les gens du spectacle. C'est le classique menu fretin.

   Une fois de plus, l'Aveyron est concerné. Après Jean-Claude Luche (récemment décoré, mais nommé chevalier en janvier dernier), c'est le tour d'une de ses chères collègues du Conseil général, Simone Anglade (élue du canton d'Espalion), elle aussi nommée chevalier, mais sur le contingent du Premier ministre (voir page 2 du décret) :

Anglade.jpg

   On ne dira jamais assez combien ces élus "divers droite" (ou "sans étiquette") sont sensibles aux honneurs distribués par le pouvoir UMP...

   Je termine sur une note humoristique. Page 18 du même décret, on peut lire que, sur le contingent du ministre du Budget, est promu au grade d'officier un certain Jacques Potdevin (!), expert-comptable de son état :

Potdevin.jpg

   Il reste à espérer que cette décoration a été obtenue dans les règles !

jeudi, 07 juillet 2011

Le directeur de l'usine Bosch d'Onet-le-Château décoré de la légion d'honneur

   La cérémonie s'est somme toute déroulée tardivement, puisqu'Albert Wetten a été nommé chevalier de la légion d'honneur (sur le contingent du ministère de l'Industrie, de l'Energie et de l'Economie numérique) il y a plus de six mois (voir page 16) :

Weitten.jpg

   D'après Centre Presse d'hier mercredi, la cérémonie s'est déroulée devant un public volontairement restreint :

Weitten CPresse 06 07 2011.jpg

   Au passage, l'esprit mesquin qui est le mien relève deux fautes (et même trois en fait) d'expression française dans l'article : A. Weitten n'a pas été promu, puisqu'il débute dans l'ordre de la légion d'honneur... et la préfète l'a décoré et non promu ; enfin, la dernière phrase contient une belle coquille, avec le "s" à "payants".

   Mais l'intérêt de l'article est de révéler que le directeur de l'usine Bosch a mal encaissé l'absence générale des élus locaux lors de la journée portes ouvertes du mois dernier. A l'époque, la presse locale (à l'exception du Nouvel Hebdo) n'avait pas mis le doigt dessus. Du coup, Albert Weitten n'a invité personne... ah ben si au fait, il a quand même accepté la présence de Jean-Claude Luche (qui -fait exceptionnel- ne figure pas sur la photographie publiée par le journal). Il faut dire que ce dernier est au mieux avec Danièle Polvé-Montmasson, la préfète de l'Aveyron, qui avait été choisie par le directeur de la Bosch pour la remise de la décoration. Ajoutons que le président du Conseil général fait partie de la même promotion qu'Albert Weitten... mais qu'il a choisi d'être décoré par l'ancien président de la République, Valéry Giscard d'Estaing, que l'on croise de temps à autre dans le département.

   Notons que, dans leurs comptes-rendus, ni La Dépêche du Midi, ni Midi Libre n'évoquent la petite revanche d'Albert Weitten. Au-delà des erreurs de détail, on peut donc féliciter le journaliste de Centre Presse (José Torres), qui a fait preuve d'un peu d'esprit critique.

samedi, 11 juin 2011

"Le Ruthénois" numéro 67

   L'hebdomadaire du Piton titre sur les réactions des élus locaux à l'affaire Strauss-Kahn. Page 5, on peut lire en détail celles de Sarah Vidal (la seule femme du groupe), Alain Fauconnier, Pierre Pantanella et Christian Teyssèdre pour la gauche, Yves Censi, Jean-Claude Luche et Alain Marc pour la droite. Franchement, je ne vois pas trop l'intérêt... et puis il y a les coquilles : ce "pied d'estale" que l'on trouve dans la déclaration d'Alain Marc et cette formule inappropriée d'Yves Censi : "cette affaire peut montrer que personne ne peut se substituer à la justice". Il aurait évidemment fallu dire "personne ne peut se soustraire à la justice". La question est : qui a commis la faute ? Le député ? Le journaliste ?

   La page 4 est entièrement consacrée à l'ordination du nouvel évêque de Rodez, François Fonlupt. Sur les photographies publiées par le journal, on peut s'amuser à essayer de reconnaître les "pipoles" aveyronnais qui sont allés montrer leur bouille à la cérémonie. Pour en savoir plus, je conseille le site de la Conférence des évêques de France, sur lequel on trouvera un diaporama. J'en extrais l'image suivante :

Ordination Fonlupt 2.jpg

   Comme vous pouvez le constater, il y avait du beau linge :

1 : l'ancien président du Conseil général Jean Puech

2 : son successeur, Jean-Claude Luche (on reconnaît bien là le grand respect de l'Eglise catholique envers les puissants, puisque les photographies choisies pour figurer dans le diaporama mettent en valeur les "gens qui comptent"...)

3 : la conseillère générale et sénatrice Anne-Marie Escoffier (Tiens donc ! On ne bouffe plus les curés au PRG ?)

4 : la préfète Danièle Polvé-Montmasson, récemment promue officier de la légion d'honneur (sur le contingent du ministère de l'Intérieur, comme Jean-Claude Luche quelques mois auparavant)

5 : le conseiller général (de Saint-Chély-d'Aubrac) Jean-Claude Fontanier (un authentique croyant lui, de la vieille école)

6 : le tout nouveau conseiller général de Rodez-Est Bernard Saules, au noeud de cravate approximatif... et qui a l'air de se faire chier grave (il est plus souriant sur la diapo 35)

7 : si je ne m'abuse, il s'agit de la conseillère générale (de Montbazens) Gisèle Rigal (entourée de types assez connus dans le département)

8 : l'inévitable Simone Anglade, élue d'Espalion, vice-présidente du Conseil général (parfois surnommée "Luchette" par d'ignobles mauvaises langues)

   La gauche était donc singulièrement absente, et le reproche a pu en être fait au premier magistrat de Rodez, Christian Teyssèdre. Mais, après tout, la France est une république laïque et ses élus n'ont pas vocation à venir pratiquer la génuflexion devant les représentants de la religion majoritaire, aussi respectables soient-ils. A mon humble avis, la présence de la préfète ne se justifiait pas non plus.

   Quant à Bernard Saules, relégué au second rang, il me fait l'effet du bon élève un peu traîne-la-patte convoqué là par le professeur Luche, qui le "coache" dans la perspective des élections municipales de 2014.

   Page 6, on trouvera un peu de propagande en faveur du musée Soulages, avec des prévisions de fréquentation irréalistes... et une minimisation du coût des travaux, estimé à 15,3 millions d'euros par Le Ruthénois, contre plus de 21 millions pour La Dépêche du Midi... On sait qu'il faudra au moins 26 millions d'euros pour faire aboutir le projet... et sans doute davantage d'ici 2013. Ceci dit, si la salle réservée aux expositions temporaires est aussi grande et moderne qu'annoncée et si la programmation est alléchante (c'est-à-dire pas uniquement centrée sur le nombril d'une minorité de snobs cultureux), cela pourrait donner un coup de fouet à l'animation culturelle du Grand Rodez. (Si...)

   Juste à côté de l'article, on peut voir une préfiguration d'une partie de l'espace muséographique.

   Page 7, c'est un petit encadré qui m'a fait sursauter :

Naturalisations.jpg

   Voyez comme notre préfète est adepte d'une "laïcité ouverte" : après s'être soumise au rituel d'ordination d'un évêque, voilà qu'elle remet sans sourciller un certificat de naturalisation à une femme voilée ! Comme la République est accommodante !

   Il est bon de rappeler que, sur les pièces d'identitié comme pour l'acquisition de la nationalité française, il est prescrit de fournir des photographies tête nue :

Naturalisation tête nue.jpg

   Pour cette cérémonie officielle, en présence de photographes, on a donc accepté d'une candidate ce que l'on refuse sur les photographies... et ce, après avoir diffusé un film sur les "valeurs de la République" !

vendredi, 10 juin 2011

"Le Nouvel Hebdo" numéro 179

   Je recommande le principal article de fond, consacré à l'histoire de l'hôpital de Rodez, jadis très dynamique, aujourd'hui pris dans les turbulences budgétaires. Le journal rappelle l'époque qui a vu émerger cet outil de santé publique, sans oublier les installations privées, progressivement "avalées" par l'équipement public. Aux problèmes de personnel semble s'ajouter le mauvais calibrage du nouveau site, inauguré en 2006. On peut compléter ces informations par la consultation du site internet de l'hôpital, bien conçu, je trouve.

   En première page figure aussi une photo "collector" : elle montre José Bové et Jean Puech (l'ancien président du Conseil général) en grande discussion, sans animosité visiblement.

   En bas de page, Tempy évoque, assez tardivement il est vrai, la mini-polémique suscitée par la médiatisation du stage du jeune Guillaume Anglars.

   Du côté politique, le maire de Rodez Christian Teyssèdre publie une tribune où il accuse l'hebdomadaire satirique de partialité et revient sur les désaccords qui l'opposent à Jean-Louis Chauzy. Moins intéressante est la communication de Jean-Claude Luche, qui fait sa pub à bon prix.

   Page 2, la rubrique désormais célèbre Les Castonétoiseries revient entre autre sur le projet de cinéma du maire d'Onet-le-Château. Je ne suis pas d'accord avec l'article. Si la création d'un théâtre peut apparaître comme une dépense somptuaire, celle d'un cinéma d'art et essai, dont l'exploitation serait confiée à un groupe chevronné (Utopia), ne pourrait que dynamiser l'offre culturelle sur le Grand Rodez. Je n'ai pas franchement confiance dans la volonté de Cap Cinéma (qui prend progressivement le contrôle des cinémas de Rodez et gèrera le multiplexe du Foirail) de soutenir une programmation de qualité... et les sorties récentes (autres que les grosses machines, françaises comme étrangères).

   Je n'ai pas non plus été emballé par la prose de Jean Peupluz, parfois mieux inspiré. Si, sur le fond, je partage son opinion concernant Laurent Blanc... et le manque de motivation d'un certain nombre de joueurs de football appelés à évoluer en équipe de France, je trouve ses considérations sur l'origine des joueurs vraiment "limites" (du même tonneau que ce qu'il avait écrit à propos des athlètes dans le numéro 137).

   Il aurait été plus pertinent d'opposer les joueurs français d'ascendance nord-africaine à ceux qui ont opté pour le pays d'origine de leurs parents. Je n'ai pas non plus trop compris la réflexion sur Hugo Lloris, un type qui a la tête sur les épaules et dont le parcours est assez atypique. La suite n'est pas mieux. On a l'impression que le rédacteur met dans le même panier joueurs nés à l'étranger et joueurs nés en France de parents étrangers (ivoiriens, maliens, sénégalais pour les cas cités). C'est oublier que le sport de haut niveau français n'a cessé de s'enrichir du talent des enfants d'immigrés. Pire, Jean Peupluz place sur le même plan des joueurs antillais, dont le seul point commun avec les précédents est la couleur de peau (et la religion, pour l'un d'entre eux). Allez, on prend ses gouttes et on va se coucher !

   Du côté d'Espalion, sans doute sous l'impulsion de Christian Caviale, Le Nouvel Hebdo remet un coup de pression sur la gestion du stationnement en ville... où l'égalité de traitement entre les citoyens ne semble pas à l'ordre du jour.

   La politique nationale n'est pas laissée de côté. Un article prend fait et cause pour les théories complotistes à propos de l'affaire Strauss-Kahn. Bof... Dans cette histoire, DSK n'est à mon avis vicitime que du complot de sa bite...

vendredi, 27 mai 2011

"Le Nouvel Hebdo" numéro 177

   Gérard Galtier consacre son éditorial à la plainte déposée contre le journal par le maire d'Onet-le-Château Fabrice Geniez (soutenu par sa majorité municipale). Il en profite pour revenir sur les démêlés judiciaires qu'a dû affronter le prédécesseur du Nouvel Hebdo, qui s'appelait L'Hebdo.

   Le passage incriminé est paru dans le numéro 164, du 25 février dernier, dans la rubrique Les Castonétoiseries (qui épingle régulièrement l'équipe municipale, sans prendre de gants) :

politique,presse

   Il est vrai que l'article n'est pas d'une grande finesse et fonctionne par allusions. On sent qu'il a été alimenté par un membre de l'opposition castonétoise... ou un employé municipal pas franchement sympathisant de la majorité. Mais de là à aller en justice... aux frais du contribuable, de surcroît ! C'est d'autant plus excessif que le maire avait la possibilité de faire publier un droit de réponse (ce dont ne se prive pas le maire de Rodez, Christian Teyssèdre, quand il est "chatouillé" par un papier). Il ne l'a pas fait.

   Ceci  dit, on ne sait pas encore quand le procès doit se tenir. Je suis sûr que les débats vont être intéressants !

   Un long article est consacré à la polémique née entre le président du Conseil économique, social et environnemental régional, Jean-Louis Chauzy, qui trouve que le développement de l'agglomération ruthénoise patine, et le maire de Rodez, qui a répondu avec son tact habituel... Le Nouvel Hebdo publie en sus une tribune de Jean-Louis Chauzy, qui tente de prendre de la hauteur.

   Restons à Rodez pour une histoire qui commence à faire du bruit. Il s'agit des nuisances, notamment nocturnes, occasionnées par les beuveries étudiantes qui ont lieu en fin de semaine, entre la rue Béteille et l'avenue Tarayre. Pour avoir habité le coin, je peux témoigner avoir vu la tranquillité du quartier rapidement se dégrader. La mairie comme la Police Nationale n'ont apparemment pas fait grand chose... jusqu'au jour où se produira une agression grave ou lorsque l'un de ces alcooliques provoquera un drame au volant. Démagogie jeuniste, quand tu nous tiens !

   Mais les plus âgés adoptent parfois des comportements guère plus responsables. Le problème est qu'en général ils disposent de plus de pouvoir, comme le maire de Villefranche-de-Panat. Celui-ci est mêlé à une sombre histoire : la vente (pour 15 centimes d'euro !) du stade de football communal à une société civile immobilière, dont la gérante est PDG du groupe Papillon (qui fabrique un très bon Roquefort, soit dit en passant). Une association s'est  montée et des élus d'opposition ont décidé de saisir la justice.

   Dans cette affaire, comme le relève Le Nouvel Hebdo, la préfète de l'Aveyron aurait pu jouer un rôle (celui de défense de l'intérêt général, en saisissant la Chambre régionale des comptes) mais, curieusement, elle s'est pour l'instant bien gardée d'intervenir. Seuls les mauvais esprits penseront que l'appartenance du maire de Villefranche-de-Panat à la majorité départementale puisse peser sur le déroulement de  l'affaire...

   On lira aussi avec profit une contribution de Roger Lajoie-Mazenc, sur la naissance du district du Grand Rodez, une question qui suscite des interprétations divergentes.

   Enfin, parmi d'autres choses, je signale un beau papier de Jean Peupluz, titré Prenez le train ! Pendant que nos chers élus se soucient surtout de l'avion et des routes locales, on ne se préoccupe guère du sort des Aveyronnais de base usagers de la ligne Rodez-Paris, que les politiques de droite comme de gauche ont un peu oubliée... à l'exception toutefois de Martin Malvy, le président du Conseil régional.

samedi, 14 mai 2011

Cascade aveyronnaise : un vote qui ne coule pas de source !

   Vendredi 13 mai s'est réunie la Commission départementale de la nature, des paysages et des sites, organe consultatif amené à se prononcer sur le projet de la préfecture de l'Aveyron concernant la cascade de Salles-la-Source. C'est l'une des polémiques du moment, qui fait s'entrecroiser politique locale, protection du patrimoine, arrière-plan historique... et gros sous.

   Cette commission, présidée par la préfète de l'Aveyron, est composée de la manière suivante :

- des membres de droit, hauts fonctionnaires, dont le chef de la DREAL ; en tant que membres de droit, ils sont indépendants de toute nomination... mais oseront-ils s'opposer à un projet de la préfecture ?

- des représentants élus des collectivités territoriales

- des "personnalités qualifiées" (des scientifiques et des membres d'associations)

- des "personnalités compétentes" (en fonction du sujet abordé)

   Sauf erreur de ma part, les deux dernières catégories regroupent des membres nommés par la préfecture.

   Du coup, lorsque la préfète est venue présenter son projet (favorable à la reconduction de la micro-centrale électrique), on pouvait s'attendre à ce que la majorité se prononce clairement en sa faveur. Sauf que... il semble y a voir eu des problèmes à l'allumage : sur 18 voix potentielles, le projet n'en a recueilli que 8, l'opposition 7, 2 membres s'étant abstenus... et il y aurait eu un-e absent-e ?

   Difficile de connaître le détail du vote. D'après un article de La Dépêche du Midi, le vice-président du Conseil général Pierre-Marie Blanquet aurait voté contre. Et les autres élus aveyronnais ? D'après le site Ranimons la cascade ! , tous les fonctionnaires ont voté pour... Quel beau sens de la discipline !

   Restent les deux abstentionnistes, qui auraient pu faire basculer le scrutin. Sans les connaître et sans vouloir présumer de leurs motivations, on peut cependant affirmer que, par le non-vote, ils ont exprimé leur méfiance vis-à-vis du projet proposé :

- s'il est bon, pourquoi ne pas avoir voté en sa faveur ? (A moins que ce ne soient deux élus locaux qui n'aient pas voulu "se mouiller"...)

- s'il est mauvais, il aurait fallu prendre un risque : désavouer l'autorité publique ; s'abstenir était un moindre risque...

   Pour plus de transparence (après tout, ne sommes-nous pas en démocratie ?), il serait bon que le vote de chaque membre de la commission soit connu.

samedi, 07 mai 2011

Grand Rodez et petits féodaux aveyronnais...

   ... à moins que ce ne soit "Petit Rodez et grands féodaux aveyronnais". Dans le cadre de la réforme des collectivités territoriales, la préfecture supervise la procédure qui doit aboutir à refondre la carte des associations intercommunales. La presse a rendu compte du premier jet, qui prévoit de regrouper les communes aveyronnaises en 17 communautés (16 du département + celle de Figeac).

   Tous les journaux ont fait référence à une carte de la nouvelle organisation intercommunale... dont il est très difficile de se procurer une version de bonne qualité : les journaux n'ont publié que des vues peu soignées et, sur le site de la préfecture de l'Aveyron, on a accès à deux documents pdf, dont un diaporama quasi illisible. Fort heureusement, ladite carte a été publiée en première page du Progrès St-Affricain le 28 avril dernier :

politique

   Que remarque-t-on ? Eh bien que le découpage semble obéir à des logiques différentes selon l'endroit où l'on se trouve. Ainsi, dans le nord du département, on semble vouloir créer une sorte de communauté de l'Aubrac... mais en l'étendant à Espalion et Estaing, et pas au Carladez ni à Entraygues-sur-Truyère. Bonjour la cohérence géographique ! N'y aurait-il pas une raison à cela ? Les mauvaises langues remarquent que le territoire délimité n'est pas sans ressembler au pays du Haut-Rouergue, même s'il est plus restreint (les habitants du Carladez n'auraient sans doute pas accepté d'être "annexés" ainsi). Or, le président du pays n'est autre que Jean-Claude Anglars (un proche du président du Conseil général Jean-Claude Luche), maire de Sébrazac et président de la communauté de communes d'Estaing. Hasard ? Mmmmm. Ces derniers temps, on a remarqué que "Mini-Luche" soignait ses relations publiques du côté de la Montagne...

   Du coup, le Carladez est regroupé avec les communes du canton d'Entraygues, bien tenu lui aussi par un fidèle de Jean-Claude Luche. Sachant qu'aux dernières cantonales, le Carladez a élu un opposant, on se demande si ce regroupement intercommunal n'est pas annonciateur du futur territoire d'élection d'un conseiller (territorial) en 2014...

   Il semble que la même démarche ait été à l'oeuvre dans le regroupement des territoires de Marcillac-Vallon (un bastion de gauche) et de Conques (plus conservateur)...

   Autre sujet d'étonnement : la préfecture propose que la communauté de communes du Villefranchois soit organisée selon un axe nord-sud de communes, alors que la logique voudrait que ce soit selon un axe ouest-est. Mais cela conduirait à mordre sur Rignac, Montbazens et Rieupeyroux....

   On continue avec deux intercommunalités qui ne regrouperaient que 6 000 habitants environ. La première unirait les cantons de Rieupeyroux et La-Salvetat-Peyralès... peut-être pour le plus grand plaisir de l'un des vice-présidents du Conseil général, André At. Dans le Sud-Est, la préfecture propose d'associer les communes des cantons de Nant et Cornus, coupant certaines d'entre elles de Millau. C'est l'inverse du cas de Villefranche-de-Rouergue, mais l'incohérence géographique est la même : alors qu'il aurait été logique de constituer, autour de Millau, une communauté selon un axe nord-sud (en suivant la tracé de l'autoroute A75), c'est l'axe ouest-est qui a été retenu. (On reprend en gros la "vieille" collectivité Millau-Grand Causses, sans tenir compte de l'impact du viaduc.) Seules les mauvaises langues y voient des arrière-pensées politiques.

  Par contre, la formation de deux grandes communautés, l'une en Ségala (autour de Baraqueville et Naucelle), l'autre en Lévézou, est logique, même si l'on a pris soin de "cadenasser" le Grand Rodez (je vais y revenir).

   A l'opposé, tout le Sud-Sud-Ouest du département serait réuni autour de Saint-Affrique, soit presque 25 000 habitants au total. Cet ensemble me paraît manquer de cohésion... Voudrait-on lier les mains des dirigeants saint-affricains ?

   Enfin, je trouve quand même étonnante la configuration de l'une des associations proposées, puisqu'elle regrouperait les territoires de Saint-Geniez-d'Olt, de Laissac et de Bozouls. Cette dernière ne serait donc pas unie à Espalion et Estaing, ses voisines naturelles, pas plus qu'à Rodez. Là encore, les mauvaises langues vont se déchaîner, insinuer que l'on fusionne des territoires gérés par des proches du président du Conseil général. Et donc, derrière cette réorganisation de l'intercommunalité se profilent les élections territoriales de 2014, avec 29 super-cantons, certains pouvant trouver une préfiguration dans le projet de la préfecture...

   On remarque surtout que la seule collectivité dont la délimitation ne change pas est le Grand Rodez, qui compterait les mêmes 8 communes, alors que tout le monde convient que l'agglomération ruthénoise est bien plus étendue. Dans ce domaine, on parle d'aire urbaine : celle de Rodez s'étendrait sur 25 communes, que j'ai mises en évidence sur la carte ci-dessous :

  politique

   J'ai utilisé trois figurations :

- l'aplat rouge pour le noyau urbain (la partie vraiment agglomérée), composé des communes de Rodez, Onet-le-Château, Olemps et Le Monastère

- les pointillés rouges pour les autres communes du Grand Rodez : Druelle, Luc-La Primaube, Sainte-Radegonde et Sébazac-Concourès

- les pointillés orange pour les communes périphériques, dont, selon l'INSEE, au moins 40 % de la population active vient travailler dans le noyau urbain : Moyrazès, Calmont, Manhac, Camboulazet, Sainte-Juliette-sur-Viaur, Comps-Lagrand’ville, Flavin, Agen-d’Aveyron, Montrozier, Bertholène, La Loubière, Rodelle, Muret-le-Château, Salles-la-Source, Valady, Balsac et Clairvaux-d’Aveyron.

   Au total, cela forme un ensemble d'environ 70 000 habitants, bien plus que les 50 000 du Grand Rodez... et bien moins que les 100 000 revendiqués par certains (notamment le maire d'Onet-le-château, dans un entretien paru dans Le Ruthénois de cette semaine) :

politique

   Je veux bien que la préfecture, par souci d'équilibre, rechigne à étendre le Grand Rodez à ces 25 communes, mais tout de même... Il est évident qu'au minimum une couronne devrait s'ajouter : Moyrazès à l'ouest, Calmont et Flavin au sud, Agen-d'Aveyron, Montrozier et La Loubière à l'est, Salles-la-Source et Balsac au nord. On accordera au maire de Rodelle (et conseiller général de Bozouls), Jean-Michel Lalle, que sa commune ne devrait pas être séparée des autres du canton, même si ses actifs sont majoritairement tournés vers Rodez, Onet-le-Château et Sébazac-Concourès.

   Bref, le projet qui a filtré dans la presse semble, au-delà de la prise en compte de certaines réalités géographiques, assez orienté politiquement. Les discussions promettent d'être animées...

mercredi, 04 mai 2011

Un stage si discret

   Les moins jeunes n'ont pas connu cela : les lycéens du XXIe siècle (y compris ceux de section générale) sont amenés à effectuer des stages au cours de leur scolarité. C'est l'occasion pour nombre d'entre eux de découvrir un milieu professionnel ou un métier vers lequel ils envisagent de s'orienter. Voilà qui ne mériterait pas de commentaire particulier si ce n'est que, parfois, il peut arriver qu'un parent et / ou un journaliste fasse un peu de zèle.

   Le mois dernier, les lecteurs de la presse aveyronnaise ont ainsi eu la surprise de lire des articles consacrés à un seul lycéen stagiaire, qui n'est autre que le fils de l'un des vice-présidents du Conseil général. Cela a commencé le 1er avril (eh non, ce n'était pas un canular) dans le Bulletin d'Espalion et Midi Libre (avec le même texte, illustré par la même photographie). Cerise sur le gâteau : dans le Bulletin, l'article était annoncé en première page ! C'est dire l'importance qu'il lui accordait... ou que l'on a voulu qu'il lui accordât. (Oui, je me suis fait un petit kif subjonctif imparfait.)

   Cet article n'étant pas signé (et étant identique dans l'hebdomadaire et le quotidien), deux hypothèses s'offrent à nous : soit il a été écrit par un correspondant local (proche de la famille du jeune homme ?) qui travaille pour les deux journaux, soit il est l'oeuvre d'un membre de la famille (ou d'un proche), qui a accompagné le jeune homme à Paris (et accessoirement pris la photographie), avant de livrer sa prose aux journaux susmentionnés, qui se sont empressés, tant la qualité du texte était grande, d'en assurer la publication.

   Moins d'une semaine plus tard, c'était au tour de La Dépêche du Midi et du site Aligorchie de se pencher sur cette affaire.

   Et voilà qu'un organe de presse national s'intéresse à la chose. Le site internet du Monde a mis en ligne aujourd'hui un article consacré au stage du jeune homme (il paraît dans l'édition papier datée du 5 mai... qui ne sera disponible chez les marchands de journaux que demain jeudi donc) :

politique,société

    La journaliste Mattea Battaglia rappelle qu'il est scolarisé dans ce qui est peut-être le lycée (privé) le plus classieux du département, aux excellents taux de réussite aux examens... mais se garde bien d'évoquer son recrutement.

   Contrairement à ses collègues aveyronnais, Mattéa Battaglia présente rapidement le papa du jeune homme et évoque (tout aussi rapidement) les réactions que ce stage privilégié a suscitées sur la Toile.

   Pour terminer, signalons qu'au Monde, Guillaume Anglars aurait déclaré lire très régulièrement le "quotidien du soir" et Le Figaro, alors que, selon La Dépêche, c'est le premier qu'il lit avec assiduité, Le Figaro et L'Humanité venant en second, en alternance. Faut-il en conclure que le jeune homme a modulé ses propos en fonction de son interlocuteur ou que les journalistes ont retenu de ses déclarations ce qui les arrangeait ?

vendredi, 29 avril 2011

La cascade de Salles-la-Source

   Salles-la-Source est une charmante commune d'environ 2 000 habitants, située à proximité de Rodez, au nord-ouest de l'agglomération :

Carte Aveyron.jpg

   Dans le département (et au-delà), elle est réputée pour sa cascade, très pittoresque, dont le site peut faire l'objet d'une petite randonnée.

   Cette cascade est plus ou moins spectaculaire, selon le débit des sources qui l'alimentent... et selon les prélèvements effectués par un producteur (privé) d'électricité. C'est l'objet de la polémique qui agite la région depuis plusieurs années. Une association, " Ranimons la cascade ! ", s'est créée pour préserver le site naturel de l'exploitation industrielle. Régulièrement, la presse se fait l'écho de ses initiatives. Elle est soutenue par la mairie, dont un communiqué est paru ce vendredi dans Centre Presse :

C Presse 29 04 2011.JPG

    L'arrêt de l'exploitation est réclamé, alors que la préfecture veut maintenir la production d'électricité, tout en préservant le cadre de la cascade :

politique,écologie,environnement,presse

   Le 2 février dernier (toujours dans Centre Presse), la préfète avait détaillé la position de ses services sur la question, en réponse au président de l'association "Ranimons la cascade !". J'ai souligné plusieurs passages qui me paraissent importants. En rouge, j'ai mis en valeur plusieurs aspects de la position préfectorale. Il paraît évident que la préfète n'envisage pas un instant l'arrêt de la petite centrale hydroélectrique. C'est donc sur le versement (par l'exploitant) d'une redevance que travaille son administration. Signalons que ledit exploitant ne verse plus rien depuis plus de cinq ans... On notera aussi que la préfète admet que la personne qui a conduit l'enquête publique s'avouait pas tout à fait compétente sur certains points...

   En vert j'ai souligné les passages évoquant l'action du Conseil général, dont on parle peu dans cette affaire. Et pour cause... Jean-Claude Luche et sa majorité ont roupillé sur ce dossier : leur réponse a été déclarée favorable (à l'exploitant de la mini-centrale) parce qu'ils n'ont pas rendu d'avis dans le temps imparti ! Par contre, les fonctionnaires du Conseil général, eux, se sont mouillés... en faveur de l'exploitant. Signalons (mais c'est sans doute un hasard) que la commune de Salles-la-Source est située dans le canton de Marcillac-Vallon, dont l'élue, Anne Gaben-Toutant, n'appartient pas à la "Majorité départementale"...

   J'ai aussi encadré (en bleu) un paragraphe qui expose les désagréments provoqués par un débit trop important de la cascade. C'est un temps aujourd'hui lointain... Reste à en déterminer un débit minimal, alors que le renouvellement de la concession précise que l'exploitant pourra accroître la production d'électricité hydraulique... et donc sans doute diminuer le débit de l'eau alimentant la cascade.

   Cette histoire est remontée jusqu'aux oreilles d'un journaliste du Canard enchaîné qui, dans l'édition du 20 avril dernier, a évoqué l'affaire :

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    Si la fin de l'article a pu déplaire aux sympathisants de "Ranimons la cascade !", le reste du papier apporte un arrière-plan historique sur lequel il n'est pas inintéressant de revenir.

   Que dit l'ami coin-coin ? Que le détournement de l'eau des sources remonte aux années 1920. De 1921 à 1930, Amédée Vidal fut sénateur de l'Aveyron... et plus que cela. C'était une sorte d'archétype du notable de la IIIe République : il avait une formation d'avocat et possèdait du terrain, dans l'Est du département. S'ajoutait à cela une activité industrielle : une filature, à Salles-la-Source, pour laquelle je pense qu'il devait déjà recourir à l'eau des sources. En 1928 donc, il obtient de pouvoir utiliser l'eau pour alimenter sa centrale hydroélectrique.

   Voyez le beau paradoxe géographique : ce sénateur aveyronnais fut aussi maire, conseiller d'arrondissement puis conseiller général... de Peyreleau (à proximité de Millau), alors qu'il était possessionné juste au sud de l'Aubrac (à Saint-Laurent-d'Olt) et qu'il avait développé une activité industrielle à proximité de Rodez ! Cela donnait ceci :

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    (Sur la carte, j'ai colorié en violet le territoire de la commune de Rodez.)

   Du côté de Salles-la-Source, Amédée Vidal n'était de surcroît pas privé de soutien. En 1930, le Conseil municipal avait autorisé l'occupation du domaine public (un point qui fait aujourd'hui encore débat). Dans cette région, plusieurs représentants de la famille Gaffier ont exercé des responsabilités. Edouard Gaffier a été député de Rodez et président du Conseil général de l'Aveyron. Deux de ses neveux, Bernard et Henri, se sont succédé au poste de 1er adjoint à la mairie de Salles-la-Source, entre 1945 et 1959. Or, il se trouve qu'Edouard Gaffier n'était autre que... le cousin germain  (par alliance) d'Amédée Vidal. (Je tire ces informations de l'excellent ouvrage de Roger Lajoie-Mazenc, Maires de famille, les têtes couronnées de la démocratie.) Comme le monde est petit ! (D'après un livre publié en 1924,  accessible sur Google books, Amédée Vidal avait épousé une fille Gaffier, qui devait donc être la cousine germaine d'Edouard.)

   L'actuel maire de Salles-la-Source, en place depuis 2008, ne semble pas lié à cette fratrie, alors que l'exploitant de la mini-centrale, Jean-Gérard Guibert, est, selon Le Canard enchaîné, un descendant d'Amédée Vidal. La montée de l'opposition à la mini-centrale serait-elle liée à la perte d'influence d'une famille dans la commune ? Il est difficile de conclure.

   Il est aussi évident qu'il est question de gros sous. L'entreprise dirigée par Jean-Gérard Guibert, la "Société hydroélectrique de la vallée de Salles-la-Source - Etablissements Amédée Vidal", a réalisé, en 2009, un résultat net de  19 000 euros, pour un chiffre d'affaires de 206 000, soit plus de 9 % ! (L'excédent brut d'exploitation se montait lui à 42 000 euros.) A titre de comparaison, le dernier bilan chiffré de L'Epi du Rouergue (entreprise bien connue des Aveyronnais) fait apparaître un résultat net de 190 000 euros, pour un chiffre d'affaires de 11 930 000, soit environ 1,6 %.

   Il n'est pas impossible non plus que la politique partisane se greffe sur l'affaire. Il me semble que, à tort ou à raison, les dirigeants de l'association "Ranimons la cascade !" sont classés plutôt à gauche, alors que la préfète (récemment promue officier de la légion d'honneur) et l'entrepreneur, à tort ou à raison, sont étiquetés plutôt à droite.

   Bref, pour le citoyen de base, au-delà de l'aspect patrimonial et touristique de la cascade, les soubassements de la controverse ne sont pas suffisamment éclairés.

mardi, 26 avril 2011

A Rodez, bonjour les vélos !

   Ce n'est un secret pour personne : le maire de Rodez, Christian Teyssèdre, est un grand amateur de cyclisme. Il arrive qu'on le voie, le week-end, pratiquer son sport de prédilection. Il s'est démené pour faire venir le Tour de France et soutient d'autres manifestations en liaison avec la pratique du vélo.

   Le buzz du moment tourne autour d'une mesure décidée par la mairie : la subvention de l'achat de vélos électriques. Le 23 avril dernier, les quotidiens régionaux, La Dépêche du Midi et Midi Libre, abordaient le sujet, juste après l'annonce faite par la municipalité.

   Il est fort possible que quelques Franciliens en vacances dans le département aient fait remonter l'info puisque, quelques jours plus tard, des médias nationaux se sont emparés de l'affaire. Cela a commencé, le 25 avril, par une dépêche AFP... qui a été largement copiée.

   Premier copieur : le site de France24 qui, au moins, cite sa source. Le gag est qu'il reprend la photographie illustrant la dépêche AFP, en remplaçant la légende par... le premier paragraphe de la dépêche, qui se retrouve donc deux fois dans l'article !

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   Deuxième copieur : France 3 Midi-Pyrénées, dont le site internet propose un article signé Michel Pech... qui n'est que la copie conforme de la dépêche AFP ! A moins que ce journaliste ne travaille pour les deux médias, il s'agit d'un plagiat, la source n'étant pas mentionnée. Seule l'illustration diffère :

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   Troisième copieur : Midi Libre lui-même, dans un second article, du 26 avril. Cette fois-ci, même si l'on sent que le (la) journaliste a "tapé" dans la dépêche AFP, il y a eu effort de réécriture. On a aussi choisi une illustration plus pertinente.

   De son côté, Centre Presse du même jour se contente d'ironiser sur le faible nombre d'adeptes du pédalage en centre-ville :

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   On apprend donc qu'un journaliste de France Info était présent pour réaliser un sujet (déjà abordé en 2009 par la station). C'est pourtant dans le journal de 13 heures de France Inter de ce mardi 26 que j'ai entendu un petit reportage (où l'on entend des points de vue critiques) consacré au sujet. (Je pense que le journaliste doit travailler pour les deux radios.) Signalons que France Inter est, en terme d'écoute, la deuxième radio du département, après l'indéboulonnable Totem.

   Cela fait tout de même beaucoup de bruit pour une mesure somme toute anecdotique.

 

dimanche, 24 avril 2011

Légion d'honneur, mon amour !

   La nouvelle promotion de civils décorés nous réserve de belles surprises. Le Monde s'est intéressé à quelques figures médiatiques. La consultation de l'intégralité des listes publiées au Journal Officiel du 24 avril permet de tirer des conclusions.

   La légion d'honneur est d'abord un moyen de panser les plaies de quelques victimes du suffrage universel (les électeurs sont si ingrats...) ou de virés du gouvernement, qui ont l'amabilité d'accepter. Ainsi, Claudie Haigneré (deux fois ministre de Jean-Pierre Raffarin entre 2002 et 2005) et Raymond Soubie (ancien conseiller notamment de Nicolas Sarkozy) sont élevés à la dignité de grand officier. Dans le même genre, on a Xavier Darcos (ministre délégué de Jean-Pierre Raffarin, ministre de plein exercice de François Fillon), qui devient commandeur.

   Moins connus sont les dizaines de chefs d'entreprises (signalons toutefois le cas de Marc Senoble, nommé chevalier), de praticiens hospitaliers, de dirigeants d'associations à qui l'on attribue le précieux hochet. La justice, bien que malmenée par le pouvoir exécutif, n'est pas oubliée. Cela va jusqu'au procureur général près la Cour d'Appel d'Amiens, qui devient officier par la grâce du ministre dont il dépend. Gageons qu'il saura conserver une totale indépendance dans l'exercice de ses fonctions.

   Il est aussi frappant de constater que l'appartenance à un organisme de contrôle du pouvoir exécutif semble favoriser l'obtention de la précieuse médaille. Le cas le plus emblématique est celui de Pierre Steinmetz, membre du Conseil constitutionnel (où il a été nommé par Jacques Chirac), élevé au grade de commandeur. Cela me semble particulièrement déplacé alors que le Conseil a régulièrement à se prononcer sur des textes de loi parfois très controversés.

   Tout aussi malvenues me paraissent :

- l'élévation au grade de commandeur d'un président de chambre de la Cour des comptes

- la promotion au grade d'officier de conseillers maîtres à la Cour des comptes (sur le contingent du Premier ministre)

- la nomination de la présidente et d'un conseiller d'une section de Chambre régionale des comptes

   On remarque aussi quelques nominations "paillettes" : l'un des ténors (de droite) du barreau de Paris Francis Szpiner, devient commandeur, tout comme l'inoxydable Yvette Horner. Parmi les sportifs connus, les gens du Sud-Ouest relèveront la nomination d'un jeune retraité, le rugbyman Fabien Pelous.

   Chaque promotion réserve quelques surprises. Ainsi, le maire de Bastia (radical de gauche) Emile Zuccarelli, ancien député, ancien ministre sous Pierre Bérégovoy et Lionel Jospin, devient officier. On est encore plus surpris de retrouver sur la liste des nouveaux chevaliers Claude Poperen (le frère du socialiste Jean), longtemps communiste, ancien dirigeant de la CGT !

   Il me reste à aborder le cas des Aveyronnais (au sens large). Pierre Soulages est élevé à la dignité de grand officier (il était devenu commandeur sous François Mitterrand... quand je vous dis que le snobisme n'est ni de gauche ni de droite...) :

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    La préfète du département, Danièle Polvé-Montmasson (page 11 du décret), devient officier (comme sa collègue du Tarn, pour qu'il n'y ait pas de jaloux). On peut ajouter à cette liste deux papys de la politique aveyronnaise (page 12 du même décret), l'ancien sénateur et maire de Sévérac-le-Château Bernard Seillier (le souverainisme mène à tout, même aux médailles en chocolat) et l'ancien vice-président du Conseil général René Quatrefages. L'une de ses collègues, encore en activité, va recevoir la même décoration : Renée-Claude Coussergues, élue du canton de Sainte-Geneviève-sur-Argence (page 3 du décret : elle figure sur le contingent du Premier ministre, contrairement à ses anciens collègues, nommés sur le contingent du ministre de l'Intérieur et des Collectivités territoriales).

   Tout ce beau monde va donc rejoindre Jean-Claude Luche, nommé en janvier dernier. Il ne fait aucun doute que le gouvernement identifie clairement la "Majorité départementale" aveyronnaise à la majorité présidentielle... et vice versa. Les étiquettes politiques, masquées pendant la campagne des récentes élections cantonales, sont déjà en partie ressorties.

samedi, 16 avril 2011

"Le Nouvel Hebdo" numéro 171

   L'éditorial de Gérard Galtier est consacré à la mise en place du nouvel exécutif départemental. Il y pointe les contradictions de la gauche mais aurait pu insister davantage sur la fin de la fiction des "sans étiquette", massivement soudés à la "Majorité départementale". On remarque aussi que Jean-Claude Luche a verrouillé le Conseil : les vice-présidents sont désormais majoritairement des proches ; l'influence de Jean Puech se fait moins prégnante. Le risque est que Jean-Claude Luche ne reproduise le mode de fonctionnement de son prédécesseur.

   L'un des principaux articles concerne les turbulences à la tête de la MJC ruthénoise. Apparemment, plusieurs possibilités sont envisagées pour remplacer l'actuel directeur... et l'une d'entre elles n'est pas sans m'étonner : "Avec l'un, le maire pourrait, dit-on, la faire fermer à un blog qui le dérange"... Serait-ce une manière détournée de désigner l'un des responsables d'Aligorchie ?

   Une fois n'est pas coutume, le journal s'en prend à l'un des proches de Jean-Claude Luche, l'inévitable Jean-Claude Anglars, peut-être le roi du cumul dans le département. Le Nouvel Hebdo ne s'est pas intéressé à l'affaire Guillaume Anglars, mais plutôt à l'appétit jamais assouvi du vice-président du Conseil général, dont je suis persuadé qu'il pense un jour succéder à J.-C. Luche.

   Les derniers soubresauts des élections cantonales sont abordés à travers trois exemples. Il est surtout question de Mur-de-Barrez. La semaine dernière, l'ancien conseiller général Bernard Monzie a publié une longue tribune dans le Bulletin d'Espalion, où perce une forte inquiétude pour le canton, non pas en raison de l'élection d'un conseiller de gauche (Daniel Tarrisse), mais à cause de la future entrée en application de la loi sur les territoires (initiée et votée par la droite).

politique,presse

   Le non-dit porte sur l'argent : dans le département, de nombreux cantons jalousent la relative aisance financière du Carladez, qui repose sur les redevances versées par EDF... De là à penser que les élus de Brommat ne voudraient pas partager avec les cantons voisins...

   On perçoit aussi l'écho des dernières cantonales dans le petit article consacré à la commune de Saint-Léons, située dans le canton de Vezins-de-Lévézou. Certains conseillers municipaux seraient entrés "en résistance" contre le maire Olivier Monteillet... qui s'était présenté contre le conseiller général sortant Arnaud Viala. S'agit-il de règlements de compte ?

   Enfin, dans un entrefilet consacré à la commune de Naucelle il m'a semblé reconnaître la "patte" de Bernard Mazars, sèchement battu en mars dernier par le sortant Jean-Paul (Mazars lui aussi). Il me paraît n'avoir pas encore digéré sa défaite.

   On trouve encore d'autres choses dans ce numéro du Nouvel Hebdo, à commencer par la traditionnelle volée de bois vert administrée à la tête de turc du journal, Fabrice Geniez, le maire d'Onet-le-Château. On lira aussi avec profit la réponse (pas trop énervée) du maire de Rodez au courrier d'un lecteur concernant l'îlot Bonald.

   Le journal s'achève par deux conseils de lecture. Le premier livre, en souscription (il sortira le mois prochain) est consacré à la grève des gantiers de Millau en 1911. Le second (déjà en vente), La Bataille de Carmaux, traite de la résistance dans le Tarn et l'Aveyron.

vendredi, 15 avril 2011

Bernard Saules hyperactif

   Le nouveau conseiller général de Rodez-Est et conseiller municipal (d'opposition) de Rodez ne cesse de faire parler de lui. Cette semaine, il a les honneurs du Ruthénois (numéro 59) qui, en page 2, relève un hommage très particulier :

politique

    C'est en lien avec la dernière séance du Conseil municipal de Rodez (du 8 avril dernier), qui a vu le maire de la commune du Piton, Christian Teyssèdre, rendre un hommage croc-en-jambes à celui qui est censé se trouver à la tête de l'opposition (page 2 du compte-rendu) :

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   Il est des félicitations qui valent bien des coups de poignard...

   Mais il est difficile d'accuser le maire de Rodez d'être tombé dans l'attaque personnelle. Son intervention, sans doute ironique, ne faisait que rappeler un fait établi : Bernard Saules n'est guère assidu aux séances du Conseil municipal de la commune qu'il ambitionne de gérer.

   Le 8 avril, il était donc "excusé" : il a argué d'un rendez-vous professionnel.

   Cependant, lors de la séance précédente, celle du 25 février, il n'était pas là non plus, sans que la moindre excuse ait été avancée... et pour cause : il avait séché la séance pour s'envoler vers Paris. On avait ainsi pu le voir dans le public de l'émission Téléfoot du dimanche suivant...

   ... Et il était aussi absent de la séance précédente, celle du 17 décembre 2010 (apparemment avec une excuse : un mot des parents, peut-être ?).

   Que l'on se rassure, il était bien présent le 15 novembre... mais pas le 20 septembre 2010, là encore avec une excuse.

   Sur les cinq premières séances de l'année 2010, deux se sont déroulées sans Bernard Saules : celles du 9 avril et du 5 juillet. En 2009, il avait été plus assidu, même s'il n'avait pas assisté à toutes les séances. En 2010, son taux de présence est tombé à 50 %. En 2011, pour l'instant, à 0 %.

   On va me dire : mais c'est parce qu'il est très pris. En effet, à son travail au Crédit agricole il ajoute ses fonctions au sein de l'U.N.A.F. (l'Union Nationale des Arbitres de Football), son mandat (non rémunéré) de conseiller municipal de Rodez et celui (rémunéré) de conseiller général de Rodez-Est. Il va falloir choisir, monsieur Saules ! Ou alors les électeurs ruthénois pourraient commencer à penser que celui qui s'est présenté comme un homme neuf, faisant de la politique autrement, n'est qu'un bonimenteur de plus.

   On a commencé à avoir quelques doutes dès l'élection des vice-présidents du Conseil général de l'Aveyron : Bernard Saules ne s'est pas vu octroyer le prestigieux poste (ce qui est après tout fort logique : qu'il fasse d'abord ses preuves comme simple conseiller général de la majorité... et il y a du boulot),  alors que Jean-Claude Luche en avait fait un argument de campagne. Oui, rappelez-vous, c'était dans Centre Presse (aussi dans Midi Libre, mais leur archivage numérique ne vaut pas tripette), le 10 mars dernier :

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   Mais Bernard Saules n'est pas reparti les mains vides. Dans Midi Libre du 8 avril, on apprenait qu'on lui avait attribué un beau hochet : le poste de conseiller général délégué au contrat territorial de l'agglomération ruthénoise... la planque idéale pour préparer les municipales de 2014 !

   J'attends aussi de savoir quelle décision le nouveau conseiller général va prendre concernant ses activités professionnelles. Il me semble bien avoir entendu pendant la campagne que, s'il était élu, il se mettrait en disponibilité du Crédit agricole. Sinon, il est à craindre que d'autres séances du Conseil municipal de Rodez ne se déroulent sans lui... du moins jusqu'à la campagne de 2014 !

lundi, 04 avril 2011

Une presse partisane

   On peut être un hebdomadaire local de qualité, en bonne santé financière (à ce qu'il me semble)... et avoir une conception très particulière de la neutralité politique. C'est le cas d'une vénérable publication aveyronnaise, le Bulletin d'Espalion.

   A la base, comme son lectorat est nord-aveyronnais, on se doute bien qu'il ne va pas pencher du côté du bolchevisme. Mais, pendant la campagne des récentes élections cantonales, j'ai senti comme une sorte d'engagement de la part de la rédaction (d'une partie d'entre elle, du moins). Ce fut particulièrement visible dans le numéro paru juste avant le premier tour, vendredi 18 mars. Les pages 4 et 5 étaient consacrées aux tribunes politiques. Voici ce qu'on pouvait y lire (j'ai ôté de l'image les publicités) :

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    Sur cinq tribunes, trois sont en faveur de la "Majorité départementale" (qui, paradoxalement, a finalement recueilli moins de voix que la "minorité"). Page de gauche, c'est le responsable des jeunes du Modem aveyronnais qui s'exprime, sans prendre parti pour un camp. Par contre, la page de droite est véritablement colonisée... par la droite. On peut lire successivement une tribune de Jean-Claude Luche et un communiqué du Conseil général, suivis, comme c'est étonnant, par une déclaration de son président. Même le bref article consacré au débat qui l'a opposé à Guy Durand est d'une objectivité douteuse. La fin est rédigée ainsi : "Tout au long de ce face à face courtois, Jean-Claude Luche s'est montré pugnace et convaincant, bon connaisseur des dossiers devant un Guy Durand qui a détaillé le programme de la gauche." Le sous-entendu est : Guy Durand, lui, ne connaissait pas les dossiers, une reprise d'un argument de J.-C. Luche. C'est évidemment faux, mais, parmi ceux qui n'ont pas suivi le débat, qui aura décelé la supercherie ?

   En bas de page surnage un communiqué de Pierre Pantanella, du PS. Ouf, l'honneur est sauf !

   Je ne m'attarderai pas sur l'analyse qui est faite des résultats du second tour, dans le numéro du 1er avril. Mon attention a été attirée par autre chose. Voici ce que l'on pouvait voir en Une :

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   Vous allez me dire, voilà qui annonce un petit article sympa, qui met en valeur un jeune gars bien de chez nous. Sauf que, quand on lit l'article, on se dit qu'il ne s'agit pas de monsieur-tout-le-monde. Il n'est pas donné à n'importe quel élève de Première d'obtenir un stage à l'Elysée. Et là, un doute m'effleure : se pourrait-il que ce jeune, originaire de Sébrazac, ait un lien de parenté avec le maire de cette commune, vice-président du Conseil général de l'Aveyron ? Voilà qui expliquerait l'obtention du stage prestigieux.

   De surcroît, quand on lit l'article, ce ne sont que louanges... plutôt adressées aux adultes qui travaillent au Château qu'au jeune homme d'ailleurs : "Guillaume aura côtoyé beaucoup de grandes figures du monde politique français ainsi que de nombreux conseillers, tous formidables par leurs compétences reconnues et leur dynamisme." Comme c'est beau ! Comme c'est grand ! J'en ai la larme à l'oeil. On est vraiment bien gouvernés, y a pas à dire ! (Curieusement, les électeurs qui se sont déplacés en mars dernier ne semblent pas tout à fait de cet avis, mais bon, je chipote, hein.)

   Le reste de l'article sous-entend que le jeune semble promis à un brillant avenir politique... et voilà que ressurgit le spectre des dynasties aveyronnaises... On se souvient qu'Yves Censi (le fils de l'ancien maire de Rodez), avant de faire son nid dans la première circonscription de l'Aveyron, était passé par l'Elysée, où il avait paraît-il conseillé Jacques Chirac pendant quatre ans. Un papa très ambitieux pour son fils a-t-il eu cet exemple en tête ?