mercredi, 30 août 2017
Petit Paysan
Cet agriculteur a repris la ferme de ses parents (restés vivre à proximité) et élève une trentaine de vaches laitières (des Prim'Hostein), en Haute-Marne (entre Paris et la Lorraine). On le suit dans le quotidien du travail de paysan, du soin aux bêtes à la gestion du stock fourrager, en passant par la traite. On assiste aussi à une mise-bas, à laquelle le jeune homme (35 ans) doit faire face seul, un peu comme l'héroïne d'Une Hirondelle a fait le printemps avec ses chèvres.
La comparaison entre les deux films ne s'arrête pas là. Le cheptel de Pierre va être touché par un mal mystérieux, semblant atteindre les animaux au hasard. Il veut protéger son troupeau, menacé d'un abattage total si la maladie (la fièvre FHD dans le film) est détectée. Cette maladie n'existe pas : elle est un substitut de l'encéphalopathie spongiforme bovine (dont les symptômes sont différents), qui a frappé l'ancien troupeau de Michel Serrault dans Une Hirondelle.
Cette fiction a donc un caractère documentaire et elle mêle deux époques : celle des années 1990 (pour la crise de la vache folle) et la nôtre, qui voit un agriculteur recourir à des applications professionnelles sur son ordiphone, un autre utiliser quotidiennement internet et un dispositif pour surveiller à distance ce qu'il se passe dans son étable. L'influence du passé se voit à travers l'exploitation du héros, très modeste. De nos jours, on ne laisserait plus s'installer en élevage conventionnel un jeune agriculteur disposant d'un troupeau de seulement 30 vaches, surtout depuis la fin des quotas laitiers.
Au fur et à mesure que l'intrigue se déploie, l'aspect documentaire cède la place à une sorte de thriller rural. Pierre (formidable Swann Arlaud, déjà vu dans Michael Kohlhaas, Ni le ciel ni la terre et plus récemment Une Vie) va se murer dans le mensonge et le déni. Il veut s'en sortir tout seul, ne comptant à la rigueur que sur l'appui de sa sœur vétérinaire (Sara Giraudeau, très bien). Sans rien révéler, je peux dire que cela va le mener assez loin, à tel point que jusqu'à la fin, on se demande comment le réalisateur va conclure son récit.
C'est très prenant, très fort, très noir aussi, avec d'excellents interprètes. Outre ceux que j'ai déjà cités, on peut mentionner Isabelle Candelier (la mère), Bouli Lanners (le paysan belge complotiste), Marc Barbé (le responsable DSV) ou encore India Hair en boulangère qui en pince pour le jeune paysan. (On peut la voir occuper un rôle plus important dans Crash Test Aglaé.)
C'est de surcroît bien filmé, avec une attention toute particulière portée aux vaches (et au veau, qui devient l'animal de compagnie du héros). Dans ma jeunesse, chez mes grands-parents, j'ai côtoyé ce genre de bêtes, dont on a fait des "pisseuses de lait". (J'ai encore des souvenirs des moments où j'allais nourrir les veaux avec ma grand-mère.) Je crois qu'elles n'ont jamais été aussi bien filmées. C'est aussi un hommage au travail du paysan, un besogneux qui aime ses bêtes... peut-être plus que tout.
22:56 Publié dans Cinéma, Société | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : cinéma, cinema, film, films
samedi, 26 août 2017
Les Proies
Opération casse-gueule pour Sofia Coppola (réalisatrice un peu surestimée chez nous) : proposer une nouvelle traduction cinématographique du roman jadis adapté par Don Siegel avec Clint Eastwood. L'idée est de montrer l'histoire du point de vue des femmes, le virilissime Clint étant remplacé par le métrosexuel Colin Farrell.
Celui-ci remplit bien son office : il incarne (au départ) l'objet du désir (ou de la curiosité) des personnages féminins. La première à "s'occuper" de lui est la directrice du pensionnat, interprétée par Nicole Kidman (très bien dans le rôle, même si ses "retouches" esthétiques lui donnent parfois un aspect spectral). La scène de la toilette est emblématique du désir que le corps du jeune homme suscite chez cette femme mûre, qui ressent à nouveau des émois qu'elle croyait disparus. Mais elle sait garder le contrôle, trouvant d'autres satisfactions dans l'éducation des jeunes filles et le respect de certaines règles. (Un psy vous dirait qu'elle est parvenue ainsi à sublimer sa frustration sexuelle.)
Mais, en réalité, la première à entrer en contact avec le soldat yankee est Amy, la gamine de dix ans qui trouve le blessé dans le bois situé à proximité du pensionnat. Le caporal McBurney (qu'on suppose bien "burné"... il fallait la faire) va incarner à ses yeux à la fois la victime blessée (que son éducation chrétienne conduit à aider) et un substitut de père ou de grand frère. La jeune actrice (Oona Laurence) est formidable... et j'adore ses nattes !
Dès le début, on sent qu'une relation particulière pourrait naître entre le caporal et Edwina, qui doit avoir à peu près son âge, mais demeure célibataire, sans doute à cause de la guerre. Coppola a confié ce personnage clé à Kirsten Dunst (qu'on a revue récemment dans Midnight Special et Les Figures de l'ombre), son actrice fétiche et peut-être son alter-ego devant la caméra. L'ancienne égérie des ados confirme qu'elle a pris de la bouteille.
Sa principale rivale n'est pas la directrice du pensionnat mais Alicia, une adolescente dans tout l'éclat de sa beauté... et dans l'attente de l'homme qui saura la saisir. Le rôle semble avoir été écrit pour Elle Fanning, qui occupe peut-être la place qui aurait été celle de Kirsten Dunst il y a quinze ans.
Les autres personnages sont au second plan, mais bien caractérisés. On a la charmante jeune pianiste, très hostile aux Nordistes à cause desquels sa famille a tout perdu. Il y a aussi un petit laideron timide, imprégné de religion... mais encore plus curieuse de découvrir le nouvel arrivant ! Toutes ces femmes/filles doivent concilier l'expression de leurs sentiments avec la bienséance qu'on leur a inculquée et qui reste de mise dans le pensionnat. C'est aussi une œuvre sur les apparences et l'hypocrisie.
C'est bien filmé, de manière classique. L'intrigue prend son temps, ce qui a dérouté certains imbéciles appartenant sans doute à la confrérie des handicapés de l'ordiphone. On est ici au XIXe siècle (en 1864). Le téléphone n'existe pas encore. Les nouvelles sont transmises avec lenteur. Du coup, le moindre détail de la vie quotidienne prend une grande importance.
Plusieurs scènes sont particulièrement bien troussées. J'ai notamment en mémoire le premier dîner qui réunit le caporal et les femmes. Au moment du dessert, celles-ci (qui ont déployé d'importants efforts vestimentaires en l'honneur de leur "invité") rivalisent pour se faire bien voir du jeune homme. Il y a celle qui a réalisé le gâteau, celle qui en a conçu la recette, celle qui a cueilli les pommes... et celle dont c'est le dessert préféré ! Très drôle aussi est ce dialogue entre femmes, dans le salon, où il est question de champignons. Je ne peux pas trop en dire, mais sachez que la manière dont intervient une petite ingénue vaut à elle seule la vision du film...
Sans que cela soit le chef-d’œuvre de l'année, Les Proies permet de passer un très agréable moment.
13:39 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma, cinema, film, films
Les Proies
Opération casse-gueule pour Sofia Coppola (réalisatrice un peu surestimée chez nous) : proposer une nouvelle traduction cinématographique du roman jadis adapté par Don Siegel avec Clint Eastwood. L'idée est de montrer l'histoire du point de vue des femmes, le virilissime Clint étant remplacé par le métrosexuel Colin Farrell.
Celui-ci remplit bien son office : il incarne (au départ) l'objet du désir (ou de la curiosité) des personnages féminins. La première à "s'occuper" de lui est la directrice du pensionnat, interprétée par Nicole Kidman (très bien dans le rôle, même si ses "retouches" esthétiques lui donnent parfois un aspect spectral). La scène de la toilette est emblématique du désir que le corps du jeune homme suscite chez cette femme mûre, qui ressent à nouveau des émois qu'elle croyait disparus. Mais elle sait garder le contrôle, trouvant d'autres satisfactions dans l'éducation des jeunes filles et le respect de certaines règles. (Un psy vous dirait qu'elle est parvenue ainsi à sublimer sa frustration sexuelle.)
Mais, en réalité, la première à entrer en contact avec le soldat yankee est Amy, la gamine de dix ans qui trouve le blessé dans le bois situé à proximité du pensionnat. Le caporal McBurney (qu'on suppose bien "burné"... il fallait la faire) va incarner à ses yeux à la fois la victime blessée (que son éducation chrétienne conduit à aider) et un substitut de père ou de grand frère. La jeune actrice (Oona Laurence) est formidable... et j'adore ses nattes !
Dès le début, on sent qu'une relation particulière pourrait naître entre le caporal et Edwina, qui doit avoir à peu près son âge, mais demeure célibataire, sans doute à cause de la guerre. Coppola a confié ce personnage clé à Kirsten Dunst (qu'on a revue récemment dans Midnight Special et Les Figures de l'ombre), son actrice fétiche et peut-être son alter-ego devant la caméra. L'ancienne égérie des ados confirme qu'elle a pris de la bouteille.
Sa principale rivale n'est pas la directrice du pensionnat mais Alicia, une adolescente dans tout l'éclat de sa beauté... et dans l'attente de l'homme qui saura la saisir. Le rôle semble avoir été écrit pour Elle Fanning, qui occupe peut-être la place qui aurait été celle de Kirsten Dunst il y a quinze ans.
Les autres personnages sont au second plan, mais bien caractérisés. On a la charmante jeune pianiste, très hostile aux Nordistes à cause desquels sa famille a tout perdu. Il y a aussi un petit laideron timide, imprégné de religion... mais encore plus curieuse de découvrir le nouvel arrivant ! Toutes ces femmes/filles doivent concilier l'expression de leurs sentiments avec la bienséance qu'on leur a inculquée et qui reste de mise dans le pensionnat. C'est aussi une œuvre sur les apparences et l'hypocrisie.
C'est bien filmé, de manière classique. L'intrigue prend son temps, ce qui a dérouté certains imbéciles appartenant sans doute à la confrérie des handicapés de l'ordiphone. On est ici au XIXe siècle (en 1864). Le téléphone n'existe pas encore. Les nouvelles sont transmises avec lenteur. Du coup, le moindre détail de la vie quotidienne prend une grande importance.
Plusieurs scènes sont particulièrement bien troussées. J'ai notamment en mémoire le premier dîner qui réunit le caporal et les femmes. Au moment du dessert, celles-ci (qui ont déployé d'importants efforts vestimentaires en l'honneur de leur "invité") rivalisent pour se faire bien voir du jeune homme. Il y a celle qui a réalisé le gâteau, celle qui en a conçu la recette, celle qui a cueilli les pommes... et celle dont c'est le dessert préféré ! Très drôle aussi est ce dialogue entre femmes, dans le salon, où il est question de champignons. Je ne peux pas trop en dire, mais sachez que la manière dont intervient une petite ingénue vaut à elle seule la vision du film...
Sans que cela soit le chef-d’œuvre de l'année, Les Proies permet de passer un très agréable moment.
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jeudi, 24 août 2017
Lumières d'été
Jean-Gabriel Périot (auquel on doit le médiocre Une Jeunesse allemande) mêle ici fiction et documentaire pour parler d'Hiroshima et de ses conséquences.
Dans la salle où j'ai vu le film, il était précédé d'un court-métrage du même auteur, 200 000 fantômes, constitué d'un diaporama construit à partir de la superposition de vues du Dôme de Genbaku, le seul bâtiment resté debout au niveau de l'épicentre de l'explosion atomique. En fond sonore, on entend un poème dit en anglais (et non traduit). Le concept de base est intéressant, mais le résultat manque de lisibilité. Les images défilent trop vite et pas dans un ordre strictement chronologique. On comprend quand même que les vues présentent le Dôme avant l'explosion, juste après et dans les phases de reconstruction de la ville.
Le film en lui-même démarre ensuite, par une séquence dont tout le monde a parlé : le témoignage d'une hibakusha, une rescapée de l'explosion atomique. J'ai beau avoir beaucoup lu et vu sur le sujet, j'ai été saisi par les paroles de cette vieille femme digne. J'ai repensé au formidable manga Gen d'Hiroshima, dont l'auteur Keiji Nakazawa était (il est mort en 2012) un autre rescapé du bombardement. Cette séquence est d'autant plus réussie que le témoin est... une actrice.
Le réalisateur du documentaire, un Japonais qui vit à Paris, sort quelque peu bouleversé de cet entretien. Il se trouve dans le parc de la Paix lorsqu'il fait une curieuse rencontre : Michiko, une jeune femme en kimono, délicieusement désuète, qui semble en savoir beaucoup sur la ville d'Hiroshima et les conséquences de l'explosion atomique. Voilà qu'on nous embarque dans une déambulation romantique, à pieds, en train, en ville, au bord de la mer. On assiste à une partie de pêche, un repas entre amis, une cérémonie en l'honneur des ancêtres et un concours de lueurs. Même si on comprend assez vite qui est la jeune femme, c'est assez inattendu, plein de délicatesse et de poésie, culminant dans une scène de chant indescriptible.
Certains critiques ont beau faire la fine bouche, j'ai été très touché par cette histoire, portée par deux actrices formidables : Mamako Yoneyama et Akane Tatsukawa.
23:12 Publié dans Cinéma, Histoire, Japon | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma, cinema, film, films, histoire
Lumières d'été
Jean-Gabriel Périot (auquel on doit le médiocre Une Jeunesse allemande) mêle ici fiction et documentaire pour parler d'Hiroshima et de ses conséquences.
Dans la salle où j'ai vu le film, il était précédé d'un court-métrage du même auteur, 200 000 fantômes, constitué d'un diaporama construit à partir de la superposition de vues du Dôme de Genbaku, le seul bâtiment resté debout au niveau de l'épicentre de l'explosion atomique. En fond sonore, on entend un poème dit en anglais (et non traduit). Le concept de base est intéressant, mais le résultat manque de lisibilité. Les images défilent trop vite et pas dans un ordre strictement chronologique. On comprend quand même que les vues présentent le Dôme avant l'explosion, juste après et dans les phases de reconstruction de la ville.
Le film en lui-même démarre ensuite, par une séquence dont tout le monde a parlé : le témoignage d'une hibakusha, une rescapée de l'explosion atomique. J'ai beau avoir beaucoup lu et vu sur le sujet, j'ai été saisi par les paroles de cette vieille femme digne. J'ai repensé au formidable manga Gen d'Hiroshima, dont l'auteur Keiji Nakazawa était (il est mort en 2012) un autre rescapé du bombardement. Cette séquence est d'autant plus réussie que le témoin est... une actrice.
Le réalisateur du documentaire, un Japonais qui vit à Paris, sort quelque peu bouleversé de cet entretien. Il se trouve dans le parc de la Paix lorsqu'il fait une curieuse rencontre : Michiko, une jeune femme en kimono, délicieusement désuète, qui semble en savoir beaucoup sur la ville d'Hiroshima et les conséquences de l'explosion atomique. Voilà qu'on nous embarque dans une déambulation romantique, à pieds, en train, en ville, au bord de la mer. On assiste à une partie de pêche, un repas entre amis, une cérémonie en l'honneur des ancêtres et un concours de lueurs. Même si on comprend assez vite qui est la jeune femme, c'est assez inattendu, plein de délicatesse et de poésie, culminant dans une scène de chant indescriptible.
Certains critiques ont beau faire la fine bouche, j'ai été très touché par cette histoire, portée par deux actrices formidables : Mamako Yoneyama et Akane Tatsukawa.
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mercredi, 23 août 2017
Nés en Chine
Ce documentaire est produit par Disneynature, auquel on doit entre autres Félins, Grizzly, Au Royaume des singes et même cette année L'Empereur. Les cinéphiles avertis remarqueront d'ailleurs quelques parentés entre ce film et certains de ses prédécesseurs.
C'est dû au choix des animaux suivis par les caméramans. A l'écran, on voit principalement les singes dorés, les pandas, les panthères des neiges et des sortes d'antilopes. On croise aussi des grues du Japon (en Chine !), quelques rapaces, des yaks, des moutons, un loup... et un panda roux (qui ressemble davantage à un raton-laveur ou à un renard qu'à un panda), le célèbre emblème du navigateur Mozilla Firefox.
Actualité oblige, nombre de spectateurs vont se ruer dans les salles pour voir des pandas en liberté (c'est quand même mieux que dans un zoo). On suit une mère et son bébé, que l'on voit grandir, tâtonner, s'aventurer... jusqu'à devenir autonome :
Du côté des singes, la cellule familiale prend la forme d'une tribu, dont sont progressivement écartés certains mâles. L'un d'entre eux a retenu l'attention des preneurs d'images. C'est un jeune qui, dans un premier temps, va préférer la vie dans le groupe de mâles turbulents (voire facétieux), avant de tenter de regagner le cocon familial :
Maternité et famille sont encore à l'honneur (on est chez Disney, ne l'oubliez pas) avec les antilopes, dont on nous explique les étranges migrations saisonnières, avec les dangers qu'elles comportent :
Mais les séquences les plus emballantes sont sans conteste (pour moi) celles qui mettent en scène les superbes panthères des neiges, ces gros chats à longue queue et aux énormes pattes arrière :
La mère a fort à faire pour nourrir ses deux petits, les protéger des prédateurs et défendre son territoire contre ses congénères menaçants. A la base, j'aime les félins, mais là, je suis comblé. Les prises de vue sont exceptionnelles ; on suit les évolutions tout en souplesse de la redoutable chasseuse, qui ose parfois s'attaquer à du gros gibier.
Les images sont de grande qualité, avec des gros plans magnifiques... et des paysages somptueux, qui n'ont pu être filmés qu'au prix de l'abnégation des caméramans. On en a la confirmation dans le mini making-of qui est inséré dans le générique de fin. (Ne quittez donc pas la salle trop vite.) On y découvre aussi des scènes coupées, qui montrent que le choix des animaux-vedettes a dépendu des circonstances... et de la chance.
PS
A lire, sur un site compagnon de Disney, une présentation détaillée du film.
23:34 Publié dans Chine, Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma, cinema, film, films
Nés en Chine
Ce documentaire est produit par Disneynature, auquel on doit entre autres Félins, Grizzly, Au Royaume des singes et même cette année L'Empereur. Les cinéphiles avertis remarqueront d'ailleurs quelques parentés entre ce film et certains de ses prédécesseurs.
C'est dû au choix des animaux suivis par les caméramans. A l'écran, on voit principalement les singes dorés, les pandas, les panthères des neiges et des sortes d'antilopes. On croise aussi des grues du Japon (en Chine !), quelques rapaces, des yaks, des moutons, un loup... et un panda roux (qui ressemble davantage à un raton-laveur ou à un renard qu'à un panda), le célèbre emblème du navigateur Mozilla Firefox.
Actualité oblige, nombre de spectateurs vont se ruer dans les salles pour voir des pandas en liberté (c'est quand même mieux que dans un zoo). On suit une mère et son bébé, que l'on voit grandir, tâtonner, s'aventurer... jusqu'à devenir autonome :
Du côté des singes, la cellule familiale prend la forme d'une tribu, dont sont progressivement écartés certains mâles. L'un d'entre eux a retenu l'attention des preneurs d'images. C'est un jeune qui, dans un premier temps, va préférer la vie dans le groupe de mâles turbulents (voire facétieux), avant de tenter de regagner le cocon familial :
Maternité et famille sont encore à l'honneur (on est chez Disney, ne l'oubliez pas) avec les antilopes, dont on nous explique les étranges migrations saisonnières, avec les dangers qu'elles comportent :
Mais les séquences les plus emballantes sont sans conteste (pour moi) celles qui mettent en scène les superbes panthères des neiges, ces gros chats à longue queue et aux énormes pattes arrière :
La mère a fort à faire pour nourrir ses deux petits, les protéger des prédateurs et défendre son territoire contre ses congénères menaçants. A la base, j'aime les félins, mais là, je suis comblé. Les prises de vue sont exceptionnelles ; on suit les évolutions tout en souplesse de la redoutable chasseuse, qui ose parfois s'attaquer à du gros gibier.
Les images sont de grande qualité, avec des gros plans magnifiques... et des paysages somptueux, qui n'ont pu être filmés qu'au prix de l'abnégation des caméramans. On en a la confirmation dans le mini making-of qui est inséré dans le générique de fin. (Ne quittez donc pas la salle trop vite.) On y découvre aussi des scènes coupées, qui montrent que le choix des animaux-vedettes a dépendu des circonstances... et de la chance.
PS
A lire, sur un site compagnon de Disney, une présentation détaillée du film.
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mardi, 22 août 2017
Bastille Day
Ce film a peu connu les salles françaises, puisque, sorti dans l'Hexagone le 13 juillet 2016, il a été retiré des écrans juste après l'attentat de Nice. Seule la coïncidence au niveau de la date peut expliquer cette mesure, les circonstances de l'acte terroriste étant très différentes dans le film.
Il me semble qu'il a été diffusé à la télévision cet été, mais je me le suis procuré à l'occasion d'une opération "4 DVD pour 20 euros", dans une grande surface. Cela ramène le coût unitaire à 5 euros... et j'ai pu visionner le long-métrage en version originale sous-titrée, ce qui m'a permis de constater que la majorité des dialogues est en français.
C'est d'abord un (assez) bon film d'action, qui pioche dans la saga Jason Bourne, dans la trilogie Taken et peut-être aussi dans Equalizer. On a son lot de bastons, de poursuites en voiture (plus une sur les toits, très réussie), de trahisons. Les rues de Paris sont bien utilisées.
Le problème est l'incohérence du scénario. On a appliqué un schéma états-unien à la France : l'attentat est le fruit d'un complot mêlant policiers et hauts fonctionnaires et non pas l'oeuvre de terroristes islamistes. C'est totalement irréaliste... et en contradiction avec les faits, que l'actualité ne cesse hélas de confirmer. Ceci dit, la mise en scène des tensions communautaires n'est pas si mal que cela, même si l'on sent de quel côté cela penche.
Du côté de l'interprétation, ce n'est ni très bon ni très mauvais. C'est stéréotypé et professionnel. Je sauverai Charlotte Le Bon (remarquée dans Le Secret des banquises), qui nous livre une vraie composition, alors qu'Idris Elba nous la joue gros-dur-indestructible-qui-a-quand-même-un-coeur (comme dans La Tour sombre). Si l'on arrive à faire abstraction des a priori merdiques du scénario, on peut apprécier la mécanique des scènes d'action. Mais il n'y a pas de quoi sauter au plafond.
11:59 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma, cinema, film, films
Bastille Day
Ce film a peu connu les salles françaises, puisque, sorti dans l'Hexagone le 13 juillet 2016, il a été retiré des écrans juste après l'attentat de Nice. Seule la coïncidence au niveau de la date peut expliquer cette mesure, les circonstances de l'acte terroriste étant très différentes dans le film.
Il me semble qu'il a été diffusé à la télévision cet été, mais je me le suis procuré à l'occasion d'une opération "4 DVD pour 20 euros", dans une grande surface. Cela ramène le coût unitaire à 5 euros... et j'ai pu visionner le long-métrage en version originale sous-titrée, ce qui m'a permis de constater que la majorité des dialogues est en français.
C'est d'abord un (assez) bon film d'action, qui pioche dans la saga Jason Bourne, dans la trilogie Taken et peut-être aussi dans Equalizer. On a son lot de bastons, de poursuites en voiture (plus une sur les toits, très réussie), de trahisons. Les rues de Paris sont bien utilisées.
Le problème est l'incohérence du scénario. On a appliqué un schéma états-unien à la France : l'attentat est le fruit d'un complot mêlant policiers et hauts fonctionnaires et non pas l'oeuvre de terroristes islamistes. C'est totalement irréaliste... et en contradiction avec les faits, que l'actualité ne cesse hélas de confirmer. Ceci dit, la mise en scène des tensions communautaires n'est pas si mal que cela, même si l'on sent de quel côté cela penche.
Du côté de l'interprétation, ce n'est ni très bon ni très mauvais. C'est stéréotypé et professionnel. Je sauverai Charlotte Le Bon (remarquée dans Le Secret des banquises), qui nous livre une vraie composition, alors qu'Idris Elba nous la joue gros-dur-indestructible-qui-a-quand-même-un-coeur (comme dans La Tour sombre). Si l'on arrive à faire abstraction des a priori merdiques du scénario, on peut apprécier la mécanique des scènes d'action. Mais il n'y a pas de quoi sauter au plafond.
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dimanche, 20 août 2017
La Tour sombre
C'est l'histoire d'un gamin orphelin de père et dont la mère est un clone de Scarlett Johansson. Il est doué pour le dessin, qui lui sert à exorciser ses cauchemars... sauf que ce ne sont pas des cauchemars, mais des visions. Le gamin a un shining surpuissant, qui lui fait entrevoir l'entre-deux-mondes, où règne Walter, un méchant sorcier (Matthew McConaughey, très vilain, mais plutôt bien fringué), qui veut conquérir la Terre. Pour cela, il doit détruire la Tour sombre, à l'aide des pouvoirs qu'il extirpe d'enfants surdoués.
Nikolaj Arcel (remarqué naguère pour Royal Affair) s'est donc lancé dans l'adaptation de certains des bouquins de Stephen King. Vu la tendance à Hollywood ces temps-ci, cela aurait pu donner trois films de plus de deux heures chacun. On nous a ficelé cela en un seul long-métrage de moins d'1h40. Du coup, l'intrigue est réduite au corps principal, s'évitant toute digression superflue. Les fans pourront le regretter, mais cela a l'avantage de resserrer l'histoire, pour donner un film d'action-épouvante tendu et maîtrisé.
On ne s'embarrasse pas de fioritures, avec un héros (Idris Elba, doté d'une expression et demie) qui est un mélange de chevalier de la Table ronde et de Lucky Luke... et qui possède une fulgurante capacité de guérison ! La scène emblématique est celle de son combat épique contre les horribles sbires de Walter, qu'il va tous dézinguer sans se prendre la moindre égratignure. Il tire dans toutes les positions et, surtout, recharge ses révolvers à la vitesse de la lumière... effets spéciaux garantis !
Les décors sont beaux. On ne nous propose pas de la marchandise frelatée. De surcroît, au détour d'un plan, on peut détecter un effet de mise en scène. On peut d'ailleurs en voir un dès le début, qui nous présente une scène de jeux en famille, qu'on croirait extraite de l'Amérique traditionnelle... jusqu'à ce que le champ s'élargisse. On peut aussi s'amuser à repérer les références à d'autres oeuvres, mais je conseille plutôt de se caler tranquillement dans le fauteuil et de se taper une tranche de bon spectacle. Cela sera sans doute vite oublié, mais cela fait agréablement digérer un bon repas.
23:10 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma, film, films
mercredi, 16 août 2017
Memories of murder
L'été est propice à la ressortie de classiques du cinéma, souvent dans une version restaurée. A Rodez, nous avons récemment eu droit à l'étonnant Fight Club (de David Fincher). Cette semaine, c'est au tour d'un des meilleurs thrillers du début du XXIe siècle, Memories of murder, de Joon-Ho Bong, un réalisateur sud-coréen auquel on doit, notamment, Snowpiercer et The Host.
L'action débute dans la campagne sud-coréenne, dans la seconde moitié des années 1980, une époque à laquelle le pays commence à se démocratiser, mais reste contrôlé par les militaires pro-américains. Les policiers du coin, habitués à gérer les petits délinquants, ont un oeil sur les mouvements politiques et ne semblent pas toujours durs à la tâche...
Survient une série de meurtres de jeunes femmes, assez "tordus". Un jeune officier de la ville, rompu aux techniques modernes d'enquête, débarque de Séoul pour prêter main-forte aux policiers locaux. Mais chacun a sa culture et ses méthodes de travail. Ils vont devoir mettre leurs désaccords sous le tapis s'ils veulent résoudre le mystère du tueur en série.
Comme tout bon film de genre, il propose un portrait social de la Corée du Sud, pays très patriarcal, où les forces de l'ordre ont coutume d'arracher les aveux par tous les moyens. La démocratisation en cours exige toutefois que les policiers changent... surtout s'ils veulent trouver le véritable coupable, au lieu de se contenter du premier pauvre type prêt à avouer. Cela nous vaut de beaux portraits de flics, avec leurs faiblesses. On voit aussi émerger le rôle des femmes. L'une des policières est sous-estimée par ses collègues, qui la jugent juste bonne à taper à la machine et apporter le café. C'est pourtant elle qui va découvrir un indice capital pour la résolution de l'énigme.
Au niveau de la mise en scène, c'est brillant. Joon-Ho Bong utilise superbement les paysages (champs, prés, forêt) et l'eau. J'ai rarement vu la pluie aussi bien filmée. C'est d'autant plus important qu'elle joue un rôle clé dans l'intrigue.
Le polar est très bien ficelé. On met longtemps à dénouer les fils et, même à la fin, une incertitude demeure. C'est aux spectateurs de se faire leur propre idée. Cela n'empêche pas le réalisateur de parfois jouer avec nous, comme lorsqu'il filme en caméra subjective le tueur tapi dans la forêt, hésitant entre deux victimes potentielles qui se présentent à lui (un procédé que l'on retrouve dans le récent I Wish).
C'est donc un très bon spectacle, assez long (2h10), qui a été copié en Corée et ailleurs. L'an dernier est sorti en France un gros succès au box-office coréen, The Strangers, un thriller surestimé à mon goût, mais qui doit beaucoup à Memories of murder.
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Memories of murder
L'été est propice à la ressortie de classiques du cinéma, souvent dans une version restaurée. A Rodez, nous avons récemment eu droit à l'étonnant Fight Club (de David Fincher). Cette semaine, c'est au tour d'un des meilleurs thrillers du début du XXIe siècle, Memories of murder, de Joon-Ho Bong, un réalisateur sud-coréen auquel on doit, notamment, Snowpiercer et The Host.
L'action débute dans la campagne sud-coréenne, dans la seconde moitié des années 1980, une époque à laquelle le pays commence à se démocratiser, mais reste contrôlé par les militaires pro-américains. Les policiers du coin, habitués à gérer les petits délinquants, ont un oeil sur les mouvements politiques et ne semblent pas toujours durs à la tâche...
Survient une série de meurtres de jeunes femmes, assez "tordus". Un jeune officier de la ville, rompu aux techniques modernes d'enquête, débarque de Séoul pour prêter main-forte aux policiers locaux. Mais chacun a sa culture et ses méthodes de travail. Ils vont devoir mettre leurs désaccords sous le tapis s'ils veulent résoudre le mystère du tueur en série.
Comme tout bon film de genre, il propose un portrait social de la Corée du Sud, pays très patriarcal, où les forces de l'ordre ont coutume d'arracher les aveux par tous les moyens. La démocratisation en cours exige toutefois que les policiers changent... surtout s'ils veulent trouver le véritable coupable, au lieu de se contenter du premier pauvre type prêt à avouer. Cela nous vaut de beaux portraits de flics, avec leurs faiblesses. On voit aussi émerger le rôle des femmes. L'une des policières est sous-estimée par ses collègues, qui la jugent juste bonne à taper à la machine et apporter le café. C'est pourtant elle qui va découvrir un indice capital pour la résolution de l'énigme.
Au niveau de la mise en scène, c'est brillant. Joon-Ho Bong utilise superbement les paysages (champs, prés, forêt) et l'eau. J'ai rarement vu la pluie aussi bien filmée. C'est d'autant plus important qu'elle joue un rôle clé dans l'intrigue.
Le polar est très bien ficelé. On met longtemps à dénouer les fils et, même à la fin, une incertitude demeure. C'est aux spectateurs de se faire leur propre idée. Cela n'empêche pas le réalisateur de parfois jouer avec nous, comme lorsqu'il filme en caméra subjective le tueur tapi dans la forêt, hésitant entre deux victimes potentielles qui se présentent à lui (un procédé que l'on retrouve dans le récent I Wish).
C'est donc un très bon spectacle, assez long (2h10), qui a été copié en Corée et ailleurs. L'an dernier est sorti en France un gros succès au box-office coréen, The Strangers, un thriller surestimé à mon goût, mais qui doit beaucoup à Memories of murder.
21:52 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma, cinema, film, films
mardi, 15 août 2017
Fermeture d'un cinéma à Albi
Il y a quelques semaines, la nouvelle est tombée : l'un des trois cinémas d'Albi, le Lapérouse, allait fermer définitivement ses portes au mois de juillet. Les raisons avancées sont le coût des travaux à effectuer et le nombre insuffisant d'entrées. Pourtant, il a été refait à neuf en 2007 (et retouché en 2009, pour le passage au numérique) et sa fréquentation, en hausse ces quatre dernières années, aurait dû permettre son maintien. L'autre raison est le montant du loyer (5000 euros par mois en 2015). Le propriétaire parisien aurait refusé de baisser celui-ci. Déjà, en 2015, un signe avant-coureur était perceptible : la vacance estivale du cinéma, sa fermeture définitive étant envisagée pour la fin de l'année ou l'été 2016. Cela aura pris un peu plus de temps que prévu : début 2016 encore, le directeur des Cordeliers se félicitait de la hausse de la fréquentation et disait ne pas prévoir de fermeture à court terme...
C'est le résultat d'une longue histoire. Il y a une vingtaine d'années, le "marché " cinématographique albigeois était clairement réparti entre deux offres : le grand public aux deux établissements CGR (1 le Lapérouse, déjà, mais pas tout à fait avec la même orientation, et 2 le Tivoli) et l'art-et-essai à la salle Arce de l'Athanor (3), qui faisait référence à l'époque.
Le centre-ville était configuré différemment. On circulait allègrement place du Vigan, où les piétons avaient peu droit de cité, et on entrait à l'Athanor non par le côté mais par le devant (l'entrée actuelle du multiplexe des Cordeliers), légèrement en hauteur, quelques marches menant à un imposant parking de plein air (vite plein la journée en semaine).
Le premier grand changement est survenu en 2004, quand CGR a vendu ses salles (du Lapérouse et du Tivoli) à Cinémovida. Pour les cinéphiles, ce fut une bouffée d'air. D'importants travaux ont été engagés (surtout au Lapérouse) et la programmation art-et-essai a connu une embellie, avec des tarifs attractifs.
Mais, à mesure que le temps passait, on sentait bien que le Tivoli avait besoin de plus que d'un rafraîchissement. Et puis, avec huit salles (4 du Tivoli, 3 du Lapérouse et celle de l'Athanor, rénovée) dont la majorité comportait peu de sièges, l'offre semblait insuffisante. Cinémovida s'est donc lancé dans la construction d'un multiplexe, qui s'insérait dans les travaux programmés à Albi : construction d'un nouveau vaisseau amiral théâtre, déplacement du parking de l'Athanor sous terre, piétonisation partielle (avec création d'une esplanade)... Cela ne vous rappelle rien, amis aveyronnais ? Eh, oui, l'immense chantier du Foirail, qui a conduit à la construction d'une nouvelle salle des fêtes, du musée Soulages et, surtout, à l'inauguration du multiplexe Cap Cinéma, en octobre 2013... plus de deux mois avant son alter-ego albigeois... Nananèreux !
Ceci dit, les Aveyronnais n'avaient pas que des raisons de se réjouir. L'ouverture du multiplexe ruthénois, si elle s'est traduite par une incontestable amélioration de l'offre (en terme de confort, de nombre de films et d'horaires), a eu aussi pour conséquence une augmentation des tarifs. A Albi, Cinémovida restait aux commandes, pour l'instant. De plus, désormais, le Lapérouse était voué entièrement à l'art-et-essai, un pari audacieux et qui faisait d'Albi un pôle cinématographique presque aussi ambitieux que le centre-ville de Toulouse. Toutefois, même après qu'elle fut rentrée dans ses murs (une fois les travaux du multiplexe achevés), la salle Arce de l'Athanor n'a pas retrouvé toute l'ampleur de sa programmation précédente.
Le changement suivant est intervenu assez vite : dès 2014, Cap Cinéma a pris le contrôle de Cinémovida. Cela s'est traduit par une augmentation du prix des places, même si les cinémas d'Albi ont conservé quelques particularités, notamment la pratique du tarif réduit le mercredi et le lundi.
Au niveau des entrées, si, comme je l'ai dit plus haut, le Lapérouse a vu sa fréquentation augmenter (de 25 000 à 45 000 entrées), pour les Cordeliers, l'évolution a été inverse : 290 000 entrées la première année (2013-2014), 282 000 la deuxième (2014-2015) et 275 000 la troisième (2015-2016). C'est dans ce contexte aussi qu'il faut comprendre la fermeture du Lapérouse. Le paradoxe est qu'on a "puni" un établissement qui marchait certes modestement, mais de mieux en mieux, alors que le multiplexe peine à décoller. L'une des pistes à suivre est peut-être l'animation de l'esplanade, avec la récente ouverture du Crokciné.
PS
Les locaux de l'ancien cinéma Tivoli (fermé définitivement lors de l'ouverture du multiplexe des Cordeliers), qui appartiennent aux précédents propriétaires de Cinémovida, seraient toujours à vendre.
PS II
Depuis la fermeture du Lapérouse, Albi ne possède plus que 9 salles intra-muros (les 8 du multiplexe et celle de l'Athanor)... contre 10 à Rodez ! Notons que, contrairement à son homologue albigeois, le multiplexe ruthénois connaît une fréquentation en (légère) hausse : environ 315 000 entrées en 2014, 318 000 en 2015 et 333 000 en 2016.
14:24 Publié dans Cinéma, Economie | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma, cinema, film, films
Fermeture d'un cinéma à Albi
Il y a quelques semaines, la nouvelle est tombée : l'un des trois cinémas d'Albi, le Lapérouse, allait fermer définitivement ses portes au mois de juillet. Les raisons avancées sont le coût des travaux à effectuer et le nombre insuffisant d'entrées. Pourtant, il a été refait à neuf en 2007 (et retouché en 2009, pour le passage au numérique) et sa fréquentation, en hausse ces quatre dernières années, aurait dû permettre son maintien. L'autre raison est le montant du loyer (5000 euros par mois en 2015). Le propriétaire parisien aurait refusé de baisser celui-ci. Déjà, en 2015, un signe avant-coureur était perceptible : la vacance estivale du cinéma, sa fermeture définitive étant envisagée pour la fin de l'année ou l'été 2016. Cela aura pris un peu plus de temps que prévu : début 2016 encore, le directeur des Cordeliers se félicitait de la hausse de la fréquentation et disait ne pas prévoir de fermeture à court terme...
C'est le résultat d'une longue histoire. Il y a une vingtaine d'années, le "marché " cinématographique albigeois était clairement réparti entre deux offres : le grand public aux deux établissements CGR (1 le Lapérouse, déjà, mais pas tout à fait avec la même orientation, et 2 le Tivoli) et l'art-et-essai à la salle Arce de l'Athanor (3), qui faisait référence à l'époque.
Le centre-ville était configuré différemment. On circulait allègrement place du Vigan, où les piétons avaient peu droit de cité, et on entrait à l'Athanor non par le côté mais par le devant (l'entrée actuelle du multiplexe des Cordeliers), légèrement en hauteur, quelques marches menant à un imposant parking de plein air (vite plein la journée en semaine).
Le premier grand changement est survenu en 2004, quand CGR a vendu ses salles (du Lapérouse et du Tivoli) à Cinémovida. Pour les cinéphiles, ce fut une bouffée d'air. D'importants travaux ont été engagés (surtout au Lapérouse) et la programmation art-et-essai a connu une embellie, avec des tarifs attractifs.
Mais, à mesure que le temps passait, on sentait bien que le Tivoli avait besoin de plus que d'un rafraîchissement. Et puis, avec huit salles (4 du Tivoli, 3 du Lapérouse et celle de l'Athanor, rénovée) dont la majorité comportait peu de sièges, l'offre semblait insuffisante. Cinémovida s'est donc lancé dans la construction d'un multiplexe, qui s'insérait dans les travaux programmés à Albi : construction d'un nouveau vaisseau amiral théâtre, déplacement du parking de l'Athanor sous terre, piétonisation partielle (avec création d'une esplanade)... Cela ne vous rappelle rien, amis aveyronnais ? Eh, oui, l'immense chantier du Foirail, qui a conduit à la construction d'une nouvelle salle des fêtes, du musée Soulages et, surtout, à l'inauguration du multiplexe Cap Cinéma, en octobre 2013... plus de deux mois avant son alter-ego albigeois... Nananèreux !
Ceci dit, les Aveyronnais n'avaient pas que des raisons de se réjouir. L'ouverture du multiplexe ruthénois, si elle s'est traduite par une incontestable amélioration de l'offre (en terme de confort, de nombre de films et d'horaires), a eu aussi pour conséquence une augmentation des tarifs. A Albi, Cinémovida restait aux commandes, pour l'instant. De plus, désormais, le Lapérouse était voué entièrement à l'art-et-essai, un pari audacieux et qui faisait d'Albi un pôle cinématographique presque aussi ambitieux que le centre-ville de Toulouse. Toutefois, même après qu'elle fut rentrée dans ses murs (une fois les travaux du multiplexe achevés), la salle Arce de l'Athanor n'a pas retrouvé toute l'ampleur de sa programmation précédente.
Le changement suivant est intervenu assez vite : dès 2014, Cap Cinéma a pris le contrôle de Cinémovida. Cela s'est traduit par une augmentation du prix des places, même si les cinémas d'Albi ont conservé quelques particularités, notamment la pratique du tarif réduit le mercredi et le lundi.
Au niveau des entrées, si, comme je l'ai dit plus haut, le Lapérouse a vu sa fréquentation augmenter (de 25 000 à 45 000 entrées), pour les Cordeliers, l'évolution a été inverse : 290 000 entrées la première année (2013-2014), 282 000 la deuxième (2014-2015) et 275 000 la troisième (2015-2016). C'est dans ce contexte aussi qu'il faut comprendre la fermeture du Lapérouse. Le paradoxe est qu'on a "puni" un établissement qui marchait certes modestement, mais de mieux en mieux, alors que le multiplexe peine à décoller. L'une des pistes à suivre est peut-être l'animation de l'esplanade, avec la récente ouverture du Crokciné.
PS
Les locaux de l'ancien cinéma Tivoli (fermé définitivement lors de l'ouverture du multiplexe des Cordeliers), qui appartiennent aux précédents propriétaires de Cinémovida, seraient toujours à vendre.
PS II
Depuis la fermeture du Lapérouse, Albi ne possède plus que 9 salles intra-muros (les 8 du multiplexe et celle de l'Athanor)... contre 10 à Rodez ! Notons que, contrairement à son homologue albigeois, le multiplexe ruthénois connaît une fréquentation en (légère) hausse : environ 315 000 entrées en 2014, 318 000 en 2015 et 333 000 en 2016.
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lundi, 14 août 2017
Crash Test Aglaé
Cette Aglaé est une jeune femme souffrant de T.O.C. (et, sans doute, d'un autisme léger). Son obsession compulsive du détail et son obstination font d'elle une excellente technicienne d'un centre d'étude de l'accidentologie automobile. (Dans le rôle, India Hair, déjà vue dans Camille redouble, est formidable.) Mais elle y est considérée un peu comme une bête curieuse. Elle n'a que deux amies, Marcelle, une fan de mots croisés proche de la retraite (Yolande Moreau, épatante), et Liette, la copine du délégué syndical, qui désespère d'avoir un enfant (Julie Depardieu, que je suis ravi de retrouver en aussi bonne forme).
Peu après le début de l'histoire, on apprend que l'usine dans laquelle travaillent les trois femmes va être délocalisée en Inde, alors qu'elle dispose pourtant d'un carnet de commandes bien rempli. C'est l'aspect social de l'intrigue, qui dénonce les effets pervers de la mondialisation des échanges... tout en manifestant une belle ouverture à la diversité culturelle.
Les trois héroïnes vont se lancer dans un improbable périple, de la France métropolitaine à l'Inde, en passant notamment par la Suisse, l'Allemagne, la Pologne, la Russie et le Kazakhstan. Sans trop dévoiler la suite, je peux dire que les trois n'arriveront pas au bout. Entre temps, on aura croisé un milliardaire hypocondriaque, une belle-mère bisexuelle (et bordélique), des musiciens en caravane, un douanier chanteur, un soldat amoureux... et un médecin transgenre ! C'est dire le kaléidoscope de rencontres que nous propose cette histoire invraisemblable, qui tient la route grâce à trois actrices très attachantes, qui rendent totalement crédibles leurs personnages.
On notera que le réalisateur a placé au premier plan des femmes qui ont du charme, mais qui ne sont pas des reines de beauté. On en voit quelques-unes, au détour d'une séquence : la DRH érotomane, la chanteuse du mariage, la directrice polonaise... mais elles se trouvent au second plan, au service des autres personnages.
Le film vaut par la qualité de son humour. Le réalisateur (Eric Gravel) a un vrai sens du cocasse. J'ai davantage ri qu'en regardant Cars 3 ! On sent aussi l'empathie pour tous les personnages. Même le syndicaliste cégétiste, plutôt ridicule au départ, a droit à sa chance. Et puis, à partir du moment où l'héroïne se trouve en Asie centrale, on nous propose de magnifiques paysages, dans lesquels Aglaé va évoluer à pieds, à bicyclette, en moto, têtue comme une mule, obsédée par son idée de retrouver son travail en Inde. (Et quelle superbe scène qui voit Aglaé pédaler sur une route déserte, au milieu d'une pluie de parachutistes !)
Mais, comme tout voyageur le sait, dans ce genre de périple, le chemin emprunté compte souvent plus que le but à atteindre. Jusqu'à la fin, le film continue à surprendre, entre émotion et dérision.
Pour moi, c'est la comédie de l'été !
22:44 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma, cinema, film, films
Crash Test Aglaé
Cette Aglaé est une jeune femme souffrant de T.O.C. (et, sans doute, d'un autisme léger). Son obsession compulsive du détail et son obstination font d'elle une excellente technicienne d'un centre d'étude de l'accidentologie automobile. (Dans le rôle, India Hair, déjà vue dans Camille redouble, est formidable.) Mais elle y est considérée un peu comme une bête curieuse. Elle n'a que deux amies, Marcelle, une fan de mots croisés proche de la retraite (Yolande Moreau, épatante), et Liette, la copine du délégué syndical, qui désespère d'avoir un enfant (Julie Depardieu, que je suis ravi de retrouver en aussi bonne forme).
Peu après le début de l'histoire, on apprend que l'usine dans laquelle travaillent les trois femmes va être délocalisée en Inde, alors qu'elle dispose pourtant d'un carnet de commandes bien rempli. C'est l'aspect social de l'intrigue, qui dénonce les effets pervers de la mondialisation des échanges... tout en manifestant une belle ouverture à la diversité culturelle.
Les trois héroïnes vont se lancer dans un improbable périple, de la France métropolitaine à l'Inde, en passant notamment par la Suisse, l'Allemagne, la Pologne, la Russie et le Kazakhstan. Sans trop dévoiler la suite, je peux dire que les trois n'arriveront pas au bout. Entre temps, on aura croisé un milliardaire hypocondriaque, une belle-mère bisexuelle (et bordélique), des musiciens en caravane, un douanier chanteur, un soldat amoureux... et un médecin transgenre ! C'est dire le kaléidoscope de rencontres que nous propose cette histoire invraisemblable, qui tient la route grâce à trois actrices très attachantes, qui rendent totalement crédibles leurs personnages.
On notera que le réalisateur a placé au premier plan des femmes qui ont du charme, mais qui ne sont pas des reines de beauté. On en voit quelques-unes, au détour d'une séquence : la DRH érotomane, la chanteuse du mariage, la directrice polonaise... mais elles se trouvent au second plan, au service des autres personnages.
Le film vaut par la qualité de son humour. Le réalisateur (Eric Gravel) a un vrai sens du cocasse. J'ai davantage ri qu'en regardant Cars 3 ! On sent aussi l'empathie pour tous les personnages. Même le syndicaliste cégétiste, plutôt ridicule au départ, a droit à sa chance. Et puis, à partir du moment où l'héroïne se trouve en Asie centrale, on nous propose de magnifiques paysages, dans lesquels Aglaé va évoluer à pieds, à bicyclette, en moto, têtue comme une mule, obsédée par son idée de retrouver son travail en Inde. (Et quelle superbe scène qui voit Aglaé pédaler sur une route déserte, au milieu d'une pluie de parachutistes !)
Mais, comme tout voyageur le sait, dans ce genre de périple, le chemin emprunté compte souvent plus que le but à atteindre. Jusqu'à la fin, le film continue à surprendre, entre émotion et dérision.
Pour moi, c'est la comédie de l'été !
22:44 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma, cinema, film, films
vendredi, 11 août 2017
Cars 3
A Rodez, ce film d'animation marche du feu de Dieu. Adultes, enfants et mêmes adolescents se ruent dans les salles pour suivre les (dernières ?) aventures de Flash McQueen et de ses amis. Dans la version française, les oreilles des spectateurs reconnaîtront des familières, celles de Guillaume Canet, Gilles Lellouche, Nicolas Duvauchelle, Samuel Le Bihan, Cécile de France... et d'une nouvelle venue, Alice Pol (vue récemment dans Raid dingue), dans le rôle d'une coach hyper-dynamique... et un peu fantasque. Par son jeu, l'actrice apporte de la fraîcheur à un ensemble très balisé, millimétré même.
Du point de vue de l'animation, il n'y a rien à dire. C'est de la "qualité Pixar", impeccable sur le plan technique, parfois magnifique à l'écran. Les courses sont bien filmées (mais pas forcément très vraisemblables dans leur déroulement). Les carrosseries comme les décors sont superbes. La plus belle séquence est pour moi celle de la course de stock-car, dans un bled paumé, dans la boue, au milieu des red-necks. : c'est virtuose sur le plan de l'animation, riche en humour (pas si fréquent que cela dans le film) et c'est le tournant de l'histoire (je vous laisse découvrir pourquoi).
Comme dans le premier volet, la nostalgie est présente. On sent le regret des courses d'antan, lorsque la débrouillardise palliait le manque de moyens. C'est aussi une leçon de vie : il faut savoir passer la main. C'est donc un film à réserver à des enfants pas trop petits (les moins de six ans présents dans la salle n'ont pas compris grand chose, à mon avis). Moins drôle que Cars 2 (riche en clins d’œil), ce troisième volet clôt la série de manière assez mature.
PS
Les spectateurs attentifs pourront remarquer quelques petites erreurs. Ainsi, lorsque le héros arrive dans le bâtiment créé par son nouveau sponsor, on le voit discuter avec le patron en champ/contre-champ. Mais, alors qu'au début de la scène Flash McQueen commence à pénétrer dans une pièce, on le voit plus tard encore sur le pas de la porte, quand on devrait nous le montrer déjà entré.
Un problème de vraisemblance se pose aussi concernant les grands camions de transport des voitures. Ceux-ci ne sont pas assez larges pour permettre la réalisation d'un demi-tour à l'intérieur. Pourtant, à plusieurs reprises, on voit sortir d'un de ces camions une voiture (notamment McQueen) dans le sens opposé à celui dans lequel elle y était entré.
10:47 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma, cinema, film, films
Cars 3
A Rodez, ce film d'animation marche du feu de Dieu. Adultes, enfants et mêmes adolescents se ruent dans les salles pour suivre les (dernières ?) aventures de Flash McQueen et de ses amis. Dans la version française, les oreilles des spectateurs reconnaîtront des familières, celles de Guillaume Canet, Gilles Lellouche, Nicolas Duvauchelle, Samuel Le Bihan, Cécile de France... et d'une nouvelle venue, Alice Pol (vue récemment dans Raid dingue), dans le rôle d'une coach hyper-dynamique... et un peu fantasque. Par son jeu, l'actrice apporte de la fraîcheur à un ensemble très balisé, millimétré même.
Du point de vue de l'animation, il n'y a rien à dire. C'est de la "qualité Pixar", impeccable sur le plan technique, parfois magnifique à l'écran. Les courses sont bien filmées (mais pas forcément très vraisemblables dans leur déroulement). Les carrosseries comme les décors sont superbes. La plus belle séquence est pour moi celle de la course de stock-car, dans un bled paumé, dans la boue, au milieu des red-necks. : c'est virtuose sur le plan de l'animation, riche en humour (pas si fréquent que cela dans le film) et c'est le tournant de l'histoire (je vous laisse découvrir pourquoi).
Comme dans le premier volet, la nostalgie est présente. On sent le regret des courses d'antan, lorsque la débrouillardise palliait le manque de moyens. C'est aussi une leçon de vie : il faut savoir passer la main. C'est donc un film à réserver à des enfants pas trop petits (les moins de six ans présents dans la salle n'ont pas compris grand chose, à mon avis). Moins drôle que Cars 2 (riche en clins d’œil), ce troisième volet clôt la série de manière assez mature.
PS
Les spectateurs attentifs pourront remarquer quelques petites erreurs. Ainsi, lorsque le héros arrive dans le bâtiment créé par son nouveau sponsor, on le voit discuter avec le patron en champ/contre-champ. Mais, alors qu'au début de la scène Flash McQueen commence à pénétrer dans une pièce, on le voit plus tard encore sur le pas de la porte, quand on devrait nous le montrer déjà entré.
Un problème de vraisemblance se pose aussi concernant les grands camions de transport des voitures. Ceux-ci ne sont pas assez larges pour permettre la réalisation d'un demi-tour à l'intérieur. Pourtant, à plusieurs reprises, on voit sortir d'un de ces camions une voiture (notamment McQueen) dans le sens opposé à celui dans lequel elle y était entré.
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jeudi, 10 août 2017
L'ambassadeur des ombres
C'est le titre de l'album des aventures de Valérian et Laureline dont Luc Besson s'est le plus inspiré pour son film (bien plus que de L'Empire des mille planètes).
L'action se déroule principalement dans Point central, sorte de tour de Babel spatiale qui a servi de modèle à Alpha, la cité intergalactique du film. La comparaison entre les deux est intéressante. Besson a ajouté deux prologues à l'histoire, le second (celui narrant la destruction de la planète Mül) empruntant à des éléments situés en fin d'album. Le scénariste a aussi densifié l'intrigue, lui ajoutant des versants qui contribuent à la dramatisation.
Au niveau visuel, quelles que soient les qualités de la BD, on ne peut que constater le talent avec lequel cet univers a été adapté sur grand écran. Même les personnages pittoresques sont plus évocateurs dans le film, à commencer par le transmuteur grognon (dont tout le potentiel comique n'a hélas pas été exploité) :
Quant aux Shingouz, ils rendent très bien, encore mieux que dans la bande dessinée :
Le principal reproche que l'on peut faire à l'adaptation est d'avoir minimisé le rôle de Laureline, qui est la véritable héroïne de cet album, Valérian y faisant office de figurant. (A ce sujet, l'épisode le plus symptomatique est celui de la rencontre du polymorphe qui, dans l'album, prend l'apparence d'un éphèbe pour séduire... Laureline.)
PS
A ceux qui voudraient savoir à quel point Christin et Mézières ont été pillés par inspiré Hollywood, je recommande ce site.
13:59 Publié dans Cinéma, Livre | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : actualité, bd, bande dessinée, bande-dessinée, cinéma, cinema, film, films
L'ambassadeur des ombres
C'est le titre de l'album des aventures de Valérian et Laureline dont Luc Besson s'est le plus inspiré pour son film (bien plus que de L'Empire des mille planètes).
L'action se déroule principalement dans Point central, sorte de tour de Babel spatiale qui a servi de modèle à Alpha, la cité intergalactique du film. La comparaison entre les deux est intéressante. Besson a ajouté deux prologues à l'histoire, le second (celui narrant la destruction de la planète Mül) empruntant à des éléments situés en fin d'album. Le scénariste a aussi densifié l'intrigue, lui ajoutant des versants qui contribuent à la dramatisation.
Au niveau visuel, quelles que soient les qualités de la BD, on ne peut que constater le talent avec lequel cet univers a été adapté sur grand écran. Même les personnages pittoresques sont plus évocateurs dans le film, à commencer par le transmuteur grognon (dont tout le potentiel comique n'a hélas pas été exploité) :
Quant aux Shingouz, ils rendent très bien, encore mieux que dans la bande dessinée :
Le principal reproche que l'on peut faire à l'adaptation est d'avoir minimisé le rôle de Laureline, qui est la véritable héroïne de cet album, Valérian y faisant office de figurant. (A ce sujet, l'épisode le plus symptomatique est celui de la rencontre du polymorphe qui, dans l'album, prend l'apparence d'un éphèbe pour séduire... Laureline.)
PS
A ceux qui voudraient savoir à quel point Christin et Mézières ont été pillés par inspiré Hollywood, je recommande ce site.
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mercredi, 09 août 2017
La Planète des singes : suprématie
Ce troisième volet de la série réinitialisée en 2011 place les personnages simiesques au premier plan. Seuls deux humains (le chef des méchants et la gamine) les concurrencent, de temps à autre, à l'écran. Le résultat est que les relations entre singes sont montrées avec une grande subtilité et un sens du détail étonnant. Par contre, presque tout le temps, les humains sont réduits à l'état de posture.
L'exception est peut-être la gamine muette, dont on ne connaîtra pas le véritable nom. Son arrivée dans le groupe de héros est tragiquement accidentelle. Mais elle est la source de la première d'une série de scènes très poétiques : le dialogue sans mot entre l'orang-outan Maurice et celle qui va ensuite s'appeler Nova. Plus loin, c'est un autre compagnon de César qui place une fleur dans la chevelure de l'enfant, émerveillée par la floraison d'un arbre en pleine montagne enneigée.
L'interprétation est dominée par Andy Serkis, excellent en César, chef d'un peuple persécuté qui voit son salut dans la fuite. Cet exode (vers une Terre promise) est évidemment une référence à celui des Hébreux. L'identification des singes aux juifs est confirmée dans la deuxième partie du film, qui met en scène un camp qui fait immanquablement penser à ceux de la Seconde guerre mondiale. Ajoutons que le projet des humains est d'exterminer les singes, après les avoir exploités en tant que manœuvres.
Woody Harrelson prête ses traits au grand méchant de l'histoire. Il incarne le chef autoritaire de rescapés nord-américains fascisants (qui vivent sans la moindre femme à leurs côtés... il y a quelques incongruités dans l'histoire, j'y reviendrai). A beaucoup de cinéphiles, il a fait penser au colonel Kurtz d'Apocalypse now. J'ai trouvé qu'il en faisait trop (ou qu'on lui avait demandé d'en faire un peu trop). Heureusement, le scénario nous réserve des développements intéressants concernant ce personnage.
Il est l'une des références au chef-d’œuvre de Francis Ford Coppola, plus clairement désigné par un graffiti présent dans un tunnel, sous le camp : "Ape-pocalypse now" (que la version française peine à traduire). Les scènes de jungle du début, qui montrent les soldats progressant lentement à l'approche d'une position détenue par les singes, font aussi penser aux films consacrés à la guerre du Vietnam.
Les effets spéciaux sont de grande qualité, en particulier ceux qui rendent les personnages simiesques vraisemblants. C'est (presque) aussi virtuose que dans Valérian, mais moins tape-à-l’œil, affirme-t-on parfois. Disons simplement qu'ici, les trucages numériques sont au service de l'intrigue et n'ont pas pour objectif principal de faire de la belle image. Je regrette toutefois la manière esthétisante dont certains combats sont filmés. Même si les aspects horribles de la guerre sont montrés, on semble avoir aussi voulu plaire au public fana-mili.
Bien que de très grande qualité, le film comporte quelques faiblesses : des invraisemblances. Le fait que la gamine puisse évoluer dans le camp sans se faire repérer est difficile à admettre, tout comme le fait qu'aucun soldat ne remarque les premiers trous créés par les singes se trouvant dans les tunnels. On pourrait aussi ergoter sur la capacité de certains personnages à échapper aux balles tirées par leurs adversaires.
Mais, au bout du compte, ce ne sont que des broutilles, noyées dans une intrigue fouillée, nourrie de références historico-politiques, et qui ménage son lot de surprises. Elle s'appuie sur de nombreuses scènes ne comportant quasiment pas de dialogues en anglais/français (selon la version vue). Cela donne un ensemble très prenant, qui tient parfaitement la (longue) distance.
PS
J'ai lu ici ou là que c'était le dernier volet de la série. Or, ce film (qui ne se réclame plus de l’œuvre originelle de Pierre Boulle) n'évoque pas la possibilité d'un voyage dans le temps. Pourtant, le fait qu'un des fils de César se prénomme Cornélius trace un lien avec les adaptations du passé, tout comme certains paysages. Il n'est pas impossible que la production envisage, plus tard, une nouvelle trilogie qui intègre les éléments qui avaient contribué au succès des premiers films.
12:30 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma, cinema, film, films
La Planète des singes : suprématie
Ce troisième volet de la série réinitialisée en 2011 place les personnages simiesques au premier plan. Seuls deux humains (le chef des méchants et la gamine) les concurrencent, de temps à autre, à l'écran. Le résultat est que les relations entre singes sont montrées avec une grande subtilité et un sens du détail étonnant. Par contre, presque tout le temps, les humains sont réduits à l'état de posture.
L'exception est peut-être la gamine muette, dont on ne connaîtra pas le véritable nom. Son arrivée dans le groupe de héros est tragiquement accidentelle. Mais elle est la source de la première d'une série de scènes très poétiques : le dialogue sans mot entre l'orang-outan Maurice et celle qui va ensuite s'appeler Nova. Plus loin, c'est un autre compagnon de César qui place une fleur dans la chevelure de l'enfant, émerveillée par la floraison d'un arbre en pleine montagne enneigée.
L'interprétation est dominée par Andy Serkis, excellent en César, chef d'un peuple persécuté qui voit son salut dans la fuite. Cet exode (vers une Terre promise) est évidemment une référence à celui des Hébreux. L'identification des singes aux juifs est confirmée dans la deuxième partie du film, qui met en scène un camp qui fait immanquablement penser à ceux de la Seconde guerre mondiale. Ajoutons que le projet des humains est d'exterminer les singes, après les avoir exploités en tant que manœuvres.
Woody Harrelson prête ses traits au grand méchant de l'histoire. Il incarne le chef autoritaire de rescapés nord-américains fascisants (qui vivent sans la moindre femme à leurs côtés... il y a quelques incongruités dans l'histoire, j'y reviendrai). A beaucoup de cinéphiles, il a fait penser au colonel Kurtz d'Apocalypse now. J'ai trouvé qu'il en faisait trop (ou qu'on lui avait demandé d'en faire un peu trop). Heureusement, le scénario nous réserve des développements intéressants concernant ce personnage.
Il est l'une des références au chef-d’œuvre de Francis Ford Coppola, plus clairement désigné par un graffiti présent dans un tunnel, sous le camp : "Ape-pocalypse now" (que la version française peine à traduire). Les scènes de jungle du début, qui montrent les soldats progressant lentement à l'approche d'une position détenue par les singes, font aussi penser aux films consacrés à la guerre du Vietnam.
Les effets spéciaux sont de grande qualité, en particulier ceux qui rendent les personnages simiesques vraisemblants. C'est (presque) aussi virtuose que dans Valérian, mais moins tape-à-l’œil, affirme-t-on parfois. Disons simplement qu'ici, les trucages numériques sont au service de l'intrigue et n'ont pas pour objectif principal de faire de la belle image. Je regrette toutefois la manière esthétisante dont certains combats sont filmés. Même si les aspects horribles de la guerre sont montrés, on semble avoir aussi voulu plaire au public fana-mili.
Bien que de très grande qualité, le film comporte quelques faiblesses : des invraisemblances. Le fait que la gamine puisse évoluer dans le camp sans se faire repérer est difficile à admettre, tout comme le fait qu'aucun soldat ne remarque les premiers trous créés par les singes se trouvant dans les tunnels. On pourrait aussi ergoter sur la capacité de certains personnages à échapper aux balles tirées par leurs adversaires.
Mais, au bout du compte, ce ne sont que des broutilles, noyées dans une intrigue fouillée, nourrie de références historico-politiques, et qui ménage son lot de surprises. Elle s'appuie sur de nombreuses scènes ne comportant quasiment pas de dialogues en anglais/français (selon la version vue). Cela donne un ensemble très prenant, qui tient parfaitement la (longue) distance.
PS
J'ai lu ici ou là que c'était le dernier volet de la série. Or, ce film (qui ne se réclame plus de l’œuvre originelle de Pierre Boulle) n'évoque pas la possibilité d'un voyage dans le temps. Pourtant, le fait qu'un des fils de César se prénomme Cornélius trace un lien avec les adaptations du passé, tout comme certains paysages. Il n'est pas impossible que la production envisage, plus tard, une nouvelle trilogie qui intègre les éléments qui avaient contribué au succès des premiers films.
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dimanche, 06 août 2017
Valérian et la cité des mille planètes
Luc Besson nous livre sa lecture de la bande dessinée de science-fiction, en puisant dans le patrimoine cinématographique : son film regorge de références, à sa propre œuvre (notamment Le Cinquième Élément) et à celles de ses collègues (on pense à Avatar, Star Wars, Indiana Jones...).
On commence avec une superbe séquence de paradis perdu, sans un seul mot en français. C'est gonflé et cela passe grâce aux effets visuels, vraiment époustouflants. Est introduit un personnage-clé de l'histoire, qui ne parle pas : un animal domestique, capable de déféquer des perles énergétiques ! N'est-ce pas qu'il est trognon ?
Ensuite seulement débarquent les héros, Valérian et Laureline. Autant je suis emballé par le personnage féminin (Cara Delevigne prenant la suite de précédentes égéries de Besson : Isabelle Adjani, Anne Parillaud et Milla Jovovich), autant je suis réservé sur Valérian, énième variation sur le thème de l'homme séduisant, brillant, mais horripilant, un Don Juan qui va tomber amoureux de la seule femme qui lui résiste (un peu). Le cabotinage entre les deux ne manque pas d'intérêt, mais l'aspect sentimental est mal traité.
Heureusement, il y a une intrigue (sans voyage dans le temps), avec pas mal de rebondissements, des mystères, des trahisons, un complot. Besson a l'habileté de laisser sa chance au méchant de l'histoire (avec sans doute, au second degré, une critique du militarisme états-unien). Du point de vue visuel, c'est très imaginatif, en particulier avec cette séquence qui alterne monde virtuel / monde réel. L'humour est présent, à travers les chamailleries des héros ainsi que l'intervention de trois personnages très pittoresques :
Contrairement à d'autres, je n'ai pas été emballé par la prestation de la chanteuse Rihanna, que j'ai trouvée putassière, inutilement racoleuse. Par contre, l'idée de son personnage polymorphe est excellente. (Encore bravo aux effets spéciaux.)
Même si Besson abuse du "juste à temps", il a construit un bon divertissement, splendide sur le plan visuel, si bien que l'on pourrait presque s'affranchir de l'histoire pour, dans une grande salle, simplement jouir de la contemplation.
21:33 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma, cinema, film, films
Valérian et la cité des mille planètes
Luc Besson nous livre sa lecture de la bande dessinée de science-fiction, en puisant dans le patrimoine cinématographique : son film regorge de références, à sa propre œuvre (notamment Le Cinquième Élément) et à celles de ses collègues (on pense à Avatar, Star Wars, Indiana Jones...).
On commence avec une superbe séquence de paradis perdu, sans un seul mot en français. C'est gonflé et cela passe grâce aux effets visuels, vraiment époustouflants. Est introduit un personnage-clé de l'histoire, qui ne parle pas : un animal domestique, capable de déféquer des perles énergétiques ! N'est-ce pas qu'il est trognon ?
Ensuite seulement débarquent les héros, Valérian et Laureline. Autant je suis emballé par le personnage féminin (Cara Delevigne prenant la suite de précédentes égéries de Besson : Isabelle Adjani, Anne Parillaud et Milla Jovovich), autant je suis réservé sur Valérian, énième variation sur le thème de l'homme séduisant, brillant, mais horripilant, un Don Juan qui va tomber amoureux de la seule femme qui lui résiste (un peu). Le cabotinage entre les deux ne manque pas d'intérêt, mais l'aspect sentimental est mal traité.
Heureusement, il y a une intrigue (sans voyage dans le temps), avec pas mal de rebondissements, des mystères, des trahisons, un complot. Besson a l'habileté de laisser sa chance au méchant de l'histoire (avec sans doute, au second degré, une critique du militarisme états-unien). Du point de vue visuel, c'est très imaginatif, en particulier avec cette séquence qui alterne monde virtuel / monde réel. L'humour est présent, à travers les chamailleries des héros ainsi que l'intervention de trois personnages très pittoresques :
Contrairement à d'autres, je n'ai pas été emballé par la prestation de la chanteuse Rihanna, que j'ai trouvée putassière, inutilement racoleuse. Par contre, l'idée de son personnage polymorphe est excellente. (Encore bravo aux effets spéciaux.)
Même si Besson abuse du "juste à temps", il a construit un bon divertissement, splendide sur le plan visuel, si bien que l'on pourrait presque s'affranchir de l'histoire pour, dans une grande salle, simplement jouir de la contemplation.
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mardi, 01 août 2017
Les As de la jungle
Je ne connaissais pas la série d'animation, mais j'en avais entendu parler. Va donc pour ce "dessin animé" made in France, qui accumule les références. On a beaucoup parlé d'Indiana Jones, il y a peut-être aussi un peu de Karaté Kid, du Seigneur des anneaux, de Rocky voire de Batman. On ne peut pas ne pas penser non plus à d'autres films d'animation, américains ceux-là : Madagascar et Kung Fu Panda.
L'intrigue tourne autour de deux groupes de justiciers de la jungle et d'une famille recomposée de héros : la mère, une tigresse aussi redoutable qu'affectueuse, le fils adoptif, un pingouin champion des arts martiaux, et le petit-fils adoptif, un poisson inoxydable, hébergé dans un bocal quasi indestructible :
Autour d'eux gravitent des figures plus ou moins charismatiques, toutes avec une qualité ou un défaut principal. Notons que les méchants sont un koala mégalomane, un crabe débrouillard et une bande de babouins stupides. C'est évidemment une source de gags. Mais peu sont hilarants (pour les adultes). Si les enfants qui étaient dans la salle ont visiblement aimé, j'ai souvent souri, mais rarement ri. (J'ai néanmoins été très sensible à la naissance d'un amour qui, au départ, se veut très discret.)
Ce film mérite le détour pour la qualité de son animation. Franchement, en gros plan, c'est parfois superbe, surtout si l'on se trouve dans une grande salle. (Je reste toutefois sceptique quant à la gueule de la tigresse, alors que son pelage est réussi.)
Au niveau du scénario, c'est assez élaboré : vu le nombre de rebondissements qui surviennent, on ne s'ennuie pas. Mais ce n'est pas d'une rigueur absolue : on est dans la fantaisie récréative, avec une leçon de vie sur les relations parents-enfants et la nécessaire persévérance pour réussir. Ce n'est déjà pas si mal.
PS
De nombreuses voix paraîtront familières aux spectateurs : les artistes qui les ont "prêtées" sont des spécialistes du doublage, notamment de films et séries américains.
19:24 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma, cinema, film, films
Les As de la jungle
Je ne connaissais pas la série d'animation, mais j'en avais entendu parler. Va donc pour ce "dessin animé" made in France, qui accumule les références. On a beaucoup parlé d'Indiana Jones, il y a peut-être aussi un peu de Karaté Kid, du Seigneur des anneaux, de Rocky voire de Batman. On ne peut pas ne pas penser non plus à d'autres films d'animation, américains ceux-là : Madagascar et Kung Fu Panda.
L'intrigue tourne autour de deux groupes de justiciers de la jungle et d'une famille recomposée de héros : la mère, une tigresse aussi redoutable qu'affectueuse, le fils adoptif, un pingouin champion des arts martiaux, et le petit-fils adoptif, un poisson inoxydable, hébergé dans un bocal quasi indestructible :
Autour d'eux gravitent des figures plus ou moins charismatiques, toutes avec une qualité ou un défaut principal. Notons que les méchants sont un koala mégalomane, un crabe débrouillard et une bande de babouins stupides. C'est évidemment une source de gags. Mais peu sont hilarants (pour les adultes). Si les enfants qui étaient dans la salle ont visiblement aimé, j'ai souvent souri, mais rarement ri. (J'ai néanmoins été très sensible à la naissance d'un amour qui, au départ, se veut très discret.)
Ce film mérite le détour pour la qualité de son animation. Franchement, en gros plan, c'est parfois superbe, surtout si l'on se trouve dans une grande salle. (Je reste toutefois sceptique quant à la gueule de la tigresse, alors que son pelage est réussi.)
Au niveau du scénario, c'est assez élaboré : vu le nombre de rebondissements qui surviennent, on ne s'ennuie pas. Mais ce n'est pas d'une rigueur absolue : on est dans la fantaisie récréative, avec une leçon de vie sur les relations parents-enfants et la nécessaire persévérance pour réussir. Ce n'est déjà pas si mal.
PS
De nombreuses voix paraîtront familières aux spectateurs : les artistes qui les ont "prêtées" sont des spécialistes du doublage, notamment de films et séries américains.
19:24 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma, cinema, film, films
samedi, 29 juillet 2017
I Wish - Faites un voeu
Ce petit film d'épouvante a été fait par des spécialistes du genre, pour un public ciblé : si je laisse de côté une dame qui accompagnait enfants et petits-enfants, j'étais le plus vieux dans la salle, principalement garnie d'adolescents, pas toujours disciplinés. Méfiez-vous donc si ce film vous tente : c'est un attrape-blaireaux.
Le schéma narratif est hyper-balisé. Cela commence par une séquence du passé, censée expliquer une partie de l'intrigue. Cela continue par la caractérisation (basique) des personnages : une héroïne pauvre, mal dans sa peau, un groupe d'amies soudées (une extravertie, l'autre timorée), mais mises à l'écart par les vedettes du lycée, des bourges prétentieux. On notera que la situation de départ est saupoudrée d'un chouia de lutte des classes.
Et puis il y a cette étrange boîte à musique... une boîte à vœux, en fait. Elle est d'origine chinoise, avec des inscriptions en vieux mandarin. (Fort opportunément, l'héroïne a dans ses relations un garçon dont la cousine sino-américaine pourrait déchiffrer le texte....) On ne saura rien de sa création, ni de sa plus ancienne apparition, mais les héros finiront par découvrir une partie de son histoire, un élément assez bien vu, mais hélas peu exploité.
L'essentiel des efforts porte sur la réalisation des vœux de Clare... et sur la contrepartie de chacun d'entre eux. Au début, c'est très prévisible. Mais, à une ou deux reprises, je dois avouer que le scénario a été un peu plus inventif. On nous fait mariner un petit moment avant de nous montrer comment l'une des victimes va périr et, surtout, après l'un des vœux, la mise en scène place en parallèle deux destins, l'incertitude planant sur celui/celle qui va s'en sortir.
La majorité des personnages sont des lycéens, l'actrice principale est une adolescente et le message s'adresse aux ados : il ne faut pas que l'accessoire fasse oublier l'essentiel. Clare est gagnée par la démesure et l'égoïsme, ce que ses amies tentent de lui faire comprendre. A ce sujet, on notera la bonne composition de Sydney Park, une actrice que les spectateurs de la série Les Experts Manhattan ont pu voir dans le rôle d'Ellie Danville, la fille adoptive d'une enquêtrice de la police scientifique.
Voilà. C'est correctement interprété, mais cela ne va pas renouveler le genre. Pour amateurs.
PS
Le scénario, bien que parfois habile, contient au moins une grosse invraisemblance. Attention : je vais révéler des éléments clés de l'intrigue.
On comprend que c'est la mère de l'héroïne qui, quand celle-ci était jeune, a jeté la boîte à musique. Or, une douzaine d'années plus tard, le père la retrouve par hasard dans la poubelle d'une immense demeure désaffectée. On découvre bientôt qu'elle appartenait à un richissime homme d'affaires, avant qu'il ne meure dans l'incendie de sa maison. Mais comment la boîte était-elle arrivée entre les mains de la mère ? Mystère.
D'autre part, il y a une grosse incertitude sur le motif du suicide de la mère. A priori, elle subit le sort de ceux qui ont formulé leurs sept vœux. Cependant, elle avait conservé son mari, sa fille et son chien, qui auraient dû mourir auparavant en tant que "prix du sang". La deuxième hypothèse est que la mère a compris, dès le premier vœu réalisé, l'aspect démoniaque du marché. La troisième hypothèse, plus tordue (qui aurait donc mes faveurs...) est que la mère se pend bien après son septième vœu, qui l'a ramenée à sa situation de départ, avec son mari et sa fille, qui étaient sans doute décédés à l'occasion de la réalisation des six premiers vœux. Je suis conforté dans cette opinion par le dénouement du film, qui voit sa fille prendre la même décision et tenter à son tour se débarrasser de la boîte.
21:29 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma, cinema, film, films
I Wish - Faites un voeu
Ce petit film d'épouvante a été fait par des spécialistes du genre, pour un public ciblé : si je laisse de côté une dame qui accompagnait enfants et petits-enfants, j'étais le plus vieux dans la salle, principalement garnie d'adolescents, pas toujours disciplinés. Méfiez-vous donc si ce film vous tente : c'est un attrape-blaireaux.
Le schéma narratif est hyper-balisé. Cela commence par une séquence du passé, censée expliquer une partie de l'intrigue. Cela continue par la caractérisation (basique) des personnages : une héroïne pauvre, mal dans sa peau, un groupe d'amies soudées (une extravertie, l'autre timorée), mais mises à l'écart par les vedettes du lycée, des bourges prétentieux. On notera que la situation de départ est saupoudrée d'un chouia de lutte des classes.
Et puis il y a cette étrange boîte à musique... une boîte à vœux, en fait. Elle est d'origine chinoise, avec des inscriptions en vieux mandarin. (Fort opportunément, l'héroïne a dans ses relations un garçon dont la cousine sino-américaine pourrait déchiffrer le texte....) On ne saura rien de sa création, ni de sa plus ancienne apparition, mais les héros finiront par découvrir une partie de son histoire, un élément assez bien vu, mais hélas peu exploité.
L'essentiel des efforts porte sur la réalisation des vœux de Clare... et sur la contrepartie de chacun d'entre eux. Au début, c'est très prévisible. Mais, à une ou deux reprises, je dois avouer que le scénario a été un peu plus inventif. On nous fait mariner un petit moment avant de nous montrer comment l'une des victimes va périr et, surtout, après l'un des vœux, la mise en scène place en parallèle deux destins, l'incertitude planant sur celui/celle qui va s'en sortir.
La majorité des personnages sont des lycéens, l'actrice principale est une adolescente et le message s'adresse aux ados : il ne faut pas que l'accessoire fasse oublier l'essentiel. Clare est gagnée par la démesure et l'égoïsme, ce que ses amies tentent de lui faire comprendre. A ce sujet, on notera la bonne composition de Sydney Park, une actrice que les spectateurs de la série Les Experts Manhattan ont pu voir dans le rôle d'Ellie Danville, la fille adoptive d'une enquêtrice de la police scientifique.
Voilà. C'est correctement interprété, mais cela ne va pas renouveler le genre. Pour amateurs.
PS
Le scénario, bien que parfois habile, contient au moins une grosse invraisemblance. Attention : je vais révéler des éléments clés de l'intrigue.
On comprend que c'est la mère de l'héroïne qui, quand celle-ci était jeune, a jeté la boîte à musique. Or, une douzaine d'années plus tard, le père la retrouve par hasard dans la poubelle d'une immense demeure désaffectée. On découvre bientôt qu'elle appartenait à un richissime homme d'affaires, avant qu'il ne meure dans l'incendie de sa maison. Mais comment la boîte était-elle arrivée entre les mains de la mère ? Mystère.
D'autre part, il y a une grosse incertitude sur le motif du suicide de la mère. A priori, elle subit le sort de ceux qui ont formulé leurs sept vœux. Cependant, elle avait conservé son mari, sa fille et son chien, qui auraient dû mourir auparavant en tant que "prix du sang". La deuxième hypothèse est que la mère a compris, dès le premier vœu réalisé, l'aspect démoniaque du marché. La troisième hypothèse, plus tordue (qui aurait donc mes faveurs...) est que la mère se pend bien après son septième vœu, qui l'a ramenée à sa situation de départ, avec son mari et sa fille, qui étaient sans doute décédés à l'occasion de la réalisation des six premiers vœux. Je suis conforté dans cette opinion par le dénouement du film, qui voit sa fille prendre la même décision et tenter à son tour se débarrasser de la boîte.
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mercredi, 26 juillet 2017
Baby Driver
Ce film d'action est construit autour des bagnoles (rapides) et des musiques rythmées des années 1960-1970-1980. Cela donne un mélange d'hyper-modernité et de rétro, incarné par l'association du baladeur numérique et des cassettes audio. Les spectateurs sont plongés dans l'environnement sonore du héros, qui vit presque en permanence des écouteurs vissés sur les oreilles.
Ce "gamin-chauffeur" est un prodige du volant, à moitié autiste, dont la personnalité allie style tape-à-l'oeil et fragilité masquée. Les autres protagonistes de l'histoire sont des "gueules". Il y a le baroudeur, la bimbo, le tatoué, le psychopathe (Jamie Foxx, très bien)... et le parrain, incarné par un Kevin Spacey un peu poussif.
Cela démarre sur les chapeaux de roue, avec une excellente séquence de braquage et, bien sûr, une poursuite de voitures au menu. Juste après, le réalisateur continue de nous en mettre plein la vue avec un plan-séquence très réussi, centré sur la livraison de cafés.
L'humour vient heureusement contrebalancer les montées d'adrénaline et l'apologie d'une certaine forme de délinquance. Je ne parlerai même pas de l'utilisation des armes à feu... Ceci dit, quand on considère la situation du point de vue de la fin de l'histoire, on se dit qu'il y a peut-être une morale derrière cette débauche de clinquant.
On assiste aussi à la naissance d'une histoire d'amour. Ce n'est pas ce qu'il y a de mieux dans le film. J'ai préféré la progressive découverte de la vie du héros. Au fond, c'est un gentil, qui essaie de ne pas se noyer dans un monde de requins. Le plus dangereux d'entre eux n'est pas forcément celui que l'on croit. Cela va se régler dans un duel final en voitures, grosses cascades et effets spéciaux à la clé.
C'est bien fichu, pas très subtil. On passe un bon moment.
00:10 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma, cinema, film, films
Baby Driver
Ce film d'action est construit autour des bagnoles (rapides) et des musiques rythmées des années 1960-1970-1980. Cela donne un mélange d'hyper-modernité et de rétro, incarné par l'association du baladeur numérique et des cassettes audio. Les spectateurs sont plongés dans l'environnement sonore du héros, qui vit presque en permanence des écouteurs vissés sur les oreilles.
Ce "gamin-chauffeur" est un prodige du volant, à moitié autiste, dont la personnalité allie style tape-à-l'oeil et fragilité masquée. Les autres protagonistes de l'histoire sont des "gueules". Il y a le baroudeur, la bimbo, le tatoué, le psychopathe (Jamie Foxx, très bien)... et le parrain, incarné par un Kevin Spacey un peu poussif.
Cela démarre sur les chapeaux de roue, avec une excellente séquence de braquage et, bien sûr, une poursuite de voitures au menu. Juste après, le réalisateur continue de nous en mettre plein la vue avec un plan-séquence très réussi, centré sur la livraison de cafés.
L'humour vient heureusement contrebalancer les montées d'adrénaline et l'apologie d'une certaine forme de délinquance. Je ne parlerai même pas de l'utilisation des armes à feu... Ceci dit, quand on considère la situation du point de vue de la fin de l'histoire, on se dit qu'il y a peut-être une morale derrière cette débauche de clinquant.
On assiste aussi à la naissance d'une histoire d'amour. Ce n'est pas ce qu'il y a de mieux dans le film. J'ai préféré la progressive découverte de la vie du héros. Au fond, c'est un gentil, qui essaie de ne pas se noyer dans un monde de requins. Le plus dangereux d'entre eux n'est pas forcément celui que l'on croit. Cela va se régler dans un duel final en voitures, grosses cascades et effets spéciaux à la clé.
C'est bien fichu, pas très subtil. On passe un bon moment.
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