jeudi, 20 décembre 2018
Spider-Man - New Generation
"Mesdames et messieurs ! Approchez, approchez ! Venez profiter de notre offre exceptionnelle ! Écoutez-moi bien ! Écoutez-moi bien ! Je vous propose non pas un, non pas deux, non pas trois, non pas quatre, ni même cinq ou six, mais sept Spider-Men ! Dans UN-SEUL-FILM !"
Propos de bateleur ? Mensonge promotionnel ? Hallucination auditive ? Eh bien non ! La preuve :
Et là, j'attends qu'un petit malin me dise : "Dis donc, Riton, tu te fiches de nous, hein ! Sur cette image, il n'y a pas sept mais six super-héros !" C'est le moment où je souris intérieurement, intensément, prenant le temps de savourer les instants qui me conduisent à formuler ma réponse : "Jeune Padawan, tu t'emballes un peu vite. Sache que, si, sur cette image, il y a effectivement seulement six super-héros, dans le film, on en voit un septième, le Spider-Man officiel, âgé de 26 ans... qui meurt avant la fin de la première demi-heure."
Ce n'est pas là déflorer l'intrigue, puisque c'est suite aux circonstances du décès du Peter Parker de notre monde que les six "doublures" vont faire leur apparition, cinq d'entre elles venant d'une autre dimension. Honneur aux dames avec une Spider-Gwen (mi-danseuse, mi-ninja), alter-ego de Gwen Stacy (le premier amour de Parker), qui, dans son monde, a été mordue par une araignée radioactive. Dans la version française, elle a la voix de Camélia Jordana. L'autre demoiselle nous vient du Japon. C'est une version manga de la super-héroïne. Le personnage est cocasse, mais faut aimer.
Du côté des messieurs, on a Spider-Man Noir (originaire d'un passé alternatif) et un second Peter Parker, bedonnant et plus âgé que le héros des comics. Après l'avoir épousée, il a foiré son histoire d'amour avec Mary Jane Watson et, depuis, se goinfre de pizzas, pour le plus grand bonheur de ses poignées d'amour. Je dois reconnaître que, pour des raisons inavouables, j'ai un faible pour cet homme entre deux âges, qui a quelque peu perdu de sa splendeur de jadis...
La relève pourrait être assurée par le jeune Morales, un Noir hispanique, fils de policier, lycéen doué, mais la tête entre deux cultures et deux destins. Son parcours est un peu trop prévisible à mon goût... mais il faut bien attirer le public djeunse, que les références à la culture de rue sont censées séduire.
Il nous reste Spider-Cochon, qui semble de sexe masculin, mais qui n'évoque, pour moi, qu'un épisode de la série Les Simpson.
Et l'histoire dans tout ça ? Ben il y a un gros méchant très riche qui pense rien qu'à faire du mal. Une scientifique un peu fofolle mais très dangereuse travaille pour lui, ainsi qu'un malabar avec un gros flingue. Nos héros vont devoir associer leurs talents pour venir à bout des vilains... et sauver le monde d'une catastrophe définitive.
Au niveau de l'image, c'est assez chouette. Les réalisateurs ont marié le style d'animation numérique contemporain avec le graphisme des vieux comics. Cela rend bien, même si, par moments, on sent que l'image a été travaillée en priorité pour la 3D. (J'ai vu le film en 2D.) En effet, à plusieurs reprises, les spectateurs attentifs remarqueront qu'un détail ou un élément de l'arrière-plan s'affiche comme si on regardait la version 3D sans les lunettes. C'est furtif, mais cela se produit régulièrement. Dommage parce sinon, c'est du beau boulot.
Autre qualité du film : l'humour. C'est bourré de clins d’œil (dont un à Stan Lee) et de dérision, à propos des super-héros bien entendu, mais aussi dans le déroulement des scènes d'action. Je recommande tout particulièrement la cavalcade en rame de métro et la baston chez Tante May, qui réserve bien des surprises.
J'ai passé un très bon moment.
22:19 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : cinéma, cinema, film, films
vendredi, 07 décembre 2018
Astérix - Le Secret de la potion magique
Quatre ans après l'adaptation du Domaine des dieux, Alexandre Astier remet le couvert avec une histoire cette fois totalement originale, dont on s'étonne d'ailleurs qu'elle n'ait pas déjà fait l'objet d'un album de la célèbre série de bandes dessinées.
Le début virevoltant s'inspire visiblement du style des cartoons, même si l'on retrouve l'imagerie du précédent film. C'est assez drôle et, surtout, l'on commence à suivre un groupe de personnages auquel le réalisateur s'est attaché : les sangliers. Ceux-ci, les adultes comme le marcassin, ne vont pas finir en rôtis (du moins pas dans l'immédiat)... et leurs pérégrinations (cocasses) font rebondir l'intrigue.
Par contre, on voit très peu Idéfix, dont le potentiel comique est sans doute à redéfinir. Les deux compères (Astérix et Obélix) n'occupent pas une place outrageusement dominante, puisque c'est Panoramix qui est au coeur de l'intrigue. C'est l'occasion de découvrir la troupe de vieux druides qui se réunit dans la forêt des Carnutes. Un invité surprise va tout faire capoter : Sulfurix. Son personnage est très réussi, bénéficiant de la voix de Daniel Mesguich. Y a pas à dire : un bon méchant contribue à faire une bonne histoire.
Au niveau visuel, c'est du travail correct, avec plus de variété que dans le précédent film. J'ai aimé la séquence narrative, durant laquelle l'un des vieux druides (pas le plus doué...) raconte pour la énième fois l'histoire de la jeunesse de Panoramix. Plus tard, c'est une partie du périple en Gaule (à la recherche du bon apprenti pour Panoramix) qui est représentée dans un style très différent de l'habillage visuel dominant... et c'est drôle (avec beaucoup de clins d'oeil).
Les scènes sont régulièrement ponctuées de gags, certains à destination des enfants, d'autres des adultes. On a soigné les effets visuels comiques (notamment à travers les ombres et les formes de Sulfurix). Notons qu'à l'inverse de ce qui se passe dans les bandes dessinées, les femmes jouent un rôle assez important. L'un des personnages féminins est d'ailleurs la clé de l'histoire, ce que les spectateurs adultes pas trop mous du bulbe auront compris au bout d'un gros quart d'heure.
C'est un divertissement sympathique, bien fichu, tout public. En cette période d'aigreurs et de montée du populisme, cela fait du bien.
21:24 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : cinéma, cinema, film, films
Astérix - Le Secret de la potion magique
Quatre ans après l'adaptation du Domaine des dieux, Alexandre Astier remet le couvert avec une histoire cette fois totalement originale, dont on s'étonne d'ailleurs qu'elle n'ait pas déjà fait l'objet d'un album de la célèbre série de bandes dessinées.
Le début virevoltant s'inspire visiblement du style des cartoons, même si l'on retrouve l'imagerie du précédent film. C'est assez drôle et, surtout, l'on commence à suivre un groupe de personnages auquel le réalisateur s'est attaché : les sangliers. Ceux-ci, les adultes comme le marcassin, ne vont pas finir en rôtis (du moins pas dans l'immédiat)... et leurs pérégrinations (cocasses) font rebondir l'intrigue.
Par contre, on voit très peu Idéfix, dont le potentiel comique est sans doute à redéfinir. Les deux compères (Astérix et Obélix) n'occupent pas une place outrageusement dominante, puisque c'est Panoramix qui est au coeur de l'intrigue. C'est l'occasion de découvrir la troupe de vieux druides qui se réunit dans la forêt des Carnutes. Un invité surprise va tout faire capoter : Sulfurix. Son personnage est très réussi, bénéficiant de la voix de Daniel Mesguich. Y a pas à dire : un bon méchant contribue à faire une bonne histoire.
Au niveau visuel, c'est du travail correct, avec plus de variété que dans le précédent film. J'ai aimé la séquence narrative, durant laquelle l'un des vieux druides (pas le plus doué...) raconte pour la énième fois l'histoire de la jeunesse de Panoramix. Plus tard, c'est une partie du périple en Gaule (à la recherche du bon apprenti pour Panoramix) qui est représentée dans un style très différent de l'habillage visuel dominant... et c'est drôle (avec beaucoup de clins d'oeil).
Les scènes sont régulièrement ponctuées de gags, certains à destination des enfants, d'autres des adultes. On a soigné les effets visuels comiques (notamment à travers les ombres et les formes de Sulfurix). Notons qu'à l'inverse de ce qui se passe dans les bandes dessinées, les femmes jouent un rôle assez important. L'un des personnages féminins est d'ailleurs la clé de l'histoire, ce que les spectateurs adultes pas trop mous du bulbe auront compris au bout d'un gros quart d'heure.
C'est un divertissement sympathique, bien fichu, tout public. En cette période d'aigreurs et de montée du populisme, cela fait du bien.
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vendredi, 30 novembre 2018
Le Grinch
Ce film d'animation est tout public, certaines parties s'adressant plus particulièrement aux adultes, la majorité aux enfants. Je l'ai vu en version française, avec la voix de Laurent Lafitte : excellent choix. C'est surtout pertinent dans le premier tiers de l'histoire, le plus caustique. J'ai accueilli avec soulagement les premiers traits d'humour sarcastique, la présentation du village des Chous étant horriblement sirupeuse.
Le couple formé par le vieux célibataire et son chien fait penser à Wallace et Gromit, même si, par sa (fausse) méchanceté, le Grinch rappelle plutôt Gru, le héros de Moi, moche et méchant. Quant au renne obèse, il a récupéré la coiffure des mammouths adolescents de L'Age de glace IV. En dépit de l'inventivité de certaines scènes, les vieux cinéphiles auront donc souvent une impression de déjà-vu.
Néanmoins, je reconnais que c'est assez drôle, la plupart des gags étant toutefois destinés au jeune public, qui, dans la salle où je me trouvais, s'est visiblement régalé.
L'autre intérêt du film est le personnage de Cindy-Lou, une adorable gamine avec de grandes couettes, qui vit avec sa maman et deux petits frères. Elle apporte une douce fantaisie... et fait rebondir l'intrigue.
Toutefois, dans la troisième partie, cela devient un peu trop "gentil" à mon goût, à l'image des couleurs surchargées des plans. C'est trop lumineux, trop joli, trop bienveillant. Ceci dit, cet éloge des habitants du village, ni particulièrement beaux, ni particulièrement riches, ni particulièrement intelligents, m'a touché. L'histoire s'appuie sur la période de Noël pour enjoliver ce quotidien ordinaire de gens sans guère de relief, mais honnêtes et soucieux d'autrui.
22:48 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : cinéma, cinema, film, films
Le Grinch
Ce film d'animation est tout public, certaines parties s'adressant plus particulièrement aux adultes, la majorité aux enfants. Je l'ai vu en version française, avec la voix de Laurent Lafitte : excellent choix. C'est surtout pertinent dans le premier tiers de l'histoire, le plus caustique. J'ai accueilli avec soulagement les premiers traits d'humour sarcastique, la présentation du village des Chous étant horriblement sirupeuse.
Le couple formé par le vieux célibataire et son chien fait penser à Wallace et Gromit, même si, par sa (fausse) méchanceté, le Grinch rappelle plutôt Gru, le héros de Moi, moche et méchant. Quant au renne obèse, il a récupéré la coiffure des mammouths adolescents de L'Age de glace IV. En dépit de l'inventivité de certaines scènes, les vieux cinéphiles auront donc souvent une impression de déjà-vu.
Néanmoins, je reconnais que c'est assez drôle, la plupart des gags étant toutefois destinés au jeune public, qui, dans la salle où je me trouvais, s'est visiblement régalé.
L'autre intérêt du film est le personnage de Cindy-Lou, une adorable gamine avec de grandes couettes, qui vit avec sa maman et deux petits frères. Elle apporte une douce fantaisie... et fait rebondir l'intrigue.
Toutefois, dans la troisième partie, cela devient un peu trop "gentil" à mon goût, à l'image des couleurs surchargées des plans. C'est trop lumineux, trop joli, trop bienveillant. Ceci dit, cet éloge des habitants du village, ni particulièrement beaux, ni particulièrement riches, ni particulièrement intelligents, m'a touché. L'histoire s'appuie sur la période de Noël pour enjoliver ce quotidien ordinaire de gens sans guère de relief, mais honnêtes et soucieux d'autrui.
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mercredi, 28 novembre 2018
Robin Déboires
Il était une fois, dans un pays fort fort lointain, un gentil seigneur de Locksley. Il était jeune et beau. Il n'adorait rien tant que de se salir les mains en accomplissant les basses besognes des manants. Un jour, dans l'écurie, il surprend une intrépide voleuse, qui a pénétré en son domaine. Cette insoumise (prénommée Marianne) a l'outrecuidance de vouloir redistribuer les biens des riches aux pauvres. Convaincu par son argumentation étayée (ainsi que par son regard de braise, son sourire enjôleur et sa poitrine généreuse), le jeune Robin s'inscrit au TAPA (Très Ancien Parti Anticapitaliste) et se met à la colle avec sa dulcinée. Durant les semaines qui suivent, le couple gambade dans les folles prairies de l'insouciance, enveloppé dans une douce félicité.
Hélas ! Hélas ! Trois fois hélas ! Un jour arrive l'ordre funeste de se rendre en Terre Sainte, pour affronter les Barbares. Le coeur brisé, Robin le Patriote s'engage dans les commandos de marine part pour l'Orient compliqué, où il combat vigoureusement d'horribles sauvages de vaillants Arabes. Curieusement, leur chef est noir, mais c'est parce qu'au moment du tournage, seul Jamie Foxx était disponible pour le rôle. Robin va se lier à son plus redoutable adversaire, celui-ci tout étonné de tant de mansuétude de la part d'un chrétien. Il avait mis sa main à couper que l'autre allait le tuer... Il aurait pas dû :
De retour en Angleterre, Robin découvre son château abandonné, en sale état, un peu comme les Champs-Elysées après le passage des "gilets jaunes". Heureusement, Marianne est toujours aussi canon. Mais, croyant son Robinou décédé, elle s'est trouvée un nouveau mec, du genre acteur sado-maso.
On sent que Robinou aimerait bien regoûter aux nibards de Marianne, mais son nouveau pote, un peu jaloux, lui dit que ça ferait tout foirer le plan génial qu'il a concocté pour eux. Le jeune Robin est troublé par la virilité tranquille de l'homme musclé et sûr de lui qui l'a pris en mains. Il accepte de suivre un entraînement à la Rocky IV, soulevant des trucs bizarres et lourds, tractant des objets du quotidien (qui, intérêt supplémentaire, ramassent bien la poussière). En guise de récompense, son nouvel ami lui offre son arc. Rendez-vous compte : un arc d'Arabe. (On ne l'avait pourtant plus vu avec depuis la Terre Sainte. Un de mes voisins suggéra qu'il avait sans doute réussi à le planquer dans son rectum pendant le voyage entre l'Orient et l'Europe, en fond de cale.) Robin apprend à lancer très vite de grosses flèches bien dures. Il retrouve le goût de bander.
Comme les deux lascars sont du genre taquin, ils décident d'embêter le shérif de Nottingham, allié aux méchants ecclésiastiques qui dépouillent le peuple et tripotent les enfants abandonnés. De temps en temps, Robin est touché par une flèche décochée par l'un des méchants. Mais, comme il est costaud et que le scénario prévoit qu'il gagne à la fin, il serre les dents, arrache la flèche plantée dans son corps musclé et flanque aussitôt une raclée à ses ennemis.
Robin devient très populaire, parce qu'il redistribue l'argent qu'il dérobe aux méchants... et parce qu'il a une belle gueule. (Moi je pense plutôt que dans le peuple y a plein de mecs qui ont vu qu'il avait une super-copine aux jolis nibards.) La colère gronde au sein des masses. Les puissants vont-ils s'en sortir ? La réponse vient au cours d'une séquence durant laquelle les militants altermondialistes se ruent sur les CRS mineurs de Nottingham bousculent la milice du shérif.
Les scénaristes étaient tellement contents de leur histoire qu'ils avait déjà prévu une suite. Au vu des résultats du box-office, les producteurs ne semblent pas du même avis.
23:43 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : cinéma, cinema, film, films
Robin Déboires
Il était une fois, dans un pays fort fort lointain, un gentil seigneur de Locksley. Il était jeune et beau. Il n'adorait rien tant que de se salir les mains en accomplissant les basses besognes des manants. Un jour, dans l'écurie, il surprend une intrépide voleuse, qui a pénétré en son domaine. Cette insoumise (prénommée Marianne) a l'outrecuidance de vouloir redistribuer les biens des riches aux pauvres. Convaincu par son argumentation étayée (ainsi que par son regard de braise, son sourire enjôleur et sa poitrine généreuse), le jeune Robin s'inscrit au TAPA (Très Ancien Parti Anticapitaliste) et se met à la colle avec sa dulcinée. Durant les semaines qui suivent, le couple gambade dans les folles prairies de l'insouciance, enveloppé dans une douce félicité.
Hélas ! Hélas ! Trois fois hélas ! Un jour arrive l'ordre funeste de se rendre en Terre Sainte, pour affronter les Barbares. Le coeur brisé, Robin le Patriote s'engage dans les commandos de marine part pour l'Orient compliqué, où il combat vigoureusement d'horribles sauvages de vaillants Arabes. Curieusement, leur chef est noir, mais c'est parce qu'au moment du tournage, seul Jamie Foxx était disponible pour le rôle. Robin va se lier à son plus redoutable adversaire, celui-ci tout étonné de tant de mansuétude de la part d'un chrétien. Il avait mis sa main à couper que l'autre allait le tuer... Il aurait pas dû :
De retour en Angleterre, Robin découvre son château abandonné, en sale état, un peu comme les Champs-Elysées après le passage des "gilets jaunes". Heureusement, Marianne est toujours aussi canon. Mais, croyant son Robinou décédé, elle s'est trouvée un nouveau mec, du genre acteur sado-maso.
On sent que Robinou aimerait bien regoûter aux nibards de Marianne, mais son nouveau pote, un peu jaloux, lui dit que ça ferait tout foirer le plan génial qu'il a concocté pour eux. Le jeune Robin est troublé par la virilité tranquille de l'homme musclé et sûr de lui qui l'a pris en mains. Il accepte de suivre un entraînement à la Rocky IV, soulevant des trucs bizarres et lourds, tractant des objets du quotidien (qui, intérêt supplémentaire, ramassent bien la poussière). En guise de récompense, son nouvel ami lui offre son arc. Rendez-vous compte : un arc d'Arabe. (On ne l'avait pourtant plus vu avec depuis la Terre Sainte. Un de mes voisins suggéra qu'il avait sans doute réussi à le planquer dans son rectum pendant le voyage entre l'Orient et l'Europe, en fond de cale.) Robin apprend à lancer très vite de grosses flèches bien dures. Il retrouve le goût de bander.
Comme les deux lascars sont du genre taquin, ils décident d'embêter le shérif de Nottingham, allié aux méchants ecclésiastiques qui dépouillent le peuple et tripotent les enfants abandonnés. De temps en temps, Robin est touché par une flèche décochée par l'un des méchants. Mais, comme il est costaud et que le scénario prévoit qu'il gagne à la fin, il serre les dents, arrache la flèche plantée dans son corps musclé et flanque aussitôt une raclée à ses ennemis.
Robin devient très populaire, parce qu'il redistribue l'argent qu'il dérobe aux méchants... et parce qu'il a une belle gueule. (Moi je pense plutôt que dans le peuple y a plein de mecs qui ont vu qu'il avait une super-copine aux jolis nibards.) La colère gronde au sein des masses. Les puissants vont-ils s'en sortir ? La réponse vient au cours d'une séquence durant laquelle les militants altermondialistes se ruent sur les CRS mineurs de Nottingham bousculent la milice du shérif.
Les scénaristes étaient tellement contents de leur histoire qu'ils avait déjà prévu une suite. Au vu des résultats du box-office, les producteurs ne semblent pas du même avis.
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dimanche, 25 novembre 2018
Les Bonnes Intentions
Isabelle vit dans un grand appartement parisien (qui appartient à sa mère), est mariée à un assureur, a deux beaux enfants devenus adolescents... mais pense surtout à aider les plus démunis. Agnès Jaoui incarne avec fougue cette "bobo", jadis militante humanitaire, dont le mari est un ancien réfugié bosniaque (qui n'aime pas trop qu'on le lui rappelle). Elle donne des cours d'alphabétisation dans une association dirigée par un type peu sympathique (interprété par Didier Bénureau).
L'intrigue mêle plusieurs thématiques. Il y a la vie de famille de l'héroïne, que ses enfants voient très peu et comprennent de moins en moins. Sa propension à dépenser sans compter l'argent du ménage en faveur des nécessiteux cause quelques soucis à l'époux compréhensif... jusqu'à un certain point. Et voilà le couple embarqué chez une conseillère conjugale qui sort de l'ordinaire. (J'ai beaucoup aimé ces scènes-là... et les conséquences qu'elles ont, notamment sur les dialogues)
Au quotidien, Isabelle se démène pour aider ses "apprenants", presque tous des migrants analphabètes, auxquels s'ajoute une retraitée pauvre qui n'a sans doute jamais su écrire... et qui n'exprime pas un amour immodéré pour les "minorités visibles". Le réalisateur Gilles Legrand (auquel on doit un joli petit film méconnu, L'Odeur de la mandarine) n'a pas voulu (trop) tomber dans le "politiquement correct". On entend donc dire des horreurs (ou, du moins, des propos discriminatoires) dans ce film. Certaines sortent de la bouche d'Attila (Alban Ivanov, présent aussi dans Le Grand Bain), le gérant d'auto-école qui tire le diable par la queue, plutôt antipathique de prime abord, mais qui (évidemment) va se révéler plus altruiste qu'annoncé.
Les migrants eux-mêmes ne sont pas montrés comme des anges. Pour eux, tout est bon pour sortir de la mouise... légalement mais aussi, à l'occasion, illégalement. Dans le groupe, je distingue la Bulgare Miroslava, interprétée par la chanteuse (d'origine lituanienne) GiedRé.
Pour compléter le tableau, il faut ajouter les relations entre Isabelle et sa nouvelle collègue, Elke, plus jeune, plus inventive... et plus diplômée qu'elle. Dans le rôle, Claire Sermonne est criante de vérité.
Le comique jaillit au détour des dialogues, mais aussi lorsque survient une péripétie cocasse. L'apprentissage du code puis de la conduite par les migrants est source de gags, tout comme les démarches parfois quasi désespérées auxquelles se livre Isabelle. Cela nous vaut un repas de Noël décapant, une découverte de Paris en vélibs, des révisions à domicile qui dérapent et un examen final qui ne se passe pas comme prévu (et qui m'a un peu rappelé Les Sous-Doués).
J'aurais pu conclure de manière moins positive, à cause de la fin très convenue... mais l'action ne s'arrête pas au commencement du générique de fin. Restez dans la salle pour savourer une dernière scène !
11:35 Publié dans Cinéma, Société | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : cinéma, cinema, film, films
Les Bonnes Intentions
Isabelle vit dans un grand appartement parisien (qui appartient à sa mère), est mariée à un assureur, a deux beaux enfants devenus adolescents... mais pense surtout à aider les plus démunis. Agnès Jaoui incarne avec fougue cette "bobo", jadis militante humanitaire, dont le mari est un ancien réfugié bosniaque (qui n'aime pas trop qu'on le lui rappelle). Elle donne des cours d'alphabétisation dans une association dirigée par un type peu sympathique (interprété par Didier Bénureau).
L'intrigue mêle plusieurs thématiques. Il y a la vie de famille de l'héroïne, que ses enfants voient très peu et comprennent de moins en moins. Sa propension à dépenser sans compter l'argent du ménage en faveur des nécessiteux cause quelques soucis à l'époux compréhensif... jusqu'à un certain point. Et voilà le couple embarqué chez une conseillère conjugale qui sort de l'ordinaire. (J'ai beaucoup aimé ces scènes-là... et les conséquences qu'elles ont, notamment sur les dialogues)
Au quotidien, Isabelle se démène pour aider ses "apprenants", presque tous des migrants analphabètes, auxquels s'ajoute une retraitée pauvre qui n'a sans doute jamais su écrire... et qui n'exprime pas un amour immodéré pour les "minorités visibles". Le réalisateur Gilles Legrand (auquel on doit un joli petit film méconnu, L'Odeur de la mandarine) n'a pas voulu (trop) tomber dans le "politiquement correct". On entend donc dire des horreurs (ou, du moins, des propos discriminatoires) dans ce film. Certaines sortent de la bouche d'Attila (Alban Ivanov, présent aussi dans Le Grand Bain), le gérant d'auto-école qui tire le diable par la queue, plutôt antipathique de prime abord, mais qui (évidemment) va se révéler plus altruiste qu'annoncé.
Les migrants eux-mêmes ne sont pas montrés comme des anges. Pour eux, tout est bon pour sortir de la mouise... légalement mais aussi, à l'occasion, illégalement. Dans le groupe, je distingue la Bulgare Miroslava, interprétée par la chanteuse (d'origine lituanienne) GiedRé.
Pour compléter le tableau, il faut ajouter les relations entre Isabelle et sa nouvelle collègue, Elke, plus jeune, plus inventive... et plus diplômée qu'elle. Dans le rôle, Claire Sermonne est criante de vérité.
Le comique jaillit au détour des dialogues, mais aussi lorsque survient une péripétie cocasse. L'apprentissage du code puis de la conduite par les migrants est source de gags, tout comme les démarches parfois quasi désespérées auxquelles se livre Isabelle. Cela nous vaut un repas de Noël décapant, une découverte de Paris en vélibs, des révisions à domicile qui dérapent et un examen final qui ne se passe pas comme prévu (et qui m'a un peu rappelé Les Sous-Doués).
J'aurais pu conclure de manière moins positive, à cause de la fin très convenue... mais l'action ne s'arrête pas au commencement du générique de fin. Restez dans la salle pour savourer une dernière scène !
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vendredi, 23 novembre 2018
Overlord
Aujourd'hui, le cinéma CGR de Rodez a participé au Black Friday : la place ne coûtait que cinq euros. J'en ai profité pour aller voir Overlord, dont l'action se déroule durant les trois jours qui précèdent le Débarquement de Normandie. Des commandos américains sont parachutés en France, avec pour objectif de neutraliser une station de radio allemande. Ils vont y découvrir un peu plus que ce qu'ils étaient venus chercher...
Le début est très bon. On se retrouve dans un avion chargé de parachutistes, tentant d'échapper à la DCA allemande. C'est spectaculaire, réaliste. Signalons que l'on doit les (excellents) effets spéciaux de ce long-métrage à Lucasfilm.
Hélas, très vite, les incohérences et les invraisemblances se bousculent. Dès le début, le scénario ne tient pas la route : vu la ségrégation qui régnait dans l'armée d'Oncle Sam à l'époque, il est impossible qu'une troupe multiraciale ait pu être constituée, commandée de surcroît par un sergent afro-américain !
Cela continue lorsqu'on suit les rescapés du parachutage. Alors qu'ils viennent à peine d'échapper aux troupes allemandes, encore présentes dans le bois, voilà-t-y pas que nos héros se mettent à gueuler en pleine nuit. En dépit de leurs maladresses, ils réussissent à échapper à toutes les patrouilles, y compris dans le village. De la même manière, quand ils se retrouvent dans le grenier de la demeure d'une ravissante Normande (Mathilde Ollivier, qui incarne un personnage doté d'une belle paire d'ovaires), ils font un boucan du diable, sans attirer l'attention du moindre soldat ennemi.
Ils faut dire que les (très) méchants nazis (qui semblent cumuler tous les défauts du monde) sont occupés à une tâche ultra-secrète, dans le sous-sol de l'église où est installé le poste de communication que les gentils Américains ont pour mission de détruire.
Là, cela devient gore et, dans un premier temps, c'est réussi. C'est rythmé, filmé très correctement. Hélas, les invraisemblances reprennent vite le dessus. J'ai beau apprécier les éviscérations, les démembrements, les os brisés, le sang qui gicle et les résurrection miraculeuses, là, c'est vraiment trop... jusqu'au 800 mètres piqué par le héros en plein sous-sol, alors qu'un bâtiment s'effondre, les explosions se déclenchant juste après son passage...
Comme il est techniquement bien fichu, le film, pris au second degré, n'est pas désagréable à regarder. Sans plus.
P.S.
Entre deux scènes de baston, les scénaristes ont glissé quelques réflexions. De nombreux plans contiennent des sous-entendus à propos des idées nazies (sur les "races supérieures"). Même le génie démocratique yankee passe aussi (un peu) à la moulinette : un des officiers américains se livre sur son rival allemand à une séance de torture dont la mise en scène évoque immanquablement les dérives constatées lors des opérations en Irak et Afghanistan.
23:08 Publié dans Cinéma, Histoire | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma, cinema, film, films, histoire
Overlord
Aujourd'hui, le cinéma CGR de Rodez a participé au Black Friday : la place ne coûtait que cinq euros. J'en ai profité pour aller voir Overlord, dont l'action se déroule durant les trois jours qui précèdent le Débarquement de Normandie. Des commandos américains sont parachutés en France, avec pour objectif de neutraliser une station de radio allemande. Ils vont y découvrir un peu plus que ce qu'ils étaient venus chercher...
Le début est très bon. On se retrouve dans un avion chargé de parachutistes, tentant d'échapper à la DCA allemande. C'est spectaculaire, réaliste. Signalons que l'on doit les (excellents) effets spéciaux de ce long-métrage à Lucasfilm.
Hélas, très vite, les incohérences et les invraisemblances se bousculent. Dès le début, le scénario ne tient pas la route : vu la ségrégation qui régnait dans l'armée d'Oncle Sam à l'époque, il est impossible qu'une troupe multiraciale ait pu être constituée, commandée de surcroît par un sergent afro-américain !
Cela continue lorsqu'on suit les rescapés du parachutage. Alors qu'ils viennent à peine d'échapper aux troupes allemandes, encore présentes dans le bois, voilà-t-y pas que nos héros se mettent à gueuler en pleine nuit. En dépit de leurs maladresses, ils réussissent à échapper à toutes les patrouilles, y compris dans le village. De la même manière, quand ils se retrouvent dans le grenier de la demeure d'une ravissante Normande (Mathilde Ollivier, qui incarne un personnage doté d'une belle paire d'ovaires), ils font un boucan du diable, sans attirer l'attention du moindre soldat ennemi.
Ils faut dire que les (très) méchants nazis (qui semblent cumuler tous les défauts du monde) sont occupés à une tâche ultra-secrète, dans le sous-sol de l'église où est installé le poste de communication que les gentils Américains ont pour mission de détruire.
Là, cela devient gore et, dans un premier temps, c'est réussi. C'est rythmé, filmé très correctement. Hélas, les invraisemblances reprennent vite le dessus. J'ai beau apprécier les éviscérations, les démembrements, les os brisés, le sang qui gicle et les résurrection miraculeuses, là, c'est vraiment trop... jusqu'au 800 mètres piqué par le héros en plein sous-sol, alors qu'un bâtiment s'effondre, les explosions se déclenchant juste après son passage...
Comme il est techniquement bien fichu, le film, pris au second degré, n'est pas désagréable à regarder. Sans plus.
P.S.
Entre deux scènes de baston, les scénaristes ont glissé quelques réflexions. De nombreux plans contiennent des sous-entendus à propos des idées nazies (sur les "races supérieures"). Même le génie démocratique yankee passe aussi (un peu) à la moulinette : un des officiers américains se livre sur son rival allemand à une séance de torture dont la mise en scène évoque immanquablement les dérives constatées lors des opérations en Irak et Afghanistan.
23:08 Publié dans Cinéma, Histoire | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma, cinema, film, films, histoire
dimanche, 18 novembre 2018
Les Animaux fantastiques - Les Crimes de Grindelwald
Deux ans après avoir vu le premier volet des aventures de Norbert Dragonneau (Newt Scamander dans la version originale, dont j'ai pu profiter au CGR de Rodez, tout comme pour les récents First Man, Bohemian Rhapsody et Sale temps à l'hôtel El Royale), je dois avouer que j'en ai presque tout oublié, à l'exception du personnage principal, de sa valise magique et de quelques-unes des créatures qu'il a croisées sur son chemin.
D'ailleurs, ces créatures constituent pour moi le principal intérêt du film. Elles bénéficient d'effets spéciaux étourdissants, encore meilleurs je crois que dans le premier volet. L'image demeure toutefois un peu trop sombre à mon goût. Ce doit être pire en 3D.
Bon, ben, heureusement que l'habillage visuel est splendide, parce que, question caractérisation des personnages, c'est vraiment sommaire. Le seul à avoir un texte élaboré à déclamer est le héros, toujours interprété par Eddie Redmayne, dont je commence à me lasser de l'air godiche. Son personnage n'évolue pas. Ses interactions avec les amis comme les adversaires sont sans subtilité.
Les autres protagonistes sont réduits quelques traits sommaires, à l'exception peut-être du super-méchant, Grindelwald, auquel Johnny Depp prête son visage tantôt hermétiquement froid, tantôt halluciné. Si l'on ajoute à cela une coupe de cheveux façon "dessous-de-bras", on obtient quelque chose d'assez convaincant.
Par contre, tous les autres personnages sont extrêmement caricaturaux. Katherine Waterston et Alison Sudol jouent les supplétives, la première rappelant inévitablement la Trinity de Matrix (Carrie-Ann Moss... mmmm). Dan Fogler incarne le petit gros sympathique et rigolo, une figure déjà vue mille fois. Quant à Jude Law (qui joue quand même Dumbledore jeune !), il a l'air de terriblement s'ennuyer.
Il faut dire que, la plupart du temps, ces acteurs évoluent devant un fond vert. Cela n'a pas dû être un travail exaltant. Mais il est vrai que l'assemblage final a de la gueule, sur le plan visuel. C'est donc plutôt à conseiller à des enfants (pas trop jeunes toutefois : c'est assez violent), des ados pas trop difficiles et des adultes qui n'ont pas la mémoire des films qu'ils ont déjà vus.
PS
La fin n'en est évidemment pas une. On nous prépare une suite... et il se dit qu'au total, ce sont cinq films qui sont programmés.
14:40 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : cinéma, cinema, film, films
Les Animaux fantastiques - Les Crimes de Grindelwald
Deux ans après avoir vu le premier volet des aventures de Norbert Dragonneau (Newt Scamander dans la version originale, dont j'ai pu profiter au CGR de Rodez, tout comme pour les récents First Man, Bohemian Rhapsody et Sale temps à l'hôtel El Royale), je dois avouer que j'en ai presque tout oublié, à l'exception du personnage principal, de sa valise magique et de quelques-unes des créatures qu'il a croisées sur son chemin.
D'ailleurs, ces créatures constituent pour moi le principal intérêt du film. Elles bénéficient d'effets spéciaux étourdissants, encore meilleurs je crois que dans le premier volet. L'image demeure toutefois un peu trop sombre à mon goût. Ce doit être pire en 3D.
Bon, ben, heureusement que l'habillage visuel est splendide, parce que, question caractérisation des personnages, c'est vraiment sommaire. Le seul à avoir un texte élaboré à déclamer est le héros, toujours interprété par Eddie Redmayne, dont je commence à me lasser de l'air godiche. Son personnage n'évolue pas. Ses interactions avec les amis comme les adversaires sont sans subtilité.
Les autres protagonistes sont réduits quelques traits sommaires, à l'exception peut-être du super-méchant, Grindelwald, auquel Johnny Depp prête son visage tantôt hermétiquement froid, tantôt halluciné. Si l'on ajoute à cela une coupe de cheveux façon "dessous-de-bras", on obtient quelque chose d'assez convaincant.
Par contre, tous les autres personnages sont extrêmement caricaturaux. Katherine Waterston et Alison Sudol jouent les supplétives, la première rappelant inévitablement la Trinity de Matrix (Carrie-Ann Moss... mmmm). Dan Fogler incarne le petit gros sympathique et rigolo, une figure déjà vue mille fois. Quant à Jude Law (qui joue quand même Dumbledore jeune !), il a l'air de terriblement s'ennuyer.
Il faut dire que, la plupart du temps, ces acteurs évoluent devant un fond vert. Cela n'a pas dû être un travail exaltant. Mais il est vrai que l'assemblage final a de la gueule, sur le plan visuel. C'est donc plutôt à conseiller à des enfants (pas trop jeunes toutefois : c'est assez violent), des ados pas trop difficiles et des adultes qui n'ont pas la mémoire des films qu'ils ont déjà vus.
PS
La fin n'en est évidemment pas une. On nous prépare une suite... et il se dit qu'au total, ce sont cinq films qui sont programmés.
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samedi, 17 novembre 2018
Mon cher enfant
Cet enfant n'est pas le héros du film. Mais tout tourne autour de lui. Sami est le fils unique d'un couple (âgé) de classe moyenne tunisienne. A force de travail, les parents Riadh et Nazli ont acquis une petite aisance matérielle (un appartement dans un quartier tranquille, une voiture récente...), que l'on perçoit toutefois comme fragile. Le fils est sur le point de passer le baccalauréat, mais souffre de migraines.
La première partie de l'histoire ne m'a pas plu. J'ai trouvé le portrait de famille très conventionnel, filmé platement. On sent la volonté de montrer des "Tunisiens normaux", citadins occidentalisés, modérés. C'est vraiment souligné au marqueur fluorescent... et avec quelques incohérences. Ainsi, le père (insupportable papa-poule) n'assure plus son véhicule, sans doute par souci d'économie, mais dépense à mon avis bien plus d'argent dans des futilités.
De l'inventivité aurait pu naître du monde adolescent-jeune adulte dans lequel évolue le fils, mais c'est escamoté, puisque tout ou presque est vu du point de vue des parents (du père principalement, au début).
Le film démarre enfin quand le fils disparaît. Je ne vais pas en dire trop pour ne pas déflorer l'intrigue, mais sachez que c'est inspiré d'une histoire vraie. (Les spectateurs des Cowboys ne seront pas trop dépaysés.) Le père, désormais à la retraite, décide de partir à la recherche de son fils, au cours d'un périple qui va notamment le mener en Turquie. (Les observateurs attentifs remarqueront que, dans les deux premiers tiers de l'histoire, que ce soit en Tunisie ou en Turquie, on ne voit pas une seule femme voilée...) La scène la plus marquante est le dialogue entre Riadh et le propriétaire d'une maison transformée en hôtel, un vieillard que ses enfants ont laissé tomber et qui semble avoir compris beaucoup de choses.
La troisième partie se déroule en Tunisie. Le personnage de la mère prend un peu plus d'ampleur. J'ai craint que l'on ne retombe dans des clichés mais, finalement, c'est assez inattendu et plutôt bien joué.
12:24 Publié dans Cinéma, Société | Lien permanent | Commentaires (6) | Tags : cinéma, cinema, film, films, société
Mon cher enfant
Cet enfant n'est pas le héros du film. Mais tout tourne autour de lui. Sami est le fils unique d'un couple (âgé) de classe moyenne tunisienne. A force de travail, les parents Riadh et Nazli ont acquis une petite aisance matérielle (un appartement dans un quartier tranquille, une voiture récente...), que l'on perçoit toutefois comme fragile. Le fils est sur le point de passer le baccalauréat, mais souffre de migraines.
La première partie de l'histoire ne m'a pas plu. J'ai trouvé le portrait de famille très conventionnel, filmé platement. On sent la volonté de montrer des "Tunisiens normaux", citadins occidentalisés, modérés. C'est vraiment souligné au marqueur fluorescent... et avec quelques incohérences. Ainsi, le père (insupportable papa-poule) n'assure plus son véhicule, sans doute par souci d'économie, mais dépense à mon avis bien plus d'argent dans des futilités.
De l'inventivité aurait pu naître du monde adolescent-jeune adulte dans lequel évolue le fils, mais c'est escamoté, puisque tout ou presque est vu du point de vue des parents (du père principalement, au début).
Le film démarre enfin quand le fils disparaît. Je ne vais pas en dire trop pour ne pas déflorer l'intrigue, mais sachez que c'est inspiré d'une histoire vraie. (Les spectateurs des Cowboys ne seront pas trop dépaysés.) Le père, désormais à la retraite, décide de partir à la recherche de son fils, au cours d'un périple qui va notamment le mener en Turquie. (Les observateurs attentifs remarqueront que, dans les deux premiers tiers de l'histoire, que ce soit en Tunisie ou en Turquie, on ne voit pas une seule femme voilée...) La scène la plus marquante est le dialogue entre Riadh et le propriétaire d'une maison transformée en hôtel, un vieillard que ses enfants ont laissé tomber et qui semble avoir compris beaucoup de choses.
La troisième partie se déroule en Tunisie. Le personnage de la mère prend un peu plus d'ampleur. J'ai craint que l'on ne retombe dans des clichés mais, finalement, c'est assez inattendu et plutôt bien joué.
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jeudi, 15 novembre 2018
En liberté !
Je suis un fan des premiers films de Pierre Salvadori (Cible émouvante et Les Apprentis). J'ai un peu relâché depuis, même si je suis allé voir Dans la cour, qui ne m'a pas emballé. Ici, j'étais de nouveau réticent, de crainte que, en dépit des critiques très positives, je ne connaisse une nouvelle déception. Mais, comme la bande-annonce est alléchante, je me suis laissé tenter.
L'intrigue tourne autour d'Yvonne (Adèle Haenel, qui ne cesse de me surprendre agréablement), une jeune policière, veuve avec un enfant. Le meilleur ami de son défunt époux a les yeux de Chimène pour elle... tout comme un ancien taulard, condamné à tort, qui ignore tout d'elle, mais la voit comme sa planche de salut.
Le film démarre sur une scène trépidante, bourrée de clins d'oeil. On y voit le policier encore vivant (Vincent Elbaz, excellent) mener une intervention avec dynamisme... Du moins, c'est ce que sa veuve raconte à leur fils, qui n'a pas vraiment connu son père. On va revoir plusieurs fois cette scène, à chaque fois différente, selon l'humeur de la conteuse.
Entre temps, on aura compris que le collègue d'Yvonne (Damien Bonnard, formidable) en pince grave pour celle qu'il croyait inaccessible. Il dispose d'un atout dans son jeu : il est (presque) un père de substitution pour le gamin.
Tout s'effondre quand Yvonne apprend que son héros de mari était un peu ripoux sur les bords (et même franchement au milieu). Elle devient obsédée par l'injustice subie par Antoine (Pio Marmai, au niveau des autres), qui, à l'issue d'un incroyable quiproquo, la prend pour une prostituée ! Lui-même est sorti de prison passablement abîmé (sur le plan mental). Sa compagne (Audrey Tautou, peut-être un petit peu moins bonne que les autres) ne le comprend plus.
C'est donc délicieusement loufoque, avec quelques scènes particulièrement tordantes, comme celles narrant les exploits du défunt, ou l'attaque finale de la bijouterie (vraiment géniale). J'ai aussi beaucoup apprécié la séquence "aquatique", au cours de laquelle on assiste à un joli retournement.
Je mettrai quand même un bémol à mon enthousiasme, en raison de certaines scènes "intercalaires", dans lesquelles le propos du réalisateur se fait sociologisant (sur la prison qui détruit). La fin n'est pas non plus la partie la plus réussie du film. Mais cela reste une très bonne comédie.
17:18 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : cinéma, cinema, film, films
En liberté !
Je suis un fan des premiers films de Pierre Salvadori (Cible émouvante et Les Apprentis). J'ai un peu relâché depuis, même si je suis allé voir Dans la cour, qui ne m'a pas emballé. Ici, j'étais de nouveau réticent, de crainte que, en dépit des critiques très positives, je ne connaisse une nouvelle déception. Mais, comme la bande-annonce est alléchante, je me suis laissé tenter.
L'intrigue tourne autour d'Yvonne (Adèle Haenel, qui ne cesse de me surprendre agréablement), une jeune policière, veuve avec un enfant. Le meilleur ami de son défunt époux a les yeux de Chimène pour elle... tout comme un ancien taulard, condamné à tort, qui ignore tout d'elle, mais la voit comme sa planche de salut.
Le film démarre sur une scène trépidante, bourrée de clins d'oeil. On y voit le policier encore vivant (Vincent Elbaz, excellent) mener une intervention avec dynamisme... Du moins, c'est ce que sa veuve raconte à leur fils, qui n'a pas vraiment connu son père. On va revoir plusieurs fois cette scène, à chaque fois différente, selon l'humeur de la conteuse.
Entre temps, on aura compris que le collègue d'Yvonne (Damien Bonnard, formidable) en pince grave pour celle qu'il croyait inaccessible. Il dispose d'un atout dans son jeu : il est (presque) un père de substitution pour le gamin.
Tout s'effondre quand Yvonne apprend que son héros de mari était un peu ripoux sur les bords (et même franchement au milieu). Elle devient obsédée par l'injustice subie par Antoine (Pio Marmai, au niveau des autres), qui, à l'issue d'un incroyable quiproquo, la prend pour une prostituée ! Lui-même est sorti de prison passablement abîmé (sur le plan mental). Sa compagne (Audrey Tautou, peut-être un petit peu moins bonne que les autres) ne le comprend plus.
C'est donc délicieusement loufoque, avec quelques scènes particulièrement tordantes, comme celles narrant les exploits du défunt, ou l'attaque finale de la bijouterie (vraiment géniale). J'ai aussi beaucoup apprécié la séquence "aquatique", au cours de laquelle on assiste à un joli retournement.
Je mettrai quand même un bémol à mon enthousiasme, en raison de certaines scènes "intercalaires", dans lesquelles le propos du réalisateur se fait sociologisant (sur la prison qui détruit). La fin n'est pas non plus la partie la plus réussie du film. Mais cela reste une très bonne comédie.
17:18 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : cinéma, cinema, film, films
mardi, 13 novembre 2018
Kursk
Le K-141 Koursk (un sous-marin nucléaire) était l'un des fleurons de la marine russe. Il portait un nom prestigieux, celui d'une des batailles décisives de la Seconde guerre mondiale. En 2000, au cours d'exercices militaires en mer de Barents (en plein nord, pas très loin de la Scandinavie...), il a été victime de plusieurs explosions. Ce film (une coproduction internationale non-russe) ambitionne de faire comprendre ce qu'il s'est réellement passé ces jours-là, tout en rendant hommage à des hommes et des femmes ordinaires, les sous-mariniers et les membres de leur famille.
Le sujet est alléchant. Cela commence de manière ultra-classique, par une séquence montrant l'intense camaraderie qui régnait entre les membres de l'équipage. Dès le début, Mathias Schoenaerts est bluffant... alors que j'ai trouvé Léa Seydoux moyennement convaincante en épouse de marin russe.
Cela s'améliore dès qu'on est au niveau du sous-marin. Le cadre de l'image change, prenant la forme du cinémascope. Le dernier départ est d'une incontestable beauté formelle. La suite, dans le huis-clos de vos salles de bain de la boîte à sardine nucléaire immergée, est bien maîtrisée. Thomas Vinterberg (que, depuis le brillant Festen, on croit surtout capable de mettre en scène des histoires familiales) réussit sa montée de tension, aussi bien à l'intérieur du sous-marin qu'à l'extérieur, quand, dans la ville côtière, les proches comprennent qu'il se passe un truc anormal... et que les officiels russes (les gradés de l'armée comme les bureaucrates poutiniens) les... mènent en bateau.
Voilà pourquoi ce film ne pouvait pas être une production russe. Oh, il ne faut pas accabler l'autocrate du Kremlin, qui n'était pas depuis très longtemps au pouvoir. Mais cette histoire est quand même révélatrice de l'opacité, du nationalisme ombrageux et du mépris de la vie humaine des dirigeants russes. Le film a aussi le mérite de rappeler qu'après la fin de la Guerre froide, les crédits militaires avaient beaucoup baissé.
Toutefois, la dénonciation est un peu hollywoodienne. J'ai senti dès le début qu'un truc se préparait autour de la montre. De plus, à plusieurs reprises, on nous montre bien le gamin au regard qui s'assombrit, signe qu'il va bien finir par exprimer son désaccord, d'une manière ou d'une autre. Malgré tout, je trouve ce film de bonne facture. C'est un divertissement très correct, pour amateurs du genre.
22:53 Publié dans Cinéma, Histoire, Politique étrangère | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : cinéma, cinema, film, films, histoire
Kursk
Le K-141 Koursk (un sous-marin nucléaire) était l'un des fleurons de la marine russe. Il portait un nom prestigieux, celui d'une des batailles décisives de la Seconde guerre mondiale. En 2000, au cours d'exercices militaires en mer de Barents (en plein nord, pas très loin de la Scandinavie...), il a été victime de plusieurs explosions. Ce film (une coproduction internationale non-russe) ambitionne de faire comprendre ce qu'il s'est réellement passé ces jours-là, tout en rendant hommage à des hommes et des femmes ordinaires, les sous-mariniers et les membres de leur famille.
Le sujet est alléchant. Cela commence de manière ultra-classique, par une séquence montrant l'intense camaraderie qui régnait entre les membres de l'équipage. Dès le début, Mathias Schoenaerts est bluffant... alors que j'ai trouvé Léa Seydoux moyennement convaincante en épouse de marin russe.
Cela s'améliore dès qu'on est au niveau du sous-marin. Le cadre de l'image change, prenant la forme du cinémascope. Le dernier départ est d'une incontestable beauté formelle. La suite, dans le huis-clos de vos salles de bain de la boîte à sardine nucléaire immergée, est bien maîtrisée. Thomas Vinterberg (que, depuis le brillant Festen, on croit surtout capable de mettre en scène des histoires familiales) réussit sa montée de tension, aussi bien à l'intérieur du sous-marin qu'à l'extérieur, quand, dans la ville côtière, les proches comprennent qu'il se passe un truc anormal... et que les officiels russes (les gradés de l'armée comme les bureaucrates poutiniens) les... mènent en bateau.
Voilà pourquoi ce film ne pouvait pas être une production russe. Oh, il ne faut pas accabler l'autocrate du Kremlin, qui n'était pas depuis très longtemps au pouvoir. Mais cette histoire est quand même révélatrice de l'opacité, du nationalisme ombrageux et du mépris de la vie humaine des dirigeants russes. Le film a aussi le mérite de rappeler qu'après la fin de la Guerre froide, les crédits militaires avaient beaucoup baissé.
Toutefois, la dénonciation est un peu hollywoodienne. J'ai senti dès le début qu'un truc se préparait autour de la montre. De plus, à plusieurs reprises, on nous montre bien le gamin au regard qui s'assombrit, signe qu'il va bien finir par exprimer son désaccord, d'une manière ou d'une autre. Malgré tout, je trouve ce film de bonne facture. C'est un divertissement très correct, pour amateurs du genre.
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dimanche, 11 novembre 2018
Bohemian Rhapsody
Voici donc le demi-biopic de Freddie Mercury et de Queen. Bien que durant 2h15, le film ne décrit ni l'enfance ni l'adolescence de celui qui s'appelait Farrokh Bulsara et l'intrigue s'interrompt sur un point d'orgue, la formidable séquence du concert de Wembley, laissant de côté les dernières années du chanteur.
Je pense que c'est un bon choix. Il y avait tant de choses à dire et à montrer que, d'un point de vue cinématographique, il était plus pertinent de se concentrer sur la naissance du groupe, jusqu'à ce qui est parfois considéré comme son apogée (même si Mercury n'est plus tout à fait à son meilleur niveau lors du concert).
Ce choix a aussi l'avantage de ne pas trop faire vieillir les personnages, qui sont donc toujours interprétés par les mêmes acteurs. J'ai un peu tout lu et entendu à propos de Rami Malek (qui s'est fait connaître en tant qu'Elliot dans Mr Robot). D'accord, ce n'est pas un sosie de Freddy Mercury. OK, sa prothèse dentaire est parfois gênante. Mais le comédien nous livre une sacrée performance. Il incarne véritablement l'artiste. (Au niveau du chant, il s'est évidemment contenté du play-back sur les pistes enregistrées de Mercury, une doublure-voix ayant été sollicitée pour certaines scènes.)
Pour les seconds rôles, on a visiblement recherché des acteurs et des actrices ressemblant déjà physiquement à leurs personnages. L'alchimie fonctionne : on sent qu'ils forment un groupe, avec sa complicité, ses engueulades et ses non-dits. Bien que n'étant pas un grand fan de leur musique, j'ai quand même beaucoup aimé les scènes montrant leur travail d'artistes, en particulier toute la séquence aboutissant à la naissance du titre Bohemian Rhapsody. Il manque toutefois la genèse du clip vidéo, qui était novateur pour l'époque.
La mise en scène elle-même ne se veut pas un plat filmage de la grandeur et de la décadence d'un artiste populaire d'origine modeste. J'ai déjà évoqué la séquence du Live Aid (dont une partie du matériau sert d'introduction au film). On sent la patte de Bryan Singer, qui s'est creusé la tête pour, d'une œuvre essentiellement musicale, faire une œuvre visuelle. Il y a aussi instillé de l'humour et de l'émotion (surtout vers la fin).
C'est clairement un film qui vise le grand public. Il me semble qu'on a gommé certaines aspérités dans la vie personnelle de Mercury, ainsi que dans ses relations avec les membres du groupe. Mais, en gros, quand ce n'est pas montré, c'est suggéré.
Il y a quand même quelques facilités et quelques maladresses. La première rencontre entre trois des quatre futurs membres du groupe ne m'a pas convaincu, tout comme la séquence de rupture entre le héros et son conseiller-protecteur-amant-homme-à-tout-faire Paul (qui débute par la visite de son ancienne compagne). Il y a aussi la tendance (agaçante) à filmer les visages des personnages secondaires, émus ou en admiration devant le héros. Enfin, je doute que l'évolution des dons (pendant le concert) soit aussi caricaturale que ce qui est montré. Mais, franchement, vu la qualité de l'ensemble, on peut se montrer indulgent pour les petits défauts du film.
PS
J'ai lu et entendu que Singer avait reconstitué l'intégralité de la prestation de Queen au Live Aid. Ce n'est pas exact, me semble-t-il. On ne voit pas Mercury jouer à la guitare sur Crazy little thing called love et le morceau (très moralisateur) Is this the world we created, interprété en fin de concert, est absent.
PS II
Les chats sont très mignons... mais, curieusement, on ne voit jamais Malek/Mercury les caresser, alors qu'il les adorait. L'acteur serait-il allergique ?... Apparemment oui !
13:07 Publié dans Cinéma, Musique | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : cinéma, cinema, film, films, musique, chanson
Bohemian Rhapsody
Voici donc le demi-biopic de Freddie Mercury et de Queen. Bien que durant 2h15, le film ne décrit ni l'enfance ni l'adolescence de celui qui s'appelait Farrokh Bulsara et l'intrigue s'interrompt sur un point d'orgue, la formidable séquence du concert de Wembley, laissant de côté les dernières années du chanteur.
Je pense que c'est un bon choix. Il y avait tant de choses à dire et à montrer que, d'un point de vue cinématographique, il était plus pertinent de se concentrer sur la naissance du groupe, jusqu'à ce qui est parfois considéré comme son apogée (même si Mercury n'est plus tout à fait à son meilleur niveau lors du concert).
Ce choix a aussi l'avantage de ne pas trop faire vieillir les personnages, qui sont donc toujours interprétés par les mêmes acteurs. J'ai un peu tout lu et entendu à propos de Rami Malek (qui s'est fait connaître en tant qu'Elliot dans Mr Robot). D'accord, ce n'est pas un sosie de Freddy Mercury. OK, sa prothèse dentaire est parfois gênante. Mais le comédien nous livre une sacrée performance. Il incarne véritablement l'artiste. (Au niveau du chant, il s'est évidemment contenté du play-back sur les pistes enregistrées de Mercury, une doublure-voix ayant été sollicitée pour certaines scènes.)
Pour les seconds rôles, on a visiblement recherché des acteurs et des actrices ressemblant déjà physiquement à leurs personnages. L'alchimie fonctionne : on sent qu'ils forment un groupe, avec sa complicité, ses engueulades et ses non-dits. Bien que n'étant pas un grand fan de leur musique, j'ai quand même beaucoup aimé les scènes montrant leur travail d'artistes, en particulier toute la séquence aboutissant à la naissance du titre Bohemian Rhapsody. Il manque toutefois la genèse du clip vidéo, qui était novateur pour l'époque.
La mise en scène elle-même ne se veut pas un plat filmage de la grandeur et de la décadence d'un artiste populaire d'origine modeste. J'ai déjà évoqué la séquence du Live Aid (dont une partie du matériau sert d'introduction au film). On sent la patte de Bryan Singer, qui s'est creusé la tête pour, d'une œuvre essentiellement musicale, faire une œuvre visuelle. Il y a aussi instillé de l'humour et de l'émotion (surtout vers la fin).
C'est clairement un film qui vise le grand public. Il me semble qu'on a gommé certaines aspérités dans la vie personnelle de Mercury, ainsi que dans ses relations avec les membres du groupe. Mais, en gros, quand ce n'est pas montré, c'est suggéré.
Il y a quand même quelques facilités et quelques maladresses. La première rencontre entre trois des quatre futurs membres du groupe ne m'a pas convaincu, tout comme la séquence de rupture entre le héros et son conseiller-protecteur-amant-homme-à-tout-faire Paul (qui débute par la visite de son ancienne compagne). Il y a aussi la tendance (agaçante) à filmer les visages des personnages secondaires, émus ou en admiration devant le héros. Enfin, je doute que l'évolution des dons (pendant le concert) soit aussi caricaturale que ce qui est montré. Mais, franchement, vu la qualité de l'ensemble, on peut se montrer indulgent pour les petits défauts du film.
PS
J'ai lu et entendu que Singer avait reconstitué l'intégralité de la prestation de Queen au Live Aid. Ce n'est pas exact, me semble-t-il. On ne voit pas Mercury jouer à la guitare sur Crazy little thing called love et le morceau (très moralisateur) Is this the world we created, interprété en fin de concert, est absent.
PS II
Les chats sont très mignons... mais, curieusement, on ne voit jamais Malek/Mercury les caresser, alors qu'il les adorait. L'acteur serait-il allergique ?... Apparemment oui !
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vendredi, 09 novembre 2018
Sale temps à l'hôtel El Royale
Il ne faut pas se fier à ses airs clinquants, le faisant passer de prime abord pour un établissement haut-de-gamme (qu'il fut peut-être dans le passé). El Royale est un hôtel miteux, bon marché, qui, au coeur des années 1960, est fréquenté par des clients qui ont tous quelque chose à cacher.
L'intrigue nous est présentée sous forme de puzzle (avec un côté Pulp Fiction... mais juste un petit côté, hein). L'hôtel lui-même est une sorte de labyrinthe, rempli de mystères. Petit à petit vont se dévoiler les secrets de chacun, en général lorsque l'un des autres personnages les découvre.
L'habillage visuel et musical est "chaud", voire sensuel. On est plongé dans une sorte de cocon régressif, où surgit, de temps à autre, une péripétie hyper-violente. Les personnages sont bien caractérisés... et interprétés avec talent.
Le premier à occuper le devant de la scène est ce père de famille en déplacement, complètement paranoïaque... et qui finit par donner un coup de fil à un certain J Edgar. Il est visiblement venu dans cet hôtel dans un but bien précis. Il est parfaitement interprété par Jon Hamm, que l'on a pu voir récemment dans Baby Driver et Opération Beyrouth.
Encore plus mystérieux est le Père Flynn (Jeff Bridges, bridgessien comme jamais). Presque personne ne croit une seconde qu'il pourrait réellement être un ecclésiastique. Mais le personnage semble plus complexe qu'il n'y paraît. Il va connaître une évolution inattendue.
C'est en partie dû à sa rencontre avec Darlene Sweet, une chanteuse qui peine à percer, mais qui ne manque pas de jugeotte. Dans le rôle, Cynthia Erivo est une révélation. Dotée d'une très belle voix (pendant le tournage, elle a chanté dans les conditions du direct), elle dégage une belle intensité de jeu. De surcroît, le scénario ménage pas mal de rebondissements concernant ce personnage.
La redoutable Emily et le mystérieux réceptionniste Miles complètent l'équipe de l'hôtel (où ne semble travailler aucun autre personnel de service). Au début de l'histoire, Emily est celle qui semble cacher le plus gros secret. La dernière demi-heure est chargée de détromper les spectateurs.
Ah... mais... c'est que j'ai failli oublier l'invité de dernière minute, le gourou Billy Lee. C'est une petite crapule, à laquelle Chris Hemsworth (entre le tournage d'un Avengers et celui d'un Thor) prête sa plastique sculpturale, qu'il est impossible d'ignorer, vu que, lorsque l'acteur n'est pas filmé le dos dénudé, ses pectoraux et abdominaux sont généreusement offerts aux regards par des plans centrés sur une chemise inévitablement déboutonnée...
Cela donne un bon film d'action, nourri d'humour et de musique séduisante, bien que désuète. Le rythme est parfois un peu lent (comme si Tarantino avait pris du Lexomil), mais c'est parce que le réalisateur Drew Goddard veut laisser le temps à ses acteurs de bien camper leur personnage. La dernière partie de l'histoire louche plutôt vers Jackie Brown... et c'est bien vu.
23:26 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : cinéma, cinema, film, films
Sale temps à l'hôtel El Royale
Il ne faut pas se fier à ses airs clinquants, le faisant passer de prime abord pour un établissement haut-de-gamme (qu'il fut peut-être dans le passé). El Royale est un hôtel miteux, bon marché, qui, au coeur des années 1960, est fréquenté par des clients qui ont tous quelque chose à cacher.
L'intrigue nous est présentée sous forme de puzzle (avec un côté Pulp Fiction... mais juste un petit côté, hein). L'hôtel lui-même est une sorte de labyrinthe, rempli de mystères. Petit à petit vont se dévoiler les secrets de chacun, en général lorsque l'un des autres personnages les découvre.
L'habillage visuel et musical est "chaud", voire sensuel. On est plongé dans une sorte de cocon régressif, où surgit, de temps à autre, une péripétie hyper-violente. Les personnages sont bien caractérisés... et interprétés avec talent.
Le premier à occuper le devant de la scène est ce père de famille en déplacement, complètement paranoïaque... et qui finit par donner un coup de fil à un certain J Edgar. Il est visiblement venu dans cet hôtel dans un but bien précis. Il est parfaitement interprété par Jon Hamm, que l'on a pu voir récemment dans Baby Driver et Opération Beyrouth.
Encore plus mystérieux est le Père Flynn (Jeff Bridges, bridgessien comme jamais). Presque personne ne croit une seconde qu'il pourrait réellement être un ecclésiastique. Mais le personnage semble plus complexe qu'il n'y paraît. Il va connaître une évolution inattendue.
C'est en partie dû à sa rencontre avec Darlene Sweet, une chanteuse qui peine à percer, mais qui ne manque pas de jugeotte. Dans le rôle, Cynthia Erivo est une révélation. Dotée d'une très belle voix (pendant le tournage, elle a chanté dans les conditions du direct), elle dégage une belle intensité de jeu. De surcroît, le scénario ménage pas mal de rebondissements concernant ce personnage.
La redoutable Emily et le mystérieux réceptionniste Miles complètent l'équipe de l'hôtel (où ne semble travailler aucun autre personnel de service). Au début de l'histoire, Emily est celle qui semble cacher le plus gros secret. La dernière demi-heure est chargée de détromper les spectateurs.
Ah... mais... c'est que j'ai failli oublier l'invité de dernière minute, le gourou Billy Lee. C'est une petite crapule, à laquelle Chris Hemsworth (entre le tournage d'un Avengers et celui d'un Thor) prête sa plastique sculpturale, qu'il est impossible d'ignorer, vu que, lorsque l'acteur n'est pas filmé le dos dénudé, ses pectoraux et abdominaux sont généreusement offerts aux regards par des plans centrés sur une chemise inévitablement déboutonnée...
Cela donne un bon film d'action, nourri d'humour et de musique séduisante, bien que désuète. Le rythme est parfois un peu lent (comme si Tarantino avait pris du Lexomil), mais c'est parce que le réalisateur Drew Goddard veut laisser le temps à ses acteurs de bien camper leur personnage. La dernière partie de l'histoire louche plutôt vers Jackie Brown... et c'est bien vu.
23:26 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : cinéma, cinema, film, films
jeudi, 01 novembre 2018
Chacun pour tous
Ce n'est pas la comédie française sortie cette semaine qui a bénéficié du plus important tapage médiatique. Je ne m'attendais donc pas à ce que la salle où je l'ai vue soit aussi copieusement remplie, d'autant que, sur un sujet approchant, un film espagnol (Champions) était visible cet été.
L'intrigue colle davantage à l'histoire vraie qui l'a inspirée : la constitution d'une équipe de basket-ball dans l'objectif de participer aux jeux paralympiques de Sydney (en 2000), mais avec une majorité de joueurs... valides. C'est en France que les auteurs situent le début de leur intrigue, avec d'un côté un entraîneur (Jean-Pierre Darroussin, très bon) qui voit ses meilleurs joueurs quitter le groupe et de l'autre des jeunes en galère de fric, pratiquant régulièrement le basket... mais parfaitement valides.
Encore que... L'un des charmes de ce film est de montrer qu'entre handicapés mentaux et individus supposés "normaux", la frontière est plus fluctuante que ce que l'on croit. La première touche est donnée dès le début, avec le quiproquo dont est victime le nouvel éducateur, que Martin/Darroussin prend pour un handicapé. Cela continue tout au long de l'histoire avec les personnages de Michel et André, qui n'ont guère besoin de se forcer pour paraître simplets ou tout simplement bizarres. Du côté des handicapés, Yohan le vindicatif raisonne parfois bien mieux que les "valides". On notera que sa soeur Julia est incarnée par Camélia Jordana, que j'ai retrouvée avec plaisir, un an après Le Brio. Son personnage représente un peu la caution morale de l'équipe.
Le scénario s'attarde peu sur la partie physique et tactique des entraînements. Une fois le groupe constitué et validé par la fédération, on nous emmène en Australie, où la compétition ne va pas se dérouler comme prévu... pas plus que la vie quotidienne. La cohabitation entre valides et non-valides est délicate... mais l'alcool (la "limonade australienne"), la musique, le poker et la quête de l'amour vont souder l'équipe, malgré les non-dits.
Je ne dirai pas comment cela se termine, mais sachez que ce conte (im)moral m'a donné la pêche.
PS
Aux âmes sensibles qui s'offusqueraient que l'on rie de personnes déficientes dans ce film, je signale que, dans la salle, étaient présents des handicapés (physiques et mentaux), qui n'étaient pas les derniers à s'esclaffer.
13:50 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma, cinema, film, films
Chacun pour tous
Ce n'est pas la comédie française sortie cette semaine qui a bénéficié du plus important tapage médiatique. Je ne m'attendais donc pas à ce que la salle où je l'ai vue soit aussi copieusement remplie, d'autant que, sur un sujet approchant, un film espagnol (Champions) était visible cet été.
L'intrigue colle davantage à l'histoire vraie qui l'a inspirée : la constitution d'une équipe de basket-ball dans l'objectif de participer aux jeux paralympiques de Sydney (en 2000), mais avec une majorité de joueurs... valides. C'est en France que les auteurs situent le début de leur intrigue, avec d'un côté un entraîneur (Jean-Pierre Darroussin, très bon) qui voit ses meilleurs joueurs quitter le groupe et de l'autre des jeunes en galère de fric, pratiquant régulièrement le basket... mais parfaitement valides.
Encore que... L'un des charmes de ce film est de montrer qu'entre handicapés mentaux et individus supposés "normaux", la frontière est plus fluctuante que ce que l'on croit. La première touche est donnée dès le début, avec le quiproquo dont est victime le nouvel éducateur, que Martin/Darroussin prend pour un handicapé. Cela continue tout au long de l'histoire avec les personnages de Michel et André, qui n'ont guère besoin de se forcer pour paraître simplets ou tout simplement bizarres. Du côté des handicapés, Yohan le vindicatif raisonne parfois bien mieux que les "valides". On notera que sa soeur Julia est incarnée par Camélia Jordana, que j'ai retrouvée avec plaisir, un an après Le Brio. Son personnage représente un peu la caution morale de l'équipe.
Le scénario s'attarde peu sur la partie physique et tactique des entraînements. Une fois le groupe constitué et validé par la fédération, on nous emmène en Australie, où la compétition ne va pas se dérouler comme prévu... pas plus que la vie quotidienne. La cohabitation entre valides et non-valides est délicate... mais l'alcool (la "limonade australienne"), la musique, le poker et la quête de l'amour vont souder l'équipe, malgré les non-dits.
Je ne dirai pas comment cela se termine, mais sachez que ce conte (im)moral m'a donné la pêche.
PS
Aux âmes sensibles qui s'offusqueraient que l'on rie de personnes déficientes dans ce film, je signale que, dans la salle, étaient présents des handicapés (physiques et mentaux), qui n'étaient pas les derniers à s'esclaffer.
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mercredi, 31 octobre 2018
Un Peuple et son roi
Se déroulant entre le 14 juillet 1789 (prise de la Bastille) et le 21 janvier 1793 (exécution de Louis XVI), le dernier film de Pierre Schoeller (auteur du brillant L'Exercice de l'Etat) propose une lecture de la Révolution française, à travers quelques grands moments et, en parallèle, les aventures de "Français d'en-bas".
Des personnages "ordinaires" se détachent l'ouvrière Françoise (Adèle Haenel, très bien) et le verrier L'Oncle (Olivier Gourmet, dont je ne me lasserai pas de dire qu'il est un grand acteur). Ce sont les personnalités les plus travaillées et les plus convaincantes, les autres me semblant un peu trop taillées à la hache ou agaçantes (comme Basile, interprété par Gaspard Ulliel, qui en fait un peu trop).
C'est que, malgré les deux heures, il était difficile de raconter une histoire complète tout en suivant le processus révolutionnaire. C'est l'erreur commise par le cinéaste (comme d'autres avant lui). Il aurait dû davantage se concentrer sur un ou deux épisodes (par exemple la prise de la Bastille et le vote de la Déclaration des Droits de l'Homme et du Citoyen). Mais cela nous aurait privé de la vision d'ensemble, que Schoeller tenait visiblement à donner : le peuple s'est fait voler sa révolte par la bourgeoisie, une analyse un peu manichéenne, même si elle ne manque pas totalement de fondement. L'intrigue est aussi trop parisienne à mon goût, la capitale ne comptant que 2 à 3 % de la population du pays à cette date.
Au niveau de la mise en scène, il n'y a pas à dire : c'est du bon boulot, avec quelques scènes particulièrement bien troussées, comme la destruction de la Bastille (malgré la symbolique lourde de la lumière qui pénètre dans les rues du quartier populaire à la suite de son effondrement), le défilé nocturne des révolutionnaires dans les rues de Paris, éclairées par les torches, la séquence du retour de Louis XVI (après sa fuite jusqu'à Varennes) ou encore la mort du roi, d'une indéniable force, en dépit du mauvais choix d'acteur. Non que Laurent Lafitte joue mal, mais le charisme qu'on lui prête tranche avec ce que l'on sait du roi défunt.
On a droit aussi à de bonnes scènes théâtrales, au sein de l'Assemblée nationale (que ce soit sous le nom d'Etats généraux, d'Assemblée législative et de Convention). Même si certains acteurs prennent un peu trop la pose, j'ai aimé le moment du vote (lors du procès de Louis XVI), lorsque chaque député vient à la tribune expliquer son choix, avec ses mots... et son accent. (On ne voit pas d'élu aveyronnais.)
Au final, le film est un peu frustrant, non en raison de sa faible qualité (c'est un bel ouvrage), mais par son côté papillonnant, sautant d'un événement à l'autre. Une série télévisée aurait été plus adaptée.
22:48 Publié dans Cinéma, Histoire | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : cinéma, cinema, film, films, histoire
Un Peuple et son roi
Se déroulant entre le 14 juillet 1789 (prise de la Bastille) et le 21 janvier 1793 (exécution de Louis XVI), le dernier film de Pierre Schoeller (auteur du brillant L'Exercice de l'Etat) propose une lecture de la Révolution française, à travers quelques grands moments et, en parallèle, les aventures de "Français d'en-bas".
Des personnages "ordinaires" se détachent l'ouvrière Françoise (Adèle Haenel, très bien) et le verrier L'Oncle (Olivier Gourmet, dont je ne me lasserai pas de dire qu'il est un grand acteur). Ce sont les personnalités les plus travaillées et les plus convaincantes, les autres me semblant un peu trop taillées à la hache ou agaçantes (comme Basile, interprété par Gaspard Ulliel, qui en fait un peu trop).
C'est que, malgré les deux heures, il était difficile de raconter une histoire complète tout en suivant le processus révolutionnaire. C'est l'erreur commise par le cinéaste (comme d'autres avant lui). Il aurait dû davantage se concentrer sur un ou deux épisodes (par exemple la prise de la Bastille et le vote de la Déclaration des Droits de l'Homme et du Citoyen). Mais cela nous aurait privé de la vision d'ensemble, que Schoeller tenait visiblement à donner : le peuple s'est fait voler sa révolte par la bourgeoisie, une analyse un peu manichéenne, même si elle ne manque pas totalement de fondement. L'intrigue est aussi trop parisienne à mon goût, la capitale ne comptant que 2 à 3 % de la population du pays à cette date.
Au niveau de la mise en scène, il n'y a pas à dire : c'est du bon boulot, avec quelques scènes particulièrement bien troussées, comme la destruction de la Bastille (malgré la symbolique lourde de la lumière qui pénètre dans les rues du quartier populaire à la suite de son effondrement), le défilé nocturne des révolutionnaires dans les rues de Paris, éclairées par les torches, la séquence du retour de Louis XVI (après sa fuite jusqu'à Varennes) ou encore la mort du roi, d'une indéniable force, en dépit du mauvais choix d'acteur. Non que Laurent Lafitte joue mal, mais le charisme qu'on lui prête tranche avec ce que l'on sait du roi défunt.
On a droit aussi à de bonnes scènes théâtrales, au sein de l'Assemblée nationale (que ce soit sous le nom d'Etats généraux, d'Assemblée législative et de Convention). Même si certains acteurs prennent un peu trop la pose, j'ai aimé le moment du vote (lors du procès de Louis XVI), lorsque chaque député vient à la tribune expliquer son choix, avec ses mots... et son accent. (On ne voit pas d'élu aveyronnais.)
Au final, le film est un peu frustrant, non en raison de sa faible qualité (c'est un bel ouvrage), mais par son côté papillonnant, sautant d'un événement à l'autre. Une série télévisée aurait été plus adaptée.
22:48 Publié dans Cinéma, Histoire | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : cinéma, cinema, film, films, histoire
mardi, 30 octobre 2018
L'Amour flou
Ce faux documentaire est une autofiction tragi-comique, s'appuyant sur des situations vécues, d'autres inventées. A la base, il est question de la séparation du couple formé par Romane Bohringer et Philippe Rebbot. On ne présente plus la fille de Richard, qui connut son heure de gloire dans les années 1990. Son ex-compagnon est pour beaucoup un quasi-inconnu, alors que son visage est apparu dans quantité de films/séries, au titre de second, troisième rôle voire de figurant.
Nos deux lascars font preuve d'une incontestable autodérision. Au niveau professionnel, Rebbot ne cache pas que, bien qu'étant acteur, il vit dans l'ombre, tandis que Bohringer travaille régulièrement, mais plutôt désormais dans des productions assez confidentielles.
La présentation de l'univers familial mérite aussi le détour. Rebbot est le portrait craché de son père (sur le plan physique), qui n'en désapprouve pas moins la rupture avec Romane, une femme qui a la tête sur les épaules... parce que, autant le dire tout de suite, si vous n'aimez pas le genre "intermittent du spectacle paresseux et gauchisant", le principal personnage masculin risque de sérieusement vous agacer ! Chez les Bohringer, la manière dont Romane choisit de gérer la rupture provoque, dans un premier temps, l'incompréhension. On se croirait (presque) dans une comédie italienne.
C'est précisément dans la gestion de la rupture que le film fait preuve d'originalité : les anciens amoureux vont emménager dans un appartement double "expérimental" : les logements des parents sont quasi voisins, communiquant par l'intermédiaire de la chambre des enfants, située en position médiane. Evidemment, cela donne lieu à nombre de situations cocasses, les adultes rivalisant d'attentions pour attirer la progéniture de leur côté... Toutefois, ce n'est pas l'aigreur qui domine cette séparation. Les parents se veulent progressistes, mûrs... mais, parfois, le ressentiment l'emporte et l'on se dit franchement (voire méchamment) ses quatre vérités.
Les autres bons moments de comédie sont liés aux tentatives de chacun pour vivre sa vie de son côté. Rebbot est pathétique dans sa quête de la jeunesse perdue. Bohringer a elle aussi envie de croquer de la chair fraîche. Elle découvre que, bien que superbement gaulée à 44 ans, la route est longue dans la quête d'un nouveau partenaire. J'ai trouvé particulièrement savoureuse la mise en scène des fantasmes féminins...
Signalons que c'est très correctement filmé, avec un indéniable sens du rythme. On sent aussi une immense tendresse, principalement envers les enfants, mais aussi envers la famille et l'autre, l'ex, si irritant(e) parfois, mais avec lequel (laquelle) on a partagé tellement de choses.
Même si tout n'est pas parfaitement réussi, je recommande chaudement cette comédie atypique, rafraîchissante.
11:27 Publié dans Cinéma, Société | Lien permanent | Commentaires (5) | Tags : cinéma, cinema, film, films, société
L'Amour flou
Ce faux documentaire est une autofiction tragi-comique, s'appuyant sur des situations vécues, d'autres inventées. A la base, il est question de la séparation du couple formé par Romane Bohringer et Philippe Rebbot. On ne présente plus la fille de Richard, qui connut son heure de gloire dans les années 1990. Son ex-compagnon est pour beaucoup un quasi-inconnu, alors que son visage est apparu dans quantité de films/séries, au titre de second, troisième rôle voire de figurant.
Nos deux lascars font preuve d'une incontestable autodérision. Au niveau professionnel, Rebbot ne cache pas que, bien qu'étant acteur, il vit dans l'ombre, tandis que Bohringer travaille régulièrement, mais plutôt désormais dans des productions assez confidentielles.
La présentation de l'univers familial mérite aussi le détour. Rebbot est le portrait craché de son père (sur le plan physique), qui n'en désapprouve pas moins la rupture avec Romane, une femme qui a la tête sur les épaules... parce que, autant le dire tout de suite, si vous n'aimez pas le genre "intermittent du spectacle paresseux et gauchisant", le principal personnage masculin risque de sérieusement vous agacer ! Chez les Bohringer, la manière dont Romane choisit de gérer la rupture provoque, dans un premier temps, l'incompréhension. On se croirait (presque) dans une comédie italienne.
C'est précisément dans la gestion de la rupture que le film fait preuve d'originalité : les anciens amoureux vont emménager dans un appartement double "expérimental" : les logements des parents sont quasi voisins, communiquant par l'intermédiaire de la chambre des enfants, située en position médiane. Evidemment, cela donne lieu à nombre de situations cocasses, les adultes rivalisant d'attentions pour attirer la progéniture de leur côté... Toutefois, ce n'est pas l'aigreur qui domine cette séparation. Les parents se veulent progressistes, mûrs... mais, parfois, le ressentiment l'emporte et l'on se dit franchement (voire méchamment) ses quatre vérités.
Les autres bons moments de comédie sont liés aux tentatives de chacun pour vivre sa vie de son côté. Rebbot est pathétique dans sa quête de la jeunesse perdue. Bohringer a elle aussi envie de croquer de la chair fraîche. Elle découvre que, bien que superbement gaulée à 44 ans, la route est longue dans la quête d'un nouveau partenaire. J'ai trouvé particulièrement savoureuse la mise en scène des fantasmes féminins...
Signalons que c'est très correctement filmé, avec un indéniable sens du rythme. On sent aussi une immense tendresse, principalement envers les enfants, mais aussi envers la famille et l'autre, l'ex, si irritant(e) parfois, mais avec lequel (laquelle) on a partagé tellement de choses.
Même si tout n'est pas parfaitement réussi, je recommande chaudement cette comédie atypique, rafraîchissante.
11:27 Publié dans Cinéma, Société | Lien permanent | Commentaires (5) | Tags : cinéma, cinema, film, films, société
dimanche, 28 octobre 2018
Cold War
Cette "guerre froide" est d'abord le contexte dans lequel se déroule l'intrigue, dans la Pologne (puis -un peu- la France) des années 1949-1959, lorsque l'Europe de l'Est a été stalinisée sous la tendre férule des partis communistes locaux, appuyés par la délicate présence de l'Armée rouge. Au sens figuré, le titre évoque les amours tumultueuses d'une chanteuse et d'un compositeur-interprète.
L'auteur, Pawel Pawlikowski, s'est fait remarquer il y a quatre ans par le fantastique Ida (qui a remporté l'Oscar du film en langue étrangère l'année suivante). On en retrouve les qualités formelles, à travers entre autres l'usage du noir et blanc, vraiment superbe, encore plus beau que dans son précédent film. Les plans urbains m'ont particulièrement marqué, notamment ceux de Paris. On sent aussi que le réalisateur sait où placer sa caméra et comment la bouger, jouant sur la complémentarité de l'image et du son.
L'histoire commence, de manière inattendue, par la description du travail d'une équipe d'acteurs culturels chargée de répertorier les traditions populaires de la Pologne, à travers ses chansons. Au passage, on découvre l'existence d'une minorité, les Lemkos, qui parle une langue ruthène. (A ne pas confondre avec les Rutènes qui se sont installés dans l'actuel Aveyron.)
La partie du film qui m'a enchanté est celle traitant de la naissance de l'amour entre le pianiste Wiktor et la chanteuse Zula (interprétée par Joanna Kulig). Celle-ci est fichtrement belle... encore plus lorsqu'elle n'est pas (ou très peu) maquillée. Je vais avoir l'air d'insister lourdement sur ce point, mais sa beauté est magnifiée par le noir et blanc (et le regard du réalisateur...).
Zula a un joli brun de voix, mais elle n'aurait sans doute pas dû intégrer le groupe folklorique en cours de formation. Son astuce et son caractère ont joué pour elle... et mis le pianiste dans son lit.
Evidemment, la demoiselle suscite les convoitises. S'ajoute à cela la tutelle plus ou moins pesante du pouvoir communiste. Les artistes aspirent à plus de liberté, en tout cas pas à servir de simple porte-voix de la propagande gouvernementale.
C'est à peu près à partir de ce moment que cela se gâte, au niveau de l'intrigue comme de mon ressenti. Le côté tragique de l'histoire prend le dessus. Le réalisateur semble avoir échangé ses chaussons de danse contre des sabots boueux. Je ne peux pas trop en dire sous peine de déflorer l'intrigue mais, en gros, à chaque fois qu'un carrefour se présente au niveau de l'histoire, on peut être sûr que l'un des deux amoureux va faire le mauvais choix. Dans cette optique, la fin, bien que légèrement elliptique, est d'une logique implacable.
En dépit de ces (grosses) réserves, comme le film ne dure qu'1h25, on peut tenter l'expérience, tant la forme est réussie.
16:48 Publié dans Cinéma, Histoire | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : cinéma, cinema, film, films, histoire