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The Suicide Squad
En ajoutant l'article défini, la Warner retente le coup avec son équipe d'anti-super-héros, cinq ans plus tard. De la distribution principale d'origine ne restent que Viola Davis (en directrice d'agence sans scrupule), Joel Kinnaman (en boy-scout bodybuildé), Jai Courtney (un délinquant adepte du boomerang) et, surtout, Margot Robbie, de nouveau dans la peau d'Harley Quinn, un an après Birds of Prey.
L'histoire débute dans une prison, dans une cour de promenade, où l'on découvre l'un des personnages "à haut potentiel". J'aime beaucoup la manière dont cette scène est réalisée : ce n'est pas parce que la prod' a dépensé des dizaines de millions en effets spéciaux qu'il ne faut pas travailler la mise en scène ! Et puis... cela se conclut de manière "politiquement incorrecte". À un moment, on comprend que le personnage a une idée en tête. Les scénaristes ont-ils osé ? se demande-t-on. Oui !
C'est à l'image du film, à la photographie chiadée et au ton mal élevé. Ainsi, une délicate petite brune évoque la possibilité d'introduire des rats dans l'anus d'un scientifique, tandis qu'Harley Quinn n'hésite pas à révéler la cause de son retard : un passage par les toilettes, pour la grosse commission... Amis de la délicatesse, bonjour ! Comme les messieurs ne sont pas en reste (l'un d'entre eux se baladant le soir en slip kangourou), c'est assez fendard.
Tout en recyclant les codes du film de super-héros, celui-ci se positionne comme un anti-Marvel (ce qui ne manque pas de sel, quand on sait que le réalisateur, James Gunn, est celui des Gardiens de la galaxie). Ainsi, c'est un Noir et non un Blanc qui va diriger l'équipe, dans laquelle on distingue une sorte de Captain America (le mal nommé Peace maker)... mais en nettement moins sympathique. Il est incarné par John Cena, dont les gros muscles sont aussi à l'affiche de Fast & Furious 9.
De son côté, au vu de la sorte d'armure qu'il porte, l'ancien tueur à gages Bloodsport (Idris Elba, chargé de remplacer Will Smith, qui n'a pas rempilé) pourrait être un succédané d'Iron Man. Complètent le groupe un homme-requin aussi balèze qu'Hulk (mais anthropophage) et un type indéfinissable, qui balance... des pastilles !
Attention toutefois : le début est trompeur. Les spectateurs sont (presque) mis dans la position des habitants d'une île. Dans un premier temps, on nous immerge dans un arc narratif... que l'on finit par voir sous un autre angle, un peu à l'image de ce qui est présenté dans Deadpool 2 (le plus DC des Marvel).
Le scénario est narquois à un point tel que je ne peux pas raconter en détail. Sachez néanmoins que, lorsque l'équipe finale est constituée, elle engage son premier véritable combat contre un adversaire sur lequel elle se trompe grandement. C'est savoureux, après coup !
L'humour est souvent présent, en particulier quand Harley Quinn est à l'écran. J'ai adoré la parodie de romance entre la garce blonde et le nouveau dictateur... ainsi que sa conclusion. Il vaut mieux ne pas contrarier l'ex-patineuse, qui a des valeurs ! Quant à son évasion, c'est est une véritable symphonie sanguinaire...
Les amateurs de crânes éclatés, de membres arrachés et de giclées de sauce tomate sont servis par les péripéties de l'intrigue. La petite armée d'un dictateur centre-américain fournit une pelletée de victimes convenables. (Au passage, le scénario, s'il ridiculise les combattants latinos, dénonce la politique étrangère états-unienne.) Cependant, au sein d'une tour fortifiée, se trouve un ennemi autrement plus dangereux : une créature extra-terrestre, jusque-là prisonnière, mais qui, bien entendu, va parvenir à se libérer.
Le combat final est mi-héroïque mi-parodique, les membres du commando affrontant une créature aussi gigantesque que ridicule... mais bigrement redoutable. (Je pense que la séquence du combat, en zone urbaine, est un décalque ironique d'un des Avengers, alors que les avatars de la créature sont une référence à Alien.) Cette dernière partie est assez prévisible (en particulier concernant le rôle joué par Harley Quinn), mais on passe toujours un bon moment.
P.S.
La musique, plutôt rock'n'roll, est sympa !
P.S. II
Deux scènes supplémentaires encadrent le générique de fin. Chacune voit le retour à la vie d'un des personnages présumés décédés...
vendredi, 30 juillet 2021 | Lien permanent | Commentaires (2)
Blue Beetle
Je ne connaissais pas ce super-héros de comic books, mais je me suis laissé tenté par un film d'action nourri d'humour et d'effets spéciaux.
Cependant, le début est bourré de clichés, avec une famille de Latino-américains forcément haute en couleur... et limite cassos. On y est très croyant et les dialogues alternent l'anglais, l'espagnol voire un mélange des deux (le spanglish). Ça, c'est plutôt pas mal, mais les personnages sont caractérisés à la louche. La mère est assez autoritaire et protectrice, le père malade d'avoir travaillé comme un dingue toute sa vie, la grande-mère un peu zinzin va se révéler tenace... mais le pire vient du tonton blagueur et complotiste, agaçant et ridicule... et qui va prendre de plus en plus de place dans l'intrigue. J'ai finalement préféré les jeunes : le héros, Jaime, un garçon bien élevé, un chic type et sa sœur Milagros, un peu moins "politiquement correcte". Sans surprise, le héros va s'amouracher d'une bomba latina... qui, elle-même, n'est pas insensible à son charme. De ce point de vue-là, aucune surprise n'est à attendre.
Le meilleur vient quand le fameux scarabée (d'origine extraterrestre) se réveille et choisit son nouvel "hôte"... et quand je dis « choisit », cela signifie « pénètre »... pas par les oreilles, ni les narines, ni la bouche... eh, oui ! Blue Beetle nous présente un cas unique, où le principal personnage masculin devient un super-héros par... sodomie ! Je dois dire que j'ai été agréablement surpris par ce détail croquignolesque, même si, sur le plan de la vraisemblance, c'est nul. Après être entré dans le corps de son hôte, le scarabée remonte... le long de sa colonne vertébrale, et non du tube digestif... le tout, sans provoquer le moindre saignement (mais quelques douleurs chez ce pauvre Jaime, toutefois).
On rigole aussi franchement quand le scarabée se déconnecte de son hôte (tout en restant présent physiquement). Celui-ci, jusqu'alors recouvert d'une carapace protectrice, se retrouve tout nu, la première fois devant les membres de sa famille, qui ironisent sur une partie de son anatomie :
- Range-moi tes noisettes ! (dixit la grand-mère)
- On dirait qu'il a cinq ans ! (la sœur, je crois)
- C'est parce qu'il a très froid ! (le papa, compatissant)
Quelques détails scabreux supplémentaires ont été insérés dans la suite de l'histoire, comme un vaisseau péteur (redoutable) et le début d'une érection chez le jeune homme quand il flirte avec sa bomba latina. On a donc tenté de mélanger l'esprit de Spider-Man avec celui de Deadpool (ou des Gardiens de la galaxie), mais en plus sage : c'est un divertissement tout public.
Cet aspect est accentué par l'insistance mise sur la famille et ses supposées valeurs. On s'en prend des tartines, surtout quand l'un des membres décède. On assiste à un déluge de larmes, avec ralenti et gros plans. Je ne vous parle même pas des scènes d'au-delà, kitschissimes.
Supplice supplémentaire, il faut (surtout dans la première partie) se farcir de la musique latino de supermarché, ainsi que des reprises en espagnol de tubes anglo-saxons (dont un de Michael Jackson). Si j'ajoute que l'on voit le jeune héros déambuler en bermuda-chaussettes-claquettes, vous aurez compris que l'ambiance est des plus raffinées.
La film a quand même pour lui des effets spéciaux très corrects et des scènes d'action plutôt bien fichues. Le problème vient du fond. Même si les lieux sont fictifs, on comprend bien que les méchants sont les capitalistes nord-américains, incarnés par une femme blanche qui semble avoir tous les défauts. (Dans le rôle, on sent que Susan Sarandon est là pour toucher de quoi maintenir un train de vie dispendieux.) Déjà, dans Black Panther 2, on s'était rendu compte qu'Hollywood misait sur l'anti-occidentalisme et le dénigrement de personnages blancs (notamment féminins) pour vendre sa soupe au plus grand nombre. Warner-DC semble avoir pris le même virage que Disney-Marvel.
vendredi, 18 août 2023 | Lien permanent
The Fall Guy
Inspiré (plus ou moins) de la série L'Homme qui tombe à pic, le nouveau film de David Leitch (Bullet Train, Deadpool 2...) est un vibrant hommage au métier de cascadeur et à un certain cinéma populaire, mêlant romantisme et scènes d'action.
Pour le côté romantique, on a l'histoire d'amour contrariée entre Colt et Jody, le cascadeur et la cadreuse devenue réalisatrice. Ils sont incarnés par deux des plus belles plantes du cinéma hollywoodien : Ryan Gosling (dont le banc de muscu a dû beaucoup souffrir) et Emily Blunt, gaulée comme une déesse.
A travers leur histoire, Leitch nous montre un peu l'envers du décor... et quelques secrets de fabrication. C'est aussi pour Hollywood une façon de se regarder le nombril. Il y a donc de la mise en abyme dans l'air et quelques allusions compréhensibles des initiés. La principale concerne un acteur très connu, qui prétend réaliser lui-même ses cascades. Plusieurs indices concernant son identité sont disséminés dans le film...
Celui-ci montre donc un tournage en cours, celui de Metalstorm, une œuvre qui, a priori, n'est pas destinée à bouleverser l'histoire du cinéma. Mais ce n'est pas le seul emboîtement mis en scène. On découvre rapidement que le scénario du semi-nanar s'inspire du passé sentimental des deux protagonistes, qui se retrouvent après une rupture d'un an. Enfin, en cours de route, les spectateurs les plus attentifs comprendront que ce que sont en train de vivre les personnages influe sur le contenu du film... et vice versa.
C'est donc une œuvre malicieuse, remplie de clins d’œil et de références cinématographiques, de Deux Flics à Miami à Mad Max, en passant par Mission : impossible, James Bond, L'Homme qui valait trois milliards... et même Dune, dont Leitch se moque gentiment à l'occasion d'une des dernières séquences.
En tentant de reconquérir sa dulcinée, le cascadeur malchanceux se retrouve impliqué dans un complot, lié à la disparition de l'acteur-vedette qu'il doublait naguère, ainsi qu'à un meurtre. Le film sur le tournage d'un film d'action prend donc le chemin d'un autre film d'action, nourri d'impressionnantes cascades, allant de multiples tonneaux sur une plage (record du monde battu à l'occasion de ce tournage) à un saut périlleux, en passant par une poursuite avec un camion-benne. N'oublions pas les scènes de baston, la première (très chorégraphiée) dans une boîte de nuit, la meilleure opposant... les deux amoureux !
C'est virevoltant et épicé d'humour. A ce sujet, je conseille la version originale sous-titrée, dans laquelle on peut entendre Ryan Gosling parler en français... uniquement quand il s'adresse à Jean-Claude, l'un des plus redoutables protagonistes de cette histoire. La langue de Joe Biden permet aussi d'apprécier à leur juste mesure certains jeux de mots, comme ce ice crime qui joue un rôle clé dans l'intrigue.
C'est drôle, rythmé, romanesque... et la musique est bonne... sauf quand c'est du Taylor Swift. (Mais là, on pardonne, parce que la scène est humoristique.)
J'ai passé un excellent moment.
P.S.
A la fin, Lee Majors (le Colt Seavers d'origine) fait un caméo (peut-être en compagnie d'Heather Thomas, son ancienne partenaire).
vendredi, 10 mai 2024 | Lien permanent | Commentaires (1)
Les ”Riton” 2018
C'est ma manière de souhaiter une bonne année : mettre en avant les films qui m'ont le plus marqué l'année écoulée. Comme d'habitude, le choix fut cornélien et je ne suis pas parvenu à réduire mes plus grands plaisirs à une simple liste. Voici donc le résultat de mes cogitations.
La catégorie "films d'animation" est moins fournie cette année. Mais il y a la qualité avec :
- le Riton de l'animation la plus originale et la plus porteuse de sens : L'Ile aux chiens (un des dix films de l'année, pour moi)
- le Riton de la meilleure comédie d'aventures : Les Indestructibles 2 (autre membre du top 10)
- le Riton de la meilleure comédie familiale mixte : Pierre Lapin
- le Riton de la plus emballante reconstitution du Paris de la Belle Epoque : Dilili à Paris
- le Riton de la révélation : Mutafukaz
Je place à part une oeuvre qui m'a réconcilié avec le film musical : Bohemian Rhapsody
Freddy Mercury nous conduit au Moyen-Orient, qui sert toujours de cadre à des films passionnants :
- Riton du film israélien : Foxtrot
- Double Riton iranien pour Un Homme intègre et Trois Visages
- Riton du polar oriental : Opération Beyrouth
Voilà qui nous mène aux films de genre (polars, thrillers, action...) :
- Riton du film de vengeance : Sicario 2
- Riton du film de cupidité : Sale Temps à l'hôtel El Royale (dans le top 10)
- Riton du western : Les Frères Sisters (dans le top 10, lui aussi)
- Riton du film de policier gentil : The Guilty
- Riton du film d'enquête : The Third Murder (que je trouve plus élaboré qu'Une Affaire de famille, tout comme dasola)
- Riton du film médical : Paranoïa
- Riton du film transhumaniste : Upgrade
- Riton du film de super-héros décalé : Deadpool 2 (dans le top 10)
- Riton du film de super-héros renouvelé : Spider-Man - New Generation
D'autres émotions m'ont été procurées par des films plus délicats :
- Riton du plus beau conte : Le Musée des merveilles
- Riton de la plus belle histoire familiale : La Saveur des ramen (dans le top 10)
- Riton du film romantique : La Forme de l'eau
- Riton du film d'amours juvéniles : Sicilian Ghost Story
- Riton de la comédie historico-romantique : Le Cercle littéraire de Guernesey
D'ordinaire, j'apprécie les films historiques, mais, cette année, je n'ai pas été souvent ravi. A signaler toutefois :
- Riton du film de minorité : BlacKkKlansman (dans le top 10)
- Riton du film de presse : Pentagon Papers
- Riton du film de fusée : First Man
- Riton du film anticommuniste : La Révolution silencieuse
Ci-dessus, le traitement des sujets est en général sérieux. Fort heureusement, l'année 2018 a aussi été marquée (à ma grande surprise) par la sortie de nombreuses comédies réussies (l'adjectif final ayant son importance) :
- Riton de la comédie antibolchévique : La Mort de Staline (dans le top 10)
- Riton de la comédie un brin antiaméricaine : Bienvenue en Sicile !
- Riton de la comédie qui patine : Moi, Tonya
- Riton de la comédie footballistique : Diamantino
- Riton de la comédie olympique : Chacun pour tous
- Riton de la comédie qui marche comme sur des roulettes : Tout le monde debout
- Riton de la comédie de la crise de la cinquantaine : La Tête à l'envers
- Riton de la comédie adolescente déjantée : How to talk to girls at parties
- Riton de la comédie de gonzesses (françaises) : Larguées
- Riton de la comédie de gonzesses (japonaises) : Oh Lucy !
- Riton de la comédie de mecs : Le Grand Bain
Les comédies traitent souvent de sujets sociétaux, qui ont été à l'honneur en 2018, dans des oeuvres moins joyeuses, où les personnages féminins ont un rôle déterminant :
- Riton de l'emmerdeuse qui demande justice : 3 Billboards (dans le top 10, évidemment)
- Riton de l'emmerdeuse qui veut se venger : In The Fade
- Riton de l'emmerdeuse qui veut qu'on la respecte : Mademoiselle de Joncquières
- Riton de l'emmerdeuse qui veut qu'on lui fiche la paix : Prendre le large
- Riton de l'emmerdeuse qui veut y croire : L'Apparition
- Riton des voisins qui s'emmerdent : Under the tree
- Riton du mec qui a raison de préférer les chiens aux humains : Dogman (autre top 10 évident)
- Riton du mec qui n'a pas eu peur de s'emmerder : Une Année polaire
Ce film-ci nous conduit à la dernière catégorie, celle des documentaires. J'en ai vu quelques-uns, souvent de très bonne facture :
- Riton de l'ode à la faune sauvage : Un nouveau jour sur Terre
- Riton de l'ode aux océans : Blue
- Riton de l'ode aux peuples premiers : Nous sommes l'Humanité
- Riton de l'ode au bien-manger : Sugarland
- Riton de l'ode aux infirmières : De chaque instant
- Riton de l'ode à une actrice intelligente : <
mardi, 01 janvier 2019 | Lien permanent | Commentaires (4)
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