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mercredi, 31 août 2011

La nouvelle "Miss" arabe

   Cette bombe sexuelle a été découverte par Le Monde qui, dans son édition du 31 août, nous propose une photographie de la femme nord-africaine la plus recherchée du moment :

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    Evidemment, le journal précise, sous l'image, qu'il s'agit d'un photo-montage, réalisé par des rebelles libyens. Mais ça m'a bien fait rigoler !

   P.S.

   Pour la petite histoire, il convient d'expliquer le pourquoi du déguisement en "femme berbère". On pense que c'est par la frontière algéro-libyenne que Khadafi va tenter (a tenté) de fuir le pays. Or, cette frontière est surveillée par des rebelles majoritairement berbères. (Kadhafi est arabe, au fait.) Porter un tel accoutrement serait donc un choix tactique pour passer inaperçu.

   Une autre explication est possible. Parmi les rebelles, à l'ouest, dominent des combattants berbères. La disparition de Kadhafi a nourri les rumeurs. On l'imagine déguisé. Le représenter en femme serait un moyen de le dénigrer.

samedi, 27 août 2011

Un peu de sable dans les rouages du (futur) musée Soulages

   Ce sable ne provient pas de feue l'opération "Rodez plage". Dans Le Ruthénois de cette semaine (le numéro 78), on apprend que la revue Beaux Arts Magazine s'est intéressée au musée en construction. Il s'agit du numéro 326, d'août 2011 :

Beaux Arts Magazine 326 août 2011.jpg

   (Dans Le Ruthénois, pour illustrer l'article, on a choisi la couverture d'un ancien numéro - le 273 -, dans lequel avaient été publiés, il y a un peu plus de quatre ans, les résultats d'un sondage, dont Le Nouvel Hebdo s'est aussi fait l'écho, révélant qu'un panel supposé représentatif des Français n'avait pas apprécié les oeuvres du maître de l'outrenoir.)

   L'article en question se trouve page 12 :

Beaux Arts Magazine.jpg

   Voici ce qu'il dit : 

   Sur l'esplanade du Foirail, en plein coeur de Rodez, le musée Soulages sort de terre. [Péniblement : pour l'instant, on ne voit pas grand chose.] "C'est un chantier techniquement difficile par la longueur du bâtiment - près de 100 mètres de long -, la nature du sol et l'habillage en acier Corten", explique Marc Gosselin, directeur des services techniques du Grand Rodez.

   Pour l'heure, le gros oeuvre est en marche. "Les délais sont respectés avec une ouverture prévue en juin 2013", promet le directeur du futur musée, Benoît Decron, qui entend décrocher une deuxième donation de l'artiste après une première donation de 500 pièces en 2005.

   Autre projet en cours : la réhabilitation de la maison natale de l'artiste, rachetée récemment par la ville. [en réalité par la Communauté d'agglomération, ainsi qu'on peut le vérifier dans le compte-rendu de la réunion du Conseil du 29 mars 2011, pages 18-19 ; le coût est de 160 000 euros] Pour quelle affectation ? "Nous réfléchissons à plusieurs hypothèses : ateliers d'artistes, lieu de résidence artistique, bibliothèque..., tout est possible." [même le pire]

   Financé par l'agglomération, l'Etat, le conseil général et les conseils régionaux de Midi-Pyrénées et Languedoc-Roussillon [Première nouvelle. Que vient faire la région de Montpellier là-dedans ? D'où vient cette information ?], le musée, dont les travaux sont estimés à 25 M €, continue cependant de susciter la polémique.

   Certains opposants, comme Jean-Louis Chauzy [Ce n'est pas vraiment un opposant, plutôt un indépendant qui garde son esprit critique.], président du conseil économique et social [et environnemental] de Midi-Pyrénées et membre du conseil municipal de Rodez, s'interrogent encore sur le financement du projet et dénoncent le budget de fonctionnement, estimé à 1,2 M € par an, supporté intégralement par l'agglomération du Grand Rodez. [Snif !]

   Comme on peut le voir, l'article de Beaux Arts Magazine, même s'il ne bénéficie visiblement pas toujours d'informations de première main, reste quelque peu critique.

   Le Ruthénois en remet une couche un peu plus loin, page 8, où l'on trouve le dessin de la semaine (très ironique) de Stéphanie Gras :

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   On reconnaît facilement le maire de Rodez, Christian Teyssèdre. Celui-ci, lors de la présentation de ses voeux, en janvier 2011, avait laissé entendre qu'il était conscient des difficultés de financement liées au projet Soulages. A mon avis, on n'a pas fini de s'inquiéter.

vendredi, 26 août 2011

Plantu, petit coquin

   Quand on lit le journal un peu vite, machinalement, on ne fait pas suffisamment attention à tous les détails des articles et des illustrations. On a tort... Ce n'est que tout récemment que je me suis aperçu que le caricaturiste Plantu avait légèrement changé sa manière de représenter Dominique Strauss-Kahn, en relation avec l'affaire Nafissatou Diallo, dont le volet pénal vient de s'achever.

   Jusqu'en 2010, DSK vu par Plantu ressemblait à ceci :

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(Ce dessin -le premier des trois de la page- est paru dans le numéro daté du jeudi 20 mai 2010.)

   En 2011, les traits du personnage ont subi quelques modifications, comme on peut le voir sur ce dessin du 2 avril 2011 (le premier de la série de six) :

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   Cela continue avec notamment celui du 16 mai 2011 :

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   La dernière occurrence que j'ai trouvée est la "une" du numéro daté de ce vendredi 26 août :

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   Regardez bien le nez... Vous ne remarquez rien ? Bon ,alors, il faut observer l'image à l'envers :

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   Eh, oui ! Ce coquin de Plantu s'est mis à dessiner Dominique Strauss-Kahn avec un nez en forme de bite ! Curieusement, il s'est peut-être rapproché de la réalité :

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(Source : Libération)

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   Etonnant, non ?

 

   P.S.

   On notera que la "mue" du visage strauss-kahnien s'est amorcée au plus tard début avril 2011, soit avant que l'affaire Diallo ne survienne (même si le caractère pénien de l'appendice nasal semble s'être accentué depuis). Il est possible que Plantu ait tenu compte des différentes histoires qui circulaient déjà à cette époque sur le compte du directeur général du FMI (de ses supposées liaisons avec Y. Reza et Marie-Victorine M'Bissa - du "légal", même si ce n'est pas "moral" - à l'agression de Tristane Banon, en passant par le harcèlement d'hôtesses de l'air, la relation trouble - semi-consentie - avec Piroska Nagy et la fréquentation de prostituées... sans parler des affaires qui auraient été étouffées).

17:16 Publié dans Politique, Presse, Web | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : politique, presse

La "Lettre aux Français" de Martine Aubry

   C'est en lisant mon "quotidien de référence" que j'en ai appris l'existence. Je suis allé la télécharger sur le site de Martine Aubry, et je l'ai lue, en entier. Voici ce qu'elle m'inspire.

   C'est d'abord une démarche qui s'inspire de l'action de François Mitterrand. En avril 1988, le président de la République sortant avait lancé la campagne pour sa réélection par une Lettre à tous les Français. Elle débutait par la formule suivante : "Je souhaite, par cette lettre, vous parler de la France." Celle de Martine Aubry porte en exergue la formule (mise entre guillemets) "Je veux vous parler de la France". La référence est donc explicite, même si la citation est approximative.

   A présent, passons au contenu. Le constat de départ (qui va servir de fil rouge au texte) est que, sous Nicolas Sarkozy (et peut-être déjà aussi sous le quinquennat de Jacques Chirac), la France a connu le déclin... qu'évidemment la candidate s'engage à combattre efficacement : "notre pays n'est pas voué au déclin". Elle se situe dans une perspective clairement de gauche : elle ne sera pas une candidate centriste... même si, on va le voir, cela mériterait nuances.

   Première surprise : très tôt, elle parle de l'agriculture. Est-ce lié à l'actualité au moment où le texte a été rédigé ? Toujours est-il que ce n'est pas habituel de la part d'une socialiste. Plus classiquement, elle dénonce l'aspect néolibéral de la mondialisation (ce que l'on appellerait le "laissez faire, laissez passer") et la casse des services publics. Suit un éloge de la France métissée et le rejet de la politique migratoire du gouvernement. Juste après figure la défense de la laïcité. Ouf ! (On pourrait ergoter sur la seule référence à la loi de 1905, alors que c'est dès les années 1880 -notamment dans l'éducation- qu'une politique laïque a été mise en oeuvre en France.)

   Après ce morceau de bravoure viennent des considérations internationales, placées sous la patronage de papa Delors. On pourra sourire à l'attaque contre Nicolas Sarkozy "ignorant les révolutions arabes". Si le gouvernement a bien été désarçonné par la chute de Ben Ali et de Moubarak, on peut porter à son crédit l'engagement contre Kadhafi (après bien des compromissions, ceci dit... et peut-être à cause d'elles, finalement...). Qu'auraient fait les socialistes dans la même situation ? Rappelons que nombre de dictateurs (déchus ou pas) ont été / sont membres de l'Internationale socialiste et que c'est bien tard que Martine Aubry a proposé d'y mettre bon ordre.

   Plus marquant est l'engagement de la socialiste de retirer les troupes françaises d'Afghanistan "avant la fin 2012". Cela pourrait faire l'objet d'un débat animé avec l'actuel président.

   Suivent des considérations écologistes, entre lutte contre le changement climatique et préservation de l'environnement.

   La majeure partie de ce passage international est logiquement consacrée à l'Union européenne. Martine Aubry y fait des propositions intéressantes... que, même élue, elle ne pourrait mettre en pratique sans l'accord de ses partenaires européens. Et, si jamais les proches d'Angela Merkel lisent ce texte, ils pourraient s'offusquer que, dans le cadre du couple franco-allemand, la socialiste française ne cite que le SPD, c'est-à-dire l'opposition au gouvernement de Berlin... Au final, il m'a tout de même semblé retrouver des idées défendues naguère par Jean-Pierre Chevènement (sur un premier cercle de pays plus soudés au sein de l'Union, notamment).

   Une nouvelle rafale (nan, pas l'avion !) anti-gouvernementale est lancée à propos du budget et de la fiscalité. Martine Aubry rappelle avec justesse qu'elle a exercé des fonctions dans le cadre d'équipes qui ont plutôt fait preuve de bonnes qualités gestionnaires. C'est l'un des non-dits de la politique française : il arrive que la gauche gère mieux que la droite. Dans ce domaine, les personnes comptent parfois plus que les a priori idéologiques. Le 12 août dernier, Le Monde pouvait ainsi, à l'aide d'un graphique, montrer que, depuis 1980, ce sont des exécutifs de droite qui ont le plus creusé la dette :

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   Quand on y réfléchit, c'est assez logique. Pour augmenter les ressources de l'Etat, la gauche a tendance à augmenter les impôts les plus redistributifs (l'I.R., la CSG), ce qui, dans un budget, permet d'équilibrer les comptes, à condition que les dépenses ne dérapent pas. A droite, on choisit en général de taxer la consommation et de recourir à l'emprunt, tout en baissant l'impôt sur le revenu. Les méchantes langues diront que c'est pour favoriser les plus riches, qui, tout en payant moins d'impôts directs, souscrivent aux emprunts qui leur font de surcroît gagner de l'argent !

   Des socialistes (si jamais ils reviennent au pouvoir, ce qui n'est pas gagné), j'attends qu'enfin ils taxent les revenus du capital autant (voire plus...) que ceux du travail. Martine Aubry s'y engage. Le PS a-t-il réellement la volonté de le faire ?

   Les paragraphes suivants contiennent deux informations importantes pour ceux qui ont pris la peine de lire. La première est que la réforme des retraites du gouvernement Fillon ne sera pas annulée par les socialistes. Voici ce qui est proposé : "le rétablissement du droit à prendre sa retraite à 60 ans, et à taux plein pour ceux qui ont commencé à travailler tôt ou exercé des emplois pénibles, avec un financement des régimes de retraite élargi aux revenus du capital et faisant contribuer les banques". On envisage d'atténuer les aspects les plus inégalitaires de la réforme, mais on a bien pris conscience que le vieillissement de la population française ne permet pas de revenir à la situation antérieure... si l'on veut garder un système par répartition. (Fort heureusement, les péripéties boursières de ces dernières années ont fait disparaître -provisoirement ?- toute référence à des "fonds de pension à la française".)

   L'histoire des fonds de pension nous ramène au gouvernment Jospin (et au -peu- regretté DSK)... tout comme la seconde information du passage : le retour des emplois-jeunes. Bon, d'accord, ça ne s'appelle pas comme cela, mais ces 300 000 "emplois d'avenir" ont comme un goût de déjà vu. J'en ai connus, qui se sont servis de cette opportunité pour ensuite rebondir et décrocher un boulot fixe. Mais peut-on généraliser ? Difficile de se prononcer sereinement, faute d'une étude exhaustive sur le devenir des emplois jeunes de l'époque Jospin. (Du dossier -parcellaire- de la DARES, on peut conclure que le dispositif a contribué à fortement réduire le chômage des jeunes... en les insérant dans le secteur public ou para-public, en majorité.) Les libéraux se rassureront (comme ils pourront) en se disant que c'est toujours mieux que la création d'emplois de fonctionnaires... sauf que c'est envisagé par Martine Aubry : dans l'enseignement, la justice... et la police.

   La maire de Lille annonce une (énième) grande réforme de l'éducation. On verra. Je vois quand même d'un oeil positif la volonté affichée de renforcer la maîtrise des fondamentaux dans le primaire (objectif qui serait aussi celui des derniers gouvernements UMP). Le problème est qu'en vingt ans, le niveau semble avoir fortement baissé en primaire, d'après une note d'information du ministère de l'Education nationale. Y a du boulot !

   Le positionnement de l'éventuelle candidate socialiste quant aux problèmes de sécurité est aussi intéressant. Outre le recrutement de policiers et gendarmes, elle annonce une politique qui, si elle puise un peu dans l'héritage jospinien (la "police des quartiers" envisagée n'est pas sans rappeler feue la police de proximité, tant décriée par la droite... qui a fini par s'en inspirer), semble s'éloigner de l'angélisme habituel de la gauche... qui a peut-être coûté cher à l'ancien Premier ministre le 21 avril 2002.

   En fin de texte, c'est le retour des considérations générales. La volonté d'organiser de grands débats de société est louable, mais le travail d'un gouvernement est d'abord d'agir, de trancher. A trop discuter on ne fait plus grand chose. L'actuel président incarne ce volontarisme de l'action (pas forcément pour le meilleur). Les socialistes, même s'ils sont en désaccord sur les mesures de fond, devraient s'inspirer de la méthode.

   Une des dernières mesures proposées a attiré mon attention. Dans le cadre d'une "République exemplaire" (ça ne vous rappelle rien ?), Martine Aubry annonce (si elle est élue) la fin du cumul des mandats pour les députés et les sénateurs. J'applaudis des deux mains, mais j'attends de voir ! Tant au niveau de l'exemplarité du comportement des politiques qu'au niveau des cumuls divers et variés, l'histoire montre que les socialistes, radicaux et communistes ne sont pas forcément plus exemplaires que leurs rivaux du centre-droit et de droite... Le plus difficile sera de faire voter une loi, par les députés et les sénateurs.

   Finalement, cette primaire socialiste pourrait être intéressante !

mercredi, 24 août 2011

Du sperme, du sperme et encore du sperme !

   ... Où il va être question de l'affaire DSK.

   C'est un court article ("Une enquête à jet continu", publié en "Une") paru dans Le Canard enchaîné de ce mercredi 24 août qui m'a émoustillé.

   L'hebdomadaire satirique s'appuie sur le rapport du procureur Cyrus Vance Jr pour disserter sur la propreté des chambres du Sofitel de New York. L'intégralité de ce rapport est consultable (en anglais) sur le site du Nouvel Observateur. (On peut même le télécharger au format pdf.)

   C'est la page 18 qui a particulièrement intéressé les journalistes. Dans le corps du texte, on peut lire ceci :

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   Traduisons : "Les tests préliminaires effectués par l'OCME (Office of Chief Medical Examiner, les experts médico-légaux) ont identifié cinq zones de la moquette contenant des fluides corporels. L'une de ces taches, située approximativement à 6-8 pieds (1,80 m à 2,40 m) de l'endroit où la plaignante dit que le rapport sexuel a eu lieu, fut déclarée positive à la présence de semence et d'amylase et contenait un mélange des ADN du prévenu et de la plaignante. Aucune des autres taches de la moquette, ni l'unique tache présente sur le papier peint, ne contenait l'ADN de la plaignante ou du prévenu."

   Cela nous révèle que DSK a éjaculé sur la moquette de la chambre, sans doute après une fellation. (Il a aussi laissé des traces sur l'uniforme de Nafissatou Diallo.) Mais, par la même occasion, on apprend que quatre autres taches de sperme se trouvaient sur la moquette... et une sur le papier peint ! C'est dégueulasse ! Les chambres sont-elles vraiment nettoyées ?

   Au bas de la page, la note 20 apporte un éclairage supplémentaire :

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   Traduisons : "Trois des autres taches de la moquette contenaient la semence et l'ADN de trois autres individus inconnus. La tache sur le papier peint contenait la semence et l'ADN d'un quatrième homme inconnu."

   Il s'en est passé de belles dans cette chambre d'hôtel, dites-moi !

   Une fois ces petites gâteries consommées, on peut faire l'effort de lire le reste du rapport. Le tout début est une justification argumentée de l'abandon des poursuites contre Dominique Strauss-Kahn. Le procureur y affirme qu'il n'avait pas dans le dossier de quoi convaincre un jury de la culpabilité de DSK "au-delà du doute raisonnable". En clair : les indices relevés par la police scientifique prouvent le rapport sexuel, mais la plaignante s'est tellement embrouillée dans ses déclarations et elle a tellement menti qu'un jury ne pouvait lui faire confiance (quant à la nature forcée du rapport)... sans compter qu'au cours du procès, elle se serait sans doute fait démolir par l'avocat du prévenu. Reste pour Cyrus Vance Jr la conviction que le rapport sexuel n'a pas été consenti.

   Les amateurs de détails croustillants pourront lire la description détaillée de l'agression sexuelle (par N. Diallo aux enquêteurs), pages 6-7 du rapport du procureur. En fait, c'est toute la procédure qui est racontée méticuleusement. C'est très instructif.

   Les Frenchies se garderont de "sauter" la fin du texte :

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   Les passages masqués sont ceux où apparaît le nom d'une autre victime d'agression : Tristane Banon. Curieusement, on a oublié de l'effacer de la référence à un article de L'Express :

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   (L'hebdomadaire français peut-être fier d'avoir été cité dans une procédure judiciaire à la renommée internationale ! )

lundi, 22 août 2011

La Planète des singes : les origines

  A la base, je suis client de ce genre de film. J'ai vu les anciens longs métrages à la télévision, tout comme la série qui en avait été tirée... et je m'étais déplacé au cinéma pour la nouvelle version de Tim Burton.

   L'originalité de ce film-là tient dans sa première partie. On y découvre un chercheur préoccupé par la maladie d'Alzheimer qui frappe son père. On y touche du doigt les difficultés de concilier recherche privée à but lucratif et défense du bien commun.

   Certains des meilleurs moments sont ceux de la jeunesse du véritable héros, le chimpanzé César. J'ai en mémoire ce qui me semble être un magnifique plan séquence (effets numériques à la clé) qui voit le primate se déplacer dans presque toute la maison de son bienfaiteur. Ces moments ne sont pas non plus exempts d'humour, ce qui ne gâche rien.

   La suite s'inspire des films carcéraux. Les scénaristes ont eu l'habileté de croiser la dénonciation des mauvais traitements aux animaux et la privation de liberté de ces quasi-humains (n'oublions pas qu'à l'origine, les singes sont un substitut de la minorité noire américaine), dont on suit le développement intellectuel avec passion. (Dans la salle, même la rangée de blaireaux qui, au tout début, pouffait à la vue du moindre profil simiesque, s'est vite calmée, tant la narration était prenante.) Cette marche vers la liberté est vraiment du très bon cinéma.

   Vient enfin ce pour quoi une grande partie des spectateurs sont venus : l'affrontement entre humains et singes. On en a pour son argent. Avec le Golden Gate en toile de fond (en fait un faux, reconstitué à Vancouver... mais chuuuut), on en prend plein les mirettes. C'est spectaculaire, nourri de rebondissements, pas con du tout sur le fond... et on nous ménage une suite. (Je sens bien venir un affrontement entre le "gentil" chef surdoué et l'autre cobaye prodige, beaucoup plus hargneux.)

   Ne partez pas trop vite à la fin, si vous voulez avoir un début d'explication sur la quasi-extermination du genre humain (le film de 1968 évoquait l'arme atomique, Guerre froide oblige). Tout ce que je peux dire est qu'il y a une référence à L'Armée des douze singes...

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vendredi, 19 août 2011

Chico et Rita

   C'est l'un des nombreux films d'animation sortis cet été. Celui-ci ne vient pas d'Hollywood : c'est une coproduction hispano-cubano-hungaro-brésilienne... et c'est destiné à un public plus âgé (plutôt adulte).

   C'est l'histoire d'un double amour : celui de la musique cubaine et celui qui se noue entre les deux héros. Lui est un pianiste bourré de talent (sans doute d'origine bourgeoise) ; elle est une chanteuse débordant de sensualité et de caractère (issue d'un quartier pauvre).

   Leur relation va connaître des hauts et des bas, à Cuba, aux Etats-Unis et en Europe (quelques scènes se déroulent en France... hé oui, à l'époque, on accueillait volontiers les satimbanques cosmopolites !). C'est donc d'abord une belle histoire d'amour contrarié.

   L'ambiance musicale fait l'originalité de ce film. Même moi, qui ne suis pas fan, j'ai été emballé ! Au passage, les auteurs en profitent pour insérer dans leur intrigue quelques "figures" du jazz, comme Charlie Parker et Dizzie Gillespie. Le personnage de Chico est lui-même inspiré d'un authentique artiste, Bebo Valdes. (On peut écouter un échantillon de sa musique sur un site dédié.) Quant à Rita, elle pourrait être une transposition de la chanteuse Celia Cruz.

   Ah, oui, pour les petits malins... Il n'y a rien de commun entre ce couple de fiction et les pitoyables Chico et Roberta qui ont pollué les antennes au tournant des années 1980-1990.

   Côté dessin, c'est ambivalent. Tantôt le décor semble bâclé, tantôt il fait l'objet d'un soin extraordinaire (je pense notamment aux panneaux lumineux aux Etats-Unis). C'est dans l'animation des musiciens que la réussite est la plus grande. On a vraiment l'impression de voir jouer ces pianistes, ces saxophonistes et même les batteurs.

   Les amateurs d'histoire seront aussi servis. L'intrigue fonctionne sur le principe du retour en arrière : Chico âgé, devenu cireur de chaussures dans le Cuba du début du XXIe siècle, repense à ses débuts. Il nous replonge dans le Cuba des années 1940-1950, avant la révolution castriste, quand l'île était un peu le bordel de l'Amérique. De riches blancs venaient s'encanailler là-bas. Au programme : alcool, jolies filles... et musique d'enfer. On pourra reprocher aux auteurs d'avoir manqué de recul critique vis-à-vis de cette époque, montrée comme un âge d'or.

   Les séquences se déroulant aux Etats-Unis sont excellentes. Elles réussissent le tour de force de mettre en scène à la fois la magie (les paillettes, la promotion sociale par le show-biz) et le côté sombre (la violence, la ségrégation) du pays.

   Le dernier quart d'heure revient à l'époque contemporaine, pour quelques surprises finales...

22:22 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : film, cinema, cinéma

mercredi, 10 août 2011

Les Contes de la nuit

   C'est le nouveau film de Michel Ocelot, composé de six contes mis en images. Première surprise : dans la salle, les adultes sont majoritaires. Si quelques papas et mamans ont sauté sur l'occasion pour accompagner leur progéniture, les spectateurs sans enfant étaient assez nombreux (et parfois très âgés !).

   Comme dans les autres œuvres du réalisateur (et notamment le surprenant Azur et Asmar), le message est œcuménique, trop "politiquement correct" diraient certains. A la base, l'histoire tourne autour d'un vieil homme blanc et de deux jeunes (un garçon et une fille, bien entendu) aux traits métissés. Le trio s'amuse à mettre en scène des contes aux origines variées. On retrouve la "patte" d'Ocelot dans les ombres chinoises et le soin apporté aux décors.

   Le premier est Le Loup-garou. J'ai aimé cette histoire de rivalité entre deux sœurs et ce secret si lourd à porter pour le jeune homme. Là, il s'agit d'un vrai loup. Comme dans un autre conte, le héros court à sa perte en cédant trop facilement à celle qu'il croit aimer. Cela se termine un peu trop rapidement à mon goût (notamment avec le puits) : il y avait matière à délayer !

   Ti-Jean et la Belle-sans-connaître met en scène un jeune Antillais qui atterrit dans le royaume, des morts. Il s'y trouve confronté à des épreuves en apparence insurmontables. La morale est que ce n'est pas en agressant mais en se montrant affectueux que l'on arrive à ses fins.

   L'Elue de la ville d'or se déroule au temps des Aztèques. Il y est question d'or et de sacrifices humains. J'ai trouvé cela très chouette. On notera que là encore c'est le garçon qui est le moteur de l'action, même si l'on sent qu'Ocelot a tenté, ici ou là, de dépoussiérer une image par trop passéiste des personnages féminins.

   Garçon Tamtam est un conte africain. La musique adoucit les mœurs... mais peut aussi se révéler une redoutable arme en temps de guerre. Pas mal, sans plus.

   Le garçon qui ne mentait jamais est le plus noir de la série. Il est très bien construit, mais je n'ai pas du tout aimé le stratagème qui constitue le nœud de l'intrigue.

   Dans La Fille-biche et le fils de l'architecte, le Moyen-Age sert de cadre à une histoire traditionnelle : l'amour contrarié de jeunes gens, opposés à un méchant sorcier. J'ai apprécié l'ambiance "monde des fées", le coup du passage secret et le quiproquo à propos de la transformation de la jeune femme (les adultes auront compris bien plus rapidement que le héros). Par contre, je trouve que le personnage du méchant est un peu trop "connoté" : il s'appelle Zakariah, il est barbu, a le nez crochu et semble obnubilé par l'argent...

   Au final, on passe un agréable moment, avec des histoires rafraîchissantes, même si je n'ai pas été transporté d'aise.

16:51 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma, cinema, film

mercredi, 03 août 2011

Cars 2 (2D)

   Dans ce nouvel épisode, John Lasseter et son équipe "pixarienne" se sont lancés dans la parodie, celle de James Bond. Nombre de protagonistes sont donc des espions, au premier rang desquels Finn McMissile, doublé avec talent par Lambert Wilson. La première séquence, hommage aux films de ce genre, est épatante.

   Après, on retombe dans la production américaine "de base". Deux intrigues s'entrecroisent (sur fond d'amitié chancelante) : la rivalité entre les voitures et une mystérieuse affaire liée à un carburant révolutionnaire. Les scénaristes ont fait le choix -original- de donner la vedette à la dépanneuse gaffeuse et rouillée (Martin), au lieu du bolide rutilant (Flash McQueen). L'histoire fonctionne en grande partie sur la base de quiproquos, parfois drôles, parfois "faciles". (On a exagéré la qualité de la séquence des toilettes, par exemple.) Les scènes d'action sont par contre très réussies, notamment la première course et l'épisode Big Ben ("Big Bentley" dans le film !).

   Comme les courses automobiles se déroulent en différents endroits, on voit du paysage... et on avale du stéréotype ! Cela commence avec les Japonais, et leurs voitures-geishas, voitures-sumos... et donc ces toilettes si particulières... sans compter le wasabi (gag éculé).

   On peut s'amuser comme cela à compter les clins d’œil, aux mafieux italiens et russes, à la France carte postale (chanson de Charles Trenet, Boum, détournée et interprétée par Bénabar, à la clé), au Londres de l'an 2000 (je kiffe les gardes au casque à poils !). Les observateurs attentifs remarqueront la présence d'une papamobile lors de la course organisée en Italie. Les Frenchies noteront qu'un compétiteur français est très habile sur les surfaces non goudronnées, signe que la notoriété de Sébastien Loeb est plus grande que ce que l'on pense dans l'Hexagone. On passe grosso modo un bon moment.

   (Je regrette néanmoins que certains personnages présents dans le premier volet soient sous-utilisés, notamment l'héroïne, remplacée -efficacement- par une espionne hyper-bien carrossée. Je pense qu'on les a mis de côté en attendant le troisième épisode.)

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lundi, 01 août 2011

Trois cartes postales sur Jeanne d'Arc

   La fréquentation des brocantes réserve parfois de drôles de surprises. Récemment, alors que j'accompagnais une personne pas spécialement portée sur l'histoire de la Pucelle, je suis tombé, en furetant dans de vieux tas de cartes postales, sur trois "pépites".

   La première représente la statue de Jeanne de Compiègne, en armes bien sûr, mais, à pieds, les cheveux au vent :

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   La formule gravée sur le piédestal ("Je yray voir mes bons amys de Compiègne") serait authentique.

   La deuxième carte postale représente une "Jeanne au bûcher" :

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   Cette statue est liée à l'église dédiée à la sainte. Elle est l'oeuvre de Maxime Real del Sarte, qui milita à l'Action française. Bien que je ne partage pas les orientations politiques de l'artiste, je reconnais que son oeuvre ne manque pas d'inspiration. On notera la mention manuscrite qui figure sur la carte postale. Pour la petite histoire, elle a été affranchie avec un timbre de l'Exposition coloniale de 1931, à l'effigie d'une jeune femme noire !

   La troisième carte ne représente pas la Pucelle, mais son père, Jacques d'Arc :

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   Son nom est écrit sur le socle. Le personnage est accompagné d'une charrue, signe de son statut d'agriculteur aisé. (Le monument est visible à Domremy-la-Pucelle.)

   Il ne faut pas le confondre avec l'un des ses fils (Jeanne a eu trois frères et une soeur), prénommé Jaquemin ou Jacques. Le 26 juillet dernier, celui-ci  a fait l'objet d'un article de L'Est Républicain :

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   Il est moins connu que les deux autres frères, Jehan et Pierre, qui ont participé à l'épopée de la frangine, et qui ont laissé des traces après la mort de celle-ci. L'aîné a moins fait parler de lui. (L'article fait allusion à une condamnation de Jaquemin.) L'explication est peut-être toute simple : en tant que premier fils, il était voué à reprendre l'exploitation des parents. Cela expliquerait que seuls ses cadets se soient engagés aux côtés du Dauphin, futur Charles VII.

   Les esprits curieux auront remarqué que l'article est illustré par la reproduction d'une gravure qui n'est pas sans rappeler une autre carte postale de la Pucele que j'avais dénichée jadis.