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mardi, 29 septembre 2020

Scène(s) de gare

   J'ai récemment passé quelques jours dans une ville de Nouvelle-Aquitaine. Je me suis déplacé en train, profitant d'une des offres avantageuses de la SNCF. J'ai noté qu'à bord des voitures, les voyageurs respectaient en général bien les règles de sécurité... et ils avaient intérêt : en gare de Toulouse-Matabiau, une équipe de sécurité a débarqué à l'improviste, histoire de vérifier que tous les passagers portaient (correctement) le masque.

   L'anecdote que je vais narrer s'est produite au moment du retour. Je me dirigeais à pieds vers la gare, laissant mon esprit vagabonder au gré de mes pensées, lorsque je fus brutalement ramené à la réalité. Sur le trottoir d'en face marchait un jeune homme, dans la même direction que moi. Il parlait très fort, seul... muni d'une oreillette. Son accoutrement était caricatural : baskets de marque (visiblement neuves), survêtement à la mode, casquette (à l'effigie d'une métropole nord-américaine) disposée de travers. Je me suis demandé s'il était conscient de représenter une sorte de cliché ambulant. J'ajoute qu'il conversait au téléphone dans une langue étrangère (inconnue de moi), que je présumais africaine.

   Nous arrivâmes en même temps devant l'entrée de la gare. Divers panneaux et marquages au sol indiquaient dans quel sens pénétrer dans le bâtiment. Cependant, celui-ci était en travaux, ce qui perturbait considérablement la circulation des piétons, au point de rendre impossible le respect des consignes de sécurité en cas de forte affluence.

   C'est alors que le jeune homme (qui venait d'ajuster son masque) s'est tourné vers moi. D'une voix douce, dans un français impeccable, il m'a demandé comment faire pour arriver au quai. Je lui ai indiqué ce qui me semblait être la bonne marche à suivre. Il m'a remercié et nous sommes entrés dans la gare. Nous nous sommes séparés là, chacun voguant vers son destin.

   Je devais patienter un peu moins d'une heure avant de prendre mon train. Je me suis donc dirigé vers le buffet de la gare. La fréquentation de ce genre d'établissement expose à certains risques :  parfois c'est une gargote bas-de-gamme, bruyante, mal fréquentée, qui ne propose rien d'intéressant ; parfois c'est un établissement tout juste confortable, mais hors de prix. Comme il faisait chaud, je me suis installé sur la terrasse ombragée, prenant soin de mettre de la distance entre moi et un groupe bruyant. Bien calé dans mon coin, j'ai passé commande... et j'ai de nouveau laissé mon esprit vagabonder.

   Cette fois-ci, c'est un duo qui m'a ramené à la réalité. La terrasse du buffet donne sur le parking-minute de la gare. Deux agents de police sont arrivés pour vérifier si les véhicules stationnant là étaient en conformité. Cela a incité un client du buffet (installé à l'intérieur) à rapidement quitter l'établissement. Me doutant qu'il y avait anguille sous roche, j'ai discrètement tendu l'oreille.

   Cet homme âgé s'est approché d'un véhicule garé sur un espace réservé aux personnes handicapées. D'après ce que j'ai perçu de ses échanges avec les policiers, il n'avait pas mis en évidence la carte qui l'autoriserait à stationner à cet endroit. Il ne l'avait pas sur lui, mais il disposait d'un papier prouvant son état de santé. L'un des policiers a contacté son standard, sans doute pour effectuer plusieurs vérifications. Je pense qu'il a cherché à savoir si le véhicule n'était pas volé et si son propriétaire présumé n'était pas recherché.

   Dans la foulée, il a pu vérifier que cette personne avait bien le statut d'handicapée (apparemment suite à une opération lourde). Voilà qui semblait régler le problème... sauf que le conducteur n'a pas pu montrer un certificat d'assurance valide. Les policiers ont décidé d'immobiliser le véhicule et ont conseillé au conducteur d'appeler quelqu'un. Ils se sont approchés de la terrasse, se sont installés à l'ombre avec le vieil homme et ont proposé d'attendre avec lui. Dans le même temps, la serveuse du bar-buffet (qui était venue auprès de moi s'enquérir de la situation) a proposé de servir de l'eau aux fonctionnaires, qui ont poliment décliné.

   Je ne sais malheureusement pas comment cette histoire s'est terminée, puisque j'ai quitté peu après la terrasse, mon train ayant été mis en place. J'ai pu rapidement m'y installer et de là regagner mon Aveyron chéri.

dimanche, 27 septembre 2020

Autour de Murdoch

   Les épisodes inédits des Enquêtes de Murdoch, diffusés ce soir sur France 3, mettent en avant certains des personnages secondaires de la série.

   Cela commence par "Toronto la nuit", le n°7 de la saison 13. On y découvre l'agent Higgins (interprété par Lachlan... Murdoch !) en chauffeur privé, la nuit, pour compléter ses revenus de policier.

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   Il est involontairement mêlé à une histoire de vengeance, liée à un club de billard et à un bar ouvert tard le soir. Au cours de son enquête, l'inspecteur Murdoch tombe sur un étrange objet, ayant appartenu à l'une des victimes :

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   L'épisode suivant, "Rideau final" (le huitième de la treizième saison) a pour cadre une représentation théâtrale (de très mauvaise qualité), au cours de laquelle un meurtre survient. L'un des acteurs n'est autre que John Brackenreid, fils de l'inspecteur principal. Les autres membres de la troupe constituent une belle galerie de suspects :

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   On sent que les scénaristes se sont beaucoup amusés à écrire cette intrigue, la pièce jouée parodiant les enquêtes policières (au point de susciter l'agacement de Murdoch et Watts). Vers la fin de l'histoire, on assiste à un renversement, puisque c'est l'enquête de Murdoch qui se retrouve sur l'estrade, à la façon d'une pièce de théâtre. C'est savoureux et rappelle un peu les romans d'Agatha Christie.

   Une autre référence littéraire est présente dans cet épisode, à travers le personnage de Joan Dalloway, la "metteuse en scène", à laquelle on a conféré une apparence rappelant Virginia Woolf, célèbre auteure britannique :

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   Rappelons que l'un de ses romans a pour titre Mrs Dalloway.

   P.S.

   Aux amateurs de la série, je recommande particulièrement l'un des épisodes rediffusés à la suite : "Souvenez-vous... L'été 75". Le titre pourrait être une référence au film de Spike Lee Summer of Sam, évoquant un tueur en série sévissant à New York, durant l'été 1977. Ici, plusieurs meurtres surviennent en relation avec des événements survenus en 1875. A travers l'enquête, on découvre un pan du passé de l'inspecteur Murdoch, qui a fait partie d'un groupe de jeunes surdoués dans son enfance.

dimanche, 20 septembre 2020

Murdoch prend l'air

   Ce dimanche, France 3 propose deux épisodes inédits de la série canadienne, diffusés en ordre inversé. En effet, la soirée commence avec l'épisode 6 de la saison 13, intitulé "Fin d'un philatéliste". L'intrigue fait se croiser deux arrière-plans : le monde des collectionneurs de timbres et celui des homosexuels.

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   Cet épisode est aussi l'occasion de retrouver l'inspecteur Watts, dont le doigté et l'ouverture d'esprit sont d'un précieux secours pour l'inspecteur Murdoch, pas très à l'aise sur cette affaire.

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  Notons que le scénario est écrit de manière à situer presque tous les personnages principaux par rapport à l'homophobie, des plus hostiles aux plus favorables aux droits des homosexuels :

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   Bien que se déroulant en 1907, l'histoire fait évidemment écho à notre époque. Ce n'est toutefois pas la première fois que l'homosexualité est abordée dans la série. Durant la saison 8, on avait découvert que le chef de la police Giles avait eu des amants. De plus, c'est à cheval sur cette saison et la suivante (la neuvième) que s'étend la relation amoureuse entre le docteur Emily Grace et une militante féministe. Ce sont d'ailleurs des épisodes que France 3 a récemment rediffusés. (Cela n'a fait que raviver le regret du départ de l'actrice Georgina Reilly, parfaite dans le rôle et très bien doublée en français.)

   C'est donc peut-être le militantisme LGBT qui pourrait expliquer l'inversion de programmation des épisodes 5 et 6. L'autre raison serait le contenu (un peu sordide) de cet épisode 5, intitulé "L'Enfer du camping". Cela commence comme une promenade bucolique, le couple Ogden-Murdoch partant camper en compagnie de l'agent Higgins et de son épouse, la vibrionnante Ruth Newsome.

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   Mais le principal attrait de cet épisode atypique est son ambiance, qui se rapproche de celle des films d'épouvante. Un indice nous est donné dès le générique de début, joué sur une tonalité macabre. Il est question de mystérieuses disparitions et de l'existence d'une bête féroce, liée à une malédiction. Dans le même temps, à Toronto, les époux Brackenreid sont confrontés aux débordements de la première fête d'Halloween, le jour de leur anniversaire de mariage !

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   C'est bien filmé, bien joué, toujours aussi plaisant à suivre. Les anciens épisodes, reprogrammés dans la foulée des inédits, méritent eux aussi le détour.

vendredi, 18 septembre 2020

Rodez et le Caen-dira-t-on

   Samedi dernier, le club de football ruthénois (le RAF) a pris une petite leçon, à domicile, contre le Stade Malherbe Caen (0-3). Parmi les 2 346 spectateurs du stade Paul-Lignon devaient se trouver quelques supporteurs normands, puisque, par la suite, dans les rues de Rodez, on a pu voir ce genre d'autocollant :

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   Aux non-initiés je précise que 1913 est l'année de création du club (l'ancêtre du RAF, le Stade Ruthénois, étant né en 1929). Les couleurs bleu et rouge sont celles du maillot officiel du SM Caen. Quant à la graphie "KAEM", elle est une forme ancienne du nom de la ville, qui remonte au Moyen-Age.

   Enfin, la partie supérieure du dessin est semble-t-il occupée par une référence à une boutique de fringues pour hommes, où l'on trouve peut-être des vêtements estampillés SMC (un peu de publicité ne fait pas de mal).

jeudi, 17 septembre 2020

Bal des faux-culs à Béthune

   Lorsqu'hier mercredi l'entreprise Bridgestone a annoncé la prochaine fermeture de l'usine de production de pneus de Béthune (dans le Pas-de-Calais), nous avons eu droit à un splendide concert d'indignations, de l'extrême-gauche à l'extrême-droite, en passant par le gouvernement libéral dirigé par Jean Castex. Quelle belle bande d'hypocrites !

   Certes, d'un côté, il y a une puissante firme transnationale japonaise, qui contrôle l'américain Firestone depuis la fin des années 1980 et le français Speedy depuis 2016. Ce groupe est le plus gros vendeur de pneumatiques au monde, devant Michelin, Goodyear et Continental :

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   Cependant, la filiale française a vu sa situation se dégrader, ces dernières années, dès avant la crise provoquée par la pandémie de covid-19 :

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   A mon avis, il ne faut pas accorder trop de crédit au redressement du chiffre d'affaires en 2017-2018. Je pense que c'est lié au rachat de Speedy. Il faut plutôt s'inquiéter du creusement des pertes et ce, alors que le marché automobile français ne se portait pas si mal avant la période de confinement de 2020.

   Au niveau des pneumatiques, c'est dès 2019 que la situation s'était dégradée, tendance confirmée et même accentuée en 2020. Au conjoncturel (les conséquences de la pandémie) s'ajouteraient des causes structurelles, à la fois mondiales et locales.

   Au niveau international, le principal changement survenu ces dernières années est l'arrivée massive des pneus chinois en Europe (et Amérique du Nord). Entendons-nous bien : il  y a pneu chinois et pneu chinois. Le "pays du milieu" est peut-être devenu le premier pays de fabrication des pneus, certains de conception chinoise, d'autres de conception européenne, nord-américaine voire est-asiatique. (Ainsi, Michelin possède deux sites de production et un site de recherche & développement en Chine.)

   Récemment, ce sont les pneus de conception et de fabrication chinoises qui ont cassé les prix (ils sont de 30 à 50 % moins chers). Ils couvrent une large gamme de modèles et portent des noms de marque qui n'évoquent pas leur pays d'origine : Antares, Atlas, Goodride, Fortuna, Rockstone... Ils se vendent souvent sur la Toile, qui prend de plus en plus de place dans le marché du pneu (entre 10% et 20 % du total, selon les sources). Problème concernant ces produits bon marché : si, dans l'ensemble, ils sont d'une qualité acceptable en conduite sur sol sec, ils se révèlent souvent dangereux par temps humide ou en cas de freinage d'urgence. Sur ce point, les tests pratiqués par des équipes aussi diverses que celles de la RTBF, de L'Argus et d'Auto Plus convergent.

   Cela nous ramène aux indignations vertueuses du début. Ce n'est pas aux dirigeants de Bridgestone que devraient s'en prendre nos chers politiciens de tout bord... mais aux consommateurs français qui, depuis plusieurs années, torpillent sciemment la filière pneumatique nationale.

   S'ajoute à cela le contexte local. L'usine de Béthune serait la moins productive des sites européens dépendant de Bridgestone. Il aurait fallu la moderniser. Le Conseil régional des Hauts-de-France aurait contacté l'entreprise dans cette optique, en 2019. Bridgestone aurait décliné... signe qu'à l'époque, la décision de fermer l'usine était déjà prise ? Peut-être. Quoi qu'il en soit, c'est une autre coïncidence qui m'a frappé : quelques mois avant de repousser l'offre du Conseil régional, Bridgestone avait proposé aux salariés de s'engager dans une procédure de modernisation... proposition qui fut largement rejetée par le personnel. Dans ce contexte, au vu de la concurrence internationale, on comprend que la direction n'ait pas considéré l'offre du Conseil régional avec beaucoup d'intérêt. Et puis, Xavier Bertrand pense tellement à la présidentielle, le matin en se rasant, qu'il n'est pas exclu que la démarche engagée par la collectivité qu'il préside n'ait eu d'autre but que de ménager sa possible candidature, en 2022.

   P.S.

   A lire, en complément, l'analyse (teintée d'humour) d'un professeur d'économie.

dimanche, 13 septembre 2020

Murdoch, force 13 !

   Depuis la semaine dernière, France 3 diffuse la treizième saison des Enquêtes de Murdoch. Je n'en ai pas parlé plus tôt parce que j'ai été un peu déçu par les deux premiers épisodes (diffusés le 6 septembre). Pourtant, ils ont pour arrière-plan des questions sociétales fortes. Ainsi, "Pour la cause" évoque le sort des femmes et le militantisme féministe. Plus classiquement, "Dockers en colère" aborde les revendications des salariés. Mais, en dépit de ces contextes travaillés, j'ai trouvé les énigmes policières peu captivantes. Le seul intérêt est l'introduction d'un nouveau personnage, appelé à seconder l'inspecteur Murdoch : il s'agit de Robert Parker, sans doute destiné à remplacer Llewellyn Watts :

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   Mais revenons aux épisodes de ce soir, qui sont d'une tout autre facture. J'ai particulièrement aimé "Jeunesse éternelle", qui commence par la découverte du cadavre d'une personne qui semble n'avoir pas vieilli en douze ans :

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   L'intrigue, très bien ficelée, oscille entre mystère et vulgarisation scientifique. Toujours féru d'innovation, l'inspecteur Murdoch se montre précurseur dans le domaine des télécommunications... et adopte les méthodes du Français Alphonse Bertillon, qu'il applique avec une machine très bizarre :

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   Les scénaristes n'ont pas oublié d'instiller des moments de comédie. Ainsi, au cours de cet (excellent) épisode, l'inspecteur va collaborer avec un collègue à la retraite assez exubérant. Mais, surtout, il rencontre ses nouveaux voisins, snobs, excentriques et... envahissants.

   L'épisode 4, intitulé "Le père prodigue", est lui aussi de qualité. Une mort aussi subite qu'étrange survient au cours d'une conférence. Le mystère s'épaissit lorsqu'on découvre l'identité de la victime. A l'intrigue policière s'ajoute un événement inattendu : l'agent George Crabtree rencontre... un autre George Crabtree !

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   Pour être complet, je dois signaler que les scénaristes ont visiblement décidé de pimenter la vie de couple de William et Julia (Ogden, toujours médecin, en butte aux préjugés sexistes). Ainsi, la nouvelle voisine semble bigrement apprécier l'inspecteur catholique, tandis qu'à l'hôpital où elle travaille, Julia est troublée par l'un de ses collègues.

vendredi, 11 septembre 2020

Antebellum

   Bien que le titre du film signifie "avant la guerre", il débute par un plan-séquence très soigné, que les spectateurs de base (un peu cultivés, tout de même) sont tentés de placer au coeur de la Guerre de Sécession.

   Les quarante premières minutes décrivent la vie dans une plantation de coton. Dans la grande et belle demeure coloniale, tout ne semble être que luxe, calme et volupté. Mais, dès qu'on tourne la caméra le regard du côté des esclaves noirs, c'est une tout autre histoire. La présence d'une unité de soldats confédérés assure l'ordre fait régner la terreur. On ne va pas nous épargner grand chose de ce qu'il peut arriver aux hommes et aux femmes qui triment dans les champs.

   Serait-ce un énième film historique, rappelant aux cinéphiles à quel point l'époque esclavagiste fut cruelle ? Pas tout à fait. Il y a d'abord l'ambiance, que la musique contribue à rendre quasi surnaturelle. Il y a aussi ces récoltes de coton, que l'on brûle au fur et à mesure. C'est totalement irrationnel. Il y a enfin ces esclaves auxquels les maîtres imposent de réagir à un prénom qui leur semble étranger.

   L'irruption de la deuxième partie (au sortir d'un cauchemar ?) permet aux spectateurs soit de commencer à comprendre, soit de ressentir un vigoureux mal de tête. On y découvre la "vie d'avant" de l'un des personnages, la femme appelée Eden. Elle est incarnée par Janelle Monáe, que l'on a pu voir dans Les Figures de l'ombre. L'actrice nous livre une prestation formidable. Même si c'est le même personnage qu'elle incarne, il est tellement changé par les circonstances dans lesquelles il évolue que, pendant quelques secondes, on est pris par le doute. La comédienne porte littéralement le film sur les épaules.

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   La troisième partie permet de mieux comprendre le titre, au sens littéral (on apprend ce qu'est réellement Antebellum) et au sens figuré (cela devient gore). Même si le trait est un peu trop appuyé à mon goût, même s'il y a quelques invraisemblances et facilités, cette rencontre entre le Django unchained de Tarantino et Le Village de Shyamalan m'a séduit.

  

dimanche, 06 septembre 2020

Blood Machines

   D'après le duo de réalisateurs (français) qui se cache derrière le pseudo Seth Ickerman, ce moyen-métrage est un "opéra cosmique", une oeuvre de science-fiction baignée de musique électronique (signée Carpenter Brut)... avec un petit fond philosophique.

   L'intérêt est d'abord visuel. C'est du "space opera", avec de superbes effets spéciaux. L'intrigue met en confrontation un monde masculin et un monde féminin (avec des symboliques associées... du côté masculin, c'est phallique). L'histoire commence avec l'arrivée d'un vaisseau, piloté par un homme très sûr de lui (épaulé par un vétéran à la santé fragile et une intelligence artificielle matérialisée dans une enveloppe qui fait référence à Metropolis). Il entre en contact avec un groupe de femmes, dont le véhicule, en panne, aurait besoin d'un peu de secours... que les nouveaux arrivants ne sont prêts à lui offrir. Fait étrange, le vaisseau abîmé contient une entité vivante, qui va s'en échapper.

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   A partir de là, cela devient fantasmagorique... et un peu gore. J'ai remarqué que, si le scénario semble donner l'avantage aux personnages féminins, le casting s'appuie une brochette de jeunes femmes aux formes très avantageuses, peu vêtues, et qui ne s'expriment pas verbalement. Seuls les deux personnages féminins les plus âgés (ainsi que l'intelligence artificielle "langienne") parlent.

   C'est assez plaisant à regarder. On est d'autant plus déçu quand cela s'interrompt au bout de 50 minutes, pour laisser place... au making-off, ou comment inclure les bonus DVD dans l'oeuvre projetée !

   Clairement, la production n'avait pas les moyens de sortir un long-métrage, en dépit des trésors d'imagination déployés par les équipes. C'est l'un des intérêts de cette seconde partie que de nous montrer la création en marche, avec ses contraintes matérielles. Je pense notamment au travail fourni par l'un des concepteurs, qui a passé trois mois à construire un décor qui a servi pendant... trois jours. Cette "face B" est aussi intéressante par ce qu'elle montre du découpage du travail, entre prises de vues réelles et ajout d'effets spéciaux.

   Pour les amateurs de science-fiction et d'ambiance à la Métal Hurlant, c'est une expérience à tenter.

12:29 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma, cinema, film, films