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lundi, 16 juillet 2007

Half moon

   Les héros de ce film sont des Kurdes, des Kurdes d'Iran plus précisément. Le problème est que ce peuple sans Etat est éclaté entre plusieurs pays : Iran, Irak, Turquie et (un peu) Syrie. Rien que des modèles de démocratie, comme vous pouvez le constater. A la chute de Saddam Hussein, un patriarche décide de tout faire pour retourner dans le Kurdistan irakien. Il est le personnage principal, charismatique. C'est un musicien, un chanteur... et il a eu une ribambelle de gosses. On voit les fils, qui l'accompagnent dans son expédition.

   L'autre personnage principal est le chauffeur du bus qui transporte cette fine équipe avec les outils nécessaires. Il espère se faire de la thune en filmant le périple. C'est sur les épaules de ce personnage que repose le comique de situation, un peu à l'image de ce que l'on trouve chez Kusturica.

   Au-delà du voyage quasi initiatique, le film nous présente la vie d'un morceau de l'Iran (et de l'Irak), où les déplacements des femmes sont très sévèrement contrôlés, surtout s'il s'agit de chanteuses (sacrilège ! satanisme ! pas bô !). Les images tournées au creux des montagnes, avec ces villages perchés, dont les maisons font corps avec la roche, sont saisissantes. Les parties chantées, dont les paroles m'étaient incompréhensibles, m'ont touché par leur beauté.

   J'aurais un bémol, à propos de la représentation du fonctionnement des "nouvelles technologies". Le réalisateur a voulu mettre en scène le mariage entre tradition et modernité, mais il a un peu surestimé la capacité de fonctionnement des équipements (connexion internet à partir d'un ordinateur portable, réseau téléphonique sans fil). C'est marginal dans le film, mais, lors de certaines scènes, cela diminue un peu la vraisemblance de l'action.

21:09 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma

dimanche, 15 juillet 2007

2 days in Paris

   A priori, cette histoire de bobos qui ont du vague à l'âme, dans Paris, n'est pas pour me plaire. On part avec une valise de clichés : Julie Delpy incarne une "Parisienne" trentenaire, belle femme, spirituelle, féministe, cultivée, à la sexualité libre. Ajoutez à cela des parents anciens soixante-huitards, artistes sur les bords et vous aurez un tableau assez fidèle du contexte "socioculturel". Ah oui, j'oubliais : elle, photographe, et son "Nounours", décorateur d'intérieur, vivent en général à New York.

   Et pourtant... c'est irrésistible de drôlerie. Julie Delpy est géniale, alternativement (voire simultanément) amoureuse, révoltée, angoissée, colérique, attentionnée, boudeuse... Elle semble avoir mis beaucoup d'elle-même dans ce personnage : on le voit en particulier dans une séquence au restaurant, au cours de laquelle elle se prend le chou avec un ex petit ami limite pédophile (ça sent le vécu). De manière générale, l'intrusion des ex de l'héroïne est source de comique, d'autant plus que le "nouveau" (en place depuis deux ans, tout de même !) est joué à la perfection par Adam Goldberg. Je ne vous raconte pas les parents (les VRAIS parents de Julie !)... impayables !

   Dans la réalité, une telle accumulation de personnes fantasques et de situations quasi abracadabrantesques (quelle belle collection de chauffeurs de taxis... bon y en a quand même un pour rattraper -un peu- les autres) doit être invivable ! C'est un monde allénien (oui, oui, l'esprit de Woody souffle sur ce film), avec une héroïne narcissique, faible et forte à la fois, autour de laquelle tout tourne. Les personnages sont servis par des dialogues truculents, souvent crus.

   Bon, bref, je crois que vous avez compris : si vous cherchez la comédie (presque) légère de l'été, faites un détour par ce film.

14:43 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma

samedi, 14 juillet 2007

Buenos Aires 1977

  Et un film argentin de plus ! Celui-ci traite de la dictature militaire qui a sévi de 1976 à 1983. Il y a quelques années de cela, Garage Olimpo abordait le même thème. A noter qu'ici l'histoire est tirée du livre écrit par l'un des rescapés (Claudio) et qu'un autre des survivants (Guillermo, qui a participé à l'écriture du scénario) joue dans le film... pas son propre rôle, bien sûr, puisqu'il a 30 ans de plus. (Pour les curieux : il s'agit de celui qui se présente comme "juge" dans une courte scène de la deuxième moitié du film.)

   La critique n'a pas trop aimé... moi, si ! C'est très fort, très prenant. C'est un huis clos dans lequel les conséquences des tortures morales et physiques sont montrées sans détour et soulignées par une musique peut-être parfois un peu envahissante. Mais c'est très bien joué. On a droit à deux portraits de groupes : celui des tortionnaires et celui des torturés. L'habileté du film consiste à partir de l'idée que le spectateur voit ces groupes comme monolithiques, alors qu'en réalité... je n'en dirai pas plus.

   A une demi-heure de la fin, le film aurait pu s'arrêter rapidement. Le réalisateur a choisi de développer la séquence de la fuite. Palpitant !

21:00 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma

mercredi, 11 juillet 2007

Die hard 4

    Je n'ai pas vu toute la "série" : je m'étais arrêté à Piège de cristal. Le problème est qu'actuellement, les quelques films que j'aimerais vraiment voir ne me sont pas accessibles. Faute de grives... Je me suis dis : un film d'action, s'il est réussi, s'il est vu dans une belle salle, fait passer agréablement le temps. Comme il dure plus de 2 heures, j'ai pris la précaution de passer par les toilettes avant d'entrer dans la salle.

   Heureusement ! Au bout d'une heure, j'avais déjà envie de me vider la vessie ! Après une chtite intro "familiale" (papa poule dans toute sa splendeur... face à fifille teigneuse... faut bien que les adolescentes viennent voir ce film, me direz-vous), on est parti pour 50 minutes de barouf. C'est très efficace. Au passage, on croise quelques "geeks" (l'équivalent des "informaticiens boutonneux" des années 1980 de par chez nous) : l'un d'entre eux joue un rôle important, ce qui a l'immense avantage d'élargir le public, sinon limité aux fans de Bruce Willis, un peu vieillissants.

   D'un autre côté, on sent bien que c'est la Fox (ah, que j'aime ce générique !) qui a produit la chose, parce que c'est le "vieux" flingueur qui est placé sur un piédestal, les neuneus de l'informatique passant pour des apprentis-sorciers, doués certes, parfois même utiles, mais surtout naïfs et dangereux.

   Après une petite pause, on reprend pour environ 50 autres minutes de poursuites, fusillades, bagarres, le tout agrémenté de dialogues qui ne sombrent pas dans la finesse (Bruce Willis a dû réviser son catalogue d'insultes). Tout cela se règle dans la violence, bien sûr : on ne négocie pas avec les "terroristes" (mêmes blancs... le chef est beau gosse (dont la copine asiatique est du tonnerre !), un suppôt de Satan qui cite Lénine... shocking !... et pan dans les dents des bolchéviko-altermondialistes, se disent les crânes d'œuf de la Fox qui n'oublient jamais d'instiller un peu d'idéologie dans un kilo de fiction... Faudrait leur dire quand même que, côté terroristes blancs, l'Amérique est pourvue d'une brochette de fanatiques chrétiens tout à fait présentables). Fifille se montre à cette occasion digne de son père... Qui sait si dans l'esprit de certains scénaristes n'a pas germé l'idée que, plus tard, quand pépé Willis aura raccroché les gants, il ne sera pas possible de perpétuer la série avec son rejeton à nichons !

16:00 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma

mardi, 10 juillet 2007

Raisons d'Etat

   Il est question des prémices, de la naissance et des premières gaffes de la C.I.A., entre 1939 et 1961 (jusqu'aux débuts de la présidence de John F. Kennedy). Le film, bien que long (plus de 2h30), ne s'est pas embourbé dans la narration de toutes les crises qui ont jalonné ces années-là. L'accent est mis sur la seconde guerre mondiale (notamment sa conclusion, qui voit De Niro marcher dans les pas de The Good German, qui était plus réussi, à mon avis) et "les affaires cubaines" (en particulier le débarquement raté de la Baie des cochons).

   Le film est passionnant et se suit comme un polar, pour peu que l'on ne se perde pas dans les dédales de l'Histoire. Par contre, il manque d'âme. A l'image du personnage principal,  la réalisation est léchée mais plate, ce qui est une tendance chez nombre d'acteurs qui passent à la mise en scène. Tout cela est très froid et contrôlé. Cela sert néanmoins le propos du film, qui veut montrer qu'à trop vouloir servir son pays, le héros a bousillé sa vie personnelle... et qu'il s'est lui-même créé des ennuis.

   On ne s'ennuie pas toutefois parce que la description de cette petite élite blanche anglo-saxonne est très réussie et parce qu'aussi les effets de billard à trois (quatre, cinq... qui dit mieux ?) bandes s'insèrent bien dans l'intrigue. Un suspense est maintenu très longtemps autour du film pirate du début. Des fausses pistes (deux principales) sont lancées. Les acteurs sont bons. Certains, comme Baldwin, ont tendance à "cachetonner" (mais bien !). Angelina Jolie est surprenante. Pas démente au niveau de l'interprétation (très classique au fond), mais dans un rôle inhabituel.

14:45 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma

dimanche, 01 juillet 2007

El Camino de San Diego

   Carlos Sorin, l'auteur de Historias minimas et Bombon el Perro (dont le personnage principal fait ici une courte apparition en vendeur d'appareils photos), revient avec un film dont les héros sont, contrairement à ce que le titre pourrait laisser penser, des "Argentins d'en-bas", ceux qui vouent un véritable culte à Diego Armando Maradona, et ceux qu'ils côtoient. Bien évidemment, l'ancienne vedette de football ne joue pas dans ce film, mais elle apparaît à travers les images télévisées.

   Le périple du jeune bûcheron n'est qu'un prétexte pour nous faire découvrir successivement l'Argentine rurale du Nord, les commerçants illégaux, le métier de routier (à travers le cas d'un Brésilien à l'apparence rugueuse, mais au coeur d'or) et le contraste avec la vie de millionnaire du footballeur.

   Ces vignettes sociales montrent surtout que, pour bien des gens aux revenus modestes, l'idolâtrie (de Maradona ou d'une autre figure supposée apporter le bonheur) est une béquille qui permet de croire en quelque chose de meilleur.

18:30 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma

samedi, 30 juin 2007

Persepolis (le film)

   Première chose : pour voir ce film en sortie nationale, il faut faire preuve de ténacité, puisqu'aucun cinéma aveyronnais n'en a eu une copie. Pareil dans le Tarn et le Lot voisins. Par contre, à Toulouse, 3 copies sont disponibles en centre-ville (à l'Utopia, au Gaumont Wilson et à l'U.G.C.), 3 autres en périphérie (à Tournefeuille, Labège et Blagnac). Merci pour les ploucs de la campagne ! Ceci dit, c'est l'occasion d'aller faire les soldes dans la métropole airbussienne, dont les élus locaux U.M.P. se sont pris une belle trempe aux dernières législatives ...

   Passons au film à présent. Ayant beaucoup aimé la bande dessinée, je redoutais l'adaptation. J'avais tort. C'est visuellement très réussi, le style de Satrapi est préservé avec une vraie recherche formelle, comme par exemple dans cette scène du début, pendant les manifestations contre le Shah : un des opposants se fait tuer par la police dans les rues de Téhéran, le corps noir est au sol, il s'en échappe, tout doucement, une mare de sang (noir) et les mains des autres manifestants, choqués, se rapprochent tout doucement du cadavre jusqu'à masquer complètement la vision du spectateur : le plan suivant nous les montre portant le corps. Le film est rempli de trouvailles visuelles qui en font un véritable objet cinématographique.

   Ce n'est donc pas un simple décalque de la B.D.. Certains éléments  ne sont pas repris, ou de manière allusive  (par exemple la série télévisée japonaise), dans le film, pour ne pas surcharger le récit. D'autres sont ajoutés : l'auteure a sans doute ainsi pu, de temps à autre, développer certains aspects sur lesquels elle s'était moins attardée à l'écrit. Mais c'est globalement quand même très fidèle à l'histoire de base. Quant à la musique, elle accompagne parfaitement les scènes. Seul bémol : le choix de Catherine Deneuve pour la voix de la mère. Le talent de l'actrice n'est pas en cause et j'ai bien conscience que sa présence au générique n'est pas étrangère à l'accueil bienveillant dont a bénéficié Persepolis. Seulement, elle n'a pas l'âge du rôle (qui s'étale de 30 à 45 ans environ). C'est juste gênant. Elle est néanmoins impeccable en femme moderne, cultivée et mère vigilante.

   Les dialogues sont parfois crus, par souci de réalisme. Cette fille puis femme indépendante n'hésite pas (comme sa mère et sa grand-mère, personnage solaire de son univers) à jurer ("Ta gueule !"), à traiter de "connard" le macho de base. C'est savoureux. On rit très souvent (mention spéciale à la séquence qui suit la découverte de son cocufiage). C'est une oeuvre intensément féministe, inventive, où l'on sent un profond attachement à l'Iran, qui n'est pas réduit à la clique de frustrés barbus et voilées qui le contrôle.

22:00 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : cinéma

mercredi, 27 juin 2007

Shinobi

   Il s'agit d'une sorte de Roméo et Juliette à la sauce japonaise, c'est-à-dire avec des espèces de samouraïs, qui possèdent de surcroît des pouvoirs spéciaux, ce qui permet, ô modernité, d'introduire des personnages féminins combattants.

   A la base, cela se passe au XVIIème siècle, à l'époque où a vécu Tokugawa Ieyasu, une sorte de Richelieu nippon (ni mauvais !... désolé, je n'ai pas pu résister). Le Japon semble unifié, mais deux clans de combattants rivaux paraissent menaçants aux yeux des dirigeants. Là dessus se greffe une romance entre deux rejetons des deux clans. De plus, les amoureux s'avèrent être les plus vaillants guerriers... ça risque de chier grave !

   Cela se regarde sans déplaisir, si l'on supporte un poil de guimauve et la débauche d'effets spéciaux. On observera non sans intérêt à quel point un code de l'honneur développé à l'extrême est nuisible à l'épanouissement personnel. Au second degré, l'esprit curieux pourra lire une métaphore de l'histoire du Japon au XXème siècle. (Une séquence de "bombardement" est particulièrement claire à cet égard.) Je vous laisse deviner qui incarne les Américains.

17:59 Publié dans Cinéma, Japon | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma

mardi, 26 juin 2007

Fragiles

   Il est question de gens qui se croisent, se frôlent, se percutent parfois, le tout dans une ambiance de crises intérieures : les couples ne tiennent pas trop la route apparemment et ceux qui sont seuls cachent des failles douloureuses. Séparés, ils finissent par se rencontrer. Cela se conclut parfois à l'hôpital... Cela ne vous dit rien ? Ben vi, il s'agit d'un décalque de Short cuts, l'excellent film de Robert Altman.

   Le problème est que ce long métrage est nettement moins talentueux. Les acteurs sont pourtant bons : Darroussin, bien sûr, mais aussi Marie Gillain, Jacques Gamblin (vraiment très bien), François Berléand... d'autres encore. Mais les situations sonnent parfois faux. La direction d'acteurs manque de rythme. Surtout, le film ne possède pas cette distance ironique voire sarcastique qui fait le charme des films d'Altman. Ici, le ton est plaintif. On est sans cesse dans l'empathie avec les personnages. Cela donne un film plutôt couineur.

   C'est dommage, parce qu'il y avait matière à grand film. Le résultat est anecdotique, en dépit de quelques moments réussis.

16:45 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma

lundi, 25 juin 2007

I don't want to sleep alone

   Dans chacun de ses films, Tsai Ming-liang met l'accent sur des thèmes semblables. Ici, il fait tourner son histoire autour de la chaleur, de l'eau et des corps. Le cinéaste semble particulièrement fasciné par les corps masculins. Cela nous donne de très beaux tableaux, à commencer par la première scène où l'on voit un homme dans un lit, dans le coin d'une pièce éclairée par une fenêtre ouverte.

   L'eau est omniprésente. Il est souvent question de laver quelqu'un (le paralysé, le vagabond blessé) ou quelque chose (le matelas, des vêtements), alors que les personnages boivent autre chose. De plus, l'un des personnages principaux travaille dans une bâtisse éventrée, dont le fond est occupé par une masse d'eau stagnante. Les principaux personnages finissent par s'y retrouver. C'est donc sans doute une métaphore sexuelle.

   Dans ce film, le sexe est suggéré, soit par quelques actes non explicites, soit par des associations d'idées.

   Remarque : les dialogues sont peu nombreux et cela se supporte sans difficulté. Les rapports entre les personnages, les tensions qui les animent, les rivalités qui les opposent, apparaissent petit à petit. Le film se termine toutefois en eau de boudin.

15:51 Publié dans Chine, Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma

dimanche, 24 juin 2007

L'avocat de la terreur

  C'est un documentaire consacré à Jacques Vergès. C'est aussi une manière de revivre la deuxième moitié du XXème siècle, le personnage ayant été mêlé de près ou de loin à bien des événements qui se sont déroulés entre 1945 et 1995. Jacques Vergès est doublement fils de la colonisation, puisque sa mère était vietnamienne et son père réunionnais. Cela a façonné l'enfant puis l'homme. On s'en rend bien compte dans le film, mais il était à mon avis indispensable de creuser ce passé familial, ce qui n'a pas été fait. C'est une des faiblesses du film, fort intéressant au demeurant.

  Il est composé d'un montage d'images d'archives et d'entretiens, réalisés à des époques différentes. En gros, quand il est question de la guerre d'Algérie, j'adhère aux propos de Vergès et je lui reconnais un grand courage, une ténacité dans l'engagement que peu de ses adversaires ont eue. C'est aussi un sentimental, ce que l'une de ses amies affirme dans le film. Ce qu'il a éprouvé pour Djamila Bouhired puis Magdalena Kopp a renforcé son engagement. Dans le deuxième cas, je pense que l'affection qu'il portait à l'ancienne égérie de la Fraction Armée Rouge explique qu'il ait fini par trahir (rouler dans la farine ?) le terroriste Carlos.

   Son mariage avec D. Bouhired (et sa conversion à l'islam) ne l'empêchent pas de tout plaquer dans les années 1970. Le film essaie d'élucider le mystère : où était-il pendant ce temps-là? L'hypothèse la plus fréquemment avancée est un séjour auprès des Khmers rouges. Le film ne s'engage pas dans cette voie : les témoignages produits infirment cette thèse... peut-être aussi parce que les auteurs du génocide (que Vergès persiste à minimiser, contre toute évidence... mais, on va le voir, il y a de la cohérence dans le personnage) survivants sont sur le point d'être jugés. On n'est jamais trop prudent.

   Le film développe le thèse d'un Vergès au Proche-Orient, peut-être au Liban (et/ou en Syrie)... peut-être ailleurs. En tout cas, il y aurait joué un rôle plus militant encore que ce qu'il avait accompli auparavant. Financièrement, il s'en est toujours sorti... grâce notamment au soutien du banquier nazi (reconverti en apôtre du terrorisme international, singulièrement islamiste) François Genoud. Je ne suis pas loin de penser que c'est cet individu sulfureux qui détenait la clé de la "parenthèse" dans la vie de Vergès. Ces deux lascars étaient des amis proches. Cela explique le choix de défendre Klaus Barbie... d'autant plus que notre "héros" a séjourné en Syrie, qu'il y a gardé de solides amitiés. (Le régime d'Hafez el-Assad s'est montré très accueillant envers d'anciens porteurs de la croix gammée...) A un moment du film d'ailleurs, on se rend compte du malaise que cette proximité a suscité chez les gauchistes allemands, que l'antisionisme primaire finit par rapprocher d'anciens nazis... Il ressort de ce kaléidoscope idéologique que Jacques Vergès semble d'abord motivé par une forme de haine de l'Occident. Il a donc éprouvé une sorte de sympathie coupable pour tous les mouvements qui ont manifesté le rejet de cet Occident... pour le meilleur comme pour le pire.

   Tout cela a l'air bien sérieux, mais les 2 h 15 passent assez facilement parce que c'est truffé d'anecdotes, parfois savoureuses (Vergès possède un vrai talent de conteur... et un culot monstre). A l'écran s'affichent régulièrement des informations complémentaires, qui rendent le film plus compréhensible à ceux qui ne sont pas familiers de l'histoire contemporaine. Par contre, la musique est souvent de trop. Elle dramatise inutilement.

17:40 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma

samedi, 23 juin 2007

La colline a des yeux 2

   L'an dernier, le premier volet avait fait son petit effet... gore. Depuis quelques années, les films d'épouvante connaissent un regain d'intérêt. Tant mieux ! Le succès de Saw n'y est peut être pas étranger. Le risque est qu'une série s'épuise.

    On retrouve donc de sympathiques dégénérés cloîtrés dans le trou du cul de l'Amérique. Tous sauf un ne sont mus que par des sentiments primaires. La première partie du film nous les fait entrevoir. (Cela file parfois un peu les jetons.) On voit nettement mieux le résultat de leurs actes. C'est l'un des atouts du film : les supplices et méthodes de dézingage sont très diversifiés (décapitation, étranglement, éviscération, trépanation violente sans anesthésie, fusillade, grignotage, amputation, viol...)... cool !

   Bien évidemment, les futures victimes sont présentées en début de film comme des personnes assez méprisables. Ce sont des recrues en formation avant d'être envoyées en Afghanistan (clin d'oeil à l'actualité). Elles vont bien sûr commettre beaucoup d'imprudences (des soldats en plus ! Quelle bande de blaireaux !). Bon, il faut quand même que certains s'en sortent. J'avais fait un petit pari sur le résultat, au début. J'ai gaaagnééééé !!! Pour trouver, pensez que ce film pratique le retournement.

   A ce titre la deuxième partie, qui se passe dans l'ancienne mine, est la plus intéressante, ne serait-ce que parce que ça tue des deux côtés. Les dialogues y paraissent moins faibles que dans la première partie, parfois très maladroite. J'ai aussi ri à certaines scènes.

   Sans tout dévoiler, je peux quand même dire qu'on nous prépare un numéro 3. Il y a matière !

21:00 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma

Kings of the world

   C'est un documentaire tourné par des Frenchies au pays de l'Oncle Sam lors de l'élection présidentielle de 2004. C'est en vidéo numérique et ma foi, le résultat à l'écran n'est pas dégueu : l'image est en général très nette voire jolie. Par contre, les interviouveurs ne sont pas de grande qualité.

   Le film vaut surtout par la parole qu'il donne à des habitants de la classe moyenne (plutôt la petite classe moyenne), électeurs de Bush ou de Kerry. Le film nous fait voyager du Texas au Nevada en passant notamment par la Californie.

   J'ai été marqué par deux choses :

- les anathèmes lancés par les deux camps, l'un accusant l'autre d'être quasiment communiste, l'autre son adversaire d'être quasiment fasciste ; globalement toutefois, les gens s'expriment calmement, aussi extrêmes leurs propos soient-ils.

- la ressemblance avec la France de 2007 ; si l'on met les armes  feu et la prégnance de la religion de côté, Français et Américains d'aujourd'hui me semblent de plus en plus proches, avec des citadins plutôt du centre et de gauche et des ruraux plutôt de droite, avec aussi un conflit majeur autour de la fiscalité (qui est au coeur du projet de société, hyper-individualiste ou solidariste)

   De ce point de vue, c'est un film utile, qui fait réfléchir... et que la gauche française ferait bien de méditer, si elle ne veut pas passer 15 ans de plus dans l'opposition.

17:18 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma

vendredi, 22 juin 2007

Ocean's 13

   J'avoue ne pas avoir compté si les gugusses étaient treize. En tout cas, ça manque de femmes ! La seule à jouer un rôle un tant soit peu important est un clone de Cameron Diaz en executive woman siliconée (très efficace au demeurant). C'est globalement un hommage aux films de genre des années 1960-1970. Les scènes qui se situent à l'intérieur du casino sont soignées.

   Mon principal regret est le faible "interventionnisme" des personnages incarnés par Clooney et Pitt. On cause beaucoup dans ce film (trop)... et j'ai l'impression que nos deux lascars se sont contentés du service minimum. La vedette revient aux "seconds rôles", étoffés, et au méchant, interprété avec brio par Al Pacino.

   Deux éléments sauvent le film :

- la drôlerie de certaines situations (et parfois des dialogues), en particulier celles qui voient intervenir Matt Damon, en jeune loup qui veut s'affirmer (ah, le coup du parfum "piège à gonzesses" !) ; j'ai été aussi très sensible aux scènes "mexicaines", parfois irrésistibles

- l'habileté du scénario, digne d'un film d'espionnage, avec du billard à trois bandes et des coups de théâtre.

   Au final, un agréable divertissement, pour digérer sans heurt un dîner copieux. Mais rien d'enthousiasmant.

14:43 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma

jeudi, 21 juin 2007

Le scaphandre et le papillon

   Je ne connaissais pas l'histoire (vraie) qui avait inspiré le livre puis le film : celle de ce rédacteur en chef du magazine Elle, victime d'un accident cardio-vasculaire, presque totalement paralysé, ne pouvant communiquer qu'avec des clignements d'yeux.

   Il est incarné par Mathieu Amalric, acteur que j'apprécie peu en général (trop intello chiant). Eh bien, dans ce film, il est excellent, tant au niveau de la voix off que de l'interprétation statique. Tous les autres personnages sont interprétés avec beaucoup de talent, les femmes en particulier. J'ai une préférence pour Marie-Josée Croze, craquante en orthophoniste... Je veux la même !!!!

   Toutes les scènes où il est question de la méthode de communication instaurée par l'orthophoniste (et utilisée ensuite par l'ex-copine du héros, puis surtout par sa "secrétaire") sont fortes, tantôt drôles, tantôt tendues (je pense en particulier au moment où l'ex-copine doit traduire les propos du malade pour la maîtresse qui appelle au téléphone). On assiste à la naissance d'un livre, entre ingéniosité et dévouement (le héros y raconte son expérience).

   Le réalisateur réussit le tour de force de plonger le spectateur dans l'univers mental du malade. Dès le début, les effets visuels ont pour but de nous montrer ce que voyait et ressentait Jean-Dominique Bauby (le journaliste). C'est donc très souvent filmé en "caméra subjective", comme on dit dans le milieu. Pour éviter que ce ne soit trop lourd pour le spectateur (le film dure tout de même 1h50), on passe de temps à autre en caméra objective (surtout dans la deuxième moitié du film). Sont ajoutées des séquences de rêve ou de souvenirs très réussies.

 

17:00 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma

samedi, 16 juin 2007

Shrek ve feurde

   Dans la version française, c'est Alain Chabat qui prête sa voix à l'ogre vert. Le fait d'avoir vu (et entendu) la version doublée m'a épargné les piaulements de Justin Timberlake en prince Arthur... comme quoi, tout n'est pas noir dans la vie !

   Les gags sont moins nombreux que dans les précédents, mais ils sont mieux répartis tout au long du film. On a le temps de les savourer, alors que dans les deux précédents, on nous assénait (plutôt au début) une série de clins d'œil dans lesquels on pouvait se perdre (ouais, je sais, tout ça c'est pour faire acheter le dvd). Ceci dit, si j'ai ri souvent, je n'ai pas hurlé de rire. C'est plaisant, sans plus... mais c'est déjà bien, d'autant plus que l'animation est toujours soignée.

   On retrouve avec plaisir la parodie (gentille) du monde Disney (en fait, c'est une pub déguisée, ne nous aveuglons pas), avec le cas des "princesses" (Cendrillon, la Belle au bois dormant et Blanche Neige), une bande de pétasses, au début, qui évolue agréablement... de manière frappante même ! J'ai particulièrement apprécié les interventions du chat et de l'âne (toujours très bien doublés en français), avec cette nouveauté : l'interversion des personnalités (et de la queue...), source de scènes croquignolesques !

   Le fond de l'histoire me plaît toujours, avec cette volonté de mettre en avant des personnages au physique ingrat et de faire jouer les rôles de "méchants" à de beaux gosses. L'introduction du jeune Arthur ne m'a pas emballé. Tout ça, c'est pour attirer le public djeunse, supposé s'identifier à ce petit crétin. On reconnaît là le souci des auteurs de renouveler la série, qui risque de s'essouffler sinon. L'arrivée de la progéniture "shrekienne" est plus drôle (en rêve  comme en réalité) et l'une des plus belles scènes voit cette marmaille prendre dignement la suite de papa dans l'expulsion des gaz corporels...

14:20 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : cinéma

vendredi, 15 juin 2007

Le dernier roi d'Ecosse

   C'est à la fois un portrait du dictateur Amin Dada (non, pas à cheval sur son bidet... même si on le voit parfois en cavalier et si une scène mettant en scène des flatulences particulièrement douloureuses pourrait être perçue comme une délicate référence à cette chanson enfantine) et une réflexion sur le rôle de l'Occident.

   Le portrait du dictateur est saisissant, en grande partie grâce à l'interprétation de Forest Withaker et au cadrage qui l'accompagne : les gros plans sont choisis avec soin, ils alternent de manière efficace avec des plans moins resserrés. Withaker réussit à faire passer beaucoup de choses : le côté paranoïaque du personnage, son désir de revanche sociale et son exubérance. Je pense toutefois que le film, qui suggère plus qu'il ne montre, est en-dessous de la réalité.

   L'autre "héros" est le médecin écossais, un jeune bourge fringant et bringueur, qui arrive en Ouganda par hasard, en quête de sensations. Tout le film pose la question suivante : qu'est-ce qui a pu bien pousser un parfait produit de la démocratie britannique à lier son sort à l'un des potentats les plus sanguinaires que l'Afrique ait connu ? La réponse est nuancée, pleine de complexité. Le rôle, en sous-main, des services britanniques, en pleine "guerre froide", n'est pas oublié. Cela nous donne un film vraiment très très fort.

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mardi, 12 juin 2007

We feed the world

  C'est un documentaire à rapprocher de Notre pain quotidien, dont j'ai parlé dans un billet du 31 mars 2007. A la grande différence de ce dernier, We feed the world fait parler les personnes filmées (et, accessoirement, leur permet parfois de défendre leur position).

  Le film est divisé en six séquences. La première, qui aurait pu servir d'introduction à Notre pain quotidien, traite du gaspillage en Autriche (pays d'origine du réalisateur), à travers l'exemple du pain. Dans le genre, on aurait pu aborder le cas de denrées plus périssables, les fruits et légumes par exemple. A travers le témoignage d'un paysan du coin, on touche aussi du doigt la difficulté, aujourd'hui, pour un agriculteur, de gagner autant que ses parents vu l'évolution de la société en général et de l'agriculture en particulier.

   Puis vient une séquence consacrée à la pêche, tournée en Bretagne. C'est une dénonciation de l'industrialisation de cette activité, à travers ses conséquences sur l'emploi et sur la qualité de la marchandise proposée aux consommateurs. Cela nous permet d'entendre un Breton parler allemand !

   On se rend ensuite en Espagne, en Andalousie. Cette séquence est très proche de celle montrée dans Notre pain quotidien. Elle ajoute un aspect sur la vie des migrants africains... et un peu de musique ! Vient le tour de la Roumanie, où l'influence de l'Union européenne se fait sentir. Là aussi il est question de la perte du goût.

   La séquence tournée autour de l'élevage de volailles autrichien ne va pas changer la donne. On peut trouver ici encore des points communs avec l'autre docu. Tout ce passage pose de façon aiguë la question du bien-être animal, en rapport avec notre mode alimentaire et notre organisation économique. Quant aux travailleurs manuels (éleveurs, ouvriers de l'agroalimentaire), ils n'ont pas une position enviable.

   L'entretien avec le PDG de Nestlé n'apporte pas grand chose, sinon le point de vue d'un dirigeant "moderne" mais sans concession.

   Le tout est entrecoupé d'interventions (en allemand) de Jean Ziegler.

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lundi, 11 juin 2007

Boulevard de la mort

   Tarantino est de retour, avec un film tarantinesque : ça cause beaucoup (et ça cause cru), le sang finit tôt ou tard par gicler (yeahhhh) et les femmes sont très présentes, et pas dans des rôles de figuration. On a un personnage masculin principal, interprété par un Kurt Russel sur le retour excellent. (Côté filles, à noter la présence de la délicieuse Rosario Dawson, présente aussi dans Clerks.)

   Tarantino joue sur tous les tableaux. Il flatte les "rednecks" (les beaufs, les ploucs, les bouseux... c'est assez large comme expression) avec cet anti-héros barge, crade, fan de bagnoles et de cascades. Il met aussi en valeur les femmes : la première partie du film les présente comme des objets sexuels (les jambes et les culs sont très sollicités par la caméra... tout au long du film d'ailleurs), mais aussi des femmes libérées qui s'éclatent, se bourrent la gueule, fument, se droguent, parlent grossièrement (pas de scène vraiment suggestive, à part la pseudo "danse du ventre"... une danse du cul en fait !). C'est limite une bande de poufiasses quand on y réfléchit.

   Le sexe est fortement présent, de manière symbolique : la bagnole est un subsitut pénien (phallique même). Je vous laisse découvrir ce que Tarantino en fait. C'est spectaculaire, même pour un gugusse dans mon genre qui n'éprouve pas de fascination pour les tas de tôles (de plastique de plus en plus) sur 4 roues.

   La première partie du film est une longue attente. Dès le début, on comprend que ça va mal finir... ET ON ESPERE QUE CA VA VENIR. Le film est un peu trop verbeux... à entendre en version originale sous-titrée, toutefois, pour profiter de tous les "nigger", "fuck", "bitch" et autres joyeusetés. Par contre, je n'ai pas été gêné par l'esthétique "cheap" de certaines scènes : c'est voulu, c'est dans l'hommage.

   La deuxième partie voit intervenir une autre bande de filles. On assiste à un beau retournement, avec une séquence finale de toute beauté, que je recommande tout particulièrement aux dames.

13:23 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma

vendredi, 08 juin 2007

88 minutes

   Les scénaristes sont fascinés par les tueurs en série, auxquels ils prêtent leur propre talent. Cela nous donne des criminels très très très manipulateurs, adeptes du billard à trois bandes, bien plus intéressants que les ordures de la vraie vie.

   Al Pacino se trouve donc confronté à un méchant très méchant. Mais ce méchant très méchant est en prison (lieu dont il s'évertue à sortir, de manière légale... saletés de droits de l'Homme !). Du coup, il a monté une manigance. L'intérêt du film est de démêler cet écheveau... et de trouver la complice, car il s'agit d'une femme. Cela tombe bien, parce que Pacino-le-psychiatre-médiatique-engagé-dans-la-lutte-contre-le-mal est entouré de femmes, en général ravissantes, surtout ses étudiantes. (Comment ? Je ne vous avais pas dit qu'il enseignait en fac ? Ben voilà, c'est fait !)

   Les scénaristes ont embrouillé à loisir l'intrigue, lançant le spectateur sur une foule de fausses pistes. Du coup, les révélations de la fin paraissent un peu artificielles. Ce n'est pas aussi bien foutu que d'autres polars ou films à suspense. Mais cela se regarde sans déplaisir.

   A noter l'importance des téléphones portables (de genres très différents) dans l'histoire. Du coup, je sens que les acteurs, Pacino en tête, ont particulièrement travaillé la gestuelle téléphonique.

   Pour les curieux : cela se passe à Seattle, sur la côte Ouest donc, mais au Nord, pas en Californie. Du coup, il fait un temps de merde !

14:00 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma

mercredi, 06 juin 2007

Zodiac

   C'est un polar sans en être un : l'histoire est inspirée de faits réels. Cela donne un film haletant (c'est le côté polar), et le réalisateur a voulu ménager des effets de surprise comme dans tout polar qui se respecte, mais il est corseté par les faits. Ne pas s'attendre donc à des retournements aussi spectaculaires que ce que l'on a pu voir dans nombre de bons polars anglo-saxons de ces dernières années.

   C'est bien joué. J'ai retrouvé avec plaisir Robert Downey Junior, très bien en journaliste "allumé". Mark Ruffalo confirme son grand talent (déjà remarqué dans 30 ans sinon rien, Windtalkers... et surtout In the cut et Eternal sunshine of the spotless mind). Jake Gyllenhaal explose dans ce film. Le côté nounours maladroit asocial obstiné de son personnage est rendu avec grand talent. Il confirme ce qu'il avait laissé entrevoir dans Donnie Darko, Le jour d'après et surtout l'excellent Jarhead.

   A part cela, le film ne m'a pas particulièrement enthousiasmé. Cela se suit sans déplaisir, mais sans plus. C'est long. On peut passer le temps avec les très belles vues de San Francisco. Fincher ne fait preuve d'aucune virtuosité, mais il prolonge habilement la lignée des cinéastes urbains.

13:29 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma

vendredi, 01 juin 2007

Pirates des Caraïbes 3

   La première semaine, il n'était pas question d'aller voir ce film : compte tenu de sa durée, les séances sont peu nombreuses et donc les spectateurs sont concentrés aux horaires "accessibles"... même en deuxième semaine ! J'ai choisi un jeudi : j'ai échappé à la queue (et je suis arrivé très en avance). La salle s'est finalement remplie à 80 % environ.

   Le troisième volet des aventures de notre fine équipe de branquignols peut s'analyser avec la formule "rupture dans la continuité". Commençons par celle-ci. C'est d'abord un film d'action réussi, avec moult péripéties, des rebondissements en veux-tu, en voilà, avec des reniements et tout plein de cynisme. Les effets spéciaux sont jolis à regarder, surtout sur un grand écran. Mention spéciale pour le maelstrom... et Davy Jones, toujours aussi sexy ! Dans la continuité aussi les pointes d'humour, pas souvent subtiles, mais ô combien efficaces ! Dans ce volet, je note que les orifices sont très souvent le support de scènes grotesques ou d'allusions graveleuses...

    La rupture (avec le précédent volet) n'est pas toujours positive : le film est plus long, sans que cela soit justifié. On aurait pu pratiquer des coupures. De plus, le début est assez surprenant, avec trois séquences très différentes, une avec les pendaisons (assez forte), une avec l'escale à Singapour (très drôle) et une dans une sorte de désert (agréable ce silence dans la salle, face à l'absence de dialogue à plusieurs reprises) : Johnny Depp cabotine à souhait (au départ, en plusieurs exemplaires !), face à un "troupeau de pierres" dont je vous laisse deviner la véritable nature... Mais ce qui m'a le plus indisposé est la place prise par le couple formé par Orlando Bloom et Keira Knightley. C'est souvent chiant, voire niais, même si elle s'en sort nettement mieux. Peut-être y-a-t-il quelque chose à revoir au niveau du doublage. J'en profite pour signaler qu'il est stupide d'avoir doublé les chansons. Le résultat est artificiel. Il aurait mieux valu conserver, dans ce cas, la version originale, et sous-titrer ce passage. Le public est habitué à entendre des productions anglosaxonnes à la radio. Pourquoi pas au cinéma ?

    L'importance accordée à un personnage déjà présent auparavant, Tia Dalma / Calypso, est l'une des nouveautés positives. L'actrice qui l'incarne (Naomie Harris) est très bonne. Ses interventions relancent l'action et nous permettent de voir Davy Jones sous un autre jour... au propre comme au figuré !

    Comme pour le précédent, restez jusqu'à la fin du générique. Vous aurez droit à un aperçu du 4 (ben oui, y en faut cinq pour achever la série, on vous l'a déjà dit !)... dix ans plus tard.

15:25 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma

dimanche, 27 mai 2007

Irina Palm

   Certains films ressortent plus de la masturbation intellectuelle que de l'oeuvre cinématographique. L'onanisme cérébral n'est pas haïssable en soi, mais on peut espérer gagner autre chose en fréquentant les salles obscures.

   Ici, il est question d'une grosse branleuse, ce qui ne veut pas dire qu'elle soit la reine des feignasses. Non, au contraire, son hyperactivité lui vaut d'attraper un "pénis elbow" !! Toutes les séquences qui tournent autour de cette activité sont savoureuses, mais ce n'est pas le seul intérêt du film.

   C'est d'abord une chronique sociale, quelque part entre Ken Loach et Stephen Frears. D'ailleurs, à mon humble avis, ce film aurait eu toute sa place à Cannes, n'en déplaise aux fines bouches et aux critiques coinços. Notre "veuve poignet" (spirituelle traduction de "wanking widow" !) est d'abord une femme mûre, un peu abandonnée (son fils chéri la considère un peu comme sa bonne à tout faire... dans certaines limites), dans une banlieue sinistre de Londres. Nous avons donc droit à un superbe tableau des splendeurs de la vie provinciale, entre mesquineries, cancans et désespoir. Mention spéciale aux mamies du jeu de cartes et aux personnages de l'épicerie ! Et quelle belle scène que celle qui voit Maggie leur révéler son activité...avec des détails !

   Marianne Faithful est excellente. Le réalisateur la suit tantôt en plan large (pour accentuer sa solitude, encore accrue à partir du moment où elle exerce dans le bar à hôtesses), tantôt de près, caméra à l'épaule. Cela suggère très bien le trouble qui l'habite. La musique (excellente elle aussi) va dans le même sens.

   Il est aussi question d'amour dans ce film. Maggie a perdu un enfant dans sa jeunesse... et on finit par apprendre que son mari la trompait. En plus, elle qui ne s'entend déjà pas très bien avec sa bru se fâche avec son fils (pour tenter de sauver le petit-fils). Ce sont les rencontres extérieures qui l'enrichissent : les scènes de dialogues avec le patron du bar (tout droit sorti de chez Kusturica) ou la "collègue" sont très belles. C'est l'un des grands talents du film que de réussir à faire émerger ces fractures intérieures, sorte de marque de fabrique de la majorité des personnages.

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samedi, 26 mai 2007

La Faille

   Ce long métrage est à classer dans la catégorie des "films urinatoires". Je m'explique. Cette catégorie regroupe des films qui suscitent, chez le spectateur, une irrésistible envie de libérer la vessie d'un liquide superfétatoire. Dans cette catégorie, on trouve les films particulièrement drôles (assez rares), les films d'aventures et les polars. Ceux-ci émoustillent particulièrement le cerveau. Nous voici donc avec La Faille.

   C'est bien écrit. Le suspense est bien mené même si, je le dis sans forfanterie, j'ai assez rapidement deviné l'élément qui allait "retourner" le film. Dès le début, il est évident que le personnage incarné (avec talent) par A. Hopkins a tué sa femme et qu'il va tout faire pour échapper légalement à la justice. J'ai donc été très attentif aux séquences qui ont précédé l'assassinat (ou, du moins, la tentative). Je n'ai pourtant pas tout compris tout de suite : certains des gestes du meurtrier paraissent obscurs. C'est quand les premières conclusions de l'enquête sont livrées que j'ai vu "la faille". Je vous laisse le soin de la découvrir. C'est l'un des charmes du film.

   Mais, en plus de cela, on a droit à de bons numéros d'acteurs (Hopkins bien sûr, mais aussi le surprenant Ryan Gosling... n'oublions pas tous les seconds rôles, efficaces... comme dans tout polar qui se respecte), une réalisation léchée : très joli (par exemple) ce plan qui voit la réflexion de l'image de l'un des personnages dans une flaque de sang. Le film nous offre régulièrement de petites perles visuelles.

   C'est aussi une histoire de morale. A travers le vieil homme, on est amené à se demander quelle importance il faut accorder à la parole donnée. A travers le jeune homme, on est amené à se demander quelle importance il faut accorder à l'enrichissement personnel. Ainsi, si l'on pousse le raisonnement à l'extrême, le héros aurait très bien pu accepter l'offre saugrenue du meurtrier et devenir son avocat ce qui, une fois celui-là acquitté, lui aurait permis d'épaissir son carnet d'adresses et de valoriser encore mieux son profil aux yeux de son nouvel employeur. Mais l'un des enjeux du film (et ce qui relance l'histoire) est que le petit arriviste talentueux a un reste de conscience.

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vendredi, 25 mai 2007

Still life

   C'est le genre de film qu'il n'est pas facile de voir quand on habite l'Aveyron : au début, il sort uniquement à Toulouse (à l'Utopia) et Montpellier (dans l'un des cinémas Diagonale), nulle part ailleurs dans le coin pendant deux-trois semaines. Après, cela se rapproche : à Albi (à l'Athanor), puis, soit à Carmaux (bon cinéma, le Lido, pour une ville de cette importance), toujours dans le Tarn donc, soit à Cahors (à l'ABC), donc dans le Lot. Une semaine après, on peut espérer l'avoir dans l'Aveyron, à Rodez (ce qui m'arrange), à Millau (programmation intéressante des Lumières de la ville) ou même à Decazeville, dans le nouveau cinéma La Strada (3 salles, une grande, une moyenne, une petite, avec une partie "art et essai"... c'est bien les gars !) qui a remplacé la vieille salle unique de centre-ville.

   C'est une plongée dans la Chine d'en bas, loin des lumières de Shanghaï, loin de la capitale Pékin ravalée, loin des métropoles du Sud-Est, transformées par la mondialisation. Ceci dit, l'action se déroule autour de Chongqing, l'une des principales villes du pays. Mais les "héros" visuels sont le Yangzi et son barrage. Les personnages sont posés là et, parfois, on a l'impression que l'intrigue n'a pas d'importance. C'est le côté "nouvelle vague" du film, dont les dialogues ne sont d'ailleurs pas toujours réussis.

   Par contre, le tableau social est édifiant. Entre les travailleurs du fleuve, les démolisseurs d'immeubles (dont la vulnérabilité contraste avec l'aisance calme des désinfecteurs qu'il leur arrive de côtoyer), l'hôtelier, les commerçants des rues et les voyous, on a droit à un kaléidoscope saisissant. J'ai eu parfois l'impression que les personnages étaient interprétés par les gens eux-mêmes (et pas par des acteurs), tant le réalisme est puissant.

   Le film est aussi le croisement de deux mélos chinois contemporains. Un homme, présenté d'abord comme un frustre du Nord (il est du Shanxi), recherche sa femme et la fille dont il a été séparé 16 ans auparavant. Une femme cherche son mari envolé depuis deux ans. Tous deux utilisent le fleuve pour se déplacer. Le film semble montrer comme inexorable à la fois la "modernisation" de la région (impulsée par la construction du barrage des Trois-Gorges) et la déchirure des couples qui, à l'image de la Chine traditionnelle, sombrent. Modernité et progrès ne sont donc pas synonymes. Plus prosaïquement, le film est un hommage au petit peuple de Chine, décrit de manière attachante, mais sans complaisance (on se fait facilement arnaquer).

14:20 Publié dans Chine, Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma

samedi, 12 mai 2007

Très bien merci !

   Encore un film français qu'il n'est pas facile de voir. Parfois, la production pratique la stratégie de la sortie ciblée (dans un nombre limité de salles), comptant sur les critiques et le bouche-à-oreille pour faire le succès du film. C'est ce qui s'est passé, me semble-t-il, avec Le candidat. Je ne sais pas si c'est le cas pour ce film-là. Il est aussi possible que le sujet qu'il aborde soit jugé dérangeant par des programmateurs de salles un peu timorés.

   C'est pourtant un film bien plus riche que ce que j'en ai entendu dire : il n'est pas une simpliste diatribe anti-flics, il aborde beaucoup d'aspects de la vie contemporaine. L'interprétation est de haut niveau : Gilbert Melki (comptable méticuleux, propre sur lui) est tout en tension, parfois halluciné, parfois teigneux, parfois malicieux ; Sandrine Kiberlain est sublime de retenue dans le rôle de cette épouse aimante et obstinée, chauffeure de taxi.

   Le film est donc assez sévère pour notre société. L'entreprise dévore ses cadres et ne rend pas justice à leur travail (leur dévouement même, parfois). La police y contrôle à tout va, sans respecter toujours les formes (la scénariste a eu ici l'heureuse idée d'éviter que le couple contrôlé ne soit "coloré"). Le système hospitalier prend l'eau et le personnel baisse les bras, abandonnant une partie de sa conscience professionnelle.

   La morale du film est sarcastique. Je ne veux pas tout dévoiler, mais je peux dire que, si l'on se fie au déroulement de l'histoire, il est suggéré que dans ce monde qui ne respecte pas les règles qu'il affiche, il faut soi-même se montrer irrespectueux, tricheur.

 

17:16 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma

jeudi, 10 mai 2007

Amer béton

   C'est l'adaptation d'un manga japonais... une de plus ! Cette fois-ci, la bande à Miyazaki n'y est pour rien. Le graphisme est d'ailleurs très différent : plus anguleux (à l'image des personnages, au physique comme au mental), moins léché, plus "arts déco".

   Les héros sont des orphelins des rues, des délinquants. Comment ! Ben oui, ils volent, ils guettent, ils rigolent. Mais de méchants yakuzas arrivent bientôt. Les bandes traditionnelles vont en prendre pour leur grade, tandis que les flics s'inquiètent devant l'arrivée de ces hors-la-loi si différents de leurs voyous habituels.

   "Noir" et "Blanc", les deux héros, sont complémentaires. Ils ne sont rien l'un sans l'autre. Encore une illustration du yin et du yang, dont le symbole figure sur le vêtement de l'un d'entre eux. Fraternité, camaraderie, amour, on peut y voir ce que l'on veut. Je penche un peu pour l'illustration de deux aspects d'une même personnalité.

   Le film est particulièrement intéressant parce qu'il montre des jeunes à côté de la plaque, sans manichéisme. Même les truands adultes sont des personnages complexes. Bon, ce n'est pas un chef-d’œuvre mais, si vous avez le temps, ce film mérite un petit détour.

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mercredi, 09 mai 2007

Une Jeunesse chinoise

   C'est une fresque intimiste chinoise. Cela peut paraître contradictoire, mais c'est ce qui décrit le mieux ce film, à mon avis. L'arrière-plan est l'évolution de la Chine de 1987 au début du XXIème siècle. On peut grosso modo diviser le film en trois : avant les manifestations, pendant le bouillonnement du printemps 1989 et après la répression. De ce point de vue, la meilleure partie est celle traitant du début : cette Chine d'avant 89, avec ses espoirs, ce foisonnement, c'est un peu la France d'avant mai 68...

   ... avec sa libération sexuelle. C'est le deuxième aspect du film : la découverte du plaisir physique et de l'amour (qui peuvent ne pas concorder, ça aussi c'est une leçon). L'héroïne se cherche et cherche à s'épanouir, bringueballée par la politique, qui passionne son chéri. Du coup, elle est un peu larguée. Le film réussit à faire sentir la sensualité de certains moments, tout comme il fait passer le sentiment de trahison. La mise en scène est très habile, nageant tantôt dans le style documentaire, tantôt dans l'ambiance nébuleuse des émotions.

   Le film dure toutefois 2h20, et ça se sent. Je le trouve un peu moins réussi que Le Vieux Jardin, qui est moins long, plus virtuose aussi. La fin semble s'inspirer de certains films de "qualité française" : le temps a passé, les gens ont changé. Cela rejoint le propos du film : la dictature a brisé des vies, non seulement en frustrant la population de ses aspirations démocratiques, mais aussi en détruisant des histoires d'amour.

17:55 Publié dans Chine, Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma

dimanche, 06 mai 2007

Le Vieux Jardin

  Le cinéma sud-coréen, vous connaissez ? Il ne produit pas que des films d'action ou fantastiques décapants. Il s'agit ici d'un mélodrame à caractère historique. Dès le début, tout suspense est tué : on sait que lorsque le héros sort de prison, sa dulcinée est morte d'un cancer. L'intérêt du film est ailleurs.

   Le film fait revivre cet amour par le biais des retours en arrière, façon madeleine de Proust. C'est en retournant sur les lieux où ils se sont aimés, en touchant les objets, que le héros revit cette passion. Il y a le contexte de la dictature sud-coréenne, très dure dans les années 1970-1980, plus douce à partir des années 1990, jusqu'à la démocratisation. Si j'avais vu ce film il y a 15-20 ans, je me serais senti plus proche du principal personnage masculin. Aujourd'hui, je me reconnais plutôt dans l'héroïne, brillamment interprétée. La deuxième partie du film lui est davantage consacrée, alors que la première heure est plus centrée sur le héros. On voit cette femme amoureuse, orgueilleuse, talentueuse, vivre sans son amant mais avec son amour. La scène qui la voit rencontrer la mère du prisonnier est très belle : ces deux femmes très différentes souffrent de son absence, chacune à sa manière.

   Si le film est prenant par l'émotion (pas la guimauve, rassurez-vous) qu'il dégage, il est aussi d'une grande beauté formelle. Les plans tournés dans cette campagne humide sont à couper le souffle, tout comme la partie urbaine, bien qu'organisée d'une tout autre manière. Quant aux plans occupés par les personnages, ils sont souvent magnifiques, avec des jeux d'ombres et de lumière... sans oublier la qualité de l'interprétation : enfin des gros plans qui se justifient ! Il y a même une mise en abyme artistique : l'héroïne se lance dans la peinture et le croquis. Ceux qui ont été réalisés pour le film sont vraiment très beaux !

   Enfin, le film joue quand même sur quelques éléments d'incertitude : un personnage va intervenir, qui va peut-être faire le lien entre le passé et le présent.

   Si une salle le programme à proximité de chez vous, laissez-vous tenter par ce film !

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samedi, 05 mai 2007

Jesus in camp

   Voici un documentaire venu d'outre-Atlantique, qui nous cause des protestants intégristes, de leur propagande (euh.. prosélytisme), de leur savoir-faire, de l'éducation qu'ils dispensent. On rit beaucoup, on ricane même devant l'absurdité de certaines situations, hélas réelles.

   C'est le second versant du film : ces gens sont dangereux. Créationnisme, anti-avortement, islamophobie extrême sont leurs "valeurs". A la vision du film, on peut penser que ces adultes sont en train de fabriquer de futurs assassins de médecins avorteurs, de futurs "croisés" qui, finalement, ne ressemblent que trop à leurs cousins islamistes. L'intolérance de ces gens-là va jusqu'à dénoncer l'influence pernicieuse de Harry Potter : ben oui, un sorcier ne peut pas être bon, il est forcément un méchant suppôt du diable !

   Mais, derrière tout cela, il y a surtout des enfants. Ils sont marrants quand, réunis dans le camp d'été, ils s'amusent dans la chambre au-delà de l'heure autorisée. Mais on voit bien que, à cause de cet embrigadement, ces gamins sont des névrosés en puissance. Aux garçons on propose de devenir prêcheurs ou soldats (voir les chorégraphies belliqueuses) : c'est mettre beaucoup de pression sur ces fragiles épaules.

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