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vendredi, 20 octobre 2006

Severance

   C'est un nanard sympathique, qui s'inscrit à la fois dans la tradition du film gore (non, sans lien avec l'ancien virtuel président des Etats-Unis) et dans la modernité... On va voir pourquoi. Côté tradition, on a droit à des scènes sanglantes, pas si nombreuses que cela finalement et ce ne sont pas forcément les actes les plus précis qui sont mis en valeur par la caméra. Le talent du film réside dans sa force de suggestion. Une autre de ses qualités est la critique politique et sociale qu'il véhicule. Les personnages principaux travaillent dans une société qui fabrique et vend des armes de guerre. (Vers la fin du film, on a même droit à une scène qui est un décalque de publicités filmées pour ce type de produits, avec blonde poitrinaire maniant le joujou!) Ils débarquent en Europe pour une sorte de séminaire de motivation (un passage obligé dans bien des entreprises converties aux méthodes de "manadjmenthe" qui déchirent). Ils vont s'en prendre plein la figure... On peut même dire qu'ils sont punis par où ils ont péché... On s'en réjouit d'autant plus qu'ils ne sont pas sympathiques à la base (bien sûr, le film a pour but secondaire de nous les faire aimer, enfin certains d'entre eux) : un directeur commercial con comme la lune, son second noir bien comme il faut (mais qu'est-ce qu'il urine fort !), deux femmes, une intello coincée, l'autre blondasse dynamique, un béni oui oui, un djeunse accro aux substances hallucinogènes et un bellâtre barraqué fort en gueule. Si vous avez compris à quel public ce genre de film est destiné, vous pouvez deviner quels sont ceux qui vont s'en sortir. Les autres ont droit à une mort "digne", arrosée d'une pincée d'humour. N'oubliez pas que le titre signifie quelque chose comme "séparation", "rupture" : cela ne fait uniquement allusion au côté "perdu en forêt"...

    C'est le contexte qui constitue l'aspect moderne. Le film s'inscrit dans une nouvelle "tradition", qui  voit dans l'Europe de l'Est anciennement bolchévique une terre inhospitalière, refuge de dégénérés et autres créatures dangereuses (et aussi, accessoirement, un vivier de sympathiques prostituées blondes, avides de mâles blancs occidentaux riches). On a eu droit récemment à la Slovaquie et à la Roumanie. Ici, on nous offre la Hongrie. Au niveau des dialogues, ça ne vole pas bien haut... du moins pour ceux qui sont traduits dans la VF (celle que j'ai vue), puisque que quand les acteurs hongrois causent magyar, faut deviner par ses propres moyens ! Le film est en prise avec l'histoire des Etats-Unis, puisqu'il y est fait allusion bien évidemment à la "guerre froide" (sauf qu'il y a confusion parfois entre Russes et Hongrois, notamment au niveau des papiers trouvés), au 11 septembre 2001 et à la guerre contre le terrorisme supposée menée par le Gouvernement Bush. Le film reprend l'idée que les ennuis actuels du pays sont le résultat des politiques antérieures. Au second degré, on peut penser que ce film sera apprécié dans des pays où les Etats-Unis sont impopulaires : bien des gens jouiront du spectacle de Yankees trucidés... à l'ancienne, souvent : à l'arme blanche ! Je reproche toutefois au film de finalement mettre tout sur le dos du "gouvernement" et ainsi de décharger les entreprises de leurs responsabilités...

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mercredi, 11 octobre 2006

The road to Guantanamo

   Une fiction, sous la forme d'un documentaire (en plus agréable à regarder, tout de même), donc avec des artifices de réalisation. A la base, c'est une histoire vraie... abracadabrantesque ! Le film adopte totalement le point de vue des Anglo-Pakistanais. Il est vrai qu'ils en ont bavé, mais je trouve que Winterbottom aurait pu nuancer un peu.

   Tout d'abord, il aurait pu mieux contextualiser le procédé du mariage arrangé, avec retour au pays à la clé. Bonjour la liberté de choix de la future épouse ! Ensuite, je trouve que la vision des mosquées pakistanaises est un petit peu "douce" (on évite de les montrer comme des foyers de fondamentalisme, la propagande politique dont elles sont le siège n'étant, à la vision du film, qu'une réponse à l'agression états-unienne...).

   Reste la description des camps de Guantanamo et des procédés d'interrogatoire. Le savoir-faire de Winterbottom est ici très visible et les acteurs sont formidables. Une bonne leçon sur les apôtres de la démocratie qui n'appliquent pas les valeurs qu'ils brandissent en étendard...

11:25 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma

vendredi, 29 septembre 2006

Indigènes

       Attention, danger ! Film historique (les personnages dont il est question ont existé, ou s'inspirent de plusieurs qui ont existé), film "moral", film généreux... autant de raisons pour que ça se casse la figure...

       Eh bien, non ! Bon, soyons, clairs, il ne s'agit pas d'un chef-d'œuvre révolutionnant le cinéma, mais d'un film populaire, sérieux, documenté, poignant, sur un aspect de notre histoire méconnu du grand public (une sorte de Il faut sauver le soldat Ryan à la sauce franco-maghrébine). Le principal reproche que je lui fais est le personnage de Jamel Debbouze : j'ai du mal à croire que l'armée française ait enrôlé un homme incapable d'utiliser son bras droit... même si on lui donne une fonction de "larbin". Ceci dit, on doit au personnage interprété par Debbouze les rares moments de comédie du film. Roschdy Zem est impeccable, ce qui n'a rien pour nous surprendre : depuis des années, il apparaît, parfait, dans des seconds (et même des premiers) rôles divers. Récemment, on a pu l'apprécier dans Va, vis, deviens ! et Le petit lieutenant. Samy Naceri, que je ne trouve pas franchement sympathique (et puis les Taxi... non merci !), est ex-cel-lent ! A voir, rien que pour lui... mais aussi et surtout pour Bernard Blancan, formidable en pied-noir ambigu (pléonasme) et Sami Bouajila, qui porte le film sur ses épaules. (On l'avait remarqué notamment dans La faute à Voltaire.) Du coup, les Français vont peut-être finir par découvrir qu'il existe une flopée de très bons acteurs d'ascendance africaine, et qu'ils interprètent avec brio d'autres personnages que des truands ou des drogués.

        J'ai été agréablement surpris par les scènes de combat, d'un grand réalisme. Les acteurs principaux incarnent des hommes aux histoires et caractères différents, ce qui rend le film passionnant  à suivre. Même le pied-noir est d'une grande complexité. Reste ce racisme institutionnel, contre lequel on n'a pas fini de lutter.

        En terme d'entrées, le film ne semble pas très bien démarrer. Avant de tirer des conclusions hâtives, il faut attendre le premier ouique-hennede, mais j'ai quand même l'impression que les Français n'ont pas envie d'entendre l'histoire que leur raconte ce film... C'est d'autant plus dommage que certains de ces tirailleurs n'ont regagné l'Algérie qu'après la fin des combats en Europe. Ceux originaires de la région de Sétif n'ont parfois pas retrouvé leur famille, massacrée par l'armée française  (et la légion) à la suite des manifestations du 8 mai 1945...

17:50 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma

dimanche, 24 septembre 2006

World Trade Center

   C'est un film à thèse et un mélo, deux genres très prisés du cinéma américain. On connaissait Oliver Stone pour la première catégorie de films, on le découvre (à moitié, en fait) pour la seconde.

    La thèse du film est : les terroristes s'en sont pris à une société multiculturelle (et à des citoyens riches comme pauvres), pas à un pays de Blancs chrétiens (et juifs) impérialistes. C'est assez bien vu si l'on ne considère que les victimes des attentats (et je pense que c'est conforme à la mentalité des nervis d'Al Qaida). Cependant, la politique étrangère est complètement évacuée du film (sauf vers la fin, mais j'en reparlerai).

    Le côté mélo me laisse mitigé : j'ai été ému et , dans la salle, je n'ai pas été le seul (j'ai entendu quelques reniflements). C'est efficace, mais les effets sont trop appuyés, entre le maquillage qui insiste vraiment sur la merde dans laquelle les deux ensevelis se trouvent, les ralentis et les dialogues parfois dignes d'une sitcom.

     La toute fin du film m'a un peu énervé. A deux reprises, on sent bien quelle va être la réaction du peuple états-unien. Le mérite de Stone est de nous faire sentir cet afflux de patriotisme et cette volonté de combattre le terrorisme. Le personnage du marine en est le symbole (avec les policiers du Wisconsin). Mais quand le générique nous apprend que ce marine s'est ensuite engagé pour l'Irak, on se dit que Stone manque complètement de recul, puisque, par cette simple mention, il accrédite l'idée qu'il y a un lien entre Al Qaida et le régime de Saddam Hussein. On entend aussi un des personnages affirmer que ce jour-là on a vu ce dont l'être humain était capable, le pire comme le meilleur... cela fait des années que l'on savait que les êtres humains pouvaient se comporter pire que des bêtes ou faire preuve d'un altruisme insoupçonné ! O. Stone fait comme si seule l'histoire intérieure des Etats-Unis comptait : les attentats ont été plus mortels que l'attaque de Pearl Harbor (et ils ont touché le territoire principal). Combien de pays pourraient revendiquer une souffrance aussi grande ?... hélas de nombreux.

19:10 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma, politique

vendredi, 22 septembre 2006

Tournage dans un jardin anglais

   C'est délicieux, primesautier, léger, fin : faut suivre les dialogues pour jouir de cet humour si particulier à nos enn... euh amis britanniques ! Pourtant, les procédés sont hyper classiques, connus, bien que peu utilisés par le cinéma commercial : en particulier la mise en abyme, avec le film sur le film en train de se tourner sur un roman que certains lisent en cours de route. De plus, les personnages parlent de cinéma. A un autre niveau, les problèmes privés dont il est question dans l'adaptation du roman (l'amour, le mariage, la maternité, la paternité, la gloire...) sont abordés au niveau des personnages contemporains, pris entre le désir de jouir, la fidélité aux engagements... bref tout un ensemble de relations humaines pas facile à gérer ! Au final, le film est surtout une peinture sarcastique du monde du cinéma... inspirée du film de Greenaway, présent dans le titre et la musique (un morceau de Michael Nyman, qui a servi d'illustration à "Meurtre dans un jardin anglais").

16:04 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma

Président

    La question est la suivante : s'agit-il d'un film à croûte ferme et pâte molle, ou d'un film à croûte molle et pâte ferme ? Je suis bien embêté. Le scénario ne tranche pas entre la version d'un idéaliste converti en partie au réalisme politique (mais qui garde le cap) et la version d'un ancien idéaliste très tôt ambitieux qui ne conserve que les apparences de l'engagement politique.

    C'est bien interprété (mais pas toujours bien écrit : voir le discours dans la salle de concert, vraiment trop démago), premiers comme seconds rôles et figurants. Dupontel est excellent, J. Rénier m'impressionne de plus en plus, Rich est parfait (un peu trop parfois, peut-être)... et que Mélanie Doutey est belle ! La trame est classique, dans le genre du film politique "à l'américaine". Certaines péripéties sont prévisibles, autour des actes du petit nouveau qui monte, le cambriolage, la tentative d'assassinat... On peut s'amuser à repérer les correspondances, même si le film n'est pas la satire d'un fonctionnement présidentiel particulier. Ainsi, Dupontel est fabriqué avec des morceaux de Mitterrand et de Chirac (et une gestuelle peut-être à la Sarkozy : physiquement, Dupontel s'en rapproche). Rich l'ex ambassadeur semble un décalque de Jacques Foccart. Ici ou là, on peut voir dans certaines trognes tel député UMP ou PS actuel (allez, il y a sans doute Montebourg). Mais le propos est plus large... et finalement assez pessimiste. Je reprocherai au film de mettre dans le même sac les vrais pourris et ceux qui font des concessions. Peut-être suis-je trop optimiste à propos de la démocratie française...

14:50 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma

mardi, 19 septembre 2006

La Science des rêves

    Concernant Gondry, j'en étais resté à l'excellent Eternal Sunshine of the spotless mind. J'ai retrouvé dans La Science des rêves le côté "dérapage à partir du réel". C'est un film de doux dingue. Je pense qu'il faut rentrer dedans pour bien l'apprécier. J'y suis arrivé sans problème. Du coup, j'ai beaucoup ri. C'est fin, délicieux. De temps à autre, Alain Chabat, en beauf libidineux, ramène tout le monde les pieds sur Terre. Il est question de créativité, d'amour naissant, de désir, d'illusion. C'est inracontable, mais c'est mené avec une certaine rigueur, même si le scénario de son précédent film était beaucoup mieux ficelé. Ici, ce sont des objets (le cheval, la mezzanine, le bateau, le carton à dessins) qui rythment l'action.

    Toutefois, l'histoire est un peu trop légère. Ne cherchez pas un grand film : c'est une fantaisie. J'ai été gêné par la postsynchronisation, très visible, d'autant plus qu'il me semble qu'une partie du film a été tournée en anglais.

12:46 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma

vendredi, 15 septembre 2006

Brick

  Ce film me laisse partagé. J'ai été pris dans cette intrigue policière, dont le héros est un détective d'un genre particulier : un ado qui part à la recherche de son ex, le tout sur fond de soirées branchées et de trafic de drogue. Il y a un petit côté Hal Hartley dans la manière dont les relations entre ces jeunes sont filmées, un ton à la fois réaliste et dépouillé, le tout agrémenté de traits d'humour aussi inattendus qu'efficaces. Je recommande tout particulièrement la poursuite du héros par le truand au couteau, poursuite qui se termine de manière cocasse, avec, cerise sur le gateau, un joli décalage entre le son (hors champ) et l'image (une technique utilisée à plusieurs reprises dans le film... à bon escient). La scène qui a lieu dans un bureau, entre le héros et une sorte de CPE de son bahut, est pleine de sous-entendus : il faut suivre les dialogues...

  Mais ces dialogues sont parfois un peu trop léchés, trop littéraires. Cela donne au film un ton artificiel. De surcroît, le héros est "trop" : beau gosse, rebelle, costaud, intelligent, vraiment malin, courageux (inconscient ?). Ceci dit, la révélation de la toute fin du film permet de comprendre son attitude. (Tiens, à propos de ces jeunes : ils sont supposés avoir 17-20 ans, mais on voit bien qu'ils en ont 5 à 10 de plus. Mention particulière pour l'actrice qui incarne "Kara", sculpturale jeune femme apôtre de la comédie et du mensonge...) Soyez vigilants à propos des dates, des durées... et vous comprendrez. Cette fin elle-même n'est pas une réussite complète : le scénariste a imaginé que le héros s'amuse à révéler les sous-entendus, le caché du film. C'est un peu artificiel. Faudra travailler un peu plus le scénar pour le prochain film. Côté mise en scène, c'est intéressant. Le réalisateur aime les plans obliques, le décalage. Il filme les pieds, ou à partir des pieds. Intéressant, même si ce n'est pas nouveau nouveau.

17:25 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Cinéma

vendredi, 08 septembre 2006

Des serpents dans l'avion

     C'est un quasi-documentaire, consacré aux zizis ambulants. On n'en voit que des longs, voire très longs. Par contre, ils peuvent être maigres, minces, gros et même énooormes ! Ils attaquent et ils font mal. L'intérêt du film réside dans la manière, plus ou moins saugrenue, dont les personnes sont tuées. On a parfois un peu peur. On sourit souvent : on s'attend quand même à certains gags morbides.

    Le début est par contre assez mauvais. Les scénaristes et réalisateurs de ce genre de films ont toujours des difficultés à mettre en route l'histoire. Les inévitables scènes d'exposition sont plates, sans réelle imagination. De plus, le film est parcouru par une mentalité un peu trop "gentille". Les méchants doivent être punis (là d'accord) et tout le monde doit se serrer les coudes et être gentil, sinon, gare ! Quelques individus sont "prédestinés" à se faire zigouiller. On peut s'amuser à essayer de les repérer au début. Certains sont destinés à être touchés mais à s'en sortir. Là aussi, on peut jouer. Le tout est ficelé de manière à ce que chaque segment de population (hommes, femmes, enfants, adolescents, adultes, vieillards, blancs, noirs, jaunes, hispaniques, maigres, gros, musclés, laiderons, canons ...) puisse s'identifier positivement à au moins un des personnages.

14:45 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma

mercredi, 30 août 2006

Tsotsi

  Je l'avais raté à sa sortie. J'ai eu récemment l'occasion de le voir, en version originale sous-titrée. Heureusement qu'il y avait les sous-titres ! Les personnages ne causent que rarement en anglais (et avec un accent à couper au poinçon aiguisé !), plus fréquemment en langue locale africaine, voire en afrikaans. C'est coloré !

  Au début, j'ai craint un film un peu trop inspiré du "gangsta rap" états-unien (avec cette petite crapule tête à demi baissée, le regard haineux), maladroit de surcroît. Cela s'arrange et, à ma grande surprise, l'histoire se déroule sans ennui. Cela tient aussi à l'interprète féminine (très belle poitrine, ma foi) et aux seconds rôles. Le scénariste a eu l'habileté de ne pas opposer les Noirs pauvres aux Blancs riches, mais à d'autres Noirs, qui vivent dans un quartier aisé. La police est aussi multiraciale (attention, c'est quand même le Blanc qui commande). Le film montre aussi avec un certain talent comment la misère (couplée à l'alcoolisme) est mère de la délinquance (très belles séquences autour des rouleaux de béton).

  L'insécurité est proverbiale en Afrique du Sud. Il y a quelques années, un autre film, Hijack stories s'est faisait l'écho. Une célèbre bande dessinée, Madame et Eve, a abordé à plusieurs reprises le sujet (avec un humour décapant).

14:33 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma

dimanche, 27 août 2006

Little Man

   Ah, les frangins Wayans ! Dès que je vois leurs noms au générique, je me dis que c'est parti pour une brouette d'humour fin et décalé, loin de la gaudriole triviale et des sous-entendus graveleux.

   Ben oui, je déconne ! J'ai ri quelques fois, comme par exemple lorsque le nain transformé en bébé (seul un aveugle peut s'y tromper... à condition qu'il soit sourd !) se fait uriner dessus par un chien. Tout cela est très délicat... comme l'ingurgitation de lait par le "papa" et le "fiston"... lait qui se révèle être issu des seins d'une des amies de Madame, ce qui les incite à le recracher vivement. Jolie scène. Bon, à part ça et quelques allusions sexuelles ou scatologiques, le film est faible, pas très bien joué (et doublé). Il manque d'entrain.

   Ceci dit, il contient quelques réflexions intéressantes sur les classes moyennes, la beauferie des fans de foot américain et il met en scène des groupes pluriethniques, où les problèmes ne surgissent pas d'une différence "raciale". A l'occasion d'une fête du cinéma, ça peut se voir, mais ça ne mérite quand même pas le prix d'une place, même à tarif réduit.

17:35 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma

jeudi, 24 août 2006

Le vent se lève

  Ken Loach nous a-t-il gratifiés d'un film consacré aux flatulences ? Eh bien non !! Ceci dit, The wind that shakes the barley (son vrai titre en pas-français, qui signifie "Le vent qui agite l'orge") ne manque pas de souffle. Le vent dont il est question est celui de l'Histoire, avec le tournant que constitue le début de la décolonisation britannique, en Irlande (mais sans référence aux Pâques 1916, tout aussi importantes que le début de la guerre d'indépendance). C'est aussi le vent de la colère, celle des populations qui subissent le joug anglais. Toute armée d'occupation finit par se rendre odieuse, retenez la leçon. C'est aussi le vent du destin, qui unit puis sépare deux frères : le nationalisme mène au fratricide, moi j'vous'l'dis !

  Ce côté "donneur de leçon" est parfois trop perceptible... et la fin sombre dans le mélo, je trouve. Ceci dit, le film est prenant, les décors sont magnifiques (ah, la campagne irlandaise...), les acteurs excellents (qu'il faut entendre en version originale - quitte à faire des kilomètres, pour le gaélique et l'accent irlandais). L'intrigue est parfois peut-être un peu complexe pour qui ne connaît pas bien le conflit, mais cela passe.

  Dans ce film, j'ai retrouvé le "souffle" qui animait Land of freedom et aussi un peu Bread and roses. Les préoccupations sociales, la marque du cinéaste,  ne sont pas absentes, même si on sent parfois de la maladresse à introduire une réflexion socio-économique dans un contexte de lutte nationale.

18:35 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma, cinema, film, films

Nausicaä, de la vallée du vent

    Hayao Miyazaki, vous connaissez ? Je vois dans vos yeux et baillis l'étincelle d'émerveillement que les œuvres du baroudeur japonais de l'animation ont suscitée, naguère et jadis. Il a été découvert dans le désordre, que ce soit avec Princesse Mononoke, Le Voyage de Chihiro, Le Château dans le cielLes Burnes enfarinées ou encore La Fellation du cactus maudit... autant de chefs-d’œuvre... même si le doute subsiste pour les deux derniers de la liste.

    Nausicaä est en fait son premier vrai grand long métrage, adaptation de sa bande dessinée, sorti en 1984. (On peut trouver la BD en France, aux éditions Glénat, en sept volumes, environ 10 euros chaque.) C'est assez proche de Princesse Mononoké : le film est un éloge de la communion entre les êtres humains et les forces de la nature ; chez nous on dit que c'est un film "écologiste", au Japon, on est dans le familier : les relations entre les humains et le reste du vivant ne sont pas (n'étaient pas ?) codifiées comme en Occident. C'est aussi une critique féroce de l'esprit guerrier qui anime les hommes (et les femmes parfois). L'histoire est prenante, le dessin soigné, la psychologie des personnages travaillée, les animaux bénéficiant d'un traitement tout particulier.

   L'héroïne Nausicaä est peut-être un peu "too much" : elle en fait beaucoup, elle est extraordinaire, en deux heures il lui arrive un tas de trucs. Elle est une incarnation de ce que nous appellerions en Occident un Messie. Pour les petits , les enjeux de la narration risquent d'être parfois un peu abstraits... et le film est assez dur, violent même parfois... réaliste quoi. C'est une vraie fiction d'adultes.

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vendredi, 18 août 2006

Pipirates des Cacaraïbes

    Je me disais : en troisième semaine d'exploitation, un jeudi soir, cela devrait aller. En plus, les rues de Rodez disparaissaient sous les eaux. Ben, non : la (grande et belle) salle était presque pleine... et c'était un soir assez tranquille, d'après le projectionniste !

     Reste le film : un grosse sucrerie pour adultes (et ado ; par contre n'emmenez pas les marmots : ils ne vont pas tout comprendre, se trouveront confrontés à des scènes violentes, à des adultes cyniques... mais à aucune scène de sexe ! Le film ne comprend qu'un véritable baiser... et encore, je ne dis pas dans quel but il est donné). Je me suis plongé dedans, tranquille. C'est d'abord un bon film d'aventures, qui puise aux sources des classiques des pirates. Les acteurs, premiers comme seconds rôles, sont excellents. Johnny Depp donne un tour comique au film, ce qui le rend plus digeste, plus léger. Il reste encore la vedette, même si la gloire montante, Orlando Bloom, n'est pas loin de lui piquer la place. On verra dans les prochains films -oui, il y aura une suite- si cela se confirme.

     Les effets spéciaux sont très réussis. Quelle belle bande de pirates ! Coquillages et crustacés... Comme c'est une production Disney, la morale est le soubassement du film, entre un capitaine Sparrow égocentrique, des pirates vindicatifs et une East India Company cupide. Seuls le vaillant Orlando Bloom et la ravissante Kera Machinchose sont mus par un idéal. Vont-ils contaminer les autres ?

     Quelques reproches quand même : les "sauvages" sont toujours représentés de manière assez caricaturale (revoyez le dernier King Kong, par exemple) et certaines scènes sont parfois à la limite de la vraisemblance (même en tenant compte du fait que nous sommes souvent aux portes du vaudeville !), en particulier le "triel" sur la roue de l'ancien moulin. Sinon, restez bien jusqu'à la fin... vous aurez droit à un no-nos !

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mercredi, 16 août 2006

Entre deux rives

      C'est une comédie romantique un brin fantastique. On peut la rapprocher (un peu) d'un film avec Dennis Quaid (Fréquence interdite), dans lequel le personnage qu'il interprétait entrait en communication radio avec son père mort 30 ans plus tôt. On peut aussi ressentir un peu l'influence de L'Effet papillon (je ne peux pas expliquer pourquoi sans déflorer le film... donc, allez le voir si vous voulez vraiment comprendre de quoi qu'est-ce que je suis en train de causationner).

      Soyons clair : ce n'est pas un chef-d'œuvre et l'aspect comédie est léger. De plus, si on fait bien attention au début, on comprend l'un des ressorts du scénario, qui joue à plein à la fin du film. Mais c'est bien interprété. J'ai été pris par l'ambiance un peu décalée : les personnages vivent dans une agglomération géante, trépidante (Chicago) et aspirent à plus de sérénité, au travers de la maison, du lac, de la pratique épistolaire. On a aussi droit à des vues pas idiotes du tout sur les rapports père-fils,  le fait de réaliser ses envies (professionnelles ou autres)... et on comprend pourquoi les boîtes aux lettres électroniques utilisent toutes (ou presque ?) un petit drapeau rouge...

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jeudi, 27 juillet 2006

Ils

        Un soir, je me suis dit : pourquoi pas ? Moins d'1h20, film de genre à la sauce frenchie... et j'ai apprécié ! C'est bien joué, bien mené, à partir d'une histoire vraie. Il y a un petit côté "Blair witch" dans l'esthétique. On nous mène par le bout du nez pendant un moment avant que le mystère ne s'éclaircisse. Bon, ceci dit, les futures victimes font toujours des trucs qu'il ne faudrait absolument pas faire, mais ça passe.

        Remarque : cela fait plusieurs années qu'en Europe comme outre-Atlantique, on considère les anciens pays communistes comme une zone menaçante, inconnue, semi-barbare. On a vu récemment le cas de la Slovaquie. Ici, il est question de la Roumanie (liens culturels avec la France oblige : l'héroïne enseigne dans un lycée français)... et puis, entre les techniciens, les figurants, l'hôtel, la bouffe, c'est toujours moins cher qu'ici...

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jeudi, 13 juillet 2006

Vol 93

   Dans la version originale, le titre est United 93, le nom de l'avion dont les passagers se sont révoltés contre les pirates de l'air. Dans le générique de fin, il est quand même précisé que cette compagnie aérienne (United Airlines) n'a pas sponsorisé le film et que celui-ci ne lui est lié en aucune manière (financière). Le film est construit sur l'alternance de scènes liées à l'action des pirates (de leur dernière journée à l'hôtel à la chute de l'avion) et de scènes se passant dans une tour de contrôle, un centre d'aiguillage (du ciel, bien sûr) ou le centre de sécurité aérienne. En regardant le générique de fin, vous vous apercevrez que certains personnages jouent leur propre rôle. Cela donne un ton très réaliste au film. Paul Greengrass est donc un bon choix. Il avait fait ses preuves dans Bloody Sunday, un excellent film sur le conflit nord-irlandais.

   Il faut d'abord voir ce film comme un suspense. Bien que l'on connaisse la fin, l'action se suit avec un grand intérêt. Greengrass a voulu rester au plus près de la réalité : il a fait effectuer des recherches pour ensuite pouvoir transposer l'histoire à l'écran en la trahissant le moins possible. Parfois, les scènes des centres de contrôles sont un peu saoulantes. Elles sont un peu trop nombreuses... mais elles donnent envie de savoir ce qu'il se passe au même moment dans l'avion. Le film suit la chronologie et donc il nous retrace la crise du 11 septembre 2001. Une autre de ses qualités est le soin apporté aux personnages des pirates de l'air : on voit bien leur fanatisme religieux (sans que l'organisation des attentats soit expliquée) et aussi leur humanité relative ; ces attentats, qui ont nécessité une préparation longue, minutieuse, ont réussi presque par miracle ; il aurait fallu peu de choses pour les contrecarrer (et encore le film ne parle pas de ce que savaient les services états-uniens).

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mercredi, 12 juillet 2006

Nos voisins les hommes

      Une comédie sympathique, avec une qualité d'animation plus qu'acceptable, un scénario qui tient la route et des personnages qui "tranchent" : ce sont des archétypes. Un écureuil hyperactif roteur, une moufette flatuleuse, une tortue qui réfléchit vite (et court !) etc. On a droit à une critique très gentillette de la "banlieue" au sens états-unien du terme : cet entassement de baraques de bourges qui s'empiffrent à longueur de journée.

    Le film fait l'éloge de la "famille", au sens génétique comme au sens figuré (le groupe d'amis), contre l'individualisme destructeur. Il est au fond assez convenu. Deux seuls humains sont dépeints négativement : le "dératiseur" (un pauvre gars qui fait son boulot) et surtout la gérante du lotissement, une femme "moderne", forcément rivée à son portable, forcément brune (les blonds sont les gentils, voyons !), forcément célibataire ... et donc forcément acariâtre ! Bonjour les clichés ! Derrière la pseudo-critique du mode de vie ultra-consumériste se cache en fait son apologie : les bebêtes ne pensent qu'à se goinfrer des mêmes cochonneries que les humains... même le méchant ours qu'il est vilain le pas gentil !

      Restent les gags, réussis, comme cette scène qui voit l'écureuil -rendu supersonique- échapper à tous les pièges et sauver la situation ou la romance entre la moufette et un personnage qui a perdu son odorat... Le doublage français est moyen... c'est-à-dire pas aussi réussi que pour d'autres films d'animation : Gerra en tortue ça va, mais Cornillac en raton-laveur, ça passe moins. Par contre, la femme qui double la moufette est très bien !

15:07 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Cinéma

Echo Park L.A.

   L'histoire tourne autour d'un quartier latino de Los Angeles, plutôt modeste (mais regardez les téléphones portables qui circulent !) à l'origine, mais où des bobos commencent à s'installer. Deuxième élément important : l'attachement aux traditions. Toutes les péripéties ont un rapport avec cette idée : dans quelle mesure doit-on rester "fidèle" à ce que les parents (en particulier un père flic et pasteur) ont inculqué ? Là-dessus se greffent des histoires d'amour, de sexe, une grossesse, un grand-oncle jardinier accueillant. Entre pesanteur morale et appétit de jouissance, les ados ont du mal à gérer.

   Parfois, il y a un petit esprit "Larry Clark" dans ce film, mais pas tout le temps, loin de là. Clark est plus subversif, plus contestataire, à la fois dans la forme et dans le fond. Ici, c'est gentillet, mais sympathique, bien joué, bien mené. On ne conteste pas la société (il n'est jamais question d'avortement, les filles considèrent cette cérémonie des 15 ans comme vitale et manifestent un attachement aux apparences, aux paillettes, quasi maladif) mais on veut qu'elle accepte les différences (l'homosexualité, la grossesse précoce).

12:30 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Cinéma

mardi, 11 juillet 2006

Takeshis'

   Les fans de Kitano y trouveront des allusions à plusieurs de ses films précédents... notamment à Zaitochi pour le numéro de claquettes. C'est une sorte de manteau d'Arlequin, un puzzle égocentrique dans le lequel Kitano incarne Kitano jouant un sosie de Kitano...  à moins que parfois Kitano n'incarne un sosie de Kitano jouant à Kitano... On peut se triturer le cerveau sans qu'aucune réponse claire n'apparaisse, et à la limite on s'en fiche. Il faut profiter des scènes, des moments. Le problème est que tous ces moments ne sont pas bons. Le film est très inégal, trop long (j'ai regardé plusieurs fois ma montre...). Les défauts de Kitano sont dans ce film. Il se la joue toujours "Jean Gabin d'Asie orientale" et l'image des femmes n'est pas des plus valorisante. Ceci dit, il introduit une once d'autocritique et présente le monde de la télévision de manière assez comique.

13:55 Publié dans Cinéma, Japon | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma

lundi, 10 juillet 2006

Leçons d'amour à l'italienne

    C'est la bonne surprise de ce début juillet. Une comédie romantique transalpine qui joue sur les clichés sans (selon moi) tomber dedans. C'est divisé en chapitres, à l'image de la série de livres dont il est question dans le film. C'est aussi une référence au film à sketchs italien et aux comédies qui ont fait la réputation de ce cinéma. On a droit successivement à la rencontre, la crise, la trahison, l'abandon... et au renouveau. L'intérêt du film est que chaque chapitre est centré sur un couple différent, même si on rencontre de-ci de-là les personnages des autres histoires. A la fin, on peut dire que la boucle est bouclée.

     J'ai beaucoup ri, en particulier au premier volet, où les voix off se superposent aux dialogues pour nous révéler les pensées intimes des personnages, principalement Tommaso et Giulia. Genre :

- (Je sens que je vais dire quelque chose d'idiot) Et si on restait amis ?

- (Ouah, le râteau !)

    Le meilleur ami de Tommaso nous sert de guide, gratifiant le spectateur de ses commentaires, dont la principale utilité est de nous montrer que son ami ne l'écoute pas et que lui est prêt à tout lui céder !

    La mise en scène du "couple en crise" est suffisamment habile pour qu'on puisse s'identifier successivement aux deux personnages. Je recommande tout particulièrement la scène où ils sont couchés sur le sol dans une sorte de club pour couples en détresse... Bonjour les dessins !

    La "trahison" est parfois jubilatoire, avec cette policière implacable. Ex-cel-lent !!

 

 

   Une anecdote perso pour terminer. J'ai vu ce film à Toulouse hier dimanche, avant de prendre le train pour regagner mon Aveyron chéri. Le train est parti à 19h32, plein. L'employé de la SNCF avait l'air un peu surpris qu'autant de monde puisse décider de voyager à un horaire qui ne permettait pas de suivre les exploits footballistiques de nos gladiateurs contemporains. Le train était bondé... parce qu'une seule voiture avait été préparée. Mais, bon, c'était climatisé. Vers 20h05, le train s'est arrêté en pleine voie. Sur l'écran électronique, un message s'afficha, pour nous informer de l'arrêt et nous prévenir de ne pas nous diriger vers les portes. Par contre, rien sur le motif de l'arrêt. Je ne tardai pas à comprendre : le chauffeur écoutait la radio. Il a voulu suivre le pénalty de Zidane... et nous a d'ailleurs vite annoncé que la France menait 1 à 0. Plus de la moitié de la voiture s'en fichait éperdument... Plus tard, il n' a que ralenti pour l'égalisation italienne. Du coup, il a un peu accéléré pour rattraper le retard. Comme il n'a plus rien annoncé après le 1-1, je me suis dit qu'on devait se diriger vers une prolongation. Le train est arrivé à Rodez avec (fait exceptionnel) 1 ou 2 minutes d'avance.

   J'ai regagné mon domicile à pieds. Il faisait bon. Pas un chat dans les rues. Ah, si : un randonneur qui se dirigeait vers la gare. Arrivé chez moi, j'ai commencé par prendre une douche. Ensuite, j'ai mis la radio : j'avais complètement coupé avec l'actualité depuis vendredi soir. Pour tout dire, je ne connaissais ni le score du match "Allemagne-Portugal", ni le nom des vainqueurs du tournoi de Wimbledon ! On s'approchait de la fin de la prolongation. Mais ça m'a vite saoulé. J'ai rangé diverses affaires et grignoté un peu. Puis, saisi d'une soudaine envie de déféquer, je me suis dirigé vers les toilettes, où je me suis adonné à la sculpture post-digestive. (C'est là que je me rends compte qu'au lieu de dire que le commentaire du match me saoulait, j'aurais pu écrire qu'il me faisait chier !) Le match devait être terminé et je n'entendais rien venant des rues de Rodez. Une fois mon affaire faite, je suis retourné à la radio, pour entendre la confirmation de ce que je pressentais...

14:55 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma

Dans la peau de Jacques Chirac

    C'est mieux que ce à quoi je m'attendais. C'est d'abord un vrai film de fiction, puisque les images d'archives sont commentées par Didier Gustin imitant la voix du président de la République. C'est drôle... et finalement pas très méchant. Pourquoi ? Tout simplement parce que la plupart du temps, le film survole les "affaires", ne décortique pas les turpitudes de M. Chirac, se contentant souvent (pas tout le temps, heureusement, sinon le film serait insupportable) de survoler. (Exemple : l'ambiguïté vis-à-vis de l'extrême-droite. Le film a le mérite de citer intégralement les propos se rapportant au "bruit" et à l' "odeur" -ils sont tronqués dans la chanson de Zebda- mais aucune analyse des rapports entre le RPR et le FN n'est menée. Chirac aurait dérapé... Tu parles !) Peut-être Karl Zéro part-il du principe que ceux qui vont voir ce film savent déjà. Dans ce cas, il a construit un simple divertissement. Il aurait été plus audacieux d'adresser ce film à ceux qui ont encore des illusions sur l'action passée du président. Il ne fut pas (que) le grand nerveux à la tête vide (avec des côtés sympathiques) que l'on se plaît à dépeindre. Le film rappelle bien son côté "flingueur", mais sur un ton plutôt louangeur (il a "niqué" Chaban-Delmas, Giscard-d'Estaing, Fabius, Barre, les "rénovateurs", Balladur et Jospin). Il aurait été plus intéressant de montrer en quoi cet individu a profité des institutions de la Ve république pour assouvir sa soif de pouvoir tout en les dévoyant à son profit... et à celui des petits copains. Par exemple, le passage sur l'affaire Méry manque d'approfondissement.

    Ceci dit, si vous voulez passer un moment agréable (le commentaire est écrit avec talent et se marie bien avec les images)...

14:30 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma, politique

jeudi, 06 juillet 2006

Volver

   Il paraît que cela se prononce "Bolbaire". On l'entend une fois dans le film, lorsque Penélope Cruz chante (ou du moins, à ce qu'il m'a semblé, lorsqu'elle mime le chant qu'une autre personne interprète). C'est un mélodrame humaniste à la sauce almodovarienne. C'est donc plaisant, mais pas génial. (Je préfère de loin la période truculente d'Almodovar, des années 1980 jusqu'à Kika) Il y a des maladresses dans le film, mais, finalement, elles comptent peu au regard du talent des actrices (Carmen Maura, qui incarne Agustina et Lola Duenas, qui joue "Sole", toutes deux plus brillantes que "Pené") et de la force de l'histoire. C'est en cela que c'est un film humaniste, féministe même. Que de bonheur à voir ce portrait du compagnon de l'héroïne, beauf avachi face à la télévision (qui retransmet un match de foot...), enivré de bière ! Les femmes sont des victimes, mais des victimes qui savent se venger : la mère, la fille et la petite dernière.

    A un moment, il me semble qu'Almodovar lance une pique à P. Cruz. Raimunda et sa mère sont dans la cuisine et celle-ci, qui vient de la retrouver, lui dit qu'elle n'avait pas cette poitrine autrefois, lui demandant si elle ne s'est pas fait refaire... J'ai revu récemment Jambon jambon (je l'ai acheté avec un numéro du Nouvel Observateur), de l'inénarrable Bigas Luna. Le film a un peu vieilli... mais l'anatomie de P. Cruz y est bien mise en valeur. En regardant Volver, je me suis dit que Penélope avait pris un peu de poitrine (et peut-être aussi fait retoucher sa dentition)...

15:44 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : cinéma

mardi, 04 juillet 2006

Watermarks

    C'est un documentaire franco-israélien, pas très long (1h15), qui s'attache à l'histoire d'un club de natation féminin juif autrichien, en particulier dans l'entre-deux-guerres mondiales. Vous imaginez bien que le contexte des années 1930 (montée du nazisme, Anschluss...) ne fut pas sans influencer la vie de ces jeunes femmes. Certaines d'entre elles, octogénaires, sont interrogées. Leurs témoignages sont mis en relation avec des documents d'époque. On revoit ainsi des images des Jeux Olympiques de Berlin de 1936 (auxquels une des nageuses a refusé de participer, ce dont les dirigeants autrichiens lui ont très longtemps tenu rigueur...), avec ces délégations (Français compris...) qui, en passant devant la tribune d'Hitler, font le salut nazi (pas toutes : les Américains ôtent leur chapeau... bien joué, les gars !). Ce club (nommé Hakoah, il comptait des membres masculins et féminins, dans de nombreux sports) a formé une ribambelle de championnes, qui se sont illustrées dans les compétitions nationales et internationales (j'ai même appris à cette occasion que des sortes de "JO juifs" ont été organisés dans la Palestine britannique). Le film revient notamment sur l'antisémitisme dans lequel baignait l'Autriche déjà avant l'annexion allemande. Soyez attentifs lorsque le défilé de la flamme olympique en Autriche est raconté...

    Mais le film narre aussi les retrouvailles de ces femmes âgées, dans la piscine de leurs exploits. Le retour en Autriche est l'occasion de revivre le passé, dans ce qu'il a de bon et de mauvais (un chauffeur de taxi déclare à l'une des ex-championnes qu'elle n'était "pas allemande"...). Tous les membres du club ont pu échapper au génocide. Ils se sont dispersés aux Etats-Unis, au Royaume-Uni et en Israël.

 

Le site du film (en anglais)

http://www.kino.com/watermarks/

13:20 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : cinéma

lundi, 03 juillet 2006

Slevin

  C'est un polar achm'ent bien foutu, avec une pléiade d'acteurs au mieux de leur forme : Bruce Willis (sobre), Morgan Freeman (classe), Ben Kingsley (pointu), Lucy Liu (sublime... c'est quand tu veux, baby)... même Josh Harnett ! Le scénario est bien ficelé, on se fait embrouiller en moins de deux...Il faut donc dès le début être vigilant : ce que l'on nous raconte ou nous montre comme le passé (plus ou moins récent) peut être bidonné. L'humour est présent. Petit bémol : la violence, souvent gratuite. Le film aurait pu s'en passer sans perdre en efficacité (et il aurait ainsi évité l'interdiction aux moins de 16 ans).

NE LISEZ PAS LA SUITE AVANT D'AVOIR VU LE FILM... SAUF SI VOUS ÊTES FIN BOURRES !!

 

   De manière sous-jacente, le film véhicule l'idée que les "bons" sont les WASP : Bruce Willis et Josh Harnett... avec l'exception Lucy Liu. Les méchants sont les gangsters, soit juifs (Kingsley incarne avec talent une caricature de juif fortuné superstitieux et âpre au gain), soit noirs (quel bande de voyous ces Noirs), soit d'origine étrangère (un porte un nom à consonance polonaise). Reste l'exception Lucy Liu, vraiment formidable dans ce rôle (je ne le répèterai jamais assez).

  Au second degré, on peut parler de mise en abyme. Josh Harnett est un acteur qui, dans ce film, interprète un personnage qui joue un rôle. De plus, il accède au statut de star (aux côtés de Bruce Willis quand même, faut pas pousser non plus). Les "vieux" acteurs (Freeman, Kingsley) sont vaincus par le petit jeune qui monte, Harnett. Au début du film, il passe son temps en serviette de bain, ce qui permet à tous les fans d'admirer son torse parfait : c'est le beau gosse de 40 jours et 40 nuits qui fait de la figuration, au service des grosses pointures. Finalement, c'est lui qui joue le rôle principal, qui manipule tout son monde.

  Pour terminer, je me dois de signaler une faiblesse du film : pour maintenir le suspens, dans certaines scènes se référant au passé (plus ou moins récent), plusieurs personnages ne sont pas montrés de face (on les voit de dos, ou on ne voit que leurs jambes). A la fin, ces mêmes scènes réapparaissent, sous un autre angle. Par contre, l'agression du début et le coup de téléphone donné par Harnett à "Nick" sont bidons. Ici, la réalisation joue la facilité : il aurait fallu trouver un moyen qui permette ensuite de comprendre que cette partie du film était la fiction dans la fiction.

16:55 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma

dimanche, 02 juillet 2006

Bashing

       Les otages japonais en Irak, vous vous souvenez ? Il en est question ici, à travers la vie d'une famille dont la fille est revenue. Elle subit un véritable harcèlement, dont quelques aspects sont abordés par le film, une fiction, certes, mais qui s'appuie sur des faits réels. Bon, ceci dit, on est au Japon : ce harcèlement n'a pas tout à fait la forme qu'il prendrait en Europe par exemple. Yuko n'est jamais frappée et son vélo ne subit aucune dégradation. Par contre, elle perd son travail à cause d'un collègue sans doute nationaliste. Elle se fait rejeter de l'épicerie (où, un jour, ses achats sont détruits par trois jeunes blaireaux), son père est mis sous pression, sa belle-mère elle-même voit son travail "pollué" par "ça", comme il est dit dans le film (du moins dans les sous-titres).

      Les acteurs sont très bons. Celle qui interprète Yuko est vraiment ravissante, ce qui ne gâche rien. (La première fois qu'on la voit regagner le domicile familial pour se coucher dans sa chambre, elle adopte une position quasi foetale, de dos, qui permet de constater qu'elle a un joli cul moulé dans son jean's !). L'ambiance du film, assez noire, est due au poids du chauvinisme ambiant qui, allié au conformisme social, détermine le destin familial. Cette atmosphère est soulignée par la mise en scène : cette petite ville de province, ce quartier tristounnet sont comme une chape de plomb. De même, une sorte de malaise naît à chaque fois que les escaliers menant à l'appartement (situé au troisième étage) sont gravis. Les femmes sont la seule lumière : Yuko avec son entêtement et son côté "Mère Thérésa", sa belle-mère avec son calme et l'amour qu'elle porte à son mari.

17:25 Publié dans Cinéma, Japon | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma

samedi, 01 juillet 2006

Kamikaze girls

  Un film japonais déjanté. Les deux personnages principaux sont des adolescentes aux tempérements (apparemment) contrastés. A ma gauche voici la poupée sucrée, dont la vie tourne autour des fanfreluches. Elle paraît limite tass-pé, mais elle a des excuses : un père flatuleur et ivrogne, une mère immature qui s'est barrée avec son accoucheur... et puis elle a bon fond la poupée. A ma droite voilà la (pseudo) rebelle, roqueuse motarde cracheuse coup-de-bouleuse, qui a grand coeur aussi, et des failles tout plein à l'intérieur. Les actrices sont excellentes et le scénario frappadingue. La mise en scène s'inspire du "dessin animé" et un peu aussi des pratiques télévisuelles, sans doute. Parfois, un véritable vent de folie souffle sur ce film.

  Au détour d'une scène, on rencontre des yakuzas crétins, un gaillard à la banane proéminente, un styliste exubérant... le tout souligné par une musique de djeunses... et parfois de la soupe française comme on en n'entend plus chez nous ! Quand on prend le tout au second degré, on passe un sacré bon moment, mais je reproche quand même au film de n'avoir pas de recul sur ces victimes de la mode. Certes, il montre que l'extrême attention portée à leur apparence est l'extériorisation d'un malaise chez ces jeunes femmes, mais il ne va pas jusqu'à critiquer cette monomanie, ni son alimentation par les médias.

18:15 Publié dans Cinéma, Japon | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma

jeudi, 29 juin 2006

Le samouraï du crépuscule

   Comme c'est étonnant : c'est un film japonais ! L'action se déroule au XIXe siècle, au moment où le Japon est sur le point de s'engager dans la voie de l'occidentalisation. Tradition et modernité en quelque sorte. On retrouve cette dichotomie au niveau des mentalités : le héros a encore en lui l'antique code d'honneur, mais il est en même temps très différent de bien de ses contemporains (et pas que du pays du soleil levant...) : il élève seul ses filles (suite au décès de sa femme), leur porte beaucoup d'attention, d'amour, considère la femme comme son égale (et souhaite une éducation identique à celle des garçons pour ses filles, pour qu'elles puissent penser par elles-mêmes) et n'a pas l'ambition de devenir le samouraï le plus respecté de sa génération.

   Le film a des qualités documentaires (quand bien même il s'agit d'une fiction pure) : incidemment, on apprend des choses sur la vie quotidienne dans les campagnes nipponnes de l'époque, les activités exercées par les samouraïs, leurs relations avec les paysans, les citadins, les différences de statuts (y compris à l'intérieur du groupe). Certains détails peuvent être macabres, comme ces cadavres que charrie la rivière. Cela donne un tour réaliste à ce film, qui est néanmoins très poétique.

   Il est poétique par la mise en scène, assez dépouillée, attachée au cadre naturel dans lequel évoluent les personnages. Ces moments "en extérieur" font respirer le film, dont nombre de scènes sont tournées en intérieur. Il y a un petit côté Ozu dans la description minutieuse de la vie de ce foyer étrange, où cohabitent un veuf triste, deux filles joyeuses et obéissantes, une grand-mère frappée par Alzheimer et un serviteur attardé mental.

    Il reste une belle histoire d'amour, sur fond de tensions sociales et politiques. Et que cette femme répudiée est belle !  

12:35 Publié dans Cinéma, Japon | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma

mercredi, 28 juin 2006

Poséidon

   Allons-y pour 2 euros de plus ! Un film à grand spectacle, dans une grande salle, avec du bon son, ça remplit un mardi soir de huitième de finale de coupe du monde ! Bon, il faut se taper le début, avec présentation des personnages, de leurs failles (que le film a pour mission de révéler totalement ou de combler... suspens !). C'est lourd et mal filmé. Même la présentation du molosse est engoncée.

  Par contre, dès que la vague est arrivée, j'ai été pris. C'est haletant, assez bien interprété en dépit des caricatures (femme hystérique, père ultra-protecteur ex-maire de New York, mondain alcoolique etc). Au delà de l'histoire, le film fait l'éloge de l'audace (contre l'immobilisme, incarné par ceux qui restent dans la salle principale) et du courage (que d'actes d'héroïsme !). Mais il est aussi, insidieusement, vecteur d'une forme de "darwinisme social". La mort ne frappe pas au hasard...

14:35 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma

mardi, 27 juin 2006

La maison du bonheur

  Pour deux euros, un jour de fête du cinéma, cela passe. L'histoire n'est pas d'une originalité démentielle, mais elle est bien interprétée : Dany Boon est sobre, Michèle Laroque efficace mais dans un personnage un peu stéréotypé... J'accorde une mention spéciale à Daniel Prévost et Zinédine (non pas Zidane) Soualem (et son regard "sallasse" !). Cela m'a fait penser aux comédies réunissant Louis de Funès et Claude Gensac, dans les années 1970-1980, à ceci près qu'ici Michèle Laroque est sous-utilisée, à mon avis.

  La famille qui occupe le devant de la scène ne m'est pas sympathique à la base : lui fait un boulot d'enfoiré pour une banque, elle et la fille ont un rapport des plus superficiel à l'argent. Le contraste avec la "radinerie" du mari (lui-même n'a pas toujours les pieds sur terre dès qu'il est question d'argent... voir l'achat de la baraque) est bien mis en scène. On instille une dose de critique sur le comportement des banquiers et une pincée de morale avec le rachat du héros qui tourne casaque apparemment. Ceci dit, on pourrait tourner le film autrement, en faisant du personnage interprété par Michel Vuillermoz le véritable héros. Le film a ceci de pervers que les personnages principaux sont "beaux" (Boon, Laroque et la fille), alors que les "méchants" ont un physique plus disgracieux.

  Si vous aimez les bêtisiers gentillets, restez à la fin : les fous-rires sont communicatifs !

17:10 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma