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dimanche, 23 décembre 2007

I'm not there

   C'est un biopic (biographic picture) un peu barge (censément être à l'image du personnage), six acteurs incarnant Bob Dylan à un moment différent de sa vie, ou dans un état différent. J'ai été attiré par le procédé... et par la présence de Cate Blanchett au générique. (On y voit aussi Charlotte Gainsbourg, qui interprète celle qui fut la compagne frenchie de la vedette.)

   Je ne suis pas fan de Dylan, à la base. Pour moi, c'est une icône gauchiste des mouvements protestataires des années 1960-1970. Je n'ai donc sans doute pas saisi toutes les allusions glissées dans le film.

   En tout cas, force est de constater que ce long-métrage déconstruit le mythe : Dylan y apparaît mystificateur, faux jeton, alcoolo, drogué, habile musicos ceci dit... et finalement creux. Je ne sais pas si tel était le but du réalisateur, en tout cas, c'est comme cela que je l'ai ressenti. C'est globalement bien joué. Cate Blanchett notamment confirme son grand talent : androgyne, elle est parfaite dans le rôle de la star volontairement obscure. Les plus belles séquences sont celles qui montrent l'Amérique "d'en bas", celle supposée évoquée dans des chansons de Dylan. La photographie est belle dans ces moments-là. De manière plus générale, le noir et blanc sied parfaitement à cette histoire. Todd Haynes s'essaie à l'inventivité visuelle, avec succès ma foi.

   Par contre, qu'est-ce que les dialogues sont chiants !!! Le vide intersidéral du personnage principal déteint sur le film, beaucoup trop long de surcroît. (Je vous assure que j'ai bien senti les 2h15... et encore, je ne fais pas partie de ceux qui se sont endormis pendant le film !) Reste la musique, agréable.

21:05 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma

vendredi, 21 décembre 2007

Bee movie

   Attention, c'est un "dessin animé" plutôt destiné à un public adolescent et adulte. Beaucoup de choses (en particulier les sous-entendus et quelques gags) peuvent passer au-dessus de la tête des bambins. Ils apprécieront néanmoins le rythme de l'action (avec une séquence de poursuite automobile époustouflante... scène de dialogues sur un pare-brise à la clé !), les rebondissements (parfois assénés un peu trop rapidement... le montage n'est pas optimal) et l'humour, en particulier le décalage entre le monde des humains et celui des abeilles (et tous les gags liés à la différence de tailles).

   Mais le film est surtout intéressant pour ce qu'il nous dit du monde des humains, non pas à travers les hommes et femmes représentés, mais à travers la vie des abeilles, symbolisant l'organisation des sociétés humaines, centrées sur le travail. Il est question des inégalités, du sens de la vie, de l'importance du travail : c'est de ce point de vue l'anti "An 01" (on arrête tout et on réfléchit), puisque tout s'effondre dès que les abeilles, après avoir gagné leur procès, cessent leur activité.

   Mais on y décrit aussi les turpitudes d'une catégorie très prospère aux Etats-Unis : les avocats. J'ai bien aimé la remarque du moustique, à la fin : de suceur de sang à avocat, la marche n'est pas grande, puisque l'acquisition d'un attaché-case suffit ! J. Seinfeld est sensible au juridisme états-unien... et à l'écologie. Ce film est un plaidoyer en faveur de ces insectes, menacés ici par l'enfumage industriel... en réalité par les fabricants de pesticides, qu'on n'a pas osé attaquer de front... sans doute par crainte de suites judiciaires... Décidément, on ne sort pas des manuels de Droit !

   J'ai un regret : j'ai vu le film en version française, ce qui m'a privé de la voix de Renée Zellweger, qui incarne (dans la version originale) la charmante fleuriste Vanessa, quintessence de la New-Yorkaise aisée, féministe, écolo et soignée (un pendant outre-atlantique de la Parisienne).

22:20 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma

jeudi, 20 décembre 2007

Il était une fois...

   Cela commence comme un conte de fées... puis ça dérape, mais pas trop. Un Indien débarqué chez nous y verrait comme une adaptation locale du style "Bollywood" : c'est hyper sucré, limite nunuche et parcouru de séquences chantées et/ou dansées. C'est d'ailleurs le point faible du film en version française : on a voulu doubler les chansons (Disney a des moyens, que voulez-vous), au lieu de laisser les voix d'origine, accompagnées d'un sous-titrage. Mauvais choix.

   Cela n'empêche pas le film d'être bourré de qualités. La première est la réussite de l'animation, au niveau des animaux qui entourent la princesse dans la "vie réelle". C'est parfois magnifique et j'ai adoré toutes les séquences avec l'écureuil (un petit clone du héros de Ratatouille ?), en particulier celles où il mime un méchant et la princesse. Les acteurs sont bons. Le prince charmant (James Madsen... oui, "cyclope"... excellent !) est un crétin, mais un gentil crétin d'une franchise désarmante. Le vrai charmant est une sorte de Guillaume Canet états-unien. Susan Sarandon prête ses traits à la méchante, de manière très convaincante. La petite Amy Adams s'en sort bien : pas facile d'incarner de manière plausible une ingénue aux pouvoirs surnaturels qui évolue vers plus de maturité.

   La première partie est un dessin animé "classique", qui mélange des références à Blanche Neige et les sept nains, Cendrillon, La Belle au bois dormant et Bambi (entre autres). Disney a mis le paquet de guimauve et les grosses caisses : c'est qu'on se livre à de l'autoparodie ! Au passage, on en profite pour se payer la tête de ces enfoirés de Dreamworks : un ogre vert (façon Shrek) est ridiculisé... au besoin avec de l'humour glauque ("morval" dirais-je)... ça vous apprendra à vous fiche de nos beaux films dans les vôtres, non mais !

   Après, ça déchire. On a le choc des cultures entre les personnages issus des contes et les "vraies gens". Je recommande la découverte de la télévision (et d'une télénovela particulièrement puissante) par le prince charmant et l'acolyte fourbe.

    Au bout de 20 minutes, on sait ce qu'il va se passer, mais ce n'est pas grave. On a droit à un peu plus de 1h30 de détente, parfumée de romantisme.

12:35 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma

mercredi, 28 novembre 2007

Lions et agneaux

   Trois histoires s'entrecroisent : une entrevue entre un sénateur républicain  (excellent Tom Cruise) va-t-en-guerre et une journaliste "libérale", c'est-à-dire de gôche, au sens ricain (Meryl Streep, caricature de l'intello juive, affublée de fringues moches et chères) ; une intervention de troupes spéciales en Afghanistan (les scènes les plus convaincantes) et un dialogue entre un prof de fac (Redford, plutôt mauvais) et un étudiant doué mais pusillanime (interprété par mec à qui on a envie de filer des taloches). C'est globalement verbeux : trop de dialogues, pas très bien écrits.

   Je vois à peu près ce que Redford a voulu faire. La "gauche" américaine se mord les doigts d'avoir été roulée dans la farine par l'équipe Bush après le 11 septembre 2001. Au second degré, ce film d'un progressiste est une sorte d'exorcisme. C'est aussi la dénonciation de l'égoïsme d'une grande partie des Zaméricains, qui préfèrent passer leurs loisirs à regarder des programmes télévisés daubiques et le reste du temps à essayer de palper un max de thunes (et se complaire dans une sorte de poujadisme intellectuel) plutôt que de jouer leur rôle de citoyens. C'est aussi une vision critique de la stratégie gouvernementale : le sénateur est un illuminé et ses décisions envoient des soldats au casse-pipe.

   Le film est réussi quand il montre ces jeunes, issus des minorités, de quartiers "difficiles", réfléchir sur leur engagement et finir par intégrer l'armée... et je ne vous dis pas dans quel merdier ils se retrouvent ! On sent chez Redford la volonté de ne pas stigmatiser les soldats tout en contestant les modalités de l'intervention militaire... et ses motivations politiques réelles.

   Le résultat est donc un peu décevant.

12:05 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma

mardi, 27 novembre 2007

Saw IV

   Celui-là est interdit aux moins de 16 ans... donc la salle ne comporte pas de djeunse boutonneux, juste des adulescents plus ou moins dégourdis (la majorité du public avait entre 18 et 25 ans)... plus quelques "vrais" adultes !

   Ça commence fort, par une séquence très chirurgicale (le générique de fin nous précise d'ailleurs qu'un "physician" a collaboré au film), très réussie, très ambiguë (on se demande sur quoi elle va déboucher). La suite est beaucoup plus attendue.

   Visiblement, ils ont du mal à fournir, au niveau du scénar. On sent que cela s'épuise un peu. Alors, on tire sur toutes les ficelles. Ici, pendant un moment, on ne voit pas le lien entre les personnages et les épisodes précédents. Les anciens décors sont rentabilisés : on y fait évoluer (en partie) les protagonistes du numéro IV. On finit par comprendre que les événements ne se déroulent pas après, mais pendant l'épisode III. (Je mets les retours en arrière à part.) Cela donne un peu de sel à l'intrigue.

   Reste une grosse invraisemblance : le film commence avec l'autopsie du tueur... et se termine dans la pièce où il s'est éteint, à la fin de l'opération réalisée par le médecin qu'il avait fait enlever. C'est incohérent. A moins que... (suspense pour la suite)

   On remarque aussi que certains points de l'histoire ne sont pas complètement exploités (comme le cas du type dont la fille avait été enlevée dans le III. On attendra Saw V...

11:50 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma

samedi, 24 novembre 2007

American gangster

   Le film compte non pas un mais deux héros, deux anti-héros (c'est à la mode). La première partie du film met leurs destins en parallèle, montrant à la fois leur ascension (chacune dans son genre) et leurs côtés "obscurs"... Tous deux sont issus d'une minorité : noire pour le trafiquant, juive pour le flic. Tous deux ont commencé en bas de l'échelle : dans le ghetto noir pour le premier, dans le quartier italo-américain pour le second (dont les potes de collège sont devenus des mafieux). Dans cette partie, on retrouve la virtuosité de Ridley Scott, qui, mine de rien, nous livre une véritable étude sociologique. Le tout, comme ça, dans le flux de l'intrigue, dans un film commercial bien charpenté.

   Mais là s'arrêtent les ressemblances entre les personnages. "Frank" (Denzel Washington excellllent) est plutôt puritain, radical quand il s'agit de prendre des décisions, attaché aux valeurs familiales... et plus encore au pognon, alors que Richie (Russell Crowe formidable) est un voluptueux, plutôt asocial et louvoyeur, méprisant le culte de l'argent. Leurs ascensions prennent des chemins différents : le Blanc suit une forme de méritocratie, passe des concours, intègre un "service public", le Noir reprend une "entreprise", innove, conquiert des marchés, affronte ses concurrents.

   Toutetois, les deux bonshommes partagent le goût de la rigueur dans le travail, ce qui va les rapprocher à la fin.

   Par comparaison, les autres personnages, certes bien interprétés, apparaissent en retrait. Deux mots sur les femmes : à part la mère (incarnée par Ruby Dee, l'inoubliable maman de Wesley Snipes et Samuel L. Jackson dans Jungle fever), ce sont soit des putes soit des profiteuses de mecs. La vision est donc assez misogyne... et reste fidèle aux "canons" de la mythologie du film de gangsters : les fréquentations des caïds ne peuvent être que des canons sans cervelle avides de fric et de sexe...

   Reste la question de la scène manquante.

   Ben oui, il en manque une. Ceux qui ont vu la bande-annonce ne peuvent que s'étonner d'avoir "raté" la scène qui montre Frank Lucas s'approcher, dans l'obscurité, de la caméra (qui le filme en contre-plongée) et tirer (bel effet avec l'éclair provoqué par la détonation, illuminant brièvement son visage fermé), avant de quitter les lieux, abandonnant l'arme sur place.

   Le film durant déjà près de 2h30 (on ne les sent pas, je vous assure), je suis d'avis que des coupes ont été pratiquées (et c'est parti pour l'édition collector du D.V.D. !). Je pense que cette scène devait suivre l'algarade survenue dans un bar tenu par un revendeur, qui a "manqué de respect" à Frank quand celui-ci lui a ordonné de ne plus couper sa came ou bien de changer le nom de la daube qu'il vend. (Décidément, ces entrepreneurs sont prêts à tout pour conserver un marché !) Ce personnage a pu être assassiné par Frank après qu'on a tenté de tuer sa femme sous ses yeux : de retour chez lui, il entend ses frères lui proposer de faire la peau à cette petite frappe (sans qu'ils aient la preuve qu'il soit responsable de la tentative de meurtre), ce que le patron refuse. Après cela, on a une ellipse : Denzel Washington retourne en Asie du Sud-Est (au passage, Ridley Scott égratigne tout ce qui pourrait donner  ne serait-ce qu'une once de respectabilité au conflit vietnamien) sans avoir apparemment tiré vengeance du forfait, ce qui ne cadre pas avec le personnage qu'on s'est évertué à nous présenter jusque-là. Peut-être a-t-on jugé que cela alourdissait inutilement l'intrigue, alors que la phase de déclin s'amorçait.

15:25 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma

jeudi, 22 novembre 2007

Mon meilleur ennemi

   C'est un documentaire sur la vie de Klaus Barbie, après la Seconde guerre mondiale. Donc, même s'il est souvent question de son rôle à la tête de la Gestapo de Lyon, le film est essentiellement consacré à la manière dont il a échappé à la justice à la fin de la guerre (merci les services secrets américains) et à son action en Amérique latine (en Bolivie principalement), avant que son passé ne rattrape celui qui se fait appeler Klaus Altmann.

   Le film m'a laissé mitigé. Il est très intéressant pour qui veut apprendre à quel point, durant la "guerre froide", les Etats-Unis se sont assis sur les grands principes démocratiques qu'ils prétendaient défendre, en particulier en Amérique latine. La situation de l'Allemagne de l'immédiat après-guerre est un autre point fort du film. Toutefois, certaines affirmations auraient méritées d'être étayées. Je pense en particulier à ces propos péremptoires sur le rôle occulte d'anciens "groupes francs" nazis, de 1945 aux années 1970...

   La fin est plus connue : il s'agit de l'arrestation puis du procès de Klaus Barbie. Cela nous donne l'occasion de revoir l'habile et égocentrique Jacques Vergès. A travers les quelques extraits qui nous sont proposés, on s'aperçoit que, s'il a été un formidable polémiste (et un utilisateur roué des médias), Vergès n'est pas un très bon avocat. (Sur ce sujet, le documentaire de Barbet Schroeder, L'avocat de la terreur, est bien plus solide.)

18:10 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma

mardi, 20 novembre 2007

Le premier cri

   Ouiiiiiiiiiiiiiiin !!! Oui, cela donne ça, en gros... multiplié par autant de gamin-e-s qui voient le jour (sauf un) dans ce documentaire-hymne à la maternité.

   Bien entendu, l'intérêt réside dans la diversité des situations et des cultures. Il est à noter que, lorsque le couple filmé habite un pays développé, il s'agit tout le temps de gens friqués... à croire que les pauvres n'accouchent pas dans ces pays... ou qu'il n'existe pas de pauvres dans les pays développés ????

   J'ai beaucoup aimé les séquences avec les dauphins (parfois facétieux)... toutes les scènes dans lesquelles des animaux apparaissent (des chats notamment). La partie vietnamienne est vertigineuse : l'accouchement est un travail d'usine, contrastant fortement avec la préparation rituelle que mettent en place les beatniks québéco-états-uniens, par exemple. Ce couple m'a particulièrement agacé, non pas à cause de ses convictions, mais par son exhibitionnisme. Ceci dit, leur exemple méritait d'être développé, en raison des complications qui surviennent. Par contre, tout le discours new age sur le retour à la nature, qui rejette aveuglément le progrès technologique, me débecte. On retrouve un peu de cette attitude chez les Japonaises, mais d'un autre point de vue : la démarche m'est apparue moins farfelue, pas revendicative.

   Dans les pays dits "en développement", un rien complique la situation. La Touareg accouche d'un mort ; l'Indienne, à son grand regret, donne naissance à une nouvelle fille, alors que les Massaïs en espèrent une. C'est la principale richesse du film : la juxtaposition (après un gros travail de montage) de scènes révélant des mentalités parfois proches, parfois très éloignées.

   Ma préférée : la jeune (et belle) Sibérienne, obligée de se taper seule un long trajet en avion, pour finalement subir une césarienne... et le gamin se retrouve emmitouflé comme c'est pas permis !

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samedi, 17 novembre 2007

L'assassinat de Jesse James par le lâche Robert Ford

   Vous savez ce que c'est, les vedettes, ça aime le pognon, ça aime les lumières médiatiques, mais ça veut aussi laisser sa trace dans l'Histoire. Du coup, pendant qu'Angelina Jolie s'engageait dans Un Coeur invaincu (plutôt une réussite, ma fois), Brad s'est demandé ce qu'il pourrait bien faire. Il s'est transformé en producteur-acteur. Il a quand même choisi un sujet "piquant", et incarne un supposé rebelle : Jesse James.

   Cela devient intéressant quand on sait qu'il s'agit du Jesse James finissant, encore jeune mais plus tout à fait dans coup. Le film met en scène ses faiblesses, le talent de Brad Pitt en plus... Mais c'était quand même une belle enflure !

   Il y a un deuxième "héros" dans ce film : l'assassin, un autre anti-héros en fait, puisque ni J. James ni ce Robert Ford n'ont l'étoffe du symbole propre à fédérer ce beau pays qu'est l'Amérique (les Etats-Unis, pardon). Il a fallu choisir un acteur capable d'incarner l'admirateur, le faible, le fourbe et le criminel. Casey Affleck s'en sort bien.

   Le malaise réside dans le fait que Jesse semblait souhaiter qu'on l'assassine (mais pas n'importe qui, tout de même !), alors que Bobby voulait plutôt le protéger, à la base. Cela donne donc un anti-western, très long (2h30 ! Putain ! On les sent !), contemplatif et méditatif.

   C'est très joli à regarder. Les plans ont été construits avec beaucoup de méticulosité (notamment ceux où l'on voit évoluer des groupes de personnages). La photographie est soignée. Les paysages sont beaux. Un film très "chic" en sorte.

  

17:50 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma

vendredi, 16 novembre 2007

7h58 ce samedi-là

   Ce polar a été souvent comparé au dernier film de Woody Allen (Le Rêve de Cassandre). La raison en est que les deux intrigues reposent sur un "crime" (au sens anglo-saxon du terme), oeuvre de deux frères, l'un ayant les nerfs un peu moins solides que l'autre. Pourtant, là s'arrête la ressemblance.

   En effet, le film de Sidney Lumet est plus "chiadé" au niveau de la réalisation, alors que Woody (si c'est bien lui qui a mis en scène le rêve) nous a livré une sorte d'épure, ce qui, d'ailleurs, a déconcerté pas mal de monde. On retrouve cela au niveau du montage. Le Woody est linéaire, alors que le Lumet est haché de retours en arrière ma foi très réussis : cela donne du rythme et éveille la curiosité du spectateur.

   Le film de Lumet recours donc moins aux dialogues que celui de Woody, parfois trop bavard. On peut juger le Lumet plus abouti : la mise en scène fait passer davantage de choses. Il est plus noir aussi, puisque le crime en question frappe au coeur de la famille, ce qui n'était pas prévu par les deux lascars. Par contre, la suite de l'histoire est très prévisible, ce qui nuit un peu au suspens. (L'enjeu n'est pas le même dans Le rêve de Cassandre.)

   Dans les deux cas, l'interprétation est bonne voire très bonne. Dans le Woody, le niveau est plus égal : en gros ils sont tous bons. Ce n'est pas tout à fait le cas dans 7h58. Philip Seymour Hoffman (qui a déjà fait ses preuves) écrase les autres. Si vous voulez voir un grand acteur en action, franchement, allez voir ce film. Par contre, ceux qui l'entourent m'ont paru parfois mal dirigés. Le film est trop pleurnichard. Quand vous ajoutez la musique de circonstance aux scènes larmoyantes (Hoffman réussit bien la sienne, ceci dit), cela fait un peu "trop".

14:45 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma

mercredi, 14 novembre 2007

Le Royaume

   En province, il n'est pas facile d'accéder à ce film, qui n'a pas bénéficié de l'exposition à laquelle il pouvait prétendre, vu la concentration irréaliste des sorties sur certaines semaines.

   C'est un mélange d'unilatéralisme à grand spectacle et de bons sentiments. A la base, une histoire vraie : un attentat anti-américain sur une base de vie de civils en Arabie saoudite. Le générique se charge de nous situer le contexte géopolitique, vie et oeuvre de Ben Laden à la clé. C'est un pudding pas trop mal foutu, mais dont le spectateur lambda, peu au fait des enjeux de la politique moyen-orientale, ne retiendra pas grand chose. Je relève toutefois un effet intéressant : le lien graphique tissé entre la consommation de pétrole et les attentats du 11 septembre 2001.

   Après, c'est de l'unilatéral. Les bons agents du F.B.I. vont parvenir à se rendre chez les méchants Saoudiens, en appuyant là où ça fait mal : sur les liens obscurs qui relient des membres de la famille royale au financement du terrorisme. Bien joué, les gars, et merci à la grande presse indépendante états-unienne pour le coup de main. Au passage, le film égratigne ces salopards de parlementaires du Congrès, alors que le président est vu comme un mec bien, conscient des réalités et burné de surcroît.

   A l'arrivée en Arabie saoudite (ça a été tourné à Dubaï, avec des figurants apparemment recrutés sur place, à Londres et en Israël-Palestine), c'est un peu le "choc des civilisations", mais entre supposés alliés. Les gonzesses sont sous cloche, et la vue de la médecin-légiste du FBI en T-shirt (il doit faire dans les 40° quand même) suscite l'émotion. Pour faire bon genre, on nous fait comprendre que les "bons" Saoudiens ne jurent pas comme des charretiers, eux, et qu'ils respectent les femmes... à leur manière. Parce que, ouais, ce ne sont pas les bons occidentalisés qui affrontent les méchants obscurantistes là-bas, ce sont plutôt les islamistes non-violents (c'est-à-dire les dirigeants saoudiens) contre les islamistes radicaux. Au moins le film nous épargne-t-il une vision trop angélique de la situation : on peut être un musulman très pieux, voire bigot comme c'est pas permis, et ne pas être un terroriste. Cela devient complexe, dites moi !

   On se rassure avec une pointe d'antisionisme primaire chez les Saoudiens : un des agents du FBI a un visa israélien sur le passeport... Ouf, on laisse couler (pas comme le Grand Libérateur Khadafi, dont les services continuent de rejeter ce type de passeports). L'équipe est donc très œcuménique : dirigée par un Noir, elle comprend un WASP, une féministe (Jennifer Garner pas démente) et un juif.

   La première partie du film nous montre en détail les méchants en action. Il n'y a plus de tabou désormais : on peut voir des citoyens américains se faire allègrement dézinguer. L'attentat ultime est très bien amené... et spectaculaire. La deuxième moitié du film voit ces quatre agents, aidés de policiers saoudiens en apparence méchants mais gentils en fait, apprendre aux abrutis locaux comment on mène une enquête criminelle qui déchire sa race. Au passage, on met la pâtée à ces enculés de terroristes. La mise en scène est très efficace : c'est trépidant... saignant à souhaits parfois.

   La fin est surprenante... DONC NE LISEZ PAS LA SUITE SI VOUS N'AVEZ PAS VU LE FILM SINON NE VENEZ PAS VOUS PLAINDRE APRÈS, HEIN, NON MAIS.

  

 

   Deux scènes sont mises en parallèle : aux États-Unis, le héros, incarné par Jamie Foxx, finit par révéler ce qu'il avait susurré à l'oreille de sa collègue au début, après avoir appris la mort d'un ami dans l'attentat : "On va tous les tuer." En parallèle, en Arabie saoudite, le petit-fils du chef des terroristes répète à sa mère ce que son grand-père lui a dit avant de mourir sous les balles yankees : "N'aie pas peur, on les tuera tous." Cette fin inattendue (et, pour tout dire, intelligente) suggère que la fermeté, quoique parfois nécessaire, ne suffit pas à résoudre des problèmes aussi complexes. Du coup, je suis sorti de la salle plutôt satisfait.

11:20 Publié dans Cinéma, Proche-Orient | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma

mardi, 13 novembre 2007

Dans la vallée d'Elah

   C'est d'abord un polar : le père (Tommy Lee Jones, très eastwoodien) et la fliquette (Charlize Theron, stupéfiante de sobriété... pis j'aime bien ce côté brune mignonne assez nature) enquêtent sur la disparition du fils du premier. Entre l'ancien bidasse taciturne (aux traits burinés par le temps et les soucis) et la policière indépendante (mère célibataire de surcroît), le courant passe mal au début... mais on s'y attendait.

   C'est peut-être un peu long. C'est le côté lamento du film, qui ressemble parfois à une longue plainte.

   C'est aussi, quoi qu'on en dise, une puissante réflexion sur les conséquences de la guerre d'Irak sur la société états-unienne. Le film veut démontrer à quel point cette guerre est ravageuse, pour les civils irakiens (qu'on ne voit qu'exceptionnellement à travers les films tournés par le fils avec son téléphone) et surtout pour les soldats eux-mêmes et leurs proches.

   La réalisation est soignée, peut-être un peu trop "scolaire", démonstrative parfois. Cela reste un bon film, mais pas une œuvre marquante.

11:00 Publié dans Cinéma, Proche-Orient | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma

samedi, 10 novembre 2007

SuperGrave

   ... Superbad, dans la langue de George W. Bush. Chaque année, il en sort au moins un, soit durant l'été, soit à l'approche de l'hiver. De quoi parlè-je donc ? Mais du nanard adolescent !

   Autant le dire tout de suite, on est ici assez loin du premier American pie (le meilleur de la série) et de Sex academy (le plus graveleux... je recommande chaudement). En plus, il dure près de deux heures... et cela se sent. Il aurait fallu tailler à la hache dans ces dialogues insipides (à 80%... restent néanmoins 20% d'insultes et de grossièretés diverses, assez réjouissantes : par exemple quand, au début du film, le gros frisé, qui vient de mater copieusement la poitrine généreuse de la mère de son pote, opportunément penchée vers lui, déclare à ce même pote "Putain, quand je pense que tu lui a sucé les nibards !", l'autre lui répondant "Tu as bien sucé la bite de ton père !") et apprendre à jouer la comédie à un paquet de supposés acteurs.

   Le film vaut le déplacement pour quelques séquences. Elles ne sont pas très nombreuses, mais elles marquent. On a donc la scène de bagnole, avec la maman du gentil coincé penchée vers la fenêtre de la voiture du frisé. On commence doucement. Cela se pimente par la suite. Un pallier est franchi quand, en TD de cuisine (eh, oui, ça existe dans les lycées ricains... bah ça va sans doute arriver chez nous ça, ces options cuisine... faut bien que tous les feignants congénitaux et les abrutis de base obtiennent leur bac !), le gros frisé se retrouve en duo avec une bombasse (ah, oui : les filles sont des bombasses, limite poufs... et elles ont un faible pour les puceaux moches et cons) : la gestuelle à laquelle il se livre dans le dos de celle-ci est fort piquante... Le niveau suivant est atteint quand le héros raconte sa manie de dessiner des bites à tout propos... ce qui nous vaut quelques croquis très artistiques ! (Restez au générique de fin : on a droit à du bonus !). J'ai aussi particulièrement apprécié les "films" que se fait le frisé quand il tente d'acheter de l'alcool. Ah, oui, j'oubliais : bien entendu, il est question de vomi à un moment du film.

   Notons aussi que l'un des trois peigne-culs se retrouve embarqué pour une folle équipée avec deux flics assez ravagés. Cela donne des séquences tantôt drôles, tantôt complètement ratées. Le tout est au service d'une pseudo permissivité : il faut niquer et se bourrer la gueule (et, pour ce faire, se procurer de l'alcool... pas évident quand on a moins de 21 ans, aux States.) Ben oui, y a rien de permissif là dedans. A vous de voir si vous êtes prêts à supporter les clichés et les maladresses pour quelques moments de franche rigolade.  

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vendredi, 09 novembre 2007

Un secret

  Je n'ai pas lu le livre et, je dois le reconnaître, j'ai traîné les pieds pour aller voir le film. Finalement, le bouche-à-oreille m'a convaincu.

   Le début ne m'a pas enthousiasmé. Le réalisateur recourt en plus à quelques facilités : le coup des journaux jetés en masse sur le sol pour indiquer le contexte historique, c'est bien une fois, cela devient lourd ensuite ; le coup de la femme qui accouche, ruisselante, qui s'écrase sur le matelas... bof.

   C'est à partir du moment où le secret est éventé que cela devient prenant. Les acteurs (même Patrick Bruel, que je trouve meilleur comédien que chanteur, perso) sont excellents. Mention spéciale pour trois actrices : Julie Depardieu (j'aime toujours), Ludivine Sagnier, surprenante, et Cécile de France, sensuelle et fragile à la fois... troublante et épatante.

  D'ailleurs, la réalisation se charge de nous faire sentir à quel point le personnage interprété par Cécile de France pouvait fasciner son entourage : les gros plans valorisent le grain de peau (la fermeté de celle-ci...), les plans larges nous permettent d'apprécier la démarche chaloupée. Les scènes de baignade sont vraiment belles : la photographie est soignée et  on perçoit bien la communion entre l'eau et le corps de Tania.

   La deuxième partie du film est très émouvante... Elle comporte quelques moments particulièrement forts. On appréciera, notamment, la scène qui voit des gendarmes français (en zone occupée) arrêter des juifs qui ne portent pas l'étoile... et les livrer aux Allemands. Une belle illustration de la politique de collaboration.

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samedi, 03 novembre 2007

Chrysalis

   Cela commence par deux séquences qui, à priori, n'ont aucun lien entre elles (ce que le déroulement du film va s'évertuer à contredire, bien entendu) : une mère et sa fille discutent en voiture (cela se termine de manière surprenante... et fort bien mise en scène) ; deux flics (Dupontel et sa partenaire) prennent en chasse un méchant. Cette séquence-là introduit l'esthétique dominante du film : un noir et blanc bleuté, métallisé, très joli, où les plans fixes, soignés, croisent des scènes d'action très efficaces. (Mention particulière pour les combats auxquels participe Dupontel.)

   C'est un polar futuriste (Paris avec des tours en son centre... c'est pour bientôt ?) bien maîtrisé, qui mêle plusieurs niveaux : la traque policière, l'expérimentation scientifique, la vengeance, les drames intimes et la politique de sécurité. L'interprétation est "haut de gamme" : Albert Dupontel (dans un rôle "à la Bruce Willis"), Marthe Keller, Estelle Lefébure (épatante !), Claude Perron (familière des films avec Dupontel... c'était aussi, rappelez-vous, la tenancière de sex-shop du Fabuleux destin d'Amélie Poulain !) et Marie Guillard sont excellents.

   Et là, je lis les critiques professionnels... et je tombe des nues ! Le film se fait éreinter, alors que bien des productions médiocres bénéficient de l'indulgence des phénix de la pensée cinématographique ! Est-ce parce que c'est une production TF 1 ? Est-ce parce que Dupontel envoie chier ce petit monde ?

   Franchement, ne vous laissez pas influencer. Si vous aimez les polars, la science-fiction, allez voir ce film, vous ne serez pas déçus !

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vendredi, 02 novembre 2007

This is England

   C'est en partie autobiographique et cela se passe dans l'Angleterre des années 1980. On a donc droit à des images d'époque, principalement de la guerre des Malouines et du Premier ministre en place, j'ai nommé Margareth Thatcher.

   La guerre des Malouines joue un rôle dans le film, puisque le père du héros y est mort. Le gamin est un peu déboussolé, en mal d'affection... et en butte aux moqueries de quelques (petits et) grands cons de son bahut. Tout change quand un skin le prend sous son aile. Le film est donc d'abord une histoire d'amitié(s), de socialisation. Cette bande de jeunes fait des âneries, mais ça passe. La performance du gamin est sensationnelle : le film mérite d'être vu rien que pour son interprétation.

   Tout change quand débarque un "ancien", qui sort de taule... et qui ne cache pas son ultra-nationalisme et son racisme. Cela crée des tensions dans le groupe... on sent le drame se profiler... Le problème est, qu'aussi talentueux soit-il, le réalisateur n'a pas pris de recul sur cette époque et il n'apporte guère d'explications à cette flambée identitaire xénophobe.

   Pour ceux qui ont connu cette époque (voire qui se sont rendus outre Manche), la nostalgie joue : on retrouve ces Anglais populaires à l'accent quasi incompréhensible, fringués comme des clodos... que dire des Anglaises... si... bizarres dans leurs accoutrements... si moches quoi... ben oui !

  

16:40 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma

jeudi, 01 novembre 2007

Le rêve de Cassandre

   Pendant un petit moment (au moins 20 minutes), je me suis demandé : "Mais où Woody nous emmène-t-il ? Suis-je vraiment en train de regarder un film de Woody Allen ?" C'est désarçonnant. Pour clore son expérience britannique, il nous sert son film le moins "allénien", à tel point que je me suis parfois dit qu'il avait peut-être finalement été réalisé par le premier assistant.

   Il ne faut pas se laisser perturber par ce début. Il est nécessaire à la construction du film, qui suit une ligne droite de montée de tension. Le montage a dû avoir pour but de faire alterner les scènes de manière à susciter un malaise de plus en plus grand. C'est réussi, en partie aussi grâce à la musique (jouée principalement sur des instruments à cordes).

   Il s'agit, si l'on est "moderne", d'un thriller sociétal... en réalité, d'une tragédie grecque du XXIème siècle. Plusieurs indices sont insérés dans le film : l'intrigue tourne autour de la Fatalité, du Destin ; la femme dont l'un des héros tombe amoureux est actrice de théâtre ; de plus, à un moment du film, il est question d'une pièce antique d'Euripide, Médée ; enfin, le bateau éponyme du film contient le nom Cassandre...

   Du coup, on peut prévoir pas mal de choses. La fin notamment est attendue. L'intérêt du film réside dans le jeu des acteurs, tous très bons (and very British) et les tiraillements qui sont le nœud de l'histoire. Qu'est-ce que la morale ? L'acquisition d'une fortune et la reconnaissance sociale sont-ils les graals de l'existence humaine ? A-t-on toujours le choix dans la vie ?

   Même s'il n'est pas au sommet de sa forme, Woody étonne dans un genre qui ne lui est pas familier.

16:20 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma

mercredi, 31 octobre 2007

Rush Hour 3

   Cette fois-ci, notre duo d'intellectuels sartriens vient foutre la merde en France ! Cela nous donne une belle collection de lieux communs. Alors, quand c'est un pays asiatique ou latino-américain qui est concerné, on rit de bon cœur à la caricature lourde. Soyons beaux joueurs, il y a un fond de vérité. La police française, un peu "virile", voire raciste ? Les rues de nos grandes villes, un brin dégueulasses ? Les chauffeurs de taxi, gros beaufs suffisants ? L'antiaméricanisme, primaire ? Les femmes, des mégères ou des mondaines ? C'est l'accumulation qui est grossière.

   Et envoyez la musique ! Faites gicler les balles ! Zoomez sur les gonzesses canons !... Tout cela n'est pas très sérieux, ni subtil... mais on rigole bien. Les deux "héros" ne se mouchent pas du pied et ne sont pas mis sur un piédestal. Chris Tucker incarne certes un grand Black gouailleur et bon bagarreur, mais c'est aussi limite un crétin, un type qui n'arrive pas à ses fins. Jackie Chan interprète le personnage "respectable", oui, mais un gros coincé, corseté par une morale (en partie) d'un autre âge et un attachement infantile à certains moments du passé.

   J'aime toujours autant les cascades, en particulier celles auxquelles participe J. Chan. (Il prend quelques risques, comme le semi-bêtisier nous le montre avec la scène de la table retournée...) Les vues de Paris sont superbes. Les dialogues sont efficaces... et les personnages français gratinés. Roman Polanski est délicieux en maniaque de la fouille rectale (quelle belle scène que celle qui le voit, à la fin du film, dresser son index -peut-être odorant- devant le nez de ses anciennes "victimes") et le couple (façon Deschiens) formé par Yvan Attal et Julie Depardieu est à croquer. Notons que nos amis américains ont tout de même eu la délicatesse d'atténuer ce portrait à travers la sculpturale, intelligente et débrouillarde Geneviève et le personnage d'Yvan Attal, que l'on voit évoluer positivement.

   Reste toutefois que les scénaristes ne sont pas parvenus à s'émanciper des clichés concernant la France en général et Paris en particulier : la vision de la police remonte aux films des années 1950 et la manière dont l'antiaméricanisme français est montré laisse supposer que tout ce que dénonce le chauffeur de taxi est, au contraire, forcément bon. Il y a aussi un problème avec l'un des méchants : le fait qu'il fasse partie de la Cour pénale mondiale n'est pas innocent. On retrouve la méfiance éprouvée par les Yankees envers toute juridiction internationale. Ici il s'agit d'un décalque de la Cour pénale internationale, dont la fonction est déformée puisqu'en réalité, elle ne traite pas de la criminalité organisée.

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mardi, 30 octobre 2007

Le coeur des hommes 2

   Ah, qu'ils sont forts les scénaristes ! Prenez quatre mecs, un peu burinés par la vie. On les choisit de manière à ce que les adultes de classe moyenne s'y reconnaissent : deux incarnent le "bas" de la classe moyenne (un fonctionnaire, le prof et un commerçant, le charcutier), deux le "haut" (un patron et un free lance). Ils sont parisiens et se retrouvent régulièrement dans une propriété, sans doute dans un coin de Provence. C'est cool, la vie de "Bobo" !

   Ces quatre mecs se tapent des gonzesses sublimes... et les trompent tous plus ou moins. Ils essaient de la jouer copains avec ceux de leurs mômes qui sont adolescents ou jeunes adultes. Au moins, les blagues de cul sont bonnes : on rigole souvent. L'une des plus belles séquences est celle qui voit l'un des personnages (une indication : elle est gauchère) pratiquer une formidable distribution de gifles.

   Au second degré, on s'aperçoit que ces couples flanchent plus ou moins pour plusieurs raisons. La principale est qu'ils sont fondés essentiellement sur le cul, très pratique pour nouer une relation, insuffisant quand il s'agit de fonder quelque chose de durable. Les concepteurs du film ne semblent pas s'en rendre compte (il n'y a aucun recul sur les personnages, mis en scène très complaisamment). On nous donne donc comme modèles ces sympathiques adolescents attardés. On peut boire un coup avec eux, guère plus.

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Paranoid Park

   Gus van Sant nous la rejoue Elephant : il essaie de nous mettre dans la tête d'un adolescent désaxé, a souvent recours a des travellings élaborés et a choisi la musique avec beaucoup de soin. Dans ce film, il se rapproche un peu du Larry Clark de Wassup rockers. (On nous présente un monde de skaters, à la marge.)

   D'où vient que j'aie été déçu ? Principalement du sentiment de "déjà vu" : dans ce film, Van Sant ne semble pas se renouveler. Cela reste plastiquement réussi, et il parvient à nous faire découvrir une partie de l'histoire au fur et à mesure que l'un des personnages prend conscience de ce qui lui est arrivé. Mais il ne bénéficie plus du sujet porteur d' Elephant (le massacre commis dans un lycée états-unien).

   On peut toutefois mettre à son crédit une petite critique du mode de vie : les parents sont absents, essentiellement préoccupés (d'après ce qu'on entend dire aux jeunes) par le pognon. Et, même si c'est un film centré sur les mecs, on a un aperçu des filles : une gentille tasspé (très bien interprétée ceci dit... on reparlera de cette actrice, Taylor Momsen, à mon avis) et la copine, moins superficielle.

15:15 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma

lundi, 29 octobre 2007

Retour en Normandie

   Vous avez sans doute vu (ou entendu parler de) Etre et avoir, le précédent film de Nicolas Philibert. Dans ce nouveau documentaire, il revient sur les lieux où il débuta comme assistant-réalisateur, sur le tournage de Moi, Pierre Rivière, ayant égorgé ma mère, ma soeur et mon frère, il y a 30 ans de cela.

   Le film est intéressant à plusieurs niveaux. Il m'a d'abord permis de découvrir des extraits du film de 1976, que je ne connaissais pas, même si j'avais entendu parler du fait divers qui avait défrayé la chronique au XIXème siècle. Même si le jeu des acteurs peut paraître daté (pour le peu qu'on en voit), j'ai ressenti l'envie de voir ce "vieux" film.

   Retour en Normandie intrigue aussi par son aspect enquête policière : Nicolas Philibert veut retrouver tous les protagonistes, à commencer par les acteurs non professionnels : des habitants du coin ont incarné les lointains occupants de la région qui s'étaient trouvés mêlés à l'affaire. Les retrouvailles sont souvent drôles, piquantes, émouvantes. Le "suspens" reste entier jusqu'à la fin quant à celui qui a interprété l'assassin, qui a suivi un parcours assez atypique.

   Enfin, c'est aussi un documentaire sur ce qu'est devenu ce coin de Normandie au début du XXIème siècle. L'une des entrées est la profession exercée par tel ou tel ancien "acteur". Cela nous donne des séquences marquantes sur le métier d'agriculteur en particulier. Les témoignages des femmes nous font réfléchir, sur leur vie passée, leurs aspirations, la vie telle qu'elle est aujourd'hui.

   Au final, une belle tranche de "cinéma-réalité", loin, très loin de la réalité fictive, scénarisée que nous présente la télé-poubelle.

15:25 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma

dimanche, 28 octobre 2007

Jours d'hiver

   C'est un d'O.C.N.I. (Objet Cinématographique Non Identifié) : une collection de courts-métrages d'animation, illustrant un renko, sorte de suite de haïkus sur le mode "marabout d'ficelle" : la fin d'un texte constitue le début du suivant.

   Les réalisateurs ont donc dû faire en sorte que leurs films soient liés entre eux. Les techniques d'animation utilisées sont extrêmement variées : crayonné, gouache, peinture à l'huile, images de synthèse, pâte à modeler, marionnettes... le tout très souvent retravaillé en numérique.

   La deuxième partie du film nous propose un passionnant making of, à partir d'un documentaire plus long qui semble avoir été tourné pour la télévision japonaise. Si la majorité des réalisateurs sont japonais, on trouve aussi des Russes, des Canadiens, un Britannique, un Belge et un Tchèque.

   Le résultat est réellement surprenant, poétique, drôle, envoûtant parfois quand la musique s'en mêle. Chaque filmounnet dure entre une et deux minutes, l'ensemble (docu compris) s'étendant sur 1h05 environ.

15:00 Publié dans Cinéma, Japon | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma

samedi, 27 octobre 2007

Nocturna

   Les diverses vacances scolaires sont l'occasion, pour les distributeurs de films d'animation, de sortir un maximum de produits pour faire rentrer la thune. On a donc droit au meilleur comme au moins bon.

   Nous avons ici un film espagnol (avec une participation française), qui louche un peu sur Les triplettes de Belleville, parfois, au niveau de l'esthétique. C'est même mieux, à mon avis, puisqu'aux formes anguleuses et à la verticalité de la ville les réalisateurs ont ajouté beaucoup d'effets de transparence et d'ombres, très réussis.

   A la base, c'est une histoire pour marmots : il est question de surmonter sa peur du noir. Le monde de l'enfance est très bien rendu à travers les séquences de l'orphelinat... Dickens n'est pas loin. La bonne surprise est la présence des chats, qui jouent un rôle clé dans l'histoire. Hasard ou pas, les étoiles sont personnalisées : ce sont de ravissants petits bouts de femmes... des fées somme toute (mais des fées vulnérables). Le comique est véhiculé principalement par les lumignons, petits bonshommes qui ont, en quelque sorte, le feu au derrière ! Le chat-man (maître des chats) incarne le protecteur costaud, sorte de substitut du père et du grand frère.

   Le scénario est élaboré : l'intrigue n'est pas simpliste, tout en restant accessible aux jeunes. Les voix françaises ont été bien choisies : Jean-Luc Reichmann, Roger Carel et Evelyne Grandjean donnent du volume à leurs personnages !

20:35 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma

vendredi, 26 octobre 2007

Stardust, le mystère de l'étoile

   La dernière fois que je m'étais risqué à aller voir un film heroic fantasy, ç'avait été une déception. Vous souvient-il d'Eragon, cette semi-bouse sucrée ? Pour Stardust, j'ai surmonté mes réticences en raison de la distribution : tant de bons acteurs ne peuvent pas s'être commis dans de la crotte de bique.

   Attention toutefois, c'est très "fleur bleue". Cela tombe bien, je suis client ! Le côté "fantasy" est bien servi par les effets spéciaux, très jolis sur grand écran. La durée (2 heures) est adaptée : l'histoire a le temps de se développer, sans que l'on sente de la précipitation à conclure. Il est vrai, ceci dit, que dès le début, on sent à peu près comment tout cela va se terminer.

   Le film mérite particulièrement le détour pour son humour. Dès le début, Peter O'Toole, en monarque vieillissant, nous la joue vieux grigou (jadis, il a liquidé ses frères pour accéder au trône... et il ne serait pas contre que la tradition se perpétue... à la surprise de ses fils). C'est une illustration de ce que les concepteurs du film ont essayé de mettre en oeuvre : le détournement maîtrisé des codes de l'heroic fantasy, au service d'une romance un brin caustique.

   Cela explique le surgissement dans l'histoire de cette sorte de deus ex machina qu'est Robert de Niro en pirate des airs (et de la foudre), vrai travelo sous ses dehors de gros dur ("Mais, chef, cela fait longtemps que l'on sait que vous êtes une chochotte !"... un grand moment de cinéma). L'autre ex-star sur le retour, Michelle Pfeiffer (ah, Susie et les Baker boys, ah Madame de Tourvel, ah Catwoman...), pète la forme, soit qu'elle retrouve la jeunesse, soit qu'elle jouisse de sa duplicité, de sa méchanceté, de sa vilennie... mmmm ! On peut aussi analyser son personnage comme une réflexion sur le vieillissement. C'est un autre intérêt : plusieurs niveaux de lecture sont possibles.

   Mais, pour attirer le public djeunse dans les salles obscures, on lui offre en pâture deux tourtereaux, un Charlie Cox très moyen et une Claire Danes dans la lignée des canons hollywoodiens, dans un rôle finalement assez passif. Elle apporte toutefois un je-ne-sais-quoi qui donne un supplément d'âme à ce film, notamment par l'expressivité de son visage. De surcroît, la personne qui la double dans la version française a très bien fait son boulot !

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vendredi, 19 octobre 2007

Michael Clayton

   C'est produit (entre autres) par Steven Soderbergh, George Clooney et Sidney Pollack. Ce n'est donc pas un film de commande, plutôt un film de convictions... et c'est d'abord un film de genre : un polar, un polar économico-juridique même. Tout cela peut paraître rebutant, d'autant plus que l'histoire est alambiquée, comme toutes les grosses arnaques. Un conseil donc : si vous avez un pote un peu mou du bulbe, ne l'emmenez pas voir ce film.

   Ceci dit, même le crétin de base est capable de prendre du plaisir à cette histoire. C'est très bien réalisé, avec des moments assez virtuoses, comme cette tentative de plan-séquence peu après le début, avec ces scènes de nuit, ces reflets changeants sur les voitures, les vitres des fenêtres... Rien de révolutionnaire mais du joli, de l'efficace, du maîtrisé quoi. Néanmoins, ce côté "bien léché" peut parfois agacer. (Ceci dit, on peut y voir la volonté de créer un contraste entre une vitrine de "luxe, calme et volupté" et une arrière-cour toute de fange et de moisi.

   Dois-je parler des acteurs ? Ils sont excellents. Les hommes (une pléiade) et une femme en particulier : Tilda Swinton (vue notamment dans Broken flowers), captivante en executive woman brillante et (très) ambitieuse.

   Il faut être particulièrement attentif à la séquence du début, qui précède le cœur du film, qui est un gros flash-back. Cette même séquence revient à la fin, sous un autre angle. Cette relative non-linéarité perturbe un peu : on ne sait pas trop ce qu'il se passe, du moins au début. C'est bien !

   Quand on commence à comprendre, on voit le polar se muer en film politique, en dénonciation du rôle à la fois des grandes entreprises (ici une chimique) et des cabinets d'avocats prêts à tout pour palper l'oseille. Il est donc question de morale... mais attention : pas la morale de nœud-noeud prêchant la Vertu en chaire, plutôt la morale civique. La fin est donc (en partie) attendue. Reste une réflexion méritoire sur le conflit entre l'appât du gain et la vraie vie, celle dans laquelle les humains ne sont pas que de simples numéros. Ce n'est déjà pas si mal pour un film de divertissement.

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mercredi, 17 octobre 2007

Un jour sur Terre

   A priori, je suis client de ce genre de film : j'aime voir des documentaires sur grand écran... d'autant plus si les ours et les félins sont de la partie ! C'est le cas ici. L'ours sert d'exemple-type, notamment à travers son destin, perturbé par les changements climatiques. A ce propos, il m'a semblé qu'une forme de bruitage avait été ajoutée : les cris des animaux m'ont semblé réels, mais les sons des pas sur la neige m'ont furieusement fait penser à la manière de doubler des skieurs ou des randonneurs de montagne. Ai-je tort ?

  Plusieurs séquences sont d'une grande force : la chasse au caribou (Tabernacle !), avec un joli loup (très intelligent dans sa manière de choisir et d'affaiblir sa proie... le tout, vu du ciel), le requin boulotteur de phoque, le guépard lui aussi chasseur (un passage très stylisé). Les auteurs ont recours aux "classiques" : ils nous montrent les petits, avec leurs adorables bouilles et la touchante maladresse de leurs premiers pas. La séquence des lions et des éléphants, si elle est impressionnante, m'a laissé quelque peu dubitatif : il est évident que la scène est éclairée par les opérateurs. Alors, séquence scénarisée ??

   Globalement, cela reste agréable (même si j'avais préféré La planète blanche, plus abouti au niveau des parties "polaires", mais aussi pour la migration gigantesque des caribous, mieux rendue dans ce film-là, sans scène de chasse). Le commentaire n'est pas toujours intéressant, peut être parfois approximatif, mais les accents d'Anggun sont plaisants.

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mardi, 16 octobre 2007

Le mariage de Tuya

   La belle et dynamique Tuya est bien embêtée : comment faire tourner un élevage ovin avec un mari handicapé et deux enfants sur les bras ? Le couple (des Mongols de Chine) se résout à divorcer : il faut passer devant un responsable du Parti communiste, qu'on voit un peu étonné de la démarche : la néo-célibataire veut trouver un mari qui assure le boulot... et qui accepte la présence de l'ex et des moutards.

    La nouvelle se répand. On assiste alors à un joli ballet de prétendants, qui arrivent à cheval, en moto... en Mercedes même ! C'est qu'elle a de la valeur, la donzelle ! A l'occasion d'un séjour en ville, on a un aperçu de ce que deviennent les personnes abandonnées par leur famille, dans des foyers où une partie des places est réservée aux anciens fonctionnaires communistes.

   Il y a aussi le voisin, un gentil imbécile que sa femme mène par le bout du nez. Il donne un coup de main à Tuya, peut-être en espérant mieux... C'est donc une comédie sentimentale, douce-amère, qui se situe dans une région de Chine à fort particularisme. Ici, contrairement à ce qu'on a pu voir, par exemple, dans Le chien jaune de Mongolie (dont l'action se déroule dans la Mongolie indépendante), la population a été plus ou moins sédentarisée. Quelques scènes ont été conçues de manière à mettre en valeur le côté "pittoresque" (avec la présence du chameau, la description minutieuse de l'intérieur des habitations, des coutumes relationnelles...).

   Au début, une mention fait état du soutien d'un organisme gouvernemental à ce film. Il s'agit du même organisme qui a aidé à la réalisation du film Le dernier voyage du juge Feng : le pouvoir "communiste" (enfin, ce qu'il en reste) a visiblement la volonté de mettre en image une sorte de "conservatoire" des coutumes des peuples minoritaires du pays.

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dimanche, 14 octobre 2007

Joyeuses funérailles

   Avant d'aller voir ce film, je me suis dit : "Les Britanniques nous refont le coup de Quatre mariages et un enterrement". J'y suis allé en me disant que, même si ça n'allait pas être très nouveau, ce serait toujours plaisant (le bouche-à-oreille était bon)... bien plus, en tout cas, que de regarder deux bandes de crétins bodybuildés ahaner sur une pelouse entourée de panneaux publicitaires... Au moins, je n'ai pas eu à faire la queue (ni à subir, en cours de film, les échos à peine assourdis des klaxons victorieux... une bien belle soirée, donc !).

   Dès le générique, on est mis dans une ambiance de dérision, avec cette animation mi-GPS mi-cadastrale, cercueil mobile en prime. Le premier "gag", s'il est attendu, est néanmoins efficace. Le reste du film est à l'avenant, avec un crescendo qui culmine entre la 45e minute et 1h15 grosso modo, où là, on plonge dans la franche hilarité.

   Les acteurs sont très bons, les dialogues ciselés (à entendre en version originale, of course, pour les accents délicieux). Ah, qu'ils sont cons ces rejetons de la bonne bourgeoisie, radins friqués et culs pincés, hypocrites au possible. On a les prédateurs, qui écrasent tout sur leur passage : le film vise à faire craqueler ce profil un peu trop solide. On a aussi les victimes désignées, les cinquièmes roues du carrosse, méprisées par les autres. Comme nous sommes en Grande-Bretagne, la réunion de famille ne serait pas complète sans un ou deux originaux, l'un d'entre eux nous conduisant droit à une catastrophe scatologique du plus bel effet !

   L'entrecroisement des petites histoires de ces personnages travaillés par des soucis divergents se fait habilement. L'un des fils rouges est un flacon de pilules de "valium", qui permet de pimenter au plus haut point cette journée cérémonielle. L'autre fil rouge est le vécu sexuel de l'un des personnages (comme nous sommes en Grande-Bretagne, je ne juge pas nécessaire d'en dire davantage...). Vous mélangez le tout, secouez bien fort... et obtenez LA comédie de la rentrée !

P.S.  Le titre original est Death at a funeral, traduisible par "(La)Mort à des Funérailles". Si j'avais eu à choisir le titre français, j'aurais peut-être penché pour une version plus cocasse, du genre "Mort aux funérailles !"... Ouais, bon, d'accord, je ne suis pas un professionnel du cinéma... et puis, Joyeuses funérailles, ça rend bien, faut le dire.

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samedi, 13 octobre 2007

Le dernier voyage du juge Feng

   A la base, il s'agit de la dernière tournée judiciaire de la greffière et adjointe du juge Feng, qui est la cheville ouvrière du système en fait : recrutée pour sa connaissance des langues et coutumes locales, elle va être mise à la retraite anticipée pour céder la place à un jeune coq sorti de l'école, qui accompagne les deux ancêtres dans ce périple.

   C'est d'abord d'une grande beauté formelle. La lumière est magnifique, la cadrage soigné, les paysages pittoresques, parfois somptueux (à voir sur un grand écran, bien sûr). Le réalisateur a aussi été très attentif aux animaux, qui jouent un si grand rôle dans cette partie rurale du Sud de la Chine : chevaux, cochons, chats, chiens, ânes, chèvres...

   C'est surtout une belle comédie sociale, qui suscite le rire par l'incongruité de certaines situations : le vol d'un cheval qui n'est pas un vol, un divorce qui n'en est pas tout à fait un, un mariage qui se fait puis ne se fait pas...La grandeur de la Justice en sort parfois amoindrie !

   C'est enfin une chronique de mœurs, autour de la vie du sympathique trio : le juge Feng picole pour oublier qu'il a peut-être raté sa vie, son adjointe se désole de devoir abandonner un métier (et un homme) qu'elle affectionne, le jeune, qui a des idées très arrêtées sur la loi, pense surtout à son mariage !

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vendredi, 12 octobre 2007

Halloween

   En dépit du renouvellement des équipes de scénaristes, de la participation de personnes à l'imagination débordante, les séries s'épuisent. Depuis quelques années donc, la tendance est au retour aux origines (pour Batman, H. Lecter...), plutôt avec succès, il faut le reconnaître.

   Dans le cas qui nous occupe présentement, on nous propose un film coupé en deux, à l'image de ce qui arrive à certains personnages ! La première partie est la plus inventive : elle vise à nous faire comprendre comment le jeune Michael Myers est devenu le monstre sanguinaire qui a fait la joie de maintes salles obscures. On s'appuie essentiellement sur la psychologie : un tueur en série qui se respecte fut un enfant victime de sévices et n'a pas bénéficié d'un cadre familial très serein. Cette partie du film peut déconcerter le public fan de "séquences sauce tomate". La peinture de cette famille (recomposée) de petits blancs est sans pitié... car, dans ce genre de film, c'est de Morale dont il est question. Le jeune Myers finit par zigouiller les méchants, les pervers, les débauchés. C'est pourquoi ce genre de films plaît tant à un certain public. Le blanc frustré sexuellement, pas très riche, y jouit de voir de ravissantes créatures subir les pires tourments (à l'exception du viol, présent à l'état symbolique, en particulier dans la séquence qui voit une beauté provocante saigner de partout).

   Une mentalité assez conservatrice est donc à l’œuvre : le tueur en série ne s'en prend pas, en général, aux "purs" (les enfants)... et il est moins sadique dans la manière de tuer les "moins méchants".

   La deuxième partie du film est très prévisible... surtout quand on a déjà vu un paquet de films de ce genre. Et va-z-y que ça hurle, que ça saigne, que ça cogne, que ça échappe de justesse au tueur avant qu'il ne ressurgisse, que ça meurt puis ressuscite (tout ce qui est lié au flingue est hyper convenu). Le spectateur non trisomique comprend très tôt qui est la sœur du tueur. Par contre, on se demande comment, du fin fond de sa cellule, il a pu apprendre tant de choses sur la petite ville... sans doute le fameux "sixième sens" des barbaqueurs d'élite.

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