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lundi, 24 mars 2008

Angles d'attaque

   Ah, ça fait du bien de voir un bon film de droite ! Le président des Etats-Unis (William Hurt, impeccable) y est un type formidable (là on voit qu'il s'agit d'une fiction), qui résiste aux bellicistes de son camp (c'est quasiment de la science-fiction !) et a réussi à réunir autour de sa lutte contre le terrorisme les autres puissances mondiales, à commencer par les Européens (on nage en plein délire). Mais la menace est là, incarnée par les méchants Arabes, l'un d'entre eux étant interprété par notre Saïd Taghmaoui (celui de La Haine, qu'on a aperçu, depuis, dans Les Rois du désert et O Jérusalem notamment). De manière générale, dans le film, il faut se méfier des bruns un peu bronzés... et donc d'une bonne partie des Espagnols (Voyons, Linda, vous savez bien qu'ils sont à moitié arabes ces gens-là !). Notons que jamais ô grand jamais on ne saura ce qui guide ce groupe de terroristes, ni dans quel but précis ils tentent d'enlever le président des Etats-Unis. En tout cas, ils sont dépeints comme des personnes très motivées et organisées, la palme revenant au personnage joué par S. Taghmaoui, très performant avec son téléphone portable (Mais oui, Susan, ces Orientaux sont très au fait des nouvelles technologies !).

   Au passage, le film ne s'embarrasse pas de nuances inutiles et présente les opposants à la politique américaine comme une bande de gauchistes altermondialistes... et il les lie aux terroristes. (Pour sûr, chère Brenda, tout cela c'est de la graine de voyou !) On a bien quelques petites différences entre les Arabes de la bande, mais je suis sûr que le spectateur moyen va sortir de là en pensant qu'ils sont tous très dangereux. Outre le président, les seuls "bons" sont le garde du corps dévoué un peu franc-tireur (Dennis Quaid, qui décidément ressemble de plus en plus à Harrison Ford) et un touriste noir... américain, forcément (Forrest Withaker, efficace en boy scout).

   Tout ça pour dire que, quand même, les acteurs sont excellents. Withaker est peut-être le moins convaincant. Si vous ajoutez à cela une musique bien choisie et de nombreuses péripéties, cela donne un film après tout très plaisant, très rythmé.

   C'est d'abord un exercice de style maîtrisé : on revit la même scène, de plusieurs points de vue. A chaque version, on en apprend un peu plus sur les dessous de l'affaire... et on progresse dans l'intrigue. La séquence la plus spectaculaire est sans conteste la poursuite en voiture dans les rues de Salamanque (au Mexique en fait, où la ville a été partiellement reconstituée), très bien fichue.

   Si vous vous accommodez du fond politique du film, c'est un excellent divertissement. Sinon, c'est un énième sous-produit de l'industrie hollywoodienne, véhiculant son quota de clichés.

18:01 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma

dimanche, 23 mars 2008

Le Cahier

   Dans la famille Makhmalbaf, je demande... la deuxième fille ! Il s'agit d'Hana, âgée de 19 ans. ("Aux âmes bien nées, la valeur n'attend point le nombre des années"...) Comme papa, elle a tourné en Afghanistan. L'action du film se déroule à proximité de l'endroit où se trouvaient les statues de Bouddha, à Bamian (la toute fin nous en montre le dynamitage). Des familles vivent dans les grottes des alentours.

   Les enfants sont très bien dirigés. Ils sont souvent filmés en gros plan. Celle qui interprète l'héroïne Bakhtay est impressionnante... et attachante avec sa bonne bouille et son entêtement à vouloir aller à l'école. Le garçon qui incarne le fils de la voisine, Abbas, est aussi très bien. La réalisatrice arrive à leur faire jouer des scènes complexes, parfois très "engagées" physiquement.

   Cela donne un film rythmé, où j'ai ressenti tour à tour la drôlerie de certaines situations et une forte angoisse face aux menaces qui pèsent sur le duo de héros. Ils rencontrent une bande de gamins qui jouent aux taliban. (On a vraiment envie d'en prendre un pour cogner sur les autres !) Cela nous vaut une séquence pleine de doubles-sens évidemment, où l'on se demande jusqu'où les gamins "s'amusent"... Mais la réalisatrice nous réserve une surprise vers la fin du film.

   Toutefois, je relève deux défauts techniques : la mise au point, parfois imparfaite (très visible sur un grand écran) et la musique, à chier. Elle dramatise inutilement. Franchement, le film aurait été encore meilleur sans cela.

16:20 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma

samedi, 22 mars 2008

Battle for Haditha

   On a assez peu parlé de ce long-métrage lors de sa sortie. Il s'inscrit dans la lignée des films de guerre américains. Depuis deux-trois ans, on a eu droit à une flopée de bons produits, en prise sur leur époque, sur ses conflits (Afghanistan, Irak première et deuxième moutures...) et mis en scène avec talent. Le réalisateur de celui-ci, Nick Broomfeld, est documentariste à l'origine. J'avais apprécié son Biggie and Tupac, alors que, franchement, je ne suis pas très porté sur le rap "bling-bling".

   Pour ce film, il est parti d'un fait divers : le massacre, en Irak, de civils par des marines qui venaient de subir un attentat à la bombe. Par souci de réalisme, d'anciens soldats ont été engagés pour porter l'uniforme dans cette fiction et des Irakiens réfugiés en Jordanie incarnent les civils. C'est donc tourné en anglo-américain et en arabe.

   On sent les influences subies par le réalisateur : Full Metal Jacket, peut-être Platoon... ce qui relie le film à la guerre du Vietnam... et au massacre de My Lai (en 1968). J'avais d'autres références en tête, mais cela m'est sorti de la tête. Ah, oui, ça me revient : Bloody Sunday, de Paul Greengrass (pour l'aspect "documentaire" donné à la fiction, la comparaison entre les méthodes des nationalistes irlandais et irakiens et pour la violence montrée comme un moyen d'exacerber les tensions).

   Ce film est une bombe. Le point de vue des différents groupes d'Irakiens est rendu avec une grande honnêteté et un réel souci du détail vécu ; la troupe de marines nous est présentée sans fard, brute de décoffrage, avec ses qualités et ses dérapages. C'est vraiment très fort, très bon. Un film indispensable qui hélas n'a pas rencontré le succès qu'il aurait mérité.

23:36 Publié dans Cinéma, Proche-Orient | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma

dimanche, 16 mars 2008

10 000

   Et d'abord, hein, pourquoi "10 000" ? Le film dure-t-il 10 000 secondes (c'est-à-dire plus de 2h30 - j'ai fait le calcul pour vous, n'ayez pas d'inquiétude) ? Non. A-t-il coûté 10 000 dollars ? Non plus. A-t-il employé 10 000 figurants ? Que nenni.  Alors ? Ben, l'action est censée se passer 10 000 ans avant J.C., en gros au moment où apparaît l'agriculture au Proche-Orient (on parle de la Révolution néolithique). L'idée a dû venir à Roland Emmerich quand il a appris le succès des docus fictions français (Homo sapiens et Le sacre de l'Homme). Il s'est sans doute dit : "Putain (je traduis approximativement de l'anglo-américain) ! Ces abrutis de Frenchies ont réussi un beau coup avec leurs documentaires. Y a encore plus de thunes à se faire avec une fiction. Allez, les gars, au boulot ! Et torchez moi ça vite !"

   Dans le groupe, on a puisé dans les grandes références culturelles. Le scénario pille donc beaucoup Les Dix commandements (je vous laisse découvrir la théorie avancée dans le film pour expliquer la construction des pyramides... cela vaut son pesant de crottes de mammouths), un peu Jurassic park (si, si !) et une pléthore de films qui mêlent pseudo-archéologie et science-fiction (faudrait pas oublier qu'Emmerich est l'homme de Independance Day, bordel de zut !). Si vous connaissez un vieux prof d'histoire dont vous voudriez vous débarrasser, emmenez-le voir ce film, pour lui, c'est la crise cardiaque assurée ! C'est un beau mélange de préhistoire et d'Antiquité, d'Europe glaciaire et de civilisation du Nil... le tout aspergé d'une louche de bons sentiments. Ah, oui, j'oubliais : les dialogues sont nuls, à tel point que l'envie de quitter la salle m'a saisi à plusieurs reprises dans le premier quart d'heure.

   Et pourtant, ce n'est pas si mal foutu que cela. Une fois l'histoire lancée, cela se suit agréablement. La troupe de méchants cavaliers est interprétée de manière très convaincante et les animaux sont d'excellents figurants. Bon, d'accord, le coup des mammouths qui gambadent, c'est un peu ridicule et le bon goût s'offusque contre l'introduction de poulets géants en pleine savane. Mais les effets spéciaux sont réussis et les (trop) rares apparitions du tigre à dents de sabre sont prenantes, bien mises en scène. Cette histoire de type un peu maladroit, amoureux fou, qui va devenir une sorte de Messie (une sorte de Moïse sorti du marbre) tient la route malgré tout.

18:21 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma

vendredi, 14 mars 2008

There will be blood

   "Il y aura du sang"... pas tellement, finalement : à côté des frères Coen ou de Sylvester Stallone, Paul Thomas Anderson est un petit joueur, de ce point de vue. La violence n'est pas forcément celle qui fait couler le sang. C'est aussi celle qui fait couler les larmes ou gicler le pétrole (des passages remarquablement mis en scène, soit dit en passant). A travers cette histoire d'ascension sociale, le réalisateur nous cause en fait de l'Amérique. Mais on peut voir le film des deux manières, et donc comme une fiction très documentée qui prend place dans l'Ouest américain, où tant de personnes aspirent à faire fortune. Le personnage remarquablement interprété par Daniel Day Lewis est une incarnation de ce "rêve"... sans que le film soit un conte de fée : c'est une véritable ordure, prête à tout pour arriver à ses fins. Son pendant est le gamin qui le fait venir dans la région et qui va, lui, personnifier le puritanisme charismatique... et hypocrite. Certaines scènes sont très théâtrales, très efficaces dans la dénonciation. Je vous laisse découvrir des deux postures, la cynique mercantile et l'hypocrite bondieusarde, laquelle finit par prendre le dessus sur l'autre.

   Derrière cette histoire d'hommes se cache une vraie critique de la construction de la puissance états-unienne. Quand on voit comment cette richesse s'est développée à l'intérieur du pays, on n'est guère étonné du comportement à l'extérieur. Dans cette optique, les deux personnages principaux sont deux faces d'un même pays, profondément mu par l'appât du gain et taraudé par une expression de la foi bâtarde, extrême et, pour tout dire, dangereuse.

   S'il n'y avait que cela, le film vaudrait déjà le détour. Mais il y a aussi ces paysages petit à petit transformés par l'exploitation pétrolière. Sur un bel écran panoramique (à l'Escurial, à Paris, tiens), cela donne ! Mais il y a aussi ce petit pincement au cœur qui persiste, ce reste d'humanité que l'on n'arrive pas à complètement refouler. Tout ce qui tourne autour du personnage du fils est très beau, intense. Un film très riche donc, même s'il est un peu long (plus de 2h30).

20:21 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma

vendredi, 07 mars 2008

La Ronde de nuit

   Peter Greenaway s'est consacré au peintre Rembrandt, à sa vie et à l'histoire de la création du tableau éponyme (ça veut dire que le tableau a donné son nom au film).

cinéma

   Le style oscille entre le biographique (avec la touche Greenaway, très près du corps, un peu glauque, mais talentueuse) et le conceptuel. La résurrection du petit monde grand-bourgeois des Provinces Unies du XVIIe siècle est réussie, dans un cadre plutôt minimaliste : certaines scènes sont du bon théâtre filmé. Les acteurs font croire à leur personnage. On a un aperçu du travail du peintre et on apprécie de voir cette toile sur un écran géant.

   Le problème est que Greenaway n'a pas su choisir entre le polar d'époque et la biographie intellectuello-sensible. Du coup, cela manque d'unité, c'est souvent lourd, de surcroît long (plus de 2 heures... c'est à la mode). J'espérais que l'auteur du Baby of Mâcon avait mieux travaillé ce film et qu'il avait retrouvé un peu de la légèreté et de la verve qui ont fait le succès de Meurtre dans un jardin anglais, de ZOO, de Le cuisinier, le voleur, sa femme et son amant notamment. J'ai été déçu.

   Ceux qui s'intéressent à l'artiste peuvent se tourner vers un autre film, Rembrandt, de Charles Matton, sorti il y a quelques années.

   Ceux que les liens entre peinture et cinéma émoustillent aimeront Ce que mes yeux ont vu, un bon petit polar, dont j'ai récemment causé.

18:47 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma

vendredi, 22 février 2008

Triangle

   Trois est évidemment le chiffre clé de ce film. Il a été réalisé par trois potes. Trois hommes très différents sont les personnages principaux. Trois mondes vont se rencontrer : police, mafia, antiquaires... Il faut donc être très attentif au début, qui met le système en place. Cela tombe bien, c'est la meilleure partie du film, mise en scène par Tsui Hark. On retrouve l'atmosphère inquiétante et mystérieuse des bons polars hongkongais.

   Les trois auteurs auraient dû davantage se concerter au moment du montage, histoire que tout soit bien raccord. Quelques hiatus dans l'intrigue nuisent à la fluidité du film. (Purée, c'est qu'elle est chiadée, cette phrase !) L'ensemble reste très plaisant, avec de l'humour : certaines situations sont tellement "hénaurmes" que c'en est comique. J'ai toutefois trouvé le principal personnage féminin moyennement réussi. Si j'étais mauvaise langue, je dirais qu'on sent la ravissante petite amie (un peu aquetriss à la base, quand même) à qui on donne un coup de pouce cinématographique. La question est : avec lequel a-t-elle couché ?

   La dernière partie est celle de Johnny To. Cela peut donc être aussi bien virtuose que conceptuel-chiant (voir son Election 1, dont j'ai causé dans un billet du 15 février 2007). Heureusement, il devait être en de bonnes dispositions quand il a tourné cela. On a donc droit à un peu de baston, à un usage (relativement modéré) des flingues... et à une belle partie de cache-cache ! Le film se termine sur une superbe séquence nocturne.

17:55 Publié dans Chine, Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma

lundi, 18 février 2008

John Rambo

   C'est qu'il a encore le regard qui tue, le Johnny ! Il a aussi la musculature et les réflexes de tueur. Au moins, de ce point de vue-là, on ne risque pas d'être déçu. Les dialogues n'ont pas pour objectif de faire émerger une nouvelle théorie heuristique... et c'est tant mieux ! Et j'adore toujours autant la voix de celui qui double Stallone dans la VF !

   Cette fois-ci, notre retraité est dérangé par un groupe d'humanitaires évangéliques, évidemment déconnectés de la réalité. Il entre aussi en contact avec une bande de mercenaires, qui comprend des gentils et des moins gentils. En face, les militaires birmans sont très très très méchants. Les images se chargent de nous le rappeler au cas où l'on ne comprendrait pas bien. Ce sont les infos du début, puis la séquence de l'enlèvement des humanitaires (avec massacre des villageois à la clé) et enfin la dernière demi-heure, où là on s'aperçoit que nos barbaqueurs civilisés peuvent occire avec beaucoup d'efficacité !

   C'est vraiment drôle au second degré, parce que, y compris au niveau de la défense de la minorité (les Karens, victimes de la violence du régime birman), le film suit les mêmes règles que les précédents. La réalisation fonctionne sur le contraste entre les paysages, forcément magnifiques, apaisants, et la violence qu'ils dissimulent et qui surgit au détour d'un méandre ou d'une colline. La musique souligne ce qu'il faut souligner, sans subtilité. La nouveauté tient dans le grand réalisme des scènes de violence : on voit bien les corps se démembrer, les têtes éclater, les membres voler aux quatre coins du plateau. C'est le pied !!!

20:20 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : cinema

samedi, 16 février 2008

Lust, caution

   Ang Lee a dû visionner un paquet de films français et ricains des années 1940-1960. Il en restitue ici l'ambiance, adaptée aux moeurs chinoises. C'est une sorte de calque des films consacrés à la Résistance française ou à l'espionnage durant la "guerre froide". Ici, il est question de la résistance chinoise (non communiste) à l'envahisseur japonais et à ses collabos.

   On a soigné l'emballage : l'image est léchée. C'est très chic, trop parfois. On n'a pas résisté à la tentation du glamour.

   L'interprétation est excellente, ce qui fait qu'on y croit, qu'on se laisse porter par cette intrigue, pas si longue que cela finalement. Les scènes qui ont tant choqué les pudibonds chinois ne cassent pas trois pattes à un unijambiste... encore que... il faudra attendre la sortie du dévédé et pratiquer quelques arrêts sur image pour bien vérifier si, entre deux scènes "classiques", qui montrent deux corps nus collés l'un à l'autre (parfois dans des positions acrobatiques... tout cela est d'un fatigant !), ne se serait pas glissée une brève image un peu plus osée...

   Ceci dit, au-delà de la provocation facile, ces scènes se justifient parfaitement. Elles sont là pour faire toucher du doigt (ne me demandez pas lequel) le trouble qui gagne l'héroïne qui, découvrant le plaisir physique, sent tressaillir la flamme de la mission qui l'habite. De la même manière, le très maîtrisé M. Yee (Tony Leung excellent), toujours dominateur, perd toutefois un peu le contrôle de la situation. De ce point de vue, la représentation du sexe reste à la limite du misogyne. Cela semble d'ailleurs avoir déplu à deux spectatrices (des étudiantes sans doute, une exception dans le public clairsemé essentiellement constitué de personnes âgées) de la salle où je me trouvais : elles ont quitté les lieux après la première scène de nu (la plus "dure").

   Sur le fond, Le film est un peu nauséabond. Si'il est fait clairement allusion à la domination japonaise, rien n'est montré de son inhumanité, ni de celle des collaborateurs. Les tortures pratiquées sur les résistants sont mentionnés mais, comme nous sommes au cinéma, c'est de qui passe à l'écran qui compte. Or ces collaborateurs sont à peine égratignés, en particulier M. Yee. Ce sont plutôt les résistants "tchang kai-shekistes" qui sont dépeints comme des imbéciles, des lâches voire des salauds. Est-ce pour complaire à la censure chinoise qu'Ang Lee les a chargés ? Cela expliquerait l'absence totale d'allusion à l'autre résistance anti-japonaise, celle des communistes de Mao. Cela évite bien des questionnements, en particulier celui-ci : la poursuite de la guerre civile chinoise pendant la première partie de l'invasion japonaise. Le film procède à trop de simplifications, sauf au niveau du mah-jong (illustré par une savoureuse brochette d'actrices), qu'un pauvre Occidental comme moi doit s'efforcer de comprendre sans y être vraiment aidé par la mise en scène.

22:20 Publié dans Chine, Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinema

dimanche, 10 février 2008

Litvinenko

   Sous-titré : "empoisonnement d'un ex-agent du KGB", ce film d'Andreï Nekrassov vise plus large. Il s'agit de montrer comment les service secrets noyautent le pouvoir (au profit d'un clan). C'est aussi une charge contre Vladimir Poutine. Le documentaire revient sur plusieurs événements de l'histoire russe récente, en particulier les fameux attentats de Moscou, attribués bien vite aux idépendantistes tchétchènes (ce qui a servi de prétexte au redéclenchement de la guerre, qui a assis le pouvoir de Poutine), sans doute organisés par des agents du FSB (l'ex-KGB).

   Une fois ceci dit, que reste-t-il ? Ben un film un peu long (j'ai piqué du nez plus d'une fois), composé en grande partie d'images d'archives et où le réalisateur a fortement tendance à se mettre en valeur : c'est une sorte de BHL russe... Les séquences avec Alexandre Litvinenko (rencontré par l'auteur alors qu'il était en parfaite santé) sont intéressantes sur le fond, mais très plates sur la forme. On a aussi le plaisir de croiser Anna Politkovskaïa (qui alliait l'intelligence et la ténacité à un charme certain).

   Le problème est que Nekrassov n'est pas à la hauteur des personnes auxquelles il rend hommage. Il est plus dans la dénonciation que dans la démonstration, alors que ces combattants de la démocratie étaient bien plus rigoureux dans leur démarche. C'est un peu dommage.

16:17 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma, russie

samedi, 09 février 2008

Useless

   C'est un documentaire chinois, consacré à différents aspects du secteur textile. Le réalisateur est Jia Zhang-Ke, l'auteur de Still life, une fiction qui a pour cadre la région du barrage des Trois-Gorges. Cela m'a l'air d'avoir été filmé en vidéo numérique... mais haut de gamme : ce n'est pas dégueu à regarder. L'effet de réalisme est grand.

   On commence dans le Sud, à Canton plus précisément. On est cueilli par une brochette de travellings (que le réalisateur semble vraiment affectionner... trop parfois) dans une usine textile. Il n'y a pas de commentaire. Evidemment, il s'agit d'une production à bon marché destinée en partie à l'exportation. Les gestes sont précis, rapides. Le travail n'est pas bâclé pour autant. On sent la volonté de montrer les maillons d'une chaîne. La vie des ces ouvriers n'est pas délirante, mais ils ont du travail.

   On fait un grand saut, direction Paris et ses défilés de "haute" couture. Il est question d'une styliste chinoise, qui travaille d'une manière totalement différente. On perçoit chez le réalisateur un peu de fierté à retourner l'image traditionnelle accolée à son pays : cette styliste privilégie le travail manuel (même si des machines sont utilisées dans une partie du processus) et sa dernière collection est constituée de vêtements qui ont été enfouis sous terre... On a droit aux préparatifs du "happening" (plus qu'un défilé : les modèles vont être statiques), côté créatrice, côté techniciens, côté mannequins.

   On retourne en Chine, cette fois-ci dans le Nord, dans une région située au sud-ouest de Pékin. C'est le travail des repriseurs et autres couturiers à domicile qui est mis en valeur. Le cinéaste est entré dans l'intimité de certains couples. Les querelles familiales s'entremêlent à l'évolution économique : un tailleur a préféré devenir mineur avant d'être ruiné par la concurrence industrielle. On termine donc par une très jolie séquence dans la mine de charbon, avec décrassage (méticuleux) des mineurs à la clé.

17:25 Publié dans Chine, Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma

vendredi, 08 février 2008

Le roi et le bouffon

   C'est un film coréen, une sorte de fresque à tonalité sentimentale. L'action se déroule au XVIème siècle. Ce roi aurait existé. La première partie du film est consacrée à ce que nous appellerions aujourd'hui les "arts de rue", aux activités liées au cirque (la partie acrobatique). C'est vivant, bien joué, parfois drôle, toujours coloré.

   A partir du moment où la troupe (le duo de héros en particulier) se retrouve à la Cour du roi, j'aime moins. L'intrigue amoureuse prend le dessus et c'est plus ennuyeux, sauf quand les rivalités politiques entrent en jeu.

15:25 Publié dans Chine, Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma

jeudi, 07 février 2008

Les Faussaires

   Dans une guerre, tous les coups sont permis pour faire chuter l'ennemi... y compris la fabrication de fausse monnaie. Je connaissais les manœuvres des nazis entre 1940 et 1945, mais j'ignorais qu'ils avaient utilisé des déportés juifs dans cette "entreprise".

   Le film, construit à partir d'une histoire vraie, tourne autour d'un faux-monnayeur juif (brillamment interprété par Karl Markovics), qui nous est d'abord présenté dans son contexte berlinois de 1936. La séquence du bar est très enlevée... et riche de sens : elle offre une vision contrastée de la société allemande en général et des juifs en particulier. Il finit par être arrêté. Déporté à Mauthausen, il est recruté par un officier SS qui n'est autre que le policier qui l'a naguère interpellé.

   La déportation est montrée à travers le regard de ces relatifs privilégiés : imprimeurs, photograveurs, graphistes... par la bande, on est donc informé de ce qui se passe dehors... y compris dans la partie du camp où sont détenus les autres, qui ne bénéficient pas d'un lit douillet. L'une des forces du film est de nous faire percevoir les contrastes dans la situation des déportés ainsi que leurs divergences d'opinion : faut-il saboter ou pas ? jusqu'où s'abaisser pour survivre ?

   L'image joue elle aussi sur les contrastes, avec des scènes situées à Monaco (ach, on aime pien fotre pognon, t'où qu'il fienne !), à Berlin et dans le camp de Sachsenhausen (à l'intérieur de l'imprimerie ou à l'extérieur). Les auteurs semblent avoir été particulièrement sensibles aux salles de bains et cabinets de toilettes (et il y a une scène de douche...). On a aussi travaillé le son, lorsque le héros est concerné : sa perception des choses est transmise au spectateur. Tour à tour, les scènes peuvent donc être joyeuses, angoissantes, troubles. Pas mal du tout.

   A noter que ce Salomon Sorowitsch n'était pas que faussaire : doué pour le dessin, féru d'innovation picturale, il aurait pu mener une carrière artistique.

19:10 Publié dans Cinéma, Histoire | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma

mercredi, 06 février 2008

It's a free world

   Un monde libre... en l'occurence celui de la libre entreprise, avec d'un côté d'anciens salariés qui peuvent devenir patrons et de l'autre des salariés (en particulier des immigrants) qui ne peuvent le devenir et qui sont donc dépendants d'eux. Le vice du système est que l'ancien salarié mal traité devenu patron (patronne dans le cas qui intéresse Ken Loach) finit par se comporter un peu comme son ancien employeur. En France, on connaît cela à travers le cas d'artisans, anciens employés qui ont monté leur boîte, qui en ont bavé jadis et qui reproduisent le même schéma avec leurs salariés (en particulier les apprentis).
   Ceci dit, le film n'est pas un brûlot altermondialiste. Il est nuancé, notamment parce qu'il s'attache à la vie quotidienne de cette mère célibataire, superbe blonde soit dit en passant (avec peut-être une petite retouche opérée à la lèvre supérieure).Je me dis qu'à travers elle, Ken Loach a voulu mettre en scène la séduction exercée par la libre entreprise : elle présente bien, fait preuve de dynamisme, de franchise... mais elle est surtout âpre au gain, assez égoïste au fond, et sa vie privée est plutôt ravagée.
    Côté réalisation, il ne faut pas s'attendre à des miracles : c'est du Ken Loach, efficace sans fioritures. Le gros du travail a porté sur l'écriture du scénario et des dialogues, fort réussis. Les interprètes sont très bons, qu'ils soient britanniques (avec de jolis accents populaires, en particulier celui de l'héroïne) ou Polonais et Ukrainiens.

08:35 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma

mardi, 05 février 2008

Smiley face

   Vous voulez savoir quel point commun il peut y avoir entre un space cake, un dealer rasta émule de Ronald Reagan, un fan de Star wars, le Manifeste du Parti communiste et une fête foraine ? Alors, courez voir ce film !
   Blague à part, c'est débile, au fond. Mais j'ai souvent ri. C'est un peu l'équivalent des films pour ados, mais avec une jeune femme pour héroïne (à la place du blaireau de service). Celle-ci est incarnée avec fougue par Anna Faris, une habituée de ce type de production.
   Le principe est le suivant : la donzelle, déjà bien entamée, se tape des gâteaux au haschisch (alors qu'elle n'aurait pas dû, la vilaine). La suite est sa journée très particulière... 
   Elle essaie de faire la cuisine tout en téléphonant, puis de conduire une voiture, pour se rendre à un casting dont le déroulement est assez déroutant. J'oubliais : elle accompagne un type amoureux d'elle chez le dentiste (elle en veut à sa thune en fait) et se retrouve dans la maison de son ancien prof de fac... Péripéties garanties !

08:35 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma

lundi, 04 février 2008

Cortex

   Le nouveau film de Nicolas Boukhrief fonctionne selon des principes proches du précédent, l'excellent Le Convoyeur : l'action se déroule dans un milieu très spécifique (ici une clinique pour personnes âgées atteintes de la maladie d'Alzheimer, là une entreprise de transport de fonds), un acteur connu incarne un héros à faille (ici André Dussolier, ancien flic qui perd la mémoire, là Albert Dupontel, ex cadre sup qui a tout perdu), enfin les seconds rôles sont tenus par des pointures (ici Marthe Keller, Claire Nebout, Pascal Elbé, Aurore Clément... là Jean Dujardin, François Berléand). Claude Perron et Julien Boisselier font le lien entre les deux films au niveau de la distribution.

   C'est un polar très bien ficelé. Il est d'abord réussi au niveau de l'intrigue : un mystère s'installe autour de ces décès subits, mystère auquel plusieurs possibilités d'éclaircissement sont proposées au fil du déroulement du film (j'ai même cru à un moment qu'on s'orientait vers Soleil vert !). C'est aussi une description fidèle de la petite vie d'une unité médicale, avec ses dévouements, ses trahisons, ses jalousies. C'est surtout une plongée parfois humoristique, jamais dégradante, dans la vie de ces personnes de plus en plus nombreuses à "perdre la tête", l'âge venant.

   Le cinéaste semble avoir, comme à son habitude, travaillé l'ambiance sonore (et il a inclus une scène "festive" d'entreprise, comme dans Le convoyeur) et les tons de l'image : il se passe toujours quelque chose quand cela devient bleuté...

   Le paradoxe est que, même si des morts surviennent, il n'y a aucune scène de violence physique (sauf, à la rigueur, à la fin). C'est donc un polar d'un style radicalement différent de celui des frères Coen, par exemple, mais tout aussi plaisant.

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dimanche, 03 février 2008

No Country for old men

   Non, cela ne veut pas dire que les hommes âgés n'ont pas accès à la musique country ! On se trouve néanmoins dans le Sud rural des États-Unis, au Texas, pas très loin de la frontière mexicaine. Les paysages sont jolis mais, de ce point de vue-là, les frères Coen ne réinventent rien. Ils sont bien plus habiles dans les scènes d'intérieur, en particulier quand ils jouent sur les ombres et les reflets : c'est vraiment chouette ! J'ai retrouvé le talent des réalisateurs de Barton Fink et Fargo notamment.

   On a beaucoup parlé de la violence de certaines scènes. Certes. Mais les critiques auraient pu davantage souligner qu'une partie des meurtres ne sont pas montrés : c'est le résultat qui nous est offert, voire seulement suggéré (y a des ellipses, oui !). La même "économie" a été mise en pratique au niveau des dialogues : ce n'est pas un film bavard... et c'est tant mieux ! Tout cela baigne dans l'humour noir ; on aime ou on n'aime pas. J'aime.

   Côté acteurs, on a fait la promo du film sur le nom de Tommy Lee Jones, alors qu'il n'est qu'au second plan. De surcroît, il nous la rejoue vieux-baroudeur-à-qui-on-ne-la-fait-pas : cela commence à lasser. Il était nettement meilleur dans Dans la vallée d'Elah. Le véritable personnage principal du film est le tueur méthodique et givré, incarné par Javier Bardem (dont le regard hante l'affiche du film). Celui qui fut l'un des acteurs fétiches de la movida espagnole a pris de la bouteille (et un accent anglais irréprochable). Il est inquiétant d'assurance tranquille. A noter sa coupe de cheveux old fashioned, qui fait de lui une sorte d'archange maléfique, qui dispense la mort sur son passage... sauf quand une pièce de monnaie se met de la partie.

   L'autre grand personnage du film est celui du "cowboy (presque) solitaire" qui trouve le fric, interprété avec brio (mais tout seul !) par l'excellent Josh Brolin (vu récemment dans Planète terreur de Rodriguez et Dans la vallée d'Elah... décidément). C'est celui auquel le spectateur masculin de base est censé s'identifier.

   En dépit des jérémiades de deux flics ronchons (dont Tommy Lee Jones) sur le temps qui passe et les valeurs qui se perdent, il ne faut pas voir dans le film une quelconque morale. Comme souvent chez les Coen, chacun est invité à se faire la sienne. Cela peut désarçonner mais cela pousse aussi à ne considérer le film que comme ce qu'il est : un pur moment de plaisir. 

    PS

    J'ai toutefois trouvé le dernier quart-d'heure décevant.

 

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samedi, 02 février 2008

La visite de la fanfare

   C'est une fiction... hélas. On aimerait que l'atmosphère dans laquelle baigne ce film s'étende à la réalité du Proche-Orient... C'est un sujet casse-gueule : ma principale crainte était que des hectolitres de bons sentiments ne viennent nuire à la qualité du film.

   Heureusement, ce n'est pas le cas. A la base, les musiciens égyptiens viennent d'Alexandrie : ils sont donc une incarnation du top de la culture méditerranénnne... et ils se retrouvent dans le trou du cul d'Israël (et donc dans la merde). L'esprit de Tati (le cinéaste, pas le commerçant) souffle sur les premières séquences, où tout est dit par la caméra. De manière générale, le réalisateur a soigné le cadrage. Pas d'effets spéciaux donc dans ce long-métrage, mais du savoir-faire.

   Cela rend les scènes de groupe (en particulier celles qui voient se rencontrer Égyptiens et Israéliens) vraiment très intéressantes, parfois hilarantes, un peu comme dans les comédies italiennes des années 1950-1970. Côté acteurs, on a choisi des "gueules". Les visages, à l'image des personnages, ont un vécu.

   L'un des ressorts du comique est le principe du retournement : ce sont les Égyptiens, issus d'un pays en développement, qui, à bien des égards, apparaissent "évolués", face aux Israéliens de "province" (on est loin de Tel Aviv et des films branchouilles), un peu "ratés". L'une des plus belles scènes est celle qui, dans la boîte de nuit, voit le beau gosse égyptien montrer à l'Israélien coinços comment draguer la cousine de la copine de son pote, gestes à l'appui !

21:55 Publié dans Cinéma, Proche-Orient | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma

vendredi, 01 février 2008

Survivre avec les loups

   Attention : bien que le personnage principal soit un enfant, bien que les plus belles séquences mettent en scène des chiens ou des loups (vraiment magnifiques et bien dressés), ce n'est pas un film que je recommanderais au plus jeune public : la réalisatrice a choisi (à raison) de ne pas atténuer le crudité de certains moments, ce qui peut choquer.

   C'est donc une histoire vraie, celle de cette petite Belge juive qui va traverser l'Europe à la recherche de ses parents. L'actrice est plutôt convaincante, mais, à mon avis, pas toujours bien dirigée : on la fait notamment trop parler. Certains dialogues sonnent faux, comme si on lui mettait des paroles d'adulte dans la bouche. Elle est néanmoins très bonne en enfant têtue, acharnée à survivre. Elle est drôle aussi quand elle fait la sale gosse.

   Restent les adultes. On a voulu faire reluire le casting. Le couple formé par Guy Bedos et Michèle Bernier est à moitié convaincant (et la scène qui voit le vieux fermier virer son neveu vraiment mal jouée). Les bourgeois cathos qui hébergent (contre espèces sonnantes et trébuchantes) la petite après l'arrestation de ses parents sont plus réussis, en particulier l'épouse (interprétée par Anne-Marie Philipe je crois). Les parents sont très bien. (J'ai un faible pour Yaël Abecassis... qui m'en blâmera ?)

   Les éléments du contexte sont tantôt très réussis (la séquence avec les orphelins juifs, la rencontre des partisans soviétiques), tantôt plutôt ratés (en particulier la scène qui voit des gamins polonais ou ukrainiens, chrétiens, lancer des pierres sur les juifs embarqués mollement par les nazis : c'est mal joué).

   J'en sors donc mitigé : agacé par les maladresses, ému par le parcours de cette fille, enchanté par la présence des animaux.

23:45 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : cinéma

dimanche, 27 janvier 2008

La nuit nous appartient

   Je n'avais pas vu le film à sa sortie immédiate... et il est parti. J'ai récemment eu l'occasion de le voir en version originale sous-titrée. J'ai tenté l'expérience, alors que le sujet, à la base, ne me botte pas.

   La première partie du film n'a fait que confirmer mes craintes : c'est clinquant et truffé de clichés. Les policiers sont dévoués, à cheval sur les valeurs ; les mafieux sont très bien organisés, avec une apparence de respectabilité ; les filles sont jolies, s'habillent comme des péripatétitiennes friquées et le héros se la pète dans cet univers de paillettes.

  A partir du moment où le frère se fait tirer dessus, les clichés commencent à se retourner. Le frangin superficiel se révèle courageux et intègre, la femme amoureuse et fidèle devient distante, le flic modèle ne tient plus la route, le père si fort n'a plus la maîtrise de la situation et les mafieux propres sur eux se révèlent être des ordures.

   C'est de surcroît habilement filmé. Le réalisateur James Gray exprime son talent dans une palette assez large de situations : en intérieur (hangar, boîte de nuit, commissariat, appartement familial, chambres d'hôtel) comme en extérieur (dans la rue, sur le trottoir ou sur la route -avec une bonne séquence de poursuite, à la campagne... magnifique séquence dans les blés à la clé).

   Au niveau de l'interprétation, je relève tout particulièrement la performance de Robert Duvall, criant de vérité en patriarche polono-américain, et Mark Wahlberg, surprenant. Les méchants sont aussi très bien joués. Par contre, Joaquin Phoenix m'est apparu être le point faible, ce qui est gênant vu que c'est le "héros". Une limite qui n'empêche pas le film d'être très prenant, tendu, sur le fil du rasoir. 

16:40 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma

samedi, 26 janvier 2008

La guerre selon Charlie Wilson

   Attention, grosse distribution pour ce film historico-politique. Vu les moyens déployés, il n'aurait sans doute pas pu se faire sans la présence de Tom Hanks (coproducteur), Julia Roberts et Philip Seymour Hoffman au générique. Il faut le placer dans la même catégorie que Syriana (avec Clooney dans le rôle de l'acteur connu friqué engagé).

   Le nœud de l'intrigue est la genèse de l'intervention (plus ou moins discrète) des États-Unis aux côtés des moudjahidin afghans combattant les méchants envahisseurs soviétiques. C'est une vision assez unilatérale de la chose : la complexité du contexte afghano-pakistanais n'est absolument pas rendue. Par contre, le film nous fait pénétrer dans les arcanes de la vie politique états-unienne, du Congrès de Washington aux lobbyistes du Texas. C'est drôle, fortement teinté d'antiparlementarisme. Julia Roberts (qui pourrait intenter un procès aux spécialistes de chirurgie faciale qui l'ont "travaillée") est géniale en pétasse friquée fondamentaliste. En face, on trouve un duo de grands acteurs : Philip Seymour Hoffman, méconnaissable sauf par le talent, et Tom Hanks, qui est actuellement sans doute un des rares à pouvoir tenir la route dans une scène de face à face avec le précédent. Au niveau des seconds rôles, le directeur du casting a dû vivre des moments particulièrement éprouvants quand il s'est agi de recruter la ribambelle d'assistantes voluptueuses qui entourent le député. On retrouve avec plaisir la petite Amy Adams, qui confirme le talent entraperçu dans Il était une fois.

   Il y a un côté "Pieds Nickelés" dans la description de l'action de ce petit groupe de francs-tireurs américains (des marginaux doués présentés systématiquement sous un jour favorable) qui a changé l'Histoire. On retrouve ainsi une thématique très souvent mise en scène outre-Atlantique : le bon sens de ceux qui sont proches du peuple, opposé à l'aveuglement d'une élite arrogante, fût elle du "bon côté" de la barre.

   Au niveau de la réalisation, il ne faut pas s'attendre à des prouesses. C'est corseté, pas dégueu, mais pas génial. J'ai parfois eu l'impression d'assister à une scénarisation de jeu vidéo (quand les Soviétiques dézinguent les civils afghans et quand, plus tard, des moudjahidin descendent les appareils des Rouges).

   Les gros sabots sont particulièrement visibles à la fin, quand le personnage incarné par P. Seymour Hoffman conjure celui interprété par T. Hanks (Charlie Wilson, qui a vraiment existé) de ne pas arrêter l'effort après le retrait soviétique : il fait allusion au fanatisme d'une grande partie de ceux que les États-Unis ont financés, armés et entraînés. En fond sonore, on entend des avions passer à basse altitude... Pas idiot, mais un peu rapide comme raccourci.

19:50 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma

vendredi, 25 janvier 2008

Sweeney Todd

   Quand on n'a pas fréquenté de salle obscure depuis un petit moment, l'idéal est d'y replonger pour une valeur sûre. C'est donc parti pour le dernier film de Tim Burton, sur lequel je n'avais auparavant quasiment rien lu : je ne savais même pas que c'était chanté !

   Commençons donc par les chansons, qui occupent une telle place dans l'intrigue qu'il a été jugé pertinent de les laisser telles quelles (avec un sous-titrage) dans la version française. Riche idée ! Comme les autres "dialogues" ne sont pas très abondants, j'ai donc eu droit à une semi-version-originale. Il m'a fallu presque un quart d'heure pour m'habituer au procédé... d'autant plus que c'est au début que l'on entend, à mon avis, les moins bonnes chansons : celle de la fille du héros coincée dans sa chambre et celle de son prétendant, toutes deux d'une niaiserie assez confondante. Heureusement, la suite n'est pas du même aloi. J'ai particulièrement aimé la séquence de joute entre les deux barbiers, sur la place publique.

   Les décors sont d'une grande beauté, qu'ils soient "naturels" ou numériques. L'équipe de Burton a réussi à ressusciter un Londres victorien sale et fascinant. De surcroît, il manie toujours aussi bien la caméra (je pense en particulier à un travelling avant zigzagué de toute beauté), même s'il a parfois tendance à se regarder tourner. On le lui pardonne sans problème : lui, au moins, il est bon. Le numérique semble avoir été particulièrement utilisé pour les effets "saignants". C'est impressionnant... et d'une violence inhabituelle chez l'auteur de Edward aux mains d'argent. Je pense qu'il aurait fallu restreindre le public aux 16 ans et plus.

   Les acteurs sont remarquables. Johnny Depp est parfait en beau ténébreux, doté d'un pouvoir quasi maléfique. Helena Bonham Carter est étincelante (c'est le deus ex machina du film, en fait), tour à tour amoureuse, glauque, triviale, inquiétante... et quelle bonne cuisinière ! Sacha Baron Cohen, frisettes et moule-poutre ostensibles, cachetonne avec talent. Alan Rickman ne laisse pas sa part au chien, même si j'ai eu du mal à oublier Severus Rogue. Il forme un duo percutant avec Timothy Spall (qui a récemment incarné une autre enflure dans Il était une fois).

   Au final, c'est un film brillant, virevoltant même, souvent drôle mais assez triste sur le fond. Burton y malaxe la pâte humaine et les sentiments qui la meuvent : amour, désir, rancune, appât du gain. Toutefois, l'ouvrage me paraît incomplet : il lui manque une séquence d'introduction (avec l'évasion du barbier) et une scène de conclusion, avec deux des personnages (je ne vous dirai pas lesquels)... en bonus sur le DVD ?

 

PS

Ma petite Little, tu peux te précipiter à cet excellent cours de cuisine...

14:20 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma

mercredi, 02 janvier 2008

Et ton Palm, Arès ?

   Comme ça, au débotté, je vais vous jeter à la figure mes fulgurances cinématographiques de 2007.

Meilleure apologie du sado-masochisme chez les minorités opprimées : Apocalypto

Oscar du film le plus économe en dialogues inutiles (merci !) : Le Grand Silence

Meilleur film des années 1950 sorti en 2007 : The Good German

Meilleur documentaire sur ceux qui n'ont aucune envie de se faire "buter jusque dans les chiottes" : Itchkéri Kenti

Meilleur oscar mérité : La Vie des autres

Meilleur film de beauf moderne : Hypertension

Meilleur film fascisant : 300

Meilleure réflexion sur la condition de l'homme contemporain : Norway of life

Meilleur conte : 10 canoës, 150 lances et 3 épouses

Meilleur film aquatique : Agua

Meilleur film d'un membre de la famille Miyazaki : Les Contes de Terremer

Plus belle mise en scène d'une histoire d'amour entre deux adultes pas crétins : Le Vieux Jardin

Meilleur film de branleur : Irina Palm

Meilleur film tarantinesque : Boulevard de la mort

Meilleur film d'animation : Persepolis

Meilleur film-vérité : Le Scaphandre et le papillon

Meilleure apologie de la philanthropie au cinéma : La Colline a des yeux 2

Meilleur "biopic" : L'Avocat de la terreur

Meilleur film d'action : Die hard 4

Meilleur vaudeville : 2 Days in Paris

Meilleur film culinaire : Ratatouille

Meilleur film de propagande cubaine : Sicko

Meilleure comédie dramatique : Ceux qui restent

Meilleur film judiciaire : Le Dernier Voyage du juge Feng

Meilleure comédie britannique : Joyeuses funérailles

Meilleur film social britannique : This is England

Nanard pour puceaux de l'année : SuperGrave

Putain de film d'action politique : Le Royaume

Meilleur film médical : Saw IV

Meilleur Disney : Il était une fois...

Prix spécial de la meilleure utilisation des logiciels de traitement de l'image : Ce que mes yeux ont vu

20:55 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma

Le prince Ahmed

   C'est un film d'animation un peu particulier. Tout d'abord parce qu'il date de 1923. (C'est l'époque phare de l'expressionnisme.) C'est de plus un film allemand, réalisé par une femme, Lotte Reiniger. De surcroît, les images sont constituées d'ombres chinoises (avec des personnages découpés dans du papier et articulés).

   Vous allez me dire, c'est bien beau tout cela, mais que dire du résultat ? Eh bien, c'est un charmant conte de fées (de sorciers plutôt), inspiré des Mille et une nuits (on y croise Aladin). Les petits apprécieront le merveilleux, la fin heureuse (les héros parviennent quand même à surmonter les difficultés rencontrées). Les moins jeunes goûteront l'accompagnement musical (d'époque), le soin apporté aux découpages.

   Hanna Schygulla est la narratrice (discrète). Le film dure 1h05.

16:25 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma

lundi, 31 décembre 2007

Je suis un cyborg

... Naaan, pas moi, voyons ! Une ravissante Sud-Coréenne, qui s'imagine, dans le dernier film de Park Chan-wook, qu'en mettant la partie supérieure du dentier de sa mémé dans la bouche, elle peut communiquer avec les équipements électriques. Elle parle aux néons, au distributeur de boissons et qu'est-ce qu'elle suce !... des piles, menfin ! Bande d'obsédés !

   Il ne faut surtout pas rater le début de cet ovni, vraiment emballant. Après, on est parti pour 40 minutes de gentil délire : l'héroïne se retrouve chez les dingues, croise sur sa route un garçon un peu fêlé lui aussi, mais avide d'aider son prochain. Le tout est de savoir s'il va parvenir à la guérir... et à nouer avec elle une relation amoureuse.

   Vers la moitié du film, cela commence à tourner un peu à vide. Malgré la grande inventivité visuelle (c'est le réalisateur de Old boy, tout de même ! On le retrouve bien avec ces séquences qui voient l'héroïne flinguer avidement le personnel d'encadrement de l'établissement), on s'ennuie un peu, avant que la dernière demi-heure ne relance l'intérêt.

   Derrière ce qui semble n'être que l'étude d'une historiette médicale se profile un traumatisme juvénile. Le réalisateur a voulu traiter de ces vies brisées, qui finissent parfois en institution. Chaque "grand malade" a droit à son petit moment de gloire dans le film. Ils ne sont pas vus comme des bêtes de cirque. De ce point de vue, le début du film est faussement trompeur.

20:10 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma

dimanche, 30 décembre 2007

Ce que mes yeux ont vu

   La peinture vous intéresse, mais vous trouvez que, trop souvent, elle est la chasse gardée d'une caste de snobs ? Alors ce film est pour vous ! Il s'agit d'un polar pictural, sur le fond et sur la forme (avec de très jolis plans de détails et des scènes de "scanner" passionnantes... il m'a semblé percevoir l'influence du Blow up d'Antonioni, pour tout dire).

   L’œuvre du peintre Watteau est au cœur de l'intrigue. La distribution déchire : Sylvie Testud incarne avec grand talent (on a l'habitude, mais ça ne fait pas de mal de le répéter) une étudiante opiniâtre, face à un universitaire reconnu, interprété avec classe par Jean-Pierre Marielle. Là-dessus se greffe une histoire d'amour peu commune avec un sourd-muet (James Thiérrée excellent) qui voit ce que cache la surface des choses...

   C'est plastiquement très réussi (avec un bon accompagnement musical), prenant, surprenant même !

14:30 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma

samedi, 29 décembre 2007

Paysages manufacturés

   Ce film est consacré au travail d'un photographe canadien anglophone, Edward Burtynsky, et à ses voyages. Le concept est le suivant : une séquence filmée sert à introduire une photographie. A l'exception d'une incursion au Bangladesh, toutes les séquences ont été tournées en Chine, même si le propos du film vise à l'universel : en artificialisant son territoire à l'extrême, l'être humain perd la substance de son existence.

   Ca a l'air quasi kantien, dit comme cela, mais en fait c'est un fantastique voyage dans la Chine contemporaine. Cela commence par un magnifique travelling dans une usine de confection. On découvre un peu plus tard qu'on y fabrique notamment des fers à repasser. Tout est dit sur la géométrisation de l'espace, la soumission des employés à une organisation économique rartionnelle, la hiérarchisation des rapports humains. Au détour d'un plan, on découvre la dextérité dont nombre de ces ouvriers(ères) font preuve, pour un salaire modique. Par la suite, on aura un aperçu de la récupération des déchets industriels, d'un chantier naval de destruction (au Bangladesh), de la transformation de la région du barrage des Trois-Gorges (avec ce moment extraordinaire qui voit les habitants détruire leur propre ville ou village condamnée par la future montée des eaux du lac de retenue... ils sont payés à la brique récupérée !).

   Le film, tout en reconnaissant les apports positifs de la "modernisation" de la Chine, pointe l'augmentation des inégalités, qui frappent par exemple les personnes âgées, en particulier à travers la frénésie immobilière qui saisit les grandes villes comme Shanghai.

17:05 Publié dans Chine, Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma

vendredi, 28 décembre 2007

La clef

   Casting d'enfer pour ce polar de Guillaume Nicloux. On y trouve Guillaume Canet (très bien), Marie Gillain (très bien aussi... pis craquante en plus... bon d'accord, chuis pas objectif), Jean Rochefort (très bien en vieux renard sur le retour), Vanessa Paradis (le point faible de la distribution, à mon avis), Josiane Balasko (avec laquelle le réalisateur nous refait le coup de Cette femme-là), Thierry Lhermitte (à voir absolument pour ceux qui ne le croient pas capable d'interpréter d'autres personnages que comiques)... je vous passe les seconds rôles, tous excellents.

   Les dialogues sont bons (sauf peut-être dans les scènes Paradis-Canet), l'intrigue prenante. Le montage renforce cette impression : deux histoires (liées, bien entendu, tout l'intérêt étant de découvrir, au fur et à mesure, les éléments qui les rattachent) se déroulent alternativement, sous nos yeux, à 30 ans d'intervalle dans la "réalité".

   On a reproché à G. Nicloux son goût pour le "glauque". Il n'est que le reflet d'une certaine réalité sociale (et délinquante), sur laquelle s'appuie tout bon film policier. A la différence de bien de ses prédécesseurs, le réalisateur n'atténue en rien la violence du Milieu, sans faire preuve de complaisance. Le tout est certes bien "enrobé" : la photographie est soignée, la musique au diapason de l'ambiance.

   On a aussi reproché la fin, supposée bâclée... N'importe quoi.

  Qu'est-ce que c'est que ces cons qui font la fine bouche ! Le pire est que le mauvais accueil critique (dont pourtant je me méfie) a failli me détourner de ce film ! Croyez-moi, si vous aimez les polars, vous passerez un bon moment.

17:50 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma

mercredi, 26 décembre 2007

Les animaux amoureux

   J'aime les documentaires animaliers, à condition qu'ils ne soient pas très scénarisés, non pas dans leur montage (il faut bien donner un minimum de cohérence aux prises de vue), mais dans le déroulement de ce qui est filmé : l'être humain ne doit pas influer sur la vie des animaux qui sont filmés. C'est pour cela que je préfère aller voir Les animaux amoureux plutôt que Le renard et l'enfant (ou encore bientôt Mèche blanche), même si ce dernier n'est sans doute pas sans qualité.

   L'introduction est poussive : on nous impose un commentaire lénifiant dit par Cécile de France. Il est question de "magie de l'amour" alors que les animaux sont mus essentiellement par les pulsions du rut. Vouloir à tout prix en faire des cousins des êtres humains est à mon avis une erreur... sauf dans le cas des singes, qui nous ressemblent vraiment : ils se font des bisous comme nous, ils pratiquent le "missionnaire" (je ne sais pas s'il faut s'en réjouir...), s'occupent de leur progéniture à la manière d'humains (responsables... y a des parents indignes chez nous). Cela m'amène à un autre défaut du film : la systématisation de la procréation. Pour dire les choses plus clairement, le coït semble n'être que l'introduction (!) à la maternité...

   Les parades amoureuses sont variées, souvent très jolies, pittoresques (ah les grenouilles, les dindons) voire hilarantes. Les oiseaux sont privilégiés, même si l'on nous propose des mammifères et des insectes. J'ai adoré la scène de ménage entre le lion et la lionne : les deux sont en train de se dorer la pilule au soleil ; visiblement le mâle, les burnes à l'air,  ressent comme un picotement au niveau du bas-ventre ; il essaie de se faire comprendre de sa compagne, qui rechigne à se faire culbuter comme ça sans façon. Je vous laisse découvrir la fin... Il y a bien sûr compétition entre les mâles. On s'attend à un combat de cervidés, qui finit par arriver, impressionnant. On rira aussi aux prises de bec, aux coups de papattes des lièvres, aux folles courses des oiseaux sur l'eau. On s'esclaffera aux grands coups de tête dans les fesses administrés par les girafes (si, si !).

   Les images (sur grand écran svp) sont souvent magnifiques, la musique d'accompagnement est bien dosée, à l'unisson des images, pas envahissante.

   Tout ça pour dire : MERDE AUX CHASSEURS !

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mardi, 25 décembre 2007

Tous à l'ouest

   C'est l'adaptation d'un épisode des aventures de Lucky Luke, La Caravane (époque Goscinny-Morris). L'esprit de René Goscinny souffle donc sur ce film d'animation. (Au générique, la mention de l' "aimable collaboration" d'Anne Goscinny, la fille, est là pour rassurer les puristes.)

   En effet, c'est drôle. Les dialogues sont parsemés de jeux de mots, de blagues parfois anachroniques. (On peut s'amuser à relever les références...) Des effets visuels viennent conforter cette impression. On a aussi choisi un mode surréaliste pour traiter des aventures du cowboy solitaire : les explosions ne tuent pas, les lois de la gravité ne s'appliquent pas tout à fait et les animaux parlent. C'est ce qu'il fallait faire. Il y a parfois un petit côté Tex Avery dans certaines scènes.

   Au niveau des voix, le choix de Clovis Cornillac pour Joe Dalton (un peu inspiré par Louis de Funès, à mon avis) est excellent. J'ai aussi beaucoup aimé l'interprétation de Michael Lonsdale, parfait en notaire rondouillard et véreux. Marie Vincent (dont on entend souvent la voix dans les films d'animation doublés en français) vient apporter une touche gouailleuse, à la Arletty, dans un rôle chevalin assez piquant !

   Ceci dit, si l'on rit, c'est rarement aux éclats. On sourit souvent. Ce n'est déjà pas si mal.

17:45 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma