mercredi, 04 avril 2007
Volem rien foutre al païs !
Le titre parodie une revendication déjà ancienne : "vivre et travailler au pays (al païs)". Les facétieux auteurs de ce documentaire remplacent "travailler" par "rien foutre". Il ne faut pas croire pour autant que ce soit un hymne à la fainéantise absolue, fumage de joint et sédentarisation télévisuelle à la clé. Si tel était le cas, le film n'aurait rien de subversif.
L'intérêt de ce documentaire est de montrer des exemples concrets de personnes qui parviennent, dans une certaine mesure, plus ou moins selon les personnes, à vivre en dehors du système. Il y a celui qui a coupé tout lien avec EDF (avec éolienne, solaire et toilettes sèches), celui qui fait rouler sa bagnole à l'hydrogène (au passage : saleté de lobby de la bagnole de merde, qui pompe notre pognon à coups d'assurance, d'essence, de TVA maximale sur l'achat d'un véhicule, j'en passe et des meilleures), les Espagnols qui chapardent...
Le film n'est pas très bien construit, il est un peu bordélique. C'est dommage, mais c'est dans l'esprit des gens qui l'ont fait, je pense. La séquence qui se termine par un débat sur le chapardage est révélatrice des tendances à l'oeuvre dans cette mouvance : on a des intellos chiants un peu coupés des réalités des Français moyens, on a aussi des jeunes qui réfléchissent à ce qu'ils font (et un qui conteste le vol de nourriture dans la grande surface... mais personne ne cite Proudhon, ce qui aurait pu permettre d'élever le niveau du débat), des moins jeunes qui sont revenus de tout.
Côté politique, Carles nous propose de petits moments comme il sait bien les préparer, avec les puissants de notre monde (Kessler, Alliot-Marie et consorts), gonflés de leur suffisance, soudain ridicules face à une question déstabilisante. La séquence du début, qui ressuscite Pompidou en apôtre précurseur du néo-libéralisme, est saisissante.
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mardi, 03 avril 2007
Le quatrième morceau de la femme coupée en trois
Les trois autres morceaux sont sans doute le personnage principal, dont on voit bien qu'elle est incomplète, son compagnon (un mec pas dément, faut bien le dire) et leur fille (sale gosse !). On devine, au fur et à mesure que le film se déroule, que le quatrième morceau est la mère de l'héroïne.
Elle est donc incomplète, pas sûre d'elle, angoissée, gaffeuse... attendrissante donc (et mignonne). Parfois, la réalisatrice-interprète principale en fait un peu trop et j'ai eu envie de lui coller des tartes. Au fil de ses (més)aventures, elle croise notamment un moniteur d'autoécole (Denis Podalydès bourru à souhait). C'est globalement drôle, surtout dans la première partie du film.
La deuxième partie joue davantage sur la nostalgie. L'héroïne y est petite fille, dans la voiture conduite par sa mère. Il y a quelque chose de fort dans cette séquence, à la fois dans la restitution d'un souvenir cher, lié à l'enfance, et dans la situation particulière d'enfant de divorcés. Claire Borotra, qui joue la mère, est d'une vérité (et d'un charme... ouais j'ai craqué) étonnante.
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lundi, 02 avril 2007
Norway of life
Selon le titre que l'on retient, l'accent n'est pas mis sur la même interprétation du film. Le titre d'exportation (en anglais) fait écho à la vie des Norvégiens. C'est un pays très développé, dont la richesse est en partie fondée sur les gisements d'hydrocarbures (et les exportations, qui rapportent un paquet de devises !). Le taux de chômage est très faible, autour de 4-5 %... comme aux Etats-Unis... sauf que cette richesse est bien répartie : la population bénéficie d'un excellent système de Sécurité Sociale. Mais, côté climat, ce n'est pas trop ça... et il règne une moralité peut-être un peu pesante, sans parler du conformisme ambiant. Résultat, on se bourre la gueule et le taux de suicide est élevé. Ce sont des éléments que l'on retrouve dans le film, adaptés à l'intrigue. On appréciera tout particulièrement la représentation de ces cadres préoccupés uniquement par l'équipement de la maison, en faisant l'affaire du siècle...
Le titre original, Den Brysomme Mannen, signifie à peu près L'homme qui dérange. C'est notre héros. Un type normal a priori : encore jeune, pas vilain, avec un boulot qui lui assure une vie confortable. D'où vient le manque ? C'est tout l'objet du film, qui traite du sens de la vie (et de la mort).
En disant cela, j'ai l'air d'annoncer une oeuvre quasi bressonienne. Noon ! C'est beaucoup plus drôle que cela (si vous appréciez l'humour "à froid", courez voir ce film !)... et parfois délicieusement gore ! Ah, les grilles sur lesquelles on s'empale ! Ah, le métro sous lequel on se fait traîner ! Aaaaah le doigt qu'on coupe ! Tout ne va pas pour le mieux dans le meilleur des mondes ! Ce film louche en effet sur le roman d' Aldous Huxley. Cette société idéale en apparence semble obéir à des règles non écrites... que l'on fait respecter par l'action d'une drôle de police (composée de types en général baraqués, habillés selon la mode en vigueur sur Mars il y a quelques millions d'années et qui circulent dans une automobile assez ridicule, mais indubitablement électrique).
Une partie de l'intérêt du film repose sur le mystère : où le héros arrive-t-il ? Ce n'est qu'à la fin qu'on en est certain (même si les moins endormis des spectateurs ont compris depuis belle lurette) : quand on voit où il finit, on déduit facilement quel était le lieu où il s'est trouvé précédemment.
La musique renforce parfois le sentiment d'étrangeté : on a droit à du Peer Gynt (que voulez-vous, le héros est à la recherche du bonheur et il ne sait pas se contenter de ce qu'il a !) et à la reprise de certains morceaux utilisés dans In the mood for love, notamment lors de la scène du dîner romantique.
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samedi, 31 mars 2007
Golden door
On avait l'habitude de voir l'immigration aux Etats-Unis traitée par des réalisateurs américains. L'intérêt ici est d'avoir le point de vue européen, italien plus précisément. Le film se découpe en trois parties : la vie d'avant le départ, en Italie, le voyage sur le bateau et l'arrivée à New York.
J'ai été agréablement surpris. Le film a d'abord une certaine beauté formelle et la mise en scène est inventive. La séquence du début dit beaucoup de choses sans recourir au dialogue. La scène du départ du navire est magnifique, avec la matérialisation du déchirement. Tout ce qui concerne les fantasmes des partants (liés en particulier aux légumes et au lait !) est très réussi.
La présence de Charlotte Gainsbourg, a priori incongrue, se justifie pleinement dans le film. Elle n'intervient qu'à partir de la deuxième partie, dans laquelle le réalisateur montre un sens aigu de l'utilisation de l'espace confiné des soutes. La première se signalait plutôt par l'exploitation des paysages et l'insertion habile d'animaux dans le champ (les ânes sont très beaux). La troisième partie pourrait être une illustration d'une politique d' "immigration choisie". Je n'en dirai pas plus... Reste que le ton, qui pourrait se faire revanchard, est neutre, sans que le traitement infligé à ces immigrants (italiens, mais aussi est-européens, proche-orientaux...) soit dissimulé. La force est dans la description sans fard d'un rapport de force. Le souci du réalisateur le pousse à mettre en valeur l'attitude hygiéniste des autorités états-uniennes, avec un apport positif (les migrants sont bien nourris, logés, soignés, traités avec plus d'égards par les Anglo-Saxons que par leurs compatriotes déjà sur place) ET des marques de mépris.
Une "leçon d'histoire" mais aussi un film intemporel...
22:10 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma
Notre pain quotidien
Ben j'en ai pris un sacré (de pain) dans la figure ! Voilà un film très européen : le titre est en anglais (Our daily bread), en fait en allemand même à l'origine, le réalisateur étant né à Vienne ; le tournage s'est déroulé en Allemagne, au Danemark, en France, dans le Bénélux, divers pays d'Europe de l'Est, en Norvège aussi semble-t-il...
Aucun commentaire n'est ajouté. On entend (rarement) les personnes filmées parler. Le propos (du cinéaste) est véhiculé par le cadrage et le montage. Très fort. L'archétype est la séquence qui insiste en longueur sur tout un processus (par exemple l'éleveur qui déambule parmi sa volaille dans un immense hangar, à la recherche des bêtes mortes). Bon, ça cause de l'industrialisation de l'agriculture (et de la fabrication de nos aliments). On a donc droit à moult machines, des tonnes de produits chimiques. Bonjour le gaspillage d'eau ! Le bien-être animal est le cadet des soucis du système : la pire situation est celle des volailles (je vous laisse la découvrir)... et des petits cochons, castrés vifs (au cours de cette scène, les messieurs auront le réflexe de porter une main à leurs parties génitales). Plus traditionnelle est la scène de l'abattage du boeuf, qui sait bien sûr ce qu'il va lui arriver.
Le film est un peu unilatéral concernant le monde de l'agroalimentaire, mais bon, il n'est pas mauvais que les gens sachent d'où vient ce qui se trouve dans leur assiette.
Le propos du film est aussi insidieusement social par le soin qu'il prend à décrire la condition de la main-d'oeuvre. Les ouvriers agricoles comme les as de la découpe sont voués à des tâches répétitives dans un environnement bruyant et froid (tout ce métal quand il est question de trancher la chair...).
http://www.ourdailybread.at/jart/projects/utb/website.jar...
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vendredi, 30 mars 2007
12h08 à l'est de Bucarest
Les Roumains occupent une place à part dans le cinéma : ce sont des Latins slavisés... ou des Slaves romanisants, choisissez votre camp ! Du coup, dans les films, on a souvent droit à une présentation de personnages pittoresques, à la fois alcooliques sympathiques (l'abus de vodka étant un élément important de l' "identité slave", comme pourrait le dire notre ancien ministre de l'Intérieur) et débrouillards gouailleurs et jovials (ça c'est le côté rital). Ici, l'aspect jovial des personnages n'est pas très évident, syndrome post-communiste aidant.
Le première partie du film est faible. Elle sert de présentation de ceux qui vont animer la deuxième partie. Que nous apprend-on ? Eh bien que ces hommes ont souvent un penchant pour la bouteille (j'en ai un peu marre de voir des alcolos sympathiques ; dans la vie ce sont généralement de gros connards, qui battent allègrement leur compagne voire leurs enfants... sans parler du chien, si chien il y a ), qu'ils sont servis avec zèle par une femme (la mère, l'épouse, la compagne, une voisine)... grandeur et misère du féminisme en Roumanie !
A partir du moment où les principaux personnages sont réunis sur le plateau de la télé locale, le film démarre vraiment. Cela devient truculent, grotesque à souhaits... et cela dit beaucoup de choses sur ce pays où l'on se demande encore si une Révolution a eu lieu en 1989. (Au fait : 12h08 est l'heure à laquelle Ceausescu aurait pris la poudre d'escampette en hélicoptère... avant de se faire rattraper et juger sans doute par une bande d'apparatchiks qui voulait mettre la main sur le pays.)
Le personnage du pépé, à la fois pourfendeur des jeunes poseurs de pétards et Père-Noël du dimanche, vaut le détour. Les mimiques de l'acteur sont croquignolesques !
16:30 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma
mercredi, 28 mars 2007
La Cité interdite
Gong Li et moi, c'est une longue histoire. Je l'ai découverte dans les premiers films de Zhang Yimou : le sublime Sorgho rouge, l'excellent Judou et l'envoûtant Epouses et concubines. Elle allie la grande beauté à un réel talent d'actrice, hélas aujourd'hui mal utilisé par des réalisateurs plutôt avides de profiter de sa célébrité et de son image "glamour".
Elle est néanmoins épatante dans ce film, tout comme Chow Yun Fat. Les images sont très zôlies, avec tout plein de couleurs chatoyantes partout et des mouvements de masse réglés comme sur du papier à musique. Cette débauche de paillettes asiatiques m'a donné envie de revoir Epouses et concubines, dans lequel Yimou faisait preuve d'une plus grande maîtrise de son art... Et l'histoire ? Bof, on s'en tape, tout comme de la véracité (la cité interdite n'existait à l'époque à laquelle le film est censé se dérouler...).
C'est horriblement mélo et les actrices ont dû subir des cours de chialerie... Cela en devient saoulant. Restent ces poitrines corsetées, pas dégueus à regarder, mais c'est assez mince au final.
17:38 Publié dans Chine, Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma
vendredi, 23 mars 2007
300
Le sujet de base est historique : la bataille des Thermopyles, les guerres médiques, l'éducation à la spartiate, la trahison du fameux Ephialtès. Cependant, quand on creuse, on se rend vite compte que tout a été plus ou moins déformé (un peu à l'image du personnage susnommé). On peut s'irriter, par exemple, de la représentation fantaisiste des éphores. On goûtera plus ou moins l'esthétique, à mi-chemin de la bande dessinée et du jeu vidéo. Ceci dit, cela donne naissance à plusieurs séquences qui ne manquent pas de souffle. On pourra sourire de la véritable publicité pour les salles de musculation que ce film constitue. (D'ailleurs, ils nous font un peu de gras mou, nos beaux zathlètes.)
Mais, assez vite, le malaise naît. Après tout, ces guerriers spartiates ne sont pas moins cruels que leurs adversaires. Or, leur "barbarie" est présentée de manière positive. En face, que trouve-t-on ? Des gens hideux, des "bronzés", noirs ou arabes, des transsexuels, des lesbiennes. Bref, une collection de clichés sur un monde oriental supposé incarner la décadence. (A noter que le film exhale une fascination-répulsion pour l"homosexualité des plus ambiguës : le culte du corps masculin voisine les postures plus ou moins "viriles"...) Le film se veut l'illustration du juste combat de la liberté et de la démocratie contre l'esclavage et la tyrannie... C'est faire peu de cas de l'esclavage sur lequel reposait la civilisation grecque, par exemple. Alors, oui, les Grecs se reconnaissaient des "valeurs " communes et qualifiaient leurs ennemis de "barbares". Mais ce mot n'était pas connoté comme aujourd'hui. Derrière cela se profile en fait un propos lié au XXIe siècle : l'Occident en général et l'Europe en particulier seraient menacés par les hordes sauvages venues de l'Est. La conclusion est des plus subtiles : un bon bain de sang va nous régler tout ça en impressionnant "nos" adversaires (faut leur fiche la trouille à ces chiens galeux !) et en remotivant "nos" propres troupes (débarrassons-nous de ces salopards de traîtres, de ces mous du gland qui cherchent à négocier !).
Il est vrai que le patriotisme des cités grecques était très développé. Il est vrai aussi que l'éducation spartiate était des plus rudes. Il est vrai enfin que l'argent des Perses entretenait un parti dissident dans bien des cités. Mais tout cela est caricaturé. Quelle faiblesse en comparaison, par exemple, du scénario du dernier film de Clint Eastwood. Vous me direz qu'il ne faut pas le prendre comme cela, que ce n'est après tout qu'un pur produit de divertissement. Peut-être... Peut-être pas. Le doute est vraiment permis.
20:05 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma
jeudi, 22 mars 2007
Lettres d'Iwo Jima
Je viens de relire le billet que j'avais écrit sur Mémoires de nos pères. Je l'ai fait parce que hier soir, en sortant de la salle, après avoir vu Lettres d'Iwo Jima, je me suis demandé si l'impression sur laquelle je restais du premier film ne s'était pas un peu fanée depuis novembre dernier. Pourquoi ? Eh bien (je réponds volontiers à ma question) parce que j'ai encore mieux aimé le volet japonais de la bataille.
Il est construit de façon plus linéaire que le premier volet, avec un recours aux retours en arrière. Le noir et blanc est toujours aussi magnifique, peut-être encore plus du fait de l'alternance de scènes d'extérieur et de sous-sol (dans les cavernes). C'est excellemment interprété. La principale qualité du film est sa subtilité, son sens de la nuance, qui nous permet d'avoir une vision complexe du côté nippon (et les Yankees ne sont pas systématiquement présentés comme des anges libérateurs). On a le point de vue des civils (qui n'est pas toujours le même) et le rôle de la Gestapo japonaise, la redoutable Kempétaï, est bien mis en valeur. A chacun son fascisme... La séquence qui m'a le plus marqué est celle qui voit un soldat états-unien blessé fait prisonnier par les Japonais. Il finit par mourir. L'officier anglophone trouve une lettre sur le corps. Son subordonné croit à la possibilité d'informations confidentielles. L'officier traduit la lettre à voix haute à ses soldats. C'est la dernière lettre envoyée par la mère du soldat. On voit tous les Japonais s'approcher et s'immobiliser, pétrifiés par cette découverte : les Américains sont des êtres humains comme eux (ils sont déjà en train de découvrir qu'ils ne sont pas des lâches, contrairement à ce que la propagande gouvernementale leur avait seriné).
La fin est un peu trop appuyée, mélo (j'ai retrouvé un peu de Million dollars baby, à la fois au niveau du talent mais aussi du larmoyant), mais cela passe : cela reste un grand film humaniste. Je ne sais pas trop l'expliquer mais, après être sorti de la salle, je me sentais beau, embelli par ce film. C'est un drôle de sentiment, qui a duré jusqu'à mon retour à mon appartement et à mon passage devant la glace de la salle de bains !
09:00 Publié dans Cinéma, Japon | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : cinéma
dimanche, 18 mars 2007
Hypertension
- Dis, papa, c'est quoi "un film de beaufs" ?
- Euh... Pourquoi me demandes-tu ça, ô progéniture adorée ?
- Ben, maman elle dit que t'es allé voir "un film de beaufs" au lieu d'aller chez vos amis hier soir.
- Stéphane et Sylvie sont les amis de maman, pas forcément de papa.
- Ah ? Et c'est quoi alors un "film de beaufs" ? C'est nul comme film ? Et c'était quoi le titre ?
- Doucement, doucement, jeune fille ! Cela s'appelle Hypertension.
- Et ça raconte quoi ?
- En gros, c'est l'histoire d'un jeune homme, un tueur, qui veut changer de vie, mais son ancien patron l'a empoisonné dans son sommeil. Il ne lui reste qu'une grosse heure à vivre...
- Y a du suspens alors ?
- Oui, même si ce n'est pas un film policier avec une enquête compliquée.
- C'est facile à comprendre alors ?
- En général, oui.
- Un "film de beaufs", c'est ça alors : un film facile à comprendre ?
- Euh...
- Pourtant, ça devrait être bien et maman elle avait l'air de dire que c'est pas un bon film ! Elle a dit "vulgaire" avec une drôle de grimace !
- Comme tu l'imites bien !
- Tu te moques !!! C'est pas gentil !... C'est cochon comme film ?
- Nooon. On voit juste quelques jeunes femmes pas toujours très habillées. Il y a quelques scènes où les adultes font des choses d'adultes, mais pour de faux, bien sûr !
- Mais ça fait vrai ?
- Pas vraiment : c'est ça qui est drôle ! On voit aussi le héros traverser la ville les fesses à l'air sur une moto !
- Coool !... Mais maman elle a dit aussi que c'est violent.
- Elle a raison : ce n'est pas un film pour enfants. Comme les personnages sont des tueurs, eh bien, dans le film, ils tuent !
- Beaucoup ?
- Beaucoup beaucoup beaucoup.. avec plein de sang qui gicle et des morceaux éparpillés partout !
- Eurrrk ! J'aimerais pas ! Mais toi tu aimes les films comme ça !... Il est si bien que ça finalement ?
- Non, pas extra : ce n'est pas toujours bien filmé et la musique m'a un peu cassé les oreilles. Mais j'ai passé un bon moment !
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mardi, 13 mars 2007
La nuit au musée
J'ai fini par me laisser tenter. Le film est en bout de course (au niveau de l'exploitation). En semaine, il n'y a pas foule dans la salle. Les effets numériques annoncés sont réussis, à tel point qu'ils se font parfois oublier. L'humour est présent, bien entendu. Les meilleures scènes sont, à mon avis, celles des bisbilles entre cowboys et légionnaires (ah ces adultes lilliputiens qui ont des colères d'enfant !) et toutes celles qui voient intervenir le tyrannosaure chien-chien à sa mémère !
Quant au fond, un peu plan-plan, il n'est pas totalement déplaisant, puisque le scénario prend le parti du papa un peu à la ramasse face au nouveau mec de la mère, un trader comme il faut dire quand on est branché.
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samedi, 10 mars 2007
Je crois que je l'aime
... en fait, le titre le plus juste serait : "Je suis sûr que je l'aime, mais..." Tout le film brode autour de ce "mais". Il joue principalement sur le comique de situation (la séquence du repas entre amis, sumo à la clé, même si elle n'est pas d'une grande originalité, se déguste sans barguigner son plaisir) et le ridicule de deux des principaux personnages, incarnés (avec brio) par François Berléand, que l'on retrouve ici dans un brillant second rôle (genre dans lequel il a jadis excellé avant que l'on s'aperçoive qu'il pouvait tout aussi bien faire l'affaire pour les premiers) et Vincent Lindon, très convaincant en chef d'entreprise quadra amoureux transi.
La réussite de cette comédie romantique repose aussi sur le contexte : la vie trépidante menée par le patron est vraisemblable, tout comme l'activité de céramiste exercée par Sandrine Bonnaire. Cela donne du rythme, d'autant plus que le montage est efficace : on a sans doute resserré l'intrigue, qui s'étend sur un peu moins d' 1h30. La succession des plans (sans grande invention, mais dans un réel souci d'efficacité) sert les effets comiques (en particulier dès qu'il est question des velléités céramico-amoureuses de Lindon). Les seconds rôles sont campés avec talent : je ne reviens pas sur Berléand ; par contre, je peux citer aussi Kad Merad et Liane Foly (méconnaissable)... sans oublier le chat, vraiment magnifique !
Et dans la salle (presque pleine) ? On rit, de 7 à 77 ans. J'exagère à peine : les plus jeunes, venus avec leurs parents, devaient avoir autour de 10 ans et les plus âgés pas loin de 70. Particularité à laquelle je m'attendais : trois quarts des spectateurs sont des femmes.
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vendredi, 09 mars 2007
Le nombre 23
Avis à ceux qui croient, en allant voir ce film, qu'on va leur servir une illustration fantasmagorique des homélies de l'archevêque de Paris : vous risquez d'être déçus. Quoique...
Côté positif, il y a le savoir-faire de Joël Schumacher et de l'équipe artistique qui l'entoure : on sait créer une ambiance mystérieuse, agrémentée d'une giclée de sang. Le générique (où les images se succèdent trop rapidement, hélas) est captivant. La prestation de Jim Carrey vaut aussi le détour : dans la limite de l'exercice qu'on lui impose, il est excellent. Bref, j'ai marché et, pendant 1h30, le film fonctionne.
Les dix dernières minutes sont très décevantes, à deux niveaux. Tout d'abord, il y a la résolution de l'énigme. Comme le scénariste a voulu semer quelques fausses pistes, il se retrouve bien désemparé une fois venu le moment de servir le dénouement et c'est finalement très classique et pas très mystérieux. C'est là que l'on retrouve l'archevêque de Paris : le film se termine sur un prêchi-prêcha et une référence biblique assez courante dans le film d'épouvante états-unien. C'est juste décevant au regard du déroulement, qui était prometteur.
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mercredi, 07 mars 2007
Entre adultes
Le film pourrait s'intituler "couples bancals", à la fois en raison de l'argument de ces saynètes (12 histoires de duos qui se fuient ou se trompent) et en raison du procédé, qui fait intervenir, dans chaque partie, un nouveau personnage qui va participer à la séquence suivante. Le tout se mord la queue, puisque la dernière historiette voit l'un des personnages du début rejoint par l'homme de la séquence immédiatement précédente.
Le résultat est très rafraîchissant ! Il ne faut pas se fier à l'affiche, un peu beauf. J'ai d'ailleurs particulièrement aimé la séquence qui met aux prises le directeur des ressources humaines (joué avec un talent fabuleux) et la chômeuse complexée. C'est d'une grande acuité sur le harcèlement et les pesanteurs sociales qui sont à l'oeuvre dans la vie active. La mise en scène est pointue : on appréciera le plan dans lequel la caméra est placée dans le dos du recruteur, zoomant sur sa nuque, alors que la candidate marche, à sa demande, sous ses yeux, à l'arrière plan.
Mais le plus bluffant est le passage de l'anniversaire. C'est tellement bien écrit, filmé et joué que je m'y suis laissé prendre. Il faut dire aussi que le cerveau du spectateur a été quelque peu formaté par les histoires d'avant. Très fort ! Je n'en dis pas plus pour ne pas gâcher le plaisir de la découverte à ceux qui iront voir le film...
Autre moment ô combien réussi : le dialogue entre la blonde qui vient de repousser les assauts de son ex lourdingue et le mec casé qui promet de plaquer sa régulière mais bah tiens c'est pas encore le moment. Il y a quelque chose d'indéfinissable et de très beau dans la posture de cette jeune femme, à demi couchée sur le lit, pliée, à la fois sensuelle et fragile, désireuse d'y croire et désenchantée. L'utilisation de la lumière met bien en valeur ce corps si féminin.
Enfin, on nous sert, cerise sur le gâteau, un moment de burlesque qui vaut son pesant de places de cinéma... Il y est question de deux amis, un homme et une femme, celle-ci avouant à son interlocuteur qu'elle fantasme sur lui... Je ne déflorerai pas davantage le sujet, mais sachez que la salle dans laquelle je me trouvais à explosé de rire ! Les dialogues sont très piquants !
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samedi, 03 mars 2007
La vie des autres
Das Leben der Anderen : le titre français est la traduction littérale de l'original, ce qui se justifie pleinement. Ce n'est pas un film sur la violence physique, même si celle-ci n'est pas absente du film. C'est un film sur la violence morale, le harcèlement poussé à un haut (?) degré de perversité.
Dans ce film, il est question de reniement et de fidélité à soi-même. Le personnage principal n'est pas l'écrivain, autour de qui pourtant tout tourne. Non. Le capitaine de la Stasi (Ulrich Mühe saisissant : un Kevin Spacey allemand !) et la comédienne de théâtre (interprétée brillamment par une brune pulpeuse) sont les véritables héros de l'histoire... de l'Histoire ?...
Ces deux-là et l'écrivain évoluent tout au long du film, dans des directions parfois opposées, qui se croisent. La composition de Mühe, en fonctionnaire zélé, communiste croyant et pratiquant (plus puritain, plus attaché aux idéaux d'origine que la nomenklatura est-allemande) m'a scotché. Qu'est-on prêt à abdiquer de ses convictions pour faire triompher globalement la cause ? Jusqu'où est-on prêt à se renier pour sauver sa peau ? A ces questions, La vie des autres apporte des réponses nuancées et dignes.
Le film démarre au milieu des années 1980, par une éblouissante séquence : un "cours d'interrogatoire", donné au centre de formation des agents de la Stasi. Dès le départ, le ton est donné : au-delà de son caractère polic(i)é, le régime communiste est-allemand est une machine à broyer les êtres, mêmes acquis (au moins en partie) au système (cas de l'étudiant embarrassé et de l'agent blagueur).
Le réalisateur a en plus l'habileté de ne pas s'arrêter à la chute du Mur de Berlin, qu'évidemment tout le monde attendait. Il prend même le public un peu à contrepied, en montrant la chose vue des bas-fonds de la Stasi, dans l'espèce de cave où est ouvert le courrier particulier. C'est très fort. La fin l'est encore plus. Je ne la raconte pas, mais je dois dire qu'elle m'a beaucoup plus ému que la conclusion de la partie espionnage, dramatique, certes, mais un peu mélo.
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jeudi, 01 mars 2007
Itchkérie Kenti
... c'est-à-dire les enfants de Tchétchénie. C'est un documentaire hélas ultra confidentiel, projeté en vidéo numérique. Il traite de la première guerre de Tchétchénie, celle des années 1994-1996. Du coup, le film aborde surtout des aspects liés à la guérilla, ainsi que la vie des civils sous les bombes.
Le réalisateur a fait preuve d'un grand courage pour mener à bien son projet. A plusieurs reprises, dans le film, on se rend compte qu'il a risqué sa peau. Le résultat est un film long (2h30) mais captivant. Les femmes, de manière générale, sont extraordinaires. Il y a celle qui apostrophe, par caméra interposée, les "bandits russes", celles qui se réfugient dans les caves, celles qui courent dans les rues, celles qui chantent, dansent... et aussi celle qui a un cancer des ovaires et qui semble victime d'hydropisie. Impressionnant !
Les hommes sont montrés comme des résistants, surtout les jeunes. On a d'ailleurs droit à un portrait assez inattendu de Chamil Bassaev, tandis que la caméra s'attarde joliment sur les traits burinés des pépés. Tout ce petit monde, si proche de nous, reste digne dans le malheur. Quelle leçon...
Le "tableau" est le fil rouge du film. Au fur et à mesure de ses pérégrinations, l'auteur fait remplir la toile par les habitants qu'il rencontre. L'accumulation de ces inventions non concertées donne un résultat ma foi probant. Même Bassaev y a été de son petit coup de pinceau !
Pour les curieux :
- un site d'infos sur la région, hélas négligée par les médias de masse
http://www.caucaz.com/home/news-rubrique.php?theme_news=26
- un peu d'histoire tchétchène
14:35 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma
dimanche, 18 février 2007
Cashback
C'est une comédie romantique britannique qui sort un peu des sentiers battus. Le début souligne lourdement le mal de vivre du jeune homme plaqué par sa copine, un petit canon qui a préféré finalement un grand balèze peut-être meilleur au pieu. C'est à la fois drôle et pesant (les deux alternent)... et cela débouche sur l'argument principal du film : l'insomnie du héros et sa capacité à ralentir voire arrêter le cours des choses (mais il n'a pas le pouvoir de revenir en arrière). C'est l'occasion de nous gratifier de beaux effets numériques avec des scènes où le jeune homme déambule parmi les personnages à l'arrêt, voire les déshabile, quand il s'agit de ravissantes jeunes femmes.
C'est le deuxième axe du film : la fascination de ce dessinateur en herbe pour la plastique féminine (pas celle des laiderons, attention, hein !), le cul et les seins surtout (même s'il croque beaucoup les visages aussi). Les séances de casting ont dû être d'un pénible... Blague à part, certaines scènes ont un côté très "anatomique" : on voit bien, par exemple, les lèvres (du bas) de cette sculpturale Suédoise (nue) qui monte les escaliers ; les poitrines sont particulièrement mises en valeur... Obsédé, va ! Cela me conduit à une remarque : c'est fou ce que de jolies jeunes femmes sont prêtes à faire pour percer dans le "showbiz"...
Mais le principal intérêt du film réside dans la description de la vie (animée) de ce supermarché, la nuit, avec sa faune si particulière. Un grand bravo à tous les acteurs, du boss à la caissière en passant par les deux blaireaux (l'un étant une sorte de cousin britannique du Stifler d' American pie...). La séquence de la partie de football intersupermarchés (qui se termine par un 26-0, je vous laisse deviner en faveur de qui...) est une des plus réjouissantes. Ah, oui, j'oubliais : le meilleur ami du héros vaut le détour ; il encaisse les gifles avec une constance méritoire !
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samedi, 17 février 2007
The Good German
Dans la série film nostalgique, voici venue l'oeuvre de Steven Soderbergh. Il est nostalgique dans la forme. Il s'agit d'un film d'espionnage romantique à l'ancienne (avec d'ailleurs quelques facilités scénaristiques - quelques invraisemblances dans le déroulement de l'action, si mécanique, qui ne sont pas sans rappeler certains "bons vieux films"). Il a été tourné en noir et blanc. L'acteur fétiche et pote Clooney avait montré la voie avec Good night and good luck. On a droit à des images d'époque, au film en tant que tel et à des retouches numériques. Le résultat est somptueux.
Le film est aussi nostalgique sur le fond. La "guerre froide", qui sert de trame à cette histoire, était une époque bénie pour ce type de long métrage... et c'était aussi un temps (queuu les moinnnns deuuuu vingt annnns ne peuuuvennnnt pas connaîtreuuuu) où une certaine façon d'exprimer des sentiments (souvent contrariés par les événements) était de mise.
Les acteurs sont excellents. Clooney interprète avec talent le "chien dans un jeu de quilles" qui met tout en branle. Cela fait du bien de le voir dans un rôle où il est davantage manipulé que manipulateur. Tobey McGuire surprend agréablement dans un rôle plus fouillé qu'il n'y paraît au premier abord. Enfin, il y a Cate. Oui, Cate (Blanchett) ! Caaaaaaaaaate ! Là, je craque. Elle est sublime en brune Allemande, gui barle afec un délizieux agzent chermaniqueux (j'ai vu le film en version originale sous-titrée). Son jeu comme sa manière de s'exprimer m'ont rappelé (souvenir lointain) Greta Garbo. C'est dire ! Le noir et blanc est très pratique pour créer des effets d'ombre(s). Les autres personnages sont en général nimbés de manière assez binaire (et c'est joli). Mais elle ! Elle bénéficie d'une armada d'éclairages (et sa peau -aidée du maquillage, je ne suis pas complètement aveugle- "prend" très bien toute forme de lumière).
Dernière chose : la supposée mini-polémique : non le film ne réhabilite pas les Allemands et ne sous-estime pas le poids des crimes commis (pas que par des nazis, est-il subtilement rappelé). Seulement, il montre toutes les souffrances et toutes les manigances... histoire de bien faire comprendre qu'au delà de la forme du film, tout n'était pas noir ou blanc à l'époque !
14:40 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma
jeudi, 15 février 2007
Election 1
C'est du film de gangsters, mais des gangsters asiatiques. Il est donc question des triades (celles de HongKong). On s'attend à du lourd, du sanglant, du bruyant, du rotant, du flatulant, le tout avec un fond de réflexion métaphysique sur ce qu'est une élection, ici celle du chef provisoire des gangsters.
C'est finalement assez peu violent. J'ai été déçu. On a quand même droit à quelques scènes de castagne, rassurez-vous ! Mais tout cela est enveloppé dans un traitement assez intello, avec un paquet de dialogues pas déments. Le tout pour arriver à la conclusion que, quand on essaie de la jouer réglo en s'appuyant sur le code d'honneur, il y a toujours une paire d'enfoirés pour essayer de doubler tout le monde... et pas uniquement chez les mafieux. Ceci dit, les personnages de flics sont assez intéressants et ils posent des questions qui ne sont pas dénuées d'intérêt. (Faut-il laisser les truands s'entredéchirer et attendre pour ramasser les morceaux ? Doit-on négocier avec les chefs pour avoir une paix relative, finalement bénéfique à tout le monde, puisqu'il n'y a pas de morts - ou si peu ?)
Comme je n'ai pas été super emballé, je ne suis pas allé voir le numéro 2, qui voit intervenir les bandits de Chine continentale.
15:25 Publié dans Chine, Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma
vendredi, 09 février 2007
L'étoile imaginaire
Ce film est le résultat de la rencontre entre l'Italie et la Chine, rencontre réelle puisque les acteurs sont de deux origines différentes (et qu'on entend parler les deux langues), rencontre fictionnelle puisque l'histoire prend naissance dans le rachat d'un haut-fourneau par les Chinois aux Italiens.
C'est vraiment une jolie surprise ! Castellitto est formidable en célibataire entre deux âges, travailleur perfectionniste et Ling Tai est époustouflante. Le film nous balade en Chine, ce qui était attendu. Par contre, ce qu'il montre est assez nuancé. La Chine est un nouveau "far ouest" : on y construit, on y produit à des cadences infernales, broyant parfois au passage les habitants. L'aménagement des "Trois-Gorges" est de ce point de vue symbolique : le "progrès" a un revers... Le statut des femmes n'est pas des plus reluisant. Ceci dit, pas de délinquance en vue : notre héros traverse bien des situations et des villes sans jamais se faire inquiéter : c'est à la police qu'il doit sa seule réelle mésaventure.
En arrière-plan, le film fait aussi l'éloge du travail technique, manuel. A travers Castellitto, c'est un peu l'ouvrier qualifié qui est valorisé. Le cinéaste a le souci du détail, concernant le fonctionnement des machines et la construction d'objets. Il est aussi minutieux dans le traitement des sentiments humains. La "mission" la plus importante réalisée par le héros n'est sans doute pas le remplacement de la pièce défectueuse...
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L'année suivante
Pour une fois qu'un film qui a pour cadre la banlieue (les banlieues en fait) ne nous bassine pas d'histoires de Té-Ci, de bagarres dans une ambiance de rap prétentieux, cela mérite d'être signalé. En plus, c'est plutôt bien foutu et bien joué (Ariane Ascaride sort enfin des rôles à la Guédiguian, la petite Anaïs Demoustier se débrouille bien et les seconds rôles masculins sont impeccables.).
C'est l'histoire d'une fille seule : l'héroïne a comme un air de famille avec le personnage incarné jadis par Virginie Ledoyen dans le film de Benoît Jacquot. Mais, ici, c'est une fille seule entourée (de sa mère, sa meilleure amie et d'autres personnages qui ne font qu'effleurer son monde). Sa solitude est liée à une disparition, que je ne raconterai pas.
La "banlieue" est omniprésente : les enfilades d'enseignes moches, les centres commerciaux, les transports en commun, le vol d'un sac et le non-retour d'un personnage africain campent un environnement coloré mais qui glisse un peu sur le personnage principal.
C'est un film assez original, entre chronique contemporaine et journal intime décalé.
Remarque : on y voit des personnages lire, ce qui devient de plus en plus rare dans le cinéma "moderne" !
16:19 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma, cinema, film, films
jeudi, 08 février 2007
Blood diamond (s)
C'est un film bourré à la fois de défauts et de qualités. C'est d'abord une superproduction hollywoodienne, avec les canons du genre. On trouve donc de la grosse vedette : Di Caprio (brushing impeccable dans la jungle comme sous la mitraille... non mais, vous ne croyiez tout de même pas qu'on allait casser l'image d'un symbole sexuel pour une bonne cause ?), meilleur que dans Les infiltrés, accompagné de Jennifer Connelly (qui reproduit ici le type classique de la journaliste engagée courageuse au grand cœur et pas vilaine qui va soulever des montagnes) : à ma grande surprise, le "couple" fonctionne, aussi bien dans la phase d'affrontement que dans celle de "coopération". J'ai même été ému, vers la fin. (Ah, ce satané côté "fleur bleue" !) Les seconds rôles ont été choisis avec soin. Ils sont excellents, en particulier le quasi-premier rôle Djimon Hounsou. Les enfants sont aussi très bien dirigés. Par contre, le scénario comme la réalisation ne lésinent pas sur le mélo, les larmes, les mômans en détresse. C'est un peu lourd.
Mais le contexte s'y prête : il s'agit de l'une des guerres civiles les plus atroces parmi la kyrielle subie par les Africains. Le grand talent du film est de montrer l'enchevêtrement des responsabilités, occidentale, blanche africaine (ah ces Afrikaners et leurs cousins des ex-Rhodésies...), noire africaine. La séquence qui voit les "rebelles" du RUF (ou FRU) s'emparer de Freetown est saisissante, à la fois d'une efficacité redoutable et d'une beauté plastique assez gênante tant elle est fascinante. Toutefois, n'allez pas croire que le film soit complaisant vis-à-vis de la violence : elle est montrée sans détour pour que son côté abominable soit ressenti. Des réalisateurs moins scrupuleux auraient alourdi l'addition. Ici, quand on nous montre les "enfants de la guerre", on comprend que leur sort est peu enviable (un peu plus néanmoins que celui de leurs victimes), mais on perçoit aussi les sentiments confus qui animent ces jeunes, qui expérimentent en même temps la rupture (brutale) avec le cocon familial, la puissance que confère la maîtrise des armes et un nouveau mode de vie en groupe. A travers l'histoire du fils du pêcheur, c'est la vie de pays entiers qui est décrite : difficile de se remettre dans le bain d'une existence "civile" après tant de soubresauts.
17:20 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma
vendredi, 02 février 2007
Le grand silence
Ruhe, bitte ! das ist die grosse Stille ! L'inconvénient, avec ce film, est qu'il faut avoir programmé soigneusement sa journée, en particulier la composition de ses repas. Si, comme moi, vous avez coutume de libérer vos flatulences en cours de séance, vous êtes mal barrés ici ! Encore que... Il faut être vigilant et profiter des cloches ! Sinon, il faut se limiter aux films genre James Bond : on peut y péter en toute tranquillité !
Le silence n'est pas total : on y entend (très peu, il est vrai) certains moines parler. La forme du film est intimement liée au fond. La longueur a un but : nous faire ressentir la part de monotonie dans la vie des chartreux (oui, des Français en majorité, mais ce sont des Allemands qui ont eu l'idée de ce film) : un long métrage ayant tendance à privilégier des moments forts, le spectateur pourrait mal estimer le rythme de vie des reclus. En quelque sorte, on pourrait dire qu'à propos d'un groupe contemplatif, Philip Gröning a mené un projet lui-même contemplatif. Dans ce film, il est donné à voir et à réfléchir, mais rien n'est vraiment expliqué.
L'image (accompagnée des sons) est donc chargée de sens, J'ai eu plusieurs fois l'impression que le réalisateur s'inspirait de Georges Rouquier, auteur, entre autres, de Farrebique. Le soin apporté à décrire les phénomènes "naturels", allié à un certain goût pour la belle image, donne des résultats intéressants : l'eau est souvent l'objet des effets les plus réussis, à travers la pluie, la neige, le bénitier (si bien filmé), la rivière ; les gros plans ne sont pas malvenus (je pense en particulier à l'un d'entre eux, au début, quand on voit un des moines de trois-quarts dos : le crâne et la nuque, rasés de près, sont presque palpables, pendant que lui mange son potage). Par contre, les images tournées en vidéo numérique n'apportent rien, à mon avis.
Quelques séquences se détachent, comme la tonte des moines (par contre on ne voit rien des conditions de leur toilette ni du coucher), la distribution des repas, la sonnerie des cloches, la lecture (ainsi que l'écriture, à travers le moine espagnol, si soigneux) et, bien entendu, la prière (ou plutôt les prières). A la fin, on nous gratifie d'une séquence assez burlesque : la glisse des (jeunes) moines sur la neige. Le film se termine sur les réflexions d'un membre de la communauté, aveugle. Je ne partage pas ses propos, même si j'en sens la cohérence interne.
23:49 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma, *de tout et de rien*
mercredi, 31 janvier 2007
Bobby
Il est question d'une grande famille, riche. Bobby le gentil est moins célèbre que son aîné, J.R. (John Ritzgerald), qui a connu le succès. Il est peut-être moins dépravé. Il a de belles zidées... mais cela se passe en Californie, pas à Dallas ! Tiens, concernant les idées, c'est fou ce que ce discours généreux, ambitieux, de Robert Kennedy peut paraître presque dépassé aujourd'hui.
Mais il n'est pas le sujet central du film, qui est davantage consacré à des personnages "secondaires", qui ont tous un point commun : ils se retrouvent sur les lieux de l'assassinat du frangin Kennedy (assassinat sur lequel, soit dit en passant, j'aurais aimé voir le réalisateur s'interroger). Comme c'est un film choral californien, ça louche sur Short cuts, sans lui arriver à la cheville. La plupart des couples sont sans intérêt. J'ai quand même beaucoup aimé le "trip" des deux jouvenceaux démocrates. Les séquences mettant en scène les minorités (latino et afroaméricaines) sont aussi bien foutues.
Au total, deux heures, c'est long. On a au moins le temps de s'interroger sur la représentation de l'électorat démocrate, décrit ici par le prisme de la candidature de Kennedy et de l'engouement qu'elle suscite : on trouve le monde du spectacle, des médias, les minorités (noire et hispanique... la présence des Asiatiques serait peut-être anachronique en 1968... et pis ces enfoirés votent davantage républicain), beaucoup de femmes.
On peut aussi choisir de rester jusqu'au bout pour voir le maximum de documents d'archives (jusque dans le générique de fin) : Kennedy n'est jamais représenté par un acteur (sauf en tant que cadavre, après l'assassinat). C'est un choix pertinent, à mon avis.
13:25 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma
mardi, 30 janvier 2007
Le serpent
Attttentttiooonnn !!! C'est pas un film de tarlouzes, ça ! On va vous en mettre plein la vue, du polar français à l'américaine, avec de la famille pleine aux as, de la gonzesse de chez gonzesse que même chez Ikéa y zen ont pas, de la résurrection du passé, avec gnons, meurtres et coups bas en tous genres ! Bon, les ficelles sont un peu grosses et le scénario n'échappe pas à quelques facilités (ah, ce tueur qui est au mauvais endroit au mauvais moment, ah, cette future victime qui se détache juste quand il faut, qui trouve l'objet coupant là où il faut... j'en passe et des meilleures). Notons au passage la figure de la victime qui se rebelle contre son agresseur et qui, injustement accusée, échappe à la police (facilement...)... ça ne vous rappelle rien ? Revoyez Ne le dis à personne alors !
Soyons honnêtes : la musique est efficace, la réalisation très correcte et l'interprétation bonne. Mention spéciale pour Pierre Richard, étonnant, et Clovis Cornillac, qui ressemble de plus en plus à ce qui pourrait être le Jean Gabin du XXIe siècle ! Détail croquignolesque : Cornillac a repris le rôle du commissaire Valentin dans Les brigades du Tigre. Or, dans le film, il rencontre Jean-Claude Bouillon (qu'est-ce qu'il a vieilli !), qui lui incarna ledit Valentin dans la série télé. Je ne vous raconte pas la manière dont se termine la scène entre les deux hommes...
De manière plus générale, ce film, bien que français, s'inscrit davantage dans la tradition états-unienne du polar conservateur : le héros est plein aux as, supposé gentil (alors que, quand il était jeune, il s'est comporté comme un fumier, mais bon, il a réussi dans la vie comme on dit, donc c'est le "nice guy"), alors que le méchant vient des "classes dangereuses"... Dans d'autres films, c'est le rapport inverse qui s'affirme : le méchant est issu des catégories favorisées (et le principe du film consiste à dévoiler ses turpitudes), le gentil étant lui d'origine modeste.
10:42 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma
mercredi, 24 janvier 2007
Jacquou le Croquant
J'avais beaucoup aimé le roman d'Eugène Le Roy. Je trouvais qu'il ressuscitait bien la vie rurale de la première moitié du XIXe siècle, dans cette France occitane à la fois diablement conservatrice et farouchement rebelle. Je me disais qu'avec une durée de 2h30, le film devait être assez riche et ne pas avoir trop jeté de matière par rapport au roman.
Première déception : les personnages des parents sont sous-exploités. Boutonnat les fait mourir trop vite et nous prive de bons acteurs (Dupontel et Croze). La première heure est un insupportable mélo, avec violons et ralentis en veux-tu en voilà. Dupontel et Croze font ce qu'ils peuvent, mais les dialogues qu'on leur a écrits sont vraiment faibles. De surcroît, on nous prive de l'un des moments clés du roman : l'incendie de la forêt par le jeune Jacquou (surjoué façon guimauve par un moutard à qui on a envie de coller des taloches), auquel il est seulement fait allusion dans le film. Quant au "patois", si présent dans le roman, il est ici inexistant.
La suite se passe un peu mieux. Les personnages du curé (Gourmet très bon), du chevalier (Karyo pareil), de Jacquou adulte (vraiment très bien ce Gaspard Ulliel), de Lina (Judith Davis tourmentée et tourmenteuse) et surtout du comte de Nansac (Jocelyn Quivrin... mérite un César !) donnent du relief. Boutonnat a introduit des éléments intéressants : la séquence de la rivalité dansée et surtout l'évasion de Jacquou, qu'il relie à la conclusion de manière convaincante (le passage pour se procurer les armes). Par contre, je regrette la sous-représentation des solidarités rurales et des travaux des champs (alors que la faux est un élément d'identité du film). La vie à la campagne n'est illustrée que par des sortes de tableaux façon Millet (mais si, Les Glaneuses, L'Angelus... enfin quoi !). Cela donne de jolies images mais cela fait un peu trop "carte postale". Ah le bon vieux temps !... La misère n'est montrée qu'en biais (à travers la deuxième maison notamment et la vie à la ville).
D'un autre côté, le film se montre très proche de la nature : il y a un rapport à l'eau presque charnel et les animaux sont très bien filmés : un hibou assez chouette, des écureuils, des chiens, des oiseaux, des chevaux, un cerf, une biche (nonnn, pas vraiment morte... Ouf !).
13:40 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma
jeudi, 18 janvier 2007
Les Mayas d'hier et d'aujourd'hui
En relation avec le film de Mel Gibson, Le Monde, dans sa version papier datée du jeudi 18 janvier 2007, propose un éclairage sur cette civilisation. On en retrouve la substance sur le site internet du quotidien :
http://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0,36-856433,0.html
http://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0@2-3246,36-856434@...
Sur la violence, on lira avec profit
http://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0@2-3246,36-856435@...
Sur la réception du film au Mexique
http://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0@2-3476,36-853339@...
19:27 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma
mercredi, 17 janvier 2007
Apocalypto
Mel Gibson est un cinéaste engagé. On le lui reproche souvent d'ailleurs. Mais, lui, au moins, mène une réflexion à travers ses films. Il a de plus le courage de tenter des expériences, comme de tourner un film dans une langue maya incompréhensible pour 99,9 % des habitants de la planète. Et, comme les dialogues ne sont pas d'une importance proustienne, cela passe, sans problème (avec parfois quelques sous-titres placés sur fond blanc... donc illisibles). Le film est toutefois trop long. Heureusement, c'est la deuxième moitié qui est la plus intéressante : on sort de là sur une bonne impression. On n'oubliera pas cependant les facilités, le côté mélo, surjoué, de beaucoup de scènes. On appréciera les actrices aux sourcils non épilés, charmants. (Prenez-en de la graine, mesdames.)
Régulièrement, on perçoit les influences que Gibson a subies (ou les gens qu'il a pompés, si l'on est plus vétilleux). Le Nouveau monde de Terrence Malick a été mis à contribution pour les scènes où les personnages communient avec Dame Nature. Hergé a sans doute inspiré la scène avec l'éclipse de soleil. On perçoit aussi des influences plus littéraires (ainsi que celle du péplum) dans la description de la "décadence". L'histoire romaine est ici mise à contribution.
On retrouve notre Gibson dans sa complaisance vis-à-vis de la violence (de manière moins grotesque que dans la Passion du Christ néanmoins), avec cette ambiguïté : certains actes de violence sont dénoncés, d'autres perçus comme justes. Dans les deux cas, c'est filmé avec le souci du détail, presque avec empathie. La violence est cause du déclin mais aussi solution du problème...
La poursuite dans la jungle costa-ricienne n'est pas très réaliste. Ici, Gibson se fait conteur et moraliste (avec une belle prophétie à la clé). Les Mayas sont condamnés par leur folie autodestructrice, leurs comportements barbares... et leurs superstitions. A long terme, cela justifie l'arrivée des Européens et relativise la barbarie de ces derniers. D'un autre côté, Gibson sous-entend que les querelles intestines ont rendu les Mayas incapables de résister aux nouveaux arrivants, qui maîtrisent une technologie plus avancée. Je crois qu'il faut voir beaucoup plus loin qu'une éventuelle critique de l'Amérique. (Cela arrange toujours les Yankees qui veulent vendre leur soupe en Europe quand des critiques en mal d'imagination leur font remarquer qu'en pliant bien les pages, leur oeuvre pourrait esquisser l'ébauche d'un début de critique de l'administration Bush.) A mon avis, Gibson pense à ce qui pourrait être la situation des habitants de la Terre (divisés, belliqueux) face à l'arrivée d'extra-terrestres, plus évolués techniquement, mais pas forcément plus respectueux des populations rencontrées.
Apocalypto est aussi un film hollywoodien. C'est un classique du film de vengeance, avec la figure rebattue du chassé qui devient chasseur. Le héros lui-même est très conventionnel : c'est un prince, beau gosse (que Gibson, très attaché aux corps, sait mettre en valeur), bien marié. Ce n'est pas le lourdeau au grand coeur, disgracieux sur les bords, qui devient le héros du film. Rien de nouveau sous le soleil.
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lundi, 01 janvier 2007
L'intouchable
... euh... non, ce n'est pas un film politique consacré aux ennuis judiciaires d'un président de la République en bout de course. Benoît Jacquot est de retour, avec un film consacré à un personnage féminin (il a fait cela très bien, jadis, avec Virginie Ledoyen, quand elle était une bonne actrice, dans La vie de Marianne et La fille seule). Le père Jacquot semble avoir craqué pour le physique avenant d'Isild Le Besco : le film permet de se rendre compte du fait qu'elle a une très belle poitrine (lors de la "scène de nu" et à l'occasion du massage). Les péripéties sont ennuyeuses. La partie située en France est franchement assommante, avec une mère jouée en dépit du bon sens et des dialogues qui sentent la Nouvelle Vague rance : genre la mère qui demande à la fille d'arrêter de faire couler l'eau du robinet (sa fille, après tout, est en train de rincer la vaisselle) et la fille qui lui demande de continuer (à raconter son histoire... une sorte de robinet d'eau tiède... ) Une partie de l'effet de miroir semble involontaire.
Le film décolle une fois l'héroïne arrivée en Inde (non mais, moi aussi je sais faire des figures de style). Bon, on se contrefiche de la recherche du père putatif comme du statut des intouchables (séquence sans suite avec le petit vieux de l'avion). On nous montre des bouts d'Inde et c'est fascinant, entre les rues grouillantes de vie (un peu cliché certes), les pratiques mortuaires et les épousailles par exemple.
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Arthur et les minimoys
Qu'est-ce qui est réellement de Luc Besson dans ce film ? L'animation ? Non, une équipe autonome en est responsable (et elle a très bien fait son boulot). Les séquences "réelles" avec des acteurs en chair et en os ? Ouais, ben alors, ce ne sont pas les meilleures... De surcroît, elles ont été tournées en anglais : je ne vois pas trop pourquoi on qualifie ce film de "français". (Et soyez attentifs à l'organisation du générique de fin, après le passage -amusant- des personnages : ce n'est pas un générique de film français, mais de film américain doublé en français. Au fait, n'est-ce pas une fille -ou une femme- prénommée Barbara qui fait la voix du héros en français ?) On y retrouve certaines des obsessions de Besson : l'enfance incomprise, la rupture avec les parents, la rêverie... et la volonté farouche du "happy end" ! C'est du Disney de base à la sauce Besson, rien de plus, rien de moins.
C'est donc un agréable divertissement, avec de l'action, de l'humour, du romantisme, de l'émotion. La séquence la plus forte est, pour moi, située dans la première partie du film : dans le bar tenu par deux individus interlopes (auxquels Rohff et Stomy Bugsy prêtent leur voix dans la version française), la bagarre dansée (avec référence à Pulp fiction... Le film est truffé d'allusions cinématographiques) est sublime.
Je ne vais pas faire preuve d'une grande originalité, mais mon personnage préféré est... la princesse, rouquine au tempérament affirmé (avec la voix de Mylène Farmer !). Elle a un petit côté "Milla Jovovitch"... (Et le héros a une coiffure toute bessonienne !)
Tout cela est bien attrayant mais, attention, un peu difficle à suivre pour un marmot : je pense qu'en dessous de 8 ans, cela peut poser problème (par exemple, dans la salle, une fille n'a pas compris pourquoi la mère s'évanouit à la révélation que le repas final est composé notamment de tête de girafe, si ma mémoire ne m'abuse pas...).
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