samedi, 02 novembre 2019
Le Roman des Goscinny
La récente sortie de La Fille de Vercingétorix (par le duo Conrad-Ferri) est une invitation à se replonger dans les aventures plus anciennes d'Astérix et Obélix, en particulier celles scénarisées par René Goscinny (1926-1977), auquel un roman graphique a été consacré. Il est paru cet été. Je viens d'en achever la lecture.
La couverture annonce parfaitement le contenu du livre. On y voit, de profil, René Goscinny et sa fille Anne, qui ne s'est jamais remise complètement de la mort précoce de son père, qu'elle a de surcroît assez peu connu : elle avait neuf ans quand il est décédé.
Elle en a d'ailleurs beaucoup voulu au cardiologue qui avait fait pratiquer un test d'effort sur son père, au coeur fragile. Cela permet de comprendre les rares séquences dessinées sur fond rose, qui montrent une Anne Goscinny plus jeune, avide de vengeance.
Mais la majorité de cette bande dessinée nous est présentée soit sur fond jaune, soit sur fond bleu. Les chapitres dessinés sur fond jaune montrent l'oeuvre en construction, notamment les discussions entre Anne Goscinny et l'auteure Catel, à laquelle on doit, entre autres, une biographie en images d'Olympe de Gouges. L'artiste est face à un dilemme : soit elle continue à privilégier les projets concernant les femmes, soit elle se lance dans ce travail sur René Goscinny qui, quoiqu'homme, a bercé sa jeunesse et inspiré son travail. Elle a fini par dire oui à la fille du scénariste et a eu accès aux archives familiales.
Cela lui a permis de construire les séquences sur fond bleu, dans lesquelles on voit René Goscinny s'exprimer à la première personne et raconter l'histoire de sa vie.
Ceux qui l'ignoreraient apprendront que la famille de Goscinny est composée majoritairement de juifs ayant fui l'Europe de l'Est antisémite. Les parents de René n'ont d'ailleurs échappé au génocide que parce que, dans l'Entre-deux-guerres, ils sont partis s'installer en Argentine, un pays alors riche en opportunités, en particulier pour un ingénieur comme Stanislas (le père).
Très tôt, le jeune René se révèle un boute-en-train, plutôt bon élève. Mais il est assez vite atteint par le virus du cinéma (notamment Laurel et Hardy) puis de la bande-dessinée. Il se fait la main en reproduisant des planches déjà publiées ou en caricaturant des personnages célèbres.
Ce n'est pas l'un des moindres intérêts de ce livre que d'y trouver des reproductions de documents authentiques, la plupart de la main de Goscinny. Ce n'était pas un dessinateur maladroit, l'un de là.
Après le décès de son père, c'est aux Etats-Unis que René tente de percer dans son hobby. Fort heureusement pour nous, il n'a pas réussi. Mais il a côtoyé les fondateurs de Mad. A la fois dessinateur et scénariste à ses débuts (et même souvent homme à tout faire), René va petit à petit se spécialiser dans l'écriture de scenarii, où son imagination fertile et son humour ravageur vont faire merveille.
Le succès n'est venu qu'en Europe, une fois qu'il s'est associé à plusieurs dessinateurs très talentueux, comme Sempé, Morris et Uderzo. Le livre ne nous raconte que les tout débuts, à savoir la rencontre entre Goscinny et tel ou tel acteur de l'histoire de la bande-dessinée francophone (souvent belge, rappelons-le), ainsi que les premières productions.
Pour qui s'intéresse un tant soit peu à l'histoire en général et celle de la bande dessinée "française" en particulier, c'est un ouvrage indispensable.
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samedi, 26 janvier 2019
Dejax & Baudemont
Les Laurel & Hardy de la télévision française sont de retour sur la Toile. L'an dernier, j'avais déjà(x !) signalé l'existence de "pastilles" humoristiques, sur le site de France 2 : Knock Knock et La Bonne allure.
D'autres vidéos avaient été ajoutées :
- Et pendant ce temps-là, qui joue sur la fascination exercée par le bureau du capitaine Cherif. (On sent venir la chute, mais elle n'en est pas moins savoureuse...)
- La balle perdue, construite sur les stéréotypes attachés aux médecins et aux policiers.
- De fil en aiguille, qui se déroule aussi dans la salle du médecin-légiste, avec l'intervention piquante d'une collègue du commissariat.
- Le sens de l'accueil, qui tourne autour de l'écoute de la musique classique (avec ses conséquences insoupçonnées).
- Effets secondaires, un petit bijou sur le prestige des voix...
- Des durs, des vrais, où l'on retrouve à nouveau Gabriel, l'un des derniers arrivés au commissariat. (Son personnage a pris de l'ampleur dans la saison 6.)
- Le cadeau de Chérif , qui joue sur les connotations sexuelles (humour un peu facile).
- Le sourire de Kader, pas très intéressant au début, mais dont la chute est bien amenée.
L'année 2019 a vu l'arrivée d'une nouvelle brochette de "pastilles" :
- La chanson, où les deux trublions nous proposent... le rap de l'année ! Excellent !
- Tabernacle, où il est fait référence à un personnage qui a (hélas) disparu de la série.
- Fan de, qui joue sur la célébrité et ses conséquences, parfois inattendues.
- Mort vivant, où nos deux trublions manifestent un profond respect pour l'un des "clients" de la salle d'autopsie, client dont on finit par se demander s'il est vraiment décédé... (Vous comprendrez que cette séquence n'avait aucune chance de figurer dans un épisode de la série diffusé à une heure de grande écoute !)
- Dans Mentalist, Dejax se transforme en vétérinaire-ethologue...
- Non anniversaire, une des premières mises en ligne en 2019. On y découvre l'âge du médecin-légiste... qui DÉTESTE fêter son anniversaire.
- Enfin, Les sosies, elle aussi très tôt apparue sur le site dédié, cette année. Alors, qui est le meilleur sosie de Joël Baudemont ? Suspens...
Et bravo à Vincent Primault et François Bureloup, qui incarnent avec talent ces deux indispensables seconds rôles !
20:37 Publié dans Télévision, Web | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : télévision, actualité, actualités, humour, france, médias
lundi, 31 décembre 2018
Lucky Luke 1975 - 2018
L'homme qui tire plus vite que son ombre fait doublement l'actualité en cette fin d'année 2018. En novembre dernier est sorti un nouvel album, Un Cow-boy à Paris. Fin décembre a débuté la publication d'une intégrale (chez les marchands de journaux), le premier volume (La Guérison des Dalton, datant de 1975) étant vendu pour la modique somme de 1,99 euro.
La création du dernier album a bénéficié de l'arrivée d'un nouveau scénariste, Jul, un ancien de Charlie Hebdo qui s'est fait connaître du grand public par sa série Silex and the City. Ce spécialiste d'anachronisme semblait tout désigné pour prendre la suite (lointaine) de René Goscinny.
Un Cow-boy à Paris est donc une bande dessinée proprement réalisée, dont le graphisme respecte les codes de la série et dont le scénario (et les dialogues) est émaillé de clins d'oeil. Il est ainsi régulièrement fait allusion à la future Tour Eiffel (sans la mentionner, puisqu'elle n'existe pas encore à l'époque où se déroule l'histoire), notamment à travers le personnage de Frédéric Auguste Bartholdi (co-créateur de la Statue de la Liberté, avec Gustave Eiffel), que Lucky Luke rencontre à plusieurs reprises :
La première partie de l'histoire repose sur les clichés courant sur le far-west. On y croise des cow-boys, des Indiens, un directeur de prison ambitieux au possible. Les auteurs y soulignent aussi le sens commercial de certains personnages (avec les débuts du merchandising). Les gags (comme celui qui fait prendre la flamme de la statue pour une enseigne de glacier) fonctionnent plus ou moins bien.
La seconde partie de l'histoire se déroule en France. Eh, oui ! Lucky Luke a franchi l'Atlantique... avec Jolly Jumper. Je trouve cette partie plus réussie, avec un portrait caustique du Paris de la Ve des débuts de la IIIe République. Au sortir de la gare, le héros croise des habitants qui font souvent la gueule. Son premier contact avec un garçon de café n'est pas des plus amicaux. La séquence de l'hippodrome est assez savoureuse, certaines vignettes étant particulièrement réussies :
Hélas pour cet album, la ressortie d'une ancienne histoire, qui date de l'époque flamboyante de la collaboration entre Morris et Goscinny, joue plutôt en faveur de La Guérison des Dalton. Je l'avais sans doute déjà lue il y a des dizaines d'années, mais je ne possédais pas l'album. En le relisant, je me suis mis à rire tout seul, tant certains gags sont réussis.
C'est dû à l'introduction d'un personnage très spécial, le professeur Otto von Himbeergeist, un précurseur de la psychanalyse, capable de chambouler le mental d'un directeur de prison, de nombreux criminels... et même de Lucky Luke et de Rantanplan. Celui-ci y accomplit peut-être le plus bel exploit de sa carrière de chien le plus bête de l'Ouest !
Les dialogues sont évidemment nourris de jeux de mots... et d'allusions parfois assez fines. Ainsi, lorsque le professeur européen s'exprime devant l'Institut scientifique de New York, il rencontre une certaine opposition, l'un des membres de l'auguste assemblée trouvant ses théories un peu folles, développées de surcroît par un étranger. L'un de ses voisins approuve son collègue, qui s'appelle Kowalski...
Cet album est un délice, qui n'a pas pris une ride. On pourrait aussi s'amuser à relever les points communs entre l'histoire de 1975 et celle de 2018. Je me contenterai de noter la présence du même personnage, à 43 ans d'écart : le fameux professeur. Dans Un Cow-boy à Paris, il dirige une chorale pénitentiaire, qui tente (laborieusement) de maîtriser une chanson emblématique de La Reine des neiges...
22:08 Publié dans Histoire, Livre, Loisirs | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : actualité, bd, bande dessinée, bande-dessinée, histoire, dessin, france, humour
mardi, 18 décembre 2018
La recette Balthazar
TF1 a récemment lancé une nouvelle série, Balthazar, une comédie policière familiale centrée sur un énième duo d'enquêteurs, composé d'une jolie et intègre fliquette (Hélène de Fougerolles, que j'aurais préféré voir un peu plus "rentre-dedans") et d'un consultant brillant, charmeur et agaçant, interprété avec panache par un Tomer Sisley étonnant. En revanche, les caractéristiques de son personnage n'ont pas grand chose d'original, tant elles paraissent "inspirées" de célèbres précédents.
Ainsi, comme Patrick Jane, le héros de Mentalist, c'est un as de la déduction et il porte des costumes élégants :
De surcroît, tous deux roulent dans une voiture qui sort de l'ordinaire (une vieille Citroën pour Jane, une sportive plus clinquante pour Balthazar) et, surtout, ils ont chacun perdu leur compagne, victime d'un horrible assassinat. On sent que Balthazar va se mettre à traquer son "John le Rouge".
La référence suivante nous entraîne vers une série très différente, Perception. Certes, comme les autres, elle met en scène un duo qui pourrait se muer en couple (l'homme étant toujours le consultant, à l'image de ce qui a fait le succès de Castle). Mais, ici, c'est une particularité psychique du héros qui fait le lien. Balthazar parle aux morts, qu'il voit comme de vraies personnes. L'une d'entre elles est en quelque sorte son amie imaginaire, à l'image de la relation que Daniel Pierce entretient avec Natalie :
La profession du héros (médecin-légiste) permet d'établir un lien avec une autre série interrompue trop tôt (et chère à mon coeur), Forever (actuellement rediffusée le dimanche après-midi sur TF1 Séries Films). On y suit les aventures du docteur Henry Morgan, brillant, distingué et amateur de bonne cuisine comme Balthazar :
Morgan a lui aussi perdu son épouse. Comme Balthazar, il a des aventures, même si l'on sent (dans les deux séries) qu'entre le médecin et la policière, le fossé est appelé à se combler...
On termine par un aperçu de Bones, pour une raison plus anecdotique : le service de médecine légale de l'héroïne Temperance Brennan emploie une brochette de talents (censés représenter la société américaine dans toute sa diversité). Sans être aussi fournie, l'équipe de Balthazar ne manque pas de caractère... et semble quelque peu calquée sur celle de sa grande sœur américaine :
Du côté français, on peut signaler la bonne prestation de Philypa Phoenix, dans un second rôle (Fatim) appelé peut-être à se développer.
Résultat ? Jusqu'à présent quatre épisodes (sur les six prévus, dans un premier temps) qui se suivent avec plaisir. Les intrigues ménagent suffisamment de mystère et les dialogues sont en général bien troussés.
Dans l'épisode 1 ("De chair et de sang"), le médecin légiste rencontre le capitaine de police Hélène Bach. Ils vont conjuguer leurs efforts pour dénouer un faux cambriolage, qui masque un drame familial.
Dans l'épisode 2 ("Arrêt de mort"), la découverte d'un cadavre défiguré va conduire les enquêteurs à ressusciter un douloureux passé enfoui.
Dans l'épisode 3 ("A corps perdu"), la découverte d'un corps dans un camion frigorifique fait remonter à la surface une vieille affaire, secrets familiaux à la clé.
Dans l'épisode 4 ("Les âmes sœurs"), Balthazar, qui pensait se détendre tranquillement au cinéma, est amené à se porter au secours d'un couple. L'intrigue, en apparence limpide (au début), va prendre un tour sinueux et même sordide.
C'est bien fichu, bien joué, parfois franchement drôle, sans être génial. Bref, un bon passe-temps.
20:27 Publié dans Télévision | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : actualité, médias, télévision, humour, culture, actualités, télé, séries télévisées
samedi, 01 octobre 2016
Un couteau anal
Septembre a sonné la rentrée pour l'équipe de Groland, dont la nouvelle émission s'appelle "Le Zapoï", une sorte de zapping entre les chaînes d'un bouquet satellite naze, qui n'est pas sans rappeler la forme prise par le best-of sorti en DVD il y a plus de dix ans (Grolandsat).
Du coup, pour les vieux fans, l'émission a un petit goût de déjà-vu, d'autant plus que certains anciens sketchs (très bons au demeurant) sont recyclés dans la nouvelle mouture. Il manque aussi à celle-ci le dynamisme insufflé naguère par le tournage en direct du faux journal.
Néanmoins, au détour d'un sujet, on peut trouver son bonheur. C'était le cas samedi dernier. Après une petite pique destinée à l'ancien président Nicolas Sarkozy, a été diffusée une série de bandes-annonces jouant sur les récents problèmes de Jean-Marc Morandini. On a pu voir ensuite une parodie de publicité fromagère et un reportage s'inspirant des Jeux paralympiques.
Mais c'est la petite fiction qui lui a succédé qui a attiré mon attention. On y découvre Jules-Edouard Moutic au réveil, dans la chambre d'un hôtel aussi luxueux que discret. Dans le lit, il découvre un curieux objet :
On le voit un peu mieux quelques secondes plus loin :
Il s'agit sans doute d'un couteau Laguiole... peut-être un faux, s'il est cranté. Mais que diable faisait-il dans le lit et quel est le lien avec l'anus de Jules-Edouard Moutic ? Je laisse à chacun le loisir de le découvrir.
La suite de l'émission propose plusieurs sujets croquignolesques, comme celui consacré à la supposée pollution d'un bassin situé en zone urbaine, un autre célébrant l'excellence du système scolaire grolandais, un autre encore mettant en scène la dépendance de certains consommateurs aux produits de haute technologie dont on nous rabat les oreilles.
J'ai été moins emballé par le reportage consacré à un Américain croyant avoir trouvé un tableau de valeur chez lui... et je n'ai pas trop compris ce que venait faire Jean Lassalle dans l'émission (pas plus que Gérard Depardieu, un peu plus loin). Fort heureusement, la bonne humeur était de retour avec le sujet "VMVN" ("Vis ma vie de nain") !
Il y a donc à boire et à manger dans l'émission, qui ne me semble pas avoir encore trouvé son rythme de croisière.
13:24 Publié dans Aveyron, mon amour, Télévision | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : médias, humour, politique, société
samedi, 28 novembre 2015
Montage hasardeux
C'est un détail qui m'a sauté aux yeux en regardant l'épisode 8 de la saison 6 de la série Profilage (plus réussie que la saison 5, qui s'était achevée de manière grand-guignolesque). L'une des scènes de transition du début, à tonalité humoristique, fait intervenir l'informaticien Hyppolite et Jessica, ancienne coiffeuse délurée avec laquelle il a eu un enfant.
Alors que celle-ci, sitôt arrivée, lui plaque une vigoureuse bise sur la joue droite (et rien que sur celle-ci), immédiatement après, c'est sur la joue gauche du jeune homme que l'on remarque une trace de rouge à lèvres (absente avant l'entrée de son ex dans la pièce) :
Fort heureusement, dans les plans suivants (issus d'un champ-contrechamp), on note la présence d'une autre trace de rouge à lèvres, sur la joue droite d'Hippolyte :
Tout semblait donc rentrer dans l'ordre. On avait visiblement coupé un peu trop tôt l'entrée de Jessica, qui avait dû gratifier l'informaticien de deux grosses bises, une sur chaque joue... eh bien non ! Juste après, lorsqu'on distingue à nouveau la joue gauche d'Hippolyte, on y constate l'absence de trace :
Une dizaine de secondes plus tard, catastrophe ! C'est de nouveau bisouté sur la joue gauche que le jeune homme apparaît à l'écran :
Le jeu continue quelques instants après, avec une joue sans tache :
La scène se conclut, juste avant l'arrivée d'une tierce personne, par un dernier plan de la joue gauche de l'informaticien, cette fois-ci marquée de rouge à lèvres :
On remarque d'ailleurs que la forme et la localisation de la trace varient en fonction des plans. La conclusion est que la scène a été jouée plusieurs fois. Certaines prises comportent deux bises, d'autres une seule. Au montage, on n'a pas pris la précaution de séparer les deux types de prises et l'on a mélangé les images des unes avec celles des autres.
C'est courant quand on tourne un peu dans l'urgence. Il y a environ deux ans, j'avais fait le même genre de constatation à propos d'un épisode des Experts.
16:00 Publié dans Télévision, Web | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : médias, actualité, télévision, humour
jeudi, 29 octobre 2015
Le retour de Groland
Quand je pense que l'émission "Made in Groland" a redémarré samedi dernier et que je ne m'en étais même pas aperçu ! Vive la télévision de rattrapage !
Une surprise attendait les téléspectateurs... le costume porté par le présentateur Jules-Edouard Moustic, celui d'une Bretonne traditionnelle :
C'est évidemment une allusion à la main-mise de Vincent Bolloré sur le groupe Canal+. Le premier sujet est d'ailleurs consacré à un produit à l'usage particulier, fabriqué par une entreprise qui fut longtemps l'un des fleurons du groupe Bolloré. Cela continue par une enquête sans concession, menée par le meilleur journaliste de la chaîne, j'ai nommé l'incomparable, l'inarrêtable, l'incommensurable Michael Kael :
D'autres membres de l'équipe (dont quelques petits nouveaux) ont creusé de leur côté. L'un d'entre eux a découvert la véritable cause du succès de Marine Le Pen dans le nord de la France métropolitaine :
Mais, sans conteste, le territoire le plus à l'honneur dans cette émission a été l'Aveyron... eh, oui ! D'abord, il était représenté sur le plateau, par un syndicaliste-PDG (double de Xavier Beulin) auquel un célèbre moustachu a prêté ses traits :
Un peu plus tôt, c'est dans une publicité détournée que le plus beau département du monde de France est apparu, de manière sous-jacente :
C'est un pastiche d'une publicité pour un fromage au lait de brebis, Lou Pérac. (C'est un concurrent pasteurisé du Roquefort, qui lui est au lait cru. Il est vendu par Société, du groupe Lactalis, que l'on soupçonne de vouloir délaisser le "roi des fromages".) On remarque aussi la présence d'un couteau Laguiole, ou supposé tel. Celui qu'on voit à la fin du pastiche (ci-dessus) n'est d'ailleurs pas le même que celui qui est visible auparavant (qui n'est sans doute pas un authentique Laguiole) :
Mais revenons à l'actualité politique, cible privilégiée de l'équipe de "Made in Groland". Devinez de quel ancien président de la République il est question dans ce sujet :
J'ai aussi bien aimé la satire d'une émission de télé-réalité... qui ne se déroule pas tout à fait selon le scénario de départ :
On termine par quelques friandises. On découvre quelle terrible arme secrète le Groland vient de mettre en point :
Et voici une devinette, puisée dans "les infos made in ailleurs". Qu'est-ce qui met la jeune femme visible au bas de l'image dans un tel état ?
Banzaï !
13:43 Publié dans Politique, Télévision, Web | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : politique, actualité, médias, humour
dimanche, 23 novembre 2014
Le dessous des cacartes
L'émission Made in Groland n'est pas une référence en matière géographique. C'est de nature, si j'ose dire, puisque le pays dont la vie quotidienne nous est comptée depuis des années se voit régulièrement attribuer des localisations fantaisistes, par exemple à la frontière germano-tchèque en décembre 2012, à la frontière tchéco-slovaque en mars 2013. A d'autres occasions (comme en avril 2011), les téléspectateurs attentifs avaient pu s'apercevoir que certaines cartes proposées comme "sérieuses" dans l'émission sont en réalité approximatives.
Depuis peu, le sérieux semble de mise. Une nouvelle rubrique a fait son apparition, "Le Dessous des camemberts", qui parodie un programme d'Arte, Le Dessous des cartes. L'habillage visuel (très réussi) copie celui du modèle et Michael Kael singe l'animateur Jean-Christophe Victor, aussi bien dans la gestuelle et la diction qu'au niveau des vêtements :
Dans l'émission diffusée samedi 22 novembre, il a été question de surpopulation. On est parti d'un constat, l'augmentation de plus en plus rapide de la population mondiale. C'est globalement juste, mais certains chiffres m'ont fait "tiquer". La consultation d'un site de statistiques officielles permet d'accéder à des données légèrement différentes (qui ne remettent pas en question le propos du sketch) :
Plus loin, Michael Kael propose un petit calcul. Comme la population mondiale est d'environ 7 milliards d'individus (un peu plus en réalité), sur le territoire de quel pays pourrait-on faire tenir debout tous les Terriens, à quatre par mètre carré ? Un indice : si l'on divise 7 milliards par 4, on obtient 1 750 000 000 mètres carrés, soit 1 750 km².
Outre ces considérations géographiques, Made in Groland mérite le détour pour ses messages publicitaires, l'un faisant la promotion d'un téléphone ré-vo-lu-tion-naire :
Mais la critique la plus acerbe vient de la parodie d'une publicité pour une banque, qui s'appuie sur la prestation d'un humoriste réputé :
A voir aussi les progrès de la robotique, qui permettent désormais de se passer des humains dans certaines fonctions intellectuelles :
Les jeunes téléspectateurs apprécieront le détournement d'une mini-série très populaire auprès des moins de 10 ans 15 ans 20 ans 30 ans. Cela s'appelle "SODO"... et c'est joué par les mêmes acteurs ! Les adultes souriront peut-être davantage à la caricature du retour du jeune converti au domicile familial, après des vacances super cools au Proche-Orient.
13:11 Publié dans Loisirs, Télévision, Web | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : actualité, géopolitique, médias, humour
lundi, 23 décembre 2013
La Morinade, fin
Ce dimanche 22 décembre a été diffusé le dernier numéro de l'émission "La Morinade", enregistré le mardi précédent. Le paradoxe est que cette émission est la plus populaire du Mouv', station de radio à l'audience (très) confidentielle. Créée à la rentrée 2011, "La Morinade" est depuis des mois en tête des téléchargements, comme en témoigne encore un communiqué de novembre de Médiamétrie :
Si ce n'est pas le manque de succès qui explique l'arrêt de l'émission, c'est peut-être son contenu. Intéressons-nous à celui de dimanche dernier. Comme à l'accoutumée, après les présentations d'usage, c'est la chroniqueuse Anne Ma qui a dressé le portrait de l'invité, Richard Lornac :
Evoluant sans cesse entre second et troisième degré, Anne Ma, fille d'un CRS de la région PACA, évoque avec crudité sa condition de serial célibataire, abusée dans son enfance par son pépé René et éduquée à coups de matraque par un père raciste. On la retrouve à plusieurs reprises dans l'émission, presque toujours sur ce registre dérangeant... mais follement drôle !
Lui a succédé celui qui est devenu la vedette de l'émission, le père Albert, incarné par Albert Algoud, un ancien de la bande à Canal qui était réapparu sur France Inter, donnant la réplique à Daniel Morin dans certaines de ses chroniques au "Fou du roi" (animé par Stéphane Bern), par exemple celle du 28 septembre 2010 :
Les attaques répétées contre l'Eglise catholique et la promotion du masochisme à une heure de grande écoute avaient eu raison de la participation du père Albert... qui avait donc débarqué sur Le Mouv' à la rentrée suivante. Ce dimanche, le saint homme a été le seul à se réjouir de la disparition de l'émission.
Autre intervention qui avait de quoi choquer les oreilles sensibles, celle de Jacky le Nordiste (incarné par Daniel Morin en personne). Dans "La Morinade", il s'est spécialisé dans la drague lourde, humiliante... avec l'accent :
Lui et sa soeur Jacquette (alias Anne Ma) sont issus d'une famille de zoophiles hyperviolents. Le pseudo-journal diffusé lors de chaque émission se faisait régulièrement l'écho des aventures de ces deux infréquentables Chtimis. Pour la dernière, ils nous ont offert un duo d'anthologie :
(C'est bien entendu un hommage à Francis Cabrel, à travers sa chanson Je l'aime à mourir.)
Même les musiciens invités ont été priés d'oeuvrer dans le sens des chroniqueurs. Ainsi, dimanche dernier, Teddy Savic a offert au public (en deuxième morceau) une reprise de l'un des hymnes de "La Morinade", L'Handicapé.
Je regretterai aussi les mini-fictions de Fred Martin (le fils de Jacques). La dernière retrace les origines mythiques de l'émission et la manière dont l'équipe s'est constituée :
Dans les dialogues ont été insérées des répliques qui pourraient expliquer les récents changements subis par l'émission, notamment la disparition de certains chroniqueurs, comme Jean-Mama le réac (voir plus bas) et l'inénarrable Jean-Kévin (au centre sur l'image ci-dessus), doté d'une sensuelle voix prépubère et d'un énorme "goumi" de 4 centimètres (en érection) !
Fred Martin, c'est aussi l'auteur des prévisions météo, en forme de charade... et le créateur de fausses publicités, de qualité inégale. Les calembours étaient plus ou moins réussis. J'aime bien celles du 23 janvier 2012.
Autre pilier multitalent de l'émission, Albert Algoud s'était mis à incarner un chanteur ringard, Jean-Pierre Aznavour, dont les textes mettaient en valeur des slogans publicitaires de manière emphatique... ou faisaient référence à Emile Louis :
Mais l'un des moments les plus attendus de l'émission était incontestablement le décrochage en faveur d'une petite radio locale, Radio Caca :
Albert Algoud y interprétait plusieurs personnages, au premier rang desquels le Maréchal Ganache, dernier maréchal de France survivant des guerres coloniales, hélas frappé d'incontinence fécale.
C'est aussi dans la dernière partie de l'émission que l'on a revu le chroniqueur (franchement) de droite Jean-Mama le réac, qui avait disparu des ondes à la rentrée 2013, lorsque l'émission était devenue hebdomadaire. Il en était pourtant un fidèle "compagnon de route", même si, pour gagner sa croûte, il officiait ailleurs. Les auditeurs attentifs de France Info auront reconnu la voix de Jean-Mathieu Pernin, qui a parcouru la France rurale pour la station d'information et qui, aujourd'hui, tient une chronique sur le monde du spectacle. (Cette année, il a par exemple parlé de GiedRé.)
En guise de conclusion, Thomas Croisière, l'enfant terrible de "La Morinade", a proposé un dernier radi-oké, truffé de calembours, construit à partir d'une chanson de Patrick Bruel.
Voilà, c'est fini. On éradique la seule émission d'humour féroce, à ne pas mettre entre toutes les oreilles certes, mais qui réunissait une brochette inédite de talents.
Cette suppression est liée à la réorganisation de la grille du Mouv', décidée par Joël Ronez, le directeur nommé en août dernier. Le problème est que, pour relancer l'audience, on supprime l'émission la plus populaire. A mon avis, on a profité de la nécessaire refonte des programmes pour se débarrasser d'humoristes considérés comme des gêneurs. La gauche caviar n'aime décidément pas la gaudriole...
15:56 Publié dans Loisirs, Web | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : médias, humour, actualité, chanson, chanson française
lundi, 16 décembre 2013
Feu d'artifice grolandais
L'émission du 14 décembre était un grand cru. Elle a débuté par un référence aux obsèques de Nelson Mandela, auxquelles le président grolandais n'a pas pu assister, ayant été refoulé à l'entrée pour une raison que je vous laisse découvrir. Il a finalement pris la chose avec philosophie, s'inspirant d'une doctrine asiatique :
Bel hommage à l'ancien chef d'Etat sud-africain, qui, rappelons-le, a été inhumé à Qunu !
La politique française intéresse aussi les journalistes de la présipauté, notamment la chronique judiciaire et les péripéties des affaires touchant la commune de Corbeil-Essonnes... et son ancien maire Serge Dassault :
Pour être plus crédible, il aurait fallu que le sketch s'appuie sur une illustration plus réaliste :
Au niveau social, c'est la peur qui domine. Les récents faits divers renforcent le sentiment d'insécurité de la population, au Groland comme en France. La présipauté a néanmoins trouvé le moyen de rassurer tout le monde :
La gastronomie occupe une place non négligeable dans l'émission de ce samedi. C'est d'abord un grand cuisinier d'origine ruthénoise qui est à l'honneur, à travers une nouvelle recette vendue en grande surface :
Plus loin, il est question des supposés produits du terroir que l'industrie agroalimentaire essaie de nous refourguer... après les avoir testés sur des consommateurs avisés :
Pour agrémenter le tout, rien de tel qu'une salade artisanale, fabriquée à l'ancienne :
La culture, au sens noble du terme, n'est pas laissée de côté, avec la promotion d'un nouveau film, dont le premier volet est pourtant récemment sorti sur les écrans :
L'émission serait incomplète sans une brochette d'allusions sexuelles. Il est d'abord question d'une nouvelle affaire de pédophilie, impliquant un professeur des écoles absolument insoupçonnable :
La rubrique se fait plus joyeuse quand elle évoque l'approche des fêtes de fin d'année :
L'émission se conclut sur "Les infos made in ailleurs", qui ironisent sur le comportement d'un animateur de télévision. Saurez-vous deviner de qui il s'agit ?
Banzai !
00:25 Publié dans Politique, Télévision | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : politique, actualité, télévision, humour
lundi, 28 octobre 2013
Astérix chez les Pictes
Les aventures des héros créés par René Goscinny et Albert Uderzo ont bercé mon enfance. Lorsque le dessinateur s'est retrouvé seul pour continuer la série, j'ai suivi, au départ. Mais j'ai été assez rapidement déçu. Avant aujourd'hui, l'album le plus récemment sorti que j'avais lu était Astérix chez Rahazade, que l'on m'avait offert. A l'époque, j'avais remercié pour le cadeau, mais la lecture m'avait convaincu de définitivement arrêter. C'est la présence de Jean-Yves Ferri au scénario qui m'a incité à retenter l'expérience.
J'avais aimé son De Gaulle à la plage et les extraits du nouvel album qui ont été diffusés m'ont encouragé à l'acheter. Le dessin y est en effet fidèle à la tradition : les personnages n'ont pas physiquement changé. En revanche, au cours de l'histoire, les hommes du village, sous la pression de leurs femmes, vont devoir troquer les braies gauloises contre des habits plus "tendance", dont la mode a été introduite par un drôle d'invité, le Picte Mac Oloch.
Le nom "Picte", sans doute d'origine latine, désignait les habitants du nord de la Grande Bretagne restés indépendants de Rome. Sur le terrain, le terme est plutôt un générique sous lequel on regroupait différentes populations "peintes", c'est-à-dire tatouées :
On ne sera donc pas étonné de constater que Mac Oloch arbore de curieux dessins sur son torse :
Notons que cet "indigène" n'est pas sans rappeler un autre grand costaud créé par Goscinny et Uderzo, l'Indien des plaines Oumpah-pah :
(extrait de Oumpah-pah et la mission secrète)
Comme l'Indien, le Picte sait se battre, même si on le voit peu à l'oeuvre dans cette histoire. De plus, ses cheveux sont arrangés de manière particulière et il lui arrive régulièrement de lancer un cri de ralliement qui n'est pas sans rappeler le cri de guerre de l'Indien.
Ici s'arrête la ressemblance. Mac Oloch est un personnage somme toute secondaire. L'intrigue, si elle tourne autour d'une rivalité au sein de sa tribu, est portée par les deux héros, le chien Idéfix ne participant pas à l'expédition outre-mer... et, au vu de la pratique sportive qu'affectionnent les Pictes (le lancer de tronc d'arbre), c'est sans doute mieux. Par contre, on voit souvent Astérix et Obélix se chamailler. C'est parfois un peu outrancier.
Du côté des réussites, il faut signaler les jeux de mots et les clins d'oeil anachroniques, marque de fabrique de cette bande dessinée. Du centurion Taglabribus au petit frère de Mac Oloch, nommé Mac Mini, on ne s'ennuie pas à déchiffrer ces traits d'esprits.
Ceci dit, cela manque un peu de folie. C'est bien conçu, mais de manière assez sage, presque scolaire. Même l'intervention d'un célèbre monstre, pour pertinente qu'elle soit, manque de relief. On n'a sans doute pas voulu prendre le moindre risque pour l'album de la passation des pouvoirs. Espérons que, par la suite, les auteurs "se lâcheront" un peu plus.
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lundi, 21 octobre 2013
Merci Groland !
L'émission du 12 octobre dernier fut d'un bon niveau. Parmi les reportages marquants, il faut relever celui consacré à une retentissante affaire de détournement de fonds, dite "affaire Bitencourt" :
Les enquêteurs grolandais peinent à démontrer l'abus de faiblesse dont la milliardaire aurait été victime de la part d'un ancien candidat à la présidence de la République.
L'actualité "chaude" traite de la délinquance, sous toutes ses formes. La fine équipe d'humoristes a mis au point une séquence qui, tout en se payant la tête d'une chaîne populiste (admirez le logo, en haut en droite), pointe les vrais voyous qui ruinent nos sociétés :
Après les vieux, place aux jeunes ! C'est avec ironie que le journal évoque les emplois d'avenir hollandiens, à travers le "contrat d'emploi cool", une manière de stigmatiser la fainéantise d'une partie de la jeunesse française d'aujourd'hui :
Du côté des actifs, on ne chôme pas. Des voleurs s'en sont pris à un caviste... mais ils ont commis l'erreur de consommer très vite une partie du produit de leur larcin :
La remise des prix Nobel étant d'actualité, l'équipe de Made in Groland s'est intéressée aux recherches portant sur l'accouchement masculin... une entreprise risquée :
Enfin, les bruits de guerre devenant le quotidien des informations, l'armée grolandaise a décidé de se préparer au pire, face aux troupes brésiliennes (dotées de sacrés obus !) :
Mais le titre de ce billet est en relation avec une autre séquence de l'émission, consacrée au comportement de certains spectateurs de cinéma :
Cela fait du bien qu'à une heure de grande écoute, une émission prenne une partie du public à rebrousse-poil. D'ailleurs à Rodez, depuis l'ouverture du multiplexe, on sent que l'on pousse les clients à manger sur place, quitte à ce que les salles soient jonchées de détritus à la fin de la séance... parce que figurez-vous que les consommateurs de pop-corn, non contents d'être des petits-bourgeois égoïstes adeptes de la junk food, sont mal élevés et en renversent plein dans l'allée, quand ce n'est pas sur les sièges... Et voilà les opérateurs du cinéma, désormais priés d'être polyvalents. Ils font donc office de projectionnistes, caissiers, vendeurs de confiseries... et "techniciens de surface" dans les salles.
00:25 Publié dans Cinéma, Télévision | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma, cinema, film, humour, télévision
dimanche, 06 octobre 2013
Groland contre le rugby
Ce samedi, l'émission le plus déconneuse du PAF a dû céder la place au ballon oval. C'est donc l'occasion de revoir celle de la semaine dernière, un excellent cru.
Jules-Edouard Moustic a commencé par une leçon de morale : au Groland, on a depuis longtemps résolu la question Rom... de manière assez inattendue (admirez la petite touche, à l'arrière-plan) :
La question fiscale a été abordée à travers le cas de Liliane Bettencourt, un sujet qui a permis à l'inénarrable Francis Kuntz de faire une fois de plus la démonstration de son grand talent d'analyste :
Les questions de société furent très présentes dans le journal, à travers notamment la laïcité à la grolandaise, dont on ne sait s'il faudrait s'en inspirer :
De la religion au mariage... et au divorce, il n'y a qu'un pas, allègrement franchi par l'équipe, toujours très au fait de l'innovation technologique :
Il a quand même fallu ensuite revenir aux "sujets lourds", comme la guerre civile en Syrie, qui est l'objet de sondages divers et variés :
Autre sujet capital (surtout à Groland), les vendanges, qui ont lieu tardivement cette année. On se demande si la récolte sera bonne, si les vins seront de qualité. Au vu des images, il semble que le contenu de certaines bouteilles soit à réserver aux amateurs avertis :
Toujours en avance sur son époque, le Groland a déjà dépassé le débat sur la reconnaissance des empreintes digitales par les téléphones portables. Un système bien plus perfectionné a été mis au point, même s'il n'est pas sans inconvénient :
La TNT est encore et toujours un sujet d'ébahissement. La quête d'originalité semble guider les directeurs des programmes :
On ne sait plus quoi inventer pour retenir l'attention des débiles qui restent collés à leur poste de télévision. En tout cas, on ne se cache plus de faire des émissions de merde, au "propre" comme au figuré :
Allez, Banzai !
20:50 Publié dans Télévision, Web | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : médias, humour, actualité, télévision
mercredi, 02 octobre 2013
"La Morinade" a réussi son transfert
L'émission humoristique de la radio "jeune" Le Mouv' a subi quelques vicissitudes. L'an dernier, la quotidienne avait vu son positionnement horaire changer à plusieurs reprises. Puis, fin juin, ce fut l'annonce, terrible, de la suppression de l'émission, dont la dernière diffusée a été enregistrée en public.
On se demandait ce qui pouvait justifier cette éviction, alors que ce programme était de loin le plus téléchargé du Mouv'. Jalousies ? Mépris pour l'humour potache et décalé dont l'émission regorge ? Toujours est-il qu'il y a un peu moins d'un mois, la bonne nouvelle est tombée : La Morinade était de retour, toujours sur le Mouv', mais en diffusion hebdomadaire, le dimanche (de 18h à 20h), à partir d'un enregistrement public réalisé dans la semaine.
J'ai laissé passer quelques numéros, pour voir. La technique s'est améliorée. Il a fallu concilier le côté intime de la plupart des chroniques avec l'ambiance d'une salle vivante. Il a fallu aussi que les humoristes s'adaptent à leurs nouvelles conditions d'exercice. Le résultat s'est sans cesse amélioré.
L'émission diffusée dimanche 29 septembre est un excellent cru. Elle a commencé par le portrait vachard (et plein d'autodérision) de l'invitée (Sophie Marie Larrouy) réalisé par une Anne Ma en pleine forme. Lui a succédé une reprise de la chanson satirique des Inconnus (C'est toi que je t'aime) par le groupe Les Gars Dans L'Coin. Les musicos ont assuré et, côté texte, ils ont eu la bonne idée d'adapter certaines références, Jacques Chirac devenant Jean-François Copé, Patrick Sabatier devenant Laurent Ruquier, le Sacrée Soirée de Jean-Pierre Foucault étant remplacé par The Voice et "3615 Ulla" par Youporn !
A ce grand moment en a succédé un autre, plus... spirituel. Le Père Albert est intervenu, pour rendre compte de la "formation champignon" qu'il a créée, pour les jeunes en recherche qui fréquentent sa caravane...
Puis, ce fut le tour de Frédéric Martin de nos proposer un nouvel épisode du Débile Mentaliste... ou comment faire de la télévision haut de gamme à la radio !
Le retour d'Albert Algoud nous a valu la suite des aventures du cowboy gay Robert Michou (avec Anne Ma en faire-valoir), qui ne manque jamais de rappeler la présence de son fidèle destrier, Golden Shower...
Face à ces accès de débauche, on avait bien besoin de romantisme. C'est Daniel Morin lui-même, ou plutôt son double chtimi Jacky, qui s'est chargé de relever le niveau... avec tendresse.
Un peu avant la fin de la première heure, on nous a proposé deux fausses pubs (une de Fred Martin, l'autre de Thomas Croisière) particulièrement réussies. Le journal arriva peu après. Ce fut l'occasion d'entendre deux personnages hauts en couleur, Jaquette et le maréchal Ganache, chacun à l'honneur dans son style inimitable. Le second est repassé à l'antenne, pour le décrochage radio-anal de Radio Caca.
C'était décidément un peu la soirée Albert Algoud, que l'on revit à l'occasion de l'arrivée du chanteur maison de La Morinade, j'ai nommé l'incommensurable Jean-Pierre Aznavour. Une performance inoubliable ! Et, comme la grande musique était à l'honneur, Les Gars Dans L'Coin sont revenus, pour une reprise pêchue de Que je t'aime.
Au-delà de la gaudriole, l'émission se veut de service public. Chaque semaine, l'équipe tente d'aider l'incurable célibataire forcée Anne Ma à trouver chaussure à son pied. La séquence "Tournez Nadège" a permis à certains spectateurs de se mesurer aux exigences de la dame... Dame que l'on a vite retrouvée dans sa chronique télé. Celle-ci a été consacrée à un programme qui m'a l'air particulièrement vulgaire et racoleur, Les Grandes Histoires, sur NRJ 12 (parfois judicieusement surnommée "NRJ Bouse"). Je ne sais pas ce qui est le pire dans cette émission, ou la bêtise des personnes qui se laissent filmer (et manipuler), ou le cynisme de ceux qui font du blé sur la misère intellectuelle d'une partie de la population française.
Thomas Croisière est arrivé à point pour redonner le moral à tout le monde. Il a concentré ses jeux de mots dans une reprise très personnelle de Femme, femme, femme de Serge Lama.
L'assemblage de ces talents disparates me rappelle les grandes émissions d'humour qui se sont succédé sur France Inter depuis le début des années 1980. Pourvu que ça dure !
20:47 Publié dans Loisirs, Musique, Web | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : actualité, humour, médias
mercredi, 11 septembre 2013
La rentrée 2013 de "Made in Groland"
Il a fallu attendre samedi 7 septembre pour retrouver la fine équipe, pour une vingtaine de minutes de grosse déconnade.
A tout seigneur, tout honneur : Vladimir Poutine a inspiré la première séquence de l'émission, qui tourne en dérision la censure de la peinture représentant le nouveau tsar de Russie en petite tenue :
La chute du sketch (que je vous laisse découvrir) est bien dans le style Groland... (Au fait, le chien se nomme "Villepin" !)
On continue par l'un des "marronniers" de début septembre : le bilan du tourisme estival. Certains Grolandais déploient des efforts méritoires pour attirer la clientèle chinoise :
Autre sujet d'actualité "chaude", le mercato du football. Un club local a cru faire une bonne affaire en recrutant un Brésilien, forcément talentueux :
Mais c'est la crise économique qui hante tous les esprits... y compris ceux des membres de l'entourage présidentiel. Tout le monde paie de sa personne pour tenter de relancer l'activité :
L'attitude est plus policée chez les économistes distingués. L'un d'entre eux fait office d'éditorialiste. Les fidèles de Groland retrouveront un visage familier et penseront peut-être à un autre porteur d'écharpe...
C'est la rentrée aussi pour les Français moyens, qui redécouvrent la télévision, avec ses programmes propres à susciter l'éveil et l'appétit de connaissance :
Jules-Edouard Moustic et ses acolytes ont d'ailleurs choisi de faire de la TNT une de leurs cibles privilégiées. Il lui consacrent une rubrique particulièrement fascinante, intitulée "On a marché dans la TNT" :
Ne croyez pas toutefois que l'émission se vautre constamment dans la pure gaudriole. La Culture est aussi à l'honneur, à travers un livre très attendu... mais pas facile à lire :
Avant de quitter son public, Moustic lance la séquence des "infos made in ailleurs". On y comprend les conséquences de la découverte de la mini-jupe par les Chinois, on compatit avec Céline Dion... et l'on se demande quel homme politique français peut être caricaturé ainsi :
Banzai !
18:40 Publié dans Télévision | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : médias, humour, télévision, actualité
jeudi, 28 mars 2013
Une nouvelle localisation du Groland
Je l'ai trouvée dans l'émission Made in Groland de samedi 23 mars dernier. Très en forme, Jules-Edouard Moustic a commencé par évoquer la pédophilie, à travers une référence religieuse d'actualité et une autre, scolaire. Pédagogue, il a conclu sa présentation par cette formule pleine de bon sens : "No zob in job."
Le journal s'est ensuite intéressé à la nouvelle génération de médicaments... et de pharmacies :
Cela nous a tout naturellement menés aux scandales alimentaires qui semblent s'accumuler ces temps-ci. Un autre vient d'ailleurs d'éclater au Groland, plus précisément dans les grandes surfaces d'un groupe local :
Après une fantaisie sur la "flexisécurité" et une fiction sur la bombe atomique bio, il a été question de ces emplois d'assistance téléphonique délocalisés on ne sait où. C'est à cette occasion qu'une carte d'Europe intégrant le Groland nous a été proposée :
La présipauté se trouverait donc à la frontière tchéco-slovaque. En décembre dernier, dans un autre numéro, c'était à la limite de l'Allemagne et de la République tchèque qu'elle avait été placée.
La suite de l'émission contient quelques perles, notamment ce faux documentaire animalier dont les personnages principaux (lions et buffles) portent des prénoms humains (en général) démodés. J'ai aussi bien aimé la parodie du clash entre les deux rappeurs Booba et La Fouine :
Une devinette pour terminer. Quel est l'écrivain contemporain (à succès) dont l'oeuvre est caricaturée avec tant de finesse ?
23:28 Publié dans Télévision | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : actualité, médias, humour
dimanche, 17 février 2013
De l'aligot "made in Groland"
L'émission de ce samedi 16 février fut percutante. Elle a démarré en fanfare avec une analyse de la situation au Mali. Ne reculant devant aucun danger, c'est Michael Kael, le reporter intrépide, qui a creusé le sujet :
Dans la foulée, un reportage a traité de la coopération militaire franco-grolandaise, une question qui a des implications pour le moins inattendues :
Comme la crise frappe les professions traditionnelles aussi chez nos voisins, il est intéressant de voir comment là-bas on essaie de reconvertir les travailleurs licenciés, sidérurgistes ou bien chauffeurs routiers de formation :
La partie sociétale du journal a aussi abordé la délicate question des places en maternité, de plus en plus rares, ce qui a des conséquences inimaginables :
Le domaine de la santé fut particulièrement à l'honneur, le reportage suivant traitant de l'automédicamentation, en liaison avec le développement d'internet :
Plus grave fut le sujet consacré à un chanteur pédophile, dont les tendances auraient pu être diagnostiquées par une étude rigoureuse de ses plus grands succès :
D'autres Grolandais se sont distingués par leur ingéniosité, qui leur a permis de considérablement s'enrichir dans un secteur fréquemment abordé par les médias ces dernières années :
Est enfin venu le "moment aveyronnais" de l'émission, à l'occasion d'une publicité pour la gamme de vêtements Patapouf, pour les obèses. J'ai quasi sursauté à l'écoute de ceci :
A l'écran, en même temps, on pouvait voir cela :
On remarquera que l'aligot est associé à des aliments très caloriques... et très "goûtus".
L'émission s'est achevée sur "les images venues d'ailleurs", parmi lesquelles une courte séquence montrant un homme politique français assez aisément reconnaissable à sa démarche :
00:02 Publié dans Aveyron, mon amour, Télévision, Web | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : télévision, humour, médias, société
vendredi, 11 janvier 2013
Z Minus n°4
Ce numéro (celui de décembre-janvier) risque d'être le dernier : les ventes ne sont pour l'instant pas suffisantes. La société éditrice est en déficit. Bref, la situation est grave... et pourtant, ce périodique satirique est bourré de talent.
Cela commence dès la "une", avec un strip en bas de page consacré à un sujet brûlant, détourné avec un talent indéniable :
Les traditionalistes de tout poil devraient pourtant se réjouir que les homosexuels cherchent à se marier et élever des enfants : ils ont envie de faire les mêmes conneries qu'eux ! Mais il y a un gros non-dit que personne n'ose évoquer dans le débat. Dans l'esprit de beaucoup de gens, homosexuel (homme) = pédophile. Ce n'est pas tant le mariage qui rebute la population (qui y serait massivement favorable apparemment) que la possibilité d'adopter. Et pourtant... quiconque suit depuis un petit moment la chronique judiciaire peut constater que, bien au contraire, les auteurs d'abus sexuels sur les enfants sont des adultes hétéros (souvent d'ailleurs des membres de leur famille "génétique"). C'est donc plutôt aux hétérosexuels qu'il faudrait interdire d'avoir des enfants...
Les amateurs de reportage BD seront servis dans ce numéro, avec une page consacrée aux opposants à l'aéroport de Notre-Dame des Landes. Un peu plus loin, Thibaut Soulcié en consacre un (émouvant) à un paysan de Sologne... son père.
Souvent, une seule image suffit à tourner en dérision un sujet d'actualité dramatique, comme les assassinats à répétition en Corse :
Plus loin, en trois cases, Pakman marie les genres pour évoquer une tragique affaire d'abus sexuels dans une discipline sportive très médiatisée.
Certaines productions jouent plus sur la recherche graphique, comme la mini-histoire de Mathieu Z, qui a pour cadre la conquête espagnole de l'Amérique.
Il est bien évidemment très souvent question de cul, comme sur la page de Rémy Cattelain, intitulée "L'histoire à Régis". C'est toutefois un peu trop bavard à mon goût. Je préfère les productions chocs de Berth :
A mi-chemin des deux, on trouve des strips grand format, étalés sur une double-page. Il y est notamment question de la fin du monde... avec des connotations sexuelles, bien entendu.
Dans le genre cradingue et dérisoire, j'aime aussi les aventures du pauvre Klebs, par Giemsi :
Dans le supplément "Le Chakipu", les amateurs d'humour macabre liront avec plaisir plusieurs historiettes ayant pour cadre la mort. J'ai adoré la parodie de film américain, dans laquelle un soldat n'en finit pas de mourir :
Je ne vous ai pas mis la fin. Pour la découvrir, courez acheter Z Minus !
13:33 Publié dans Politique, Presse | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : presse, médias, humour, bd
samedi, 15 décembre 2012
C'est où, Groland ?
Les inconditionnels de l'émission satirique connaissent tous cette carte mythique, qui place la présipauté au milieu de nulle part, c'est-à-dire au centre du monde :
Les géographes pointilleux tiqueront, la France étant placée au nord-ouest, entre la Corée et le Japon !
C'est une tout autre localisation que l'on nous a proposée, dans l'émission de samedi 15 décembre :
Voici ce que cela donne, avec un peu de recul :
Le Groland serait donc situé à la frontière de l'Allemagne et de la République tchèque. En voilà une info !
Très vite, on retourne sur terre, avec un reportage engagé sur le désarroi de certaines travailleuses manuelles :
Les amateurs de créativité publicitaire seront servis, avec ce spot en faveur d'un parfum très masculin :
La fine équipe a aussi enquêté sur la stratégie politique de François Grollande. Elle semble avoir trouvé où il puise son inspiration :
Du côté de la présipauté, on ne cesse d'innover. On a ainsi créé des "babybox"... et des "papybox", pour gérer le flux sans cesse grandissant de personnes âgées. On y fait aussi le bilan du mariage homo, sous un angle très "grolandien" :
Ne croyez pas que l'émission néglige la culture pour autant. Francis Kuntz profite de son "moment littéraire" pour faire une promo d'enfer à un énième livre de cuisine :
Quand vient le tour de la musique, il est question d'un rappeur engagé, Boubou Bou :
Fin du monde oblige, l'émission nous met en contact avec une secte très spéciale :
Je vous laisse découvrir le reste, des incrustations en arrière-plan de l'animateur aux infos made in ailleurs... Banzaï !
23:36 Publié dans Télévision, Web | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : humour, médias, actualité
vendredi, 14 décembre 2012
Le cheval blanc d'Henri IV
- Ville de Rodez, bonjour !
- Bonjour madame. Je suis bien à la mairie de Rodez ?
- Oui.
- Je suis de passage à Rodez et je cherche la réponse à une question : quelle était la couleur du cheval blanc d'Henri IV ?
- Euh... Vous pouvez patienter s'il-vous-plaît ?
- Oui ! ?
...
- Allo ?
- Oui, je vous passe le service qui s'en occupe !
Cette scène surréaliste est bien entendu inspirée de ce que l'on a pu entendre sur Europe 1, mercredi, dans l'émission de Laurent Ruquier "On va s'gêner". (Au passage, précisons que le "Vert Galant", avant de devenir roi de France, fut comte de Rodez, grâce à sa mère, Jeanne d'Albret, qui était la fille de Marguerite d'Angoulême, soeur de François Ier.)
Je n'ai pas entendu l'émission au moment de sa diffusion. Les âmes charitables n'ont pas manqué pour signaler à mon attention cette pépite, condensée en un quart d'heure dans la version diffusée sur Youtube.
Une fois que l'on a bien ri, on peut faire quelques remarques. D'abord, parmi les fonctionnaires de la mairie de Rodez, les femmes semblent nombreuses. Ensuite, aucune de ces personnes (pas plus que les employés de l'évêché) n'a su ou voulu tenter une réponse. Pourtant, nombre d'entre elles doivent passer quotidiennement devant la cathédrale ! (C'est encore plus vrai pour les employés de l'évêché, qui n'ont que la rue Frayssinous à traverser...)
On peut regretter la timidité des employés (sans doute soucieux de ne pas se couvrir de ridicule... c'est raté), mais leur attitude est peut-être le reflet d'une sorte de conditionnement. Le travail au standard est formaté : il faut ventiler les coups de fil vers les personnes compétentes et écarter les gêneurs. L'employée a agi de même avec Laurent Ruquier. Elle n'a sans doute pas pensé, de prime abord, qu'elle pourrait répondre à sa question : ce n'est pas son boulot. Ceci dit, au standard de la mairie de Rodez, elle doit parfois en entendre de belles...
Bref, toutes ces personnes se sont refilé la patate chaude. Voilà l'animateur d'Europe 1 baladé de service en service, à l'image des héros de Goscinny et Uderzo, dans une séquence restée célèbre des Douze Travaux d'Astérix. On pourrait aussi penser au sketch de Pierre Palmade, La Moto.
A Paris, on a fini par comprendre que les Ruthénois (pas les Rodéziens, hein !) ne sont même pas d'accord entre eux sur la couleur de la cathédrale. Comment est-ce possible ? La photographie d'une partie de l'auguste bâtiment va nous être utile :
Nous sommes au pied de la façade Ouest, qui donne sur la place d'Armes. La prise de vue date d'octobre dernier, le jour où j'avais pris en photo certains éléments de la tour Sud, notamment. Vous aurez remarqué la diversité des teintes. N'oublions pas que l'édifice, dans sa forme actuelle, résulte d'une série de travaux s'étalant sur deux siècles et demi (de la fin du XIIIe au début du XVIe). Si vous ajoutez à cela les restaurations successives, il n'est pas étonnant de rencontrer une telle variété.
A la base, comme le précise l'office du tourisme (qu'aurait pu penser à contacter Laurent Ruquier), c'est en grès rose que la cathédrale a été construite. Avec le temps, certaines pierres (surtout pas des briques !) ont noirci. En fonction de l'ensoleillement, certaines parties peuvent passer pour rouges ou ocres.
Cela, les chroniqueurs de l'émission "On va s'gêner" auraient pu le trouver sans problème, à l'heure des smartphones et tablettes reliées à Internet. C'est à se demander si la démarche téléphonique est aussi spontanée qu'elle en a eu l'air. L'émission étant enregistrée, pendant ce qui est présenté comme la pause publicitaire, la moindre recherche sur la Toile aurait mené la fine équipe (ou plutôt leurs assistants dévoués) à la bonne réponse. (Il semble toutefois que les assistants ne soient pas d'une grande habileté : quand l'animateur leur a demandé, en désespoir de cause, de contacter un café local, ils ont choisi le torréfacteur Cafés Ruthéna !) On a peut-être pensé jouer un joli coup. Après tout, pourquoi ne pas tenter la démarche téléphonique. On ne sait jamais sur quoi cela va déboucher...
Cela n'exonère pas pour autant les employés de leur responsabilité. Combien de Ruthénois (et d'Aveyronnais), passant à proximité de la cathédrale, ont le nez plongé sur l'écran de leur téléphone portable ? Quelle part des habitants aurait pu répondre à la question simple posée par l'animateur ? Je suis persuadé que les réponses auraient par contre fusé si les mêmes personnes avaient été interrogées sur le gagnant de telle ou telle émission de télé-réalité... Triste époque !
20:43 Publié dans Aveyron, mon amour, Web | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : actualité, humour, médias
dimanche, 11 novembre 2012
Gros Groland
Ceux qui ont pu craindre que l'arrivée de la gauche au pouvoir fasse perdre de son mordant à la fine équipe de branquigols doivent être rassurés. Comme celle de la semaine dernière, l'émission de samedi 10 novembre regorge de gouaille et de traits d'esprit.
L'actualité a dicté le programme du début de l'émission, qui a vu le président de la Présipauté féliciter deux hommes politiques d'importance :
Le présentateur a embrayé sur le mariage homosexuel, auquel les Grolandais sont massivement favorables, parfois pour des raisons étonnantes...
Après un "communiqué niqueur du patronat grolandais", Jules-Edouard Moutic, en exclusivité mondiale, a révélé l'identité de l'homme qui donne leur nom aux cyclones :
Ce sujet a conduit l'émission à s'intéresser à la baisse de fréquentation des cabinets de gynécologie, à laquelle le Groland a bien entendu trouvé une solution originale.
Il a ensuite été question d'un autre homme politique au passé sulfureux, dont le président du Groland a décidé de s'inspirer pour traduire ses propos dans un nouveau langage des signes :
Après ce grand moment de politique citoyenne, on nous a offert un reportage édifiant sur une fausse banque... bien trop honnête pour être vraie ! De là, il n'a pas été difficile de rebondir sur la rubrique scientifique, consacrée aux OGM. De manière rigoureusement scientifique, il est démontré que consommer du maïs Grosanto procure d'incommensurables avantages :
On sent que la fin du journal aborde des thématiques plus divertissantes. Au reportage sur une mère refusant que sa fille recoure à la chirurgie esthétique a succédé la finale d'une alléchante émission de télé-réalité :
Ce fut alors le moment de la page musicale. Il a été question de la sortie du nouvel album d'une grande vedette de la chanson française :
La fin approchait, mais le journaliste n'a pas oublié le clin d'oeil au nouveau nouveau nouveau sponsor de l'émission :
14:27 Publié dans Télévision, Web | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : humour, médias, actualité
dimanche, 04 novembre 2012
Groland en forme
L'émission de samedi 3 novembre mérite vraiment le détour, tant elle est riche en gags ciselés et humour raffiné.
Cela a commencé par une comparaison entre les parcours récents de deux grands cyclistes : Lance Armstrong et Nicolas Sarkozy :
L'émission ne regarde pas qu'en arrière. A l'image de son président, elle s'intéresse à l'avenir :
A l'arrivée, une petite satire des choix économiques (et d'enseignement) faits en France.
Mais, pour mieux comprendre le monde, il convient de porter son regard outre-Atlantique. Totocaca décrypte pour nous le "Rêve américain" :
On reste dans la culture américaine, avec la fête d'Halloween, qui voit chaque année une (heureusement) faible part des enfants français porter des déguisements ridicules et venir faire chier les voisins de leurs parents dans l'espoir d'obtenir gratuitement des victuailles propres à creuser de nouvelles caries... et le trou de la Sécu ! Eh bien figurez-vous qu'au Groland, des esprits ingénieux ont trouvé un moyen efficace pour ne plus être dérangés :
Après ce sujet poétique, on avait bien besoin de quelques publicités. Curieusement, l'une d'entre elles a été diffusée après la coupure :
La fine équipe de Canal + s'intéresse aussi à la controverse qui agite le monde policier. Au Groland comme à Marseille, certaines brigades d'intervention semblent avoir eu un comportement inapproprié. Dans le cas du Groland, notons toutefois que les forces de l'ordre ont mis au point une tactique originale pour lutter contre le trafic de drogue et la prostitution :
Juste après a été diffusé un reportage sans concession du reporter de l'impossible, Michael Kael, qui s'est interrogé sur l'intégration des Français d'origine étrangère :
Ce fut ensuite le tour de la rubrique scientifique, que l'on doit au Joseph Mengele Science Journal (toujours à la pointe de la recherche), qui a démontré de manière rigoureuse, sans aucune contestation possible, qu'un (véritable) viol ne peut pas déboucher sur une grossesse, ainsi que l'a affirmé, aux Etats-Unis, un élu républicain particulièrement progressiste :
Je recommande chaudement cette petite animation numérique, vraiment délirante, qui tourne aussi en dérision certains stéréotypes concernant les hommes, les femmes et leurs relations.
L'émission s'est achevée sur les "images made in ailleurs", parmi lesquelles on peut relever cette tragédie qui touche une (ancienne) chanteuse vedette, devenue bigote :
10:50 Publié dans Télévision, Web | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : france, humour, médias
jeudi, 25 octobre 2012
Une "Morinade" d'anthologie
Ce n'est pas l'émission d'aujourd'hui, mais celle d'hier mercredi. L'invité principal était le dessinateur Philippe Geluck (dont le site internet mérite le détour).
Après l'habituelle présentation décalée des chroniqueurs par le maître de cérémonie Daniel Morin, Anne-Ma (alias Bénédicte Vidal) a dressé le portrait de l'invité, façon drague désespérée mais vacharde.
Sont arrivés ensuite trois jeunes humoristes, les Whoohoo, dont l'une des productions a ravi le maréchal Ganache...
Dans la foulée, on a pu savourer un nouvel épisode de la série-phare de la station, Le Débile-Mentaliste (qui est évidemment une parodie du Mentalist). Les chroniqueurs du Mouv' ont été mis à contribution par Frédéric Martin pour incarner les enquêteurs vedettes de la série américaine.
Juste avant 19h, le même Frédéric Martin nous a offert deux publicités moulées à la louche, l'une pour une banque que nos impôts ont renflouée, l'autre pour un pseudo-fromage enveloppé de cire.
Le journal qui a suivi fut mémorable. Parmi les sujets abordés, notons le "rodéo de la Toussaint", raconté par Jacky, l'ami du Nord sans complexe. De son côté, le père Albert s'est rappelé avec émotion sa période missionnaire au Congo, lorsqu'on l'a interrogé sur cet Américain qui paie pour se faire gifler quand sa concentration baisse. On a atteint le sommet quand il a été question de la nouvelle doyenne des Français. Celle-ci est devenue pensionnaire de l'Hospice des Vieux Glands, où elle a été dignement accueillie par un maréchal Ganache en grande forme.
On a pu retrouver le militaire à la retraite après quelques chansons et l'entretien avec Philippe Geluck. Albert Algoud nous a livré une nouvelle version (épique) de l'origine de son incontinence fécale. Je ne vais pas en raconter les circonstances, mais sachez qu'en Inde on l'appelle désormais le maréchal Ganesh...
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dimanche, 14 octobre 2012
Kikicé ?
00:21 Publié dans Télévision | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : société, cinéma, humour, médias
mardi, 02 octobre 2012
De l'aligot à l'hospice des Vieux Glands
Pour connaître la solution de l'énigme, il faut écouter l'émission "La Morinade" du lundi 1er octobre, accessible sur le site du Mouv'. Dans la deuxième partie du programme est intervenu l'inénarrable Albert Algoud, qui a successivement incarné le Père Albert et surtout le Maréchal Ganache, pensionnaire d'un célèbre hospice.
Voici un extrait :
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mercredi, 12 septembre 2012
C'est la rentrée de Groland !
Samedi 8 septembre a démarré une nouvelle saison, sous le titre Made in Groland, marquée par la nouveauté : générique, plateau et habillage ont été remodelés.
Lancée au son des choeurs de l'Armée rouge, l'émission commence fort avec un sujet "familial" de Gustave de Kervern, sensible aux difficultés financières des parents d'élèves :
Je vous laisse imaginer par quoi est remplacée la colle en tube...
De son côté, Franki Ki revient traumatisé des Jeux paralympiques de Londres. On se demande bien pourquoi...
Très didactique, un reportage montre comment se faire soigner en dépit du démantèlement progressif de la Sécurité sociale pour tous :
Plein d'espoir est aussi ce sujet consacré à la reconversion d'un ancien calibreur d'une boîte fabriquant des anus artificiels pour porc... ou comment le chômage persistant se transforme en épopée de la mondialisation :
L'émission ne serait pas complète sans la présence de Francis Kuntz qui, endossant la panoplie de Bernard Pivot du pauvre, nous rend accessible la littérature de qualité :
Vers la fin, le traditionnel rappel des titres (non développés au cours de l'émission, comme de bien entendu) laisse la place à l'info "made in ailleurs". Tâchez de deviner à quelle vedette française se rapporte l'image suivante...
Actualité grolandaise oblige, l'émission consacre un peu de temps, avant la conclusion, au festival international du film grolandais, qui va se tenir à Toulouse. C'est Michael Kael qui est chargé d'en faire la promotion :
Banzaï !
22:46 Publié dans Télévision | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : société, humour, médias, rentrée, journalisme
dimanche, 02 septembre 2012
"Eastwooding"
C'est le nom que des internautes ont donné à la vague de détournements de la petite mise en scène proposée par Clint Eastwood lors de la dernière soirée de la convention républicaine en Floride. Le vieil acteur a fait semblant de s'adresser, pendant une minute, à une chaise vide sur laquelle était censé se trouver Barack Obama.
Très vite, des parodies sont apparues sur la Toile, le président américain se fendant lui-même d'une réponse imagée.
Ce dimanche matin, j'ai senti l'inspiration monter en moi...
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jeudi, 30 août 2012
La rentrée de "La Morinade"
L'émission animée par Daniel Morin, diffusée le soir en semaine (de 18h30 à 19h30) sur l'antenne du Mouv', est de retour depuis lundi 27. Mais c'est seulement mercredi que deux des membres les plus éminents de l'équipe ont refait leur apparition : Anne Ma (la serial célibataire, un brin xénophobe) et Albert Algoud (alias le Père Albert et le Maréchal Ganache).
L'invité principal était Philippe Risoli, qui sort un bouquin sur les perles de la télévision.
Ce jour-là, les chroniqueurs s'en sont donné à coeur joie, évoquant notamment (avec beaucoup de finesse, vous pensez bien) le début des Jeux Paralympiques.
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mercredi, 29 août 2012
Spermatofolie
C'est le titre d'un roman de Guillaume Cochin, publié en 2007 :
Le narrateur est un homme, dont on suit la première moitié de l'existence. C'est un rouquin timide, qui se distingue par un T.O.C. : l'enfant porte de manière compulsive la main à son "robinet", au désespoir de sa maman un peu coincée. S'en suivent des séances chez le médecin.
Arrive l'adolescence : le héros devient le roi de la branlette... et le dernier de la classe. Mais, enfant unique tardivement né, il est chouchouté par ses parents. Il est entretenu jusqu'à l'âge adulte, habitant dans un petit appartement loué par ses géniteurs. Il vit à l'écart du monde, obsédé par sa seule queue.
Sa vie va prendre une autre direction quand il apprend qu'il peut donner son sperme. Ses masturbations vont enfin avoir du sens ! Monsieur adopte donc des horaires de bureau, passant quotidiennement (matin ET après-midi) verser son obole -en liquide- au laboratoire, où travaille une charmante infirmière. La description du processus qui le conduit à devenir donneur anonyme vaut son pesant de papier hygiénique !
Le drame, pour lui, est qu'on finit par ne plus avoir besoin de ses services. Il perd ensuite son père, puis sa mère. Il vivote sur l'héritage, hiberne chez lui en gros crasseux. Et puis un jour... il va pouvoir à nouveau se rendre utile. Je ne vous raconte pas dans quelles circonstances, mais sachez qu'il découvre qu'il a 367 enfants ! Rouquins comme lui ! La fin du bouquin le voit commencer une nouvelle vie.
En lisant cela, vous vous dites peut-être que vous connaissez peu ou prou cette histoire. Elle ressemble à celle du (médiocre) film Starbuck, dont j'ai causé le 13 juillet dernier.
Et voici ce sur quoi je suis tombé dans Le Monde du 22 juillet :
Il est vrai que les ressemblances entre les deux histoires sont troublantes. Le Journal de Montréal les a listées. Restent les différences :
- le film n'évoque pas la jeunesse du héros et passe (hélas) rapidement sur sa manie de la branlette
- le film fait de son personnage principal quelqu'un de sociable, inséré dans un réseau de relations et travaillant dans l'entreprise familiale, même s'il n'est pas un salarié modèle
- la cause de la découverte de la pluripaternité n'est pas la même
- le personnage principal du film tient, dans un premier temps, à préserver son anonymat
- le film développe la volonté du héros d'améliorer le sort de ses "enfants"
- les ennuis financiers du héros du film ne sont pas ceux du narrateur du roman
Après, c'est à chacun de se faire son opinion. L'éditeur et l'écrivain auraient-ils mis en route la machine judiciaire si le film n'avait pas rencontré le succès ? J'en doute. Quant aux auteurs de celui-ci, sont-ils de bonne foi quand ils affirment ne jamais avoir lu ni même entendu parler du livre avant aujourd'hui ? Affaire à suivre...
20:44 Publié dans Cinéma, Livre, Société | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : société, littérature, écriture, cinéma, humour, roman
vendredi, 24 août 2012
Bienvenue chez les riches !
C'est le titre du dossier du Canard enchaîné (le n°124) publié cet été :
En quelque 120 pages (contre 80 à 100 d'habitude), les journalistes de l'hebdomadaire satirique proposent un panorama synthétique de la "France des riches". Les articles sont courts (une à deux pages, illustrées d'un à trois dessins) et foumillent d'anecdotes.
Cela commence par la définition de la richesse, entreprise hasardeuse. Pour les plus fortunés, on peut se reporter au classement des milliardaires du magazine Forbes. Deux Français font partie des vingt premiers : Bernard Arnault (4e) et Liliane Bettencourt (15e) :
Pour avoir plus d'informations sur les riches Français, on peut se tourner vers le magazine Challenges, qui publie un classement des 500 plus grandes fortunes professionnelles :
En comparant les deux palmarès, on relève des incohérences, tant au niveau de l'ordre qu'au niveau des montants : les deux classements ne se fondent pas exactement sur les mêmes critères.
On peut aussi s'intéresser aux assujettis à l'ISF. Il y a quelques années de cela, Le Figaro a publié un tableau statistique des villes peuplées de plus de 20 000 habitants comprenant plus de 50 assujettis. Voici ce que l'on peut lire à propos de l'Aveyron (page 5) :
Rien que dans ces deux communes (les seules du département à dépasser les 20 000 habitants), on note la présence de près de 400 assujettis à l'ISF. Combien d'autres résident dans une commune moins peuplée ?
Le document est aussi intéressant parce qu'il mentionne la somme moyenne versée au fisc : 4-5000 euros par an... on ne peut vraiment pas parler d'un impôt confiscatoire.
Ces données sont à comparer avec les revenus de l'ensemble des Français. D'après l'INSEE, en 2009, les ménages français ont en moyenne un revenu de 34 540 euros, soit un peu moins de 2 900 euros par mois. Pour plus de justesse, la colonne suivante donne le revenu médian, celui qui partage la population en deux groupes égaux (en clair : la moitié gagne moins, l'autre moitié gagne plus). Et là, on constate que ce revenu n'est que de 28 740 euros, soit environ 2 400 euros par mois... merde, je suis au-dessous !
Cet écart s'explique par les grandes inégalités : beaucoup de ménages gagnent entre 1 500 et 2 500 euros par mois, mais une minorité gagne infiniment plus, ce qui fait remonter la moyenne. Le Canard précise d'ailleurs que 90 % des Français (pas des ménages, semble-t-il) gagnent moins de 37 000 euros par an. 1 % des Français gagnent plus de 7 350 euros par mois. (Que l'on me présente leurs filles !) Quant à ceux qui culminent au-delà d'un million par an, ils ne seraient que 3 000 foyers, soit 0,0008 % du total. Dire que certains ont osé déclarer que la taxe à 75 % (qui ne ponctionnera pas 75 % des revenus : ce sera une tranche supplémentaire... avec des aménagements) s'attaquait à la classe moyenne...
Le journal satirique revient aussi sur ces très riches qui avaient appelé à une fiscalité plus lourde (dans un appel publié par Le Nouvel Observateur). Combien sont aujourd'hui révulsés par les projets fiscaux du gouvernement Ayrault ? Sur le même sujet, la tribune signée par Warren Buffett dans The New York Times avait quand même plus de gueule. Il y écrit notamment ceci :
"People invest to make money, and potential taxes have never scared them off. And to those who argue that higher rates hurt job creation, I would note that a net of nearly 40 million jobs were added between 1980 and 2000. You know what’s happened since then: lower tax rates and far lower job creation."
Traduction : "Les gens investissent pour gagner de l'argent, et les impôts éventuels ne les ont jamais dissuadés. A ceux qui soutiennent que les taux [d'imposition] élevés nuisent à la création d'emplois, je dirais qu'un volant d'environ 40 millions d'emplois ont été créés entre 1980 et 2000 [en clair : sous Reagan, Bush père et Clinton]. Vous savez ce qui s'est passé depuis : des taux d'imposition plus bas et beaucoup moins de création d'emplois."
L'argumentation mériterait d'être affinée, discutée, mais, venant d'un super-riche, elle ne manque pas de sel. Voici encore ce qu'écrit Buffett, un peu plus bas :
"But for those making more than $1 million — there were 236,883 such households in 2009 — I would raise rates immediately on taxable income in excess of $1 million, including, of course, dividends and capital gains."
Traduction : "Mais pour ceux qui gagnent plus d'un million de dollars (236 883 ménages en 2009) j'augmenterais immédiatement le taux d'imposition du revenu excédant un million de dollars, en incluant, bien sûr, les dividendes et (autres) revenus du capital."
Alors, Warren Buffett hollandien ?
Le journal satirique ne se prive cependant pas d'égratigner l'actuel président sur ses déclarations de patrimoine. Il semble avoir été plus honnête en 2012 qu'en 2007, sans doute pour éviter, à l'époque, de payer l'ISF... Le paradoxe est que c'est à la réforme initiée par Nicolas Sarkozy que François Hollande doit sans doute de n'y être pas assujetti aujourd'hui !
La suite du dossier est composée de portraits des familles/individus les plus riches, de Bernard Arnault à Elisabeth Badinter, en passant par Serge Dassault et Pierre Bergé, par exemple. On y apprend incidemment une foule de choses, comme par exemple l'origine du succès de la famille Bolloré, dans le papier très fin (utilisé pour les cigarettes roulées et l'impression des bibles), auquel elle a en partie donné son nom : O.C.B. pour Odet Cascadec Bolloré.
On peut dire que c'est Arnaud Lagardère qui reçoit le traitement le plus "acide". Ceux qui s'intéressent à l'information économique liront avec profit les pages consacrées aux familles de la grande distribution. Les "nouveaux entrepreneurs" ne sont pas oubliés, avec notamment Xavier Niel et Matthieu Pigasse, auquel un strip de Lefred-Thouron est consacré :
La troisième partie du dossier traite des manières de s'enrichir, de la banque à l'édition en passant par le show-business. Au passage, certains découvriront peut-être le train de vie (et les exigences professionnelles) de quelques vedettes, en particulier Dany Boon. Ceci dit, ils ne font a priori rien d'illégal, contrairement à d'autres, dictateurs africains (avec l'affaire des "biens mal acquis") ou hommes d'affaires qui sentent le soufre (vous avez dit Bernard Tapie ?). Il est aussi question de certains footballeurs, de riches agriculteurs (céréaliers) et de la famille régnante qatarie.
La quatrième partie est plus bling bling : elle aborde les "moeurs des riches". Le dossier se termine par les soucis des fortunés, parfois proportionnels à leur richesse.
C'est bien écrit, truffé d'informations, émaillé de traits d'humour et richement illustré... et cela ne coûte que six euros !