dimanche, 14 avril 2019
Les Oiseaux de passage
Ce conte moral amérindien nous est présenté sous la forme d'une tragédie en cinq actes, dont l'intrigue est inspirée d'une histoire vraie, celle d'Indiens de Colombie qui se sont lancés dans le commerce de marijuana, au tournant des années 1960-1970.
Le premier quart d'heure est peut-être la plus belle séquence du film. On se croirait presque dans un reportage ethnographique, en pleine cérémonie coutumière. Le rite est celui du passage à l'âge adulte d'une adolescente (Zaida) qui a désormais ses règles. Comme elle est issue d'une famille estimée des Wayuu, la cérémonie revêt une certaine ampleur. De surcroît, sa mère, l'imposante Ursula, est dotée de pouvoirs chamaniques, qui semblent se transmettre dans le clan. Les scènes d'extérieur sont filmées avec un incontestable sens du rythme, mais j'ai quand même préféré les plans tournés dans une case, lorsque la mère s'occupe de la fille. Cette séquence voit apparaître le prétendant de Zaida, Rapayet, un gars un peu timide, issu d'une famille moins prestigieuse. Mais il sait ce qu'il veut.
La suite montre comment Rapayet va obtenir la main de Zaida. Le commerce de café et la contrebande d'alcool ne suffisent pas à réunir la somme nécessaire pour payer la dot de sa promise. Lui et son meilleur ami Moisés croisent des gringos en quête de substances hallucinogènes. De là naît l'idée d'en fournir de grandes quantités, en s'alliant avec un autre clan indigène, qui contrôle les terres où pousse cette étrange herbe sauvage.
Dans un premier temps, le conte moral devient presque conte de fées. Les clans indiens connaissent la prospérité, mais la violence sous-jacente est prête à éclater. Cet argent facile corrompt une partie de la population. Son mode de vie change et les comportements individuels se dégradent, alors que le confort quotidien s'est considérablement amélioré. Les auteurs ont réussi à mettre en scène le conflit (parfois intérieur) entre les traditions séculaires et l'attirance pour une forme de modernité. (Les oiseaux de passage incarnent l'esprit des défunts, qui reviennent hanter les vivants ou les avertir qu'un danger approche.) La démonstration n'est pas manichéenne, même si l'on sent bien que l'histoire (racontée par une sorte de griot amérindien) suit une pente tragique.
Attention toutefois : le rythme est un peu lent et tous les interprètes (dont certains ne sont à l'évidence pas des professionnels) ne sont pas irréprochables. Mais c'est prenant et bien filmé.
12:29 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : cinéma, cinema, film, films
Astrid et Raphaëlle
Vendredi 12 avril, France 2 a diffusé Puzzle, l'épisode pilote d'une nouvelle série policière, dont les héroïnes forment un binôme des plus contrastés.
Ce duo d'enquêtrices est constitué d'une commandante de police et d'une archiviste. La première est plutôt ronde, "nature", bordélique, divorcée en ayant perdu la garde de son fils. La seconde est maigre, introvertie, maniaque, célibataire et... autiste. Toutes deux sont désireuses de faire triompher la justice... et obstinées. C'est ce qui va les réunir.
A gauche se trouve Raphaëlle la policière, incarnée par Lola Dewaere. Son jeu m'agace un peu (tout comme son personnage, d'ailleurs), mais je trouve que l'alchimie fonctionne bien avec sa partenaire, Astrid, à droite ci-dessus. Elle est interprétée par Sara Mortensen, qui nous livre une formidable composition.
Leur rencontre est bien mise en scène et, même si cette première enquête n'est pas des plus subtiles, j'ai été pris par l'histoire, qui comporte de nombreux moments comiques, en raison du décalage entre le monde des "neurotypiques" (ie les "gens normaux") et la perception qu'en a Astrid, si attachante.
00:01 Publié dans Télévision, Web | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma, cinema, film, films, télévision, actualité, actualite, actu, actualités
Astrid et Raphaëlle
Vendredi 12 avril, France 2 a diffusé Puzzle, l'épisode pilote d'une nouvelle série policière, dont les héroïnes forment un binôme des plus contrastés.
Ce duo d'enquêtrices est constitué d'une commandante de police et d'une archiviste. La première est plutôt ronde, "nature", bordélique, divorcée en ayant perdu la garde de son fils. La seconde est maigre, introvertie, maniaque, célibataire et... autiste. Toutes deux sont désireuses de faire triompher la justice... et obstinées. C'est ce qui va les réunir.
A gauche se trouve Raphaëlle la policière, incarnée par Lola Dewaere. Son jeu m'agace un peu (tout comme son personnage, d'ailleurs), mais je trouve que l'alchimie fonctionne bien avec sa partenaire, Astrid, à droite ci-dessus. Elle est interprétée par Sara Mortensen, qui nous livre une formidable composition.
Leur rencontre est bien mise en scène et, même si cette première enquête n'est pas des plus subtiles, j'ai été pris par l'histoire, qui comporte de nombreux moments comiques, en raison du décalage entre le monde des "neurotypiques" (ie les "gens normaux") et la perception qu'en a Astrid, si attachante.
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samedi, 13 avril 2019
Captain Marvel
Ce n'est pas le premier personnage féminin de comic books à faire l'objet d'un long-métrage, mais c'est sans doute la première fois qu'on peut dire qu'un film de super-héros a été réalisé dans une optique féministe... et ce n'est en rien dérangeant. (Cette dernière remarque s'adresse aux mecs burnés qui lisent ce billet.)
On pouvait craindre que Brie Larson (vue dans Kong : Skull Island) ne soit qu'une énième blondasse à prendre la pose sur des fonds verts, eh bien non. Je trouve l'actrice très convaincante, aussi bien dans les scènes d'action que dans les scènes dialoguées où perce une salutaire ironie, qui donne une saveur pas désagréable à cette meringue numérique truffée d'effets spéciaux. Certes, les spectateurs attentifs (jouissant du spectacle sur un très grand écran) remarqueront que, lors de certaines bastons, quand l'héroïne est de dos, il arrive que sa carrure augmente brièvement, signe qu'une doublure (masculine à mon avis) lui a été substituée le temps que "Vers" (prononcer "Verse") projette quelques vilains à dix mètres de là. Mais, le reste du temps, il est indéniable que la comédienne tient sa place, notamment dans la séquence de poursuite qui s'achève dans un métro aérien, très bien mise en scène.
Ce film d'action bénéficie aussi d'un assez bon scénario, qui préserve longtemps le mystère quant au passé de l'héroïne. Les moins stupides des spectateurs devineront néanmoins l'essentiel assez vite. C'est le renversement des positions qui est le plus habilement amené. Il est question d'une guerre, qui nous est présentée d'une certaine manière au début de l'histoire, avant qu'on ne la découvre, plus loin, sous un autre angle. Un conseil : ne vous fiez pas aux apparences.
Ce conseil s'applique tout particulièrement au personnage ci-dessus, Goose, le chat de la scientifique Wendy Lawson qui s'est autrefois attaché à Carole Danvers... et se prend désormais d'affection pour Nick Fury. De prime abord, cette boule de poils ("provided by Animals for Hollywood", nous dit le générique) est adorable, câline et ronronnante. La dernière demi-heure nous réserve de colossales surprises à son sujet, surprises qui prennent le plus souvent un tour hilarant.
Tout cela est possible grâce à l'armée de techniciens des effets spéciaux. A la vue du générique, je pense que plus des trois quarts des personnes qui ont travaillé sur ce film ont été employées à son habillage numérique. Il faut reconnaître que c'est bigrement bien fichu, mais parfois excessif. Comme l'action se déroule dans les années 1990, on nous a rajeuni Nick Fury / Samuel Jackson, au point que cela en devient gênant (surtout si l'on a récemment vu Glass). C'est pire dans le dernier quart de l'histoire, quand l'héroïne voit ses pouvoirs encore augmenter. Les combats se mettent à ressembler à des séquences de jeu vidéo, culminant dans la bataille de l'espace, pas du tout réaliste selon moi.
Comme c'est une production Disney-Marvel, il ne faut évidemment pas se précipiter hors de la salle lorsque commence à défiler le générique de fin. Même si le film s'achève sur une scène de transition, deux bonus ont été glissés un peu plus loin. Le premier fait le lien avec Avengers - Infinity War (si l'on se souvient de ce qui est arrivé à Nick Fury). Le second voit réapparaître Goose... et annonce la suite, qui va bientôt sortir sur nos écrans. La production a pris la peine de mentionner que Captain Marvel sera de la partie. Viendez dépenser vos sous, bonnes gens !
11:50 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma, cinema, film, films
Captain Marvel
Ce n'est pas le premier personnage féminin de comic books à faire l'objet d'un long-métrage, mais c'est sans doute la première fois qu'on peut dire qu'un film de super-héros a été réalisé dans une optique féministe... et ce n'est en rien dérangeant. (Cette dernière remarque s'adresse aux mecs burnés qui lisent ce billet.)
On pouvait craindre que Brie Larson (vue dans Kong : Skull Island) ne soit qu'une énième blondasse à prendre la pose sur des fonds verts, eh bien non. Je trouve l'actrice très convaincante, aussi bien dans les scènes d'action que dans les scènes dialoguées où perce une salutaire ironie, qui donne une saveur pas désagréable à cette meringue numérique truffée d'effets spéciaux. Certes, les spectateurs attentifs (jouissant du spectacle sur un très grand écran) remarqueront que, lors de certaines bastons, quand l'héroïne est de dos, il arrive que sa carrure augmente brièvement, signe qu'une doublure (masculine à mon avis) lui a été substituée le temps que "Vers" (prononcer "Verse") projette quelques vilains à dix mètres de là. Mais, le reste du temps, il est indéniable que la comédienne tient sa place, notamment dans la séquence de poursuite qui s'achève dans un métro aérien, très bien mise en scène.
Ce film d'action bénéficie aussi d'un assez bon scénario, qui préserve longtemps le mystère quant au passé de l'héroïne. Les moins stupides des spectateurs devineront néanmoins l'essentiel assez vite. C'est le renversement des positions qui est le plus habilement amené. Il est question d'une guerre, qui nous est présentée d'une certaine manière au début de l'histoire, avant qu'on ne la découvre, plus loin, sous un autre angle. Un conseil : ne vous fiez pas aux apparences.
Ce conseil s'applique tout particulièrement au personnage ci-dessus, Goose, le chat de la scientifique Wendy Lawson qui s'est autrefois attaché à Carole Danvers... et se prend désormais d'affection pour Nick Fury. De prime abord, cette boule de poils ("provided by Animals for Hollywood", nous dit le générique) est adorable, câline et ronronnante. La dernière demi-heure nous réserve de colossales surprises à son sujet, surprises qui prennent le plus souvent un tour hilarant.
Tout cela est possible grâce à l'armée de techniciens des effets spéciaux. A la vue du générique, je pense que plus des trois quarts des personnes qui ont travaillé sur ce film ont été employées à son habillage numérique. Il faut reconnaître que c'est bigrement bien fichu, mais parfois excessif. Comme l'action se déroule dans les années 1990, on nous a rajeuni Nick Fury / Samuel Jackson, au point que cela en devient gênant (surtout si l'on a récemment vu Glass). C'est pire dans le dernier quart de l'histoire, quand l'héroïne voit ses pouvoirs encore augmenter. Les combats se mettent à ressembler à des séquences de jeu vidéo, culminant dans la bataille de l'espace, pas du tout réaliste selon moi.
Comme c'est une production Disney-Marvel, il ne faut évidemment pas se précipiter hors de la salle lorsque commence à défiler le générique de fin. Même si le film s'achève sur une scène de transition, deux bonus ont été glissés un peu plus loin. Le premier fait le lien avec Avengers - Infinity War (si l'on se souvient de ce qui est arrivé à Nick Fury). Le second voit réapparaître Goose... et annonce la suite, qui va bientôt sortir sur nos écrans. La production a pris la peine de mentionner que Captain Marvel sera de la partie. Viendez dépenser vos sous, bonnes gens !
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mercredi, 10 avril 2019
Royal Corgi
Pendant des années, le nom de cette race de chiens n'a évoqué pour moi qu'un groupe britannique, auteur d'un seul grand succès, une chanson qui a accompagné nombre de mes soirées et de mes nuits sur la route, jadis. Ce n'est que tardivement que j'ai appris que les membres des Korgis avaient choisi ce nom en relation avec les canidés dont la reine Elizabeth II s'est entichée.
L'amour immodéré de ces chiens courts sur pattes est d'ailleurs source de gags dans la première partie de l'histoire, la plus enlevée. On nous présente d'abord le fonctionnement du palais royal, de manière évidemment caricaturale, entre postures guindées, protocole suranné, bonnets à poils et décoration à l'ancienne. L'arrivée de Rex, le petit dernier corgi, rebat les cartes au sein du chenil royal, dont il devient rapidement la coqueluche, quand bien même il lui arrive d'uriner et de déféquer mal à propos...
Une autre séquence particulièrement réussie est celle de la visite du couple Trump. Le président des Etats-Unis est caricaturé (?) en malotru, auquel il va arriver quelques bricoles... De son côté, Rex tente d'échapper à un accouplement programmé avec... une Texane ! Je n'en dis pas plus : c'est très réussi. Le tout culmine lors du dîner de gala, qui, bien évidemment, dérape.
L'intrigue bascule alors dans le roman d'aventures, ma foi assez prévisible. Les films carcéraux ont visiblement inspiré la longue séquence de la fourrière. Celle-ci ne manque pas de rebondissements, mais, même au niveau des films d'animation, c'est du déjà-vu (par exemple dans Shaun le mouton ou encore Ozzy, la grande évasion). Cet épisode est néanmoins essentiel à l'intrigue, puisqu'il voit le personnage principal découvrir l'amitié véritable et l'amour, en dehors de son douillet cocon.
On s'achemine vers une fin sans surprise, mais nourrie de péripéties. L'animation est très correcte, tant au niveau des détails dessinés que des mouvements des personnages. Par contre, la musique ne m'a pas du tout emballé. S'il est regrettable que la première partie soit (pour moi) nettement meilleure que la seconde, l'ensemble reste un divertissement très plaisant, de surcroît bref : il ne dure qu'1h20.
PS
En raison de son grand âge, la reine d'Angleterre a renoncé à élever des corgis, afin qu'aucun n'ait à lui survivre. Le dernier, Willow, est décédé l'an dernier. Une journaliste a collecté une jolie brochette de photographies d'Elizabeth avec ses animaux préférés.
21:40 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma, cinema, film, films
Royal Corgi
Pendant des années, le nom de cette race de chiens n'a évoqué pour moi qu'un groupe britannique, auteur d'un seul grand succès, une chanson qui a accompagné nombre de mes soirées et de mes nuits sur la route, jadis. Ce n'est que tardivement que j'ai appris que les membres des Korgis avaient choisi ce nom en relation avec les canidés dont la reine Elizabeth II s'est entichée.
L'amour immodéré de ces chiens courts sur pattes est d'ailleurs source de gags dans la première partie de l'histoire, la plus enlevée. On nous présente d'abord le fonctionnement du palais royal, de manière évidemment caricaturale, entre postures guindées, protocole suranné, bonnets à poils et décoration à l'ancienne. L'arrivée de Rex, le petit dernier corgi, rebat les cartes au sein du chenil royal, dont il devient rapidement la coqueluche, quand bien même il lui arrive d'uriner et de déféquer mal à propos...
Une autre séquence particulièrement réussie est celle de la visite du couple Trump. Le président des Etats-Unis est caricaturé (?) en malotru, auquel il va arriver quelques bricoles... De son côté, Rex tente d'échapper à un accouplement programmé avec... une Texane ! Je n'en dis pas plus : c'est très réussi. Le tout culmine lors du dîner de gala, qui, bien évidemment, dérape.
L'intrigue bascule alors dans le roman d'aventures, ma foi assez prévisible. Les films carcéraux ont visiblement inspiré la longue séquence de la fourrière. Celle-ci ne manque pas de rebondissements, mais, même au niveau des films d'animation, c'est du déjà-vu (par exemple dans Shaun le mouton ou encore Ozzy, la grande évasion). Cet épisode est néanmoins essentiel à l'intrigue, puisqu'il voit le personnage principal découvrir l'amitié véritable et l'amour, en dehors de son douillet cocon.
On s'achemine vers une fin sans surprise, mais nourrie de péripéties. L'animation est très correcte, tant au niveau des détails dessinés que des mouvements des personnages. Par contre, la musique ne m'a pas du tout emballé. S'il est regrettable que la première partie soit (pour moi) nettement meilleure que la seconde, l'ensemble reste un divertissement très plaisant, de surcroît bref : il ne dure qu'1h20.
PS
En raison de son grand âge, la reine d'Angleterre a renoncé à élever des corgis, afin qu'aucun n'ait à lui survivre. Le dernier, Willow, est décédé l'an dernier. Une journaliste a collecté une jolie brochette de photographies d'Elizabeth avec ses animaux préférés.
21:40 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma, cinema, film, films
jeudi, 04 avril 2019
Marie Stuart, reine d'Ecosse
J'ai enfin pu voir ce drame historique, un brin romancé. L'action se déroule dans la seconde moitié du XVIe siècle, en Grande-Bretagne, alors agitée par les affrontements religieux, entre catholiques et protestants. A cela s'ajoutent des rivalités politiques et la question de la place des femmes dans cette société de mâles dominants.
L'intrigue oppose deux personnages aux personnalités affirmées, mais différentes. A ma droite se trouve Marie Stuart, la catholique, la "Française", la flamboyante. Veuve du roi de France François II (un des fils de Catherine de Médicis), elle revient dans une Ecosse qui bascule dans le calvinisme... et où son demi-frère s'accommodait fort bien de son absence. Elle est brillamment interprétée par Saoirse Ronan, qui trace sa route depuis Les Chemins de la liberté et The Grand Budapest Hotel.
A ma gauche se trouve Elizabeth, l'une des filles du roi Henri VIII et donc apparentée à Marie Stuart (la soeur aînée d'Henri VIII, Marguerite Tudor, est la grand-mère de Marie). Dans le rôle, Margot Robbie (déjà formidable dans Moi, Tonya) est méconnaissable. Elle s'est littéralement fondue dans son personnage, plus ingrat, mais doté d'un meilleur sens politique que Marie Stuart.
Le film vaut donc pour ces deux beaux numéros d'actrices et (pour ceux que cela intéresse), pour le contexte de lutte politique et religieuse. C'est aussi une réflexion sur les femmes et le pouvoir. Dans leur milieu, les mariages sont arrangés. Ces princesses (puis reines) sont d'excellents partis, voire des proies de premier choix pour l'ambitieux qui cherche à atteindre le pouvoir par leur intermédiaire. L'amour authentique et durable n'a pas vraiment sa place dans ce monde impitoyable. Le film aborde toutes ces questions et prend le temps de montrer l'évolution des personnages, les principaux comme certains secondaires (masculins). Même si le rythme est un peu lent, je trouve que c'est une belle réussite.
12:33 Publié dans Cinéma, Histoire | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : cinéma, cinema, film, films, histoire
Marie Stuart, reine d'Ecosse
J'ai enfin pu voir ce drame historique, un brin romancé. L'action se déroule dans la seconde moitié du XVIe siècle, en Grande-Bretagne, alors agitée par les affrontements religieux, entre catholiques et protestants. A cela s'ajoutent des rivalités politiques et la question de la place des femmes dans cette société de mâles dominants.
L'intrigue oppose deux personnages aux personnalités affirmées, mais différentes. A ma droite se trouve Marie Stuart, la catholique, la "Française", la flamboyante. Veuve du roi de France François II (un des fils de Catherine de Médicis), elle revient dans une Ecosse qui bascule dans le calvinisme... et où son demi-frère s'accommodait fort bien de son absence. Elle est brillamment interprétée par Saoirse Ronan, qui trace sa route depuis Les Chemins de la liberté et The Grand Budapest Hotel.
A ma gauche se trouve Elizabeth, l'une des filles du roi Henri VIII et donc apparentée à Marie Stuart (la soeur aînée d'Henri VIII, Marguerite Tudor, est la grand-mère de Marie). Dans le rôle, Margot Robbie (déjà formidable dans Moi, Tonya) est méconnaissable. Elle s'est littéralement fondue dans son personnage, plus ingrat, mais doté d'un meilleur sens politique que Marie Stuart.
Le film vaut donc pour ces deux beaux numéros d'actrices et (pour ceux que cela intéresse), pour le contexte de lutte politique et religieuse. C'est aussi une réflexion sur les femmes et le pouvoir. Dans leur milieu, les mariages sont arrangés. Ces princesses (puis reines) sont d'excellents partis, voire des proies de premier choix pour l'ambitieux qui cherche à atteindre le pouvoir par leur intermédiaire. L'amour authentique et durable n'a pas vraiment sa place dans ce monde impitoyable. Le film aborde toutes ces questions et prend le temps de montrer l'évolution des personnages, les principaux comme certains secondaires (masculins). Même si le rythme est un peu lent, je trouve que c'est une belle réussite.
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mercredi, 03 avril 2019
Chamboultout
Je suis allé voir ce film en pensant me divertir avec une comédie certes un peu lourdingue, mais bien interprétée. De ce point de vue, le contrat est rempli. José Garcia excelle dans le rôle de cet homme hyperactif devenu aveugle, boulimique et "sans filtre". On se régale de ses saillies et de son côté "tactile".
Mais l'humour jaillit aussi de la lecture du livre que vient de publier son épouse, interprétée par Alexandra Lamy. Elle y raconte sa vie avec son homme accidenté, ainsi que les relations avec l'entourage proche, la famille et les amis. C'est là que cela devient caustique. Chacun d'entre eux a reçu un exemplaire, juste avant le séjour à Biarritz, organisé pour fêter l'anniversaire du couple. J'ai beaucoup aimé suivre les interrogations, les incompréhensions, les craintes, les joies et les indignations de cette savoureuse bande de seconds rôles, très bien campés par Michaël Youn, Anne Marivin, Michel Vuillermoz, Medi Sadoun, Ludivine de Chastenet...
Béatrice/Alexandra a écrit une autobiographie à clés, dans laquelle les véritables noms des personnes de son entourage ont été masqués. Je recommande tout particulièrement les péripéties nées du questionnement à propos du mot "velléitaire"... Le tout culmine dans le repas d'anniversaire, qui, évidemment, ne va pas se dérouler comme prévu.
Le film surprend néanmoins à deux niveaux. D'abord, il offre de beaux moments d'émotion avec les deux acteurs principaux (José Garcia et Alexandra Lamy, encore plus formidable que dans Tout le monde debout). De surcroît, l'intrigue évite de tomber dans un angélisme politiquement correct. La vie n'est pas un filet d'eau tiède et j'ai apprécié que l'on ne fasse pas du personnage de Béatrice une sainte laïque. C'est une femme moderne, active, aimante, qui doit gérer son boulot, les enfants et un époux en pleine régression mentale. Elle a besoin de prendre l'air. Cela donne une saveur inattendue à cette histoire qui, de prime abord, pouvait paraître un peu trop balisée.
20:48 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma, cinema, film, films
Chamboultout
Je suis allé voir ce film en pensant me divertir avec une comédie certes un peu lourdingue, mais bien interprétée. De ce point de vue, le contrat est rempli. José Garcia excelle dans le rôle de cet homme hyperactif devenu aveugle, boulimique et "sans filtre". On se régale de ses saillies et de son côté "tactile".
Mais l'humour jaillit aussi de la lecture du livre que vient de publier son épouse, interprétée par Alexandra Lamy. Elle y raconte sa vie avec son homme accidenté, ainsi que les relations avec l'entourage proche, la famille et les amis. C'est là que cela devient caustique. Chacun d'entre eux a reçu un exemplaire, juste avant le séjour à Biarritz, organisé pour fêter l'anniversaire du couple. J'ai beaucoup aimé suivre les interrogations, les incompréhensions, les craintes, les joies et les indignations de cette savoureuse bande de seconds rôles, très bien campés par Michaël Youn, Anne Marivin, Michel Vuillermoz, Medi Sadoun, Ludivine de Chastenet...
Béatrice/Alexandra a écrit une autobiographie à clés, dans laquelle les véritables noms des personnes de son entourage ont été masqués. Je recommande tout particulièrement les péripéties nées du questionnement à propos du mot "velléitaire"... Le tout culmine dans le repas d'anniversaire, qui, évidemment, ne va pas se dérouler comme prévu.
Le film surprend néanmoins à deux niveaux. D'abord, il offre de beaux moments d'émotion avec les deux acteurs principaux (José Garcia et Alexandra Lamy, encore plus formidable que dans Tout le monde debout). De surcroît, l'intrigue évite de tomber dans un angélisme politiquement correct. La vie n'est pas un filet d'eau tiède et j'ai apprécié que l'on ne fasse pas du personnage de Béatrice une sainte laïque. C'est une femme moderne, active, aimante, qui doit gérer son boulot, les enfants et un époux en pleine régression mentale. Elle a besoin de prendre l'air. Cela donne une saveur inattendue à cette histoire qui, de prime abord, pouvait paraître un peu trop balisée.
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dimanche, 31 mars 2019
Dumbo
Depuis une douzaine d'années, Disney s'est lancée dans le retournage de ses grands classiques d'animation, avec des acteurs réels (et pas mal de technologie). Cela donne des résultats aussi contrastés que Maléfique, Le Livre de la jungle (pour le meilleur) et Into the Woods (pas très emballant).
Là, il est question d'adapter l'un des films d'animation que j'ai le plus aimés dans ma jeunesse, un bijou de poésie et d'humour surréaliste. L'intrigue en a été réécrite, en supprimant l'intervention des cigognes (souci de réalisme oblige) et celle des corbeaux (pour cause de "politiquement correct"). Du coup, comme le film d'origine était déjà assez bref, il a fallu développer l'histoire, qui commence par un tableau social de l'après-Première Guerre mondiale aux États-Unis. Le cirque Medici est au bord de la faillite. L'une de ses vedettes revient enfin de France, mais dans un état qui lui interdit (de prime abord) de reprendre son rôle. Entre temps, sa compagne est morte de la grippe espagnole (qui, rappelons-le, a sans doute été introduite en Europe par des Américains).
L'histoire a donc un arrière-plan plus sombre que l'animation de 1941, qui n'évoquait le contexte international qu'à la toute fin, en montrant Dumbo enrôlé dans l'effort de guerre. On ne nous cache pas les mauvais traitements subis parfois par les animaux de cirque. Le coeur de l'intrigue est la séparation de la mère et du fils. C'est peut-être éculé, attrape-nigaud, mais j'ai marché. J'ai été d'autant plus touché que les éléphants (créés en images de synthèse) sont d'un réalisme étonnant.
Les personnages incarnés par de vrais acteurs sont moins convaincants. Collin Farrell est transparent. Michael Keaton n'est pas mauvais, mais cabotine trop (tout comme Danny de Vito). La meilleure est sans conteste Eva Green (déjà dirigée par Burton dans Dark Shadows et Miss Peregrine), qui incarne une artiste française ratée (?) devenue la maîtresse du patron. Le personnage ne manque ni de charme ni de caractère. Pendant plusieurs minutes, je me serais bien vu dans la peau d'un trapèze... ou d'un éléphanteau ! Signalons aussi que le personnage de la souris (sorte de Jiminy Cricket de Dumbo dans la version animée) est remplacé ici par deux enfants, un garçon timide et sa sœur, une gamine très intelligente, qui contribue à donner une petite coloration féministe à cette histoire (notamment dans la scène qui la voit se réfugier devant un stand dédié à Marie Curie).
La mise en scène m'a davantage emballé. Les vrais acteurs interagissent parfaitement avec les animaux. Les effets spéciaux sont très bons, sauf quand il est question de montrer Dumbo volant avec un ou plusieurs passagers. Là, les trucages sont trop voyants. Sinon, c'est parfois magnifique, comme lors de la scène des éléphants en bulles de savon, une pure merveille qui est censée faire oublier la séquence des éléphants roses dans le film d'origine.
Je ne pense pas trahir un secret en révélant que l'histoire ne se conclut pas de manière négative (pour les gentils). C'est donc une œuvre visible par tous et qui ne vise pas spécifiquement le jeune public.
PS
Les adultes auront l'occasion de s'intéresser aussi au sous-texte. Dumbo ("Crétinou") le maladroit est une projection de Tim Burton, artiste qui peine à s'intégrer au monde des adultes, et qui doit, pour pratiquer son art, passer sous les fourches caudines des financiers d'Hollywood. Si le personnage de Vandevere (interprété par M. Keaton) rappellera sans doute au public états-unien la famille Vanderbilt, lui et son parc d'attraction extravagant sont sans doute des doubles de Disney, entreprise avec laquelle Burton réussit donc à régler quelques comptes, tout en étant financé par elle !
23:28 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : cinéma, cinema, film, films
Dumbo
Depuis une douzaine d'années, Disney s'est lancée dans le retournage de ses grands classiques d'animation, avec des acteurs réels (et pas mal de technologie). Cela donne des résultats aussi contrastés que Maléfique, Le Livre de la jungle (pour le meilleur) et Into the Woods (pas très emballant).
Là, il est question d'adapter l'un des films d'animation que j'ai le plus aimés dans ma jeunesse, un bijou de poésie et d'humour surréaliste. L'intrigue en a été réécrite, en supprimant l'intervention des cigognes (souci de réalisme oblige) et celle des corbeaux (pour cause de "politiquement correct"). Du coup, comme le film d'origine était déjà assez bref, il a fallu développer l'histoire, qui commence par un tableau social de l'après-Première Guerre mondiale aux États-Unis. Le cirque Medici est au bord de la faillite. L'une de ses vedettes revient enfin de France, mais dans un état qui lui interdit (de prime abord) de reprendre son rôle. Entre temps, sa compagne est morte de la grippe espagnole (qui, rappelons-le, a sans doute été introduite en Europe par des Américains).
L'histoire a donc un arrière-plan plus sombre que l'animation de 1941, qui n'évoquait le contexte international qu'à la toute fin, en montrant Dumbo enrôlé dans l'effort de guerre. On ne nous cache pas les mauvais traitements subis parfois par les animaux de cirque. Le coeur de l'intrigue est la séparation de la mère et du fils. C'est peut-être éculé, attrape-nigaud, mais j'ai marché. J'ai été d'autant plus touché que les éléphants (créés en images de synthèse) sont d'un réalisme étonnant.
Les personnages incarnés par de vrais acteurs sont moins convaincants. Collin Farrell est transparent. Michael Keaton n'est pas mauvais, mais cabotine trop (tout comme Danny de Vito). La meilleure est sans conteste Eva Green (déjà dirigée par Burton dans Dark Shadows et Miss Peregrine), qui incarne une artiste française ratée (?) devenue la maîtresse du patron. Le personnage ne manque ni de charme ni de caractère. Pendant plusieurs minutes, je me serais bien vu dans la peau d'un trapèze... ou d'un éléphanteau ! Signalons aussi que le personnage de la souris (sorte de Jiminy Cricket de Dumbo dans la version animée) est remplacé ici par deux enfants, un garçon timide et sa sœur, une gamine très intelligente, qui contribue à donner une petite coloration féministe à cette histoire (notamment dans la scène qui la voit se réfugier devant un stand dédié à Marie Curie).
La mise en scène m'a davantage emballé. Les vrais acteurs interagissent parfaitement avec les animaux. Les effets spéciaux sont très bons, sauf quand il est question de montrer Dumbo volant avec un ou plusieurs passagers. Là, les trucages sont trop voyants. Sinon, c'est parfois magnifique, comme lors de la scène des éléphants en bulles de savon, une pure merveille qui est censée faire oublier la séquence des éléphants roses dans le film d'origine.
Je ne pense pas trahir un secret en révélant que l'histoire ne se conclut pas de manière négative (pour les gentils). C'est donc une œuvre visible par tous et qui ne vise pas spécifiquement le jeune public.
PS
Les adultes auront l'occasion de s'intéresser aussi au sous-texte. Dumbo ("Crétinou") le maladroit est une projection de Tim Burton, artiste qui peine à s'intégrer au monde des adultes, et qui doit, pour pratiquer son art, passer sous les fourches caudines des financiers d'Hollywood. Si le personnage de Vandevere (interprété par M. Keaton) rappellera sans doute au public états-unien la famille Vanderbilt, lui et son parc d'attraction extravagant sont sans doute des doubles de Disney, entreprise avec laquelle Burton réussit donc à régler quelques comptes, tout en étant financé par elle !
23:28 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : cinéma, cinema, film, films
mercredi, 27 mars 2019
Gentlemen cambrioleurs
C'est l'histoire (vraie !) d'une bande de papys voleurs, qui a mis au point le "casse du siècle" au Royaume-Uni, il y a quelques années. Pour incarner ces délinquants à carte vermeil, on a choisi des acteurs (plus que) chevronnés, parfois chevrotants. Le meilleur d'entre eux est incontestablement Michael Caine, sobre, digne et d'un maintien parfait. Il incarne le cerveau de la bande.
Le début du film est marqué par la nostalgie, celle des anciens films de braquage... et celle du passé des acteurs. La musique est chouette et, même si cela manque un peu de rythme, on est touché notamment par le couple formé par Reader/Caine et sa compagne malade.
La formation de l'équipe de cambrioleurs est assez "exotique". Ces vieux mecs ne doivent pas sentir très bon, entre ceux qui pètent à loisir et ceux qui ont besoin de fréquemment uriner... C'est tourné comme cela se fait, cahin-caha. On sourit de temps en temps. Par contre, la séquence de l'effraction puis du cambriolage (en deux temps, un week-end de Pâques) est bien mise en scène.
C'est ensuite que cela se gâte. Les messieurs ne s'entendent pas si bien que cela. Ils ont tous des caractères bien trempés et, parfois, de vieux comptes à régler. Ils sont de surcroît plutôt malhonnêtes, y compris (surtout ?) entre eux. La bande se délite. Cela devrait être hilarant, mais c'est poussif, pas tant mal joué que mal écrit.
Un petit suspens naît de l'enquête menée en parallèle par Scotland Yard. Des policiers beaucoup plus jeunes que nos "héros" utilisent des méthodes ultra-modernes pour tenter d'arrêter des malfrats à l'ancienne. Cela redonne de l'intérêt au film, dans sa dernière partie. On se demande si l'un des membres de la bande ne va pas tirer les marrons du feu.
A voir uniquement si l'on apprécie beaucoup ces vieux acteurs et si l'on ne connaît pas cette histoire rocambolesque. Dans un genre approchant, Braquage à l'ancienne et surtout Insaisissables 2 sont meilleurs.
21:18 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : cinéma, cinema, film, films
Gentlemen cambrioleurs
C'est l'histoire (vraie !) d'une bande de papys voleurs, qui a mis au point le "casse du siècle" au Royaume-Uni, il y a quelques années. Pour incarner ces délinquants à carte vermeil, on a choisi des acteurs (plus que) chevronnés, parfois chevrotants. Le meilleur d'entre eux est incontestablement Michael Caine, sobre, digne et d'un maintien parfait. Il incarne le cerveau de la bande.
Le début du film est marqué par la nostalgie, celle des anciens films de braquage... et celle du passé des acteurs. La musique est chouette et, même si cela manque un peu de rythme, on est touché notamment par le couple formé par Reader/Caine et sa compagne malade.
La formation de l'équipe de cambrioleurs est assez "exotique". Ces vieux mecs ne doivent pas sentir très bon, entre ceux qui pètent à loisir et ceux qui ont besoin de fréquemment uriner... C'est tourné comme cela se fait, cahin-caha. On sourit de temps en temps. Par contre, la séquence de l'effraction puis du cambriolage (en deux temps, un week-end de Pâques) est bien mise en scène.
C'est ensuite que cela se gâte. Les messieurs ne s'entendent pas si bien que cela. Ils ont tous des caractères bien trempés et, parfois, de vieux comptes à régler. Ils sont de surcroît plutôt malhonnêtes, y compris (surtout ?) entre eux. La bande se délite. Cela devrait être hilarant, mais c'est poussif, pas tant mal joué que mal écrit.
Un petit suspens naît de l'enquête menée en parallèle par Scotland Yard. Des policiers beaucoup plus jeunes que nos "héros" utilisent des méthodes ultra-modernes pour tenter d'arrêter des malfrats à l'ancienne. Cela redonne de l'intérêt au film, dans sa dernière partie. On se demande si l'un des membres de la bande ne va pas tirer les marrons du feu.
A voir uniquement si l'on apprécie beaucoup ces vieux acteurs et si l'on ne connaît pas cette histoire rocambolesque. Dans un genre approchant, Braquage à l'ancienne et surtout Insaisissables 2 sont meilleurs.
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dimanche, 24 mars 2019
Rebelles
C'est l'histoire de trois drôles de dames (sans Bosley ni Charlie), qui vivent dans la dèche, sous la domination masculine, à Boulogne-sur-Mer.
Sandra (Cécile de France, comme je ne l'ai jamais vue) est une ancienne miss Nord-Pas-de-Calais qui n'a pas réussi à capitaliser sur son succès d'origine. Elle revient de Nice avec un magnifique oeil au beurre noir. Marilyn (Audrey Lamy, en pleine forme) est une une pile électrique, mère célibataire alcoolique et droguée, qui a succombé naguère aux assauts libidineux de son chef d'atelier. Notons que sa coupe de cheveux était déjà ringarde chez les messieurs dans les années 1980. Nadine la matriarche (Yolande Moreau, qui suit très bien le rythme imposé par ses deux consoeurs) est l'une des anciennes de la conserverie. Elle se plie en quatre pour son mari chômeur et ses deux gamins bas de plafond.
Je n'aime pas le titre. Une partie du sous-texte indique que, pour être rebelle, il faut voler, utiliser des armes et ingurgiter de grandes quantités d'alcool de mauvaise qualité. Fort heureusement, les actrices font (presque) oublier tout cela, tant elles sont talentueuses.
La première moitié du film est une comédie sarcastique. Pour résumer, je pourrais dire qu'un bout de bite est le noeud de l'intrigue. C'est réjouissant... et terrible à la fois. Les rapports humains sont bruts de décoffrage, torgnoles à la clé.
La seconde partie est un polar rythmé, drôle, saignant (pas pour les petits, donc), avec pas mal de rebondissements. Quelques messieurs se distinguent, au premier rang desquels je place Simon Abkarian, qu'on n'est pas étonné de retrouver en petit chef d'une bande de trafiquants... et papa concerné. Du côté masculin, il faut aussi signaler la prestation de Samuel Jouy, que les téléspectateurs ont pu découvrir en maire de commune rurale (et fils d'entrepreneur véreux) dans la série Zone blanche. Les amateurs de comédie policière reconnaîtront aussi Béatrice Agenin, la procureure de Cassandre, qui incarne ici la mère de Sandra, sorte de concierge dans un camp de mobile homes.
C'est drôle, on ne s'ennuie pas et il y a un arrière-plan sociétal plutôt bien campé. C'est la comédie française à voir en ce moment.
12:23 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : cinéma, cinema, film, films
Rebelles
C'est l'histoire de trois drôles de dames (sans Bosley ni Charlie), qui vivent dans la dèche, sous la domination masculine, à Boulogne-sur-Mer.
Sandra (Cécile de France, comme je ne l'ai jamais vue) est une ancienne miss Nord-Pas-de-Calais qui n'a pas réussi à capitaliser sur son succès d'origine. Elle revient de Nice avec un magnifique oeil au beurre noir. Marilyn (Audrey Lamy, en pleine forme) est une une pile électrique, mère célibataire alcoolique et droguée, qui a succombé naguère aux assauts libidineux de son chef d'atelier. Notons que sa coupe de cheveux était déjà ringarde chez les messieurs dans les années 1980. Nadine la matriarche (Yolande Moreau, qui suit très bien le rythme imposé par ses deux consoeurs) est l'une des anciennes de la conserverie. Elle se plie en quatre pour son mari chômeur et ses deux gamins bas de plafond.
Je n'aime pas le titre. Une partie du sous-texte indique que, pour être rebelle, il faut voler, utiliser des armes et ingurgiter de grandes quantités d'alcool de mauvaise qualité. Fort heureusement, les actrices font (presque) oublier tout cela, tant elles sont talentueuses.
La première moitié du film est une comédie sarcastique. Pour résumer, je pourrais dire qu'un bout de bite est le noeud de l'intrigue. C'est réjouissant... et terrible à la fois. Les rapports humains sont bruts de décoffrage, torgnoles à la clé.
La seconde partie est un polar rythmé, drôle, saignant (pas pour les petits, donc), avec pas mal de rebondissements. Quelques messieurs se distinguent, au premier rang desquels je place Simon Abkarian, qu'on n'est pas étonné de retrouver en petit chef d'une bande de trafiquants... et papa concerné. Du côté masculin, il faut aussi signaler la prestation de Samuel Jouy, que les téléspectateurs ont pu découvrir en maire de commune rurale (et fils d'entrepreneur véreux) dans la série Zone blanche. Les amateurs de comédie policière reconnaîtront aussi Béatrice Agenin, la procureure de Cassandre, qui incarne ici la mère de Sandra, sorte de concierge dans un camp de mobile homes.
C'est drôle, on ne s'ennuie pas et il y a un arrière-plan sociétal plutôt bien campé. C'est la comédie française à voir en ce moment.
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samedi, 23 mars 2019
Des matous suédois
Actuellement, chaque jeudi, sur Arte, est (re)diffusée l'intégralité des épisodes de la série suédoise Meurtres à Sandhamn. Chaque saison (pour l'instant) est constituée de trois épisodes, programmés à la suite l'un de l'autre, et qui constituent un tout.
Le 21 mars a été diffusée la saison 4 (intitulée "Les Secrets de l'île"), au cours de laquelle certains "sacs à puces" ont été à l'honneur, pour diverses raisons. C'est dans l'épisode 2 que les habitués ont pu faire la connaissance d'un personnage mentionné dans la saison précédente, à savoir Glen :
Sur l'image ci-dessus, il se trouve à droite, dans les bras de la voisine de l'inspecteur Thomas Andreasson (le héros de la série, interprété par Jakob Cedergren, vu dans The Guilty). Il s'agit du chat de l'ex-femme de Thomas, venue le rejoindre sur la petite île où il possède une maison de vacances. Sa seule voisine est cette dame âgée, un peu revêche de prime abord, un peu pique-assiette sur les bords... et surtout très soucieuse de protéger ses oiseaux de l'appétit du félin qui déambule sans la moindre gêne dans les parages. La saison précédente, ce Glen avait été l'objet d'un quiproquo entre Thomas et son amie d'enfance Nora, qui loge sur l'île voisine de Sandhamn, située au large de Stockholm, dans le sud-est de la Suède :
Mais, aussi mignon soit-il, ce n'est pas Glen la vedette des matous de cette saison. Cet autre chat est le compagnon exclusif d'un ancien militaire alcoolique. On l'aperçoit dès le premier épisode de la saison 4 :
Au cours de l'enquête (à propos d'une ancienne unité des commandos de Marine, au sein de laquelle il s'est passé des trucs louches, jadis), la collègue de Thomas (depuis la saison 2), la pétulante Mia, se prend d'affection pour ledit matou, qu'elle aimerait bien adopter :
Lorsque j'ai découvert cette série, il y a quelques années, j'avais eu un peu de mal à m'habituer au rythme des enquêtes (un peu lent) et à l'ambiance dans laquelle baignent les intrigues. Mais, au fil des saisons, je trouve que la série s'est bonifiée. Les scénaristes veillent à écrire des histoires assez complexes : il n'est pas facile de deviner l'identité des tueurs (mon jeu préféré quand je visionne ce genre de programme). Et puis il y a, en fil rouge, les relations entre Thomas et Nora, anciens bons amis, qui ont un peu fleureté, qui semblent très attirés l'un.e par l'autre... mais dont la possible idylle est systématiquement contrariée, soit par les rebondissements d'une enquête, soit par l'arrivée dans la vie de l'un d'entre eux d'une tierce personne toujours pleine de charme.
La chaîne franco-allemande a eu la bonne idée de permettre le visionnage des épisodes sur une assez longue durée. Ainsi, vous avez jusqu'au 5 avril pour regarder la saison 1 (qui démarre par la découverte d'un mystérieux cadavre, sur la plage, et se conclut dans un phare) et la saison 2 (qui débute par une compétition de yatch et mêle relations sexuelles secrètes et questions d'argent).
La saison 3 est disponible jusqu'au 12 avril. Elle tourne autour de la disparition, un an auparavant, d'une adolescente, dont une partie du cadavre finit par être découverte. Cette mort est liée à une autre, un peu plus ancienne. Comme souvent dans la série, le passé enfoui ressurgit, avec une vengeance à la clé.
J'aime le format des mini-séries. France Télévisions a récemment diffusé Kepler(s) (avec Marc Lavoine) et la suite de Zone blanche (une incursion réussie de la fiction française dans le thriller rural). Meurtres à Sandhamn est un peu plus lisse : c'est un polar mâtiné de chronique sentimentale. Mais c'est bien mené.
14:20 Publié dans Télévision, Web | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma, cinema, film, films, télévision, médias, actualité, actu, actualtés, actualite
Des matous suédois
Actuellement, chaque jeudi, sur Arte, est (re)diffusée l'intégralité des épisodes de la série suédoise Meurtres à Sandhamn. Chaque saison (pour l'instant) est constituée de trois épisodes, programmés à la suite l'un de l'autre, et qui constituent un tout.
Le 21 mars a été diffusée la saison 4 (intitulée "Les Secrets de l'île"), au cours de laquelle certains "sacs à puces" ont été à l'honneur, pour diverses raisons. C'est dans l'épisode 2 que les habitués ont pu faire la connaissance d'un personnage mentionné dans la saison précédente, à savoir Glen :
Sur l'image ci-dessus, il se trouve à droite, dans les bras de la voisine de l'inspecteur Thomas Andreasson (le héros de la série, interprété par Jakob Cedergren, vu dans The Guilty). Il s'agit du chat de l'ex-femme de Thomas, venue le rejoindre sur la petite île où il possède une maison de vacances. Sa seule voisine est cette dame âgée, un peu revêche de prime abord, un peu pique-assiette sur les bords... et surtout très soucieuse de protéger ses oiseaux de l'appétit du félin qui déambule sans la moindre gêne dans les parages. La saison précédente, ce Glen avait été l'objet d'un quiproquo entre Thomas et son amie d'enfance Nora, qui loge sur l'île voisine de Sandhamn, située au large de Stockholm, dans le sud-est de la Suède :
Mais, aussi mignon soit-il, ce n'est pas Glen la vedette des matous de cette saison. Cet autre chat est le compagnon exclusif d'un ancien militaire alcoolique. On l'aperçoit dès le premier épisode de la saison 4 :
Au cours de l'enquête (à propos d'une ancienne unité des commandos de Marine, au sein de laquelle il s'est passé des trucs louches, jadis), la collègue de Thomas (depuis la saison 2), la pétulante Mia, se prend d'affection pour ledit matou, qu'elle aimerait bien adopter :
Lorsque j'ai découvert cette série, il y a quelques années, j'avais eu un peu de mal à m'habituer au rythme des enquêtes (un peu lent) et à l'ambiance dans laquelle baignent les intrigues. Mais, au fil des saisons, je trouve que la série s'est bonifiée. Les scénaristes veillent à écrire des histoires assez complexes : il n'est pas facile de deviner l'identité des tueurs (mon jeu préféré quand je visionne ce genre de programme). Et puis il y a, en fil rouge, les relations entre Thomas et Nora, anciens bons amis, qui ont un peu fleureté, qui semblent très attirés l'un.e par l'autre... mais dont la possible idylle est systématiquement contrariée, soit par les rebondissements d'une enquête, soit par l'arrivée dans la vie de l'un d'entre eux d'une tierce personne toujours pleine de charme.
La chaîne franco-allemande a eu la bonne idée de permettre le visionnage des épisodes sur une assez longue durée. Ainsi, vous avez jusqu'au 5 avril pour regarder la saison 1 (qui démarre par la découverte d'un mystérieux cadavre, sur la plage, et se conclut dans un phare) et la saison 2 (qui débute par une compétition de yatch et mêle relations sexuelles secrètes et questions d'argent).
La saison 3 est disponible jusqu'au 12 avril. Elle tourne autour de la disparition, un an auparavant, d'une adolescente, dont une partie du cadavre finit par être découverte. Cette mort est liée à une autre, un peu plus ancienne. Comme souvent dans la série, le passé enfoui ressurgit, avec une vengeance à la clé.
J'aime le format des mini-séries. France Télévisions a récemment diffusé Kepler(s) (avec Marc Lavoine) et la suite de Zone blanche (une incursion réussie de la fiction française dans le thriller rural). Meurtres à Sandhamn est un peu plus lisse : c'est un polar mâtiné de chronique sentimentale. Mais c'est bien mené.
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lundi, 18 mars 2019
Aïlo : une odyssée en Laponie
Ce documentaire fictionné (ou cette fiction documentaire) s'attache aux débuts dans la vie d'un renne, nommé Aïlo, de sa naissance jusqu'à quasiment son entrée dans l'âge adulte. De sa naissance on ne voit toutefois que le résultat, pas la mise-bas. C'est d'ailleurs une constante dans le film : Guillaume Maidatchevski n'a pas voulu montrer à l'écran des scènes susceptibles de choquer le jeune public. On ne verra pas donc les loups mettre à mort un grand mâle ni le glouton égorger un renne domestiqué.
Les débuts d'Aïlo sont pleins de poésie... et d'angoisse. Bon, d'accord, nous les adultes savons que, comme c'est le héros, il va échapper aux dangers qui le guettent, mais je trouve quand même bienvenue la mise en scène de tous les pièges auxquels le faon va devoir échapper. On pense bien sûr aux loups (qui n'ont rien à voir avec de sympathiques chiots pleins de poils gambadant innocemment dans les neiges nordiques). On suit aussi (brièvement) un superbe harfang des neiges. On aperçoit un aigle, ainsi que quelques prédateurs d'en-bas, le plus dangereux étant sans conteste le glouton.
Plus intéressantes encore sont les rencontres effectuées par Aïlo. Il y a cette hermine surexcitée (un vrai personnage de dessin animé), ce lièvre amical (et habile à repousser les putois), cet écureuil affamé et curieux, ce renard des neiges solitaire, ces ours tranquilles dans leur coin et puis les rennes, quantité de rennes, adultes et jeunes, mâles et femelles, superbes.
C'est le moment de souligner la qualité des gros plans (un plaisir à savourer dans une salle de cinéma) et celle de l'habillage sonore. On est vraiment plongé dans la nature. Le commentaire (dit par Aldebert) est instructif, puisqu'il identifie les espèces rencontrées. Le langage est parfois trivial, contemporain : on n'a pas voulu faire un film pontifiant. Je dois reconnaître que cela passe, même si j'ai trouvé que c'était parfois un peu trop verbeux. C'est le genre de film qui incite à la contemplation des merveilles de la nature. Et c'est très bien ainsi.
00:10 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma, cinema, film, films
Aïlo : une odyssée en Laponie
Ce documentaire fictionné (ou cette fiction documentaire) s'attache aux débuts dans la vie d'un renne, nommé Aïlo, de sa naissance jusqu'à quasiment son entrée dans l'âge adulte. De sa naissance on ne voit toutefois que le résultat, pas la mise-bas. C'est d'ailleurs une constante dans le film : Guillaume Maidatchevski n'a pas voulu montrer à l'écran des scènes susceptibles de choquer le jeune public. On ne verra pas donc les loups mettre à mort un grand mâle ni le glouton égorger un renne domestiqué.
Les débuts d'Aïlo sont pleins de poésie... et d'angoisse. Bon, d'accord, nous les adultes savons que, comme c'est le héros, il va échapper aux dangers qui le guettent, mais je trouve quand même bienvenue la mise en scène de tous les pièges auxquels le faon va devoir échapper. On pense bien sûr aux loups (qui n'ont rien à voir avec de sympathiques chiots pleins de poils gambadant innocemment dans les neiges nordiques). On suit aussi (brièvement) un superbe harfang des neiges. On aperçoit un aigle, ainsi que quelques prédateurs d'en-bas, le plus dangereux étant sans conteste le glouton.
Plus intéressantes encore sont les rencontres effectuées par Aïlo. Il y a cette hermine surexcitée (un vrai personnage de dessin animé), ce lièvre amical (et habile à repousser les putois), cet écureuil affamé et curieux, ce renard des neiges solitaire, ces ours tranquilles dans leur coin et puis les rennes, quantité de rennes, adultes et jeunes, mâles et femelles, superbes.
C'est le moment de souligner la qualité des gros plans (un plaisir à savourer dans une salle de cinéma) et celle de l'habillage sonore. On est vraiment plongé dans la nature. Le commentaire (dit par Aldebert) est instructif, puisqu'il identifie les espèces rencontrées. Le langage est parfois trivial, contemporain : on n'a pas voulu faire un film pontifiant. Je dois reconnaître que cela passe, même si j'ai trouvé que c'était parfois un peu trop verbeux. C'est le genre de film qui incite à la contemplation des merveilles de la nature. Et c'est très bien ainsi.
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mardi, 05 mars 2019
Le Château de Cagliostro
Quelques semaines après la sortie d'un documentaire consacré à Hayao Miyazaki, voilà que son premier long-métrage est de nouveau sur les écrans. C'est l'un des rares que je n'avais encore pas vus.
Au niveau de la forme, cela rappelle les dessins animés des années 1970-1980. C'est donc moins élaboré que les œuvres ultérieures du maître... mais c'est toujours mieux que n'importe quelle adaptation de Dragon Ball (comme celle dont on nous a fait la promotion dans les bandes-annonces)... Le style rappelle ce que Miyazaki a fait dans la série Sherlock Holmes ou dans Edgar de la Cambriole, que ce film a permis de lancer.
On retrouve néanmoins le souci du détail des œuvres de Miyazaki, ainsi que le désir de "creuser" ses personnages, au long d'une histoire fouillée, pleine de rebondissements. C'est feuilletonnesque, à l'image de ce qu'on peut lire sous la plume d'un Jules Verne ou d'un Alexandre Dumas. (Ce dernier est l'auteur d'un Joseph Balsamo, dont le héros est un certain Cagliostro.)
De quoi est-il question ? D'une jeune femme enlevée, de mystérieuses bagues, d'un trafic de fausse monnaie, d'une bande de mafieux ressemblant à des créatures extraterrestres... et d'un château fantastique, regorgeant de souterrains, passages secrets et ouvertures masquées.
C'est plaisant à suivre et visible par tout le monde, puisque l'humour est bon enfant. On voit clairement la parenté avec d'autres mangas mettant en scène un héros cavaleur et dont l'une des acolytes est une jeune femme furieusement indépendante (et ravissante, cela va sans dire). Ici, elle se prénomme Magali. Rappelons-nous que nous sommes en 1979 et que c'est destiné à des enfants.
Pendant 1h40, on peut se plonger dans ce roman d'aventures illustré, un brin surréaliste, dont on sait par avance qu'il ne va pas mal finir.
00:08 Publié dans Cinéma, Japon | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma, cinema, film, films
Le Château de Cagliostro
Quelques semaines après la sortie d'un documentaire consacré à Hayao Miyazaki, voilà que son premier long-métrage est de nouveau sur les écrans. C'est l'un des rares que je n'avais encore pas vus.
Au niveau de la forme, cela rappelle les dessins animés des années 1970-1980. C'est donc moins élaboré que les œuvres ultérieures du maître... mais c'est toujours mieux que n'importe quelle adaptation de Dragon Ball (comme celle dont on nous a fait la promotion dans les bandes-annonces)... Le style rappelle ce que Miyazaki a fait dans la série Sherlock Holmes ou dans Edgar de la Cambriole, que ce film a permis de lancer.
On retrouve néanmoins le souci du détail des œuvres de Miyazaki, ainsi que le désir de "creuser" ses personnages, au long d'une histoire fouillée, pleine de rebondissements. C'est feuilletonnesque, à l'image de ce qu'on peut lire sous la plume d'un Jules Verne ou d'un Alexandre Dumas. (Ce dernier est l'auteur d'un Joseph Balsamo, dont le héros est un certain Cagliostro.)
De quoi est-il question ? D'une jeune femme enlevée, de mystérieuses bagues, d'un trafic de fausse monnaie, d'une bande de mafieux ressemblant à des créatures extraterrestres... et d'un château fantastique, regorgeant de souterrains, passages secrets et ouvertures masquées.
C'est plaisant à suivre et visible par tout le monde, puisque l'humour est bon enfant. On voit clairement la parenté avec d'autres mangas mettant en scène un héros cavaleur et dont l'une des acolytes est une jeune femme furieusement indépendante (et ravissante, cela va sans dire). Ici, elle se prénomme Magali. Rappelons-nous que nous sommes en 1979 et que c'est destiné à des enfants.
Pendant 1h40, on peut se plonger dans ce roman d'aventures illustré, un brin surréaliste, dont on sait par avance qu'il ne va pas mal finir.
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lundi, 04 mars 2019
Les Moissonneurs
Ces moissonneurs sont, au premier degré, des agriculteurs afrikaners de la province sud-africaine de Free State (l'ancien Etat libre d'Orange), dont la capitale est Bloemfontein. Je l'ai entourée en rouge sur la carte ci-dessous :
C'est le grenier à blé du pays. On y suit plus particulièrement les travaux et les jours au sein d'une grande exploitation familiale, où l'on cultive du maïs et élève des bovins (ainsi que de la volaille, semble-t-il).
La famille qui gère le domaine se veut traditionnelle : blanche, pieuse et travailleuse. Ici, on lit encore quotidiennement la Bible (version protestante) et les enfants ne passent pas leurs journées devant des écrans. On côtoie les Noirs de la région quand il le faut (en particulier l'accompagnatrice du grand-père et les ouvriers agricoles), sinon, on a plutôt tendance à les éviter et même à s'en méfier : plusieurs fermes tenues par des Blancs ont été victimes d'attaques.
Janno est le fils du couple. Adolescent, il travaille déjà sur l'exploitation de son père (dès avant le lever du soleil) et se distrait en jouant au rugby ou en allant se baigner sur la côte. (C'est la petite incohérence du scénario : l'Etat libre est enclavé, mais le film a été tourné en grande partie dans la province voisine, le Kwazulu-Natal, qui jouxte l'océan Indien.)
Tout commence à se dérégler quand débarque un nouvel adolescent, un Afrikaner lui aussi bien sûr, mais orphelin des villes, qui a connu la drogue et la prostitution. Pour une raison qu'on ne découvre que vers la fin du film, la mère déploie tout son amour autour de Pieter qui, dans un premier temps, observe cette étrange famille qui lui semble coupée du monde réel. Quand il prend un peu d'assurance, il préfère s'esquiver le temps d'une soirée et aller s'encanailler dans un township, où il arrive même à entraîner Janno. On sent que la situation pourrait rapidement déraper...
L'alternative proposée par le cinéaste est la suivante : soit l'arrivée de Pieter va dynamiter la paisible organisation familiale, parce que c'est un élément perturbateur, hypocrite et tentateur ; soit l'inclusion de ce nouvel élément dans la famille va en faire émerger les secrets et les non-dits... à moins que le gamin ne parvienne à s'intégrer dans ce petit monde afrikaner qui lui est tant étranger.
Les acteurs sont excellents. Les paysages sont superbes, de jour comme de nuit, à l'aube comme au crépuscule. Mais je ne cache pas que le film est un peu austère. Beau et âpre à la fois.
00:31 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma, cinema, film, films
Les Moissonneurs
Ces moissonneurs sont, au premier degré, des agriculteurs afrikaners de la province sud-africaine de Free State (l'ancien Etat libre d'Orange), dont la capitale est Bloemfontein. Je l'ai entourée en rouge sur la carte ci-dessous :
C'est le grenier à blé du pays. On y suit plus particulièrement les travaux et les jours au sein d'une grande exploitation familiale, où l'on cultive du maïs et élève des bovins (ainsi que de la volaille, semble-t-il).
La famille qui gère le domaine se veut traditionnelle : blanche, pieuse et travailleuse. Ici, on lit encore quotidiennement la Bible (version protestante) et les enfants ne passent pas leurs journées devant des écrans. On côtoie les Noirs de la région quand il le faut (en particulier l'accompagnatrice du grand-père et les ouvriers agricoles), sinon, on a plutôt tendance à les éviter et même à s'en méfier : plusieurs fermes tenues par des Blancs ont été victimes d'attaques.
Janno est le fils du couple. Adolescent, il travaille déjà sur l'exploitation de son père (dès avant le lever du soleil) et se distrait en jouant au rugby ou en allant se baigner sur la côte. (C'est la petite incohérence du scénario : l'Etat libre est enclavé, mais le film a été tourné en grande partie dans la province voisine, le Kwazulu-Natal, qui jouxte l'océan Indien.)
Tout commence à se dérégler quand débarque un nouvel adolescent, un Afrikaner lui aussi bien sûr, mais orphelin des villes, qui a connu la drogue et la prostitution. Pour une raison qu'on ne découvre que vers la fin du film, la mère déploie tout son amour autour de Pieter qui, dans un premier temps, observe cette étrange famille qui lui semble coupée du monde réel. Quand il prend un peu d'assurance, il préfère s'esquiver le temps d'une soirée et aller s'encanailler dans un township, où il arrive même à entraîner Janno. On sent que la situation pourrait rapidement déraper...
L'alternative proposée par le cinéaste est la suivante : soit l'arrivée de Pieter va dynamiter la paisible organisation familiale, parce que c'est un élément perturbateur, hypocrite et tentateur ; soit l'inclusion de ce nouvel élément dans la famille va en faire émerger les secrets et les non-dits... à moins que le gamin ne parvienne à s'intégrer dans ce petit monde afrikaner qui lui est tant étranger.
Les acteurs sont excellents. Les paysages sont superbes, de jour comme de nuit, à l'aube comme au crépuscule. Mais je ne cache pas que le film est un peu austère. Beau et âpre à la fois.
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samedi, 02 mars 2019
Escape Game
Ce "film de survivant(s)" adapte au goût du jour une trame déjà rencontrée au cinéma, en particulier dans Cube, auquel il est d'ailleurs fait allusion au début de ce film-ci. Le principe est le même : six personnes se retrouvent enfermées dans une pièce dont elles ne peuvent sortir qu'en suivant les règles imposées par un mystérieux maître du jeu.
A ceux qui n'auraient pas visionné (récemment) Cube, je conseille d'attendre d'avoir vu Escape Game pour le regarder... sinon ils risquent de subodorer une grande partie des péripéties... et même la conclusion de l'histoire.
Sur les six futurs enfermés, on n'en découvre que trois dans la deuxième séquence du film. La première est une projection dans le futur (ou, si vous préférez, la suite est un long retour en arrière), dans laquelle figure un des trois personnages sur lesquels le réalisateur insiste le plus. Est-ce un indice sur leur sort et celui des autres ? N'est-ce pas plutôt une supercherie, destinée à détourner l'attention des spectateurs de l'un des trois autres personnages, voué à jouer un rôle important, plus tard ? Je me garderai bien de lever le voile.
A gauche, voici Zoé, étudiante brillante mais introvertie.
Au centre se trouve Ben, magasinier dans l'entrepôt d'un commerce. Il ne sait apparemment pas faire grand chose.
A droite se trouve Jason, jeune cadre dynamique dans un fonds spéculatif.
Complètent le tableau un "guique" fan des jeux d'énigme (dans la vie réelle), un ancien mineur et une militaire blessée en Irak.
Le principal intérêt du film réside dans l'inventivité déployée dans chacune des salles de jeu, qui contient des pièges mortels. Le feu et la chaleur sont les principaux dangers dans la première salle, le froid et l'eau glacée dans la troisième, un gaz dans la cinquième. Mais c'est la quatrième épreuve qui m'a le plus emballé :
C'est une salle de bar où le haut et le bas sont inversés. Elle recèle bien évidemment des pièges, mais aussi les solutions pour y échapper.
Tout cela pour dire que c'est prenant. Dans la salle où je l'ai vu, j'étais le plus vieux spectateur et même les petits blaireaux et les petites greluches qui venaient là pour kiffer la life entre potes ont été captivés par l'histoire (et sa mise en scène). C'est dire.
Sur le fond, il n'y a rien de nouveau sous le soleil : pour s'en sortir, les six doivent collaborer et utiliser les compétences de chacun-e... mais certains sont tentés de la jouer solo. J'ajoute qu'un mystère plane sur la raison de leur présence ensemble. On les a attirés dans un piège, pour une raison précise, que l'on ne découvre que dans la cinquième salle. Et attention, une suite est prévue...
C'est un agréable divertissement, qui permet d'entamer tranquillement la digestion d'un bon repas.
21:33 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : cinéma, cinema, film, films
Escape Game
Ce "film de survivant(s)" adapte au goût du jour une trame déjà rencontrée au cinéma, en particulier dans Cube, auquel il est d'ailleurs fait allusion au début de ce film-ci. Le principe est le même : six personnes se retrouvent enfermées dans une pièce dont elles ne peuvent sortir qu'en suivant les règles imposées par un mystérieux maître du jeu.
A ceux qui n'auraient pas visionné (récemment) Cube, je conseille d'attendre d'avoir vu Escape Game pour le regarder... sinon ils risquent de subodorer une grande partie des péripéties... et même la conclusion de l'histoire.
Sur les six futurs enfermés, on n'en découvre que trois dans la deuxième séquence du film. La première est une projection dans le futur (ou, si vous préférez, la suite est un long retour en arrière), dans laquelle figure un des trois personnages sur lesquels le réalisateur insiste le plus. Est-ce un indice sur leur sort et celui des autres ? N'est-ce pas plutôt une supercherie, destinée à détourner l'attention des spectateurs de l'un des trois autres personnages, voué à jouer un rôle important, plus tard ? Je me garderai bien de lever le voile.
A gauche, voici Zoé, étudiante brillante mais introvertie.
Au centre se trouve Ben, magasinier dans l'entrepôt d'un commerce. Il ne sait apparemment pas faire grand chose.
A droite se trouve Jason, jeune cadre dynamique dans un fonds spéculatif.
Complètent le tableau un "guique" fan des jeux d'énigme (dans la vie réelle), un ancien mineur et une militaire blessée en Irak.
Le principal intérêt du film réside dans l'inventivité déployée dans chacune des salles de jeu, qui contient des pièges mortels. Le feu et la chaleur sont les principaux dangers dans la première salle, le froid et l'eau glacée dans la troisième, un gaz dans la cinquième. Mais c'est la quatrième épreuve qui m'a le plus emballé :
C'est une salle de bar où le haut et le bas sont inversés. Elle recèle bien évidemment des pièges, mais aussi les solutions pour y échapper.
Tout cela pour dire que c'est prenant. Dans la salle où je l'ai vu, j'étais le plus vieux spectateur et même les petits blaireaux et les petites greluches qui venaient là pour kiffer la life entre potes ont été captivés par l'histoire (et sa mise en scène). C'est dire.
Sur le fond, il n'y a rien de nouveau sous le soleil : pour s'en sortir, les six doivent collaborer et utiliser les compétences de chacun-e... mais certains sont tentés de la jouer solo. J'ajoute qu'un mystère plane sur la raison de leur présence ensemble. On les a attirés dans un piège, pour une raison précise, que l'on ne découvre que dans la cinquième salle. Et attention, une suite est prévue...
C'est un agréable divertissement, qui permet d'entamer tranquillement la digestion d'un bon repas.
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mercredi, 27 février 2019
La Chute de l'empire américain
Le cinéaste québécois Denys Arcand ambitionne de clore par ce film un chapitre ouvert jadis avec Le Déclin de l'empire américain. Force est de constater que, trente-trois ans plus tard, le monde n'a pas changé dans le sens qu'espérait le réalisateur.
Ici, il nous livre un conte (im)moral.
Il était une fois, Pierre-Paul, un jeune homme intelligent, honnête et philanthrope. Il était simple coursier dans une entreprise de livraison express. Il pensait avoir (peut-être) trouvé sa Dulcinée en la personne d'une employée de banque. Il avait peu d'amis, le principal étant un brave homme éclairé par les Saintes Écritures.
Dans Sa grande sagesse, le Tout-puissant décida de changer son destin. Il mit sur le chemin de Pierre-Paul deux jeunes pécheurs, armés jusqu'aux dents... et des sacs remplis d'un argent gagné dans la honte et l'exploitation humaine.
Après avoir beaucoup hésité, Pierre-Paul décida de s'emparer du butin, afin d'en faire bon usage de connaître les tourments de la chair entre les lèvres les cuisses les bras d'une Marie-Madeleine diablement tentatrice. Il finit par recourir aussi aux services d'un pécheur repenti, qui mit sa malhonnêteté au service du Bien. Cette nouvelle Sainte Trinité quémanda l'appui d'un ancien client apôtre de Marie-Madeleine, habile à faire échapper le fruit du labeur aux doigts crochus de l'hydre fiscale.
Ces héros des temps modernes durent se montrer particulièrement prudents. De hideux délinquants étaient prêts à tout pour récupérer l'argent fruit du péché. Les forces du pouvoir leur faisaient concurrence, qui tentaient de faire appliquer les textes votés par des humains.
Moralité : soyez malhonnêtes, rusés, libidineux... et Dieu vous le rendra !
21:09 Publié dans Cinéma, Société | Lien permanent | Commentaires (6) | Tags : cinéma, cinema, film, films, société
La Chute de l'empire américain
Le cinéaste québécois Denys Arcand ambitionne de clore par ce film un chapitre ouvert jadis avec Le Déclin de l'empire américain. Force est de constater que, trente-trois ans plus tard, le monde n'a pas changé dans le sens qu'espérait le réalisateur.
Ici, il nous livre un conte (im)moral.
Il était une fois, Pierre-Paul, un jeune homme intelligent, honnête et philanthrope. Il était simple coursier dans une entreprise de livraison express. Il pensait avoir (peut-être) trouvé sa Dulcinée en la personne d'une employée de banque. Il avait peu d'amis, le principal étant un brave homme éclairé par les Saintes Écritures.
Dans Sa grande sagesse, le Tout-puissant décida de changer son destin. Il mit sur le chemin de Pierre-Paul deux jeunes pécheurs, armés jusqu'aux dents... et des sacs remplis d'un argent gagné dans la honte et l'exploitation humaine.
Après avoir beaucoup hésité, Pierre-Paul décida de s'emparer du butin, afin d'en faire bon usage de connaître les tourments de la chair entre les lèvres les cuisses les bras d'une Marie-Madeleine diablement tentatrice. Il finit par recourir aussi aux services d'un pécheur repenti, qui mit sa malhonnêteté au service du Bien. Cette nouvelle Sainte Trinité quémanda l'appui d'un ancien client apôtre de Marie-Madeleine, habile à faire échapper le fruit du labeur aux doigts crochus de l'hydre fiscale.
Ces héros des temps modernes durent se montrer particulièrement prudents. De hideux délinquants étaient prêts à tout pour récupérer l'argent fruit du péché. Les forces du pouvoir leur faisaient concurrence, qui tentaient de faire appliquer les textes votés par des humains.
Moralité : soyez malhonnêtes, rusés, libidineux... et Dieu vous le rendra !
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Sang froid
Quand on sait qu'il s'agit d'une histoire de vengeance et qu'il y a Liam Neeson au générique, on se dit qu'on risque de se manger une sorte de Taken 4, ou une resucée de Non stop, Night Run ou The Passenger. Sauf que le plus irlandais des acteurs hollywoodiens n'incarne pas ici un flic à la retraite, un ancien truand ou un membre des forces spéciales. Il est Nels Coxman (traduit en Dardman dans la VF...), un conducteur de déneigeuse, qui vit simplement, au Colorado, dans un grand chalet, avec son épouse et son fils. C'est un bosseur et pas du genre causant, aimant rendre service à son prochain. Cela lui vaut d'ailleurs d'être élu citoyen de l'année de son patelin.
Tout change lorsqu'il perd un proche. Il va chercher à se faire justice. C'est à partir de ce moment-là que les cadavres commencent à s'empiler, le réalisateur se plaisant à marquer chaque décès, à sa manière. C'est un polar caustique, quelque part entre Fargo et Pulp Fiction. Liam Neeson est en forme (meilleur que dans Taken 3, par exemple). Il va utiliser ses compétences pour arriver à ses fins, ce qui fait de lui un tueur surprenant, insoupçonnable... et habile, en dépit de quelques maladresses de débutant.
Le compte des morts va s'emballer quand chacune des deux bandes de trafiquants locaux va croire que l'autre cherche à l'évincer. Il va même arriver au héros de se retrouver pris entre deux feux ! C'est donc violent, mais aussi sarcastique.
C'est de surcroît bien filmé, avec de très beaux plans de montagnes enneigées. (Dire qu'à Rodez des gens ont hurlé quand on a eu deux-trois malheureux centimètres...) J'ai aussi aimé les vues des demeures, celle, modeste, du héros (de nuit, elle est très jolie) et celle, tape-à-l'oeil, du chef des trafiquants de Denver, une impitoyable pourriture très attachée à son gamin (celui-ci étonnamment mûr pour son âge). Au passage, le réalisateur pointe le paradoxe des Etats-Unis d'aujourd'hui : les travailleurs honnêtes comme Nels vivent modestement, tandis que les (anciens) hors-la-loi pètent dans la soie.
Dans ce monde de mecs, quelques femmes émergent. L'épouse du héros est interprétée par Laura Dern. On sent que le réalisateur a voulu profiter du drame pour mettre en scène la crise du couple. Plus marquante est la jeune policière avide de faire respecter la loi. De l'autre côté, on trouve l'ex-épouse du chef de bande, une superbe Indienne (Julia Jones... mmm) qui sait se faire respecter. Et je n'oublie pas la petite copine du frère du héros, une horrible garce au fort potentiel comique.
Ce film d'action sait aussi ménager quelques moments d'émotion. J'ai trouvé bien menées les scènes (situées vers la fin) faisant intervenir le héros et le fils du chef de bande. Et il y a cette conclusion, avec deux patriarches dans un engin, tandis que survient le dernier décès, le plus improbable de tous.
Au départ, j'étais parti pour me vider la tête avec un film bourrin. Finalement, c'est bien mieux que cela.
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