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vendredi, 01 février 2019

Glass

   Pour des raisons au moins autant économiques qu'artistiques, près de vingt ans après Incassable (le thriller le plus neurasthénique jamais produit par Hollywood), M. Night Shyamalan a écrit une suite à ce film et au récent Split, reprenant le maximum de comédiens présents dans les précédentes histoires.

   Le début s'adresse plutôt aux spectateurs qui n'auraient pas vu celles-ci, ou qui en auraient en partie oublié le contenu. On prend plaisir à voir le Superviseur (Bruce Willis, très grisonnant) donner une bonne leçon à un duo de jeunes cons.

   On change d'ambiance quand le trio d'hommes exceptionnels (ou supposés tels) se retrouve enfermé dans un hôpital psychiatrique un peu particulier, où tout semble conçu pour pouvoir les contrôler... sauf que, dès le début, on comprend que les infirmiers ne sont ni très éthiques ni très rigoureux dans leur travail. Si vous ajoutez à cela des mesures de protection dont on devine qu'elles seront tôt ou tard déjouées par les trois patients très spéciaux, vous comprendrez que je n'ai pas été extrêmement emballé par le début, en dépit de la petite baston entre le Superviseur et la Bête.

   Fort heureusement, les acteurs font le job. Bruce Willis a encore une belle présence, même si le poids des ans se fait sentir. James McAvoy en fait trop dans la gestion de ses personnalités multiples... mais je pense que c'est ce qu'on attendait de lui. Pour moi, le plus impressionnant est Samuel L Jackson. Il faut dire qu'il est bien servi par le scénario, qui exploite à merveille ses aptitudes à la manipulation. Par contre, je trouve les principaux personnages féminins moins bien campés : celui de la psychologue et celui de Casey (déjà vue dans Split), pas plus convaincante que son partenaire dans leur numéro de "la Belle et la Bête".

   Dès que le projet d'évasion prend forme, on est saisi. J'ai particulièrement aimé le passage au cours duquel la psy tente de convaincre ses trois pensionnaires qu'ils se bourrent le mou et que leur supposés super-pouvoirs ne sont qu'un effet de leur imagination, tout pouvant s'expliquer rationnellement. On sent la malice de Shyamalan, qui déconstruit ce sur quoi les deux films précédents étaient bâtis.

   On s'attend évidemment à des surprises, à des retournements. La dernière demi-heure en est nourrie... un peu trop même. La meilleure idée consiste sans doute à faire tout partir de l'accident de train présenté dans Incassable (qu'il vaut mieux avoir revu avant). Le personnage masculin assis ci-dessous (pas très loin de David Dunn) figure dans les deux films (furtivement dans le premier). La découverte de son identité est l'une des clés de l'intrigue.

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   On se doute aussi que la psy cache son jeu, mais le coup du complot n'est pas très crédible. Shyamalan conclut sur une ultime pirouette, qui laisse ouverte la possibilité d'une suite...

   PS

   Comme dans Incassable, le réalisateur nous gratifie d'un caméo, dans la boutique gérée par David Dunn et son fils. Cette scène fait écho à une autre, se déroulant à l'entrée d'un stade, des années auparavant :

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23:05 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : cinéma, cinema, film, films

mercredi, 30 janvier 2019

Minuscule 2

   Quatre ans après la sortie de La Vallée des fourmis perdues, les petites bestioles sont de retour pour des aventures exotiques, intitulées : "Les mandibules du bout du monde". Cela démarre pourtant en France métropolitaine, dans le Mercantour, où l'on découvre une famille de coccinelles en train de constituer un stock en prévision de leur période d'hibernation. Quand c'est nécessaire, maman coccinelle vient donner un coup de patte à son enfant, embêté par de vilaines mouches.

    Pas très loin de là, un entrepôt est l'objet de bien des convoitises. On y retrouve une fourmi noire audacieuse, mais qui doit faire face à ses plus redoutables adversaires : les ignobles fourmis rouges. A l'issue d'une séquence particulièrement rocambolesque, une partie de ce petit monde finit dispersée dans plusieurs colis postés aux quatre coins de la planète.

   C'est en Guadeloupe qu'atterrissent deux des coccinelles (le papa et le fiston, semble-t-il). Provisoirement séparés, ils vont devoir affronter de redoutables périls, comme les plantes carnivores, les mantes religieuses... et une drôle d'araignée poilue, dotée du comportement d'un jeune chien fou !

   Les coccinelles se font aussi des amis. Le fiston va même connaître l'amour, au sein d'une communauté de congénères tropicaux très curieux. Pendant ce temps-là, deux personnages restés en France décident de partir à la recherche des héros : la fourmi entrepreneuse... et l'araignée (noire) muette, particulièrement imaginative... et mélomane.

   C'est sans dialogue... et l'on comprend tout (si l'on est un adulte ; je déconseille le film aux tout-petits, qui risquent de vite décrocher). L'ambiance sonore est chouette (avec d'excellents bruitages), même si j'ai trouvé un peu envahissante la musique d'accompagnement (très élaborée, elle est de Mathieu Lamboley, qui a récemment oeuvré sur Le Retour du héros).

   L'intrigue ménage pas mal de rebondissements. On sent ici ou là les influences cinématographiques. L'une des plus belles séquences (dans la tanière des chenilles urticantes) semble d'ailleurs inspirée de Star Wars. Lesdites chenilles vont se révéler particulièrement utiles aux héros, qui veulent empêcher un méchant promoteur de saccager une zone naturelle magnifique. Il y a donc aussi une morale à cette histoire, qui met en valeur l'entraide et l'amitié.

   On passe un bon moment, sur un rythme toutefois un peu lent, pour qui connaît les petits films télévisés qui ont révélé cet univers si particulier.

22:57 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma, cinema, film, films

Minuscule 2

   Quatre ans après la sortie de La Vallée des fourmis perdues, les petites bestioles sont de retour pour des aventures exotiques, intitulées : "Les mandibules du bout du monde". Cela démarre pourtant en France métropolitaine, dans le Mercantour, où l'on découvre une famille de coccinelles en train de constituer un stock en prévision de leur période d'hibernation. Quand c'est nécessaire, maman coccinelle vient donner un coup de patte à son enfant, embêté par de vilaines mouches.

    Pas très loin de là, un entrepôt est l'objet de bien des convoitises. On y retrouve une fourmi noire audacieuse, mais qui doit faire face à ses plus redoutables adversaires : les ignobles fourmis rouges. A l'issue d'une séquence particulièrement rocambolesque, une partie de ce petit monde finit dispersée dans plusieurs colis postés aux quatre coins de la planète.

   C'est en Guadeloupe qu'atterrissent deux des coccinelles (le papa et le fiston, semble-t-il). Provisoirement séparés, ils vont devoir affronter de redoutables périls, comme les plantes carnivores, les mantes religieuses... et une drôle d'araignée poilue, dotée du comportement d'un jeune chien fou !

   Les coccinelles se font aussi des amis. Le fiston va même connaître l'amour, au sein d'une communauté de congénères tropicaux très curieux. Pendant ce temps-là, deux personnages restés en France décident de partir à la recherche des héros : la fourmi entrepreneuse... et l'araignée (noire) muette, particulièrement imaginative... et mélomane.

   C'est sans dialogue... et l'on comprend tout (si l'on est un adulte ; je déconseille le film aux tout-petits, qui risquent de vite décrocher). L'ambiance sonore est chouette (avec d'excellents bruitages), même si j'ai trouvé un peu envahissante la musique d'accompagnement (très élaborée, elle est de Mathieu Lamboley, qui a récemment oeuvré sur Le Retour du héros).

   L'intrigue ménage pas mal de rebondissements. On sent ici ou là les influences cinématographiques. L'une des plus belles séquences (dans la tanière des chenilles urticantes) semble d'ailleurs inspirée de Star Wars. Lesdites chenilles vont se révéler particulièrement utiles aux héros, qui veulent empêcher un méchant promoteur de saccager une zone naturelle magnifique. Il y a donc aussi une morale à cette histoire, qui met en valeur l'entraide et l'amitié.

   On passe un bon moment, sur un rythme toutefois un peu lent, pour qui connaît les petits films télévisés qui ont révélé cet univers si particulier.

22:57 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma, cinema, film, films

samedi, 19 janvier 2019

Holy Lands

   L'écrivaine Amanda Sthers a adapté son livre Les Terres Saintes. L'action alterne entre Les Etats-Unis (un New-York très boboïsant), l'Europe (brièvement) et Israël (autour de Nazareth, Tel Aviv-Jaffa et l'agglomération de Jérusalem).

   C'est cette partie de l'histoire qui m'a incité à aller voir le film. Harry Rosenmerck, un Américain à la retraite (James Caan, en petite forme) a tout laissé tomber (logement, famille, amis...) pour partir élever des porcs en Israël. Il y rencontre une vive opposition de la part de juifs religieux... et de chrétiens fanatiques, qui veulent mettre la main sur son exploitation, située à un endroit où aurait vécu Jésus.

   Les tensions montent d'un degré quand on apprend que l'apprenti-éleveur garde l'un des porcelets... chez lui ! Un jour, l'une des truies, pourvue de douze tétines, a donné naissance à... 13 porcelets. Le plus faible d'entre eux risque de rapidement succomber, ne parvenant pas à se nourrir seul. Notre héros décide de le garder et d'en faire son animal de compagnie. Le voilà en train de nourrir au biberon un goret (une gorette, en réalité) assez docile, qui semble raffoler du lait ! (Même si le contexte est différent, les cinéphiles penseront au Cochon de Gaza.)

   Loin, très loin de là, la famille de Harry se débat dans ses troubles existentiels. Le fils aîné est un metteur en scène de théâtre à la mode, qui cherche à adopter un enfant avec son compagnon. Il règle ses comptes familiaux (en particulier avec son père, qui ne communique plus avec lui) dans sa dernière pièce, dont le peu que l'on voit laisse supposer qu'elle est particulièrement intellichiante...

   Sa soeur cadette, bien qu'âgée de 34 ans, vit toujours aux crochets de ses parents. Elle est interprétée par une sorte de mannequin qu'on a habillée comme jadis Julia Roberts, quand elle tournait des comédies sentimentales. C'est cette Annabelle qui va tenter de retisser les liens familiaux, se rendant chez sa mère, son frère, puis en Israël, où, à l'issue d'une alerte aux roquettes, sur une plage, elle va fougueusement copuler avec un jeune homme qu'elle vient à peine de rencontrer, dans une ambiance de contrejour esthétisante...

   Et la mère dans tout ça ? Elle est interprétée par Rosanna Arquette, qui semble sortir d'une clinique de chirurgie esthétique. (Mais cela semble dans le ton du personnage.) On ne va pas trop l'accabler, puisqu'on apprend rapidement qu'elle développe un cancer incurable. C'est l'occasion pour les spectateurs Frenchies de découvrir que Patrick Bruel participe à cette drôle d'aventure (tournée en anglais et produite par Studiocanal). Il y joue le médecin ami de la famille. (J'ai appris après coup que c'est l'ex de la réalisatrice, qui, dans un premier temps, avait pensé à lui pour jouer le rabbin.)

   Vous avez compris que je n'ai pas été emballé par ce produit cultureux... sauf quand l'action se déroule en Israël. Là, c'est (en général) bien réalisé, avec une superbe lumière en extérieur. Les relations entre le héros et le rabbin Moshe Cattan (interprété par Tom Hollander) sont souvent piquantes, parfois émouvantes. Mais cela ne suffit pas à faire de la vision de ce film un plaisir intégral.

Holy Lands

   L'écrivaine Amanda Sthers a adapté son livre Les Terres Saintes. L'action alterne entre Les Etats-Unis (un New-York très boboïsant), l'Europe (brièvement) et Israël (autour de Nazareth, Tel Aviv-Jaffa et l'agglomération de Jérusalem).

   C'est cette partie de l'histoire qui m'a incité à aller voir le film. Harry Rosenmerck, un Américain à la retraite (James Caan, en petite forme) a tout laissé tomber (logement, famille, amis...) pour partir élever des porcs en Israël. Il y rencontre une vive opposition de la part de juifs religieux... et de chrétiens fanatiques, qui veulent mettre la main sur son exploitation, située à un endroit où aurait vécu Jésus.

   Les tensions montent d'un degré quand on apprend que l'apprenti-éleveur garde l'un des porcelets... chez lui ! Un jour, l'une des truies, pourvue de douze tétines, a donné naissance à... 13 porcelets. Le plus faible d'entre eux risque de rapidement succomber, ne parvenant pas à se nourrir seul. Notre héros décide de le garder et d'en faire son animal de compagnie. Le voilà en train de nourrir au biberon un goret (une gorette, en réalité) assez docile, qui semble raffoler du lait ! (Même si le contexte est différent, les cinéphiles penseront au Cochon de Gaza.)

   Loin, très loin de là, la famille de Harry se débat dans ses troubles existentiels. Le fils aîné est un metteur en scène de théâtre à la mode, qui cherche à adopter un enfant avec son compagnon. Il règle ses comptes familiaux (en particulier avec son père, qui ne communique plus avec lui) dans sa dernière pièce, dont le peu que l'on voit laisse supposer qu'elle est particulièrement intellichiante...

   Sa soeur cadette, bien qu'âgée de 34 ans, vit toujours aux crochets de ses parents. Elle est interprétée par une sorte de mannequin qu'on a habillée comme jadis Julia Roberts, quand elle tournait des comédies sentimentales. C'est cette Annabelle qui va tenter de retisser les liens familiaux, se rendant chez sa mère, son frère, puis en Israël, où, à l'issue d'une alerte aux roquettes, sur une plage, elle va fougueusement copuler avec un jeune homme qu'elle vient à peine de rencontrer, dans une ambiance de contrejour esthétisante...

   Et la mère dans tout ça ? Elle est interprétée par Rosanna Arquette, qui semble sortir d'une clinique de chirurgie esthétique. (Mais cela semble dans le ton du personnage.) On ne va pas trop l'accabler, puisqu'on apprend rapidement qu'elle développe un cancer incurable. C'est l'occasion pour les spectateurs Frenchies de découvrir que Patrick Bruel participe à cette drôle d'aventure (tournée en anglais et produite par Studiocanal). Il y joue le médecin ami de la famille. (J'ai appris après coup que c'est l'ex de la réalisatrice, qui, dans un premier temps, avait pensé à lui pour jouer le rabbin.)

   Vous avez compris que je n'ai pas été emballé par ce produit cultureux... sauf quand l'action se déroule en Israël. Là, c'est (en général) bien réalisé, avec une superbe lumière en extérieur. Les relations entre le héros et le rabbin Moshe Cattan (interprété par Tom Hollander) sont souvent piquantes, parfois émouvantes. Mais cela ne suffit pas à faire de la vision de ce film un plaisir intégral.

mercredi, 16 janvier 2019

Edmond

   Attention, ce film n'est pas un biopic d'Edmond Rostand, mais le récit (un peu romancé) des circonstances dans lesquelles la pièce Cyrano de Bergerac a été écrite et montée, à Paris, à la toute fin du XIXe siècle. La capitale tchèque française forme l'écrin (numérique) de cette histoire, avec un petit côté carte postale.

   C'est ce qui m'a fait redouter le pire, au début, d'autant que j'ai un problème avec l'acteur principal, Thomas Solivérès, qui incarne l'écrivain avec une fadeur horripilante. (Il était meilleur dans Sales Gosses.) Fort heureusement, il est entouré d'une brochette de professionnels très compétents, au premier rang desquels je place Olivier Gourmet, excellent en Constant Coquelin, l'acteur charismatique et vibrionnant qui a créé le rôle de Cyrano en 1897. Du côté féminin, j'ai aimé les prestations de Mathilde Seigner en actrice virago et de Lucie Boujenah, qui prouve qu'on peut être "nièce de" et avoir du talent.

   Autour d'eux gravite une quantité impressionnante de visages connus, de Clémentine Célarié à Dominique Pinon, en passant par Olivier Lejeune, Lionel Abelanski, Dominique Besnehard et Bernard Blancan. Les amateurs de comédies policières reconnaîtront deux acteurs des Petits Meurtres d'Agatha Christie et le commissaire de Profilage, très bon en tenancier de bar cultivé. Je place à part Simon Abkarian et Marc Andreoni, les producteurs corses du spectacle, dont je laisse à chacun le plaisir de découvrir la principale de source de revenus... Le soir de la Première, assis dans une petite loge en hauteur, ils m'ont fait un peu penser aux deux petits vieux acariâtres du Muppet Show (Statler et Waldorf)... en plus gentils.

   Après un début poussif, l'histoire démarre quand Rostand rencontre Coquelin. La première séquence au Moulin Rouge est aussi très réussie. A partir de là, on ne s'ennuie plus. Le scénario fonctionne sur le principe de la mise en abyme : l'intrigue de la pièce de théâtre est un décalque de ce que vit l'auteur. De surcroît, comme l'époque est à la comédie de boulevard (avec notamment Georges Feydeau), l'histoire prend parfois la forme d'une farce, avec personnages hauts en couleur, répliques qui fusent et portes qui claquent.

   Le succès de la pièce, hautement improbable au départ, nous est conté dans le détail, l'apothéose se situant lors de la Première, qui s'achève sur le décès du héros (Cyrano). Cette scène est tellement réussie que, pour paraphraser Sacha Guitry, on pourrait dire que le silence qui succède au texte d'Edmond Rostand est encore d'Edmond Rostand.

   P.S.

   Ne partez pas trop vite, à la fin. Pendant que se déroule le générique, on nous propose plusieurs extraits de pièces et de films, de l'époque de Coquelin à celle de Depardieu, à chaque fois avec un Cyrano différent. On découvre ensuite des photographies d'époque, montrant le vrai visage des personnages qui viennent de quitter l'écran.

23:09 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : cinéma, cinema, film, films

Edmond

   Attention, ce film n'est pas un biopic d'Edmond Rostand, mais le récit (un peu romancé) des circonstances dans lesquelles la pièce Cyrano de Bergerac a été écrite et montée, à Paris, à la toute fin du XIXe siècle. La capitale tchèque française forme l'écrin (numérique) de cette histoire, avec un petit côté carte postale.

   C'est ce qui m'a fait redouter le pire, au début, d'autant que j'ai un problème avec l'acteur principal, Thomas Solivérès, qui incarne l'écrivain avec une fadeur horripilante. (Il était meilleur dans Sales Gosses.) Fort heureusement, il est entouré d'une brochette de professionnels très compétents, au premier rang desquels je place Olivier Gourmet, excellent en Constant Coquelin, l'acteur charismatique et vibrionnant qui a créé le rôle de Cyrano en 1897. Du côté féminin, j'ai aimé les prestations de Mathilde Seigner en actrice virago et de Lucie Boujenah, qui prouve qu'on peut être "nièce de" et avoir du talent.

   Autour d'eux gravite une quantité impressionnante de visages connus, de Clémentine Célarié à Dominique Pinon, en passant par Olivier Lejeune, Lionel Abelanski, Dominique Besnehard et Bernard Blancan. Les amateurs de comédies policières reconnaîtront deux acteurs des Petits Meurtres d'Agatha Christie et le commissaire de Profilage, très bon en tenancier de bar cultivé. Je place à part Simon Abkarian et Marc Andreoni, les producteurs corses du spectacle, dont je laisse à chacun le plaisir de découvrir la principale de source de revenus... Le soir de la Première, assis dans une petite loge en hauteur, ils m'ont fait un peu penser aux deux petits vieux acariâtres du Muppet Show (Statler et Waldorf)... en plus gentils.

   Après un début poussif, l'histoire démarre quand Rostand rencontre Coquelin. La première séquence au Moulin Rouge est aussi très réussie. A partir de là, on ne s'ennuie plus. Le scénario fonctionne sur le principe de la mise en abyme : l'intrigue de la pièce de théâtre est un décalque de ce que vit l'auteur. De surcroît, comme l'époque est à la comédie de boulevard (avec notamment Georges Feydeau), l'histoire prend parfois la forme d'une farce, avec personnages hauts en couleur, répliques qui fusent et portes qui claquent.

   Le succès de la pièce, hautement improbable au départ, nous est conté dans le détail, l'apothéose se situant lors de la Première, qui s'achève sur le décès du héros (Cyrano). Cette scène est tellement réussie que, pour paraphraser Sacha Guitry, on pourrait dire que le silence qui succède au texte d'Edmond Rostand est encore d'Edmond Rostand.

   P.S.

   Ne partez pas trop vite, à la fin. Pendant que se déroule le générique, on nous propose plusieurs extraits de pièces et de films, de l'époque de Coquelin à celle de Depardieu, à chaque fois avec un Cyrano différent. On découvre ensuite des photographies d'époque, montrant le vrai visage des personnages qui viennent de quitter l'écran.

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samedi, 12 janvier 2019

L'Heure de la sortie

   Il y a deux ans et demi, Sébastien Marnier s'était fait remarquer par un excellent petit polar, sorti en douce, en plein été : Irréprochable (avec Marina Foïs). Aujourd'hui, il récidive avec Laurent Lafitte dans le rôle d'un enseignant remplaçant, plutôt habitué aux établissements situés en ZEP, et qui débarque dans un lycée privé huppé, où, de surcroît, on lui confie une classe expérimentale, à effectif réduit, constituée d'E.I.P. (élèves intellectuellement précoces).

   Une fois le choc de la scène inaugurale passé, c'est plutôt le rire qui l'emporte, au fur et à mesure que le prof de lettres découvre les particularités de son public, auquel il va tenter de s'adapter. Une fois de plus, Lafitte est excellent (dans un rôle très différent de ceux qu'il a interprétés dans Au revoir là haut et Paul Sanchez est revenu !). Il est bien épaulé par une Emmanuelle Bercot limite foldingue (en prof de chant) et une brochette de jeunes acteurs épatants. Parmi ceux-ci, je distingue Luana Bajrami, qui incarne Apolline, sorte de tête pensante d'un noyau dur de surdoués, d'une surprenante maturité. La jeune actrice réussit à exprimer à la fois l'assurance, l'arrogance, l'intelligence, l'indifférence... et un poil de vice. (Elle n'est de plus pas dénuée de charme.)

Sortie 2.jpg

   Le réalisateur crée une ambiance oppressante en partant de plans apparemment anodins, où le surgissement d'un détail, accompagné d'une musique décalée, change le sens d'une scène.

   L'enseignant remplaçant se fait un peu déstabiliser par ses nouveaux élèves. De son côté, il se met à espionner le noyau dur mené par Apolline. Que diable partent-ils faire ensemble le week-end ? Quel secret partagent-ils ? Sont-ils juste des ados qui testent leurs limites ? Des élèves difficiles à cerner, tant leur précocité est hors norme ? Ou bien leur comportement cache-t-il quelque chose de plus grave ?

   C'est une très bonne surprise, qui se conclut par une scène totalement inattendue... qui a suscité le débat entre moi et l'amie avec laquelle j'ai vu ce film. Elle a une interprétation plutôt optimiste de cette fin, tandis que j'y vois quelque chose de plus noir, voire de machiavélique. Mais je laisse à chacun le loisir de se forger son opinion !

23:52 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : cinéma, cinema, film, films

L'Heure de la sortie

   Il y a deux ans et demi, Sébastien Marnier s'était fait remarquer par un excellent petit polar, sorti en douce, en plein été : Irréprochable (avec Marina Foïs). Aujourd'hui, il récidive avec Laurent Lafitte dans le rôle d'un enseignant remplaçant, plutôt habitué aux établissements situés en ZEP, et qui débarque dans un lycée privé huppé, où, de surcroît, on lui confie une classe expérimentale, à effectif réduit, constituée d'E.I.P. (élèves intellectuellement précoces).

   Une fois le choc de la scène inaugurale passé, c'est plutôt le rire qui l'emporte, au fur et à mesure que le prof de lettres découvre les particularités de son public, auquel il va tenter de s'adapter. Une fois de plus, Lafitte est excellent (dans un rôle très différent de ceux qu'il a interprétés dans Au revoir là haut et Paul Sanchez est revenu !). Il est bien épaulé par une Emmanuelle Bercot limite foldingue (en prof de chant) et une brochette de jeunes acteurs épatants. Parmi ceux-ci, je distingue Luana Bajrami, qui incarne Apolline, sorte de tête pensante d'un noyau dur de surdoués, d'une surprenante maturité. La jeune actrice réussit à exprimer à la fois l'assurance, l'arrogance, l'intelligence, l'indifférence... et un poil de vice. (Elle n'est de plus pas dénuée de charme.)

Sortie 2.jpg

   Le réalisateur crée une ambiance oppressante en partant de plans apparemment anodins, où le surgissement d'un détail, accompagné d'une musique décalée, change le sens d'une scène.

   L'enseignant remplaçant se fait un peu déstabiliser par ses nouveaux élèves. De son côté, il se met à espionner le noyau dur mené par Apolline. Que diable partent-ils faire ensemble le week-end ? Quel secret partagent-ils ? Sont-ils juste des ados qui testent leurs limites ? Des élèves difficiles à cerner, tant leur précocité est hors norme ? Ou bien leur comportement cache-t-il quelque chose de plus grave ?

   C'est une très bonne surprise, qui se conclut par une scène totalement inattendue... qui a suscité le débat entre moi et l'amie avec laquelle j'ai vu ce film. Elle a une interprétation plutôt optimiste de cette fin, tandis que j'y vois quelque chose de plus noir, voire de machiavélique. Mais je laisse à chacun le loisir de se forger son opinion !

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mercredi, 09 janvier 2019

Never-Ending Man : Hayao Miyazaki

   Ce court (1h10) documentaire japonais est consacré à l'une des grandes figures du cinéma d'animation, qui a fortement contribué à renouveler le genre et à l'élever au rang d'art majeur. Nombre de cinéphiles gardent des souvenirs émus de Nausicaä, du Château dans le ciel, de Princesse Mononoké, du Voyage de Chihiro, entre autres. Ses dernières œuvres sont Ponyo sur la falaise et Le Vent se lève, qui devait être l'ultime, en 2013.

   C'est donc un "jeune" retraité (de plus de 75 balais, quand même) que le réalisateur suit, caméra numérique au poing. Signalons tout de suite que l'image n'est pas d'une qualité exceptionnelle et, surtout, que le son est parfois épouvantable. Mais c'est pour mieux connaître le Maître que l'on va voir ce film.

   On découvre un homme passionné par son art, qui ne peut se résoudre à raccrocher. J'ai beaucoup aimé les scènes qui le montrent en train de dessiner. Parfois, un extrait de l'un de ses films est placé en contrepoint. On le suit aussi dans sa vie quotidienne, dans sa maison, devant laquelle est garée une antique 2CV ! On ne verra toutefois pas son épouse, ni de détail scabreux. L'homme est pudique, resté modeste malgré la reconnaissance internationale.

   Par contre, dans le boulot, il peut se montrer cassant. Exigeant avec les autres comme avec lui-même, il n'aime ni l'approximation, ni le travail bâclé. Mais, découragé par la somme d'efforts que nécessite la création à la main d'un long-métrage animé, Miyazaki expérimente l'outil numérique, en compagnie d'une nouvelle équipe de jeunes (l'ancienne ayant été dissoute après son dernier film), qui ne témoigne pas à son égard d'un respect particulier. J'ai eu l'impression que, certes, ils reconnaissaient l'apport du grand ancien, mais qu'ils le considéraient peut-être comme faisant partie d'un monde révolu. Les étapes de la création du court-métrage Boro la chenille n'en sont pas moins passionnantes à suivre.

   Ce n'est pas trahir un grand secret que de révéler que Miyazaki n'a pas été conquis par l'animation numérique. Il devient même franchement hostile quand il apprend qu'une équipe japonaise, spécialiste d'intelligence artificielle, prévoit de créer un programme qui permettra de remplacer complètement les humains ! Du coup, malgré son grand âge, malgré l'affaiblissement de ses capacités intellectuelles et physiques (ce dont il est conscient), malgré le décès de certaines de ses collaboratrices historiques (une dessinatrice avec laquelle il a travaillé pendant quarante ans ainsi que sa coloriste attitrée), Miyazaki décide de se lancer dans un ultime projet (dont l'aboutissement est pour l'instant prévu en 2022).

   Ce n'est pas un "beau" film sur le plan esthétique, mais il intéressera les fans de manga et d'animation de qualité.

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Never-Ending Man : Hayao Miyazaki

   Ce court (1h10) documentaire japonais est consacré à l'une des grandes figures du cinéma d'animation, qui a fortement contribué à renouveler le genre et à l'élever au rang d'art majeur. Nombre de cinéphiles gardent des souvenirs émus de Nausicaä, du Château dans le ciel, de Princesse Mononoké, du Voyage de Chihiro, entre autres. Ses dernières œuvres sont Ponyo sur la falaise et Le Vent se lève, qui devait être l'ultime, en 2013.

   C'est donc un "jeune" retraité (de plus de 75 balais, quand même) que le réalisateur suit, caméra numérique au poing. Signalons tout de suite que l'image n'est pas d'une qualité exceptionnelle et, surtout, que le son est parfois épouvantable. Mais c'est pour mieux connaître le Maître que l'on va voir ce film.

   On découvre un homme passionné par son art, qui ne peut se résoudre à raccrocher. J'ai beaucoup aimé les scènes qui le montrent en train de dessiner. Parfois, un extrait de l'un de ses films est placé en contrepoint. On le suit aussi dans sa vie quotidienne, dans sa maison, devant laquelle est garée une antique 2CV ! On ne verra toutefois pas son épouse, ni de détail scabreux. L'homme est pudique, resté modeste malgré la reconnaissance internationale.

   Par contre, dans le boulot, il peut se montrer cassant. Exigeant avec les autres comme avec lui-même, il n'aime ni l'approximation, ni le travail bâclé. Mais, découragé par la somme d'efforts que nécessite la création à la main d'un long-métrage animé, Miyazaki expérimente l'outil numérique, en compagnie d'une nouvelle équipe de jeunes (l'ancienne ayant été dissoute après son dernier film), qui ne témoigne pas à son égard d'un respect particulier. J'ai eu l'impression que, certes, ils reconnaissaient l'apport du grand ancien, mais qu'ils le considéraient peut-être comme faisant partie d'un monde révolu. Les étapes de la création du court-métrage Boro la chenille n'en sont pas moins passionnantes à suivre.

   Ce n'est pas trahir un grand secret que de révéler que Miyazaki n'a pas été conquis par l'animation numérique. Il devient même franchement hostile quand il apprend qu'une équipe japonaise, spécialiste d'intelligence artificielle, prévoit de créer un programme qui permettra de remplacer complètement les humains ! Du coup, malgré son grand âge, malgré l'affaiblissement de ses capacités intellectuelles et physiques (ce dont il est conscient), malgré le décès de certaines de ses collaboratrices historiques (une dessinatrice avec laquelle il a travaillé pendant quarante ans ainsi que sa coloriste attitrée), Miyazaki décide de se lancer dans un ultime projet (dont l'aboutissement est pour l'instant prévu en 2022).

   Ce n'est pas un "beau" film sur le plan esthétique, mais il intéressera les fans de manga et d'animation de qualité.

22:55 Publié dans Cinéma, Japon | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : cinéma, cinema, film, films

lundi, 07 janvier 2019

Baisse des entrées au cinéma de Rodez

   A l'heure des bilans de l'année 2018, on constate qu'à Rodez, le passage de Cap'Cinéma à CGR n'a pas enrayé la baisse du nombre d'entrées. Le quotidien Centre Presse évoque une diminution de 7 %, à 302 000 entrées en 2018. Cela implique qu'en 2017, le cinéma de Rodez ait vendu entre 324 000 et 325 000 tickets. Or, cela ne concorde pas avec les chiffres publiés l'an dernier, puisque le même quotidien évoquait 318 000 entrées, tandis que, dans La Dépêche du Midi, il était question de seulement 315 000. Cherchez l'erreur... (Il est possible que l'un des écarts soit dû au choix de prendre en compte -ou pas- les entrées gratuites.) En complétant avec les 315 000 entrées de 2014 (première année complète d'existence du Multiplexe)et les 317 979 et 332 559 de 2015 et 2016, on peut dégager une évolution.

cinéma,cinema,film,films,presse,médias,journalisme,actualité

   De son inauguration, en octobre 2013, à la fin de 2016, le multiplexe Cap'Cinéma a rencontré un succès grandissant, auquel a succédé une indéniable baisse (la dernière plutôt de l'ordre de 4-5 %, conforme à l'évolution nationale), ce qui place l'année 2018 à la dernière place du palmarès des entrées.

   Dans l'article de Centre Presse, une série de raisons plausibles est donnée, auxquelles il faudrait ajouter l'une des récriminations de certains spectateurs : l'augmentation du prix. Quelle que soit la formule ou le tarif retenu, il y a eu hausse. Pour les spectateurs qui ne peuvent acquérir un abonnement par l'intermédiaire d'un comité d'entreprise, l'addition peut se révéler salée en cas de sortie familiale. Pour les cinéphiles réguliers, il reste la possibilité d'acquérir la carte CGR avec le chargement le plus onéreux (qui donne accès au coût unitaire place le moins élevé), à croiser avec le tarif réduit du lundi et du jeudi (qui permet d'accumuler les points sur son compte). Ou alors, il faut se rabattre sur les séances de 11 heures... le week-end seulement pour ceux qui travaillent le reste de la semaine.

   Il semble aussi que la stratégie de CGR ne porte pas ses fruits. Par rapport à l'époque de Cap'Cinéma, il a été décidé de programmer moins de films sur l'année, mais de les exposer davantage. Il y a aussi la tendance à favoriser, en première semaine, la version 3D (la plus rémunératrice pour le cinéma) des grosses productions, reléguant temporairement les séances 2D le matin et tard le soir. Résultat : en deuxième voire troisième semaine, certains blockbusters (comme Aquaman) font le plein en séance 2D, alors qu'ils sont en perte de vitesse au niveau national. Les séances en 3D ont tendance à vite disparaître de la grille.

   Voilà qui nous mène à un autre critère d'appréciation du succès d'un complexe cinématographique : l'analyse de l'ensemble de ses recettes, incluant la vente de lunettes 3D (et le surcoût des séances associées) et, surtout, les profits tirés du rayon confiserie. Si le seuil de rentabilité officiel du multiplexe est fixé à 300 000 entrées (ouf !), un très bon rendement des "produits dérivés" peut le faire baisser. Mais ce sont là des informations qui restent confidentielles...

Baisse des entrées au cinéma de Rodez

   A l'heure des bilans de l'année 2018, on constate qu'à Rodez, le passage de Cap'Cinéma à CGR n'a pas enrayé la baisse du nombre d'entrées. Le quotidien Centre Presse évoque une diminution de 7 %, à 302 000 entrées en 2018. Cela implique qu'en 2017, le cinéma de Rodez ait vendu entre 324 000 et 325 000 tickets. Or, cela ne concorde pas avec les chiffres publiés l'an dernier, puisque le même quotidien évoquait 318 000 entrées, tandis que, dans La Dépêche du Midi, il était question de seulement 315 000. Cherchez l'erreur... (Il est possible que l'un des écarts soit dû au choix de prendre en compte -ou pas- les entrées gratuites.) En complétant avec les 315 000 entrées de 2014 (première année complète d'existence du Multiplexe)et les 317 979 et 332 559 de 2015 et 2016, on peut dégager une évolution.

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   De son inauguration, en octobre 2013, à la fin de 2016, le multiplexe Cap'Cinéma a rencontré un succès grandissant, auquel a succédé une indéniable baisse (la dernière plutôt de l'ordre de 4-5 %, conforme à l'évolution nationale), ce qui place l'année 2018 à la dernière place du palmarès des entrées.

   Dans l'article de Centre Presse, une série de raisons plausibles est donnée, auxquelles il faudrait ajouter l'une des récriminations de certains spectateurs : l'augmentation du prix. Quelle que soit la formule ou le tarif retenu, il y a eu hausse. Pour les spectateurs qui ne peuvent acquérir un abonnement par l'intermédiaire d'un comité d'entreprise, l'addition peut se révéler salée en cas de sortie familiale. Pour les cinéphiles réguliers, il reste la possibilité d'acquérir la carte CGR avec le chargement le plus onéreux (qui donne accès au coût unitaire place le moins élevé), à croiser avec le tarif réduit du lundi et du jeudi (qui permet d'accumuler les points sur son compte). Ou alors, il faut se rabattre sur les séances de 11 heures... le week-end seulement pour ceux qui travaillent le reste de la semaine.

   Il semble aussi que la stratégie de CGR ne porte pas ses fruits. Par rapport à l'époque de Cap'Cinéma, il a été décidé de programmer moins de films sur l'année, mais de les exposer davantage. Il y a aussi la tendance à favoriser, en première semaine, la version 3D (la plus rémunératrice pour le cinéma) des grosses productions, reléguant temporairement les séances 2D le matin et tard le soir. Résultat : en deuxième voire troisième semaine, certains blockbusters (comme Aquaman) font le plein en séance 2D, alors qu'ils sont en perte de vitesse au niveau national. Les séances en 3D ont tendance à vite disparaître de la grille.

   Voilà qui nous mène à un autre critère d'appréciation du succès d'un complexe cinématographique : l'analyse de l'ensemble de ses recettes, incluant la vente de lunettes 3D (et le surcoût des séances associées) et, surtout, les profits tirés du rayon confiserie. Si le seuil de rentabilité officiel du multiplexe est fixé à 300 000 entrées (ouf !), un très bon rendement des "produits dérivés" peut le faire baisser. Mais ce sont là des informations qui restent confidentielles...

samedi, 05 janvier 2019

La Huitième Femme de Barbe-Bleue

   La copie restaurée de cette comédie de 1938 ressort sur les écrans français. C'est l'un des bons films d'Ernst Lubitsch, un cinéaste né en Allemagne qui a connu trois carrières différentes.

   Tout tourne autour du duo formé par Claudette Colbert (née en France, elle a fait carrière aux Etats-Unis, où elle a reçu un Oscar en 1935) et Gary Cooper. Elle est Nicole de Loiselle, la fille d'un aristocrate français désargenté... et pique-assiette. Lui est Michael Brandon, un homme d'affaire américain prospère et arrogant. Ils se rencontrent dans un grand magasin, autour d'un pyjama dont le milliardaire ne veut acheter qu'une moitié (le haut). C'est très drôle et, si l'on est attentif, on voit rebondir cette thématique à plusieurs reprises dans le film.

cinéma,cinema,film,films

   L'intrigue prend ensuite le tour d'une arnaque. La famille de l'aristocrate désargenté pousse la jeune femme dans les bras du milliardaire qu'on juge naïf. On va négocier jusqu'au contrat de mariage... mais l'héroïne commence à s'inquiéter quand elle découvre que son promis a un passé conjugal très agité... Les situations sont cocasses, les dialogues piquants. Les scènes semblent organisées à la seconde près.

   La deuxième partie de l'histoire montre le couple marié... en plein désaccord. Nicole cherche visiblement à inciter son nouveau mari à divorcer le plus vite possible, au besoin en utilisant les grands moyens. Lui découvre que sa nouvelle épouse n'est décidément pas une femme comme les autres, et il cherche à la reconquérir. On est en plein théâtre de boulevard... et c'est bien.

   Mais ce qui rend cette comédie supérieure à bien des autres est le projet final de Nicole. Je ne le dévoilerai pas ici. Je peux quand même dire qu'il y a un propos féministe dans cette histoire (alors que le début joue sur les clichés, parfois misogynes) : l'amour authentique entre deux personnes a besoin de l'égalité pour s'épanouir. Voilà qui rend ce film de 1938 furieusement moderne.

23:38 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma, cinema, film, films

La Huitième Femme de Barbe-Bleue

   La copie restaurée de cette comédie de 1938 ressort sur les écrans français. C'est l'un des bons films d'Ernst Lubitsch, un cinéaste né en Allemagne qui a connu trois carrières différentes.

   Tout tourne autour du duo formé par Claudette Colbert (née en France, elle a fait carrière aux Etats-Unis, où elle a reçu un Oscar en 1935) et Gary Cooper. Elle est Nicole de Loiselle, la fille d'un aristocrate français désargenté... et pique-assiette. Lui est Michael Brandon, un homme d'affaire américain prospère et arrogant. Ils se rencontrent dans un grand magasin, autour d'un pyjama dont le milliardaire ne veut acheter qu'une moitié (le haut). C'est très drôle et, si l'on est attentif, on voit rebondir cette thématique à plusieurs reprises dans le film.

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   L'intrigue prend ensuite le tour d'une arnaque. La famille de l'aristocrate désargenté pousse la jeune femme dans les bras du milliardaire qu'on juge naïf. On va négocier jusqu'au contrat de mariage... mais l'héroïne commence à s'inquiéter quand elle découvre que son promis a un passé conjugal très agité... Les situations sont cocasses, les dialogues piquants. Les scènes semblent organisées à la seconde près.

   La deuxième partie de l'histoire montre le couple marié... en plein désaccord. Nicole cherche visiblement à inciter son nouveau mari à divorcer le plus vite possible, au besoin en utilisant les grands moyens. Lui découvre que sa nouvelle épouse n'est décidément pas une femme comme les autres, et il cherche à la reconquérir. On est en plein théâtre de boulevard... et c'est bien.

   Mais ce qui rend cette comédie supérieure à bien des autres est le projet final de Nicole. Je ne le dévoilerai pas ici. Je peux quand même dire qu'il y a un propos féministe dans cette histoire (alors que le début joue sur les clichés, parfois misogynes) : l'amour authentique entre deux personnes a besoin de l'égalité pour s'épanouir. Voilà qui rend ce film de 1938 furieusement moderne.

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vendredi, 04 janvier 2019

Qui a tué Lady Winsley ?

   Au large du détroit du Bosphore, dans une île turque peu fréquentée l'hiver, une romancière américaine est retrouvée, assassinée. Pour écrire son nouveau livre, elle enquêtait sur un vieux fait divers. Le seul indice à disposition des enquêteurs est une tache de sang retrouvée dans l'oeil gauche de Lady Winsley... que certains habitants appellent Lady Nestlé, d'autres, Lady Presley !

   L'affaire est très sensible, le gouvernement états-unien prenant au sérieux le meurtre de l'une de ses ressortissantes. Voilà pourquoi un as de police criminelle est dépêché d'Istanbul pour aider le commissaire local dans sa tâche. C'est l'occasion pour le réalisateur d'évoquer, sur le mode humoristique, certaines pratiques des forces de l'ordre, plus habiles à extorquer des aveux qu'à analyser les indices...

   Il s'agit donc d'une comédie policière. Les personnages sont un brin caricaturaux. On n'est pas loin de la comédie italienne, mais dans une ambiance de polar qui lorgne sur les classiques anglo-saxons. Sans surprise, l'enquêteur est un policier solitaire (très lié à sa mère !), méthodique et pas très loquace. Le commissaire local n'est pas du genre à trop se creuser la tête. De prime abord, il pourrait même paraître stupide, mais on va découvrir qu'il en a quand même dans le ciboulot.

   Il va en falloir de l'intelligence et de l'habileté pour démêler les fils de l'intrigue. Au départ, les policiers pensent qu'une simple petite analyse ADN va leur permettre de résoudre le meurtre. Le problème est que cette analyse va être le début d'une procédure beaucoup plus longue, avec tous les sous-entendus que cela implique au niveau de l'île, qui n'est qu'un grand village : tous les habitants sont plus ou moins cousins, y compris l'infirmière qui travaille pour la police.

   Le héros se retrouve face à une société patriarcale, où domine une cohorte d'anciens, portant chapeau et manteau sur les épaules. Les femmes sont supposées rester dans les normes de la respectabilité locale. (Mais elles sont toutes vêtues à l'occidentale.) Certaines ont un fort tempérament. (On retrouve là des archétypes de la comédie italienne, mais aussi du style balkanique, serbe ou roumain, par exemple.) Sur son chemin, le héros va croiser une logeuse séduisante et assez futée, l'infirmière pulpeuse et timide, une unique collègue policière très mignonne... et une ribambelle d'épouses, mères, tantes, cousines, nièces qui tiennent à préserver leur réputation.

   C'est bien filmé et souvent drôle, comme lorsque l'enquêteur demande à l'un de ses subordonnés de descendre un prévenu qui avait été attaché en hauteur, dans le sous-sol du commissariat... avant de comprendre que l'autre croit qu'il lui a ordonné de l'exécuter !

   L'histoire prend une épaisseur supplémentaire quand débarque la question kurde. Je n'en dirai pas plus, mais cela contribue à faire d'une petite comédie sympathique un film d'une plus grande ampleur, que je recommande chaudement.

13:40 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : cinéma, cinema, film, films

Qui a tué Lady Winsley ?

   Au large du détroit du Bosphore, dans une île turque peu fréquentée l'hiver, une romancière américaine est retrouvée, assassinée. Pour écrire son nouveau livre, elle enquêtait sur un vieux fait divers. Le seul indice à disposition des enquêteurs est une tache de sang retrouvée dans l'oeil gauche de Lady Winsley... que certains habitants appellent Lady Nestlé, d'autres, Lady Presley !

   L'affaire est très sensible, le gouvernement états-unien prenant au sérieux le meurtre de l'une de ses ressortissantes. Voilà pourquoi un as de police criminelle est dépêché d'Istanbul pour aider le commissaire local dans sa tâche. C'est l'occasion pour le réalisateur d'évoquer, sur le mode humoristique, certaines pratiques des forces de l'ordre, plus habiles à extorquer des aveux qu'à analyser les indices...

   Il s'agit donc d'une comédie policière. Les personnages sont un brin caricaturaux. On n'est pas loin de la comédie italienne, mais dans une ambiance de polar qui lorgne sur les classiques anglo-saxons. Sans surprise, l'enquêteur est un policier solitaire (très lié à sa mère !), méthodique et pas très loquace. Le commissaire local n'est pas du genre à trop se creuser la tête. De prime abord, il pourrait même paraître stupide, mais on va découvrir qu'il en a quand même dans le ciboulot.

   Il va en falloir de l'intelligence et de l'habileté pour démêler les fils de l'intrigue. Au départ, les policiers pensent qu'une simple petite analyse ADN va leur permettre de résoudre le meurtre. Le problème est que cette analyse va être le début d'une procédure beaucoup plus longue, avec tous les sous-entendus que cela implique au niveau de l'île, qui n'est qu'un grand village : tous les habitants sont plus ou moins cousins, y compris l'infirmière qui travaille pour la police.

   Le héros se retrouve face à une société patriarcale, où domine une cohorte d'anciens, portant chapeau et manteau sur les épaules. Les femmes sont supposées rester dans les normes de la respectabilité locale. (Mais elles sont toutes vêtues à l'occidentale.) Certaines ont un fort tempérament. (On retrouve là des archétypes de la comédie italienne, mais aussi du style balkanique, serbe ou roumain, par exemple.) Sur son chemin, le héros va croiser une logeuse séduisante et assez futée, l'infirmière pulpeuse et timide, une unique collègue policière très mignonne... et une ribambelle d'épouses, mères, tantes, cousines, nièces qui tiennent à préserver leur réputation.

   C'est bien filmé et souvent drôle, comme lorsque l'enquêteur demande à l'un de ses subordonnés de descendre un prévenu qui avait été attaché en hauteur, dans le sous-sol du commissariat... avant de comprendre que l'autre croit qu'il lui a ordonné de l'exécuter !

   L'histoire prend une épaisseur supplémentaire quand débarque la question kurde. Je n'en dirai pas plus, mais cela contribue à faire d'une petite comédie sympathique un film d'une plus grande ampleur, que je recommande chaudement.

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mercredi, 02 janvier 2019

Miraï, ma petite soeur

   J'ai parfois lu et entendu que cette oeuvre révélait au grand public un créateur de la trempe d'Hayao Miyazaki (dont je parlerai bientôt). C'est oublier que Mamoru Hosoda n'est pas un débutant. Cela fait une quinzaine d'années qu'il réalise des longs-métrages, parmi lesquels on peut distinguer Summer Wars, Les Enfants Loups et, il y a trois ans, l'enthousiasmant Le Garçon et la bête.

   D'ailleurs, dès les premières minutes, n'importe quel spectateur peut constater quel est le degré de maîtrise de l'auteur, à travers plusieurs types de plan. Il y a les vues aériennes d'une grande ville portuaire, sans doute Yokohama. Il y a les scènes montrant le gamin faire de la buée sur les vitres avec son souffle, un geste simple mais très difficile à mettre en image. Il y a enfin les premiers instants du bébé à la maison, en gros plan... saisissant.

cinéma,cinema,film,films

   L'histoire s'adresse à la fois aux parents et aux enfants (de différents âges). Le coeur de l'intrigue porte sur la jalousie que Kun éprouve à l'arrivée de Miraï dans la famille. Le gamin, déjà assez capricieux à la base (et jamais puni par ses parents, des intellos "modernes"), va devenir limite insupportable... et se réfugier dans l'imaginaire, croit-on.

   En réalité, le jardin situé dans la cour intérieure de l'habitation est magique. Il va mettre Kun en contact avec l'ancien "prince de la maison" (un grand jeune homme qui est le substitut d'un personnage que je laisse à chacun le plaisir de découvrir), puis sa soeur devenue adolescente, ensuite sa propre mère lorsqu'elle était enfant, son grand-père récemment disparu, enfin une version plus âgée de lui-même.

cinéma,cinema,film,films

   C'est passionnant, d'abord parce que c'est crédible sur le plan visuel (un grand soin ayant été apporté aux détails), ensuite parce que les rencontres effectuées par Kun sont toutes porteuses de sens. Elles lui font comprendre qu'un autre personnage a déjà connu le sentiment de déclassement affectif qui le taraude désormais. Il est aussi amené à voir sa petite soeur sous un autre jour (le gag étant que la version de celle-ci adolescente appelle "grand frère" un gamin de moins de huit ans !). Il va mieux comprendre ses parents (le caractère de sa mère et l'introversion de son père).

   Du coup, quand on est spectateur, on a le choix du personnage auquel s'identifier. On peut se reconnaître dans plusieurs d'entre eux, à différents moments de la vie. Qu'est-ce qu'être parent ? Qu'est-ce que l'enfance ? (dans le Japon d'aujourd'hui... et ailleurs) Le film ambitionne de répondre (avec humour et délicatesse) à ces angoissantes questions.

   PS

   Au niveau de la trame temporelle, à première vue, on pourrait penser qu'il y a un problème de concordance des âges. Kun enfant a au maximum six-sept ans, ses parents étant âgés de 35 à 40 ans. Or, le grand-père est censé avoir vécu (jeune) la Seconde guerre mondiale (et l'un des bombardements massifs de 1945). S'il avait ne serait-ce que 18 ans à l'époque, il ne peut avoir donné naissance à l'un des deux parents de Kun, qui sont nés une trentaine d'année avant celui-ci, donc vers 1980.

   La solution est donnée par un dialogue entre le héros et sa version plus vieille (âgée sans doute de 18-20 ans). Le vrai présent est celui au cours duquel Miraï est devenue ado et Kun un jeune adulte, prenant le train pour suivre ses études à Tokyo. Le présent de la narration (avec Kun âgé de 5-6 ans) est en fait un passé récent (remontant à 12-15 ans). L'action se déroulerait au tout début des années 2000, les parents de Kun étant nés au milieu des années 1960.

21:42 Publié dans Cinéma, Japon | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma, cinema, film, films

Miraï, ma petite soeur

   J'ai parfois lu et entendu que cette oeuvre révélait au grand public un créateur de la trempe d'Hayao Miyazaki (dont je parlerai bientôt). C'est oublier que Mamoru Hosoda n'est pas un débutant. Cela fait une quinzaine d'années qu'il réalise des longs-métrages, parmi lesquels on peut distinguer Summer Wars, Les Enfants Loups et, il y a trois ans, l'enthousiasmant Le Garçon et la bête.

   D'ailleurs, dès les premières minutes, n'importe quel spectateur peut constater quel est le degré de maîtrise de l'auteur, à travers plusieurs types de plan. Il y a les vues aériennes d'une grande ville portuaire, sans doute Yokohama. Il y a les scènes montrant le gamin faire de la buée sur les vitres avec son souffle, un geste simple mais très difficile à mettre en image. Il y a enfin les premiers instants du bébé à la maison, en gros plan... saisissant.

cinéma,cinema,film,films

   L'histoire s'adresse à la fois aux parents et aux enfants (de différents âges). Le coeur de l'intrigue porte sur la jalousie que Kun éprouve à l'arrivée de Miraï dans la famille. Le gamin, déjà assez capricieux à la base (et jamais puni par ses parents, des intellos "modernes"), va devenir limite insupportable... et se réfugier dans l'imaginaire, croit-on.

   En réalité, le jardin situé dans la cour intérieure de l'habitation est magique. Il va mettre Kun en contact avec l'ancien "prince de la maison" (un grand jeune homme qui est le substitut d'un personnage que je laisse à chacun le plaisir de découvrir), puis sa soeur devenue adolescente, ensuite sa propre mère lorsqu'elle était enfant, son grand-père récemment disparu, enfin une version plus âgée de lui-même.

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   C'est passionnant, d'abord parce que c'est crédible sur le plan visuel (un grand soin ayant été apporté aux détails), ensuite parce que les rencontres effectuées par Kun sont toutes porteuses de sens. Elles lui font comprendre qu'un autre personnage a déjà connu le sentiment de déclassement affectif qui le taraude désormais. Il est aussi amené à voir sa petite soeur sous un autre jour (le gag étant que la version de celle-ci adolescente appelle "grand frère" un gamin de moins de huit ans !). Il va mieux comprendre ses parents (le caractère de sa mère et l'introversion de son père).

   Du coup, quand on est spectateur, on a le choix du personnage auquel s'identifier. On peut se reconnaître dans plusieurs d'entre eux, à différents moments de la vie. Qu'est-ce qu'être parent ? Qu'est-ce que l'enfance ? (dans le Japon d'aujourd'hui... et ailleurs) Le film ambitionne de répondre (avec humour et délicatesse) à ces angoissantes questions.

   PS

   Au niveau de la trame temporelle, à première vue, on pourrait penser qu'il y a un problème de concordance des âges. Kun enfant a au maximum six-sept ans, ses parents étant âgés de 35 à 40 ans. Or, le grand-père est censé avoir vécu (jeune) la Seconde guerre mondiale (et l'un des bombardements massifs de 1945). S'il avait ne serait-ce que 18 ans à l'époque, il ne peut avoir donné naissance à l'un des deux parents de Kun, qui sont nés une trentaine d'année avant celui-ci, donc vers 1980.

   La solution est donnée par un dialogue entre le héros et sa version plus vieille (âgée sans doute de 18-20 ans). Le vrai présent est celui au cours duquel Miraï est devenue ado et Kun un jeune adulte, prenant le train pour suivre ses études à Tokyo. Le présent de la narration (avec Kun âgé de 5-6 ans) est en fait un passé récent (remontant à 12-15 ans). L'action se déroulerait au tout début des années 2000, les parents de Kun étant nés au milieu des années 1960.

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mardi, 01 janvier 2019

Les "Riton" 2018

   C'est ma manière de souhaiter une bonne année : mettre en avant les films qui m'ont le plus marqué l'année écoulée. Comme d'habitude, le choix fut cornélien et je ne suis pas parvenu à réduire mes plus grands plaisirs à une simple liste. Voici donc le résultat de mes cogitations.

   La catégorie "films d'animation" est moins fournie cette année. Mais il y a la qualité avec :

- le Riton de l'animation la plus originale et la plus porteuse de sens : L'Ile aux chiens (un des dix films de l'année, pour moi)

- le Riton de la meilleure comédie d'aventures : Les Indestructibles 2 (autre membre du top 10)

- le Riton de la meilleure comédie familiale mixte : Pierre Lapin

- le Riton de la plus emballante reconstitution du Paris de la Belle Époque : Dilili à Paris

- le Riton de la révélation : Mutafukaz

 

   Je place à part une œuvre qui m'a réconcilié avec le film musical : Bohemian Rhapsody

 

   Freddy Mercury nous conduit au Moyen-Orient, qui sert toujours de cadre à des films passionnants :

- Riton du film israélien : Foxtrot

- Double Riton iranien pour Un Homme intègre et Trois Visages

- Riton du polar oriental : Opération Beyrouth

 

   Voilà qui nous mène aux films de genre (polars, thrillers, action...) :

- Riton du film de vengeance : Sicario 2

- Riton du film de cupidité : Sale Temps à l'hôtel El Royale (dans le top 10)

- Riton du western : Les Frères Sisters (dans le top 10, lui aussi)

- Riton du film de policier gentil : The Guilty

- Riton du film d'enquête : The Third Murder (que je trouve plus élaboré qu'Une Affaire de famille, tout comme dasola)

- Riton du film médical : Paranoïa

- Riton du film transhumaniste : Upgrade

- Riton du film de super-héros décalé : Deadpool 2 (dans le top 10)

- Riton du film de super-héros renouvelé : Spider-Man - New Generation

 

   D'autres émotions m'ont été procurées par des films plus délicats :

- Riton du plus beau conte : Le Musée des merveilles

- Riton de la plus belle histoire familiale : La Saveur des ramen (dans le top 10)

- Riton du film romantique : La Forme de l'eau

- Riton du film d'amours juvéniles : Sicilian Ghost Story

- Riton de la comédie historico-romantique : Le Cercle littéraire de Guernesey

 

   D'ordinaire, j'apprécie les films historiques, mais, cette année, je n'ai pas été souvent ravi. A signaler toutefois :

- Riton du film de minorité : BlacKkKlansman (dans le top 10)

- Riton du film de presse : Pentagon Papers

- Riton du film de fusée : First Man

- Riton du film anticommuniste : La Révolution silencieuse

 

   Ci-dessus, le traitement des sujets est en général sérieux. Fort heureusement, l'année 2018 a aussi été marquée (à ma grande surprise) par la sortie de nombreuses comédies réussies (l'adjectif final ayant son importance) :

- Riton de la comédie antibolchévique : La Mort de Staline (dans le top 10)

- Riton de la comédie un brin antiaméricaine : Bienvenue en Sicile !

- Riton de la comédie qui patine : Moi, Tonya

- Riton de la comédie footballistique : Diamantino

- Riton de la comédie olympique : Chacun pour tous

- Riton de la comédie qui marche comme sur des roulettes : Tout le monde debout

- Riton de la comédie de la crise de la cinquantaine : La Tête à l'envers

- Riton de la comédie adolescente déjantée : How to talk to girls at parties

- Riton de la comédie de gonzesses (françaises) : Larguées

- Riton de la comédie de gonzesses (japonaises) : Oh Lucy !

- Riton de la comédie de mecs : Le Grand Bain

 

   Les comédies traitent souvent de sujets sociétaux, qui ont été à l'honneur en 2018, dans des œuvres moins joyeuses, où les personnages féminins ont un rôle déterminant :

- Riton de l'emmerdeuse qui demande justice : 3 Billboards (dans le top 10, évidemment)

- Riton de l'emmerdeuse qui veut se venger : In The Fade

- Riton de l'emmerdeuse qui veut qu'on la respecte : Mademoiselle de Joncquières

- Riton de l'emmerdeuse qui veut qu'on lui fiche la paix : Prendre le large

- Riton de l'emmerdeuse qui veut y croire : L'Apparition

- Riton des voisins qui s'emmerdent : Under the tree

- Riton du mec qui a raison de préférer les chiens aux humains : Dogman (autre top 10 évident)

- Riton du mec qui n'a pas eu peur de s'emmerder : Une Année polaire

 

   Ce film-ci nous conduit à la dernière catégorie, celle des documentaires. J'en ai vu quelques-uns, souvent de très bonne facture :

- Riton de l'ode à la faune sauvage : Un nouveau jour sur Terre

- Riton de l'ode aux océans : Blue

- Riton de l'ode aux peuples premiers : Nous sommes l'Humanité

- Riton de l'ode au bien-manger : Sugarland

- Riton de l'ode aux infirmières : De chaque instant

- Riton de l'ode à une actrice intelligente : Hedy Lamarr

 

   Voilà. Sans surprise, un seul film réalisé par un Français fait partie de mon top 10. Sur la cinquantaine d’œuvres citées dans ce florilège, un peu moins du quart est d'origine française. La faute peut-être en partie à moi, qui répugne à aller voir certaines productions hexagonales, tant j'ai été déçu jadis et naguère par la vision de films encensés par la critique ou bénéficiant de très bonnes notes sur Allociné, par exemple. La faute aussi aux sujets traités par les réalisateurs français, qui souvent ne m'intéressent pas, soit que je les juge pompeux, chiants, soit que je les trouve franchouillards. Quand on sait que les deux films français à avoir attiré le plus de monde dans les salles en 2018 sont Les Tuche 3 et La ch'tite famille, on se dit que beaucoup de producteurs ne sont pas près de s'aventurer dans le cinéma populaire de qualité...

   PS

   A comparer avec les Riton 2017 (et les précédents, qui sont accessibles en bas de note).

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Les "Riton" 2018

   C'est ma manière de souhaiter une bonne année : mettre en avant les films qui m'ont le plus marqué l'année écoulée. Comme d'habitude, le choix fut cornélien et je ne suis pas parvenu à réduire mes plus grands plaisirs à une simple liste. Voici donc le résultat de mes cogitations.

   La catégorie "films d'animation" est moins fournie cette année. Mais il y a la qualité avec :

- le Riton de l'animation la plus originale et la plus porteuse de sens : L'Ile aux chiens (un des dix films de l'année, pour moi)

- le Riton de la meilleure comédie d'aventures : Les Indestructibles 2 (autre membre du top 10)

- le Riton de la meilleure comédie familiale mixte : Pierre Lapin

- le Riton de la plus emballante reconstitution du Paris de la Belle Époque : Dilili à Paris

- le Riton de la révélation : Mutafukaz

 

   Je place à part une œuvre qui m'a réconcilié avec le film musical : Bohemian Rhapsody

 

   Freddy Mercury nous conduit au Moyen-Orient, qui sert toujours de cadre à des films passionnants :

- Riton du film israélien : Foxtrot

- Double Riton iranien pour Un Homme intègre et Trois Visages

- Riton du polar oriental : Opération Beyrouth

 

   Voilà qui nous mène aux films de genre (polars, thrillers, action...) :

- Riton du film de vengeance : Sicario 2

- Riton du film de cupidité : Sale Temps à l'hôtel El Royale (dans le top 10)

- Riton du western : Les Frères Sisters (dans le top 10, lui aussi)

- Riton du film de policier gentil : The Guilty

- Riton du film d'enquête : The Third Murder (que je trouve plus élaboré qu'Une Affaire de famille, tout comme dasola)

- Riton du film médical : Paranoïa

- Riton du film transhumaniste : Upgrade

- Riton du film de super-héros décalé : Deadpool 2 (dans le top 10)

- Riton du film de super-héros renouvelé : Spider-Man - New Generation

 

   D'autres émotions m'ont été procurées par des films plus délicats :

- Riton du plus beau conte : Le Musée des merveilles

- Riton de la plus belle histoire familiale : La Saveur des ramen (dans le top 10)

- Riton du film romantique : La Forme de l'eau

- Riton du film d'amours juvéniles : Sicilian Ghost Story

- Riton de la comédie historico-romantique : Le Cercle littéraire de Guernesey

 

   D'ordinaire, j'apprécie les films historiques, mais, cette année, je n'ai pas été souvent ravi. A signaler toutefois :

- Riton du film de minorité : BlacKkKlansman (dans le top 10)

- Riton du film de presse : Pentagon Papers

- Riton du film de fusée : First Man

- Riton du film anticommuniste : La Révolution silencieuse

 

   Ci-dessus, le traitement des sujets est en général sérieux. Fort heureusement, l'année 2018 a aussi été marquée (à ma grande surprise) par la sortie de nombreuses comédies réussies (l'adjectif final ayant son importance) :

- Riton de la comédie antibolchévique : La Mort de Staline (dans le top 10)

- Riton de la comédie un brin antiaméricaine : Bienvenue en Sicile !

- Riton de la comédie qui patine : Moi, Tonya

- Riton de la comédie footballistique : Diamantino

- Riton de la comédie olympique : Chacun pour tous

- Riton de la comédie qui marche comme sur des roulettes : Tout le monde debout

- Riton de la comédie de la crise de la cinquantaine : La Tête à l'envers

- Riton de la comédie adolescente déjantée : How to talk to girls at parties

- Riton de la comédie de gonzesses (françaises) : Larguées

- Riton de la comédie de gonzesses (japonaises) : Oh Lucy !

- Riton de la comédie de mecs : Le Grand Bain

 

   Les comédies traitent souvent de sujets sociétaux, qui ont été à l'honneur en 2018, dans des œuvres moins joyeuses, où les personnages féminins ont un rôle déterminant :

- Riton de l'emmerdeuse qui demande justice : 3 Billboards (dans le top 10, évidemment)

- Riton de l'emmerdeuse qui veut se venger : In The Fade

- Riton de l'emmerdeuse qui veut qu'on la respecte : Mademoiselle de Joncquières

- Riton de l'emmerdeuse qui veut qu'on lui fiche la paix : Prendre le large

- Riton de l'emmerdeuse qui veut y croire : L'Apparition

- Riton des voisins qui s'emmerdent : Under the tree

- Riton du mec qui a raison de préférer les chiens aux humains : Dogman (autre top 10 évident)

- Riton du mec qui n'a pas eu peur de s'emmerder : Une Année polaire

 

   Ce film-ci nous conduit à la dernière catégorie, celle des documentaires. J'en ai vu quelques-uns, souvent de très bonne facture :

- Riton de l'ode à la faune sauvage : Un nouveau jour sur Terre

- Riton de l'ode aux océans : Blue

- Riton de l'ode aux peuples premiers : Nous sommes l'Humanité

- Riton de l'ode au bien-manger : Sugarland

- Riton de l'ode aux infirmières : De chaque instant

- Riton de l'ode à une actrice intelligente : Hedy Lamarr

 

   Voilà. Sans surprise, un seul film réalisé par un Français fait partie de mon top 10. Sur la cinquantaine d’œuvres citées dans ce florilège, un peu moins du quart est d'origine française. La faute peut-être en partie à moi, qui répugne à aller voir certaines productions hexagonales, tant j'ai été déçu jadis et naguère par la vision de films encensés par la critique ou bénéficiant de très bonnes notes sur Allociné, par exemple. La faute aussi aux sujets traités par les réalisateurs français, qui souvent ne m'intéressent pas, soit que je les juge pompeux, chiants, soit que je les trouve franchouillards. Quand on sait que les deux films français à avoir attiré le plus de monde dans les salles en 2018 sont Les Tuche 3 et La ch'tite famille, on se dit que beaucoup de producteurs ne sont pas près de s'aventurer dans le cinéma populaire de qualité...

   PS

   A comparer avec les Riton 2017 (et les précédents, qui sont accessibles en bas de note).

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dimanche, 30 décembre 2018

Pachamama

   Ce film d'animation franco-luxemburgo-canadien a été réalisé par Juan Antin, un Argentin qui vit dans l'Hexagone. On ne s'étonnera donc pas que l'histoire qu'il nous raconte se déroule dans son pays natal (au XVIe siècle), plus exactement dans la partie (nord-ouest) qui avait été conquise par les Incas.

   C'est l'une des originalités de l'intrigue : avant de montrer les dégâts que la conquête espagnole a provoqués, on nous présente la domination des Incas, dont l'empire était en réalité multiethnique... et pas vraiment démocratique. Deux scènes en particulier ont vocation à illustrer cette thématique : la venue au village du collecteur d'impôts du Grand Inca et, plus tard, la réception par celui-ci des deux enfants venus réclamer la statuette dérobée par son envoyé. L'élite inca est présentée comme cupide et assez stupide.

cinéma,cinema,film,films

   Mais les vrais méchants de l'histoire sont les conquérants espagnols, qu'on n'entend s'exprimer que par jurons ou interjections (en espagnol). Leur chef a apparemment les traits de Francisco Pizarro. Quant à ses soldats, ils sont dessinés avec le visage assombri par le casque qu'ils portent, ce qui leur donne un aspect inhumain, qui, d'une certaine manière, pourrait rappeler les Stormtroopers de Star Wars voire les Waffen SS.

cinéma,cinema,film,films

   Ainsi, même si le graphisme s'adresse plutôt à des enfants, même si les héros sont deux gamins, je recommande de ne pas emmener de trop jeunes bambins. Dans la salle où je me trouvais, l'un d'entre eux a commencé à avoir peur et à se plaindre auprès de sa mère. C'était toutefois un cas isolé, tous les autres enfants présents ayant été visiblement captivés par l'histoire, au point que l'un d'entre eux, sur le point de se rendre aux toilettes en plein film, s'est ravisé de peur de perdre le fil de l'intrigue. (Il est allé faire sa vidange un peu plus tard.)

   Les héros forment un quatuor, dominé par un garçon, Tepulpaï, et une fille, Naïra. Leurs rôles sont un peu stéréotypés : le garçon est impulsif et intrépide (limite mal élevé), alors que la fille est plus craintive, mais réfléchie. Evidemment, au cours de leurs aventures, ils vont évoluer. Lui va se montrer plus respectueux des autres... et faire preuve de "réfléchissement". Elle va prendre son courage à deux mains.

cinéma,cinema,film,films

   Deux animaux les accompagnent : un jeune lama et un tatou, sources de gags. (Les enfants ont beaucoup aimé les bêtes.) En fait, j'aurais dû dire trois animaux, parce qu'un mystérieux condor va porter secours aux héros. Mais je n'en dis pas plus.

   Du côté des "gentils", on doit signaler deux personnages adultes. Walumama est une vieille femme qui joue un peu le rôle de sage dans le village. Elle est complémentaire du chaman, qui a pris les enfants en formation.

   La quête des enfants est prétexte à mettre en scène des aspects de cette civilisation précolombienne, notamment ses croyances, mises à mal par l'invasion d'impitoyables conquérants assoiffés d'or. Ce n'est pas le film d'animation le plus réussi du moment, mais cela se regarde sans déplaisir.

   PS

   On peut télécharger plein de trucs sympas sur le site du distributeur.

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Pachamama

   Ce film d'animation franco-luxemburgo-canadien a été réalisé par Juan Antin, un Argentin qui vit dans l'Hexagone. On ne s'étonnera donc pas que l'histoire qu'il nous raconte se déroule dans son pays natal (au XVIe siècle), plus exactement dans la partie (nord-ouest) qui avait été conquise par les Incas.

   C'est l'une des originalités de l'intrigue : avant de montrer les dégâts que la conquête espagnole a provoqués, on nous présente la domination des Incas, dont l'empire était en réalité multiethnique... et pas vraiment démocratique. Deux scènes en particulier ont vocation à illustrer cette thématique : la venue au village du collecteur d'impôts du Grand Inca et, plus tard, la réception par celui-ci des deux enfants venus réclamer la statuette dérobée par son envoyé. L'élite inca est présentée comme cupide et assez stupide.

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   Mais les vrais méchants de l'histoire sont les conquérants espagnols, qu'on n'entend s'exprimer que par jurons ou interjections (en espagnol). Leur chef a apparemment les traits de Francisco Pizarro. Quant à ses soldats, ils sont dessinés avec le visage assombri par le casque qu'ils portent, ce qui leur donne un aspect inhumain, qui, d'une certaine manière, pourrait rappeler les Stormtroopers de Star Wars voire les Waffen SS.

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   Ainsi, même si le graphisme s'adresse plutôt à des enfants, même si les héros sont deux gamins, je recommande de ne pas emmener de trop jeunes bambins. Dans la salle où je me trouvais, l'un d'entre eux a commencé à avoir peur et à se plaindre auprès de sa mère. C'était toutefois un cas isolé, tous les autres enfants présents ayant été visiblement captivés par l'histoire, au point que l'un d'entre eux, sur le point de se rendre aux toilettes en plein film, s'est ravisé de peur de perdre le fil de l'intrigue. (Il est allé faire sa vidange un peu plus tard.)

   Les héros forment un quatuor, dominé par un garçon, Tepulpaï, et une fille, Naïra. Leurs rôles sont un peu stéréotypés : le garçon est impulsif et intrépide (limite mal élevé), alors que la fille est plus craintive, mais réfléchie. Evidemment, au cours de leurs aventures, ils vont évoluer. Lui va se montrer plus respectueux des autres... et faire preuve de "réfléchissement". Elle va prendre son courage à deux mains.

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   Deux animaux les accompagnent : un jeune lama et un tatou, sources de gags. (Les enfants ont beaucoup aimé les bêtes.) En fait, j'aurais dû dire trois animaux, parce qu'un mystérieux condor va porter secours aux héros. Mais je n'en dis pas plus.

   Du côté des "gentils", on doit signaler deux personnages adultes. Walumama est une vieille femme qui joue un peu le rôle de sage dans le village. Elle est complémentaire du chaman, qui a pris les enfants en formation.

   La quête des enfants est prétexte à mettre en scène des aspects de cette civilisation précolombienne, notamment ses croyances, mises à mal par l'invasion d'impitoyables conquérants assoiffés d'or. Ce n'est pas le film d'animation le plus réussi du moment, mais cela se regarde sans déplaisir.

   PS

   On peut télécharger plein de trucs sympas sur le site du distributeur.

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samedi, 29 décembre 2018

Derniers jours à Shibati

   Le Français Hendrick Dusollier a effectué trois séjours en un an dans la mégapole chinoise de Chongqing, une ville située le long du Yangzi Jiang et qui a statut de municipalité spéciale, en Chine. (Elle s'étend sur une superficie équivalente à celle des Emirats arabes unis ou de l'Autriche.)

cinéma,cinema,film,films

   Chongqing a déjà servi de cadre à l'intrigue de plusieurs films de fiction : Still Life en 2007, People Mountain People Sea en 2013 et Fantasia en 2015. Ici, il s'agit d'un documentaire (bref : il ne dure qu'une heure) consacré à l'un des quartiers du centre-ville ancien, en pleine transformation. Petit à petit, l'habitat traditionnel disparaît, remplacé par des constructions modernes. Les habitants ne sont pas relogés dans les luxueux immeubles construits sur place, mais dans des tours situées en périphérie, à côté d'une zone industrielle, reliée au centre par une ligne de métro.

   Le réalisateur s'est attaché à trois personnages : un coiffeur (qui vit avec sa mère), un jeune garçon (qui le guide dans les ruelles) et une grand-mère (qui récupère des déchets). Il les a rencontrés lors de son premier séjour, durant lequel il n'était pas tout le temps accompagné d'un traducteur. Il s'est débrouillé avec son mandarin débutant... et a suffisamment d'autodérision pour avoir inclus dans son montage des passages où les habitants se moquent de lui ! Il est revenu six mois plus tard, puis de nouveau six mois après, accompagné de traducteurs.

   Le coiffeur n'a que des hommes dans sa clientèle. Il pratique une coupe traditionnelle, la nuque bien dégagée. C'est l'un des derniers à quitter le quartier, d'abord parce qu'il continue à y avoir des clients, mais aussi (et surtout) parce que, son fils étant engagé dans l'armée, il bénéficie d'une relative bienveillance de la part des autorités locales. Il ne comprend pas trop ce que vient faire ce Français en Chine et demeure persuadé que Roosevelt et Churchill sont d'anciens dirigeants de notre pays !

cinéma,cinema,film,films

   Le gamin connaît déjà les deux visages de la ville, l'ancien et le nouveau, où sa mère l'interdit pourtant de se rendre. Il est attiré par les paillettes de l'urbanisation moderne, alors que ses parents tirent le diable par la queue. On va d'ailleurs les suivre dans leurs démarches pour obtenir un nouveau logement, tout neuf mais en lointaine banlieue.

cinéma,cinema,film,films

   La plus attachante des habitantes est sans conteste la grand-mère. On la découvre à la fois récupératrice et logeuse. Elle passe ses journées à récupérer et trier des déchets. Elle en garde une partie dans son taudis. Paradoxalement, cela contribue à enjoliver sa vie. Elle arrondit ses revenus en louant un lit à des personnes de passage, pour 3 à 5 yuans (40 à 60 centimes d'euro) la nuit. Elle n'est pas éblouie par la ville contemporaine. Elle s'y approvisionne en déchets. Elle aussi va être obligée de partir en banlieue, rejoindre son fils dans un appartement exigu. Elle essaie d'y recréer un jardin secret, dans un coin où subsiste de la végétation. Elle était très attachée à la sociabilité de son quartier pauvre, où tout le monde se connaissait, parfois s'entraidait.

   Ce sont des tranches de vie, qui rappelleront à certains les transformations subies par la France dans les années 1950-1960. La Chine nouvelle aime le clinquant, est fière de ses progrès technologiques. Le réalisateur semble vouloir montrer qu'à coups de modernisation forcée, Chongqing a perdu son âme...

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Derniers jours à Shibati

   Le Français Hendrick Dusollier a effectué trois séjours en un an dans la mégapole chinoise de Chongqing, une ville située le long du Yangzi Jiang et qui a statut de municipalité spéciale, en Chine. (Elle s'étend sur une superficie équivalente à celle des Emirats arabes unis ou de l'Autriche.)

cinéma,cinema,film,films

   Chongqing a déjà servi de cadre à l'intrigue de plusieurs films de fiction : Still Life en 2007, People Mountain People Sea en 2013 et Fantasia en 2015. Ici, il s'agit d'un documentaire (bref : il ne dure qu'une heure) consacré à l'un des quartiers du centre-ville ancien, en pleine transformation. Petit à petit, l'habitat traditionnel disparaît, remplacé par des constructions modernes. Les habitants ne sont pas relogés dans les luxueux immeubles construits sur place, mais dans des tours situées en périphérie, à côté d'une zone industrielle, reliée au centre par une ligne de métro.

   Le réalisateur s'est attaché à trois personnages : un coiffeur (qui vit avec sa mère), un jeune garçon (qui le guide dans les ruelles) et une grand-mère (qui récupère des déchets). Il les a rencontrés lors de son premier séjour, durant lequel il n'était pas tout le temps accompagné d'un traducteur. Il s'est débrouillé avec son mandarin débutant... et a suffisamment d'autodérision pour avoir inclus dans son montage des passages où les habitants se moquent de lui ! Il est revenu six mois plus tard, puis de nouveau six mois après, accompagné de traducteurs.

   Le coiffeur n'a que des hommes dans sa clientèle. Il pratique une coupe traditionnelle, la nuque bien dégagée. C'est l'un des derniers à quitter le quartier, d'abord parce qu'il continue à y avoir des clients, mais aussi (et surtout) parce que, son fils étant engagé dans l'armée, il bénéficie d'une relative bienveillance de la part des autorités locales. Il ne comprend pas trop ce que vient faire ce Français en Chine et demeure persuadé que Roosevelt et Churchill sont d'anciens dirigeants de notre pays !

cinéma,cinema,film,films

   Le gamin connaît déjà les deux visages de la ville, l'ancien et le nouveau, où sa mère l'interdit pourtant de se rendre. Il est attiré par les paillettes de l'urbanisation moderne, alors que ses parents tirent le diable par la queue. On va d'ailleurs les suivre dans leurs démarches pour obtenir un nouveau logement, tout neuf mais en lointaine banlieue.

cinéma,cinema,film,films

   La plus attachante des habitantes est sans conteste la grand-mère. On la découvre à la fois récupératrice et logeuse. Elle passe ses journées à récupérer et trier des déchets. Elle en garde une partie dans son taudis. Paradoxalement, cela contribue à enjoliver sa vie. Elle arrondit ses revenus en louant un lit à des personnes de passage, pour 3 à 5 yuans (40 à 60 centimes d'euro) la nuit. Elle n'est pas éblouie par la ville contemporaine. Elle s'y approvisionne en déchets. Elle aussi va être obligée de partir en banlieue, rejoindre son fils dans un appartement exigu. Elle essaie d'y recréer un jardin secret, dans un coin où subsiste de la végétation. Elle était très attachée à la sociabilité de son quartier pauvre, où tout le monde se connaissait, parfois s'entraidait.

   Ce sont des tranches de vie, qui rappelleront à certains les transformations subies par la France dans les années 1950-1960. La Chine nouvelle aime le clinquant, est fière de ses progrès technologiques. Le réalisateur semble vouloir montrer qu'à coups de modernisation forcée, Chongqing a perdu son âme...

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jeudi, 27 décembre 2018

Aquaman

   Le groupe Warner (qui contrôle DC Comics) mène désormais la même stratégie que Disney-Marvel. Nous voilà donc avec un nouvel univers de super-héros, au sein duquel se distingue Aquaman. Son histoire s'appuie sur un fouillis de légendes (farfelues) liées à l'Atlantide, auxquelles on a ajouté, dans cet épisode, un poil de Jules Verne. (Je laisse à chacun découvrir ce qui se cache au centre de la Terre, auquel on accède par l'océan...)

   A la base, c'est l'histoire d'un gardien de phare qui, en pleine tempête, porte secours à un être surnaturel : une sirène Atlante, incarnée par une Nicole Kidman qui fait la moitié de son âge. Ni une, ni deux : le duo devient un couple, qui copule et donne naissance à un fils. Hélas, très vite, Atlanna, la reine des Atlantes en fuite, doit faire face à une escouade venue la ramener en son pays. Ces saligauds entrent sans frapper, ni essuyer leurs chaussures sur le paillasson. Furieuse, Atlanna sort sa grande fourchette et leur donne une leçon de savoir-vivre, sous les yeux ébahis de son compagnon. Consciente du danger qu'elle fait courir à ses proches, la reine décide de rentrer au pays, mais promet de revenir un jour (la semaine des quatre jeudis, sans doute). Les adieux sont déchirants.

   Quelques années plus tard, le fiston Arthur visite un musée océanographique avec son école. Dans sa classe, il y a deux petits crétins qui pensent rien qu'à l'embêter. C'est l'occasion de découvrir que le gamin "sang-mêlé" (puisque issu d'un "Surfacien" et d'une Atlante) communique avec les animaux des mers, notamment un grand requin blanc qui vient rappeler aux écoliers qu'il ne faut pas embêter leur camarade. Pour les spectateurs un peu mous du bulbe, on a ajouté un gros plan qui montre les yeux d'Arthur changer de couleur.

   Devenu adulte, Arthur/Aquaman a de gros muscles et tout plein de tatouages sur le corps. Dans la vie, il aurait pu faire surfeur, ou jouer dans Vaiana, mais, quand il ne boit pas de bières, il aime secourir des navires en détresse, par exemple quand ils sont attaqués par des pirates suréquipés. Pour montrer qu'Arthur il aime tout le monde sans distinction, les auteurs ont mis en scène un équipage russe, menacé par des pirates ricains. Après avoir fait mu-muse avec le sous-marin russe, Arthur donne une bonne leçon aux méchants pirates qui lui tirent dessus sans sommation. (Il doit tenir ça de sa mère.)

   Bref, vous l'avez compris, la caractérisation des personnages est sommaire. Toutefois, le film ne se prend pas trop au sérieux. De nombreuses saillies émaillent les scènes, certaines prenant même parfois un tour comique, comme celle qui se déroule au bar, au cours de laquelle Aquaman se retrouve entouré de types patibulaires. Au registre de la comédie il y a aussi les nombreux moments où le héros interagit avec Mera, une princesse atlante caractérielle mais très douée. Accessoirement, c'est une fausse rousse et elle porte une combinaison hyper-moulante comportant un décolleté pigeonnant, sans doute pour faciliter la nage rapide en eaux profondes...

cinéma,cinema,film,films

   Si l'on se lasse d'observer certains corps séduisants, on peut porter son attention sur l'intrigue, qui n'est pas si mal construite que cela. Elle comporte trois volets. Il y a l'arrière-plan écologique : les habitants des fonds marins en ont assez de voir leur monde pollué par les déchets produits par les "Surfaciens". Certains d'entre eux (dont l'ambitieux Orn) veulent lancer une guerre contre le monde terrestre. Le deuxième volet est la rivalité qui va opposer Orn à Aquaman. Ils sont demi-frères, le sang-mêlé étant l'aîné... et donc, en théorie, le prétendant légitime au trône de l'Atantide. (Au passage, il est consternant de voir les scénaristes presque toujours imaginer des mondes fantastiques régis par une monarchie, plutôt de type absolu.) Le troisième volet est une quête, celle de la mythique Grande Fourchette d'Or, qui se trouve on ne sait où, mais dont la possession pourrait conférer un pouvoir gigantesque.

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   Tout cela est mis en relation par des scènes d'action très bien maîtrisées. La première est celle de la baston au domicile du gardien de phare (avec maman Atlante dans ses oeuvres). L'attaque puis le sauvetage du navire russe méritent aussi le détour. Mais je crois qu'un sommet est atteint dans les scènes sous-marines, avec l'attaque d'une assemblée d'Atlantes et surtout le premier affrontement entre Orn et Aquaman, histoire de savoir qui c'est qu'a la plus grosse fourchette. (La fin du film nous propose la seconde manche.)

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   Au niveau de la distribution, on a réalisé un mélange efficace de vieux routiers d'Hollywood (Nicole déjà citée, mais aussi Willem Dafoe... et le revenant Dolph Lundgren) et de jeunes pousses (Jason Momoa et Amber Heard étaient des inconnus pour moi).

   Au final, même si certains éléments de l'intrigue sont rebattus, même si certains dialogues ne cassent pas des briques, j'ai trouvé cela fort divertissant, en raison de la qualité de l'habillage visuel et de l'humour distillé ici et là. Les scènes d'action sont aussi un atout du film : elles sont impressionnantes mais, hélas, je trouve (ici comme ailleurs) qu'elles esthétisent trop le combat guerrier, notamment dans une séquence de bataille sous-marine qui m'a un peu rappelé Le Seigneur des anneaux.

   PS

   La scène post-générique (que l'on peut voir après avoir subi la chanson finale) nous apprend qu'une suite est envisagée.

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Aquaman

   Le groupe Warner (qui contrôle DC Comics) mène désormais la même stratégie que Disney-Marvel. Nous voilà donc avec un nouvel univers de super-héros, au sein duquel se distingue Aquaman. Son histoire s'appuie sur un fouillis de légendes (farfelues) liées à l'Atlantide, auxquelles on a ajouté, dans cet épisode, un poil de Jules Verne. (Je laisse à chacun découvrir ce qui se cache au centre de la Terre, auquel on accède par l'océan...)

   A la base, c'est l'histoire d'un gardien de phare qui, en pleine tempête, porte secours à un être surnaturel : une sirène Atlante, incarnée par une Nicole Kidman qui fait la moitié de son âge. Ni une, ni deux : le duo devient un couple, qui copule et donne naissance à un fils. Hélas, très vite, Atlanna, la reine des Atlantes en fuite, doit faire face à une escouade venue la ramener en son pays. Ces saligauds entrent sans frapper, ni essuyer leurs chaussures sur le paillasson. Furieuse, Atlanna sort sa grande fourchette et leur donne une leçon de savoir-vivre, sous les yeux ébahis de son compagnon. Consciente du danger qu'elle fait courir à ses proches, la reine décide de rentrer au pays, mais promet de revenir un jour (la semaine des quatre jeudis, sans doute). Les adieux sont déchirants.

   Quelques années plus tard, le fiston Arthur visite un musée océanographique avec son école. Dans sa classe, il y a deux petits crétins qui pensent rien qu'à l'embêter. C'est l'occasion de découvrir que le gamin "sang-mêlé" (puisque issu d'un "Surfacien" et d'une Atlante) communique avec les animaux des mers, notamment un grand requin blanc qui vient rappeler aux écoliers qu'il ne faut pas embêter leur camarade. Pour les spectateurs un peu mous du bulbe, on a ajouté un gros plan qui montre les yeux d'Arthur changer de couleur.

   Devenu adulte, Arthur/Aquaman a de gros muscles et tout plein de tatouages sur le corps. Dans la vie, il aurait pu faire surfeur, ou jouer dans Vaiana, mais, quand il ne boit pas de bières, il aime secourir des navires en détresse, par exemple quand ils sont attaqués par des pirates suréquipés. Pour montrer qu'Arthur il aime tout le monde sans distinction, les auteurs ont mis en scène un équipage russe, menacé par des pirates ricains. Après avoir fait mu-muse avec le sous-marin russe, Arthur donne une bonne leçon aux méchants pirates qui lui tirent dessus sans sommation. (Il doit tenir ça de sa mère.)

   Bref, vous l'avez compris, la caractérisation des personnages est sommaire. Toutefois, le film ne se prend pas trop au sérieux. De nombreuses saillies émaillent les scènes, certaines prenant même parfois un tour comique, comme celle qui se déroule au bar, au cours de laquelle Aquaman se retrouve entouré de types patibulaires. Au registre de la comédie il y a aussi les nombreux moments où le héros interagit avec Mera, une princesse atlante caractérielle mais très douée. Accessoirement, c'est une fausse rousse et elle porte une combinaison hyper-moulante comportant un décolleté pigeonnant, sans doute pour faciliter la nage rapide en eaux profondes...

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   Si l'on se lasse d'observer certains corps séduisants, on peut porter son attention sur l'intrigue, qui n'est pas si mal construite que cela. Elle comporte trois volets. Il y a l'arrière-plan écologique : les habitants des fonds marins en ont assez de voir leur monde pollué par les déchets produits par les "Surfaciens". Certains d'entre eux (dont l'ambitieux Orn) veulent lancer une guerre contre le monde terrestre. Le deuxième volet est la rivalité qui va opposer Orn à Aquaman. Ils sont demi-frères, le sang-mêlé étant l'aîné... et donc, en théorie, le prétendant légitime au trône de l'Atantide. (Au passage, il est consternant de voir les scénaristes presque toujours imaginer des mondes fantastiques régis par une monarchie, plutôt de type absolu.) Le troisième volet est une quête, celle de la mythique Grande Fourchette d'Or, qui se trouve on ne sait où, mais dont la possession pourrait conférer un pouvoir gigantesque.

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   Tout cela est mis en relation par des scènes d'action très bien maîtrisées. La première est celle de la baston au domicile du gardien de phare (avec maman Atlante dans ses oeuvres). L'attaque puis le sauvetage du navire russe méritent aussi le détour. Mais je crois qu'un sommet est atteint dans les scènes sous-marines, avec l'attaque d'une assemblée d'Atlantes et surtout le premier affrontement entre Orn et Aquaman, histoire de savoir qui c'est qu'a la plus grosse fourchette. (La fin du film nous propose la seconde manche.)

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   Au niveau de la distribution, on a réalisé un mélange efficace de vieux routiers d'Hollywood (Nicole déjà citée, mais aussi Willem Dafoe... et le revenant Dolph Lundgren) et de jeunes pousses (Jason Momoa et Amber Heard étaient des inconnus pour moi).

   Au final, même si certains éléments de l'intrigue sont rebattus, même si certains dialogues ne cassent pas des briques, j'ai trouvé cela fort divertissant, en raison de la qualité de l'habillage visuel et de l'humour distillé ici et là. Les scènes d'action sont aussi un atout du film : elles sont impressionnantes mais, hélas, je trouve (ici comme ailleurs) qu'elles esthétisent trop le combat guerrier, notamment dans une séquence de bataille sous-marine qui m'a un peu rappelé Le Seigneur des anneaux.

   PS

   La scène post-générique (que l'on peut voir après avoir subi la chanson finale) nous apprend qu'une suite est envisagée.

23:10 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : cinéma, cinema, film, films

L'Empereur de Paris

   Jean-François Richet s'est lancé dans un semi-biopic d'Eugène-François Vidocq, l'ancien bagnard devenu l'employé (officieux) le plus efficace de la Sûreté de Paris, sous le Premier empire. Alors que Napoléon allait guerroyer de l'Espagne à la Russie, il fallait que la France et en particulier Paris, soient "tenus". A l'époque, la ville grouille de délinquants (qu'on traitait avec beaucoup moins d'égards qu'aujourd'hui).

   Richet reforme avec Vincent Cassel le duo qui a fait le succès de Mesrine. Il fallait un acteur qui ait la gueule d'un ancien bagnard, une trogne à la fois mutique et expressive. Et du charisme. Cassel a tout cela et, en plus, des répliques "au poil" et même quelques moments de bravoure.

   Attention toutefois. Il ne faut pas voir dans ce film la mise en scène rigoureuse d'un pan de notre histoire. Les relations avec Joseph Fouché, ministre de la Police, sont sans doute inventées : Vidocq n'est recruté par Henry (Patrick Chesnais, sans moustache) qu'en 1809, d'abord pour servir d'espion en prison (ce qui n'est pas montré dans le film, mais rend compréhensible l'insulte de "mouchard" qui est lancée au héros). Fouché quitte le ministère de la Police en 1810, alors que la "brigade Vidocq" n'est pas encore formée. Mais cela permet à Fabrice Lucchini de nous offrir un beau numéro.

   Ici, l'histoire est pétrie de manière à donner une matière romanesque, un peu dans le style d'Alexandre Dumas. Et, franchement, on en a pour son argent. Évasion, trahisons, amours, vengeances, rivalités en tous genres donnent une belle épaisseur à l'intrigue.

   Que dire de la distribution ? Outre ceux déjà cités, on peut noter la présence d'August Dihel (en faux frère de Vidocq), de Denis Lavant (qui incarne -comment s'en étonner- une ordure), de James Thierrée (excellent en aristocrate déchu, rallié à l'empire et prêt à faire le coup de main), de Denis Ménochet (en policier de base jaloux de Vidocq), de Freya Mavor (une inconnue pour moi, qui interprète la première compagne de la nouvelle vie du héros) et d'Olga Kurylenko (vue récemment dans La Mort de Staline et Dans la brume, elle incarne ici une redoutable intrigante, d'une beauté renversante).

  Au départ, Vidocq ne cherche qu'à mener une vie ordinaire, loin de son passé. Dans des circonstances que je ne vais pas révéler, il en vient à travailler pour la préfecture de Police de Paris. Richet ne tranche pas sur la psychologie du personnage. D'un côté, il fait dire à celui-ci qu'il n'a pas changé depuis sa jeunesse et sa première arrestation. De l'autre, il suggère que l'ancien bagnard se fait très bien à sa nouvelle vie bourgeoise, avec sa compagne et que, finalement, la société de l'Empire lui convient. Comme l'histoire s'interrompt avant la chute de Napoléon, on ne connaîtra pas la suite, alors que la vie de Vidocq a été de nouveau mouvementée sous la Restauration et la Monarchie de Juillet.

   Signalons que l'image est léchée, avec une belle reconstitution du Paris napoléonien. Par contre, la musique est un petit peu envahissante et emphatique, voire grandiloquente, à l'image du dernier plan, quasiment construit comme une carte postale touristique.

L'Empereur de Paris

   Jean-François Richet s'est lancé dans un semi-biopic d'Eugène-François Vidocq, l'ancien bagnard devenu l'employé (officieux) le plus efficace de la Sûreté de Paris, sous le Premier empire. Alors que Napoléon allait guerroyer de l'Espagne à la Russie, il fallait que la France et en particulier Paris, soient "tenus". A l'époque, la ville grouille de délinquants (qu'on traitait avec beaucoup moins d'égards qu'aujourd'hui).

   Richet reforme avec Vincent Cassel le duo qui a fait le succès de Mesrine. Il fallait un acteur qui ait la gueule d'un ancien bagnard, une trogne à la fois mutique et expressive. Et du charisme. Cassel a tout cela et, en plus, des répliques "au poil" et même quelques moments de bravoure.

   Attention toutefois. Il ne faut pas voir dans ce film la mise en scène rigoureuse d'un pan de notre histoire. Les relations avec Joseph Fouché, ministre de la Police, sont sans doute inventées : Vidocq n'est recruté par Henry (Patrick Chesnais, sans moustache) qu'en 1809, d'abord pour servir d'espion en prison (ce qui n'est pas montré dans le film, mais rend compréhensible l'insulte de "mouchard" qui est lancée au héros). Fouché quitte le ministère de la Police en 1810, alors que la "brigade Vidocq" n'est pas encore formée. Mais cela permet à Fabrice Lucchini de nous offrir un beau numéro.

   Ici, l'histoire est pétrie de manière à donner une matière romanesque, un peu dans le style d'Alexandre Dumas. Et, franchement, on en a pour son argent. Évasion, trahisons, amours, vengeances, rivalités en tous genres donnent une belle épaisseur à l'intrigue.

   Que dire de la distribution ? Outre ceux déjà cités, on peut noter la présence d'August Dihel (en faux frère de Vidocq), de Denis Lavant (qui incarne -comment s'en étonner- une ordure), de James Thierrée (excellent en aristocrate déchu, rallié à l'empire et prêt à faire le coup de main), de Denis Ménochet (en policier de base jaloux de Vidocq), de Freya Mavor (une inconnue pour moi, qui interprète la première compagne de la nouvelle vie du héros) et d'Olga Kurylenko (vue récemment dans La Mort de Staline et Dans la brume, elle incarne ici une redoutable intrigante, d'une beauté renversante).

  Au départ, Vidocq ne cherche qu'à mener une vie ordinaire, loin de son passé. Dans des circonstances que je ne vais pas révéler, il en vient à travailler pour la préfecture de Police de Paris. Richet ne tranche pas sur la psychologie du personnage. D'un côté, il fait dire à celui-ci qu'il n'a pas changé depuis sa jeunesse et sa première arrestation. De l'autre, il suggère que l'ancien bagnard se fait très bien à sa nouvelle vie bourgeoise, avec sa compagne et que, finalement, la société de l'Empire lui convient. Comme l'histoire s'interrompt avant la chute de Napoléon, on ne connaîtra pas la suite, alors que la vie de Vidocq a été de nouveau mouvementée sous la Restauration et la Monarchie de Juillet.

   Signalons que l'image est léchée, avec une belle reconstitution du Paris napoléonien. Par contre, la musique est un petit peu envahissante et emphatique, voire grandiloquente, à l'image du dernier plan, quasiment construit comme une carte postale touristique.

mardi, 25 décembre 2018

Utøya, 22 juillet

   Ce film d'Erik Poppe est consacré au massacre perpétré par l'extrémiste Anders Breivik sur l'île d'Utøya, en 2011, lors de l'université d'été des jeunes du Parti travailliste norvégien, alors au pouvoir à Oslo.

   Cette fiction à caractère documentaire (les personnages ont été inventés en partant des récits des rescapés) se présente sous une forme particulière : un seul plan séquence d'environ 1h30, tourné sur une île voisine d'Utøya, avec des acteurs pour la plupart non professionnels. Un sacré défi, qui a été relevé.

   Le début est constitué d'images d'archives, celles de l'attentat d'Oslo qui a précédé la tuerie. Ensuite démarre le plan-séquence, qui suit certains des jeunes, en particulier Kaja, une militante engagée, espoir du Parti (ravissante de surcroît). Je n'étonnerai personne en ajoutant qu'une partie des personnes que l'on voit au début ne va pas survivre à cet après-midi sordide.

   On découvre l'héroïne en animatrice du camp, sermonnant sa jeune soeur plus fêtarde que militante. A partir des premiers coups de feu, on va suivre Kaja avec le groupe réfugié dans une baraque, puis avec un petit nombre d'amis dans la forêt, ensuite seule avec une jeune fille blessée (très belle scène), puis n compagnie d'un garçon abandonné, enfin sur la plage rocheuse, cachée dans une anfractuosité. Le réalisateur veut nous montrer l'évolution du personnage, qui ne peut envisager de quitter l'île sans savoir ce qu'est devenue sa soeur, avec laquelle elle s'était disputée.

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   L'habileté du réalisateur est d'avoir filmé en caméra subjective, sans presque jamais nous montrer le tueur. (On l'entraperçoit juste une fois.) Par contre, on entend distinctement les coups de feu... et les cris de ceux qui tentent d'échapper au prédateur. Leurs réactions sont souvent filmées en plan rapproché ou gros plan.

   Je trouve que c'est à la fois une qualité et la limite du film. On n'est pas dans la réflexion, mais dans l'hommage et l'apitoiement. On découvrira sans surprise que, face au danger, les humains adoptent une grande diversité de comportements, la majorité cédant à la panique, faisant preuve de lâcheté. Je n'ai pas été particulièrement ému. Je trouve que les acteurs jouent bien, mais leurs personnages m'ont paru très immatures et imprudents. Ceci dit, il est facile de formuler ces critiques confortablement installé derrière l'écran de mon ordinateur. Je pense malgré tout que le réalisateur a voulu mettre en scène des personnages faibles, d'autant plus vulnérables face à un adulte déterminé et sans pitié. Malheureusement, cet aspect-ci n'est pas abordé par le film.

   PS

   Je pense qu'en évitant de représenter Anders Breivik à l'écran, le réalisateur a voulu lui dénier son humanité et éviter qu'il tire la moindre fierté de cette tentative de reconstitution. Néanmoins, je pense qu'il aurait été possible de filmer un acteur uniquement à partir du torse (en évitant le visage donc), ce qui aurait accentué son caractère impitoyable. Mais cela aurait sans doute rendu plus difficile le pari du plan-séquence.

   PS II

   Le tueur Breivik a bénéficié de la clémence de la justice norvégienne, qui ne prévoit pas de peine supérieure à 21 ans d'emprisonnement, dont dix incompressibles. En théorie, il pourrait donc sortir en 2021 (peut-être en semi-liberté). A mon avis, le mieux serait qu'il reste enfermé jusqu'en 2032 : le gars n'a rien renié de ses opinions extrémistes.

   PS III

   Breivik est indirectement arrivé à ses fins : en 2013 comme en 2017, la gauche, menée par le Parti travailliste, a perdu les élections législatives (même si le PT reste la première formation au Parlement). De plus, le Parti du Progrès, auquel a appartenu Breivik, est désormais solidement implanté dans l'hémicycle : avec 27 sièges, il en est la troisième formation.