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mercredi, 20 avril 2022

My Favourite War

   La "guerre préférée" de l'auteure de ce documentaire autobiographique est la "Grande Guerre patriotique", ainsi qu'on l'appelait en URSS, autrement dit la Seconde Guerre mondiale. Enfant, à la télévision, elle raffolait des fictions de propagande, produites dans la Patrie des travailleurs ou l'un de ses satellites. Quelques extraits nous en sont proposés au cours du film.

cinéma,cinema,film,films,histoire,europe

   Ilze Burkovska Jacobsen est originaire de Lettonie, un des trois pays baltes coincés en haut à droite de la carte de l'Europe. Objet des convoitises rivales des différents États allemands et russes, le pays a connu une histoire mouvementée.

   L'auteure n'en a vécu qu'une partie : la fin de la période soviétique puis la deuxième indépendance. Le film entremêle trois époques : la fin de la Seconde Guerre mondiale (période des grands-parents maternels), les années 1970-1980 (la jeunesse de l'auteure) et le début des années 2020.

   Sur le plan formel, ce documentaire d'un genre particulier alterne prises de vue réelles (contemporaines), images d'archives (des années 1940, 1970 ou 1980) et images animées, chargées de mettre en scène l'enfance et l'adolescence d'Ilze.

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   Au début, le style est un peu déroutant, avec ces formes anguleuses, les yeux tout noirs et la texture qui semble de carton. Finalement, cela colle assez bien avec l'époque. A l'occasion de certaines scènes, les animateurs démontrent qu'ils sont tout de même capables de réaliser des prouesses. Notons que la voix off s'exprime en anglais, tandis que, de temps à autre, on entend des dialogues en russe ou en letton.

   J'ai été touché par l'histoire de cette gamine, au départ bouffée par la propagande mélenchoniste soviétique, qui ne comprend pas pourquoi son grand-père a hérité jadis de l'appellation infâme d'ennemi du peuple (déportation à la clé). Elle ne saisit pas non plus l'intensité de l'amour qui unit ses parents, issus de milieux si différents, la fille du paysan réprouvé ayant épousé un jeune cadre dynamique du parti communiste.

   Je ne vais pas dire pourquoi, mais, à un moment, l'héroïne est contrainte de mûrir plus rapidement que ce que son âge exige. Son regard devient plus lucide sur son entourage et les lieux qu'elle fréquente. Cela nous vaut de savoureux portraits du système scolaire letton (à la mode soviétique) et du mouvement des Pionniers, auquel l'adolescente adhère au moins autant pour assurer son avenir de journaliste que pour contribuer à améliorer sa vie quotidienne avec sa mère et son petit frère.

   En revanche, quand le passé (celui de la guerre) percute la vie de l'héroïne enfant, c'est en général par un aspect macabre, de la menace représentée par des hommes armés à la découverte de mystérieux restes humains, dans le bac à sable de l'école.

   Cela dure 1h20, c'est très chouette à voir et, pour un public français, cela dévoile une part méconnue de l'histoire européenne du XXe siècle.

My Favourite War

   La "guerre préférée" de l'auteure de ce documentaire autobiographique est la "Grande Guerre patriotique", ainsi qu'on l'appelait en URSS, autrement dit la Seconde Guerre mondiale. Enfant, à la télévision, elle raffolait des fictions de propagande, produites dans la Patrie des travailleurs ou l'un de ses satellites. Quelques extraits nous en sont proposés au cours du film.

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   Ilze Burkovska Jacobsen est originaire de Lettonie, un des trois pays baltes coincés en haut à droite de la carte de l'Europe. Objet des convoitises rivales des différents États allemands et russes, le pays a connu une histoire mouvementée.

   L'auteure n'en a vécu qu'une partie : la fin de la période soviétique puis la deuxième indépendance. Le film entremêle trois époques : la fin de la Seconde Guerre mondiale (période des grands-parents maternels), les années 1970-1980 (la jeunesse de l'auteure) et le début des années 2020.

   Sur le plan formel, ce documentaire d'un genre particulier alterne prises de vue réelles (contemporaines), images d'archives (des années 1940, 1970 ou 1980) et images animées, chargées de mettre en scène l'enfance et l'adolescence d'Ilze.

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   Au début, le style est un peu déroutant, avec ces formes anguleuses, les yeux tout noirs et la texture qui semble de carton. Finalement, cela colle assez bien avec l'époque. A l'occasion de certaines scènes, les animateurs démontrent qu'ils sont tout de même capables de réaliser des prouesses. Notons que la voix off s'exprime en anglais, tandis que, de temps à autre, on entend des dialogues en russe ou en letton.

   J'ai été touché par l'histoire de cette gamine, au départ bouffée par la propagande mélenchoniste soviétique, qui ne comprend pas pourquoi son grand-père a hérité jadis de l'appellation infâme d'ennemi du peuple (déportation à la clé). Elle ne saisit pas non plus l'intensité de l'amour qui unit ses parents, issus de milieux si différents, la fille du paysan réprouvé ayant épousé un jeune cadre dynamique du parti communiste.

   Je ne vais pas dire pourquoi, mais, à un moment, l'héroïne est contrainte de mûrir plus rapidement que ce que son âge exige. Son regard devient plus lucide sur son entourage et les lieux qu'elle fréquente. Cela nous vaut de savoureux portraits du système scolaire letton (à la mode soviétique) et du mouvement des Pionniers, auquel l'adolescente adhère au moins autant pour assurer son avenir de journaliste que pour contribuer à améliorer sa vie quotidienne avec sa mère et son petit frère.

   En revanche, quand le passé (celui de la guerre) percute la vie de l'héroïne enfant, c'est en général par un aspect macabre, de la menace représentée par des hommes armés à la découverte de mystérieux restes humains, dans le bac à sable de l'école.

   Cela dure 1h20, c'est très chouette à voir et, pour un public français, cela dévoile une part méconnue de l'histoire européenne du XXe siècle.

dimanche, 17 avril 2022

Touroulis - Voyage entre le Larzac et le causse Comtal

   Ce documentaire aveyronnais évoque, par son titre, un volatile particulier : l’œdicnème criard, qui passe les hivers en Afrique du Nord, mais le reste de l'année en France métropolitaine, en particulier dans l'Aveyron.

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   La carte ci-dessus (extraite de la plaquette LPO) met en évidence les zones où des couples ont été observés (donc les zones de reproduction). Ce sont principalement les causses du Larzac (au sud) et Comtal (au nord)... d'où le titre du documentaire, qui embrasse toutefois un espace plus important et diversifié :

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   Une histoire nous est contée par une voix off (censée être celle d'un de ces oiseaux), celle d'un territoire parcouru/survolé par les œdicnèmes. Du causse du Larzac, on est transporté dans les gorges (de la Jonte, du Tarn), puis du côté de Bertholène (près de Laissac, sur la carte ci-dessus). Le parcours s'achève au nord et nord-est de Rodez, avec en vedette (notamment) le "Trou de Bozouls" (que les âmes raffinées appellent "canyon") et la cascade de Salles-la-Source (dont l'écoulement d'eau fait l'objet de polémiques depuis des années).

   L'une des qualités de ce film est le soin apporté aux images, qu'elles soient aériennes, terrestres, souterraines ou aquatiques. Les vues sont splendides, qu'il s'agisse de plateaux, de vallées ou de très gros plans des espèces, animales comme végétales. Ce soin, ajouté à la scénarisation sur (presque) quatre saisons, est (à mon avis) une référence au Farrebique de Georges Rouquier.

   Une autre qualité est l'insertion d'incrustations, donnant le nom de tel animal ou telle plante. Cumulées aux informations données par le commentaire (pas super emballant, ceci dit), elles permettent au commun des mortels de parfaire sa culture environnementale.

   En revanche, je n'ai pas bien vu l'intérêt d'ajouter des séquences montrant une petite famille pratiquant l'escalade ou la spéléologie. Là, on est à la limite du dépliant touristique... (Mais il est vrai que le film a été cofinancé par le Conseil départemental de l'Aveyron.)

   Parmi les activités sportives, il manque la randonnée, à laquelle les Aveyronnais s'adonnent massivement et qui constitue un excellent moyen de découvrir les beautés d'un territoire. C'est dommage, parce que, le film ne durant qu'1h10, il y avait de la place pour quelques scènes pédestres. Cela n'enlève toutefois rien aux qualités visuelles de l'ensemble, un bien bel hommage à la faune et à la flore des régions calcaires centre-orientales du Rouergue.

Touroulis - Voyage entre le Larzac et le causse Comtal

   Ce documentaire aveyronnais évoque, par son titre, un volatile particulier : l’œdicnème criard, qui passe les hivers en Afrique du Nord, mais le reste de l'année en France métropolitaine, en particulier dans l'Aveyron.

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   La carte ci-dessus (extraite de la plaquette LPO) met en évidence les zones où des couples ont été observés (donc les zones de reproduction). Ce sont principalement les causses du Larzac (au sud) et Comtal (au nord)... d'où le titre du documentaire, qui embrasse toutefois un espace plus important et diversifié :

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   Une histoire nous est contée par une voix off (censée être celle d'un de ces oiseaux), celle d'un territoire parcouru/survolé par les œdicnèmes. Du causse du Larzac, on est transporté dans les gorges (de la Jonte, du Tarn), puis du côté de Bertholène (près de Laissac, sur la carte ci-dessus). Le parcours s'achève au nord et nord-est de Rodez, avec en vedette (notamment) le "Trou de Bozouls" (que les âmes raffinées appellent "canyon") et la cascade de Salles-la-Source (dont l'écoulement d'eau fait l'objet de polémiques depuis des années).

   L'une des qualités de ce film est le soin apporté aux images, qu'elles soient aériennes, terrestres, souterraines ou aquatiques. Les vues sont splendides, qu'il s'agisse de plateaux, de vallées ou de très gros plans des espèces, animales comme végétales. Ce soin, ajouté à la scénarisation sur (presque) quatre saisons, est (à mon avis) une référence au Farrebique de Georges Rouquier.

   Une autre qualité est l'insertion d'incrustations, donnant le nom de tel animal ou telle plante. Cumulées aux informations données par le commentaire (pas super emballant, ceci dit), elles permettent au commun des mortels de parfaire sa culture environnementale.

   En revanche, je n'ai pas bien vu l'intérêt d'ajouter des séquences montrant une petite famille pratiquant l'escalade ou la spéléologie. Là, on est à la limite du dépliant touristique... (Mais il est vrai que le film a été cofinancé par le Conseil départemental de l'Aveyron.)

   Parmi les activités sportives, il manque la randonnée, à laquelle les Aveyronnais s'adonnent massivement et qui constitue un excellent moyen de découvrir les beautés d'un territoire. C'est dommage, parce que, le film ne durant qu'1h10, il y avait de la place pour quelques scènes pédestres. Cela n'enlève toutefois rien aux qualités visuelles de l'ensemble, un bien bel hommage à la faune et à la flore des régions calcaires centre-orientales du Rouergue.

samedi, 16 avril 2022

Seule la terre est éternelle

   ... pas les écrivains, puisque le romancier et poète Jim Harrison est mort en 2016. Ce documentaire, signé François Busnel et Adrien Soland, lui rend un vibrant hommage, tout en célébrant les beautés de l'Amérique de l'intérieur.

cinéma,cinema,film,films,littérature,roman,romans,poésie

   Vivant entre le Montana (où il avait hérité d'une demeure familiale) et l'Arizona (où il est décédé), Jim Harrison, qui fut, dans sa jeunesse adulte, un beatnik des villes, avait grandi à la campagne. C'est là qu'il a quasiment perdu son œil gauche, au cours d'une dispute avec une gamine du coin. À l'écran, on voit celui-ci tantôt ouvert, tantôt fermé, à l'image d'un physique déclinant. Âgé de plus de 75 ans, l'écrivain marche avec difficulté, tremble des mains, peine parfois à respirer... mais l'esprit est resté vif. C'est de surcroît un conteur doué.

   Le film est nourri d'anecdotes, sur la famille et ses drames. Malgré les années passées, on le sent marqué par le décès du père et d'une sœur au cours d'une partie de chasse... et par la rudesse d'une mère autoritaire (sans doute luthérienne stricte), d'origine suédoise. Ses horizons se sont ouverts à l'école, grâce notamment à une prof francophile, qui lui a fait lire tout Stendhal, mais aussi Apollinaire, Rabelais... Est-ce la raison pour laquelle, lorsqu'il va pêcher, il porte une casquette sur laquelle est écrit, dans la langue d'Emmanuel Macron, "PÊCHE A LA MOUCHE" ? Mystère...

   Il reconnaît son alcoolisme et les ravages qu'il a faits (au cas où on ne l'aurait pas remarqué). Il en profite pour détruire une légende : c'est à jeun que l'on écrit le mieux. Lui a besoin d'un calepin classique, de nombreux stylos (de marque Bic... même si des feutres fins Pilot sont aussi visibles sur son bureau), d'un mur blanc... et d'eau plate.

   Ses débuts furent laborieux. C'est le journalisme qui a, dans un premier temps, rempli le frigo. A partir du succès de Légendes d'automne, la vie a pris un tour confortable. L'écrivain est même devenu proche de l'acteur Jack Nicholson, qui en avait marre des scénaristes d'Hollywood.

   La grand talent de ce film, qui bénéficie d'une très bonne qualité d'image et de son, est la représentation d'une partie de l’œuvre de Harrison par des paysages, des collines enneigées et boisées du Montana au désert de l'Arizona. Aux souvenirs de l'écrivain (majoritaires dans la première partie) succède un joli road moavie, (passant par entre autres l'Idaho, le Wyoming et le Nebraska) dans le dernier tiers de l'histoire.

   C'est un peu long, mais rafraîchissant et passionnant, tant les thématiques abordées sont nombreuses : de l'extermination des Amérindiens au féminisme, en passant par la pêche, la relation aux animaux sauvages (grizzli, loup) et la culture littéraire. J'ajoute que la musique d'accompagnement, jouée sur guitare sèche ou électrique douce, est parfaitement dans le ton.

Seule la terre est éternelle

   ... pas les écrivains, puisque le romancier et poète Jim Harrison est mort en 2016. Ce documentaire, signé François Busnel et Adrien Soland, lui rend un vibrant hommage, tout en célébrant les beautés de l'Amérique de l'intérieur.

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   Vivant entre le Montana (où il avait hérité d'une demeure familiale) et l'Arizona (où il est décédé), Jim Harrison, qui fut, dans sa jeunesse adulte, un beatnik des villes, avait grandi à la campagne. C'est là qu'il a quasiment perdu son œil gauche, au cours d'une dispute avec une gamine du coin. À l'écran, on voit celui-ci tantôt ouvert, tantôt fermé, à l'image d'un physique déclinant. Âgé de plus de 75 ans, l'écrivain marche avec difficulté, tremble des mains, peine parfois à respirer... mais l'esprit est resté vif. C'est de surcroît un conteur doué.

   Le film est nourri d'anecdotes, sur la famille et ses drames. Malgré les années passées, on le sent marqué par le décès du père et d'une sœur au cours d'une partie de chasse... et par la rudesse d'une mère autoritaire (sans doute luthérienne stricte), d'origine suédoise. Ses horizons se sont ouverts à l'école, grâce notamment à une prof francophile, qui lui a fait lire tout Stendhal, mais aussi Apollinaire, Rabelais... Est-ce la raison pour laquelle, lorsqu'il va pêcher, il porte une casquette sur laquelle est écrit, dans la langue d'Emmanuel Macron, "PÊCHE A LA MOUCHE" ? Mystère...

   Il reconnaît son alcoolisme et les ravages qu'il a faits (au cas où on ne l'aurait pas remarqué). Il en profite pour détruire une légende : c'est à jeun que l'on écrit le mieux. Lui a besoin d'un calepin classique, de nombreux stylos (de marque Bic... même si des feutres fins Pilot sont aussi visibles sur son bureau), d'un mur blanc... et d'eau plate.

   Ses débuts furent laborieux. C'est le journalisme qui a, dans un premier temps, rempli le frigo. A partir du succès de Légendes d'automne, la vie a pris un tour confortable. L'écrivain est même devenu proche de l'acteur Jack Nicholson, qui en avait marre des scénaristes d'Hollywood.

   La grand talent de ce film, qui bénéficie d'une très bonne qualité d'image et de son, est la représentation d'une partie de l’œuvre de Harrison par des paysages, des collines enneigées et boisées du Montana au désert de l'Arizona. Aux souvenirs de l'écrivain (majoritaires dans la première partie) succède un joli road moavie, (passant par entre autres l'Idaho, le Wyoming et le Nebraska) dans le dernier tiers de l'histoire.

   C'est un peu long, mais rafraîchissant et passionnant, tant les thématiques abordées sont nombreuses : de l'extermination des Amérindiens au féminisme, en passant par la pêche, la relation aux animaux sauvages (grizzli, loup) et la culture littéraire. J'ajoute que la musique d'accompagnement, jouée sur guitare sèche ou électrique douce, est parfaitement dans le ton.

Les Animaux fantastiques 3

   ... Les secrets de Dumbledore. Je n'avais pas été particulièrement emballé par les deux premiers volets, mais la vision de la bande-annonce du troisième m'a donné envie de tenter l'expérience, en version originale sous-titrée.

   Les vingt premières minutes lancent parfaitement le film. On commence dans un salon du thé, très chic, où se rencontrent les deux principaux antagonistes, anciens amants devenus adversaires mortels. Dans le rôle de Grindelwald, Mads Mikkelsen succède avantageusement à Colin Farrell et Johnny Depp. Il incarne vraiment très bien la puissance maléfique, servi, une fois n'est pas coutume dans cette série, par de très bons dialogues (sauf peut-être à la fin).

   Lui succède une séquence enlevée, qui démarre par une naissance nocturne, avant de se poursuivre en cavalcade violente. C'est assez brillant.

   Tout est (presque) dit par le titre intégral. Les effets spéciaux (somptueux) mettent parfaitement en valeur les créatures virtuelles (dont une nouvelle, une petite Qilin), avec lesquelles Eddie Redmayne interagit très bien (même si son personnage a toujours ce côté nunuche agaçant). Au niveau de l'image, c'est aussi souvent splendide, avec (heureusement), moins de plans sombres dans lesquels on a du mal à se retrouver.

   L'arrière-plan politique est nourri de références aux années 1930 et à notre époque. La partie ayant pour théâtre Berlin, avec ces statues aux casques si caractéristiques et ces hommes de main (portant chapeau sombre, nuque rasée), fait immanquablement penser au régime nazi. Mais la facilité avec laquelle les foules (ici de sorciers) peuvent être manipulées par des complotistes, en vue d'une élection, évoque plutôt le XXIe siècle.

   Du coup, j'ai été emballé, emporté par la féérie visuelle et l'intrigue trépidante, nourrie de rebondissements, certains étant prévisibles... d'autant que tout le monde dans la salle savait que Dumbledore ne pouvait pas mourir assassiné ! (Surprise au passage : l'histoire fait intervenir non pas un, ni même deux, mais trois Dumbledore !) Je recommande tout particulièrement la séquence de la prison, formellement très réussie et drôle à la fois. C'est une autre qualité de ce long-métrage, émaillé d'un humour savamment dosé et plutôt bon enfant. La conclusion, en haute montagne, au Bhoutan, est particulièrement inspirée.

   Dans la salle, les ados et les adultes ont été captivés pendant plus de deux heures.

14:49 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : cinéma, cinema, film, films

Les Animaux fantastiques 3

   ... Les secrets de Dumbledore. Je n'avais pas été particulièrement emballé par les deux premiers volets, mais la vision de la bande-annonce du troisième m'a donné envie de tenter l'expérience, en version originale sous-titrée.

   Les vingt premières minutes lancent parfaitement le film. On commence dans un salon du thé, très chic, où se rencontrent les deux principaux antagonistes, anciens amants devenus adversaires mortels. Dans le rôle de Grindelwald, Mads Mikkelsen succède avantageusement à Colin Farrell et Johnny Depp. Il incarne vraiment très bien la puissance maléfique, servi, une fois n'est pas coutume dans cette série, par de très bons dialogues (sauf peut-être à la fin).

   Lui succède une séquence enlevée, qui démarre par une naissance nocturne, avant de se poursuivre en cavalcade violente. C'est assez brillant.

   Tout est (presque) dit par le titre intégral. Les effets spéciaux (somptueux) mettent parfaitement en valeur les créatures virtuelles (dont une nouvelle, une petite Qilin), avec lesquelles Eddie Redmayne interagit très bien (même si son personnage a toujours ce côté nunuche agaçant). Au niveau de l'image, c'est aussi souvent splendide, avec (heureusement), moins de plans sombres dans lesquels on a du mal à se retrouver.

   L'arrière-plan politique est nourri de références aux années 1930 et à notre époque. La partie ayant pour théâtre Berlin, avec ces statues aux casques si caractéristiques et ces hommes de main (portant chapeau sombre, nuque rasée), fait immanquablement penser au régime nazi. Mais la facilité avec laquelle les foules (ici de sorciers) peuvent être manipulées par des complotistes, en vue d'une élection, évoque plutôt le XXIe siècle.

   Du coup, j'ai été emballé, emporté par la féérie visuelle et l'intrigue trépidante, nourrie de rebondissements, certains étant prévisibles... d'autant que tout le monde dans la salle savait que Dumbledore ne pouvait pas mourir assassiné ! (Surprise au passage : l'histoire fait intervenir non pas un, ni même deux, mais trois Dumbledore !) Je recommande tout particulièrement la séquence de la prison, formellement très réussie et drôle à la fois. C'est une autre qualité de ce long-métrage, émaillé d'un humour savamment dosé et plutôt bon enfant. La conclusion, en haute montagne, au Bhoutan, est particulièrement inspirée.

   Dans la salle, les ados et les adultes ont été captivés pendant plus de deux heures.

14:49 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : cinéma, cinema, film, films

mercredi, 06 avril 2022

Les Bad Guys

   Ce film d'animation (visible par les pas trop jeunes et les adultes) est produit par DreamWorks et réalisé par... un Français : Pierre Perifel. Les "mauvais garçons" (ou "sales types") sont des as de la cambriole, qui vont se voir proposer l'occasion de se racheter.

cinéma,cinema,film,films

   Loup (Pierre Niney dans la VF) est le chef de la bande. Charismatique et charmeur, il a toujours un plan de secours en poche. De temps à autre, il lui arrive de "faire son Clooney", référence transparente à la série de films Ocean's.

cinéma,cinema,film,films

   Serpent est son meilleur ami. Sans pitié dans les affaires, il a un péché mignon : les cochons d'Inde, d'autant plus savoureux qu'ils sont gentils.

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   Requin est le gros bras de la bande... très habile aussi dans les déguisements. Cela donne lieu à quelques scènes particulièrement cocasses. Il est doublé par Jean-Pascal Zadi (oui, celui de Tout Simplement Noir).

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   Son principal acolyte est Piranha. Petit mais costaud, il est redoutable par sa force physique... et ses problèmes gastriques, qui enchanteront les petits comme les grands !

cinéma,cinema,film,films

   Cette bande de mecs ne serait rien sans Tarentule, l'as du piratage informatique, un personnage dont l'animation se révèle vraiment virtuose.

cinéma,cinema,film,films

   Toutefois, mon coup de cœur est un autre personnage féminin : la renarde Diane Foxington, gouverneure de Californie qui ne s'en laisse conter par personne. C'est une femme engagée, brillante... qui réserve quelques surprises. Alice Belaïdi lui prête sa voix, avec talent.

   L'intrigue comme la mise en scène fourmillent de références. Dès le début, la conversation dans un diner fait penser à Tarantino. D'autres allusions à Pulp Fiction sont présentes dans le film. On pense aussi évidemment à la série de films mentionnée plus haut, avec George Clooney. Quant aux policiers (et à leur cheffe), ils semblent sortir tout droit d'un manga. Les gags sont souvent visuels. Les petits aiment. Les allusions sont plutôt destinées aux adultes.

   J'ai été enchanté par cette histoire. Elle est pleine de rebondissements et quasiment chaque scène contient une petite surprise ou un effet de décalage, qui lui donne une saveur particulière. J'ajoute que la musique (orchestrale) est chouette. C'est sans doute la meilleure comédie sortie ce 6 avril.

21:54 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : cinéma, cinema, film, films

Les Bad Guys

   Ce film d'animation (visible par les pas trop jeunes et les adultes) est produit par DreamWorks et réalisé par... un Français : Pierre Perifel. Les "mauvais garçons" (ou "sales types") sont des as de la cambriole, qui vont se voir proposer l'occasion de se racheter.

cinéma,cinema,film,films

   Loup (Pierre Niney dans la VF) est le chef de la bande. Charismatique et charmeur, il a toujours un plan de secours en poche. De temps à autre, il lui arrive de "faire son Clooney", référence transparente à la série de films Ocean's.

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   Serpent est son meilleur ami. Sans pitié dans les affaires, il a un péché mignon : les cochons d'Inde, d'autant plus savoureux qu'ils sont gentils.

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   Requin est le gros bras de la bande... très habile aussi dans les déguisements. Cela donne lieu à quelques scènes particulièrement cocasses. Il est doublé par Jean-Pascal Zadi (oui, celui de Tout Simplement Noir).

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   Son principal acolyte est Piranha. Petit mais costaud, il est redoutable par sa force physique... et ses problèmes gastriques, qui enchanteront les petits comme les grands !

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   Cette bande de mecs ne serait rien sans Tarentule, l'as du piratage informatique, un personnage dont l'animation se révèle vraiment virtuose.

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   Toutefois, mon coup de cœur est un autre personnage féminin : la renarde Diane Foxington, gouverneure de Californie qui ne s'en laisse conter par personne. C'est une femme engagée, brillante... qui réserve quelques surprises. Alice Belaïdi lui prête sa voix, avec talent.

   L'intrigue comme la mise en scène fourmillent de références. Dès le début, la conversation dans un diner fait penser à Tarantino. D'autres allusions à Pulp Fiction sont présentes dans le film. On pense aussi évidemment à la série de films mentionnée plus haut, avec George Clooney. Quant aux policiers (et à leur cheffe), ils semblent sortir tout droit d'un manga. Les gags sont souvent visuels. Les petits aiment. Les allusions sont plutôt destinées aux adultes.

   J'ai été enchanté par cette histoire. Elle est pleine de rebondissements et quasiment chaque scène contient une petite surprise ou un effet de décalage, qui lui donne une saveur particulière. J'ajoute que la musique (orchestrale) est chouette. C'est sans doute la meilleure comédie sortie ce 6 avril.

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mardi, 05 avril 2022

De nos frères blessés

   Ce film relate (de manière un peu romancée) la fin de vie de Fernand Iveton, militant communiste pied noir, engagé aux côtés du FLN dans la lutte pour l'indépendance algérienne... contre l'armée française, dans la seconde moitié des années 1950.

cinéma,cinema,film,films,histoire

   Au départ, j'ai eu du mal à reconnaître Vincent Lacoste dans le rôle. Il est vrai que la moustache, ça vous change un homme. Mais il est surtout très bon. J'ai été moins convaincu par le choix de Vicky Krieps pour incarner sa compagne. Elle parle français avec un accent anglais... alors qu'elle est censée être d'origine polonaise ! Le côté sentimental de l'intrigue m'est passé un peu au-dessus de la tête.

   J'ai été davantage intéressé par la mise en scène du contexte de la Guerre d'Algérie. Sans surprise, cette fiction engagée nous présente une version de gauche. Les indépendantistes sont de courageux résistants, victimes de l'ignoble État colonial raciste. On a quand même droit une fois ou deux à la mention de certains des "exploits" des membres du FLN et de leurs sympathisants... mais je pense que cela a glissé sur le public, tant la réalisation est en empathie avec le héros et ceux qu'il soutient.

   Les scènes de tribunal militaire sont prenantes. Au début, on se dit que tout est joué d'avance. Mais, au fur et à mesure des interrogatoires, on est amené à penser qu'il y a de l'espoir, la procédure étant suivie de manière assez scrupuleuse. La conclusion nous ramène sur terre... et le héros aussi, dont on finit par découvrir qu'il se berçait d'illusions sur la future Algérie indépendante. (Seuls les imbéciles ont pu croire que les types du FLN allaient instaurer une démocratie multiculturelle de ce côté-là de la Méditerranée.)

   Je recommande malgré tout ce film pour sa peinture d'une époque et pour la découverte d'un destin particulier, celui d'un pied noir pro-FLN qui n'a sans doute jamais versé le sang d'autrui.

   P.S.

   Parmi les seconds rôles figure Henri, incarné par Yoann Zimmer, vu l'an dernier dans Des Hommes, dans la peau d'un Depardieu jeune, lui aussi empêtré dans le conflit algérien.

De nos frères blessés

   Ce film relate (de manière un peu romancée) la fin de vie de Fernand Iveton, militant communiste pied noir, engagé aux côtés du FLN dans la lutte pour l'indépendance algérienne... contre l'armée française, dans la seconde moitié des années 1950.

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   Au départ, j'ai eu du mal à reconnaître Vincent Lacoste dans le rôle. Il est vrai que la moustache, ça vous change un homme. Mais il est surtout très bon. J'ai été moins convaincu par le choix de Vicky Krieps pour incarner sa compagne. Elle parle français avec un accent anglais... alors qu'elle est censée être d'origine polonaise ! Le côté sentimental de l'intrigue m'est passé un peu au-dessus de la tête.

   J'ai été davantage intéressé par la mise en scène du contexte de la Guerre d'Algérie. Sans surprise, cette fiction engagée nous présente une version de gauche. Les indépendantistes sont de courageux résistants, victimes de l'ignoble État colonial raciste. On a quand même droit une fois ou deux à la mention de certains des "exploits" des membres du FLN et de leurs sympathisants... mais je pense que cela a glissé sur le public, tant la réalisation est en empathie avec le héros et ceux qu'il soutient.

   Les scènes de tribunal militaire sont prenantes. Au début, on se dit que tout est joué d'avance. Mais, au fur et à mesure des interrogatoires, on est amené à penser qu'il y a de l'espoir, la procédure étant suivie de manière assez scrupuleuse. La conclusion nous ramène sur terre... et le héros aussi, dont on finit par découvrir qu'il se berçait d'illusions sur la future Algérie indépendante. (Seuls les imbéciles ont pu croire que les types du FLN allaient instaurer une démocratie multiculturelle de ce côté-là de la Méditerranée.)

   Je recommande malgré tout ce film pour sa peinture d'une époque et pour la découverte d'un destin particulier, celui d'un pied noir pro-FLN qui n'a sans doute jamais versé le sang d'autrui.

   P.S.

   Parmi les seconds rôles figure Henri, incarné par Yoann Zimmer, vu l'an dernier dans Des Hommes, dans la peau d'un Depardieu jeune, lui aussi empêtré dans le conflit algérien.

samedi, 02 avril 2022

Retour à Reims (fragments)

   Ce documentaire militant s'inspire d'un essai de Didier Eribon (que je n'ai pas lu). A travers la redécouverte de l'histoire familiale (avec laquelle l'auteur / la narratrice dit avoir jadis coupé), le film dessine une histoire (subjective) de certaines catégories populaires (essentiellement le monde ouvrier), de l'Entre-deux-guerres (période des grands-parents) jusqu'aux années 1980-1990 (à l'âge adulte de l'auteur).

   Le grand intérêt du film (et son originalité par rapport à la forme écrite) est le montage d'images anciennes qu'il propose, composé d'extraits de films de fiction et (surtout) de reportages d'époque. Hélas, ces images ne sont jamais contextualisées au moment où elles passent à l'écran. Il faut attendre le générique de fin pour découvrir de quand les extraits datent, en vrac. Du coup, parfois, j'ai eu l'impression que les périodes ne concordaient pas tout à fait. Ainsi, quand il est question des années 1950, il me semble que, parfois, ce sont des images de la fin des années 1960 qui nous sont projetées. Plus gênante encore est, pour illustrer la montée du vote FN chez les ouvriers dans les années 1980-1990, l'utilisation d'images d'archive présentant Jean-Marie Le Pen... dans les années 1970, à l'époque où son jeune mouvement ne rencontrait aucun succès.

   Quoi qu'il en soit, le travail de documentation semble avoir été énorme et les extraits proposés sont intéressants. On en voit peu datant de la période des grands-parents. Le propos est centré sur la voix-off, qui lit des passages du livre. C'est la grand-mère maternelle qui est au centre de cette partie. C'était une femme libre, à qui le rôle de fidèle épouse au foyer ne convenait pas. Au début des années 1940, elle a même osé partir travailler volontairement en Allemagne... Notons que le livre, comme le documentaire ne jugent pas... enfin, pas ce genre de comportement.

   La période d'après-guerre est plus fournie. Au niveau de la fiction, cela va de Jean-Luc Godard à Coline Serreau. Au niveau reportages et archives, c'est foisonnant, sur le travail des ouvriers, le rôle des femmes, la place des immigrés. L'accent est mis successivement sur ces trois aspects, l'un venant compléter l'autre. L'idée générale est que l'on trouve toujours plus opprimé que soi.

   J'ai apprécié que le réalisateur ne contourne pas la difficulté du basculement d'une partie du vote ouvrier. Mais je trouve que l'état des lieux comme l'analyse des causes sont superficiels, voire biaisés.

   Sur le plan historique, le film semble ne pas savoir que, depuis qu'elle a été identifiée en tant que telle, la "classe ouvrière" a toujours été profondément divisée. A la fin du XIXe comme au début du XXe siècle, une partie du monde ouvrier s'identifiait plutôt à la droite, voire à l'extrême-droite. De plus, le film occulte complètement l'influence démocrate-chrétienne dans le milieu, influence concurrente de celle des marxistes (ceci expliquant peut-être cela). Enfin, les nouveaux bataillons d'électeurs populaires de l'extrême-droite ne proviennent pas uniquement du PC ou du PS. Il s'agit parfois aussi d'anciens électeurs de la "droite sociale". Le réalisateur est sur une ligne néo-marxiste, qui attribue au supposé renoncement des gouvernements de gauche le basculement de l'électorat ouvrier. Il sous-estime considérablement les évolutions sociétales, à commencer par le (relatif) embourgeoisement d'une partie de la classe ouvrière. Eh, oui ! Le niveau de vie des Français (classe ouvrière comprise) s'est élevé entre les années 1950 et le début du XXIe siècle... mais de cela les spectateurs ne sont pas informés.

   Je ne vais pas m'éterniser mais ce film est une petite déception. Si l'on aime les images d'archives (souvent pas vues depuis des années), il mérite le détour. Sinon, on peut se passer d'une œuvre qui se conclut sur les gilets jaunes et la "convergence des luttes".

Retour à Reims (fragments)

   Ce documentaire militant s'inspire d'un essai de Didier Eribon (que je n'ai pas lu). A travers la redécouverte de l'histoire familiale (avec laquelle l'auteur / la narratrice dit avoir jadis coupé), le film dessine une histoire (subjective) de certaines catégories populaires (essentiellement le monde ouvrier), de l'Entre-deux-guerres (période des grands-parents) jusqu'aux années 1980-1990 (à l'âge adulte de l'auteur).

   Le grand intérêt du film (et son originalité par rapport à la forme écrite) est le montage d'images anciennes qu'il propose, composé d'extraits de films de fiction et (surtout) de reportages d'époque. Hélas, ces images ne sont jamais contextualisées au moment où elles passent à l'écran. Il faut attendre le générique de fin pour découvrir de quand les extraits datent, en vrac. Du coup, parfois, j'ai eu l'impression que les périodes ne concordaient pas tout à fait. Ainsi, quand il est question des années 1950, il me semble que, parfois, ce sont des images de la fin des années 1960 qui nous sont projetées. Plus gênante encore est, pour illustrer la montée du vote FN chez les ouvriers dans les années 1980-1990, l'utilisation d'images d'archive présentant Jean-Marie Le Pen... dans les années 1970, à l'époque où son jeune mouvement ne rencontrait aucun succès.

   Quoi qu'il en soit, le travail de documentation semble avoir été énorme et les extraits proposés sont intéressants. On en voit peu datant de la période des grands-parents. Le propos est centré sur la voix-off, qui lit des passages du livre. C'est la grand-mère maternelle qui est au centre de cette partie. C'était une femme libre, à qui le rôle de fidèle épouse au foyer ne convenait pas. Au début des années 1940, elle a même osé partir travailler volontairement en Allemagne... Notons que le livre, comme le documentaire ne jugent pas... enfin, pas ce genre de comportement.

   La période d'après-guerre est plus fournie. Au niveau de la fiction, cela va de Jean-Luc Godard à Coline Serreau. Au niveau reportages et archives, c'est foisonnant, sur le travail des ouvriers, le rôle des femmes, la place des immigrés. L'accent est mis successivement sur ces trois aspects, l'un venant compléter l'autre. L'idée générale est que l'on trouve toujours plus opprimé que soi.

   J'ai apprécié que le réalisateur ne contourne pas la difficulté du basculement d'une partie du vote ouvrier. Mais je trouve que l'état des lieux comme l'analyse des causes sont superficiels, voire biaisés.

   Sur le plan historique, le film semble ne pas savoir que, depuis qu'elle a été identifiée en tant que telle, la "classe ouvrière" a toujours été profondément divisée. A la fin du XIXe comme au début du XXe siècle, une partie du monde ouvrier s'identifiait plutôt à la droite, voire à l'extrême-droite. De plus, le film occulte complètement l'influence démocrate-chrétienne dans le milieu, influence concurrente de celle des marxistes (ceci expliquant peut-être cela). Enfin, les nouveaux bataillons d'électeurs populaires de l'extrême-droite ne proviennent pas uniquement du PC ou du PS. Il s'agit parfois aussi d'anciens électeurs de la "droite sociale". Le réalisateur est sur une ligne néo-marxiste, qui attribue au supposé renoncement des gouvernements de gauche le basculement de l'électorat ouvrier. Il sous-estime considérablement les évolutions sociétales, à commencer par le (relatif) embourgeoisement d'une partie de la classe ouvrière. Eh, oui ! Le niveau de vie des Français (classe ouvrière comprise) s'est élevé entre les années 1950 et le début du XXIe siècle... mais de cela les spectateurs ne sont pas informés.

   Je ne vais pas m'éterniser mais ce film est une petite déception. Si l'on aime les images d'archives (souvent pas vues depuis des années), il mérite le détour. Sinon, on peut se passer d'une œuvre qui se conclut sur les gilets jaunes et la "convergence des luttes".

Uncharted

   "Non cartographié" est l'adaptation d'un jeu vidéo qui a mis un peu de temps à sortir en salle, en partie à cause de la pandémie, en partie à cause des tribulations de la distribution. L'intrigue s'inspire des aventures d'Indiana Jones, d'Allan Quatermain... et sans doute aussi d'ersatz comme À la poursuite du diamant vert. Les personnages, principaux comme secondaires, sont taillés à la hache. Commençons par le héros,

SIMPLET

cinéma,cinema,film,films

   Tom Holland (le dernier Spider-Man en date) est chargé d'incarner Nathan, un jeune Américain sympathique, bien qu'un peu stupide. Il mâche ostensiblement des chewing-gums, ne sait pas apprécier le bon vin, a tendance à parler avant de réfléchir, mais c'est un chic type : il est gentil et honnête, deux qualités qui permettent de le rendre supportable... surtout dans ses interactions avec :

TONTON

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   Interprété par Mark Wahlberg (qui a failli se retrouver à la place de Tom Holland), il cabotine à mort... mais je trouve que cela fonctionne. L'humour qui traverse cette histoire de chasse au trésor est le bienvenu et cela passe souvent par lui. Toute l'ambiguïté du personnage réside dans son rapport au héros. Celui-ci est orphelin et Sully pourrait constituer une figure paternelle de substitution... s'il n'était pas aussi sournois. Dans ce domaine, il est concurrencé par les deux principales figures féminines, notamment :

TATI (qui n'est pas l'épouse de "Tonton")

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   ... alias Braddock, dans le film. Elle a les traits de Tati Gabrielle, qui incarne un personnage tellement venimeux qu'on serait tenté de l'appeler "Tatie Danielle". Elle est en concurrence avec une autre jolie jeune intrigante :

MILF

cinéma,cinema,film,films

   En dépit des conseils avisés de Sully, Nathan est très tenté par un rapprochement physique avec Chloe Frazer (qui, comme Braddock, a sans doute jadis couché avec "Tonton"). Belle, intelligente, sportive, elle a tout pour plaire... sauf, peut-être, sa malhonnêteté. Je suis quand même surpris que les scénaristes (une bande de mecs, soit dit en passant) n'aient pas pensé à introduire un personnage féminin un peu plus positif. Bon, ceci dit, globalement, l'histoire a tendance à présenter l'espèce humaine (tous sexes confondus) sous un jour assez sombre.

   Ce quatuor (et d'autres encore) est lancé dans la quête du trésor de Magellan, au cours d'un jeu de pistes qui va mener les protagonistes des États-Unis aux Philippines, en passant par l'Europe. On a ainsi l'occasion de croiser Antonio Banderas, dans un énième rôle caricatural.

   Le film, à mon avis, mérite le détour en partie grâce à ses scènes d'action (émaillées d'humour). On a un avant-goût de la première (une sortie d'avion quelque peu périlleuse) dès l'introduction. On revoit plus tard cette scène, sous un autre jour. Elle prend encore plus de saveur. Elle est mise en scène de manière percutante. (Signalons qu'aux manettes se trouve Ruben Fleischer, qui s'est déjà illustré avec Venom et Retour à Zombieland.)

   L'autre séquence marquante est celle de la découverte puis de l'hélitreuillage de deux navires anciens, totalement irréaliste, mais bien filmée et bien montée.

   Si les qualités du film sont indéniables, il faut quand même faire preuve d'indulgence avec le scénario et le jeu des acteurs. C'est une agréable détente, sans plus.

   P.S. I

   Le public français n'a peut-être pas compris le sous-texte d'une scène, un dialogue furtif entre le client d'un centre de vacances et le héros, sur une plage.

cinéma,cinema,film,films

   Ce client est interprété par Nolan North, très connu aux États-Unis pour ses doublages et sa participation à des séries télévisées... Surtout, il est la voix de Nathan Drake dans la version anglo-saxonne du jeu vidéo. (Cela confirme indirectement que les scénaristes ont fait le choix de rajeunir le personnage principal, sans doute pour attirer le public adolescent.)

   P.S. II

   En général, les spectateurs n'ont pas encore quitté la salle quand débarque la première scène post-générique. Elle est consacrée à un personnage de l'histoire appelé à réapparaître dans une suite...

   P.S. III

   ... suite amorcée par la seconde scène post-générique (que je suis le seul spectateur de la séance à avoir vue), qui présente deux des protagonistes, dans une situation délicate, au cours d'une nouvelle chasse au trésor. Mais j'ai surtout adoré voir émerger une charmante boule de poils d'un petit sac à dos !

16:47 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : cinéma, cinema, film, films

Uncharted

   "Non cartographié" est l'adaptation d'un jeu vidéo qui a mis un peu de temps à sortir en salle, en partie à cause de la pandémie, en partie à cause des tribulations de la distribution. L'intrigue s'inspire des aventures d'Indiana Jones, d'Allan Quatermain... et sans doute aussi d'ersatz comme À la poursuite du diamant vert. Les personnages, principaux comme secondaires, sont taillés à la hache. Commençons par le héros,

SIMPLET

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   Tom Holland (le dernier Spider-Man en date) est chargé d'incarner Nathan, un jeune Américain sympathique, bien qu'un peu stupide. Il mâche ostensiblement des chewing-gums, ne sait pas apprécier le bon vin, a tendance à parler avant de réfléchir, mais c'est un chic type : il est gentil et honnête, deux qualités qui permettent de le rendre supportable... surtout dans ses interactions avec :

TONTON

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   Interprété par Mark Wahlberg (qui a failli se retrouver à la place de Tom Holland), il cabotine à mort... mais je trouve que cela fonctionne. L'humour qui traverse cette histoire de chasse au trésor est le bienvenu et cela passe souvent par lui. Toute l'ambiguïté du personnage réside dans son rapport au héros. Celui-ci est orphelin et Sully pourrait constituer une figure paternelle de substitution... s'il n'était pas aussi sournois. Dans ce domaine, il est concurrencé par les deux principales figures féminines, notamment :

TATI (qui n'est pas l'épouse de "Tonton")

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   ... alias Braddock, dans le film. Elle a les traits de Tati Gabrielle, qui incarne un personnage tellement venimeux qu'on serait tenté de l'appeler "Tatie Danielle". Elle est en concurrence avec une autre jolie jeune intrigante :

MILF

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   En dépit des conseils avisés de Sully, Nathan est très tenté par un rapprochement physique avec Chloe Frazer (qui, comme Braddock, a sans doute jadis couché avec "Tonton"). Belle, intelligente, sportive, elle a tout pour plaire... sauf, peut-être, sa malhonnêteté. Je suis quand même surpris que les scénaristes (une bande de mecs, soit dit en passant) n'aient pas pensé à introduire un personnage féminin un peu plus positif. Bon, ceci dit, globalement, l'histoire a tendance à présenter l'espèce humaine (tous sexes confondus) sous un jour assez sombre.

   Ce quatuor (et d'autres encore) est lancé dans la quête du trésor de Magellan, au cours d'un jeu de pistes qui va mener les protagonistes des États-Unis aux Philippines, en passant par l'Europe. On a ainsi l'occasion de croiser Antonio Banderas, dans un énième rôle caricatural.

   Le film, à mon avis, mérite le détour en partie grâce à ses scènes d'action (émaillées d'humour). On a un avant-goût de la première (une sortie d'avion quelque peu périlleuse) dès l'introduction. On revoit plus tard cette scène, sous un autre jour. Elle prend encore plus de saveur. Elle est mise en scène de manière percutante. (Signalons qu'aux manettes se trouve Ruben Fleischer, qui s'est déjà illustré avec Venom et Retour à Zombieland.)

   L'autre séquence marquante est celle de la découverte puis de l'hélitreuillage de deux navires anciens, totalement irréaliste, mais bien filmée et bien montée.

   Si les qualités du film sont indéniables, il faut quand même faire preuve d'indulgence avec le scénario et le jeu des acteurs. C'est une agréable détente, sans plus.

   P.S. I

   Le public français n'a peut-être pas compris le sous-texte d'une scène, un dialogue furtif entre le client d'un centre de vacances et le héros, sur une plage.

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   Ce client est interprété par Nolan North, très connu aux États-Unis pour ses doublages et sa participation à des séries télévisées... Surtout, il est la voix de Nathan Drake dans la version anglo-saxonne du jeu vidéo. (Cela confirme indirectement que les scénaristes ont fait le choix de rajeunir le personnage principal, sans doute pour attirer le public adolescent.)

   P.S. II

   En général, les spectateurs n'ont pas encore quitté la salle quand débarque la première scène post-générique. Elle est consacrée à un personnage de l'histoire appelé à réapparaître dans une suite...

   P.S. III

   ... suite amorcée par la seconde scène post-générique (que je suis le seul spectateur de la séance à avoir vue), qui présente deux des protagonistes, dans une situation délicate, au cours d'une nouvelle chasse au trésor. Mais j'ai surtout adoré voir émerger une charmante boule de poils d'un petit sac à dos !

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jeudi, 31 mars 2022

Icare

   Ce film d'animation luxembourgeois puise son inspiration dans la mythologie grecque, plus précisément l'arc narratif crétois. L'histoire entremêle ainsi les destins de Minos, Pasiphaé, Ariane, Thésée, Dédale et son fils Icare.

   Les amateurs de contes anciens retrouveront les histoires de leur jeunesse, autour de la naissance puis des méfaits du Minotaure, de l'habileté de Dédale, de l'impétuosité d'Icare et de l'héroïsme de Thésée. Les auteurs y ajoutent une touche personnelle, modifiant légèrement la trame des mythes. L'image est soignée, de texture numérique.

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   Au doublage, on reconnaît quelques voix : celle de Féodor Atkine dans le rôle du vieil architecte talentueux, celle de Camille Cottin en Ariane, fille de roi sûre de sa beauté... et qui rêve du grand amour.

   Cependant, j'ai été déçu par le traitement de l'intrigue. Les auteurs se sont concentrés sur la relation amicale qui naît entre Icare enfant et le jeune Minotaure. C'est un aspect original par rapport au mythe, mais je ne vois pas trop où ils ont voulu nous mener. Ces vieilles histoires sont à manier avec précaution. Elles sont le résultat de millénaires de sagesse. Elles évoquent des intemporels, comme la démesure politique, l'amitié, l'amour, l'inconscience de la jeunesse et la trahison.

   A part un éloge (maladroit) de la différence, je ne vois pas trop quoi tirer du gloubi-boulga qu'on nous sert. Je m'attendais à mieux. Mais cela se suit sans déplaisir, et cela marche plutôt bien auprès des gamins.

20:19 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma, cinema, film, films

Icare

   Ce film d'animation luxembourgeois puise son inspiration dans la mythologie grecque, plus précisément l'arc narratif crétois. L'histoire entremêle ainsi les destins de Minos, Pasiphaé, Ariane, Thésée, Dédale et son fils Icare.

   Les amateurs de contes anciens retrouveront les histoires de leur jeunesse, autour de la naissance puis des méfaits du Minotaure, de l'habileté de Dédale, de l'impétuosité d'Icare et de l'héroïsme de Thésée. Les auteurs y ajoutent une touche personnelle, modifiant légèrement la trame des mythes. L'image est soignée, de texture numérique.

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   Au doublage, on reconnaît quelques voix : celle de Féodor Atkine dans le rôle du vieil architecte talentueux, celle de Camille Cottin en Ariane, fille de roi sûre de sa beauté... et qui rêve du grand amour.

   Cependant, j'ai été déçu par le traitement de l'intrigue. Les auteurs se sont concentrés sur la relation amicale qui naît entre Icare enfant et le jeune Minotaure. C'est un aspect original par rapport au mythe, mais je ne vois pas trop où ils ont voulu nous mener. Ces vieilles histoires sont à manier avec précaution. Elles sont le résultat de millénaires de sagesse. Elles évoquent des intemporels, comme la démesure politique, l'amitié, l'amour, l'inconscience de la jeunesse et la trahison.

   A part un éloge (maladroit) de la différence, je ne vois pas trop quoi tirer du gloubi-boulga qu'on nous sert. Je m'attendais à mieux. Mais cela se suit sans déplaisir, et cela marche plutôt bien auprès des gamins.

20:19 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma, cinema, film, films

dimanche, 27 mars 2022

L'Ile aux 30 cercueils

   Depuis la semaine dernière, France 2 diffuse cette nouvelle adaptation du roman de Maurice Leblanc (dans lequel, contrairement à ce qu'il se passe dans la mini-série, Arsène Lupin finit par intervenir). Deux épisodes ont déjà été proposés aux téléspectateurs, les deux suivants étant programmés lundi 28 mars, les deux derniers lundi 4 avril. (L'intégralité est disponible sur le site de France Télévisions.)

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   Un couple se retrouve au cœur de la tourmente. De nos jours, Christine, une infirmière, retourne sur les lieux de son enfance, l'île (fictive) de Sarek, située à proximité des Glénan, dans le Finistère.

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   Des années auparavant, elle et son mari Raphaël avaient quitté les lieux, après la mort de leur enfant mort-né. Ils se sont reconstruits loin de là, mais sans enfant. Christine revient parce qu'elle a reçu une vidéo tournée au moment de son accouchement : le bébé aurait survécu. Elle se demande ce qu'il est devenu et essaie de l'identifier. Le problème est que deux garçons semblent correspondre... et que, dès son arrivée sur l'île, les morts violentes s'accumulent. Entre ceux qui savent quelque chose (et qui ne veulent pas remuer le passé) et ceux qui, bien que ne sachant rien, ont un avis bien tranché sur tout, l'infirmière doit la jouer finement, appuyée (discrètement) par le chef de la gendarmerie locale (secrètement amoureux d'elle) puis son mari, qui finit par la rejoindre.

   Par rapport au roman, beaucoup de choses ont été modifiées... et ce n'est pas forcément un mal. Qu'ont gardé les scénaristes ? La croyance en la perte de l'enfant, le départ puis le retour de la mère, l'existence de deux garçons, la crucifixion des femmes et l'histoire des fameux trente cercueils, une sombre prophétie qu'un tueur en série semble s'évertuer à accomplir.

   En dépit de certaines faiblesses, j'ai été pris par cette intrigue. La distribution est attrayante, avec Virginie Ledoyen, Charles Berling, Jean-François Stévenin (qu'on n'arrête pas de voir sur les écrans depuis qu'il est décédé !), Marilyne Canto, Dominique Pinon et une brochette de petits jeunes assez doués. On a envie de découvrir le fin mot de l'histoire, surtout dans sa forme double : la mort présumée du fils de Christine et le destin de cette autre femme, mère d'un autre enfant, qui a vécu sur la même île et qui a disparu quelques années auparavant.

   Le gros défaut de la mini-série est la peinture caricaturale qui est faite de ses habitants. Comme on a déplacé l'action principale de 1917 à 2021, on aurait pu nous éviter ces portraits de Bretons arriérés, superstitieux ou culs-bénits, alcooliques et violents, même si les derniers épisodes sont chargés de redorer quelque peu leur blason. Ceux-ci manquent d'ailleurs un peu de saveur si l'on a compris qui est à la manœuvre. Je conseille d'ailleurs de ne surtout pas (re)lire le roman avant de voir la série.

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   En revanche, après avoir vu cette adaptation assez éloignée de l'original, on peut se replonger dans la prose de Maurice Leblanc, un auteur à mon avis sous-estimé de notre littérature. La série diffusée récemment sur Netflix l'a remis au goût du jour... mais cela fait un petit moment qu'au Japon, par exemple, on lui rend hommage à travers le personnage d'Edgar de la Cambriole.

   Le roman de Leblanc est à mon avis plus ample que sa dernière adaptation télévisuelle. Celle-ci est centrée sur le drame intime et sur les tensions familiales, alors que l'histoire d'origine évoque des secrets millénaires et une tentation mégalomaniaque qui pourrait menacer l'humanité. Arsène Lupin n'intervient que dans le dernier tiers de l'intrigue, de manière déterminante. Je n'avais jamais lu ce roman (alors que je regardais jadis avec passion les aventures télévisuelles où brillait Georges Descrières). Je l'ai trouvé passionnant.

L'Ile aux 30 cercueils

   Depuis la semaine dernière, France 2 diffuse cette nouvelle adaptation du roman de Maurice Leblanc (dans lequel, contrairement à ce qu'il se passe dans la mini-série, Arsène Lupin finit par intervenir). Deux épisodes ont déjà été proposés aux téléspectateurs, les deux suivants étant programmés lundi 28 mars, les deux derniers lundi 4 avril. (L'intégralité est disponible sur le site de France Télévisions.)

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   Un couple se retrouve au cœur de la tourmente. De nos jours, Christine, une infirmière, retourne sur les lieux de son enfance, l'île (fictive) de Sarek, située à proximité des Glénan, dans le Finistère.

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   Des années auparavant, elle et son mari Raphaël avaient quitté les lieux, après la mort de leur enfant mort-né. Ils se sont reconstruits loin de là, mais sans enfant. Christine revient parce qu'elle a reçu une vidéo tournée au moment de son accouchement : le bébé aurait survécu. Elle se demande ce qu'il est devenu et essaie de l'identifier. Le problème est que deux garçons semblent correspondre... et que, dès son arrivée sur l'île, les morts violentes s'accumulent. Entre ceux qui savent quelque chose (et qui ne veulent pas remuer le passé) et ceux qui, bien que ne sachant rien, ont un avis bien tranché sur tout, l'infirmière doit la jouer finement, appuyée (discrètement) par le chef de la gendarmerie locale (secrètement amoureux d'elle) puis son mari, qui finit par la rejoindre.

   Par rapport au roman, beaucoup de choses ont été modifiées... et ce n'est pas forcément un mal. Qu'ont gardé les scénaristes ? La croyance en la perte de l'enfant, le départ puis le retour de la mère, l'existence de deux garçons, la crucifixion des femmes et l'histoire des fameux trente cercueils, une sombre prophétie qu'un tueur en série semble s'évertuer à accomplir.

   En dépit de certaines faiblesses, j'ai été pris par cette intrigue. La distribution est attrayante, avec Virginie Ledoyen, Charles Berling, Jean-François Stévenin (qu'on n'arrête pas de voir sur les écrans depuis qu'il est décédé !), Marilyne Canto, Dominique Pinon et une brochette de petits jeunes assez doués. On a envie de découvrir le fin mot de l'histoire, surtout dans sa forme double : la mort présumée du fils de Christine et le destin de cette autre femme, mère d'un autre enfant, qui a vécu sur la même île et qui a disparu quelques années auparavant.

   Le gros défaut de la mini-série est la peinture caricaturale qui est faite de ses habitants. Comme on a déplacé l'action principale de 1917 à 2021, on aurait pu nous éviter ces portraits de Bretons arriérés, superstitieux ou culs-bénits, alcooliques et violents, même si les derniers épisodes sont chargés de redorer quelque peu leur blason. Ceux-ci manquent d'ailleurs un peu de saveur si l'on a compris qui est à la manœuvre. Je conseille d'ailleurs de ne surtout pas (re)lire le roman avant de voir la série.

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   En revanche, après avoir vu cette adaptation assez éloignée de l'original, on peut se replonger dans la prose de Maurice Leblanc, un auteur à mon avis sous-estimé de notre littérature. La série diffusée récemment sur Netflix l'a remis au goût du jour... mais cela fait un petit moment qu'au Japon, par exemple, on lui rend hommage à travers le personnage d'Edgar de la Cambriole.

   Le roman de Leblanc est à mon avis plus ample que sa dernière adaptation télévisuelle. Celle-ci est centrée sur le drame intime et sur les tensions familiales, alors que l'histoire d'origine évoque des secrets millénaires et une tentation mégalomaniaque qui pourrait menacer l'humanité. Arsène Lupin n'intervient que dans le dernier tiers de l'intrigue, de manière déterminante. Je n'avais jamais lu ce roman (alors que je regardais jadis avec passion les aventures télévisuelles où brillait Georges Descrières). Je l'ai trouvé passionnant.

vendredi, 25 mars 2022

Ambulance

   Michael Bay est une sorte de Roland Emmerich au petit pied : versé dans le film à grand spectacle pas subtil, il a été capable de produire quelques grands succès populaires comme d'authentiques daubes (à gros budget).

   Ici, les héros sont deux frères d'adoption, un Noir et un Blanc. Le premier, incarné par Yahya Abdul-Mateen II (qui a déjà traîné sa carcasse dans Aquaman et Matrix Resurrections), est un vétéran d'Afghanistan tombé dans la précarité. Marié, père d'un bébé, il voudrait la jouer réglo et bien s'insérer dans le monde des civils, quitte à accepter le premier travail venu. (On sent la volonté des scénaristes de proposer un modèle positif à la frange du public issue des ghettos.)

   Surtout, Will voudrait éviter d'avoir à solliciter l'aide de son frangin blanc, Danny-la-débrouille, un flambeur un peu cinglé, toujours entre deux coups. Dans le rôle, Jake Gyllenhaal s'épanouit délicieusement dans la dinguerie.

   Une fois cette rangée de perles enfilée, on nous conduit à un spectaculaire braquage de banque, qui, bien évidemment, ne se déroule pas comme prévu. L'équipe de gros bras frappadingues réunie par Danny a beau avoir minutieusement préparé le coup, l'antigang est à leurs trousses... et le sentimentalisme de deux flics de Los Angeles menace de tout faire foirer. Cela donne une séquence survitaminée, avec une caméra un peu trop fébrile à mon goût, mais globalement efficace.

   En découle la fameuse poursuite, qui va durer (presque) tout le reste du film : les deux braqueurs rescapés du groupe ont pris en otage une ravissante infirmière (Eiza Gonzalez, vue dans Hobbes & Shaw), dans un camion-ambulance où se trouve aussi un policier gravement blessé. Entre la volonté de profiter du pognon mal acquis et le désir de ne pas commettre de mal irréparable, les voleurs sont partagés, à des degrés divers.

   Cette deuxième (longue) partie frôle dangereusement l'invraisemblance : dans la vraie vie, les fuyards auraient été bien plus rapidement rattrapés... mais cela nous aurait notamment privés de l'exceptionnelle opération à ventre ouvert, dans un véhicule en marche. L'infirmière y fait montre de sa dextérité à explorer les tripes du policier blessé, qui a le mauvais goût de se réveiller en pleine boucherie chirurgie expérimentale ! Là, je kiffe. Les traits d'humour noir atteignent leur cible, alors que la trame chaotique de l'amour fraternel est assez convenue.

   Bon, voilà, c'est trépidant, vraiment prenant, dans une grande salle, sur un très grand écran, avec du gros son, de grosses bagnoles, de gros guns, de grosses voix, de grosses burnes... et de gros ovaires. (L'infirmière a beaucoup de cran.) Hélas, cette emballante farandole est gâchée par les dernières minutes, engluées dans les bons sentiments. Bay aurait dû resserrer son histoire autour de la déglingue et des cascades. Cela aurait pu donner un excellent divertissement régressif.

22:01 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : cinéma, cinema, film, films

Ambulance

   Michael Bay est une sorte de Roland Emmerich au petit pied : versé dans le film à grand spectacle pas subtil, il a été capable de produire quelques grands succès populaires comme d'authentiques daubes (à gros budget).

   Ici, les héros sont deux frères d'adoption, un Noir et un Blanc. Le premier, incarné par Yahya Abdul-Mateen II (qui a déjà traîné sa carcasse dans Aquaman et Matrix Resurrections), est un vétéran d'Afghanistan tombé dans la précarité. Marié, père d'un bébé, il voudrait la jouer réglo et bien s'insérer dans le monde des civils, quitte à accepter le premier travail venu. (On sent la volonté des scénaristes de proposer un modèle positif à la frange du public issue des ghettos.)

   Surtout, Will voudrait éviter d'avoir à solliciter l'aide de son frangin blanc, Danny-la-débrouille, un flambeur un peu cinglé, toujours entre deux coups. Dans le rôle, Jake Gyllenhaal s'épanouit délicieusement dans la dinguerie.

   Une fois cette rangée de perles enfilée, on nous conduit à un spectaculaire braquage de banque, qui, bien évidemment, ne se déroule pas comme prévu. L'équipe de gros bras frappadingues réunie par Danny a beau avoir minutieusement préparé le coup, l'antigang est à leurs trousses... et le sentimentalisme de deux flics de Los Angeles menace de tout faire foirer. Cela donne une séquence survitaminée, avec une caméra un peu trop fébrile à mon goût, mais globalement efficace.

   En découle la fameuse poursuite, qui va durer (presque) tout le reste du film : les deux braqueurs rescapés du groupe ont pris en otage une ravissante infirmière (Eiza Gonzalez, vue dans Hobbes & Shaw), dans un camion-ambulance où se trouve aussi un policier gravement blessé. Entre la volonté de profiter du pognon mal acquis et le désir de ne pas commettre de mal irréparable, les voleurs sont partagés, à des degrés divers.

   Cette deuxième (longue) partie frôle dangereusement l'invraisemblance : dans la vraie vie, les fuyards auraient été bien plus rapidement rattrapés... mais cela nous aurait notamment privés de l'exceptionnelle opération à ventre ouvert, dans un véhicule en marche. L'infirmière y fait montre de sa dextérité à explorer les tripes du policier blessé, qui a le mauvais goût de se réveiller en pleine boucherie chirurgie expérimentale ! Là, je kiffe. Les traits d'humour noir atteignent leur cible, alors que la trame chaotique de l'amour fraternel est assez convenue.

   Bon, voilà, c'est trépidant, vraiment prenant, dans une grande salle, sur un très grand écran, avec du gros son, de grosses bagnoles, de gros guns, de grosses voix, de grosses burnes... et de gros ovaires. (L'infirmière a beaucoup de cran.) Hélas, cette emballante farandole est gâchée par les dernières minutes, engluées dans les bons sentiments. Bay aurait dû resserrer son histoire autour de la déglingue et des cascades. Cela aurait pu donner un excellent divertissement régressif.

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dimanche, 20 mars 2022

L'anneau de Brokenwood

   Ce dimanche soir, France 3 poursuit la diffusion de la septième saison de la série Brokenwood, commencée la semaine dernière avec "Le Garrot et le Vinkelbraun". Pour réussi qu'il soit, cet épisode m'a moins marqué que celui programmé ce soir : "Un bien-être qui fait mal".

   L'action se déroule dans un centre de remise en forme écolo, dont les principes s'inspirent des "philosophies orientales". L'alcool, le tabac, la viande, le sucre et les produits laitiers en sont bannis, afin que les pensionnaires (féminines... et plutôt fortunées)  soient plus aptes à se "retrouver", se réconcilier avec la nature. Cet arrière-plan est parfois savoureux, les scénaristes s'étant amusés à insérer, tout au long de l'épisode, des scènes relativisant le tableau idyllique présenté au début. (L'ambiance ressemble un peu à ce qu'on a pu voir dans certains épisodes de Meurtres au paradis.)

   Le corps d'une cliente est retrouvé, un matin, dans le sauna. Débarque alors l'équipe d'enquêteurs, constituée de personnages aux caractères bien affirmés, l'une des réussites de la série.

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   Commençons par Mike Shepherd, le berger commandant (DSS, detective senior sergeant) de la brigade criminelle.

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   Originellement en fonction à la Direction centrale de la police, il débarque à Brokenwood (petite ville fictive située au nord d'Auckland) dans le premier épisode de la saison 1. Quinquagénaire bedonnant, multidivorcé, il roule dans une antiquité (avec lève-vitre manuel), écoute de la musique country sur de vieilles cassettes audio et aime le bon vin. Il est plutôt empathique, parfois un brin caustique... et inventif. Il ne suit pas toujours le règlement à la lettre. Son aspect quelque peu débraillé fait qu'on le sous-estime souvent. À tort.

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   Son adjointe est la capitaine (detective) Kristin Sims. Cette jolie blonde se fait régulièrement draguer au cours des enquêtes... mais elle n'est pas facile à séduire. De plus, elle sait très bien comment remettre à sa place un prétendant trop insistant. (Elle trouve les mecs du coin trop lourds ou pas fiables). Elle est pleinement investie dans son travail... et plus rigoureuse que son supérieur hiérarchique, qui sait pouvoir se reposer sur elle. (À la lecture des lignes qui précèdent, vous aurez compris qu'il s'agit de mon personnage préféré.)

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   Un troisième gradé complète l'équipe, le lieutenant (detective constable) Breen. Toujours d'apparence impeccable quand il est en service, il sert un peu d'homme à tout faire à ses supérieurs, qui s'ingénient à lui confier des tâches ingrates. Il râle, mais accomplit très bien son travail. Il est parfois un peu lourd (mais pas méchamment). Il contribue à mettre une bonne ambiance dans la série... qu'il quitte hélas au cours de cette septième saison (l'acteur s'étant engagé dans d'autres projets). Il est remplacé par Daniel Chalmers :

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   Ce nouvel enquêteur va introduire de la diversité au sein de la brigade. Il est d'origine maorie et, comme le t-shirt qu'il porte le suggère, n'a pas les mêmes goûts musicaux que son commandant. J'ai déjà pu voir l'un des épisodes suivants et je peux dire qu'il se révèle bon flic, pas très causant, avec sans doute un passé dont il n'aime pas parler. (Je pense qu'avec son arrivée, la production a voulu combler le départ d'un autre second rôle régulier, celui du jeune Jared, lui aussi maori.)

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   Je m'en voudrais de terminer cette présentation sans mentionner Gina, la légiste d'origine russe, ravie de l'arrivée du commandant Shepherd dans la brigade. Elle le drague ostensiblement et voit la capitaine Sims comme une rivale qu'il faut remettre à sa place. Dans la version française, elle est délicieusement doublée par une comédienne qui lui donne un accent est-européen très prononcé. (C'est l'occasion de préciser que la version française est très bonne. Je conseille aussi toutefois de tenter de temps à autre la V.O., pour goûter l'accent néo-zélandais, distinct du britannique et du nord-américain.)

   Les histoires sont en général assez complexes, les seconds rôles toujours bien écrits (et interprétés). L'ambiance est bon enfant, parfois un peu scabreuse, le tout sur fond de musique  country. C'est une sorte de feel good series, comme diraient les Anglo-Saxons.

   Dans l'épisode inédit de ce soir, une bague joue un rôle particulier. C'est le prétexte à de multiples allusions au Seigneur des anneaux, dont les adaptations cinématographiques ont été tournées, rappelons-le, en Nouvelle-Zélande, patrie du réalisateur Peter Jackson. Les spectateurs un peu observateurs noteront que l'un des personnages secondaires se prénomme... Frodon.

L'anneau de Brokenwood

   Ce dimanche soir, France 3 poursuit la diffusion de la septième saison de la série Brokenwood, commencée la semaine dernière avec "Le Garrot et le Vinkelbraun". Pour réussi qu'il soit, cet épisode m'a moins marqué que celui programmé ce soir : "Un bien-être qui fait mal".

   L'action se déroule dans un centre de remise en forme écolo, dont les principes s'inspirent des "philosophies orientales". L'alcool, le tabac, la viande, le sucre et les produits laitiers en sont bannis, afin que les pensionnaires (féminines... et plutôt fortunées)  soient plus aptes à se "retrouver", se réconcilier avec la nature. Cet arrière-plan est parfois savoureux, les scénaristes s'étant amusés à insérer, tout au long de l'épisode, des scènes relativisant le tableau idyllique présenté au début. (L'ambiance ressemble un peu à ce qu'on a pu voir dans certains épisodes de Meurtres au paradis.)

   Le corps d'une cliente est retrouvé, un matin, dans le sauna. Débarque alors l'équipe d'enquêteurs, constituée de personnages aux caractères bien affirmés, l'une des réussites de la série.

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   Commençons par Mike Shepherd, le berger commandant (DSS, detective senior sergeant) de la brigade criminelle.

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   Originellement en fonction à la Direction centrale de la police, il débarque à Brokenwood (petite ville fictive située au nord d'Auckland) dans le premier épisode de la saison 1. Quinquagénaire bedonnant, multidivorcé, il roule dans une antiquité (avec lève-vitre manuel), écoute de la musique country sur de vieilles cassettes audio et aime le bon vin. Il est plutôt empathique, parfois un brin caustique... et inventif. Il ne suit pas toujours le règlement à la lettre. Son aspect quelque peu débraillé fait qu'on le sous-estime souvent. À tort.

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   Son adjointe est la capitaine (detective) Kristin Sims. Cette jolie blonde se fait régulièrement draguer au cours des enquêtes... mais elle n'est pas facile à séduire. De plus, elle sait très bien comment remettre à sa place un prétendant trop insistant. (Elle trouve les mecs du coin trop lourds ou pas fiables). Elle est pleinement investie dans son travail... et plus rigoureuse que son supérieur hiérarchique, qui sait pouvoir se reposer sur elle. (À la lecture des lignes qui précèdent, vous aurez compris qu'il s'agit de mon personnage préféré.)

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   Un troisième gradé complète l'équipe, le lieutenant (detective constable) Breen. Toujours d'apparence impeccable quand il est en service, il sert un peu d'homme à tout faire à ses supérieurs, qui s'ingénient à lui confier des tâches ingrates. Il râle, mais accomplit très bien son travail. Il est parfois un peu lourd (mais pas méchamment). Il contribue à mettre une bonne ambiance dans la série... qu'il quitte hélas au cours de cette septième saison (l'acteur s'étant engagé dans d'autres projets). Il est remplacé par Daniel Chalmers :

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   Ce nouvel enquêteur va introduire de la diversité au sein de la brigade. Il est d'origine maorie et, comme le t-shirt qu'il porte le suggère, n'a pas les mêmes goûts musicaux que son commandant. J'ai déjà pu voir l'un des épisodes suivants et je peux dire qu'il se révèle bon flic, pas très causant, avec sans doute un passé dont il n'aime pas parler. (Je pense qu'avec son arrivée, la production a voulu combler le départ d'un autre second rôle régulier, celui du jeune Jared, lui aussi maori.)

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   Je m'en voudrais de terminer cette présentation sans mentionner Gina, la légiste d'origine russe, ravie de l'arrivée du commandant Shepherd dans la brigade. Elle le drague ostensiblement et voit la capitaine Sims comme une rivale qu'il faut remettre à sa place. Dans la version française, elle est délicieusement doublée par une comédienne qui lui donne un accent est-européen très prononcé. (C'est l'occasion de préciser que la version française est très bonne. Je conseille aussi toutefois de tenter de temps à autre la V.O., pour goûter l'accent néo-zélandais, distinct du britannique et du nord-américain.)

   Les histoires sont en général assez complexes, les seconds rôles toujours bien écrits (et interprétés). L'ambiance est bon enfant, parfois un peu scabreuse, le tout sur fond de musique  country. C'est une sorte de feel good series, comme diraient les Anglo-Saxons.

   Dans l'épisode inédit de ce soir, une bague joue un rôle particulier. C'est le prétexte à de multiples allusions au Seigneur des anneaux, dont les adaptations cinématographiques ont été tournées, rappelons-le, en Nouvelle-Zélande, patrie du réalisateur Peter Jackson. Les spectateurs un peu observateurs noteront que l'un des personnages secondaires se prénomme... Frodon.

samedi, 19 mars 2022

Notre-Dame brûle

   J'avais quitté Jean-Jacques Annaud en 2015, avec Le Dernier Loup. Le revoici avec un film à grand spectacle, ayant bénéficié de nombreux financements publics... et du mécénat Pinault. C'est une sorte de fiction à caractère documentaire.

   La début met en scène les heures précédant l'incendie. On nous propose d'abord de superbes vues de Paris, l'un des plans s'achevant derrière la cathédrale, avec la Tour Eiffel en ligne de mire, sur la gauche. Ce côté carte postale est très présent dans le film, qui prend parfois l'allure d'un dépliant touristique consacré à la capitale et à Versailles.

   Le scénario comme la réalisation ne tranchent pas franchement entre les différentes hypothèses concernant le déclenchement du feu. Entre l'abandon de mégots de cigarettes mal éteints dans une zone inflammable, les travaux de coupure et de soudure réalisés sur place et les conséquences de courts-circuits (liés à une installation électrique vieillissante... ou à l'action des pigeons !), chacun est laissé libre de choisir.

   La suite immédiate n'est pas à l'honneur des Français. La sécurité de la cathédrale apparaît chancelante, reposant sur des personnes très âgées (censées être capable de monter rapidement des dizaines de marches d'escalier) ou des travailleurs précaires, formés à la hâte. L'arrivée des secours est retardée par les embouteillages parisiens, l'incivisme de certains conducteurs, piétons ou cyclomotoristes... et les travaux de voirie, qui ont empêché au moins un camion de pompiers de rejoindre rapidement les lieux. (Hidalgo, démission !) Quant au régisseur en chef de la cathédrale (qui possède la seule clé capable d'ouvrir une serrure stratégique), il met un temps fou à revenir au centre de Paris, ratant sa correspondance RER (Pécresse, démission !) puis peinant à trouver un "vélib" en état de fonctionner !

   Arrivent enfin à l'écran ceux qui vont occuper l'essentiel du reste de l'action : les pompiers. Le film est un hommage à leur courage et leur ingéniosité, qui ont sans doute sauvé l'édifice d'un effondrement total. Les plus convaincants sont les acteurs campant les pompiers de terrain, les "bleus" comme les expérimentés. Je suis moins emballé par ceux qui incarnent les officiers supérieurs, en particulier Samuel Labarthe, que j'ai déjà vu bien meilleur ailleurs. (Qu'elle est loin, la Comédie française !)

   Des hommes embarqués dans un maelstrom de feu, Annaud sait faire. Sur un très grand écran, c'est incontestablement spectaculaire. Le cinéaste sait créer une tension dramatique autour de l'action des pompiers. Certains plans sont particulièrement réussis, notamment quand il est question du plomb en fusion, mais aussi à l'intérieur de l'église, le mobilier étant tour à tour touché par le feu et par l'eau. Autre point fort : la séquence qui mène au sauvetage (en deux temps...) de la couronne d'épines.

   Tout cela aurait pu donner un film formidable, si je n'avais pas quelques réserves à émettre. Il y a tout d'abord la direction d'acteurs. Si on met de côté l'action des pompiers de base, le reste est vraiment médiocre, très appuyé. (Le pire du lot est le sacristain en chef de la cathédrale, caricatural au possible.) J'ai aussi été gêné par l'aspect "cul-bénit". Qu'on rende hommage aux croyants sincères qui ont été bouleversés par les ravages subis par l'édifice, d'accord, mais pas au point de faire de la propagande religieuse. Le coup de la gamine, qui échappe à sa mère (ainsi qu'à tous les adultes présents sur place) pour allumer son petit cierge... le seul qui finit non éteint dans une cathédrale obscure... c'est un peu too much pour moi.

   P.S.

   Dans le cadre de la Fête du court-métrage, nous avons eu droit, en guise d'amuse-gueule, à Bouquet d'illusions (dit aussi The Triple-Headed Lady), de Georges Méliès.

23:55 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : cinéma, cinema, film, films

Notre-Dame brûle

   J'avais quitté Jean-Jacques Annaud en 2015, avec Le Dernier Loup. Le revoici avec un film à grand spectacle, ayant bénéficié de nombreux financements publics... et du mécénat Pinault. C'est une sorte de fiction à caractère documentaire.

   La début met en scène les heures précédant l'incendie. On nous propose d'abord de superbes vues de Paris, l'un des plans s'achevant derrière la cathédrale, avec la Tour Eiffel en ligne de mire, sur la gauche. Ce côté carte postale est très présent dans le film, qui prend parfois l'allure d'un dépliant touristique consacré à la capitale et à Versailles.

   Le scénario comme la réalisation ne tranchent pas franchement entre les différentes hypothèses concernant le déclenchement du feu. Entre l'abandon de mégots de cigarettes mal éteints dans une zone inflammable, les travaux de coupure et de soudure réalisés sur place et les conséquences de courts-circuits (liés à une installation électrique vieillissante... ou à l'action des pigeons !), chacun est laissé libre de choisir.

   La suite immédiate n'est pas à l'honneur des Français. La sécurité de la cathédrale apparaît chancelante, reposant sur des personnes très âgées (censées être capable de monter rapidement des dizaines de marches d'escalier) ou des travailleurs précaires, formés à la hâte. L'arrivée des secours est retardée par les embouteillages parisiens, l'incivisme de certains conducteurs, piétons ou cyclomotoristes... et les travaux de voirie, qui ont empêché au moins un camion de pompiers de rejoindre rapidement les lieux. (Hidalgo, démission !) Quant au régisseur en chef de la cathédrale (qui possède la seule clé capable d'ouvrir une serrure stratégique), il met un temps fou à revenir au centre de Paris, ratant sa correspondance RER (Pécresse, démission !) puis peinant à trouver un "vélib" en état de fonctionner !

   Arrivent enfin à l'écran ceux qui vont occuper l'essentiel du reste de l'action : les pompiers. Le film est un hommage à leur courage et leur ingéniosité, qui ont sans doute sauvé l'édifice d'un effondrement total. Les plus convaincants sont les acteurs campant les pompiers de terrain, les "bleus" comme les expérimentés. Je suis moins emballé par ceux qui incarnent les officiers supérieurs, en particulier Samuel Labarthe, que j'ai déjà vu bien meilleur ailleurs. (Qu'elle est loin, la Comédie française !)

   Des hommes embarqués dans un maelstrom de feu, Annaud sait faire. Sur un très grand écran, c'est incontestablement spectaculaire. Le cinéaste sait créer une tension dramatique autour de l'action des pompiers. Certains plans sont particulièrement réussis, notamment quand il est question du plomb en fusion, mais aussi à l'intérieur de l'église, le mobilier étant tour à tour touché par le feu et par l'eau. Autre point fort : la séquence qui mène au sauvetage (en deux temps...) de la couronne d'épines.

   Tout cela aurait pu donner un film formidable, si je n'avais pas quelques réserves à émettre. Il y a tout d'abord la direction d'acteurs. Si on met de côté l'action des pompiers de base, le reste est vraiment médiocre, très appuyé. (Le pire du lot est le sacristain en chef de la cathédrale, caricatural au possible.) J'ai aussi été gêné par l'aspect "cul-bénit". Qu'on rende hommage aux croyants sincères qui ont été bouleversés par les ravages subis par l'édifice, d'accord, mais pas au point de faire de la propagande religieuse. Le coup de la gamine, qui échappe à sa mère (ainsi qu'à tous les adultes présents sur place) pour allumer son petit cierge... le seul qui finit non éteint dans une cathédrale obscure... c'est un peu too much pour moi.

   P.S.

   Dans le cadre de la Fête du court-métrage, nous avons eu droit, en guise d'amuse-gueule, à Bouquet d'illusions (dit aussi The Triple-Headed Lady), de Georges Méliès.

23:55 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : cinéma, cinema, film, films

King

   Ce roi est... un lionceau, clin d’œil transparent à la production Disney, à laquelle le réalisateur David Moreau emprunte une partie des codes, quand il ne pioche pas chez Spielberg. Comme chez le réalisateur barbu, les adultes sont à côté de la plaque et ce sont les enfants les moteurs de l'intrigue.

cinéma,cinema,film,films

   Mention spéciale à Lou Lambrecht, chargée d'incarner une préadolescente non conformiste, victime de cyber-harcèlement. Je suis nettement moins convaincu par les autres interprètes, adultes comme enfants. Soit ils surjouent, soit ils sont empêtrés dans des personnages taillés à la hache.

cinéma,cinema,film,films

   Évidemment, le personnage le plus intéressant est celui du lionceau... une créature virtuelle dans la plupart des scènes. Et pourtant, il semble plus vrai que nature... et très très mignon. Quand on aime les félins, on ne peut pas ne pas craquer pour lui.

   Et l'histoire dans tout ça ? Cousue de fil blanc, parfois invraisemblable, mais rythmée, avec un poil d'humour, de l'émotion et des rebondissements (assez prévisibles). Notons que les auteurs ont eu l'intelligence de faire évoluer positivement plusieurs personnages, adultes comme enfants, en particulier le frère de l'héroïne (qui commence à mûrir après avoir reçu un bon coup de poing dans les burnes) et le fils du traqueur de lion, une véritable tête à claques rivée à son portable (persuadé qu'écouter fort du rap bas-de-gamme fait de lui un rebelle).

   Les enfants adorent et l'on passe un gentil moment.

   P.S.

   Dans le cadre de la Fête du court-métrage, en guise hors-d’œuvre, nous avons eu droit à Chute (Down), un petit film pétillant, à l'humour macabre... pas tout à fait adapté au public de la salle (qui n'y a d'ailleurs guère prêté attention).

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King

   Ce roi est... un lionceau, clin d’œil transparent à la production Disney, à laquelle le réalisateur David Moreau emprunte une partie des codes, quand il ne pioche pas chez Spielberg. Comme chez le réalisateur barbu, les adultes sont à côté de la plaque et ce sont les enfants les moteurs de l'intrigue.

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   Mention spéciale à Lou Lambrecht, chargée d'incarner une préadolescente non conformiste, victime de cyber-harcèlement. Je suis nettement moins convaincu par les autres interprètes, adultes comme enfants. Soit ils surjouent, soit ils sont empêtrés dans des personnages taillés à la hache.

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   Évidemment, le personnage le plus intéressant est celui du lionceau... une créature virtuelle dans la plupart des scènes. Et pourtant, il semble plus vrai que nature... et très très mignon. Quand on aime les félins, on ne peut pas ne pas craquer pour lui.

   Et l'histoire dans tout ça ? Cousue de fil blanc, parfois invraisemblable, mais rythmée, avec un poil d'humour, de l'émotion et des rebondissements (assez prévisibles). Notons que les auteurs ont eu l'intelligence de faire évoluer positivement plusieurs personnages, adultes comme enfants, en particulier le frère de l'héroïne (qui commence à mûrir après avoir reçu un bon coup de poing dans les burnes) et le fils du traqueur de lion, une véritable tête à claques rivée à son portable (persuadé qu'écouter fort du rap bas-de-gamme fait de lui un rebelle).

   Les enfants adorent et l'on passe un gentil moment.

   P.S.

   Dans le cadre de la Fête du court-métrage, en guise hors-d’œuvre, nous avons eu droit à Chute (Down), un petit film pétillant, à l'humour macabre... pas tout à fait adapté au public de la salle (qui n'y a d'ailleurs guère prêté attention).

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dimanche, 13 mars 2022

Le Tueur de l'ombre

   Je ne connaissais pas cette série danoise, dont Arte vient de mettre en ligne l'intégralité des huit épisodes de la saison 2 (dont la diffusion télévisuelle est programmée les jeudis du mois de mars). Compte tenu de récentes très bonnes expériences sur la chaîne franco-allemande (l'horrifique Stag, la sociétale 30 degrés en hiver et la captivante Bron), j'ai tenté ma chance... et je ne me suis pas arrêté avant d'avoir avalé les huit épisodes.

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   L'action se déroule dans les environs d'Odense, sur l'île de Fionie (la troisième plus grande du Danemark). Une équipe de la police criminelle continue à travailler sur trois meurtres non élucidés, perpétrés cinq ans plus tôt. Les policiers sont persuadés d'avoir affaire à un tueur en série, qui aurait mis un terme à ses méfaits pour une raison inexpliquée. Cependant, un quatrième meurtre survient, qui laisse à penser qu'il est de retour...

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   La traque du criminel va être menée par deux femmes talentueuses. À gauche se trouve Karina, la cheffe de l'équipe d'enquêteurs, calme et pugnace. À droite se trouve la consultante Louise, experte en psychologie criminelle (déjà présente dans la saison 1).

   Au-delà de l'aspect policier, les huit épisodes évoquent la vie personnelle de femmes très engagées dans leur activité professionnelle, montrant des situations qui, il y a trente ans, auraient été mises en scène avec des hommes à leur place. Ainsi la policière peut compter sur un mari bienveillant, qui s'occupe attentivement de leur progéniture. La psychologue peine à s'engager affectivement, tant elle est prise par son boulot. On croise aussi une magistrate qui n'a pas la langue dans sa poche et une cadre commerciale qui quitte son époux pour occuper un poste de direction à Singapour.

   L'autre spécificité de l'intrigue est qu'on découvre assez vite qui est l'auteur des crimes. Mais cela n'enlève rien au suspens distillé par l'histoire. D'abord parce qu'il est suffisamment malin pour être passé sous les radars. Pendant très longtemps, les policiers ne parviennent pas à l'identifier, ni même à récupérer quoi que ce soit provenant de lui. De plus, un grand mystère place quant à ses motivations... si bien qu'on se demande quand il va récidiver et contre qui.

   C'est bien filmé, bien joué (et plutôt bien doublé, pour celles et ceux qui n'ont pas envie de se plonger dans la version danoise sous-titrée), accompagné d'une musique adéquate (intrigante voire inquiétante).

   Je recommande vivement.

Le Tueur de l'ombre

   Je ne connaissais pas cette série danoise, dont Arte vient de mettre en ligne l'intégralité des huit épisodes de la saison 2 (dont la diffusion télévisuelle est programmée les jeudis du mois de mars). Compte tenu de récentes très bonnes expériences sur la chaîne franco-allemande (l'horrifique Stag, la sociétale 30 degrés en hiver et la captivante Bron), j'ai tenté ma chance... et je ne me suis pas arrêté avant d'avoir avalé les huit épisodes.

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   L'action se déroule dans les environs d'Odense, sur l'île de Fionie (la troisième plus grande du Danemark). Une équipe de la police criminelle continue à travailler sur trois meurtres non élucidés, perpétrés cinq ans plus tôt. Les policiers sont persuadés d'avoir affaire à un tueur en série, qui aurait mis un terme à ses méfaits pour une raison inexpliquée. Cependant, un quatrième meurtre survient, qui laisse à penser qu'il est de retour...

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   La traque du criminel va être menée par deux femmes talentueuses. À gauche se trouve Karina, la cheffe de l'équipe d'enquêteurs, calme et pugnace. À droite se trouve la consultante Louise, experte en psychologie criminelle (déjà présente dans la saison 1).

   Au-delà de l'aspect policier, les huit épisodes évoquent la vie personnelle de femmes très engagées dans leur activité professionnelle, montrant des situations qui, il y a trente ans, auraient été mises en scène avec des hommes à leur place. Ainsi la policière peut compter sur un mari bienveillant, qui s'occupe attentivement de leur progéniture. La psychologue peine à s'engager affectivement, tant elle est prise par son boulot. On croise aussi une magistrate qui n'a pas la langue dans sa poche et une cadre commerciale qui quitte son époux pour occuper un poste de direction à Singapour.

   L'autre spécificité de l'intrigue est qu'on découvre assez vite qui est l'auteur des crimes. Mais cela n'enlève rien au suspens distillé par l'histoire. D'abord parce qu'il est suffisamment malin pour être passé sous les radars. Pendant très longtemps, les policiers ne parviennent pas à l'identifier, ni même à récupérer quoi que ce soit provenant de lui. De plus, un grand mystère place quant à ses motivations... si bien qu'on se demande quand il va récidiver et contre qui.

   C'est bien filmé, bien joué (et plutôt bien doublé, pour celles et ceux qui n'ont pas envie de se plonger dans la version danoise sous-titrée), accompagné d'une musique adéquate (intrigante voire inquiétante).

   Je recommande vivement.