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mercredi, 31 mai 2023

Comptine mortelle

   Dimanche dernier, France 3 a commencé la diffusion d'une nouvelle mini-série britannique, inspirée d'un roman policier d'Anthony Horowitz. Les trois premiers épisodes ont été diffusés le 28 mai, les trois derniers le seront dimanche 4 juin prochain. Dès à présent, les six sont disponibles sur le site de France TV.

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   De nos jours, à Londres, une brillante et pugnace éditrice (qui  a sacrifié une partie de sa vie privée à sa carrière) apprend que l'écrivain à succès qui fait le bonheur de sa boîte a achevé un nouveau roman policier mettant en scène le populaire détective Atticus Pünd. Cependant, il apparaît que le tapuscrit de Magpie Murders qu'elle a reçu a été amputé de son dernier chapitre, celui des révélations. La situation se complique quand on apprend le décès subit de l'écrivain, dont on se demande s'il s'agit d'un accident, d'un suicide ou d'un assassinat. L'éditrice part en quête du dernier chapitre... et de réponses quant au décès de l'écrivain, la solution se trouvant peut-être dans ce fameux dernier roman, où il semble avoir mis beaucoup de lui-même.

   Cela nous vaut une alternance de scènes, certaines se déroulant à notre époque, d'autres dans les années 1950. Elles illustrent l'intrigue du roman, que les lecteurs imaginent au fur et à mesure qu'ils le lisent. Pour couronner le tout, certains des comédiens incarnant des personnages contemporains sont présents dans les scènes du passé... pas forcément dans un rôle approchant !

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   Ainsi, à gauche ci-dessus, se trouve l'adjoint du détective Pünd (assis à droite). Il est joué par l'acteur qui, à notre époque, incarne le jeune amant de l'écrivain défunt. Évidemment, ces incarnations doubles, légèrement décalées, sont parfois (souvent ?) porteuses de sens.

   J'ai avalé les six épisodes (en version originale sous-titrée, c'est encore plus savoureux). Je me suis régalé, d'abord parce que j'avais deux énigmes policières à résoudre pour le prix d'une, ensuite parce que le tableau des deux époques et de leurs travers est brossé avec talent.

   S'ajoute à cela la performance des acteurs, au premier rang desquels ceux qui interprètent les deux principaux protagonistes, qui -en théorie- ne peuvent se rencontrer (et qui pourtant vont communiquer...) : Lesley Manville (une pointure outre-Manche) donne sa ténacité, sa verve et son grain de folie à l'éditrice Susan Ryeland, tandis que Tim McMullan incarne placidement (et malicieusement) le détective que rien ne déroute et qui mène sa petite enquête, à son rythme.

   Cerise sur le gâteau : les épisodes sont parsemés d'allusions à de célèbres anciens. Et pour cause : Anthony Horowitz (auteur du roman et de l'adaptation télévisuelle) est un spécialiste d'Agatha Christie, dont il a supervisé l'adaptation de plusieurs aventures d'Hercule Poirot pour la chaîne ITV (avec l'inénarrable David Suchet dans le rôle du détective). C'est aussi un bon connaisseur d'Arthur Conan Doyle, à tel point que les ayant-droit de celui-ci lui ont demandé d'écrire deux romans mettant en scène l'univers de Sherlock Holmes. (Je recommande tout particulièrement La Maison de soie.)

   On ne s'étonnera donc pas que l'écrivain à succès des années 2020 s'inspire d'Agatha Christie pour certains de ses romans, tandis que l'intrigue de la série, elle, louche sur une nouvelle de Conan Doyle, Le Manoir de l'Abbaye.

   De la même manière, voir l'éditrice enquêter au volant de sa rutilante MG peut nous faire penser à Ariadne Oliver, le double de fiction d'Agatha Christie... mais ce personnage pourrait aussi bien faire allusion au vieil inspecteur Morse, qui ne se déplace que dans une Jaguar rouge. Ce n'est que la partie émergée de l'iceberg, les épisodes contenant d'autres clins d’œil.

   Si vous aimez les polars à l'anglaise et les intrigues fouillées, rigoureuses et un peu décalées, ne boudez pas votre plaisir !

dimanche, 14 mai 2023

Le retour de Morse

   Je pense qu'à l'origine, les producteurs de la série racontant les débuts de l'oxfordien enquêteur Endeavour Morse (dans les années 1960-1970) n'avaient pas prévu, dans le meilleur des cas, d'aller au-delà du trente-troisième épisode, diffusé en France en février 2022.

   Mais la série a rencontré le succès, pas uniquement au Royaume-Uni d'ailleurs. Pour moi, ce prequel s'est révélé de meilleure qualité que ses deux devancières (Inspecteur Morse et Inspecteur Lewis). Cet engouement nous vaut une ultime saison, la neuvième, dont la diffusion a commencé la semaine dernière, sur France 3.

   Dans Prélude (visible sur le site de France télévisions jusqu'en juin prochain), les policiers sont confrontés à trois morts suspectes, l'une liée à un choc anaphylactique, une autre à une injection de drogue, la troisième se révélant la plus sordide... et réveillant de vieux démons chez l'inspecteur-chef Thursday. De son côté, Morse (de retour de cure de désintoxication) prend plaisir à enquêter dans le milieu musical, celui de l'orchestre d'Oxford.

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   Aux amateurs de rétro, je signale que l'appareil photographique utilisé par le médecin-légiste, le flegmatique docteur DeBryn, est un (authentique ?) Polaroid SX70, sorti en 1972, à l'époque où se déroule l'action. (Ah, ce souci du détail !...)

   Notons qu'à la fin de l'épisode (réalisé par Shaun Evans, l'acteur qui incarne le sergent perspicace), tous les meurtres ne sont pas élucidés. Le titre est bien à double détente : référence musicale (marque de fabrique de cette série mélomane) et indication que les trois épisodes de cette saison forment un tout, le premier jouant le rôle d'une introduction.

   Ce dimanche soir (14 mai), la tension monte d'un cran avec Mascarade. L'intrigue devient plus foisonnante, avec des références à Orange mécanique (de Stanley Kubrick)... et à la quatrième saison de la série, au cours de laquelle les enquêteurs étaient péniblement venus à bout d'une affaire mêlant pédophilie et corruption, sans avoir pu coincer tous les responsables.

   Cet épisode est aussi émaillé d'humour, les policiers étant amenés à fréquenter le milieu de la télévision. On assiste au tournage d'une série policière populaire, dans laquelle un vieil enquêteur (aux prises parfois avec son supérieur hiérarchique) met le pied à l'étrier à un jeune policier timide. C'est évidemment une mise en abyme, en forme de clin d’œil, Thursday et Morse regardant de haut ces policiers d'opérette.

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   J'ajoute que cette dernière saison est l'occasion d'assister au retour de vieilles connaissances, notamment un ancien policier corrompu (devenu détective privé) et un ex-adjoint de Thursday, dont on présume qu'il va épauler les enquêteurs dans leur lutte contre le réseau qui se trouve derrière la plupart des crimes.

   C'est toujours aussi bien joué et filmé avec le désir de faire des images de qualité. C'est prenant de bout en bout.

lundi, 01 mai 2023

Le retour de l'ours

   Le mois dernier, j'ai recommandé le sympathique nanard Crazy Bear, dont l'intrigue s'inspire d'un fait divers remontant aux années 1980. Eh bien cette histoire a resurgi samedi dernier, lorsque M6 a diffusé le quatrième épisode de la vingtième saison de la série NCIS, intitulé (en français) Les Jolis Coeurs.

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   L'enquête se déroule en partie dans un parc naturel américain, où l'on retrouve le cadavre d'un marine. Un peu plus tard, l'un des protagonistes doit échapper aux assauts d'un ours furibard. L'homme, au centre ci-dessus, est membre de la police des parcs... et c'est l'ex-petit ami de l'une des nouvelles enquêtrices du NCIS, la bimbo Jessica Knight (à gauche ci-dessus).

   Le fait que l'ours ait consommé une substance hallucinogène joue un rôle dans l'intrigue, au cours de laquelle le chef de l'équipe, l'agent Parker (à droite sur la photographie) rappelle l'histoire de "Cocaine Bear", que, dans l'épisode, on surnomme "Pablo Ourscobar" (en français) ou "Pablo Escobear" (en anglais).

   Cela épice un peu ces aventures un peu quelconques, la série ayant perdu beaucoup de son intérêt après les départs de plusieurs acteurs : Emily Wickersham, Maria de Bello et surtout Mark Harmon, l'insubmersible Gibbs, désormais trop vieux pour le rôle.

   Concernant l'ours, cet épisode ayant été diffusé aux États-Unis en octobre 2022, il a donc précédé la sortie sur les écrans de Crazy Bear (en février 2023 outre-Atlantique). La coïncidence n'en est pas moins troublante. Je me demande si les scénaristes de l'épisode n'avaient pas entendu parler du tournage du long-métrage.

mardi, 14 mars 2023

Jeux de pouvoir

   C'est le titre d'une "vieille" série télévisée (datant de 2003) de la BBC... que je ne connaissais pas. Je l'ai découverte par l'entremise du site d'Arte, une véritable caverne d'Ali Baba du cinéphile, où j'ai récemment déniché White Wall.

   Le même jour, à Londres, se produisent deux décès qui, en apparence, n'ont rien avoir l'un avec l'autre. Dans un quartier populaire, un "jeune de cité" se fait descendre par un pro, tandis qu'à quelques kilomètre de là, une femme meurt sous une rame de métro. Accident ? Suicide ? Meurtre ? On ne sait. Toujours est-il que cette jeune femme était l'assistante d'un important député de la majorité travailliste, qui préside une commission d'enquête sur l'énergie. Le jour de sa mort, elle a reçu un appel... du jeune de cité assassiné peu de temps après.

   En six épisodes, nous suivons l'enquête menée par une équipe de journalistes pugnaces, sous la tutelle d'un rédac' chef au flegme incommensurablement britannique, incarné par le formidable Bill Nighy (vu il y a peu dans Vivre) :

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      Sous son apparence policée, cet homme tiré à quatre épingles, maniant volontiers la litote (à savourer en version originale sous-titrée, of course !), cache une furieuse envie de faire éclater la vérité. Sur l'image ci-dessus, on le voit en conversation avec l'un de ses meilleurs enquêteurs de terrain, interprété par John Simm, qu'on a pu voir plus tard dans Le Code du tueur. Autour de lui se constitue une équipe de journalistes qui "ont les crocs" :

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   Il y a du beau monde. A gauche se trouve le jeune James McAvoy (vu en 2019 dans Glass). Le futur professeur Charles Xavier est accompagné de la charmante Kelly MacDonald (accent écossais pur malt !), découverte jadis dans Trainspotting (souvenir ému...), vue ensuite dans Gosford Park, No Country for old men, Dans la brume électrique, Line of duty et La Ruse. Au centre se trouve Benedict Wong, qui tient désormais un rôle récurrent dans les films du Marvel Universe. Ferme la marche, à droite, Amelia Bullmore, que les téléspectateurs connaissent pour ses rôles dans Scott & Bailey, Happy Valley et Les Carnets de Max Liebermann. Avec le recul, c'est fou de constater le nombre de comédiens auxquels cette série a servi de tremplin.

   D'autres visages connus apparaissent au détour d'un second rôle, comme celui de Marc Warren, l'actuel commissaire Van der Valk (sur France 3), vu aussi récemment sur TF1 dans Safe.

   La qualité des interprètes s'ajoute à l'habileté du scénario. Parfois, on est dans une ambiance qui rappelle celle des Hommes du président, d'Alan Pakula. J'ai avalé les six épisodes d'une traite.

vendredi, 10 mars 2023

Safe

   TF1 vient d'achever la rediffusion d'une mini-série qui n'avait pas retenu l'attention quand elle était passée pour la première fois sur le petit écran français, en 2018. Les cinq derniers épisodes (sur huit) son disponibles sur le site MyTF1.

   Et pourtant, il y a du "lourd". La série a été créée par Harlan Coben et l'on a recruté une brochette de très bons acteurs pour en incarner les personnages principaux : Michael C Hall (eh oui : Dexter !), Armanda Abbington (vue notamment dans Jackson Brodie et Sherlock), Marc Warren (le commissaire Van der Valk), Karen Bryson (que je viens de voir dans White Wall)... et une petite Frenchie, Audrey Fleurot, qui incarne... une prof de français sexy. (Fort heureusement, son personnage se révèle plus complexe que ce qu'on pouvait craindre, de prime abord.)

   L'histoire a pour cadre une gated community britannique, un de ces quartiers fermés réservé aux familles qui en ont les moyens... et le désir de se préserver de la violence du monde moderne. Un soir, une adolescente profite du week-end amoureux de ses parents pour organiser une teuf d'enfer à son domicile. Drogue et alcool circulent à flot... jusqu'à ce qu'un corps inerte soit retrouvé dans la piscine.

   A partir de là, l'intrigue est complètement éclatée. Les réalisateurs ne nous offrent que des visions partielles de cette nuit et des jours qui l'ont suivie. Ces "tranches de vie" correspondent aux récits qui sont faits aux enquêteurs ou au père de Jenny, un chirurgien veuf qui recherche désespérément sa fille, qu'il n'a pas revue depuis qu'elle est partie à cette soirée.

   Sans pathos (sauf un peu dans le dernier épisode), la mise en scène nous fait petit à petit découvrir l'envers du décor, la vie privée pas toujours reluisante d'une bourgeoisie en apparence lisse et bien-pensante. Dans le même temps, on progresse dans la connaissance des faits... mais d'autres mystères surgissent. Il s'avère peu à peu que le meurtre du jeune homme et la disparition de sa petite amie sont liés à un drame survenu des années plus tôt. Je n'en dis pas plus, mais sachez que c'est prenant de bout en bout.

   Le dernier épisode constitue un véritable tour de force. Alors que, dans certaines mini-séries, il est parfois bâclé (quand les scénaristes ne savent pas trop comment conclure leur histoire), il est ici particulièrement élaboré. On nous y livre la version des faits de deux des principaux personnages (qu'ils ne pouvaient révéler plus tôt pour des raisons parfaitement logiques, liées au scénario). Cela nous invite à revoir certaines des scènes des quatre premiers épisodes. C'est très bien fichu, avec des rebondissements quasiment jusqu'à la fin.

   Je recommande vivement.

White Wall

   Ce "mur blanc" est découvert au fin fond d'une ancienne mine, qu'un grand groupe privé est en train de transformer en site de stockage de déchets nucléaires à longue vie. Nous sommes dans le Grand Nord, en Suède, là où les épaisses couches de neige étouffent les cris et cachent de douloureux secrets...

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   J'ai récemment découvert cette mini-série scandinave, une nouvelle pépite que nous devons à Arte. Les huit épisodes sont disponibles en ligne, pendant un an (en version originale sous-titrée).

   Ces dernières années, on a déjà pu profiter de Meurtres à Sandhamn, de 30 degrés en hiver et d'Enfer blanc, qui n'est pas sans parenté avec White Wall. Aux productions suédoises il faut ajouter celles des voisins danois, comme Bron et Le Tueur de l'ombre.

   Qu'est-ce qui relie ces séries ? Tout d'abord la qualité d'écriture, qui accouche d'une histoire qui tient en haleine pendant six, huit ou dix épisodes, sans qu'on ait l'impression qu'il y ait du gras superflu. Les acteurs sont bons et la photographie soignée, une qualité de plus en plus souvent observée dans les séries. C'est le cas ici aussi.

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   Je laisse à chacun le plaisir de découvrir comment ces deux personnages se sont retrouvés à discuter dans une barque, en hauteur, quelque part en pleine forêt !

   A gauche se trouve Lars, le directeur de l'usine d'enfouissement des déchets, un gros bosseur, méthodique, presque obsessionnel, bon chef d'équipe... et qui mène une double vie. Son épouse et sa fille habitent Stockholm, tandis que lui passe la majorité de l'année dans le Grand Nord... où il s'est lié avec l'une des cadres de son entreprise (à droite ci-dessus), une femme indépendante, plus jeune et mère d'un enfant un peu autiste sur les bords.

   Dit comme cela, cela pourrait sembler caricatural. Or, rien ne l'est dans cette série, qui, en parallèle à l'intrigue politico-fantastique, aborde des thèmes sociétaux comme l'adultère, l'intégration sociale, l'ambition, la quête du savoir, la conscience professionnelle et la course au profit. C'est filmé avec rigueur et subtilité : on comprend beaucoup de choses par la mise en scène et la suggestion (grâce aussi au talent des comédiens), sans qu'il y ait forcément besoin de dialogues.

   Cela tient la route en raison du soin avec lequel les personnages ont été travaillés. Les cadres et ouvriers de l'usine sont amenés à croiser des habitants du coin, des scientifiques venus de Stockholm, des militants écologistes plus ou moins radicaux, des politiques... Aucun n'est caricatural et chacun (ou presque) a droit à son histoire, en marge de l'évolution de l'intrigue principale.

   Celle-ci décrit la tension qui monte entre deux exigences : l'achèvement de la construction du site d'enfouissement et les recherches effectuées pour comprendre l'origine du fameux "mur". Dans le même temps, un complot semble à l’œuvre, qui pourrait tout faire déraper.

   Juste un peu curieux au début, j'ai été happé par l'intrigue... sans être déçu par la conclusion, à la fois spectaculaire et maline.

dimanche, 12 février 2023

Le retour de McDonald & Dodds

   Ce soir, France 3 diffuse Le Petit Homme qui n'était pas là, le premier épisode de la deuxième saison de cette série policière britannique atypique. (Il est déjà disponible en ligne.) Le public français l'avait découverte il y a près d'un an et demi.

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   L'intrigue des épisodes se déroule dans la région de Bath, ville touristique (et rugbystique) de l'ouest de l'Angleterre. Pour une Londonienne pur jus comme la capitaine de police Lauren McDonald, c'est un lieu agréable où passer un week-end voire de courtes vacances, mais un peu trop "provincial" et excentré pour y vivre en permanence... et y faire carrière.

   J'ai retrouvé avec plaisir le duo a priori mal assorti que forment la policière rentre-dedans et le précautionneux lieutenant Dodds. Tous deux s'entendent mieux qu'au début de leur collaboration. Une certaine complicité semble naître entre les deux protagonistes, mise en scène avec subtilité.

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   Dans cet épisode, le plus cocasse est que la capitaine va avoir l'étrange impression de se retrouver coincée entre deux collaborateurs jumeaux. En effet, à la suite d'un accident de montgolfière, le Bureau des affaires aériennes dépêche un expert, pour épauler la police criminelle. Il se révèle aussi maniaque et bizarre que le partenaire de la policière, ce qui nous vaut quelques moments assez croustillants.

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   L'intrigue est vraiment fouillée, tortueuse, à double voire triple détente. (Cela semble être une marque de fabrique de cette série, qui bénéficie d'une grande qualité d'écriture.) Un meurtre survenu trente-cinq ans plus tôt est sans doute à l'origine de tout.

   C'est à suivre de préférence en version originale sous-titrée, pour pouvoir savourer les délicieux accents British.

   P.S. I

   En attendant la rediffusion des premiers épisodes (en deuxième partie de soirée, dans les semaines qui viennent), on peut revoir (uniquement en version française, hélas) Un Désert de miroirs, déjà programmé en 2021.

   P.S. II

   Dans la nuit de dimanche à lundi, c'est la mini-série Manhunt que rediffuse France 3, à la suite de l'épisode inédit de "McDonald & Dodds".

vendredi, 10 février 2023

L'Abîme

   C'est le titre de la nouvelle mini-série de France 2, dont les deux premiers épisodes ont été diffusés mercredi dernier. L'intégralité est déjà disponible sur le site france.tv. J'ai vu les six épisodes en deux salves.

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   L'intrigue tourne autour d'un couple de classe moyenne aisée, Elsa et Laurent Lacaze. Elle est agent immobilier, pas très sociable et très discrète sur son passé. Lui est un architecte plutôt bien en cour, encore très amoureux de son épouse après quelque chose comme vingt ans de relation. Il est aussi très proche de leur fille unique, une adolescente un peu casse-couilles sur les bords.

   La disparition d'Elsa, un matin, alors qu'elle doit conclure une importante vente, met en branle la gendarmerie locale... et va nous mener de surprise en surprise. Au moins deux meurtres sont commis... et Laurent découvre petit à petit le passé que sa femme lui a dissimulé.

   J'ai accroché en raison des mystères qui enrobent l'histoire (il est aussi question d'un frère disparu, dont le corps n'a jamais été retrouvé) et de l'interprétation. Les deux héros sont incarnés par des acteurs que j'apprécie : Sara Mortensen (que j'attends avec impatience de retrouver dans Astrid et Raphaëlle) et Gil Alma (dans un rôle très différent de celui qu'il joue dans César Wagner).

   Les seconds rôles bénéficient aussi d'interprètes de qualité : Hélène Seuzaret (une habituée des séries policières), Christopher Bayemi (vu récemment dans A l'instinct) et Samuel Labarthe, l'inoubliable commissaire Laurence des Petits Meurtres d'Agatha Christie.

   De plus, l'intrigue est servie par un cadre superbe, une partie des Alpes-de-Haute-Provence et des Bouches-du-Rhône (pas très loin de l'étang de Berre), avec notamment l'ancienne poudrerie de Saint-Chamas.

   J'ai littéralement "avalé" les trois premiers épisodes. Le suspens est bien mené, la tension bien gérée... même si deux des protagonistes parviennent un peu trop facilement à échapper aux gendarmes. Mon intérêt est retombé quand j'ai pensé avoir compris qui se cachait derrière la machination. J'avais de gros soupçons dès le quatrième épisode... et plus aucun doute au début du cinquième, le moins bon de la série.

   Je trouve néanmoins que le sixième épisode conclut l'histoire de manière satisfaisante.

samedi, 14 janvier 2023

Année zéro

   Je viens d'achever le visionnage du quatrième et ultime épisode de cette mini-série fantastique (intégralement disponible sur ma Box, alors que seuls les deux derniers épisodes sont gratuitement accessibles sur le site du diffuseur, M6), qui associe le polar, les intrigues sentimentales à un événement surnaturel : le 31 décembre 2023, à minuit, trois personnages se retrouvent bloqués dans l'ascenseur d'un hôpital... et ramenés un an en arrière.

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   A gauche se trouve Juliette, une policière venue chercher les affaires de son mari, décédé sur une table d'opération, à cause croit-elle de la maladresse du chirurgien, Marc, époux de sa voisine d'ascenseur, Anna. Celle-ci vient de trouver son mari, qui a été assassiné dans son bureau... mais par qui, mystère. A droite est placé Cédric, le meilleur ami du couple, un ambulancier qui a noué une relation forte avec une victime d'accident de la route.

   Quand les trois personnages émergent de l'ascenseur, ils débarquent dans le hall d'entrée de l'hôpital, où le personnel fête le 1er janvier... 2023. Donc le chirurgien est encore vivant, tout comme le mari de la policière... mais Cédric n'a pas encore rencontré la femme de sa vie. Les trois héros vont essayer d'améliorer le passé récent, tout en menant leur petite enquête sur le potentiel assassin de Marc, quelqu'un qui travaille à l'hôpital et semble être responsable de récentes morts inexpliquées.

   Le premier épisode nous présente d'abord les principaux personnages, dans le "présent" d'origine (le 31 décembre 2023 et les semaines qui l'ont précédé). Chaque héros est confronté à une situation de crise : un mariage foutu pour Anna, le veuvage et une carrière en demi-teinte pour Juliette, le handicap pour Cédric. Les acteurs sont convaincants, en particulier Emilie Dequenne, Marc Riso, Elisa Erka et Loup-Denis Elion. Je suis moins convaincu par Claire Keim, peut-être parce que j'ai trouvé son personnage plutôt antipathique.

   Après l'incident de l'ascenseur, ce sont les contrastes (changements) entre le nouveau présent et celui du début qui sont mis en évidence. C'est accentué dans le deuxième et le troisième épisodes, avec les conséquences de l'action des protagonistes. On retrouve la mise en scène d'un "effet papillon", moins brillamment toutefois que dans le récent Tourbillon de la vie.

   Si, à la toute fin du deuxième épisode, il ne reste guère de doute sur l'identité de l'auteur des meurtres, l'incertitude demeure sur ses motivations (révélées seulement au cours du quatrième volet). Le suspens porte sur la capacité des "rescapés du futur" à changer le cours de l'année 2023... et sur le rôle d'une quatrième personne qui, d'une manière que je me garderai bien de révéler, a aussi été projetée dans le passé.

   C'est globalement bien fichu, prenant, pas mal réalisé du tout. A l'écran, quand une scène du nouveau présent est le résultat d'un changement initié par l'un des héros, le passé ressurgit soudain, encadré de flou. J'ai bien aimé le procédé.

   L'histoire se conclut sur une pirouette, qui semble indiquer qu'une suite est prévue.

samedi, 07 janvier 2023

César Wagner

   C'est le titre d'une série créée par France Télévisions en 2020. Le sixième épisode, intitulé « L’œil du lynx », a été diffusé hier vendredi. Il est disponible en ligne jusqu'en mai prochain.

   L'action se déroule dans la région Grand Est, de préférence autour de Strasbourg, même si ici on nous emmène dans la forêt des Vosges, où chasseurs et écologistes sont en conflit. Le meurtre d'une journaliste militante intervient en période de forte tension.

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   L'enquête est dirigée par un capitaine de police hypocondriaque et maniaque, incarné par Gil Alma. Il s'appuie sur ses subordonnés, notamment une lieutenante consciencieuse mais assez peu conventionnelle, interprétée par Coralie Russier. Mais l'aide la plus importante semble provenir de la pétillante médecin-légiste, jouée par Olivia Côte. Ses interactions avec le capitaine sont souvent cocasses, en tout cas toujours remuantes. Elle est autant exubérante et spontanée que lui est prudent et réservé. J'aime beaucoup ce duo, qui n'est pas sans rappeler celui formé par Audrey Fleurot et Mehdi Nebbou dans HPI.

   Les scénaristes ont travaillé les seconds rôles, parmi lesquels on trouve un substitut du procureur casse-pieds, la maire de Strasbourg (et mère du capitaine !) ainsi qu'un médecin empathique et homosexuel.

   Dans cet épisode-ci, il faut signaler la présence de quelques invités remarquables : Patrick Chesnais en chasseur bourru (un rôle sur mesure) et Elodie Frenck, la Marlène des Petits Meurtres d'Agathie Christie (saison 2).

   L'intrigue est suffisamment complexe pour retenir l'attention des amateurs de polar. S'ajoutent à cela des scènes forestières inspirées, certaines d'entre elles nous permettant d'apercevoir un des lynx qui y résident :

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   PS I

   Je profite de l'occasion pour signaler que le fabuleux documentaire Lynx, sorti en 2022, est disponible en DVD... et qu'il figure à mon palmarès de l'année écoulée.

   PS II

   Si la série vous tente, sachez que vous pouvez visionner d'anciens épisodes sur le site de France Télévisions : « Sombres desseins » (troisième de la série, disponible jusqu'au 9 mars), « Tout l'or du Rhin » (épisode 4, en ligne jusqu'au 5 mars) et « Un doigt de mystère » (épisode 5, diffusé en octobre 2021).

mercredi, 28 décembre 2022

Vortex

   C'est le titre d'une mini-série inédite, que la chaîne France 2 est sur le point de diffuser, en janvier 2023, et dont les six épisodes sont déjà disponibles sur le site FranceTV.

   2025. Ludovic Béguin, commandant de police, démarre une enquête sur un meurtre maquillé en suicide. Le cadavre de la victime était sur une plage, la même que celle sur laquelle avait été retrouvé le corps de son épouse Mélanie, 27 ans plus tôt. A l'époque, on avait conclu à un accident.

   Plusieurs détails mettent la puce à l'oreille du policier, en particulier quand il commence à exploiter l'analyse de la scène de crime à partir du programme de réalité virtuelle dont son service vient de se doter. Au cours d'une immersion dans la version numérique de la plage, un bug se produit... et une faille temporelle le met en contact avec sa compagne telle qu'elle était, 27 ans auparavant, quelques semaines avant sa mort. Si l'on accepte cet aspect (hautement invraisemblable) de l'intrigue, la suite devient passionnante.

   Le Ludovic de 2025 et la Mélanie de 1998 vont se lancer dans une incroyable enquête, en veillant à ne pas alerter leur entourage... et à faire attention aux conséquences de leurs actes. Plusieurs épisodes mettent en scène ce qu'on appelle l'effet papillon, où comment une légère modification du passé a des conséquences démesurées sur le "présent".

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   Cela fonctionne parce que le duo d'acteurs principaux (Tomer Sisley et Camille Claris) est très convaincant. Ils sont bien épaulés par une pléiade de seconds rôles chevronnés. La musique accompagne parfaitement une histoire servie par de bons effets spéciaux.

   Même si parfois il y a quelques longueurs, j'ai apprécié les arborescences de l'intrigue. Le policier a refait sa vie et a eu un deuxième enfant avec sa nouvelle compagne, tandis que la fille de Mélanie connaît des destins variés en fonction de la version du futur qui découle de l'intervention de ses deux parents, à distance. La partie polar est elle aussi plutôt réussie, les scénaristes nous proposant plusieurs coupables possibles.

   L'écriture est assez maline pour suggérer la possible existence d'une boucle temporelle : la mort de Mélanie en 1998 pourrait être la conséquence de l'intervention du Ludovic de 2025, provoquée par la découverte de l'existence d'un tueur en série... à la naissance duquel son enquête va peut-être contribuer.

   A cet égard, le dernier épisode m'a agréablement surpris. On semblait s'acheminer vers une fin convenue, un peu trop larmoyante. Le dernier "effet papillon" est le plus surprenant et il permet de conclure l'histoire de manière assez originale.

   P.S.

   Les téléspectateurs soucieux de la bonne expression française risquent d'être irrités par la manière dont le héros rédige l'un de ses rapports, au cours du premier épisode de la série :

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   Je ne sais pas si cela fait partie du scénario ou si c'est dû à l'approximative maîtrise du français de Tomer Sisley ou d'un(e) employé(e) de la production, mais ce rapport est, dans sa seconde partie, truffé de fautes.

lundi, 05 décembre 2022

Un P.V. approximatif

   La chaîne de télévision Chérie 25 rediffuse actuellement la série policière Deux Flics sur les docks. Je ne l'avais jamais regardée auparavant, lorsqu'elle était programmée sur France 2. L'épisode que j'ai récemment vu est le douzième et dernier de la série. Il est intitulé "Amours mortes". J'en ai trouvé l'intrigue bien construite et les acteurs (notamment Jean-Marc Barr et Bruno Solo) plutôt convaincants. Mais un document, visible vers la fin, m'a interpellé :

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   Il s'agit d'un procès-verbal d'audition, celle d'un suspect par un officier de police judiciaire (un capitaine en l'occurrence). A ce moment de l'intrigue, la personne interrogée signe la première page du P.V., qu'on pense rédigé par le capitaine (d'après les déclarations du suspect)... mais c'est truffé de fautes de français. J'ai mis les principales en exergue :

- "croisé" au lieu de "croisée", puisque le complément d'objet direct ("l"), placé avant le verbe, remplace Amandine

- "il a finit" au lieu de "il a fini", le participe passé du verbe finir (lorsqu'il ne s'accorde pas) s'écrivant sans "t" final

- "honfleur" au lieu de "Honfleur", le nom d'une commune prenant une majuscule ; il est d'ailleurs correctement orthographié plus haut dans le P.V.

- "du" au lieu de "dû", participe passé (masculin singulier) du verbe avoir ; l'accent circonflexe permet de distinguer ce participe passé de l'article contracté

- "est parti" au lieu de "est partie", puisque le sujet (voiture) est féminin

- "repartie" au lieu de "reparti", là au contraire parce que le sujet ("je") est un jeune homme

   Si encore cela avait été manuscrit, on aurait pu faire porter le poids de l'incorrection orthographique sur les épaules du jeune homme. Là, soit on a voulu montrer (de manière très furtive) que les OPJ ne sont pas des experts en langue française, soit la "petite main" chargée de rédiger le faux P.V. pour la production mériterait de retourner à l'école primaire...

dimanche, 20 novembre 2022

Barnaby façon Agatha Christie

   Actuellement, c'est au tour de l'inspecteur de Midsomer d'agrémenter les dimanches soirs de France 3. L'épisode programmé ce 20 novembre, intitulé "La mort n'est pas un jeu" (disponible sur le site de France Télévisions), s'inspire des règles mises en œuvre par la « reine du polar ».

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   Tout d'abord, l'intrigue prend la forme d'un Whodunit (« Qui l'a fait ? ») : un cadavre est découvert au cours d'une murder party, organisée dans la demeure isolée d'un riche entrepreneur. L'auteur(e) du crime est forcément encore sur place, l'île sur laquelle est construite la maison se retrouvant isolée à cause d'une tempête, celle-ci ayant rendu inutilisable le mini-ferry.

   Du coup, le débonnaire inspecteur Barnaby et son adjoint Winter sont eux aussi coincés sur l'île... sans vêtement de rechange, un élément pas anodin quand on sait à quel point les deux enquêteurs sont soucieux de leur apparence.

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   Faute de moyen de communication moderne, l'enquête doit être menée à l'ancienne, un peu comme à l'époque d'Agatha Christie. Le plus cocasse dans l'histoire est que ce sont deux enquêtes qui sont menées simultanément, puisqu'un Hercule Poirot d'opérette se retrouve lui aussi coincé sur l'île. (Il incarnait le détective de la murder party.) Va-t-il aider les authentiques policiers ou bien leur compliquer la tâche ? Je laisse à chacun le plaisir de le découvrir.

   La galerie de suspects est bien dans le style Agatha Christie (avec de petits ajustements contemporains) : les membres de la famille, les collègues de travail, les amis proches, les employés et quelques personnes de passage. Presque tout ce petit monde cache au moins un secret. Il est souvent question d'aspirations contrariées, sur le plan financier, professionnel ou familial.

   L'intérieur de la maison est filmé comme dans les séries policières classiques. Les décors sont à l'avenant... et la musique d'accompagnement est clairement une référence aux aventures d'Hercule Poirot.

   Le scénario est suffisamment bien écrit pour ménager longtemps le suspens.

   J'ai adoré !

jeudi, 17 novembre 2022

Prime Suspect USA

   Ayant récemment passé un peu plus de temps que prévu dans mon lit, j'en ai profité pour explorer les possibilités offertes par ma box et la partie gratuite des sites de replay. Cela m'a permis de tomber sur cette série américaine, qui n'a duré qu'une saison. L'intégralité des épisodes est disponible sur le site de M6. Il s'agit du remake d'outre-Atlantique de la britannique Suspect n°1, qui a jadis valu une grande popularité à son interprète principale, Helen Mirren.

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   De l'autre côté de l'océan, Jane Tennison est devenue Jane Timoney, incarnée avec fougue par Maria Bello, que les téléspectateurs français ont pu voir récemment dans NCIS.

   A New York comme à Londres, la lieutenante est confrontée au machisme de ses collègues et à la difficulté de concilier vie professionnelle et vie privée. Mais l'enquêtrice a du talent... et un sacré caractère (explosif dans la version états-unienne) !

   Je suis tombé sous le charme du personnage principal, en dépit de certains aspects irritants : son mauvais caractère, sa manie de mâcher du chewing-gum... et une certaine propension à abuser du whisky.

   La série américaine est un procedural : chaque épisode voit se dérouler une enquête différente, dont la progression est pimentée par les anecdotes concernant les relations entre flics ou la vie privée de l'héroïne. C'est souvent drôle, sans être très subtil. Mais, entre collègues, ça clashe !

   Sans surprise, l'équipe de policiers est un échantillon multiculturel de la société états-unienne.

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   A la brigade, l'Anglo-Saxon Reg Duffy est le principal antagoniste de Jane. C'est plutôt un bon flic, mais un type très traditionnel, attaché à la façon de faire "entre mecs". Au fil des épisodes, on découvre ses fêlures : il vit encore quasiment avec sa mère, ne s'est jamais remis de la mort de son meilleur pote (policier lui aussi) et semble beaucoup moins sûr de lui dès qu'il s'agit de draguer une femme.

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   Les deux comiques de service sont Augie Blando (qui a des origines scandinaves) et l'Hispanique Luisito Calderon (interprété par Kirk Acevedo, qu'on a vu notamment dans Fringe).

   L'équipe serait incomplète sans la présence d'un sympathique Afro-américain, Evrard Velerio, dont le personnage se révèle petit à petit plus subtil qu'au premier abord :

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   Pour diriger cet amalgame de forts tempéraments, il fallait un chef d'expérience, dans la tradition des flics new-yorkais. Il est donc évidemment d'origine irlandaise (comme dans une autre série policière, Blue Bloods) :

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   Aidan Quinn prête sa bougonne bonhomie au chef de la section criminelle. Ce vétéran des séries policières a notamment été vu dans Elementary, où il incarnait le capitaine Thomas Gregson, celui qui recourait aux services de Joan Watson et Sherlock Holmes.

   Cette série n'a rien de révolutionnaire, mais elle est bien écrite, efficacement filmée, avec, ici ou là, quelques réflexions sur le fonctionnement de la société.

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   En complément, je conseille le "prequel" Suspect n°1 : Tennison, une mini-série en six épisodes (toujours chez M6), qui raconte les tout-débuts de Jane dans la police britannique, dans les années 1970. C'est  très bien fichu et, par certains aspects, cela m'a rappelé Les Enquêtes de Morse. Je recommande donc vivement.

mercredi, 26 octobre 2022

L'Aveyron au 13 heures de TF1

  Ce mercredi, le journal présenté par l'Aveyronnaise Marie-Sophie Lacarrau a fait honneur à son département d'origine.

   Parmi les reportages tournés "en régions" (et qui font la saveur de cette tranche d'information), deux d'entre eux (inclus dans un sujet consacré aux conséquences de la sécheresse pour les agriculteurs de montagne), ont pour cadre une commune rouergate, plus précisément du nord du département :

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   Après une introduction chez un paysagiste auvergnat, c'est chez deux éleveurs de vaches Aubrac que les caméras nous transportent.

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   Je me dois hélas de relever une approximation cartographique : c'est la commune de Saint-Chély qui se trouve "au-dessus" de celle de Saint-Côme, et pas l'inverse, contrairement à ce qu'indique l'illustration proposée par TF1.

dimanche, 23 octobre 2022

Jean Teulé

   L'écrivain-dessinateur-journaliste vient de nous quitter, d'une "belle mort" (un arrêt cardiaque, c'est toujours mieux qu'une longue agonie cancéreuse ou alzheimerienne). C'était un personnage de notre monde médiatico-culturel, à la fois très connu et un peu à la marge.

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   Je l'avais découvert à la télévision, dans les années 1980, comme chroniqueur dans l'excellente émission L'Assiette anglaise, présentée par Bernard Rapp. Comme le lien précédent mène à un numéro dans lequel Teulé n'intervient pas, en voici d'autres, qui donnent un bon aperçu du ton qu'il employait : "Commémoration de la mort de Louis XVI" (un reportage un peu décalé), "Loto tragique" (Teulé, qui a pris du galon, a désormais son fauteuil en plateau) et "Le mystère de l'inconnu du photomaton", qui a sans doute inspiré les scénaristes du Fabuleux Destin d'Amélie Poulain.

   Je ne lisais pas régulièrement l'écrivain. De lui, j'ai notamment aimé Fleur de Tonnerre, consacré à la tueuse en série Hélène Jégado. Notons que son Magasin des suicides a été adapté au cinéma par Patrice Leconte.

   On peut le réentendre dans un florilège de l'émission Affinités culturelles, diffusé ce dimanche sur France Culture.

samedi, 15 octobre 2022

Meurtres à Nancy

   Cet épisode inédit de la collection Meurtres à... (déjà disponible sur france.tv) est diffusé ce soir sur France 3. Il a pour écrin la ville de Nancy, où je me suis déjà rendu... et qui mérite vraiment le détour.

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   Le côté carte postale est souvent l'aspect le plus intéressant de ces fictions policières pas très bien fagotées, parfois mal jouées. Sans surprise, le début et la fin de l'histoire se déroulent place Stanislas (légèrement décalée du centre, sur le plan ci-dessus). A l'image, on reconnaît les superbes grilles dorées (certaines donnant accès au Parc de la Pépinière, lui aussi très joli) :

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   Ici, les enquêteurs sortent du lieu où un cadavre a été découvert, supposé être une salle de vente, en fait le bâtiment de l'opéra (situé à proximité de la mairie et en face du musée des Beaux-Arts). Les scènes d'intérieur ont en réalité été tournées plus loin, en périphérie, dans l'ancienne faculté de pharmacie, située à côté d'un hôpital (voir la flèche sur le plan du début). Le même bâtiment a été utilisé pour tourner les scènes de squat et il a fait office de cité administrative, où est localisé le commissariat :

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   Le même procédé était à l’œuvre dans un précédent épisode, Meurtres à Albi, où l'ancien siège de la CPAM était devenu l'hôtel de police.

   Au niveau culturel, c'est la Villa Majorelle, symbole de l'architecture Art nouveau, qui est mise en valeur. La production a obtenu de pouvoir y tourner plusieurs scènes... sous certaines conditions :

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   Les captures d'écran de deux scènes consécutives permettent de mettre en évidence un faux raccord. Le personnage féminin ci-dessus est l'administratrice de la Villa. On la voit entrer dans la bâtisse, ses bottines aux pieds. Un peu plus tard, on la retrouve téléphonant, à l'intérieur, dans les escaliers... les pieds recouverts de sur-chaussures. Les téléspectateurs attentifs remarqueront que, dans une autre scène, la guide et les visiteurs de la Villa sont eux aussi munis de ces accessoires, désormais obligatoires (mais qui ne l'étaient pas à l'époque où j'ai visité les lieux, bien avant le covid).

   Une autre construction emblématique est proposée aux yeux des téléspectateurs : la Porte de la Craffe, jadis lieu d'emprisonnement des sorcières... et qui joue un rôle dans la résolution de l'intrigue policière.

   Celle-ci est au départ bien construite. Les meurtres semblent liés au monde des antiquaires et font référence à la sorcellerie, puisant dans l'histoire locale. En revanche, la résolution de l'affaire est abracadabrantesque. Il faut aussi se montrer très indulgent quant au fonctionnement de la police et de la justice. Ce n'est clairement pas une fiction réaliste.

   L'interprétation est inégale. En général, c'est assez caricatural. Je sauverais deux comédiennes, : Selma Kouchy (qui a fait les beaux jours de Magellan) et Nelly Lawson (connue pour sa participation à la série Tandem). Par contre, Cristiana Réali...

   La caractérisation des personnages est vraiment peu subtile, tout comme la volonté de bâtir un arrière-plan sociétal "inclusif". La police y est multiculturelle, très féminisée... mais en réalité ? D'après un bilan établi fin 2020 par la Direction centrale de la police nationale, les femmes représentent moins d'un tiers des effectifs (29 %). C'est au sein du RAID (8 %) et des CRS (11 %) qu'elles sont les moins présentes. En revanche, elles sont ultra-dominantes dans le corps administratif (78 %) et chez les scientifiques (autour de 60 % selon les services). Eh, oui ! Les fameux « cotons-tiges » (comme les surnomment parfois des collègues facétieux) sont le plus souvent des femmes (ce qui n'apparaît guère dans les séries policières). On peut ajouter que le médecin-légiste (surtout s'il a moins de cinquante ans) est de plus en plus souvent une doctoresse.

   Chez les gradés, l'épisode diffusé ce soir sur France 3 met en scène une parité (deux femmes -dont la commissaire- et deux hommes). De manière générale, ces dernières années, dans les fictions policières françaises, on constate une inflation de capitaines, de commandantes et de femmes commissaires. La réalité est plus nuancée, surtout dans les catégories d'âges élevés. La commissaire incarnée par Cristina Réali, qui a sans doute environ 55 ans, est sortie de formation une trentaine d'années auparavant. Je pense qu'à cette époque, les femmes étaient minoritaires dans les promotions. En ce qui concerne l'échelon inférieur, celui des officiers (commandant, capitaine, lieutenant), la féminisation est forte, comme en témoigne la liste des reçus au concours de 2022 : 60 % de la promotion est composée de jeunes femmes.

   En revanche, la lecture des noms et prénoms semble indiquer (même s'il convient de rester prudent en ce domaine), que la diversité ethno-culturelle est assez faible. Cela contredit quelque peu la vision transmise par l'épisode de ce soir qui, au sein de la brigade d'enquête, met en valeur deux jeunes lieutenants (un homme et une femme) « issus de la diversité ». Mais l'insertion du personnage de Chloé Guérin a un autre avantage, celui de faire découvrir (très ponctuellement) un autre quartier de Nancy, moins glamour que les précédents : le Haut-du-Lièvre, où se trouverait la plus longue barre de HLM de France.

vendredi, 23 septembre 2022

Astrid et Raphaëlle, fin (provisoire)

   Ce soir, France 2 diffuse le dernier épisode de la saison 3 de cette passionnante série. Intitulé « En souterrain », il plonge le duo d'enquêtrices dans une affaire particulièrement déstabilisante.

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   Le meurtre d'un SDF va en effet les conduire à interroger le passé d'Astrid, plus précisément celui de son père, un commandant de police mort dans des circonstances mystérieuses, événement qui, à l'époque, avait traumatisé la jeune autiste.

   Celle-ci travaillait déjà à la documentation criminelle. C'est le seul dossier enregistré depuis son arrivée dont elle ne s'était pas chargée de scanner les pages, ce qui explique qu'elle n'en ait pas acquis une connaissance approfondie. Pour mener cette pénible enquête à son terme, elle va devoir surmonter certaines de ses hantises, soutenue par la bienveillante et remuante Raphaëlle (Lola Dewaere, toujours bien dans son rôle, et qui semble avoir compris que la vraie vedette de la série est Sara Mortensen). La complicité entre les deux femmes est plus évidente que jamais.

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   Dans cet épisode un peu plus long que d'habitude (60 minutes, au lieu de 49 à 54 les semaines précédentes), le personnage interprété par Valérie Kapriski prend une épaisseur supplémentaire. (On devrait le retrouver dans la saison 4, déjà en tournage.) A signaler aussi, parmi les invités, Olivier Rabourdin, un des meilleurs acteurs de second rôle du cinéma français, vu récemment dans Benedetta et Boîte noire.

   On sera indulgent avec le fait que l'épisode se conclue d'une manière plutôt invraisemblable concernant la vie d'Astrid. Mais, peu de temps avant la fin, à travers les barreaux d'une cellule, surgit un coup de théâtre, qui promet des rebondissements à venir...

   Vivement la saison 4 !

dimanche, 18 septembre 2022

Docteur Vera & Mam Stanhope

   Ce dimanche soir, France 3 diffuse l'avant-dernier épisode de la onzième saison des Enquêtes de Vera, intitulé "Urgence médicale" (déjà disponible en ligne).

   L'action se déroule entre la ville portuaire (fictive) de Cornmouth et celle de Durham (au sud de Newcastle, dans le comté voisin du Northumberland). Un matin, le cadavre d'un médecin est retrouvé dans une voiture incendiée, au fond d'une carrière.

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   Comme à son habitude, le scénario multiplie les pistes : du mari jaloux aux collègues de travail, en passant par la famille d'une patiente décédée et l'existence d'un trafic local, on ne manque pas de suspects ni de sujets d'interrogation.

   Cet épisode a la particularité de mettre en scène une étonnante diversité ethnique au sein de cette province reculée. Aux "Anglais de souche" (certains avec sans doute des ancêtres scandinaves) s'ajoutent des personnes d'origine chinoise, caribéenne et moyen-orientale. Le monde médical (au sens large) est particulièrement multiculturel, signe peut-être qu'ici comme ailleurs, à la campagne, on peine à recruter.

   Le fond de l'histoire est un peu sordide. L'intrigue est retorse. Pour y croire pleinement, il faut partir du principe que plusieurs personnes parviennent à mentir avec conviction à la police, et ce le lendemain ou le surlendemain du meurtre.

   Ce n'est pas le meilleur épisode de la saison, mais il est prenant.

vendredi, 16 septembre 2022

Astrid et Raphaëlle sur les roses

   Ce vendredi soir, France 2 diffuse un seul épisode inédit de la série policière (suivi de rediffusions de la saison 2). Sans être aussi emballant que ceux programmés le 2 septembre dernier, « Les Fleurs du mal » (déjà disponible en ligne) est très intéressant à suivre, à plusieurs niveaux.

   Il y a bien sûr l'enquête, autour du décès mystérieux d'une biologiste versée en botanique, avec une histoire de poison à double (voire triple) détente, assez palpitante à suivre.

   Il y a aussi les péripéties de la vie privée des deux jeunes femmes, l'une ébauchant une relation intime, l'autre se demandant comment récupérer l'homme qu'elle a laissé s'éloigner.

   Comme d'habitude, certaines scènes sont particulièrement cocasses, avec des comédiens qui ne se prennent pas trop au sérieux, ainsi lorsqu'on voit la commandante de police dialoguer avec Paco, un... mimosa très spécial, qu'elle va finir par utiliser comme détecteur de mensonges...

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   A signaler parmi les invités la présence désormais régulière de Valérie Kapriski (dont le personnage a pris une autre tournure) et celle, occasionnelle, de Philippe Duquesne (ex-Deschiens), dans le rôle du frère de la victime.

   P.S.

   Le succès de la série se confirme de semaine en semaine. Vendredi dernier, Astrid et Raphaëlle a réuni environ 5,5 millions de téléspectateurs, terrassant le début de la nouvelle saison de Danse avec les stars.

dimanche, 11 septembre 2022

Les enquêtes de Vera

   Il s'agit de Vera Stanhope, inspectrice-chef (DCI dans la V.O.) dans le Northumberland, cette région anglaise limitrophe de l’Écosse, très humide, partagée entre villes pas franchement gaies et campagnes austères, tantôt superbes, tantôt lugubres...

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   Ses enquêtes occupent la case du dimanche soir de France 3 (réservée aux séries britanniques, allemandes ou scandinaves). La policière est un mélange de Columbo et du capitaine Marleau (cette dernière ayant peut-être été un copiée sur elle, l'exubérance de Corinne Masiero en plus). Brenda Blethyn incarne avec bonhomie cette policière célibataire âgée, parfois très empathique, mais qui sait diriger avec poigne une équipe d'enquêteurs majoritairement masculine.

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   Les cinéphiles se souviennent de la comédienne, remarquée jadis dans Secrets et mensonges (de Mike Leigh), Orgueil et préjugés et Saving Grace.

   Après une interruption de plusieurs mois, France 3 a repris la diffusion de la onzième saison la semaine dernière. Il est encore possible de voir en replay l'épisode 3 ("De Mère en fils"), qui se passe dans l'univers des dockers et de la délinquance urbaine. (Le port concerné est celui de Blyth, au nord-est de Newcastle.)

   Ce dimanche soir, l'ambiance est nettement plus rurale dans "A vol d'oiseau". Il est question d'une professeure des écoles retrouvée morte au bas d'une falaise. Elle était mariée à un éleveur, vétéran d'Afghanistan. Comme d'habitude, l'intrigue est fouillée, nous plongeant dans la sociabilité particulière de cette zone à la fois maritime et agricole. On met du temps à dénouer tous les fils, la liste des suspects ne cessant de s'allonger. (Une fois qu'on connaît la solution, on a très envie de revoir le début de l'histoire, tourné et monté de manière à rester énigmatique.)

   Accessoirement, on peut suivre les épisodes aussi bien en version originale (pour profiter de la diversité des accents, ceux des natifs de la région étant assez prononcés) qu'en version française, le doublage étant de bonne qualité.

   En deuxième partie de soirée, la chaîne rediffuse "Morts sur la lande", l'un des premiers épisodes de la série, assez âpre lui aussi.

vendredi, 02 septembre 2022

Astrid et Raphaëlle, saison 3

   Depuis la semaine dernière, France 2 diffuse les épisodes inédits de la série réunissant le plus improbable des duos d'enquêtrices. Je les avais découvertes en 2019 et j'avais été enchanté par la saison 1. Ce soir ont été programmées deux nouvelles histoires particulièrement bien troussées.

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   Dans « Natifs » (troisième épisode de la saison), il est question d'Amérindiens venus du Canada en France une vingtaine d'années auparavant, des Atikamekw ("avec un double-vé", comme se plaît à le préciser Astrid). On découvre un cadavre, mais l'on se doute qu'il en existe un deuxième, caché quelque part... Le plus difficile sera de déterminer qui est le véritable assassin. (Notons que la tribu mentionnée dans l'intrigue existe réellement.)

   Parallèlement aux enquêtes se développe un autre fil narratif : Astrid a été admise à l’École de Police... mais sa formation promet de ne pas être de tout repos. Ce versant de l'intrigue voit l'introduction d'un nouveau personnage, incarné par Valérie Kapriski.

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   L'épisode suivant, intitulé « La Chambre ouverte » a pour cadre principal un institut psychiatrique, plus précisément le secteur 13, réservé aux patients les plus dangereux. Une mort en apparence accidentelle s'y produit, mais la sagacité des enquêtrices va leur permettre de dénouer les fils d'une énigme particulièrement tortueuse. Pour ce faire, elles vont recevoir l'aide  d'un homme qu'elles ont naguère contribué à faire arrêter : un écrivain criminel, vu dans la saison 1 et interprété par Stéphane Guillon.

   Les deux premiers épisodes de cette nouvelle saison sont toujours accessibles sur le site de France Télévisions. « Plan global » se moque gentiment des complotistes. « Memento Mori », tourné dans un monastère, est plus captivant.

   Toujours sur le site de France Télévisions (et gratuitement), on peut revoir l'intégralité de la saison 2.

   Le duo formé par Lola Dewaere et Sara Mortensen fonctionne toujours aussi bien. Je suis épaté par l'interprétation de la seconde... et j'apprécie la manière dont les scénaristes font évoluer le personnage. Apparemment, on ne s'oriente pas vers une "normalisation" de la documentaliste autiste. Grâce à sa partenaire, elle parvient à mieux se mouvoir dans le monde des "neurotypiques"... mais elle conserve sa personnalité déroutante.

   A signaler aussi la bonne prestation de Sylvie Filloux en jeune autiste (Astrid adolescente). Si l'on ajoute à ces qualités un réel effort de recherche au niveau de la mise en scène (notamment de l'autisme de l'héroïne), on obtient ce qui est sans doute l'une des meilleures séries actuellement diffusées par la télévision française.

   P.S.

   Vendredi dernier, les deux premiers épisodes de la saison 3 ont réalisé un carton d'audience, avec cinq millions de téléspectateurs.

mardi, 07 juin 2022

Tandem "soulagien"

   La chaîne France 3 diffuse actuellement la sixième saison de la comédie policière Tandem, dont les héros (un couple d'officiers de gendarmerie divorcés, mais qui continuent à travailler dans la même brigade) sont incarnés par Astrid Veillon et Stéphane Blancafort.

   J'ai découvert cette série à sa quatrième saison, pendant le premier confinement. Je lui suis resté fidèle, contrairement à d'autres (françaises comme américaines) qui, pour moi, se sont essoufflées. J'aime le mélange d'intrigue policière et de comédie familiale, pimentées parfois d'un poil d'Histoire ou de légendes locales.

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   Dans le cinquième épisode de la sixième saison (diffusé ce mardi soir, sous le titre "Cœur de pirate"), ce ne sont pas les démêlés des héros qui ont le plus retenu mon attention, mais une anecdote concernant deux personnages secondaires : à gauche Thomas (le fils des gendarmes qui, au grand dam de ses parents, effectue un stage dans la brigade), à droite Célestin (un enquêteur zélé mais un peu casse-couille, qui essaie toujours de se faire bien voir de la hiérarchie). Le premier ne sait comment attirer l'attention de Nour, la cousine d'une collègue de son père. Il joue la carte culturelle :

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   Le second se propose de lui donner des conseils. Voici ce qu'on entend au cours de l'épisode :

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   Donc, draguer une fille en lui proposant d'aller voir une expo Soulages, c'est un peu ringard (en tout cas, sûrement intello)...

   Au niveau culturel, l'épisode ne manque pas d'intérêt, puisqu'il est question du trésor du pirate Barberoussette... non, pas Barberousse. Barberoussette (alias Gaspard Dot) a bien existé et il n'a pas laissé que de bons souvenirs dans la région. Ah, j'aime quand, au cours d'une enquête, il est question d'archéologie (comme dans le troisième épisode de la saison 4) ou des Templiers (dans le onzième épisode de la saison 3) !

samedi, 30 avril 2022

Becker, Londres... et la France

   Ce samedi soir, en famille, nous avons regardé le JT de France 2. (Quelqu'un reprend des carottes râpées ?) Une grosse moitié fut consacrée au conflit russo-ukrainien. (Tu m'as bien dit saignante, ton entrecôte ?) Mon attention fut attirée par un sujet plus anecdotique, sans doute placé juste après pour faire retomber la tension. (Dis donc, Riton, tu ne vas tout de même pas finir la bouteille de rouge tout seul ?) Il était question des ennuis judiciaires de l'ancien champion de tennis allemand Boris Becker. (Marcel, pousse-toi, je ne vois pas la tête du tennisman !)

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   Ce ne sont pas les ravages du temps sur le physique de l'ex-athlète d'exception qui m'ont intéressé, mais le symbole figurant à l'entrée du tribunal londonien. (Mais non, c'est pas en Allemagne ; il est jugé à Londres parce qu'il habite le Royaume-Uni... depuis au moins dix ans d'ailleurs !)

   Sur les armoiries britanniques figure la devise du royaume... en français : "Dieu et mon roi". C'est un lointain héritage de la conquête normande, la noblesse continentale ayant imposé sa langue outre-Manche. (Riton, arrête de faire ton malin... et passe-moi les frites !) La formule, qui serait due à Richard Coeur-de-Lion, est devenue la devise officielle au XVe siècle.

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   Mais la "francitude" de la monarchie anglaise ne s'arrête pas là. Une seconde formule figure sur les armoiries : "Honi soit qui mal y pense". Son origine remonterait elle aussi au Moyen Age, toujours à l'époque de la Guerre de Cent-Ans, mais au XIVe siècle. L'anecdote (peut-être apocryphe) se déroule à la cour du roi Edouard III et voit la naissance de l'Ordre de la Jarretière. (Bon, ça me saoule cette histoire de tennisman malhonnête... on pourrait pas plutôt parler de l'affaire PPDA ?)

   Comme quoi, on peut trouver son bonheur dans un journal télévisé grand public.

 

dimanche, 27 mars 2022

L'Ile aux 30 cercueils

   Depuis la semaine dernière, France 2 diffuse cette nouvelle adaptation du roman de Maurice Leblanc (dans lequel, contrairement à ce qu'il se passe dans la mini-série, Arsène Lupin finit par intervenir). Deux épisodes ont déjà été proposés aux téléspectateurs, les deux suivants étant programmés lundi 28 mars, les deux derniers lundi 4 avril. (L'intégralité est disponible sur le site de France Télévisions.)

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   Un couple se retrouve au cœur de la tourmente. De nos jours, Christine, une infirmière, retourne sur les lieux de son enfance, l'île (fictive) de Sarek, située à proximité des Glénan, dans le Finistère.

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   Des années auparavant, elle et son mari Raphaël avaient quitté les lieux, après la mort de leur enfant mort-né. Ils se sont reconstruits loin de là, mais sans enfant. Christine revient parce qu'elle a reçu une vidéo tournée au moment de son accouchement : le bébé aurait survécu. Elle se demande ce qu'il est devenu et essaie de l'identifier. Le problème est que deux garçons semblent correspondre... et que, dès son arrivée sur l'île, les morts violentes s'accumulent. Entre ceux qui savent quelque chose (et qui ne veulent pas remuer le passé) et ceux qui, bien que ne sachant rien, ont un avis bien tranché sur tout, l'infirmière doit la jouer finement, appuyée (discrètement) par le chef de la gendarmerie locale (secrètement amoureux d'elle) puis son mari, qui finit par la rejoindre.

   Par rapport au roman, beaucoup de choses ont été modifiées... et ce n'est pas forcément un mal. Qu'ont gardé les scénaristes ? La croyance en la perte de l'enfant, le départ puis le retour de la mère, l'existence de deux garçons, la crucifixion des femmes et l'histoire des fameux trente cercueils, une sombre prophétie qu'un tueur en série semble s'évertuer à accomplir.

   En dépit de certaines faiblesses, j'ai été pris par cette intrigue. La distribution est attrayante, avec Virginie Ledoyen, Charles Berling, Jean-François Stévenin (qu'on n'arrête pas de voir sur les écrans depuis qu'il est décédé !), Marilyne Canto, Dominique Pinon et une brochette de petits jeunes assez doués. On a envie de découvrir le fin mot de l'histoire, surtout dans sa forme double : la mort présumée du fils de Christine et le destin de cette autre femme, mère d'un autre enfant, qui a vécu sur la même île et qui a disparu quelques années auparavant.

   Le gros défaut de la mini-série est la peinture caricaturale qui est faite de ses habitants. Comme on a déplacé l'action principale de 1917 à 2021, on aurait pu nous éviter ces portraits de Bretons arriérés, superstitieux ou culs-bénits, alcooliques et violents, même si les derniers épisodes sont chargés de redorer quelque peu leur blason. Ceux-ci manquent d'ailleurs un peu de saveur si l'on a compris qui est à la manœuvre. Je conseille d'ailleurs de ne surtout pas (re)lire le roman avant de voir la série.

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   En revanche, après avoir vu cette adaptation assez éloignée de l'original, on peut se replonger dans la prose de Maurice Leblanc, un auteur à mon avis sous-estimé de notre littérature. La série diffusée récemment sur Netflix l'a remis au goût du jour... mais cela fait un petit moment qu'au Japon, par exemple, on lui rend hommage à travers le personnage d'Edgar de la Cambriole.

   Le roman de Leblanc est à mon avis plus ample que sa dernière adaptation télévisuelle. Celle-ci est centrée sur le drame intime et sur les tensions familiales, alors que l'histoire d'origine évoque des secrets millénaires et une tentation mégalomaniaque qui pourrait menacer l'humanité. Arsène Lupin n'intervient que dans le dernier tiers de l'intrigue, de manière déterminante. Je n'avais jamais lu ce roman (alors que je regardais jadis avec passion les aventures télévisuelles où brillait Georges Descrières). Je l'ai trouvé passionnant.

dimanche, 20 mars 2022

L'anneau de Brokenwood

   Ce dimanche soir, France 3 poursuit la diffusion de la septième saison de la série Brokenwood, commencée la semaine dernière avec "Le Garrot et le Vinkelbraun". Pour réussi qu'il soit, cet épisode m'a moins marqué que celui programmé ce soir : "Un bien-être qui fait mal".

   L'action se déroule dans un centre de remise en forme écolo, dont les principes s'inspirent des "philosophies orientales". L'alcool, le tabac, la viande, le sucre et les produits laitiers en sont bannis, afin que les pensionnaires (féminines... et plutôt fortunées)  soient plus aptes à se "retrouver", se réconcilier avec la nature. Cet arrière-plan est parfois savoureux, les scénaristes s'étant amusés à insérer, tout au long de l'épisode, des scènes relativisant le tableau idyllique présenté au début. (L'ambiance ressemble un peu à ce qu'on a pu voir dans certains épisodes de Meurtres au paradis.)

   Le corps d'une cliente est retrouvé, un matin, dans le sauna. Débarque alors l'équipe d'enquêteurs, constituée de personnages aux caractères bien affirmés, l'une des réussites de la série.

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   Commençons par Mike Shepherd, le berger commandant (DSS, detective senior sergeant) de la brigade criminelle.

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   Originellement en fonction à la Direction centrale de la police, il débarque à Brokenwood (petite ville fictive située au nord d'Auckland) dans le premier épisode de la saison 1. Quinquagénaire bedonnant, multidivorcé, il roule dans une antiquité (avec lève-vitre manuel), écoute de la musique country sur de vieilles cassettes audio et aime le bon vin. Il est plutôt empathique, parfois un brin caustique... et inventif. Il ne suit pas toujours le règlement à la lettre. Son aspect quelque peu débraillé fait qu'on le sous-estime souvent. À tort.

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   Son adjointe est la capitaine (detective) Kristin Sims. Cette jolie blonde se fait régulièrement draguer au cours des enquêtes... mais elle n'est pas facile à séduire. De plus, elle sait très bien comment remettre à sa place un prétendant trop insistant. (Elle trouve les mecs du coin trop lourds ou pas fiables). Elle est pleinement investie dans son travail... et plus rigoureuse que son supérieur hiérarchique, qui sait pouvoir se reposer sur elle. (À la lecture des lignes qui précèdent, vous aurez compris qu'il s'agit de mon personnage préféré.)

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   Un troisième gradé complète l'équipe, le lieutenant (detective constable) Breen. Toujours d'apparence impeccable quand il est en service, il sert un peu d'homme à tout faire à ses supérieurs, qui s'ingénient à lui confier des tâches ingrates. Il râle, mais accomplit très bien son travail. Il est parfois un peu lourd (mais pas méchamment). Il contribue à mettre une bonne ambiance dans la série... qu'il quitte hélas au cours de cette septième saison (l'acteur s'étant engagé dans d'autres projets). Il est remplacé par Daniel Chalmers :

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   Ce nouvel enquêteur va introduire de la diversité au sein de la brigade. Il est d'origine maorie et, comme le t-shirt qu'il porte le suggère, n'a pas les mêmes goûts musicaux que son commandant. J'ai déjà pu voir l'un des épisodes suivants et je peux dire qu'il se révèle bon flic, pas très causant, avec sans doute un passé dont il n'aime pas parler. (Je pense qu'avec son arrivée, la production a voulu combler le départ d'un autre second rôle régulier, celui du jeune Jared, lui aussi maori.)

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   Je m'en voudrais de terminer cette présentation sans mentionner Gina, la légiste d'origine russe, ravie de l'arrivée du commandant Shepherd dans la brigade. Elle le drague ostensiblement et voit la capitaine Sims comme une rivale qu'il faut remettre à sa place. Dans la version française, elle est délicieusement doublée par une comédienne qui lui donne un accent est-européen très prononcé. (C'est l'occasion de préciser que la version française est très bonne. Je conseille aussi toutefois de tenter de temps à autre la V.O., pour goûter l'accent néo-zélandais, distinct du britannique et du nord-américain.)

   Les histoires sont en général assez complexes, les seconds rôles toujours bien écrits (et interprétés). L'ambiance est bon enfant, parfois un peu scabreuse, le tout sur fond de musique  country. C'est une sorte de feel good series, comme diraient les Anglo-Saxons.

   Dans l'épisode inédit de ce soir, une bague joue un rôle particulier. C'est le prétexte à de multiples allusions au Seigneur des anneaux, dont les adaptations cinématographiques ont été tournées, rappelons-le, en Nouvelle-Zélande, patrie du réalisateur Peter Jackson. Les spectateurs un peu observateurs noteront que l'un des personnages secondaires se prénomme... Frodon.

dimanche, 13 mars 2022

Le Tueur de l'ombre

   Je ne connaissais pas cette série danoise, dont Arte vient de mettre en ligne l'intégralité des huit épisodes de la saison 2 (dont la diffusion télévisuelle est programmée les jeudis du mois de mars). Compte tenu de récentes très bonnes expériences sur la chaîne franco-allemande (l'horrifique Stag, la sociétale 30 degrés en hiver et la captivante Bron), j'ai tenté ma chance... et je ne me suis pas arrêté avant d'avoir avalé les huit épisodes.

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   L'action se déroule dans les environs d'Odense, sur l'île de Fionie (la troisième plus grande du Danemark). Une équipe de la police criminelle continue à travailler sur trois meurtres non élucidés, perpétrés cinq ans plus tôt. Les policiers sont persuadés d'avoir affaire à un tueur en série, qui aurait mis un terme à ses méfaits pour une raison inexpliquée. Cependant, un quatrième meurtre survient, qui laisse à penser qu'il est de retour...

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   La traque du criminel va être menée par deux femmes talentueuses. À gauche se trouve Karina, la cheffe de l'équipe d'enquêteurs, calme et pugnace. À droite se trouve la consultante Louise, experte en psychologie criminelle (déjà présente dans la saison 1).

   Au-delà de l'aspect policier, les huit épisodes évoquent la vie personnelle de femmes très engagées dans leur activité professionnelle, montrant des situations qui, il y a trente ans, auraient été mises en scène avec des hommes à leur place. Ainsi la policière peut compter sur un mari bienveillant, qui s'occupe attentivement de leur progéniture. La psychologue peine à s'engager affectivement, tant elle est prise par son boulot. On croise aussi une magistrate qui n'a pas la langue dans sa poche et une cadre commerciale qui quitte son époux pour occuper un poste de direction à Singapour.

   L'autre spécificité de l'intrigue est qu'on découvre assez vite qui est l'auteur des crimes. Mais cela n'enlève rien au suspens distillé par l'histoire. D'abord parce qu'il est suffisamment malin pour être passé sous les radars. Pendant très longtemps, les policiers ne parviennent pas à l'identifier, ni même à récupérer quoi que ce soit provenant de lui. De plus, un grand mystère place quant à ses motivations... si bien qu'on se demande quand il va récidiver et contre qui.

   C'est bien filmé, bien joué (et plutôt bien doublé, pour celles et ceux qui n'ont pas envie de se plonger dans la version danoise sous-titrée), accompagné d'une musique adéquate (intrigante voire inquiétante).

   Je recommande vivement.

dimanche, 06 février 2022

Morse... fin ?

   Ce soir, France 3 diffuse le troisième et dernier épisode de la huitième saison de la série Les Enquêtes de Morse. Intitulé "Terminus" dans la version originale comme dans la version française, il joue sur une ambiguïté : fait-il référence au dernier arrêt d'une ligne d'autobus périurbains (à proximité duquel survient un crime), ou bien à la dernière étape d'une série qui pourrait s'arrêter au trente-troisième épisode, comme ses deux devancières (Inspecteur Morse et Inspecteur Lewis) ?

   Que le premier meurtre soit commis au terminus de la ligne 33 (clin d’œil au numéro de l'épisode) n'est pas le fruit du hasard. Morse est directement concerné, puisque c'est la ligne qu'il emprunte pour rentrer chez lui, quand il est trop bourré pour prendre le volant. C'était le cas le soir du meurtre. Il a donc côtoyé la future victime... et peut-être l'assassin.

   L'enquête se déroule en plein hiver, en période neigeuse, ce qui n'arrange pas les policiers... au contraire du meurtrier. Le lendemain du premier crime, le même bus se retrouve piégé par le verglas. Certains passagers (sans doute des habitués) sont identiques à la veille, accompagnés de quelques nouveaux. Tout ce petit monde trouve refuge dans un hôtel abandonné, où s'est déroulée une horrible tuerie huit ans plus tôt.

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   Outre le policier, sont présents le chauffeur et le contrôleur du bus, une retraitée des Postes, un ancien prof, un avocat, un étudiant, une serveuse, une doctoresse et deux autres (une femme et un homme), au métier indéfini.

   Nous voilà embarqués dans une intrigue à la Agatha Christie, Morse coincé avec les suspects dans l'hôtel, apparemment inoccupé, tandis que ses collègues, restés au poste, voient leur inquiétude grandir au fur et à mesure qu'ils découvrent les dessous de cette affaire.

   C'est une excellente conclusion pour cette huitième saison... une conclusion qui laisse des interrogations en suspens et pourrait donc, en théorie, permettre une continuation.

   J'espère !

dimanche, 23 janvier 2022

Le retour de Morse

   Un an après le final tragique de la saison 7, France 3 nous propose le premier épisode de l'ultime saison de cette passionnante série policière, intitulé Choisir son camp.

   L'intrigue débute à l'université d'Oxford, quand un colis piégé explose dans le bureau d'un enseignant (exerçant des fonctions de direction). On se demande si le prof était bien la cible (à cause des financements privés qu'il a acceptés) ou bien ses secrétaires, l'une d'entre elles étant décédée. Dans le même temps, des tensions émergent autour de l'équipe de football locale. C'est une équipe anglaise, dans laquelle évoluent des joueurs nord-irlandais. La vedette reçoit des menaces de mort... mais l'on se demande si c'est lié au conflit touchant l'Ulster (l'action se déroule en 1971), à la vie privée du joueur, à son passé en Irlande du Nord... ou bien au fait qu'il soit métis.

   Les deux affaires se révèlent plus complexes que prévu... et liées l'une à l'autre. La police a bien du mal à démêler l'écheveau, son meilleur enquêteur (Morse) sombrant dans l'alcool. Dans un premier temps, celui-ci doit chaperonner le joueur vedette... alors qu'il ne connaît rien au football. La résolution de l'affaire va prendre du temps, laissant planer une menace au-dessus de la tête de plusieurs personnages.

   Comme d'habitude, c'est bien écrit, bien joué, bien filmé. Je n'aime pas l'arc narratif qui montre Morse se saouler de plus en plus, mais, bon, faut voir ce que la suite va donner.

   P.S.

   Au cours de l'épisode, le footballeur vedette est amené à participer à l'émission "This is your life", un programme télévisé qui a duré près de cinquante ans outre-Manche... bien plus que son décalque français, "Avis de recherche", présenté jadis par Patrick Sabatier.

mercredi, 29 décembre 2021

Meurtre au paradis... du Père Noël

   Ce soir, France 2 diffuse un épisode inédit de la série Meurtres au Paradis. Intitulé "Noël aux Caraïbes", il s'intercale entre les saisons 10 et 11, la diffusion de celle-ci devant commencer début janvier 2022, sur la BBC. J'ajoute, qu'exceptionnellement, il dure environ 1h30 (contre 50 minutes pour les épisodes classiques). Il a été programmé dimanche dernier (26 décembre) sur la BBC. (Pour une fois, la diffusion en France suit de peu celle au Royaume-Uni.)

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   L'esprit de Noël souffle sur cette enquête criminelle particulièrement ardue. Aux Antilles, on n'a pas de neige, mais cela n'empêche pas de perpétuer les traditions ! Plus présent qu'à l'accoutumée, le commandant Patterson (à droite sur la photographie ci-dessus) donne une saveur particulière à l'épisode.

   On n'y retrouve qu'une partie de l'équipe. On ne voit le sergent Cassel (Joséphine Jobert) qu'en début et fin d'histoire. Pour épauler l'inspecteur Neville Parker, outre le commandant, il ne reste que le stagiaire (et ex-délinquant) Marlon Pryce. Mais un renfort inattendu arrive...

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   L'agent Dwayne Meyers (Danny John-Jules) est de retour, alors que son personnage a quitté la série à la fin de la saison 7. Il apporte un peu de fantaisie à une histoire qui pourrait sinon sembler trop balisée.

   Au passage, vous remarquerez qu'alors que l'épisode a été tourné principalement en Guadeloupe (et que ce DROM a été explicitement intégré à l'intrigue), c'est une monnaie britannique de la zone antillaise, le dollar est-caribéen (des billets de 50), qui est brandie par le policier.

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    Pourtant, dans les saisons précédentes, à plusieurs reprises, on a pu voir à l'écran des étals affichant des prix en euros. Quoi qu'il en soit, les téléspectateurs ne peuvent ignorer qu'au cours de leur enquête, deux des policiers sont amenés à quitter l'île (fictive) de Sainte-Marie pour la Guadeloupe proche, où ils subissent un déluge, non pas de neige, mais d'eau :

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   Sur l'imperméable transparent, on distingue clairement, outre le nom du DROM, la carte de son territoire... une bonne manière de faire sa publicité... même si c'est par temps de pluie !