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samedi, 22 novembre 2014

NCIS à Marseille

   Vendredi 21 novembre, M6 a diffusé un épisode inédit (en France) de la série NCIS, le 23e de la saison 11. On y voit l'agent DiNozzo partir dans la cité phocéenne pour retrouver la fifille d'un amiral, une insupportable pétasse qui fricote avec des gosses de riches peu fréquentables.

   Le décor est planté dès le début, avec une image factice, qui permet aux téléspectateurs de comprendre où l'action est censée se dérouler :

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   Pour ceux qui ne sauraient pas lire, un drapeau tricolore a été placé bien en évidence. Pour les plus cultivés, au loin, on a placé le monument emblématique de la ville, la cathédrale Notre-Dame de la Garde... une vue piquée directement sur Wikipedia :

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   L'épisode est un peu moins "cliché" que celui de la saison 7, dont l'action se déroulait (en partie) à Paris. Toutefois, on remarque que le policier qui arrête DiNozzo se prénomme Gérard et que sa supérieure, en bonne Française indépendante, fait du gringue à l'agent très spécial. On entend aussi chanter dans la langue de Molière, parfois avec un accompagnement d'accordéon.

   Plus sérieusement, cet épisode est l'occasion d'apprendre, si on l'ignorait, que la ville de Marseille est bien, comme le déclare DiNozzo, couverte par 1800 caméras de vidéosurveillance. Cela ne doit pas nous empêcher de profiter pleinement de l'intrigue, bourrée d'humour... et de rebondissements.

   P.S.

   Je n'ai pas compris l'acharnement de Ducky à préciser à DiNozzo (avant son départ pour la France) que le pourboire à verser devait être d'exactement 6 %. Dans notre pays, dans la restauration, il est inclus dans la note. Sinon, il est d'usage de verser entre 5 % et 10 %. D'où sort ce chiffre (6 %) cité à plusieurs reprises dans l'épisode ? Mystère...

jeudi, 20 novembre 2014

Une finale 100 % suisse

   Pris individuellement, les articles parus ces dernières années sur la domiciliation de sportifs français n'étonnent plus. Lus à la suite les uns des autres, ils constituent une étonnante synthèse. La finale de la coupe Davis jette un singulier éclairage sur l'exil fiscal d'une "élite" bien française.

   Ainsi, l'équipe de France qui va tenter de remporter le saladier d'argent est composée de Jo-Wilfried Tsonga et Gaël Monfils pour les simples, Julien Benneteau et Richard Gasquet pour le double et Gilles Simon en remplaçant. Le capitaine est un jeune retraité des courts, Arnaud Clément. Les cinq joueurs font partie des trente meilleurs mondiaux (au classement ATP de la semaine). Seuls quatre autres joueurs français se trouvent dans les cent premiers : Jérémy Chardy (29e), Adrian Mannarino (44e), Edouard Roger-Vasselin (88e) et Paul-Henri Mathieu (95e).

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   Eh bien, s'il faut en croire des articles du Nouvel Observateur et du Dauphiné libéré, les cinq mieux classés résident tous en Suisse, à Neuchâtel (R. Gasquet et G. Simon), autour de Nyon (J-W Tsonga et G. Monfils)... et à Genève (J. Benneteau, le non-sélectionné P-H Mathieu, l'ancien joueur et capitaine Guy Forget... et même son successeur A. Clément, jusqu'à l'an dernier).

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   Sur la carte, aux villes de résidence des joueurs français (encadrées en bleu), j'ai voulu ajouter les villes de résidence de leurs adversaires suisses. Bâle est sans surprise le principal pôle, avec Roger Federer et Marco Chiudinelli, qui sera aligné en double. De son côté, Stanislas Wawrinka est un quasi-voisin des Frenchies, puisqu'il réside à Lausanne. Le quatrième larron, Michael Lammer, habite à proximité de Zurich.

   Du côté français, cela nous laisse trois joueurs classés dans les cent premiers : J. Chardy, A. Mannarino et E. Roger-Vasselin. Ce dernier réside (selon L'Equipe) à Boulogne-Billancourt. Quant à Mannarino, il préfère la banlieue Nord, avec Soisy-sous-Montmorency. Reste Jérémy Chardy, le mieux classé des trois, qui réside... en Belgique, à Liège ! Encore un effort, camarade !

La gaffeuse du tribunal

   C'est l'un des sujets de conversation du moment, sur le Piton. Comment diable une magistrate expérimentée a-t-elle pu se laisser aller à transporter jusqu'au tribunal où ils sont jugés deux des accusés dans l'affaire Jean-Ronald... d'autant plus qu'elle est assesseur suppléant dans le même procès ?

   Tout d'abord, on peut noter que les médias locaux ont fait preuve de plus ou moins de discrétion quant à l'identité de la magistrate. Pour les lecteurs de Centre Presse, elle demeure totalement inconnue, seule sa fonction étant mentionnée. L'article de Midi Libre auquel il renvoie ne donne guère plus de détails... à ceci près qu'il est illustré d'une capture d'écran réalisée (par le journaliste) sur le site de covoiturage qui est au coeur de cette histoire. On peut y lire sans problème le prénom et l'initiale du nom de la juge.

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   La fiche de renseignements de la conductrice indique qu'elle s'est inscrite à la fin du mois d'août dernier. C'est à ce moment qu'elle a dû apprendre qu'elle serait assesseur au procès de Rodez. Or, elle est affectée à Montpellier (voir plus loin). La perspective d'effectuer quinze à vingt trajets entre les deux villes (en deux mois) n'a pas dû l'enchanter. Les icônes révèlent qu'elle "discute selon l'envie", que la cigarette la dérange et qu'elle est susceptible d'accepter le compagnon animal d'une personne transportée.

   Comme c'est d'usage sur ce genre de site, les participants font l'objet d'une évaluation. Sa note n'est pas significative, puisqu'elle résulte de seulement deux avis. (Les conducteurs populaires sont évalués entre 4,5 et 5 sur 5.) Une question se pose : les deux accusés du procès de Rodez (qu'elle a transportés) vont-ils évaluer leur expérience en sa compagnie ?

   Si vous avez lu les articles auxquels mènent les liens du début, vous vous êtes rendu compte que la magistrate a, comme c'est la règle, monnayé le covoiturage. Cela m'a toutefois laissé perplexe. N'est-elle pas indemnisée par le ministère de la Justice pour les frais de déplacement occasionnés par sa participation au procès de Rodez ? (D'après RTL, oui.) Mais peut-être a-t-elle tout simplement renoncé à cette indemnisation.

   Dans cette affaire, les deux accusés ne sont pas tout nets non plus. Alors que, lorsqu'on effectue une rapide recherche, on peut trouver plusieurs propositions de covoiturage sur le même trajet (et des moins coûteuses), pourquoi les deux jeunes hommes ont-ils choisi celle de Magali J ? Serait-ce parce que, sur sa fiche de renseignements, elle a précisé sa profession ? De là à ce que cette histoire soit une "occasion" saisie par l'un des avocats de la défense pour tenter d'obtenir l'arrêt du procès (qui tourne plutôt mal pour la bande d'abrutis qui s'en est pris à Jean-Ronald en 2010), il y a un pas que je me garderai bien de franchir... mais ça discute, sur le Piton !

   De tous les organes d'information que j'ai consultés, un seul a révélé l'identité complète de la magistrate : La Dépêche du Midi. Cela m'a donné l'envie d'en savoir un peu plus sur elle (en faisant attention aux homonymies). Au vu de son âge, je pense qu'elle est la Magali J. qui a été déclarée admissible au premier concours d'entrée (l'externe) de l'Ecole Nationale de la Magistrature, en novembre 1992. En janvier 1993, elle a été nommée auditeur de justice (magistrat stagiaire). Elle a donc été reçue au concours. Vu que la formation dure un peu moins de trois ans, elle a dû faire partie (d'après Wikipedia) de la promotion "Alfred Dreyfus".

   Quelques années plus tard, en 2000, on la retrouve nommée au tribunal d'instance de Montpellier. Elle a poursuivi sa carrière sur place, au tribunal de grande instance puis à la cour d'appel, où elle a été promue récemment, en juillet 2013. Voilà qui explique sa présence en 2014 à Rodez, en cour d'assises.

   A ceux qui seraient curieux de connaître son apparence, je conseille de regarder les images prises de la Cour depuis l'ouverture du procès. Elle apparaît aux côtés des autres magistrats. (Ils sont quatre, trois titulaires -le président plus deux assesseurs- et la suppléante, semble-t-il.). Mais, la dernière semaine, elle a été remplacée (par une autre femme brune).

samedi, 15 novembre 2014

Des nouvelles du drapeau

   Sur M6, la diffusion de la saison 11 de la série NCIS est sur le point de s'achever... et, comme le mois dernier, en regardant attentivement l'épisode 22 (programmé hier vendredi 14 novembre), les téléspectateurs ont pu remarquer la présence, dans le labo d'Abby, du drapeau israélien, associé au souvenir de Ziva David / Cote de Pablo :

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   Cette scène se situe dans la première moitié de l'épisode, quand l'agent Gibbs (à gauche sur l'image) débarque dans le laboratoire, en quête d'informations sur le décès d'un marine. On le revoit (le drapeau) dans la seconde moitié, à l'occasion de la venue de l'agent McGee (mal rasé... c'est l'un des running gags de l'épisode) :

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   Sur les deux écrans d'ordinateurs s'affichent des renseignements sur une jeune femme, une SDF pour laquelle Abby s'est prise d'affection. L'histoire est d'ailleurs marquée par la découverte, à deux pas des locaux du NCIS (à Washington), d'un quartier délabré où vivotent les exclus de la société... et parmi eux, d'anciens marines.

   Les épisodes rediffusés à la suite de celui-ci (inédit) m'ont permis de me rendre compte que la présence du drapeau israélien est plus ancienne que ce que je croyais. Auparavant, il me semblait qu'elle ne remontait qu'à la saison 10. Or, hier, j'ai pu constater la présence du petit objet dans deux épisodes de la saison 9, le premier :

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   ... et le deuxième :

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samedi, 08 novembre 2014

"Le trublion Eric Teyssedre"

   J'ai trouvé cette formule dans Le Journal toulousain du 6 novembre. Après bien des déboires, cet hebdomadaire "indépendant de droite" reparaît depuis septembre dernier. On peut notamment y lire la rubrique "Les petits bruits du Landernau", sous la plume de Thomas Simonian, le directeur de la publication (qui est aussi l'un des associés de la SCOP formée pour relancer le titre). Voici celle qui a été publiée jeudi :

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   A ceux qui ne connaissent pas en détail la (passionnante) vie politique aveyronnaise, signalons que le maire de Rodez (et président de la communauté d'agglomération du Grand Rodez) se nomme Christian Teyssèdre. Vice-président (toujours pas démissionnaire) du Conseil régional de Midi-Pyrénées, on sait qu'il pense succéder à Martin Malvy, le matin en se rasant. L'article semble accorder de meilleures chances aux deux autres personnalités de gauche mentionnées... même si, en 2015, il est fort possible que la droite récupère, au niveau régional, les bénéfices des erreurs de la gauche au plan national.

   Notre bon maire de Rodez n'a décidément pas de chance avec l'hebdomadaire toulousain. Il y a deux ans déjà, lorsqu'il avait été question de la succession de Martin Malvy, il n'avait même pas été cité parmi les candidats potentiels. (Les vedettes de l'époque sont aujourd'hui soit grillées, soit occupées à d'autres tâches.) Notons toutefois le progrès : d'inconnu, il passe à méconnu. Le succès du réaménagement du Foirail et la renommée du musée Soulages pourraient lui servir de tremplin pour 2015... mais il reste visiblement encore beaucoup de chemin à parcourir... (Et puis, il est peut-être plus urgent de construire un Grand Rodez élargi, bien accepté par le voisinage.)

    P.S.

   Plus intéressant que l'encadré sur la course à l'échalote midi-pyrénéenne, le long article intitulé "Les médias toulousains en crise" mérite la lecture, ne serait-ce que pour comprendre les difficultés à faire vivre un journal hors de l'influence du patron de La Dépêche du Midi... et des principaux annonceurs.

vendredi, 24 octobre 2014

Une pincée de Valls pour une bonne purge

   Il est des coïncidences parfois troublantes. Aujourd'hui, en lisant Le Petit Journal du 20 mars 1915 (disponible dans la dernière livraison de Journaux de guerre, centrée sur le génocide des Arméniens), je suis tombé, page 4, sur une publicité ma foi assez déroutante :

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dimanche, 19 octobre 2014

Toujours le petit drapeau

   Les concepteurs de la série NCIS semblent avoir décidé d'en faire un élément permanent du décor du laboratoire d'Abby. Dans l'épisode 16 de la saison 11 (diffusé vendredi 17 octobre), on peut encore voir (même si c'est plus discret que dans l'épisode 12), au détour d'une scène se déroulant dans l'antre de la chercheuse, le drapeau israélien, posé sur l'un de ses bureaux :

Labo 11-16.jpg

   Il n'est plus du tout question de l'agent Ziva David dans les enquêtes du NCIS, mais les scénaristes ont peut-être longtemps caressé l'espoir d'un retour de l'actrice Cote de Pablo.

jeudi, 16 octobre 2014

Le renard est sorti du bois

Maître Maçon, sur son causse perché, tenait en son bec un fromage.

Peu sûr de son avenir, il fut par un plus gros gâteau alléché.

Il se tourna vers le Lutteur du Nord, qui l'abrita sous son plumage.

Voyant cela, le Renard des Lacs voulut saisir l'opportunité.

Lui qui cumulait déjà une très longue brochette d'apanages

Rêva d'errer, aux frais du contribuable, dans la Grande Cité.

Pour ce faire, il oublia son ancienne campagne sans affichage

Et retourna sa veste, pour ressortir son étiquette UMP.

 

Henri Cool de Source

samedi, 11 octobre 2014

La (future) nouvelle statue-menhir du musée Fenaille

   C'est l'une des informations que l'on peut trouver dans le compte-rendu de la réunion du conseil d'agglomération du Grand Rodez du 23 septembre 2014 (page 13) :

Nouvelle statue GRodez 23 09 2014.jpg

   Contrairement à l'une des hypothèses émises, il ne s'agit pas de celle qui a été découverte l'an dernier. La "petite" (1m55) nouvelle a été trouvée dans le Tarn, à la frontière de l'Aveyron, sur le territoire de la commune de Murat-sur-Vèbre (à côté de Brusque et de Mounès-Prohencoux) :

Murat-sur-Vèbre.jpg

    On remarque que le musée n'en est pas propriétaire (pas plus que la Société des Lettres de l'Aveyron). Comme plusieurs autres, elle appartient au musée Toulouse-Lautrec d'Albi. Je penche pour celle dont a été prise une photographie, il y a six ans, en octobre 2008 :

Bessière Toulouse-Lautrec.jpg

   Si on la compare avec celle publiée dans l'excellent ouvrage de Michel Maillé (Hommes et femmes de pierre - Statues-menhirs du Rouergue et du Haut-Languedoc), on arrive à la conclusion qu'il s'agit d'une copie, l'originale ayant été grandement dégradée :

Bessière Murat-sur-Vèbre.jpg

   C'est ce qui explique les frais engagés pour sa restauration. Il est question de 5 450 euros hors taxes... soit sans doute 1 000 euros de plus au total. Voilà pourquoi a été soumise à délibération une demande de subvention à la DRAC de Midi-Pyrénées. Si elle est accordée et si elle atteint le maximum autorisé, elle permettrait une économie de plus de 2 000 euros au Grand Rodez.

samedi, 04 octobre 2014

Qui a payé ?

   C'est une question à laquelle on aurait aimé avoir la réponse en lisant la presse locale. Dimanche 28 septembre 2014, le président du Conseil général Jean-Claude Luche a été facilement élu sénateur de l'Aveyron. Il a entraîné avec lui le député Alain Marc (accessoirement premier vice-président du Conseil général), à qui il a cependant fallu un second tour, une centaine de grands électeurs (sans doute ruraux), pourtant proches de la Majorité départementale, ne jugeant pas sa candidature légitime (et osant l'exprimer dans les urnes).

   Après le stress du dépouillement, à la salle des fêtes de Rodez, est venu le temps des réjouissances, dans le nouvel espace culturel de Saint-Geniez-d'Olt, dans le fief de Jean-Claude Luche. Cela nous a valu un bel article dans Centre Presse, jeudi 2 octobre (le temps pour le journaliste de se remettre de cette soirée mémorable, sans doute) :

CPresse 02 10 2014.jpg

   Plus de cinq cents personnes ont assisté à ce qui est qualifié d' "apéritif dînatoire", en clair un mini-gueuleton que l'on savoure plutôt debout. Mais, s'il y avait des invités, c'est donc qu'il y avait un hôte. Qui cela pouvait-il bien être ?

   La logique voudrait que ce soit Jean-Claude Luche, sur ses deniers personnels (ne vous emballez pas : ce sont les indemnités de ses différents mandats, qui sortent de notre poche), qui ait réglé la note. Est-ce le cas ? On ne nous le dit pas.

   La petite sauterie s'est passée à Saint-Geniez-d'Olt, dans une salle qui a été rénovée notamment grâce à 100 000 euros issus de la partie ministérielle de la réserve parlementaire, en 2011. L'ancienne salle polyvalente étant un équipement intercommunal, l'invitant était-il la Communauté de communes des pays d'Olt et d'Aubrac ? Si oui, à quel titre ? Précisons que celle-ci est présidée (depuis 2014) par le maire de Sainte-Eulalie-d'Olt (depuis 2008), Christian Naudan.

   On pourrait aussi s'intéresser au montant. Offrir un "apéritif dînatoire" à plus de 500 personnes n'est pas donné à tout le monde. Mettons qu'à tout casser il y ait eu 600 pique-assiette convives à régaler ce soir-là. Une collation modeste peut revenir à cinq euros par personne. Si les petits-fours sont de grande qualité et qu'on a sorti quelques bonnes bouteilles, cela peut monter facilement à quinze euros, soit un total compris entre 3 000 et 9 000 euros... sans prendre en compte la location (mise à disposition ?) de la salle, l'éclairage, l'utilisation des sanitaires...

   L'addition pourrait être encore plus salée si les coûts de personnels sont inclus. Certains membres du fan club de Jean-Claude Luche se sont-ils crus obligés de procéder (bénévolement) à la mise en place et au service, ou bien a-t-on rémunéré deux ou trois personnes pour officier ce jour-là ? Il y aurait bien une troisième solution, mais j'ai peine à croire qu'on ait pu demander à des employés municipaux (ou intercommunaux) de venir servir le gratin de la droite aveyronnaise un soir d'élection.

   Je termine par quelques mots sur la photographie d'illustration. Yves Censi (de nouveau très pote avec Luluche... mais qui a sérieusement cru qu'ils ne se parlaient plus ?) a tombé la cravate, tout comme Alain Marc. Seul J-C Luche, en boss qui garde la tête froide, conserve toute sa dignité vestimentaire. Les suppléantes sont là pour éviter les accusations de phallocratie... mais il manque une personne, pour laquelle le résultat de ces élections constitue une petite revanche (par procuration) : Jean Puech, dont le successeur au Conseil général a repris certaines méthodes.

   Jean-Claude Luche est donc bien le "patron" du département (le seul pouvant lui faire ombrage étant visiblement surtout attiré par le Conseil régional), mais, il a quand même cru nécessaire de faire attribuer un volant de subventions du Conseil général à quelques mois du vote...

jeudi, 02 octobre 2014

Extant

   C'est le titre de la nouvelle série américaine de science-fiction (coproduite par un certain Steven Spielberg) diffusée en France par M6 (depuis lundi dernier). Le premier épisode, Retour sur Terre, nous présente les personnages principaux, au premier rang desquels l'astronaute Molly Woods (incarnée par Halle Berry, que l'on a plaisir à retrouver dans un rôle pas trop formaté) :

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   L'héroïne revient chez elle après une longue et solitaire mission dans l'espace... enfin... pas si solitaire que cela, puisqu'on finit par apprendre qu'elle a fait une curieuse rencontre très loin, là-haut... Du coup, on est moins étonné de découvrir que cette femme stérile, qui n'a eu aucun rapport sexuel avec un homme depuis des mois, se retrouve enceinte.

   Cet "heureux événement" risque de perturber grandement sa carrière professionnelle, ainsi que sa vie familiale. Son mari, un petit génie des biotechnologies, remarque que tout ne tourne pas rond, tout comme leur fils adoptif, un androïde ultra-perfectionné qui suscite beaucoup d'interrogations :

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   Le deuxième épisode, Extinction, voit l'héroïne découvrir à quel point sa grossesse inexpliquée perturbe son corps et son psychisme :

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   Dans la boîte où elle travaille, certains dirigeants semblent cacher de lourds secrets, dont un concerne un ancien collègue de Molly, qui a pris contact avec elle et qu'elle va essayer de retrouver. En coulisses manœuvre un discret mécène japonais, qui a choisi de financer le projet un peu fou de l'époux de Molly :

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   Le troisième épisode, L'Enfant venu d'ailleurs, place davantage l'androïde Ethan au centre de l'action. Il en devient même inquiétant :

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   De son côté, sa mère adoptive Molly constate la détérioration de son état physique et psychique. Une soirée entre amis va cristalliser les tensions :

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   J'ai été "pris" par cette série, dont le scénario est de qualité. La distribution s'appuie sur un mélange d'acteurs expérimentés et d'inconnus pas maladroits. Au niveau de la réalisation, on a soigné les effets spéciaux, en particulier ceux qui concernent les corps humains et le séjour dans l'espace, régulièrement porté à l'écran à coups de retours en arrière et de cauchemars.

   Sur le fond, pour autant qu'on puisse en juger, l'histoire mélange la science, le paranormal et les secrets familiaux. On a envie de connaître la suite !

mercredi, 24 septembre 2014

Journaux de guerre n°6

   Le numéro paru jeudi 18 septembre est consacré à la manière dont l'Arrière a perçu le début de la Première guerre mondiale. La double-page de présentation évoque le cas des enfants, les relations familiales en période de conflit, la communication de guerre ainsi que le rôle du cinéma. Trois journaux d'époque sont reproduits.

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   Le Sud-Ouest est représenté par La Petite Gironde du 1er décembre 1914. Fait rare dans la presse régionale de ces temps troublés, la première des quatre (grandes) pages est illustrée de quatre photographies (en noir et blanc), l'une montrant un village construit par les soldats hexagonaux, une autre un convoi de ravitaillement en eau, la troisième une voiture (hippomobile) régimentaire russe et la quatrième des mortiers pris aux Allemands :

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   L'éditorial, de ton revanchard, est suivi d'un article sur la guerre marine puis d'une chronique de la vie bordelaise. Une partie de la page 2 est occupée par la recension d'un Livre jaune sur la guerre européenne, qui rejette l'entière responsabilité du conflit sur les épaules allemandes.

   Plus loin, un entrefilet intitulé "LE DEVOIR DES ETATS-UNIS" sous-entend que ce pays ne devrait pas tarder à s'engager en faveur de la Triple Entente. Dans le même ordre d'idée, on trouve la mention d'un hommage brésilien aux soldats français.

   Un lecteur attentif finit par tomber, quelque part page 3, sur un entrefilet qui fait écho à ce dont il a été question dans l'exemplaire de La Lanterne fourni avec le numéro 4 de Journaux de guerre :

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   Page 4, il est (brièvement) question de l'Aveyron quand le journal évoque la possibilité d'employer des réfugiés français ou belges là où le manque de main-d'oeuvre se fait sentir, dans plusieurs départements du Massif Central.

   Le deuxième quotidien régional nous fait faire un joli bond, puisqu'il s'agit de L'Est Républicain, publié à Nancy (le 20 décembre 1914), donc tout près du Front. La première page est presque uniquement occupée par l'actualité internationale liée à la guerre, les nouvelles étant quasi exclusivement favorables à l'Entente.

   L'autre grand sujet auquel sont consacrés plusieurs articles est la vie dans les régions sous occupation allemande. Cela commence par la ville de Metz, annexée en 1871, mais où le patriotisme français reste vivace. En Alsace, c'est à travers l'action d'un instituteur que l'amour de la Mère Patrie est évoqué. Dans le Pays Haut, à Longwy, la population découvre la vie sous la férule allemande.

   Dans le département voisin de la Meuse, directement soumis au feu ennemi, ce n'est pas n'importe quel citoyen qui se réjouit des pertes allemandes, mais l'évêque de Verdun, qui n'est autre que Charles Ginisty (originaire de Saint-Saturnin-de-Lenne, dans l'est de l'Aveyron). Ses propos sont extraits d'une lettre qui a été adressée à un abbé ruthénois :

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   On termine par un quotidien national, La Croix, daté du 27 décembre 1914. Il est bien entendu question du premier Noël de guerre. Curieusement, ce sont des extraits de lettres écrites par des enfants de 6 à 9 ans au Père Noël ou au "petit Jésus" qui occupent la plus grande place. Truffées de fautes (ce qui n'est pas étonnant au vu de l'âge de leurs auteurs, qui débutent leur apprentissage), ces messages regorgent d'altruisme juvénile, à tel point que la présentation de Journaux de guerre met en doute leur authenticité.

   Page 3 est retranscrit le discours d'un évêque, construit autour de l'action de la Vierge Marie, réputée avoir déjà sauvé la France à plusieurs reprises. La cinquième partie évoque un "ange, une femme, une libératrice"... Jeanne d'Arc (à l'époque bienheureuse, pas encore sainte). On retrouve la Pucelle page 5, au coeur d'un long article consacré à ce qui se passe en Alsace-Lorraine :

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      Page 7, c'est la lucidité qui l'emporte, puisque le directeur de l'édition de Limoges y affirme que la guerre sera longue... et victorieuse, les Français s'étant progressivement endurcis au combat.

   Les journaux sont complétés par la reproduction d'une affiche de propagande (de 1916) faisant appel au civisme des enfants : "Nous saurons nous en priver".

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   P.S.

   Ma navigation sur la Toile m'a conduit au site (officiel) france.fr, qui dit deux-trois choses de Jeanne d'Arc. Mon regard a plutôt été attiré par ce qui figure dans une colonne, à droite, sous le titre "personnages historiques". Cherchez l'erreur...

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dimanche, 21 septembre 2014

Présence subliminale

   M6 diffuse actuellement la saison 11 de la série NCIS. Vendredi soir, dans l'épisode 12, les téléspectateurs attentifs ont pu remarquer, à plusieurs reprises, la présence d'un curieux objet dans le champ de la caméra, d'abord à l'arrière-plan :

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   C'est à peine perceptible un peu plus loin, puisqu'on n'en distingue qu'un morceau :

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   Le drapeau israélien finit par apparaître clairement, planté dans l'une des tasses d'Abby, la laborantine à la fois foldingue, gothique et surdouée :

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   C'est évidemment une allusion au personnage de Ziva David, l'ex-agent du Mossad qui était devenue un pilier de l'équipe de Gibbs, et qui a quitté la série au début de la saison. Abby était une grande amie de Ziva, qu'elle considérait comme sa soeur. Celle-ci avait acquis la nationalité états-unienne à la fin de la saison 7. Faire référence à ce personnage à l'aide du drapeau israélien n'est donc pas ce qu'il y a de plus pertinent. Par contre, c'est un clin d'oeil à un pays "ami", les auteurs de la série étant visiblement de sensibilité républicaine. A plusieurs reprises, les saisons précédentes, on a pu sentir qu'ils ne sont pas très éloignés des néo-conservateurs. Mais la série n'en reste pas moins de qualité.

   On peut aussi vérifier dans les anciens épisodes. On n'y voit pas de drapeau israélien dans le labo d'Abby. La grande tasse apparaît à plusieurs reprises, comme dans l'épisode 9 de la saison 10 (parfois hilarant, avec le retour de l'ex-femme de Gibbs et de l'agent Fornell) :

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   Un petit cadeau pour terminer. J'ai remarqué que, parmi les visiteurs qui arrivent par hasard sur mon blog, se trouvent des personnes qui recherchent des informations sur Cote de Pablo, l'actrice qui interprétait l'agent du Mossad. Apparemment, ce sont des informations concernant son physique (avantageux) qui suscitent l'intérêt de ces internautes... puisque le billet qui les attire est celui que j'ai consacré jadis au string qui apparaît au détour d'un épisode de la saison 5.

   A ces personnes en quête de réponses existentielles, j'offre ce présent: une vision du joli petit cul de l'actrice (dans son pantalon), saisi au vol par Anthony DiNozzo dans l'épisode 11 de la saison 4. Si la mémoire vous fait défaut, je vous laisse redécouvrir les circonstances dans lesquelles a été pris cet acrobatique cliché :

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samedi, 20 septembre 2014

Un nouveau préfet (de gauche) pour l'Aveyron

   C'est inhérent à la fonction : régulièrement, un mouvement de "chaises musicales" vient redistribuer les postes de haut fonctionnaire. On doit aussi s'y attendre dès qu'un gouvernement change de composition, que le titulaire de l'Intérieur reste le même ou pas. (Ainsi, Bernard Cazeneuve est resté en place dans le deuxième gouvernement Valls.) Par contre, le vivier dans lequel puisent les ministres pour constituer leur cabinet a beaucoup en commun avec celui d'où sortent les préfets.

   Jean-Luc Combe, le nouveau représentant de l'Etat en Aveyron est un "voisin", puisqu'il était en poste dans le Cantal depuis un an et demi. Mais son parcours (détaillé dans un article de Centre Presse) est bien plus long... et surtout moins stéréotypé que celui de nombre de ses collègues.

   Il a commencé sa carrière en 1981, en Seine-Saint-Denis, à Noisy-le-Sec, en tant que responsable du secrétariat général. La date (année de la première élection de François Mitterrand à la présidence de la République) et le lieu (un département qui fut longtemps géré par le Parti communiste) pourraient nous inciter à penser qu'il était proche de la gauche. D'ailleurs, le maire au service duquel il entre (et dont il a ensuite été directeur de cabinet) est Roger Gouhier, un communiste d'origine ouvrière.

   Il a 26 ans à l'époque. La Dépêche du Midi nous apprend qu'il est titulaire d'une licence d'histoire-géographie, décrochée à Toulouse (alors qu'il est né à Ivry-sur-Seine, dans le Val-de-Marne, pas très loin de la Seine-Saint-Denis). Il n'est donc pas un exemple de haut fonctionnaire issu d'une grande école, au parcours balisé. Ses débuts se rapprochent plutôt de ceux de nombre de fonctionnaires territoriaux qui ont commencé leur carrière dans les années 1980. Les lois Defferre ont accordé plus de pouvoirs aux collectivités territoriales, qui ont dû, dans la foulée, recruter rapidement de nouveaux collaborateurs. A l'époque, les formations spécifiques n'étaient pas légion. On a donc abondamment puisé dans les universités (plutôt en Lettres, Sciences économiques et Droit).

   En 1988, Jean-Luc Combe devient secrétaire général de la commune de Vigneux-sur-Seine, dans l'Essonne, au sud d'Ivry. Là encore, il s'agit d'une mairie communiste, qui a été dirigée pendant 21 ans par un homme de terrain, Lucien Lagrange. (C'était l'époque où le PCF avait un réservoir de militants dévoués, très souvent d'origine populaire... et beaucoup plus d'électeurs.)

   En 1993, il retourne en Seine-Saint-Denis, à Epinay-sur-Seine, cette fois au service d'un élu socialiste, Gilbert Bonnemaison. Assez vite (peut-être en raison du retrait du maire d'Epinay), il revient dans l'Essonne, auprès du maire d'Evry Jacques Guyard, lui aussi membre du PS. L'évolution politique des employeurs du futur préfet aveyronnais est-elle révélatrice du changement de sa "sensibilité" ? Il aurait été proche du PCF dans sa jeunesse, avant d'évoluer vers le PS.

   On en a la confirmation en 1998, quand il devient directeur général des services du Conseil général des Alpes-de-Haute-Provence, présidé par le socialiste Jean-Louis Bianco... depuis 1998.

   En 2005, il passe à la Communauté d'agglomération d'Angers, elle aussi présidée par un membre du PS, Jean-Claude Antonini.

   Notre homme a toujours la bougeotte, puisque dès 2007, il change à nouveau d'affectation, peut-être pour se rapprocher de sa région d'origine. Il se retrouve au Conseil général de Seine-et-Marne, présidé là encore par un socialiste, Vincent Eblé.

   Celui-ci devient sénateur en 2011, année qui voit Jean-Luc Combe passer au service du nouveau président (socialiste) de la Haute Assemblée, Jean-Pierre Bel. Je ne pense pas qu'il s'agisse d'une coïncidence. En devenant sénateur, Vincent Eblé a pu bénéficier de fonds pour rémunérer ses collaborateurs. Il n'avait peut-être plus besoin de celui qu'il avait recruté au Conseil général. De surcroît, ce dernier connaissait peut-être Jean-Pierre Bel depuis longtemps. Bien que quelques années les séparent (ils sont nés en 1955 et 1951), ils ont pu se rencontrer à Toulouse, où ils ont tous deux poursuivi leurs études... et Jean-Pierre Bel étant issu d'une famille communiste, il est possible que les deux jeunes hommes se soient croisés lors de soirées militantes.

   En arrivant dans l'Aveyron, Jean-Luc Combe pousse vers la sortie Cécile Pozzo di Borgo, qui avait été nommée par le gouvernement Fillon en 2011. Agée de 62 ans, elle se dirige tout doucement vers la retraite, à un poste que certaines mauvaises langues n'hésitent pas à qualifier de sinécure : l'administration des T.A.A.F. (Terres Australes et Antarctiques Françaises).

dimanche, 31 août 2014

Un logo poutinien ?

   Il n'a échappé à personne que les récents championnats du monde de judo se sont déroulés en Russie, dans la riante cité de Chelyabinsk (ou Tcheliabinsk). Pendant la Seconde guerre mondiale, elle devint un centre important de fabrication de tanks. Elle est aussi tristement célèbre pour un accident nucléaire qui s'y est déroulé durant la Guerre Froide (en 1957). En 2013, elle fit la Une de l'actualité, frappée par une météorite.

   C'est en écoutant la radio, au volant de ma luxueuse, voiture que j'ai entendu ce qui m'est apparu d'abord être une plaisanterie : le logo des championnats se serait inspiré de la personne de Vladimir Poutine. Certes, on connaît l'affection que le dictateur président de la Russie éprouve pour ce sport, qu'il a beaucoup pratiqué. Mais ce serait quand même pousser un peu loin le culte de la personnalité.

   Pour en avoir le coeur net, observons le logo des championnats :

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   On y voit la silhouette d'un judoka, sans doute assis en tailleur sur un tatami. Cette posture ne m'est pas étrangère. Quelques recherches sur la Toile m'ont rapidement conduit à une photographie qui date un peu (de 2006, semble-t-il... mais je la pense plus ancienne) :

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   La silhouette du logo est clairement un décalque de l'image de Vladimir Poutine. Le soviétisme n'est pas encore mort !

   P.S.

   On peut aussi trouver une affiche de promotion des championnats du monde, sur laquelle apparaît officiellement le dirigeant russe... qui a n'a pas rechigné à mettre la main au kimono.

vendredi, 29 août 2014

"Impression d'Afrique" au Musée Fenaille

   Le plus intéressant des musées ruthénois propose, jusqu'au 26 octobre 2014, une exposition temporaire construite à partir des réserves de l'établissement, mais aussi de collections particulières et de prêts du Musée du Quai Branly et du Musée Africain de Lyon.

   La première salle est celle des objets, utilitaires et/ou d'apparat. On y trouve des sabres, haches et herminettes, mais aussi une natte, un siège ashanti... ainsi qu'un étrange et superbe ustensile :

Couteau.jpg

   Je vous donne un indice : il a été fabriqué avec du bois, du fer et des clous de laiton.

   D'autres éléments exposés sont d'origine européenne. Il y a ces lettres d'Aveyronnais expatriés (qui vont envoyer ou rapporter des objets) et ces assiettes en faïence qui racontent, sur un ton humoristique (et condescendant vis-à-vis des populations africaines), la conquête du royaume d'Abomey. (Aujourd'hui encore, la vision de cet empire varie. Les locaux le regardent comme certains Français regardent l'ère de Louis XIV. En Europe, le point de vue est moins élogieux, comme dans cet article de L'Express.)

Assiettes.jpg

   Dans la deuxième salle a été aménagé un "dispositif artistique" : de grandes photographies du crâne d'un chef congolais, qui avait été ramené en Belgique, font face à un écran où est diffusé un film essentiellement composé d'images de l'océan... Vers la fin de ce film ont été insérées d'autres types de scène (avec une poupée et sur une danse appelée "menuet congolais").

   Je n'ai pas été emballé par cette création. A mon avis, une approche scientifique ou historique aurait été plus pertinente. On aurait ainsi pu évoquer l'anthropologie raciste qui sévissait à cette époque, ou la collecte des crânes. (En 1910, un lieutenant de l'Infanterie coloniale était tout fier d'en rapporter à la Société d'anthropologie de Paris.) On aurait pu aussi poser la question de la conservation (en musée) de restes humains. La récente restitution du crâne d'un insurgé kanak nous rappelle que c'est encore un sujet brûlant.

   La troisième salle d'exposition est peut-être la plus richement dotée. On y découvre le parcours d'Alexandre Visseq, jeune missionnaire catholique originaire de Saint-Félix-de-Lunel (commune située entre Decazeville et Espalion, à proximité de Conques). Il est envoyé fin XIXe siècle au Congo, vaste territoire mal défini (entre les actuels Angola et République Démocratique du Congo), où il a finalement passé une dizaine d'années.

   Si son objectif est l'évangélisation des populations africaines (tâche qui s'est révélée ardue), le missionnaire s'intéresse aussi aux coutumes locales. Il a notamment collecté des statuettes, qui ont été offertes à la Société des lettres, sciences et arts de l'Aveyron. Celle qui suit avait déjà été exposée à Rodez, mais je la trouve toujours aussi belle :

Statuette.jpg

   On lui doit aussi un dictionnaire Fiot-Français, dont un exemplaire est présenté, sous vitrine. Les curieux se pencheront aussi sur la carte qui nous permet de préciser le parcours de Visseq en Afrique. La marge gauche est couverte de remarques (qui ne sont pas de Visseq) concernant Tombouctou. Il y est question de l'histoire de la cité (et de sa soumission passée au Maroc), de sa localisation, de sa population (estimée à la louche entre 10 000 et 50 000 habitants). L'auteur juge que la ville a perdu de sa superbe. Il y remarque toutefois la pratique de la liberté de culte (les juifs, autrefois interdits de séjour, y vivent sans problème).

   Le reste de la salle contient des productions africaines, principalement des masques et des statuettes. Certaines de ces oeuvres témoignent de l'interpénétration des influences. J'ai notamment été étonné par le masque d'un démon rieur, surmonté d'un Christ au pénis particulièrement visible...

DSCN4763.JPG

   On peut faire encore d'autres jolies découvertes en déambulant dans cette intéressante exposition, peut-être un peu moins passionnante que Curiosités et merveilles, présentée en 2012.

samedi, 23 août 2014

Le jeu des sept erreurs

   Dans son cahier "Région", le quotidien Midi Libre a pris l'habitude de recommander une visite touristique, en avant-dernière page. Ce sont d'abord des lieux emblématiques du Grand Sud qui sont mis à l'honneur. Hier vendredi, c'est la cathédrale de Rodez qui a bénéficié d'un coup de projecteur, illustré par une prise de vue du photographe maison, Yves Estival :

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   Le problème est que tout Ruthénois qui se respecte (et tout individu récemment passé par le centre-ville de Rodez) ne peut que tiquer devant cette image qui représente la place d'Armes telle qu'elle n'existe plus. En voici une photographie récente :

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   Alors, on se lance dans le jeu ?

   Je vous laisse un peu de temps pour réfléchir...

   Je sens que vous avez déjà repéré quelques différences flagrantes :

   - la place d'Armes n'est plus défigurée par ces horribles bacs à fleurs

   - on y a planté de jeunes arbres

   - on y a ajouté de petits poteaux métalliques et des boules au sol (pour décourager les automobilistes indélicats)

   C'est tout ? Allons, regardez le sol d'un peu plus près :

   - les espèces d'escaliers ont été remplacés par un sol uni, en légère déclivité

   - les petites piles, à gauche, ont disparu (les arbres se trouvent à leur place)

   - un feu tricolore a été installé

   Maintenant, soyez attentifs aux édifices :

   - les échafaudages ont disparu de l'immeuble voisin de la cathédrale (à droite sur l'image)

   ... et ? (Une huitième, pour la route !)

   Indice : il faut lever la tête et avoir une excellente vue.

   Je vous aide : regardez la tour Sud (à droite sur l'image).

   Les inscriptions, découvertes en 2010 à l'occasion de travaux de rénovation, n'apparaissent pas sur la photographie de Midi Libre. Cette image a donc plus de trois ans et demi ! Pourtant, les locaux communs au quotidien montpelliérain et à Centre Presse sont situés avenue Victor Hugo, à moins de cent mètres de là ! Trop dure, la life !

vendredi, 22 août 2014

Le jour le plus sang

   Plusieurs journaux (notamment Libération, Le Monde, Le Figaro, La Croix et Ouest-France) ont pensé à faire allusion à l'événement. Ce vendredi 22 août 2014, nous nous trouvons pile cent ans après le jour le plus meurtrier de la Première guerre mondiale... et même le plus meurtrier de tous les temps pour l'armée française (avec 27 000 morts, 40 000 en quatre jours). Un livre vient de lui être consacré :

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   Quand on pense à la Grande Guerre, on a souvent à l'esprit certaines batailles meurtrières, comme celles de Verdun et de la Somme, ou l'offensive ratée du Chemin des Dames. On oublie ou l'on ignore que les deux premières années du conflit ont été les plus meurtrières et que les mois les plus terribles ont été - et de loin - ceux d'août et septembre 1914, avec respectivement 84 500 et 99 000 morts côté français. A titre de comparaison, le mois d'avril 1917, qui fut le théâtre de l'inutile et sanglante offensive du Chemin des Dames, vit "seulement" 40 700 soldats français perdre la vie.

   L'auteur de l'ouvrage n'est pas historien de formation, même s'il a fait des efforts pour en acquérir les techniques. Habitué à manier les chiffres, il s'inspire notamment de travaux anglo-saxons. Le Royaume-Uni, contrairement à la France, commémore régulièrement "son" jour le plus sanglant de la guerre, le 1er juillet 1916 (avec 20 000 victimes, consécutives à la bataille de la Somme).

   Les deux premiers chapitres reviennent en détails sur les combats du 22 août 1914. Il apparaît que le commandement français a été défaillant, peu réactif, mal organisé, fonctionnant sur des schémas rendus obsolètes par la mécanisation des armées.

   Le troisième chapitre ("De Francfort à Rossignol") revient sur la période 1871-1914. Il ne refait pas toute l'histoire des tensions franco-allemandes. Il met en exergue les points qui expliquent l'organisation de chaque armée et ses choix stratégiques, aussi abordés dans le chapitre suivant.

   Puis sont abordés l'entrée en guerre et les premiers combats, notamment en Belgique. Ils sont déterminants pour expliquer la journée du 22 août et permettront au public français de mieux percevoir le début du conflit chez nos voisins d'outre-Quiévrain.

   Particulièrement intéressant est le chapitre 8 ("L'armée allemande face aux civils"). L'auteur y revient sur les "atrocités allemandes", qui ont été bien réelles. Cherchant les facteurs d'explication, il remonte à la guerre de 1870-1871, mais aussi aux conflits coloniaux et à l'intervention européenne en Chine, à l'occasion de la révolte des Boxers. Le pire est atteint dans le Sud-Ouest africain (la future Namibie), avec le génocide des Hereros, dont les modalités ressemblent étrangement à ce que l'Europe a connu une quarantaine d'années plus tard...

   Dans l'épilogue, Jean-Michel Steg raconte sa venue sur le terrain des combats acharnés de ce jour-là et termine par une histoire bouleversante.

   Bien que pas très long (à peine plus de 200 pages), le livre regorge d'anecdotes, puisées dans les archives ou d'autres ouvrages spécialisés. On y croise des troupes coloniales, des réservistes du Midi, des noms connus (l'oncle du futur général Leclerc et le jeune De Gaulle). De longs passages sont consacrés aux perfectionnements de l'armement (fusils, mitrailleuses et canons à obus). On en sort globalement consterné que l'armée française ait été aussi mal dirigée et que tant de vie aient été sacrifiées sur l'autel de "l'offensive à outrance".

jeudi, 14 août 2014

Journaux de guerre

   Les moins de vingt ans ne connaissent sans doute pas la première série qui a porté ce nom. Sortie pour les cinquante ans de la Seconde guerre mondiale, elle associait une (courte) présentation historique à un florilège de la presse de l'époque concernée.

   Aujourd'hui, la formule est réutilisée dans le cadre du centenaire de la Première guerre mondiale, en association avec la BNF. Il y a deux semaines est paru le premier numéro, consacré à l'entrée en guerre :

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   La partie historique contient une carte des blocs militaires en 1914. Il y est aussi question de l'assassinat de Jean Jaurès (auquel une bande dessinée vient d'être consacrée). Un mini-dossier aborde l'entrée en guerre des Français : les soldats sont-ils vraiment partis "la fleur au fusil" ? Le tout est complété par une reproduction de l'ordre de mobilisation générale.

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   Les autres documents sont les fac-similés de trois quotidiens de l'époque : L'Humanité du 1er août 1914, L'Est Républicain du 5 août 1914 et L'Ouest-Eclair du 2 août 1914. C'est le premier qui est le plus intéressant. Au vu de la date, vous vous doutez qu'il y est principalement question de l'assassinat de Jean Jaurès (qui a eu lieu la veille de sa parution). D'autres articles sont consacrés au contexte international. La vie économique et sociale est aussi largement commentée. Au niveau littéraire, on note une publicité pour une édition des oeuvres complètes illustrées de Victor Hugo (avec l'exemple du tome contenant Les Misérables). En bas de page, à deux reprises, on trouve un extrait de roman. Page 2, il s'agit d'un inédit, Fleurette, de l'Aveyronnais Emile Pouget. Page 5, il s'agit d'une réédition de La Débâcle, d'Emile Zola.

   Ce jeudi est paru le deuxième numéro de ces Journaux de Guerre. Il y est question des premiers combats de la fin de l'été 1914 :

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   Le document joint est une affiche et le texte d'une chanson rendant hommage à l'Alsace-Lorraine, théâtre des premières escarmouches en France métropolitaine. Les armées de l'Hexagone y ont connu de petits succès (progressant jusqu'à Mulhouse), avant de rapidement reculer. Dans le même temps, les Belges affrontent le gros de l'armée allemande, qui applique le plan Schlieffen.

   Tous les journaux font leurs gros titres sur les petits succès de l'armée française et l'héroïsme des Belges. Cinq quotidiens sont reproduits dans ce numéro.

   Le Petit Parisien du 8 août est le plus riche, à mon avis. Il y est question d'un armistice (très localisé et temporaire) demandé par les Allemands, source de confusion pour un lectorat inattentif. On y évoque aussi des demandes d'engagement d'Américains (donc normalement neutres) dans l'armée française. En page 2, on lira avec plaisir une "vieille prédiction" concernant Guillaume II. Plus intéressant est l'article intitulé "Glorieux souvenirs", où l'on nous parle des guerres de la Révolution et de l'Empire. Une femme (une Belge) est mise à l'honneur : Marie-Jeanne Schellinck. Moins élégant, une semaine après la mort de Jaurès, un entrefilet rend hommage à la loi de trois ans, qu'il avait âprement combattue.

   La Lanterne du 12 août se distingue par la caricature reproduite en Une, qui a été empruntée au Charivari, un organe satirique célèbre à l'époque. On peut aussi y trouver l'une des premières dénonciations des "atrocités allemandes", en France comme en Belgique. En page 2, parmi les anecdotes, j'ai repéré la mention du premier soldat tué depuis la déclaration de guerre, le Parisien Fortuné Emile Pouget, mort le 4 août. (Rappelons que le caporal Jules André Peugeot est décédé deux jours plus tôt, mais avant ladite déclaration.)

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   Un autre fait divers tragique est cité par le journal : un soldat français a abattu un curé, qui n'avait pas entendu ses sommations. Voilà qui n'est pas sans rappeler l'histoire du fils du douanier de Magny, "l'enfant au fusil" dont j'ai parlé hier. Son histoire est rapidement évoquée par Le Gaulois, dans son numéro du 18 août 1914 :

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   Moins intéressante, La Dépêche de Lyon contient toutefois un entrefilet qui mérite le détour. Intitulé "Les pousse-pousse chinois à la guerre", il traite de la reconversion de ces modes de transport : ils vont désormais être utilisés pour déplacer les blessés. L'auteur se réjouit que ce soient des brancardiers métropolitains qui les manipulent, et non des Chinois, qu'il trouve "encombrants et indésirables"...

   On termine avec La France de Bordeaux et du Sud-Ouest, un quotidien sans grand relief, qui publie néanmoins douze éditions par jour et se vante de donner les nouvelles "24 heures avant les journaux de Paris" ! Comme la plupart des périodiques de l'époque, il dénonce les atrocités allemandes (on y trouve une allusion aux civils morts du côté de Belfort). Il se fait aussi un devoir de mentionner les actes patriotiques, comme l'engagement dans l'armée du boxeur Georges Carpentier (qui devint champion du monde après-guerre).

   Voilà. Ce n'est qu'un florilège de ce que l'on peut trouver dans ces journaux. A chacun son petit bonheur...

mercredi, 13 août 2014

La légende de l'enfant au fusil

   C'est l'un des mythes nés de la Première guerre mondiale. Celui-ci a tout juste cent ans puisque, le 13 août 1914, à Magny, village du Haut-Rhin (proche du Territoire-de-Belfort), un garçon de sept ans a été abattu par un soldat allemand. Très vite, la propagande française s'est emparée de l'événement, symbolique des atrocités allemandes, qui furent bien réelles.

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   L'histoire a été déformée par cette caricature (l'enfant se trouvait dans un grenier). La date est même erronée sur une seconde, accessible sur le site de la BNF :

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   Des chansons ont même été composées à ce sujet, comme on le découvre dans une passionnante chronique de France Info. On y apprend aussi que l'enfant était... allemand, fils d'un douanier de l'Empire... ben oui : à l'époque (et ce depuis 1871), le Haut-Rhin était allemand. Au tout début de la guerre, les troupes de notre pays ont tenté de reprendre l'Alsace. Après quelques succès, elles ont vite reculé.

   Que le fils d'un Saxon, installé en Alsace, soit tué par un soldat bavarois illustre assez bien je trouve l'absurdité de la guerre. Cette affaire est aussi révélatrice des peurs des soldats allemands, qui craignaient les francs-tireurs (un souvenir de 1870) et doutaient de la fidélité au Reich des habitants de l'Alsace.

   P.S.

   Sur le site de France Bleu, on peut accéder à une jolie animation. Avec La Troisième Couleur en fond sonore (interprété par le choeur de la Maîtrise de Radio France), les pages d'un cahier dessiné et découpé sont tournées devant nos yeux, dans un style à la fois naïf et inventif.

mardi, 05 août 2014

Au pied du mur... de l'argent

   Il va être question du jeu télévisé animé par Jean-Luc Reichmann (dont j'ai déjà parlé il y a deux ans). L'émission de ce mardi 5 août 2014 n'a vu participer qu'une seule concurrente, une infirmière prénommée Claire, originaire du Gard, qui avait commencé sa partie la veille.

   En termes médiatiques, c'est ce qu'on appelle "une bonne cliente". Elle est jeune, plutôt jolie, exerce un métier qui a une bonne image (infirmière). Elle appartient au coeur de cible des annonceurs de la chaîne privée : les ménagères de moins de 50 ans. Cerise sur le gâteau : elle est télégénique, n'hésitant pas à "payer de sa personne", se muant en quasi co-animatrice de l'émission :

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   Son comportement est un mélange de candeur et d'extraversion qui, à faible dose, est sympathique, mais qui, à la longue, est plutôt irritant... et qui pourrait même passer pour artificiel. Je pense que la jeune femme "surjoue" son tempérament. C'est peut-être dû aux consignes données avant l'enregistrement de l'émission. (Elle a de plus sans doute été repérée pendant les sélections.) C'est peut-être aussi dû au stress. A plusieurs reprises, au cours du jeu, on voit (fugacement, le réalisateur ne souhaitant visiblement pas s'attarder sur ce genre de plans) son visage adopter d'autres expressions, comme l'angoisse ou au contraire une grande résolution. C'est pourquoi je me suis même demandé si elle n'était pas une actrice payée par la production. Ce serait quand même énorme. Je penche plutôt pour la "bonne poire", qui convient parfaitement au cadre de l'émission.

   Elle a jusqu'à présent réussi un brillant parcours. Enfin, quand je dis brillant, faut pas exagérer non plus. Hier lundi, elle avait commencé par une question (sur l'emplacement d'attestation d'assurance automobile) qu'aucun conducteur ne peut méconnaître. Au cas où, les autres propositions de réponse étaient assez farfelues.

   Ce mardi, la candidate a été interrogée sur le film Supercondriaque, l'un des cartons de l'année 2014 (avec plus de cinq millions d'entrées)... et, accessoirement, une coproduction TF1 (tout comme Boule et Bill, d'ailleurs). D'un côté, le jeu avantage le public-cible de la chaîne (qui, même s'il n'a pas vu le film en salles, a été abreuvé d'extraits dans différentes émissions), de l'autre, l'émission fait indirectement la promotion d'un produit-maison. On retrouve d'ailleurs régulièrement, dans les jeux de TF1, des questions sur les émissions ou les animateurs de la chaîne.

   La suite n'était guère plus homérique : il fallait trouver le pays d'origine du pape François, en éliminant, comme mauvaises réponses, la France et l'Allemagne. Puis vint une question sur la tarte Tatin, qui n'a pas perturbé la jeune mère de famille. Elle dut ensuite choisir entre trois séries populaires (une seule de TF1... ouf !), la réponse étant facile à trouver par élimination.

   On continua dans le haut de gamme, avec une question sur la compagne du nageur Camille Lacourt, Valérie Bègue, une ancienne miss France... que l'on peut voir régulièrement sur TF1, comme participante ou co-animatrice.

   Arriva enfin (au bout de 24 minutes) une question un peu culturelle, sur le nom porté par les cyclones en Asie orientale. On sentait la candidate moins sûre d'elle... et, ô surprise, il m'a semblé que Jean-Luc Reichmann lui donnait un petit coup de pouce :

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   Juste après avoir énoncé la première proposition de réponse (qui était la bonne), il s'est tourné de son côté et a marqué un petit arrêt, dont il n'était pas coutumier jusqu'à présent. (Et il ne l'a pas fait pour les autres propositions.) Si, lors de chaque émission, l'animateur se tourne dans plusieurs directions (et notamment sur sa droite, où se trouve l'une des caméras), il est rare qu'il regarde directement un-e candidat-e quand il énonce les propositions de réponse, encore moins qu'il s'attarde un peu plus, avec un léger mouvement de tête. Je vois peut-être le mal partout, mais je ne peux m'empêcher de trouver ce mouvement suspect. (La candidate a évidemment correctement répondu.)

   Du côté de TF1, à chaque émission, on ne perd pas le nord. Tout est bon pour inciter les téléspectateurs à appeler un numéro surtaxé ou envoyer un texto. Il y a quelques années, il avait été calculé qu'une émission de "The Voice" rapportait, par ce biais, plusieurs centaines de milliers d'euros. (Et l'on ne parle même pas des publicités diffusées en access prime time...) La chaîne a donc intérêt à ce qu'un-e candidat-e aille, de temps en temps, très loin dans le jeu, puisqu'il (elle) va partager son gain avec un téléspectateur ayant décroché son téléphone.

   Les sommes distribuées aux différents types de candidat (ceux du "mur", ceux du plateau et les téléspectateurs) sont à comparer à ce que gagne la chaîne. Au cours d'une émission, en général, c'est entre 5 000 et 20 000 euros qui sont distribués (exceptionnellement 100 000). Rien qu'avec les appels surtaxés et les textos, la chaîne rentre largement dans ses frais... De surcroît, produire ce genre de jeu n'est pas très coûteux (même en incluant le salaire de l'animateur).

   P.S.

   Sachez que ces appels peuvent être remboursés !

samedi, 02 août 2014

Le premier soldat tué

   Il y a tout juste cent ans, le 2 août 1914 (donc avant la déclaration de guerre), le caporal Jules André Peugeot (instituteur dans le civil, cousin éloigné des industriels de l'automobile) fut tué par une balle tirée par le sous-lieutenant allemand Albert Mayer (et pas Camille, malgré ce qu'en dit le site de France 3). Il blessa ce dernier, qui lui aussi mourut, atteint par une seconde balle, tirée par un autre soldat français.

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   L'escarmouche s'est déroulée dans le Territoire de Belfort, dans la commune de Joncherey, dont le site internet propose un récit détaillé des événements de la journée et de celles qui suivirent. Il n'est pas étonnant que les premiers coups de feu aient été tirés dans cette zone frontalière (qui jouxte l'Alsace, territoire annexé par l'Allemagne en 1871). Cette mort est même symptomatique des ravages que la guerre allait faire : deux hommes qui ne se connaissaient pas se sont entretués à cause d'une mission de reconnaissance, à l'image des millions de soldats décédés (par la suite) à cause d'événements qui leur échappaient.

   Sur le site (du ministère de la Défense) memoiredeshommes, on peut accéder à la fiche du caporal, par ailleurs entachée d'une erreur (sur son numéro de matricule au recrutement : 558 et non 588), comme il est précisé :

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   Après la guerre, un monument fut construit en son honneur. Inauguré en 1922, il fut détruit par les Allemands en juillet 1940.

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   A la fin de la Seconde guerre mondiale, on installa une croix de Lorraine sur un socle, avant qu'en 1959, un nouveau monument ne soit construit. C'est devant celui-ci qu'une cérémonie est prévue, aujourd'hui, en présence (pour la première fois) de descendants des deux principaux protagonistes de l'histoire.

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jeudi, 31 juillet 2014

Jaurès is alive !

   Une bande dessinée (coéditée par Glénat et Fayard) rend hommage à l'ancien député de Carmaux, fondateur de L'Humanité et unificateur des socialistes français :

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   Ce n'est pas une biographie. La trame principale court de l'assassinat de l'archiduc François-Ferdinand, le 28 juin 1914, à celui de Jean Jaurès, il y a tout juste cent ans. Le récit englobe plusieurs lieux. Il va de Sarajevo à Paris, en passant par Reims, où l'on découvre Raoul Villain (le futur assassin). Il s'étale même sur plusieurs époques, à travers des retours en arrière, qui permettent de (re)découvrir les étapes importantes de la carrière de Jaurès.

   Cela fonctionne presque à rebours. Ainsi, c'est d'abord l'action de Jaurès contre la loi de trois ans (sur la durée du service militaire) qui est mentionnée, à travers notamment le célèbre discours du Pré-Saint-Gervais (du 25 mai 1913), à l'occasion duquel a été prise une photographie qui a été consciencieusement redessinée pour l'album :

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   Puis, on remonte aux engagements précédents : la promotion de la laïcité, la fondation de L'Humanité, l'unification des socialistes, la défense d'Alfred Dreyfus. On nous présente Jaurès en famille ou en compagnie d'autres militants, souvent aussi en plein discours. Le dessin est très classique et une grande partie des dialogues sont des extraits de ses interventions. Des reproductions de journaux sont ajoutées de temps à autre, ainsi que quelques caricatures d'époque :

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   Enfin (alors que la trame évoque les derniers jours de Jaurès, passés à défendre la paix), on arrive à ses débuts politiques. Est d'abord illustré le soutien aux grévistes de Carmaux et au maire syndicaliste Calvignac, en 1892 :

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   On découvre un Jaurès jeune (33 ans)... et même davantage quelques planches plus loin, quand il est question de sa première élection de député (de la circonscription de Castres), en 1885. A l'époque, ce jeune prof de philosophie, qui ne porte encore que la barbe (et pas la moustache), est classé "républicain opportuniste". Notons que celui qui fut l'un des trois ou quatre hommes de gauche les plus influents de ces 130 dernières années n'a jamais été ministre. Il a surtout détenu le mandat de député, qui a brièvement alterné avec celui de conseiller municipal puis d'adjoint au maire de Toulouse. Pas de cumul, de l'engagement, de l'honnêteté, une absence évidente d'arrivisme... autant de leçons pour tous les Pierre Moscovici de notre temps.

   La bande dessinée se termine par un petit cahier historique. L'édition originale est complétée par le fac-similé de la première page du numéro 1 de L'Humanité, du lundi 18 avril 1904. L'éditorial est évidemment signé Jaurès, mais d'autres contributeurs ne sont pas des inconnus.

   P.S. (!)

   Sur le site des éditions Glénat, on peut lire les dix premières pages.

mardi, 29 juillet 2014

Timidité parlementaire

   C'est l'une des (timides) réformes utiles de la majorité actuelle : la loi sur la transparence de la vie politique. On a en vu très tôt l'une des applications : la déclaration de patrimoine des membres du gouvernement Ayrault, puis celle des membres du gouvernement Valls (les précédentes étant dès lors inaccessibles, si leurs auteurs avaient perdu leur portefeuille ministériel). Dans ce cadre a été créée la Haute Autorité pour la Transparence de la Vie Publique, dont le site internet permet d'accéder aux déclarations.

   Plus récemment, les parlementaires ont dû remettre leur déclaration d'intérêts et d'activités, qui viennent d'être rendues accessibles au grand public (au contraire du patrimoine des députés et sénateurs, difficilement consultable... et surtout pas publiable). Je me suis intéressé aux cinq actuels élus nationaux de l'Aveyron : Marie-Lou Marcel, Alain Marc et Yves Censi (députés) ; Anne-Marie Escoffier et Alain Fauconnier (sénateurs).

   Quatre d'entre eux sont officiellement à la retraite. Qui ne le savait pas s'en serait douté pour A-M Escoffier et A Fauconnier, respectivement nés en 1942 et 1945. C'est un peu moins connu pour M-L Marcel, qui a fait valoir ses droits (de manière légèrement anticipée) à 60 ans, en 2013. C'est limite polémique à propos d'Alain Marc, qui (comme je l'ai rappelé naguère) n'a pas trouvé gênant de profiter d'une retraite anticipée à 53 ans... tout en votant la loi reportant l'âge légal de départ à 62 ans. Curieusement, seule M-L Marcel a cru nécessaire de faire figurer, dans le cadre 1 de la déclaration (celui réservé aux rémunérations liées à une activité professionnelle autre que parlementaire), le fait qu'elle touche une pension de retraite. C'est peut-être lié au fait qu'elle a bénéficié d'un congé spécial de fin de carrière. Vous allez me dire : mais quel conflit d'intérêt peut naître de cette situation ? Eh bien, par exemple, il est intéressant de connaître l'exacte situation professionnelle de ceux qui votent les lois sur nos (futures) retraites... ainsi que le montant de leur pension, au moment où l'on demande aux Français de base de faire des sacrifices.

   Passons maintenant aux indemnités parlementaires. C'est la déception pour M-L Marcel, qui n'intègre pas la sienne dans sa déclaration. De son côté, A-M Escoffier mentionne son salaire de ministre déléguée, puisqu'elle a fait partie du gouvernement Ayrault. Yves Censi déclare pour seul revenu son indemnité de député... sans en préciser le montant. Guère moins hypocrite, Alain Marc donne le chiffre annuel (environ 66 000 euros), et pas mensuel (environ 5 400 euros nets)... peut-être pour éviter certaines comparaisons. Le champion de la transparence est, de ce point de vue, Alain Fauconnier, qui précise le montant mensuel de son indemnité de sénateur, ainsi que celui de son indemnité de frais de mandat, qui est un revenu complémentaire masqué.

   Venons-en aux autres indemnités. Yves Censi est le seul non-cumulard. Il devance Anne-Marie Escoffier, conseillère générale qui ne donne que son indemnité annuelle brute et M-L Marcel, qui est aussi conseillère régionale (environ 2 000 euros nets par mois). Pour cette dernière, si on fait la somme (avec les indemnités de la députée et sa retraite), on dépasse sans doute (légalement) 15 000 euros de revenu par mois.

   C'est peut-être davantage pour Alain Fauconnier et Alain Marc, deux cumulards dont les indemnités subissent néanmoins l'écrêtement. Ces deux parlementaires ne peuvent toucher plus de 8 300 euros (bruts) par mois, au titre de leurs mandats. Le sénateur-maire de Saint-Affrique dépasse légèrement les 7 000 euros nets, auxquels s'ajoutent environ 600 euros au titre de la présidence du PNR des Grands Causses (qu'il vient d'ailleurs de proroger). Ce n'est donc pas par générosité qu'il ne touche rien au titre de président de la communauté de communes du Saint-Affricain (qu'il vient aussi de récupérer). Il a toutefois l'honnêteté de faire figurer la somme qu'il recevait quand il était vice-président du Conseil régional de Midi-Pyrénées. Mais l'on ne sait rien du montant de sa retraite (il a été conseiller d'éducation).

   On n'a pas plus d'information sur la pension d'Alain Marc. Il est de surcroît sans doute lui aussi écrêté. Si l'on ajoute son indemnité parlementaire à celle de vice-président du Conseil général de l'Aveyron, on ne doit pas être loin du maximum autorisé. Notons que pour cette indemnité comme pour la précédente, le député donne le chiffre annuel arrondi (23 000 euros). Il gagnerait donc à ce titre environ 1 900 euros nets par mois. Or, la population aveyronnaise se situant dans la tranche 250 000 - 500 000 (habitants), un vice-président du Conseil général doit toucher plus de 2 600 euros bruts (vraisemblablement plus de 2 100 euros nets). Alors ? A-t-il volontairement minoré sa déclaration ou n'a-t-il inscrit que le montant après écrêtement ? D'autre part, il se garde bien de préciser qu'il est aussi président de la communauté de communes de la Muse et des Raspes du Tarn (reconduit en 2014)... et (premier) adjoint au maire d'Ayssènes. En raison de l'écrêtement (disposition introduite en 1992 par le gouvernement d'Edith Cresson... eh oui !), il ne peut sans doute rien toucher au titre de ces mandats.

   Hors revenus "publics", nos élus ne reçoivent aucune rétribution. Ils n'exercent aucune activité de "conseil" et, lorsqu'ils occupent diverses présidences, c'est à titre bénévole.

   J'ai envie de terminer par leurs collaborateurs parlementaires. Quatre en déclarent trois, A-M Escoffier se contentant de deux. Rappelons qu'ils sont payés par nos impôts, par l'intermédiaire du crédit affecté à la rémunération de collaborateurs (9 500 euros par mois pour un député, 7 500 pour un sénateur).

   Je ne suis pas assez savant pour pouvoir décrypter tout l'arrière-plan du recrutement des assistants parlementaires. Mais je peux faire quand même quelques remarques. La principale est qu'une partie non négligeable des collaborateurs est composée de proches. C'est particulièrement visible pour Alain Fauconnier, qui a recruté son fils (qui, "dans le civil", travaille dans le lycée où a longtemps officié son père). La déclaration du sénateur mériterait éventuellement une mise à jour, puisque Doris Niragire Nirere n'est peut-être plus une collaboratrice à temps plein : elle travaillerait désormais aussi pour Amnesty International. Signalons aussi qu'un ancien collaborateur du sénateur est devenu son adjoint (et son hypothétique successeur, selon certains) à la mairie de Saint-Affrique.

   De son côté, Marie-Lou Marcel emploie Bertrand Cavalerie, conseiller général (socialiste) de Capdenac-Gare, et Cécile Boullet-Laumond, elle aussi militante socialiste... qui fit, dans sa jeunesse, un bout de chemin avec le Parti de Gauche. Notons que le troisième membre de l'équipe, Jérôme Hébert, est partagé avec une autre députée, Martine Martinel (élue de Haute-Garonne, née la même année que Marie-Lou Marcel), ce qui figure aussi dans la déclaration de sa collègue.

   Yves Censi n'échappe pas à la règle de la grande proximité politique, puisque sa principale assistante parlementaire, Stéphanie Lacombe, est une militante UMP et qu'elle a même figuré (en 13e position) sur la liste menée par Régine Taussat, candidate aux municipales de 2008, à Rodez. Le député de la première circonscription aveyronnaise a peut-être eu besoin de se rassurer, après le conflit qui l'a opposé à l'une de ses anciennes employées, conflit qui s'est mal conclu pour l'élu. (Une autre de ses assistantes est restée en place moins de deux ans. Elle a par la suite rejoint le cabinet de Jean-François Copé. Elle est aujourd'hui consultante.)

   Terminons par l'équipe d'Alain Marc. Elle comporte une militante de la droite aveyronnaise, Nathalie Bécu, qui fut candidate aux élections municipales de Saint-Affrique, en 2008 sur la liste menée par Serge Wenner (en 14e position), en 2014 sur celle menée par Sébastien David (en 22e position). Est-il nécessaire de préciser que chacune de ces listes s'opposait à celle du socialiste Alain Fauconnier ? Beaucoup moins classique est le parcours de Paskalita Francheteau. Elle fut d'abord employée par l'acteur Richard Berry, puis la chanteuse Jeane Manson, avant de passer au service de Jacques Godfrain, le mentor d'Alain Marc.

vendredi, 25 juillet 2014

Millau, la série noire

   ... aurait pu continuer. Depuis au moins 2010, la "Cité du gant" est le théâtre, chaque année, d'un fait divers sanglant. La récente agression des rugbymen de Clermont-Ferrand a failli très mal se terminer.

   Mais remontons un peu le temps. En mai 2010, la ville a été bouleversée par le meurtre du jeune Jean-Ronald, à la fois par l'injustice du sort qui frappait ce garçon sans histoire (venu à Millau pour vivre sa passion du rugby) et à cause de la violence de la mise à mort, au cours d'une expédition punitive à laquelle plus de vingt personnes ont participé, trois personnes ayant été blessées à coups de couteaux. Accessoirement, cet assassinat révélait les tensions existant entre les communautés antillaises et maghrébines, la victime ayant vécu à Haïti et Saint-Martin, ses agresseurs étant d'origine nord-africaine. A l'époque, une équipe de l'émission Sept à Huit est même venue enquêter sur place. Ce n'est qu'en septembre prochain que le procès va débuter !

   Un peu plus d'un an plus tard, en plein mois d'août, c'est dans le village voisin d'Aguessac qu'une adolescente de 17 ans a été victime d'un viol collectif, au cours d'une fête. Elle était originaire d'une commune proche, Saint-Georges-de-Luzençon, ses bourreaux venaient de l'Hérault. 

   En juin 2012, ce fut au tour d'un jeune homme d'origine maghrébine de décéder dans la sous-préfecture aveyronnaise, abattu par un policier de la BAC alors qu'il tentait de forcer un barrage, après une course-poursuite. Notons que ce jeune homme jusque-là sans histoire avait une grande quantité de drogue dans son véhicule. (Il a peut-être servi de "mule" à des trafiquants locaux.) Cette mort idiote a suscité beaucoup d'émotion. Paradoxalement, on n'a remis en cause que l'action des policiers. On a évité de se poser des questions sur le comportement du jeune. Il reste à espérer que l'enquête a permis de lever les derniers doutes.

   Nous voilà arrivés en décembre 2013. Une nouvelle fois, la Cité du gant a été frappée par l'horreur : une adolescente de 14 ans a été mortellement poignardée par un déséquilibré (qui semblait fasciné par le destin tragique de Jean-Ronald). Les médias nationaux se sont de nouveau intéressés à Millau pour de mauvaises raisons.

   En juillet 2014, si le sang a coulé à Millau, personne n'est décédé (fort heureusement). Mais cela aurait pu se terminer de manière plus tragique, si les victimes des agresseurs avaient été moins costaudes que les rugbymen, ou si d'autres personnes n'étaient intervenues pour les aider. Le pire dans cette histoire est que les quelque dix agresseurs sont issus de la petite communauté antillaise de Millau. Certains sont connus des services de police. Il n'est pas impossible que, parmi les complices, on trouve des personnes qui ont connu naguère Jean-Ronald. De surcroît, le mode opératoire de l'agression des rugbymen (une expédition de groupe) et les armes utilisées ne sont pas sans rappeler l'agression du jeune Haïtien en 2010. La haine et la violence semblent s'être propagées d'un groupe à l'autre. Voilà qui n'est guère encourageant.

dimanche, 20 juillet 2014

Inégalités en Suisse et en France

   L'information, parue il y a deux jours, a rapidement fait la Une de nombreux journaux : la Suisse compterait plus de millionnaires (en dollars) que de bénéficiaires de l'aide sociale (330 000 contre 250 000, en 2012). Et la France ? Après une petite recherche, on trouve environ 2 600 000 (ménages) millionnaires dans l'Hexagone en 2011 (d'après l'hebdomadaire Challenges). Quant à l'aide sociale, elle bénéficierait à 3 600 000 personnes en France métropolitaine en 2012. En ajoutant les bénéficiaires résidant outremer, on doit atteindre les 4 millions de personnes. La situation est donc inverse entre la France et la Suisse.

   Mais, si l'on y regarde de plus près, les pays ne sont pas si différents que cela. Il faut d'abord comparer le nombre de millionnaires à celui des foyers. D'après le recensement de 2012, la Suisse en compte 3 553 700. Cela donne un millionnaire pour 10,8 ménages. Et en France ? D'après l'INED, en 2011, notre pays comptait 27 347 600 ménages. Cela donne un millionnaire pour 10,5 ménages, une proportion équivalente à celle de la Suisse (et même légèrement plus haute) ! Ceci dit, si l'on considère les "super riches", nos voisins helvétiques sont largement en tête.

   On arrive à une conclusion logique : si la France compte la même part de millionnaires que la Suisse, les pauvres y sont proportionnellement plus nombreux. On en a la confirmation indirecte par le coefficient de Gini, qui mesure les inégalités internes (plus il est bas, plus les inégalités sont faibles). D'après Eurostat, en 2012, il est de 30,5 en France et de 28,8 en Suisse (22,6 en Norvège, 35 en Espagne, plus de 40 en Turquie). Si les inégalités sont un peu plus faibles en Suisse qu'en France, c'est parce que les pauvres sont moins nombreux et moins pauvres en Suisse qu'en France.

   L'évolution récente est aussi riche d'enseignements. Depuis 2008, le coefficient de Gini ne cesse de diminuer en Suisse : il est passé de 31,1 à 28,8. En France, c'est presque l'inverse, puisque de 2008 à 2012, il a successivement été de 29,8 ; 29,9 ; 29,8 ; 30,8 et 30,5.

   Il manque un dernier point à cette comparaison : l'origine des millionnaires. Globalement, la Suisse est un pays à forte immigration, à tel point que les étrangers résidents permanents (très majoritairement européens) représentent 23 % de la population (1 870 000 sur 8 039 100 habitants en 2012). En France, sur un total de 65 252 000 habitants, en 2012 (selon l'INSEE), les étrangers (en situation régulière) sont 2 881 872 (selon un rapport du ministère de l'Intérieur). Cela représente 4,4 %. Allez, voyons large et comptons 3 500 000 étrangers dans notre pays (en ajoutant -à grands coups de louche- les clandestins). Cela donnerait 5,4 % de la population totale. 

   Concernant les millionnaires, je n'ai pas de chiffres précis mais, compte tenu de l'origine des étrangers résidant dans les deux pays (les ressortissants des pays développés sont proportionnellement bien plus nombreux en Suisse qu'en France), je pense qu'il y a de fortes chances pour la part d'étrangers dans les millionnaires soit bien plus élevée en Suisse qu'en France... d'autant plus si l'on considère les conditions fiscales qui sont faites aux grandes fortunes dans les deux pays. (Pour les milliardaires, c'est déjà certain : d'après le site de la radio-télévision suisse, neuf des treize plus riches résidents sont de nationalité étrangère... ce qui n'est évidemment pas le cas en France.)

   Qu'en conclure ? Eh bien que, malgré une fiscalité plus lourde et moins opaque, la France produit proportionnellement plus de millionnaires que la Suisse. Notre système économique produit aussi plus de pauvreté, en dépit des reversements qui contribuent à atténuer les inégalités. C'est un peu à l'image du système éducatif : il fonctionne bien pour 70 à 80 % des élèves ; il produit une élite (scientifique, administrative...) que d'autres pays nous envient... mais il laisse une part (trop) importante de son public de côté.

samedi, 19 juillet 2014

La nouvelle nouvelle carte des régions

   La sagesse commencerait-elle à gagner les parlementaires français (notamment de gauche) ? En tout cas, au fur et à mesure que le texte portant sur la délimitation des régions est discuté, la carte s'affine et semble s'éloigner des errements du premier projet gouvernemental. Voici le découpage qui vient d'être adopté par l'Assemblée nationale, tel que le présente Le Monde :

Carte PS 15 07 2014 b.jpg

   Les députés se sont contentés de répartir les régions. Ils n'ont pas touché à la ventilation des départements, qui sont déplacés (ou pas) en blocs régionaux. Par rapport au projet précédent, on constate la disparition du "monstre" constitué de la Picardie et de la Champagne-Ardenne, la première étant rattachée au Nord-Pas-de-Calais, la seconde au bloc Alsace-Lorraine. On a aussi renoncé au "machin" regroupant Centre, Limousin et Poitou-Charentes, pour constituer un grand Sud-Ouest aquitain, construit autour de Bordeaux. L'Aveyron reste dans l'ensemble formé par Midi-Pyrénées et le Languedoc-Roussillon.

   Le sujet, pourtant âprement débattu dans les régions, n'a visiblement pas motivé les députés, puisque sur 577 élus, seuls 85 étaient présents pour le vote de l'article 1, soit moins de 15 % ! Et l'Aveyron ne brille pas dans ce domaine, puisqu'aucun des députés de notre département n'était dans l'hémicycle ! En vacances Mme Marie-Lou Marcel (PS) ! En vacances M. Yves Censi (UMP) ! En vacances M. Alain Marc (UMP) !

   Si l'on regarde dans le détail, on s'aperçoit que 54 des 290 membres du groupe "Socialiste, républicain et citoyen" étaient présents, soit 18,6 % du total. Même si c'est davantage que la moyenne des députés, c'est un chiffre lamentable, d'autant plus qu'il s'agit d'un projet de loi socialiste ! Leurs alliés radicaux font-ils mieux ? Oui, puisque 5 des 16 députés du groupe étaient présents, soit environ 31 % du total. C'est un peu mieux que les écologistes : 5 des 18 députés sont venus (28 % du total)... mais se sont tous abstenus !

   A droite, c'est la Bérézina. Le groupe UMP n'était représenté que par 10 % de ses membres (20 députés sur 199). Le groupe UDI fait mieux, avec presque 17 % de présents (5 députés sur 30)... mais il n'y a pas de quoi sauter au plafond.

   Conclusion : sur un texte aussi important, on n'a pas besoin de 577 députés pour faire vivre le débat ni pour faire passer des amendements au texte du gouvernement. (Si vous êtes allés voir sur le site de la Chambre basse, auquel mène le lien précédent, vous avez pu constater que les votes ne sont pas uniformes. Le texte transcende quelque peu le clivage gauche/droite, même si une tendance est nettement perceptible dans la plupart des groupes.) C'est bien la preuve que l'Assemblée nationale peut fonctionner avec (beaucoup) moins de 577 membres...

   Toutefois, si, comme moi, vous n'êtes pas encore pleinement satisfait du résultat, vous pouvez vous amuser (comme le propose Le Monde) à construire une carte régionale selon vos goûts. Je me suis livré au jeu. Voici ce à quoi j'arrive :

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   Contrairement au projet gouvernemental, je me suis permis de déplacer des départements sans tenir compte de leur région d'origine. Cela donne un Grand Languedoc (Midi-Pyrénées + Languedoc-Roussillon) sans le Gard, rattaché à PACA. La question se poserait de la partie ouest du département, qui regarde clairement vers la Lozère, l'Aveyron et l'Hérault. Au niveau de l'Aquitaine, si j'ajoute intégralement le Limousin (une idée qui a émergé très vite, début juillet), je fais disparaître le Poitou-Charentes, seules les deux Charentes étant fusionnées au grand Sud-Ouest, la Vendée et les Deux-Sèvres étant incluses dans un grand Centre-Ouest, avec les Pays-de-la-Loire et le Centre, qui, à mon avis, ne doit pas rester seul et enclavé. J'ai toutefois ôté la Loire-Atlantique de l'ensemble pour la rattacher à la Bretagne.

   Pour le reste, j'arrive aux mêmes conclusions que le projet gouvernemental concernant Rhône-Alpes et la Normandie. Je propose aussi d'étendre le Nord-Pas-de-Calais à la Picardie, mais pas en entier. Il est évident que l'Oise est désormais un département de la région parisienne (rattaché donc à l'Ile-de-France). Se pose alors la question de l'Aisne, que j'aurais tendance à ne pas séparer de la Somme, mais dont la partie sud vit en fait dans l'orbite de Paris, et ce depuis longtemps :

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   La Champagne-Ardenne m'a posé problème. Comme d'autres régions, elle manque d'unité et de poids économique. Le PS suggère de construire un grand Nord-Est, dont Metz serait sans doute le chef-lieu. Voilà qui inquiète les élus strasbourgeois, qui se contenteraient d'une fusion Alsace-Lorraine, dont Strasbourg, bien qu'excentrée, pourrait exiger d'être le centre politique... parce qu'il faut bien se rendre compte que, derrière les protestations vertueuses de certains élus locaux, il y a d'abord la volonté de ne pas perdre le siège de la préfecture de région.

   Comme je trouve que l'ensemble formé par la Bourgogne et la Franche-Comté (amputée du Territoire-de-Belfort, historiquement alsacien) serait un peu fragile (il compterait moins de 3 millions d'habitants et pèserait moins de 4 % du PIB), je propose d'y ajouter la Champagne-Ardenne, sans les Ardennes, rapprochées du Grand-Nord. Cela donnerait une cohérence à la frontière franco-belge et l'on retrouverait une grande Bourgogne.

   Corse exceptée (qui pourrait regagner la région PACA, dont elle fit partie jusqu'en 1970), aucune région ne compterait moins de 3,4 millions d'habitants (et seulement deux moins de 4 millions). Toutes pèseraient au moins 5 % du PIB.

   Il reste que la méthode gouvernementale, au départ marquée par la précipitation, ne manque pas de pertinence. En 2014, on regroupe les régions. Dans un deuxième temps, après les élections de 2015 (au cours desquelles les débats ne manqueront sans doute pas d'animation), les départements auront la possibilité d'opter définitivement pour une région différente. Cela risque de fiche un beau bazar pendant deux-trois ans !

mercredi, 02 juillet 2014

L'Aveyron dans la réforme de la carte régionale

   Ce billet s'appuie sur un passionnant article du Monde, de l'excellente rubrique des "Décodeurs". Il y est question de la réforme territoriale proposée par le gouvernement Valls... mais aussi des solutions avancées par les formations politiques plus ou moins en opposition à la majorité actuelle.

   On commence par la carte du projet gouvernemental, qui ferait passer le nombre de régions métropolitaines de 22 à 12 :

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   L'Aveyron, département excentré de Midi-Pyrénées, se retrouverait dans un grand Languedoc en compagnie des voisins lozérien, gardois et héraultais. Ce n'est pas illogique... mais cela met en fureur les Montpelliérains, qui perdraient le chef-lieu, au profit de Toulouse. Pourquoi ne pas avoir plutôt rapproché Midi-Pyrénées de l'Aquitaine ? En raison des équilibres démographiques.

   Comme le rappelait le rapport du Comité Balladur (dès mars 2009), ce n'est pas tant la taille des régions françaises de métropole qui pose problème que leur relative faible population. (Rappelons que la France est -de loin- le pays le plus vaste de l'Union européenne.)

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   Le Comité Balladur avançait l'idée qu'il fallait atteindre les 3-4 millions d'habitants pour (sauf exception liée à une configuration géographique particulière) être visible (et peser) au niveau européen. L'Aquitaine atteint (de justesse) ce seuil, alors que ce n'est le cas ni de Midi-Pyrénées ni surtout de Languedoc-Roussillon. La fusion des deux (peut-être allégée d'un ou deux départements) permettrait d'atteindre 5 millions d'habitants, dans un ensemble pas si incohérent que cela. (Pour les Aveyronnais, c'est une bien meilleure solution que la fusion avec l'Aquitaine qui, si elle aurait préservé le chef-lieu toulousain, aurait accentué la localisation périphérique de notre département.)

   Dans le même ordre d'idée, l'Alsace, trop faible démographiquement, est rapprochée de la Lorraine (elle aussi sous-peuplée), avec une partie de laquelle elle partage une longue histoire commune. Voilà pourquoi d'autres régions comme les deux Normandie, l'Auvergne, le Limousin, la Picardie, la Bourgogne, Champagne-Ardenne, la Franche-Comté, Centre et le Poitou-Charentes ne peuvent rester en l'état. Il restait les cas de la Bretagne et des Pays-de-la-Loire, dont la population avait atteint le pallier fatidique. Les rapprocher n'est toutefois pas illogique. Par contre, dans le projet gouvernemental, deux nouvelles régions ont des formes absurdes : l'ensemble Centre-Limousin-Charentes et la Picardie-Champagne. De ce point de vue, le premier projet, que l'hebdomadaire Challenges avait révélé en avril dernier, était plus sage :

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   Notons que, pour l'Aveyron, cela ne changeait rien. Par contre, le grand Sud-Ouest aquitain (peut-être un peu trop vaste) semblait plus cohérent, laissant une région centre-ouest se former aux portes de la Bretagne, agrandie de la Loire-Atlantique. Dans le Nord-Est, la Picardie était rapprochée du Nord-Pas-de-Calais, tandis que la Champagne-Ardenne était ajoutée à l'ensemble alsacien-lorrain. Mais certains barons du P.S. ont visiblement fait pression pour que la carte soit "adaptée". Du coup, les autres partis politiques s'y sont mis. Voici (toujours d'après Le Monde) la carte proposée par les communistes :

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   C'est d'un conservatisme affligeant, la seule retouche concernant les deux Normandie. Il est vrai que le PCF a déjà bien du mal à obtenir des élus dans les conseils régionaux actuels. Cela risquerait d'être encore plus difficile dans des ensembles plus vastes. Les écologistes sont beaucoup moins timides :

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   Il semble qu'ils aient été sensibles à certains aspects "identitaires". Cela donne une très grande disparité territoriale, qui ne tient pas compte des réalités économiques. Cette carte s'appuie aussi sur un non-dit : le rattachement potentiel de portions du territoire français (côtés basque et catalan) à des régions étrangères (espagnoles). Quant à l'Aveyron, il ferait partie d'une grande région toulousaine, aux côtés notamment de la Lozère et de l'Hérault. Ce n'est pas idiot. Je pense par contre que la fusion du Limousin et de l'Auvergne, pour créer une entité identifiée au Massif Central, si elle est séduisante sur le papier, ne serait pas porteuse de dynamisme. De surcroît, l'ensemble pèserait à peine 2 millions d'habitants, ce qui serait insuffisant. On verra plus loin qu'un autre parti propose une solution plus ambitieuse à ce sujet.

   Passons à présent aux radicaux de gauche, dont le projet est mi-chèvre mi-chou :

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   On ne toucherait pas à Midi-Pyrénées, mais l'on garderait les deux anomalies du projet gouvernemental (centre-Charentes et Picardie-Champagne). Bof... Les propositions des centristes de l'U.D.I. paraissent plus audacieuses :

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   Côté positif, on trouve de vastes régions cohérentes, avec une Bretagne élargie, un Nord étendu vers le sud-est, une grande Alsace-Lorraine, un territoire construit autour de l'axe Saône-Rhône et une zone méditerranéenne concentrée sur les départements littoraux.

   Côté négatif, il y a ce gigantesque Sud-Ouest bordelo-toulousain, qui s'arrêterait aux portes de l'Aveyron, rattaché à une espèce de Massif Central sans les "poignées d'amour", organisé selon un axe nord-sud. Enfin, ce projet créerait une vaste région parisienne, qui écraserait encore plus le pays que l'actuelle Ile-de-France.

   Quant à l'UMP, il se borne à envisager une fusion Alsace-Lorraine :

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   Pourquoi soutiendrait-il la diminution du nombre de régions, alors qu'il pense que les élections de 2015 vont lui permettre de prendre le contrôle de presque la totalité d'entre elles ? C'est un calcul politique à courte vue. Le niveau de réflexion est encore plus faible avec le Front national, qui prône la disparition des régions :

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   L'actuel projet gouvernemental est imparfait. Le précédent (celui de mars-avril) paraissait plus abouti. C'est plutôt sur cette base (avec certains apports de l'U.D.I.) qu'il faudrait réfléchir pour refondre la carte régionale de la France métropolitaine.

mercredi, 25 juin 2014

Zidane entraîneur du Real

   Attention, hein : ce n'est pas l'équipe première que l'ancien footballeur vedette va entraîner (il était l'assistant de Carlo Ancelotti jusqu'à présent), mais l'équipe seconde, le Real Castilla. Celui-ci vient de connaître une saison très décevante, avec 13 victoires, pour 10 matchs nuls et 19 défaites, finissant à la vingtième (et antépénultième) place de la Liga Adelante (la Ligue 2 espagnole).

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   La conséquence en est la relégation en division 3... un défi à relever pour Zizou ! Ce n'est pas sans parenté avec le parcours de l'actuel sélectionneur de l'équipe de France, Didier Deschamps, qui avait jadis pris les rênes de la Juventus de Turin alors rétrogradée en série B italienne. Là s'arrêtent les similitudes. Dès ses débuts d'entraîneur, Deschamps avait géré une grosse équipe (l'AS Monaco), avec laquelle il avait rencontré le succès.

   Zinedine Zidane, comme à l'accoutumée, fait preuve de prudence. Il s'est placé sous l'aile d'un prestigieux aîné, a décroché son diplôme et se lance vraiment avec une équipe modeste. Ce parcours a de quoi étonner les amateurs d'histoire à paillettes. Depuis des mois, on a successivement annoncé la venue de Zidane comme entraîneur à Marseille, Monaco, Bordeaux... et même Rodez... mais c'était le 1er avril ! Cette dernière information paraissait tellement invraisemblable qu'elle a servi de matière à un article parodique de La Dèche du Midi.

   Des raisons familiales sont peut-être aussi entrées en ligne de compte dans le choix de Zidane de poursuivre sa carrière à Madrid. En effet, l'équipe A junior du Real a récemment intégré le jeune Enzo Fernandez... du moins c'est ainsi qu'il est présenté sur le site de l'équipe madrilène :

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   Né à "Burdeos" (Bordeaux !), ce jeune joueur pourrait être rapidement amené à figurer dans la réserve du Real, en attendant mieux. A ceux qui l'ignorent, il faut préciser qu'Enzo a choisi de garder le nom de famille de sa mère, Véronique Fernandez, qui n'est autre que l'épouse de Zinedine Zidane. Cela fait plusieurs années que l'on parle du fils aîné de Zizou comme d'un futur prodige. En tout cas, le papa semble avoir choisi, pour l'instant, de lier sa reconversion à la carrière de ses enfants.

Orthographe journalistique

   Les journaux se plaignent de perdre des lecteurs. Je le regrette tout comme eux, mais encore faudrait-il que les articles soient correctement rédigés. Régulièrement, les quotidiens et hebdomadaires aveyronnais me font penser que le français n'est plus la "langue de Molière", mais plutôt celle de Nabilla Benattia.

   La Dépêche du Midi de ce mercredi en est l'illustration. L'exemple le plus flagrant en est l'article consacré à la manifestation d'agriculteurs devant la préfecture, annoncé dans le déroulé du site internet avec deux "héneaurmes"  fautes :

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   Bien entendu, il aurait fallu écrire : "On n'en peut plus !"

   Dans un premier temps, on se dit que c'est une coquille due à l'inattention ou la fatigue mais, quand on accède à l'article, on constate dès le titre que ce n'est pas une simple étourderie :

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   On en a la confirmation à la lecture du corps du texte :

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   Le même auteur (J.-L. P.) se fait remarquer par sa maîtrise approximative de la langue (ou son manque de rigueur dans la relecture) à d'autres occasions, notamment dans l'article consacré à la candidature de Jean-Louis Grimal aux sénatoriales :

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   Sur le fond, les observateurs avisés auront remarqué que la refonte de la carte cantonale a des conséquences insoupçonnées, en particulier sur la course aux sénatoriales. Ainsi, il n'est pas étonnant que le cumulard conseiller général de Salles-Curan se présente : la nouvelle carte fusionne son territoire d'élection avec les cantons de Vezins-de-Lévézou (dont l'élu est Arnaud Viala, entre autres vice-président du Conseil général) et de Saint-Rome-de-Tarn (dont l'élu est Alain Marc, député et lui aussi vice-président du Conseil général). Comme tout ce beau monde fait partie de la majorité départementale, on a compris qu'en 2015, parité oblige, il risquait d'y avoir deux morts et un miraculé à l'issue des élections départementales. Voilà donc Jean-Louis Grimal qui sort du bois, suivi bientôt dit-on par Alain Marc lui-même (qui sent peut-être que sa circonscription de député n'est plus aussi sûre qu'auparavant)... voire par Arnaud Viala, à qui l'on prête aussi des ambitions sur le Conseil général...

   ... à condition que l'actuel président s'en désengage. Il semble bien que, depuis plusieurs mois, Jean-Claude Luche mène, aux frais des contribuables, une campagne sénatoriale qui ne dit pas son nom. Elu du canton de Saint-Geniez-d'Olt, il voit celui-ci fusionné avec celui de Laissac et une partie de celui d'Espalion. Nous revoilà avec trois élus de la majorité départementale (J-C Luche, Jean-Paul Peyrac et Simone Anglade) pour cette fois-ci deux places en 2015, puisqu'il sera possible de former un "ticket" Peyrac-Anglade, si celle-ci souhaite se représenter et si elle choisit le nouveau canton "Lot et Palanges" plutôt que "Lot et Truyère" (auquel a été attribuée l'autre partie de son actuelle circonscription et notamment la commune d'Espalion).

   Ces considérations, qui éclaireraient les lecteurs de La Dépêche, sont malheureusement absentes de l'article. On se contentera de regretter que, dans un autre papier du même auteur (qui se contente de relayer la bonne parole de la "majorité départementale"), on retrouve une nouvelle coquille énorme :

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   Vive la presse libre... et alphabétisée !