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mercredi, 14 juillet 2021

Titane

   En 2017, Julia Ducournau avait lancé un joli pavé dans la mare cinématographique française, avec Grave. Je pense que certains des spectateurs présents aujourd'hui avec moi dans la salle n'avaient pas vu ce film-là. On y retrouve la même obsession pour les corps et pour l'étrange, l'anormal... et la présence au générique de Garance Marillier (ici dans un rôle secondaire).

   Elle se fait voler la vedette par Agathe Rousselle (inconnue au bataillon), qui nous livre une prestation de haute volée. Complètement impliquée dans son personnage, elle nous fait croire aussi bien à la gogo-danseuse qu'à la psychopathe ou au garçon manqué.

Titane 1.jpg

   La première partie est imprégnée de l'influence de Crash, de David Cronenberg... et d'un film de Stanley Kubrick, dont je ne peux révéler le titre sous peine de gâcher le plaisir de la découverte d'une séquence renversante, dans une maison bourgeoise... (Je déconseille aussi vivement d'arriver en retard : ce serait vraiment dommage de rater l'introduction du film, entre mécanique et segments humains...)

   Seule ombre au tableau : une scène de sexe avec une voiture, franchement ridicule... mais indispensable à la suite de l'histoire.

   À partir du moment où l'héroïne entre en contact avec Vincent, qui dirige une caserne de pompiers, le film prend une autre dimension. Il se passe quelque chose entre ces deux-là. Dans un premier temps, je n'ai pas été particulièrement emballé par l'arrivée à l'écran (une énième fois) du visage fatigué de Lindon. On sent que son personnage en a chié. Il a dû vivre (au moins) deux guerres mondiales, dix ans de taule et trois divorces. Ceci dit, il adore son métier, ce qui nous vaut quelques belles scènes d'intervention. Mais, au-delà de sa mission de service public, cet homme dévoué souhaiterait surtout retrouver son fils.

   L'intrigue prend alors une tournure inattendue, prenante malgré quelques invraisemblances (en particulier une supercherie qui tarde à être découverte). Je n'aime pas la fin de l'histoire, mais j'ai trouvé son déroulement assez captivant.

22:16 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (5) | Tags : cinéma, cinema, film, films

Titane

   En 2017, Julia Ducournau avait lancé un joli pavé dans la mare cinématographique française, avec Grave. Je pense que certains des spectateurs présents aujourd'hui avec moi dans la salle n'avaient pas vu ce film-là. On y retrouve la même obsession pour les corps et pour l'étrange, l'anormal... et la présence au générique de Garance Marillier (ici dans un rôle secondaire).

   Elle se fait voler la vedette par Agathe Rousselle (inconnue au bataillon), qui nous livre une prestation de haute volée. Complètement impliquée dans son personnage, elle nous fait croire aussi bien à la gogo-danseuse qu'à la psychopathe ou au garçon manqué.

Titane 1.jpg

   La première partie est imprégnée de l'influence de Crash, de David Cronenberg... et d'un film de Stanley Kubrick, dont je ne peux révéler le titre sous peine de gâcher le plaisir de la découverte d'une séquence renversante, dans une maison bourgeoise... (Je déconseille aussi vivement d'arriver en retard : ce serait vraiment dommage de rater l'introduction du film, entre mécanique et segments humains...)

   Seule ombre au tableau : une scène de sexe avec une voiture, franchement ridicule... mais indispensable à la suite de l'histoire.

   À partir du moment où l'héroïne entre en contact avec Vincent, qui dirige une caserne de pompiers, le film prend une autre dimension. Il se passe quelque chose entre ces deux-là. Dans un premier temps, je n'ai pas été particulièrement emballé par l'arrivée à l'écran (une énième fois) du visage fatigué de Lindon. On sent que son personnage en a chié. Il a dû vivre (au moins) deux guerres mondiales, dix ans de taule et trois divorces. Ceci dit, il adore son métier, ce qui nous vaut quelques belles scènes d'intervention. Mais, au-delà de sa mission de service public, cet homme dévoué souhaiterait surtout retrouver son fils.

   L'intrigue prend alors une tournure inattendue, prenante malgré quelques invraisemblances (en particulier une supercherie qui tarde à être découverte). Je n'aime pas la fin de l'histoire, mais j'ai trouvé son déroulement assez captivant.

22:16 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (5) | Tags : cinéma, cinema, film, films

Midnight Traveler

   Ce "voyageur de minuit" est un cinéaste afghan, Hassan Fazili, contraint de fuir son pays pour échapper aux talibans. Lui, son épouse (également réalisatrice) et leurs deux filles vont accomplir un véritable périple, du Tadjikistan (situé au nord-est de l'Afghanistan) jusqu'en Hongrie :

cinéma,cinema,film,films

   Ce périple a été filmé avec trois téléphones portables. J'ai beau avoir lu ici et là des critiques sur la qualité de l'image, franchement, à part deux ou trois scènes où l'on sent que l'un des appareils est de qualité médiocre (surtout quand les personnages sont en mouvement), le reste est plutôt bien filmé, avec même certains plans extérieurs superbes. (Il y a trois ans, Steven Soderbergh avait réussi à tourner un thriller convaincant, Paranoïa, avec des "aïlfaunes".)

   Au cours de leur voyage, les membres de la famille ont l'occasion d'expérimenter le degré de liberté dont jouissent les migrants. Au départ, ils se sentent évidemment plus à l'aise au Tadjikistan que dans l'Afghanistan sous l'emprise croissante des talibans. L'arrivée en Iran constitue, notamment pour les enfants, une bouffée d'air pur, tout comme le passage par la Turquie (en particulier Istanbul).

   C'est le séjour en Europe qui pose le plus de problèmes. Certains passeurs sont des arnaqueurs. Tous font chèrement payer leurs services. C'est peut-être le prix du passage qui explique que la famille opte pour la Bulgarie plutôt que la Grèce. Or, celle-là n'est pas incluse dans l'espace Schengen. Ça et le rejet des habitants (qui en ont peut-être marre que des migrants viennent chaparder dans leur jardin...) poussent la famille à tenter d'arriver en Hongrie, par la Serbie. Ce n'est pas l'un des moindres paradoxes de cette histoire, que ce pays non membre de l'Union européenne en constitue une porte d'entrée. Au passage, même si beaucoup de visages sont floutés, on remarque la prédominance d'hommes jeunes parmi les migrants clandestins, qui ne sont pas forcément des réfugiés, loin s'en faut.

   De son côté, Hassan Fazili, sans masquer leurs défauts, essaie de présenter ses proches sous un jour favorable. Il laisse un peu la main à son épouse, afin que les spectateurs ne la cantonnent pas dans le rôle d'une femme au foyer conservatrice. Mais, surtout, il met en valeur sa fille aînée, Nargis, une gamine malicieuse qui sait jouer avec la caméra. Je pense que le fait de la montrer portant un T-shirt de Mickey et en train de danser sur du Michael Jackson est censé rassurer ses spectateurs occidentaux.

   Celles et ceux qui ne connaissent pas bien le sort des migrants découvriront aussi, grâce à ce film, la difficulté de leur parcours (et encore, dans une vision atténuée), mais aussi les aides dont ils peuvent bénéficier (notamment en Europe), par l'intermédiaire d'associations ou de l'ONU (le HCR, je pense).

Midnight Traveler

   Ce "voyageur de minuit" est un cinéaste afghan, Hassan Fazili, contraint de fuir son pays pour échapper aux talibans. Lui, son épouse (également réalisatrice) et leurs deux filles vont accomplir un véritable périple, du Tadjikistan (situé au nord-est de l'Afghanistan) jusqu'en Hongrie :

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   Ce périple a été filmé avec trois téléphones portables. J'ai beau avoir lu ici et là des critiques sur la qualité de l'image, franchement, à part deux ou trois scènes où l'on sent que l'un des appareils est de qualité médiocre (surtout quand les personnages sont en mouvement), le reste est plutôt bien filmé, avec même certains plans extérieurs superbes. (Il y a trois ans, Steven Soderbergh avait réussi à tourner un thriller convaincant, Paranoïa, avec des "aïlfaunes".)

   Au cours de leur voyage, les membres de la famille ont l'occasion d'expérimenter le degré de liberté dont jouissent les migrants. Au départ, ils se sentent évidemment plus à l'aise au Tadjikistan que dans l'Afghanistan sous l'emprise croissante des talibans. L'arrivée en Iran constitue, notamment pour les enfants, une bouffée d'air pur, tout comme le passage par la Turquie (en particulier Istanbul).

   C'est le séjour en Europe qui pose le plus de problèmes. Certains passeurs sont des arnaqueurs. Tous font chèrement payer leurs services. C'est peut-être le prix du passage qui explique que la famille opte pour la Bulgarie plutôt que la Grèce. Or, celle-là n'est pas incluse dans l'espace Schengen. Ça et le rejet des habitants (qui en ont peut-être marre que des migrants viennent chaparder dans leur jardin...) poussent la famille à tenter d'arriver en Hongrie, par la Serbie. Ce n'est pas l'un des moindres paradoxes de cette histoire, que ce pays non membre de l'Union européenne en constitue une porte d'entrée. Au passage, même si beaucoup de visages sont floutés, on remarque la prédominance d'hommes jeunes parmi les migrants clandestins, qui ne sont pas forcément des réfugiés, loin s'en faut.

   De son côté, Hassan Fazili, sans masquer leurs défauts, essaie de présenter ses proches sous un jour favorable. Il laisse un peu la main à son épouse, afin que les spectateurs ne la cantonnent pas dans le rôle d'une femme au foyer conservatrice. Mais, surtout, il met en valeur sa fille aînée, Nargis, une gamine malicieuse qui sait jouer avec la caméra. Je pense que le fait de la montrer portant un T-shirt de Mickey et en train de danser sur du Michael Jackson est censé rassurer ses spectateurs occidentaux.

   Celles et ceux qui ne connaissent pas bien le sort des migrants découvriront aussi, grâce à ce film, la difficulté de leur parcours (et encore, dans une vision atténuée), mais aussi les aides dont ils peuvent bénéficier (notamment en Europe), par l'intermédiaire d'associations ou de l'ONU (le HCR, je pense).

lundi, 12 juillet 2021

Teddy

   Ce long-métrage s'inscrit dans la lignée de la (supposée) "nouvelle vague" française de films de genre, qui comprend le médiocre The Deep House, l'assez prenant Méandre et l'excellent La Nuée. On peut aussi y trouver des références à un grand ancien (La Mouche, de David Cronenberg) et à un récent petit bijou (Grave, de Julia Ducournau, dont il me tarde de découvrir le nouveau film, Titane).

   L'histoire s'inspire clairement de devanciers états-uniens. La menace vient de l'étrangeté, l'anormalité. Celle-ci est réputée très présente dans le monde rural, domaine (présumé) des rednecks et des attardés mentaux. Ici, c'est un village des Pyrénées-Orientales qui sert de cadre à l'intrigue.

cinéma,cinema,film,films

   Anthony Bajon (déjà remarqué dans Au nom de la terre et La Prière) interprète le rôle-titre, celui d'une sorte de "cassos", un jeune délinquant sous-éduqué, un peu révolté, qui tente de se réinsérer en travaillant dans un salon de massage, dirigé par une matrone adepte des philosophies orientales (Noémie Lvovsky, très bien).

   Teddy n'a plus ses parents, mais vit chez son oncle et sa tante, avec lesquels il s'entend plutôt bien. Si vous ajoutez à cela qu'il a une ravissante petite copine, Rebecca, élève en terminale au lycée du coin, on peut dire qu'il ne s'en est pas trop mal sorti. À certains détails, on comprend toutefois qu'il ne faudrait pas grand chose pour que ce petit bonheur s'effondre : Teddy est mal intégré dans la communauté villageoise (qui le voit comme un petit malfrat un peu débile), le boulot qu'il exerce n'est pas celui qu'il avait choisi pour sa réinsertion et il doit garder un oeil sur sa charmante copine, que d'autres mecs aimeraient "pécho".

   Un événement extraordinaire va changer la donne : un jour, Teddy, pensant chasser un loup des abords du village, se fait mordre. Dès le lendemain, de petits changements se font sentir dans son comportement et son apparence physique. Je laisse aux amateurs le plaisir de découvrir jusqu'où les scénaristes ont tiré la corde...

   Même si beaucoup de choses sont prévisibles dans cette histoire correctement construite, j'ai bien aimé la manière de la mettre en scène, entre chronique villageoise et film d'ados... avec du sang en plus.

20:55 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : cinéma, cinema, film, films

Teddy

   Ce long-métrage s'inscrit dans la lignée de la (supposée) "nouvelle vague" française de films de genre, qui comprend le médiocre The Deep House, l'assez prenant Méandre et l'excellent La Nuée. On peut aussi y trouver des références à un grand ancien (La Mouche, de David Cronenberg) et à un récent petit bijou (Grave, de Julia Ducournau, dont il me tarde de découvrir le nouveau film, Titane).

   L'histoire s'inspire clairement de devanciers états-uniens. La menace vient de l'étrangeté, l'anormalité. Celle-ci est réputée très présente dans le monde rural, domaine (présumé) des rednecks et des attardés mentaux. Ici, c'est un village des Pyrénées-Orientales qui sert de cadre à l'intrigue.

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   Anthony Bajon (déjà remarqué dans Au nom de la terre et La Prière) interprète le rôle-titre, celui d'une sorte de "cassos", un jeune délinquant sous-éduqué, un peu révolté, qui tente de se réinsérer en travaillant dans un salon de massage, dirigé par une matrone adepte des philosophies orientales (Noémie Lvovsky, très bien).

   Teddy n'a plus ses parents, mais vit chez son oncle et sa tante, avec lesquels il s'entend plutôt bien. Si vous ajoutez à cela qu'il a une ravissante petite copine, Rebecca, élève en terminale au lycée du coin, on peut dire qu'il ne s'en est pas trop mal sorti. À certains détails, on comprend toutefois qu'il ne faudrait pas grand chose pour que ce petit bonheur s'effondre : Teddy est mal intégré dans la communauté villageoise (qui le voit comme un petit malfrat un peu débile), le boulot qu'il exerce n'est pas celui qu'il avait choisi pour sa réinsertion et il doit garder un oeil sur sa charmante copine, que d'autres mecs aimeraient "pécho".

   Un événement extraordinaire va changer la donne : un jour, Teddy, pensant chasser un loup des abords du village, se fait mordre. Dès le lendemain, de petits changements se font sentir dans son comportement et son apparence physique. Je laisse aux amateurs le plaisir de découvrir jusqu'où les scénaristes ont tiré la corde...

   Même si beaucoup de choses sont prévisibles dans cette histoire correctement construite, j'ai bien aimé la manière de la mettre en scène, entre chronique villageoise et film d'ados... avec du sang en plus.

20:55 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : cinéma, cinema, film, films

Fritzi

   Les confinements successifs ont sans doute perturbé la sortie de cette animation allemande (une coproduction internationale, en fait), prévue pour le trentième anniversaire de la chute des régimes communistes en Europe.

   L'action se déroule dans ce qui était la RDA (l'Allemagne communiste), principalement dans la ville de Leipzig (dans le sud-ouest du pays), où vit la famille de l'héroïne, Fritzi. L'histoire commence à l'été 1989. La meilleure amie de Fritzi, Sophie, part en vacances en Hongrie avec sa famille... sauf que ces "vacances" ont un but caché : passer à l'ouest, le rideau de fer ayant été ouvert avec l'Autriche.

cinéma,cinema,film,films,histoire,allemagne

   Avant de partir, Sophie confie son chien Spoutnik à Fritzi, qui compte bien le lui rendre à son retour... mais cela va prendre plus de temps que prévu.

   Le tableau de la RDA finissante mérite le détour. L'héroïne va à l'école Youri-Gagarine, puis à l'auberge de jeunesse Rosa-Luxembourg. La population est surveillée par l'odieuse Stasi, qui s'appuie sur une petite armée de dénonciateurs. La propagande est omniprésente dans le pays, dénigrant le monde occidental (où pourtant les "Ossies" souhaitent se rendre en masse...). Mais cette propagande communiste est surtout le fait des adultes, souvent âgés. Le reste de la population semble avoir d'autres aspirations.

   L'histoire se poursuit donc sans Sophie, dans une RDA en pleine ébullition. Avant la chute du Mur de Berlin, en novembre 1989, des manifestations ont agité le pays, en particulier à Leipzig. C'est cette ambiance que restitue le film, entre crainte et soif de liberté.

cinéma,cinema,film,films,histoire,allemagne

   Dans le même temps, Fritzi s'attache de plus en plus à Spoutnik et vit mal d'être séparée de sa meilleure amie. Cela va la conduire à tenter quelque chose de très risqué... mais je laisse à chacun le soin de le découvrir.

   Au niveau de l'animation, ce n'est pas particulièrement brillant, même si les mouvements des personnages sont bien rendus. C'est concernant l'intrigue que j'aurais des réserves : il y a quelques invraisemblances. Je pense que, comme le film est en partie destiné au jeune public, on a insisté sur la relation entre l'adolescente et le chien. Je sais bien qu'à ces adorables bêtes il ne manque que la parole, mais le comportement du canidé n'est pas toujours réaliste. Certaines péripéties manquent un peu de crédibilité, alors que le reste de l'histoire sent le vécu. Il y a du souffle et je ne cache pas qu'à la fin, j'ai été ému.

Fritzi

   Les confinements successifs ont sans doute perturbé la sortie de cette animation allemande (une coproduction internationale, en fait), prévue pour le trentième anniversaire de la chute des régimes communistes en Europe.

   L'action se déroule dans ce qui était la RDA (l'Allemagne communiste), principalement dans la ville de Leipzig (dans le sud-ouest du pays), où vit la famille de l'héroïne, Fritzi. L'histoire commence à l'été 1989. La meilleure amie de Fritzi, Sophie, part en vacances en Hongrie avec sa famille... sauf que ces "vacances" ont un but caché : passer à l'ouest, le rideau de fer ayant été ouvert avec l'Autriche.

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   Avant de partir, Sophie confie son chien Spoutnik à Fritzi, qui compte bien le lui rendre à son retour... mais cela va prendre plus de temps que prévu.

   Le tableau de la RDA finissante mérite le détour. L'héroïne va à l'école Youri-Gagarine, puis à l'auberge de jeunesse Rosa-Luxembourg. La population est surveillée par l'odieuse Stasi, qui s'appuie sur une petite armée de dénonciateurs. La propagande est omniprésente dans le pays, dénigrant le monde occidental (où pourtant les "Ossies" souhaitent se rendre en masse...). Mais cette propagande communiste est surtout le fait des adultes, souvent âgés. Le reste de la population semble avoir d'autres aspirations.

   L'histoire se poursuit donc sans Sophie, dans une RDA en pleine ébullition. Avant la chute du Mur de Berlin, en novembre 1989, des manifestations ont agité le pays, en particulier à Leipzig. C'est cette ambiance que restitue le film, entre crainte et soif de liberté.

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   Dans le même temps, Fritzi s'attache de plus en plus à Spoutnik et vit mal d'être séparée de sa meilleure amie. Cela va la conduire à tenter quelque chose de très risqué... mais je laisse à chacun le soin de le découvrir.

   Au niveau de l'animation, ce n'est pas particulièrement brillant, même si les mouvements des personnages sont bien rendus. C'est concernant l'intrigue que j'aurais des réserves : il y a quelques invraisemblances. Je pense que, comme le film est en partie destiné au jeune public, on a insisté sur la relation entre l'adolescente et le chien. Je sais bien qu'à ces adorables bêtes il ne manque que la parole, mais le comportement du canidé n'est pas toujours réaliste. Certaines péripéties manquent un peu de crédibilité, alors que le reste de l'histoire sent le vécu. Il y a du souffle et je ne cache pas qu'à la fin, j'ai été ému.

dimanche, 11 juillet 2021

Les Croods 2

   Décidément, c'est l'été des suites. En huit jours, j'ai vu cinq films (en prises de vue réelles ou d'animation) qui prolongent une recette à succès. Il a tout de même fallu attendre huit ans pour que DreamWorks fasse revivre les personnages des Croods.

   Dès le début, on sent d'ailleurs que la production a craint que les spectateurs n'aient pas vu (ou aient oublié) le premier volet. À la vitesse grand V, avec humour, on nous rappelle qui sont ces sympathiques Néandertaliens, accompagnés d'un Sapiens dégourdi et beau gosse, dont on nous révèle une partie du passé.

   C'est ce passé qui va resurgir, à travers la rencontre d'une autre famille, elle aussi sapiens... et hyper évoluée. Très vite, on comprend qu'au-delà du contraste caricatural entre les deux espèces humaines, le scénario met en contact deux familles américaines de sensibilités différentes : les Croods sont plutôt des républicains obèses, bas de plafond, trois enfants au compteur, alors que les Betterman, minces et instruits, sans doute démocrates, n'ont qu'une fille. (Ils ont une allure "côte Est décontractée" ou "californienne".) Les spectateurs attentifs repèreront aussi les clins d'oeil anachroniques, de la "tablette" à l'écran, en passant par les poubelles sélectives.

   Autant le dire franchement : j'aime la manière humoristique avec laquelle la débrouillardise des Croods est mise en scène (tout comme leurs chamailleries familiales), mais j'ai été irrité par la caricature qui est faite de l'autre famille. En effet, ses membres sont propres, bien élevés et ont aménagé leur environnement de manière civilisée. Cependant, tout cela finit par être tourné en ridicule (avec un aspect du scénario particulièrement putassier, sur l'origine de l'eau).

cinéma,cinema,film,films

   Bien entendu, l'antagonisme des familles va se résorber, dans la grande marche du "vivre ensemble", chacun faisant des concessions au mode de vie de l'autre, auquel il finit par trouver (plus ou moins) du charme. Pour moi, les personnages les plus drôles sont trois membres de la famille néandertalienne : l'inoxydable grand-mère, le fils cadet (fasciné par les "fenêtres"...) et la benjamine teigneuse.

   Si l'on supporte les a priori du scénario, on peut passer un bon moment. L'animation est très correcte.

14:03 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : cinéma, cinema, film, films

Les Croods 2

   Décidément, c'est l'été des suites. En huit jours, j'ai vu cinq films (en prises de vue réelles ou d'animation) qui prolongent une recette à succès. Il a tout de même fallu attendre huit ans pour que DreamWorks fasse revivre les personnages des Croods.

   Dès le début, on sent d'ailleurs que la production a craint que les spectateurs n'aient pas vu (ou aient oublié) le premier volet. À la vitesse grand V, avec humour, on nous rappelle qui sont ces sympathiques Néandertaliens, accompagnés d'un Sapiens dégourdi et beau gosse, dont on nous révèle une partie du passé.

   C'est ce passé qui va resurgir, à travers la rencontre d'une autre famille, elle aussi sapiens... et hyper évoluée. Très vite, on comprend qu'au-delà du contraste caricatural entre les deux espèces humaines, le scénario met en contact deux familles américaines de sensibilités différentes : les Croods sont plutôt des républicains obèses, bas de plafond, trois enfants au compteur, alors que les Betterman, minces et instruits, sans doute démocrates, n'ont qu'une fille. (Ils ont une allure "côte Est décontractée" ou "californienne".) Les spectateurs attentifs repèreront aussi les clins d'oeil anachroniques, de la "tablette" à l'écran, en passant par les poubelles sélectives.

   Autant le dire franchement : j'aime la manière humoristique avec laquelle la débrouillardise des Croods est mise en scène (tout comme leurs chamailleries familiales), mais j'ai été irrité par la caricature qui est faite de l'autre famille. En effet, ses membres sont propres, bien élevés et ont aménagé leur environnement de manière civilisée. Cependant, tout cela finit par être tourné en ridicule (avec un aspect du scénario particulièrement putassier, sur l'origine de l'eau).

cinéma,cinema,film,films

   Bien entendu, l'antagonisme des familles va se résorber, dans la grande marche du "vivre ensemble", chacun faisant des concessions au mode de vie de l'autre, auquel il finit par trouver (plus ou moins) du charme. Pour moi, les personnages les plus drôles sont trois membres de la famille néandertalienne : l'inoxydable grand-mère, le fils cadet (fasciné par les "fenêtres"...) et la benjamine teigneuse.

   Si l'on supporte les a priori du scénario, on peut passer un bon moment. L'animation est très correcte.

14:03 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : cinéma, cinema, film, films

samedi, 10 juillet 2021

Un Tour chez ma fille

   Il s'agit de la suite de Retour chez ma mère... en attendant sans doute "Vacances chez ma grand-mère" et "Confinement chez ma soeur"... Au départ, je n'avais pas prévu d'aller voir ce film, dont le synopsis ne laisse rien présager d'extraordinaire. Et puis, les dernières comédies françaises que j'ai vues (Les Deux Alfred, Présidents et Le Sens de la famille) m'ayant beaucoup plu, je me suis laissé tenter.

   On comprend très vite qu'il s'agit d'une comédie balisée, prévue pour être diffusée sur une chaîne de grande écoute, à 20h30 21 heures. On ne s'étonnera donc pas d'y trouver nombre de facilités, un peu d'outrance dans le jeu et des péripéties parfois très prévisibles.

   Mais, heureusement, il y a le talent des acteurs. Au centre du précédent volet, Alexandra Lamy, la première fille, n'est présente qu'au téléphone (la comédienne étant chaleureusement remerciée par la production dans le générique). Son énergie et sa puissance comique manquent cruellement au film.

   Son absence est (partiellement) compensée par Josiane Balasko, toujours en forme et vraiment bien dans le rôle. Elle "fait le job", comme on dit. En face, Mathilde Seigner (l'autre fille) n'a pas le talent comique d'Alexandra Lamy, mais elle a su faire passer la difficulté de ne pas être l'enfant préféré dans une famille. De surcroît, elle exerce un boulot à responsabilités. L'actrice incarne bien cette "femme moderne", à défaut d'être une source de gags.

   À ce sujet, il faut regarder du côté des messieurs. Philippe Lefebvre interprète le troisième enfant, le fils, un bel enfoiré à qui l'on a plusieurs fois envie de péter les genoux. Le second pôle comique du film est plutôt Jérôme Commandeur, qui s'est bien glissé dans le rôle du gentil gendre, qui essaie d'arrondir les angles avec sa femme et sa belle-mère. Cela donne d'ailleurs naissance à quelques savoureux quiproquos à caractère sexuel.

   Il ne faut pas chercher plus loin. La réalisation est assez plate, à l'exception de l'introduction, qui rend hommage au bricolage. Cela dure 1h25, c'est sympa et cela sera sans doute assez vite oublié.

13:39 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : cinéma, cinema, film, films

Un Tour chez ma fille

   Il s'agit de la suite de Retour chez ma mère... en attendant sans doute "Vacances chez ma grand-mère" et "Confinement chez ma soeur"... Au départ, je n'avais pas prévu d'aller voir ce film, dont le synopsis ne laisse rien présager d'extraordinaire. Et puis, les dernières comédies françaises que j'ai vues (Les Deux Alfred, Présidents et Le Sens de la famille) m'ayant beaucoup plu, je me suis laissé tenter.

   On comprend très vite qu'il s'agit d'une comédie balisée, prévue pour être diffusée sur une chaîne de grande écoute, à 20h30 21 heures. On ne s'étonnera donc pas d'y trouver nombre de facilités, un peu d'outrance dans le jeu et des péripéties parfois très prévisibles.

   Mais, heureusement, il y a le talent des acteurs. Au centre du précédent volet, Alexandra Lamy, la première fille, n'est présente qu'au téléphone (la comédienne étant chaleureusement remerciée par la production dans le générique). Son énergie et sa puissance comique manquent cruellement au film.

   Son absence est (partiellement) compensée par Josiane Balasko, toujours en forme et vraiment bien dans le rôle. Elle "fait le job", comme on dit. En face, Mathilde Seigner (l'autre fille) n'a pas le talent comique d'Alexandra Lamy, mais elle a su faire passer la difficulté de ne pas être l'enfant préféré dans une famille. De surcroît, elle exerce un boulot à responsabilités. L'actrice incarne bien cette "femme moderne", à défaut d'être une source de gags.

   À ce sujet, il faut regarder du côté des messieurs. Philippe Lefebvre interprète le troisième enfant, le fils, un bel enfoiré à qui l'on a plusieurs fois envie de péter les genoux. Le second pôle comique du film est plutôt Jérôme Commandeur, qui s'est bien glissé dans le rôle du gentil gendre, qui essaie d'arrondir les angles avec sa femme et sa belle-mère. Cela donne d'ailleurs naissance à quelques savoureux quiproquos à caractère sexuel.

   Il ne faut pas chercher plus loin. La réalisation est assez plate, à l'exception de l'introduction, qui rend hommage au bricolage. Cela dure 1h25, c'est sympa et cela sera sans doute assez vite oublié.

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jeudi, 08 juillet 2021

Black Widow

   Après Cruella, voici le deuxième véritable blockbuster de l'année qui sort sur nos écrans... et c'est un film féministe, dans sa production comme dans son propos. Derrière la caméra se trouve Cate Shortland, dont on a pu voir Lore, il y a quelques années.

   L'histoire commence dans une famille banale de la classe moyenne américaine, dans les années 1990. Des parents en apparence normaux vivent avec leurs deux filles, très proches l'une de l'autre. L'aînée se prénomme Natacha...

   Évidemment, on va rapidement découvrir que cette famille n'est pas ce qu'elle paraît. Cela débouche sur une séquence de fuite des plus réussies.

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   Au coeur de l'action se trouvent trois femmes : Natacha Romanoff (la Veuve noire), sa soeur Yelena (dont elle va être séparée) et leur "mère" Melina. Deux des trois actrices me paraissent au-dessus de l'autre : Florence Pugh n'a pas (encore) l'envergure de Scarlett Johansson et de Rachel Weisz. D'autres personnages féminins interviennent dans le déroulement de l'intrigue (un de manière très surprenante), confirmant que l'on peut bâtir une histoire de super-héros presque complètement sur des antagonismes féminins, un peu à la manière de ce que Black Panther a fait pour les Noirs.

   Bien entendu, les personnages masculins ne sont pas exclus de l'intrigue. Il y a Dreykov le manipulateur, Rick le "fournisseur" (qui en pince pour Natacha)... et Alexei, le "papa", auquel David Harbour prête sa gouaille et sa masse musculo-graisseuse. L'évasion de celui-ci d'un pénitencier de haute-sécurité russe vaut son pesant de bouteilles de vodka ! Il contribue aussi à introduire d'agréables touches humoristiques dans une ambiance très belliqueuse.

   Les bastons constituent le gros de ces 2h15. Des États-Unis à la Russie, en passant par le Maroc, la Norvège et la Hongrie, on se poursuit, on se cogne, on se tire dessus. Cela culmine dans un lieu secret, la "Maison rouge", où se déroule la bataille finale, digne des précédentes productions Marvel.

   C'est trépidant, bien mis en scène, avec peut-être un peu trop de grosse musique à mon goût. Mais, comme de charmantes personnes se meuvent à l'écran (dans des combinaisons moulantes), j'ai supporté sans peine.

   P.S.

   Aux aficionados je rappelle qu'il ne faut pas quitter la salle au début du générique. Une scène ultime revient sur le devenir de Natacha Romanoff (voir Avengers Endgame)... et de sa soeur, à laquelle Disney-Marvel semble ménager un brillant avenir.

23:34 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : cinéma, cinema, film, films

Black Widow

   Après Cruella, voici le deuxième véritable blockbuster de l'année qui sort sur nos écrans... et c'est un film féministe, dans sa production comme dans son propos. Derrière la caméra se trouve Cate Shortland, dont on a pu voir Lore, il y a quelques années.

   L'histoire commence dans une famille banale de la classe moyenne américaine, dans les années 1990. Des parents en apparence normaux vivent avec leurs deux filles, très proches l'une de l'autre. L'aînée se prénomme Natacha...

   Évidemment, on va rapidement découvrir que cette famille n'est pas ce qu'elle paraît. Cela débouche sur une séquence de fuite des plus réussies.

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   Au coeur de l'action se trouvent trois femmes : Natacha Romanoff (la Veuve noire), sa soeur Yelena (dont elle va être séparée) et leur "mère" Melina. Deux des trois actrices me paraissent au-dessus de l'autre : Florence Pugh n'a pas (encore) l'envergure de Scarlett Johansson et de Rachel Weisz. D'autres personnages féminins interviennent dans le déroulement de l'intrigue (un de manière très surprenante), confirmant que l'on peut bâtir une histoire de super-héros presque complètement sur des antagonismes féminins, un peu à la manière de ce que Black Panther a fait pour les Noirs.

   Bien entendu, les personnages masculins ne sont pas exclus de l'intrigue. Il y a Dreykov le manipulateur, Rick le "fournisseur" (qui en pince pour Natacha)... et Alexei, le "papa", auquel David Harbour prête sa gouaille et sa masse musculo-graisseuse. L'évasion de celui-ci d'un pénitencier de haute-sécurité russe vaut son pesant de bouteilles de vodka ! Il contribue aussi à introduire d'agréables touches humoristiques dans une ambiance très belliqueuse.

   Les bastons constituent le gros de ces 2h15. Des États-Unis à la Russie, en passant par le Maroc, la Norvège et la Hongrie, on se poursuit, on se cogne, on se tire dessus. Cela culmine dans un lieu secret, la "Maison rouge", où se déroule la bataille finale, digne des précédentes productions Marvel.

   C'est trépidant, bien mis en scène, avec peut-être un peu trop de grosse musique à mon goût. Mais, comme de charmantes personnes se meuvent à l'écran (dans des combinaisons moulantes), j'ai supporté sans peine.

   P.S.

   Aux aficionados je rappelle qu'il ne faut pas quitter la salle au début du générique. Une scène ultime revient sur le devenir de Natacha Romanoff (voir Avengers Endgame)... et de sa soeur, à laquelle Disney-Marvel semble ménager un brillant avenir.

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Sans un bruit 2

   Il y a trois ans, Sans un bruit avait été l'une des révélations de l'été cinématographique. D'un coût de 17 millions de dollars, ce petit film de genre en avait rapporté... plus de 300 millions. La fin abrupte du premier volet n'est donc pas la seule raison de la production d'une suite...

   J'y ai retrouvé les qualités... et les défauts du premier. Du côté des qualités, il y a celle de l'interprétation (et du charme), avec Emily Blunt et Millicent Simmonds. Sans déconner : même (faussement) crasseuse et vêtue d'une culotte de pyjama moche, Emily reste à tomber ! Elle interprète toujours cette mère-courage, qui cajole son bébé et dézingue les arachnoïdes à coups de fusil. Trop sexy la milf !

   Du côté masculin, il faut noter l'apparition dans la franchise (ben oui : attendez-vous à un numéro 3 !) de Cillian Murphy. (Pâmoison garantie chez les demoiselles de la salle, où ma présence sembla quelque peu incongrue.)

   Un autre atout du film est le retour en arrière du début. Celui-ci a d'abord pour but d'introduire le personnage d'Emmett (Murphy). Mais il contribue aussi à éclaircir l'origine du cataclysme qui a frappé les États-Unis la Terre. On ne nous dit cependant pas tout : je sens que les scénaristes en ont gardé sous le clavier...

   Bref, c'est prenant, tendu... mais parfois un peu trop cliché. Les erreurs commises par certains personnages sont téléphonées et le réalisateur abuse encore et toujours du "juste à temps". Toutefois, si l'on supporte ce mélange d'épouvante et de survival, on passe un bon moment.

   P.S.

   Les effets spéciaux sont dus à une filiale de Lucasfilm. Sans être éblouissant,  le travail est soigné.

  P.S. II

   Attention, petit divulgâchage ! Les auteurs ont fait évoluer les personnages, en particulier ceux des enfants. Au début du film, ce sont encore les adultes qui, majoritairement, assurent la protection et la survie du groupe. A la fin, les adolescents ont pris le relai.

00:48 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : cinéma, cinema, film, films

Sans un bruit 2

   Il y a trois ans, Sans un bruit avait été l'une des révélations de l'été cinématographique. D'un coût de 17 millions de dollars, ce petit film de genre en avait rapporté... plus de 300 millions. La fin abrupte du premier volet n'est donc pas la seule raison de la production d'une suite...

   J'y ai retrouvé les qualités... et les défauts du premier. Du côté des qualités, il y a celle de l'interprétation (et du charme), avec Emily Blunt et Millicent Simmonds. Sans déconner : même (faussement) crasseuse et vêtue d'une culotte de pyjama moche, Emily reste à tomber ! Elle interprète toujours cette mère-courage, qui cajole son bébé et dézingue les arachnoïdes à coups de fusil. Trop sexy la milf !

   Du côté masculin, il faut noter l'apparition dans la franchise (ben oui : attendez-vous à un numéro 3 !) de Cillian Murphy. (Pâmoison garantie chez les demoiselles de la salle, où ma présence sembla quelque peu incongrue.)

   Un autre atout du film est le retour en arrière du début. Celui-ci a d'abord pour but d'introduire le personnage d'Emmett (Murphy). Mais il contribue aussi à éclaircir l'origine du cataclysme qui a frappé les États-Unis la Terre. On ne nous dit cependant pas tout : je sens que les scénaristes en ont gardé sous le clavier...

   Bref, c'est prenant, tendu... mais parfois un peu trop cliché. Les erreurs commises par certains personnages sont téléphonées et le réalisateur abuse encore et toujours du "juste à temps". Toutefois, si l'on supporte ce mélange d'épouvante et de survival, on passe un bon moment.

   P.S.

   Les effets spéciaux sont dus à une filiale de Lucasfilm. Sans être éblouissant,  le travail est soigné.

  P.S. II

   Attention, petit divulgâchage ! Les auteurs ont fait évoluer les personnages, en particulier ceux des enfants. Au début du film, ce sont encore les adultes qui, majoritairement, assurent la protection et la survie du groupe. A la fin, les adolescents ont pris le relai.

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mercredi, 07 juillet 2021

Pierre Lapin II

   Trois ans après la sortie du premier volet, les personnages de Béatrix Potter sont de retour sur grand écran. Ce film-ci est la suite quasi immédiate du précédent, puisqu'il démarre par le mariage des deux humains, Béa (Rose Byrne) et Thomas (Domhnall Gleeson), qui se sont rencontrés dans le premier volet. Les spectateurs ont d'ailleurs l'occasion de choisir leur version préférée de la cérémonie, la conventionnelle... ou bien une autre, un peu plus foutoir...

   Ce début est entraînant, mais la suite subit un coup de mou. Pendant un moment, j'ai redouté que les scénaristes ne se soient contentés de reproduire l'antagonisme entre Thomas et les lapins (Pierre en particulier). Cela manquait de saveur et, signe qui ne trompe pas, la salle garnie de têtes blondes ne riait plus.

   Fort heureusement, les péripéties cocasses reviennent, donnant naissance à quelques séquences très enlevées. Je recommande le passage chez la famille adoptive, pour certains animaux. Pierre, associé à une nouvelle connaissance, y fait merveille. Un pic est atteint lors du braquage du marché fermier, un petit bijou de mise en scène. Je ne vais pas m'étendre sur le dernier temps fort (qui constitue une revanche), mais sachez que l'association des animaux et des humains se révèle très efficace.

   Je me dois quand même de signaler aux adultes que la prestation des "vrais" acteurs (Byrne et Gleeson) n'est pas des plus brillantes. Je pense qu'on leur a demandé de jouer de manière très appuyée, voire outrée. Quel contraste avec les personnages numériques, souvent bien plus subtils !

cinéma,cinema,film,films

   Comme dans le premier volet, c'est techniquement remarquable. J'adore ces personnages, dont le pelage ressort magnifiquement sur un grand écran. Ils sont aussi souvent drôles, à l'image de la benjamine lapine, dont le comportement connaît des changements radicaux après qu'elle a ingéré une impressionnante quantité de sucreries...

   Bref, c'est (la plupart du temps) drôle, joli à voir, avec quelques leçons de morale : il faut manger des fruits et légumes, ne pas se bourrer de sucreries et, surtout, quand on habite la campagne, se méfier des citadins, animaux comme humains.

12:54 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma, cinema, film, films

Pierre Lapin II

   Trois ans après la sortie du premier volet, les personnages de Béatrix Potter sont de retour sur grand écran. Ce film-ci est la suite quasi immédiate du précédent, puisqu'il démarre par le mariage des deux humains, Béa (Rose Byrne) et Thomas (Domhnall Gleeson), qui se sont rencontrés dans le premier volet. Les spectateurs ont d'ailleurs l'occasion de choisir leur version préférée de la cérémonie, la conventionnelle... ou bien une autre, un peu plus foutoir...

   Ce début est entraînant, mais la suite subit un coup de mou. Pendant un moment, j'ai redouté que les scénaristes ne se soient contentés de reproduire l'antagonisme entre Thomas et les lapins (Pierre en particulier). Cela manquait de saveur et, signe qui ne trompe pas, la salle garnie de têtes blondes ne riait plus.

   Fort heureusement, les péripéties cocasses reviennent, donnant naissance à quelques séquences très enlevées. Je recommande le passage chez la famille adoptive, pour certains animaux. Pierre, associé à une nouvelle connaissance, y fait merveille. Un pic est atteint lors du braquage du marché fermier, un petit bijou de mise en scène. Je ne vais pas m'étendre sur le dernier temps fort (qui constitue une revanche), mais sachez que l'association des animaux et des humains se révèle très efficace.

   Je me dois quand même de signaler aux adultes que la prestation des "vrais" acteurs (Byrne et Gleeson) n'est pas des plus brillantes. Je pense qu'on leur a demandé de jouer de manière très appuyée, voire outrée. Quel contraste avec les personnages numériques, souvent bien plus subtils !

cinéma,cinema,film,films

   Comme dans le premier volet, c'est techniquement remarquable. J'adore ces personnages, dont le pelage ressort magnifiquement sur un grand écran. Ils sont aussi souvent drôles, à l'image de la benjamine lapine, dont le comportement connaît des changements radicaux après qu'elle a ingéré une impressionnante quantité de sucreries...

   Bref, c'est (la plupart du temps) drôle, joli à voir, avec quelques leçons de morale : il faut manger des fruits et légumes, ne pas se bourrer de sucreries et, surtout, quand on habite la campagne, se méfier des citadins, animaux comme humains.

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dimanche, 04 juillet 2021

Le Procès de l'herboriste

   Fête du cinéma, acte V.

   Cette coproduction internationale, tournée en tchèque (et en allemand), est une sorte de biopic de Jan Mikolásek, un fils de jardinier devenu guérisseur. Il a connu la Première Guerre mondiale (dans l'armée austro-hongroise), la Ière République tchécoslovaque, le démembrement du pays suivi de l'occupation allemande et, enfin, la dictature communiste.

   Le film débute par le décès d'un président tchécoslovaque, Antonin Zápotocký, un communiste modéré qui a protégé Mikolásek des foudres des staliniens. À partir de là s'enclenche un engrenage, mêlant incompréhension, jalousie et règlements de comptes, qui aboutit au procès du "charlatan". Pendant que les nuages s'assombrissent au-dessus de la tête du guérisseur, des retours en arrière nous font découvrir les principales étapes de son existence.

   La réalisatrice Agnieszka Holland (auteure l'an dernier de L'Ombre de Staline) nous propose une vision un peu scolaire sur la forme, mais dérangeante sur le fond. Mikolásek n'était pas un homme ordinaire : d'abord incroyant, il est devenu de plus en plus pieux avec l'âge ; politiquement, il s'est accommodé de tous les régimes (acceptant de soigner aussi bien des pauvres que des riches, des nazis que des communistes...) ; enfin, bien que marié, il semble avoir entretenu au moins une liaison homosexuelle.

   Mais ce qu'on lui reproche est d'abord de pratiquer une médecine qui, pour les patients qu'il guérit, s'apparente à de la magie. Très tôt, il a senti qu'il avait un don, qu'il a pu cultiver grâce à ses connaissances en botanique. Il a rapidement su quels sont les effets de telle ou telle plante. Il lui manquait la compétence en diagnostic, qu'il a acquise auprès d'une guérisseuse, qui lui a montré comment analyser l'urine des patients.

   Celui qui refusait d'être appelé "docteur" s'est fait des ennemis par son refus d'engagement politique (à l'exception de l'aide aux démunis), par son attitude hautaine, son appât du gain (paradoxal)... et sans doute aussi par sa vie privée que d'aucuns jugeaient scandaleuse.

   Je ne connaissais pas cette histoire assez extraordinaire, que ce film a le mérite de nous raconter de manière prenante.

   P.S.

   On reconnaît la patte d'Agnieszka Holland à plusieurs éléments. Outre le classicisme de la mise en scène, il faut signaler l'importance accordée à la foi chrétienne et la mise dos-à-dos des deux totalitarismes (stalinisme et nazisme) : l'arrestation du héros par la Sûreté de l'État ressemble bigrement à celle qu'il a subie, quelques années auparavant, par la Gestapo.

   P.S. II

   Avis aux âmes sensibles : le film contient une scène presque insoutenable, impliquant des chatons.

Le Procès de l'herboriste

   Fête du cinéma, acte V.

   Cette coproduction internationale, tournée en tchèque (et en allemand), est une sorte de biopic de Jan Mikolásek, un fils de jardinier devenu guérisseur. Il a connu la Première Guerre mondiale (dans l'armée austro-hongroise), la Ière République tchécoslovaque, le démembrement du pays suivi de l'occupation allemande et, enfin, la dictature communiste.

   Le film débute par le décès d'un président tchécoslovaque, Antonin Zápotocký, un communiste modéré qui a protégé Mikolásek des foudres des staliniens. À partir de là s'enclenche un engrenage, mêlant incompréhension, jalousie et règlements de comptes, qui aboutit au procès du "charlatan". Pendant que les nuages s'assombrissent au-dessus de la tête du guérisseur, des retours en arrière nous font découvrir les principales étapes de son existence.

   La réalisatrice Agnieszka Holland (auteure l'an dernier de L'Ombre de Staline) nous propose une vision un peu scolaire sur la forme, mais dérangeante sur le fond. Mikolásek n'était pas un homme ordinaire : d'abord incroyant, il est devenu de plus en plus pieux avec l'âge ; politiquement, il s'est accommodé de tous les régimes (acceptant de soigner aussi bien des pauvres que des riches, des nazis que des communistes...) ; enfin, bien que marié, il semble avoir entretenu au moins une liaison homosexuelle.

   Mais ce qu'on lui reproche est d'abord de pratiquer une médecine qui, pour les patients qu'il guérit, s'apparente à de la magie. Très tôt, il a senti qu'il avait un don, qu'il a pu cultiver grâce à ses connaissances en botanique. Il a rapidement su quels sont les effets de telle ou telle plante. Il lui manquait la compétence en diagnostic, qu'il a acquise auprès d'une guérisseuse, qui lui a montré comment analyser l'urine des patients.

   Celui qui refusait d'être appelé "docteur" s'est fait des ennemis par son refus d'engagement politique (à l'exception de l'aide aux démunis), par son attitude hautaine, son appât du gain (paradoxal)... et sans doute aussi par sa vie privée que d'aucuns jugeaient scandaleuse.

   Je ne connaissais pas cette histoire assez extraordinaire, que ce film a le mérite de nous raconter de manière prenante.

   P.S.

   On reconnaît la patte d'Agnieszka Holland à plusieurs éléments. Outre le classicisme de la mise en scène, il faut signaler l'importance accordée à la foi chrétienne et la mise dos-à-dos des deux totalitarismes (stalinisme et nazisme) : l'arrestation du héros par la Sûreté de l'État ressemble bigrement à celle qu'il a subie, quelques années auparavant, par la Gestapo.

   P.S. II

   Avis aux âmes sensibles : le film contient une scène presque insoutenable, impliquant des chatons.

Le Sens de la famille

   Fête du cinéma, acte IV.

   Cette comédie réunit à nouveau (après Tout le monde debout) le duo Alexandra Lamy - Franck Dubosc. Ils interprètent Sophie et Alain, un couple en crise... dont la famille est quelque peu dysfonctionnelle : la fille aînée, Valentine, est en pleine crise d'adolescence, le cadet Léo (Nils Othenin-Girard, vu notamment dans L'Aventure des Marguerite) vend de la drogue dans son établissement scolaire et la benjamine Chacha ne pense qu'à son anniversaire (et à faire pipi).

   Au départ, j'ai eu peur que la caractérisation des personnages se contente de miser sur le côté "tête à claques" de la progéniture. Fort heureusement, lors d'une sortie dans un parc d'attractions, un événement extraordinaire se produit : au réveil, les membres de la famille se retrouvent dans le corps d'un(e) autre !

   Cette première "vague d'échanges" (il y en aura d'autres...) est bien choisie, puisque Dubosc incarne désormais une enfant (suçant son pouce) dans le corps d'un rédacteur en chef, tandis qu'Alexandra Lamy doit faire croire qu'elle est habitée par l'esprit d'une adolescente ! Les deux comédiens s'en sortent très bien. Mais la bonne surprise est que leurs partenaires sont tout aussi crédibles, en particulier la petite Rose de Kervenoaël, censée faire croire que le corps d'une gamine de sept ans héberge l'esprit de sa mère. Cette jeune comédienne est étonnante !

cinéma,cinema,film,films

   La situation se complique quand la grand-mère débarque au foyer (une fois la famille revenue du parc d'attractions). Christiane Millet, Mathilde Roehrich et Nils Othenin-Girard font alors montre de leur talent.

   Ces échanges de personnalité interviennent à un moment crucial pour la plupart des membres de la famille : le père doit sauver son journal de la faillite, la mère hésite à prolonger une liaison, la fille aînée est amoureuse... tout comme la mamie, très rigide de prime abord... mais qui va se découvrir une âme de cougar !

   Je ne vous cache pas que les gags ne sont pas toujours d'une étourdissante finesse... mais c'est efficace ! La salle où je me trouvais était pleine de monde et a ri de bon coeur. Je déconseille toutefois cette comédie "familiale" au plus jeune public.

   P.S.

   Un mot sur la "morale" de l'histoire. Sur le fond, c'est assez conservateur. On tente de nous démontrer qu'il faut accepter tous les membres de sa famille, tels qu'ils sont. Dans la vraie vie, on peut croiser des enfoirés dans son arbre généalogique. La famille du coeur ne coïncide pas forcément avec celle du sang.

13:38 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma, cinema, film, films

Le Sens de la famille

   Fête du cinéma, acte IV.

   Cette comédie réunit à nouveau (après Tout le monde debout) le duo Alexandra Lamy - Franck Dubosc. Ils interprètent Sophie et Alain, un couple en crise... dont la famille est quelque peu dysfonctionnelle : la fille aînée, Valentine, est en pleine crise d'adolescence, le cadet Léo (Nils Othenin-Girard, vu notamment dans L'Aventure des Marguerite) vend de la drogue dans son établissement scolaire et la benjamine Chacha ne pense qu'à son anniversaire (et à faire pipi).

   Au départ, j'ai eu peur que la caractérisation des personnages se contente de miser sur le côté "tête à claques" de la progéniture. Fort heureusement, lors d'une sortie dans un parc d'attractions, un événement extraordinaire se produit : au réveil, les membres de la famille se retrouvent dans le corps d'un(e) autre !

   Cette première "vague d'échanges" (il y en aura d'autres...) est bien choisie, puisque Dubosc incarne désormais une enfant (suçant son pouce) dans le corps d'un rédacteur en chef, tandis qu'Alexandra Lamy doit faire croire qu'elle est habitée par l'esprit d'une adolescente ! Les deux comédiens s'en sortent très bien. Mais la bonne surprise est que leurs partenaires sont tout aussi crédibles, en particulier la petite Rose de Kervenoaël, censée faire croire que le corps d'une gamine de sept ans héberge l'esprit de sa mère. Cette jeune comédienne est étonnante !

cinéma,cinema,film,films

   La situation se complique quand la grand-mère débarque au foyer (une fois la famille revenue du parc d'attractions). Christiane Millet, Mathilde Roehrich et Nils Othenin-Girard font alors montre de leur talent.

   Ces échanges de personnalité interviennent à un moment crucial pour la plupart des membres de la famille : le père doit sauver son journal de la faillite, la mère hésite à prolonger une liaison, la fille aînée est amoureuse... tout comme la mamie, très rigide de prime abord... mais qui va se découvrir une âme de cougar !

   Je ne vous cache pas que les gags ne sont pas toujours d'une étourdissante finesse... mais c'est efficace ! La salle où je me trouvais était pleine de monde et a ri de bon coeur. Je déconseille toutefois cette comédie "familiale" au plus jeune public.

   P.S.

   Un mot sur la "morale" de l'histoire. Sur le fond, c'est assez conservateur. On tente de nous démontrer qu'il faut accepter tous les membres de sa famille, tels qu'ils sont. Dans la vraie vie, on peut croiser des enfoirés dans son arbre généalogique. La famille du coeur ne coïncide pas forcément avec celle du sang.

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samedi, 03 juillet 2021

Hitman & Bodyguard 2

   Fête du cinéma, acte III.

   Quatre ans après la bonne surprise du premier volet des aventures du tueur professionnel et du garde du corps, le duo revient sur nos écrans... sous la forme d'un trio.

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   Le personnage de Sonia Kincaid (la remuante épouse du tueur) était déjà présent dans le précédent film, mais à un rang secondaire, quoique déjà assez marquant. Les scénaristes ont choisi de la mettre au premier plan, avec ses atouts... percutants.

   Je pense que Salma Hayek a "kiffé" ce personnage. La pulpeuse quinquagénaire incarne avec un plaisir évident cette petite racaille en talons et à forte poitrine, dont le langage "coloré" a de quoi faire rougir un charretier !

   À ses côtés, les deux héros masculins font presque pâle figure. Pourtant, Samuel Jackson se démène comme il peut pour rendre crédible son personnage de super-tueur sans scrupule. De son côté, Ryan Reynolds réussit à nous faire oublier qu'il incarne aussi Deadpool. Il est ici Michael Bryce que, dans la version française, Sonia appelle "Brisse" ou "Brissounnet" ! Dans cet épisode de leurs aventures, le garde du corps s'en prend plein la gueule : il se fait mitrailler, frapper, renverser... sans jamais succomber.

   L'autre nouveauté réside dans l'évocation du passé de deux des membres du trio. Je laisse à chacun le soin de découvrir qui est Aristote Papadopoulos (Antonio Banderas) par rapport à Sonia et quel lien unit le personnage incarné par Morgan Freeman à l'un des deux hommes.

   Au passage, je trouve la prestation de ces deux pointures (Banderas et Freeman) peu convaincante. Il faut dire qu'il n'était pas facile de remplacer Gary Oldman (l'antagoniste du premier volet). Si l'on ajoute à cela une intrigue de base (la vengeance d'un milliardaire grec contre l'Union européenne) pas très crédible, le bilan est mitigé. C'est un bon film d'action, spectaculaire, souvent drôle (et grossier). Mais le scénario (pourtant coécrit par Tom O'Connor, qui a oeuvré sur Un Espion ordinaire) n'est vraiment pas terrible.

11:36 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma, cinema, film, films

Hitman & Bodyguard 2

   Fête du cinéma, acte III.

   Quatre ans après la bonne surprise du premier volet des aventures du tueur professionnel et du garde du corps, le duo revient sur nos écrans... sous la forme d'un trio.

cinéma,cinema,film,films

   Le personnage de Sonia Kincaid (la remuante épouse du tueur) était déjà présent dans le précédent film, mais à un rang secondaire, quoique déjà assez marquant. Les scénaristes ont choisi de la mettre au premier plan, avec ses atouts... percutants.

   Je pense que Salma Hayek a "kiffé" ce personnage. La pulpeuse quinquagénaire incarne avec un plaisir évident cette petite racaille en talons et à forte poitrine, dont le langage "coloré" a de quoi faire rougir un charretier !

   À ses côtés, les deux héros masculins font presque pâle figure. Pourtant, Samuel Jackson se démène comme il peut pour rendre crédible son personnage de super-tueur sans scrupule. De son côté, Ryan Reynolds réussit à nous faire oublier qu'il incarne aussi Deadpool. Il est ici Michael Bryce que, dans la version française, Sonia appelle "Brisse" ou "Brissounnet" ! Dans cet épisode de leurs aventures, le garde du corps s'en prend plein la gueule : il se fait mitrailler, frapper, renverser... sans jamais succomber.

   L'autre nouveauté réside dans l'évocation du passé de deux des membres du trio. Je laisse à chacun le soin de découvrir qui est Aristote Papadopoulos (Antonio Banderas) par rapport à Sonia et quel lien unit le personnage incarné par Morgan Freeman à l'un des deux hommes.

   Au passage, je trouve la prestation de ces deux pointures (Banderas et Freeman) peu convaincante. Il faut dire qu'il n'était pas facile de remplacer Gary Oldman (l'antagoniste du premier volet). Si l'on ajoute à cela une intrigue de base (la vengeance d'un milliardaire grec contre l'Union européenne) pas très crédible, le bilan est mitigé. C'est un bon film d'action, spectaculaire, souvent drôle (et grossier). Mais le scénario (pourtant coécrit par Tom O'Connor, qui a oeuvré sur Un Espion ordinaire) n'est vraiment pas terrible.

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vendredi, 02 juillet 2021

Présidents

   Fête du cinéma, acte II.

   Anne Fontaine, dont j'ai beaucoup aimé l'un des précédents films (Les Innocentes) s'est lancée dans une opération casse-gueule : filmer une comédie politique qui ne sombre pas dans la caricature... une gageure quand on sait que ses deux personnages principaux sont des décalques de Nicolas Sarkozy et François Hollande.

cinéma,cinema,film,films,politique,france

   Le premier (à droite ci-dessus) est incarné par un Jean Dujardin en pleine forme. Certes, il en fait parfois un peu trop au niveau des tics, mais je trouve que, des caricaturistes et comédiens (par exemple Denis Podalydès dans La Conquête) qui ont "singé" l'ancien maire de Neuilly, il est le plus convaincant, tout en nous livrant une véritable interprétation.

   La (bonne) surprise vient de Grégory Gadebois (vu dans un rôle très différent dans J'accuse) dont le jeu, à l'image de "François", se révèle plus complexe que ce qu'il apparaît de prime abord.

   La confrontation puis la connivence entre les deux hommes sont réjouissantes à voir. Les dialogues fourmillent de bons mots et les deux acteurs ont visiblement pris du plaisir à les dire. Les situations cocasses sont nombreuses.

   Sur le fond, le scénario ménage quelques surprises. Les deux personnages principaux évoluent au cours de l'histoire... tout comme le regard qu'ils portent sur leur compagne. À un moment, je me suis demandé jusqu'où la réalisatrice allait pousser la transgression...

   C'est l'occasion de parler des deux actrices : Pascale Arbillot et Doria Tillier.

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   La première incarne Isabelle, la terrienne, vétérinaire, plutôt taiseuse, la tête sur les épaules... et compagne de François, bien entendu. La seconde interprète Natalie, une... chanteuse lyrique (ce qui ne manque pas de sel, quand on pense à la personne qu'elle représente...), une grande bourgeoise, citadine, volubile... mais attention, hein, de gauche !

   Je trouve ces deux personnages très réussis et leur insertion dans l'intrigue masculine des plus plaisantes... sans parler de la conclusion de l'histoire, en forme de pied-de-nez ! Je vous laisse le plaisir de la découvrir.

   Je me suis ré-ga-lé.

Présidents

   Fête du cinéma, acte II.

   Anne Fontaine, dont j'ai beaucoup aimé l'un des précédents films (Les Innocentes) s'est lancée dans une opération casse-gueule : filmer une comédie politique qui ne sombre pas dans la caricature... une gageure quand on sait que ses deux personnages principaux sont des décalques de Nicolas Sarkozy et François Hollande.

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   Le premier (à droite ci-dessus) est incarné par un Jean Dujardin en pleine forme. Certes, il en fait parfois un peu trop au niveau des tics, mais je trouve que, des caricaturistes et comédiens (par exemple Denis Podalydès dans La Conquête) qui ont "singé" l'ancien maire de Neuilly, il est le plus convaincant, tout en nous livrant une véritable interprétation.

   La (bonne) surprise vient de Grégory Gadebois (vu dans un rôle très différent dans J'accuse) dont le jeu, à l'image de "François", se révèle plus complexe que ce qu'il apparaît de prime abord.

   La confrontation puis la connivence entre les deux hommes sont réjouissantes à voir. Les dialogues fourmillent de bons mots et les deux acteurs ont visiblement pris du plaisir à les dire. Les situations cocasses sont nombreuses.

   Sur le fond, le scénario ménage quelques surprises. Les deux personnages principaux évoluent au cours de l'histoire... tout comme le regard qu'ils portent sur leur compagne. À un moment, je me suis demandé jusqu'où la réalisatrice allait pousser la transgression...

   C'est l'occasion de parler des deux actrices : Pascale Arbillot et Doria Tillier.

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   La première incarne Isabelle, la terrienne, vétérinaire, plutôt taiseuse, la tête sur les épaules... et compagne de François, bien entendu. La seconde interprète Natalie, une... chanteuse lyrique (ce qui ne manque pas de sel, quand on pense à la personne qu'elle représente...), une grande bourgeoise, citadine, volubile... mais attention, hein, de gauche !

   Je trouve ces deux personnages très réussis et leur insertion dans l'intrigue masculine des plus plaisantes... sans parler de la conclusion de l'histoire, en forme de pied-de-nez ! Je vous laisse le plaisir de la découvrir.

   Je me suis ré-ga-lé.

The Deep House

   Fête du cinéma, acte I.

   À quatre euros la place, on peut tenter quelques expériences. Depuis dix-quinze ans, l'été n'est plus le désert cinématographique auquel on nous avait habitués, jadis. C'est le moment où, en France, certains distributeurs sortent de petits films de genre, policiers ou d'épouvante.

   Ici, nous sommes quelque part entre [Rec], Le Projet Blair Witch et Paranormal Activity. Les héros, Ben et Tina, forment un couple (dissemblable) de jeunes citadins éduqués avides de sensations... et de célébrité (par le biais des réseaux sociaux). Ils recherchent les lieux abandonnés peu connus... et à la réputation sulfureuse. Le début de l'histoire nous les montre dans un ancien sanatorium, qui semble avoir été surtout hanté par des tagueurs peu talentueux. Notons que la coupure entre cette séquence et le début de la quête de la "maison du lac" est abrupte (sans raison), avec un mauvais montage son.

   Sinon, ce n'est pas mal filmé, en particulier dès qu'on est sous l'eau. C'est la principale réussite du film : avoir créé une ambiance chelou en milieu aquatique, sans requin ni piranha ni alligator ni prédateur extraterrestre. Les réalisateurs jouent de temps en temps avec les spectateurs, qui se demandent quand cette ambiance angoissante va dégénérer...

   Malheureusement, ces qualités (indéniables) sont gâchées par la caractérisation des personnages principaux : le mec est un adulescent qui, évidemment, va entrer là où il ne faut pas entrer, ouvrir ce qu'il ne faut pas ouvrir et s'attarder quand il faudrait décamper. Sa copine n'est pas mieux : à partir du moment où la tension monte, Tina alterne les cris et les pleurs. Je trouve pathétique qu'au XXIe siècle, on crée un personnage féminin aussi caricatural... Et puis, que fait-elle avec ce mec ?

   Les vieux de la vieille dans mon genre, qui (comme les réalisateurs, je présume) ont déjà vu quantité de films de ce type, auront tendance à deviner un peu trop vite ce qu'il va se passer. Je reconnais toutefois une certaine recherche dans le scénario, au niveau de l'histoire de la maison et de ses occupants.

   Autre avantage : si, comme moi, vous voyez ce film un jour de grande chaleur, son ambiance vous rafraîchira.

   P.S.

   Si, après 1h20, il vous reste un peu de courage, attendez la fin du générique...

   P.S.

   Lorsque le générique de fin défile, soyez attentifs : vous noterez la présence d'un "conseiller covid-19" lors du tournage (qui a eu lieu dans le sud-ouest de la France, entre le Tarn et l'Hérault) !

23:16 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma, cinema, film, films

The Deep House

   Fête du cinéma, acte I.

   À quatre euros la place, on peut tenter quelques expériences. Depuis dix-quinze ans, l'été n'est plus le désert cinématographique auquel on nous avait habitués, jadis. C'est le moment où, en France, certains distributeurs sortent de petits films de genre, policiers ou d'épouvante.

   Ici, nous sommes quelque part entre [Rec], Le Projet Blair Witch et Paranormal Activity. Les héros, Ben et Tina, forment un couple (dissemblable) de jeunes citadins éduqués avides de sensations... et de célébrité (par le biais des réseaux sociaux). Ils recherchent les lieux abandonnés peu connus... et à la réputation sulfureuse. Le début de l'histoire nous les montre dans un ancien sanatorium, qui semble avoir été surtout hanté par des tagueurs peu talentueux. Notons que la coupure entre cette séquence et le début de la quête de la "maison du lac" est abrupte (sans raison), avec un mauvais montage son.

   Sinon, ce n'est pas mal filmé, en particulier dès qu'on est sous l'eau. C'est la principale réussite du film : avoir créé une ambiance chelou en milieu aquatique, sans requin ni piranha ni alligator ni prédateur extraterrestre. Les réalisateurs jouent de temps en temps avec les spectateurs, qui se demandent quand cette ambiance angoissante va dégénérer...

   Malheureusement, ces qualités (indéniables) sont gâchées par la caractérisation des personnages principaux : le mec est un adulescent qui, évidemment, va entrer là où il ne faut pas entrer, ouvrir ce qu'il ne faut pas ouvrir et s'attarder quand il faudrait décamper. Sa copine n'est pas mieux : à partir du moment où la tension monte, Tina alterne les cris et les pleurs. Je trouve pathétique qu'au XXIe siècle, on crée un personnage féminin aussi caricatural... Et puis, que fait-elle avec ce mec ?

   Les vieux de la vieille dans mon genre, qui (comme les réalisateurs, je présume) ont déjà vu quantité de films de ce type, auront tendance à deviner un peu trop vite ce qu'il va se passer. Je reconnais toutefois une certaine recherche dans le scénario, au niveau de l'histoire de la maison et de ses occupants.

   Autre avantage : si, comme moi, vous voyez ce film un jour de grande chaleur, son ambiance vous rafraîchira.

   P.S.

   Si, après 1h20, il vous reste un peu de courage, attendez la fin du générique...

   P.S.

   Lorsque le générique de fin défile, soyez attentifs : vous noterez la présence d'un "conseiller covid-19" lors du tournage (qui a eu lieu dans le sud-ouest de la France, entre le Tarn et l'Hérault) !

23:16 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma, cinema, film, films

mercredi, 30 juin 2021

Shorta

   Dans une métropole occidentale, de fortes tensions agitent des "quartiers sensibles", situés en périphérie et peuplés majoritairement de "minorités visibles". Deux policiers vont se retrouver impliqués dans une flambée de violence urbaine.

   Les cinéphiles français penseront à La Haine (de Mathieu Kassovitz), aux Misérables, de Ladj Ly. Certaines séquences ressemblent fortement à ce que j'ai vu dans le second. Mais l'action se déroule à Copenhague, au Danemark.

cinéma,cinema,film,films,société

   La caméra, nerveuse, suit les deux héros, Jens et Mike. Le premier est calme, pondéré, respectueux des règles. Le second s'emporte facilement, n'hésite pas à bousculer et ne s'embarrasse pas trop du règlement. Ce jour-là, ils sont associés pour patrouiller dans l'agglomération, avec pour consigne de ne surtout pas entrer dans le quartier d'où est originaire le garçon victime d'une bavure policière. (L'histoire commence d'ailleurs par une scène montrant ce jeune Africain maîtrisé par des policiers et s'écriant "Je ne peux pas respirer"... une allusion transparente à l'affaire George Floyd.)

   Et là, vous vous dites : cent euros qu'ils entrent dans le quartier et que ça va dégénérer ! Et je vous réponds : lancez-vous dans l'écriture de scénarios ! Parce qu'effectivement, les deux policiers, sous l'impulsion de Mike (qui ne veut pas laisser la zone à la merci des racailles du coin), pénètrent dans le "quartier sensible".

   À partir de là, cela devient haletant. Les réalisateurs excellent à susciter un climat de tension, bien aidés il faut dire par les interprètes, ceux des flics comme ceux des délinquants et des habitants "ordinaires" du quartier. Car, au-delà des scènes d'action réussies, ce film mérite le détour pour le portrait qu'il brosse des personnes vivant dans ce qui ressemble à un ghetto.

   Dans le même temps, on voit les personnages évoluer. Le flic brutal laisse entrevoir une parcelle d'humanité, tandis que le boy-scout n'est pas loin de perdre les pédales. On sent que les auteurs ont voulu démontrer que la violence ne peut pas régler les problèmes. La volonté de préserver des vies rapproche les adultes de toutes origines, le football pourrait être une passerelle entre les "Danois de souche" et les autres. (Attention toutefois : Mike est un fervent supporteur du Réal -et admire Karim Benzema !- alors que le jeune Amos préfère les équipes anglaises.)

   Même si, pour des spectateurs français, ce film a un goût de déjà-vu, même si les intentions des auteurs sont un peu trop visibles, il est très bien fichu et constitue un spectacle prenant.

Shorta

   Dans une métropole occidentale, de fortes tensions agitent des "quartiers sensibles", situés en périphérie et peuplés majoritairement de "minorités visibles". Deux policiers vont se retrouver impliqués dans une flambée de violence urbaine.

   Les cinéphiles français penseront à La Haine (de Mathieu Kassovitz), aux Misérables, de Ladj Ly. Certaines séquences ressemblent fortement à ce que j'ai vu dans le second. Mais l'action se déroule à Copenhague, au Danemark.

cinéma,cinema,film,films,société

   La caméra, nerveuse, suit les deux héros, Jens et Mike. Le premier est calme, pondéré, respectueux des règles. Le second s'emporte facilement, n'hésite pas à bousculer et ne s'embarrasse pas trop du règlement. Ce jour-là, ils sont associés pour patrouiller dans l'agglomération, avec pour consigne de ne surtout pas entrer dans le quartier d'où est originaire le garçon victime d'une bavure policière. (L'histoire commence d'ailleurs par une scène montrant ce jeune Africain maîtrisé par des policiers et s'écriant "Je ne peux pas respirer"... une allusion transparente à l'affaire George Floyd.)

   Et là, vous vous dites : cent euros qu'ils entrent dans le quartier et que ça va dégénérer ! Et je vous réponds : lancez-vous dans l'écriture de scénarios ! Parce qu'effectivement, les deux policiers, sous l'impulsion de Mike (qui ne veut pas laisser la zone à la merci des racailles du coin), pénètrent dans le "quartier sensible".

   À partir de là, cela devient haletant. Les réalisateurs excellent à susciter un climat de tension, bien aidés il faut dire par les interprètes, ceux des flics comme ceux des délinquants et des habitants "ordinaires" du quartier. Car, au-delà des scènes d'action réussies, ce film mérite le détour pour le portrait qu'il brosse des personnes vivant dans ce qui ressemble à un ghetto.

   Dans le même temps, on voit les personnages évoluer. Le flic brutal laisse entrevoir une parcelle d'humanité, tandis que le boy-scout n'est pas loin de perdre les pédales. On sent que les auteurs ont voulu démontrer que la violence ne peut pas régler les problèmes. La volonté de préserver des vies rapproche les adultes de toutes origines, le football pourrait être une passerelle entre les "Danois de souche" et les autres. (Attention toutefois : Mike est un fervent supporteur du Réal -et admire Karim Benzema !- alors que le jeune Amos préfère les équipes anglaises.)

   Même si, pour des spectateurs français, ce film a un goût de déjà-vu, même si les intentions des auteurs sont un peu trop visibles, il est très bien fichu et constitue un spectacle prenant.