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dimanche, 10 décembre 2006

Vive les fêtes de fin d'année

    Et c'est parti pour un gros coup de déprime ! Ca commence par certains de mes voisins, qui sont un peu chiants (ça veut dire bruyants, mais que voulez-vous, tout le monde n'a pas eu la chance d'avoir des parents très portés sur le respect d'autrui) ; ça continue par ce déferlement publicitaire en faveur des "zachats de Noël"... Je plains sincèrement les parents peu fortunés qui, s'ils ont des enfants un tantinet casse-pieds (pas compréhensifs vis-à-vis de la situation de leurs géniteurs - si, si, ça arrive, à notre époque qui valorise le narcissisme juvénile), doivent se triturer les méninges pour faire en sorte que la "magie de Noël" opère encore cette année.

   Ayons aussi une pensée émue pour les milliers de salariés qui apprennent depuis plusieurs semaines qu'ils risquent de se faire lourder d'ici quelques mois. Voilà de quoi aborder le 31 décembre avec gaité !

   A part ça, les réunions de famille me saoulent en général : c'est convenu, les conversations sont d'une banalité affligeante et ça peut mal se terminer, chacun ayant des aigreurs à soulager (de préférence sur les membres de la famille jalousés).

samedi, 02 décembre 2006

Retour au nouvel hyper de Rodez

   Cette fois-ci, je ne suis passé par l'hyper que pour acheter le cd deux titres Fous ta cagoule... Ben oui, on a les pratiques culturelles que l'on peut. Après, je suis allé fourrer mon nez chez le marchand de journaux. En réalité, c'est une maison de la presse, à l'image de celle qui se trouve au centre-ville de Rodez. Les rayons sont donc fournis et on y est vite à l'étroit. Par contre, on est presque sûr de trouver la revue que l'on cherche.

    Ensuite, j'ai pris la direction du bout de la gallerie marchande, où se trouve le Flunch. Cela ressemble à d'autres Flunch (comme celui du centre de Toulouse) : les légumes sont à volonté, les toilettes sont propres et on prévoit son plat chaud en caisse.  Par contre, ici, on fait la queue pour choisir hors-d'oeuvres, fromages, desserts et boissons (quand on ne se contente pas de l'eau de la fontaine, qui est gratuite) dans une file qui mène aux caisses. Attention aux embouteillages... Bon, pour 12 euros, je me suis offert un demi-avocat au thon et citron, un steak (que j'ai accompagné de frites, ma foi très bonnes), du Saint-Marcellin (avec du pain, tiens !) et un part de flan. D'accord, j'ai mangé comme un goret mais

1° J'avais peu mangé à midi  

2° J'avais très faim 

3° Je suis assez grand donc y a de la carcasse à nourrir 

4° Je vous emmerde.

   Beaucoup de gens profitent du menu express ou se contentent d'un plat chaud en comptant sur les légumes à volonté. Pratique quand on n'a pas trop de thunes, mais pas très équilibré tout cela.

   Je plains toujours les serveuses (ce sont presque tout le temps des femmes... ici, comme pour me faire mentir, il y a un homme dans le lot, mais ce n'est pas le plus efficace), pressées de débarrasser les tables : la "philosophie" Flunch déresponsabilise les clients (c'est démago quand même) qui, du coup, ne font pas le moindre effort pour faciliter la tâche des employés. Il n'est quand même pas compliqué de faire un peu le ménage sur sa propre table (par exemple en regroupant les plateaux et les assiettes) !

vendredi, 01 décembre 2006

Saw III

    Ahhh oui frappe-moi ! Fais-moi mal ! Fais bien gicler le sang que la caméra ne puisse plus rien filmer !!!!  Euh, non en fait, ce n'est pas si sanguinolent que cela. Attention, cela gicle quand même (heureusement), mais raisonnablement. Les séquences "gore" (non, pas celles tournées par l'ancien vice-président des États-Unis) sont les plus réussies, avec, par exemple, l'opération d'un cerveau (avec perceuse et scie circulaire en action !), l'éclatement d'un corps par arrachements, mais aussi l'aspersion d'une victime avec de l'écrabouillure de porc moisi... J'en passe, et des meilleures (ah ce pied déboîté, une merveille !).

   Le problème est que ces séquences masquent un scénario assez faible, qui s'appuie trop souvent sur les épisodes précédents : j'y vois une facilité (on n'a pas d'idées, alors on pompe dans ce qui a été fait avant) et le désir de fédérer ancien et nouveau public. J'avais vu le I à sa sortie en salles : j'étais seul dans la salle ce soir-là et le film n'a dû être programmé qu'une semaine ou deux. C'est dire si, malgré la satisfaction qu'il procurait, il avait en fait eu peu d'écho avant la sortie dvd... et la promo qui avait accompagné le 2, moins réussi. Hier, par contre, la salle était presque pleine (avec quelques blaireaux dans le lot : c'est trop cool d'aller voir un film interdit aux moins de 18 ans ! Et puis cette attitude de trouillards qui consiste à faire du bruit pendant les moment forts pour exorciser sa peur...), avec une majorité de mecs, âgés de ... 17ans et 364 jours à 35 ans environ. (A l'entrée, trois ados ont tenté de se faire passer pour des adultes, mais ils n'ont pas réussi à tromper la vigilance de la caissière, qui en a vu d'autres.)

    L'argument du film tourne toujours autour de la "justice immanente" dont le tueur en série serait l'instrument. La fin annonce évidemment un numéro IV...

13:14 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma

mercredi, 29 novembre 2006

Prête-moi ta main

... et flanque l'autre sur mes parties génitales ! Evidemment, c'est un film sur le non-dit, le refoulé. A la base, je redoutais les clichés (ah le célibataire endurci qui se retrouve face à une chieuse !), le côté lourdingue (les histoires de famille sont propices au comique épais) voire l'absence même d'humour. En réalité, j'ai passé un très bon moment. Le film repose entièrement sur les épaules du "couple" vedette, interprété par les excellents Chabat et Gainsbourg. Les seconds rôles leur sont dévoués : ce sont essentiellement des caricatures (bien jouées, certes) destinées à mettre en valeur les autres, par effet repoussoir notamment. Les dialogues sont bien écrits : certaines répliques font mouche !

    Le film est réussi aussi parce que l'action a pour cadre (en partie) le monde de la parfumerie, assez bien rendu m'a-t-il semblé. Cette comédie est aussi une romance (on sait bien comment tout cela va se terminer) qui tient la route. Donc pas un film mémorable, mais un délicieux passe-temps.

16:22 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma

dimanche, 26 novembre 2006

Vraiment, quel con !

     Tomber dans l'autodénigrement, voilà qui n'est guère salutaire ! Dans ce genre de situations, je recommande, pour se remonter le moral, de réaliser quelque chose de valorisant (comme péter quatre fois d'affilée sans modifier le fond de son caleçon, ou encore lâcher le plus gros rot possible sans faire remonter de petits morceaux au fond de la gorge).

     Voici le topo : je loue un appartement dans un immeuble où le chauffage est collectif, électrique au sol. Dans chaque pièce figure un convecteur d'appoint, qu'en général il n'est pas nécessaire de mettre en route (sauf dans la salle de bains, le matin, quand on veut se raser dans de bonnes conditions). L'été dernier, avant de partir en vacances, j'ai coupé l'électricité dans mon appartement (j'avais vidé et dégivré le frigo avant, vous pensez bien...), en abaissant les leviers qui me semblaient devoir être abaissés. A mon retour, j'ai remis tout cela en route. La fin de l'été et le début de l'automne ayant été assez doux, je n'ai pas éprouvé le besoin de chercher à chauffer davantage les pièces (surtout celle orientée au sud). Mais, début novembre, en dépit du collectif, j'ai ressenti la nécessité d'augmenter un peu la température... et là, ô surprise, je n'obtenais rien !

     Je me suis d'abord demandé si ce n'était pas une tuile supplémentaire qui me tombait sur le coin de la tronche. Ensuite, j'ai pensé que c'était peut-être dû aux travaux qui se déroulaient dans l'immeuble. Ce matin, je fus touché par la grâce : et si j'avais mal réenclenché le dispositif électrique à mon retour l'été dernier ? Je me précipitai vers le disjoncteur. Tout avait l'air en ordre. Restait, dans un coin, cette languette baissée qui semblait ne correspondre à rien. Pris de folie, je la relevai, puis me dirigeai vers l'un des convecteurs et tentai de le mettre en route. Alleluia ! Il fonctionnait ! Les autres aussi !

     Je me coucherai moins bête ce soir !

vendredi, 24 novembre 2006

Les fragments d'Antonin

    Il s'agit des traumatisés de guerre, de la Première guerre mondiale. A l'époque, la médecine militaire est encore balbutiante : on considère qu'une vraie blessure se voit physiquement, à l'intérieur ou à l'extérieur. Ce n'est pas tout à fait filmé comme les autres films de guerre, qu'ils soient français ou américains. On a droit à quelques procédés classiques, au premier rang desquels le retour en arrière, en particulier quand il s'agit d'évoquer les tranchées (belle séquence que celle qui voit l'attaque aux gaz et qui finit en "baïonnettage" virulent). Mais l'essentiel est ailleurs : dans la tête d'Antonin (et des autres soldats).

    Le grand talent du film est de nous donner une idée de ce qui se passe dans la tête du héros. C'est dû à la réalisation, assez dépouillée, au talent des acteurs (en particulier Grégori Derangère... mais Anouk Grinberg est vraiment géniale, tout comme Aurélien Recoing... rappelez-vous L'Emploi du temps de Cantet) et à l'utilisation de films réellement tournés après le conflit par des médecins. Ils constituent le générique de début et nous plongent littéralement dans le sujet, d'autant plus que certaines scènes de fiction proposées par la suite sont tournées de manière à rappeler cette introduction.

    Il reste qu'à force de nous présenter des films qui montrent à quel point la guerre c'est pas beau (ce qui est fort louable, j'en conviens, surtout si, en plus, on découvre un pan méconnu de notre histoire), les spectateurs risquent de ne plus comprendre comment il se fait que des millions de gens aient pu supporter  (d'une manière ou d'une autre) cette horreur pendant plus de 4 ans. De ce point de vue, le film de Jeunet Un long dimanche de fiançailles, bien que tiré d'un roman, est plus évocateur qu' Antonin ou encore Joyeux Noël (produit culturel -bien ficelé- politiquement correct). Il faudrait que je revoie Les Croix de bois, très ancien film adapté du roman de Dorgelès : dans mon souvenir, c'était criant de vérité sur la vie dans les tranchées.

 

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mercredi, 22 novembre 2006

Ne le dis à personne

    Attention, la grosse artillerie est de sortie : budget très important, casting recherché, promotion intense... On se dit qu'on court un risque. En tout cas, si le film est adapté d'un roman anglo-saxon, en le voyant, on se dit que l'histoire est bien française : bonne adaptation donc.

    Au début, on est perdu, on ne comprend pas, à l'image du personnage principal, magistralement interprété par Cluzet. J'aime bien ça, cela force à réfléchir, cela met l'esprit en éveil. Au bout d' 1h30, on pense avoir saisi le pourquoi du comment... pas tout à fait en réalité, car les révélations se succèdent dans les trois derniers quarts d'heure, peut-être moins bien maîtrisés au niveau du scénario (ou du montage : on a dû faire des coupes pour éviter que le film ne dure 3 heures).

    Reste que la réalisation est habile, à la fois soignée et suggestive, aidée en cela par la musique : le choix des chansons me plaît et les compositions de M renforcent l'ambiance d'étrangeté. Un film à voir, vraiment.

10:06 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : cinéma

mardi, 21 novembre 2006

Babel

    Le premier intérêt du film est de n'exister qu'en version(s) originale(s). Du coup, on n'a pas à subir un éventuel mauvais doublage. On entend donc causer anglo-américain, tamazight (ça se passe en partie dans une région berbère du Maroc), japonais et hispano-mexicain (voire même spanglish) : cool ! L'image est léchée, la musique chouette, les acteurs bons.

    Alors, pourquoi ne suis-je pas enthousiaste ? Ben, c'est un peu convenu. Question film choral, Babel n'arrive pas à la cheville de Short cuts par exemple. Les situations sont parfois artificielles : le couple Pitt-Blanchett (ahhh, Cate, c'est quand tu veux !!!!!!!) fonctionne de manière trop mélodramatique, la partie mexicaine regorge de clichés et les séquences japonaises (très bonne idée de s'appuyer sur des sourdes-muettes, cependant) font un peu papier glacé, à l'image du film, qui vise un public bobo à mon avis. Comme quoi, les Français ne sont pas les seuls à tourner des longs métrages branchouilles.

10:45 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma

lundi, 20 novembre 2006

Shortbus

   Le "petit train", vous connaissez ? Non ? Alors, ce film est pour vous ! Homo, bi ou hétéro, tout le monde a sa chance... ou sa malchance, car il faut bien le dire, nos acteurs exhibitionnistes incarnent des personnages minés de l'intérieur. Les homos sont plutôt contents niveau cul (avec un casting de mecs musclés aux jolis zizis), mais question affectif, ça coince, alors que les hétéros, dont la vie sentimentale semble riche, connaissent quelques problèmes au niveau de l'acte. Serait-ce un parti pris du réalisateur, lui-même homo ? Le doute m'habite.

   Sinon, c'est bien joué et surtout très drôle ! Au moins ici la chair n'est pas triste et, si on ne goûte pas tous les méandres de l'intrigue, on peut se régaler de quelques moments forts (ah, l'hymne états-unien trompété dans l'anus !). Il est question de voyeurisme dans ce film, celui des personnages bien sûr, mais aussi des spectateurs, sur lequel on compte pour remplir les salles...

 

17:42 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma

samedi, 18 novembre 2006

Borat

   Ahhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhh !!!!! Cela faisait longtemps qu'un film de fiction (j'exclus les animations) ne m'avait pas autant fait rire ! Sous une apparence de bricolage, c'est très bien foutu, ouvragé même.

    Le film joue sur plusieurs registres. On a d'abord la bonne grosse blague, l'archétype étant la séquence de la poursuite à poils dans l'hôtel, bouffage de cul à la clé. On a aussi le clin d'oeil appuyé à la bonne conscience occidentale : on nous présente un "Oriental", qui apparaît à première vue "semi-civilisé", ce qui permet au spectateur "civilisé" de rire à bon compte de la niaiserie du héros (excellemment interprété). Cependant, il arrive que ce personnage nous donne quelques leçons, et pointe les travers de la Civilisation. Comme cela se passe aux Etats-Unis (et en Roumanie pour les scènes supposées se dérouler au Kazakhstan), les Français de base apprécieront le détournement d'un rodéo par Borat qui, sous couvert d'éloges de l'Amérique, finit par susciter le tumulte : il commence par en appeler aux plus bas instincts de l'assistance (montrant par là que le barbare n'est pas toujours celui qu'on croit) puis se fait huer par un public qui a rencontré plus chauvin que lui. Là, la fiction se fait documentaire : de vrais citoyens des Etats-Unis sont pris "au jeu" de ce supposé Kazakh, qui agit sur eux comme un révélateur.

     Les séquences sur les juifs et les femmes sont plus ambiguës. Il faut attendre de progresser dans le film (et d'atteindre notamment la séquence de l'hébergement nocturne chez un couple accueillant) pour prendre la mesure du second degré : l'auteur cherche d'abord à dénoncer l'antisémitisme maladif (et irrationnel) qui règne chez certaines populations. Il a l'habileté de le placer sur le même plan que d'autres croyances farfelues. Au début du film, un certain malaise règne (le "lâcher du juif" a fait immédiatement cesser les rires dans la salle, je vous le garantis), parce qu'il y a comme une contradiction entre le désir du spectateur de base de s'identifier (ne serait-ce qu'un peu) au héros, pas antipathique, et son discours antijuif, débile et inacceptable. Mais je pense que c'est à propos des femmes que le regard du film est le plus sur le fil du rasoir. Honnêtement, même si les misogynes sont montrés comme étant de gros blaireaux, les personnages féminins ne sortent pas grandis des situations dans lesquelles ils sont placés... sauf la prostituée noire, ce qui est porteur de sens.

     Pour voir les scènes supprimées :

http://www.boratonline.co.uk/

 

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vendredi, 17 novembre 2006

Un nouvel hyper à Rodez

... en fait, pas à Rodez même, dans l'agglomération bien sûr, à la limite d'Onet-le-Château et de Sébazac-Concourès. Il s'agit du transfert et de l'agrandissement de l'hypermarché Leclerc (couplé à un petit nombre de commerces) existant à Sébazac. Le centre commercial s'est globalement étoffé, la parking semble plus important... et il est plus pratique que le précédent.

    Vendredi dernier, le futur ancien hyper soldait le fond. Ce fut, d'après plusieurs témoins, la ruée. J'envisageais de m'y rendre mais, quand j'ai vu les embouteillages jusqu'à deux kilomètres de là, j'ai préféré retourner chez moi. Des gens se seraient battus dans le magasin. Un vigile aurait été mordu. Une personne m'a affirmé avoir entendu des insultes racistes... L'attente aux caisses a pu durer jusqu'à deux ou trois heures. Le soir, des clients auraient laissé des chariots remplis en plan, ne pouvant supporter l'attente ou ne pouvant espérer arriver à temps aux caisses. Le lundi et le mardi suivants, le centre comme la station-service attenante furent fermés. L'ouverture du nouveau site eut lieu mercredi 15 novembre. L'affluence fut énorme. Je ne vous raconte pas la file de bagnoles... A l'entrée du site, des vigiles tentaient d 'y mettre bon ordre. Je ne sais pas si c'est vrai, mais les forces de l'ordre seraient aussi intervenues sur la voie publique, pour réguler la circulation perturbée sur plusieurs kilomètres. (En plus, il y a plein de travaux à Rodez même, ce qui incite les automobilistes à contourner la ville... accroissant ainsi la pression sur les axes périphériques déjà saturés.) Par contre, ce jour-là, dans le centre commercial le plus proche de celui qui ouvrait (un Géant), ce fut très calme.

    Aujourd'hui 17 novembre, je suis allé à la découverte du "machin". Si le parking était presque plein, on circulait assez bien dans les rayons, plus larges que ceux de l'ancien hyper. Il y a quand même quelques points sensibles, où les chariots peinent à se croiser (ou à doubler un autre à l'arrêt)... surtout si un(e) crétin(e) campe au milieu ! Du point de vue de l'agencement, c'est intermédiaire entre l'ancien hyper (on retrouve facilement ses marques dans plusieurs domaines) et le concurrent Géant. On dirait que tout cela suit un modèle quasi universel. Petit changement notable : l'expulsion de la presse (qui était à l'entrée auparavant), qui se retrouve ailleurs dans le centre commercial. C'est tout bénef pour Leclerc, à mon avis : c'est un rayon qui devait être victime de pas mal de vols (et moult clients lisaient sans vergogne -et sans soin pour le papier- les journaux et les magazines qu'ils n'avaient pas l'intention d'acheter) et qui prenait de la place. Le secteur "fruits et légumes" a été en partie repensé : désormais, une personne (ou deux) pratique la pesée pour les clients... ce qui évitera les fraudes, qui étaient monnaie courante dans l'ancien hyper (sans compter les gens qui bouffent sur place). Ces rayons semblent particulièrement surveillés : leur agencement est l'objet d'un grand soin .. et en même temps, cela permet de garder un oeil sur d'éventuels clients indélicats.

   Pour terminer, je vais revenir sur un produit qui me tient à coeur : le Nutella. Dans un précédent message ("P'tit déj' de l'Est"), j'ai évoqué un subterfuge employé : vendre le produit de la même marque, mais fabriqué en Pologne avec (en partie) des ingrédients polonais. Le goût n'était pas le même et les proportions des composants légèrement différentes. Peut-être, à l'époque, était-ce pour pallier l'absence temporaire du produit "classique". Cela ne s'était pas renouvelé. Tel n'est pas le cas dans le nouvel hyper : les deux types de pots "familiaux" de Nutella (au fait, connaissez-vous la définition du "pot familial" ? Non ? Eh bien, c'est un pot fait pour que les célibataires prennent des hanches et du bide !) sont présents. Le "classique" de 750 grammes (+ 30 grammes de bonus pour les fesses) est basé sur un prix au kilo d'environ 4,40 euros, alors que le "polonais" (reconnaissable à l'autocollant sur le couvercle et à sa demi-étiquette, sur laquelle a été collée une autre, plus petite, rédigée en français) culmine à 2,59 euros pour 750 grammes (ce qui doit donner 3,45 euros le kilo).

mardi, 14 novembre 2006

Scoop

     A voir évidemment en version originale (sous-titrée ou pas), pour goûter la substantifique moëlle des dialogues alléniens.. et pour se laisser bercer par la voix rauque de la petite Scarlette. Elle est le clou du film : elle prouve qu'elle peut interpréter des personnages vraiment très différents. Pas facile d'incarner de manière crédible une cruche sympathique quand on est en train de devenir une icône sexuelle !

     Woody acteur se traîne un peu. Il ferait mieux de rester derrière la caméra désormais. Les autres acteurs sont bons. Alors j'entends d'ici les grincheux de base... L'histoire est légère ? On sort de là sans avoir rien appris d'exaltant ? Oui, mais on a passé un moment très agréable, plein de drôlerie, le tout servi par une musique entraînante.

18:18 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma

Requiescat in pace, saccus meus !

  Voilà, ça y est, il est mort... mon sac à dos. Ames sensibles, abstenez-vous de regarder la suite : je propose une photographie du cadavre.

medium_Sac.4.JPG

   Avouez qu'il n'a pas bonne mine ! Et pourtant, je peux vous dire qu'il en a contenus, des crayons ! Blague à part, les plus observateurs auront reconnu un Tann's... ça veut dire que ce n'est pas de la merde, mon ami ! Acheté 370 francs (à Nancy, rue Saint-Jean), il a tenu sa dizaine d'années de bons et loyaux services. Il est bien abîmé aujourd'hui : les languettes qui permettent de fixer le rabat sur le bas du sac sont cassées, la principale fermeture-éclair est fichue (elle avait déjà bénéficié d'une réparation sommaire naguère). A l'arrière, les attaches se désagrègent, alors que le rembourrage du dos tient encore la route. L'intérieur est un peu en vrac, résultat naturel de l'usure du temps.

   Lorsque j'ai voulu m'acheter un sac neuf, je n'ai pas réellement trouvé mon bonheur à Rodez. Apparemment, il n'existe plus de sacs Tann's de ce type et ceux que produisent les marques "djeunses" ne me plaisent guère. Il n'y a qu'en période de pré-rentrée scolaire que l'offre est abondante. Du coup, j'ai écumé les magasins de sport et de maroquinerie de l'agglomération, avant de trouver quelque chose d'acceptable (j'en avais un besoin urgent).

dimanche, 05 novembre 2006

Lepénisation des esprits ?

   Depuis plus d'une dizaine d'années, cette expression est employée pour désigner l'influence qu'auraient les idées de Jean-Marie Le Pen sur le débat politique français et sur l'opinion publique. Le problème est que cette analyse pêche, à mon avis, par confusion entre le diagnostic et les solutions à apporter. Je veux dire que ce n'est pas parce que une bonne partie du personnel politique français défend aujourd'hui la fermeté dans le traitement de la délinquance issue des quartiers HLM que les thèses lepénistes ont triomphé. Certains ont la mémoire courte, et oublient que, bien avant l'émergence du FN, des ministres de l'Intérieur (gaullistes ou libéraux) ont mené une politique très répressive vis-à-vis de toute forme de "désordre", qu'elle soit d'origine politique (mouvements "gauchistes") ou criminelle. D'une certaine manière, JM Le Pen n'a rien inventé quand il prône la plus grande fermeté (d'ailleurs, lors des émeutes de 2005, ce n'est pas lui qui a tenu les propos les plus extrémistes, mais celui qui essaie de récupérer son électorat...) et même le rétablissement de la peine de mort : il défend une attitude qui fut celle de bien des gouvernements il y a 30 ou 40 ans. De ce point de vue, on peut dire que JM Le Pen est "réactionnaire", et c'est ce qui attire à lui une partie de l'électorat de la droite traditionnelle, celle-ci s'étant ralliée à l'abolition de la peine de mort et à une politique pénale plus diversifiée (qui ne se contente pas de la répression) sans l'expliquer suffisamment à ses électeurs. Ainsi, quand Nicolas Sarkozy semble adopter une partie des vues de JM Le Pen, il ne fait que revenir aux sources de la droite. La question est : est-ce justifié ? C'est-à-dire : la France est-elle revenue à une situation comparable à celle qui existait autrefois, la "banlieue noire-beurre" remplaçant la "banlieue rouge" ? Cela amène une autre question : l'intégration des habitants des "banlieues rouges" dans la vie politique et sociale de la Ve République s'est-elle produite grâce à la seule répression ?

   Pour avoir discuté à plusieurs reprises avec des électeurs "de base" du FN (c'est-à-dire pas des militants, qui ont, dans leur genre, la même langue de bois que les militants des autres partis), je peux dire qu'ils sont attirés par deux sortes de discours : un discours inégalitaire et un discours égalitariste. Le discours inégalitaire est celui qui fait référence à la "préférence nationale", au désir de certains Français, de faire passer "les Français d'abord" et, parmi ces Français, les Français "de souche" avant les Franco-quelque chose. On pourrait se dire que c'est là le coeur de l'idéologie lepéniste, ce qui est le plus authentiquement d'extrême droite, ce qui distingue le plus le FN des autres partis politiques. Ben, pas tout à fait. Cette "préférence nationale", qui n'a rien de légal en France, est, en réalité bel et bien appliquée, depuis des années, avant même l'émergence de Le Pen. Qu'est-ce que la fonction publique française (plus de 20% de la population active, quand même) sinon un corps important d'emplois protégés qui fut très longtemps exclusivement réservé aux Français ? Passons au privé. Ici, tout se passe dans le non-dit. Aujourd'hui, des associations pratiquent le "testing" pour mettre en lumière les discriminations à l'embauche, à la fréquentation de certains lieux publics... On aurait donc l'impression qu'aujourd'hui plus que jamais, il apparaisse à certaines personnes nécessaire de lutter contre ce qui a pris des proportions inacceptables. En réalité, ces discriminations existent depuis des lustres. Elles ont toujours frappé les étrangers ou les Français d'origine étrangère. (Mais, à notre époque, ces inégalités paraissent plus scandaleuses qu'autrefois.) Les licenciements massifs pratiqués dans l'industrie dans les années 1970-1980 ont d'abord touché les "non Gaulois". Le travail précaire concerne davantage les jeunes, surtout si ils sont non diplômés. Or, les enfants issus de l'immigration sont davantage en situation d'échec scolaire que les autres. Ils se retrouvent dans la même situation que nombre de "petits Blancs" (ouais, y a des Blancs pauvres, y en a même des millions). C'est dans cette catégorie qu'on peut trouver nombre d'électeurs du FN : être au bas de l'échelle, en concurrence avec des non Blancs, peut leur paraître intolérable. Ils peuvent donc être très sensibles à l'argument de la "préférence nationale".

   D'un autre coté, la stigmatisation des descendants d'immigrés peut prendre la forme d'un discours égalitariste. Il y a le faux et le vrai. Le faux discours égalitariste est celui qui prétend que les descendants d'immigrés (voire les immigrés eux-mêmes) bénéficient de privilèges par rapport aux autres Français. C'est une vue de l'esprit (tant qu'une discrimination positive ne sera pas mise en place). En réalité, derrière ce discours, il y a le refus de la solidarité nationale : la redistribution des richesses (par le biais des impôts et prélèvements sociaux) bénéficie aux Français pauvres ; comme les descendants d'immigrés sont plus pauvres que la moyenne de la population, ils bénéficient plus de cette solidarité. Derrière un discours apparemment égalitaire se cache encore l'inégalité : le refus qu'une catégorie de Français bénéficie des mêmes droits que les autres Français. Ceci dit, chez les personnes âgées, il ne s'agit pas forcément de malhonnêteté intellectuelle. Beaucoup de Français aujourd'hui retraités, d'origine modeste, ont atteint une aisance relative sans avoir profité durant leur vie d'un Etat-providence aussi développé que ce qu'il est devenu dans les années 1970-1980. Du coup, voir certains Français bénéficier aujourd'hui de soutiens qui ne leur étaient pas accessibles il y a 40 ou 50 ans leur paraît injuste. Cela fait partie du travail des politiques d'expliquer ces différences aux citoyens .

   Je vais terminer par le vrai discours égalitariste, qui séduit des électeurs venus de tous horizons. Le Pen réclame l'application, dans les quartiers HLM comme ailleurs, aux descendants d'immigrés comme aux autres Français, des mêmes lois. Or, ce n'est pas un secret, bien des délits commis par des habitants de ces quartiers (une minorité certes, mais qui fait parler d'elle) ne sont pas réprimés ni efficacement prévenus (dans d'autres circonstances, certains jeunes ne dériveraient pas vers la délinquance), pour un paquet de raisons (parmi lesquelles : l'insuffisance des services publics : enseignement, police, justice, aide sociale). Le résultat est le suivant : la plupart des Français n'entendent parler des "quartiers chauds" que lorsqu'un événement exceptionnel s'y produit. Mais, par exemple, c'est tous les jours que des centaines de voitures sont incendiées (le plus souvent pour effacer les preuves d'un délit ou pour frauder les assurances, soit). Et ce n'est que le sommet de l'iceberg. Je partage le point de vue de ceux qui disent qu'il est destructeur de ne parler de certains quartiers que comme des zones de non droit, alors que l'écrasante majorité de la population est "saine" et s'évertue à vivre normalement. Mais il faudrait que chacun prenne conscience que, si on donne l'alerte quand un nombre particulièrement élevé de véhicules sont incendiés (ou quand une tentative de meurtre est commise), cela veut dire qu'au quotidien, la vie des habitants est un enfer, pourrie par une sorte de loi de la jungle, les incivilités et les marques d'irrespect qui ne sont même plus sanctionnées.

13:55 Publié dans Politique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Politique

vendredi, 03 novembre 2006

Les rebelles de la forêt

   A priori, c'est pour les mômes. Ben, dans la salle (pleine à craquer) de ce soir, ceux-ci ne représentaient qu'un tiers des spectateurs. Les deux autres tiers ? Des adolescents... et des adultes, certains saisissant le moindre prétexte pour accompagner leur progéniture (voire celle des voisins) et profiter du spectacle. La tranche d'âge ? De 5 à 40 ans, à vue de nez. Par contre, il n'y avait quasiment que des Blancs (sauf deux ados métis). Les gamins se sont bien tenus. Quand la "dame aux bonbons" est venue dans la salle, après les publicités et les bandes annonces, j'ai vu une kyrielle de paires d'yeux briller dans la demi-obscurité. Moins de la moitié fut autorisée par les adultes à aller dépenser de précieux euros pour se goinfrer. Quand même, à 20h15 ! Le plus touchant fut de voir deux petits garçons, fiers de leur paquets de cochonneries tout juste achetés, venir jeter leurs chewing-gums dans l'unique poubelle de la salle, avant de retourner à leur place et d'ouvrir le paquet. On se dit quand même qu'on est dans l'Aveyron, là...

   Et le film, alors ? Marrant, bien foutu, bien doublé. Le graphisme n'est pas d'une qualité renversante, mais on apprécie, on rentre dans l'histoire et on rigole à intervalles réguliers (c'est une mécanique bien huilée, ces machins-là). Les pets et les rots sont présents, tout comme le caca. Le postérieur des divers personnages est source de gags multiples, au grand plaisir des jeunes et des moins jeunes ! Pour profiter au maximum du film, il faut faire attention aux accents des personnages : québecois, allemand, italien... Notons l'image négative des chasseurs, qualifiés de "ploucs" dans le film. A l'écran, ils sont sales, moches, idiots, dangereux, hargneux... et vaincus. Un autre propos du film mérite d'être relevé : les animaux sont faits pour vivre entre eux, loin des humains, en forêt. Ils n'ont pas vocation à finir bêtes de cirque, même au service de maîtres attentionnés.

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Le labyrinthe de Pan

  ... dit "Le labyrinthe du Faune", dans la version originale. Cela aurait été plus explicite pour le spectateur français, vu que l'un des personnages est le Faune ! Bon, mettons cela de côté. Le film est construit sur la juxtaposition de scènes illustrant deux univers, l'un réel (l'Espagne de 1944, avec les séquelles de la guerre civile), l'autre supposé imaginaire (les aventures plus ou moins merveilleuses de la petite fille). La fin du film (que je me garderai bien de raconter ici) fait le lien, de manière un peu décevante, je trouve, mais le film reste très intéressant.

     Même si le rythme est trop lent à mon goût, c'est passionnant à suivre, à plus d'un titre. Tout d'abord, la guérilla menée par les derniers opposants armés au franquisme est très bien mise en scène, avec cette forêt-refuge, à la fois hors de l'espace (hors de la domination franquiste... pour combien de temps ?) et hors du temps (elle abrite un labyrinthe magique). Le film rend hommage à ces combattants jusqu'au-boutistes, confrontés au mépris et à la violence des militaires. Parmi ceux-ci, il faut signaler Sergi Lopez, épatant en ordure franquiste. Le film est puissant dans sa démonstration que ceux qui paraissent civilisés au premier abord (bien habillés, rasés, organisés, disciplinés...) sont les sauvages, alors que le "monde sauvage" de la forêt (et du labyrinthe) est celui de la vraie civilisation, de l'amour vrai et de l'honneur.

    Toutes les scènes du monde fantastique sont éblouissantes. On retrouve des éléments présents dans de précédents films de G. Del Toro (Hellboy par exemple). On peut aussi s'amuser à chercher des références à d'autres films, mais là n'est pas l'intérêt. Attention : c'est assez violent, parfois cru, donc pas conseillé pour le public jeune (il y en avait dans la salle le soir où j'ai vu le film, et je peux dire que le film a eu du mal à passer auprès d'eux).

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jeudi, 02 novembre 2006

Le Parfum

   Mardi soir, c'était la dernière fois que Le Parfum était programmé à Rodez. J'y suis allé. J'aime bien cette ambiance de fin de règne. Alors que le film était dans sa quatrième semaine, les entrées se faisaient rares. La salle se remplit à moitié quand même pour cette séance.

   Faute d'odeurs, le réalisateur s'est appuyé sur la vision et l'ouïe pour tenter de transmettre l'ambiance olfactive du film. Je trouve qu'il y a réussi. C'est d'abord un film plastiquement réussi, avec beaucoup de tons ocres, rougeâtres (jusque dans la chevelure de plusieurs actrices). Les mouvements de caméra sont mis au service du projet : ils traduisent les conséquences de la perception des odeurs sur les personnages. (Il n'y a pas que les gros plans sur les nez, bien sûr.) Le plaisir, le mystère, l'étonnement, le vertige sont tour à tour suggérés. Un film capiteux en quelque sorte.

   C'est de plus très bien interprété, avec en particulier le "héros", qui réussit à nous faire croire en son personnage en parlant très peu durant le film... tout en étant très expressif. Cerise sur le gâteau, on a droit à une peinture de Paris au XVIIIe siècle qui n'est pas vilaine du tout. D'une certaine manière, on pourrait lire Le Parfum comme la revanche d'un fils du peuple sur une société inégalitaire et bien pensante. J'y apporte une nuance : rien ne l'obligeait à tuer ses pourvoyeuses de "matière olfactive". Certes, la première "tentative" finit mal, mais il aurait pu ne pas dégénérer. Le côté immoral du personnage principal empêche l'identification.

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mercredi, 01 novembre 2006

Mémoires de nos pères

  Quand Clint Eastwood se penche sur l'héroïsme guerrier, ça donne un long film soigné, brillamment interprété. (Il peut sembler banal de l'écrire -c'est la base, tout de même !- mais combien de films potentiellement intéressants sont gâchés par une interprétation approximative ou une direction d'acteurs défaillante ? En tout cas, dans le lot de films que je vais voir, je constate que la qualité du jeu est en général bonne voire très bonne.) Il y a certes du Eastwood dans le traitement du sujet, mais il y a aussi du film de guerre "traditionnel".

  Eastwood n'innove pas quand il distingue des individus exceptionnels de la masse des soldats (mais il met davantage en valeur la troupe que les officiers) : c'est la base du film de guerre, qui lui donne un côté réaliste et qui permet au spectateur de s'identifier à telle ou telle figure. Eastwood est moderne dans le sens où il ne cache pas la cruauté des combats ni les tensions internes (ni le racisme dont les Indiens sont victimes aux Etats-Unis) existant au sein de la glorieuse armée sur le point de remporter la victoire. D'abord, cette victoire est tout sauf certaine, sur le terrain comme à l'arrière (qu'on songe aux difficultés rencontrées pour financer l'effort de guerre, alors que le pays a profité des années 1939-1941 pour s'enrichir en partie sur le dos des Européens). Eastwood dynamite la vision traditionnelle du conflit et met à bas la légende construite autour de la célèbre photographie. La représentation des soldats comme des anti-héros contribue à cette entreprise... même si le film est rempli d'actes d'héroïsme ! Le réalisme des scènes de combat rappelle au spectateur que le débarquement de Normandie (cf Spielberg) n'est pas la seule opération qui a vu les boys se faire dézinguer par milliers. Le fait que ces "héros" survivent plus ou moins bien à la guerre fait d'eux des personnages typiquement eastwoodiens : intenses intérieurement, à la fois fiers et humbles, mais écrasés par leur époque.

  Je trouve la forme très maîtrisée, en dépit de l'éclatement (ou plutôt grâce à lui). Ce n'était pas facile à mettre en scène et à monter, mais cela passe très bien. Les trois temps de l'action (le présent du XXIe siècle, le combat sur Iwo Jima et la tournée des soldats au drapeau) s'entremêlent sans effort. Tel épisode surgit de la mémoire d'un soldat et permet de faire le lien entre le passé et le présent. Une construction trop linéaire aurait été pesante (surtout vu la longueur du film). Je pense aussi que l'éclatement du film correspond à l'éclatement du temps de vie des soldats... voire à l'éclatement des corps.

  Restez jusqu'au bout du générique de fin, qui présente des documents d'époque, pertinents et émouvants.

14:40 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma

mardi, 31 octobre 2006

L'immeuble Yacoubian

   C'est une fable cosmopolite, ancrée dans la réalité égyptienne, mêlant Occident et Orient. Dans la forme, ça nous donne un film long (2h45), mais pas ennuyeux, par contre massacré par une musique sirupeuse... Il faut absolument retrouver le compositeur et l'empêcher de sévir à nouveau. De plus, ce n'est pas toujours bien joué : c'est parfois très outré, naïf. Mais le scénar est vraiment intéressant, donc on est irrité mais on continue à suivre.

   Le film se propose d'expliquer l'émergence de l'islam politique en Egypte. Il insiste sur les causes intérieures (même si le conflit israélo-palestinien apparaît à un moment), la corruption des moeurs, des pratiques politiques, la dictature, les inégalités. Comme le réalisateur porte un jugement moral, il met davantage en valeur la corruption que les inégalités, même si elles apparaissent. Je trouve trois personnages particulièrement réussis : le faux Pacha, vieux beau philosophe par nécessité, l'étudiant qui ambitionnait de devenir policier (je vous laisse découvrir ce qu'il devient) et la jeune femme "moderne" qui veut s'en sortir... à tout prix ?

    Le problème est que le fond du film est à la limite de la xénophobie. Tous les "méchants" ont la peau claire (sauf le Copte, mais ce n'est pas un musulman) : ce sont les Egyptiens qui ressemblent le plus aux Européens, physiquement et moralement. Certains d'entre eux sont des "débauchés". Il est intéressant de noter que l'homosexuel est un métis, et qu'il "corrompt" un "vrai" Egyptien, paysan du Sud (avec les conséquences que je ne vous décrirai pas). De surcroît, dans le film, l'homosexualité de ce personnage est expliquée (à la fin) comme étant la conséquence d'une éducation ratée, une sorte de maladie quoi. Les homos apprécieront. Ceci dit, ce directeur de journal francophone est dépeint comme un homme bon et généreux. On peut ajouter à cela que la francophilie n'est pas présentée comme négative (belles séquences avec les chansons de Piaf). On a "oublié" de parler de la culture britannique, qui a laissé pas mal de traces dans le pays. Mais cela n'est sans doute pas "politiquement correct" actuellement dans la monde arabo-musulman.

   Par contre, le personnage du Copte (=chrétien) cauteleux, faux-derche, âpre au gain et comploteur est vraiment ignoble. Certes, un autre Copte figure dans le film, dans un rôle positif. Mais je pense que le spectateur moyen retient celui-là. Bonjour les préjugés ! C'est peut-être aussi une sorte de juif par procuration...

   Je garde quand même en mémoire de beaux portraits de femmes. Dès avant la montée de l'islamisme, leur situation n'était pas bonne. C'est l'une des grandes qualités du film : montrer que, dans un régime "laïc" (mais dictatorial) patriarcal, entre la pauvreté, les mariages arrangés et le conformisme intellectuel, il n'y pas besoin d'islamisme pour opprimer les femmes.

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lundi, 30 octobre 2006

Princesse

  C'est un long métrage danois. Une partie est filmée (en vidéo numérique) : ce sont les passages (comme des fragments de mémoire) où le narrateur (August) est avec sa soeur, décédée depuis. On ne voit celui-ci qu'à la fin du film. Le reste est une animation assez réussie ma foi, où apparaît la fille que cette soeur a eue, ainsi qu'un lapin qui s'anime aux yeux de ceux qui croient en son existence. L'animation se justifie aussi par ce que l'on fait dire et faire à cette gamine. Ici, on touche à l'aspect le plus tendu du film : la pornographie, la prostitution et l'abus des mineurs. Le film adopte une position morale (un côté "petit blanc pas bien inséré dans la société qui est porteur des vraies valeurs") à travers August, le frère, pasteur, dont on voit la lente dérive. Le réalisateur semble avoir hésité entre la totale subjectivité et une objectivité relative. (C'est l'ambiguïté du film, et un de ses intérêts.) Le milieu du porno est, chose rare dans un film occidental, décrié, avec des portraits à l'acide d'une bande de ratés qui abusent des femmes. Au final, un fil cru, violent, désespéré, audacieux... prenant.

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Thank you for smoking

      Aaahhh ! Amateurs de cynisme, d'humour sarcastique, grinçant, viendez, viendez ! Ce film est pour vous ! Aaron Eckhart joue sans complexe un enfoiré de lobbyiste travaillant pour l'industrie de la cigarette. Pour vous dire comme il est fréquentable : sa femme l'a plaqué et ses meilleurs amis sont employés pour l'un par le lobby des armes à feu et pour l'autre par l'industrie des alcools ! Leurs rencontres, ritualisées autour d'un dîner, sont un délice !

      Je précise que je suis non-fumeur... et que j'ai adoré le film, n'y voyant en aucune manière une apologie sournoise de la consommation de tabac ! En réalité, il fustige les hypocrisies contemporaines, celles des cigarettiers bien sûr (ah les collègues de travail du héros...) mais aussi celles des politiques (qui tiennent un double langage) et des médias (avec un beau personnage de "mante religieuse"...). Une autre trouvaille du film est la place qu'y tient le fils unique du roi du bagout, dans une relation de réciprocité qui réserve quelques surprises... Pour les fines bouches, la description de l'univers hollywoodien vaut son pesant de petits fours onéreux !

14:59 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma

dimanche, 29 octobre 2006

Une vérité qui dérange

   Physiquement, Al Gore a un petit peu changé : il a vieilli, s'est empaté, mais, intellectuellement, il est au top et il a su trouver les moyens de rendre ses idées audibles. Il joue sur l'autodérision, mais on sent qu'il a encore en travers de la gorge le décompte des voix de novembre 2000. Résultat : 8 ans de perdus pour le pays et sans doute la politique étrangère la plus stupide depuis que les Etats-Unis existent.

   Le film nous montre Gore en déplacement, en conférence, préparant celle-ci (construisant ses documents d'appui, par exemple : vive l'ordinateur portable !), cherchant à l'améliorer. Pour bétonner ses interventions, il se fonde sur une foule de données statistiques, le résultats de nombreuses recherches. C'est globalement très convaincant (même si l'accumulation peut parfois lasser), d'autant plus qu'il a recours à quelques procédés très visuels (par exemple le coup de l'élévateur automatique !). Sur la forme, il est très bon parce qu'il utilise des analogies (par exemple entre le tabac et le réchauffement, entre le nucléaire et le réchauffement). Il aurait peut-être pu nuancer un peu sur le lien entre le réchauffement climatique et la fréquence des cyclones (pas encore unanimement reconnu par la communauté scientifique), ou encore rappeler que, si à l'ouest de l'Antarctique la glace fond, il n'en est pas de même à l'est. On appréciera les quelques piques lancées à l'administration Bush, dont certains membres ont une grande faculté de reconversion (dans le milieu pétrolier).

   J'ai aussi aimé la manière dont Al Gore part de son vécu pour border certaines questions. Toute la partie sur le tabac et sa culture, la ferme de son père, le cancer de sa soeur, est très touchante.  

 Reste, au-delà du film, l'action citoyenne : le début du générique de fin donne quelques conseils simples, que la plupart des spectateurs connaissent déjà à mon avis. Mais cela ne peut pas faire de mal.

  Le site officiel :

http://www.climatecrisis.net/

16:10 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Cinéma

samedi, 28 octobre 2006

The Queen

   Que Dieu sauve Helen Mirren ! Elle est la pierre précieuse dont ce film est l'écrin. Elle réussit à incarner Elizabeth II de manière saisissante, à tel point que, désormais, on serait légitimement amené à se demander, en regardant la vraie reine, qui est cette personne qui s'évertue à imiter Helen Mirren ! Un gros travail d'observation a été fait quant à la gestuelle, aux déplacements. Du coup, comme les dialogues sont ciselés, la reine paraît peut-être plus sympathique qu'elle ne l'est en réalité. C'est qu'elle est adorable, cette souveraine qui conduit son 4 x 4, connaît un peu de mécanique et finalement souhaiterait préserver un magnifique cerf (elle ne va toutefois pas au bout de son envie, un trait caractéristique du personnage, formaté par une éducation des plus rigides). Ceci dit, moi, j'aime bien : ce côté digne, guindé, mais aussi cette finesse d'esprit, ont leur charme. Le film a le mérite de nous faire toucher du doigt le fonctionnement de cette monarchie parlementaire particulière... avec une famille royale assez méprisable, mais sans plus. De ce point de vue Frears a perdu le mordant de sa jeunesse : si quelques piques sont lancées, le tout reste assez lisse.

    Mais c'est le traitement de l' "affaire Diana" qui m'a le plus déçu. Frears reprend pendant quasiment tout le film la version de la "princesse du peuple", tuée (au moins moralement) par une belle-famille perverse qui ne l'a jamais acceptée (mais, pour faire contrepoids, cette famille apparaît comme pas si inhumaine finalement, du moins certains membres).  Les dirigeants travaillistes sont montrés sous un jour positif : ils ont compris l'émotion populaire et sont en prise avec leur temps. J'y vois au contraire une forme de populisme. Le rôle de la presse de caniveau (dans la mort de Diana) est à peine évoqué (pour être aussitôt rejeté par ce bellâtre suffisant de Campbell). Il aurait fallu que M. Frears (ou son scénariste) approfondisse un peu la question. Cette marée de moutons qui se pressent avec leurs bouquets (et les messages plus ou moins débiles qui les accompagnent) sont les mêmes que ceux qui se ruaient sur les magazines consacrés à Diana. Par leurs achats (et par l'audience qu'ils accordaient aux émissions télévisées où il était question de l'ex miss Spencer), ils ont encouragé toutes les dérives. Il est vraiment dommage qu'un type comme Frears n'ait pas davantage fouillé son sujet. Valérie Lemercier, dans Palais Royal, avait pointé avec talent les ambiguïtés de la princesse décédée. Pour une fois, des Français se sont montrés plus subtils (bien que dans une comédie loufoque). Le recul, peut-être ?

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vendredi, 27 octobre 2006

A scanner darkly

  C'est étrange : j'ai très peu entendu parler de ce film, alors qu'il est très original, tant au niveau de l'histoire (adaptée de Philip K. Dick) que de la forme (avec la capture de l'aspect des acteurs transformée ensuite en animation colorée). Je trouve que ce n'est pas une simple coquetterie : c'est particulièrement bien adapté au sujet : la drogue, les conséquences de sa consommation régulière, le monde interlope des trafiquants et le côté fantastique de la représentation d'une société ultra-sécuritaire.

  Côté acteurs, on a du lourd : la bande de mecs est saisissante (avec Keanu Reeves et Robert Downey Junior excellents... les autres, moins connus, aussi !) et Winona Ryder est à croquer. Surveillez attentivement les dialogues : c'est du grand art, surtout quand Downey Jr se lâche ! Au niveau de la trame, on est dans du traditionnel : un film de dénonciation, qui s'appuie sur des éléments d'anticipation et pointe le pouvoir trop important de certaines "corporations".

  Vraiment un film à voir !

20:15 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma

Les Berkman se séparent

   Bon, ce n'est pas une sortie des plus récentes, mais tout lemonde n'a pas la chance de vivre dans ou à proximité d'une ville universitaire. C'est une tranche de vie qui est située au milieu des années 1980, avec la musique américaine de l'époque. A la base, ça n'a pas l'air palpitant : dans le quartier intello juif de New York, un couple est en crise. Les deux gamins ont du mal à absorber le choc. C'est d'ailleurs à l'un d'entre eux que le titre anglais du film fait allusion : "The squid and the whale".

   Finalement, le film est délicieux. Il est très bien interprété : les acteurs sont d'un réalisme épatant (mention spéciale à Laura Linney, sublime). Le scénario est nourri de détails quotidiens qui rendent le tout parfois croquignolesque (je pense que c'est à l'un des deux gamins, devenu réalisateur ou scénariste, que nous devons le film)... sans que les clichés ne soient absents : le père va se taper une jeune (une de ses étudiantes), sur laquelle va fantasmer un de ses fils, tandis que la mère va s'envoyer en l'air avec (entre autres) le prof de tennis (William Baldwin efficace).

   La psychologie des ados est travaillée. L'aîné en veut à mort à sa mère pour ses infidélités et choisit de prendre le parti de son père ; du coup, il semble envisager ses rapports avec les filles de manière différente, alors qu'en fait, il n'aspire qu'à retrouver une certaine intimité avec cette mère finalement si femme (et donc sexuée). Le cadet choisit la maman et rejette le père. Cependant, son comportement (les jurons, l'alcool, les prémices de la sexualité mal gérés) montre qu'inconsciemment il cherche à s'identifier à son père.

19:50 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma

mercredi, 25 octobre 2006

La citadelle assiégée

    C'est à la fois un documentaire et une fiction. C'est d'abord une fiction parce que l'histoire qui nous est racontée a été écrite à l'avance et les comportements des "acteurs" programmés, suscités. C'est aussi un documentaire parce qu'il filme de véritables animaux (et pas que des insectes : le caméléon, notamment, est saisissant), agissant "naturellement". Sur le site internet du film (http://www.tfmdistribution.fr/lacitadelleassiegee/), le metteur en scène s'exprime ainsi : "Le principe de réalisation a donc été de provoquer des comportements naturels".

   Le résultat est saisissant. les images sont d'une beauté à couper le souffle... et d'une précision, d'une netteté époustouflantes ! On est pris par la description de la vie des groupes d'animaux, puis par la confrontation. Le suspense est ménagé jusqu'au bout !

   Le gros reproche que je fais est lié à l'utilisation des animaux : provoquer la mort de centaines d'insectes (mais aussi d'un serpent) pour réaliser un film, d'aussi bonne qualité soit-il, aussi fidèle à la réalité soit-il, me paraît abusif. Mais, comme me l'a fait remarquer un collègue de travail, je ne suis qu'un citoyen blanc moyen, bien pensant, limite contaminé par le "politiquement correct"...

   Je reviens, pour terminer, sur le site internet officiel : il est très intéressant, donnant des informations tant sur la conception du film que sur le sujet lui-même.

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lundi, 23 octobre 2006

O Jérusalem !

  Je n'ai pas lu le livre de Lapierre et Collins dont ce film est l'adaptation. Sur un sujet très brûlant, E. Chouraqui essaie de faire preuve d'honnêteté (d'où l'importance du clair-obscur dans le film), mais de manière parfois malhabile. Certes, les acteurs sont très bons (je recommande les personnages de Ben Gourion et Golda Meir... un délice !), français comme anglo-saxons, mais, comme le film a été tourné en anglais, un sentiment de gêne s'installe, en dépit du fait que les Français doublent leur personnage. Les scènes de groupe sont par contre moins réussies. Le tout est parfois trop emphatique, souligné par une musique pas très imaginative.

  Concernant le contexte historique, du travail a été fait, ce qui permet de mettre en lumière pas mal d'aspects de la période entourant la (re)création de l'Etat d'Israël. Des extraits d'archives sont proposés. A cela s'ajoutent des scènes qui ont été calquées sur ce que les médias ont montré à l'époque (voir notamment la proclamation de l'indépendance par Ben Gourion). Cependant, le film insiste trop sur l'impact (indéniable) du génocide et laisse à l'arrière-plan le mouvement sioniste (même si deux groupes de combattants sionistes sont décrits) : il aurait fallu remonter au XIXe siècle. Je pense que, pour un non initié, ce n'est pas suffisamment clair. De plus, par delà l'histoire de la (re)naissance d'Israël, le film se consacre à un petit nombre de personnages impliqués dans la lutte à Jérusalem Est (la vieille ville, qui n'a été finalement conquise par les Israéliens qu'en 1967). C'est un facteur de confusion, entre le micro-combat (qui a une grande force symbolique : c'est dans la vieille ville que sont situés les Lieux Saints) et la lutte générale, qui n'est qu'accessoirement évoquée.

   L'image, elle, est plutôt soignée, ce qui fait que le film est assez plaisant à regarder. On nous offre de jolis plans sous la lumière du soleil levant, aussi plusieurs scènes à la nuit tombée. Le propos d'ensemble est généreux : l'entente était possible, le conflit évitable (entre gens raisonnables, mais il y a des imbéciles et des extrémistes dans les deux camps). Toutefois le film ne permet pas suffisamment de comprendre pourquoi. Au delà de la générosité de certains personnages, on a quand même souvent l'impression d'un mouvement inéluctable, d'une sorte de fatalité.

17:20 Publié dans Cinéma, Proche-Orient | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma

dimanche, 22 octobre 2006

Water

  C'est un film indien, où l'on cause hindi (et un peu anglais). L'action se déroule à la fin des années 1930, mais le propos porte globalement sur la situation des femmes (plus particulièrement des veuves) en Inde, hier et aujourd'hui, comme le rappelle un carton à la fin. Du coup, je pense qu'il aurait été plus pertinent de situer l'action à une époque plus récente, mais cela aurait privé le film de scènes avec Gandhi, auxquelles le réalisateur devait tenir.

  C'est un film indien, donc, il est assez long (encore que 2 heures, c'est rapide pour Bollywood), entrecoupé de musique et de chants (on ne voit toutefois pas les acteurs mimer ni danser... c'est est déjà ça). Les deux personnages principaux sont très beaux, lui genre brun barraqué dilettante mais progressiste, elle sublime brune modeste mais finalement dotée d'un caractère fort. C'est aussi un mélo. On aime ou on n'aime pas. J'ai trouvé cela supportable, sans plus.

  L'intérêt du film réside dans la peinture de cette maison de veuves, à laquelle la petite dernière veut échapper. On a droit à de magnifiques portraits de femmes (chapeau, les actrices), très diverses et pourtant toutes victimes d'abord des mariages arrangés, puis des préjugés de la société bien pensante. Le film n'est pas manichéen : le personnage du père du héros est complexe, à double tranchant. A noter que la photographie est travaillée : les scènes tournées sur les bords du fleuve sont plastiquement très réussies.

20:15 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma

samedi, 21 octobre 2006

La méthode (El Metodo)

    C'est une coproduction hispano-argentine qui a pour théâtre le monde de l'entreprise... le haut du panier en fait : il s'agit du recrutement de cadres supérieurs. En contrepoint se déroule une manifestation contre le F.M.I.. D'une certaine manière, le film souligne (surtout quand on a vu la fin, à l'intérieur comme à l'extérieur) qu'entre le darwinisme social des cadres et l'altermondialisme des protestataires se trouve la position équilibrée, ce qui laisse pas mal de marge !

    Les cadres sont soumis à un test "original", inspiré de la télé réalité : ils s'éliminent un par un. Conformément au principe de ce genre d'émissions débiles, c'est celui qui est sans doute le plus compétent, le plus honnête et le plus humain qui est le premier éliminé. Dès le début, on sent qui peut être vainqueur. A noter que, perversité supplémentaire, une personne du recrutement est infiltrée dans le groupe. Sans dévoiler de qui il s'agit, je peux dire que j'ai assez rapidement deviné : cette personne se trahit (deux voire trois fois). L'intérêt du film est de montrer jusqu'où des êtres humains éduqués, a priori normaux sont prêts à aller pour obtenir le poste convoité (d'autant plus que la plupart a déjà un autre boulot bien payé). Le tout est emballé dans une esthétique qui n'est pas sans rappeler certains feuilletons télévisés, avec des acteurs au physique de mannequin, des dialogues souvent assez creux (mais qui peuvent être drôles au second degré), une image léchée de chez léchée.

17:16 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : cinéma

vendredi, 20 octobre 2006

Severance

   C'est un nanard sympathique, qui s'inscrit à la fois dans la tradition du film gore (non, sans lien avec l'ancien virtuel président des Etats-Unis) et dans la modernité... On va voir pourquoi. Côté tradition, on a droit à des scènes sanglantes, pas si nombreuses que cela finalement et ce ne sont pas forcément les actes les plus précis qui sont mis en valeur par la caméra. Le talent du film réside dans sa force de suggestion. Une autre de ses qualités est la critique politique et sociale qu'il véhicule. Les personnages principaux travaillent dans une société qui fabrique et vend des armes de guerre. (Vers la fin du film, on a même droit à une scène qui est un décalque de publicités filmées pour ce type de produits, avec blonde poitrinaire maniant le joujou!) Ils débarquent en Europe pour une sorte de séminaire de motivation (un passage obligé dans bien des entreprises converties aux méthodes de "manadjmenthe" qui déchirent). Ils vont s'en prendre plein la figure... On peut même dire qu'ils sont punis par où ils ont péché... On s'en réjouit d'autant plus qu'ils ne sont pas sympathiques à la base (bien sûr, le film a pour but secondaire de nous les faire aimer, enfin certains d'entre eux) : un directeur commercial con comme la lune, son second noir bien comme il faut (mais qu'est-ce qu'il urine fort !), deux femmes, une intello coincée, l'autre blondasse dynamique, un béni oui oui, un djeunse accro aux substances hallucinogènes et un bellâtre barraqué fort en gueule. Si vous avez compris à quel public ce genre de film est destiné, vous pouvez deviner quels sont ceux qui vont s'en sortir. Les autres ont droit à une mort "digne", arrosée d'une pincée d'humour. N'oubliez pas que le titre signifie quelque chose comme "séparation", "rupture" : cela ne fait uniquement allusion au côté "perdu en forêt"...

    C'est le contexte qui constitue l'aspect moderne. Le film s'inscrit dans une nouvelle "tradition", qui  voit dans l'Europe de l'Est anciennement bolchévique une terre inhospitalière, refuge de dégénérés et autres créatures dangereuses (et aussi, accessoirement, un vivier de sympathiques prostituées blondes, avides de mâles blancs occidentaux riches). On a eu droit récemment à la Slovaquie et à la Roumanie. Ici, on nous offre la Hongrie. Au niveau des dialogues, ça ne vole pas bien haut... du moins pour ceux qui sont traduits dans la VF (celle que j'ai vue), puisque que quand les acteurs hongrois causent magyar, faut deviner par ses propres moyens ! Le film est en prise avec l'histoire des Etats-Unis, puisqu'il y est fait allusion bien évidemment à la "guerre froide" (sauf qu'il y a confusion parfois entre Russes et Hongrois, notamment au niveau des papiers trouvés), au 11 septembre 2001 et à la guerre contre le terrorisme supposée menée par le Gouvernement Bush. Le film reprend l'idée que les ennuis actuels du pays sont le résultat des politiques antérieures. Au second degré, on peut penser que ce film sera apprécié dans des pays où les Etats-Unis sont impopulaires : bien des gens jouiront du spectacle de Yankees trucidés... à l'ancienne, souvent : à l'arme blanche ! Je reproche toutefois au film de finalement mettre tout sur le dos du "gouvernement" et ainsi de décharger les entreprises de leurs responsabilités...

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