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vendredi, 23 juin 2006

Ici Najac, à vous la Terre !

   Comme je n'aime guère regarder le foot à la télévision, je me suis fait quelques séances de ciné depuis le début de la coupe du monde. En tant qu'Aveyronnais, je me suis forcé à aller voir ce film, tourné dans l'Ouest du département, dans une commune proche de Villefranche-de-Rouergue (pas très loin du Lot et du Tarn-et-Garonne). Je n'ai pas vu le premier, sorti il y a quelques années.

   J'ai aimé l'attention portée à certains personnages, comme ce vieil ouvrier de 75 ans, solitaire, ingénieux, qui passe son temps à bricoler. C'est un peu sa raison de vivre. Attachant aussi le vigneron "à l'ancienne". De ce point de vue, le film est parfois pédagogique, nous montrant les manuels en train de travailler. Le paysan interrogé est sans doute de la Confédération paysanne, et il essaie de vivre en appliquant ses principes. C'est louable et il tient des propos sensés.  Lorsque sa famille et son environnement sont filmés, on a droit à de jolis plans qui ne sont pas sans évoquer Farrebique (notamment la fabrication du pain), sans le talent de Rouquier toutefois.

   Mais on a parfois l'impression de se trouver devant un "village d'Indiens". Même si l'un des personnages part en Afrique subsaharienne, le film donne l'image d'une communauté plutôt repliée sur elle. Plusieurs plans montrent, au loin, la forteresse de Najac, pôle d'attraction touristique. A aucun moment, dans le film, cet aspect n'est évoqué. Seuls quelques propos du maire font émerger la difficulté à concilier le désir de quiétude avec la nécessaire animation du village.

   Restent deux personnages assez caricaturaux. L'un ponctue le film de séquences chantées en anglais. Je pense que le réalisateur a voulu en faire une incarnation de barde, de troubadour des temps modernes. Cela marche à moitié. Quant au chef de gare, il est caricatural (et, de plus, pas naturel, semblant jouer un rôle devant la caméra, comme le musicien)... il me ferait presque désirer la privatisation de la SNCF... presque.

vendredi, 26 mai 2006

Da veni da vidi da vinci

        Un soir, la semaine dernière, je me promenais en ville et puis, en passant devant un cinéma, je me suis dit : "Après tout, pourquoi pas ?" Je n'avais pas lu le roman, même si j'avais suivi la polémique (savamment entretenue, il faut le dire).

        C'est un petit polar tout à fait visible. L'intrigue est prenante, les acteurs plutôt bons (Jean Réno compris !) et les rebondissements sont nombreux. J'ai eu plaisir à voir Le Louvre (où je ne suis jamais allé... va falloir remédier à cela un de ces quatre !), les rues de Paris (vroum, vroum la Smart !), celles de Londres. D'un point de vue formel, les scènes surimposées (par exemple à propos des croisades, des Templiers) sont très réussies, ainsi que les retours en arrière sur l'enfance des protagonistes, qui leur donnent une certaine épaisseur psychologique. Par contre, les dialogues ne sont pas déments. (J'ai vu le film en version française.) Trop souvent, j'ai eu l'impression qu'Audrey Tautou et Tom Hanks débitaient un truc sans saveur, sans intérêt particulier. Il y a aussi quelques invraisemblances, en particulier au début, quand Silas (le méchant pas gentil) zigouille notre Jean-Pierre Marielle à nous (les jeunes ne respectent décidément plus rien), mais part sans s'assurer de sa mort définitive, alors que pour les autres meurtres, il est plus radical. Il aurait dû lui balancer deux ou trois pruneaux supplémentaires, à mon avis. Du coup, Saunière a le temps de perdre son sang, d'écrire des messages un peu partout (il a dégueulassé le musée, l'enfoiré). Vous me direz que c'est fait exprès pour que démarre l'histoire, mais avouez que c'est un peu gros.

      Le vrai problème du film est l'accumulation de prétendues révélations historiques, toutes étant reliées les unes aux autres (et encore, le film a semble-t-il élagué par rapport au roman). Par moments, j'ai souri (pauvres Templiers recyclés à toutes les sauces)... alors que ce que je voyais à l'écran n'était pas supposé être drôle. J'ai même franchement ri, lorsque, à la fin du film, Tom Hanks déclare à Sophie Neveu-Tautou, en la regardant droit dans les yeux, l'air bien sérieux du type qui va lâcher la réplique qui déchire : "Vous êtes la dernière descendante du Christ !" J'ai essayé de me retenir (y a plein de gens qui croient dur comme fer aux élucubrations du roman... après tout, si ça leur chante...), mais c'était trop drôle !

      Le film est aussi très chaste (c'est un film "familial", ce qui, en langage hollywoodien, signifie "pas érotique pour deux sous") : alors que, durant le film, il est évident qu'un "fluide" passe entre les deux principaux personnages, Langdon se contente d'un petit bisou sur le front de Sophie à la fin. Difficile de bander pour celle qu'on croit être la descendante (en ligne directe) de Jésus ?

      A ceux qui voudraient prendre du recul vis-à-vis de l'intrigue du roman, je recommande deux lectures :

- "Da Vinci Code, ce qu'il fallait découvrir", un numéro hors-série de Science et Vie bien foutu. (Par contre, évitez le "Code Da Vinci décrypté" de Simon Cox, en Pocket : il ne décrypte rien du tout, il reprend toutes les affirmations du roman sans s'en démarquer.)

- Plus approfondi, plus intéressant, "Code Da Vinci : l'enquête", de Marie-France Etchegoin (du Nouvel Observateur) et Frédéric Lenoir (du Monde des Religions). Cet ouvrage démonte de manière convaincante tous les phantasmes s'appuyant sur le "prieuré de Sion". (Ah, ce curé qui s'enrichit mystérieusement... des souvenirs de bandes dessinées... connaissez-vous Martin Mystère ?) Il remet aussi quelques pendules à l'heure concernant la vie et l’œuvre de Léonard de Vinci et l'histoire du christianisme. Ceci dit, l'habileté du roman (et du film) réside dans le fait que des "blancs" subsistent dans l'Histoire. L’Église catholique a sans doute minimisé le rôle des femmes dans les premières communautés chrétiennes (et peut-être aussi dans l'entourage de Jésus). D'où les supputations qui font le bonheur des amateurs d'ésotérisme...

14:20 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0)

mardi, 25 avril 2006

La droite la plus bête du monde serait-elle de retour ?

      Sarkozy retombe dans ses travers. En fait, plus le temps passe, et plus je pense qu'il ne s'agit pas de travers. Soit c'est une tactique pour ratisser large (un coup à gauche, un coup à l'extrême-droite) : dans ce cas, le ministre de l'Intérieur a les yeux plus grands que le ventre et, vu son gabarit, son grand écart ne va pas lui permettre de gagner grand chose. Soit c'est un comportement inhérent à sa personnalité : il est instable, irascible et teigneux... pas bon pour un présidentiable ça.

     Je vois plutôt d'un bon oeil l'idée que l'acquisition de la nationalité française soit un engagement (de la part du pays d'accueil, qui donne des droits, et de la part du récipiendaire, qui a des devoirs), formalisé par une cérémonie. De même pour la "discrimination positive" : à la base, ce procédé ne m'enchante pas particulièrement, mais bon, faute de mieux, c'est un coup de pouce à tenter. De surcroît, ce n'est pas l' "affirmative action" à l'américaine, puisqu'il n'y a pas de quota par "race". Certes, il ne faut pas être hypocrite : les déclassés sociaux sont en France majoritairement d'origine africaine, mais ce n'est pas en tant qu'enfants ou petits-enfants d'Africains qu'il faut les aider, mais en tant qu'habitants de quartiers déshérités. Du moment que la "discrimination positive" n'est pas un cache-misère et n'est pas brandie pour masquer l'absence de politique sociale...

     "La France, aimez-la ou quittez-la" ... ouais... mais quelle France d'abord ? Moi je n'aime pas toute la France. La foule de choses, de comportements qui ne me plaisent pas en France (et qui sont parfois très répandus) ne fait pas de moi un anti-français. On peut ne pas aimer en France ce qui la déprécie, ce qui la dévalorise. Concernant les étrangers : ceux qui s'installent en France sont une minorité parmi les migrants. Bien plus choisissent l'Espagne et l'Italie, par exemple. D'autres passent par notre pays pour gagner qui le Royaume-Uni qui l'Allemagne. Donc, ceux qui s'installent en France l'ont en général choisi, pour des raisons familiales ou autres. En tenant des propos du type de ceux qu'a repris à son compte Nicolas Sarkozy, une fois de plus, une partie de la classe politique choisit la facilité et la tactique du bouc émissaire : la majorité actuelle n'a pas su, en dépit du plus imposant cumul des pouvoirs connu depuis l'époque gaullienne, rétablir la situation du pays et a fortement déçu son électorat et les Français non partisans qui lui avaient fait confiance. Alors, elle cherche à faire porter la responsabilité à d'autres.

     Quant à Philippe de Villiers, il a choisi d'occuper les médias en adoptant des positions extrêmes et en jouant davantage sur les fantasmes que sur la réalité. Il est indéniable qu'une partie des musulmans de France (quelques milliers sur des millions, c'est encore trop, mais cela devrait conduire le vicomte à nuancer sa pensée... mais en est-il capable ?) ait des opinions extrémistes. Ce n'est pas en stigmatisant l'islam de manière générale qu'on contribuera à renforcer l'unité de ce pays, ce dont il a grandement besoin. Je pense qu'en 2007, les Français choisiront une candidature d'union plutôt qu'une candidature de division.

14:40 Publié dans Politique | Lien permanent | Commentaires (0)

mercredi, 12 avril 2006

J'ai testé pour vous

          La semaine dernière, en sortant du boulot, fatigué, je suis passé par l'hypermarché Géant pour faire quelques courses d'appoint. En fin de journée, il n'y a pas trop de foule. Une fois mes provisions choisies, je me suis dirigé vers les caisses, scrutant les panneaux pour dénicher celle(s) qui accepte(nt) les clients pourvus de moins de 6 articles (10 articles parfois, règle fréquemment contournée par de sinistres crétins, qui font semblant de n'avoir pas vu la pancarte - genre 2 x 1 m !, ou qui débarquent, faussement contrits, avec 10 produits au lieu de 6, ou 15 au lieu de 10).

         J'ai remarqué assez facilement les panneaux signalant les caisses dites "rapides"... mais je n'ai pas vu de caissière. A la place, une charmante et souriante hôtesse me proposa de participer à une action innovante : le passage par la caisse automatique, garanti rapide. Comme je suis une bonne pâte et qu'elle avait un beau sourire, je me suis prêté à la manoeuvre. Scandale : c'est le client qui fait tout le boulot ! J'ai dû passer les produits au détecteur de code-barre, les poser ensuite sur la plate-forme qui en vérifiait le poids (pour éviter la gruge), introduire un billet dans la machine (en évitant d'y laisser un doigt), récupérer la monnaie (en me baissant... ouille ! La terre est basse, surtout après une journée de boulot) et ranger mes courses, le tout sous le regard bienveillant (mais vigilant) de l'hôtesse. En cours de route, je lui ai incidemment fait remarquer qu'un tel système risquait de supprimer quantité d'emplois. Elle m'a répondu, toujours souriante, que la question ne se posait pas à brève échéance, ce qui devait paraître rassurant...

samedi, 11 mars 2006

Ouahhhhh, le pèze !

    Je me suis rendu sur le site du magazine Forbes. Je l'ai trouvé très bien conçu. Bien entendu, il accorde une grande place au célèbre classement des "billionnaires"... nos milliardaires (en dollars états-uniens). Il est ainsi possible d'accéder à la liste complète (là, je dis chapeau !... et merci !) des 793 personnes les plus friquées de la planète, classées en fonction de leur fortune, de leur âge, de leur nationalité, de leur lieu de résidence. On peut ainsi visualiser la liste en fonction du critère choisi (sans que cela fasse disparaître les autres). En cliquant sur leur nom, on obtient une notice de présentation, en anglais.

    Ces milliardaires sont originaires de 51 pays. Personne ne sera étonné d'apprendre que 371 des 793 richards sont citoyens des Etats-Unis. Un véritable fossé sépare ce pays du deuxième plus gros "fournisseur" d'individus pétés de thunes, l'Allemagne (55 nécessiteux). Puis viennent la Russie (33), le Japon (27), le Royaume-Uni (24), l'Inde (23), le Canada (22), la Turquie (21), Hongkong (17... 25 en comptant la Chine continentale), le Brésil (16)... la France et l'Italie (14), cette dernière représentée en tête par Silvio Berlusconi, 37e fortune mondiale (évaluée à 11 milliards de dollars quand même... de quoi acheter bien des consciences...)

     Pour l'anecdote, sachez que plusieurs pays ne peuvent revendiquer qu'un seul milliardaire : Argentine, République Tchèque, Grèce, Islande, Monaco et Portugal. La comparaison avec les pays de résidence réserve quelques surprises. Ainsi apparaissent des pays d'où aucun richard n'est originaire, mais où un voire plusieurs ont établi officiellement leur domicile : les Bahamas (une victime du fisc), les Bermudes (deux), les îles Caïman (une), le Costa Rica (une) et Gibraltar (trois). D'autres pays hébergent davantage de milliardaires qu'ils n'en ont produits : la Région Autonome Spéciale de Hongkong (22 contre 17), Monaco (6 contre 1), la Suisse (21 contre 6), qui détient la palme. Ce n'est guère étonnant. Bien au contraire, l'exode fiscal ne semble frapper qu'une petite minorité de gros portefeuilles. J'y vois la confirmation de l'idée que les systèmes fiscaux nationaux ne sont pas aussi "spoliateurs" qu'une propagande complaisante tente de nous le faire croire. Ces systèmes offrent sans doute, chacun à sa manière, des "perspectives dérivatives". De surcroît, les milliardaires sont tellement riches que la ponction fiscale ne les dérange vraisemblablement que marginalement (sans parler des sommes et du patrimoine qui échappent à toute enquête... quel est le degré de fiabilité de ce classement ?)... à moins qu'ils n'aient pesé le pour et le contre d'une "délocalisation" : pour eux, mieux vaut finalement rester dans le pays qui leur a permis d'établir leur fortune, quels qu'en soient les inconvénients.

     Les plus jeunes sont un Allemand et trois rejetons Hariri. Albert von Thurn und Taxis a 22 ans (célibataire sans enfant... allez courage, mon gars !), tout comme Hind Hariri (célibataire aussi, et assez jolie...). Ses frères Fahd (25 ans, de nationalité libanaise comme sa soeur, mais qui lui réside en France... on n'est jamais trop prudent) et Ayman (27 ans), 258e ex aequo au classement des fortunes, sont deux fois plus riches que leur soeur (transmission inégale du patrimoine de papa ?). Ils témoignent de l'attachement de feu Rafic à l'Arabie Saoudite, où il vécut et travailla : le benjamin porte un prénom qui rend hommage à l'ancien roi et son aîné a la nationalité saoudienne.

     Les papys sont nombreux dans le classement. Pour trouver les plus âgés, il faut chercher au-delà de 90 ans : John Simplot (et sa famille, peut-être dans l'attente d'un heureux évènement...) et Ernest Gallo, 97 printemps tous les deux, bons patriotes (restés aux Etats-Unis, où quelques opulentes cliniques se font sans doute un devoir de contribuer à leur longévité contre espèces sonnantes et trébuchantes). Ils sont classés respectivement 278e et 645e.

     En guise de dessert, on peut s'intéresser (entre autres) aux voitures des vedettes du compte en banque. En général, je trouve celles que j'ai vues d'assez mauvais goût... On se console comme on peut !!!

 

Le site        http://www.forbes.com

 

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vendredi, 24 février 2006

Villepin, entre Pompidou et Couve de Murville

     Chirac n'est pas de Gaulle, quand bien même il se réclame de lui et s'en inspire parfois maladroitement. Les contextes de leur action politique sont différents et l'un n'a pas la légitimité de l'autre. Toutefois, la manière de préparer leur succession rapproche les deux hommes. C'est là que la personne de Dominique de Villepin intervient. Il n'est pas le successeur que Jacques Chirac s'était choisi de prime abord, puisque c'est Alain Juppé qui tenait ce rôle, comme Georges Pompidou pour Charles de Gaulle.

      Pompidou comme Juppé sont à l'origine des provinciaux : le Cantal (et le Sud-Ouest) a marqué le premier, les Landes le second. Tous deux sont passés par l'Ecole Normale Supérieure de la rue d'Ulm et ont obtenu l'agrégation de Lettres classiques. Si Juppé est passé par Sciences Po Paris avant d'arriver à l'E.N.A., Pompidou ne pouvait pas suivre le même chemin à son époque, puisque ces structures n'existaient pas. Il a suivi la filière équivalente : l'Ecole libre des Sciences politiques. Ensuite, ces deux personnages ont oeuvré dans l'ombre d'un "grand homme", de Gaulle dès la fin de la seconde guerre mondiale pour Pompidou, Chirac dès le milieu des années 1970 pour Juppé. Les deux "grands hommes" devenus présidents de la République ont choisi leur poulain comme Premier ministre, dès 1995 pour Chirac, en 1962 seulement pour de Gaulle, puisque c'est Michel Debré qui fut le premier chef de Gouvernement de la Cinquième République. (De Gaulle avait sans doute trop besoin des talents de ce juriste pour installer le nouveau régime... un juriste de surcroît très bien vu des partisans de l' "Algérie française" qui avaient permis le retour du Général...) 

      Dans cette optique, Dominique de Villepin fait un peu "pièce rapportée"... roue de secours. Certes, il est lui aussi passé par l'E.N.A., mais pas par Normale Sup. On peut porter à son crédit sa propension littéraire (des recueils de poèmes aux "cents jours"...), qui le rapproche des deux autres figures. Mais c'est avant tout un diplomate (et pas un provincial)... comme Maurice Couve de Murville, que de Gaulle sortit de son képi en 1968. S'agissait-il de préserver Pompidou, de le "punir" d'avoir mieux su gérer la crise de mai 68 que le Général, de reprendre le contrôle de l'action gouvernementale par l'intermédiaire d'un fidèle ? Un peu de tout ça peut-être. Dans le cas de Villepin, il est indéniable que sa promotion profite de la mise à l'écart d'Alain Juppé. L'avenir nous dira si Chirac a utilisé Villepin pour ménager le retour de Juppé ou uniquement pour barrer la route de Sarkozy. Sarkozy qui, paradoxalement, est celui qui ressemble le plus au Chirac "jeune" (celui des années 1970-1980), celui qui n'était pas encore Président...

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jeudi, 23 février 2006

Du grille-pain à la chaussette qui tient chaud

    A l'occasion de mes récentes aventures hypermarchesques,  j'ai fait l'acquisition d'un grille-pain. Une dizaine de modèles étaient disponibles, à des prix allant de 20 à 40 euros.  Le plus cher était le seul fabriqué en France, du moins d'après le peu d'informations lisibles sur les cartons d'emballage. La même marque proposait un autre modèle, à 23 euros, évidemment non fabriqué en France. Le plus cher était supposé offrir une palette d'usages plus étendue ... bof. Même l'aspect extérieur (le "design", voyons !) jouait en défaveur du plus onéreux... que j'ai fini par acheter. Honnêtement, la plupart des engins semblaient se valoir (compte tenu de l'usage que j'envisageais d'en faire). Restaient l'esthétique, le prix... et l'éthique.

    On va tout de suite balancer l'esthétique à la poubelle : je n'achète pas un grille-pain pour éblouir mes invités. Je veux juste (à la rigueur) éviter les couleurs criardes (genre jaune-pisse-de-diabétique ou rose fluorescent). Tous les modèles étaient sobres de ce point de vue-là. Passons ensuite au prix. J'estime que je peux me permettre de dépenser aussi bien 20 que 40 euros pour un tel achat. (Une remarque : quand j'ai validé ma garantie auprès de l'accueil, j'ai reçu une fiche qui m'a permis de constater que sur les 39 euros de l'exemplaire que j'avais choisi, 19,6 % sont de la T.V.A. ! Il y aurait beaucoup à dire sur le poids de cet impôt injuste...) Si je pense que l'appareil le plus cher est susceptible de durer plus longtemps que les autres, je risque de le choisir. (Nous produisons déjà trop de déchets.) J'ai en mémoire le cas d'une plaque chauffante. Mes parents me l'avaient payée au début de mes études, il y a une quinzaine d'années. Je me rappelle que mon père et moi étions allés dans une grande surface, que nous n'y avions rien trouvé (tout le stock ayant été déjà pris d'assaut par les hordes de nouveaux bacheliers). Du coup, nous nous étions rendus dans une quincaillerie du centre-ville, où j'avais choisi un modèle simple, fabriqué en France, coûtant environ 250 francs, si mes souvenirs sont exacts. A titre de comparaison, quand les grandes surfaces furent réapprovisionnées, le modèle de base se vendait à 99 francs !

   Eh bien, une quinzaine d'années plus tard, cette plaque fonctionne encore ! De surcroît, à la fin de mes études, j'avais récupéré une plaque double, qu'un membre de ma famille s'était procuré en hypermarché moins d'un an auparavant. Quelques mois plus tard, la première plaque tombait en panne, suivie de peu par la deuxième. J'ai alors ressorti mon "vieil" équipement ! 

   Terminons par l'éthique : franchement, à 15 euros près, je peux valoriser le "made in France" ; cela ne me coûte rien, puisque cet engin va sans doute m'être utile au moins 5 ans, ce qui me donne un "surcoût" de 3 euros par an ! (Et encore, si les modèles à 25 euros tiennent aussi longtemps.)

    Dans la foulée, j'ai jeté un oeil aux grosses chaussettes. Mes plus vieilles s'usent irrémédiablement au talon. Par précaution, j'ai renouvelé le stock. J'ai été attiré par un bac qui proposait des chaussettes de ski, à 2,90 euros la paire. La majorité étaient pour femme, ou pour enfants. Je suis quand même parvenu à dénicher deux paires (pour homme) à ma pointure, plus une autre à 8,90 euros (de marque Kindy), qui se trouvait là. En passant dans les rayons spécialisés, j'ai ajouté deux belles paires à 6,60 euros chacune. Revenu en ma modeste demeure, j'en comparai les compositions.

     Les moins chères (2,90 euros) sont faites de 65 % d'acrylique,de 25 % de laine et de 10 % de polyamide.

     Les Kindy contiennent 45 % de laine (d'où sans doute le surcoût), 39 % d'acrylique et 16 % de polyamide.

     Les autres (fabriquées par DuPont) sont composées de 80 % de thermolite (une exclusivité de la marque, je pense), 17 % de polyamide et 3 % d'élasthanne. Elles me rappellent les chaussettes que j'ai achetées un peu plus de 20 euros naguère. (Voir un de mes précédents textes.)

     J'ajoute que la mention du lieu de fabrication ou d'assemblage ne figure sur aucune paire.

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mercredi, 08 février 2006

Rodez sous la neige le samedi 28 janvier 2006

     J'ai fait développer les photographies que j'ai prises ce jour de "tempête" de neige. (Oui, je suis en retard d'une génération, puisque je n'ai pas d'appareil numérique... j'y songe, j'y songe.) A cette occasion, j'ai pu me rendre compte qu'il est de plus en plus long d'obtenir des tirages papier à partir de photos diapos (je n'avais que cela sous la main, ce jour-là !). Et j'ai dû scanner les photos et les convertir en un format et à une taille acceptable pour que cela passe ici. Du coup, la qualité s'en ressent un peu.

    Il est 16h environ. Voici le parking d'un garage situé à proximité de chez moi. Ah qu'elles sont jolies les voitures des voisins !! (Et bon courage pour le nettoyage !)

 

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   J'ai tourné mon appareil vers la droite et voici l'avenue où j'habite. D'habitude, la circulation est dense, les automobilistes ne respectent pas les 50 km/h (enfoirés) et c'est assez bruyant. Là, quelle sérénité ! Plus bas, plusieurs automobilistes sont coincés, malgré leurs chaînes.  

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    Je continue à descendre l'avenue, en direction d'un rond-point et d'un lieu appelé "le gué de Salelles". Je ne résiste pas au plaisir de tenter la "belle" photo. On voit en hauteur des immeubles cachés par les nuages de neige. 

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    Je me suis rapproché du gué, point de départ (ou d'arrivée) d'une marche fort sympathique qui longe la rivière Aveyron jusqu'au lieu dit Layoule. C'est bien évidemment impraticable ce jour-là. Je me suis enfoncé plus haut qu'à mi-cuisse. Brrrr !! Froid ! 

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    Je rebrousse chemin et remonte vers le centre ville, croisant des "lugeurs", des "raquetteurs", des "skieurs"... et des piétons !!

    Je suis au carrefour Saint-Cyrice et voici l'église du Sacré-Coeur, située en face d'un bureau de poste. J'aime bien les reflets du flash dans les flocons de neige.

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    Vous remarquerez la présence furtive de passants équipés de parapluies... ainsi qu'un véhicule arrêté au feu rouge ! (Le feu du piéton est lui aussi rouge, il correspond à celui du sens de circulation de la voiture.) C'est à ce genre de détail que l'on sent que l'on se trouve en Aveyron !

    Je poursuis ma remontée fantastique vers le centre-ville. Les photographies que j'ai prises dans la rue principale (rue Béteille) ne sont pas très réussies... et il fait presque nuit ! Ca skie à mort dans les descentes !

    La cathédrale de Rodez se dresse, majestueuse et imposante, sur la place d'Armes. On ne s'en rend pas bien compte sur la photographie (prise vers 18h), mais il y a quand même du monde.  

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    Il flotte comme une ambiance "Ancien Régime". On a une petite idée de ce que devaient ressentir les Ruthénois avant l'installation de l'éclairage public, dans l'obscurité menaçante des hivers rigoureux...

    J'ajoute cette prise de vue pour vous donner une idée de la hauteur de neige, visible au premier plan. Je ne m'y suis pas risqué : cette fois-ci, je m'y serais enfoncé au-dessus des parties génitales ! 

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    Plus d'une semaine après, la pluie, la saleté et le froid aidant, des masses solides hideuses défigurent Rodez. Les trottoirs sont encore dangereux en de nombreux endroits. Quand le soleil brille, il en fait fondre une partie... qui gèle le soir, formant de sympathiques plaques sur les routes...

    Mais que fait la mairie ?

lundi, 30 janvier 2006

C'est Noël again ! Tempête de neige à Rodez !

    Samedi, au saut du lit, je regarde par la fenêtre de ma chambre : il neige à gros flocons. Les rues sont déjà encombrées... Je me recouche !

    Je suis sorti l'après-midi. D'après un de mes voisins, vers 16 h, il y avait déjà 70 centimètres... et la neige est tombée jusque tard le soir. Vu que je me suis enfoncé jusqu'en haut de la cuisse (je mesure 1m88), je pense qu'on devait se situer entre 90 centimètres et un mètre. Ma rue n'a pas été dégagée du tout le samedi. Par contre, celle menant à l'usine Bosch (tout comme celle passant devant le tribunal, semble-t-il) a bénéficié d'un ou deux passages de la "déneigeuse"... ce qui n'a finalement pas servi à grand chose.

    Dans les rues du centre ville, seuls des piétons circulaient. J'ai croisé de très rares véhicules, deux 4 x 4 qui n'avaient pas de problèmes particuliers, d'autres qui, malgré leurs chaînes, sont restés bloqués. Sur la place du marché, les étals sont restés en place, comme les véhicules, et ils ont fini recouverts de neige. Fait exceptionnel : les piétons se saluaient en général ; j'ai même plaisanté avec quelques concitoyens. L'humeur n'était pas à la morosité. Plusieurs personnes prenaient des photographies. J'en ai vu qui avaient des raquettes aux pieds : ridicule mais efficace ! D'autres faisaient qui du ski, qui de la luge, oui, en plein centre-ville !!! (Les rues sont en pente.)

    Les grands surfaces de la périphérie ont dû fermer. Quelques courageux ont rejoint, à pieds, une supérette, située légèrement à l'écart, mais la grande majorité s'est ruée sur les commerces du centre-ville, qu'elle ne fréquente pas habituellement. Dès le matin, les boulangeries n'avaient plus de pain et les gâteaux divers ont disparu un peu plus tard. (J'ai vu le patron de l'une d'entre elles recourir aux services d'un tracteur pour dégager l'entrée de son commerce ; un autre s'y est pris à la pelle.) Un Monoprix a été littéralement pris d'assaut. Les rayons alimentation ont été vidés en un temps record et la queue aux caisses a pu durer une heure. Le magasin a dû fermer plus tôt que d'habitude. Même les cinémas ont renoncé à ouvrir le soir. Il est vrai que les coupures de courant menaçaient (quelques zones ont été touchées ponctuellement).

  

samedi, 21 janvier 2006

P'tit déj' de l'Est

    Hier, je suis allé remplir mes sacs en plastique (échangeables) dans mon hypermarché de prédilection. Dans le chariot, j'ai placé quelques pots d'une pâte à tartiner chocolatée que j'affectionne (mon ventre aussi, vu l'aspect qu'il prend au fil des années). Et donc, ce matin, à demi éveillé, je me dirige en salivant vers la table pour prendre une petite collation à la noisette. C'était bon, mais, à la première bouchée, une très légère différence de goût m'a interpellé quelque part au niveau du V Q. Pourtant, j'avais bien choisi la marque (célèbre), les substituts proposés par les diverses grandes surfaces ayant un goût peu satisfaisant (j'ai lu quelque part que c'était dû aux noisettes, qui ne se trouvent que dans une partie du monde... au grand désespoir des centrales d'achat).

     J'ai quand même interrompu ma collation pour jeter un coup d'oeil au pot. Tout d'abord, j'ai noté à nouveau la légère différence au niveau de l'aspect global (différence qui m'était apparue sans importance au moment de l'achat) : seule la moitié de la circonférence du pot est recouverte par l'étiquette. Les informations qui figuraient sur l'autre moitié sont présentes en partie sur ce qui reste, mais en tout petit. J'y regarde de plus près et, ô surprise, je m'aperçois que c'est écrit en pas-français ! Au-dessous de ces indications, une languette rédigée en français a été collée. Je me suis alors dirigé vers le carton dans lequel j'entrepose mes déchets de verre. J'en ai extrait un ancien pot, à l'étiquette complète, en français. Grosso modo, la composition est la même : les masses respectives de protéines, glucides et lipides sont identiques, mais la version étrangère contient 0,1 % de plus de cacao maigre (7,5 % contre 7,4 %) et moins de lait écrémé en poudre (5 % contre 6,6 %).

     Le cacheton interne, en aluminium (ou autre), a attiré mon attention : il est aussi rédigé en pas-français : le produit a dû être fabriqué à Lodowce... en Pologne ? Retour à l'étiquette du pot : "PRODUCENT  : FERRERO POLSKA", avec une adresse à "Warszawa"... Varsovie, si je ne m'abuse. C'est en refermant le pot que le coup de grâce vint : sur le couvercle est collée une vignette, représentant une sorte de cantine de lait (le genre utilisé pour la collecte auprès des éleveurs, dans le temps, en France, encore aujourd'hui en Pologne, je présume... ça fait authentique) avec l'inscription "z polskiego mleka". Cela doit vouloir dire : avec du lait polonais.

DSCN2879.JPG

   Je comprends ainsi la campagne de publicité de la chaîne d'hypermarchés : le prix du pot est plus bas parce que le fabricant a rogné sur le coût laitier... sous la pression de la centrale d'achat ? Après tout, cette pâte chocolatée se vend bien. Le fabricant n'avait pas besoin d'en réduire le prix, sauf si des pressions s'exercent sur lui. Cela m'a rappelé un dossier du Canard enchaîné, intitulé Comment les hypers gagnent (5,35 euros, en 2005, cela doit pouvoir encore se commander). Je vous le conseille vivement : en sus des caricatures (délicieuses), j'y ai trouvé un paquet d'informations qui valent leur pesant de caisses enregistreuses !

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dimanche, 01 janvier 2006

Un vrai pays civilisé

       1er janvier : le premier titre du journal de 13h de France-inter porte sur le passage à 2006 (selon le calendrier grégorien, toutefois). On a droit à un super-méga reportage sur l'envoi de textos (c'est désormais un marronnier). Pauvres enfants gâtés dont le plus grave souci, en cette nuit, est l'envoi (et la réception, preuve qu'on n'est pas "seul au monde") d'un maximum de messages insipides... Ensuite, on passe aux voitures brûlées. 450. Plus que l'an dernier. Beaucoup plus. Mais, non, tout va bien ! Ca aurait pu être pire ! On a mobilisé tout plein de policiers (bonne année, au fait !) et l'état d'urgence était appliqué... pour rien ? Visiblement, des consignes ont été données aux forces de l'ordre : pas d'affrontement ! Du coup, les journalistes parisiens poussent un soupir de soulagement (et ne s'attardent pas sur un problème qui aurait naguère monopolisé au moins la moitié d'un journal), tandis que les habitants des quartiers "chauds" ont dû passer un réveillon un peu moins agréable que celui de la bourgeoisie médiatique... [Allez, je nuance : l'émission Périphérique, qui succède au journal, est consacrée à Clichy-sous-Bois, deux mois après les émeutes. Cinq grosses minutes durant lesquelles on entend des adolescents et de jeunes adultes du coin, qui disent des choses bien plus intelligentes que les expéditeurs de textos.]

         Et on passe au troisième sujet : l'intervention de Jacques Chirac, traitée plus rapidement que la veille au soir, ce qui est normal, surtout si ladite intervention (pas mauvaise dans la forme, soit dit en passant, on sentait le texte ciselé) ne contient rien de très intéressant. Allez, pour faire croire qu'on a de l'esprit critique, on donne la parole à quelqu'un qui "descend" le président (ici, Philippe de Villiers, qui a toujours tendance -la faute au format médiatique, certes, mais c'est quand même un trait dominant de sa technique de com'- à chercher la formule assassine au lieu d'argumenter). On se dit qu'on se dirige vers les sujets fondamentaux. Ouiiiii : un calendrier de plombiers français dénudés (non disponible dans le commerce). Ce n'est qu'après cette avalanche de raffinement journalistique que les tensions russo-ukrainiennes sont évoquées... pas pendant très longtemps. Vite, on repasse au "lourd" : comment perdre les kilos accumulés pendant les fêtes... du moins pour ceux qui ont dignement festoyé. Pour les autres, circulez, y a rien à voir !

       Retour sur la préparation de la "saint sylvestre" : le renforcement ostentatoire (ostensible ?) de la présence policière avait, on le sent bien, plusieurs buts précis : rassurer les touristes (pas de bordel autour de la Tour Eiffel ! C'est l'image de la France qui est en jeu, Tudieu !), montrer aux "bons électeurs" que le gouvernement fait son boulot... et faire les gros yeux aux éventuels fauteurs de troubles (mon gars, si tu veux faire l'imbécile, regarde ce qui t'attends)... tout en sachant que ces gesticulations font l'effet d'un chiffon rouge aux yeux de certains délinquants. Quand j'y réfléchis, je me dis que des électeurs vont penser un peu rapidement que l'état d'urgence (qui n'est que partiellement appliqué) n'est pas une mesure suffisante, vu ce qui se passe en dépit de son instauration (et de son maintien). Vous avez dit 21 avril ?...

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mardi, 20 décembre 2005

La Poste et moi

    Hier, en fin de journée, je me suis retrouvé dans le bureau de poste de mon quartier. Il est petit, ce bureau, ne comporte que deux guichets. L'affluence était considérable : au moins 12 personnes s'entassaient dans les 10 m². Je pris ma place dans la file. L'ambiance était trouble : d'un côté on sentait l'aigreur de ceux qui étaient contraints à une attente de 10-15 minutes (ce n'est pas la mort , quand même !), de l'autre la conversation s'était engagée entre les "usagers-bientôt-clients"... grâce aux efforts méritoires d'un papy gouailleur (non, pas moi). L'attente (pas loin d'une demi-heure dans mon cas) ne parut pas si longue. Au vu de la queue, plus personne (ou presque) n'osait entrer dans le bureau. A un moment, une jeune femme noire et son enfant arrivèrent. Elle passa devant la file. Je ressentis la tension dans la foule : n'allait-elle pas tenter de nous doubler sous quelque prétexte fallacieux ? En fait, elle s'est dirigée vers le coin du bureau, où une table et deux chaises sont mises à la disposition des clients qui doivent remplir diverses formalités.

     Lorsque mon tour arriva, je me fis remettre le paquet envoyé par une personne chère à mon coeur. Au guichet officiait un quasi-retraité que je n'avais jamais vu là auparavant. Il eut du mal à trouver le colis que j'avais repéré facilement, vu que mon nom était écrit en gros dessus (le même que celui qui figure sur ma pièce d'identité, que j'avais tendue audit quasi-retraité). Il le fit même tomber !!! Soupir dans la foule qui se pressait derrière moi. Je gardai mon calme et un visage avenant : je savais qu'il ne contenait pas d'objet fragile. Je pus sortir alors que le bureau continuait à gagner en usagers pressés.

     Petite remarque : j 'ai dû me déplacer au bureau parce que, selon le papier trouvé dans ma boîte aux lettres, j'étais absent lors du passage de la factrice. Il se trouve juste que j'étais chez moi en cette fin de matinée-là... ce dont la factrice aurait pu se rendre aisément compte en sonnant à mon interphone, ce qu'elle n'a pas fait. Ben oui. Il aurait ensuite fallu monter au premier étage ! Feignasse ! Encore, je ne lui en veux pas trop : elle remplace une personne qui ne passait que vers 11h45 !! Elle arrive une demi-heure avant. Je dois dire que je ne regrette pas l'ancien facteur, parti à la retraite il y a trois ans : il livrait le courrier très tard, lui aussi... et je découvris un jour pourquoi. Un samedi matin, vers 11h30, je sortis faire quelques courses dans le quartier. Quelle ne fut pas ma surprise de croiser, à une centaine de mètres de mon immeuble, ledit facteur quittant un bar (je ne vous dis pas l'haleine).  Par contre, je garde un excellent souvenir du facteur qui desservait le quartier où j'ai habité auparavant. Il était sérieux, propre et, malgré la fusion des tournées opérées à son époque, il livrait le courrier assez tôt.

18:10 Publié dans Société | Lien permanent | Commentaires (0)

samedi, 17 décembre 2005

La panthère rose

   Je me suis offert le coffret qui contient, en quatre DVD, les dessins animés de la série (des années 1960 aux années 1980)... pour environ 30 euros seulement ! Je picore petit à petit et je suis sous le charme, comme il y a bien des années... le recul de l'adulte en plus ! Grâce au DVD, j'ai la possibilité de regarder le tout en version originale sous-titrée, ce qui m'a permis de trouver la réponse (ou un début de réponse) à une question que je m'étais posée à l'époque : quel est le sexe de la panthère ? De par son mode de vie et la plupart des aventures qui lui arrivent, on peut déduire que c'est un homme. Mais, sur le générique, on le voit assez féminin. Alors, homosexuel ? Ou tout simplement hors normes ? Dans les rares dialogues de la série, il est fait référence à la panthère avec le pronom "He", ou l'interpellation "boy". Donc, un homme. Mais je n'en suis encore qu'au premier DVD (qui couvre les années 1960). Dans mon souvenir, certains des épisodes les plus tardifs présentent la panthère sous un jour plus féminin.

   En tout cas, c'est toujours aussi drôle, "nonsense" à la clé ! C'est aussi caustique, pointant bien des abus comportementaux qui n'ont pas disparu.

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jeudi, 08 décembre 2005

"Le Monde" et la banlieue

   Dans le numéro daté de jeudi 8 décembre (comme je suis un abonné provincial, je ne l'ai en main que jeudi soir, de retour du boulot, alors qu'à ce moment-là, les Franciliens et les habitants de grandes villes comme Toulouse ou Nancy ont déjà pu acheter en kiosque -et même lire !- le numéro daté de vendredi 9), Ariane Chemin retrace le dernier jour de la vie des deux adolescents morts électrocutés à Clichy-sous-Bois. Ariane Chemin doit travailler à la rubrique "France". Je me souviens plutôt d'articles qu'elle a signés sur des sujets politiques au sens strict (ça a pu évoluer récemment). Il y a plusieurs mois, elle avait publié un livre sur une promotion de Sciences Po Paris, me semble-t-il. Elle a dû passer par là (comme pas mal de personnes qui "comptent" comme on dit... relations trop incestueuses entre les médias, les "managers" et les politiques...). J'ai bien aimé quand "Le Monde" a pris à rebrousse-poil l'opinion toute faite (émise par la direction de la police et le ministre responsable de celle-ci) qui veut que les personnes interpellées à la suite des émeutes seraient très majoritairement déjà fichées par les services de police et de justice. Chiffres à l'appui, l'article du "Monde" montrait qu'au contraire, parmi les incendiaires et caillasseurs arrêtés (d'accord, les plus habiles ont filé entre les doigts de la police... ceux-là étaient fichés sans doute), les néophytes sont majoritaires.

   Je suis moins satisfait de l'article d'Ariane C. . Suivons son fil. Le père de la première victime est éboueur à la Ville de Paris. (Le père de l'autre aussi.) On ne signale pas la profession de la mère, sans doute au foyer. Comme le père d'un autre ado, il semble assez strict. (Très bien ! En plus, cela casse un peu l'image des "parents démissionnaires".) Mais le gamin me semble bien gâté pour un fils d'éboueur. Il possède une playstation, un survêtement qu'il repasse (un bon gars, mais cela veut aussi dire que, s'il en prend soin, il a dû coûter cher... un produit de marque ?) et une paire de Nike (autour de 100 euros sur un site internet de vente à prix cassé). La famille possède visiblement un abonnement à un bouquet de chaînes satellites et un lecteur de dvd récent, puisqu'il lit les DivX (que le jeune s'est fait graver). On est quand même assez à l'aise, ce qui nous éloigne de la vision misérabiliste de la banlieue. Les copains de la deuxième victime l'ont filmé avec une caméra. Là aussi, pas de misère en vue. Je pense que la journaliste n'a cité ces détails que pour rendre compte du vécu de ces jeunes (ça fait vrai). Elle aurait pu prendre un peu plus de recul... y compris sur d'autres éléments.

    Ainsi la deuxième victime voulait rentrer au plus vite chez ses parents et surtout éviter une interpellation par la police de peur d'être envoyé en Tunisie (au "bled" qui plus est), d'où est originaire son père et où il est sans doute né. On ne vit donc pas si mal que cela en France, dans la banlieue. De surcroît, on pourrait s'attendre à ce qu'une femme journaliste s'attarde un peu sur le sexisme à l'oeuvre. Elle écrit bien "Il fait beau. Tout le monde traîne dehors, c'est-à-dire tous les garçons." Quid des filles ? Pourquoi les mecs seraient-ils autorisés à davantage faire de conneries ? A. Chemin reste en surface. Par contre, quand il s'agit d'établir les responsabilités des policiers, l'article est très fouillé. On s'oriente visiblement vers de la "non assistance à personne en danger". J'apprécie ce travail d'enquête (et d'interprétation), mais il est unilatéral. Ce n'est pas ce que l'on attend d'un(e) journaliste impartial(e).

19:10 Publié dans Presse, Société | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : société

dimanche, 20 novembre 2005

Subtilité médiatique

    Dimanche. Je viens d'écouter le 13h de France-inter. (Voilà ce que c'est que de ne pas changer de station après Le jeu des 1000 euros !) Ca commence par le congrès du P.S.. Après tout, c'est le principal parti d'opposition. Le problème est qu'il n'est question que des rivalités de personnes, sauf, à la rigueur, quand le projet de VIe république est évoqué, aussitôt pour parler de la déception de son promoteur. On s'en fout ! Quel est le débat d'idées ? Si ce n'est qu'un affrontement d'ambitions, passez à la suite, merde !

     Ben, la suite, justement. Un sondage. Je suis toujours sidéré de constater la suffisance des directeurs d'instituts alors que, dans plusieurs pays, de multiples consultations populaires (élections, référendums...) ont été l'occasion de vérifier la faible fiabilité de ce mode d'étude d'opinion (sans parler des traficotages opérés pour "redresser" certains résultats d'enquêtes). Que penser de la qualité de la préparation d'un journal radio dont le deuxième sujet principal est le résultat d'un sondage ? N'y a-t-il aucune autre information, en France et dans le reste du monde, qui vaille la peine de passer avant cette galéjade ? Faites votre boulot, les gars !

     De surcroît, le journaleux (je n'appelle pas ça un journaliste) reprend sans aucune distance critique le titre employé par l'organe de presse qui publie les résultats de l'enquête d'opinion : on se demande en gros si la France (comprendre les Français : on n'aurait interrogé que des personnes -au fait, combien ?- de nationalité française... toutes électrices ?) vire à droite. Pourquoi ? Tout simplement parce que, d'après ce sondage, les Français soutiennent massivement la politique de répression des émeutes urbaines. Depuis quand le maintien de l'ordre est-il l'apanage de la droite ? Je ne conteste pas l'idée que le Gouvernement n'a pas une méthode très claire (et semble naviguer à vue... celle des sondages ?... Noooon !!!!), mais là, cela devient inquiétant. Cela voudrait dire qu'une personne authentiquement "de gauche" (et on fait quoi des centristes et non affiliés ?) se doit d'être contre la répression de la délinquance (ah, qu'il est doux de vivre dans les beaux quartiers et de travailler dans une radio sociale-démocrate !).

     Après cette édifiante introduction, on a droit au commentaire du directeur d'un institut de sondages. Là, j'ai coupé la radio (et je suis allé faire la vaisselle). C'est à cause de ce genre de médiocrité que je n'écoute quasiment plus les informations sur France-inter. Autant aller sur France-info, R.M.C. ou France-culture, qui est encore la radio la moins envahie par le "people", cette plaie de l'information contemporaine. (Quitte à choisir, je préfère encore la presse écrite. Même si je n'adhère pas complètement à la manière dont l'information est traitée, par exemple, par Le Monde, j'y trouve plusieurs éclairages et de la matière, pas un survol.)

     J'ai eu un peu la même réaction lorsque j'ai entendu, cette semaine, que la situation dans les quartiers "sensibles" redevenait "normale" voire "calme"... puisque seulement 100 ou 120 véhicules avaient été brûlés la nuit précédente ! Non ce n'est pas normal ! Encore moins calme ! Certes, tout au long de l'année, une part des véhicules incendiés est due à des tentatives d'escroquerie à l'assurance ou à la volonté d'effacer des preuves après un braquage, notamment. Mais cela n'explique pas tout. Pour la majorité des habitants des villes touchées par les émeutes, le quotidien reste angoissant, ce dont se foutent royalement les jolies voix qui débitent leur texte politiquement correct à l'antenne...

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vendredi, 18 novembre 2005

Gros dégueulasse

     Ce matin, à jeun, j'ai eu envie de manger des noix. Cela tombait bien : j'en avais acheté deux jours auparavant. Je partais pour en grignoter 3-4... finalement j'en ai enfourné une quinzaine.

     Par la suite, je me suis retrouvé à pianoter devant mon ordinateur. J'ai ressenti le désir de libérer quelques gaz superflus. Horreur et consternation ! Je me suis bien vite rendu compte qu'il ne s'agissait pas de gaz ! Je me suis précipité aux toilettes, ai enlevé ce qu'il fallait enlever. Trop tard ! Certes, la cuvette des wécés a recueilli l'essentiel de la substance post-digestive semi-liquide, mais mon caleçon avait dégusté ! J'ai nettoyé le plus gros et, comme j'avais une machine à mettre en route, je l'ai d'abord aspergé de nettoyant. J'ai eu la bonne idée de regarder aussi ma culotte de survêtement (oui, le matin, chez moi, je me la joue "cool et pas sexy"), à laquelle je dus administrer le même traitement (bien que les conséquences fussent moins graves).

  La machine en route, je regagnai mon bureau. Enfer et damnation ! Mon siège avait été attaqué ! Je puis vous assurer que le marron foncé se détache parfaitement bien sur un fond rouge ! Je fis assaut de produits nettoyants et d'huile de coude... A l'heure qu'il est, le siège semble avoir retrouvé un aspect normal. Faut que j'aille vérifier le linge, à présent.

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samedi, 12 novembre 2005

Police et banlieues (3)

      Petit à petit, la situation s’éclaircit, mais il reste des points encore obscurs, dont certains qui auraient besoin d’une enquête journalistique.

      L’âge des électrocutés est connu : 15, 17 et 17 ans. Par contre, les versions sont contradictoires quant au déroulement de la soirée qui a joué le rôle d’étincelle. Les propos du rescapé me paraissent ambigus, du moins dans ce que j’en ai lu. Il semble que les trois revenaient d’une partie de football. Mais la première incertitude réside dans le fait de savoir si un ou plusieurs d’entre eux sont entrés sur le chantier et sur ce qui s’y est éventuellement passé. Quant à la police, aurait-elle dû aller voir sur le site du transformateur ? Les deux personnes arrêtées à proximité ont pu être prises pour les fuyards. A ce sujet, je reste convaincu que cette fuite est étrange. Bon, admettons que les policiers du coin ne soient pas toujours corrects avec les jeunes… mais c’est un peu court. Ils ont sans doute eu peur de passer la nuit en garde à vue : ils ont peut-être eu conscience d’avoir fait une connerie sur le chantier (ou du moins d’être dans leur tort).

      Concernant la grenade, dont les effets ont frappé la mosquée, il apparaît, sur une photographie publiée dans Le Monde (du 10 novembre), qu’elle a éclaté à l’extérieur (on voit les points d’impact). Elle a été vraisemblablement tirée par des C.R.S. : connaissaient-ils ou pas l’existence de cette mosquée ? Ils disent que non. A vérifier.

      Il ne me semble pas avoir lu ni entendu une remarque à propos du fait que les émeutiers sont quasi exclusivement des garçons. Pourquoi ce non-dit ? Cette information permettrait pourtant de mieux comprendre les ressorts psychologiques qui sont à l’œuvre dans ces quartiers : les garçons ne sont pas traités comme les filles. Les parents semblent plus stricts avec celles-ci, peut-être par peur de leur voir arriver quelque chose si elles sortent le soir (ce qui est la preuve qu’ils n’ont pas confiance dans le comportement des mecs du coin). On peut en outre y voir une forme de sexisme. Réfléchissons aussi à leur rapport à l’école. Les filles réussissent mieux. Les garçons sont davantage en situation d’échec, eux qui sont un peu les petits rois à la maison. C’est vexant, humiliant de se prendre des mauvaises notes (voire des remarques des enseignants) devant les autres ; le redoublement, l’orientation subie sont autant de frustrations pour ces garçons. Je ne vois donc rien d’étonnant à l’acharnement mis à incendier des bâtiments scolaires. Ce sont aussi des symboles de l’autorité, très mal vécue par ces garçons petits-rois, qui n’acceptent pas plus le contrôle dans les transports en commun.

      Evitons toutefois de généraliser. Ces émeutiers ne représentent qu’une infime minorité. A Clichy-sous-Bois, par exemple, on en a dénombré au maximum 200… pour 28 000 habitants (moins de 1 % de la population). Une partie de ces 200 venait d’autres communes voire d’autres départements. Mais, bon, soyons méchants. Partons du principe que ces 200 sont de Clichy et qu’il faut comparer à la population susceptible de participer à ces manifestations violentes, je veux parler des " jeunes ". D’après ce que j’ai lu et entendu, les personnes arrêtées sont soit des mineurs, soit des majeurs âgés de 18 à 25 ans. A Clichy (je me base sur les statistiques publiées sur le site internet de cette ville, intéressant au demeurant), la moitié de la population est âgée de moins de 25 ans. Cela nous donne 200 émeutiers sur 14 000, même pas 1,5 %. Et là, j’entends dire que les bébés et autres couches-culottes ne sont pas concernés. Alors, enlevons les minots : 4 000 ? (Pas trop, parce qu’il y a eu un paquet de 10-15 ans parmi les traînards.) Restent 10 000. 200 sur 10 000. 9 800 jeunes de moins de 25 ans n’ont pas participé aux incendies et autres caillassages, soit 98 % ! Ce sont ces personnes (jeunes et adultes non caillasseurs) qui se sont senties insultées par les propos de Nicolas Sarkozy. Monsieur le ministre de l’Intérieur devrait savoir qu’en tenant ce genre de discours (où il est question de passer ces quartiers " au kärcher ", de les débarrasser de la " racaille "), il solidarise les habitants des banlieues contre sa personne, phénomène assez valorisant pour son ego (et son traitement médiatique) certes, mais contre-productif si l’objectif est de ramener l’ordre. Il faut au contraire couper la (majorité de la) population des délinquants qui vivent au milieu d’elle.

      Je n’ai pas non plus beaucoup entendu parler des propriétaires des voitures incendiées, au début en tout cas. Ensuite, les journalistes ont fini par s’apercevoir ben que ces voitures appartenaient en très grande majorité à des habitants du coin, de toutes origines et de conditions sociales modestes. Ce sont eux les premières victimes, victimes à la fois de l’abandon dans lequel sont laissés ces quartiers, des incendiaires et des petits caïds (trafiquants en tous genres) qui tentent d’imposer leur " loi ". Là, un reportage du Monde m’a un peu agacé. Dans l’édition du 8 novembre, on a droit à un portrait de ces " jeunes " qui frise la complaisance. (Heureusement que des filles sont interrogées ensuite.) Le pire dans l’article est le moment où un aide cuisinier est questionné devant ceux-là mêmes qui ont incendié sa voiture ! Même si la haine des flics joue un rôle fédérateur (voir la photo du véhicule de police), je pense que si cette personne avait été interrogée à part, de manière anonyme, peut-être que l’article aurait gagné en profondeur d’analyse… Et que dire de la photographie qui l’illustre ! Si ce n’est pas du cirque !

      Je ne veux pas trop jeter la pierre au Monde, qui couvre bien ces événements, je trouve. Exemple : dans l’édition des 6-7 novembre, il est fait mention du nombre de voitures brûlées durant les dix premiers mois de l’année : 28 000… oui, 28 000 ! Aujourd’hui, on a dû dépasser les 32 000… Revenons sur ces 28 000. Cela veut dire 2 800 par mois en moyenne. Plus de 90 par jour ! C’est énorme. Cela veut dire que, même si les récents événements sortent de l’ordinaire, ce n’est que le point d’orgue d’un phénomène qui, Sarkozy ou pas, ravage ces quartiers. Je n’étais pas au courant de l’ampleur de ces destructions alors qu’elles touchent vraiment beaucoup de personnes ! Cela me fait penser que les politiques n’ont pas mesuré l’ampleur de la tâche (ou bien ils s’arrangent pour que ce soit supportable pour la majorité qui vote, qui vit ailleurs, ainsi que l’affirme un des articles de presse étrangère de l’excellent dossier publié par Courrier international).

      Retour sur la police, pour terminer. Je trouve très bien (et on ne peut plus normal) que ceux qui se comportent mal soient sanctionnés, et vite. J’espère que ce n’est pas juste un (contre) feu de paille, et que cela continuera une fois que tout se sera calmé (si cela se calme vraiment un jour). Cependant, je ne partage pas le point de vue de ceux qui exigent la démission de Sarkozy. Certes, il a commis des erreurs, mais il n’est pas responsable du bordel (juste un peu, quand même). Il n’est pas là pour se rendre populaire auprès des délinquants. De plus, il est bon, je trouve, que l’on ait un peu peur de la police, du moins si l’on a quelque chose à se reprocher. La police doit avoir un comportement suffisamment correct pour que le citoyen lambda (blanc, noir, gris, jaune, vert…) lui fasse confiance, mais elle ne doit pas être faible. Je me demande si les forces de l’ordre n’ont pas reçu des consignes pour éviter tout risque de bavure. (Oui, je crois, je viens de jeter un coup d'oeil aux hebdos.) Cela expliquerait la lenteur avec laquelle la situation se rétablit. A moins que… l’a-t-on laissé sciemment pourrir ?

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mercredi, 02 novembre 2005

Police et banlieues, suite

       J'ai envie de faire un peu le point. Revenons à l'origine : à Clichy-sous-Bois, des policiers font leur travail, puisqu'ils procèdent à l'interpellation d'un groupe de personnes en infraction avec la loi : ils tentaient de pénétrer dans une baraque de chantier. Mouvement général de fuite.

Première question : les trois jeunes électrocutés par la suite faisaient-ils partie de ce groupe ? (Remarque : apparemment, âgés de 15, 17 et 21 ans, ils n'étaient pas connus des services de police, ce qui plaide en leur faveur.)Quelle que soit la réponse, il est évident que l'intervention de la police était légitime. J'ai entendu à la radio une personne prétendre que c'est la présence de la police qui est la cause des troubles ! C'est plutôt le contraire : si davantage de policiers étaient présents au quotidien (des policiers, donc, qui connaîtraient le quartier), peut-être que ces jeunes n'auraient pas eu l'opportunité d'enfreindre la loi en tentant de pénétrer dans la baraque de chantier. Ceci dit, aussi, si tant de personnes ne connaissaient pas des conditions de vie difficiles, la propension à délinquer serait sans doute beaucoup plus faible.

Deuxième question : pourquoi les trois jeunes ont-ils fui la police ? S'ils ont participé à la tentative de cambriolage, on comprend. Dans ce cas, il faut le dire, malgré le deuil. Par contre, s'ils n'étaient pas mêlés à celle-ci ?... Avaient-ils une raison d'avoir peur des policiers ? En clair : à Clichy-sous-Bois, des policiers sont-ils coutumiers du non-respect de la déontologie ? Tiennent-ils régulièrement des propos racistes en présence de ces jeunes ?

Troisième question : comment la foule de 200 personnes s'est-elle réunie ? Il semblerait que les téléphones portables aient joué un rôle. Ces personnes ne sont donc pas si pauvres que cela. D'autre part, cela veut dire que les émeutiers (ne nous voilons pas la face avec des périphrases) ne sont pas tous originaires de la commune. (J'ai même entendu parler des véhicules dans lesquels ils seraient venus à Clichy, véhicules immatriculés dans d'autres départements franciliens : s'ils ne sont pas volés, cela relativise encore leur "pauvreté".) Dans quelle proportion ? Il faudrait avoir un bilan des interpellations. Bien qu'imparfait, il donnerait à voir certaines tendances.

Quatrième question : quand les pompiers ont-ils été agressés ? Dès leur arrivée au transformateur ? Avant ? Après ? ce n'est pas clair en fonction des articles que j'ai lus. C'est important pour savoir si leur agression a été un obstacle à leur mission de secours ou si elle a été une sorte de vengeance puérile.

Cinquième question : qui a tiré la (les) grenade(s) lacrymogène(s) et dans quelle direction ? Si ce sont des C.R.S. qui sont les auteurs de ce geste, s'agit-il d'une provocation de policiers racistes, d'un acte de défense ou bien d'une erreur : connaissaient-ils l'existence de la mosquée à proximité ? (Si c'est non, cela confirme la nécessité d'avoir, sur le terrain, davantage de policiers qui connaissent le quartier, ses habitants, ses us et coutumes : faut savoir ce qu'est le ramadan !) Si le jet de grenade ne vient pas des policiers ?...

  Quelques remarques pour terminer. Nicolas Sarkozy me fait un peu l'effet d'un pompier pyromane. Je partage complètement son appréciation des auteurs des troubles : ce sont des voyous. Le terme "racaille" me semble trop péjoratif, surtout dans la bouche d'un ministre. (Encore que... j'ai naguère un peu "vaqué" du côté de Vitry-sur-Seine, où le terme de "caillera" était d'usage courant, plutôt dans un sens positif, sens qu'a eu "voyou" à une époque : le rebelle -déliquant certes, libre et sauvage, qui fait phantasmer certaines filles... ) Là, il a manqué de sens politique : sa fonction est d'abord de maintenir ou de rétablir l'ordre. A l'usage de la force s'ajoute la parole, ce en quoi il a failli.

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vendredi, 28 octobre 2005

Police et banlieues

    Je me trouve dans un entre-deux. D'un côté, j'approuve les propos tenus par Dominique Barella, de l'Union Syndicale des Magistrats, sur la nécessité de réprimer sans faiblesse les délits (voire les crimes) commis par des policiers. Une police irréprochable est à même d'exiger le respect sans faille des lois par les citoyens. M. Barella y est peut-être allé un peu fort, à mon avis, mais je pense que sa virulence est peut-être due aux attaques dont les juges sont l'objet depuis quelques mois (en particulier de la part de membres des gouvernements qui se sont succédés). Le tout est de ne pas généraliser : il existe des juges incompétents, corrompus (pas forcément les mêmes, ce serait trop facile) ; il existe des policiers pourris. Je n'aime pas trop voir des syndicats faire bloc autour d'un membre de leur "corporation" quand celui-ci est mis en cause. Le premier devoir d'un flic est de mettre fin aux agissements d'un collègue dangereux pour ses concitoyens. Idem pour un juge.

     Ceci dit, je suis aussi particulièrement agacé quand, dès qu'il arrive quelque chose à des "jeunes" dans une commune de "banlieue" (gros sous-entendu : ils sont "d'origine étrangère"), la police est quasiment déclarée suspecte. D'accord, vu le nombre de bavures qui se sont produites dans le passé, les journalistes (qui, dans leur majorité, ne semblent pas s'être jamais essayés à comprendre les banlieues) sont portés à soupçonner quelque chose à chaque "incident". Mais, enfin, j'espère qu'ils sont assez intelligents pour faire la part des choses ! Quand deux types fuient pour échapper à un contrôle de police et finissent par s'électrocuter eux-mêmes, je trouve scandaleux d'en attribuer la responsabilité aux agents ! Je suis désolé pour les proches (ce n'est jamais agréable de perdre quelqu'un), mais arrêtons la démagogie : qu'ils soient poursuivis ou pas, si ces deux types ne s'étaient pas enfuis, s'ils n'avaient pas refusé un contrôle de police, le drame ne se serait sans doute pas produit. La question reste : pourquoi se sont-ils enfuis ?

    Quant aux voitures brûlées, à l'ambiance d'émeute qui a régné par la suite, elle permet hélas de comprendre pourquoi ceux qui en ont les moyens se barrent de ce genre de quartiers. Imaginez un peu la vie quotidienne de la majorité des habitants, oui, ceux qui ne cassent pas, n'incendient pas, perdent parfois leur bagnole. 200 petits (grands) cons sont-ils représentatifs d'une ville ? D'après le site internet de Libération, les 200 ont commencé par s'en prendre aux pompiers venus secourir les trois jeunes électrocutés. Faut-il ajouter un commentaire ?

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mardi, 25 octobre 2005

Chouette, j'ai une nouvelle imprimante !

   Celle que j'utilisais depuis quatre ans m'a lâché. Vilaine ! Bon, il paraît que quatre ans de bons et loyaux services (sans panne), pour une imprimante à 50 euros, c'est plus qu'acceptable. Et, au vu du problème rencontré, cela ne valait pas la peine de la faire réparer par un professionnel. Autant en acheter une neuve, de meilleure qualité. (Direction la cave pour mon Epson : sait-on jamais...)

    Là se posait le choix de la marque. Je n'ai pas voulu reprendre une Epson, suivant les conseils de collègues (et l'usage que nous faisons au boulot) : ils m'ont vivement recommandé d'utiliser une Canon ou une Hewlett-Packard. C'est d'ailleurs la marque de mon unité centrale. Mais j'ai décidé de faire ma mauvaise tête : je suis l'actualité ; mon choix s'est donc porté sur Canon... et puis ça me plaît de dire que mon imprimante est "canon" !

   Nouvelle étape : la gamme de prix. Je ne crois pas trop à l'impression personnelle de photographies (sauf à titre exceptionnel) : ça bouffe les cartouches d'encre, ce truc ! J'ai tapé dans les moins de 100 euros. Où acheter ? J'ai fait une croix sur l'hypermarché où j'avais trouvé ma précédente unité centrale (j'ai eu de gros problèmes avec) ainsi que l'imprimante Epson. Je suis quand même allé voir les prix, histoire de comparer avec les autres (je n'ai pas été emballé par les comparatifs sur internet). C'est finalement dans un espace "spécialisé", dépendant d'une autre grande marque d'hypermarchés (où je fais le gros de mes courses) que j'ai acheté mon canon. Les prix ont baissé depuis quatre ans. A l'époque, pour 69 euros (c'est une promo, en plus : il y a peu, elle était à 79 euros... je l'aurais prise même à ce prix), je n'aurais pas pu acheter une imprimante de cette qualité-là. Elle est fabriquée en Thaïlande... Ce n'était pas visible sur l'emballage. Deux jeux vidéo sont offerts avec : je n'en ai rien à foutre ! (Déjà, quand j'avais acheté l'Epson, j'avais hérité d'un jeu tiré du dessin animé "La route d'Eldorado", que j'avais au demeurant vu en salle et moyennement apprécié.) Ma nouvelle imprimante a été facile à installer, fonctionnelle dès le premier test... et peu bruyante, contrairement à l'Epson, qui me cassait un peu les oreilles !

   Je reviens un peu sur le choix de la marque et mon rejet d'Hewlett-Packard. J'en ai discuté avec des collègues, au repas de midi, la semaine dernière. Après avoir écouté leurs conseils, j'ai dit ce que je pense d'un groupe en bonne santé financière qui lourde des employés compétents, travaillant sur des sites rentables, pour le bon plaisir des actionnaires (parmi lesquels on trouve naturellement les principaux dirigeants... bande d'enculés... je sais, je suis grossier, mais beaucoup moins que les énergumènes qui brisent des vies pour des motifs futiles). Devant ces remarques de ma part (pas exprimées tout à fait de la même manière qu'ici, je sais me tenir, voyons), la plupart ont fait des yeux ronds. Alors j'ai entendu ce à quoi je m'attendais : toutes les boîtes un peu importantes font la même chose, tu le sais bien, on n'y peut rien (tu ne virerais pas un peu Lutte Ouvrière ?), et puis les employés d'Hewlett encore en place, tu y penses ?... Cela ne m'a pas fait changer d'avis. Je me dis que des actions de boycott pourraient jouer un rôle. Il ne s'agit pas d'interdire aux employeurs de licencier (ce serait stupide), mais de les responsabiliser. On met tellement ce verbe à toutes les sauces de nos jours...

   Et là quelqu'un pourrait m'objecter : "Dis donc, banane, tu reproches à une entreprise de supprimer des emplois en France et, pour la punir, tu achètes chez un concurrent un produit fabriqué en Asie du Sud-Est ! Tu manques de cohérence, mec ! Tu ferais mieux de continuer à acheter de la marque qui fait fabriquer (ou concevoir) une partie de ses produits en France, consolidant ainsi les emplois nationaux !" Je pourrais répondre plusieurs choses :

1°) Je me suis déjà récité ces arguments, mais, à la longue, le mécontentement l'emporte.

2°) Je ne savais pas que la Canon était faite en Thaïlande (peut-être dans des conditions décentes), même si, à moins de 100 euros, je me doute qu'une imprimante n'est pas d'origine française (le problème n'est pas là, ça me dérange peu si elle est fabriquée à l'étranger, pourvu que ce soit bien et que les employés soient décemment traités).

3°) Si personne ne fait rien (Galouzeau il cause il cause, mais il agit peu dans ce domaine... Allez baisse les impôts de tes petits copains, Dominique, ça se règlera en 2007), alors on est sûr que la propagation de cette maladie (la "délocalisation pour convenance d'actionnaires") ne risque pas d'être enrayée.

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dimanche, 16 octobre 2005

En avant, marche !

   Les 4x4 ont tendance à me les briser. Dernière ânerie à porter au "crédit" des conducteurs (du moins de certains d'entre eux) de ces véhicules : le saccage des chemins de randonnée. Que voulez-vous, la rando, c'est pas assez cool, il faut marcher, souvent assez longtemps (pas de bon circuit qui soit parcourable en moins de 1h30... et encore... une marche digne de ce nom prend dans les trois heures au minimum), parfois dans la boue (saleté de temps !!), ça monte, ça descend, ce n'est pas toujours bien indiqué, alors, s'il faut faire demi-tour en plus... ben oui, c'est le pied ! Eh bien, pour nos quatre-quatreurs, non ! J'en ai vu emprunter des chemins de rando en voiture !! C'est possible dans de nombreux cas : les chemins de randonnée sont aussi utilisés par les forestiers et les bûcherons ; ils sont donc suffisamment larges pour que leurs véhicules tout-terrain passent... et donc aussi les 4x4 des blaireaux. Aujourd'hui, j'ai croisé un couple qui venait de faire une pause pour admirer le paysage... avant de repartir plein gaz. Rien de tel pour s'oxygéner les poumons, je vous le dis !

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lundi, 10 octobre 2005

Prendre son pied avec des chaussettes

    Suite de la chaussettes-en(-)quête.

            Je me suis rendu dans mon hypermarché préféré. Je n'ai pas été satisfait de ce que j'y ai trouvé : ce n'étaient pas de vraies chaussettes chaudes montantes. Du coup, j'ai fait un détour (pas très loin) par une surface de discompte, où l'on trouve un peu de tout pour pas cher (fabriqué en Chine en général, dans des conditions que l'on espère respectueuses des droits de l'homme...). En général, je n'y achète rien, sauf si je ne peux trouver ailleurs (genre : boîte à savon)... Je m'y suis procuré les dvd de la saison 1 de la série "24 heures chrono" (pas mal faite pour une série télé)... et j'ai jeté un oeil aux rayons vêtements... J'ai trouvé des chaussettes !!! 4,50 euros les 2 paires, en laine à 52 %, polyester 35 %, acrylique 8 %, nylon 5 % (elles sentent le pétrole). Aucune indication d'origine... N'est-ce pas obligatoire ? J'ai pris un lot de deux. J'ai aussi acheté une paire très chère dans le magasin de matériel de randonnée (68 % de laine, 15 % de nylon, 11 % de polyester, 6 % de matière spéciale, le tout fabriqué en Grèce, la jaquette étant imprimée en Turquie, le nom de la marque évoquant l'Argentine... Vive la mondialisation !) : je me suis souvenu y avoir acheté une paire de chaussettes (chaudes mais non montantes... en clair pas des "mi-bas" comme ils disent dans la surface pas chère) il y a 5-6 ans... paire que je possède encore, alors que les chaussettes que j'affectionne (celle de la lingerie) ont une durée de vie plus courte. On va comparer tout cela à partir de cet hiver !

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vendredi, 07 octobre 2005

Chaussettes, le retour

      ... où il est question de mes pieds, cette fois-ci.

      Chaque année, à l'approche des grands froids, par précaution, étant très soucieux du confort de mes appendices post-tibiaires, j'achète des chaussettes épaisses, montantes... chaudes ! J'aime beaucoup me promener par temps froid, les rues quasi désertes, emmitouflé voire encapuchonné ! Il n'y a rien de pire que des pieds qui refroidissent pour gâcher une promenade (les automobilistes et cyclomotoristes indélicats exclus).  Il y a un peu moins d'une dizaine d'années, j'avais trouvé mon bonheur dans une lingerie (qui fournit aussi des articles susceptibles d'accroître le désir chez l'être aimé). 30 francs la paire, talons renforcés, jambes protégés jusqu'au-dessous du genou, la vie était belle... en dépit d'un arrondi à 5 euros à l'occasion du passage à l'euro! Cette année, patatras ! La lingère m'annonce qu'elle n'en vend plus, qu'elle a écoulé son stock depuis l'an dernier (en partie grâce à moi, d'ailleurs), mais, que voulez-vous, ce genre de chaussettes ne fait pas recette (je retiens la rime pour un futur quatrain) : soit les clients achètent pas cher en grande surface des trucs qui ne protègent pas vraiment du froid (mais ils ne marchent pas, ils montent et descendent de voiture), soit les clients prennent de grosses chaussettes constellées de marques (alors que mes chaussettes sont si belles, dans leur ton uni gris clair, gris foncé, bleu océan ou noir !)... vraiment trop moches pour moi. Du coup, je suis allé vaquer du côté d'un magasin plutôt destiné aux randonneurs. Je m'y étais déjà rendu il y a quelques années, mais cela avait été une visite sans suite, sans que je me rappelle pourquoi. La vision des tarifs me rafraîchit ma mémoire : nom dé diou !!! De 8 à 30 euros la paire, et encore, les montantes commencent à 20 euros !  Les randonneurs sont-ils si riches ??? Je sens que je vais aller jeter un coup d'oeil en zone commerciale (en voiture !)...

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lundi, 03 octobre 2005

Elections polonaises

   Je ne suis pas pleinement satisfait de ce que j'ai lu et entendu sur le sujet. J'ai vraiment l'impression que les journalistes et autres commentateurs sélectionnent l'information, soit volontairement, soit inconsciemment, de manière à appuyer une démonstration. Eh bien, à mon tour !

   Dans le cas de la Pologne, c'est d'abord sur le taux d'abstention qu'il fallait insister : 60 %, c'est énorme ! D'une part, cela donne une idée du désaveu dont souffrent les partis politiques, puisque ces électeurs abstentionnistes ne se sont sentis représentés par aucune des formations, pourtant diverses, qui sollicitaient leurs suffrages. D'autre part, cela permet d'expliquer la chute du parti au pouvoir (S.L.D.) : ses électeurs sont en partie restés chez eux. Il serait bon d'avoir aussi le pourcentage de bulletins blancs et nuls. (Décidément, ces comptes-rendus d'élection sont partiels !)

   Le succès de "droit et justice" (qui triple presque son pourcentage des suffrages exprimés) peut se comprendre comme la victoire de la droite la plus "sociale" : les néolibéraux ont fait peur. Et puis la fermeté de langage des dirigeants de cette formation a pu séduire bien des électeurs lassés des scandales de corruption auxquels la gauche a été mêlée. Il reste que, pour moi, cette nouvelle majorité PiS-PO est très fragile : elle est hétéroclite et sa victoire est d'abord une victoire par défaut.

    De ce point de vue, la Pologne ressemble à la France d'il y a quelques années. En moins de 10 ans, elle a connu une évolution comparable à  celle que notre pays a subi en un peu plus de 20 ans. Chez nous, le monolithisme gaullien a cédé la place aux libéraux puis à la gauche ; chez les Polonais, le monolithisme prosoviétique a cédé la place à Solidarité (alliée aux ultralibéraux) puis aux postcommunistes. (Toutes proportions gardées, les grèves des chantiers navals de Gdansk ont été le "Mai 68" des Polonais.) La situation polonaise actuelle a comme une parenté avec l'année 1993 en France, à ceci près que, chez nous, à la gauche mitterrandienne finissante a succédé la droite libérale (dans un pays déjà assez déchristianisé). Même la poussée populiste (Le Pen aurait pu se retrouver au second tour dès 1995, après tout) est commune, puisque le parti Samoobrona d'Andzej Lepper est désormais la troisième force politique du pays, un peu à l'image de notre Front National.

   Un peu de prospective pour terminer : l'actuel président de la République Kwasniewski s'est tenu à l'écart. Malin comme il est, je le vois bien, une fois son deuxième (et dernier) mandat achevé, récupérer les lambeaux des sociaux-démocrates pour forger une nouvelle force d'opposition (de gauche) à ce gouvernement qui ne manquera pas de trahir les aspirations sociales d'une partie de son électorat. Comme c'est le Premier ministre qui détient la réalité du pouvoir, Kwasniewski doit ambitionner de revenir sur le devant de la scène en tant que chef de gouvernement... d'autant plus qu'il est bien vu à l'Ouest, où l'euroscepticisme des formations victorieuses des dernières élections est connu. Sinon, je sens bien une percée populiste se confirmer : Lepper pourrait se trouver en position de force, aux présidentielles ou aux prochaines législatives. La Pologne connaîtra-t-elle son 21 avril ?

lundi, 26 septembre 2005

Economie mentale

       J'ai récemment causé, un soir, avec le patron d'une très petite entreprise. Ce patron était très étonné par ce qu'il avait vu dans la journée : un  panneau publicitaire (d'une chaîne d'hypermarchés qui fait du bruit dans le landerneau...) vantait un type de poste de télévision... "à moins de 40 euros" me dit-il. J'étais dubitatif. Il était sûr de lui, m'affirmant qu'il avait retenu le prix car c'était moins cher qu'un aspirateur qu'il avait récemment acheté, pas cher, 40 euros. Je me mis à le titiller sur la qualité de l'appareil qu'il avait eu à si bon marché. Il reconnut qu'il était bruyant, que peut-être il tomberait rapidement en panne mais que c'était suffisant pour ce qu'il voulait en faire. Je le fis un peu douter en lui demandant si la consommation de cet appareil n'était pas trop grande par rapport à un autre, plus cher, fabriqué en Europe (ou dans des conditions qui laissent supposer que la main-d'oeuvre n'avait pas été payée à coups de trique) et qui, de surcroît, durant plus longtemps, se révèlerait un achat gagnant à moyen terme. Je passai pour un horrible pinailleur. Cette même personne achète ses chaussettes par paquets de dix là où elles sont le moins cher, c'est-à-dire dans une grande surface spécialisée située en périphérie, dans un bâtiment moche. J'ai toujours été étonné de la voir se moquer éperdument du lieu (et des conditions) de fabrication des produits qu'il achète. De la part d'un smicard, j'aurais compris, mais là, j'ai retrouvé ce que j'avais déjà observé chez des proches qui, bien que travaillant à deux (à temps plein), font leurs courses quasi-systématiquement dans les maxi-discomptes (comme on dit en français adapté de l'anglais).

       Tout cela me ramène à ce fameux téléviseur. J'ai fini par tomber sur le panneau publicitaire (qu'il était difficile de ne pas remarquer) : l'appareil était en réalité vendu 67 euros (avec possibilité de ristourne supplémentaire). La confusion autour du prix est sans doute liée au fait que ce patron, mentalement, évalue en francs (précisons qu'il ne s'occupe pas de sa comptabilité) : 67 euros, ça fait un peu plus de 400 francs... donc les 40 euros. Ah, si seulement le taux de conversion des francs en euros avait été plus simple !

       De manière générale, je pense qu'à long terme, la situation des habitants des pays "développés" (les actuels et ceux qui vont rejoindre le groupe) risque de ressembler à ce que j'ai vu dans des films de science-fiction et des mangas : une petite minorité de riches, un bloc de gens qui s'en sortent à peu près ("à peu près", pas "assez bien") et les autres, dans la dèche, hors du système. Bon, ça existe un peu déjà, mais pas au point que les délaissés représentent la majorité de la population. Chaque pays garderait ses emplois hauts de gamme, plus ceux liés à quelques activités particulièrement développées au plan local (ou qu'il est impossible de développer ailleurs)...

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jeudi, 22 septembre 2005

Guillaume Sarkozy

    L'entreprise qu'il préside est en cessation de paiement. Hier, j'ai entendu ricaner des collègues de boulot "de gauche". Je me suis permis de leur signaler que les employés de cette boîte risquent de déguster, pas le frangin de l'autre. Pourquoi certaines personnes "de gauche" sont-elles si immatures ?... (L'auteur de ces lignes se doit de signaler qu'il vient de se gratter entre les fesses... et de sentir son majeur gauche) Ceci dit, je suis convaincu qu'à droite il se trouve de beaux esprits pour se réjouir (secrètement ?) de ces péripéties. J'imagine un membre du clan Villepin sussurer quelque chose dans le genre "Voyez ! Le frère n'arrive pas à gérer une boîte de textile... et vous voudriez confier la France à Nicolas ?!" Bon allez, Dominique, je t'accorde une faveur : je te laisse utiliser cette idée, à condition de le faire dans les 100 jours !

     Je ne me fais pas de souci pour Guillaume Sarkozy. Il a un bon carnet d'adresses, du pognon de côté (il me semble même qu'il ne touche plus de salaire de l'entreprise qu'il préside depuis novembre 2004) et c'est une personnalité dynamique (c'est du moins l'impression qu'il m'a faite quand je l'ai entendu à la radio à plusieurs reprises). Il rebondira. Peut-être même ladite entreprise n'est-elle pas du tout menacée...

     Il a brigué la présidence du medef. La question est : peut-on accéder à ce poste sans avoir le soutien de l'Union des Industries Métallurgiques et Minières ? J'ai l'impression qu'un groupe de patrons a voulu faire un "coup" en promouvant une femme (ça fait moderne, mon garçon !). Sûrs que les bobos (du "Monde" et d'ailleurs) allaient mordre à l'hameçon... J'ai lu des déclarations de L. Parisot et (ça me fait tout drôle d'écrire ce qui va suivre !) je la juge moins intelligente qu'Ernest-Antoine Seillière (à ceci près que ce dernier ne s'est pas encore rendu compte que le monde dans lequel il vit est -plus que légèrement- éloigné de la vie que mène 90 % de la population, ne serait-ce qu' en France !).

mercredi, 21 septembre 2005

Un citoyen est mort

          En 1989, Simon Wiesenthal avait publié Justice n'est pas vengeance. Une autobiographie (éditions Robert Laffont). Ce livre m'avait beaucoup intéressé quand je l'avais lu, quelques années plus tard (je l'avais déniché chez un bouquiniste). Wiesenthal y décrit par le menu sa traque des anciens nazis (Eichmann bien sûr, mais aussi Mengele, sur les activités duquel l'auteur revient en détail...), nombreux à s'être enfuis en Amérique du Sud... ou à n'avoir pas été poursuivis dans leur pays d'origine : des seconds couteaux ont refait carrière, jusque dans le parti social-démocrate autrichien ! (Ou encore en R.D.A. : durant la guerre froide, chaque camp a pas mal "recyclé"). A ce propos, le livre est une mine d'informations sur l'implication d'Autrichiens dans les rouages du régime nazi (une anecdote concerne le père de Jörg Haider... nul ne peut être tenu pour responsable des actes de son père, mais reconnaissons qu'il est des filiations qui sont aussi "intellectuelles"...) ou sur l'indulgence (pour ne pas dire autre chose) dont ont bénéficié nombre de criminels après la seconde guerre mondiale.

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mardi, 20 septembre 2005

Un rêve évaporé ?

Adieu beaux sondages belles prédictions

Des grands mages qui ont bravement annoncé

Des conservateurs l'inéluctable victoire

En Germanie, devenue terre d'élection

 

 

Disparus les larges sourires triomphants

Qui se demandent à présent avec angoisse

Pourquoi malgré la force des médias de masse

Les bulletins ont été si récalcitrants

 

 

Le bateleur sortant s'exprimant sans complexe

Sur la hantise du sabordage social

A aisément surfé, puisant dans le contexte

La force de miner n'importe quel rival.

samedi, 17 septembre 2005

Ma vie est formidable !

    Il y a peu, je me trouvais dans la salle d'attente de la permanence d'un homme politique de mon département. La permanence débute à 9h. Les visiteurs sont reçus dans l'ordre de leur arrivée. Habitant à environ 50 minutes de route de ladite permanence, je suis arrivé à 9h10 (ben oui, il a fallu, lors de ce jour de congé, se lever tôt, se raser, se laver, prendre un petit-déjeuner minimal, vérifier que j'avais bien préparé les papiers nécessaires à la rencontre... du coup, je suis parti un quart d'heure en retard) : quatre personnes m'avaient précédé ! J'avais prévu le coup et emporté un peu de lecture avec moi (il y a avait de quoi dans la salle d'attente, mais je préfère mes lectures...). J'ai attendu patiemment mon tour... 1h50. Le problème n'est pas tant la durée de l'attente que les conséquences de mon petit-déjeuner liquide chocolaté : j'étais horriblement ballonné et je dus fournir des efforts titanesques pour me retenir de faire ce que vous imaginez (je n'ai pas osé quitter la salle de peur que l'une des trois personnes arrivées après moi  - eh oui, il y avait foule ce matin-là - ne me pique mon tour...).

   Après le commerçant, après le citoyen lambda (soucieux d'un permis de construire ?), après le pompier, après l'agriculteur, j'eus accès au saint des saints. Tout se passa bien et ensuite je pus enfin sortir, demander la localisation des toilettes, m'y enfermer et expulser les gaz superflus... ainsi qu'un peu de liquide et de solide

   Après cela, j'ai expérimenté à quelques kilomètres de là un petit resto qui ne paie pas de mine, dans un cadre agréable sans aucun luxe : c'était délicieux et assez bon marché !

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mercredi, 14 septembre 2005

Super, j'ai lu un livre !

" - Pourquoi ne tirent-ils pas de feu d'artifice à EuroDisney ?

  - Parce qu'à chaque fois qu'ils en tirent, les Français veulent se rendre."

 

" - Pourquoi les Français ont-ils planté des arbres sur les Champs-Elysées ?

  - Pour que les Allemands puissent marcher à l'ombre."

 

"La seule manière de pousser les Français à y aller, c'est de leur dire qu'on a trouvé des truffes en Irak."

   Ce sont quelques échantillons (parmi les plus réussis, à mon avis... c'est dire le niveau du tout venant...) des amabilités relevées par Guillemette Faure, correspondante du Figaro à New York, dans un petit livre très incisif, La France made in USA, Petit manuel de décryptage des idées américaines toutes faites sur les Français,  publié aux éditions Jacob-Duvernet.

 G Faure.jpg

   Certaines des anecdotes citées dans cet ouvrage sont connues (la confirmation de la réputation dont jouissent les Françaises... ce que l'auteure - qui a vécu avec un autochtone - a pu constater d'elle-même !), d'autres moins. J'ai souvent ri comme un con devant mon bouquin, par exemple en lisant l'histoire de cet homme d'affaires qui a eu la délicatesse de gratifier G. Faure d'un baise-main, avant de faire de même ... avec le correspondant de R.T.L., prénommé Thomas ! Tout ce qui concerne l'hygiène (celle des Français, vue des Etats-Unis) est craquant, tel ce surnom donné par des Américaines à la ligne 7 du métro parisien : "l'aisselle en mouvement" ! Plus en liaison avec l'actualité, quelques pages fort instructives sont consacrées à la Louisiane.

   Le livre ne manque pas de sérieux, en particulier lorsque G. Faure relève que les dirigeants et les grands médias états-uniens semblent bien plus exigeants avec la France qu'avec l'Allemagne, la Russie ou le Japon. J'ai aussi beaucoup apprécié le passage consacré à la conception de l'amitié outre-Atlantique, qui pourrait ne pas être sans lien avec la mésentente née à propos de l'Irak.

   J'ai quelques réserves quand même. Les personnes que l'auteure a fréquentées aux Etats-Unis ne sont pas forcément représentatives de la population. De même, les Français qui se rendent aux Etats-Unis (tout comme les Américains qui se rendent en France) donnent sans doute une image déformée de la population de leur pays. Enfin, une anecdote du livre concerne les 35 heures (les questions liées au temps de travail sont abordées à plusieurs reprises et de manière intéressante selon moi, sauf dans ce passage) : les passagers d'un vol interne (aux Etats-Unis, bien sûr) n'ont pas pu débarquer car la seule porte de l'aéroport sur lequel ils avaient été détournés était occupée par un avion d'Air-France (déchargé sans doute) : il fut impossible de le déplacer, sous prétexte que le personnel ne pouvait dépasser les 35 heures de travail hebdomadaire ! J'aurais aimé en savoir plus à ce sujet. Dans le cas qui est évoqué ici, ce ne sont pas les 35 heures qui posent problème, mais l'attitude de l'équipage de l'avion : qu'on soit aux 35, 40 ou 45 heures par semaine, il est crétin de ne pas faire un effort supplémentaire dans un cas exceptionnel comme celui qui s'est présenté...