lundi, 11 juin 2007
Boulevard de la mort
Tarantino est de retour, avec un film tarantinesque : ça cause beaucoup (et ça cause cru), le sang finit tôt ou tard par gicler (yeahhhh) et les femmes sont très présentes, et pas dans des rôles de figuration. On a un personnage masculin principal, interprété par un Kurt Russel sur le retour excellent. (Côté filles, à noter la présence de la délicieuse Rosario Dawson, présente aussi dans Clerks.)
Tarantino joue sur tous les tableaux. Il flatte les "rednecks" (les beaufs, les ploucs, les bouseux... c'est assez large comme expression) avec cet anti-héros barge, crade, fan de bagnoles et de cascades. Il met aussi en valeur les femmes : la première partie du film les présente comme des objets sexuels (les jambes et les culs sont très sollicités par la caméra... tout au long du film d'ailleurs), mais aussi des femmes libérées qui s'éclatent, se bourrent la gueule, fument, se droguent, parlent grossièrement (pas de scène vraiment suggestive, à part la pseudo "danse du ventre"... une danse du cul en fait !). C'est limite une bande de poufiasses quand on y réfléchit.
Le sexe est fortement présent, de manière symbolique : la bagnole est un subsitut pénien (phallique même). Je vous laisse découvrir ce que Tarantino en fait. C'est spectaculaire, même pour un gugusse dans mon genre qui n'éprouve pas de fascination pour les tas de tôles (de plastique de plus en plus) sur 4 roues.
La première partie du film est une longue attente. Dès le début, on comprend que ça va mal finir... ET ON ESPERE QUE CA VA VENIR. Le film est un peu trop verbeux... à entendre en version originale sous-titrée, toutefois, pour profiter de tous les "nigger", "fuck", "bitch" et autres joyeusetés. Par contre, je n'ai pas été gêné par l'esthétique "cheap" de certaines scènes : c'est voulu, c'est dans l'hommage.
La deuxième partie voit intervenir une autre bande de filles. On assiste à un beau retournement, avec une séquence finale de toute beauté, que je recommande tout particulièrement aux dames.
13:23 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma
vendredi, 08 juin 2007
88 minutes
Les scénaristes sont fascinés par les tueurs en série, auxquels ils prêtent leur propre talent. Cela nous donne des criminels très très très manipulateurs, adeptes du billard à trois bandes, bien plus intéressants que les ordures de la vraie vie.
Al Pacino se trouve donc confronté à un méchant très méchant. Mais ce méchant très méchant est en prison (lieu dont il s'évertue à sortir, de manière légale... saletés de droits de l'Homme !). Du coup, il a monté une manigance. L'intérêt du film est de démêler cet écheveau... et de trouver la complice, car il s'agit d'une femme. Cela tombe bien, parce que Pacino-le-psychiatre-médiatique-engagé-dans-la-lutte-contre-le-mal est entouré de femmes, en général ravissantes, surtout ses étudiantes. (Comment ? Je ne vous avais pas dit qu'il enseignait en fac ? Ben voilà, c'est fait !)
Les scénaristes ont embrouillé à loisir l'intrigue, lançant le spectateur sur une foule de fausses pistes. Du coup, les révélations de la fin paraissent un peu artificielles. Ce n'est pas aussi bien foutu que d'autres polars ou films à suspense. Mais cela se regarde sans déplaisir.
A noter l'importance des téléphones portables (de genres très différents) dans l'histoire. Du coup, je sens que les acteurs, Pacino en tête, ont particulièrement travaillé la gestuelle téléphonique.
Pour les curieux : cela se passe à Seattle, sur la côte Ouest donc, mais au Nord, pas en Californie. Du coup, il fait un temps de merde !
14:00 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma
jeudi, 07 juin 2007
Eva Joly au "Fou du roi"
Aujourd'hui, l'ancienne juge d'instruction faisait partie des invités de l'émission de France Inter. J'écoute de temps à autre ce programme, parce j'apprécie le talent de certains chroniqueurs, même si je suis très souvent agacé par le côté "pipole". Ce jeudi, j'ai goûté l'intervention de Daniel Morin, qui parle si bien des femmes. Eva Joly en chanson, c'était détonnant !
Mais le principal intérêt de l'émission résidait dans les propos de l'ancienne juge. Quelle rigueur morale ! Quel sens de l'intérêt public ! On est sidéré de voir à quel point la France est engoncée dans les magouilles et les privilèges de la caste affairo-politico-médiatique, alors qu'en Norvège, par exemple (le pays d'origine de Mme Joly), on est autrement conséquent en matière de respect des règles (peut-être un peu trop d'ailleurs... mais cela laisse une considérable marge de progression aux Français !).
Je ne sais pas si cette émission est téléchargeable, mais j'en recommande vivement l'audition !
Le site de Radio France :
15:10 Publié dans Politique, Société | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : *de tout et de rien*
mercredi, 06 juin 2007
Zodiac
C'est un polar sans en être un : l'histoire est inspirée de faits réels. Cela donne un film haletant (c'est le côté polar), et le réalisateur a voulu ménager des effets de surprise comme dans tout polar qui se respecte, mais il est corseté par les faits. Ne pas s'attendre donc à des retournements aussi spectaculaires que ce que l'on a pu voir dans nombre de bons polars anglo-saxons de ces dernières années.
C'est bien joué. J'ai retrouvé avec plaisir Robert Downey Junior, très bien en journaliste "allumé". Mark Ruffalo confirme son grand talent (déjà remarqué dans 30 ans sinon rien, Windtalkers... et surtout In the cut et Eternal sunshine of the spotless mind). Jake Gyllenhaal explose dans ce film. Le côté nounours maladroit asocial obstiné de son personnage est rendu avec grand talent. Il confirme ce qu'il avait laissé entrevoir dans Donnie Darko, Le jour d'après et surtout l'excellent Jarhead.
A part cela, le film ne m'a pas particulièrement enthousiasmé. Cela se suit sans déplaisir, mais sans plus. C'est long. On peut passer le temps avec les très belles vues de San Francisco. Fincher ne fait preuve d'aucune virtuosité, mais il prolonge habilement la lignée des cinéastes urbains.
13:29 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma
vendredi, 01 juin 2007
Pirates des Caraïbes 3
La première semaine, il n'était pas question d'aller voir ce film : compte tenu de sa durée, les séances sont peu nombreuses et donc les spectateurs sont concentrés aux horaires "accessibles"... même en deuxième semaine ! J'ai choisi un jeudi : j'ai échappé à la queue (et je suis arrivé très en avance). La salle s'est finalement remplie à 80 % environ.
Le troisième volet des aventures de notre fine équipe de branquignols peut s'analyser avec la formule "rupture dans la continuité". Commençons par celle-ci. C'est d'abord un film d'action réussi, avec moult péripéties, des rebondissements en veux-tu, en voilà, avec des reniements et tout plein de cynisme. Les effets spéciaux sont jolis à regarder, surtout sur un grand écran. Mention spéciale pour le maelstrom... et Davy Jones, toujours aussi sexy ! Dans la continuité aussi les pointes d'humour, pas souvent subtiles, mais ô combien efficaces ! Dans ce volet, je note que les orifices sont très souvent le support de scènes grotesques ou d'allusions graveleuses...
La rupture (avec le précédent volet) n'est pas toujours positive : le film est plus long, sans que cela soit justifié. On aurait pu pratiquer des coupures. De plus, le début est assez surprenant, avec trois séquences très différentes, une avec les pendaisons (assez forte), une avec l'escale à Singapour (très drôle) et une dans une sorte de désert (agréable ce silence dans la salle, face à l'absence de dialogue à plusieurs reprises) : Johnny Depp cabotine à souhait (au départ, en plusieurs exemplaires !), face à un "troupeau de pierres" dont je vous laisse deviner la véritable nature... Mais ce qui m'a le plus indisposé est la place prise par le couple formé par Orlando Bloom et Keira Knightley. C'est souvent chiant, voire niais, même si elle s'en sort nettement mieux. Peut-être y-a-t-il quelque chose à revoir au niveau du doublage. J'en profite pour signaler qu'il est stupide d'avoir doublé les chansons. Le résultat est artificiel. Il aurait mieux valu conserver, dans ce cas, la version originale, et sous-titrer ce passage. Le public est habitué à entendre des productions anglosaxonnes à la radio. Pourquoi pas au cinéma ?
L'importance accordée à un personnage déjà présent auparavant, Tia Dalma / Calypso, est l'une des nouveautés positives. L'actrice qui l'incarne (Naomie Harris) est très bonne. Ses interventions relancent l'action et nous permettent de voir Davy Jones sous un autre jour... au propre comme au figuré !
Comme pour le précédent, restez jusqu'à la fin du générique. Vous aurez droit à un aperçu du 4 (ben oui, y en faut cinq pour achever la série, on vous l'a déjà dit !)... dix ans plus tard.
15:25 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma
dimanche, 27 mai 2007
Irina Palm
Certains films ressortent plus de la masturbation intellectuelle que de l'oeuvre cinématographique. L'onanisme cérébral n'est pas haïssable en soi, mais on peut espérer gagner autre chose en fréquentant les salles obscures.
Ici, il est question d'une grosse branleuse, ce qui ne veut pas dire qu'elle soit la reine des feignasses. Non, au contraire, son hyperactivité lui vaut d'attraper un "pénis elbow" !! Toutes les séquences qui tournent autour de cette activité sont savoureuses, mais ce n'est pas le seul intérêt du film.
C'est d'abord une chronique sociale, quelque part entre Ken Loach et Stephen Frears. D'ailleurs, à mon humble avis, ce film aurait eu toute sa place à Cannes, n'en déplaise aux fines bouches et aux critiques coinços. Notre "veuve poignet" (spirituelle traduction de "wanking widow" !) est d'abord une femme mûre, un peu abandonnée (son fils chéri la considère un peu comme sa bonne à tout faire... dans certaines limites), dans une banlieue sinistre de Londres. Nous avons donc droit à un superbe tableau des splendeurs de la vie provinciale, entre mesquineries, cancans et désespoir. Mention spéciale aux mamies du jeu de cartes et aux personnages de l'épicerie ! Et quelle belle scène que celle qui voit Maggie leur révéler son activité...avec des détails !
Marianne Faithful est excellente. Le réalisateur la suit tantôt en plan large (pour accentuer sa solitude, encore accrue à partir du moment où elle exerce dans le bar à hôtesses), tantôt de près, caméra à l'épaule. Cela suggère très bien le trouble qui l'habite. La musique (excellente elle aussi) va dans le même sens.
Il est aussi question d'amour dans ce film. Maggie a perdu un enfant dans sa jeunesse... et on finit par apprendre que son mari la trompait. En plus, elle qui ne s'entend déjà pas très bien avec sa bru se fâche avec son fils (pour tenter de sauver le petit-fils). Ce sont les rencontres extérieures qui l'enrichissent : les scènes de dialogues avec le patron du bar (tout droit sorti de chez Kusturica) ou la "collègue" sont très belles. C'est l'un des grands talents du film que de réussir à faire émerger ces fractures intérieures, sorte de marque de fabrique de la majorité des personnages.
16:20 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : cinéma
samedi, 26 mai 2007
La Faille
Ce long métrage est à classer dans la catégorie des "films urinatoires". Je m'explique. Cette catégorie regroupe des films qui suscitent, chez le spectateur, une irrésistible envie de libérer la vessie d'un liquide superfétatoire. Dans cette catégorie, on trouve les films particulièrement drôles (assez rares), les films d'aventures et les polars. Ceux-ci émoustillent particulièrement le cerveau. Nous voici donc avec La Faille.
C'est bien écrit. Le suspense est bien mené même si, je le dis sans forfanterie, j'ai assez rapidement deviné l'élément qui allait "retourner" le film. Dès le début, il est évident que le personnage incarné (avec talent) par A. Hopkins a tué sa femme et qu'il va tout faire pour échapper légalement à la justice. J'ai donc été très attentif aux séquences qui ont précédé l'assassinat (ou, du moins, la tentative). Je n'ai pourtant pas tout compris tout de suite : certains des gestes du meurtrier paraissent obscurs. C'est quand les premières conclusions de l'enquête sont livrées que j'ai vu "la faille". Je vous laisse le soin de la découvrir. C'est l'un des charmes du film.
Mais, en plus de cela, on a droit à de bons numéros d'acteurs (Hopkins bien sûr, mais aussi le surprenant Ryan Gosling... n'oublions pas tous les seconds rôles, efficaces... comme dans tout polar qui se respecte), une réalisation léchée : très joli (par exemple) ce plan qui voit la réflexion de l'image de l'un des personnages dans une flaque de sang. Le film nous offre régulièrement de petites perles visuelles.
C'est aussi une histoire de morale. A travers le vieil homme, on est amené à se demander quelle importance il faut accorder à la parole donnée. A travers le jeune homme, on est amené à se demander quelle importance il faut accorder à l'enrichissement personnel. Ainsi, si l'on pousse le raisonnement à l'extrême, le héros aurait très bien pu accepter l'offre saugrenue du meurtrier et devenir son avocat ce qui, une fois celui-là acquitté, lui aurait permis d'épaissir son carnet d'adresses et de valoriser encore mieux son profil aux yeux de son nouvel employeur. Mais l'un des enjeux du film (et ce qui relance l'histoire) est que le petit arriviste talentueux a un reste de conscience.
16:55 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma
vendredi, 25 mai 2007
Still life
C'est le genre de film qu'il n'est pas facile de voir quand on habite l'Aveyron : au début, il sort uniquement à Toulouse (à l'Utopia) et Montpellier (dans l'un des cinémas Diagonale), nulle part ailleurs dans le coin pendant deux-trois semaines. Après, cela se rapproche : à Albi (à l'Athanor), puis, soit à Carmaux (bon cinéma, le Lido, pour une ville de cette importance), toujours dans le Tarn donc, soit à Cahors (à l'ABC), donc dans le Lot. Une semaine après, on peut espérer l'avoir dans l'Aveyron, à Rodez (ce qui m'arrange), à Millau (programmation intéressante des Lumières de la ville) ou même à Decazeville, dans le nouveau cinéma La Strada (3 salles, une grande, une moyenne, une petite, avec une partie "art et essai"... c'est bien les gars !) qui a remplacé la vieille salle unique de centre-ville.
C'est une plongée dans la Chine d'en bas, loin des lumières de Shanghaï, loin de la capitale Pékin ravalée, loin des métropoles du Sud-Est, transformées par la mondialisation. Ceci dit, l'action se déroule autour de Chongqing, l'une des principales villes du pays. Mais les "héros" visuels sont le Yangzi et son barrage. Les personnages sont posés là et, parfois, on a l'impression que l'intrigue n'a pas d'importance. C'est le côté "nouvelle vague" du film, dont les dialogues ne sont d'ailleurs pas toujours réussis.
Par contre, le tableau social est édifiant. Entre les travailleurs du fleuve, les démolisseurs d'immeubles (dont la vulnérabilité contraste avec l'aisance calme des désinfecteurs qu'il leur arrive de côtoyer), l'hôtelier, les commerçants des rues et les voyous, on a droit à un kaléidoscope saisissant. J'ai eu parfois l'impression que les personnages étaient interprétés par les gens eux-mêmes (et pas par des acteurs), tant le réalisme est puissant.
Le film est aussi le croisement de deux mélos chinois contemporains. Un homme, présenté d'abord comme un frustre du Nord (il est du Shanxi), recherche sa femme et la fille dont il a été séparé 16 ans auparavant. Une femme cherche son mari envolé depuis deux ans. Tous deux utilisent le fleuve pour se déplacer. Le film semble montrer comme inexorable à la fois la "modernisation" de la région (impulsée par la construction du barrage des Trois-Gorges) et la déchirure des couples qui, à l'image de la Chine traditionnelle, sombrent. Modernité et progrès ne sont donc pas synonymes. Plus prosaïquement, le film est un hommage au petit peuple de Chine, décrit de manière attachante, mais sans complaisance (on se fait facilement arnaquer).
14:20 Publié dans Chine, Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma
samedi, 19 mai 2007
Nicolas Sarkozy habile à la manoeuvre
Il s'agit ici de l'U.M.P.. Pour éviter d'avoir un rival potentiel à la tête du parti (eh, oui, les fidèles sentent rapidement leurs dents rayer le parquet, en politique), le nouveau locataire de l'Elysée a eu la bonne idée de diviser le pouvoir en trois. Mais l'habileté suprême ne réside pas là : elle est dans la personnalité du "triumvirat". On y trouve Jean-Claude Gaudin et Pierre Méhaignerie, qui ont la particularité d'avoir commencé leur carrière à l'U.D.F., au Parti républicain devenu Démocratie libérale pour Gaudin, au C.D.S. (transformé ultérieurement par Bayrou en Force démocrate) pour Méhaignerie.
C'est un signe de plus donné à l'électorat U.D.F. Tous les deux sont nés en 1939, l'un a déjà 68 ans, l'autre les aura en octobre prochain. Il est donc légitime de penser que leur carrière politique pourrait s'achever dans 5 ans. Voilà qui a tout pour réjouir le troisième larron, qui n'est autre que Brice Hortefeux, l' "ami de trente ans" de Nicolas. De surcroît, la réalité du pouvoir pourrait être détenue par un futur secrétaire général, en la personne de Patrick Devedjian, autre grand pote de Nicolas. Voilà pour le verrouillage par les anciens du R.P.R..
Pour ceux que cela intéresse, j'ajoute un lien vers le site du Parti socialiste... Damned, pourquoi donc ? Pour que vous puissiez y télécharger (gratuitement) le livre écrit il y a plusieurs mois de cela par Eric Besson contre Nicolas Sarkozy. C'est une lecture fort piquante au vu du contexte actuel...
http://hebdo.parti-socialiste.fr/2007/01/10/347/
J'en termine avec les membres putatifs du gouvernement. La pédégère d'Areva, Anne Lauvergeon, a été pressentie. Elle aurait refusé. Elle a eu raison, à mon avis. Seul un ministère associant l'industrie et l'énergie aurait pu l'intéresser. La configuration retenue pour les périmètres ministériels (avec le poids symbolique accordé au développement et à l'aménagement durable) ne pouvait pas lui convenir. Qui plus est, mieux vaut pour elle rester à un poste de direction plutôt que de s'embarquer dans un rafiot gouvernemental qui pourrait rapidement sombrer. Peut-être même a-t-elle affecté d'être intéressée, dans un premier temps, pour nouer une relation amicale avec le nouveau pouvoir, histoire de préserver son poste et aussi, qui sait, dans l'espoir d'obtenir un soutien pour l'achat de REpower.
20:40 Publié dans Politique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Politique
vendredi, 18 mai 2007
Le premier gouvernement Fillon
... que l'on appelle (abusivement ?) parfois le "gouvernement Sarkozy", tant la marque du nouveau président de la République semble grande sur la composition de l'équipe chargée de gérer les affaires courantes en attendant les élections législatives. Ben oui : aucune décision importante ne sera prise avant que la nouvelle Assemblée ne soit élue. Nicolas Sarkozy est toujours en campagne, et il est très habile. Observons d'un peu plus près sa nouvelle garde rapprochée.
C'est d'abord un gouvernement U.M.P. : outre François Fillon, tous les ministres sont étroitement liés à ce parti (membres ou affidée comme Mme Albanel), à deux exceptions près : Bernard Kouchner et Hervé Morin. 2 sur 15, sur 16 même. L'Etat U.M.P. risque de reproduire feu l'Etat R.P.R. chiraquien. Bonjour la rupture... Par contre, trois des cinq secrétaires d'Etat ne sont pas du sérail gaullo-conservateur. Notons que deux d'entre eux, Hirsch et Bosson, occupent des strapontins sans réel pouvoir. Ils auraient tout aussi bien pu faire le même travail sans appartenir au gouvernement, à l'image de ce qui était annoncé à propos de Claude Allègre.
Concernant le renouvellement, il y a matière à discussion. Cinq des ministres peuvent être considérés comme de vrais débutants dans ces fonctions : R. Dati, H. Morin, C. Boutin, V. Pécresse et C. Albanel. Six peuvent être considérés comme pas trop usés en politique : B. Hortefeux, X. Darcos, C. Lagarde, X. Bertrand, E. Woerth et R. Bachelot. Les cinq autres font figure de vieux routiers : F. Fillon, A. Juppé, M. Alliot-Marie, B. Kouchner et J.-L. Borloo.
Enfin, causons un peu de "l'ouverture". La dernière semaine a été le théâtre d'une piquante farandole de faux-culs. Le président a bien manipulé ce petit monde. Commençons par les "gaucho-sarkozystes". L'attitude de Bernard Kouchner est à la fois sidérante et parfaitement compréhensible. Elle est sidérante parce qu'il s'est parfois exprimé avec sévérité sur le nouveau locataire de l'Elysée et qu'il va côtoyer au gouvernement des personnes avec lesquelles il n'a pas grand chose en commun. De surcroît, il n'est qu'un deuxième choix pour ce poste, pour lequel N. Sarkozy avait d'abord contacté Hubert Védrine. Mais, finalemement, c'est assez conforme au tempérament du fondateur de M.S.F.. Il aime que l'on parle de lui et il estime que ses compétences n'ont pas été assez valorisées dans le passé. Je me rappelle que, lors de la campagne des européennes de 1994, Kouchner, numéro 3 de la liste Rocard, avait fait un vibrant éloge de Bernard Tapie, qui conduisait une liste concurrente ! (Il me semble même qu'il avait fini par déclarer avoir voté pour sa liste !!!) Du coup, aujourd'hui, je ne suis guère étonné de le voir pratiquer le grand écart qui l'a conduit à soutenir Ségolène Royal avant de prôner, dès avant le second tour de la présidentielle, une alliance avec François Bayrou, pour finir dans la musette de Nicolas Sarkozy. A 67 ans, le docteur qui n'est jamais parvenu à se faire élire n'a plus rien à perdre. Il fait preuve de la même insouciance que lorsqu'il a servi de caution morale à Total en Birmanie. (Tiens, un petit lien pour ceux qui auraient la mémoire courte : http://www.fidh.org/article.php3?id_article=357 .) Point positif de sa nomination : elle pourrait conduire à la mise à l'écart de Madame (Christine Ockrent voyons !) qui, chaque semaine, fait la preuve dans France Europe express qu'il est possible de sortir d'écoles prestigieuses et d'avoir une très faible idée de ce qu'est l'impartialité.
J'ai pas mal ricané quand j'ai appris la danse du ventre des vieux débris de la gauche. Védrine ne pouvait se résoudre à ne plus jouer un rôle, vu la haute opinion qu'il a de sa petite personne. Claude Allègre s'est montré fidèle à lui-même : à l'ego surdéveloppé, davantage que la conscience politique sans doute ! Bon, je ne vais pas m'acharner sur tous les has-been du P.S., même s'il est toujours bon de rire un peu de la bêtise d'autrui. Je ne vais quand même pas laisser passer Eric Besson. Voilà un bon client ! Dès qu'il a exprimé ses doutes sur la campagne de Ségolène Royal, je me suis dit : "Toi, mon gaillard, tu as repéré le sens du vent !" A l'époque, les journaleux français, toujours aussi médiocres, ne l'avaient pas suffisamment "travaillé au corps" à mon goût. Quelle belle conversion que celle du plus virulent contempteur du maire de Neuilly au P.S., devenu soudainement un apôtre du nouveau Messie ! Il était évident qu'on lui avait promis quelque chose ! Et sa pitoyable prestation d'entre-deux-tours au meeting de N. Sarkozy était tout sauf imprévisible ! Au final, il doit tout de même se contenter d'un poste limite merdique. Le traître est récompensé, mais a minima. Et Sarkozy en profite pour faire la nique à Ségolène, qui lui aurait demandé (d'après un écho paru dans Le canard enchaîné fin avril - début mai) de ne pas prendre le félon dans l'équipe gouvernementale. Mais, que la Jeanne d'Arc du Poitou se console, il en est des membres de ce gouvernement comme des regrettées "jupettes", beaucoup risquent de ne pas faire long feu...
Cerise sur le gâteau : les "centristes". Un seul ministre ! C'est dire l'influence que les as du retournement de veste vont avoir sur la politique gouvernementale, surtout si les élections législatives envoient 350 à 400 députés U.M.P. au Palais Bourbon ! Car c'est là le coeur du problème. En dépit de sa confortable victoire, Nicolas Sarkozy n'est pas certain de disposer d'une ample majorité à l'Assemblée : les projections comportent une marge d'incertitude, liée au nombre de triangulaires et quadrangulaires (faut pas oublier les frontistes tout de même !). Si l'actuel gouvernement devrait s'appuyer sur une majorité absolue, elle pourrait être étriquée, et donc contraindre le chef de l'Etat à plus de négociations que ce qu'il escomptait.
19:35 Publié dans Politique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Politique
samedi, 12 mai 2007
Très bien merci !
Encore un film français qu'il n'est pas facile de voir. Parfois, la production pratique la stratégie de la sortie ciblée (dans un nombre limité de salles), comptant sur les critiques et le bouche-à-oreille pour faire le succès du film. C'est ce qui s'est passé, me semble-t-il, avec Le candidat. Je ne sais pas si c'est le cas pour ce film-là. Il est aussi possible que le sujet qu'il aborde soit jugé dérangeant par des programmateurs de salles un peu timorés.
C'est pourtant un film bien plus riche que ce que j'en ai entendu dire : il n'est pas une simpliste diatribe anti-flics, il aborde beaucoup d'aspects de la vie contemporaine. L'interprétation est de haut niveau : Gilbert Melki (comptable méticuleux, propre sur lui) est tout en tension, parfois halluciné, parfois teigneux, parfois malicieux ; Sandrine Kiberlain est sublime de retenue dans le rôle de cette épouse aimante et obstinée, chauffeure de taxi.
Le film est donc assez sévère pour notre société. L'entreprise dévore ses cadres et ne rend pas justice à leur travail (leur dévouement même, parfois). La police y contrôle à tout va, sans respecter toujours les formes (la scénariste a eu ici l'heureuse idée d'éviter que le couple contrôlé ne soit "coloré"). Le système hospitalier prend l'eau et le personnel baisse les bras, abandonnant une partie de sa conscience professionnelle.
La morale du film est sarcastique. Je ne veux pas tout dévoiler, mais je peux dire que, si l'on se fie au déroulement de l'histoire, il est suggéré que dans ce monde qui ne respecte pas les règles qu'il affiche, il faut soi-même se montrer irrespectueux, tricheur.
17:16 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma
vendredi, 11 mai 2007
Les caissières du "Géant" de Rodez
Leur grève continue. D'après la presse locale, 65 à 75 % du personnel participe au mouvement. Résultat : à certains moments de la journée, seules deux caisses sont ouvertes. La direction a d'abord utilisé des chefs de rayons puis elle a fait venir du personnel des autres magasins Géant Casino. Ce personnel travaille d'habitude à Decazeville et Millau, sauf erreur de ma part. Ces magasins ne semblent pas touchés par le mouvement de grève, lié à des conditions locales.
J'ai photographié le tract (pas très précis sur les causes, comme je l'ai écrit dans un précédent billet). On appréciera qu'il soit rédigé dans un français correct... avec une faute toutefois : il aurait fallu écrire "voire" et non "voir" (à la deuxième ligne du deuxième paragraphe), puisqu'il s'agit de l'adverbe et non du verbe.
P.S. Mon précédent billet sur le même sujet semble souffrir d'une forme de censure : quand on essaie de le lire à partir de son introduction (ou de son titre), une page d'erreur s'affiche. Il faut cliquer sur "La senteur de l'esprit" pour pouvoir lire ce message, qui s'affiche en même temps que les autres du blog. Peut-être quelqu'un pourrait-il éclairer ma lanterne ?
18:50 Publié dans Aveyron, mon amour, Economie | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : *de tout et de rien*
jeudi, 10 mai 2007
Amer béton
C'est l'adaptation d'un manga japonais... une de plus ! Cette fois-ci, la bande à Miyazaki n'y est pour rien. Le graphisme est d'ailleurs très différent : plus anguleux (à l'image des personnages, au physique comme au mental), moins léché, plus "arts déco".
Les héros sont des orphelins des rues, des délinquants. Comment ! Ben oui, ils volent, ils guettent, ils rigolent. Mais de méchants yakuzas arrivent bientôt. Les bandes traditionnelles vont en prendre pour leur grade, tandis que les flics s'inquiètent devant l'arrivée de ces hors-la-loi si différents de leurs voyous habituels.
"Noir" et "Blanc", les deux héros, sont complémentaires. Ils ne sont rien l'un sans l'autre. Encore une illustration du yin et du yang, dont le symbole figure sur le vêtement de l'un d'entre eux. Fraternité, camaraderie, amour, on peut y voir ce que l'on veut. Je penche un peu pour l'illustration de deux aspects d'une même personnalité.
Le film est particulièrement intéressant parce qu'il montre des jeunes à côté de la plaque, sans manichéisme. Même les truands adultes sont des personnages complexes. Bon, ce n'est pas un chef-d’œuvre mais, si vous avez le temps, ce film mérite un petit détour.
19:50 Publié dans Cinéma, Japon | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma
mercredi, 09 mai 2007
Une Jeunesse chinoise
C'est une fresque intimiste chinoise. Cela peut paraître contradictoire, mais c'est ce qui décrit le mieux ce film, à mon avis. L'arrière-plan est l'évolution de la Chine de 1987 au début du XXIème siècle. On peut grosso modo diviser le film en trois : avant les manifestations, pendant le bouillonnement du printemps 1989 et après la répression. De ce point de vue, la meilleure partie est celle traitant du début : cette Chine d'avant 89, avec ses espoirs, ce foisonnement, c'est un peu la France d'avant mai 68...
... avec sa libération sexuelle. C'est le deuxième aspect du film : la découverte du plaisir physique et de l'amour (qui peuvent ne pas concorder, ça aussi c'est une leçon). L'héroïne se cherche et cherche à s'épanouir, bringueballée par la politique, qui passionne son chéri. Du coup, elle est un peu larguée. Le film réussit à faire sentir la sensualité de certains moments, tout comme il fait passer le sentiment de trahison. La mise en scène est très habile, nageant tantôt dans le style documentaire, tantôt dans l'ambiance nébuleuse des émotions.
Le film dure toutefois 2h20, et ça se sent. Je le trouve un peu moins réussi que Le Vieux Jardin, qui est moins long, plus virtuose aussi. La fin semble s'inspirer de certains films de "qualité française" : le temps a passé, les gens ont changé. Cela rejoint le propos du film : la dictature a brisé des vies, non seulement en frustrant la population de ses aspirations démocratiques, mais aussi en détruisant des histoires d'amour.
17:55 Publié dans Chine, Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma
dimanche, 06 mai 2007
Le Vieux Jardin
Le cinéma sud-coréen, vous connaissez ? Il ne produit pas que des films d'action ou fantastiques décapants. Il s'agit ici d'un mélodrame à caractère historique. Dès le début, tout suspense est tué : on sait que lorsque le héros sort de prison, sa dulcinée est morte d'un cancer. L'intérêt du film est ailleurs.
Le film fait revivre cet amour par le biais des retours en arrière, façon madeleine de Proust. C'est en retournant sur les lieux où ils se sont aimés, en touchant les objets, que le héros revit cette passion. Il y a le contexte de la dictature sud-coréenne, très dure dans les années 1970-1980, plus douce à partir des années 1990, jusqu'à la démocratisation. Si j'avais vu ce film il y a 15-20 ans, je me serais senti plus proche du principal personnage masculin. Aujourd'hui, je me reconnais plutôt dans l'héroïne, brillamment interprétée. La deuxième partie du film lui est davantage consacrée, alors que la première heure est plus centrée sur le héros. On voit cette femme amoureuse, orgueilleuse, talentueuse, vivre sans son amant mais avec son amour. La scène qui la voit rencontrer la mère du prisonnier est très belle : ces deux femmes très différentes souffrent de son absence, chacune à sa manière.
Si le film est prenant par l'émotion (pas la guimauve, rassurez-vous) qu'il dégage, il est aussi d'une grande beauté formelle. Les plans tournés dans cette campagne humide sont à couper le souffle, tout comme la partie urbaine, bien qu'organisée d'une tout autre manière. Quant aux plans occupés par les personnages, ils sont souvent magnifiques, avec des jeux d'ombres et de lumière... sans oublier la qualité de l'interprétation : enfin des gros plans qui se justifient ! Il y a même une mise en abyme artistique : l'héroïne se lance dans la peinture et le croquis. Ceux qui ont été réalisés pour le film sont vraiment très beaux !
Enfin, le film joue quand même sur quelques éléments d'incertitude : un personnage va intervenir, qui va peut-être faire le lien entre le passé et le présent.
Si une salle le programme à proximité de chez vous, laissez-vous tenter par ce film !
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samedi, 05 mai 2007
Jesus in camp
Voici un documentaire venu d'outre-Atlantique, qui nous cause des protestants intégristes, de leur propagande (euh.. prosélytisme), de leur savoir-faire, de l'éducation qu'ils dispensent. On rit beaucoup, on ricane même devant l'absurdité de certaines situations, hélas réelles.
C'est le second versant du film : ces gens sont dangereux. Créationnisme, anti-avortement, islamophobie extrême sont leurs "valeurs". A la vision du film, on peut penser que ces adultes sont en train de fabriquer de futurs assassins de médecins avorteurs, de futurs "croisés" qui, finalement, ne ressemblent que trop à leurs cousins islamistes. L'intolérance de ces gens-là va jusqu'à dénoncer l'influence pernicieuse de Harry Potter : ben oui, un sorcier ne peut pas être bon, il est forcément un méchant suppôt du diable !
Mais, derrière tout cela, il y a surtout des enfants. Ils sont marrants quand, réunis dans le camp d'été, ils s'amusent dans la chambre au-delà de l'heure autorisée. Mais on voit bien que, à cause de cet embrigadement, ces gamins sont des névrosés en puissance. Aux garçons on propose de devenir prêcheurs ou soldats (voir les chorégraphies belliqueuses) : c'est mettre beaucoup de pression sur ces fragiles épaules.
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Clerks II
Ces "employés modèles" avaient été une découverte pour moi, en 1994. Je dois l'avouer : il fait partie de mes films "cultes". Le deuxième volet n'a pas été extrêmement bien accueilli par la critique. Par fidélité et un peu par curiosité, je suis allé voir cette suite.
On retrouve nos deux amis, le coincé-velléitaire-moralisateur et le branleur-obsédé, dans la dèche (relative) : le magasin part en fumée. Direction un fast-food, où ils travaillent sous la direction d'une somptueuse métis, qui semble avoir tous les talents. (C'est quand même pratique, d'être cinéaste : on peut matérialiser ses fantasmes à l'écran !) Dans leurs conversations, il est toujours question de sexe, d'anus aussi (en particulier le "bouche à cul", une pratique qui fait débat... Les fidèles auront perçu la référence au n°1, où l'autofellation fait rebondir l'intrigue à plusieurs reprises). Comme dans le premier, une des scènes les plus porteuses de sens se passe sur un toit
On retrouve aussi le duo de vendeurs de shit, avec le mutique (Kévin Smith en personne) et l'expansif, toujours aussi déjantés, toujours aussi fans de musique relaxante. On a un petit nouveau, un jeune blanc bien comme il faut qui est là pour servir de défouloir contre l'Amérique bien-pensante et cul-serrée (la promise du héros a aussi cette fonction, mais à un degré moindre). Cela nous vaut des séquences jouissives tant sur le plan des dialogues qu'au niveau des relations entre les personnages. Grâce à ce film, vous saurez enfin ce que les jeunes filles vierges cachent au fond de leur vagin ! Attention toutefois si vous avez l'estomac fragile : l'un des clients du resto part avec une commande un peu particulière...
Pour terminer, on se fait servir un spectacle d' "érotisme inter-espèces". Il est question d'un âne et d'une fellation. Je vous laisse le plaisir de découvrir la chose... Sachez que cela se termine en compagnie de personnes portant l'uniforme !
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vendredi, 04 mai 2007
Spiderman 3
Avant de voir ce film, il faut prendre quelques précautions, en particulier passer par les toilettes : je suis allé à la première séance du soir, après dîner, sans avoir accompli cette élémentaire besogne... eh, bien, je peux vous dire qu'une demi-heure avant la fin du film, j'ai ressenti une formidable envie d'uriner. Le film donc est long... et trépidant.
La scène d'action la plus réussie est pour moi la première, celle qui voit le Bouffon poursuivre le héros. Les autres sont plus classiques, plus basiquement spectaculaires, aux effets trop appuyés. Le numérique joue aussi un rôle appréciable dans la séquence qui voit la naissance de "l'homme-sable" : ma-gni-fique.
L'autre grande qualité du film est son humour : cela rend le "pudding" moins indigeste. Je relève tout particulièrement la séquence qui voit Parker-le-coincé se transformer en Parker-le-djeunse-qui-se-la-joue, vraiment hilarante. Je pense qu'une partie du public masculin a dû se sentir visée (les filles rient beaucoup à cette séquence)...
Cependant, le film souffre des séquences de "non action", marquées par la platitude des dialogues (genre le vieil homme, au début, qui, en regardant un écran qui diffuse des images de Spiderman, sort une affligeante banalité ; genre aussi le "Mais qui es-tu ?" sorti par Mary-Jane à Parker dévoré par la chose ; genre le discours final gnan-gnan... j'en passe, et des pires). Par contre, le personnage de tante May fonctionne bien.
On peut aussi faire une lecture politique de ce film. C'est la société (l'acharnement policier et le désir de vengeance de Parker) qui font de l'homme-sable un monstre dangereux. De ce point de vue, le scénario fait preuve d'un minimum de subtilité concernant les personnages de criminels. Entre eux et le héros, tout n'est pas blanc/noir. De surcroît, on peut voir là une métaphore de l'interventionnisme bushien post-11 septembre : le désir de venger des proches assassinés (l'oncle symbolisant les victimes des attentats) conduit les "bons" à devenir "méchants" et à radicaliser leurs adversaires (l'homme-sable et le Bouffon). Ce n'est pas mal vu et mis en scène.
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jeudi, 03 mai 2007
Ze débat
Au départ, je n'avais pas l'intention de le suivre. J'ai donc vaqué à mes occupations. Puis, à 22h05, par curiosité, j'ai allumé la radio (France info)... et j'ai écouté jusqu'à la fin ! En 2002, j'avais été frustré par l'absence de débat Chirac-Le Pen : son organisation aurait prouvé que la démocratie française était suffisamment mûre pour gérer une situation inédite et déstabilisante. Mais Chirac, comme à son habitude, s'était dérobé. Il avait compris qu'il n'avait rien à y gagner et donc il avait fonctionné avec son cynisme habituel.
Hier soir, j'ai trouvé les deux adversaires assez bons, chacun dans son style. Nicolas Sarkozy avait besoin de ce débat pour adoucir son image. Il y a réussi, à mon avis. Il s'est présenté non comme l'homme de la droite, mais comme le technicien habile sans parti pris. Ca, ça n'a réussi qu'à moitié. Il connaissait bien la plupart de ses dossiers, mais Ségolène Royal est parvenue, selon moi, à réintroduire de la politique dans le débat : c'était bien la gauche contre la droite, quand bien même des points de convergence existent. Quant à la personnalité de la candidate du P.S., elle a pu être une révélation pour ceux qui ne la connaissaient pas vraiment : une femme de caractère, qui a réfléchi à ce qu'elle propose. Elle a donc elle aussi gagné en crédibilité, face à Nicolas Sarkozy plutôt à l'aise dans le costume de favori.
En fonction des thèmes, l'un(e) a paru plus à son avantage que l'autre. Comme je n'ai pas suivi la première heure, j'ai une vue tronquée de l'ensemble. Sur la fiscalité, Ségolène Royal n'a pas assez creusé sur l'ambiguïté du programme de son concurrent, alors que lui a su caricaturer efficacement le sien. Sur l'éducation, Nicolas Sarkozy m'est apparu un peu "court" : au-delà de la proclamation des "valeurs" du début, on sentait quand même bien qu'il a une vision essentiellement budgétaire de la question. Ségolène Royal m'est apparue plus convaincante. Sur la sécurité et l'immigration, Sarkozy a fait du Sarkozy, efficacement, et Royal est apparue plus à l'aise que ce à quoi je m'attendais. Sur l'Europe, le candidat de l'U.M.P. a été précis, tranchant, Royal plus nuancée, mais les deux ont raison sur les élargissements futurs (la Constitution a été modifiée : les Français seront consultés pour toute nouvelle adhésion, bon point pour Royal, et avantage Sarkozy pour les motifs de refuser une adhésion de la Turquie).
Au final, un "match nul" pas nul, intéressant, mais pas décisif, je pense. Sarkozy conserve sans doute une partie de son avance sur Ségolène Royal. Mais le résultat de dimanche soir sera peut-être plus serré que ce qu'escomptaient les dirigeants de l'U.M.P.. Les législatives n'en seront que plus importantes, ce qui va redonner du poids à François Bayrou.
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mardi, 01 mai 2007
Le candidat
Pas facile de voir ce film, qui pourtant n'est pas sans lien avec l'actualité la plus brûlante. Plus qu'un polar (ce qu'il aurait pu être si le scénario avait davantage tourné autour de la maladie subite du président sortant, celui qui laisse sa place au personnage interprété par Yvan Attal), c'est une réflexion sur ce qu'est la pratique politique et sur le fait de jouer un rôle. Comme c'est une création de Niels Arestrup (qui s'octroie un beau rôle), on imagine bien qu'il est question du métier d'acteur (le fait de connaître un texte, le costume, le maquillage et l'éclairage sont des éléments importants de l'histoire). Certaines scènes sont d'ailleurs du pur théâtre. Mais nos politiques sont eux-mêmes de grands cabots...
Je suis partagé : le film m'a paru long alors qu'il dure à peine plus d' 1h30. Je n'ai pas aimé le côté "tout est pourri" ou "on ne peut rien faire", même si l'enjeu est précisément (au-delà de la découverte des forces sous-jacentes) de savoir s'il est possible de faire quelque chose et de changer la donne. Dans le registre du benêt qui se rebelle, Yvan Attal est très convaincant. Il est servi par une mise en scène soignée, un peu trop appuyée peut-être : on voit bien les effets de caméra, qui sont souvent réussis, voire brillants, avec un côté un peu trop scolaire ou démonstratif.
Reste le combat politique, illustré par le travail d'équipe (habile portrait de groupe, où se distingue une conseillère en communication tétanisée par la timidité !), le rôle des médias (ah, ces fameux débats !) et les coups bas. Face à face, à la fin, se trouvent le technocrate encore un peu idéaliste (un mélange de Jospin et Bayrou, je sais, c'est dur à imaginer... surtout que cet hybride a les cheveux raides !) et le fringant prétendant (un croisement entre Villepin et Sarkozy). Si je voulais prolonger, j'irais jusqu'à dire que le personnage d'Attal a comme une parenté avec Ségolène Royal (au masculin) : on lui reproche de ne pas assez trancher, de ne pas maîtriser ses dossiers (ce qui n'est finalement pas vrai) et il doit l'accélération de sa carrière à une série de coïncidences (qui sait si certains "amis politiques" ne souhaitent pas sa défaite...). Il y a un petit retournement de situation, pas tout à fait inattendu, mais bien amené. Un personnage qui peu auparavant proclamait des "valeurs" très honorables (le respect en tête) est pris à son propre piège : s'il avait mis en pratique ce qu'il proclamait, il n'aurait pas été pris en défaut. Une petite leçon qui permet de finir sur une note positive... et hautement morale !
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lundi, 30 avril 2007
Guerre picrocholine en préparation en Aveyron
L'Aveyron est un département où la politique est en partie une affaire de famille(s). Actuellement, nous assistons au passage de témoin entre deux générations de potentats rouergats. (Ca veut dire "aveyronnais", en gros, quand on veut éviter la répétition. Et cessez de m'interrompre comme cela, c'est agaçant à la fin !) Commençons par le chef-lieu, Rodez. Depuis 1983, le maire en est Marc Censi (adjoint de 1971 à 1983, il a pris la suite d'un cacique aveyronnais qui avait passé 50 ans de sa vie en politique). Il achève actuellement ce qui pourrait être son dernier mandat (il est quand même né en 1936). Il dirige de même depuis 1983 le Grand Rodez (District puis Communauté d'Agglomération). Il a aussi présidé le Conseil régional de Midi-Pyrénées (de 1988 à 1998). Jadis (en 1971 si ma mémoire ne me trompe pas), Marc Censi a échoué dans la conquête du siège de député de la circonscription de Rodez (s'étendant sur la commune de Rodez et le Nord Aveyron, en gros), battu par un (vrai) centriste, Jean Briane (qui, opposé au cumul des mandats, a mis ses actes en conformité avec ses paroles, fait suffisamment rare pour être signalé), qui a été réélu jusqu'en 2002. A cette date, il ne s'est pas représenté. C'est alors que Fiston Censi est apparu. Yves, qu'il s'appelle. Il est né en 1964. De mauvaises langues aveyronnaises l'ont surnommé "bébé Chirac". (Il a travaillé dans la cellule "communication" de l'Elysée.) Dans cette circonscription conservatrice, il est élu malgré la division de la droite au premier tour (il faut dire que le siège de député en faisait saliver plus d'un)... avec, sans doute, en face de lui, au moins un sous-marin de Jean Puech (divers droite mon oeil !)... qui n'est certainement pas venu là faire du tourisme ! Yves Censi se représente en 2007.
C'est là que la situation devient comique. Il y a quelques semaines de cela, en me promenant dans les rues de Rodez (eh, oui, cela m'arrive), j'ai remarqué ceci, à proximité du Foirail, un jardin public qui jouxte la salle où les Ruthénois viennent voter quand le besoin s'en fait sentir :
Voici un petit nouveau, inconnu au bataillon jusqu'à présent, qui se présente sous la bannière sarkozyste. (Sur l'affiche de gauche figure un paysage typique du Nord Aveyron, bovins inclus, que j'ai désigné à l'aide d'une flèche blanche).
En voici un agrandissement. Ce sont visiblement des Aubrac. Meuuuuhhh !!
Le nom me dit quelque chose. Ceci dit, les Puech, dans l'Aveyron, sont un peu l'équivalent des Martin ou des Durand en France. Mais tout finit par se savoir dans le Rouergue. Il s'agit de l'un des fils de Jean Puech, actuel président du Conseil général (et fervent sarkozyste). Cela nous ramène loin en arrière : Jean Puech est conseiller général depuis 1970 ; il préside l'assemblée départementale depuis 1976 (il a même été le plus jeune président de Conseil général de France). Il y a quelques mois, il a annoncé qu'il ne se représenterait pas. D'ailleurs, en 2001, il n'avait pas brigué un nouveau mandat de maire de Rignac. Il a occupé un tas de fonctions sur lesquelles il serait trop long de revenir. Ah, oui, j'oubliais : il est encore sénateur de l'Aveyron. Il a 65 ans. Le fils Thierry est né en 1962. Il est de la même génération de Fiston Censi. La rivalité Puech-Censi est une vieille histoire aveyronnaise, d'autant plus comique qu'ils appartiennent à la même famille politique, même si Marc Censi est plutôt d'une sensibilité de centre-droit, alors que Jean Puech est arrivé à se rendre impopulaire auprès d'une bonne partie de la droite locale (mais il est puissant, donc la plupart préfère se taire) par sa manière... disons très "directive" de mener ses affaires politiques. (A cet égard, l'absence de référence à l'action de son géniteur n'est peut-être pas, de la part de Thierry Puech, qu'une pudeur électorale.) Il y a bien longtemps de cela, Jean Puech a louché sur la mairie de Rodez (il a enseigné la physique-chimie dans un bahut public ruthénois, le lycée Foch si je ne m'abuse). Sa carrière l'a amené ailleurs, mais nul doute qu'il n'a pas dû apprécier de voir l'ingénieur Marc Censi s'installer dans le fauteuil qu'il guignait. Depuis, entre les deux, c'est la guerre froide. La candidature du fils Puech, évidemment contre le député sortant Censi junior, n'en est que le dernier épisode.
C'est l'alerte générale dans le camp Censi. Tout récemment, la rue Béteille (principale artère menant au centre-ville) s'est ornée d'une nouvelle vitrine :
Le bâtiment est un peu défraîchi, il a accueilli plusieurs types d'activités depuis une dizaine d'années. Euh... je précise que la présence du feu rouge sur la photographie n'est pas intentionnelle. Vous remarquerez l'insistance mise sur l'appartenance à l'U.M.P. (parti dont le président est un certain Nicolas Sarkozy), le pommier étant là, telle une réminiscence chiraquienne. A gauche des affiches du favori de la course présidentielle rappellent la fidélité du député sortant. Sur le blog de l'U.M.P. de Rodez, le lien entre le député Yves Censi et le candidat Sarkozy est bien mis en valeur. Le local est presque vide : on s'y est vraiment pris à l'arrache ! A travers la vitre, quand on colle son nez, on peut voir, malgré les reflets, le tableau fixé au fond de la salle. Sur celui-ci Censi semble avoir écrit une citation de Sénèque. Va falloir rester stoïque, mon gars !
Mon avis sur la question est que si Nicolas Sarkozy est élu, il va y avoir une série de règlements de comptes dans les circonscriptions de droite : les chiraquiens tardivement ralliés (ou qui ont laissé un mauvais souvenir) vont avoir une vie difficile. Si Ségolène Royal est élue, Sarkozy aura besoin de toutes les bonnes volontés pour empêcher une majorité de centre-gauche d'émerger à l'Assemblée Nationale. Paradoxalement, la survie politique de Censi peut dépendre d'une victoire de la socialiste Royal. Vous avez dit ironique ?
20:40 Publié dans Politique aveyronnaise | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : politique
samedi, 28 avril 2007
Next
... Encore une adaptation de Philip K. Dick ! Concernant la précédente (A scanner darkly), je suis alléché par le DVD-collector (malgré le prix), qui contient le bouquin qui a inspiré le film. Revenons à nos moutons. On a une base fantastique (le "super pouvoir" du héros), un brin de romantisme (l'histoire d'amour, qui n'est pas sans rappeler, à certains égards -voyez comme je cause bien !- L'armée des douze singes), de la belle gonzesse, du mec musclé (Cage a dû faire des efforts pour éliminer un peu de gras), de l'action (les amateurs de boum-boum seront satisfaits), des nouvelles technologies et du contexte socio-politique (la menace terroriste... avec des Frenchies dans la bande, non mais de qui se moque-t-on ? Chez nous, les lycéens ne viennent pas -encore- flinguer à tire-larigot dans les établissements scolaires... et aucun groupe raciste n'a organisé d'attentat contre l'immeuble siège des services de renseignement !).
C'est bien joué, même si certains dialogues sont proches de la platitude (voir en particulier les conversations -réelles ou fictives- entre Julianne Moore, efficace, et Nicolas Cage, bien dans le rôle d'un mec de base qui se retrouve mêlé à une histoire qui le dépasse.. très états-unien, ça). Le suspense est réel et, au bout d'un moment, on ne sait plus trop si ce que l'on voit est la réalité ou l'anticipation de la réalité. La fin porte la marque, à mon avis, du désir de la production de ne pas alourdir le film : on aurait pu prolonger un peu l'action et la manière dont cela se termine ménage un peu le spectateur "familial"...
Cela reste un agréable divertissement.
20:01 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma
vendredi, 27 avril 2007
Le Direktor
Lars von Trier se fait plaisir... et se fout un peu du monde. Cela donne un film inégal, avec des faiblesses, des facilités, mais aussi des moments jouissifs dans lesquels on retrouve le talent de l'auteur de The Kingdom, Element of crime, Les idiots ou encore Dogville.
La facilité tout d'abord. C'est filmé à l'arrache, avec un cadrage indigne d'un élève de première année de la Femis, un éclairage variable, mal orienté, sans que l'on voie à quoi cela mène... et la prise de son est nettement perfectible. Le réalisateur, qui nous cause de temps à autre, justifie son choix par le refus de la convention, de l'artifice : il aurait pu mettre en scène un truc bien léché, mais il juge que cela aurait nui au film. A la vision de celui-ci, on ne peut pas lui donner tout à fait tort, puisqu'il narre l'histoire d'une supercherie bancale. La forme rejoint le fond, en quelque sorte.
C'est aussi une satire du monde de l'entreprise, de l'esprit d'équipe (ouais, y a une équipe... et UN esprit, comme le disait Coluche !) si cher à certains cadres. Là, on rigole franchement. Lars n'y va pas avec le dos de la cuillère et met le doigt sur les accommodements auxquels tout un chacun est prêt à se livrer pour faire carrière. Le conflit entre intérêt général et intérêt particulier est l'un des fils rouges du film.
On notera au passage que les personnages féminins ne sont pas très valorisés. On a droit à l'ambitieuse dynamique qui a le feu au cul, la coincée mignonnette, la déprimée foldingue et la militante un brin acariâtre. Bon, les mecs ne sont pas gâtés non plus. Le film a aussi un intérêt documentaire : il met en scène un Islandais en milieu danois, avec les conflits sous-jacents que cela suppose.
Au second degré, le film est une réflexion sur la création, le théâtre, le cinéma. Au début, cela pourrait sembler chiant, mais plus l'action se déroule, plus cela devient intéressant... jusqu'au retournement final que je ne révèlerai pas !!
19:45 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma
jeudi, 26 avril 2007
Les zélecteurs de Bailleroux
... dont je ne suis pas ! Mais j'en connais ! Ils sont vraiment comme nous ! J'ai même un très bon ami bayrouïste !
Au boulot, ça cause élections à donf. Lundi, mes collègues électeurs de droite n'étaient pas triomphants, mais sereins, comme apaisés. Ceux qui ont sans doute déjà voté Le Pen n'étaient pas mécontents... d'autant plus qu'au moins un d'entre eux a basculé sur Sarkozy ! Les socialos étaient soulagés, mais quand même inquiets pour le second tour... et plutôt catastrophés par la prestation de leur candidate le soir du vote.
Les "gauchistes" n'étaient pas franchement joyeux. Ceux qui avaient sans doute voté Buffet, Bové ou Voynet tiraient la tronche. D'autres m'ont semblé plus gais... des électeurs de Besancenot ? Et il y a les "électrons libres"... Mékeskeucédonk ? Ben, ce sont les trotskystes (ou, du moins, les personnes qui avaient voté Besancenot ou Laguiller en 2002) qui ont voté Bayrou en pensant faire le meilleur choix pour que Sarkozy soit battu au second tour ! Je crois que quelques électeurs socialistes ont dû faire de même.
Cela nous mène donc tout naturellement à ces électeurs bayrouïstes. Ceux qui viennent de la gauche vont se reporter sur Royal au second tour. Ils maintiennent néanmoins l'idée que Bayrou était LE bon candidat. Ceci dit, je ne les vois pas voter pour les candidats UDF (ou PD, "Parti Démocrate", bien sûr...) aux législatives. Et puis il y a les bayrouïstes apolitiques (attirés par le discours antisystème du tractomane) et ceux de droite modérée, qui ne savent pas quoi faire au second tour. J'ai causé ou correspondu avec certains. En gros, ils détestent Nicolas Sarkozy, le trouvent démago, prêt à tout. Mais ils méprisent Ségolène Royal et doutent de sa capacité à vraiment changer la façon de gouverner le pays.
Je ne l'avais pas lu en entier avant le premier tour, mais je m'y suis remis : j'ai trouvé l'intégralité du "pacte présidentiel" de Ségolène d'Arc
http://www.presidentielle-2007.net/actualite/index.php/20...
http://hebdo.parti-socialiste.fr/2007/02/11/445/
http://www.desirsdavenir.org/index.php?c=sinformer_propos...
A ces trois adresses, le texte intégral est téléchargeable au format pdf. Quant au programme de Nicolas Sarkozy, il est téléchargeable à cette adresse :
http://www.sarkozy.fr/lafrance/
Bonne lecture !
16:00 Publié dans Politique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Politique
samedi, 21 avril 2007
12 candidat-e-s... aucun(e) présidentiable !
Eh, oui ! Je ne me reconnais dans aucun des douze, même si j'ai quelques préférences (et quelques rejets). Voyons cela en suivant l'ordre des panneaux d'affichage.
On commence avec le facteur. Besancenot ou comment tenir un discours révolutionnaire alors que son électorat ne l'est pas. Je connais des gens qui ont voté pour lui. Ce sont soit des jeunes un peu "rebelles" comme on dit, soit des adultes plutôt proches des socialistes à la base. Toute l'ambiguïté vient de là. Le (relatif) succès de Besancenot en 2002 repose sur un malentendu : la démarche d'un électorat qui trouve que le P.S. n'est pas assez "de gauche", mais qui souhaite le voir gouverner, rencontre un candidat qui voit plus d'efficacité dans le "mouvement social" que dans la politique de bureau. Et pis tiens, en passant : c'est quoi ce révolutionnaire qui s'est trouvé un boulot peinard à Neuilly-sur-Seine ? Il aurait été plus conséquent d'exercer ses talents du côté de La Courneuve, par exemple...
On continue avec Marie-Georges Buffet. Je la trouvais bien en ministre des Sports et j'ai apprécié sa lutte contre le dopage. Elle est toujours plus crédible que Robert Hue, dont la campagne de 2002 avait été risible. Ceci dit, face aux grandes gueules de la politique française, elle est peu audible. J'aurais presque tendance à la plaindre. Pas très emballant tout ça.
Ah, Gérard Schivardi ! Il en faut toujours un ! Un quoi ? Ben un guignol pardi ! On pourrait s'amuser à rechercher dans les campagnes précédentes (à commencer par celle de 1965) les candidats farfelus qui ont, dans le meilleur des cas, permis d'animer un peu la campagne et dans le pire, contribué à dévaloriser la politique. A part cela, ce trotskyste rural m'a tout l'air d'être un sous-marin du P.S. Pour éviter que le score des candidats d'extrême-gauche ne soit trop fort au soir du 22 avril...
François Bayrou me laisse partagé. D'un côté, je sens chez lui une réelle volonté de faire bouger les choses (sans foutre la baraque en l'air). De l'autre, je vois un ambitieux avec finalement peu de convictions, auquel j'ai du mal à faire confiance.
José Bové est parti trop tard dans la course. Il a d'ailleurs failli ne pas participer. Je suis persuadé que dans la liste des maires qui ont fini par lui accorder leur signature, on doit retrouver un petit paquet de socialistes. Cela peut toujours servir au second tour... A part cela ? Bové parle un peu de la banlieue. C'est en effet un vrai sujet de débat présidentiel, malheureusement peu développé (ou alors avec des arguments caricaturaux). Sinon, on a peine à distinguer Bové des autres altermondialistes. Et je reste gêné par le rejet systématique des O.G.M. La méfiance, la prudence, oui, l'ostracisme, non.
Tant qu'on est avec des écolos, parlons de Dominique Voynet. Chez les Verts, elle fait partie des moins cons, ceux qui ont compris qu'il faut passer par la case gouvernementale si l'on veut changer ne serait-ce qu'un peu les choses. Mais sa campagne est mauvaise. Ce n'est pas d'une "révolution écologique" dont les Français ont besoin, mais d'une "écologie du quotidien". Face aux menaces qui pèsent sur l'environnement, il aurait fallu faire sentir aux électeurs de base qu'il est possible de vivre la tête haute, en consommant sans polluer, sans compromettre l'avenir de nos enfants. Les Français sont réformistes, pas révolutionnaires.
La profession de foi de Philippe de Villiers est, pour moi, l'une des mieux construites. Elle se lit bien et les messages importants se détachent. Le programme est assez précis. Le vicomte plagie une formule chiraquienne, quand il affirme (en gros) qu'il fera pour la France ce qu'il a accompli (pas tout seul quand même) pour la Vendée. Reste son constat de départ, centré sur la menace communautariste et la dénonciation de l'islam militant. Honnêtement, je pense qu'il se plante un peu dans la suite logique des choses. Les premières mesures susceptibles de faire baisser les tensions urbaines sont de l'ordre de l'emploi, de l'égalité des chances ET de la sécurité. Une mosquée en elle-même n'est pas un danger pour la France. Par contre, une mosquée dans un quartier à 30 % de chômage, avec une insécurité galopante, peut être une poudrière... comme elle peut être un facteur d'accalmie. Les choses ne sont pas si simples.
Voici Ségolène Royal, en noir et blanc (c'est quoi ce plan ?). Cela doit être son côté "Jeanne d'Arc" : la meneuse d'hommes, qui réussit là où ils ont échoué. (Comme j'aime bien ce personnage historique, ce n'est pas là qu'elle va m'agacer.) Mais sa campagne n'est pas enthousiasmante et sa voix me tape sur les nerfs ! A part cela, elle fait chier pas mal de monde et elle a du caractère. Je suis sûr que dans un débat face à Sarkozy, elle peut surprendre.
Frédéric Nihous est pour moi le plus terne des candidats. C'est un technocrate de la chasse ou le Besancenot de C.P.N.T. ... et un ancien (?) serviteur de l'U.M.P., comme je l'ai appris dans Le canard enchaîné. Damned ! Encore un sous-marin ! Je me suis laissé dire que, dans les campagnes, une partie de l'électorat de droite était tenté de regarder à l'extrême. Faut éviter le gâchis, ma bonne dame !
Jean-Marie Le Pen est toujours très bon en campagne. Des douze, il est sans doute le meilleur orateur et il sait parfaitement utiliser les médias (et les journalistes incultes) qu'il accuse avec tant de mauvaise foi de le desservir. Il a adopté un profil plus modéré. Il se fait patelin. Mais, au fond, il n'a pas changé. L'assagissement n'est que de façade. (Je trouve qu'on n'a pas assez relevé ses attaques minables contre Sarkozy. S'il s'en était pris à d'autres personnes, peut-être que le monde médiatique aurait davantage réagi...) Le F.N. n'est donc toujours pas un parti de gouvernement. Et puis c'est quoi ce millionnaire en délicatesse avec le fisc qui se prétend le défenseur des gens modestes ?!
Arlette Laguiller en est à sa dernière campagne... et elle n'a pas changé. Elle semble tenir les mêmes discours. Sa profession de foi ne comporte que du texte, faut s'accrocher pour la lire, camarades ! Elle garde néanmoins une certaine force de conviction, d'abord parce qu'elle croit en ce qu'elle dit. Et elle connaît ses dossiers. C'était évident quand elle est passée à France Europe express (que j'écoute sur France info). Ceci dit, je ne vois pas trop où elle veut mener le pays. Même si elle s'en défend, elle est là pour peser sur la candidate socialiste, en vue du second tour. Beau constat d'échec de la part de la gauche de la gauche, qui a du mal à comprendre pourquoi tant de Français font confiance à Nicolas Sarkozy.
Voilà donc le favori ! Il est dynamique, il en veut, il nous prépare une thérapie de choc à l'anglo-saxonne. D'ici 5 ans, on aurait un pays redressé, une classe moyenne plus riche et les autres dans la merde (ils l'auront bien mérité, non mais !). Il a quand même un peu trop tendance à péter les plombs. Cela m'inquiète. Je ne veux pas d'un excité comme président... surtout s'il adopte une position suiviste vis-à-vis des Etats-Unis en politique étrangère ! Par contre, je ne vois pas de danger "fasciste". Faut que les gauchistes arrêtent de fantasmer. Dans cette campagne, ils ont commis l'erreur de s'en prendre aux aspects sécuritaires de son programme, alors qu'il aurait fallu beaucoup plus discuter des mesures économiques et sociales qu'il propose.
15:20 Publié dans Politique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Politique
vendredi, 20 avril 2007
Michel Rocard et le mitterrandisme
C'est une vieille histoire, qui prend racine dans les années 1960. Mitterrand a toujours été l'obstacle qui a empêché Rocard de connaître son "destin national" (du moins ce qu'il croyait devoir l'être). Pourtant, Michou a eu plusieurs fois sa chance. La première survient en 1969. Mitterrand, candidat unique de la gauche socialo-communiste en 1965, le "metteur en ballottage" du Général (avec l'aide de Lecanuet toutefois), est grillé. Rocard se présente au nom du P.S.U. et obtient... 3,61 % des suffrages exprimés. Pas mal pour un énarque de 39 ans ! Moins cependant que Gaston Defferre, et ses 5,01 % pour les socialos ancien modèle. Exit donc Rocard, qui voit la stratégie d'unification de Mitterrand porter ses fruits au début des années 1970. La création du P.S. signe la marginalisation du P.S.U. rocardien, qui va finir par faire allégeance au concurrent. Mitterrand est donc à nouveau candidat en 1974. Battu de justesse, mais battu quand même.
La deuxième chance de Rocard vient en 1979-1980 : Mitterrand paraît usé par ses échecs : les présidentielles, mais aussi les législatives de 1978, que la gauche aurait dû gagner. Mais Rocard ne parvient pas à obtenir l'investiture P.S. pour 1981. Mitterrand est élu. Rocard patiente. Arrive 1988. Mitterrand le cancéreux se représente, ruinant les espoirs de Rocard : il balaie Chirac. Toutefois, cela permet à Rocky de devenir Premier ministre. Première étape vers la consécration, pense-t-il : il s'imagine succéder à Tonton. Au bout de trois ans, il doit en rabattre. Mitterrand tente un "coup" médiatique, en nommant Edith Cresson. Tout cela finit en débandade aux élections cantonales, régionales puis législatives.
Rocard se dit que cette fois c'est la bonne ! Il mène la liste P.S. aux européennes de 1994. Pas de bol, Mitterrand lui balance la liste Tapie dans les pattes : 12% pour celle-ci, contre 15,5 % pour celle menée par notre héros. Baudis, pourtant lui aussi handicapé par la liste de Villiers (et dont le manque de charisme n'a rien à envier à celui de Rocard...), le distance largement. Rocard se retrouve exclu de la prochaine présidentielle. Il devait s'attendre à ce que Jacques Delors vienne sortir les marrons du feu, mais celui-ci a manqué de couilles visiblement. J'imagine la réaction de Michou quand il s'est aperçu que c'est Lionel Jospin qui allait reprendre le flambeau : l'héritier présomptif de Mitterrand (avant qu'il n'ait un faible pour Fafa), son rival des années 1990, décroche non seulement la candidature, mais arrive en tête au premier tour ! Même s'il est battu au second, il prend définitivement le P.S. en mains... et bénéficie de la gaffe chiraquienne de 1997 pour arriver au pouvoir (merci les triangulaires avec le F.N. !). Il sera le candidat P.S. en 2002. Hollande est son second, sans doute son poulain. Pour Rocard, c'est fini.
Eh bien, non ! Dans Le canard enchaîné du mercredi 18 avril 2007, un entrefilet nous en apprend de belles ! Des propos de Ségolène Royal sont rapportés : elle réagit à la tribune publiée par Rocky dans Le Monde. Elle révèle alors qu'elle a reçu la visite de Rocard quelques semaines auparavant. Celui-ci, pas gêné, lui aurait demandé de se retirer en sa faveur, lui promettant de la nommer à ses côtés ! Extraordinaire, non ? Je trouve quand même stupéfiant que Michel Rocard, qui a la réputation d'être intelligent, ne se soit pas rendu compte de l'absurdité de sa proposition. Il n'est pas crédible en candidat à la présidence de la République : il est trop vieux, c'est un homme du passé, qui ne suscite aucun engouement dans la population française. Les électeurs n'ont aucune envie de propulser un expert-comptable à l'Elysée ! Mais on retrouve là la manifestation de la sensibilité du personnage : il ne supporte pas qu'une mitterrandienne qu'il juge incompétente (l'est-elle moins que Chirac, Raffarin ou Villepin après tout ?) puisse avoir une chance d'accéder à la fonction qu'il a convoitée toute sa vie...
21:50 Publié dans Politique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Politique
jeudi, 19 avril 2007
Entre "Le Monde" et moâ, ça s'arrange !
Quand je ne suis pas content, je l'écris. Il n'y a pas de raison que je ne signale pas un relatif bon fonctionnement de mon abonnement au "quotidien de référence".
En février dernier, j'ai rédigé une note sur un exemplaire défectueux qui m'avait été expédié. J'avais aussi envoyé un courriel au service qui gère les abonnements. Quelques semaines plus tard, j'ai reçu une demande d'informations complémentaires. Finalement, le fameux exemplaire, complet, m'est parvenu cette semaine ! J'ai lu depuis longtemps (en médiathèque) les pages qui me manquaient, mais j'apprécie quand même.
Deuxième anecdote. En prévision d'un déplacement d'une semaine, j'ai fait suspendre mon abonnement papier. Je m'y étais pris suffisamment à l'avance, en me rendant sur le site internet du journal. Pendant mon déplacement, j'ai acheté, chaque jour, les numéros que je ne devais pas recevoir. De retour à mon logement, je me suis aperçu que certains m'avaient quand même été envoyés. J'ai donc écrit un courriel de réclamation, précisant qu'un mail de confirmation de la suspension de l'abonnement m'était parvenu (je l'avais gardé en mémoire). Eh bien, le mois suivant, mon prélèvement automatique est passé de 25 euros à 19,20 euros ! Honnête.
J'ajoute, pour terminer, qu'en dépit de l'augmentation du prix du Monde vendu au numéro, le tarif d'abonnement n'a pas varié.
13:57 Publié dans Presse | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : *de tout et de rien*
mercredi, 18 avril 2007
Goodbye Bafana
L'Afrique du Sud, l'apartheid, Nelson Mandela, les Noirs, les Blancs, le racisme, la vie de couple, les enfants... Le film brasse une quantité de choses. Mais, sur les deux heures, ce sont les relations individuelles qui sont les plus exploitées (because casting très onéreux à mon avis).
Le film n'a pas bénéficié d'un bon accueil critique à sa sortie. Encore un "machin hollywoodien" (dans le mauvais sens du terme), me suis-je dit. J'y suis donc allé sans entrain. J'ai quand même passé un agréable moment. Le plus étonnant est que l'une des principales faiblesses du film est liée aux acteurs : Dennis Haysbert (oui, le président de "24 heures chrono" !) est bon , mais je me souviens très bien de Mandela : jeune, il était trapu mais, quand il a quitté sa dernière geôle, il était quasi squelettique. Joseph Fiennes n'est pas très convaincant en gardien : il surjoue et, dès le début, on comprend tout ce qui va se passer ; ce rôle a été trop construit en tenant compte de la fin ; 25 ans auparavant, on ne savait pas comment les choses allaient tourner. Diane Kruger en fait trop elle aussi.
Cependant, ce n'est pas mal filmé. Quelques effets de caméra sont bienvenus. L'émotion est au rendez-vous. On suit cette histoire sans déplaisir. Le contexte de l'époque est correctement rendu, même si cela reste assez superficiel. On attend encore LE grand film sur l'apartheid.
14:30 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma
vendredi, 13 avril 2007
Sunshine
Vous avez déjà vu 2001, l'Odyssée de l'espace, Mission to Mars et Alien ? Alors, avec ce film, vous naviguerez en terrain connu. On y retrouve un ordinateur qui cause et qui gère un vaisseau spatial, on y trouve des expéditions à l'extérieur du vaisseau qui ne finissent pas forcément bien, on y trouve du sacrifice, on y trouve de la fascination pour le non terrestre... et on y rencontre un ennemi. A cela, les scénaristes ont ajouté du "politiquement correct" : différentes "communautés" sont représentées dans l'équipe d'astronautes. Notons toutefois qu'aucun Arabe n'y figure et que l'accent est mis, outre sur les Blancs, sur les Asiatiques, d'origine visiblement japonaise et chinoise (et, qui sait, peut-être coréenne) ; cela nous donne l'occasion de voir la délicieuse Michelle Yeoh.
Le mélange se laisse voir sans déplaisir, d'autant plus que les effets spéciaux sont réussis. Cependant, les dialogues sont souvent d'une banalité affligeante (j'ai vu la version française) et j'ai été peu accroché par l'un des arguments du film : la fascination éprouvée pour le soleil. De surcroît, la fin est limite grand-guignolesque.
S'il vous arrive de vous ennuyer, vous pouvez vous livrer à ce petit jeu, que je pratique souvent avec les productions commerciales à suspense : dès le départ, j'essaie de deviner qui va rester à la fin. Parce que vous vous doutez bien que sur les huit gugusses du début, nombre vont trépasser dans des circonstances plus ou moins douloureuses... Toute modestie mise à part, j'avais misé sur une personne, qui figure à la toute fin. Mais les scénaristes ont préservé plus d'une personne, alors à vos paris...
19:55 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : cinéma
mardi, 10 avril 2007
Les âmes errantes
Voici un film vietnamien, tourné par un Français. C'est un documentaire, qui porte sur la recherche des soldats tués lors de la guerre de 1965-1973, dont les corps n'ont pas été retrouvés. On suit deux vétérans dans leurs démarches.
C'est un sujet original, puisqu'on a le point de vue de Vietnamiens : par moments, ils racontent le déroulement de séquences de combat (en particulier quand ils sont de retour sur les lieux où se sont déroulés des affrontements). L'intervention de membres des familles permet de mieux prendre conscience de ce qu'a été la guerre pour l' "arrière".
Je vous préviens : ce n'est pas très joli à regarder, non pas à cause de ce qui est montré, mais parce que c'est filmé en vidéo numérique (ou un truc dans le genre). Le film n'est pas très long (environ 1h20), mais pas trépidant.
Certains moment sont très forts : ceux qui mettent en image la détresse de parents laissés dans l'incertitude (même si le cas de la veuve -très expansive- a fini par me taper sur les nerfs) et ceux qui décrivent les rituels religieux. Eh, oui ! Dans ce pays encore officiellement communiste (qui vient d'intégrer l'O.M.C. ...), le bouddhisme imprègne profondément la population.
20:00 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma