lundi, 03 juillet 2006
Slevin
C'est un polar achm'ent bien foutu, avec une pléiade d'acteurs au mieux de leur forme : Bruce Willis (sobre), Morgan Freeman (classe), Ben Kingsley (pointu), Lucy Liu (sublime... c'est quand tu veux, baby)... même Josh Harnett ! Le scénario est bien ficelé, on se fait embrouiller en moins de deux...Il faut donc dès le début être vigilant : ce que l'on nous raconte ou nous montre comme le passé (plus ou moins récent) peut être bidonné. L'humour est présent. Petit bémol : la violence, souvent gratuite. Le film aurait pu s'en passer sans perdre en efficacité (et il aurait ainsi évité l'interdiction aux moins de 16 ans).
NE LISEZ PAS LA SUITE AVANT D'AVOIR VU LE FILM... SAUF SI VOUS ÊTES FIN BOURRES !!
De manière sous-jacente, le film véhicule l'idée que les "bons" sont les WASP : Bruce Willis et Josh Harnett... avec l'exception Lucy Liu. Les méchants sont les gangsters, soit juifs (Kingsley incarne avec talent une caricature de juif fortuné superstitieux et âpre au gain), soit noirs (quel bande de voyous ces Noirs), soit d'origine étrangère (un porte un nom à consonance polonaise). Reste l'exception Lucy Liu, vraiment formidable dans ce rôle (je ne le répèterai jamais assez).
Au second degré, on peut parler de mise en abyme. Josh Harnett est un acteur qui, dans ce film, interprète un personnage qui joue un rôle. De plus, il accède au statut de star (aux côtés de Bruce Willis quand même, faut pas pousser non plus). Les "vieux" acteurs (Freeman, Kingsley) sont vaincus par le petit jeune qui monte, Harnett. Au début du film, il passe son temps en serviette de bain, ce qui permet à tous les fans d'admirer son torse parfait : c'est le beau gosse de 40 jours et 40 nuits qui fait de la figuration, au service des grosses pointures. Finalement, c'est lui qui joue le rôle principal, qui manipule tout son monde.
Pour terminer, je me dois de signaler une faiblesse du film : pour maintenir le suspens, dans certaines scènes se référant au passé (plus ou moins récent), plusieurs personnages ne sont pas montrés de face (on les voit de dos, ou on ne voit que leurs jambes). A la fin, ces mêmes scènes réapparaissent, sous un autre angle. Par contre, l'agression du début et le coup de téléphone donné par Harnett à "Nick" sont bidons. Ici, la réalisation joue la facilité : il aurait fallu trouver un moyen qui permette ensuite de comprendre que cette partie du film était la fiction dans la fiction.
16:55 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma
dimanche, 02 juillet 2006
Bashing
Les otages japonais en Irak, vous vous souvenez ? Il en est question ici, à travers la vie d'une famille dont la fille est revenue. Elle subit un véritable harcèlement, dont quelques aspects sont abordés par le film, une fiction, certes, mais qui s'appuie sur des faits réels. Bon, ceci dit, on est au Japon : ce harcèlement n'a pas tout à fait la forme qu'il prendrait en Europe par exemple. Yuko n'est jamais frappée et son vélo ne subit aucune dégradation. Par contre, elle perd son travail à cause d'un collègue sans doute nationaliste. Elle se fait rejeter de l'épicerie (où, un jour, ses achats sont détruits par trois jeunes blaireaux), son père est mis sous pression, sa belle-mère elle-même voit son travail "pollué" par "ça", comme il est dit dans le film (du moins dans les sous-titres).
Les acteurs sont très bons. Celle qui interprète Yuko est vraiment ravissante, ce qui ne gâche rien. (La première fois qu'on la voit regagner le domicile familial pour se coucher dans sa chambre, elle adopte une position quasi foetale, de dos, qui permet de constater qu'elle a un joli cul moulé dans son jean's !). L'ambiance du film, assez noire, est due au poids du chauvinisme ambiant qui, allié au conformisme social, détermine le destin familial. Cette atmosphère est soulignée par la mise en scène : cette petite ville de province, ce quartier tristounnet sont comme une chape de plomb. De même, une sorte de malaise naît à chaque fois que les escaliers menant à l'appartement (situé au troisième étage) sont gravis. Les femmes sont la seule lumière : Yuko avec son entêtement et son côté "Mère Thérésa", sa belle-mère avec son calme et l'amour qu'elle porte à son mari.
17:25 Publié dans Cinéma, Japon | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma
samedi, 01 juillet 2006
Kamikaze girls
Un film japonais déjanté. Les deux personnages principaux sont des adolescentes aux tempérements (apparemment) contrastés. A ma gauche voici la poupée sucrée, dont la vie tourne autour des fanfreluches. Elle paraît limite tass-pé, mais elle a des excuses : un père flatuleur et ivrogne, une mère immature qui s'est barrée avec son accoucheur... et puis elle a bon fond la poupée. A ma droite voilà la (pseudo) rebelle, roqueuse motarde cracheuse coup-de-bouleuse, qui a grand coeur aussi, et des failles tout plein à l'intérieur. Les actrices sont excellentes et le scénario frappadingue. La mise en scène s'inspire du "dessin animé" et un peu aussi des pratiques télévisuelles, sans doute. Parfois, un véritable vent de folie souffle sur ce film.
Au détour d'une scène, on rencontre des yakuzas crétins, un gaillard à la banane proéminente, un styliste exubérant... le tout souligné par une musique de djeunses... et parfois de la soupe française comme on en n'entend plus chez nous ! Quand on prend le tout au second degré, on passe un sacré bon moment, mais je reproche quand même au film de n'avoir pas de recul sur ces victimes de la mode. Certes, il montre que l'extrême attention portée à leur apparence est l'extériorisation d'un malaise chez ces jeunes femmes, mais il ne va pas jusqu'à critiquer cette monomanie, ni son alimentation par les médias.
18:15 Publié dans Cinéma, Japon | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma
jeudi, 29 juin 2006
Gardarem la Macha Béranger !
Une odieuse clique, méprisant le talent
Sur le service public exerce un vil pouvoir ;
Nous priver de la Madone des suicidaires
Mener la station jusqu'au fond de l'abattoir
Voilà le projet à l'oeuvre sur France Inter.
Je me souviens, début des années quatre-vingts
Quand ce poste de radio en cadeau me vint
Avec écouteurs, porte pour avoir accès
Aux grandes émissions nocturnes, en stéréo.
Nuit théâtrale, je découvris tes tréteaux
Et une rauque voix, surmontée de chapeaux.
Je ne fus pas vraiment un auditeur fidèle
Mais la nuit encore et toujours quand sur la route
Les kilomètres j'engloutissais, de plus belle
Cette voix grave, reconnaissable entre toutes
Faisait vibrer les enceintes de la 106.
13:00 Publié dans Bouts rimés, Société | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : *de tout et de rien*
Le samouraï du crépuscule
Comme c'est étonnant : c'est un film japonais ! L'action se déroule au XIXe siècle, au moment où le Japon est sur le point de s'engager dans la voie de l'occidentalisation. Tradition et modernité en quelque sorte. On retrouve cette dichotomie au niveau des mentalités : le héros a encore en lui l'antique code d'honneur, mais il est en même temps très différent de bien de ses contemporains (et pas que du pays du soleil levant...) : il élève seul ses filles (suite au décès de sa femme), leur porte beaucoup d'attention, d'amour, considère la femme comme son égale (et souhaite une éducation identique à celle des garçons pour ses filles, pour qu'elles puissent penser par elles-mêmes) et n'a pas l'ambition de devenir le samouraï le plus respecté de sa génération.
Le film a des qualités documentaires (quand bien même il s'agit d'une fiction pure) : incidemment, on apprend des choses sur la vie quotidienne dans les campagnes nipponnes de l'époque, les activités exercées par les samouraïs, leurs relations avec les paysans, les citadins, les différences de statuts (y compris à l'intérieur du groupe). Certains détails peuvent être macabres, comme ces cadavres que charrie la rivière. Cela donne un tour réaliste à ce film, qui est néanmoins très poétique.
Il est poétique par la mise en scène, assez dépouillée, attachée au cadre naturel dans lequel évoluent les personnages. Ces moments "en extérieur" font respirer le film, dont nombre de scènes sont tournées en intérieur. Il y a un petit côté Ozu dans la description minutieuse de la vie de ce foyer étrange, où cohabitent un veuf triste, deux filles joyeuses et obéissantes, une grand-mère frappée par Alzheimer et un serviteur attardé mental.
Il reste une belle histoire d'amour, sur fond de tensions sociales et politiques. Et que cette femme répudiée est belle !
12:35 Publié dans Cinéma, Japon | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma
mercredi, 28 juin 2006
La coupe du monde des marques
Je m'appuie sur des informations trouvées dans Le Monde daté du mardi 20 juin. Cette compétition voit s'affronter Adidas, Nike et Puma principalement. Le tirage au sort ainsi que le début de la coupe n'ont pas nécessairement enthousiasmé les sponsors : un huitième de finale a vu s'affronter deux équipes Nike, les Pays-Bas et le Portugal, mais aussi deux équipes Adidas, l'Espagne et la France. Cette configuration va se renouveler en quarts, avec Argentine-Allemagne. Le Portugal, lui, se retrouve face au dernier champion de la marque Umbro (que je ne connaissais pas avant ce Mondial), l'Angleterre (qui s'était retrouvée dans le même groupe que la Suède, au sponsor identique). Puma, qui soutenait les pays africains, a tout perdu... mais va peut-être gagner gros en 2010 (en Afrique du Sud). Reste le tombeur du Ghana, le Brésil, bien évidemment soutenu par la marque des "vainqueurs", Nike (Athéna Nikè était la déesse de la Victoire).
Petite anecdote personnelle. En 1999, je me suis rendu en Finlande. Lors de mon séjour, j'ai visité une école, construite en bois. A l'intérieur, les enfants se déchaussent et laissent leurs chaussures à l'entrée de la salle de classe. En passant dans les couloirs, j'ai jeté un oeil. J'ai d'abord été frappé par la très forte domination des baskets : 9 chaussures sur 10 en moyenne. La deuxième surprise fut de constater l'omniprésence de la marque Adidas (associée à l'équipe de France championne du monde et plus particulièrement à celui qui était considéré comme le meilleur joueur de la planète, Zidane), alors que, dans mes souvenirs de lycée, sa grande rivale Nike prévalait.
Pour terminer : je me réjouis de la défaite de l'Espagne, entraînée par un sale con raciste, et dont certains supporteurs ont sifflé La Marseillaise. Pour le reste, que le meilleur (non dopé) gagne !
14:55 Publié dans Economie | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : *de tout et de rien*
Poséidon
Allons-y pour 2 euros de plus ! Un film à grand spectacle, dans une grande salle, avec du bon son, ça remplit un mardi soir de huitième de finale de coupe du monde ! Bon, il faut se taper le début, avec présentation des personnages, de leurs failles (que le film a pour mission de révéler totalement ou de combler... suspens !). C'est lourd et mal filmé. Même la présentation du molosse est engoncée.
Par contre, dès que la vague est arrivée, j'ai été pris. C'est haletant, assez bien interprété en dépit des caricatures (femme hystérique, père ultra-protecteur ex-maire de New York, mondain alcoolique etc). Au delà de l'histoire, le film fait l'éloge de l'audace (contre l'immobilisme, incarné par ceux qui restent dans la salle principale) et du courage (que d'actes d'héroïsme !). Mais il est aussi, insidieusement, vecteur d'une forme de "darwinisme social". La mort ne frappe pas au hasard...
14:35 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma
mardi, 27 juin 2006
La maison du bonheur
Pour deux euros, un jour de fête du cinéma, cela passe. L'histoire n'est pas d'une originalité démentielle, mais elle est bien interprétée : Dany Boon est sobre, Michèle Laroque efficace mais dans un personnage un peu stéréotypé... J'accorde une mention spéciale à Daniel Prévost et Zinédine (non pas Zidane) Soualem (et son regard "sallasse" !). Cela m'a fait penser aux comédies réunissant Louis de Funès et Claude Gensac, dans les années 1970-1980, à ceci près qu'ici Michèle Laroque est sous-utilisée, à mon avis.
La famille qui occupe le devant de la scène ne m'est pas sympathique à la base : lui fait un boulot d'enfoiré pour une banque, elle et la fille ont un rapport des plus superficiel à l'argent. Le contraste avec la "radinerie" du mari (lui-même n'a pas toujours les pieds sur terre dès qu'il est question d'argent... voir l'achat de la baraque) est bien mis en scène. On instille une dose de critique sur le comportement des banquiers et une pincée de morale avec le rachat du héros qui tourne casaque apparemment. Ceci dit, on pourrait tourner le film autrement, en faisant du personnage interprété par Michel Vuillermoz le véritable héros. Le film a ceci de pervers que les personnages principaux sont "beaux" (Boon, Laroque et la fille), alors que les "méchants" ont un physique plus disgracieux.
Si vous aimez les bêtisiers gentillets, restez à la fin : les fous-rires sont communicatifs !
17:10 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma
lundi, 26 juin 2006
Le bal des chattes sauvages
Non, ce n'est pas un documentaire sur nos amis les sacs à puces ronronnants. Il s'agit bien d'un docu, mais il a pour sujet l'homosexualité féminine en Suisse, hier et aujourd'hui. Une d'entre elles est francophone, les autres sont alémaniques. Du coup, 1h30, c'est un peu long. Mais le film est très intéressant, d'autant plus qu'il couple cet aperçu historique de l'homosexualité avec l'évolution de la condition féminine.
Les intervenantes que j'ai préférées sont la francophone et celle qui a dû être institutrice (la sportive). On la voit à un moment du film 20-30 ans plus jeune, participant à une émission de télévision sur les "minorités sexuelles". La styliste est un peu à part. Son témoignage introduit de la diversité : les homosexuelles ne partagent pas forcément les mêmes idées sur la famille, le travail, la "communauté" etc. Il est ainsi frappant de voir le fossé qui sépare les jeunes des plus âgées : celles-ci ont revendiqué le droit à la différence (je suis l'égale des autres, donc j'ai le droit d'être homosexuelle sans que l'on me discrimine) alors que celles-là militent pour la reconnaissance des droits identiques aux hétérosexuels (je suis l'égale des autres, donc j'ai droit aussi au mariage, aux enfants).
18:00 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma, politique
Sophie Scholl
Un film épatant, consacré à un mouvement (allemand) d'opposition au nazisme, la Rose blanche, vu au travers de l'un des membres, incarné de manière stupéfiante par une actrice, Julia Jentsch, qui ressemble parfaitement à l'image que je m'étais faite de la vraie Sophie Scholl (jusqu'à la coupe de cheveux pas vraiment "tendance", fidèle à la photographie la plus connue du personnage) : sa démarche, ses vêtements (d'époque), même sa manière de s'exprimer, sont criants de vérité. L'actrice réussit la performance de rendre très séduisante cette intellectuelle croyante. Le film nous la présente d'abord comme une jeune femme plutôt effacée par rapport aux hommes du groupe, mais très déterminée au fond. Ce n'est que dans la deuxième partie du film que ses convictions religieuses et politiques sont mises en valeur.
Ce long métrage témoigne aussi de la manière dont les Allemands se représentent le nazisme. Il vient après "La Chute", davantage consacré à Hitler lui. Ici, il s'agit de défendre la démocratie libérale, intimement liée à la liberté religieuse. Je reprocherais peut-être au film de ne présenter le christianisme que comme une source de résistance au nazisme. Sophie Scholl était protestante et, si certains opposants très connus au nazisme (Martin Niemöller par exemple) étaient des figures du protestantisme, il est aussi indéniable qu'une bonne partie de l'encadrement (et des fidèles...) s'est ralliée allègrement au régime. L'attitude de l’Église catholique n'a pas été des plus claires non plus. Toutefois, le fait que le film présente ces étudiants comme la mauvaise conscience de l'Allemagne y fait un peu écho : ils rappellent à ces adultes bardés de certitudes nationalistes (et fanatiques pour certains d'entre eux, rares si l'on se fie au film, un peu trop optimiste sans doute...) que l'Allemagne a perdu son honneur dans l'aventure nationale-socialiste.
D'un point de vue formel, quelques scènes sont magnifiques : celles tournées dans la cellule que Sophie partage avec une détenue communiste, où un halo de lumière enveloppe humains et objets, celles qui voient Sophie affronter verbalement l'enquêteur, un nazi fanatique qui voudrait malgré tout sauver cette jeune femme en qui il voit une personne de qualité. La séquence finale est d'une beauté froide, évoquant avec une grande économie de moyens le courage de ces jeunes, en particulier celui de Sophie, qui a choisi de mourir plutôt que de se renier.
Il y a une dizaine d'années, j'avais trouvé un petit livre qui reproduisait les tracts de la Rose blanche :
Éditions de Minuit (55 francs à l'époque).
17:25 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma
dimanche, 25 juin 2006
La colline a des yeux...
... oui, mais combien ? Parce que vu le nombre d'explosions atomiques que la région a subies, ça risque d'être plus que deux ! Le générique est lui-même presque insoutenable... alors qu'il ne propose que de vraies images, sur les explosions atomiques et leurs conséquences. Mais il a été précédé d'une séquence introductive hyper violente, à l'image du film, vraiment gore (avec beaucoup de sang, qui ne gicle pas trop toutefois), vraiment bon.
Pour ceux qui les ont vus, on peut comparer "La colline..." à "Chud" (pour les conséquences du nucléaire et le miam miam) et "Détour mortel" (pour la crainte d'une Amérique reculée, le cimetière de voitures... et le miam miam aussi). Aux Etats-Unis, le film de genre sert souvent à dénoncer certains travers de la société. (Et un tueur en série peut exercer une sorte de justice immanente, une vengeance sanguinaire au nom de la "morale".) Soyez attentifs à ce qui arrive au drapeau américain dans le film (Non au bourrage de crâne !). Ce drapeau est celui qui figure sur la voiture de la famille qui traverse le pays en caravane. Les membres n'en sont pas très sympathiques. Le père est un républicain arrogant (pléonasme ?), la mère une bigote, la fille aînée une "gentille" qui a épousé un démocrate caricatural (très "urbain", obsédé par son téléphone portable), la fille cadette est limite tass-pé et le fiston est un ado mal dans sa peau, qui donc surréagit. On a envie qu'il leur arrive des trucs...
Comme dans tous les films de ce type, les "héros" font ce qu'il ne faut absolument pas faire (du moins au début), ce qui mène à la catastrophe. Puis, ils se montrent capables de faire ce qu'on n'oserait pas faire : pour survivre, ils vont devoir surmonter leurs préjugés, leurs peurs (en particulier le démocrate). Dans la deuxième partie du film, cela devient très prévisible. Parfois, on frôle l'invraisemblance : le démocrate aurait dû se faire zigouiller plusieurs fois, mais bon, ça maintient l'intrigue.
Comme c'est un peu du Wes Craven, on rit parfois. Il est possible que les faiblesses du scénario soient à prendre au second degré.
Au fait , c'est interdit aux moins de 16 ans.
12:00 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma
samedi, 24 juin 2006
Cars
Je n'aime pas trop les bagnoles, mais c'est du Pixar... et même le réalisateur de Toy story. Donc, j'ai essayé. Je n'ai pas été déçu. Les deux heures passent sans qu'on s'en aperçoive. C'est d'abord une formidable réussite visuelle. Les carrosseries sont très bien "dessinées" et le coup des yeux à la place des pare-brise est excellent (pareil pour les moustaches en pare-chocs) ! Le son a été travaillé : écoutez attentivement quand les voitures roulent sur le sable... dans une salle avec dolby, ça rend bien ! Le doublage est très bon (ce qui n'est pas le cas dans tous les films étrangers diffusés en France...), une constante pour les animations de ces dernières années. (Parfois même, la version française est meilleure que la version originale, comme dans "L'âge de glace" par exemple.)
Il reste une histoire "morale", qui prend un peu à rebrousse-poil certains totems contemporains : la réussite à tout prix, l'appât du gain, l'égoïsme... le tout venant d'un film états-unien, cela mérite d'être noté ! C'est un film humaniste, qui met en valeur les "petites gens" (les vieilles guimbardes rouillées), exerçant un "petit métier", loin du strass et des paillettes d'Hollywood, de la finance internationale ou de la net économie. L'amitié désintéressée, la simplicité, un certain art de vivre, l'amour authentique et le goût du travail bien fait sont mis en valeur. Dans un monde plein de bruit et de fureur, soumis à la pression médiatique et au jeu des sponsors, les auteurs ont fait (re)vivre une oasis décalée, empreinte de nostalgie. Le tableau n'est toutefois pas aussi tranché : le "monde moderne" est montré comme porteur de valeurs positives (la qualité du spectacle, l'engouement sincère des foules), alors que le "monde ancien" a des aspects négatifs (il manque d'argent, d'entrain parfois et les aigreurs n'en sont pas absentes).
15:50 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma
Scary movie 4
Amateurs-trices d'humour raffiné, de subtilité cinématographique, bienvenue ! Dans ce quatrième volume, toute une fine équipe est réunie : Leslie Nielsen fait le lien avec la série des "Y a -t-il ... (un pilote, un flic) ?", Charlie Sheen fait le lien avec les "Hot shots" et la blondasse (qui joue avec talent la sympathique gourde... pas facile ça) incarne la continuité scarymoviesque. On peut même trouver quelques références à la série des "Destination finale", produite par la même boîte me semble-t-il ("Dimension films").
Le film s'appuie sur les pastiches de "The grudge", "Saw", "Brokenback Mountain", "Million dollar baby", "La guerre des mondes" et "The village" (principalement). La parodie de "The grudge" est la moins bien réussie. On y voit quand même notre héroïne blonde s'en prendre plein la figure et puis, comme elle est toujours aussi maladroite, elle en fait subir des vertes et des pas mûres à l'infirme qu'elle a sous sa charge (aaaaahhh, la belle urine qu'elle est bonne pour nettoyer tout ça !). Charlie Sheen nous gratifie d'une numéro de dépressif tombeur de starlettes, qui confond somnifères et viagra... ce qui le conduit à un drôle d'empalement ! A noter quelques effets de caméra (pas les plus perceptibles, mais bon, quand on fait attention): par exemple, le mouvement de l'héroïne qui, lorsque la caméra, qui la présentait en gros plan, effectue un mouvement latéral pour montrer l'arrière-plan, se déplace pour rester dans le champ !).
J'ai bien aimé la revisitation de "Saw" (film que j'ai beaucoup apprécié au demeurant, comme le numéro 2). Shaquille O'Neal nous la joue autodérision et je suis très sensible à la connerie qui consiste à se scier la jambe qui n'est pas entravée par la chaîne... Plus loin dans le film, on revient sur cette parodie, avec le retour d'un personnage des premiers "Scary" en prime (la nymphomane) : c'est con, mais c'est bon ! Je recommande tout particulièrement les types de pièges fixés aux prisonniers, dont un qui peut être très perforant !
Les cowboys homosexuels de "Brokenback" sont ici noirs... c'est voulu, je pense (peut-être un clin d'oeil narquois aux tendances homophobes qui sévissent chez certains groupes de rap ou de raggamuffin d'outre-atlantique). Le pastiche de "Million dollar" n'est pas démentiel, mais bon, il joue sur l'effet d'accumulation, pas désagréable (comique de répétition inspiré des "Y a-t-il un pilote ?").
Le gros du film est fondé sur "The village" et "La guerre des mondes". Ici le décalque humoristique se double d'une certaine critique socio-politique (oui !). La parodie du film de Shyamalan tourne en ridicule les fondamentalistes... et elle comporte une scène d'anthologie, qui voit une aveugle de la communauté entrer dans le temple (où se tient une réunion générale) en pensant se trouver dans sa maison, plus précisément aux toilettes... éclats de rire (gras) garantis ! Bien entendu, elle se dévêtit partiellement, histoire que le public masculin hétérosexuel se rince un peu l'oeil ! Le personnage du débile mental est aussi source de réjouissants gags à la morve...
Le personnage que jouait le scientologuissime Cruise dans "La guerre des mondes" en prend plein la figure. Le père maladroit mais sympathique du film de Spielberg devient ici un demeuré immature qui cumule gaffes et semi-catastrophes, dont la principale victime est sa fille, successivement frappée, projetée, coincée, électrocutée... malaise dans la salle d'un côté, gros rires de l'autre ! Remarquons que ce père attentionné renonce à poursuivre son fils (parti combattre les méchants tripodes) lorsqu'il s'aperçoit que sa fille court un danger encore plus grave... je vous laisse découvrir lequel ! Cette partie du film est celle qui accumule les gags, sur les docks où travaille le (z)héros (et hop un container qui s'écrase ! coucou les singes facétieux !), en ville, dans la campagne où fuit la population, dans la maison-refuge (quels obsédés, ces tripodes !).
A la toute fin, on peut se défouler avec une satire du show d'Oprah Winfrey, qui n'est certes pas gâtée, mais ce n'est rien à côté de la charge du "héros", très américaine.
14:50 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : cinéma
vendredi, 23 juin 2006
Paris je t'aime
Dans mon cas, ce fut souvent "Paris m'ennuie". Sur la vingtaine de courts-métrages, 6 m'ont vraiment plu. Attention, ne vous fiez pas au début, qui est très mauvais. On a droit à l'évanouissement d'une femme à côté de la voiture d'un type en quête de l'âme soeur, puis à la naissance d'une relation entre un jeune qui fréquente des blaireaux de chez blaireaux et une fille voilée (trop cool, man !) avant de se faire infliger un opus consacré au quartier du Marais qui, tenez-vous bien, comble de l'originalité, traite (mal) de l'homosexualité !
Le film des frères Coen est le véritable démarrage. "Tuileries" aborde les dangers à croiser le regard d'autrui dans une station de métro. Steve Buscemi est fendard en touriste ricain et l'actrice aguicheuse est craquante. Autre bonne surprise, le film de Walter Salles ("Loin du XVIème"), avec, je crois, cette actrice latino-américaine qu'on a vue dans "Maria pleine de grâce" (une magnifique brune "nature") : des inégalités dans Paris, entre l'immigrée qui quitte son bébé très tôt le matin et la grande bourgeoise qui l'emploie. Bref et efficace.
Deux autres moments de bonheur, plus décalés : le jeu des mimes, avec Yolande Moreau dans l'un des rôles. Poétique et réussi. A côté de cela, on trouve Elijah Wood dans une histoire de vampires à la sauce "Sin city" pour le traitement graphique.
Restent deux films très forts. l'un est consacré au duo formé par un gardien de parking noir et une sauveteuse. Je n'en dis pas plus mais c'est bouleversant ; il faut bien suivre du début à la fin pour comprendre cette petite histoire bien ficelée. L'autre film est en quelque sorte le compte-rendu d'un séjour touristique effectué par une postière du Colorado à Paris. C'est dit en français avec un accent délicieux et cela regorge d'humour ("14e arrondissement" est le titre je crois). Sinon, on aurait pu faire un film plus court (genre 1h30 au lieu de 2h) en virant quelques films inutiles à mon avis (en particulier celui avec Fanny Ardant et celui avec Gena Rowlands).
17:50 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : cinéma
Les Irréductibles
Au départ, je m'attendais à une comédie un brin potache. L'histoire m'avait paru attachante, avec de bons acteurs. En fait, c'est un film grave, parsemé de touches d'humour (Anne Brochet est particulièrement piquante... et toujours aussi charmante, même avec quelques rides !). Ce n'est ni un "grand" film (alors que le sujet aurait pu s'y prêter... dommage) ni un téléfilm. Jacques Gamblin y est vraiment très bon, en ouvrier licencié qui connaît des problèmes familiaux. Il faut dire que rien ne lui est épargné : licenciement, révolte du fils peu motivé par l'école, fâcherie avec sa femme, moqueries du voisinage, mépris d'un enseignant... et même le décès d'un proche !
Les interprètes sont excellents, masculins comme féminines. On comprend face à quel rouleau compresseur se retrouve une personne sans diplôme quand elle perd son emploi : l'ANPE le considère comme un numéro, l'Education Nationale n'est pas adaptée (la représentation des cours m'a paru un peu vieillotte... faudrait actualiser un peu sans doute)... Les "jeunes" ne sont pas caricaturaux. Ils ne sont montrés ni comme des dégénérés irrécupérables, ni comme de doux anges éthérés. Ce souci de réalisme rend le film plus prenant.
Il est révélateur d'un malaise. Le couple appartient incontestablement aux "classes moyennes", sur lesquelles repose notre système. Il s'agit des "petites" classes moyennes : elle est coiffeuse, lui ouvrier. C'est un exemple de la participation d'une catégorie de Français à la "société de consommation" grâce au travail des deux membres du couple. Du coup, ils peuvent devenir propriétaires de leur logement. Le fils (unique) est gâté (trop peut-être). Le licenciement rend tout cela précaire. Il révèle aussi les fractures du couple, de la famille, des amis. (Rufus est formidable.)
16:15 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma
Ici Najac, à vous la Terre !
Comme je n'aime guère regarder le foot à la télévision, je me suis fait quelques séances de ciné depuis le début de la coupe du monde. En tant qu'Aveyronnais, je me suis forcé à aller voir ce film, tourné dans l'Ouest du département, dans une commune proche de Villefranche-de-Rouergue (pas très loin du Lot et du Tarn-et-Garonne). Je n'ai pas vu le premier, sorti il y a quelques années.
J'ai aimé l'attention portée à certains personnages, comme ce vieil ouvrier de 75 ans, solitaire, ingénieux, qui passe son temps à bricoler. C'est un peu sa raison de vivre. Attachant aussi le vigneron "à l'ancienne". De ce point de vue, le film est parfois pédagogique, nous montrant les manuels en train de travailler. Le paysan interrogé est sans doute de la Confédération paysanne, et il essaie de vivre en appliquant ses principes. C'est louable et il tient des propos sensés. Lorsque sa famille et son environnement sont filmés, on a droit à de jolis plans qui ne sont pas sans évoquer Farrebique (notamment la fabrication du pain), sans le talent de Rouquier toutefois.
Mais on a parfois l'impression de se trouver devant un "village d'Indiens". Même si l'un des personnages part en Afrique subsaharienne, le film donne l'image d'une communauté plutôt repliée sur elle. Plusieurs plans montrent, au loin, la forteresse de Najac, pôle d'attraction touristique. A aucun moment, dans le film, cet aspect n'est évoqué. Seuls quelques propos du maire font émerger la difficulté à concilier le désir de quiétude avec la nécessaire animation du village.
Restent deux personnages assez caricaturaux. L'un ponctue le film de séquences chantées en anglais. Je pense que le réalisateur a voulu en faire une incarnation de barde, de troubadour des temps modernes. Cela marche à moitié. Quant au chef de gare, il est caricatural (et, de plus, pas naturel, semblant jouer un rôle devant la caméra, comme le musicien)... il me ferait presque désirer la privatisation de la SNCF... presque.
13:50 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma, *de tout et de rien*, politique
vendredi, 26 mai 2006
Da veni da vidi da vinci
Un soir, la semaine dernière, je me promenais en ville et puis, en passant devant un cinéma, je me suis dit : "Après tout, pourquoi pas ?" Je n'avais pas lu le roman, même si j'avais suivi la polémique (savamment entretenue, il faut le dire).
C'est un petit polar tout à fait visible. L'intrigue est prenante, les acteurs plutôt bons (Jean Réno compris !) et les rebondissements sont nombreux. J'ai eu plaisir à voir Le Louvre (où je ne suis jamais allé... va falloir remédier à cela un de ces quatre !), les rues de Paris (vroum, vroum la Smart !), celles de Londres. D'un point de vue formel, les scènes surimposées (par exemple à propos des croisades, des Templiers) sont très réussies, ainsi que les retours en arrière sur l'enfance des protagonistes, qui leur donnent une certaine épaisseur psychologique. Par contre, les dialogues ne sont pas déments. (J'ai vu le film en version française.) Trop souvent, j'ai eu l'impression qu'Audrey Tautou et Tom Hanks débitaient un truc sans saveur, sans intérêt particulier. Il y a aussi quelques invraisemblances, en particulier au début, quand Silas (le méchant pas gentil) zigouille notre Jean-Pierre Marielle à nous (les jeunes ne respectent décidément plus rien), mais part sans s'assurer de sa mort définitive, alors que pour les autres meurtres, il est plus radical. Il aurait dû lui balancer deux ou trois pruneaux supplémentaires, à mon avis. Du coup, Saunière a le temps de perdre son sang, d'écrire des messages un peu partout (il a dégueulassé le musée, l'enfoiré). Vous me direz que c'est fait exprès pour que démarre l'histoire, mais avouez que c'est un peu gros.
Le vrai problème du film est l'accumulation de prétendues révélations historiques, toutes étant reliées les unes aux autres (et encore, le film a semble-t-il élagué par rapport au roman). Par moments, j'ai souri (pauvres Templiers recyclés à toutes les sauces)... alors que ce que je voyais à l'écran n'était pas supposé être drôle. J'ai même franchement ri, lorsque, à la fin du film, Tom Hanks déclare à Sophie Neveu-Tautou, en la regardant droit dans les yeux, l'air bien sérieux du type qui va lâcher la réplique qui déchire : "Vous êtes la dernière descendante du Christ !" J'ai essayé de me retenir (y a plein de gens qui croient dur comme fer aux élucubrations du roman... après tout, si ça leur chante...), mais c'était trop drôle !
Le film est aussi très chaste (c'est un film "familial", ce qui, en langage hollywoodien, signifie "pas érotique pour deux sous") : alors que, durant le film, il est évident qu'un "fluide" passe entre les deux principaux personnages, Langdon se contente d'un petit bisou sur le front de Sophie à la fin. Difficile de bander pour celle qu'on croit être la descendante (en ligne directe) de Jésus ?
A ceux qui voudraient prendre du recul vis-à-vis de l'intrigue du roman, je recommande deux lectures :
- "Da Vinci Code, ce qu'il fallait découvrir", un numéro hors-série de Science et Vie bien foutu. (Par contre, évitez le "Code Da Vinci décrypté" de Simon Cox, en Pocket : il ne décrypte rien du tout, il reprend toutes les affirmations du roman sans s'en démarquer.)
- Plus approfondi, plus intéressant, "Code Da Vinci : l'enquête", de Marie-France Etchegoin (du Nouvel Observateur) et Frédéric Lenoir (du Monde des Religions). Cet ouvrage démonte de manière convaincante tous les phantasmes s'appuyant sur le "prieuré de Sion". (Ah, ce curé qui s'enrichit mystérieusement... des souvenirs de bandes dessinées... connaissez-vous Martin Mystère ?) Il remet aussi quelques pendules à l'heure concernant la vie et l’œuvre de Léonard de Vinci et l'histoire du christianisme. Ceci dit, l'habileté du roman (et du film) réside dans le fait que des "blancs" subsistent dans l'Histoire. L’Église catholique a sans doute minimisé le rôle des femmes dans les premières communautés chrétiennes (et peut-être aussi dans l'entourage de Jésus). D'où les supputations qui font le bonheur des amateurs d'ésotérisme...
14:20 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0)
mardi, 25 avril 2006
La droite la plus bête du monde serait-elle de retour ?
Sarkozy retombe dans ses travers. En fait, plus le temps passe, et plus je pense qu'il ne s'agit pas de travers. Soit c'est une tactique pour ratisser large (un coup à gauche, un coup à l'extrême-droite) : dans ce cas, le ministre de l'Intérieur a les yeux plus grands que le ventre et, vu son gabarit, son grand écart ne va pas lui permettre de gagner grand chose. Soit c'est un comportement inhérent à sa personnalité : il est instable, irascible et teigneux... pas bon pour un présidentiable ça.
Je vois plutôt d'un bon oeil l'idée que l'acquisition de la nationalité française soit un engagement (de la part du pays d'accueil, qui donne des droits, et de la part du récipiendaire, qui a des devoirs), formalisé par une cérémonie. De même pour la "discrimination positive" : à la base, ce procédé ne m'enchante pas particulièrement, mais bon, faute de mieux, c'est un coup de pouce à tenter. De surcroît, ce n'est pas l' "affirmative action" à l'américaine, puisqu'il n'y a pas de quota par "race". Certes, il ne faut pas être hypocrite : les déclassés sociaux sont en France majoritairement d'origine africaine, mais ce n'est pas en tant qu'enfants ou petits-enfants d'Africains qu'il faut les aider, mais en tant qu'habitants de quartiers déshérités. Du moment que la "discrimination positive" n'est pas un cache-misère et n'est pas brandie pour masquer l'absence de politique sociale...
"La France, aimez-la ou quittez-la" ... ouais... mais quelle France d'abord ? Moi je n'aime pas toute la France. La foule de choses, de comportements qui ne me plaisent pas en France (et qui sont parfois très répandus) ne fait pas de moi un anti-français. On peut ne pas aimer en France ce qui la déprécie, ce qui la dévalorise. Concernant les étrangers : ceux qui s'installent en France sont une minorité parmi les migrants. Bien plus choisissent l'Espagne et l'Italie, par exemple. D'autres passent par notre pays pour gagner qui le Royaume-Uni qui l'Allemagne. Donc, ceux qui s'installent en France l'ont en général choisi, pour des raisons familiales ou autres. En tenant des propos du type de ceux qu'a repris à son compte Nicolas Sarkozy, une fois de plus, une partie de la classe politique choisit la facilité et la tactique du bouc émissaire : la majorité actuelle n'a pas su, en dépit du plus imposant cumul des pouvoirs connu depuis l'époque gaullienne, rétablir la situation du pays et a fortement déçu son électorat et les Français non partisans qui lui avaient fait confiance. Alors, elle cherche à faire porter la responsabilité à d'autres.
Quant à Philippe de Villiers, il a choisi d'occuper les médias en adoptant des positions extrêmes et en jouant davantage sur les fantasmes que sur la réalité. Il est indéniable qu'une partie des musulmans de France (quelques milliers sur des millions, c'est encore trop, mais cela devrait conduire le vicomte à nuancer sa pensée... mais en est-il capable ?) ait des opinions extrémistes. Ce n'est pas en stigmatisant l'islam de manière générale qu'on contribuera à renforcer l'unité de ce pays, ce dont il a grandement besoin. Je pense qu'en 2007, les Français choisiront une candidature d'union plutôt qu'une candidature de division.
14:40 Publié dans Politique | Lien permanent | Commentaires (0)
mercredi, 12 avril 2006
J'ai testé pour vous
La semaine dernière, en sortant du boulot, fatigué, je suis passé par l'hypermarché Géant pour faire quelques courses d'appoint. En fin de journée, il n'y a pas trop de foule. Une fois mes provisions choisies, je me suis dirigé vers les caisses, scrutant les panneaux pour dénicher celle(s) qui accepte(nt) les clients pourvus de moins de 6 articles (10 articles parfois, règle fréquemment contournée par de sinistres crétins, qui font semblant de n'avoir pas vu la pancarte - genre 2 x 1 m !, ou qui débarquent, faussement contrits, avec 10 produits au lieu de 6, ou 15 au lieu de 10).
J'ai remarqué assez facilement les panneaux signalant les caisses dites "rapides"... mais je n'ai pas vu de caissière. A la place, une charmante et souriante hôtesse me proposa de participer à une action innovante : le passage par la caisse automatique, garanti rapide. Comme je suis une bonne pâte et qu'elle avait un beau sourire, je me suis prêté à la manoeuvre. Scandale : c'est le client qui fait tout le boulot ! J'ai dû passer les produits au détecteur de code-barre, les poser ensuite sur la plate-forme qui en vérifiait le poids (pour éviter la gruge), introduire un billet dans la machine (en évitant d'y laisser un doigt), récupérer la monnaie (en me baissant... ouille ! La terre est basse, surtout après une journée de boulot) et ranger mes courses, le tout sous le regard bienveillant (mais vigilant) de l'hôtesse. En cours de route, je lui ai incidemment fait remarquer qu'un tel système risquait de supprimer quantité d'emplois. Elle m'a répondu, toujours souriante, que la question ne se posait pas à brève échéance, ce qui devait paraître rassurant...
13:35 Publié dans Vie quotidienne | Lien permanent | Commentaires (0)
samedi, 11 mars 2006
Ouahhhhh, le pèze !
Je me suis rendu sur le site du magazine Forbes. Je l'ai trouvé très bien conçu. Bien entendu, il accorde une grande place au célèbre classement des "billionnaires"... nos milliardaires (en dollars états-uniens). Il est ainsi possible d'accéder à la liste complète (là, je dis chapeau !... et merci !) des 793 personnes les plus friquées de la planète, classées en fonction de leur fortune, de leur âge, de leur nationalité, de leur lieu de résidence. On peut ainsi visualiser la liste en fonction du critère choisi (sans que cela fasse disparaître les autres). En cliquant sur leur nom, on obtient une notice de présentation, en anglais.
Ces milliardaires sont originaires de 51 pays. Personne ne sera étonné d'apprendre que 371 des 793 richards sont citoyens des Etats-Unis. Un véritable fossé sépare ce pays du deuxième plus gros "fournisseur" d'individus pétés de thunes, l'Allemagne (55 nécessiteux). Puis viennent la Russie (33), le Japon (27), le Royaume-Uni (24), l'Inde (23), le Canada (22), la Turquie (21), Hongkong (17... 25 en comptant la Chine continentale), le Brésil (16)... la France et l'Italie (14), cette dernière représentée en tête par Silvio Berlusconi, 37e fortune mondiale (évaluée à 11 milliards de dollars quand même... de quoi acheter bien des consciences...)
Pour l'anecdote, sachez que plusieurs pays ne peuvent revendiquer qu'un seul milliardaire : Argentine, République Tchèque, Grèce, Islande, Monaco et Portugal. La comparaison avec les pays de résidence réserve quelques surprises. Ainsi apparaissent des pays d'où aucun richard n'est originaire, mais où un voire plusieurs ont établi officiellement leur domicile : les Bahamas (une victime du fisc), les Bermudes (deux), les îles Caïman (une), le Costa Rica (une) et Gibraltar (trois). D'autres pays hébergent davantage de milliardaires qu'ils n'en ont produits : la Région Autonome Spéciale de Hongkong (22 contre 17), Monaco (6 contre 1), la Suisse (21 contre 6), qui détient la palme. Ce n'est guère étonnant. Bien au contraire, l'exode fiscal ne semble frapper qu'une petite minorité de gros portefeuilles. J'y vois la confirmation de l'idée que les systèmes fiscaux nationaux ne sont pas aussi "spoliateurs" qu'une propagande complaisante tente de nous le faire croire. Ces systèmes offrent sans doute, chacun à sa manière, des "perspectives dérivatives". De surcroît, les milliardaires sont tellement riches que la ponction fiscale ne les dérange vraisemblablement que marginalement (sans parler des sommes et du patrimoine qui échappent à toute enquête... quel est le degré de fiabilité de ce classement ?)... à moins qu'ils n'aient pesé le pour et le contre d'une "délocalisation" : pour eux, mieux vaut finalement rester dans le pays qui leur a permis d'établir leur fortune, quels qu'en soient les inconvénients.
Les plus jeunes sont un Allemand et trois rejetons Hariri. Albert von Thurn und Taxis a 22 ans (célibataire sans enfant... allez courage, mon gars !), tout comme Hind Hariri (célibataire aussi, et assez jolie...). Ses frères Fahd (25 ans, de nationalité libanaise comme sa soeur, mais qui lui réside en France... on n'est jamais trop prudent) et Ayman (27 ans), 258e ex aequo au classement des fortunes, sont deux fois plus riches que leur soeur (transmission inégale du patrimoine de papa ?). Ils témoignent de l'attachement de feu Rafic à l'Arabie Saoudite, où il vécut et travailla : le benjamin porte un prénom qui rend hommage à l'ancien roi et son aîné a la nationalité saoudienne.
Les papys sont nombreux dans le classement. Pour trouver les plus âgés, il faut chercher au-delà de 90 ans : John Simplot (et sa famille, peut-être dans l'attente d'un heureux évènement...) et Ernest Gallo, 97 printemps tous les deux, bons patriotes (restés aux Etats-Unis, où quelques opulentes cliniques se font sans doute un devoir de contribuer à leur longévité contre espèces sonnantes et trébuchantes). Ils sont classés respectivement 278e et 645e.
En guise de dessert, on peut s'intéresser (entre autres) aux voitures des vedettes du compte en banque. En général, je trouve celles que j'ai vues d'assez mauvais goût... On se console comme on peut !!!
Le site http://www.forbes.com
16:40 Publié dans Economie | Lien permanent | Commentaires (0)
vendredi, 24 février 2006
Villepin, entre Pompidou et Couve de Murville
Chirac n'est pas de Gaulle, quand bien même il se réclame de lui et s'en inspire parfois maladroitement. Les contextes de leur action politique sont différents et l'un n'a pas la légitimité de l'autre. Toutefois, la manière de préparer leur succession rapproche les deux hommes. C'est là que la personne de Dominique de Villepin intervient. Il n'est pas le successeur que Jacques Chirac s'était choisi de prime abord, puisque c'est Alain Juppé qui tenait ce rôle, comme Georges Pompidou pour Charles de Gaulle.
Pompidou comme Juppé sont à l'origine des provinciaux : le Cantal (et le Sud-Ouest) a marqué le premier, les Landes le second. Tous deux sont passés par l'Ecole Normale Supérieure de la rue d'Ulm et ont obtenu l'agrégation de Lettres classiques. Si Juppé est passé par Sciences Po Paris avant d'arriver à l'E.N.A., Pompidou ne pouvait pas suivre le même chemin à son époque, puisque ces structures n'existaient pas. Il a suivi la filière équivalente : l'Ecole libre des Sciences politiques. Ensuite, ces deux personnages ont oeuvré dans l'ombre d'un "grand homme", de Gaulle dès la fin de la seconde guerre mondiale pour Pompidou, Chirac dès le milieu des années 1970 pour Juppé. Les deux "grands hommes" devenus présidents de la République ont choisi leur poulain comme Premier ministre, dès 1995 pour Chirac, en 1962 seulement pour de Gaulle, puisque c'est Michel Debré qui fut le premier chef de Gouvernement de la Cinquième République. (De Gaulle avait sans doute trop besoin des talents de ce juriste pour installer le nouveau régime... un juriste de surcroît très bien vu des partisans de l' "Algérie française" qui avaient permis le retour du Général...)
Dans cette optique, Dominique de Villepin fait un peu "pièce rapportée"... roue de secours. Certes, il est lui aussi passé par l'E.N.A., mais pas par Normale Sup. On peut porter à son crédit sa propension littéraire (des recueils de poèmes aux "cents jours"...), qui le rapproche des deux autres figures. Mais c'est avant tout un diplomate (et pas un provincial)... comme Maurice Couve de Murville, que de Gaulle sortit de son képi en 1968. S'agissait-il de préserver Pompidou, de le "punir" d'avoir mieux su gérer la crise de mai 68 que le Général, de reprendre le contrôle de l'action gouvernementale par l'intermédiaire d'un fidèle ? Un peu de tout ça peut-être. Dans le cas de Villepin, il est indéniable que sa promotion profite de la mise à l'écart d'Alain Juppé. L'avenir nous dira si Chirac a utilisé Villepin pour ménager le retour de Juppé ou uniquement pour barrer la route de Sarkozy. Sarkozy qui, paradoxalement, est celui qui ressemble le plus au Chirac "jeune" (celui des années 1970-1980), celui qui n'était pas encore Président...
18:10 Publié dans Politique | Lien permanent | Commentaires (0)
jeudi, 23 février 2006
Du grille-pain à la chaussette qui tient chaud
A l'occasion de mes récentes aventures hypermarchesques, j'ai fait l'acquisition d'un grille-pain. Une dizaine de modèles étaient disponibles, à des prix allant de 20 à 40 euros. Le plus cher était le seul fabriqué en France, du moins d'après le peu d'informations lisibles sur les cartons d'emballage. La même marque proposait un autre modèle, à 23 euros, évidemment non fabriqué en France. Le plus cher était supposé offrir une palette d'usages plus étendue ... bof. Même l'aspect extérieur (le "design", voyons !) jouait en défaveur du plus onéreux... que j'ai fini par acheter. Honnêtement, la plupart des engins semblaient se valoir (compte tenu de l'usage que j'envisageais d'en faire). Restaient l'esthétique, le prix... et l'éthique.
On va tout de suite balancer l'esthétique à la poubelle : je n'achète pas un grille-pain pour éblouir mes invités. Je veux juste (à la rigueur) éviter les couleurs criardes (genre jaune-pisse-de-diabétique ou rose fluorescent). Tous les modèles étaient sobres de ce point de vue-là. Passons ensuite au prix. J'estime que je peux me permettre de dépenser aussi bien 20 que 40 euros pour un tel achat. (Une remarque : quand j'ai validé ma garantie auprès de l'accueil, j'ai reçu une fiche qui m'a permis de constater que sur les 39 euros de l'exemplaire que j'avais choisi, 19,6 % sont de la T.V.A. ! Il y aurait beaucoup à dire sur le poids de cet impôt injuste...) Si je pense que l'appareil le plus cher est susceptible de durer plus longtemps que les autres, je risque de le choisir. (Nous produisons déjà trop de déchets.) J'ai en mémoire le cas d'une plaque chauffante. Mes parents me l'avaient payée au début de mes études, il y a une quinzaine d'années. Je me rappelle que mon père et moi étions allés dans une grande surface, que nous n'y avions rien trouvé (tout le stock ayant été déjà pris d'assaut par les hordes de nouveaux bacheliers). Du coup, nous nous étions rendus dans une quincaillerie du centre-ville, où j'avais choisi un modèle simple, fabriqué en France, coûtant environ 250 francs, si mes souvenirs sont exacts. A titre de comparaison, quand les grandes surfaces furent réapprovisionnées, le modèle de base se vendait à 99 francs !
Eh bien, une quinzaine d'années plus tard, cette plaque fonctionne encore ! De surcroît, à la fin de mes études, j'avais récupéré une plaque double, qu'un membre de ma famille s'était procuré en hypermarché moins d'un an auparavant. Quelques mois plus tard, la première plaque tombait en panne, suivie de peu par la deuxième. J'ai alors ressorti mon "vieil" équipement !
Terminons par l'éthique : franchement, à 15 euros près, je peux valoriser le "made in France" ; cela ne me coûte rien, puisque cet engin va sans doute m'être utile au moins 5 ans, ce qui me donne un "surcoût" de 3 euros par an ! (Et encore, si les modèles à 25 euros tiennent aussi longtemps.)
Dans la foulée, j'ai jeté un oeil aux grosses chaussettes. Mes plus vieilles s'usent irrémédiablement au talon. Par précaution, j'ai renouvelé le stock. J'ai été attiré par un bac qui proposait des chaussettes de ski, à 2,90 euros la paire. La majorité étaient pour femme, ou pour enfants. Je suis quand même parvenu à dénicher deux paires (pour homme) à ma pointure, plus une autre à 8,90 euros (de marque Kindy), qui se trouvait là. En passant dans les rayons spécialisés, j'ai ajouté deux belles paires à 6,60 euros chacune. Revenu en ma modeste demeure, j'en comparai les compositions.
Les moins chères (2,90 euros) sont faites de 65 % d'acrylique,de 25 % de laine et de 10 % de polyamide.
Les Kindy contiennent 45 % de laine (d'où sans doute le surcoût), 39 % d'acrylique et 16 % de polyamide.
Les autres (fabriquées par DuPont) sont composées de 80 % de thermolite (une exclusivité de la marque, je pense), 17 % de polyamide et 3 % d'élasthanne. Elles me rappellent les chaussettes que j'ai achetées un peu plus de 20 euros naguère. (Voir un de mes précédents textes.)
J'ajoute que la mention du lieu de fabrication ou d'assemblage ne figure sur aucune paire.
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mercredi, 08 février 2006
Rodez sous la neige le samedi 28 janvier 2006
J'ai fait développer les photographies que j'ai prises ce jour de "tempête" de neige. (Oui, je suis en retard d'une génération, puisque je n'ai pas d'appareil numérique... j'y songe, j'y songe.) A cette occasion, j'ai pu me rendre compte qu'il est de plus en plus long d'obtenir des tirages papier à partir de photos diapos (je n'avais que cela sous la main, ce jour-là !). Et j'ai dû scanner les photos et les convertir en un format et à une taille acceptable pour que cela passe ici. Du coup, la qualité s'en ressent un peu.
Il est 16h environ. Voici le parking d'un garage situé à proximité de chez moi. Ah qu'elles sont jolies les voitures des voisins !! (Et bon courage pour le nettoyage !)
J'ai tourné mon appareil vers la droite et voici l'avenue où j'habite. D'habitude, la circulation est dense, les automobilistes ne respectent pas les 50 km/h (enfoirés) et c'est assez bruyant. Là, quelle sérénité ! Plus bas, plusieurs automobilistes sont coincés, malgré leurs chaînes.
Je continue à descendre l'avenue, en direction d'un rond-point et d'un lieu appelé "le gué de Salelles". Je ne résiste pas au plaisir de tenter la "belle" photo. On voit en hauteur des immeubles cachés par les nuages de neige.
Je me suis rapproché du gué, point de départ (ou d'arrivée) d'une marche fort sympathique qui longe la rivière Aveyron jusqu'au lieu dit Layoule. C'est bien évidemment impraticable ce jour-là. Je me suis enfoncé plus haut qu'à mi-cuisse. Brrrr !! Froid !
Je rebrousse chemin et remonte vers le centre ville, croisant des "lugeurs", des "raquetteurs", des "skieurs"... et des piétons !!
Je suis au carrefour Saint-Cyrice et voici l'église du Sacré-Coeur, située en face d'un bureau de poste. J'aime bien les reflets du flash dans les flocons de neige.
Vous remarquerez la présence furtive de passants équipés de parapluies... ainsi qu'un véhicule arrêté au feu rouge ! (Le feu du piéton est lui aussi rouge, il correspond à celui du sens de circulation de la voiture.) C'est à ce genre de détail que l'on sent que l'on se trouve en Aveyron !
Je poursuis ma remontée fantastique vers le centre-ville. Les photographies que j'ai prises dans la rue principale (rue Béteille) ne sont pas très réussies... et il fait presque nuit ! Ca skie à mort dans les descentes !
La cathédrale de Rodez se dresse, majestueuse et imposante, sur la place d'Armes. On ne s'en rend pas bien compte sur la photographie (prise vers 18h), mais il y a quand même du monde.
Il flotte comme une ambiance "Ancien Régime". On a une petite idée de ce que devaient ressentir les Ruthénois avant l'installation de l'éclairage public, dans l'obscurité menaçante des hivers rigoureux...
J'ajoute cette prise de vue pour vous donner une idée de la hauteur de neige, visible au premier plan. Je ne m'y suis pas risqué : cette fois-ci, je m'y serais enfoncé au-dessus des parties génitales !
Plus d'une semaine après, la pluie, la saleté et le froid aidant, des masses solides hideuses défigurent Rodez. Les trottoirs sont encore dangereux en de nombreux endroits. Quand le soleil brille, il en fait fondre une partie... qui gèle le soir, formant de sympathiques plaques sur les routes...
Mais que fait la mairie ?
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lundi, 30 janvier 2006
C'est Noël again ! Tempête de neige à Rodez !
Samedi, au saut du lit, je regarde par la fenêtre de ma chambre : il neige à gros flocons. Les rues sont déjà encombrées... Je me recouche !
Je suis sorti l'après-midi. D'après un de mes voisins, vers 16 h, il y avait déjà 70 centimètres... et la neige est tombée jusque tard le soir. Vu que je me suis enfoncé jusqu'en haut de la cuisse (je mesure 1m88), je pense qu'on devait se situer entre 90 centimètres et un mètre. Ma rue n'a pas été dégagée du tout le samedi. Par contre, celle menant à l'usine Bosch (tout comme celle passant devant le tribunal, semble-t-il) a bénéficié d'un ou deux passages de la "déneigeuse"... ce qui n'a finalement pas servi à grand chose.
Dans les rues du centre ville, seuls des piétons circulaient. J'ai croisé de très rares véhicules, deux 4 x 4 qui n'avaient pas de problèmes particuliers, d'autres qui, malgré leurs chaînes, sont restés bloqués. Sur la place du marché, les étals sont restés en place, comme les véhicules, et ils ont fini recouverts de neige. Fait exceptionnel : les piétons se saluaient en général ; j'ai même plaisanté avec quelques concitoyens. L'humeur n'était pas à la morosité. Plusieurs personnes prenaient des photographies. J'en ai vu qui avaient des raquettes aux pieds : ridicule mais efficace ! D'autres faisaient qui du ski, qui de la luge, oui, en plein centre-ville !!! (Les rues sont en pente.)
Les grands surfaces de la périphérie ont dû fermer. Quelques courageux ont rejoint, à pieds, une supérette, située légèrement à l'écart, mais la grande majorité s'est ruée sur les commerces du centre-ville, qu'elle ne fréquente pas habituellement. Dès le matin, les boulangeries n'avaient plus de pain et les gâteaux divers ont disparu un peu plus tard. (J'ai vu le patron de l'une d'entre elles recourir aux services d'un tracteur pour dégager l'entrée de son commerce ; un autre s'y est pris à la pelle.) Un Monoprix a été littéralement pris d'assaut. Les rayons alimentation ont été vidés en un temps record et la queue aux caisses a pu durer une heure. Le magasin a dû fermer plus tôt que d'habitude. Même les cinémas ont renoncé à ouvrir le soir. Il est vrai que les coupures de courant menaçaient (quelques zones ont été touchées ponctuellement).
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samedi, 21 janvier 2006
P'tit déj' de l'Est
Hier, je suis allé remplir mes sacs en plastique (échangeables) dans mon hypermarché de prédilection. Dans le chariot, j'ai placé quelques pots d'une pâte à tartiner chocolatée que j'affectionne (mon ventre aussi, vu l'aspect qu'il prend au fil des années). Et donc, ce matin, à demi éveillé, je me dirige en salivant vers la table pour prendre une petite collation à la noisette. C'était bon, mais, à la première bouchée, une très légère différence de goût m'a interpellé quelque part au niveau du V Q. Pourtant, j'avais bien choisi la marque (célèbre), les substituts proposés par les diverses grandes surfaces ayant un goût peu satisfaisant (j'ai lu quelque part que c'était dû aux noisettes, qui ne se trouvent que dans une partie du monde... au grand désespoir des centrales d'achat).
J'ai quand même interrompu ma collation pour jeter un coup d'oeil au pot. Tout d'abord, j'ai noté à nouveau la légère différence au niveau de l'aspect global (différence qui m'était apparue sans importance au moment de l'achat) : seule la moitié de la circonférence du pot est recouverte par l'étiquette. Les informations qui figuraient sur l'autre moitié sont présentes en partie sur ce qui reste, mais en tout petit. J'y regarde de plus près et, ô surprise, je m'aperçois que c'est écrit en pas-français ! Au-dessous de ces indications, une languette rédigée en français a été collée. Je me suis alors dirigé vers le carton dans lequel j'entrepose mes déchets de verre. J'en ai extrait un ancien pot, à l'étiquette complète, en français. Grosso modo, la composition est la même : les masses respectives de protéines, glucides et lipides sont identiques, mais la version étrangère contient 0,1 % de plus de cacao maigre (7,5 % contre 7,4 %) et moins de lait écrémé en poudre (5 % contre 6,6 %).
Le cacheton interne, en aluminium (ou autre), a attiré mon attention : il est aussi rédigé en pas-français : le produit a dû être fabriqué à Lodowce... en Pologne ? Retour à l'étiquette du pot : "PRODUCENT : FERRERO POLSKA", avec une adresse à "Warszawa"... Varsovie, si je ne m'abuse. C'est en refermant le pot que le coup de grâce vint : sur le couvercle est collée une vignette, représentant une sorte de cantine de lait (le genre utilisé pour la collecte auprès des éleveurs, dans le temps, en France, encore aujourd'hui en Pologne, je présume... ça fait authentique) avec l'inscription "z polskiego mleka". Cela doit vouloir dire : avec du lait polonais.
Je comprends ainsi la campagne de publicité de la chaîne d'hypermarchés : le prix du pot est plus bas parce que le fabricant a rogné sur le coût laitier... sous la pression de la centrale d'achat ? Après tout, cette pâte chocolatée se vend bien. Le fabricant n'avait pas besoin d'en réduire le prix, sauf si des pressions s'exercent sur lui. Cela m'a rappelé un dossier du Canard enchaîné, intitulé Comment les hypers gagnent (5,35 euros, en 2005, cela doit pouvoir encore se commander). Je vous le conseille vivement : en sus des caricatures (délicieuses), j'y ai trouvé un paquet d'informations qui valent leur pesant de caisses enregistreuses !
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dimanche, 01 janvier 2006
Un vrai pays civilisé
1er janvier : le premier titre du journal de 13h de France-inter porte sur le passage à 2006 (selon le calendrier grégorien, toutefois). On a droit à un super-méga reportage sur l'envoi de textos (c'est désormais un marronnier). Pauvres enfants gâtés dont le plus grave souci, en cette nuit, est l'envoi (et la réception, preuve qu'on n'est pas "seul au monde") d'un maximum de messages insipides... Ensuite, on passe aux voitures brûlées. 450. Plus que l'an dernier. Beaucoup plus. Mais, non, tout va bien ! Ca aurait pu être pire ! On a mobilisé tout plein de policiers (bonne année, au fait !) et l'état d'urgence était appliqué... pour rien ? Visiblement, des consignes ont été données aux forces de l'ordre : pas d'affrontement ! Du coup, les journalistes parisiens poussent un soupir de soulagement (et ne s'attardent pas sur un problème qui aurait naguère monopolisé au moins la moitié d'un journal), tandis que les habitants des quartiers "chauds" ont dû passer un réveillon un peu moins agréable que celui de la bourgeoisie médiatique... [Allez, je nuance : l'émission Périphérique, qui succède au journal, est consacrée à Clichy-sous-Bois, deux mois après les émeutes. Cinq grosses minutes durant lesquelles on entend des adolescents et de jeunes adultes du coin, qui disent des choses bien plus intelligentes que les expéditeurs de textos.]
Et on passe au troisième sujet : l'intervention de Jacques Chirac, traitée plus rapidement que la veille au soir, ce qui est normal, surtout si ladite intervention (pas mauvaise dans la forme, soit dit en passant, on sentait le texte ciselé) ne contient rien de très intéressant. Allez, pour faire croire qu'on a de l'esprit critique, on donne la parole à quelqu'un qui "descend" le président (ici, Philippe de Villiers, qui a toujours tendance -la faute au format médiatique, certes, mais c'est quand même un trait dominant de sa technique de com'- à chercher la formule assassine au lieu d'argumenter). On se dit qu'on se dirige vers les sujets fondamentaux. Ouiiiii : un calendrier de plombiers français dénudés (non disponible dans le commerce). Ce n'est qu'après cette avalanche de raffinement journalistique que les tensions russo-ukrainiennes sont évoquées... pas pendant très longtemps. Vite, on repasse au "lourd" : comment perdre les kilos accumulés pendant les fêtes... du moins pour ceux qui ont dignement festoyé. Pour les autres, circulez, y a rien à voir !
Retour sur la préparation de la "saint sylvestre" : le renforcement ostentatoire (ostensible ?) de la présence policière avait, on le sent bien, plusieurs buts précis : rassurer les touristes (pas de bordel autour de la Tour Eiffel ! C'est l'image de la France qui est en jeu, Tudieu !), montrer aux "bons électeurs" que le gouvernement fait son boulot... et faire les gros yeux aux éventuels fauteurs de troubles (mon gars, si tu veux faire l'imbécile, regarde ce qui t'attends)... tout en sachant que ces gesticulations font l'effet d'un chiffon rouge aux yeux de certains délinquants. Quand j'y réfléchis, je me dis que des électeurs vont penser un peu rapidement que l'état d'urgence (qui n'est que partiellement appliqué) n'est pas une mesure suffisante, vu ce qui se passe en dépit de son instauration (et de son maintien). Vous avez dit 21 avril ?...
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mardi, 20 décembre 2005
La Poste et moi
Hier, en fin de journée, je me suis retrouvé dans le bureau de poste de mon quartier. Il est petit, ce bureau, ne comporte que deux guichets. L'affluence était considérable : au moins 12 personnes s'entassaient dans les 10 m². Je pris ma place dans la file. L'ambiance était trouble : d'un côté on sentait l'aigreur de ceux qui étaient contraints à une attente de 10-15 minutes (ce n'est pas la mort , quand même !), de l'autre la conversation s'était engagée entre les "usagers-bientôt-clients"... grâce aux efforts méritoires d'un papy gouailleur (non, pas moi). L'attente (pas loin d'une demi-heure dans mon cas) ne parut pas si longue. Au vu de la queue, plus personne (ou presque) n'osait entrer dans le bureau. A un moment, une jeune femme noire et son enfant arrivèrent. Elle passa devant la file. Je ressentis la tension dans la foule : n'allait-elle pas tenter de nous doubler sous quelque prétexte fallacieux ? En fait, elle s'est dirigée vers le coin du bureau, où une table et deux chaises sont mises à la disposition des clients qui doivent remplir diverses formalités.
Lorsque mon tour arriva, je me fis remettre le paquet envoyé par une personne chère à mon coeur. Au guichet officiait un quasi-retraité que je n'avais jamais vu là auparavant. Il eut du mal à trouver le colis que j'avais repéré facilement, vu que mon nom était écrit en gros dessus (le même que celui qui figure sur ma pièce d'identité, que j'avais tendue audit quasi-retraité). Il le fit même tomber !!! Soupir dans la foule qui se pressait derrière moi. Je gardai mon calme et un visage avenant : je savais qu'il ne contenait pas d'objet fragile. Je pus sortir alors que le bureau continuait à gagner en usagers pressés.
Petite remarque : j 'ai dû me déplacer au bureau parce que, selon le papier trouvé dans ma boîte aux lettres, j'étais absent lors du passage de la factrice. Il se trouve juste que j'étais chez moi en cette fin de matinée-là... ce dont la factrice aurait pu se rendre aisément compte en sonnant à mon interphone, ce qu'elle n'a pas fait. Ben oui. Il aurait ensuite fallu monter au premier étage ! Feignasse ! Encore, je ne lui en veux pas trop : elle remplace une personne qui ne passait que vers 11h45 !! Elle arrive une demi-heure avant. Je dois dire que je ne regrette pas l'ancien facteur, parti à la retraite il y a trois ans : il livrait le courrier très tard, lui aussi... et je découvris un jour pourquoi. Un samedi matin, vers 11h30, je sortis faire quelques courses dans le quartier. Quelle ne fut pas ma surprise de croiser, à une centaine de mètres de mon immeuble, ledit facteur quittant un bar (je ne vous dis pas l'haleine). Par contre, je garde un excellent souvenir du facteur qui desservait le quartier où j'ai habité auparavant. Il était sérieux, propre et, malgré la fusion des tournées opérées à son époque, il livrait le courrier assez tôt.
18:10 Publié dans Société | Lien permanent | Commentaires (0)
samedi, 17 décembre 2005
La panthère rose
Je me suis offert le coffret qui contient, en quatre DVD, les dessins animés de la série (des années 1960 aux années 1980)... pour environ 30 euros seulement ! Je picore petit à petit et je suis sous le charme, comme il y a bien des années... le recul de l'adulte en plus ! Grâce au DVD, j'ai la possibilité de regarder le tout en version originale sous-titrée, ce qui m'a permis de trouver la réponse (ou un début de réponse) à une question que je m'étais posée à l'époque : quel est le sexe de la panthère ? De par son mode de vie et la plupart des aventures qui lui arrivent, on peut déduire que c'est un homme. Mais, sur le générique, on le voit assez féminin. Alors, homosexuel ? Ou tout simplement hors normes ? Dans les rares dialogues de la série, il est fait référence à la panthère avec le pronom "He", ou l'interpellation "boy". Donc, un homme. Mais je n'en suis encore qu'au premier DVD (qui couvre les années 1960). Dans mon souvenir, certains des épisodes les plus tardifs présentent la panthère sous un jour plus féminin.
En tout cas, c'est toujours aussi drôle, "nonsense" à la clé ! C'est aussi caustique, pointant bien des abus comportementaux qui n'ont pas disparu.
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jeudi, 08 décembre 2005
"Le Monde" et la banlieue
Dans le numéro daté de jeudi 8 décembre (comme je suis un abonné provincial, je ne l'ai en main que jeudi soir, de retour du boulot, alors qu'à ce moment-là, les Franciliens et les habitants de grandes villes comme Toulouse ou Nancy ont déjà pu acheter en kiosque -et même lire !- le numéro daté de vendredi 9), Ariane Chemin retrace le dernier jour de la vie des deux adolescents morts électrocutés à Clichy-sous-Bois. Ariane Chemin doit travailler à la rubrique "France". Je me souviens plutôt d'articles qu'elle a signés sur des sujets politiques au sens strict (ça a pu évoluer récemment). Il y a plusieurs mois, elle avait publié un livre sur une promotion de Sciences Po Paris, me semble-t-il. Elle a dû passer par là (comme pas mal de personnes qui "comptent" comme on dit... relations trop incestueuses entre les médias, les "managers" et les politiques...). J'ai bien aimé quand "Le Monde" a pris à rebrousse-poil l'opinion toute faite (émise par la direction de la police et le ministre responsable de celle-ci) qui veut que les personnes interpellées à la suite des émeutes seraient très majoritairement déjà fichées par les services de police et de justice. Chiffres à l'appui, l'article du "Monde" montrait qu'au contraire, parmi les incendiaires et caillasseurs arrêtés (d'accord, les plus habiles ont filé entre les doigts de la police... ceux-là étaient fichés sans doute), les néophytes sont majoritaires.
Je suis moins satisfait de l'article d'Ariane C. . Suivons son fil. Le père de la première victime est éboueur à la Ville de Paris. (Le père de l'autre aussi.) On ne signale pas la profession de la mère, sans doute au foyer. Comme le père d'un autre ado, il semble assez strict. (Très bien ! En plus, cela casse un peu l'image des "parents démissionnaires".) Mais le gamin me semble bien gâté pour un fils d'éboueur. Il possède une playstation, un survêtement qu'il repasse (un bon gars, mais cela veut aussi dire que, s'il en prend soin, il a dû coûter cher... un produit de marque ?) et une paire de Nike (autour de 100 euros sur un site internet de vente à prix cassé). La famille possède visiblement un abonnement à un bouquet de chaînes satellites et un lecteur de dvd récent, puisqu'il lit les DivX (que le jeune s'est fait graver). On est quand même assez à l'aise, ce qui nous éloigne de la vision misérabiliste de la banlieue. Les copains de la deuxième victime l'ont filmé avec une caméra. Là aussi, pas de misère en vue. Je pense que la journaliste n'a cité ces détails que pour rendre compte du vécu de ces jeunes (ça fait vrai). Elle aurait pu prendre un peu plus de recul... y compris sur d'autres éléments.
Ainsi la deuxième victime voulait rentrer au plus vite chez ses parents et surtout éviter une interpellation par la police de peur d'être envoyé en Tunisie (au "bled" qui plus est), d'où est originaire son père et où il est sans doute né. On ne vit donc pas si mal que cela en France, dans la banlieue. De surcroît, on pourrait s'attendre à ce qu'une femme journaliste s'attarde un peu sur le sexisme à l'oeuvre. Elle écrit bien "Il fait beau. Tout le monde traîne dehors, c'est-à-dire tous les garçons." Quid des filles ? Pourquoi les mecs seraient-ils autorisés à davantage faire de conneries ? A. Chemin reste en surface. Par contre, quand il s'agit d'établir les responsabilités des policiers, l'article est très fouillé. On s'oriente visiblement vers de la "non assistance à personne en danger". J'apprécie ce travail d'enquête (et d'interprétation), mais il est unilatéral. Ce n'est pas ce que l'on attend d'un(e) journaliste impartial(e).
19:10 Publié dans Presse, Société | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : société
dimanche, 20 novembre 2005
Subtilité médiatique
Dimanche. Je viens d'écouter le 13h de France-inter. (Voilà ce que c'est que de ne pas changer de station après Le jeu des 1000 euros !) Ca commence par le congrès du P.S.. Après tout, c'est le principal parti d'opposition. Le problème est qu'il n'est question que des rivalités de personnes, sauf, à la rigueur, quand le projet de VIe république est évoqué, aussitôt pour parler de la déception de son promoteur. On s'en fout ! Quel est le débat d'idées ? Si ce n'est qu'un affrontement d'ambitions, passez à la suite, merde !
Ben, la suite, justement. Un sondage. Je suis toujours sidéré de constater la suffisance des directeurs d'instituts alors que, dans plusieurs pays, de multiples consultations populaires (élections, référendums...) ont été l'occasion de vérifier la faible fiabilité de ce mode d'étude d'opinion (sans parler des traficotages opérés pour "redresser" certains résultats d'enquêtes). Que penser de la qualité de la préparation d'un journal radio dont le deuxième sujet principal est le résultat d'un sondage ? N'y a-t-il aucune autre information, en France et dans le reste du monde, qui vaille la peine de passer avant cette galéjade ? Faites votre boulot, les gars !
De surcroît, le journaleux (je n'appelle pas ça un journaliste) reprend sans aucune distance critique le titre employé par l'organe de presse qui publie les résultats de l'enquête d'opinion : on se demande en gros si la France (comprendre les Français : on n'aurait interrogé que des personnes -au fait, combien ?- de nationalité française... toutes électrices ?) vire à droite. Pourquoi ? Tout simplement parce que, d'après ce sondage, les Français soutiennent massivement la politique de répression des émeutes urbaines. Depuis quand le maintien de l'ordre est-il l'apanage de la droite ? Je ne conteste pas l'idée que le Gouvernement n'a pas une méthode très claire (et semble naviguer à vue... celle des sondages ?... Noooon !!!!), mais là, cela devient inquiétant. Cela voudrait dire qu'une personne authentiquement "de gauche" (et on fait quoi des centristes et non affiliés ?) se doit d'être contre la répression de la délinquance (ah, qu'il est doux de vivre dans les beaux quartiers et de travailler dans une radio sociale-démocrate !).
Après cette édifiante introduction, on a droit au commentaire du directeur d'un institut de sondages. Là, j'ai coupé la radio (et je suis allé faire la vaisselle). C'est à cause de ce genre de médiocrité que je n'écoute quasiment plus les informations sur France-inter. Autant aller sur France-info, R.M.C. ou France-culture, qui est encore la radio la moins envahie par le "people", cette plaie de l'information contemporaine. (Quitte à choisir, je préfère encore la presse écrite. Même si je n'adhère pas complètement à la manière dont l'information est traitée, par exemple, par Le Monde, j'y trouve plusieurs éclairages et de la matière, pas un survol.)
J'ai eu un peu la même réaction lorsque j'ai entendu, cette semaine, que la situation dans les quartiers "sensibles" redevenait "normale" voire "calme"... puisque seulement 100 ou 120 véhicules avaient été brûlés la nuit précédente ! Non ce n'est pas normal ! Encore moins calme ! Certes, tout au long de l'année, une part des véhicules incendiés est due à des tentatives d'escroquerie à l'assurance ou à la volonté d'effacer des preuves après un braquage, notamment. Mais cela n'explique pas tout. Pour la majorité des habitants des villes touchées par les émeutes, le quotidien reste angoissant, ce dont se foutent royalement les jolies voix qui débitent leur texte politiquement correct à l'antenne...
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