lundi, 09 avril 2007
La grande finale
Je me suis trouvé dans une situation paradoxale : moi qui, les soirs de match de la coupe du monde de football, vais au cinéma, je suis allé voir un film dont les protagonistes font tout pour parvenir à assister à la finale du mondial de 2002 (qui s'est tenu en Corée du Sud et au Japon), opposant le Brésil à l'Allemagne.
Le film alterne des scènes filmées en trois endroits très différents : la steppe mongole, le désert nigérien et la forêt amazonienne. Dur, dur de faire fonctionner une télé ! Les trois "branches" du film sont inégales. La partie mongole est la plus belle, alliant des paysages magnifiques à une musique entraînante. La partie saharienne est la plus drôle... et la plus politique. La partie amazonienne, qui s'inspire visiblement de Les dieux sont tombés sur la tête, m'est apparue très condescendante et la plus "cliché".
Sur le fond, l'histoire mongole traite, à l'image des autres, de tradition et modernité, mais aussi de l'héritage soviétique... et allemand : l'officier, qui supporte l'Allemagne, n'hésite pas à affirmer que ce pays a "fondé un grand empire au XXe siècle" !!!! Un des chasseurs lui cloue le bec plus tard, en faisant référence à la bataille de Stalingrad (ben oui, les Allemands perdent la finale). Auparavant, on a même eu droit à un petit match entre les militaires et les nomades !
L'histoire nigérienne est foisonnante, parce qu'elle évoque les tensions qui peuvent surgir entre les populations qui se déplacent dans le désert... sans parler de l'attraction exercée par l'Europe. Les répliques fusent, acérées. Là aussi, le "dominant" (celui qui apporte la télévision) est un supporteur de l'Allemagne. C'est aussi la partie la plus riche en effets comiques, à la fois visuels et dialogués.
On goûtera l'histoire amazonienne principalement pour le contexte brésilien. Sinon, cela ne vole pas haut...
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dimanche, 08 avril 2007
El custodio
Encore un film argentin ! Et, là aussi, la France n'est pas très loin, puisque notre beau pays a participé au financement et que (par voie de conséquence ?) l'un des personnages principaux a un couple d'amis français (on entend d'ailleurs un peu causer dans la langue de La Fontaine et Jean-Luc Delarue) et qu'il roule en Laguna. (Sacrebleu, moi qui roule en Peugeot, voilà que je fais de la pub pour Renault !) Les sous-fifres passent leur temps dans ce qui ressemble à une vieille Ford (ou à une Saab). Voilà pour les bagnoles.
Ces sous-fifres sont des gardes du corps ou des chauffeurs. Le héros est garde du corps. C'est un ancien militaire, célibataire, méthodique. La mise en scène est conçue de manière à rappeler la position subalterne qui est la sienne. Lorsqu'il est montré en dehors de son travail, les couleurs sont en général ternes. Lorsqu'il est inclus dans une scène de groupe, surtout au boulot, tout est fait pour suggérer qu'il ne compte pas : les autres parlent devant lui sans se préoccuper plus que cela de sa présence, il est presque exclu du cadre (souvent, on ne voit qu'une partie de son corps, dans un coin, par exemple). Quand c'est filmé en caméra subjective, la vision du héros nous indique qu'il n'est pas concerné par la conversation. Davantage qu'un garde du corps, c'est un larbin, bon à tout faire, dessiner, éteindre les lumières, aller chercher la fille...
Par contraste, le film est une charge vigoureuse contre ce que l'on pourrait appeler la "bourgeoisie décadente". Elle est incarnée principalement par cette famille dont le héros assure la protection. L'épouse est le personnage le moins négatif, parce qu'elle se préoccupe des autres. Mais elle reste l'archétype d'une "grande bourgeoise". La fille n'est pas méchante, mais quelle dévergondée ! Et exhibitionniste en plus ! (Elle n'en est que plus excitante...) C'est fou le nombre de trucs qu'on peut faire en voiture (à part mater, bien sûr). On y revient ! Mais le pire de la bande est le ministre, homme de paroles, mais pas homme de parole. Il fraie avec les médias et les entrepreneurs dans une folle ronde de la connivence entre les élites. On sent, derrière la caméra, bouillir une sorte d'indignation contre cette "trahison" d'un élu du peuple...
17:15 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma
samedi, 07 avril 2007
Les contes de Terremer
Dans la famille Miyazaki, je demande... le fils ! Bonne pioche ! Merci... L'équipe qui entoure le fiston doit comprendre des éléments de celle du père. Il y a quelques similitudes dans la "manufacture" du film. Tout d'abord, ce n'est pas un dessin animé pour débiles mentaux : le début intrigue, tout n'est pas expliqué, il faut patienter... et réfléchir un peu. On est dans un monde où la magie joue un rôle. On remarque aussi le soin apporté aux paysages. Même si, formellement, le fils n'a pas (encore) le coup de patte du père (ça se voit au niveau de l'animation du chat de la reine et des brebis), c'est très joli : par exemple, vers le début, l'arrivée dans cette ville cosmopolite, en plein marché, est l'occasion de déployer des effets très réussis (avec une pointe d'humour, ce qui ne gâche rien), comme lorsque la marchande déploie le tissu quasi transparent ou lorsqu'un quidam expulse la fumée du narguilé, en pleine rue.
Le film n'est toutefois pas sans défaut : sa longueur (1h55) se ressent (contrairement aux œuvres du papa) ; il aurait fallu pratiquer quelques coupes, par exemple dans certaines séquences dialoguées, qui sont un peu trop bavardes.
On part quand même pour un beau voyage initiatique (avec morale à la clé, attention), où les adultes comme les adolescents, les femmes comme les hommes, jouent un rôle important.
16:21 Publié dans Cinéma, Japon | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma, cinema, film, films
vendredi, 06 avril 2007
Agua
C'est un film argentin (coproduit par la France) qui se déroule dans le milieu de la natation. A priori, ça devrait me barber, vu que je n'aime pas particulièrement nager (à la piscine, "quand j'étais jeune", je n'aimais rien tant qu'uriner discrètement dans le bassin !) et que je n'éprouve pas la moindre envie de suivre les compétitions dans cette discipline, Laure Manaudou ou pas.
Eh bien la réalisatrice est parvenue à m'intéresser à ce sujet. Même les séquences de natation m'ont plu. Elle a une manière de filmer, alternant sur et sous l'eau, jouant parfaitement des sons qui parviennent ou pas au nageur, qui rend palpitante la vision de ce sport.
Mais l'intérêt principal réside dans ces deux histoires croisées, celle de l' "ancien", l'as de la nage en eaux libres, réputé tricheur jadis et celle du "jeune", qui tente d'intégrer la sélection nationale du 4 nages en bassin. Autant le premier est peu loquace, replié sur ses blessures, autant le second est tourné vers l'extérieur de lui-même, trop peut-être : c'est sans doute une béquille pour lui. Le premier, ancienne vedette, vit coupé de tout, mais se rapproche du monde moderne quand il apprend que la compétition qu'il avait jadis remportée va se tenir à nouveau. Tout le talent du film est de nous faire comprendre la vie d'autiste de ce nageur. Ce n'est pas propre à la natation. On a tous rencontré de ces personnes qui sont dans leur "trip" et sur lesquelles rien n'a de prise. Par moments, j'ai senti comme une parenté avec le personnage interprété par Jean-Marc Barr dans Le grand bleu. Un des enjeux du film est l'attitude que l' "ancien" va adopter vis-à-vis du jeune, qui vient d'échouer. Celui-ci va devoir faire des choix, dans sa vie (sa copine est enceinte) et dans son sport.
La fin m'a énormément déçu. Je vois où la réalisatrice a voulu en venir (et surtout là où elle n'a pas voulu aller : la fin heureuse sirupeuse), mais je pense qu'il y avait moyen de tourner cela autrement. Cela n'empêche pas le film d'être très fort, y compris dans cette fin inattendue.
15:50 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma
jeudi, 05 avril 2007
10 canoës, 150 lances, 3 épouses
... 20 étuis péniens, 4 portions de miel, 12 paquets de cigarettes, 550 préservatifs. Et avec ça, je vous mets quoi ? Ben, un conte aborigène. Dans la version originale, on est guidé par l'un d'entre eux, anglophone, qui nous raconte une histoire très ancienne. Les images de celle-ci sont en noir et blanc. Dans cette histoire, il est question d'une légende (ou d'une histoire très très très ancienne), illustrée par des images en couleurs. C'est donc elle qui donne le sens. Dans les deux "histoires", les acteurs sont identiques.
C'est passionnant ! Il y a d'abord la beauté des paysages, la description du mode de vie de ces chasseurs-cueilleurs-pêcheurs. J'ai été aussi pris par l'incertitude ménagée par les conteurs (dans la première histoire, un vieil homme raconte, à l'image de notre guide pour le film... décidément, que de mises en abyme !). C'est de plus souvent drôle, à l'image de cette scène qui voit la file indienne des chasseurs s'arrêter subitement, à l'instigation du dernier. On se demande ce qu'il peut bien se passer. A-t-il perçu une menace ? Un conflit interne est-il sur le point d'éclater ? En fait, il se plaint des flatulences de l'un de ceux qui le précèdent (flatulences d'autant plus nauséabondes qu'elles sont discrètes, souligne-t-on au passage) ! On a aussi quelques "saillies" concernant le pénis qui peut plus ou moins devenir dur... Le sujet travaille beaucoup nos personnages puisque, lorsqu'ils entrent en contact avec un étranger, ils sont immédiatement méfiants du fait que celui-ci porte une sorte de pagne qui dissimule ses organes génitaux. Nos héros ne tardent pas à lui attribuer la volonté de dissimuler... ou pire, celle d'en avoir "une petite". Comment faire confiance à un tel personnage ?
Au-delà de ces éléments, il reste un conte initiatique, sur ce qu'est la jeunesse, le devoir, sur la patience aussi et sur l'apprentissage de la vie.
16:35 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma
mercredi, 04 avril 2007
Volem rien foutre al païs !
Le titre parodie une revendication déjà ancienne : "vivre et travailler au pays (al païs)". Les facétieux auteurs de ce documentaire remplacent "travailler" par "rien foutre". Il ne faut pas croire pour autant que ce soit un hymne à la fainéantise absolue, fumage de joint et sédentarisation télévisuelle à la clé. Si tel était le cas, le film n'aurait rien de subversif.
L'intérêt de ce documentaire est de montrer des exemples concrets de personnes qui parviennent, dans une certaine mesure, plus ou moins selon les personnes, à vivre en dehors du système. Il y a celui qui a coupé tout lien avec EDF (avec éolienne, solaire et toilettes sèches), celui qui fait rouler sa bagnole à l'hydrogène (au passage : saleté de lobby de la bagnole de merde, qui pompe notre pognon à coups d'assurance, d'essence, de TVA maximale sur l'achat d'un véhicule, j'en passe et des meilleures), les Espagnols qui chapardent...
Le film n'est pas très bien construit, il est un peu bordélique. C'est dommage, mais c'est dans l'esprit des gens qui l'ont fait, je pense. La séquence qui se termine par un débat sur le chapardage est révélatrice des tendances à l'oeuvre dans cette mouvance : on a des intellos chiants un peu coupés des réalités des Français moyens, on a aussi des jeunes qui réfléchissent à ce qu'ils font (et un qui conteste le vol de nourriture dans la grande surface... mais personne ne cite Proudhon, ce qui aurait pu permettre d'élever le niveau du débat), des moins jeunes qui sont revenus de tout.
Côté politique, Carles nous propose de petits moments comme il sait bien les préparer, avec les puissants de notre monde (Kessler, Alliot-Marie et consorts), gonflés de leur suffisance, soudain ridicules face à une question déstabilisante. La séquence du début, qui ressuscite Pompidou en apôtre précurseur du néo-libéralisme, est saisissante.
14:40 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma
mardi, 03 avril 2007
Le quatrième morceau de la femme coupée en trois
Les trois autres morceaux sont sans doute le personnage principal, dont on voit bien qu'elle est incomplète, son compagnon (un mec pas dément, faut bien le dire) et leur fille (sale gosse !). On devine, au fur et à mesure que le film se déroule, que le quatrième morceau est la mère de l'héroïne.
Elle est donc incomplète, pas sûre d'elle, angoissée, gaffeuse... attendrissante donc (et mignonne). Parfois, la réalisatrice-interprète principale en fait un peu trop et j'ai eu envie de lui coller des tartes. Au fil de ses (més)aventures, elle croise notamment un moniteur d'autoécole (Denis Podalydès bourru à souhait). C'est globalement drôle, surtout dans la première partie du film.
La deuxième partie joue davantage sur la nostalgie. L'héroïne y est petite fille, dans la voiture conduite par sa mère. Il y a quelque chose de fort dans cette séquence, à la fois dans la restitution d'un souvenir cher, lié à l'enfance, et dans la situation particulière d'enfant de divorcés. Claire Borotra, qui joue la mère, est d'une vérité (et d'un charme... ouais j'ai craqué) étonnante.
17:03 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma
lundi, 02 avril 2007
Norway of life
Selon le titre que l'on retient, l'accent n'est pas mis sur la même interprétation du film. Le titre d'exportation (en anglais) fait écho à la vie des Norvégiens. C'est un pays très développé, dont la richesse est en partie fondée sur les gisements d'hydrocarbures (et les exportations, qui rapportent un paquet de devises !). Le taux de chômage est très faible, autour de 4-5 %... comme aux Etats-Unis... sauf que cette richesse est bien répartie : la population bénéficie d'un excellent système de Sécurité Sociale. Mais, côté climat, ce n'est pas trop ça... et il règne une moralité peut-être un peu pesante, sans parler du conformisme ambiant. Résultat, on se bourre la gueule et le taux de suicide est élevé. Ce sont des éléments que l'on retrouve dans le film, adaptés à l'intrigue. On appréciera tout particulièrement la représentation de ces cadres préoccupés uniquement par l'équipement de la maison, en faisant l'affaire du siècle...
Le titre original, Den Brysomme Mannen, signifie à peu près L'homme qui dérange. C'est notre héros. Un type normal a priori : encore jeune, pas vilain, avec un boulot qui lui assure une vie confortable. D'où vient le manque ? C'est tout l'objet du film, qui traite du sens de la vie (et de la mort).
En disant cela, j'ai l'air d'annoncer une oeuvre quasi bressonienne. Noon ! C'est beaucoup plus drôle que cela (si vous appréciez l'humour "à froid", courez voir ce film !)... et parfois délicieusement gore ! Ah, les grilles sur lesquelles on s'empale ! Ah, le métro sous lequel on se fait traîner ! Aaaaah le doigt qu'on coupe ! Tout ne va pas pour le mieux dans le meilleur des mondes ! Ce film louche en effet sur le roman d' Aldous Huxley. Cette société idéale en apparence semble obéir à des règles non écrites... que l'on fait respecter par l'action d'une drôle de police (composée de types en général baraqués, habillés selon la mode en vigueur sur Mars il y a quelques millions d'années et qui circulent dans une automobile assez ridicule, mais indubitablement électrique).
Une partie de l'intérêt du film repose sur le mystère : où le héros arrive-t-il ? Ce n'est qu'à la fin qu'on en est certain (même si les moins endormis des spectateurs ont compris depuis belle lurette) : quand on voit où il finit, on déduit facilement quel était le lieu où il s'est trouvé précédemment.
La musique renforce parfois le sentiment d'étrangeté : on a droit à du Peer Gynt (que voulez-vous, le héros est à la recherche du bonheur et il ne sait pas se contenter de ce qu'il a !) et à la reprise de certains morceaux utilisés dans In the mood for love, notamment lors de la scène du dîner romantique.
18:10 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma
samedi, 31 mars 2007
Golden door
On avait l'habitude de voir l'immigration aux Etats-Unis traitée par des réalisateurs américains. L'intérêt ici est d'avoir le point de vue européen, italien plus précisément. Le film se découpe en trois parties : la vie d'avant le départ, en Italie, le voyage sur le bateau et l'arrivée à New York.
J'ai été agréablement surpris. Le film a d'abord une certaine beauté formelle et la mise en scène est inventive. La séquence du début dit beaucoup de choses sans recourir au dialogue. La scène du départ du navire est magnifique, avec la matérialisation du déchirement. Tout ce qui concerne les fantasmes des partants (liés en particulier aux légumes et au lait !) est très réussi.
La présence de Charlotte Gainsbourg, a priori incongrue, se justifie pleinement dans le film. Elle n'intervient qu'à partir de la deuxième partie, dans laquelle le réalisateur montre un sens aigu de l'utilisation de l'espace confiné des soutes. La première se signalait plutôt par l'exploitation des paysages et l'insertion habile d'animaux dans le champ (les ânes sont très beaux). La troisième partie pourrait être une illustration d'une politique d' "immigration choisie". Je n'en dirai pas plus... Reste que le ton, qui pourrait se faire revanchard, est neutre, sans que le traitement infligé à ces immigrants (italiens, mais aussi est-européens, proche-orientaux...) soit dissimulé. La force est dans la description sans fard d'un rapport de force. Le souci du réalisateur le pousse à mettre en valeur l'attitude hygiéniste des autorités états-uniennes, avec un apport positif (les migrants sont bien nourris, logés, soignés, traités avec plus d'égards par les Anglo-Saxons que par leurs compatriotes déjà sur place) ET des marques de mépris.
Une "leçon d'histoire" mais aussi un film intemporel...
22:10 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma
Notre pain quotidien
Ben j'en ai pris un sacré (de pain) dans la figure ! Voilà un film très européen : le titre est en anglais (Our daily bread), en fait en allemand même à l'origine, le réalisateur étant né à Vienne ; le tournage s'est déroulé en Allemagne, au Danemark, en France, dans le Bénélux, divers pays d'Europe de l'Est, en Norvège aussi semble-t-il...
Aucun commentaire n'est ajouté. On entend (rarement) les personnes filmées parler. Le propos (du cinéaste) est véhiculé par le cadrage et le montage. Très fort. L'archétype est la séquence qui insiste en longueur sur tout un processus (par exemple l'éleveur qui déambule parmi sa volaille dans un immense hangar, à la recherche des bêtes mortes). Bon, ça cause de l'industrialisation de l'agriculture (et de la fabrication de nos aliments). On a donc droit à moult machines, des tonnes de produits chimiques. Bonjour le gaspillage d'eau ! Le bien-être animal est le cadet des soucis du système : la pire situation est celle des volailles (je vous laisse la découvrir)... et des petits cochons, castrés vifs (au cours de cette scène, les messieurs auront le réflexe de porter une main à leurs parties génitales). Plus traditionnelle est la scène de l'abattage du boeuf, qui sait bien sûr ce qu'il va lui arriver.
Le film est un peu unilatéral concernant le monde de l'agroalimentaire, mais bon, il n'est pas mauvais que les gens sachent d'où vient ce qui se trouve dans leur assiette.
Le propos du film est aussi insidieusement social par le soin qu'il prend à décrire la condition de la main-d'oeuvre. Les ouvriers agricoles comme les as de la découpe sont voués à des tâches répétitives dans un environnement bruyant et froid (tout ce métal quand il est question de trancher la chair...).
http://www.ourdailybread.at/jart/projects/utb/website.jar...
15:10 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma
vendredi, 30 mars 2007
Votons !
Ce vendredi, sur les coups de 12h30 (eh oui, la postière ne se démène pas pour servir la clientèle de bonne heure !... Et encore : je me réjouis d'avoir eu mon courrier ; samedi dernier, elle n'est pas allée jusqu'à mon immeuble, situé en fin de tournée, je crois... Elle ne risque pas d'être étouffée par l'excès de zèle, celle-là !), j'ai reçu ma nouvelle carte d'électeur. A quoi ressemble-t-elle ? En voici un aperçu :
Ah, que j'aime cette formule : "Voter est un droit, c'est aussi un devoir civique." Notez aussi le retour du bleu-blanc-rouge, qui succède aux coloris pastels. La représentation de Marianne elle-même a été modifiée. Comparez avec la précédente carte :
Celle-ci comportait, à mon avis, un avantage esthético-civique : sur le fond, en lettres blanches, se détachait la formule "REPUBLIQUE FRANCAISE". Ce n'est plus le cas sur la nouvelle, dont l'arrière-plan est constitué d'une sorte de grillage pas du plus bel effet.
C'est avec cette carte (qui n'était pas inutilisable, mais je crois qu'on a voulu en redistribuer à tous les électeurs compte tenu des échéances nombreuses qui se profilent : deux tours de présidentielles, un ou deux tours de législatives plus, l'an prochain, un ou deux tours de municipales voire cantonales), c'est donc avec cette carte, disais-je avant de m'interrompre moi-même, que j'ai fait mon devoir aux élections cantonales et régionales de 2004 (deux tours à chaque fois) ainsi qu'aux européennes de la même année et au référendum de 2005.
19:55 Publié dans Politique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : *de tout et de rien*, Politique
12h08 à l'est de Bucarest
Les Roumains occupent une place à part dans le cinéma : ce sont des Latins slavisés... ou des Slaves romanisants, choisissez votre camp ! Du coup, dans les films, on a souvent droit à une présentation de personnages pittoresques, à la fois alcooliques sympathiques (l'abus de vodka étant un élément important de l' "identité slave", comme pourrait le dire notre ancien ministre de l'Intérieur) et débrouillards gouailleurs et jovials (ça c'est le côté rital). Ici, l'aspect jovial des personnages n'est pas très évident, syndrome post-communiste aidant.
Le première partie du film est faible. Elle sert de présentation de ceux qui vont animer la deuxième partie. Que nous apprend-on ? Eh bien que ces hommes ont souvent un penchant pour la bouteille (j'en ai un peu marre de voir des alcolos sympathiques ; dans la vie ce sont généralement de gros connards, qui battent allègrement leur compagne voire leurs enfants... sans parler du chien, si chien il y a ), qu'ils sont servis avec zèle par une femme (la mère, l'épouse, la compagne, une voisine)... grandeur et misère du féminisme en Roumanie !
A partir du moment où les principaux personnages sont réunis sur le plateau de la télé locale, le film démarre vraiment. Cela devient truculent, grotesque à souhaits... et cela dit beaucoup de choses sur ce pays où l'on se demande encore si une Révolution a eu lieu en 1989. (Au fait : 12h08 est l'heure à laquelle Ceausescu aurait pris la poudre d'escampette en hélicoptère... avant de se faire rattraper et juger sans doute par une bande d'apparatchiks qui voulait mettre la main sur le pays.)
Le personnage du pépé, à la fois pourfendeur des jeunes poseurs de pétards et Père-Noël du dimanche, vaut le détour. Les mimiques de l'acteur sont croquignolesques !
16:30 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma
mercredi, 28 mars 2007
La Cité interdite
Gong Li et moi, c'est une longue histoire. Je l'ai découverte dans les premiers films de Zhang Yimou : le sublime Sorgho rouge, l'excellent Judou et l'envoûtant Epouses et concubines. Elle allie la grande beauté à un réel talent d'actrice, hélas aujourd'hui mal utilisé par des réalisateurs plutôt avides de profiter de sa célébrité et de son image "glamour".
Elle est néanmoins épatante dans ce film, tout comme Chow Yun Fat. Les images sont très zôlies, avec tout plein de couleurs chatoyantes partout et des mouvements de masse réglés comme sur du papier à musique. Cette débauche de paillettes asiatiques m'a donné envie de revoir Epouses et concubines, dans lequel Yimou faisait preuve d'une plus grande maîtrise de son art... Et l'histoire ? Bof, on s'en tape, tout comme de la véracité (la cité interdite n'existait à l'époque à laquelle le film est censé se dérouler...).
C'est horriblement mélo et les actrices ont dû subir des cours de chialerie... Cela en devient saoulant. Restent ces poitrines corsetées, pas dégueus à regarder, mais c'est assez mince au final.
17:38 Publié dans Chine, Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma
vendredi, 23 mars 2007
300
Le sujet de base est historique : la bataille des Thermopyles, les guerres médiques, l'éducation à la spartiate, la trahison du fameux Ephialtès. Cependant, quand on creuse, on se rend vite compte que tout a été plus ou moins déformé (un peu à l'image du personnage susnommé). On peut s'irriter, par exemple, de la représentation fantaisiste des éphores. On goûtera plus ou moins l'esthétique, à mi-chemin de la bande dessinée et du jeu vidéo. Ceci dit, cela donne naissance à plusieurs séquences qui ne manquent pas de souffle. On pourra sourire de la véritable publicité pour les salles de musculation que ce film constitue. (D'ailleurs, ils nous font un peu de gras mou, nos beaux zathlètes.)
Mais, assez vite, le malaise naît. Après tout, ces guerriers spartiates ne sont pas moins cruels que leurs adversaires. Or, leur "barbarie" est présentée de manière positive. En face, que trouve-t-on ? Des gens hideux, des "bronzés", noirs ou arabes, des transsexuels, des lesbiennes. Bref, une collection de clichés sur un monde oriental supposé incarner la décadence. (A noter que le film exhale une fascination-répulsion pour l"homosexualité des plus ambiguës : le culte du corps masculin voisine les postures plus ou moins "viriles"...) Le film se veut l'illustration du juste combat de la liberté et de la démocratie contre l'esclavage et la tyrannie... C'est faire peu de cas de l'esclavage sur lequel reposait la civilisation grecque, par exemple. Alors, oui, les Grecs se reconnaissaient des "valeurs " communes et qualifiaient leurs ennemis de "barbares". Mais ce mot n'était pas connoté comme aujourd'hui. Derrière cela se profile en fait un propos lié au XXIe siècle : l'Occident en général et l'Europe en particulier seraient menacés par les hordes sauvages venues de l'Est. La conclusion est des plus subtiles : un bon bain de sang va nous régler tout ça en impressionnant "nos" adversaires (faut leur fiche la trouille à ces chiens galeux !) et en remotivant "nos" propres troupes (débarrassons-nous de ces salopards de traîtres, de ces mous du gland qui cherchent à négocier !).
Il est vrai que le patriotisme des cités grecques était très développé. Il est vrai aussi que l'éducation spartiate était des plus rudes. Il est vrai enfin que l'argent des Perses entretenait un parti dissident dans bien des cités. Mais tout cela est caricaturé. Quelle faiblesse en comparaison, par exemple, du scénario du dernier film de Clint Eastwood. Vous me direz qu'il ne faut pas le prendre comme cela, que ce n'est après tout qu'un pur produit de divertissement. Peut-être... Peut-être pas. Le doute est vraiment permis.
20:05 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma
jeudi, 22 mars 2007
Lettres d'Iwo Jima
Je viens de relire le billet que j'avais écrit sur Mémoires de nos pères. Je l'ai fait parce que hier soir, en sortant de la salle, après avoir vu Lettres d'Iwo Jima, je me suis demandé si l'impression sur laquelle je restais du premier film ne s'était pas un peu fanée depuis novembre dernier. Pourquoi ? Eh bien (je réponds volontiers à ma question) parce que j'ai encore mieux aimé le volet japonais de la bataille.
Il est construit de façon plus linéaire que le premier volet, avec un recours aux retours en arrière. Le noir et blanc est toujours aussi magnifique, peut-être encore plus du fait de l'alternance de scènes d'extérieur et de sous-sol (dans les cavernes). C'est excellemment interprété. La principale qualité du film est sa subtilité, son sens de la nuance, qui nous permet d'avoir une vision complexe du côté nippon (et les Yankees ne sont pas systématiquement présentés comme des anges libérateurs). On a le point de vue des civils (qui n'est pas toujours le même) et le rôle de la Gestapo japonaise, la redoutable Kempétaï, est bien mis en valeur. A chacun son fascisme... La séquence qui m'a le plus marqué est celle qui voit un soldat états-unien blessé fait prisonnier par les Japonais. Il finit par mourir. L'officier anglophone trouve une lettre sur le corps. Son subordonné croit à la possibilité d'informations confidentielles. L'officier traduit la lettre à voix haute à ses soldats. C'est la dernière lettre envoyée par la mère du soldat. On voit tous les Japonais s'approcher et s'immobiliser, pétrifiés par cette découverte : les Américains sont des êtres humains comme eux (ils sont déjà en train de découvrir qu'ils ne sont pas des lâches, contrairement à ce que la propagande gouvernementale leur avait seriné).
La fin est un peu trop appuyée, mélo (j'ai retrouvé un peu de Million dollars baby, à la fois au niveau du talent mais aussi du larmoyant), mais cela passe : cela reste un grand film humaniste. Je ne sais pas trop l'expliquer mais, après être sorti de la salle, je me sentais beau, embelli par ce film. C'est un drôle de sentiment, qui a duré jusqu'à mon retour à mon appartement et à mon passage devant la glace de la salle de bains !
09:00 Publié dans Cinéma, Japon | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : cinéma
dimanche, 18 mars 2007
Hypertension
- Dis, papa, c'est quoi "un film de beaufs" ?
- Euh... Pourquoi me demandes-tu ça, ô progéniture adorée ?
- Ben, maman elle dit que t'es allé voir "un film de beaufs" au lieu d'aller chez vos amis hier soir.
- Stéphane et Sylvie sont les amis de maman, pas forcément de papa.
- Ah ? Et c'est quoi alors un "film de beaufs" ? C'est nul comme film ? Et c'était quoi le titre ?
- Doucement, doucement, jeune fille ! Cela s'appelle Hypertension.
- Et ça raconte quoi ?
- En gros, c'est l'histoire d'un jeune homme, un tueur, qui veut changer de vie, mais son ancien patron l'a empoisonné dans son sommeil. Il ne lui reste qu'une grosse heure à vivre...
- Y a du suspens alors ?
- Oui, même si ce n'est pas un film policier avec une enquête compliquée.
- C'est facile à comprendre alors ?
- En général, oui.
- Un "film de beaufs", c'est ça alors : un film facile à comprendre ?
- Euh...
- Pourtant, ça devrait être bien et maman elle avait l'air de dire que c'est pas un bon film ! Elle a dit "vulgaire" avec une drôle de grimace !
- Comme tu l'imites bien !
- Tu te moques !!! C'est pas gentil !... C'est cochon comme film ?
- Nooon. On voit juste quelques jeunes femmes pas toujours très habillées. Il y a quelques scènes où les adultes font des choses d'adultes, mais pour de faux, bien sûr !
- Mais ça fait vrai ?
- Pas vraiment : c'est ça qui est drôle ! On voit aussi le héros traverser la ville les fesses à l'air sur une moto !
- Coool !... Mais maman elle a dit aussi que c'est violent.
- Elle a raison : ce n'est pas un film pour enfants. Comme les personnages sont des tueurs, eh bien, dans le film, ils tuent !
- Beaucoup ?
- Beaucoup beaucoup beaucoup.. avec plein de sang qui gicle et des morceaux éparpillés partout !
- Eurrrk ! J'aimerais pas ! Mais toi tu aimes les films comme ça !... Il est si bien que ça finalement ?
- Non, pas extra : ce n'est pas toujours bien filmé et la musique m'a un peu cassé les oreilles. Mais j'ai passé un bon moment !
15:55 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma
mardi, 13 mars 2007
La nuit au musée
J'ai fini par me laisser tenter. Le film est en bout de course (au niveau de l'exploitation). En semaine, il n'y a pas foule dans la salle. Les effets numériques annoncés sont réussis, à tel point qu'ils se font parfois oublier. L'humour est présent, bien entendu. Les meilleures scènes sont, à mon avis, celles des bisbilles entre cowboys et légionnaires (ah ces adultes lilliputiens qui ont des colères d'enfant !) et toutes celles qui voient intervenir le tyrannosaure chien-chien à sa mémère !
Quant au fond, un peu plan-plan, il n'est pas totalement déplaisant, puisque le scénario prend le parti du papa un peu à la ramasse face au nouveau mec de la mère, un trader comme il faut dire quand on est branché.
20:05 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : cinéma
samedi, 10 mars 2007
Je crois que je l'aime
... en fait, le titre le plus juste serait : "Je suis sûr que je l'aime, mais..." Tout le film brode autour de ce "mais". Il joue principalement sur le comique de situation (la séquence du repas entre amis, sumo à la clé, même si elle n'est pas d'une grande originalité, se déguste sans barguigner son plaisir) et le ridicule de deux des principaux personnages, incarnés (avec brio) par François Berléand, que l'on retrouve ici dans un brillant second rôle (genre dans lequel il a jadis excellé avant que l'on s'aperçoive qu'il pouvait tout aussi bien faire l'affaire pour les premiers) et Vincent Lindon, très convaincant en chef d'entreprise quadra amoureux transi.
La réussite de cette comédie romantique repose aussi sur le contexte : la vie trépidante menée par le patron est vraisemblable, tout comme l'activité de céramiste exercée par Sandrine Bonnaire. Cela donne du rythme, d'autant plus que le montage est efficace : on a sans doute resserré l'intrigue, qui s'étend sur un peu moins d' 1h30. La succession des plans (sans grande invention, mais dans un réel souci d'efficacité) sert les effets comiques (en particulier dès qu'il est question des velléités céramico-amoureuses de Lindon). Les seconds rôles sont campés avec talent : je ne reviens pas sur Berléand ; par contre, je peux citer aussi Kad Merad et Liane Foly (méconnaissable)... sans oublier le chat, vraiment magnifique !
Et dans la salle (presque pleine) ? On rit, de 7 à 77 ans. J'exagère à peine : les plus jeunes, venus avec leurs parents, devaient avoir autour de 10 ans et les plus âgés pas loin de 70. Particularité à laquelle je m'attendais : trois quarts des spectateurs sont des femmes.
22:32 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma
vendredi, 09 mars 2007
Le nombre 23
Avis à ceux qui croient, en allant voir ce film, qu'on va leur servir une illustration fantasmagorique des homélies de l'archevêque de Paris : vous risquez d'être déçus. Quoique...
Côté positif, il y a le savoir-faire de Joël Schumacher et de l'équipe artistique qui l'entoure : on sait créer une ambiance mystérieuse, agrémentée d'une giclée de sang. Le générique (où les images se succèdent trop rapidement, hélas) est captivant. La prestation de Jim Carrey vaut aussi le détour : dans la limite de l'exercice qu'on lui impose, il est excellent. Bref, j'ai marché et, pendant 1h30, le film fonctionne.
Les dix dernières minutes sont très décevantes, à deux niveaux. Tout d'abord, il y a la résolution de l'énigme. Comme le scénariste a voulu semer quelques fausses pistes, il se retrouve bien désemparé une fois venu le moment de servir le dénouement et c'est finalement très classique et pas très mystérieux. C'est là que l'on retrouve l'archevêque de Paris : le film se termine sur un prêchi-prêcha et une référence biblique assez courante dans le film d'épouvante états-unien. C'est juste décevant au regard du déroulement, qui était prometteur.
22:10 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : cinéma
mercredi, 07 mars 2007
Entre adultes
Le film pourrait s'intituler "couples bancals", à la fois en raison de l'argument de ces saynètes (12 histoires de duos qui se fuient ou se trompent) et en raison du procédé, qui fait intervenir, dans chaque partie, un nouveau personnage qui va participer à la séquence suivante. Le tout se mord la queue, puisque la dernière historiette voit l'un des personnages du début rejoint par l'homme de la séquence immédiatement précédente.
Le résultat est très rafraîchissant ! Il ne faut pas se fier à l'affiche, un peu beauf. J'ai d'ailleurs particulièrement aimé la séquence qui met aux prises le directeur des ressources humaines (joué avec un talent fabuleux) et la chômeuse complexée. C'est d'une grande acuité sur le harcèlement et les pesanteurs sociales qui sont à l'oeuvre dans la vie active. La mise en scène est pointue : on appréciera le plan dans lequel la caméra est placée dans le dos du recruteur, zoomant sur sa nuque, alors que la candidate marche, à sa demande, sous ses yeux, à l'arrière plan.
Mais le plus bluffant est le passage de l'anniversaire. C'est tellement bien écrit, filmé et joué que je m'y suis laissé prendre. Il faut dire aussi que le cerveau du spectateur a été quelque peu formaté par les histoires d'avant. Très fort ! Je n'en dis pas plus pour ne pas gâcher le plaisir de la découverte à ceux qui iront voir le film...
Autre moment ô combien réussi : le dialogue entre la blonde qui vient de repousser les assauts de son ex lourdingue et le mec casé qui promet de plaquer sa régulière mais bah tiens c'est pas encore le moment. Il y a quelque chose d'indéfinissable et de très beau dans la posture de cette jeune femme, à demi couchée sur le lit, pliée, à la fois sensuelle et fragile, désireuse d'y croire et désenchantée. L'utilisation de la lumière met bien en valeur ce corps si féminin.
Enfin, on nous sert, cerise sur le gâteau, un moment de burlesque qui vaut son pesant de places de cinéma... Il y est question de deux amis, un homme et une femme, celle-ci avouant à son interlocuteur qu'elle fantasme sur lui... Je ne déflorerai pas davantage le sujet, mais sachez que la salle dans laquelle je me trouvais à explosé de rire ! Les dialogues sont très piquants !
16:20 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma
samedi, 03 mars 2007
La vie des autres
Das Leben der Anderen : le titre français est la traduction littérale de l'original, ce qui se justifie pleinement. Ce n'est pas un film sur la violence physique, même si celle-ci n'est pas absente du film. C'est un film sur la violence morale, le harcèlement poussé à un haut (?) degré de perversité.
Dans ce film, il est question de reniement et de fidélité à soi-même. Le personnage principal n'est pas l'écrivain, autour de qui pourtant tout tourne. Non. Le capitaine de la Stasi (Ulrich Mühe saisissant : un Kevin Spacey allemand !) et la comédienne de théâtre (interprétée brillamment par une brune pulpeuse) sont les véritables héros de l'histoire... de l'Histoire ?...
Ces deux-là et l'écrivain évoluent tout au long du film, dans des directions parfois opposées, qui se croisent. La composition de Mühe, en fonctionnaire zélé, communiste croyant et pratiquant (plus puritain, plus attaché aux idéaux d'origine que la nomenklatura est-allemande) m'a scotché. Qu'est-on prêt à abdiquer de ses convictions pour faire triompher globalement la cause ? Jusqu'où est-on prêt à se renier pour sauver sa peau ? A ces questions, La vie des autres apporte des réponses nuancées et dignes.
Le film démarre au milieu des années 1980, par une éblouissante séquence : un "cours d'interrogatoire", donné au centre de formation des agents de la Stasi. Dès le départ, le ton est donné : au-delà de son caractère polic(i)é, le régime communiste est-allemand est une machine à broyer les êtres, mêmes acquis (au moins en partie) au système (cas de l'étudiant embarrassé et de l'agent blagueur).
Le réalisateur a en plus l'habileté de ne pas s'arrêter à la chute du Mur de Berlin, qu'évidemment tout le monde attendait. Il prend même le public un peu à contrepied, en montrant la chose vue des bas-fonds de la Stasi, dans l'espèce de cave où est ouvert le courrier particulier. C'est très fort. La fin l'est encore plus. Je ne la raconte pas, mais je dois dire qu'elle m'a beaucoup plus ému que la conclusion de la partie espionnage, dramatique, certes, mais un peu mélo.
20:55 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma
vendredi, 02 mars 2007
"Le Monde" et môa
Je suis abonné à la version papier du "quotidien de référence" (de la bourgeoisie libérale cultivée). Vendredi dernier (le 23 février), voici ce que j'ai reçu :
Bon, jusque là, rien d'étrange... à part le téléscopage (involontairement ?) comique de la "une" : en face du nom "Nicolas Sarkozy" écrit en gros caractères figure une photographie (de grande taille elle aussi) de Romano Prodi. Je commence donc ma lecture...
... et, soudain , la catastrophe apparaît : la page 11 n'est pas imprimée ! Je tourne, je tourne et, ô malheur, cela se poursuit... jusqu'à la page 22 incluse !
Fort heureusement, la fin du journal est préservée... mais pas le supplément consacré aux livres ! (Je vous rappelle qu'il s'agit de l'édition datée du vendredi.)
Les pages 3 à 10 ont souffert de cette gabégie !
Je me dépêche de contacter les services du Monde. Je commence par essayer le numéro de téléphone (surtaxé), bien évidemment toujours injoignable... Je me rends donc sur le site internet et j'envoie un courriel relatant mon problème. Eh bien, une semaine après, je n'ai reçu aucune réponse, pas la moindre excuse et évidemment pas le contenu des articles non présents dans l'édition du 23.
Elle est pas belle, la vie ?
16:40 Publié dans Presse | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : *de tout et de rien*
jeudi, 01 mars 2007
Itchkérie Kenti
... c'est-à-dire les enfants de Tchétchénie. C'est un documentaire hélas ultra confidentiel, projeté en vidéo numérique. Il traite de la première guerre de Tchétchénie, celle des années 1994-1996. Du coup, le film aborde surtout des aspects liés à la guérilla, ainsi que la vie des civils sous les bombes.
Le réalisateur a fait preuve d'un grand courage pour mener à bien son projet. A plusieurs reprises, dans le film, on se rend compte qu'il a risqué sa peau. Le résultat est un film long (2h30) mais captivant. Les femmes, de manière générale, sont extraordinaires. Il y a celle qui apostrophe, par caméra interposée, les "bandits russes", celles qui se réfugient dans les caves, celles qui courent dans les rues, celles qui chantent, dansent... et aussi celle qui a un cancer des ovaires et qui semble victime d'hydropisie. Impressionnant !
Les hommes sont montrés comme des résistants, surtout les jeunes. On a d'ailleurs droit à un portrait assez inattendu de Chamil Bassaev, tandis que la caméra s'attarde joliment sur les traits burinés des pépés. Tout ce petit monde, si proche de nous, reste digne dans le malheur. Quelle leçon...
Le "tableau" est le fil rouge du film. Au fur et à mesure de ses pérégrinations, l'auteur fait remplir la toile par les habitants qu'il rencontre. L'accumulation de ces inventions non concertées donne un résultat ma foi probant. Même Bassaev y a été de son petit coup de pinceau !
Pour les curieux :
- un site d'infos sur la région, hélas négligée par les médias de masse
http://www.caucaz.com/home/news-rubrique.php?theme_news=26
- un peu d'histoire tchétchène
14:35 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma
mercredi, 21 février 2007
Arnaque au ticket... sublimée
Ma petite (et onéreuse) mésaventure m'a inspiré cette fable :
LE PROVINCIAL, LE VENDEUR ET LE VERBALISEUR
Maître Provincial, à sa valise agrippé,
Cherchait avidement un titre de voyage.
Maître Vendeur, par son bel argent alléché,
Lui tint à peu près ce langage :
"Et bonjour, élégant monsieur de la Province !
Que vous semblez joli, que vous me semblez mince !
Sans mentir, pour écourter votre beau voyage,
Il n'est rien de mieux que mon ticket de passage.
Bien sûr, il ne vous coûtera pas davantage,
Vous mènera à la gare de votre choix."
A ces mots, le provincial ne sent plus sa joie
Et laisse sa monnaie contre un billet de bois.
Plus loin, par les contrôleurs arrêté,
Il comprend qu'il a été bien berné.
Le verbaliseur prend son ticket et lui dit :
"Monsieur, apprenez qu'un vendeur, même petit,
Vit aux dépens de tous les fraudeurs qui l'écoutent.
Cette leçon vaut bien vingt-cinq euros, sans doute."
Le provincial, honteux et confus,
Jura, mais un peu tard, qu'on ne l'y prendrait plus.
21:18 Publié dans Bouts rimés, Vie quotidienne | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : *de tout et de rien*
Arnaque au ticket de métro
Toujours prêt à rendre service à la communauté des con-s-ommateurs, cibles privilégiées des entreprises comme des administrations, j'ai testé pour vous une nouvelle arnaque.
Il y a peu, je suis passé par Paris. J'ai pris le métro pour, de la gare de l'Est, gagner la gare Montparnasse. C'est facile : la ligne 4 les relie directement. J'arrive au guichet d'entrée : une queue pas possible. Je vois un type qui vend des tickets à plusieurs personnes. Dubitatif, j'attends. Mais je vois que ces tickets doivent être valables, puisque les personnes qui les ont achetés passent sans problème les tourniquets. Je me décide à faire comme elles.
Jusque là, tout va bien. J'ai passé le tourniquet, attrapé une rame et je serai à la gare avec un peu d'avance sur l'horaire de départ de mon train. Dans le couloir qui mène à la sortie du métro, gare Montparnasse, un groupe d'agents de la R.A.T.P. arrête les voyageurs pour vérifier leurs titres de transport. Confiant, je tends le mien, n'ayant pas encore remarqué que plusieurs personnes qui avaient fait la même démarche que moi, gare de l'Est, sont immobilisées.
A mon tour, je ne peux passer. Un agent me demande un justificatif, puisque je lui ai tendu un ticket qui ne peut avoir été acheté qu'avec une carte de réduction... (Je vous rassure : le type le vendait au tarif "normal"... faut bien que tout le monde vive, hein !) Nous sommes plusieurs à avoir dû régler l'amende de 25 euros (arrrrgg !!!)... Je suis reparti avec un ticket de remplacement (celui du dessous, sur la photographie).
Quelques réflexions, pour terminer.
1) J'ai eu soudain envie de péter la gueule du type qui m'avait vendu le ticket ! En fait, je m'en voulais énormément, vu que j'avais vraiment hésité à lui faire confiance. (De surcroît -je me dois de le révéler ici- c'est une technique utilisée assez souvent par des personnes pressées... qui courent apparemment peu de risques, les "chances" qu'elles tombent sur un contrôle n'étant pas si grandes que cela.)
2) Je crois pouvoir affirmer que la R.A.T.P. profite un peu de la situation. Je suis d'accord qu'il faille lutter contre la fraude. Mais, ici, j'ai l'impression qu'il y a eu comme un traquenard : au moment de l'arrivée des trains, il y a toujours de l'embouteillage aux guichets (automatiques ou pas... à ce propos : un seul guichet "humain" était ouvert à ce moment-là, gare de l'Est). La R.A.T.P. ne peut pas ignorer qu'il y a des vendeurs à la sauvette. Si j'étais mauvaise langue, j'affirmerais même qu'il peut y avoir communication entre le guichet de la gare et des agents en patrouille... Contrôler les voyageurs, à certaines heures, au niveau des gares, c'est volontairement cibler ceux qui ont jugé ne pas avoir le temps de passer par un guichet. Tant pis pour leur gueule (et pour la mienne) !
Je jure (mais un peu tard) qu'on ne m'y reprendra plus !
17:25 Publié dans Vie quotidienne | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : *de tout et de rien*
lundi, 19 février 2007
Matriochka !
La semaine dernière, un peu par hasard, j'ai pénétré dans l'échoppe poussiéreuse d'un brocanteur. J'accompagnais une personne désireuse d'en observer les rayons. Pendant qu'elle assouvissait sa curiosité, j'ai jeté un vague coup d'oeil. Mon regard a été attiré par un objet situé dans une vitrine :
Les moins incultes auront reconnu Mikhail Gorbatchev, ancien (et dernier) dirigeant de feue l'U.R.S.S., identifiable à la fameuse tache lie-de-vin qui orne son front. Ceux qui lisent le russe auront déchiffré "Perestroïka", du nom de la politique de réformes engagée par ledit Gorbatchev. Il s'agit donc d'une "poupée russe", ou poupée gigogne. Voyons ce qu'il se passe quand on l'ouvre...
Kikicé celui-là ? Ben un dirigeant soviétique, bien sûr ! Alors, il faut rechercher dans la liste de ceux qui ont précédé Gorby. Ce ne peut être Iouri Andropov : aucune ressemblance n'est perceptible. Par contre, il y a comme un petit air de famille avec Konstantin Tchernenko... à condition d'avoir un peu d'imagination. Mais celui-ci n'a pas été au pouvoir suffisamment longtemps pour que sa présence dans le lot de poupées soit justifiée. Reste leur prédécesseur à tous, Leonid Brejnev, dont les sourcils épais ont fait le bonheur des caricaturistes. Ouvrons-le à son tour...
Mais qui peut bien être ce farfadet souriant ? Quelqu'un qui a laissé de bons souvenirs dans le pays. Le costume qu'il porte et l'épi de blé qu'il tient dans la main droite sont des allusions à ses origines ukrainiennes. De plus, le visage est assez bien dessiné : ce chauve à l'allure débonnaire est Nikita Khrouchtchev. Point n'est besoin d'être devin pour déduire le nom de la figurine qu'il contient...
Eh, oui ! Voici le camarade Staline, dans une pose toute napoléonienne ! Mais il n'est pas le dernier...
Voici donc, pour terminer, Vladimir Ilitch Oulianov, je veux bien sûr parler de Lenine. Regardons à présent ce que donne le lot présenté convenablement...
Le tout ne m'a coûté que 10 euros. Pas mal, non ?
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dimanche, 18 février 2007
Cashback
C'est une comédie romantique britannique qui sort un peu des sentiers battus. Le début souligne lourdement le mal de vivre du jeune homme plaqué par sa copine, un petit canon qui a préféré finalement un grand balèze peut-être meilleur au pieu. C'est à la fois drôle et pesant (les deux alternent)... et cela débouche sur l'argument principal du film : l'insomnie du héros et sa capacité à ralentir voire arrêter le cours des choses (mais il n'a pas le pouvoir de revenir en arrière). C'est l'occasion de nous gratifier de beaux effets numériques avec des scènes où le jeune homme déambule parmi les personnages à l'arrêt, voire les déshabile, quand il s'agit de ravissantes jeunes femmes.
C'est le deuxième axe du film : la fascination de ce dessinateur en herbe pour la plastique féminine (pas celle des laiderons, attention, hein !), le cul et les seins surtout (même s'il croque beaucoup les visages aussi). Les séances de casting ont dû être d'un pénible... Blague à part, certaines scènes ont un côté très "anatomique" : on voit bien, par exemple, les lèvres (du bas) de cette sculpturale Suédoise (nue) qui monte les escaliers ; les poitrines sont particulièrement mises en valeur... Obsédé, va ! Cela me conduit à une remarque : c'est fou ce que de jolies jeunes femmes sont prêtes à faire pour percer dans le "showbiz"...
Mais le principal intérêt du film réside dans la description de la vie (animée) de ce supermarché, la nuit, avec sa faune si particulière. Un grand bravo à tous les acteurs, du boss à la caissière en passant par les deux blaireaux (l'un étant une sorte de cousin britannique du Stifler d' American pie...). La séquence de la partie de football intersupermarchés (qui se termine par un 26-0, je vous laisse deviner en faveur de qui...) est une des plus réjouissantes. Ah, oui, j'oubliais : le meilleur ami du héros vaut le détour ; il encaisse les gifles avec une constance méritoire !
15:55 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma
Des "jeunes" qui délinquent... (2)
J'ai de nouvelles informations. Tout d'abord, les "jeunes" en question ne le sont pas tant que cela, puisqu'ils sont majeurs tous les deux, l'un ayant même la vingtaine bien tassée.
Concernant les faits qui leur sont reprochés : c'est apparemment pendant la projection des bandes annonces et des publicités qu'ils ont commencé à fumer. On leur a demandé de sortir s'ils voulaient se livrer à leur "vice". Ils sont retournés dans la salle après avoir fini leur clope à l'extérieur, non sans avoir frappé une cabine téléphonique avec leurs pieds. Il se pourrait que l'un des deux gugusses ait uriné dehors.
De retour en salle, pour le début du film, ils se sont remis à fumer, l'un des deux s'étant même complètement affalé sur un autre spectateur assis à ses côtés. C'est là qu'ils se sont fait définitivement expulser. Quelques minutes plus tard, de retour à nouveau après avoir acheté la pizza, ils ont été autorisés à entrer dans le hall d'accueil du cinéma pour récupérer leurs casques de scooter. C'est là qu'ils ont de nouveau tenté de voir le film. Cela s'est terminé par des injures et une dégradation volontaire :
En effet, l'un des types a jeté son casque contre la vitre (sécurisée quand même) de la caissière.
La morale est sauve : les policiers les ont vite attrapés et ils ont passé la nuit au poste... en attendant mieux : les cinémas de Rodez ont décidé de porter plainte, ce qui est bien la moindre des choses. Dernière info : les deux gugusses sont connus des services de police, même s'ils ne s'étaient pas récemment manifestés par leur comportement anticivique.
15:40 Publié dans Société | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : *de tout et de rien*
samedi, 17 février 2007
Des jeunes qui délinquent... à Rodez !
Non, mais ! Vous vous rendez compte ! Dans quel monde vivons-nous ?! Bon, voici les faits. Ce soir (samedi 17 février 2007), vers 21h, j'étais en train de manger tranquillement une succulente pizza, chez moi, quand j'ai entendu une sirène familière à mes oreilles. Sur le coup, je n'ai pas réagi. Le samedi soir, il n'est pas rare de voir les "Bleus" intervenir, notamment quand l'ivresse publique est un peu trop manifeste.
Un peu plus tard, j'ai quitté mon appartement et, passant devant le cinéma Le Club, j'ai vu un petit attroupement. Les commerçants qui vendent des pizzas juste en face m'ont renseigné. Du coup, je suis remonté prendre mon appareil photo.
Que s'est-il passé ? Un incident s'est produit dans la salle où était projeté Taxi 4. Deux jeunes se seraient montrés particulièrement bruyants... et ils se sont mis à fumer !... oui, dans la salle !! Du coup, ils se sont fait expulser. Ils ont alors traversé la rue et ont commandé une pizza. D'après les commerçants, ils ont été corrects, ont payé, mais, visiblement, ils avaient du mal à s'exprimer clairement. Que voulez-vous qu'il se passât ? Ils ont retraversé la rue et ont tenté de pénétrer à nouveau dans la salle de cinéma ! Grosse engueulade, du coup. Les flics ont été appelés. Les deux jeunes ont eu le temps de s'enfuir sur leur scooter. Je ne sais pas ce que la poursuite a donné.
22:45 Publié dans Société | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : *de tout et de rien*
The Good German
Dans la série film nostalgique, voici venue l'oeuvre de Steven Soderbergh. Il est nostalgique dans la forme. Il s'agit d'un film d'espionnage romantique à l'ancienne (avec d'ailleurs quelques facilités scénaristiques - quelques invraisemblances dans le déroulement de l'action, si mécanique, qui ne sont pas sans rappeler certains "bons vieux films"). Il a été tourné en noir et blanc. L'acteur fétiche et pote Clooney avait montré la voie avec Good night and good luck. On a droit à des images d'époque, au film en tant que tel et à des retouches numériques. Le résultat est somptueux.
Le film est aussi nostalgique sur le fond. La "guerre froide", qui sert de trame à cette histoire, était une époque bénie pour ce type de long métrage... et c'était aussi un temps (queuu les moinnnns deuuuu vingt annnns ne peuuuvennnnt pas connaîtreuuuu) où une certaine façon d'exprimer des sentiments (souvent contrariés par les événements) était de mise.
Les acteurs sont excellents. Clooney interprète avec talent le "chien dans un jeu de quilles" qui met tout en branle. Cela fait du bien de le voir dans un rôle où il est davantage manipulé que manipulateur. Tobey McGuire surprend agréablement dans un rôle plus fouillé qu'il n'y paraît au premier abord. Enfin, il y a Cate. Oui, Cate (Blanchett) ! Caaaaaaaaaate ! Là, je craque. Elle est sublime en brune Allemande, gui barle afec un délizieux agzent chermaniqueux (j'ai vu le film en version originale sous-titrée). Son jeu comme sa manière de s'exprimer m'ont rappelé (souvenir lointain) Greta Garbo. C'est dire ! Le noir et blanc est très pratique pour créer des effets d'ombre(s). Les autres personnages sont en général nimbés de manière assez binaire (et c'est joli). Mais elle ! Elle bénéficie d'une armada d'éclairages (et sa peau -aidée du maquillage, je ne suis pas complètement aveugle- "prend" très bien toute forme de lumière).
Dernière chose : la supposée mini-polémique : non le film ne réhabilite pas les Allemands et ne sous-estime pas le poids des crimes commis (pas que par des nazis, est-il subtilement rappelé). Seulement, il montre toutes les souffrances et toutes les manigances... histoire de bien faire comprendre qu'au delà de la forme du film, tout n'était pas noir ou blanc à l'époque !
14:40 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma