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vendredi, 29 janvier 2021

De nouveaux "petits meurtres"

   France 2 relance la série Les Petits Meurtres d'Agatha Christie, en changeant d'équipe et d'époque. Il faut dire que, si le trio composé de Samuel Labarthe, Blandine Bellavoir et Élodie Frenck a (légitimement) rencontré le succès, à la fin, cela commençait à s'essouffler. Mais leur remplacement n'allait pas de soi.

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   Le premier épisode ("La Nuit qui ne finit pas"), diffusé ce vendredi soir, nous présente la formation d'un nouveau trio. C'est d'abord la rencontre entre la première femme commissaire de police et un inspecteur impulsif, qui porte blouson de cuir et conduit une voiture sportive. On n'est pas loin de Starsky & Hutch. Dans leur cabotinage, Émilie Gavois-Kahn et Arthur Dupont sont convaincants. (J'ai découvert la première dans la série Cassandre, diffusée sur France 3, où elle incarne un personnage secondaire récurrent.)

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   La sauce prend, mais il lui manquait un peu de piquant. Il est apporté par Rose Bellecour, une psychologue issue de la grande bourgeoisie, très bien interprétée par Chloé Chaudoye (une inconnue pour moi). Elle a des airs d'Audrey Tautou et son personnage n'est sans rappeler celui de Chloé Saint-Laurent (alias Odile Vuillemin) dans Profilage.

   Un autre intérêt de la série renouvelée est son côté "vintage". Elle nous replonge dans les années 1970. N'y voyez pas de la nostalgie de ma part. J'ai toujours trouvé que les fringues étaient moches, tout comme les coiffures, les chaussures et les meubles. Mais, au détour d'une scène, on tombe parfois sur une "madeleine de Proust", comme ici :

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   Les plus jeunes ne le savent sans doute pas mais, ce qu'on appelle aujourd'hui un frigo est en réalité un réfrigérateur. Ceux de la marque Frigidaire (créée par General Motors... eh oui !) ont connu une grande popularité en France, à tel point que, dans le langage courant, le nom de la marque (après avoir subi une apocope) a remplacé le nom générique du produit.

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   Dans leur volonté de reconstituer le début des années 1970 en France, les auteurs ont poussé très loin le souci du détail. Ainsi, l'épisode est rempli de guimbardes d'époque, auxquelles on a rendu un certain lustre. Parmi celles-ci, je signale la Matra-Simca Bagheera, voiture emblématique de la décennie, à une époque où le groupe qui s'appelait Peugeot-Citroën n'avait pas (encore) mis la main sur la concurrence.

   J'ajoute que le tempérament des personnages donne une tonalité féministe à ces nouvelles aventures, dans une France où pullulaient les préjugés sexistes.

Fin des "Mystérieuses Cités d'or"

   C'est aujourd'hui que France Télévisions a mis en ligne les trois derniers épisodes de cette saga, commencée il y a presque quarante ans. Et dire que je suis assez vieux pour avoir pu assister à la première diffusion de la saison 1 ! Comme le temps passe...

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   La semaine dernière, on nous avait laissés sur notre faim, avec un gros suspens en conclusion de l'épisode 23. Dans "Vengeance", le diabolique Zarès se déchaîne contre les héros, au risque de faire échouer leur tentative pour sauver la planète. Dans le même temps, le père d'Esteban fait appel à toutes les compétences pour aider les enfants dans leur entreprise.

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   L'épisode 25 est intitulé "La 7ème cité d'or". Les scénaristes réussissent encore à nous surprendre avec les rebondissements qu'ils introduisent. L'animation est toujours de qualité. On commence à entr'apercevoir la manière dont l'histoire pourrait se terminer.

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   Un cataclysme menace de se produire dans le dernier épisode ("Fin de l'aventure"). On se demande qui, parmi les personnages principaux, va disparaître ou survivre. Sans rien révéler de précis, je peux quand même dire que la porte est laissée ouverte à une suite, mais pas avec tout le monde...

   P.S.

   Je ne sais pas si c'est dans les projets de la production, mais je pense que la réalisation des dernières saisons mériterait de faire l'objet d'un documentaire, une sorte de super making of consacré à l'écriture, la documentation, la mise en images et le doublage des épisodes.

dimanche, 24 janvier 2021

Morse

   Il ne va pas être question ici du sympathique mammifère marin, mais d'un enquêteur de police (mois sympathique de prime abord).

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   France 3 diffuse ce dimanche soir le final de la septième saison des Enquêtes de Morse (série dont j'ai déjà parlé il y a quatre ans). "La Pomme de discorde" voit se conclure deux fils rouges, l'un consacré à un tueur en série très vicieux (et chanceux), l'autre à la vie personnelle de Morse (Shaun Evans, toujours aussi impeccable dans le rôle), qui finit par rejoindre son activité professionnelle.

   L'ancien agent de police a pris du galon, sans se départir d'une certaine morgue. Il est désormais un pilier de la police de la vallée de la Tamise (qui a remplacé celle d'Oxford après une restructuration). Il a emménagé dans une maison, il s'habille mieux... et il est amoureux, d'une Italienne férue d'opéra, comme lui. Cependant, il finit par découvrir que celle-ci est mariée... à Ludo, son nouvel ami.

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   Au travail, les choses se gâtent avec son supérieur, l'expérimenté et bougon Fred Thursday (Roger Allam, très bien). Les policiers ne sont pas d'accord entre eux sur l'orientation des enquêtes, en particulier celle sur le "tueur du chemin de halage".

   L'arrière-plan sociétal n'est pas oublié. L'action se déroule en 1970. Cette fois-ci, il est question de la mixité dans l'enseignement supérieur et du rôle des femmes. Parmi les personnages secondaires, il faut d'ailleurs signaler celui de la rédactrice en chef d'un quotidien local, Dorothea Frazil, incarnation de la femme indépendante... et qui n'a pas la langue dans sa poche. Elle est interprétée par Abigail Thaw, qui n'est autre que la fille de l'acteur qui incarna jadis l'inspecteur Morse adulte (il y a une trentaine d'années).

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   C'est à suivre de préférence en version originale sous-titrée (le véritable anglais n'est pas très répandu sur nos ondes), même si, je dois le reconnaître, pour cette série-là, le doublage est de qualité.

   P.S.

   Une saison 8 est prévue.

   P.S.

   Le site de France Télévisions permet de (re)voir les épisodes de la saison 5 (programmés le même jour en deuxième partie de soirée) et ceux de la première saison, rediffusés eux la nuit, en semaine.

samedi, 23 janvier 2021

Meurtres à Albi

   Ce samedi soir, France 3 diffuse un nouvel épisode inédit (en France) de la série Meurtres à... Il a été tourné fin 2019 dans le Tarn, notamment dans le chef-lieu, Albi. Pour les habitants du coin (et celles et ceux qui sont déjà venus dans la cité épiscopale), le jeu consiste à reconnaître les endroits où les scènes ont été filmées.

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   L'un de ces endroits est situé place Lapérouse, juste à côté de la vieille ville. Dans le téléfilm, il s'agit du commissariat, baptisé hôtel de police. En réalité, il s'agit d'un bâtiment abandonné, tel qu'on peut le voir dans une Street View de Google Maps datant de 2018 (environ un an avant le début du tournage) :

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   Auparavant, le bâtiment abrita le siège de la Caisse primaire d'assurance maladie du Tarn. Voici de quoi il avait l'air en 2012, dans un article de La Dépêche du Midi :

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   Cela m'amène à évoquer la presse locale, telle qu'elle est représentée dans le téléfilm. Ici comme ailleurs (en Bretagne, Bourgogne, Lorraine, Alsace...), la production n'offre pas de publicité gratuite au quotidien local. Comme on n'a pas vu Ouest France ailleurs (remplacé par un quotidien fictif), on ne verra pas La Dépêche du Midi ici, remplacée par Le Courrier du Tarn, visible notamment dans une scène se déroulant au café :

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   Par contre, un peu plus loin dans l'histoire, quand l'héroïne dîne en famille (en zone rurale), on peut voir son père lire un journal bien réel : l'hebdomadaire Le Tarn Libre (plus précisément le deuxième cahier, celui qui regroupe les infos locales) :

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   Côté touristique, la mise en scène valorise correctement la cité épiscopale, en particulier la cathédrale. On a aussi droit à de jolies vues d'un village médiéval bien conservé, celui de Penne, situé à proximité de Cordes-sur-Ciel et de Saint-Antonin-Noble-Val. (Aux personnes de passage, je recommande la visite des trois, en plus de celle d'Albi.)

   Et l'intrigue dans tout cela ? Elle se suit sans déplaisir. Les deux meurtres sont liés à l'affaire dite des "enfants de la Creuse". Je n'en dis pas plus. Les habitués des séries policières seront capables de deviner qui est la personne impliquée au bout d'environ 45 minutes.

vendredi, 22 janvier 2021

La fin approche

   ... non, pas celle de la pandémie, mais celle de la quatrième (et dernière) saison des Mystérieuses Cités d'or. France Télévisions (par l'intermédiaire de sa plate-forme Okoo) vient de mettre en ligne trois épisodes inédits, qui nous rapprochent de la conclusion de l'histoire.

   Le vingt-et-unième s'intitule "Main dans la main". Il commence comme une romance, avec deux personnages dont la relation gagne en intimité.

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   La suite des aventures se répartit entre le fond d'une mystérieuse caverne africaine et les souterrains du château de Chambord.

   L'épisode 22 ("La Porte de l'enfer") est particulièrement animé. Tandis que certains des héros s'approchent de l'ultramoderne base olmèque, le château français est le théâtre de phénomènes extraordinaires... pas suffisamment extraordinaires toutefois pour faire perdre son phlegme à François Ier.

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   On conclut (provisoirement) avec l'épisode 23 ("Le Dernier des Atlantes"), qui voit réapparaître un redoutable méchant. Saurez-vous le reconnaître à travers l'imitation qu'en fait le perroquet Pichu ?

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   Les moments de tension alternent fort heureusement avec l'humour... et la tendresse, cette fois-ci entre deux des enfants. L'action s'interrompt sur un insoutenable cliffhanger... Vivement le 29 janvier !

   P.S.

   Chaque épisode s'achève par un mini-reportage à vocation culturelle. Il y est notamment question de Zimbabwe, la cité (médiévale) des demeures de pierre, preuve d'une maîtrise technologique dans laquelle les Européens ont longtemps voulu voir une influence extérieure.

mercredi, 20 janvier 2021

Xavier Gorce, l'incorrect

   Xavier Gorce est un dessinateur de talent. Il s'est fait connaître du grand nombre à travers sa série "Les indégivrables", diffusée sous forme de blog associé au quotidien Le Monde. (Je conseille aussi son fil twitter.) Cela fait des années que je suis avec plaisir les aventures de ces animaux si humains.

   C'est souvent caustique, avec un côté poil-à-gratter qui ne se préoccupe pas de ménager les susceptibilités. Le dessinateur aime manier l'humour à double-détente, grâce à ses personnages de prédilection, des manchots parlants, qui sont d'un cynisme abominable. Mais cela permet de faire passer quelques vérités bien senties. Dernièrement (le 7 décembre dernier), j'ai particulièrement aimé sa pique contre certains opposants à la loi Sécurité :

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   Plus frontale est son appréciation des "antivax", le 30 décembre 2020 :

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   Mais c'est un tout autre dessin (publié hier) qui lui a récemment valu le désaveu de la direction du Monde :

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   Comme souvent dans le dessin de presse de talent, l'auteur a fait se percuter deux sujets d'actualité qui n'avaient a priori aucun lien entre eux : le retentissement des affaires d'inceste (notamment celle de la famille Koucher-Duhamel) et l'évolution des moeurs, en particulier la recomposition des familles (surtout dans la classe moyenne des métropoles).

   Entendons-nous bien. Je comprends que l'on puisse être choqué par le dessin ci-dessus. Je suis même d'avis que la liberté d'expression ne consiste pas à pouvoir dire tout et n'importe quoi. (Dans le soutien à Charlie Hebdo, je fais partie de ceux qui mettent plutôt en avant la laïcité et le rejet de l'intégrisme religieux, pas la liberté d'expression sans limite.) "La liberté consiste à pouvoir faire tout ce qui ne nuit pas à autrui" dit l'article 4 de la Déclaration des Droits de l'Homme et du Citoyen (un texte dont certains lycéens ruthénois feraient bien de s'inspirer...).

   Dans cette histoire, il est intéressant de noter que ce n'est pas le fait d'avoir évoqué l'inceste dans un dessin d'humour qui a valu ses ennuis à Xavier Gorce : ce crime n'y est nullement minimisé. Non, ce qui a dérangé certains bien-pensants, c'est d'abord l'ironie exprimée par l'auteur quant aux "nouvelles familles" et à certaines revendications identitaires (sur le plan sexuel), mais surtout le fait qu'il suggère qu'un parent transgenre puisse abuser d'un.e enfant.

   Comme la défense des minorités sexuelles est l'une des causes auxquelles les citadins dominants sont les plus attachés, il n'est pas admissible (pour ceux-ci) qu'il puisse être suggéré, même de manière allusive et avec humour, qu'une personne appartenant à une minorité (ici sexuelle, ailleurs ethnique) puisse commettre un crime. Et pourtant, quel meilleur moyen de prouver que les personnes appartenant à ces minorités sont des êtres humains comme les autres (dotés des mêmes qualités et défauts) que d'ironiser sur le fait qu'elles puissent se comporter (en bien comme en mal) comme des personnes du groupe majoritaire ?

   Cela, les tenants du "politiquement correct" ne l'acceptent pas. Il faut que les personnes issues de minorités soient présentées comme les plus parfaites possibles, quitte à pratiquer la censure, au risque de nuire à la cause qu'ils défendent.

   P.S.

   Un peu plus d'un mois avant de subir les foudres du Monde, Xavier Gorce a eu comme un pressentiment. Voici ce qu'il a publié le 3 décembre dernier :

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lundi, 18 janvier 2021

The Bay

   Ce soir, France 2 achève la diffusion de la deuxième saison de cette captivante mini-série britannique. Les six épisodes sont accessibles en ligne, aussi bien en VF qu'en version originale sous-titrée. (Je recommande la seconde.)

   À l'instar de Broadchurch (et, pour moi, en mieux), chaque saison raconte la progression d'une enquête de police dans la province anglaise, ici le Lancashire, sur la côte nord-ouest, cette portion du littoral coincée entre le Pays-de-Galles et l'Écosse.

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   Comme d'autres séries anglo-saxonnes (en particulier britanniques), celle-ci entremêle l'activité professionnelle des enquêteurs et leur vie privée, rarement d'une folle gaieté. Ainsi, le chef du poste de police (limite alcoolique) est en plein divorce, tandis que son adjointe peine à gérer la crise d'adolescence de ses enfants (une fille et un garçon)... crise à laquelle s'ajoute le retour de son ex, pour on ne sait quelle raison.

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   L'un des éléments qui distinguent cette mini-série est le charisme (la "force tranquille", suis-je tenté de dire) de l'actrice principale, Morven Christie, de surcroît excessivement charmante. Elle incarne Lisa, ex-principal agent de liaison auprès des familles des victimes, rétrogradée lors du premier épisode (en raison d'événements survenus au cours de la saison précédente). Elle est douce, compatissante... et bigrement tenace dans sa quête de la vérité. Tout le monde aura compris que j'ai un faible pour le personnage et l'actrice qui l'interprète.

   S'ajoutent à cela une photographie soignée (avec notamment de superbes plans nocturnes) et une musique entraînante, à l'image de la chanson du générique.

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   L'intrigue de cette deuxième saison tourne autour de l'assassinat d'un avocat d'affaires, en pleine barbecue party. Petit à petit, l'enquête fait émerger de douloureux secrets de famille (pas forcément liés au meurtre)... et révèle quelques magouilles, qui ont des conséquences dramatiques.

   C'est parfois, un poil trop larmoyant pour moi, mais, fort heureusement, le suspens l'emporte sur le pathos, avec des surprises jusque dans la dernière partie de l'ultime épisode. Quelques mois après la diffusion de Bodyguard, voici une nouvelle pépite d'outre-Manche que je recommande vivement.

Et merde

   Je viens d'apprendre le décès de Jean-Pierre Bacri. Cela me touche doublement, en tant que cinéphile et en tant qu'homme.

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   Le cinéphile se souvient d'un temps où le duo qu'il formait à la vie comme à l'écran avec Agnès Jaoui nous a gratifiés (au scénario et/ou à la réalisation) de films réjouissants comme Cuisine et dépendances, Un Air de famille, Le Goût des autres. Avec eux, le cinéma français, trop souvent nébuleux ou vulgaire, se faisait populaire ET de qualité. De plus, ils étaient la preuve vivante qu'on pouvait concilier amour et carrière à deux... mais aussi que même un couple (au départ) fusionnel pouvait finir par rompre, comme tant d'autres.

   Sans Agnès Jaoui, Bacri restait bon, que ce soit lors d'une brève apparition (dans La Cité de la peur ou Santa et Cie) ou dans un premier rôle (Kennedy et moi, Le Sens de la fête et Grand Froid).

   Même s'il n'aimait pas être catalogué comme le râleur de service, c'est dans ce type de rôle qu'il a excellé. Il a toutefois su prouver que sa palette de jeu était plus étendue. Et son phrasé était reconnaissable entre tous. (Pour voir et entendre un petit florilège de son talent, il faut aller ici.)

   Putain, fait chier, merde !

vendredi, 15 janvier 2021

"Les Mystérieuses Cités d'or", encore et toujours

   Quatre nouveaux épisodes viennent d'être mis en ligne sur le site de France 4 (Okoo). Le premier d'entre eux (le dix-septième de la saison) est intitulé «Révélations». Les héros y prennent connaissance de leur mission, qui donne tout son sens à l'ensemble des aventures qu'ils ont vécues. Cet épisode voit aussi le retour de certains personnages secondaires, dans des circonstances rocambolesques.

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   Au cours d'«Au-delà du miroir» (épisode 18), l'intrigue rebascule en France, à Chambord. Le génie de Léonard de Vinci sert de prétexte aux péripéties les plus folles, qui conduisent les héros dans de mystérieux souterrains.

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   «Tombés du ciel» (l'épisode 19) se déroule à nouveau principalement en Afrique. Les téléspectateurs du XXIe siècle trouveront que les médaillons de Zia et Esteban ont un petit air de clé USB... mais c'est Tao le féru de 3D.

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   L'action gagne en intensité au cours du vingtième épisode, intitulé «Le Sacrifice». Les héros doivent échapper aux manigances d'un sorcier masaï, qui fut sans doute jadis enlevé par les Olmèques, dont on retrouve la trace sur certaines peintures rupestres. Au village, certaines entrées de maisons sont ornées d'étranges statues.

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   Il ne reste plus que six épisodes avant la conclusion de l'histoire. Ils seront mis en ligne en deux vagues, les 22 et 29 janvier prochains.

mardi, 12 janvier 2021

La Nuit des temps

   Après Le Grand Secret, me revoilà plongé dans l’œuvre de René Barjavel. Cette fois-ci, le repassage n'a nul lien avec mon choix. C'est en consultant une notice biographique consacrée à l'écrivain que l'idée m'est venue de poursuivre ma (re)découverte de ses romans.

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   L'action se déroule en 1968, en pleine Guerre froide. La première partie de l'histoire nous fait suivre les découvertes d'une équipe internationale de scientifiques en poste en Antarctique. Ils vont d'étonnement en étonnement, jusqu'à atteindre ce qui pourrait être un vaisseau spatial ou un sarcophage sophistiqué... sous des centaines de mètres de calotte glaciaire !

   Deux récits s'entrecroisent : celui, omniscient, de l'écrivain et les souvenirs parcellaires d'un des membres de l'expédition, un médecin français.

   Une fois l'étrange "œuf" ouvert, l'intrigue du XXe siècle alterne avec une mémoire extraordinaire, celle d'une civilisation perdue (deux civilisations, en fait). L'un des passages les plus intéressants voit une étrange femme manier un globe terrestre, sur lequel elle tente de délimiter deux continents disparus. l'un d'entre eux figure ci-dessous :

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   Même si ces noms ne sont pas employés, il est évident pour les lecteurs un tant soit peu cultivés qu'Enisoraï et Gondawa sont Mu et l'Atlantide.

   Comme dans d'autres œuvres de Barjavel, une histoire d'amour (deux en réalité, comme dans Le Grand Secret) est au cœur de l'intrigue. On y trouve une nouvelle représentation d'un monde utopique, là encore voué à la destruction.

   C'est toujours aussi bien écrit, agréable à lire, même s'il y a (à mon avis) moins d'humour que dans Le Grand Secret.

samedi, 09 janvier 2021

"Les Mystérieuses Cités d'or", encore

   France Télévisions poursuit la diffusion de la quatrième (et dernière) saison de la série d'animation. À la fin de décembre dernier, on s'était arrêté au quatorzième épisode. Deux nouveaux viennent d'être mis en ligne.

   La Sorcière met en scène la reine des hommes-léopard, dont la couronne n'est pas sans rappeler un objet déjà vu dans la saison 3. L'intrigue sépare les enfants de leurs amis adultes. Le résultat est très inégal. Les aventures de Mendoza et de ses stupides compagnons ne sont guère intéressantes (ni vraisemblables), tandis que les découvertes réalisées par les enfants sont passionnantes.

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   J'ai préféré l'épisode suivant, intitulé Orunigi. Il y est question d'une mystérieuse cité africaine, liée au fameux masque découvert au cours de cette saison par les enfants. Celui-ci leur réserve d'ailleurs de nouvelles surprises.

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   La petite Zia est de nouveau à l'honneur, au cours notamment d'une séquence un peu agaçante en raison des pleurnicheries d'Esteban. (Je trouve regrettable qu'au bout de quatre saisons d'aventures, ce personnage, qui souffre du vertige tout en pilotant sans la moindre gêne un aéronef solaire, n'ait quasiment pas évolué.) Fort heureusement, on nous réserve le meilleur pour la fin, avec quelques scènes particulièrement réussies sur le plan visuel... et un coup de théâtre :

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  À suivre...

lundi, 04 janvier 2021

La Promesse

   Il ne va pas être question de l'excellent film des frères Dardenne, mais d'une nouvelle mini-série, dont la diffusion commence jeudi 7 janvier sur TF1. J'ai eu l'occasion d'en voir le premier épisode.

   Deux enquêtes sont montrées en parallèle. À chaque fois, il est question de l'enlèvement d'une petite fille. La première affaire se déroule dans les Landes. Elle est traitée par un duo de policiers incarnés par Olivier Marchal et Loránt Deutsch (méconnaissable) :

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   La deuxième affaire a pour théâtre l'agglomération bordelaise. C'est un trio de policiers qui la prend en charge, sous la houlette d'une capitaine interprétée par Sofia Essaïdi (à droite ci-dessous) :

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   On comprend assez rapidement que les deux enlèvements sont liés... tout comme certains enquêteurs (mais je vous laisse découvrir comment). Sachez simplement qu'on nous propose deux trames temporelles en parallèle. L'intrigue est lancée pour un suspens de six épisodes, un peu à l'image de Disparue, Les Oubliées ou Les Témoins. La distribution est de qualité.

   C'est alléchant mais, au vu de ce que contiennent les cinquante premières minutes, je me demande quand même comment les scénaristes sont parvenus à faire tenir l'histoire durant six épisodes. À suivre donc.

dimanche, 03 janvier 2021

"Meurtres au paradis" bientôt de retour...

   ... sur la BBC. C'est ce qu'annonce le compte twitter officiel de la série britannique. La diffusion de la saison 10 démarre jeudi 7 janvier.

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   Une première surprise nous attend : sur la photographie d'illustration, Ralf Little (qui incarne l'inspecteur-chef Neville Parker) est accompagné par Joséphine Jobert. Or, rappelez-vous, celle-ci avait quitté la série il y a deux ans. Le compte twitter de la comédienne n'en dit pas plus, mais il met en ligne une bande-annonce dans laquelle son personnage apparaît... tout comme celui d'une autre "ancienne" :

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   Sara Martins, qui incarna avec talent le sergent Camille Bordey pendant les quatre premières saisons (avant donc que Joséphine Jobert ne prenne le relai), serait de retour pour un épisode double. C'est l'une des nouvelles que l'on peut glaner sur le site Radiotimes, qui en annonce d'autres.

   Ainsi, deux personnages féminins quittent la série  (la volubile Ruby Patterson et la rigoureuse Madeline Dumas), sans qu'on sache trop pourquoi. Un autre "ancien" revient faire coucou : il s'agit de Ben Miller, qui fut l'inénarrable inspecteur-chef Poole... mais qui mourut assassiné au début de la saison 3. Je suis impatient de voir comment les scénaristes l'ont réintroduit dans la série !

   La production a réussi à faire tourner les huit épisodes entre les deux périodes de confinement, en Guadeloupe. J'espère que la version française ne tardera pas trop à débarquer sur France Télévisions.

   P.S.

   En bonus, je mets un lien vers une vidéo humoristique tournée par Ralf Little et Joséphine Jobert, en loge, entre deux scènes. Regardez bien jusqu'au bout !

samedi, 02 janvier 2021

Un épisode très "sociétal"...

   ... et politiquement incorrect. J'aime regarder les séries policières anglo-saxonnes "grand public". Elles visent l'efficacité : un divertissement bien conçu sur le plan formel et d'une durée limitée (avec des épisodes de 40 minutes environ).

   À la trame policière se superpose souvent une question sociétale, traitée avec délicatesse. C'est le cas dans l'un des derniers épisodes de feue la série Londres, police judiciaire (un décalque de ses grandes soeurs états-uniennes). Il est intitulé "Le poids des traditions".

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   Cela commence par la découverte du cadavre d'une femme, sous un pont, en plein hiver. Rapidement, les enquêteurs découvrent qu'elle est d'origine égyptienne et grand-mère. Mais, à la compassion du début va succéder le malaise quand on apprend que la famille se déchire à propos de l'excision.

   C'est un sujet très brûlant, qui voit s'opposer deux principes généreux : la défense de l'intégrité du corps des femmes et la volonté de ne pas stigmatiser une "minorité visible" (une "communauté" diraient nos amis anglo-saxons).

   La France n'est pas épargnée par le phénomène. Au début des années 2000, on estimait à environ 60 000 le nombre de femmes excisées (pas toutes étrangères) vivant dans notre pays. Il y a 18 mois, c'est encore sur cette estimation que s'appuyait Libération (et le gouvernement), tout en se demandant si ce n'était pas plus répandu. C'est sans doute le cas, si l'on fie au Bulletin épidémiologique hebdomadaire du 23 juillet 2019 : cette publication estime à plus de 120 000 le nombre de femmes excisées vivant en France. La forte augmentation du nombre de cas ne serait pas due au développement de cette mutilation sexuelle, qui aurait quasiment disparu de notre pays. C'est l'arrivée de nouvelles vagues de migrant.e.s, en provenance de pays où l'excision est fortement pratiquée, qui expliquerait cette augmentation.

   À lire aussi, une publication ancienne de  l'INED, qui explique les conséquences de cette mutilation sur la vie des femmes.

Les "Riton" 2020

   2020, annus horribilis cinematografici. Triste constat pour un secteur culturel majeur, qui risque de se faire définitivement bouffer par les plateformes. Dans un article du Monde du 18 décembre dernier, on apprenait que Netflix avait atteint le chiffre faramineux de 200 millions d'abonnés, devant Disney+ (87 millions), Hulu (39 millions) et HBO Max (13 millions). Il faudrait y ajouter Amazon Prime (plus de 150 millions d'abonnés, mais à un panier de services) et de petits nouveaux comme Apple TV. Si l'on ajoute à cela que la réouverture des cinémas est repoussée, il y a de quoi s'inquiéter pour celles et ceux qui aiment jouir des fictions et documentaires sur grand écran, en salle obscure.

   Dans cet océan d'incertitude et de nouvelles déprimantes, l'année qui vient de s'achever nous a quand même procuré de nombreux plaisirs cinéphiliques. En voici un palmarès forcément très subjectif.

   L'année 2019 a vu la sortie de nombreux longs-métrages de talent évoquant la place des femmes dans notre société ou les combats qu'elles ont menés.

- Riton du biopic rayonnant : Radioactive (un des films de l'année)

- Riton de l'héroïne "bad ass" : Birds of Prey

- Riton anti-harcèlement : Invisible Man

- Riton de la crise de couple : Chained (un des films de l'année)

- Riton de la chieuse qui veut faire de la politique en milieu patriarcal : The Perfect Candidate

- Riton de la chieuse qui voyage dans le temps : L'Aventure des Marguerite

- Riton de la bande de gonzesses : La Bonne Épouse

  

   Cela nous mène aux comédies françaises, un genre d'ordinaire pas très relevé, mais qui a donné lieu à quelques réussites.

- Riton de la mère indigne : La Daronne

- Riton des grands-pères indignes : Papi-Sitter

- Riton de l'amoureuse indigne : Antoinette dans les Cévennes

- Riton de l'humoriste indigne : Tout simplement noir (un des films de l'année)

 

   La société états-unienne contemporaine, comme la société française, a été interrogée par certaines œuvres cinématographiques.

- Riton du film antiesclavagiste : Antebellum

- Riton du film antiflic : Queen & Slim

- Riton du film antimédiatique : Le Cas Richard Jewell

- Riton du film anti-politicien : Irresistible

- Riton du film crypto-castriste : Cuban Network

- Riton du film anti-corporation : Dark Waters

 

   Paradoxalement, en cette année historique à bien des égards, j'ai été marqué par très peu de films d'époque, plutôt par ceux qui faisaient montre d'une ambition esthétique.

- Riton du film antitotalitaire : L'Ombre de Staline

- Riton du film immersif : 1917 (un des films de l'année)

- Riton du film colonial : Mosquito

- Riton du film habité : Michel Ange

 

   De la fiction au documentaire, il n'y a qu'un pas. Certains ont été particulièrement réussis.

- Riton de la résurrection d'une œuvre : Une Nuit au Louvre

- Riton de la résurrection d'une femme : Be natural (un des films de l'année)

- Riton de la possibilité d'une rédemption : Des Hommes

- Riton de la résurrection d'une ville : Dawson City (un des films de l'année)

 

   Peut-être est-ce lié à l'importance que j'accorde à l'image. En tout cas, cette année encore, les films d'animation  sont très présents dans mon palmarès, en dépit d'un nombre restreint de sorties en salles.

- Riton de l'animation historique : Josep

- Riton de l'animation féministe : Calamity

- Riton de l'animation merveilleuse : Dreams (un des films de l'année)

- Riton du Pixar cuvée 2020 : En avant (un des films de l'année)

- Riton de l'animation fantasmagorique : Ailleurs

- Riton de l'animation comique : L'Équipe de secours

- Riton de l'animation asiatique : Lupin III - The First

 

   

   Si les films d'animation sont, en général, très cadrés, faciles à identifier dans leur propos et leur genre, d'autres œuvres sont pour moi inclassables.

- Riton de la lutte contre le désespoir : Né à Jérusalem

- Riton de la lutte spirituelle : La Communion (un des films de l'année)

- Riton de la lutte pour la survie : Light of my life

- Riton de la lutte des classes : Trois Étés

- Riton de la lutte familiale : Séjour dans les monts Fushun (un des films de l'année)

- Riton de la lutte contre la mort : L'Adieu

- Riton de la lutte en zone semi-désertique : La Femme des steppes, le flic et l'oeuf

 

   Tout cela nous mène aux films de genre, une catégorie un peu fourre-tout, dans laquelle on trouve principalement des polars.

- Riton du polar enfumé : Lucky Strike

- Riton du polar cynégétique : The Hunt

- Riton du polar poisseux : Lands of Murders (un des films de l'année)

- Riton du polar classieux : The Gentlemen (un des films de l'année)

- Riton du polar schizophrénique : Abou Leila

- Riton du polar cérébralo-futuriste : Tenet (un des films de l'année)

 

   Voilà. En dépit de la fermeture des cinémas la moitié de l'année, les salles obscures m'ont procuré de nombreux moments de plaisir. Sur cette liste de 44 très bons moments, j'arrive à mettre en valeur douze longs-métrages, parmi lesquels, peut-être, je pourrais distinguer tout particulièrement 1917, La Communion et Séjour dans les monts Fushun.

 

BON, MAINTENANT, ÇA SUFFIT ! IL FAUT ROUVRIR LES SALLES DE CINÉMA !

16:14 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma, cinema, film, films