vendredi, 30 juin 2023
Une mère éplorée ?
C'est ce que je me suis demandé en voyant cette image (tirée du direct de BFM TV) :
Cette femme est Mounia Merzouk, la mère du jeune Nahel, récemment tué par un policier, à Nanterre. En cherchant un peu sur Twitter, vous pourrez trouver d'autres photographies de la dame, vraiment très en joie, comme si elle venait de gagner le gros lot. Sur le compte du journaliste Amaury Brelet, je suis même tombé sur une incroyable vidéo, tournée au téléphone portable le jour même, montrant la maman enfourcher une mini-moto... et (visiblement) kiffer sa race !
Au départ, j'ai pensé à un canular : on ne voit pas le visage de la personne... mais elle est coiffée et vêtue comme l'était la mère de Nahel le jour de la manif (29 juin) !
Je pense qu'elle ne doit pas être très intelligente. La mort de son fils la place au centre de toutes les attentions, la valorisant. Ça lui a peut-être fait un peu tourner la tête... et l'a fait tomber dans les filets de personnes qui ont intérêt à faire monter la mayonnaise, comme on peut s'en apercevoir en écoutant son appel à manifester, diffusé sur Tik Tok et relayé par la très grande majorité des médias :
La maman (pas très) éplorée parle d'abord d'une « marche blanche » (sous-entendu : pacifique), avant qu'une voix (sans doute celle de la personne qui tient le smartphone) ne la corrige : « C'est la marche de la révolte » (beaucoup moins pacifique, donc). Telle un perroquet, la maman reprend la voix de son maître, ici sa maîtresse, qu'on pense liée au clan Traoré. Cette impression est renforcée par l'inscription sur le T-shirt (lancé moins de deux jours après le décès de Nahel... ou comment l'envie de pognon s'assoit sans vergogne sur la période de deuil), qui rappelle le « Justice pour Adama ».
Soudain, les médias dominants se sont presque tous mis à nous livrer un portrait élogieux de l'adolescent défunt. (Voir par exemple La Dépêche d'avant-hier. Comme on est dans le Sud-Ouest, on insiste lourdement sur la récente conversion du jeune à la pratique du ballon ovale...)
Cette série d'articles a fusé comme une rafale, quasiment sur commande. C'est toujours mieux que les ragots qui circulent sur les réseaux sociaux... mais ceux-ci contiennent parfois un fond de vérité, ce que même Libération (c'est la fôte à la sôciété !) a fini par reconnaître, dans un article de fact checking qui, sous couvert de minimiser la carrière de délinquant du jeune Nahel, finit par conclure que les avocats de la famille n'ont pas dit toute la vérité...
Bref, même si, dans l'état actuel de nos connaissances (et sous réserve de révélations issues de l'enquête en cours), le tir du policier n'était sans doute pas justifié, nous assistons actuellement à une grosse tentative de récupération, menée à la fois par la gauche radicale (LFI en tête) et certains mouvements communautaristes. Mais les Français ne sont pas si bêtes...
01:05 Publié dans Politique, Presse, Société, Télévision, Web | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : politique, france, actu, actualite, actualites, actualité, actualités, médias, presse, journalisme
mardi, 13 juin 2023
Tandem (fin)
Ce soir, France 3 diffuse les deux derniers épisodes de la septième (et ultime) saison de cette série, une comédie policière que j'avais découverte en 2020, pendant le premier confinement. Ces deux épisodes apportent une conclusion définitive à la série, conformément aux souhaits de l'actrice principale, Astrid Veillon.
On commence à 21h10 avec « Tous les chemins mènent à Saint-Jacques ». Un meurtre est commis à la périphérie de Montpellier, pas très loin de Saint-Guilhem-le-Désert, sur l'un des chemins de Jacques-de-Compostelle (la Voie d'Arles, dite aussi Via Tolosana).
On se demande si l'assassinat n'est pas lié à un haut-relief médiéval, découvert par hasard par la victime, avant qu'elle ne soit victime d'un cambriolage.
Cette sculpture n'est pas une totale invention des scénaristes (que je salue au passage pour avoir, pendant des années, inséré des éléments du patrimoine dans leurs intrigues policières). C'est une représentation de saint Jacques en Matamore, (c'est-à-dire le "tueur de Maures"... c'est l'époque de la Reconquista), inspirée de celle qui se trouve au Portugal, dans l'église Santiago de Cacem :
Parmi les invités de l'épisode, je signale la présence de Selma Kouchy, une actrice que j'apprécie et qui fit les beaux jours d'une autre série policière, Commissaire Magellan.
L'épisode final s'intitule « Inkil Chumpi ». L'intrigue baigne dans une ambiance de malédiction archéologique... avec une pointe de Tintin et Milou. En effet, la momie amérindienne que l'on aperçoit (et près de laquelle le meurtre a été commis) est une référence à celle de Rascar Capac, dans Les Sept boules de cristal.
Mais ce n'est pas le seul détail qui a retenu mon attention. Lorsque l'une des gendarmes revient enquêter sur les lieux du crime, on découvre une autre exposition, bien réelle celle-là, puisqu'elle s'est tenue en 2022-2023 au musée archéologique de Lattes, dans l'Hérault :
Ce sont bien des statues-menhirs, présentes soit physiquement soit par l'intermédiaire de dessins. On reconnaît ci-dessus la célèbre Dame de Saint-Sernin, dont l'original se trouve au musée Fenaille, à Rodez. A celles et ceux que cela intéresserait, je signale qu'une visite virtuelle de l'exposition est toujours disponible, sur le site du musée.
Quant à la série, elle finit sans surprise par voir les deux ex se réconcilier. Cela commençait à tourner en rond au niveau des relations familiales. Même si les intrigues secondaires apportaient un peu de piment, il était évident qu'on était arrivé au bout d'un cycle. La production a su éviter la saison de trop. Les fans peuvent se consoler en piochant dans l'intégrale de la série, accessible gratuitement sur le site de France Télévisions.
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jeudi, 08 juin 2023
Abysses
Lundi dernier, France 2 a diffusé les deux premiers épisodes d'une mini-série internationale, l'intégralité des huit étant déjà disponible sur le site de France Télévisions. Ce thriller fantastico-écologique louche à la fois vers James Cameron (notamment par le titre) et les polars scandinaves, auxquels il s'apparente par la qualité du scénario, le soin apporté aux images et l'insertion mesurée de thématiques sociétales dans une œuvre de genre.
Si l'on fait l'effort de regarder les épisodes en version originale, on entendra parler anglais, allemand, français, japonais, espagnol, norvégien, danois... On a visiblement voulu bâtir une intrigue mondiale, qui a pour cadre les océans et les territoires qui les bordent.
De nos jours, aux quatre coins du monde, des phénomènes inexpliqués se produisent. Un pêcheur est victime d'un banc de poissons. Une baleine à bosse s'en prend à un bateau de touristes, les instruments de mesure d'une station scientifique côtière se détraquent mystérieusement, un cuisinier meurt après avoir été aspergé de liquide visqueux par un homard, une nuée de crabes envahit une plage d'Afrique, des fonds marins se couvrent de vers de glace géants, en présence d'une étrange bactérie...
J'ai beaucoup aimé cette mise en bouche, qui instille le mystère, sans effet tapageur, en montrant peu et suggérant beaucoup. C'est de surcroît très bien mis en images, avec quelques superbes scènes océaniques, comme celle qui montre un troupeau de baleines endormies.
En plusieurs endroits de la planète, divers scientifiques, d'abord chacun de son côté, tentent de comprendre les causes du phénomène inexpliqué auquel ils ont été mêlés. Petit à petit, ils vont s'apercevoir que des événements en apparence distincts sont en réalité tous liés et qu'un travail en commun pourrait leur permettre de trouver la clé du mystère... et, accessoirement, de sauver la planète.
Les spectateurs vont se retrouver confrontés à trois hypothèses (entre lesquelles je laisserai à chacun le loisir de trancher). Soit une entité divine est derrière tout cela : source de la vie sur Terre, elle ne serait pas très satisfaite de l'action de certaines de ses créatures. Soit les tréfonds océaniques froids, perturbés par le changement climatique, abritent un (des) être(s) vivant(s) apparus avant l'être humain : évoluant jusque-là en profondeur, les menaces pesant sur leur écosystème le(s) poussent à agir. Soit le fond des océans est le refuge d'une (ou plusieurs) créature(s) extraterrestre(s), qu'elle soit installée récemment ou depuis des millénaires : l'être humain est-il devenu une concurrent nuisible, à éliminer ?
C'est prenant, tout étant amené avec subtilité. Ainsi, même s'il est évident qu'on a voulu faire évoluer une galerie de personnages incarnant la plus grande diversité possible ethnique, sociétale et sexuelle, la construction des personnages est suffisamment poussée pour que tout se soumette à l'enquête scientifique. Les acteurs sont très convaincants. Parmi les premiers rôles, on retrouve Cécile de France. J'ajoute que la musique est bien dosée, soulignant certains moments sans être envahissante.
Même si je trouve que la conclusion de l'histoire n'est pas tout à fait au niveau des attentes que la série avait suscitées, je recommande ces huit épisodes, très au-dessus du gros de la production télévisuelle actuelle.
00:18 Publié dans Société, Télévision, Web | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma, télévision, télé, actu, actualite, actualites, actualité, actualités, médias, environnement
mercredi, 31 mai 2023
Comptine mortelle
Dimanche dernier, France 3 a commencé la diffusion d'une nouvelle mini-série britannique, inspirée d'un roman policier d'Anthony Horowitz. Les trois premiers épisodes ont été diffusés le 28 mai, les trois derniers le seront dimanche 4 juin prochain. Dès à présent, les six sont disponibles sur le site de France TV.
De nos jours, à Londres, une brillante et pugnace éditrice (qui a sacrifié une partie de sa vie privée à sa carrière) apprend que l'écrivain à succès qui fait le bonheur de sa boîte a achevé un nouveau roman policier mettant en scène le populaire détective Atticus Pünd. Cependant, il apparaît que le tapuscrit de Magpie Murders qu'elle a reçu a été amputé de son dernier chapitre, celui des révélations. La situation se complique quand on apprend le décès subit de l'écrivain, dont on se demande s'il s'agit d'un accident, d'un suicide ou d'un assassinat. L'éditrice part en quête du dernier chapitre... et de réponses quant au décès de l'écrivain, la solution se trouvant peut-être dans ce fameux dernier roman, où il semble avoir mis beaucoup de lui-même.
Cela nous vaut une alternance de scènes, certaines se déroulant à notre époque, d'autres dans les années 1950. Elles illustrent l'intrigue du roman, que les lecteurs imaginent au fur et à mesure qu'ils le lisent. Pour couronner le tout, certains des comédiens incarnant des personnages contemporains sont présents dans les scènes du passé... pas forcément dans un rôle approchant !
Ainsi, à gauche ci-dessus, se trouve l'adjoint du détective Pünd (assis à droite). Il est joué par l'acteur qui, à notre époque, incarne le jeune amant de l'écrivain défunt. Évidemment, ces incarnations doubles, légèrement décalées, sont parfois (souvent ?) porteuses de sens.
J'ai avalé les six épisodes (en version originale sous-titrée, c'est encore plus savoureux). Je me suis régalé, d'abord parce que j'avais deux énigmes policières à résoudre pour le prix d'une, ensuite parce que le tableau des deux époques et de leurs travers est brossé avec talent.
S'ajoute à cela la performance des acteurs, au premier rang desquels ceux qui interprètent les deux principaux protagonistes, qui -en théorie- ne peuvent se rencontrer (et qui pourtant vont communiquer...) : Lesley Manville (une pointure outre-Manche) donne sa ténacité, sa verve et son grain de folie à l'éditrice Susan Ryeland, tandis que Tim McMullan incarne placidement (et malicieusement) le détective que rien ne déroute et qui mène sa petite enquête, à son rythme.
Cerise sur le gâteau : les épisodes sont parsemés d'allusions à de célèbres anciens. Et pour cause : Anthony Horowitz (auteur du roman et de l'adaptation télévisuelle) est un spécialiste d'Agatha Christie, dont il a supervisé l'adaptation de plusieurs aventures d'Hercule Poirot pour la chaîne ITV (avec l'inénarrable David Suchet dans le rôle du détective). C'est aussi un bon connaisseur d'Arthur Conan Doyle, à tel point que les ayant-droit de celui-ci lui ont demandé d'écrire deux romans mettant en scène l'univers de Sherlock Holmes. (Je recommande tout particulièrement La Maison de soie.)
On ne s'étonnera donc pas que l'écrivain à succès des années 2020 s'inspire d'Agatha Christie pour certains de ses romans, tandis que l'intrigue de la série, elle, louche sur une nouvelle de Conan Doyle, Le Manoir de l'Abbaye.
De la même manière, voir l'éditrice enquêter au volant de sa rutilante MG peut nous faire penser à Ariadne Oliver, le double de fiction d'Agatha Christie... mais ce personnage pourrait aussi bien faire allusion au vieil inspecteur Morse, qui ne se déplace que dans une Jaguar rouge. Ce n'est que la partie émergée de l'iceberg, les épisodes contenant d'autres clins d’œil.
Si vous aimez les polars à l'anglaise et les intrigues fouillées, rigoureuses et un peu décalées, ne boudez pas votre plaisir !
18:50 Publié dans Télévision, Web | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : cinéma, télévision, télé, tv, actu, médias, actualite, actualites, actualité, actualités
dimanche, 14 mai 2023
Le retour de Morse
Je pense qu'à l'origine, les producteurs de la série racontant les débuts de l'oxfordien enquêteur Endeavour Morse (dans les années 1960-1970) n'avaient pas prévu, dans le meilleur des cas, d'aller au-delà du trente-troisième épisode, diffusé en France en février 2022.
Mais la série a rencontré le succès, pas uniquement au Royaume-Uni d'ailleurs. Pour moi, ce prequel s'est révélé de meilleure qualité que ses deux devancières (Inspecteur Morse et Inspecteur Lewis). Cet engouement nous vaut une ultime saison, la neuvième, dont la diffusion a commencé la semaine dernière, sur France 3.
Dans Prélude (visible sur le site de France télévisions jusqu'en juin prochain), les policiers sont confrontés à trois morts suspectes, l'une liée à un choc anaphylactique, une autre à une injection de drogue, la troisième se révélant la plus sordide... et réveillant de vieux démons chez l'inspecteur-chef Thursday. De son côté, Morse (de retour de cure de désintoxication) prend plaisir à enquêter dans le milieu musical, celui de l'orchestre d'Oxford.
Aux amateurs de rétro, je signale que l'appareil photographique utilisé par le médecin-légiste, le flegmatique docteur DeBryn, est un (authentique ?) Polaroid SX70, sorti en 1972, à l'époque où se déroule l'action. (Ah, ce souci du détail !...)
Notons qu'à la fin de l'épisode (réalisé par Shaun Evans, l'acteur qui incarne le sergent perspicace), tous les meurtres ne sont pas élucidés. Le titre est bien à double détente : référence musicale (marque de fabrique de cette série mélomane) et indication que les trois épisodes de cette saison forment un tout, le premier jouant le rôle d'une introduction.
Ce dimanche soir (14 mai), la tension monte d'un cran avec Mascarade. L'intrigue devient plus foisonnante, avec des références à Orange mécanique (de Stanley Kubrick)... et à la quatrième saison de la série, au cours de laquelle les enquêteurs étaient péniblement venus à bout d'une affaire mêlant pédophilie et corruption, sans avoir pu coincer tous les responsables.
Cet épisode est aussi émaillé d'humour, les policiers étant amenés à fréquenter le milieu de la télévision. On assiste au tournage d'une série policière populaire, dans laquelle un vieil enquêteur (aux prises parfois avec son supérieur hiérarchique) met le pied à l'étrier à un jeune policier timide. C'est évidemment une mise en abyme, en forme de clin d’œil, Thursday et Morse regardant de haut ces policiers d'opérette.
J'ajoute que cette dernière saison est l'occasion d'assister au retour de vieilles connaissances, notamment un ancien policier corrompu (devenu détective privé) et un ex-adjoint de Thursday, dont on présume qu'il va épauler les enquêteurs dans leur lutte contre le réseau qui se trouve derrière la plupart des crimes.
C'est toujours aussi bien joué et filmé avec le désir de faire des images de qualité. C'est prenant de bout en bout.
14:47 Publié dans Télévision, Web | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : télévision, télé, médias, actu, actualite, actualites, actualité, actualités
mercredi, 05 avril 2023
La tête à l'envers
Le 16 mars dernier, l'image avait fait le tour des rédactions. A l'Assemblée nationale, un peu plus de vingt minutes après le début de la séance, la Première ministre Elisabeth Borne venait de monter à la tribune, pour engager la responsabilité de son gouvernement. Dans un premier temps, elle fut empêchée de prendre la parole par une Marseillaise venue des rangs des députés de La France Insoumise, qui s'étaient auparavant levés, brandissant chacun(e) une pancarte.
Ces députés viennent de recevoir une (légère) sanction. Toutefois, plus que cette médiocre péripétie de la vie parlementaire française, ce sont deux détails de la scène qui ont attiré mon attention. En effet, quand on regarde de près certaines photographies prises à cette occasion, on s'aperçoit que deux députés brandissent leur pancarte... à l'envers !
A (l'extrême) gauche se trouve Sébastien Delogu, élu des Bouches-du-Rhône.
Depuis le mois dernier, il est visé par deux plaintes pour acte de violence. Il est aussi en conflit avec celle qui est toujours officiellement sa suppléante, Farida Hamadi. Vu le profil du gars, je me suis dit que cette inversion de sens était sans doute involontaire. Néanmoins, un esprit facétieux pourrait faire remarquer qu'à l'envers, 64 donne presque 49...
Le jour même, un journaliste de gauche (sans doute présent dans les tribunes) avait pointé le geste maladroit sur son compte twitter. La photographie donne l'impression que le député croit tenir la pancarte dans le bon sens.
Un peu plus haut dans l'hémicycle se trouve Michel Sala, élu du Gard.
Il ne brandit pas la même pancarte que son collègue LFI Delogu, mais son geste est tout aussi "désorienté" que le sien. Le plus cocasse est que personne ne semble l'avoir relevé... en tout cas pas le média local (Objectif Gard) qui mentionne l'action de M. Sala, sans l'illustrer d'une des photographies prises dans l'hémicycle, ce qui évite sans doute d'embarrasser le député...
22:40 Publié dans Politique, Presse, Web | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : politique, france, presse, médias, journalisme, actu, actualite, actualites, actualité, actualités
mardi, 14 mars 2023
Jeux de pouvoir
C'est le titre d'une "vieille" série télévisée (datant de 2003) de la BBC... que je ne connaissais pas. Je l'ai découverte par l'entremise du site d'Arte, une véritable caverne d'Ali Baba du cinéphile, où j'ai récemment déniché White Wall.
Le même jour, à Londres, se produisent deux décès qui, en apparence, n'ont rien avoir l'un avec l'autre. Dans un quartier populaire, un "jeune de cité" se fait descendre par un pro, tandis qu'à quelques kilomètre de là, une femme meurt sous une rame de métro. Accident ? Suicide ? Meurtre ? On ne sait. Toujours est-il que cette jeune femme était l'assistante d'un important député de la majorité travailliste, qui préside une commission d'enquête sur l'énergie. Le jour de sa mort, elle a reçu un appel... du jeune de cité assassiné peu de temps après.
En six épisodes, nous suivons l'enquête menée par une équipe de journalistes pugnaces, sous la tutelle d'un rédac' chef au flegme incommensurablement britannique, incarné par le formidable Bill Nighy (vu il y a peu dans Vivre) :
Sous son apparence policée, cet homme tiré à quatre épingles, maniant volontiers la litote (à savourer en version originale sous-titrée, of course !), cache une furieuse envie de faire éclater la vérité. Sur l'image ci-dessus, on le voit en conversation avec l'un de ses meilleurs enquêteurs de terrain, interprété par John Simm, qu'on a pu voir plus tard dans Le Code du tueur. Autour de lui se constitue une équipe de journalistes qui "ont les crocs" :
Il y a du beau monde. A gauche se trouve le jeune James McAvoy (vu en 2019 dans Glass). Le futur professeur Charles Xavier est accompagné de la charmante Kelly MacDonald (accent écossais pur malt !), découverte jadis dans Trainspotting (souvenir ému...), vue ensuite dans Gosford Park, No Country for old men, Dans la brume électrique, Line of duty et La Ruse. Au centre se trouve Benedict Wong, qui tient désormais un rôle récurrent dans les films du Marvel Universe. Ferme la marche, à droite, Amelia Bullmore, que les téléspectateurs connaissent pour ses rôles dans Scott & Bailey, Happy Valley et Les Carnets de Max Liebermann. Avec le recul, c'est fou de constater le nombre de comédiens auxquels cette série a servi de tremplin.
D'autres visages connus apparaissent au détour d'un second rôle, comme celui de Marc Warren, l'actuel commissaire Van der Valk (sur France 3), vu aussi récemment sur TF1 dans Safe.
La qualité des interprètes s'ajoute à l'habileté du scénario. Parfois, on est dans une ambiance qui rappelle celle des Hommes du président, d'Alan Pakula. J'ai avalé les six épisodes d'une traite.
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vendredi, 10 mars 2023
Safe
TF1 vient d'achever la rediffusion d'une mini-série qui n'avait pas retenu l'attention quand elle était passée pour la première fois sur le petit écran français, en 2018. Les cinq derniers épisodes (sur huit) son disponibles sur le site MyTF1.
Et pourtant, il y a du "lourd". La série a été créée par Harlan Coben et l'on a recruté une brochette de très bons acteurs pour en incarner les personnages principaux : Michael C Hall (eh oui : Dexter !), Armanda Abbington (vue notamment dans Jackson Brodie et Sherlock), Marc Warren (le commissaire Van der Valk), Karen Bryson (que je viens de voir dans White Wall)... et une petite Frenchie, Audrey Fleurot, qui incarne... une prof de français sexy. (Fort heureusement, son personnage se révèle plus complexe que ce qu'on pouvait craindre, de prime abord.)
L'histoire a pour cadre une gated community britannique, un de ces quartiers fermés réservé aux familles qui en ont les moyens... et le désir de se préserver de la violence du monde moderne. Un soir, une adolescente profite du week-end amoureux de ses parents pour organiser une teuf d'enfer à son domicile. Drogue et alcool circulent à flot... jusqu'à ce qu'un corps inerte soit retrouvé dans la piscine.
A partir de là, l'intrigue est complètement éclatée. Les réalisateurs ne nous offrent que des visions partielles de cette nuit et des jours qui l'ont suivie. Ces "tranches de vie" correspondent aux récits qui sont faits aux enquêteurs ou au père de Jenny, un chirurgien veuf qui recherche désespérément sa fille, qu'il n'a pas revue depuis qu'elle est partie à cette soirée.
Sans pathos (sauf un peu dans le dernier épisode), la mise en scène nous fait petit à petit découvrir l'envers du décor, la vie privée pas toujours reluisante d'une bourgeoisie en apparence lisse et bien-pensante. Dans le même temps, on progresse dans la connaissance des faits... mais d'autres mystères surgissent. Il s'avère peu à peu que le meurtre du jeune homme et la disparition de sa petite amie sont liés à un drame survenu des années plus tôt. Je n'en dis pas plus, mais sachez que c'est prenant de bout en bout.
Le dernier épisode constitue un véritable tour de force. Alors que, dans certaines mini-séries, il est parfois bâclé (quand les scénaristes ne savent pas trop comment conclure leur histoire), il est ici particulièrement élaboré. On nous y livre la version des faits de deux des principaux personnages (qu'ils ne pouvaient révéler plus tôt pour des raisons parfaitement logiques, liées au scénario). Cela nous invite à revoir certaines des scènes des quatre premiers épisodes. C'est très bien fichu, avec des rebondissements quasiment jusqu'à la fin.
Je recommande vivement.
23:32 Publié dans Télévision, Web | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : télévision, télé, médias, cinéma, cinema, film, films, actu, actualité, actualités, actualite, actualites
White Wall
Ce "mur blanc" est découvert au fin fond d'une ancienne mine, qu'un grand groupe privé est en train de transformer en site de stockage de déchets nucléaires à longue vie. Nous sommes dans le Grand Nord, en Suède, là où les épaisses couches de neige étouffent les cris et cachent de douloureux secrets...
J'ai récemment découvert cette mini-série scandinave, une nouvelle pépite que nous devons à Arte. Les huit épisodes sont disponibles en ligne, pendant un an (en version originale sous-titrée).
Ces dernières années, on a déjà pu profiter de Meurtres à Sandhamn, de 30 degrés en hiver et d'Enfer blanc, qui n'est pas sans parenté avec White Wall. Aux productions suédoises il faut ajouter celles des voisins danois, comme Bron et Le Tueur de l'ombre.
Qu'est-ce qui relie ces séries ? Tout d'abord la qualité d'écriture, qui accouche d'une histoire qui tient en haleine pendant six, huit ou dix épisodes, sans qu'on ait l'impression qu'il y ait du gras superflu. Les acteurs sont bons et la photographie soignée, une qualité de plus en plus souvent observée dans les séries. C'est le cas ici aussi.
Je laisse à chacun le plaisir de découvrir comment ces deux personnages se sont retrouvés à discuter dans une barque, en hauteur, quelque part en pleine forêt !
A gauche se trouve Lars, le directeur de l'usine d'enfouissement des déchets, un gros bosseur, méthodique, presque obsessionnel, bon chef d'équipe... et qui mène une double vie. Son épouse et sa fille habitent Stockholm, tandis que lui passe la majorité de l'année dans le Grand Nord... où il s'est lié avec l'une des cadres de son entreprise (à droite ci-dessus), une femme indépendante, plus jeune et mère d'un enfant un peu autiste sur les bords.
Dit comme cela, cela pourrait sembler caricatural. Or, rien ne l'est dans cette série, qui, en parallèle à l'intrigue politico-fantastique, aborde des thèmes sociétaux comme l'adultère, l'intégration sociale, l'ambition, la quête du savoir, la conscience professionnelle et la course au profit. C'est filmé avec rigueur et subtilité : on comprend beaucoup de choses par la mise en scène et la suggestion (grâce aussi au talent des comédiens), sans qu'il y ait forcément besoin de dialogues.
Cela tient la route en raison du soin avec lequel les personnages ont été travaillés. Les cadres et ouvriers de l'usine sont amenés à croiser des habitants du coin, des scientifiques venus de Stockholm, des militants écologistes plus ou moins radicaux, des politiques... Aucun n'est caricatural et chacun (ou presque) a droit à son histoire, en marge de l'évolution de l'intrigue principale.
Celle-ci décrit la tension qui monte entre deux exigences : l'achèvement de la construction du site d'enfouissement et les recherches effectuées pour comprendre l'origine du fameux "mur". Dans le même temps, un complot semble à l’œuvre, qui pourrait tout faire déraper.
Juste un peu curieux au début, j'ai été happé par l'intrigue... sans être déçu par la conclusion, à la fois spectaculaire et maline.
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samedi, 07 janvier 2023
César Wagner
C'est le titre d'une série créée par France Télévisions en 2020. Le sixième épisode, intitulé « L’œil du lynx », a été diffusé hier vendredi. Il est disponible en ligne jusqu'en mai prochain.
L'action se déroule dans la région Grand Est, de préférence autour de Strasbourg, même si ici on nous emmène dans la forêt des Vosges, où chasseurs et écologistes sont en conflit. Le meurtre d'une journaliste militante intervient en période de forte tension.
L'enquête est dirigée par un capitaine de police hypocondriaque et maniaque, incarné par Gil Alma. Il s'appuie sur ses subordonnés, notamment une lieutenante consciencieuse mais assez peu conventionnelle, interprétée par Coralie Russier. Mais l'aide la plus importante semble provenir de la pétillante médecin-légiste, jouée par Olivia Côte. Ses interactions avec le capitaine sont souvent cocasses, en tout cas toujours remuantes. Elle est autant exubérante et spontanée que lui est prudent et réservé. J'aime beaucoup ce duo, qui n'est pas sans rappeler celui formé par Audrey Fleurot et Mehdi Nebbou dans HPI.
Les scénaristes ont travaillé les seconds rôles, parmi lesquels on trouve un substitut du procureur casse-pieds, la maire de Strasbourg (et mère du capitaine !) ainsi qu'un médecin empathique et homosexuel.
Dans cet épisode-ci, il faut signaler la présence de quelques invités remarquables : Patrick Chesnais en chasseur bourru (un rôle sur mesure) et Elodie Frenck, la Marlène des Petits Meurtres d'Agathie Christie (saison 2).
L'intrigue est suffisamment complexe pour retenir l'attention des amateurs de polar. S'ajoutent à cela des scènes forestières inspirées, certaines d'entre elles nous permettant d'apercevoir un des lynx qui y résident :
PS I
Je profite de l'occasion pour signaler que le fabuleux documentaire Lynx, sorti en 2022, est disponible en DVD... et qu'il figure à mon palmarès de l'année écoulée.
PS II
Si la série vous tente, sachez que vous pouvez visionner d'anciens épisodes sur le site de France Télévisions : « Sombres desseins » (troisième de la série, disponible jusqu'au 9 mars), « Tout l'or du Rhin » (épisode 4, en ligne jusqu'au 5 mars) et « Un doigt de mystère » (épisode 5, diffusé en octobre 2021).
15:03 Publié dans Télévision, Web | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : actu, actualite, actualites, actualité, actualités, télévision, séries télé, séries télévisées
mercredi, 28 décembre 2022
Vortex
C'est le titre d'une mini-série inédite, que la chaîne France 2 est sur le point de diffuser, en janvier 2023, et dont les six épisodes sont déjà disponibles sur le site FranceTV.
2025. Ludovic Béguin, commandant de police, démarre une enquête sur un meurtre maquillé en suicide. Le cadavre de la victime était sur une plage, la même que celle sur laquelle avait été retrouvé le corps de son épouse Mélanie, 27 ans plus tôt. A l'époque, on avait conclu à un accident.
Plusieurs détails mettent la puce à l'oreille du policier, en particulier quand il commence à exploiter l'analyse de la scène de crime à partir du programme de réalité virtuelle dont son service vient de se doter. Au cours d'une immersion dans la version numérique de la plage, un bug se produit... et une faille temporelle le met en contact avec sa compagne telle qu'elle était, 27 ans auparavant, quelques semaines avant sa mort. Si l'on accepte cet aspect (hautement invraisemblable) de l'intrigue, la suite devient passionnante.
Le Ludovic de 2025 et la Mélanie de 1998 vont se lancer dans une incroyable enquête, en veillant à ne pas alerter leur entourage... et à faire attention aux conséquences de leurs actes. Plusieurs épisodes mettent en scène ce qu'on appelle l'effet papillon, où comment une légère modification du passé a des conséquences démesurées sur le "présent".
Cela fonctionne parce que le duo d'acteurs principaux (Tomer Sisley et Camille Claris) est très convaincant. Ils sont bien épaulés par une pléiade de seconds rôles chevronnés. La musique accompagne parfaitement une histoire servie par de bons effets spéciaux.
Même si parfois il y a quelques longueurs, j'ai apprécié les arborescences de l'intrigue. Le policier a refait sa vie et a eu un deuxième enfant avec sa nouvelle compagne, tandis que la fille de Mélanie connaît des destins variés en fonction de la version du futur qui découle de l'intervention de ses deux parents, à distance. La partie polar est elle aussi plutôt réussie, les scénaristes nous proposant plusieurs coupables possibles.
L'écriture est assez maline pour suggérer la possible existence d'une boucle temporelle : la mort de Mélanie en 1998 pourrait être la conséquence de l'intervention du Ludovic de 2025, provoquée par la découverte de l'existence d'un tueur en série... à la naissance duquel son enquête va peut-être contribuer.
A cet égard, le dernier épisode m'a agréablement surpris. On semblait s'acheminer vers une fin convenue, un peu trop larmoyante. Le dernier "effet papillon" est le plus surprenant et il permet de conclure l'histoire de manière assez originale.
P.S.
Les téléspectateurs soucieux de la bonne expression française risquent d'être irrités par la manière dont le héros rédige l'un de ses rapports, au cours du premier épisode de la série :
Je ne sais pas si cela fait partie du scénario ou si c'est dû à l'approximative maîtrise du français de Tomer Sisley ou d'un(e) employé(e) de la production, mais ce rapport est, dans sa seconde partie, truffé de fautes.
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dimanche, 20 novembre 2022
Barnaby façon Agatha Christie
Actuellement, c'est au tour de l'inspecteur de Midsomer d'agrémenter les dimanches soirs de France 3. L'épisode programmé ce 20 novembre, intitulé "La mort n'est pas un jeu" (disponible sur le site de France Télévisions), s'inspire des règles mises en œuvre par la « reine du polar ».
Tout d'abord, l'intrigue prend la forme d'un Whodunit (« Qui l'a fait ? ») : un cadavre est découvert au cours d'une murder party, organisée dans la demeure isolée d'un riche entrepreneur. L'auteur(e) du crime est forcément encore sur place, l'île sur laquelle est construite la maison se retrouvant isolée à cause d'une tempête, celle-ci ayant rendu inutilisable le mini-ferry.
Du coup, le débonnaire inspecteur Barnaby et son adjoint Winter sont eux aussi coincés sur l'île... sans vêtement de rechange, un élément pas anodin quand on sait à quel point les deux enquêteurs sont soucieux de leur apparence.
Faute de moyen de communication moderne, l'enquête doit être menée à l'ancienne, un peu comme à l'époque d'Agatha Christie. Le plus cocasse dans l'histoire est que ce sont deux enquêtes qui sont menées simultanément, puisqu'un Hercule Poirot d'opérette se retrouve lui aussi coincé sur l'île. (Il incarnait le détective de la murder party.) Va-t-il aider les authentiques policiers ou bien leur compliquer la tâche ? Je laisse à chacun le plaisir de le découvrir.
La galerie de suspects est bien dans le style Agatha Christie (avec de petits ajustements contemporains) : les membres de la famille, les collègues de travail, les amis proches, les employés et quelques personnes de passage. Presque tout ce petit monde cache au moins un secret. Il est souvent question d'aspirations contrariées, sur le plan financier, professionnel ou familial.
L'intérieur de la maison est filmé comme dans les séries policières classiques. Les décors sont à l'avenant... et la musique d'accompagnement est clairement une référence aux aventures d'Hercule Poirot.
Le scénario est suffisamment bien écrit pour ménager longtemps le suspens.
J'ai adoré !
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jeudi, 17 novembre 2022
Prime Suspect USA
Ayant récemment passé un peu plus de temps que prévu dans mon lit, j'en ai profité pour explorer les possibilités offertes par ma box et la partie gratuite des sites de replay. Cela m'a permis de tomber sur cette série américaine, qui n'a duré qu'une saison. L'intégralité des épisodes est disponible sur le site de M6. Il s'agit du remake d'outre-Atlantique de la britannique Suspect n°1, qui a jadis valu une grande popularité à son interprète principale, Helen Mirren.
De l'autre côté de l'océan, Jane Tennison est devenue Jane Timoney, incarnée avec fougue par Maria Bello, que les téléspectateurs français ont pu voir récemment dans NCIS.
A New York comme à Londres, la lieutenante est confrontée au machisme de ses collègues et à la difficulté de concilier vie professionnelle et vie privée. Mais l'enquêtrice a du talent... et un sacré caractère (explosif dans la version états-unienne) !
Je suis tombé sous le charme du personnage principal, en dépit de certains aspects irritants : son mauvais caractère, sa manie de mâcher du chewing-gum... et une certaine propension à abuser du whisky.
La série américaine est un procedural : chaque épisode voit se dérouler une enquête différente, dont la progression est pimentée par les anecdotes concernant les relations entre flics ou la vie privée de l'héroïne. C'est souvent drôle, sans être très subtil. Mais, entre collègues, ça clashe !
Sans surprise, l'équipe de policiers est un échantillon multiculturel de la société états-unienne.
A la brigade, l'Anglo-Saxon Reg Duffy est le principal antagoniste de Jane. C'est plutôt un bon flic, mais un type très traditionnel, attaché à la façon de faire "entre mecs". Au fil des épisodes, on découvre ses fêlures : il vit encore quasiment avec sa mère, ne s'est jamais remis de la mort de son meilleur pote (policier lui aussi) et semble beaucoup moins sûr de lui dès qu'il s'agit de draguer une femme.
Les deux comiques de service sont Augie Blando (qui a des origines scandinaves) et l'Hispanique Luisito Calderon (interprété par Kirk Acevedo, qu'on a vu notamment dans Fringe).
L'équipe serait incomplète sans la présence d'un sympathique Afro-américain, Evrard Velerio, dont le personnage se révèle petit à petit plus subtil qu'au premier abord :
Pour diriger cet amalgame de forts tempéraments, il fallait un chef d'expérience, dans la tradition des flics new-yorkais. Il est donc évidemment d'origine irlandaise (comme dans une autre série policière, Blue Bloods) :
Aidan Quinn prête sa bougonne bonhomie au chef de la section criminelle. Ce vétéran des séries policières a notamment été vu dans Elementary, où il incarnait le capitaine Thomas Gregson, celui qui recourait aux services de Joan Watson et Sherlock Holmes.
Cette série n'a rien de révolutionnaire, mais elle est bien écrite, efficacement filmée, avec, ici ou là, quelques réflexions sur le fonctionnement de la société.
En complément, je conseille le "prequel" Suspect n°1 : Tennison, une mini-série en six épisodes (toujours chez M6), qui raconte les tout-débuts de Jane dans la police britannique, dans les années 1970. C'est très bien fichu et, par certains aspects, cela m'a rappelé Les Enquêtes de Morse. Je recommande donc vivement.
22:45 Publié dans Télévision, Web | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma, cinema, film, films, télévision, médias
jeudi, 11 novembre 2021
30 degrés en février
Cette mini-série suédo-thaïlandaise s'appuie sur un fait de société : la présence à l'année d'une petite communauté suédoise en Thaïlande, à laquelle venaient se joindre (avant le covid) des centaines de milliers de touristes de même origine, chaque année.
C'est une nouvelle pépite mise en ligne par la chaîne Arte. Les deux saisons (vingt épisodes au total) sont accessibles jusqu'en septembre 2022. Quatre histoires principales s'entremêlent (plus ou moins), avec un séjour en Thaïlande comme point commun.
L'un des couples est constitué d'un pilote d'avion à la retraite (devenu handicapé) et de son épouse timide et dévouée. Le mec (Bengt) est puant au possible, plein de mépris pour une femme qu'il a déjà trompée et quittée (du temps où il était bel homme... et valide), mais dont il a désormais bigrement besoin. Leur venue en Thaïlande pourrait être l'occasion pour le couple de se rabibocher. Majlis (l'épouse) va connaître une lente mais spectaculaire évolution. Les deux acteurs sont formidables... et connus des amateurs de séries nordiques. Kjell Bergvist s'est récemment illustré dans Commandant Bäckström. Quant à Lotta Tejle, elle a incarné la voisine taciturne et pique-assiette du policier héros de Meurtres à Sandhamn.
Un autre couple est en fait un duo père-fils, formé de Chan et Pong. Le premier est un Thaïlandais expatrié en Suède, de retour au pays pour relancer une affaire locale... et tenter de renouer avec son ancienne compagne. Le fils est en pleine dérive. Le jeune acteur qui l'incarne est crédible aussi bien en drogué quasi délinquant qu'en moine bouddhiste ou barman amoureux.
Ce duo va entrer (à nouveau) en contact avec une famille incomplète, composée d'une mère et de ses deux filles. (Le père les a quittées quelques années auparavant.) Kajsa (la mère) est une brillante architecte qui tente de refaire sa vie en Thaïlande, où elle est déjà allée en vacances. Sa fille aînée (Joy) est en pleine crise d'adolescence, tandis que la cadette (Wilda) réclame beaucoup d'attention de la part des deux autres.
L'équipe de départ ne serait pas complète sans Glenn, un célibataire d'une quarantaine d'années, à l'abri du besoin sur le plan financier mais désespérément seul... et obèse. Il se rend en Thaïlande en pensant y rencontrer la femme de sa vie. Le pauvre garçon va aller de déconvenue en déconvenue... jusqu'à ce qu'il rencontre Oh, une masseuse au grand coeur... mais qui cache un gros secret.
Parti pour ne voir qu'un épisode ou deux, je me suis laissé prendre par ces personnages fouillés (aussi bien du côté suédois que du côté thaïlandais), remarquablement interprétés. J'ai même poussé le vice jusqu'à enchaîner avec la saison 2. L'histoire reprend après une catastrophe climatique, qui a un peu redistribué les cartes. Presque tous les personnages de la première saison sont présents, auxquels s'ajoutent quelques nouveaux.
Majlis acquiert de plus en plus d'autonomie et fait même preuve d'une audace surprenante pour une femme de son âge, compte tenu surtout de l'éducation qu'elle a reçue. Le (beau) personnage de Joy (l'adolescente) reste majeur, mais les scénaristes ont choisi de davantage développer celui de sa petite sœur... et je n'ai pas été convaincu. Soit elle m'agace, soit je m'irrite des grosses ficelles utilisées : c'est un personnage qui, régulièrement, soit commet des gaffes, soit subit une contrariété. J'ai (de loin) préféré le personnage (nouveau) de Teng, une orpheline thaï dont Majlis va s'enticher.
De son côté, Glenn, un peu moins obèse, est toujours aussi sympathique... et maladroit. On le voit retourner en Suède... mais avec la Thaïlande au coeur.
C'est bien filmé, accompagné d'une musique agréable. Je note que les scénaristes n'ont accablé aucun de leurs personnages : tous ont leurs bons et leurs mauvais côtés, si bien qu'ils finissent (presque) tous par m'agacer à un moment ou à un autre, y compris quand l'intrigue leur permet de se "racheter". C'est un peu la limite de cette série, un peu trop inclusive à mon goût et qui semble soutenir l'idée qu'il n'existe pas de méchante personne, juste des gens ordinaires qui, parfois ont dérivé.
15:48 Publié dans Cinéma, Société, Télévision, Web | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma, cinema, film, films, société, télévision
dimanche, 07 novembre 2021
Manhunt : sur la piste du tueur
Pour une raison qui m'est inconnue, ce dimanche soir, France 3 a remplacé l'excellente McDonald & Dodds par une autre série britannique, d'anthologie celle-là. Les trois épisodes de la première saison de Manhunt traitent d'une seule affaire criminelle.
Cette affaire n'est pas fictive, mais bien réelle. Le scénario est inspiré du récit qu'en a fait le principal enquêteur de l'époque : Colin Sutton, au centre sur l'image ci-dessus. Mais la traque du criminel fut une œuvre collective, qui impliqua des dizaines de policiers.
C'est à leur travail ingrat que cette mini-série rend hommage. Ici, vous ne verrez pas de poursuite en voiture, pas d'analyse ADN effectuée dans la journée ou de gadget électronique facilitant de travail des enquêteurs. Nous sommes au début des années 2000. Si les principaux personnages sont rivés à leurs téléphones portables, aucun de ceux-ci n'est "intelligent".
La série ne fait pas dans le clinquant. Le chef de groupe (remarquablement interprété par Martin Clunes) est du genre bonnet de nuit, mais il se donne à fond dans son travail... ce qui lui pose quelques problèmes dans sa vie privée (classique). On notera aussi le souci de réalisme, jusque dans la mise en scène des petites tensions entre services de police et même au sein d'un service.
Plusieurs pistes sont proposées aux téléspectateurs, avant qu'une sorte du lot. Mais avoir la certitude de la culpabilité d'un individu est une chose, pouvoir la prouver en est une autre. L'obstination des enquêteurs est-elle venue à bout de la ruse du criminel ? Je laisse à chacun le soin de le découvrir.
18:47 Publié dans Cinéma, Télévision, Web | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma, cinema, film, films, télévision
samedi, 06 novembre 2021
Meurtres à Marie-Galante
Ce samedi soir, France 3 propose un nouvel épisode inédit de sa collection Meurtres à... Il a été tourné en Guadeloupe (comme la série Meurtres au paradis), plus précisément à Marie-Galante, l'île située entre le "continent" (l'île principale, en forme de papillon) et la Dominique.
L'histoire débute avec la découverte d'un cadavre au lieu dit "La Mare au punch", célèbre en raison d'un conflit qui a éclaté juste après l'abolition de l'esclavage, au milieu du XIXe siècle.
Ce début est trompeur, puisque la majorité de l'intrigue a pour cadre la moitié nord de l'île. C'est l'occasion de découvrir des paysages magnifiques et quelques lieux emblématiques, comme la Gueule Grand Gouffre, l'Anse la Cuve, l'Anse du Coq ou la Plage du Massacre (dite aussi Plage du Vieux Fort).
À ce propos, il me semble que le scénario repose sur une approximation géographique. Ces petites baies (anses) sont montrées comme étant des zones de débarquement de migrants clandestins originaires de la Dominique. Or, celle-ci est située au sud de Marie-Galante. Il serait donc logique que les migrants débarquent sur la côte sud de l'île. D'ailleurs, en 2019, quand la police aux frontières a démantelé un réseau, c'est dans le Sud, à Grand-Bourg et Capesterre, que les interpellations ont eu lieu.
Ces détails ne feront sans doute tiquer que les téléspectateurs locaux. Les autres se laisseront emporter (ou pas) par la beauté des paysages, une intrigue assez bien construite et une interprétation moins mauvaise que dans d'autres épisodes de la collection. À signaler la présence au générique de Pascal Légitimus, Firmine Richard et Éric Viellard.
16:13 Publié dans Télévision, Voyage, Web | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma, cinema, film, films, télévision
mercredi, 27 octobre 2021
McDonald & Dodds
France 3 continue à nous gâter le dimanche soir. Après nous avoir proposé la quatorzième saison des Enquêtes de Murdoch, la chaîne publique a décidé de nous faire découvrir une nouvelle série britannique.
Deux policiers aux tempéraments très différents sont amenés à travailler ensemble, à Bath, dans le sud-ouest de l'Angleterre.
À gauche ci-dessus se trouve le lieutenant Dodds (Jason Watkins, un visage familier aux téléspectateurs d'outre-Manche). C'est un vétéran de la police locale, placardisé depuis une dizaine d'années. On le méprise parfois, le sous-estime souvent. Il est pourtant méticuleux et compétent.
À droite se trouve la capitaine Lauren McDonald (Tala Gouveia, inconnue au bataillon). D'origine modeste, elle s'est élevée à la force du poignet, se faisant remarquer par ses qualités dans la police de Londres. Son arrivée à Bath n'est au départ qu'une étape (censée être brève), dans une carrière qu'elle espère mener au plus haut niveau.
Entre l'éruptive capitaine et le mollasson lieutenant, l'alchimie met du temps à fonctionner. Dans le premier épisode (diffusé dimanche 24 octobre), on assiste à leur rencontre et aux débuts chaotiques de leur collaboration. Les deux officiers de police finissent par comprendre qu'ils ont intérêt à s'entendre : ce sont deux outsiders (la femme noire qui ne s'en laisse pas compter et le vieil homme blanc intello coincé), animés par une identique volonté de traquer les criminels, même si elle s'exprime de façon différente.
Dans cet épisode fondateur, ils ont fort à faire : l'assassin est particulièrement retors. Ils vont avoir besoin de toute leur ingéniosité et d'un peu de chance pour en venir à bout, un peu à la manière de Colombo (qui semble avoir inspiré le personnage de Dodds).
La musique est légère, les dialogues (à savourer in English, of course) piquants. Je me suis régalé.
19:19 Publié dans Cinéma, Télévision, Web | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : cinéma, cinema, film, films, télévision
mardi, 26 octobre 2021
Enfer blanc
France 2 a commencé la diffusion de cette mini-série scandinave (comptant huit épisodes au total). Sur le site de France Télévisions, on n'a le plus souvent accès qu'à la version doublée en français. Sur ma Livebox, je peux regarder tous les épisodes en version originale sous-titrée, une version polyglotte puisqu'on y entend parler anglais, danois, suédois, russe et groenlandais.
Le premier épisode plante le décor. On suit une ministre suédoise, qui a rendez-vous au Groenland pour des négociations devant déboucher sur la signature d'un nouveau traité entre les nations arctiques. Sa venue doit débuter par la visite du navire d'une compagnie pétrolière, dont les dirigeants tentent d'influencer la ministre, de sensibilité écologiste. Mais elle décide de "sécher" la rencontre à la dernière minute, y envoyant l'un de ses conseillers (qui est le compagnon d'une policière que connaît la ministre). La visite se déroule malgré tout, interrompue par une attaque armée. Tous les occupants du bateau disparaissent. En Suède, la policière, bien qu'enceinte, décide de se rendre sur place pour retrouver son compagnon. Au Groenland, la police locale semble dépassée. De plus, son chef (un type sérieux, un natif) est en pleine crise de couple. Sa supérieure (danoise), à cheval sur le règlement, vient prendre la direction des opérations.
Le deuxième épisode est plus politique. On nous plonge dans les négociations internationales. Pour conclure un nouveau traité, l'unanimité est requise. Or, il semble que le représentant russe fasse de l'obstruction, plus ou moins ouvertement. Quant à l'équipage du navire pétrolier, il demeure introuvable, le bateau ayant été récupéré vide. La policière suédoise continue à enquêter de son côté, sans s'embarrasser des règles (policières comme diplomatiques). Les enquêteurs finissent par apprendre que l'un des membres de l'équipage a été payé pour laisser sa place. Le chef de la police locale le connaît : c'est un compagnon de beuverie de son épouse.
Le mystère semble s'éclaircir un peu dans le troisième épisode. La clé de l'énigme est un gigantesque gisement d'hydrocarbures, qui aurait été découvert au large des côtes groenlandaises, dans une zone jusqu'à présent inexploitée. Mais qui est au courant et qui a planifié l'enlèvement de l'équipage ? Les spectateurs voient enfin ce qu'est devenu celui-ci. D'autres otages l'ont rejoint. Pour certains personnages, cela devient de plus en plus risqué.
C'est prenant. L'intrigue est en prise avec les questionnements contemporains : le changement climatique, les coups bas diplomatiques, les relations post-coloniales et la place des femmes dans la société. C'est mis en scène avec une certaine subtilité. C'est surtout bien joué et superbement filmé : les plans extérieurs sont à couper le souffle. La musique est entraînante, sans être trop présente.
Je recommande vivement et je suis impatient de voir la suite. (Les épisodes restent en ligne jusqu'en décembre prochain.)
17:42 Publié dans Cinéma, Télévision, Web | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : cinéma, cinema, film, films, télévision
samedi, 16 octobre 2021
Les Mystères de Londres
Cette série policière britannico-canadienne date de 2016 et elle vient d'arriver sur la TNT, plus précisément sur TF1. Son action se déroule au début du XXe siècle et l'ambiance oscille entre celle de Sherlock Holmes et celle des Enquêtes de Murdoch. Elle nous fait suivre les aventures de trois personnages, deux d'entre eux ayant donné leur nom à la série, dans la version originale (Houdini and Doyle).
Voici donc Harry Houdini (Michael Weston), le pétulant illusionniste, au faîte de sa gloire. Quoi qu'habitant encore avec sa mère, il mène une vie de patachon et regarde son époque avec un œil ironique. C'est un fervent rationaliste.
Il doit (amicalement) croiser le fer avec Arthur Conan Doyle (Stephen Mangan), écrivain reconnu qui, au début de la série, vient de "tuer" Sherlock Holmes. Mais ce sont d'autres aspects de sa vie qui passent ici au premier plan : son activité de médecin, ses soucis familiaux... et son penchant pour le paranormal, l'ésotérique.
Navré pour ces deux mâles dominants, mais le véritable personnage principal est Adelaide Stratton, première femme officier de police à Scotland Yard... mais reléguée jusqu'à présent à des tâches subalternes. Elle est incarnée par la délicieuse Rebecca Liddiard, dont j'avais déjà remarqué (entre autres) les jolis sourcils dans Frankie Drake Mysteries.
Le premier épisode, intitulé L'Assassin fantôme, met en scène la formation du trio. Il se réunit au cours d'une enquête sur la mort mystérieuse d'une nonne.
Le deuxième épisode, intitulé Vengeance d'une vie passée, plonge les spectateurs dans l'énigme d'une possible réincarnation, celle d'un homme disparu dans le corps d'un enfant meurtrier. Excellent !
Le dernier épisode diffusé la semaine dernière s'intitule Croire ou ne pas croire. L'intrigue tourne autour d'un étrange guérisseur et de morts inexpliquées. Dans le même temps, la femme de Conan Doyle voit son état de santé changer de manière spectaculaire, tandis qu'Houdini tombe subitement malade.
J'aime beaucoup l'ambiance de la série, très bien servie par les décors, les costumes et l'éclairage. Elle aborde de surcroît des thèmes intéressants, de la religion au féminisme en passant par les croyances populaires.
13:13 Publié dans Cinéma, Télévision, Web | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma, cinema, film, films, télévision, femmes, filles
samedi, 18 septembre 2021
One Lane Bridge
La chaîne franco-allemande vient d'achever la diffusion de la première saison de la mini-série One Lane Bridge ("Le Pont à voie unique"), dont les six épisodes sont disponibles en ligne jusqu'à la mi-novembre.
Nous sommes en Nouvelle-Zélande, en zone rurale. Ariki Davis, jeune inspecteur de police, débarque à Queenstown. Il est Maori (ses ancêtres viennent des îles Cook), mais, jusqu'à présent, a toujours vécu à Auckland. Il a accepté cette mutation pour pouvoir travailler sous les ordres d'une "pointure", Stephen Tremaire, qui dirige le commissariat local. Faute de logement disponible dans la commune, il va d'ailleurs être hébergé chez son supérieur hiérarchique, dont l'épouse ne se déplace plus qu'en fauteuil roulant.
Peu de temps après son arrivée, un cadavre est découvert sous le fameux pont, qui en a déjà vu beaucoup d'autres. Mais, cette fois-ci, c'est plus personnel, puisque le mort était un ami de Tremaire... et qu'il était aussi lié à son épouse.
L'enquête va conduire le jeune Davis à découvrir les secrets des habitants de cette petite ville provinciale, au risque de se fâcher avec son supérieur... et même de ruiner sa carrière.
Au centre des regards se trouve une famille de paysans, dont l'exploitation est sur le point de fêter ses cent ans. Le grand-père (veuf) est atteint de démence sénile, tandis que ses enfants se déchirent pour savoir quoi faire de la ferme (qui n'est plus rentable). À l'arrière-plan évoluent des investisseurs chinois et un couple de nouveaux riches néo-zélandais, pas toujours bien perçus par les locaux.
Une once de fantastique est introduite par des visions, celles d'Ariki qui, quand il s'approche du pont, "perçoit" des choses, du passé comme de l'avenir. Au fil des épisodes, on comprend que ce pont, en plus d'avoir mauvaise réputation, est peut-être une fenêtre sensorielle sur l'espace-temps.
J'ai tenté cela un soir, pour voir (en version originale sous-titrée, c'est mieux)... et je n'ai pas décroché avant d'avoir avalé les six épisodes (comme pour Bron), ce qui a quelque peu écourté ma nuit. Je n'ai pas tout aimé dans la série (en particulier le personnage d'une mère alcoolique -très bien interprété- irritante au possible), mais le suspens est intense, prenant. C'est de plus bien joué, avec de très beaux plans de la campagne néo-zélandaise. Cela m'a un peu rappelé Mystery Road et Top of the Lake (une série de Jane Campion, avec Elisabeth Moss). C'est dire.
20:47 Publié dans Télévision, Web | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma, cinema, film, films, télévision, actu, actualite, actualites, actualité, actualités
mercredi, 15 septembre 2021
Code 7500
C'est le titre d'un téléfilm germano-américain, qu'Arte vient de diffuser et qui est encore accessible pendant quelques jours en mode rattrapage. (Il sera rediffusé le 23 septembre prochain.)
Pendant 1h22, on suit, en temps réel, le vol d'un avion effectuant le trajet Berlin-Paris, de l'embarquement à... la fin, que je ne dévoilerai pas ici.
Peu de temps après le décollage, le cockpit est attaqué par quatre terroristes islamistes. Un seul membre d'équipage survit. C'est Tobias Ellis, le copilote (d'origine américaine), interprété par Joseph Gordon-Lewitt. Les autres personnages semblent être tous allemands, à l'exception de quelques passagers que, dans la version originale, on entend parler français.
À partir de là commence un huis-clos tendu à l'extrême, Tobias étant parvenu à conserver les commandes de l'avion, que les terroristes tentent par tous les moyens de lui reprendre. Le héros se retrouve face à un dilemme : doit-il suivre la procédure d'urgence à la lettre (et ne plus tenir compte de ce qui se passe en dehors du poste de pilotage, quoi que les terroristes fassent subir aux passagers)... ou bien doit-il tenter quelque chose ? Le fait que que sa compagne soit présente dans l'avion rend ce choix particulièrement cornélien.
La scénario est excellent et s'inspire visiblement de ce qui est arrivé au Vol 93, le 11 septembre 2001, auquel Paul Greengrass a jadis consacré un bon film.
Au cours de cette brève histoire, certains personnages évoluent. Au départ, le jeune copilote (âgé de 31 ans) paraît un peu tendre, pas taillé pour affronter ce genre de situation. Il va devoir rapidement s'endurcir. En face, l'un des quatre pirates de l'air (le plus jeune) révèle une personnalité moins monolithique que celle de ses comparses.
Je n'attendais pas grand chose de ce téléfilm. Finalement, ce n'est pas mal du tout.
19:49 Publié dans Cinéma, Télévision, Web | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : cinéma, cinema, film, films, télévision
dimanche, 29 août 2021
Amaryllis Fox
Cet ancienne agent de la CIA est le sujet du dernier numéro de l'émission radiophonique "Espions, une histoire vraie", diffusée cet été le samedi sur France Inter. L'auteure et présentatrice, Stéphanie Duncan, est une "ancienne" de la radio publique et des émissions historiques. Elle a participé à "2000 ans d'histoire" (sous la direction de Patrice Gélinet), avant de créer ses propres programmes, "Les femmes, tout une histoire", puis "Autant en emporte l'histoire".
Pour raconter la vie de l'ex-espionne états-unienne, elle s'est beaucoup inspirée de son autobiographie Undercover, avoir vingt ans à la CIA (publiée sans l'imprimatur de l'Agence).
L'émission de France Inter résume bien le bouquin, en y ajoutant un habillage sonore et des extraits d'archives radiophoniques ou télévisuelles.
Je recommande néanmoins aussi de lire le livre, d'environ trois cents pages. Cela se dévore comme un roman d'espionnage, même si de nombreux passages sont consacrés à la vie personnelle d'Amaryllis Fox (peu abordée dans l'émission radiophonique). Dans le livre, on découvre qui étaient ses parents (la mère étant d'origine britannique)... et l'une de ses grands-mères, assez atypique. On suit aussi davantage la formation de celle qui ne fut, au départ, qu'une sorte d'employée de bureau, avant que ses talents (qu'elle ne cherche pas du tout à dissimuler) n'incitent ses supérieurs à l'envoyer sur le terrain.
Les missions de l'espionne l'envoient en Tunisie, en Irak, au Pakistan, en Chine, en Indonésie... et même en France (pays dont elle parle la langue). Une rencontre secrète s'est déroulée à Lyon. Notre pays et sa culture sont d'ailleurs présents à plusieurs reprises dans le parcours de l'agent. Lors de sa formation, à Langley, elle semble avoir été en contact avec un collègue d'origine française (spécialiste du déguisement). Plus tard, en Chine (à Shanghai), elle et son compagnon se font servir des crêpes par un Français ! Enfin, je laisse à chacun le plaisir de découvrir quel usage l'apprentie espionne, alors simple étudiante, fait de stylos Bic en Birmanie...
Le lectorat français sera peut-être surpris de la franchise avec laquelle l'auteure relate sa vie privée, analysée de manière quasi clinique... une vie qui n'était en réalité plus vraiment privée, à partir du moment où elle est entrée dans l'Agence. Avec l'un de ses partenaires, elle s'est quasiment comportée comme ces couples d'espions russes infiltrés aux États-Unis.
C'est bien écrit, passionnant à lire, sauf peut-être à la fin, quand elle évoque sa reconversion et son amour de l'humanité. L'ancienne agent aux nerfs d'acier est devenue une militante pour la paix, bien sous tout rapport, puisqu'elle a épousé l'un des rejetons de la famille Kennedy. Bientôt une carrière politique ?
15:32 Publié dans Histoire, Politique étrangère, Web | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : histoire, actu, actualite, actualites, actualité, actualités, états-unis;politique internationale, amérique, médias, etats-unis, usa
samedi, 28 août 2021
Meurtres en Berry
Ce samedi soir, France 3 diffuse un épisode inédit de sa collection Meurtres à... qui se déroule dans le Berry. Comme il est déjà accessible en ligne, j'ai pu le visionner. Même s'ils ne sont pas toujours bien joués (il y a peu de prises pour chaque scène), j'aime ces polars du terroir, qui font découvrir une région française et s'appuient souvent sur une légende locale. C'est encore le cas ici, même si la référence culturelle majeure est un roman de George Sand (La Mare au diable).
J'ai tenté le coup en raison de la présence au générique d'Aurélien Wiik, un acteur que j'apprécie et que j'ai déjà vu dans d'autres "policiers du samedi soir".
Comme d'habitude, le scénario croise l'intrigue criminelle avec les difficultés de la vie personnelle des enquêteurs, en saupoudrant le tout d'un début de romance. Le cahier des charges est respecté. Je signale toutefois que, pour goûter toute la saveur de l'intrigue, il faut accepter l'introduction d'un peu de "fantastique", puisqu'il est question de magnétiseurs-guérisseurs...
A. Wiik incarne un capitaine de police basé à Bourges qui, pour les besoins d'une enquête, retourne dans son village d'origine, avec lequel il a coupé les ponts, en raison d'un passé douloureux. Bien évidemment, ce passé va refaire surface au cours de ses investigations. Même si certaines scènes auraient mérité d'être rejouées, j'ai globalement apprécié cette fiction, les personnages secondaires étant bien campés.
Les téléspectateurs aveyronnais seront particulièrement attentifs à l'arme du premier crime (présentée ci-dessous dans la salle d'autopsie) :
C'est fou comme le couteau Laguiole se marie bien avec les séries policières. Rappelez-vous, j'avais déjà signalé sa présence dans Les Experts (Las Vegas), Profilage, Elementary et Cherif (dont l'un des acteurs figure au générique : François Bureloup, dans le rôle du médecin légiste). Tout récemment, j'ai même pu en voir un exemplaire dans le film Profession du père, dans la main du personnage incarné par Benoît Poelvoorde.
P.S.
À lire, dans Le Monde, un article mettant en valeur, parmi les produits "made in France", le célèbre couteau aveyronnais.
16:50 Publié dans Aveyron, mon amour, Vie quotidienne, Web | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : télévision, cinéma, cinema, film, films, actu, actualite, actualites, actualité, actualités
samedi, 19 juin 2021
La gare de Rocamadour
Son existence (ou sa non-existence) a fait l'objet d'une altercation lundi dernier, au cours du débat qui a réuni huit des neuf têtes de liste se présentant aux élections régionales en Midi-Languedoc. Plus précisément, le sujet a opposé Vincent Terrail-Novès, qui mène une liste d'obédience macroniste, à Aurélien Pradier, tête de liste LR.
Acte I - A la quarante-huitième minute de la première partie du débat, V. Terrail-Novès fait pertinemment remarquer qu'il n'est pas très efficace de mettre de l'argent dans les TER (notamment pour développer le tourisme) si la gare à laquelle descendent les visiteurs est éloignée du site qu'ils viennent visiter (ou mal reliée à celui-ci). Il prend pour exemple celle de Rocamadour-Padirac.
Acte II - Au début de la seconde partie du débat (à partir de la quatrième minute), Aurélien Pradier s'en prend vivement à V. Terrail-Novès, affirmant qu'il n'y a pas de gare à Rocamadour... sous-entendant par là que son adversaire ne connaît pas le territoire qu'il aspire à gérer. (Au passage, je trouve que le député du Lot a raison de rappeler que les déplacements intrarégionaux se font très majoritairement par la route.)
Vincent Terrail-Novès lui a vertement répondu, ce qui a enclenché une mini-polémique, sous la forme d'un véritable échange (calme mais peu amical) entre les deux hommes. Cela changeait de la succession de contributions des différents candidats, les uns après les autres.
Alors, qui a raison ? Les deux, mon général !
Sur la carte ci-dessus, on remarque la présence d'une gare (encadrée en bleu). Celle-ci se trouve bien sur le territoire de la commune de Rocamadour. Celle-ci est assez vaste, s'étendant sur une cinquantaine de kilomètres carrés (un peu plus qu'Onet-le-Château, mais moins que Salles-la-Source... et deux fois moins que Paris, en gros).
Pour atteindre le village de Rocamadour, on peut emprunter un petit sentier de randonnée (en pointillés bleus), qui longe des pâturages. Ce sentier aboutit à l'Hospitalet, un des lieux-dits de la commune de Rocamadour, situé en aplomb du village. On y trouve de grands parkings. Il n'y a donc pas de gare dans le village de Rocamadour, mais il y en a bien une sur le territoire de la commune, assez loin de celui-ci. C'est exactement ce qu'affirmait Vincent Terrail-Novès.
Toutefois, ce n'est pas une véritable gare. Voyons ce qu'en dit la SNCF :
Cette "gare" a le statut de halte ferroviaire. C'est une simple desserte, sans personnel (chef de gare) ni possibilité d'acheter un billet. (À une époque pas si ancienne que cela, on pouvait encore acheter un titre de transport sur une borne automatique.)
Bilan des hostilités ? Aurélien Pradier a raison d'affirmer qu'il n'y a pas de gare de plein exercice (ce qu'il s'est gardé de préciser) à Rocamadour (commune comme village). Vincent Terrail-Novès a raison d'affirmer qu'il existe bel et bien une "gare" sur le territoire de la commune et que cette "gare" est éloignée, mal reliée au bourg touristique.
Mais, bon, pour qui n'est pas du coin, cette querelle peut paraître picrocholine. Autre chose se cache derrière : Vincent Terrail-Novès et Aurélien Pradier sont issus du même parti, LR (ex-UMP). C'est sous cette étiquette qu'en 2014, le premier a été élu maire de Balma, dans la banlieue toulousaine (avant de se faire réélire comme candidat du camp d'E. Macron en 2020). Aux régionales de 2010, il figurait en deuxième position sur la liste de droite menée par Brigitte Barèges en Haute-Garonne... tandis qu'Aurélien Pradié était le numéro 2 de la liste de même obédience dans le Lot. Rebelote en 2015 : Vincent Terrail-Novès menait la liste soutenant Dominique Reynié en Haute-Garonne, Aurélien Pradié dans le Lot. Les deux jeunes loups du centre-droit sont aujourd'hui des rivaux. La position d'Aurélien Pradié est d'autant plus délicate que, sur sa droite, le RN est mené par un autre ancien UMP (LR) : Jean-Paul Garaud. Dans cette élection régionale, il n'est pas facile d'exister à droite, face à une sortante (Carole Delga) qui semble maîtriser ses dossiers.
12:33 Publié dans Politique, Société, Télévision, Web | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : politique, occitanie, regionale, actu, actualite, actualites, actualité, actualités
mardi, 15 juin 2021
Elementary (fin)
Samedi soir, la chaîne 6ter (du groupe M6) a enfin diffusé les quatre derniers épisodes de la septième et ultime saison de la série Elementary. On les attendait depuis l'été 2020... en sachant que le public états-unien en avait profité un an auparavant, en... 2019.
Les scénaristes n'ont eu que treize épisodes pour conclure la série avec tous ses arcs narratifs : la relation Holmes-Watson, la relation Holmes-Moriarty, la relation Holmes-Holmes senior, le désir d'enfant de Watson... et la lutte contre un nouveau vilain (façon Minority Report), peut-être le plus redoutable de tous, Odin Reichenbach.
Pour les fans de la saga holmsienne, le nom de celui-ci est évocateur. C'est une allusion aux Chutes du Reichenbach, un lieu bien réel, où se déroule un épisode clé d'une des enquêtes du célèbre détective. Bien entendu, le choix de ce nom, pour l'adversaire de Sherlock, n'est pas le fait du hasard...
J'ai laissé partir ce sympathique duo. Les scénaristes ont gagné leur(s) pari(s) : faire du docteur Watson une femme, mettre en scène une association professionnelle fondée sur une filiation intellectuelle, devenue amicale, contemporaniser et américaniser les aventures du duo. Ce fut le plus souvent prenant et drôle, notamment grâce au talent des deux acteurs principaux : Lucy Liu et Jonny Lee Miller. Bye, Watson ! Bye Holmes !
20:13 Publié dans Télévision, Web | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : cinéma, cinema, film, films, télévision
samedi, 29 mai 2021
Meurtres à Toulouse
Quatre mois après Albi, c'est au tour de la capitale du Midi-Languedoc de faire l'objet du polar du samedi soir de France 3, façon dépliant touristique. Sans surprise, l'épisode débute à l'église Saint-Sernin, devant laquelle les héros sont amenés à repasser.
Le duo d'enquêteurs est composé de Cécile Gimet, une capitaine de police tout juste sortie de l'école (situation très improbable dans la réalité) et du commandant Keller. Il est interprété par Lionnel Astier, qu'on ne présente plus. Sa partenaire, Camille Aguilar, commence à se faire connaître. Je l'avais découverte dans la série Zone blanche. Plus récemment on a pu la voir dans HPI (une bonne création de TF1), un épisode de Mongeville et, au cinéma, dans Papi-Sitter.
C'est une habitude dans les épisodes de cette série : au départ, les deux OPJ ne s'entendent pas. Le vieux commandant bougon n'a pas envie d'avoir une "bleue" dans les pattes... surtout si elle se prénomme Cécile. (Je vous laisse découvrir pourquoi.) Quant à la capitaine, elle est entreprenante, avide de bien faire, maline... mais parfois maladroite. Bien évidemment, les deux vont finir par s'apprécier mutuellement.
Plus intéressante est la visite touristique de la "ville rose" (plutôt jaune/marron les soirs de fête étudiante...). Outre la basilique, on nous présente la place du Capitole, sur laquelle est trouvé un autre cadavre :
Ici encore, la vraisemblance n'est pas au rendez-vous. Quiconque s'est déjà rendu là-bas sait qu'il n'y a pas de banc de ce type sur la place. Pour délasser leurs jambes, les passants qui souhaitent éviter de payer une boisson chère dans l'un des cafés du coin ne disposent que de blocs de béton (et de quelques planches en bois fixées contre le bâtiment). D'ailleurs, quand les personnages repassent en ces lieux, plus tard dans l'histoire, on ne peut y voir le fameux banc métallique sur lequel se trouvait le cadavre...
Un autre détournement a été opéré au niveau de la (grande) médiathèque José Cabanis, située dans l'Arche de Marengo, à proximité de la gare de Matabiau :
Ci-dessus, le commissariat (fictif) se trouve à droite de l'image, en face de l'entrée de la médiathèque. La proximité de la gare SNCF s'entend quand on perçoit une annonce officielle, lancée à quelques centaines de mètres de là, du même côté du Canal du Midi.
Celui-ci, comme les berges de la Garonne, apparaît à plusieurs reprises. C'est d'ailleurs dans une annexe du canal, les Bassins du radoub, qu'un troisième cadavre est trouvé.
L'enquête policière est plaisante. Je suis moins convaincu par les péripéties de la vie personnelle des protagonistes. Tout n'est pas toujours bien joué. Mais, globalement, ça passe.
16:04 Publié dans Télévision, Web | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : télévision, occitanie, actu, actualite, actualites, actualité, actualités, cinéma, cinema, film, films
vendredi, 14 mai 2021
L'Art du crime
Cette série policière atypique est diffusée depuis bientôt quatre ans sur France 2. Elle s'insère dans le mouvement des comédies policières, qui allient humour et polar (avec un brin de romantisme), dans la lignée de Rizzoli & Isles et Castle. La particularité de la série française est d'inclure l'analyse d’œuvres d'art dans le déroulement des intrigues. Aux cinéphiles, cela rappellera Ce que mes yeux ont vu (avec Sylvie Testud). Aux (vieux) téléspectateurs d'Arte, cela évoquera l'austère mais fascinante série Palettes.
Les enquêtes associent un improbable duo, composé de Florence Chassagne, une historienne de l'art (un peu fantasque) en poste au Louvre, et Antoine Verlay, un officier de police judiciaire bourru et opiniâtre. Dans les rôles, Eléonore Bernheim et Nicolas Gob sont très bons, même si les aspects liés à leur vie privée sont les éléments les moins intéressants des intrigues.
Le dernier épisode inédit, diffusé ce vendredi soir, s'intitule Danse de sang. Il a pour cadre le Moulin-Rouge et (sans surprise) les œuvres d'Henri de Toulouse-Lautrec. L'une d'entre elles semble particulièrement liée au meurtre :
Il s'agit du tableau "Au Moulin-Rouge", dont on ne verra pas l'original durant l'épisode, puisqu'il se trouve à l'Art Institute of Chicago :
Au cours de l'enquête, d'autres œuvres de l'artiste sont montrées à l'écran. On peut citer le "Panneaux pour la baraque de la Goulue", que l'héroïne va examiner au musée d'Orsay. Mais c'est une autre peinture, intitulée "Bal au Moulin-Rouge", qui est susceptible de livrer la clé de l'énigme. (Hélas, ce tableau-ci se trouve lui aussi outre-Atlantique, dans un musée de Philadelphie.)
À noter la présence au générique de Bruno Solo (en Toulouse-Lautrec) et de Sara Mortensen (remarquable dans Astrid et Raphaëlle), qui incarne ici une danseuse du Moulin-Rouge. Celle-ci, qui a perdu la mémoire, est un personnage trouble, à la fois victime et (peut-être) coupable...
L'énigme est suffisamment complexe pour retenir l'attention des amateurs de polar. Au niveau de l'humour, je suis moins enthousiaste : la fixation que fait l'historienne de l'art sur son musculeux partenaire commence à devenir lourdingue (et très prévisible dans les maladresses qu'elle entraîne) ; toutefois, dans cet épisode, les scénaristes ont introduit un quiproquo savoureux, autour d'un doigt...
P.S. I
La cinquième saison est en route.
P.S. II
À celles et ceux qui voudraient découvrir la plus belle collection d’œuvres de Toulouse-Lautrec (bien qu'incomplète), je ne peux que recommander le musée d'Albi, auquel j'avais consacré un billet détaillé en 2011. Sachez qu'il est sur le point de rouvrir ses portes, avec une exposition temporaire consacrée au Montmartre de la fin du XIXe et du début du XXe siècle. Alléchant, non ?
23:13 Publié dans Télévision, Web | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : télévision, médias, actu, actualite, actualites, actualité, actualités, culture, peinture, art, occitanie
lundi, 03 mai 2021
Double meurtre au paradis
L'épisode inédit de la série Meurtres au paradis diffusé ce lundi soir sur France 2 (et accessible en replay) s'intitule "Pacte avec le diable" (deuxième partie). Il conclut une intrigue débutée dans l'épisode précédent, une intrigue particulièrement bien ficelée et qui est le prétexte au retour de deux figures historiques de la série.
C'est tout d'abord "le" sergent Camille Bordey qui arrive de Paris. Elle débarque pour contribuer à élucider l'agression dont a été victime sa mère. Curieusement, six ans après sa réintégration dans la police française, non seulement elle ne semble pas avoir été promue, mais elle a gardé un grade anglo-saxon ! Même si le pseudo-mélo autour du possible décès de sa mère ne tient pas la route, j'ai pris plaisir à revoir la comédienne Sara Martins, dont le piquant manque à la série, devenue un peu trop "gentille" après son départ.
L'une des plus belles scènes de cet épisode riche en rebondissements voit la réapparition de l'inspecteur Richard Poole (Ben Miller, égal à lui-même), qui fut le partenaire aussi irritant qu'indispensable du sergent Bordey au cours des deux premières saisons. Et là j'entends les fans s'exclamer : "Comment est-ce possible, alors que l'inspecteur Poole a été assassiné au début du premier épisode de la troisième saison ?" Je laisse à chacun le plaisir de découvrir comment les scénaristes ont résolu ce problème.
Quant à l'énigme policière, elle va mettre à rude épreuve les méninges des enquêteurs, mis en échec à plusieurs reprises. L'une des clés du mystère se trouve dans une maison située sur une île voisine de Sainte-Marie. Les téléspectateurs attentifs remarqueront, lors de la fouille de ladite maison, que l'occupant est un passionné de cinéma... aussi bien anglo-saxon que français (et espagnol) !
21:53 Publié dans Télévision, Web | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : télévision, médias, actu, actualite, actualites, actualité, actualités, cinéma, cinema, film, films
vendredi, 30 avril 2021
HPI
C'est le titre de la nouvelle série policière française de TF1, diffusée le jeudi. Hier soir, les deux premiers épisodes ont "cartonné" en terme d'audience... et, à mon avis, c'est justifié, même si cette fiction ne fait pas preuve d'une étourdissante originalité.
Les histoires sont construites autour d'un énième duo flic/consultant(e), aux tempéraments contrastés. À gauche ci-dessus se trouve Morgane Alvaro, femme de ménage, mère célibataire et... surdouée, plus précisément à "Haut Potentiel Intellectuel" (d'où le titre de la série). Elle a le verbe haut, la jupe courte et le décolleté pigeonnant. Si vous ajoutez à cela un passé de zadiste, une hostilité certaine envers la police, vous comprendrez que la collaboration de cette fine observatrice avec les forces de l'ordre ne va pas de soi.
C'est pourtant avec elle que le commandant Adam Karadec (à droite) est voué à travailler. Méticuleux, voire maniaque, un peu triste, coincé, il va devoir beaucoup prendre sur lui pour supporter le voisinage de sa nouvelle (et encombrante) collaboratrice.
Évidemment, on pense à des séries comme Castle, Profilage ou Monk, les caractéristiques du héros de cette dernière étant réparties entre les deux personnages principaux : Alvaro a le côté surdoué, Karadec le comportement maniaque.
C'est caricatural, un brin excessif... mais cela passe, parce que les interprètes (Mehdi Nebbou et Audrey Fleurot) sont excellents. J'ajoute qu'on les a entourés de bons seconds rôles : deux jeunes inspecteurs sympatoches, une commissaire plus finaude qu'elle n'en a l'air... et un voisin retraité (interprété par Rufus).
Le premier épisode ("Vents d'Ouest") met en scène la rencontre entre les deux héros et leur collaboration sur leur première enquête. On est parfois à la limite du vraisemblable, mais c'est avec plaisir qu'on suit leurs aventures, mâtinées d'humour.
J'ai trouvé l'intrigue policière du deuxième épisode ("Coutume malgache") mieux écrite. C'est toujours aussi plaisant à regarder, avec des pointes d'humour régulières quand la surdouée explique comment elle a été amenée à tirer ses conclusions. Je recommande aussi le moment où elle se croit plongée dans un épisode des Experts (Les Experts... Lille !).
En fil rouge se déroule une autre trame, celle de la disparition de l'ancien compagnon de Morgane, restée inexpliquée. Du côté de Karadec, on sent qu'il existe aussi un secret familial, autour de sa cohabitation avec son frère.
Tout cela donne envie de voir la suite.
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lundi, 26 avril 2021
Bron, saison 2
Bien qu'ayant été emballé par la saison 1 (dont j'ai parlé la semaine dernière), je n'ai pas voulu enchaîner immédiatement avec la saison 2. Mais, un dimanche gris et solitaire a eu raison de mes réticences. Je partais là encore pour regarder les dix épisodes en deux fois... mais, pris par le suspens, je n'ai pas pu résister et j'ai vu la saison d'une traite.
C'est avec plaisir que j'ai retrouvé Martin le Danois et Saga la Suédoise, dans une opposition de styles toujours aussi réjouissante à suivre. Les acteurs (Kim Bodnia et Sofia Helin) sont épatants... et je "craque" toujours autant pour l'enquêtrice acharnée au boulot et pas douée pour les relations humaines. (Quand je pense que les auteurs voulaient faire mourir son personnage à la fin de la saison 1 !)
Les scénaristes ont toutefois fait évoluer les personnages principaux. L'action se déroule un an après leurs précédentes aventures. Martin est retourné au Danemark, mais a été écarté de la voie publique. Il est séparé de sa compagne. Saga elle tente de mener une "vie normale". Elle s'est donc mise en ménage avec un jeune homme accommodant, très différent d'elle, mais qui, de l'aveu de la jeune femme, la baise bien quand elle le lui demande.
La nouvelle intrigue démarre avec la découverte d'un bateau dans lequel sont retenus prisonniers trois jeunes hommes et deux jeunes femmes, mystérieusement malades et amnésiques. A ce polar médical se superposent d'autres fils narratifs (qui vont finir par se croiser) : la vie quotidienne d'un préadolescent victime de harcèlement, les errements d'une brillante étudiante, amatrice de voile et de mathématiques, l'organisation d'un sommet européen, les recherches d'une multinationale pharmaceutique... et les activités discrètes d'un gigolo qui a la cote auprès des riches dames esseulées.
C'est passionnant. Certains ont vu dans une partie du scénario est une référence à L'Armée des douze singes. Certes. Mais je trouve que, comme dans la première saison, l'histoire embrasse quantité de thèmes, avec suffisamment de fausses pistes pour permettre aux amateurs d'énigmes policières d'exercer leurs neurones.
Du côté des anecdotes, on remarque que, bien que datant de 2013, l'intrigue fait parfois écho à la situation contemporaine, notamment au cours du septième épisode :
Celles et ceux qui regarderont ce programme en version originale sous-titrée profiteront des dialogues en danois et suédois (en particulier les réponses abruptes de Saga), avec, parfois quelques touches d'anglais et même de français, comme lorsque l'un des commissaires souhaite un "Bon appétit !" à Saga. Notons que la langue de Molière est plutôt à l'honneur quand il est question de nourriture :
Aux curieux je signale qu'il s'agit d'un décor naturel. Dans cette scène, les policiers sont sur le point de sortir de la Porsche vintage conduite par Saga, garée en face du café Victor, une enseigne de Copenhague.
Pour achever de vous convaincre de regarder cette série, j'ajoute qu'elle est très bien filmée et que la musique d'accompagnement est vraiment entraînante. Bron est incontestablement est une des meilleures séries télévisées que j'ai vues de toute ma vie. J'espère qu'Arte nous permettra bientôt de profiter des saisons 3 et 4.
04:28 Publié dans Télévision, Web | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : télévision, médias, cinéma, cinema, film, films