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samedi, 28 octobre 2023

Les Invisibles

   Alors que France 2 a entamé la diffusion de la troisième saison de cette série policière atypique, je me rends compte que je n'en ai encore jamais parlé sur ce blog. Il n'est que temps de combler cette lacune.

   Le titre ne désigne pas tant les enquêteurs de cette unité très spéciale (fictive) que les victimes auxquelles ils consacrent leur attention. Ces invisibles sont à la base presque toujours des anonymes, qu'il s'agit dans un premier temps d'identifier (avant de trouver les responsables du meurtre - ou de l'accident). Au premier abord, ils n'ont pas de famille, pas d'ami. Ce sont souvent des "cas sociaux". Les épisodes explorent donc les marges de notre société, avec une certaine empathie.

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   Cette empathie est chevillée au corps du chef de groupe, le commandant Gabriel Darius (à gauche ci-dessus), charismatique et tourmenté, interprété par Guillaume Cramoisan, que les téléspectateurs ont naguère pu découvrir (déjà en officier de police) dans les deux premières saisons de la série Profilage, sur TF1.

   Pour diriger son équipe, il s'appuie sur une capitaine expérimentée et bougonne, Marijo (Nathalie Cerda, très présente au théâtre), à droite sur la photographie.

   Deux lieutenants les secondent : Ben (Quentin Faure) et celle qu'on surnomme Duchesse (en raison de ses origines familiales), incarnée par Déborah Krey, dont la voix paraîtra familière à certains : cette jeune comédienne fait aussi carrière dans le doublage. Complète le groupe la médecin-légiste (à la personnalité affirmée) : Ange, interprétée par Cécile Rebboah.

   La manie des surnoms ne touche pas que l'équipe de Darius. Chaque victime non identifiée a droit au sien, inspiré par les circonstances de la découverte du corps. Ce sont ces surnoms qui donnent leur titre aux épisodes.

   L'intégralité des trois saisons (soit 18 épisodes au total) est accessible sur le site de France Télévisions.

   Pour des raisons que je ne révèlerai pas (pour ne pas gâcher le plaisir de la découverte à celles et ceux qui ne connaîtraient pas la série), à la fin de la saison 2, l'équipe de Darius a été disloquée et ses membres sanctionnés. La reformation du groupe est donc au cœur du premier épisode (double) de la saison 3, intitulé Cassel.

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   La découverte d'une mystérieuse poupée dans le manteau d'une victime est le point de départ d'une enquête surprenante, impliquant, à son corps défendant, le commandant Darius. Le cadavre ayant été retrouvé dans un pré, à proximité de panneaux indicateurs, l'un donnant la direction de la commune de Cassel (dans le département du Nord), il est décidé de le nommer ainsi, en attendant mieux.

   Dans cet épisode (diffusé le 18 octobre dernier), il est question d'intégrisme religieux, de femme battue et d'adultère. Cela pourrait plomber excessivement l'ambiance ou être traité de manière lourdingue (à l'image de tant de productions françaises) mais, ici, cela donne un tour réaliste à l'intrigue. Cette impression est renforcée par les dialogues (pas du tout littéraires) et le jeu des acteurs. J'ajoute que le passage de la première à la seconde partie de l'épisode réserve un petit coup de théâtre, que je n'avais pas senti venir (comme quoi un épisode de série télévisée peut-être mieux scénarisé que le dernier long-métrage d'Albert Dupontel).

   Mercredi 25 octobre a été programmé Vauban, là encore un épisode très bien construit. Le fil rouge de la saison (l'exploration de l'enfance du commandant Darius) alterne avec la présentation d'un groupe de jeunes féministes et la découverte du monde des Gitans. Ces trois trames s'entremêlent avec subtilité. Même si, derrière, on perçoit la volonté de traiter de sujets de société, cela reste au service d'une intrigue policière crédible.

   Pour d'obscures raisons de programmation, il faudra attendre le 8 novembre pour que soit diffusé le prochain épisode, intitulé Camelia (déjà disponible en ligne). On y découvre une jeune chanteuse de rue, à laquelle s'intéresse un séduisant motard, récemment sorti de prison. On se demande longtemps quel est le lien entre ces personnages et le squelette découvert dans le jardin d'une maison abandonnée, à côté d'un plan de... camélias.

   Je recommande aussi chaudement l'épisode 5, intitulé Stardust. Il faudra beaucoup de temps et de patience aux enquêteurs avant de découvrir les circonstances de la mort d'un jeune fêtard (doué en dessin), dans un bâtiment désaffecté. Ici encore il faut souligner la qualité du scénario et du montage, qui croisent plusieurs intrigues secondaires mettant en scène de jeunes sportives, un couple très aisé et d'autres ados pas très sages, le tout sur fond d'usage de drogues, avec un passé lycéen chargé. C'est de plus très bien joué.

   La saison se terminera par Fleur, un épisode (moins bon que les autres) qui démarre de manière un peu inhabituelle, puisque le cadavre découvert (observez le T-shirt)... n'en est pas un, la jeune femme allongée étant encore vivante. Elle est liée à un groupe de "zonards". On n'est pas au bout de nos surprises, avec cette histoire qui va toucher intimement l'équipe de policiers. Dans le même temps, l'enquête sur le passé familial de Darius progresse.

   Pour être honnête, je dois relever un point faible dans les épisodes : la mise en scène de la vie privée des policiers. Elle semble avoir pour fonction de faire baisser la tension créée par les aspects parfois sordides des enquêtes. Là, on tombe un peu trop souvent dans les clichés.

   J'espère toutefois qu'il y aura une quatrième saison.

jeudi, 19 octobre 2023

La fake news de l'hôpital Al-Ahli

   Le conflit israélo-palestinien est déjà bien assez dramatique pour qu'il ne soit pas nécessaire d'y ajouter les pires ignominies. Il y a bientôt deux semaines, le Hamas n'a pas déçu ses supporteurs en organisant une attaque d'une sauvagerie inouïe dans le sud d'Israël. Dans un premier temps, en France comme en Europe, les réactions horrifiées ont pris le dessus, avant que la consternation ne gagne quand l'armée israélienne a commencé ses bombardements, faisant des centaines de victimes civiles...

   Mais voilà que, mardi dernier, les médias de tous les pays se mettent à relayer la propagande des islamistes palestiniens : un hôpital aurait été bombardé par Tsahal, le nombre de victimes approchant le demi-millier. S'en suivit un déchaînement de manifestations anti-israéliennes, dont le déclenchement quasi simultané laisse planer quelques doutes sur leur spontanéité...

   Et puis voilà qu'une autre version de l'affaire commence à circuler. Une version qui s'appuie sur des faits. Dans un premier temps, c'est l'armée israélienne qui démonte la théorie du bombardement. Mais ses arguments, bien que pertinents, ne sont pas audibles dans le déferlement de haine et d'inconscience qui marque notamment les réseaux sociaux.

   Aujourd'hui, c'est au tour du Monde de publier son debunking : ce que montre l'analyse détaillée des images. Le quotidien français (notamment les plumes de sa rubrique proche-orientale) a beau être marqué par un prisme plutôt pro-palestinien, ces jours-ci, ses pages consacrées au conflit ont été nourries de reportages des deux côtés du drame (parce que ce sont majoritairement des civils qui trinquent, dans les deux camps).

   On note qu'une équipe de près d'une dizaine de personnes s'est consacrée à la collecte et l'analyse d'images de diverses origines. Au bout du compte, la conclusion est claire comme de l'eau de roche : à l'heure précise où l'hôpital gazaoui a été frappé, aucune bombe israélienne n'a été larguée dans le coin. En revanche, des roquettes ont été lancées de la bande de Gaza, à proximité de l'hôpital. Le Monde n'ose toutefois pas aller au bout de son analyse. L'article se contente d'énoncer des faits, sobrement. Je regrette qu'au vu du déferlement de haine mensongère auquel nous avons assisté ces derniers jours, le quotidien n'ait pas mis plus franchement les points sur les i... mais le travail de ses journalistes, factuel, dépassionné, mérite les louanges.

   P.S.

   La fake news du Hamas ne porte pas que sur l'origine des armes qui ont frappé l'hôpital. Apparemment (selon les informations dont on dispose actuellement), le nombre de victimes serait très surestimé, ce qui pose la question de la pertinence des chiffres communiqués aux médias par les autorités palestiniennes, qui pourraient systématiquement grossir les pertes arabes pour faire pencher la balance de l'émotion en leur faveur.

jeudi, 05 octobre 2023

Souffler dans l'anus

   Ce matin, j'étais en voiture, la radio branchée sur France Cul', lorsque j'en ai entendu une bien belle. C'était dans le cadre d'une série d'émissions intitulée « Ni mort, ni vivant, une histoire ». Il était question de la réanimation des noyés. L'un des intervenants a évoqué une méthode des plus inattendues : l'insufflation de fumée de tabac... dans l'anus !

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   La gravure ci-dessus date de 1775. Je l'ai trouvée dans le billet écrit il y a quelques années par l'un des invités de l'émission de France Culture, Anton Serdeczny. Apparemment, ce n'était pas la plus répandue des méthodes d'insufflation, qui impliquaient plutôt un soufflet (sans doute pour augmenter l'efficacité de la projection de gaz).

   Il semblerait que ce fût assez douloureux, soit en raison du procédé (l'introduction violente d'une masse gazeuse, de surcroît chaude), soit en raison de la nature du produit insufflé, le tabac, qui serait particulièrement irritant (quel que soit l'orifice d'entrée).

   Au XIXe siècle, quand les effets nocifs du tabac furent connus, on renonça peu à peu à cette méthode, remplacée par les techniques répandues aujourd'hui (bouche-à-bouche, massage cardiaque...).

   L'émission évoque aussi la peur d'être enterré vivant et le délai qui a été progressivement fixé avant les inhumations. A l'origine, les autorités (civiles comme religieuses) imposaient d'enterrer les cadavres dans la journée. Reporter l'inhumation d'un ou deux jours a sans doute permis aux familles de mieux vivre leur deuil... et a en outre sauvé quelques vies.

dimanche, 01 octobre 2023

Brokenwood, saison 8

   C'est (outre l'arrivée d'un bel été indien) la bonne nouvelle de ce dimanche : le début de la diffusion, sur France 3, de la huitième saison de cette série policière atypique, néo-zélandaise, rurale (country même), ironique et bedonnante, regorgeant de personnages savoureux.

   L'intégralité de la saison est déjà disponible sur le site de France Télévisions. Au vu de la médiocrité des programmes télévisuels actuels, j'ai choisi de déguster cela petit à petit. Commençons donc par l'épisode diffusé ce dimanche soir sur France 3, intitulé "Du berceau au tombeau".

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   Au cœur de l'histoire se trouve un improbable quatuor, composé de la directrice du musée local et de trois abrutis, l'un d'entre eux, Frodon (à droite sur la photographie ci-dessus) étant un personnage récurrent de la série, du genre à se retrouver régulièrement mêlé à toute sorte d'embrouille.

   Ce début d'épisode est impossible à raconter, tant il accumule les cocasseries. Il met d'excellente humeur, notamment quand une momie supposée morte surgit d'un sarcophage et lance un « Gros bâtard ! » avant de (définitivement) décéder !

   Démêler les bandelettes fils de l'intrigue va se révéler particulièrement ardu, dans une région où le calme apparent masque différentes activités louches (prostitution, vol, trafic de drogue, escroquerie...).

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   Au cours de l'enquête, le véhicule conduit par le commandant Shepherd va occuper le devant de la scène. Cette antiquité est une Holden Kingswood (voiture produite jadis par la filiale australienne de General Motors), datant des années 1980. Équipée d'un lecteur de cassettes audio, elle est considérée par l'officier de police comme une extension de lui-même. Il la bichonne et ne la prête jamais... ou quasiment jamais. Dans cet épisode, pour le bien de l'enquête, il en confie exceptionnellement les clés à l'un de ses subordonnés (qui l'assure de son plus grand respect pour les ancêtres)... mais celles-ci vont tomber entre de mauvaises mains. La séquence de poursuite automobile vaut son pesant de kiwis !

   A noter aussi, parmi les personnages secondaires, celui d'un père particulièrement fertile, dont la découverte de l'activité professionnelle contribue à épicer l'histoire. Il est incarné par Joel Tobeck, vu notamment dans One Lane Bridge.

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   PS

   En guise de dessert, en seconde partie de soirée, la chaîne publique propose la rediffusion d'un épisode de la saison 2, intitulé "Les fantômes de la ligne de touche". Au vu de l'actualité sportive de ces dernières semaines, ce choix apparaît approprié, puisque l'intrigue a pour cadre le club local de rugby.

samedi, 30 septembre 2023

Max à Sandhamn

   Arte vient à peine de diffuser le deuxième épisode (Esther) de la neuvième saison de Meurtres à Sandhamn que le dixième a été mis en ligne, par la chaîne franco-allemande.

   Une fois n'est pas coutume (ces dernières saisons), son titre, Max, ne fait pas référence à l'une des victimes ou à une personne disparue, mais au tueur. On a pu apercevoir celui-ci lors des épisodes précédents, en train d'observer, de suivre ou de prendre en photographie certains des protagonistes. Il va s'en prendre à eux. C'est l'originalité de cette histoire, durant laquelle policiers et magistrate sont en danger.

   Cela change un peu du ronronnement qui s'était installé ces dernières saisons. L'univers un brin bobo de cette région touristique du Sud de la Suède, où juges, avocats, médecins, chefs d'entreprises, cadres supérieurs et officiers de police se fréquentent, est menacé par l'intrusion violente d'un élément perturbateur... lui-même perturbé.

   On comprend assez vite que Max a pour but d'assouvir une vengeance. Il est issu d'une famille de la petite classe moyenne, est d'apparence ordinaire et exerce une activité sans prestige intellectuel. Mais il est déterminé et bien organisé. La manière dont certains personnages vont tomber dans les mailles de son filet, sans être très originale, est bien mise en scène.

   La séquence la plus "flippante" (comme disaient les djeunses naguère) est pour moi la première, nourrie d'angoisse et d'incertitude, sans effets spéciaux, juste avec des décors, un peu de musique, un montage efficace et le jeu de l'acteur qui incarne le tueur.

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   Le concernant, les scénaristes ont toutefois évité de tomber dans les travers de certaines productions d'outre-Atlantique (comme Esprits criminels), qui font de leurs tueurs des sortes de "génies du mal". Ici, Max est terriblement efficace et menaçant... mais son action est parfois enrayée par un événement inattendu : une personne qui sort d'une pièce censée être vide, l'arrivée d'un vigile dans un parking, l'inattendue débrouillardise d'une cible qu'on pense facile...

   J'ai beaucoup aimé cet épisode, même si j'ai trouvé la fin trop mélo avec, de surcroît, un cliffhanger qu'on sent venir à des kilomètres... mais on nous prépare une saison 10. Bonne nouvelle !

 

   PS

   Deux références francophones sont perceptibles dans cet épisode : Jacques-Yves Cousteau (lié à un personnage qui n'apparaît pas à l'écran, mais qui joue un rôle important) et Hergé (à travers l'album L'Ile noire, dont je laisse à chacun.e le plaisir de découvrir quel lien il entretient avec l'intrigue).

mercredi, 02 août 2023

Take Two : enquêtes en duo

   France Télévisions vient de mettre en ligne (après diffusion nocturne) les trois premiers épisodes de l'unique saison d'une série dite de comédie policière. Ses créateurs (Andrew Marlowe et Terri Edda Miller) sont connus du monde du petit écran, puisqu'on leur doit aussi Castle et The Equalizer.

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   Sans surprise, le binôme d'enquêteurs est, au départ, un duo (qui semble) mal assorti. L'originalité ici est que le personnage farfelu est celui de la femme : Sam Swift (interprétée par Rachel Bilson). C'est elle qui occupe le rôle de la "consultante", une comédienne qui sort d'une cure de désintoxication et dont la carrière bat de l'aile. Elle est évidemment ravissante, fantasque, limite casse-couilles, mais très futée, avec l'envie de faire le bien.

   A ses côtés se trouve un ancien flic, devenu détective privé. Par le passé, il avait la quête de justice chevillée au corps. Il est devenu un peu plus cynique, mais c'est un excellent enquêteur... et un sacré beau gosse : il est incarné par Eddie Cibrian, que les téléphages ont vu notamment dans New York 911, Les Experts Miami et Rosewood.

   L'association de ces deux personnalités contrastées (qu'une attirance mutuelle inavouée pourrait rapprocher) n'est pas sans rappeler aussi la récente The Mallorca Files.

   Dans le premier épisode (« La star et le privé »), on assiste à la rencontre entre les deux protagonistes et à leur première collaboration, dans une enquête complexe qui nous plonge dans la pègre californienne. C'est souvent drôle, piquant et la partie policière de l'intrigue n'est pas bâclée.

   Le deuxième épisode (« La main dans le sac ») est pour moi le moins bon de cette première salve. L'intrigue est pourtant assez fouillée ; il ne faut pas se fier à l'apparente simplicité de l'histoire d'adultère du début. Mais, bon, on sent que les deux protagonistes cherchent leurs marques. L'intérêt est relevé par la présence de deux seconds rôles pittoresques, les assistants des membres du duo, issus tous deux des "minorités visibles" et dotés de personnalités bien affirmées. Cela n'a rien de nouveau, mais c'est plaisant à suivre.

   Le troisième épisode (« Recherche DJ désespérément ») est très prenant, même si une partie des péripéties est peu vraisemblable. Les interactions entre les principaux personnages sont souvent savoureuses et le duo semble avoir trouvé son rythme.

   La suite sera diffusée à partir de mardi prochain (8 août).

mardi, 18 juillet 2023

Bron, saison 3

   Depuis la fin du mois de juin, l'intégralité de la troisième saison de cette série suédo-danoise (à moins que ce ne soit dano-suédoise) est disponible sur le site d'Arte. J'avais découvert les deux premières saisons au cours du troisième confinement (dont ce fut sans doute l'un des rares aspects positifs, me concernant).

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   C'est toujours un duo binational d'enquêteurs qui mène la danse. On retrouve l'atypique (et ravissante) Suédoise Saga Noren, épaulée cette fois-ci successivement par deux Danois. Son précédent partenaire, Martin, est en prison (en partie à cause d'elle). Lui succèdent une femme au caractère bien trempé puis, dans des circonstances que je me garderai de révéler, un homme, Henrik, qui semble aussi tourmenté que sa collègue.

   C'est l'un des intérêts de cette saison : confronter l'autiste de talent (qui a de plus en plus de mal à côtoyer les gens "normaux") à un autre policier désaxé (pour d'autres raisons). De tous ses partenaires, c'est sans doute celui dont elle va se sentir la plus proche... mais voilà que débarque sa mère, dont les intentions sont troubles...

   La complicité (affective et professionnelle) de Saga et Henrik va être mise à rude épreuve, au cours d'une enquête à rebondissements. Un mystérieux assassin (ou plusieurs assassins ?) s'inspire de tableaux pour mettre en scène ses crimes. Il va falloir beaucoup de temps aux policiers pour trouver les liens qui unissent (presque) toutes les victimes. L'aspect enquête est toujours aussi passionnant.

   Le scénario multiplie les arcs narratifs et brasse les sujets de société : famille d'accueil, abandon, guerre en Afghanistan, toxicomanie, réussite sociale, médias numériques, politique identitaire, PMA, GPA...

   C'est prenant, très bien joué (à voir de préférence en VO, mais la VF est potable) et c'est plutôt bien filmé. Je recommande vivement... et j'espère qu'Arte aura bientôt la bonne idée de mettre en ligne la quatrième et dernière saison. (Les deux premières sont aussi accessibles en ligne.)

dimanche, 16 juillet 2023

Un agent très spécial du NCIS

   M6 est en train d'achever la diffusion de la vingtième saison de la série NCIS. Celle-ci est désormais orpheline de Gibbs/Mark Harmon, mais il est encore un personnage, présent depuis le premier épisode, qui apparaît, de temps à autre, à l'écran : le professeur Donald Mallard, surnommé Ducky par ses collègues du NCIS.

   Il est incarné par David McCallum qui, tout comme son personnage, est écossais. Il s'est fait connaître du grand public par sa participation à des séries télévisées, comme L'Homme invisible et surtout Des Agents très spéciaux, où il incarnait le Russe Illya Kuryakin. Eh bien, le dernier épisode diffusé sur M6, intitulé « Échange de prisonniers », contient une allusion à ce passé :

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   Devenu historien-conférencier, l'ancien médecin-légiste du NCIS est interrogé à distance par ses collègues sur un espion russe, qui avait jadis fait défection. Il s'était construit une nouvelle vie aux États-Unis, sous une fausse identité :

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   McCallum/Mallard répond que la nouvelle identité de l'espion est inspirée d'une vieille série télé, que l'agent Parker (qui a succédé à Gibbs à la tête de l'équipe) connaît. Le nom (Kuryakin) est celui que portait David McCallum dans Agents très spéciaux, mais le prénom a été modifié : Ivan, au lieu d'Illya.

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   A ma connaissance, c'est la deuxième fois que ce clin d’œil est utilisé dans la série. La référence figurait déjà dans un épisode de la saison 2, intitulé « Vengeance d'outre-tombe » en français, « The Meat Puzzle » dans la version originale.

mercredi, 05 juillet 2023

La guerre des cagnottes

   La mort du jeune Nahel, à Nanterre, n'a pas fini de faire des vagues. Une conséquence inattendue est la rivalité qui est née entre plusieurs initiatives dont, au départ, il est légitime de penser que les organisateurs n'envisageaient pas qu'elles prennent de telles proportions.

   La première cagnotte a été créée dès le mercredi 28 juin, le lendemain de la mort du jeune homme, la veille de la "marche blanche" qui semble avoir été si bien organisée (avec, rappelez-vous, des T-shirts déjà imprimés). Intitulée « Soutien à la maman de Nahel », elle a vu son montant rapidement augmenter, pour atteindre, au moment où j'écris ces lignes, le total de 444 201,97 euros, pour 22 542 contributeurs, soit une moyenne de 19,7 euros par personne.

   Cependant, dès le lendemain jeudi, des personnalités d'extrême-droite ont lancé ce qu'on pourrait appeler une "contre-cagnotte", au départ en soutien au policier auteur du coup de feu, modifiée ensuite (pour des raisons juridiques) en « Soutien pour la famille du policier de Nanterre ». La création de cette cagnotte a suscité un fort rejet... mais aussi une forte adhésion, puisque son montant a rapidement dépassé celui de la première cagnotte. Il a atteint la somme de 1 636 110 euros, pour 85 101 contributeurs, soir une moyenne de 19,2 euros... quasiment la même que celle de la première cagnotte.

   Ce montant n'est plus destiné à augmenter : l'ajout de nouveaux dons a été bloqué par l'organisateur, peut-être en raison de la plainte qui a été déposée par l'avocat de la famille. (A ce sujet, on se demande ce qui agace le plus les partisans du délinquant décédé : qu'une contre-cagnotte ait été créée, ou qu'elle ait remporté un bien plus grand succès que la leur ?)

   De surcroît, quand on regarde la liste des dons, on constate qu'au-delà d'une minorité de sommes assez importantes (un apport de 3000 euros et quelques dizaines de plusieurs centaines d'euros), l'écrasante majorité des contributions est comprise entre 5 et 20 euros. Il s'agit bien d'un mouvement (relativement) populaire, en tout cas autant que celui qui s'est porté sur la première cagnotte... et c'est en contradiction avec ce que nombre d'internautes affirment sans preuve sur la Toile.

   Ces derniers jours, une troisième cagnotte a fait son apparition, en soutien aux familles des émeutiers arrêtés par la police. (La formulation, prudente, tient compte de ce qui a été reproché à la deuxième cagnotte : elle vise officiellement à aider les familles, pas les personnes mises en cause par la justice.) Au moment où j'écris ces lignes, elle a atteint le montant de 82 519 euros, pour 1995 contributeurs, soit une moyenne de 41,4 euros par personne... eh, oui, plus du double des autres ! Contrairement à ce qu'affirment certains des contributeurs, c'est cette cagnotte-ci qui est la plus bourgeoise. On y relève quantité de dons de plusieurs centaines d'euros, proportionnellement bien plus nombreux que dans la cagnotte de soutien à la famille du policier.

   Une certaine bourgeoisie gauchisante soutient volontiers les (familles des) émeutiers, tandis que les contributeurs modestes se répartissent entre le soutien à la famille du délinquant et le soutien à la famille du policier. Contrairement à ce qu'affirment certains militants d'extrême-gauche, cette affaire n'est pas l'illustration d'une opposition de classe. La bourgeoisie est divisée, entre celle qui soutient le gouvernement, celle qui soutient les émeutiers et celle qui penche pour le RN (et trouve le gouvernement trop mou). Il en est de même pour les catégories populaires. Certaines éprouvent plutôt de l'empathie pour le jeune homme décédé et sa famille, d'autres sont ulcérées par les actes de délinquance et la sauvagerie à l’œuvre dans des émeutes qui n'ont plus rien à voir avec la défense de valeurs démocratiques.

samedi, 01 juillet 2023

France Cul aime la bite

   C'est l'été et, sur la radio publique, on se décontracte... un peu. Hier vendredi a été diffusée pour la dernière fois l'émission Sans oser le demander (fort heureusement intégralement disponible sur le site de France Culture), animée par Géraldine Mosna-Savoye. Le principe de ce programme était d'aborder n'importe quel type de sujet d'ordre culturel, historique ou sociétal et de faire intervenir des spécialistes de la question. Le résultat était assez inégal (pour moi), mais certaines émissions méritent vraiment le détour.

   C'est le cas du numéro de vendredi. Présenté sous le titre aguicheur « Qu'est-ce qu'on s'envoyait avant les dick pics ? », il aborde la représentation du sexe dans l'Antiquité gréco-romaine et ce que cela révèle des mentalités.

   Il est donc beaucoup question de phallus dans cette émission, les sexes en érection faisant l'objet d'une riche iconographie. Mais le fait de dessiner (ou de sculpter) un pénis n'était pas forcément révélateur d'une intention sexuelle. C'était souvent l'expression de la puissance ou de la richesse.

   Sur le plan strictement sexuel, certains auditeurs apprendront peut-être que, dans l'Antiquité, on ne parle ni d'hétérosexualité, ni d'homosexualité, ni de bisexualité. On pénètre (dans un vagin, un rectum, une bouche) ou l'on est pénétré. Les pratiques sexuelles sont aussi révélatrices d'un statut social.

   Enfin, même si la majorité de l'émission est consacrée au phallus, la dernière partie évoque le sexe féminin. Sachez que, pour la majorité des auteurs antiques masculins, la pratique du cunnilingus était perçue comme dangereuse voire abominable (elle dévirilisait l'homme).

   C'est savant (parfois drôle) sans être ennuyeux.

vendredi, 30 juin 2023

Une mère éplorée ?

   C'est ce que je me suis demandé en voyant cette image (tirée du direct de BFM TV) :

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   Cette femme est Mounia Merzouk, la mère du jeune Nahel, récemment tué par un policier, à Nanterre. En cherchant un peu sur Twitter, vous pourrez trouver d'autres photographies de la dame, vraiment très en joie, comme si elle venait de gagner le gros lot. Sur le compte du journaliste Amaury Brelet, je suis même tombé sur une incroyable vidéo, tournée au téléphone portable le jour même, montrant la maman enfourcher une mini-moto... et (visiblement) kiffer sa race !

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   Au départ, j'ai pensé à un canular : on ne voit pas le visage de la personne... mais elle est coiffée et vêtue comme l'était la mère de Nahel le jour de la manif (29 juin) !

   Je pense qu'elle ne doit pas être très intelligente. La mort de son fils la place au centre de toutes les attentions, la valorisant. Ça lui a peut-être fait un peu tourner la tête... et l'a fait tomber dans les filets de personnes qui ont intérêt à faire monter la mayonnaise, comme on peut s'en apercevoir en écoutant son appel à manifester, diffusé sur Tik Tok et relayé par la très grande majorité des médias :

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   La maman (pas très) éplorée parle d'abord d'une « marche blanche » (sous-entendu : pacifique), avant qu'une voix (sans doute celle de la personne qui tient le smartphone) ne la corrige : « C'est la marche de la révolte » (beaucoup moins pacifique, donc). Telle un perroquet, la maman reprend la voix de son maître, ici sa maîtresse, qu'on pense liée au clan Traoré. Cette impression est renforcée par l'inscription sur le T-shirt (lancé moins de deux jours après le décès de Nahel... ou comment l'envie de pognon s'assoit sans vergogne sur la période de deuil), qui rappelle le « Justice pour Adama ».

   Soudain, les médias dominants se sont presque tous mis à nous livrer un portrait élogieux de l'adolescent défunt. (Voir par exemple La Dépêche d'avant-hier. Comme on est dans le Sud-Ouest, on insiste lourdement sur la récente conversion du jeune à la pratique du ballon ovale...)

   Cette série d'articles a fusé comme une rafale, quasiment sur commande. C'est toujours mieux que les ragots qui circulent sur les réseaux sociaux... mais ceux-ci contiennent parfois un fond de vérité, ce que même Libération (c'est la fôte à la sôciété !) a fini par reconnaître, dans un article de fact checking qui, sous couvert de minimiser la carrière de délinquant du jeune Nahel, finit par conclure que les avocats de la famille n'ont pas dit toute la vérité...

   Bref, même si, dans l'état actuel de nos connaissances (et sous réserve de révélations issues de l'enquête en cours), le tir du policier n'était sans doute pas justifié, nous assistons actuellement à une grosse tentative de récupération, menée à la fois par la gauche radicale (LFI en tête) et certains mouvements communautaristes. Mais les Français ne sont pas si bêtes...

mardi, 13 juin 2023

Tandem (fin)

   Ce soir, France 3 diffuse les deux derniers épisodes de la septième (et ultime) saison de cette série, une comédie policière que j'avais découverte en 2020, pendant le premier confinement. Ces deux épisodes apportent une conclusion définitive à la série, conformément aux souhaits de l'actrice principale, Astrid Veillon.

   On commence à 21h10 avec « Tous les chemins mènent à Saint-Jacques ». Un meurtre est commis à la périphérie de Montpellier, pas très loin de Saint-Guilhem-le-Désert, sur l'un des chemins de Jacques-de-Compostelle (la Voie d'Arles, dite aussi Via Tolosana).

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   On se demande si l'assassinat n'est pas lié à un haut-relief médiéval, découvert par hasard par la victime, avant qu'elle ne soit victime d'un cambriolage.

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   Cette sculpture n'est pas une totale invention des scénaristes (que je salue au passage pour avoir, pendant des années, inséré des éléments du patrimoine dans leurs intrigues policières). C'est une représentation de saint Jacques en Matamore, (c'est-à-dire le "tueur de Maures"... c'est l'époque de la Reconquista), inspirée de celle qui se trouve au Portugal, dans l'église Santiago de Cacem :

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   Parmi les invités de l'épisode, je signale la présence de Selma Kouchy, une actrice que j'apprécie et qui fit les beaux jours d'une autre série policière, Commissaire Magellan.

   L'épisode final s'intitule « Inkil Chumpi ». L'intrigue baigne dans une ambiance de malédiction archéologique... avec une pointe de Tintin et Milou. En effet, la momie amérindienne que l'on aperçoit (et près de laquelle le meurtre a été commis) est une référence à celle de Rascar Capac, dans Les Sept boules de cristal.

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   Mais ce n'est pas le seul détail qui a retenu mon attention. Lorsque l'une des gendarmes revient enquêter sur les lieux du crime, on découvre une autre exposition, bien réelle celle-là, puisqu'elle s'est tenue en 2022-2023 au musée archéologique de Lattes, dans l'Hérault :

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   Ce sont bien des statues-menhirs, présentes soit physiquement soit par l'intermédiaire de dessins. On reconnaît ci-dessus la célèbre Dame de Saint-Sernin, dont l'original se trouve au musée Fenaille, à Rodez. A celles et ceux que cela intéresserait, je signale qu'une visite virtuelle de l'exposition est toujours disponible, sur le site du musée.

   Quant à la série, elle finit sans surprise par voir les deux ex se réconcilier. Cela commençait à tourner en rond au niveau des relations familiales. Même si les intrigues secondaires apportaient un peu de piment, il était évident qu'on était arrivé au bout d'un cycle. La production a su éviter la saison de trop. Les fans peuvent se consoler en piochant dans l'intégrale de la série, accessible gratuitement sur le site de France Télévisions.

jeudi, 08 juin 2023

Abysses

   Lundi dernier, France 2 a diffusé les deux premiers épisodes d'une mini-série internationale, l'intégralité des huit étant déjà disponible sur le site de France Télévisions. Ce thriller fantastico-écologique louche à la fois vers James Cameron (notamment par le titre) et les polars scandinaves, auxquels il s'apparente par la qualité du scénario, le soin apporté aux images et l'insertion mesurée de thématiques sociétales dans une œuvre de genre.

   Si l'on fait l'effort de regarder les épisodes en version originale, on entendra parler anglais, allemand, français, japonais, espagnol, norvégien, danois... On a visiblement voulu bâtir une intrigue mondiale, qui a pour cadre les océans et les territoires qui les bordent.

   De nos jours, aux quatre coins du monde, des phénomènes inexpliqués se produisent. Un pêcheur est victime d'un banc de poissons. Une baleine à bosse s'en prend à un bateau de touristes, les instruments de mesure d'une station scientifique côtière se détraquent mystérieusement, un cuisinier meurt après avoir été aspergé de liquide visqueux par un homard, une nuée de crabes envahit une plage d'Afrique, des fonds marins se couvrent de vers de glace géants, en présence d'une étrange bactérie...

   J'ai beaucoup aimé cette mise en bouche, qui instille le mystère, sans effet tapageur, en montrant peu et suggérant beaucoup. C'est de surcroît très bien mis en images, avec quelques superbes scènes océaniques, comme celle qui montre un troupeau de baleines endormies.

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   En plusieurs endroits de la planète, divers scientifiques, d'abord chacun de son côté, tentent de comprendre les causes du phénomène inexpliqué auquel ils ont été mêlés. Petit à petit, ils vont s'apercevoir que des événements en apparence distincts sont en réalité tous liés et qu'un travail en commun pourrait leur permettre de trouver la clé du mystère... et, accessoirement, de sauver la planète.

   Les spectateurs vont se retrouver confrontés à trois hypothèses (entre lesquelles je laisserai à chacun le loisir de trancher). Soit une entité divine est derrière tout cela : source de la vie sur Terre, elle ne serait pas très satisfaite de l'action de certaines de ses créatures. Soit les tréfonds océaniques froids, perturbés par le changement climatique, abritent un (des) être(s) vivant(s) apparus avant l'être humain : évoluant jusque-là en profondeur, les menaces pesant sur leur écosystème le(s) poussent à agir. Soit le fond des océans est le refuge d'une (ou plusieurs) créature(s) extraterrestre(s), qu'elle soit installée récemment ou depuis des millénaires : l'être humain est-il devenu une concurrent nuisible, à éliminer ?

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   C'est prenant, tout étant amené avec subtilité. Ainsi, même s'il est évident qu'on a voulu faire évoluer une galerie de personnages incarnant la plus grande diversité possible ethnique, sociétale et sexuelle, la construction des personnages est suffisamment poussée pour que tout se soumette à l'enquête scientifique. Les acteurs sont très convaincants. Parmi les premiers rôles, on retrouve Cécile de France. J'ajoute que la musique est bien dosée, soulignant certains moments sans être envahissante.

   Même si je trouve que la conclusion de l'histoire n'est pas tout à fait au niveau des attentes que la série avait suscitées, je recommande ces huit épisodes, très au-dessus du gros de la production télévisuelle actuelle.

mercredi, 31 mai 2023

Comptine mortelle

   Dimanche dernier, France 3 a commencé la diffusion d'une nouvelle mini-série britannique, inspirée d'un roman policier d'Anthony Horowitz. Les trois premiers épisodes ont été diffusés le 28 mai, les trois derniers le seront dimanche 4 juin prochain. Dès à présent, les six sont disponibles sur le site de France TV.

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   De nos jours, à Londres, une brillante et pugnace éditrice (qui  a sacrifié une partie de sa vie privée à sa carrière) apprend que l'écrivain à succès qui fait le bonheur de sa boîte a achevé un nouveau roman policier mettant en scène le populaire détective Atticus Pünd. Cependant, il apparaît que le tapuscrit de Magpie Murders qu'elle a reçu a été amputé de son dernier chapitre, celui des révélations. La situation se complique quand on apprend le décès subit de l'écrivain, dont on se demande s'il s'agit d'un accident, d'un suicide ou d'un assassinat. L'éditrice part en quête du dernier chapitre... et de réponses quant au décès de l'écrivain, la solution se trouvant peut-être dans ce fameux dernier roman, où il semble avoir mis beaucoup de lui-même.

   Cela nous vaut une alternance de scènes, certaines se déroulant à notre époque, d'autres dans les années 1950. Elles illustrent l'intrigue du roman, que les lecteurs imaginent au fur et à mesure qu'ils le lisent. Pour couronner le tout, certains des comédiens incarnant des personnages contemporains sont présents dans les scènes du passé... pas forcément dans un rôle approchant !

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   Ainsi, à gauche ci-dessus, se trouve l'adjoint du détective Pünd (assis à droite). Il est joué par l'acteur qui, à notre époque, incarne le jeune amant de l'écrivain défunt. Évidemment, ces incarnations doubles, légèrement décalées, sont parfois (souvent ?) porteuses de sens.

   J'ai avalé les six épisodes (en version originale sous-titrée, c'est encore plus savoureux). Je me suis régalé, d'abord parce que j'avais deux énigmes policières à résoudre pour le prix d'une, ensuite parce que le tableau des deux époques et de leurs travers est brossé avec talent.

   S'ajoute à cela la performance des acteurs, au premier rang desquels ceux qui interprètent les deux principaux protagonistes, qui -en théorie- ne peuvent se rencontrer (et qui pourtant vont communiquer...) : Lesley Manville (une pointure outre-Manche) donne sa ténacité, sa verve et son grain de folie à l'éditrice Susan Ryeland, tandis que Tim McMullan incarne placidement (et malicieusement) le détective que rien ne déroute et qui mène sa petite enquête, à son rythme.

   Cerise sur le gâteau : les épisodes sont parsemés d'allusions à de célèbres anciens. Et pour cause : Anthony Horowitz (auteur du roman et de l'adaptation télévisuelle) est un spécialiste d'Agatha Christie, dont il a supervisé l'adaptation de plusieurs aventures d'Hercule Poirot pour la chaîne ITV (avec l'inénarrable David Suchet dans le rôle du détective). C'est aussi un bon connaisseur d'Arthur Conan Doyle, à tel point que les ayant-droit de celui-ci lui ont demandé d'écrire deux romans mettant en scène l'univers de Sherlock Holmes. (Je recommande tout particulièrement La Maison de soie.)

   On ne s'étonnera donc pas que l'écrivain à succès des années 2020 s'inspire d'Agatha Christie pour certains de ses romans, tandis que l'intrigue de la série, elle, louche sur une nouvelle de Conan Doyle, Le Manoir de l'Abbaye.

   De la même manière, voir l'éditrice enquêter au volant de sa rutilante MG peut nous faire penser à Ariadne Oliver, le double de fiction d'Agatha Christie... mais ce personnage pourrait aussi bien faire allusion au vieil inspecteur Morse, qui ne se déplace que dans une Jaguar rouge. Ce n'est que la partie émergée de l'iceberg, les épisodes contenant d'autres clins d’œil.

   Si vous aimez les polars à l'anglaise et les intrigues fouillées, rigoureuses et un peu décalées, ne boudez pas votre plaisir !

dimanche, 14 mai 2023

Le retour de Morse

   Je pense qu'à l'origine, les producteurs de la série racontant les débuts de l'oxfordien enquêteur Endeavour Morse (dans les années 1960-1970) n'avaient pas prévu, dans le meilleur des cas, d'aller au-delà du trente-troisième épisode, diffusé en France en février 2022.

   Mais la série a rencontré le succès, pas uniquement au Royaume-Uni d'ailleurs. Pour moi, ce prequel s'est révélé de meilleure qualité que ses deux devancières (Inspecteur Morse et Inspecteur Lewis). Cet engouement nous vaut une ultime saison, la neuvième, dont la diffusion a commencé la semaine dernière, sur France 3.

   Dans Prélude (visible sur le site de France télévisions jusqu'en juin prochain), les policiers sont confrontés à trois morts suspectes, l'une liée à un choc anaphylactique, une autre à une injection de drogue, la troisième se révélant la plus sordide... et réveillant de vieux démons chez l'inspecteur-chef Thursday. De son côté, Morse (de retour de cure de désintoxication) prend plaisir à enquêter dans le milieu musical, celui de l'orchestre d'Oxford.

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   Aux amateurs de rétro, je signale que l'appareil photographique utilisé par le médecin-légiste, le flegmatique docteur DeBryn, est un (authentique ?) Polaroid SX70, sorti en 1972, à l'époque où se déroule l'action. (Ah, ce souci du détail !...)

   Notons qu'à la fin de l'épisode (réalisé par Shaun Evans, l'acteur qui incarne le sergent perspicace), tous les meurtres ne sont pas élucidés. Le titre est bien à double détente : référence musicale (marque de fabrique de cette série mélomane) et indication que les trois épisodes de cette saison forment un tout, le premier jouant le rôle d'une introduction.

   Ce dimanche soir (14 mai), la tension monte d'un cran avec Mascarade. L'intrigue devient plus foisonnante, avec des références à Orange mécanique (de Stanley Kubrick)... et à la quatrième saison de la série, au cours de laquelle les enquêteurs étaient péniblement venus à bout d'une affaire mêlant pédophilie et corruption, sans avoir pu coincer tous les responsables.

   Cet épisode est aussi émaillé d'humour, les policiers étant amenés à fréquenter le milieu de la télévision. On assiste au tournage d'une série policière populaire, dans laquelle un vieil enquêteur (aux prises parfois avec son supérieur hiérarchique) met le pied à l'étrier à un jeune policier timide. C'est évidemment une mise en abyme, en forme de clin d’œil, Thursday et Morse regardant de haut ces policiers d'opérette.

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   J'ajoute que cette dernière saison est l'occasion d'assister au retour de vieilles connaissances, notamment un ancien policier corrompu (devenu détective privé) et un ex-adjoint de Thursday, dont on présume qu'il va épauler les enquêteurs dans leur lutte contre le réseau qui se trouve derrière la plupart des crimes.

   C'est toujours aussi bien joué et filmé avec le désir de faire des images de qualité. C'est prenant de bout en bout.

lundi, 01 mai 2023

Le retour de l'ours

   Le mois dernier, j'ai recommandé le sympathique nanard Crazy Bear, dont l'intrigue s'inspire d'un fait divers remontant aux années 1980. Eh bien cette histoire a resurgi samedi dernier, lorsque M6 a diffusé le quatrième épisode de la vingtième saison de la série NCIS, intitulé (en français) Les Jolis Coeurs.

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   L'enquête se déroule en partie dans un parc naturel américain, où l'on retrouve le cadavre d'un marine. Un peu plus tard, l'un des protagonistes doit échapper aux assauts d'un ours furibard. L'homme, au centre ci-dessus, est membre de la police des parcs... et c'est l'ex-petit ami de l'une des nouvelles enquêtrices du NCIS, la bimbo Jessica Knight (à gauche ci-dessus).

   Le fait que l'ours ait consommé une substance hallucinogène joue un rôle dans l'intrigue, au cours de laquelle le chef de l'équipe, l'agent Parker (à droite sur la photographie) rappelle l'histoire de "Cocaine Bear", que, dans l'épisode, on surnomme "Pablo Ourscobar" (en français) ou "Pablo Escobear" (en anglais).

   Cela épice un peu ces aventures un peu quelconques, la série ayant perdu beaucoup de son intérêt après les départs de plusieurs acteurs : Emily Wickersham, Maria de Bello et surtout Mark Harmon, l'insubmersible Gibbs, désormais trop vieux pour le rôle.

   Concernant l'ours, cet épisode ayant été diffusé aux États-Unis en octobre 2022, il a donc précédé la sortie sur les écrans de Crazy Bear (en février 2023 outre-Atlantique). La coïncidence n'en est pas moins troublante. Je me demande si les scénaristes de l'épisode n'avaient pas entendu parler du tournage du long-métrage.

mercredi, 05 avril 2023

La tête à l'envers

   Le 16 mars dernier, l'image avait fait le tour des rédactions. A l'Assemblée nationale, un peu plus de vingt minutes après le début de la séance, la Première ministre Elisabeth Borne venait de monter à la tribune, pour engager la responsabilité de son gouvernement. Dans un premier temps, elle fut empêchée de prendre la parole par une Marseillaise venue des rangs des députés de La France Insoumise, qui s'étaient auparavant levés, brandissant chacun(e) une pancarte.

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   Ces députés viennent de recevoir une (légère) sanction. Toutefois, plus que cette médiocre péripétie de la vie parlementaire française, ce sont deux détails de la scène qui ont attiré mon attention. En effet, quand on regarde de près certaines photographies prises à cette occasion, on s'aperçoit que deux députés brandissent leur pancarte... à l'envers !

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   A (l'extrême) gauche se trouve Sébastien Delogu, élu des Bouches-du-Rhône.

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   Depuis le mois dernier, il est visé par deux plaintes pour acte de violence. Il est aussi en conflit avec celle qui est toujours officiellement sa suppléante, Farida Hamadi. Vu le profil du gars, je me suis dit que cette inversion de sens était sans doute involontaire. Néanmoins, un esprit facétieux pourrait faire remarquer qu'à l'envers, 64 donne presque 49...

   Le jour même, un journaliste de gauche (sans doute présent dans les tribunes) avait pointé le geste maladroit sur son compte twitter. La photographie donne l'impression que le député croit tenir la pancarte dans le bon sens.

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   Un peu plus haut dans l'hémicycle se trouve Michel Sala, élu du Gard.

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   Il ne brandit pas la même pancarte que son collègue LFI Delogu, mais son geste est tout aussi "désorienté" que le sien. Le plus cocasse est que personne ne semble l'avoir relevé... en tout cas pas le média local (Objectif Gard) qui mentionne l'action de M. Sala, sans l'illustrer d'une des photographies prises dans l'hémicycle, ce qui évite sans doute d'embarrasser le député...

lundi, 03 avril 2023

Leçons d'Ariège

   Avec le recul, le résultat du second tour se lisait déjà dans celui du premier, comparés à la précédente élection législative dans cette circonscription ariégeoise, en 2022. L'analyse est facilitée par le fait que les cinq candidats principaux étaient identiques aux deux scrutins.

   La grande perdante est la candidate LFI, Bénédicte Taurine. Au premier tour, entre 2022 et 2023, elle a perdu un peu plus du tiers des voix qui s'étaient portées sur elle, passant de 10347 à 6778 suffrages. Entre temps, la participation a baissé de 30 % ou, si vous préférez, l'abstention est passée de 43,58 % à 60,40 %.

   Mais la candidate qui a subi le plus cinglant revers est la macroniste Anne-Sophie Tribout, éliminée dès le premier tour, alors que l'an dernier, elle s'était qualifiée pour le second. Entre temps, son score est passé de 6237 à 2323 voix, soit une chute de près de 63 % !

   L'autre grosse gamelle est celle de François-Xavier Jossinet, de Reconquête, qui a perdu  47 % de ses voix en un an (passant de 1134 à 602). Peut-être une partie d'entre elles s'est-elle portée sur le candidat RN Jean-Marc Garnier, qui n'a perdu que 842 voix entre les deux scrutins (passant de 6229 à 5387, soit une baisse de 13,5 %). Cela ne fut toutefois pas suffisant pour se qualifier pour le second tour (qu'il avait raté de neuf voix en 2022).

   Celle qui a damné le pion aux trois précédents est la socialiste dissidente Martine Froger, qui a réussi le petit exploit de gagner des voix (95), passant de 5647 à 5742 suffrages en un an. Cela lui a permis de se qualifier pour le second tour, pour lequel elle semblait disposer de réserves plus importantes que sa concurrente LFI, qui ne la devançait que de 1036 voix. Mais, là encore, un sursaut de participation pouvait tout changer.

   Ce n'est pas ce qui s'est passé. Hier dimanche, la participation a légèrement baissé (peut-être en raison de l'abstention d'une partie de l'électorat d'extrême-droite... intuition à vérifier), passant de 39,60 % à 37,87 %. En 2023, au second tour, l'abstention fut donc largement supérieure à celle du second tour de 2022 (62,13 % contre 46,98 %).

   Concernant le duel, le principal enseignement est l'effondrement (en moins d'un an) de la candidate LFI, Bénédicte Taurine, passant de 14746 à 7776 voix, soit une baisse de 47 % !  (Le nombre de suffrages exprimés lui n'a diminué que de 27 % entre les deux seconds tours.) Contrairement à ce que j'ai lu ou entendu de la part de représentants de LFI, la principale cause de la défaite de la députée sortante n'est pas une improbable coalition d'électeurs de centre-gauche, du centre, de droite et d'extrême-droite, c'est le rejet net de Mme Taurine par une partie de l'électorat de gauche. (Cela dit, pour être totalement honnête, la lecture des résultats commune par commune m'incite à penser qu'il y a sans doute un petit report RN sur la candidate socialiste dissidente : dans les communes où le candidat RN a réalisé de très bons scores au premier tour, au second, la participation a chuté et le score de Mme Froger a davantage progressé que celui de Mme Taurine.)

    Face à elle, Martine Froger fait un peu moins bien que la candidate macroniste en 2022 : 11758 voix contre 11917. Il semble qu'une partie de l'électorat de droite n'ait pas fait de différence entre les deux concurrentes (de gauche) du second tour et ait préféré s'abstenir... ou voter blanc/nul : 2155 au second tour, contre 955 au premier (mais c'était plus de 3800 au second tour de 2022).

   Le bilan de cette élection législative partielle est donc multiple. C'est d'abord une petite claque pour la majorité gouvernementale, qui voit l'électorat de centre-gauche "rentrer au bercail" socialiste, sans doute en raison de la droitisation du pouvoir macroniste, qui semble désormais beaucoup plus proche de feue l'UMP que du PS. C'est aussi  un nouvel échec du RN (malgré le jeu de vases communicants avec Reconquête). C'est enfin une gifle pour LFI et ses alliés de la Nupes. L'électorat de gauche ne s'est pas laissé dicter son vote.

mardi, 14 mars 2023

Jeux de pouvoir

   C'est le titre d'une "vieille" série télévisée (datant de 2003) de la BBC... que je ne connaissais pas. Je l'ai découverte par l'entremise du site d'Arte, une véritable caverne d'Ali Baba du cinéphile, où j'ai récemment déniché White Wall.

   Le même jour, à Londres, se produisent deux décès qui, en apparence, n'ont rien avoir l'un avec l'autre. Dans un quartier populaire, un "jeune de cité" se fait descendre par un pro, tandis qu'à quelques kilomètre de là, une femme meurt sous une rame de métro. Accident ? Suicide ? Meurtre ? On ne sait. Toujours est-il que cette jeune femme était l'assistante d'un important député de la majorité travailliste, qui préside une commission d'enquête sur l'énergie. Le jour de sa mort, elle a reçu un appel... du jeune de cité assassiné peu de temps après.

   En six épisodes, nous suivons l'enquête menée par une équipe de journalistes pugnaces, sous la tutelle d'un rédac' chef au flegme incommensurablement britannique, incarné par le formidable Bill Nighy (vu il y a peu dans Vivre) :

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      Sous son apparence policée, cet homme tiré à quatre épingles, maniant volontiers la litote (à savourer en version originale sous-titrée, of course !), cache une furieuse envie de faire éclater la vérité. Sur l'image ci-dessus, on le voit en conversation avec l'un de ses meilleurs enquêteurs de terrain, interprété par John Simm, qu'on a pu voir plus tard dans Le Code du tueur. Autour de lui se constitue une équipe de journalistes qui "ont les crocs" :

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   Il y a du beau monde. A gauche se trouve le jeune James McAvoy (vu en 2019 dans Glass). Le futur professeur Charles Xavier est accompagné de la charmante Kelly MacDonald (accent écossais pur malt !), découverte jadis dans Trainspotting (souvenir ému...), vue ensuite dans Gosford Park, No Country for old men, Dans la brume électrique, Line of duty et La Ruse. Au centre se trouve Benedict Wong, qui tient désormais un rôle récurrent dans les films du Marvel Universe. Ferme la marche, à droite, Amelia Bullmore, que les téléspectateurs connaissent pour ses rôles dans Scott & Bailey, Happy Valley et Les Carnets de Max Liebermann. Avec le recul, c'est fou de constater le nombre de comédiens auxquels cette série a servi de tremplin.

   D'autres visages connus apparaissent au détour d'un second rôle, comme celui de Marc Warren, l'actuel commissaire Van der Valk (sur France 3), vu aussi récemment sur TF1 dans Safe.

   La qualité des interprètes s'ajoute à l'habileté du scénario. Parfois, on est dans une ambiance qui rappelle celle des Hommes du président, d'Alan Pakula. J'ai avalé les six épisodes d'une traite.

vendredi, 10 mars 2023

Safe

   TF1 vient d'achever la rediffusion d'une mini-série qui n'avait pas retenu l'attention quand elle était passée pour la première fois sur le petit écran français, en 2018. Les cinq derniers épisodes (sur huit) son disponibles sur le site MyTF1.

   Et pourtant, il y a du "lourd". La série a été créée par Harlan Coben et l'on a recruté une brochette de très bons acteurs pour en incarner les personnages principaux : Michael C Hall (eh oui : Dexter !), Armanda Abbington (vue notamment dans Jackson Brodie et Sherlock), Marc Warren (le commissaire Van der Valk), Karen Bryson (que je viens de voir dans White Wall)... et une petite Frenchie, Audrey Fleurot, qui incarne... une prof de français sexy. (Fort heureusement, son personnage se révèle plus complexe que ce qu'on pouvait craindre, de prime abord.)

   L'histoire a pour cadre une gated community britannique, un de ces quartiers fermés réservé aux familles qui en ont les moyens... et le désir de se préserver de la violence du monde moderne. Un soir, une adolescente profite du week-end amoureux de ses parents pour organiser une teuf d'enfer à son domicile. Drogue et alcool circulent à flot... jusqu'à ce qu'un corps inerte soit retrouvé dans la piscine.

   A partir de là, l'intrigue est complètement éclatée. Les réalisateurs ne nous offrent que des visions partielles de cette nuit et des jours qui l'ont suivie. Ces "tranches de vie" correspondent aux récits qui sont faits aux enquêteurs ou au père de Jenny, un chirurgien veuf qui recherche désespérément sa fille, qu'il n'a pas revue depuis qu'elle est partie à cette soirée.

   Sans pathos (sauf un peu dans le dernier épisode), la mise en scène nous fait petit à petit découvrir l'envers du décor, la vie privée pas toujours reluisante d'une bourgeoisie en apparence lisse et bien-pensante. Dans le même temps, on progresse dans la connaissance des faits... mais d'autres mystères surgissent. Il s'avère peu à peu que le meurtre du jeune homme et la disparition de sa petite amie sont liés à un drame survenu des années plus tôt. Je n'en dis pas plus, mais sachez que c'est prenant de bout en bout.

   Le dernier épisode constitue un véritable tour de force. Alors que, dans certaines mini-séries, il est parfois bâclé (quand les scénaristes ne savent pas trop comment conclure leur histoire), il est ici particulièrement élaboré. On nous y livre la version des faits de deux des principaux personnages (qu'ils ne pouvaient révéler plus tôt pour des raisons parfaitement logiques, liées au scénario). Cela nous invite à revoir certaines des scènes des quatre premiers épisodes. C'est très bien fichu, avec des rebondissements quasiment jusqu'à la fin.

   Je recommande vivement.

White Wall

   Ce "mur blanc" est découvert au fin fond d'une ancienne mine, qu'un grand groupe privé est en train de transformer en site de stockage de déchets nucléaires à longue vie. Nous sommes dans le Grand Nord, en Suède, là où les épaisses couches de neige étouffent les cris et cachent de douloureux secrets...

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   J'ai récemment découvert cette mini-série scandinave, une nouvelle pépite que nous devons à Arte. Les huit épisodes sont disponibles en ligne, pendant un an (en version originale sous-titrée).

   Ces dernières années, on a déjà pu profiter de Meurtres à Sandhamn, de 30 degrés en hiver et d'Enfer blanc, qui n'est pas sans parenté avec White Wall. Aux productions suédoises il faut ajouter celles des voisins danois, comme Bron et Le Tueur de l'ombre.

   Qu'est-ce qui relie ces séries ? Tout d'abord la qualité d'écriture, qui accouche d'une histoire qui tient en haleine pendant six, huit ou dix épisodes, sans qu'on ait l'impression qu'il y ait du gras superflu. Les acteurs sont bons et la photographie soignée, une qualité de plus en plus souvent observée dans les séries. C'est le cas ici aussi.

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   Je laisse à chacun le plaisir de découvrir comment ces deux personnages se sont retrouvés à discuter dans une barque, en hauteur, quelque part en pleine forêt !

   A gauche se trouve Lars, le directeur de l'usine d'enfouissement des déchets, un gros bosseur, méthodique, presque obsessionnel, bon chef d'équipe... et qui mène une double vie. Son épouse et sa fille habitent Stockholm, tandis que lui passe la majorité de l'année dans le Grand Nord... où il s'est lié avec l'une des cadres de son entreprise (à droite ci-dessus), une femme indépendante, plus jeune et mère d'un enfant un peu autiste sur les bords.

   Dit comme cela, cela pourrait sembler caricatural. Or, rien ne l'est dans cette série, qui, en parallèle à l'intrigue politico-fantastique, aborde des thèmes sociétaux comme l'adultère, l'intégration sociale, l'ambition, la quête du savoir, la conscience professionnelle et la course au profit. C'est filmé avec rigueur et subtilité : on comprend beaucoup de choses par la mise en scène et la suggestion (grâce aussi au talent des comédiens), sans qu'il y ait forcément besoin de dialogues.

   Cela tient la route en raison du soin avec lequel les personnages ont été travaillés. Les cadres et ouvriers de l'usine sont amenés à croiser des habitants du coin, des scientifiques venus de Stockholm, des militants écologistes plus ou moins radicaux, des politiques... Aucun n'est caricatural et chacun (ou presque) a droit à son histoire, en marge de l'évolution de l'intrigue principale.

   Celle-ci décrit la tension qui monte entre deux exigences : l'achèvement de la construction du site d'enfouissement et les recherches effectuées pour comprendre l'origine du fameux "mur". Dans le même temps, un complot semble à l’œuvre, qui pourrait tout faire déraper.

   Juste un peu curieux au début, j'ai été happé par l'intrigue... sans être déçu par la conclusion, à la fois spectaculaire et maline.

vendredi, 10 février 2023

L'Abîme

   C'est le titre de la nouvelle mini-série de France 2, dont les deux premiers épisodes ont été diffusés mercredi dernier. L'intégralité est déjà disponible sur le site france.tv. J'ai vu les six épisodes en deux salves.

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   L'intrigue tourne autour d'un couple de classe moyenne aisée, Elsa et Laurent Lacaze. Elle est agent immobilier, pas très sociable et très discrète sur son passé. Lui est un architecte plutôt bien en cour, encore très amoureux de son épouse après quelque chose comme vingt ans de relation. Il est aussi très proche de leur fille unique, une adolescente un peu casse-couilles sur les bords.

   La disparition d'Elsa, un matin, alors qu'elle doit conclure une importante vente, met en branle la gendarmerie locale... et va nous mener de surprise en surprise. Au moins deux meurtres sont commis... et Laurent découvre petit à petit le passé que sa femme lui a dissimulé.

   J'ai accroché en raison des mystères qui enrobent l'histoire (il est aussi question d'un frère disparu, dont le corps n'a jamais été retrouvé) et de l'interprétation. Les deux héros sont incarnés par des acteurs que j'apprécie : Sara Mortensen (que j'attends avec impatience de retrouver dans Astrid et Raphaëlle) et Gil Alma (dans un rôle très différent de celui qu'il joue dans César Wagner).

   Les seconds rôles bénéficient aussi d'interprètes de qualité : Hélène Seuzaret (une habituée des séries policières), Christopher Bayemi (vu récemment dans A l'instinct) et Samuel Labarthe, l'inoubliable commissaire Laurence des Petits Meurtres d'Agatha Christie.

   De plus, l'intrigue est servie par un cadre superbe, une partie des Alpes-de-Haute-Provence et des Bouches-du-Rhône (pas très loin de l'étang de Berre), avec notamment l'ancienne poudrerie de Saint-Chamas.

   J'ai littéralement "avalé" les trois premiers épisodes. Le suspens est bien mené, la tension bien gérée... même si deux des protagonistes parviennent un peu trop facilement à échapper aux gendarmes. Mon intérêt est retombé quand j'ai pensé avoir compris qui se cachait derrière la machination. J'avais de gros soupçons dès le quatrième épisode... et plus aucun doute au début du cinquième, le moins bon de la série.

   Je trouve néanmoins que le sixième épisode conclut l'histoire de manière satisfaisante.

samedi, 14 janvier 2023

Année zéro

   Je viens d'achever le visionnage du quatrième et ultime épisode de cette mini-série fantastique (intégralement disponible sur ma Box, alors que seuls les deux derniers épisodes sont gratuitement accessibles sur le site du diffuseur, M6), qui associe le polar, les intrigues sentimentales à un événement surnaturel : le 31 décembre 2023, à minuit, trois personnages se retrouvent bloqués dans l'ascenseur d'un hôpital... et ramenés un an en arrière.

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   A gauche se trouve Juliette, une policière venue chercher les affaires de son mari, décédé sur une table d'opération, à cause croit-elle de la maladresse du chirurgien, Marc, époux de sa voisine d'ascenseur, Anna. Celle-ci vient de trouver son mari, qui a été assassiné dans son bureau... mais par qui, mystère. A droite est placé Cédric, le meilleur ami du couple, un ambulancier qui a noué une relation forte avec une victime d'accident de la route.

   Quand les trois personnages émergent de l'ascenseur, ils débarquent dans le hall d'entrée de l'hôpital, où le personnel fête le 1er janvier... 2023. Donc le chirurgien est encore vivant, tout comme le mari de la policière... mais Cédric n'a pas encore rencontré la femme de sa vie. Les trois héros vont essayer d'améliorer le passé récent, tout en menant leur petite enquête sur le potentiel assassin de Marc, quelqu'un qui travaille à l'hôpital et semble être responsable de récentes morts inexpliquées.

   Le premier épisode nous présente d'abord les principaux personnages, dans le "présent" d'origine (le 31 décembre 2023 et les semaines qui l'ont précédé). Chaque héros est confronté à une situation de crise : un mariage foutu pour Anna, le veuvage et une carrière en demi-teinte pour Juliette, le handicap pour Cédric. Les acteurs sont convaincants, en particulier Emilie Dequenne, Marc Riso, Elisa Erka et Loup-Denis Elion. Je suis moins convaincu par Claire Keim, peut-être parce que j'ai trouvé son personnage plutôt antipathique.

   Après l'incident de l'ascenseur, ce sont les contrastes (changements) entre le nouveau présent et celui du début qui sont mis en évidence. C'est accentué dans le deuxième et le troisième épisodes, avec les conséquences de l'action des protagonistes. On retrouve la mise en scène d'un "effet papillon", moins brillamment toutefois que dans le récent Tourbillon de la vie.

   Si, à la toute fin du deuxième épisode, il ne reste guère de doute sur l'identité de l'auteur des meurtres, l'incertitude demeure sur ses motivations (révélées seulement au cours du quatrième volet). Le suspens porte sur la capacité des "rescapés du futur" à changer le cours de l'année 2023... et sur le rôle d'une quatrième personne qui, d'une manière que je me garderai bien de révéler, a aussi été projetée dans le passé.

   C'est globalement bien fichu, prenant, pas mal réalisé du tout. A l'écran, quand une scène du nouveau présent est le résultat d'un changement initié par l'un des héros, le passé ressurgit soudain, encadré de flou. J'ai bien aimé le procédé.

   L'histoire se conclut sur une pirouette, qui semble indiquer qu'une suite est prévue.

lundi, 05 décembre 2022

Un P.V. approximatif

   La chaîne de télévision Chérie 25 rediffuse actuellement la série policière Deux Flics sur les docks. Je ne l'avais jamais regardée auparavant, lorsqu'elle était programmée sur France 2. L'épisode que j'ai récemment vu est le douzième et dernier de la série. Il est intitulé "Amours mortes". J'en ai trouvé l'intrigue bien construite et les acteurs (notamment Jean-Marc Barr et Bruno Solo) plutôt convaincants. Mais un document, visible vers la fin, m'a interpellé :

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   Il s'agit d'un procès-verbal d'audition, celle d'un suspect par un officier de police judiciaire (un capitaine en l'occurrence). A ce moment de l'intrigue, la personne interrogée signe la première page du P.V., qu'on pense rédigé par le capitaine (d'après les déclarations du suspect)... mais c'est truffé de fautes de français. J'ai mis les principales en exergue :

- "croisé" au lieu de "croisée", puisque le complément d'objet direct ("l"), placé avant le verbe, remplace Amandine

- "il a finit" au lieu de "il a fini", le participe passé du verbe finir (lorsqu'il ne s'accorde pas) s'écrivant sans "t" final

- "honfleur" au lieu de "Honfleur", le nom d'une commune prenant une majuscule ; il est d'ailleurs correctement orthographié plus haut dans le P.V.

- "du" au lieu de "dû", participe passé (masculin singulier) du verbe avoir ; l'accent circonflexe permet de distinguer ce participe passé de l'article contracté

- "est parti" au lieu de "est partie", puisque le sujet (voiture) est féminin

- "repartie" au lieu de "reparti", là au contraire parce que le sujet ("je") est un jeune homme

   Si encore cela avait été manuscrit, on aurait pu faire porter le poids de l'incorrection orthographique sur les épaules du jeune homme. Là, soit on a voulu montrer (de manière très furtive) que les OPJ ne sont pas des experts en langue française, soit la "petite main" chargée de rédiger le faux P.V. pour la production mériterait de retourner à l'école primaire...

dimanche, 20 novembre 2022

Barnaby façon Agatha Christie

   Actuellement, c'est au tour de l'inspecteur de Midsomer d'agrémenter les dimanches soirs de France 3. L'épisode programmé ce 20 novembre, intitulé "La mort n'est pas un jeu" (disponible sur le site de France Télévisions), s'inspire des règles mises en œuvre par la « reine du polar ».

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   Tout d'abord, l'intrigue prend la forme d'un Whodunit (« Qui l'a fait ? ») : un cadavre est découvert au cours d'une murder party, organisée dans la demeure isolée d'un riche entrepreneur. L'auteur(e) du crime est forcément encore sur place, l'île sur laquelle est construite la maison se retrouvant isolée à cause d'une tempête, celle-ci ayant rendu inutilisable le mini-ferry.

   Du coup, le débonnaire inspecteur Barnaby et son adjoint Winter sont eux aussi coincés sur l'île... sans vêtement de rechange, un élément pas anodin quand on sait à quel point les deux enquêteurs sont soucieux de leur apparence.

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   Faute de moyen de communication moderne, l'enquête doit être menée à l'ancienne, un peu comme à l'époque d'Agatha Christie. Le plus cocasse dans l'histoire est que ce sont deux enquêtes qui sont menées simultanément, puisqu'un Hercule Poirot d'opérette se retrouve lui aussi coincé sur l'île. (Il incarnait le détective de la murder party.) Va-t-il aider les authentiques policiers ou bien leur compliquer la tâche ? Je laisse à chacun le plaisir de le découvrir.

   La galerie de suspects est bien dans le style Agatha Christie (avec de petits ajustements contemporains) : les membres de la famille, les collègues de travail, les amis proches, les employés et quelques personnes de passage. Presque tout ce petit monde cache au moins un secret. Il est souvent question d'aspirations contrariées, sur le plan financier, professionnel ou familial.

   L'intérieur de la maison est filmé comme dans les séries policières classiques. Les décors sont à l'avenant... et la musique d'accompagnement est clairement une référence aux aventures d'Hercule Poirot.

   Le scénario est suffisamment bien écrit pour ménager longtemps le suspens.

   J'ai adoré !

jeudi, 17 novembre 2022

Prime Suspect USA

   Ayant récemment passé un peu plus de temps que prévu dans mon lit, j'en ai profité pour explorer les possibilités offertes par ma box et la partie gratuite des sites de replay. Cela m'a permis de tomber sur cette série américaine, qui n'a duré qu'une saison. L'intégralité des épisodes est disponible sur le site de M6. Il s'agit du remake d'outre-Atlantique de la britannique Suspect n°1, qui a jadis valu une grande popularité à son interprète principale, Helen Mirren.

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   De l'autre côté de l'océan, Jane Tennison est devenue Jane Timoney, incarnée avec fougue par Maria Bello, que les téléspectateurs français ont pu voir récemment dans NCIS.

   A New York comme à Londres, la lieutenante est confrontée au machisme de ses collègues et à la difficulté de concilier vie professionnelle et vie privée. Mais l'enquêtrice a du talent... et un sacré caractère (explosif dans la version états-unienne) !

   Je suis tombé sous le charme du personnage principal, en dépit de certains aspects irritants : son mauvais caractère, sa manie de mâcher du chewing-gum... et une certaine propension à abuser du whisky.

   La série américaine est un procedural : chaque épisode voit se dérouler une enquête différente, dont la progression est pimentée par les anecdotes concernant les relations entre flics ou la vie privée de l'héroïne. C'est souvent drôle, sans être très subtil. Mais, entre collègues, ça clashe !

   Sans surprise, l'équipe de policiers est un échantillon multiculturel de la société états-unienne.

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   A la brigade, l'Anglo-Saxon Reg Duffy est le principal antagoniste de Jane. C'est plutôt un bon flic, mais un type très traditionnel, attaché à la façon de faire "entre mecs". Au fil des épisodes, on découvre ses fêlures : il vit encore quasiment avec sa mère, ne s'est jamais remis de la mort de son meilleur pote (policier lui aussi) et semble beaucoup moins sûr de lui dès qu'il s'agit de draguer une femme.

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   Les deux comiques de service sont Augie Blando (qui a des origines scandinaves) et l'Hispanique Luisito Calderon (interprété par Kirk Acevedo, qu'on a vu notamment dans Fringe).

   L'équipe serait incomplète sans la présence d'un sympathique Afro-américain, Evrard Velerio, dont le personnage se révèle petit à petit plus subtil qu'au premier abord :

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   Pour diriger cet amalgame de forts tempéraments, il fallait un chef d'expérience, dans la tradition des flics new-yorkais. Il est donc évidemment d'origine irlandaise (comme dans une autre série policière, Blue Bloods) :

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   Aidan Quinn prête sa bougonne bonhomie au chef de la section criminelle. Ce vétéran des séries policières a notamment été vu dans Elementary, où il incarnait le capitaine Thomas Gregson, celui qui recourait aux services de Joan Watson et Sherlock Holmes.

   Cette série n'a rien de révolutionnaire, mais elle est bien écrite, efficacement filmée, avec, ici ou là, quelques réflexions sur le fonctionnement de la société.

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   En complément, je conseille le "prequel" Suspect n°1 : Tennison, une mini-série en six épisodes (toujours chez M6), qui raconte les tout-débuts de Jane dans la police britannique, dans les années 1970. C'est  très bien fichu et, par certains aspects, cela m'a rappelé Les Enquêtes de Morse. Je recommande donc vivement.

jeudi, 10 novembre 2022

Les 25 de Deschamps

   Hier, le sélectionneur des Bleus a annoncé la composition du groupe qui se rendra au Qatar pour participer à la coupe du monde de football. Cette composition appelle plusieurs remarques.

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   L'effectif est constitué de joueurs évoluant dans cinq championnats différents. Seuls 6 sur 25 jouent en France, autant qu'en Espagne. C'est à peine plus que ceux évoluant en Angleterre et en Allemagne (5). L'Italie complète la liste.

   23 des 25 joueurs sont nés en France, soit 92 % de l'effectif. C'est un de plus qu'en 2016. (Mais il n'y avait que 23 sélectionnés à l'époque.) Sont nés à l'étranger l'un des gardiens (Steve Mandanda, à Kinshasa) et l'un des milieux (Eduardo Camavinga, en Angola). Il s'agit donc bien d'une équipe française, quasi exclusivement métropolitaine :

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   Presque la moitié de l'effectif est né dans la région Ile-de-France (6 à Paris, 5 en banlieue). On note que la moitié sud de la Métropole est peu représentée, le Sud-Ouest totalement absent.

   Une autre particularité de cette équipe est l'ascendance immigrée de la majorité de ses membres : 16 des 23 joueurs (70 %) sont nés d'au moins un parent étranger, 11 d'entre eux ayant deux parents non-français au moment de lors naissance.

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   Ces parents sont massivement venus d'Afrique, quelques-uns d'Europe du Sud, deux des Philippines (les parents d'Alphonse Areola) et une d'Haïti (la mère de Presnel Kimpembe). Sept des dix pays africains (Maroc, Algérie, Mauritanie, Mali, Sénégal, Côte d'Ivoire et Cameroun) sont d'anciennes possessions coloniales françaises. S'ajoutent deux anciens territoires portugais (Guinée-Bissau, Angola) et la République Démocratique du Congo, francophone mais ex-colonie belge.

   Cette composition témoigne de l'attraction exercée par la France principalement sur des populations de pays en développement. Cette attraction dépasse les limites de l'ancien empire colonial.

mercredi, 26 octobre 2022

L'Aveyron au 13 heures de TF1

  Ce mercredi, le journal présenté par l'Aveyronnaise Marie-Sophie Lacarrau a fait honneur à son département d'origine.

   Parmi les reportages tournés "en régions" (et qui font la saveur de cette tranche d'information), deux d'entre eux (inclus dans un sujet consacré aux conséquences de la sécheresse pour les agriculteurs de montagne), ont pour cadre une commune rouergate, plus précisément du nord du département :

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   Après une introduction chez un paysagiste auvergnat, c'est chez deux éleveurs de vaches Aubrac que les caméras nous transportent.

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   Je me dois hélas de relever une approximation cartographique : c'est la commune de Saint-Chély qui se trouve "au-dessus" de celle de Saint-Côme, et pas l'inverse, contrairement à ce qu'indique l'illustration proposée par TF1.

vendredi, 02 septembre 2022

Astrid et Raphaëlle, saison 3

   Depuis la semaine dernière, France 2 diffuse les épisodes inédits de la série réunissant le plus improbable des duos d'enquêtrices. Je les avais découvertes en 2019 et j'avais été enchanté par la saison 1. Ce soir ont été programmées deux nouvelles histoires particulièrement bien troussées.

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   Dans « Natifs » (troisième épisode de la saison), il est question d'Amérindiens venus du Canada en France une vingtaine d'années auparavant, des Atikamekw ("avec un double-vé", comme se plaît à le préciser Astrid). On découvre un cadavre, mais l'on se doute qu'il en existe un deuxième, caché quelque part... Le plus difficile sera de déterminer qui est le véritable assassin. (Notons que la tribu mentionnée dans l'intrigue existe réellement.)

   Parallèlement aux enquêtes se développe un autre fil narratif : Astrid a été admise à l’École de Police... mais sa formation promet de ne pas être de tout repos. Ce versant de l'intrigue voit l'introduction d'un nouveau personnage, incarné par Valérie Kapriski.

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   L'épisode suivant, intitulé « La Chambre ouverte » a pour cadre principal un institut psychiatrique, plus précisément le secteur 13, réservé aux patients les plus dangereux. Une mort en apparence accidentelle s'y produit, mais la sagacité des enquêtrices va leur permettre de dénouer les fils d'une énigme particulièrement tortueuse. Pour ce faire, elles vont recevoir l'aide  d'un homme qu'elles ont naguère contribué à faire arrêter : un écrivain criminel, vu dans la saison 1 et interprété par Stéphane Guillon.

   Les deux premiers épisodes de cette nouvelle saison sont toujours accessibles sur le site de France Télévisions. « Plan global » se moque gentiment des complotistes. « Memento Mori », tourné dans un monastère, est plus captivant.

   Toujours sur le site de France Télévisions (et gratuitement), on peut revoir l'intégralité de la saison 2.

   Le duo formé par Lola Dewaere et Sara Mortensen fonctionne toujours aussi bien. Je suis épaté par l'interprétation de la seconde... et j'apprécie la manière dont les scénaristes font évoluer le personnage. Apparemment, on ne s'oriente pas vers une "normalisation" de la documentaliste autiste. Grâce à sa partenaire, elle parvient à mieux se mouvoir dans le monde des "neurotypiques"... mais elle conserve sa personnalité déroutante.

   A signaler aussi la bonne prestation de Sylvie Filloux en jeune autiste (Astrid adolescente). Si l'on ajoute à ces qualités un réel effort de recherche au niveau de la mise en scène (notamment de l'autisme de l'héroïne), on obtient ce qui est sans doute l'une des meilleures séries actuellement diffusées par la télévision française.

   P.S.

   Vendredi dernier, les deux premiers épisodes de la saison 3 ont réalisé un carton d'audience, avec cinq millions de téléspectateurs.

vendredi, 17 juin 2022

Le concours continue !

   Les résultats du premier tour des élections législatives ne cessent de susciter des commentaires (plus ou moins profonds). Cette année, il me semble que le nombre de candidatures atypiques/farfelues (rayer la mention inutile) est plus important que d'habitude. L'une des « minimares » publiées dans le dernier numéro du Canard enchaîné affirme en avoir relevé 14, exemples à l'appui :

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   Le premier, Nicolas Muller (candidat du Mouvement de la ruralité, ex-CPNT) semble s'être un peu emmêlé les pinceaux dans la gestion de sa campagne (qui n'a visiblement pas rencontré le succès).

   Le deuxième, Olivier Roussel, est resté un inconnu pour la quasi-totalité des habitants de sa circonscription. Il semble que ses bulletins aient été absents des bureaux de vote parce qu'il n'avait pas les moyens d'en financer l'impression. (Pourquoi se présenter à l'élection, alors ? Il aurait fallu y songer avant.)

   La troisième, Annie Chassain, étiquetée « divers gauche », est arrivée dernière dans la quatrième circonscription de Charente-Maritime. Au second tour, le député sortant Raphaël Gérard (LReM) est opposé à un candidat RN. Bien que celui-ci le talonne, la candidate Nupes arrivée troisième s'est refusée à toute consigne de vote, d'après la recension effectuée par Le Monde. (On ne s'étonnera pas d'apprendre que cette candidate Nupes est membre de LFI...)

   La quatrième, Élisa Moré, étiquetée « régionaliste », s'est elle aussi présentée dans une circonscription (vosgienne) qui verra un candidat de la « Majorité présidentielle » affronter un RN au second tour. Mais, là, la candidate Nupes éliminée, Charlotte Moreau, sans appeler à voter Ensemble, a déclaré que le vote RN était exclu.

   Toujours dans Le Canard enchaîné, un peu plus bas, sur la même page, il est question d'un autre de ces « candidats à 0 voix » :

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   Son cas rappelle celui de l'Aveyronnais Thierry Noël, qui avait adopté la même attitude... avec le même résultat (1 seule voix recueillie... mais 0 espérée). Les deux hommes ne sont toutefois pas de la même sensibilité politique, comme on peut l'apprendre dans le dernier numéro de L'Agglorieuse, l'hebdomadaire satirique de Montpellier :

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   La démarche de Jean-Luc Duret est bien expliquée dans un article de L'Est Républicain.

   Je termine ce florilège par un cas déjà présent dans un article auquel menait un lien inséré dans l'un de mes précédents billets. Ce cas est cité dans le même numéro de L'Agglorieuse, avec une perspective "historique" :

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   En faisant des recherches sur ce candidat, je suis tombé un billet de blog qui évoque le binôme qu'il formait avec son suppléant... Bruno le Gaulois ! Soit cette candidature est une farce, soit le gars m'a l'air bien allumé !

   ... ou alors, il y a anguille sous roche, me suggère le petit malin assis au fond de la classe, près du radiateur climatiseur. En effet, dans la quatrième circonscription de l'Hérault, l'un des principaux candidats n'était autre que... Sébastien Rome (Nupes-LFI). En ajoutant à la liste (déjà bien fournie) une candidature farfelue, presque homonyme, aurait-on cherché à détourner de Nupes les suffrages d'électeurs mal renseignés ou un peu trop prompts à saisir le premier bulletin dont l'intitulé ressemble à celui pour lequel ils sont venus voter ? Ce serait tomber un peu vite dans le complotisme. Notons toutefois qu'une situation similaire (plus caricaturale encore) s'est produite dans la neuvième circonscription de Paris, où les électeurs ont eu à choisir entre treize prétendant(e)s... dont deux Sandrine Rousseau. Cela n'a pas empêché la candidate Nupes-LFI d'arriver largement en tête.