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samedi, 11 juillet 2020

La Fête de la Bite

   Ce titre racoleur fait écho à la Une de M, le magazine du Monde, vendu avec le numéro de ce samedi :

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   Cette Une renvoie à l'un des articles principaux, qui traite d'une fête traditionnelle, liée à la fertilité dans le culte shinto. La pratique s'était étiolée. Elle a été remise au goût du jour à la fin du XXe siècle, avec un "léger" accent mis sur les aspects spectaculaires, en particulier la procession du phallus (puisqu'il s'agit d'un sexe en érection, et pas d'une vulgaire teub rabougrie). En japonais, on parle de "pénis de fer" (kanamara).

   Le regain de cette fête a donné un coup de fouet à la libido au tourisme local. Sur place, on vend des friandises aux formes suggestives et il n'est pas rare de croiser des personnes curieusement vêtues...

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   Certains habitants regrettent la fête d'autrefois, d'autant qu'elle est aussi devenue un point de ralliement de la "communauté" LGBT. Quoi qu'il en soit, cette année, pour cause de pandémie, ce sera peau de zob !

   P.S.

   Le magazine contient d'autres articles intéressants, notamment celui consacré à un migrant africain bloqué en Grèce... et admis à Sciences Po Paris.

mercredi, 17 juin 2020

L'infirmière "pacifique" et les loups de banlieue

   Peu importe son nom. Peu importe son âge. Peu importe sa situation familiale. Cette personne nous a été présentée comme une martyre de la violence policière, extraits vidéo à l'appui. La plupart du temps, ces extraits son tronqués (comme d'hab', ai-je envie de dire). Les ardents défenseurs de la manifestante "oublient" de nous montrer ceci :

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   ... ou encore cela :

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   ... encore moins ceci :

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   Dans la vidéo diffusée sur BFM TV, on voit même un autre manifestant (qui ne jette rien sur les policiers) lui faire une remarque, ce que la dame semble prendre très mal. Durant ces quelques minutes, elle est en pleine santé... et ne se plaint pas de son asthme.

   J'ai envie de rapprocher cet événement anecdotique des tensions intercommunautaires qui ont éclaté à Dijon, entre des personnes clairement identifiées comme "d'origine tchétchène" et d'autres, la plupart du temps présentées uniquement comme habitant un quartier populaire... l'expression n'incluant visiblement pas les habitants d'origine tchétchène... peut-être, dirons les mauvaises langues, parce qu'ils ne sont pas d'origine africaine.

   D'après l'un des articles du Monde, on comprend qu'il y a hostilité entre des jeunes d'ascendance maghrébine (certains trempant dans le trafic de drogues) et d'autres, d'origine tchétchène. Normalement, la police devrait régler ce genre de problème. Mais la mode est au dénigrement des forces de l'ordre. Dans certains quartiers, dès que des policiers tentent de faire correctement leur travail, on assiste à des levées de bouclier, du coup la hiérarchie conseille plutôt la "retenue"... et c'est l'anarchie qui menace.

   Cette fois-ci, c'est la population d'ascendance maghrébine qui aurait eu besoin de la protection de la police contre l'expédition punitive menée par des Tchétchènes. Ces derniers temps, on a beaucoup entendu crier au loup (contre les supposées violences policières) mais, quand le véritable loup se présente (des voyous lourdement armés, prêts à faire de gros dégâts), on se lamente du manque de réactivité de la même police, sur laquelle, les jours voire les heures précédentes, on crachait allègrement.

mardi, 16 juin 2020

Tandem (à moitié) fictif

   C'est ce soir que France 3 achève la rediffusion de la saison 3 de la série Tandem (dont la quatrième saison nous a été proposée en avril-mai derniers). Pour moi, c'est une découverte, puisque je n'ai commencé à regarder cette série que cette année.

   Le premier des quatre épisodes (le neuvième de la saison) s'intitule "Port d'attache". Il constitue un moment charnière dans l'évolution de la série, puisqu'il voit le départ de la (charmante) lieutenante Camille Barbier (incarnée par Nelly Lawson, dont on a pu aussi, à l'occasion, apprécier le timbre de la voix). Son cadeau de départ est quelque peu surprenant :

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   Elle est remplacée par la pétulante Inès Zaïdi (Baya Rehaz), dont le personnage a pris de la consistance dans la saison 4 :

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   L'intrigue, pas inintéressante, entremêle de vieilles histoires de famille et la photographie.

   L'épisode 10 ("Diamants noirs") marque une montée de tension dans la brigade, puisque la menace que représente le colonel semble se préciser. Pour la déjouer, le capitaine Marchal va mettre au point un astucieux stratagème (fondé sur sa connaissance des principes qui régissent la fonction publique... je n'en dis pas plus). Dans le même temps, l'équipe enquête sur une mort qui paraît (presque) en tout point accidentelle. On est dans le milieu de la truffe et, là encore, les histoires de famille jouent un rôle important.

   Pour moi l'épisode suivant "Le chemin des templiers" est le meilleur de la soirée, mais aussi le meilleur de la saison... et sans doute l'un des meilleurs de l'ensemble de la série. D'une part, j'ai beaucoup aimé le fond de l'intrigue, qui baigne dans les légendes qui touchent aux chevaliers templiers... et la cité d'Aigues Mortes constitue un superbe écrin pour les plans tournés en ville. D'autre part, la mise en place du stratagème imaginé par Marchal pour éviter la mutation de son ex-compagne donne lieu à des scènes particulièrement cocasses :

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   La saison se conclut par "La peur au ventre", un épisode inhabituellement sombre, au cœur duquel se trouve la violence faite aux femmes. Le commandant Soler se retrouve en première ligne, contestée par son colonel et, malgré cela, prête à enfreindre les ordres pour secourir des femmes battues :

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   C'est riche en émotions. Les deux acteurs principaux (Astrid Veillon et Stéphane Blancafort) sont toujours aussi formidables. Leur complicité fait plaisir à voir.

   P.S.

   D'après les programmes télévisuels, il semble qu'à partir de la semaine prochaine France 3 ait décidé de diffuser une autre série. Je n'aurai donc pas l'occasion de voir les épisodes de la saison 1. Dommage.

   P.S. II

   J'ai oublié de signaler un autre atout de la série : sa musique d'accompagnement, signée Arno Alyvan. Il a notamment particulièrement réussi l'habillage audio des scènes comiques.

lundi, 15 juin 2020

The Event

   J'ai récemment découvert cette série (qui a pourtant presque dix ans), dont l'intégralité des épisodes est disponible (gratuitement), en version originale comme en VF, sur MyTF1.

   Au départ, on croit se trouver devant une resucée, un mélange de Lost (sans les spéculations religieuses) et de 24 heures chrono (sans le décompte du temps). Un attentat est organisé contre le tout nouveau président des Etats-Unis, qui vient de découvrir l'existence d'une base secrète en Alaska, où sont emprisonnés depuis plus de soixante ans des extraterrestres qui ont échoué sur notre planète. L'intrigue politique se mâtine donc de science-fiction, de romantisme et de valeurs familiales. Il faut subir les premiers épisodes, nourris de nombreux retours en arrière (envoyés dans le désordre), pour prendre conscience de la richesse de cette histoire originale, qui tourne autour d'une douzaine de personnages-clés.

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   On commence par le couple de héros, Leila et Sean, deux tourtereaux à la limite du supportable. Elle est une blondasse naïve (et un tantinet chialeuse), tandis que lui est le beau gosse serviable, presque trop propre sur lui. Dans la VF, il a la même voix plaintive que le Spencer Reid d'Esprits criminels. C'est agaçant... et sans doute un peu volontaire de la part des producteurs, qui dévalorisent légèrement leurs héros en début de saga, avant de les montrer de plus en plus responsables, voire héroïques. Et voilà comment se mettre le jeune public dans la poche !

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   Chez les puissants, c'est un trio qui mène la danse, avec le président Martinez (un démocrate idéaliste), son épouse Christina (une femme engagée qui a quelques secrets) et le vice-président (républicain) Jarvis, à la fois ambitieux, orgueilleux et patriote. Ce ticket n'est pas sans rappeler celui formé par Barack Obama et Joe Biden, mais aussi celui, plus ancien, constitué de John Kennedy et Lyndon Johnson. Au fur et à mesure des épisodes, on comprend à certaines allusions que les scénaristes ont voulu lancer quelques piques à Obama (l'idéaliste devenu le champion des exécutions extrajudiciaires), en l'associant à une figure qui évoque plutôt une image caricaturale de Johnson.

   L'intrigue est donc nourrie de références à l'histoire des Etats-Unis, les extraterrestres détenus se substituant aux prisonniers de Guantanamo et le Washington Monument au World Trade Center.

   L'action des puissants s'appuie sur des collaborateurs dévoués, bien que non exempts d'arrières-pensées :

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   Blake Sterling (à gauche) est un directeur de la Sécurité nationale vétilleux, un tantinet dissimulateur, mais grand commis de l'Etat. Son personnage s'étoffe de manière assez surprenante au cours de l'histoire. Celui de Simon Lee (à droite) réserve aussi quelques surprises : le policier dévoué et efficace cache lui aussi quelques secrets. Mais son profil psychologique demeure assez stable tout au long de la série. On notera que ces deux personnages importants sont incarnés par des habitués des seconds rôles sur le petit écran.

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   Du côté des extraterrestres, les figures dominantes sont Sophia et Thomas. Elle est prisonnière depuis des décennies, alors que lui est un infiltré (il n'a pas été repéré par les Terriens). Je vous laisse découvrir quel lien secret les unit.

   Pour compléter le tableau, il faut signaler deux autres protagonistes. Commençons par Michael, pilote de ligne, père attentif de Leila et qui, lui aussi, cache de lourds secrets :

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   Je termine par celle qui est presque ma préférée : Vicky, une "méchante" très badass à propos de laquelle on va découvrir que, sous sa carapace de sarcasme et de cuir, elle cache un coeur qui bat :

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   En dépit de quelques grosses ficelles scénaristiques et du recours au "juste à temps", j'ai été pris par cette série d'anticipation, à la distribution soignée (avec de nombreux seconds rôles intéressants) et aux effets spéciaux plutôt réussis.

   P.S.

   L'unique saison comprend 20 épisodes, complétés par deux supplémentaires, pour boucler l'intrigue... mais le coup de théâtre final laisse la porte ouverte à une reprise ultérieure.

samedi, 06 juin 2020

Archéologie précolombienne

   Durant la période de confinement, j'ai pris l'habitude d'explorer les possibilités de la télévision de rattrapage. En matière de documentaire, incontestablement, c'est l'offre des chaînes publiques qui est la plus intéressante.

   Ainsi, j'ai récemment découvert que, bien avant les Incas, une autre civilisation avait occupé les alentours du célèbre lac Titicaca, à la frontière du Pérou et de la Bolivie. Il s'agit des Tiwanaku. France 5 propose pendant encore quelques jours un documentaire retraçant une campagne de fouilles autour et au fond du lac. Outre les enseignements civilisationnels qu'il offre, le film est une passionnante leçon d'archéologie sous-marine :

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   On retrouve presque les mêmes protagonistes dans un documentaire plus récent, diffusé sur Arte. On voit ce que sont devenues les premières découvertes et l'on suit une nouvelle campagne de fouilles, toujours menée avec l'accord des communautés locales (des Aymaras) :

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   Ce deuxième film fait partie d'une série documentaire, Enquêtes archéologiques, présentée par le Belge Peter Eeckhout, qui se révèle à la fois pertinent et agréable à écouter. L'un des volets de la série permet d'ailleurs de suivre ses propres fouilles, elles aussi au Pérou, au sud de Lima, sur le site de Pachacamac, un sanctuaire inca qui eut son heure de gloire, avant de subitement péricliter.

   Ici encore, les recherches des archéologues permettent de comprendre que le site a été occupé par d'autres peuples, avant qu'il n'atteigne son apogée sous les Incas. Parmi ces peuples se trouvent les Ichmas, auteurs d'étranges sculptures :

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   Le documentaire est passionnant à suivre, certaines des découvertes étant stupéfiantes :

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   Mais le plus étonnant est l'aura dont a bénéficié le site, qui a accueilli des pèlerins venant d'un territoire beaucoup plus étendu qu'on ne l'aurait pensé, de prime abord :

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   Cette succession de civilisations est aussi présente dans Le secret des lignes de Nazca, qui traite d'un sujet qu'on pourrait croire rebattu... eh bien, non ! L'archéologue qui accompagne l'animateur explique avec de grandes qualités pédagogiques comment ces oeuvres impressionnantes ont pu être réalisées avec des moyens modestes. Il en fait la démonstration avec un géoglyphe en forme de spirale :

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   On comprend aussi qu'il n'était pas nécessaire de disposer d'un aéronef pour visualiser le résultat. En grimpant de quelques dizaines de mètres, sur une colline proche, les deux hommes ont une vue très nette du modeste tracé qu'ils viennent de réaliser :

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   La dernière partie du film, tout aussi palpitante, s'attache à de mystérieux tumuli, dont la création semble liée à celle des géoglyphes :

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   Si ce périple sud-américain ne vous a pas lassés, je vous recommande, en guise de dessert, un énième documentaire (diffusé sur France 5) consacré à un site emblématique de la région : Machu Picchu, le secret des Incas. Les auteurs abordent toutes les hypothèses (sérieuses) émises concernant le fonctionnement des lieux : observatoire astronomique, résidence impériale, refuge, centre administratif, site sacré ?

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   En même temps, on découvre des aspects plus pratiques, comme le lien entre architecture et mouvements solaires, les techniques de construction, la création des terrasses agricoles, l'approvisionnement en eau et le réseau de voies de communication.

   Que la télévision est belle quand elle se fait éducative !

jeudi, 04 juin 2020

Retour à Londres

   Hier soir, la chaîne 6ter a diffusé le 21e et dernier épisode de la sixième saison de la série Elementary, "Une issue improbable". On y découvre la conclusion de l'arc narratif impliquant Michael Rowan, le tueur en série qui s'était rapproché de Sherlock. Les scénaristes ont particulièrement bien ménagé le suspens concernant l'identité d'un assassin.

   Mais là n'est pas le seul intérêt de l'histoire. On finit par retrouver Holmes sortant d'un immeuble dont l'adresse n'est sans doute inconnue d'aucun des fans de la série :

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    Quelques instants plus tard, on nous montre les deux héros marchant dans une rue qui ne peut être que britannique :

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   Sauf que... voici ce qui se trouvait (en 2018) à l'emplacement présumé du 221b Baker Street, à Londres :

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   C'est un boulevard à grande circulation, où les rez-de-chaussée sont occupés par des commerces. Cela n'a rien à voir avec la rue fictive, visiblement située dans un quartier résidentiel bourgeois. En fait, d'après le site IMDb, l'épisode a été intégralement tourné aux Etats-Unis (ce dont on se doutait, pour des raisons budgétaires), plus précisément à New York.

   Mais l'histoire ne s'arrête pas là, puisque c'est la deuxième fois que les héros de la série se rendent dans le pied-à-terre londonien du détective. La première fois, c'était dans le premier épisode de la saison 2... et ce n'était ni le même type de rue, ni le même type d'immeuble que celui qui est visible dans l'épisode final de la saison 6 :

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   Cet immeuble-ci se trouve bien à Londres, mais pas au 221b Baker Street. Toujours d'après l'IMDb, il est situé au 85 Redchurch Street.

   Quoi qu'il en soit, cette nouvelle parenthèse londonienne est la bienvenue, et l'on attend désormais avec impatience la diffusion des treize épisodes de la septième et ultime saison.

mercredi, 27 mai 2020

Le Canard délivré

   Deux semaines que j'attendais cela : le retour du Canard enchaîné chez les marchands de journaux. Déjà, durant la période de confinement (à partir de l'exemplaire daté du 25 mars), il avait fallu supporter de ne lire qu'un demi-numéro (quatre pages au lieu de huit).

   Le 13 mai, ô surprise, les présentoirs étaient vides... et le sont restés jusqu'à ce matin. La raison en est un mouvement de grève de l'inénarrable syndicat du Livre, mouvement qui a aussi frappé les quotidiens nationaux et les magazines.

   Comme les autres médias en ont très peu parlé (paralysés par la trouille qu'inspire ce syndicat aux méthodes qui n'ont pas grand chose à voir avec la démocratie), je conseille à ceux que le sujet intéresse d'aller lire une excellente enquête publiée il y a deux ans dans l'hebdomadaire Le 1. Vous y découvrirez peut-être avec surprise le montant des salaires de certains des employés de Presstalis... N'hésitez pas à aller en toucher deux mots à votre buraliste / marchand de journaux préféré. Nul doute qu'il aura des anecdotes croustillantes à vous distiller sur des personnes à l'utilité contestable, mais palpant 4-5000 euros par mois...

   Revenons à nos canetons. Ne voyant pas mon hebdomadaire préféré venir, je suis allé à lui, sur internet. J'ai payé pour le lire en ligne. Le journal n'est pas téléchargeable, il est juste consultable... et uniquement durant sa semaine de parution. On peut zoomer fortement sur les pages pour afficher les différents encadrés en grand. Mais, pour un vieux lecteur comme moi, attaché à la version papier, ce fut un calvaire. Je n'ai réussi à lire que trois pages, mal de crâne à la clé.

   Le numéro paru ce mercredi 27 mai ne contient pas d'article-enquête fracassant, mais les fulgurances satiriques (écrites comme dessinées) dont il est parsemé sont toujours aussi réjouissantes.

lundi, 25 mai 2020

Incendie "gilet-jaunesque"

   L'événement a fait la Une de la presse locale, notamment de Centre Presse : dans la nuit de samedi à dimanche, le campement d'un groupe de "gilets jaunes" locaux (qui venaient de s'y réinstaller) a été victime d'un incendie, qu'on pense volontaire :

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   De manière un peu emphatique, le quotidien aveyronnais qualifie de "QG" une installation précaire (et... illégale), où les manifestants ont eu du mal à réunir une dizaine de personnes pour faire bloc sur la photographie destinée à être publiée dans le journal.

   On l'imagine sans peine, à l'heure actuelle, les hypothèses vont bon train. Avant d'y revenir, il est bon de prendre un peu de recul, parce que ce n'est pas la première fois qu'un tel incident se produit à Rodez, sur un rond-point occupé par les "gilets jaunes".

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   Dans cette zone, située au nord et nord-ouest du centre-ville de Rodez, trois ronds-points ont été successivement / simultanément occupés par des manifestants gilettés. Leur premier "QG" fut situé à Saint-Félix (noté S-F sur le plan), véritable carrefour où aboutissent la route d'Albi, la voie permettant de rejoindre la route de Villefranche-de-Rouergue et de Decazeville, l'une des entrées de Rodez (quartier Saint-Éloi), ainsi que la rocade passant par Onet-le-Château pour déboucher sur la partie de la RN 88 menant à Sévérac-d'Aveyron. Au plus fort du mouvement gilet-jaunesque, ce fut un point noir de la circulation locale... que les automobilistes ruthénois bien renseignés avaient appris à contourner.

   Cela n'a pas empêché la tension de monter, jusqu'en janvier 2019 (une autre nuit de samedi à dimanche... tiens donc !), lorsque le baraquement des "gilets jaunes" a pris feu. Si, du côté des manifestants, on dénonçait une action hostile, à Rodez, la population pensait plutôt (peut-être de manière injuste) que les libations qui s'étaient déroulées en cet endroit pourraient avoir provoqué un malencontreux accident. Une autre hypothèse n'a quasiment pas été abordée (en public) : la présence, à proximité, d'un quartier réputé "sensible" de la commune de Rodez, celui de Saint-Éloi Ramadier. On en voit les immeubles à l'arrière-plan du reportage diffusé sur France 3 (auquel on peut accéder par le lien précédent).

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   Attention. Loin de moi l'idée de suggérer que, parce qu'il existe, à proximité de ce rond-point, un quartier populaire multiethnique, c'est dans celui-ci qu'il faut rechercher le(s) coupable(s) du délit. Mais, un an plus tôt (en janvier 2018), le centre social de ce quartier avait lui aussi été victime d'un incendie volontaire. Il n'est pas inenvisageable qu'un groupe de jeunes désoeuvrés ait voulu faire joujou avec les allumettes et les palettes de bois des "gilets jaunes". Depuis, pas de nouvelle.

   C'est après ce premier incendie que les "gilets jaunes" ont décidé de s'installer ailleurs (loin du parking du McDonald's, dont le directeur était peut-être lassé de cette proximité gênante... et des places occupées toute la journée par les véhicules de certains manifestants). Dans un premier temps, c'est au rond-point des Moutiers (noté LM sur le plan visible plus haut) que se sont implantés les continuateurs, avant qu'un groupe scissionniste n'aille s'installer plus à l'ouest, au giratoire de Calcomier (noté C sur le plan).

   Localement, on a beaucoup glosé sur les raisons de la division. Certains ont évoqué une opposition géographique, entre d'un côté les "gilets jaunes" du centre de Rodez et du Faubourg (aux Moutiers) et de l'autre ceux originaires du nouveau quartier de Bourran (qui auraient privilégié Calcomier, plus proche de chez eux). Ce genre de raisonnement pourrait fonctionner si les manifestants étaient des ressortissants ruthénois. Il me semble que les deux groupes avaient des origines communales plus diverses. Comme cause de la scission, on a aussi avancé une divergence de stratégie militante. Au final, il semblerait que différentes sensibilités politiques aient eu de plus en plus de mal à cohabiter. Aux Moutiers se seraient installés les "gilets jaunes" se voulant apolitiques (ce que de très mauvaises langues traduisaient par "plutôt d'extrême-droite", RN-DLF-UPR). Calcomier serait devenu le pôle le plus engagé dans le militantisme politique (sous-entendu à l'extrême-gauche, LFI-PCF-NPA-LO).

   On se rapproche des discussions sur le sexe des anges, d'autant qu'on parle de groupes très réduits (de l'ordre de quelques dizaines de personnes, à leur apogée). Mais ces groupes ont suscité la colère de nombreux automobilistes (parmi ceux qui ne klaxonnaient pas au passage... mais aussi parmi ceux qui klaxonnaient hypocritement, pour passer plus facilement).

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   A l'été 2019, ce fut au tour du campement des Moutiers (ci-dessus), tout aussi illégal que le précédent, d'être victime d'un mystérieux incendie. Celui de Calcomier II vient de subir le même sort, suscitant autant d'interrogations.

S'agit-il d'un accident, résultat d'un geste malheureux d'un "gilet jaune" resté tardivement sur place (et qui n'oserait pas l'avouer à ses camarades) ?

S'agit-il d'un acte volontaire commis par des "gilets jaunes" dissidents ?

S'agit-il d'un acte volontaire des occupants eux-mêmes, tentant par là de se présenter en victimes ?

S'agit-il d'un acte volontaire commis par des personnes opposées au mouvement (et redoutant la mise en place de nouveaux barrages) ? Si oui, ces personnes sont-elles impliquées dans les autres incendies ?

   Ce lundi soir, le site a retrouvé son calme. Les services de la mairie de Rodez semblent avoir nettoyé les lieux et des barrières de protection ont été posées. Il reste à espérer que l'enquête apportera des réponses claires.

mardi, 19 mai 2020

Tandem de ruptures

   La comédie policière diffusée par France 3 se révèle être la série la plus rafraîchissante du moment. Ce mardi soir sont diffusés deux nouveaux épisodes inédits.

   Le premier, "Le jeune homme et la mer" (le neuvième de la saison 4), a pour arrière-plan le milieu du kitesurf. L'intrigue policière est correctement conçue mais, là encore, ce sont les péripéties de la vie privée des personnages principaux qui donnent toute sa saveur à l'épisode. Les parents de la commandante Léa Soler sont séparés. Son père (le colonel de la brigade) squatte chez Paul, son ex-gendre, avec lequel il s'entend bien. Il décide même de retourner sur le terrain, ce qui crée quelques situations cocasses. Toutefois, les meilleurs moments restent ceux qui confrontent les deux héros, l'une des scènes se concluant de manière particulièrement drôle :

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   Le second épisode inédit s'intitule "Or blanc". Il a pour cadre le monde viticole... et celui du jeu. C'est toujours globalement bien construit, avec en bonus de savoureuses pointes d'humour. C'est au tour de Léa d'accueillir chez elle l'un de ses parents séparés... sa mère, avec laquelle elle était un peu fâchée. Dans le même temps, elle doit gérer les débuts agités de son fils Thomas chez les pompiers... et les fantaisies vestimentaires du lieutenant Erwan Lebellec, qui lui aussi héberge sa mère, un personnage fantasque que l'on a découvert la semaine dernière.

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  On attend avec impatience les derniers épisodes de la saison, qui seront diffusés la semaine prochaine.

jeudi, 14 mai 2020

Des enquêteurs au poil

   La chaîne de télévision 6ter continue de diffuser la saison 6 d'Elementary. On se rapproche (plus ou moins) tranquillement de sa conclusion avec les épisodes inédits de mercredi dernier.

   L'intrigue policière de "La Tête ailleurs" (l'épisode 15) n'est pas la plus passionnante qui soit... mais la découverte du détail anatomique qui permet d'identifier le tueur ne manque pas de sel. Les relations entre les personnages principaux retiennent davantage l'attention. Le choix du successeur de l'inspecteur Marcus Bell donne lieu à quelques moments cocasses et même à une mini-scène de ménage (délicieusement décalée) entre les deux héros :

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   L'épisode 16 (intitulé "Irrésistible Skyler") est vraiment très bon. Un meurtre mystérieux mène les détectives au coeur d'un supposé complot, entre intervention militaire et chercheurs sourcilleux. La solution va venir... d'une "poupée sexuelle" interactive, dont la présence contribue à rendre certaines scènes riches en sous-entendus :

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   Ces deux épisodes sont des intermèdes légers, au cours d'une saison qui va (re)prendre un tour plus sombre.

dimanche, 19 avril 2020

Le Covid-19 au miroir de la grippe espagnole

   Dans le numéro de ce dimanche du quotidien aveyronnais Centre Presse, on peut lire un article (signé Jean-Michel Cosson) consacré à la grippe espagnole, avec un éclairage particulier sur le département de l'Aveyron. Cet article fait suite à ceux des semaines précédentes (publiés aussi dans La Dépêche du Midi), l'un consacré à la lèpre, l'autre au choléra (toujours avec un angle aveyronnais).

   L'article consacré à la grippe dite espagnole n'est pas exhaustif (pour approfondir, je conseille d'aller puiser aux sources que j'ai mentionnées il y a deux semaines). Mais il établit avec notre époque quelques points de comparaison qui me semblent très pertinents.

   Ainsi, alors comme aujourd'hui, ce sont les déplacements humains qui ont favorisé le développement de la pandémie. Au XXe comme au XXIe siècle, on a tardé à prendre des mesures drastiques. La vox populi a aussi répandu l'idée qu'il existait des remèdes miracles, fluatine et rheastar à l'époque, (hydroxy)chloroquine aujourd'hui. Enfin, des théories du complot ont émergé. En 1918-1919, on accuse des agents allemands, en 2020 un laboratoire chinois (sans la moindre preuve).

   O tempora, o mores !

mardi, 14 avril 2020

Gros fight en Midi-Languedoc

   Au regard de la densité de l'actualité "coronavirienne", certaines informations ont tendance à passer inaperçues. C'est un peu le cas de celle-ci : Carole Delga a viré Virginie Rozière de la présidence du Comité régional du tourisme, à l'issue d'un vote (prétendûment unanime) de la commission permanente du Conseil régional.

   Tout d'abord, d'après France 3, il semblerait que les membres de la commission n'aient pas été unanimes. Le site de la télévision publique présente aussi la réaction de l'évincée, vice-présidente du Conseil régional, qui fut en 2015 tête de liste dans l'Hérault pour "Notre Sud en commun" (soutenant la candidature de Carole Delga à la présidence de Midi-Languedoc).

   Les relations entre les deux femmes se sont gâtées depuis. Des personnes connaissant mal la vie politique régionale pourraient être tentées de penser que la redistribution des cartes politiques à l'issue de l'élection d'Emmanuel Macron pourrait être la cause de la brouille. Or, en 2017, au premier tour, Virginie Rozière a appelé (tout le comme le PRG et  bien entendu le PS) à voter pour Benoît Hamon, le candidat officiel du Parti socialiste, vainqueur de la primaire.

   Des tensions sont apparues lors de la campagne des élections européennes, en 2019. Députée sortante, Virginie Rozière avait choisi de rallier la liste conduite par Raphaël Glucksmann, ce qui n'était pas du goût de Jean-Michel Baylet, patron du groupe La Dépêche et du PRG, le parti d'origine de la députée. Précisons qu'en 2017, Jean-Michel Baylet a défendu dès le premier tour la candidature d'Emmanuel Macron... et qu'il est, "en même temps", un soutien de Carole Delga au Conseil régional, même si celle-ci n'apprécie guère l'exécutif en place à Paris.

   Ces tensions se sont accrues à l'occasion de la demi-campagne des municipales 2020. A Montpellier, Virginie Rozière a finalement rallié la liste "gauche écologiste", où elle figurait en cinquième position. Or, Carole Delga a choisi de soutenir la liste menée par le socialiste Michaël Delafosse (sur laquelle figure, en cinquième position, une certaine Julie Frêche... la fille de Georges). A l'issue du premier tour (qu'il faudra peut-être rejouer), les résultats montrent un grand éparpillement des voix de gauche, empêchant sans doute la liste Delafosse de mener la danse.

   Le troisième acte (qui a sans doute précipité la disgrâce de Virginie Rozière) est le limogeage d'un certain Jean Pinard. En 2018, celui-ci avait été nommé par Carole Delga directeur du Comité régional du tourisme. Il se trouvait donc sous la tutelle de la vice-présidente du Conseil régional en charge de ce domaine, à savoir Virginie Rozière. Au-delà des compétences du bonhomme (reconnues), il était évident à tous que le candidat sélectionné était "hautement compatible" avec la majorité de gauche du Conseil régional. (Auparavant, en Auvergne, il avait occupé des fonctions similaires sous les présidences -socialistes- de Pierre-Joël Bonté et René Souchon.)

   Or, le 20 février dernier, de sa propre initiative, Virginie Rozière a renvoyé Jean Pinard, accusé de harcèlement moral (et présumé innocent jusqu'à la preuve du contraire). Je crois qu'on peut affirmer que, lorsque Carole Delga a appris que Pinard avait été viré, elle a vu rouge. (L'un des plaisirs procurés par cette affaire est que le patronyme de l'ex-directeur se prête magnifiquement aux jeux de mots raffinés, qui fuseraient dans les couloirs du Conseil régional.) Son vin sang n'a fait qu'un tour. Virginie Rozière a-t-elle poussé le bouchon un peu trop loin ? Ne s'est-elle pas emportée en voulant prouver qu'elle avait pris de la bouteille ? A-t-elle pensé que Carole Delga laisserait Pinard en carafe ? Le mystère demeure.

   De très mauvaises langues suggèrent que Carole Delga a sauté sur l'occasion pour marquer son territoire et, dans l'optique des élections régionales de 2021, affirmer son leadership sur la gauche midi-languedocienne. On sait que ces élections s'annoncent compliquées pour la présidente sortante, avec un RN sans doute haut et la concurrence (probable) d'une liste LREM sur laquelle pourraient figurer d'anciens alliés. Elle a donc besoin de rassembler son camp d"origine... et de grappiller quelques grains de raisin voix ici et là, à gauche... et à droite, comme le prouve son récent engouement pour Jacques Chirac.

dimanche, 05 avril 2020

La peste à Paris

   C'est le sujet d'un passionnant article paru hier dans le supplément magazine du Monde, dont il a d'ailleurs fait la Une :

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   Ces dernières semaines, on a beaucoup entendu parler d'une autre pandémie (que celle de covid-19), celle de grippe espagnole, en 1918-1919. Or, en 1920, à Paris, alors que le pays peine à sortir de la guerre, une jeune scientifique (Yvonne de Pfeiffel) constate la réapparition d'un mal qu'on croyait disparu en Occident.

   L'article est signé Zineb Dryef, à qui l'on doit un ouvrage historique sur les rats à Paris. On y suit la progression des travaux des scientifiques de l'époque. On y (re)découvre l'extrême pauvreté dans laquelle vivaient les habitants de la ceinture de taudis qui entourait jadis la capitale. On y retrouve aussi (hélas) la pulsion antisémite, activée par des hommes politiques peu scrupuleux. (Toute ressemblance avec le XXIe siècle est bien entendu fortuite...)

   Au final, la maladie a fait peu de victimes, mais elle n'a pas totalement disparu.

   PS

   Sur la grippe espagnole, il est désormais facile de trouver de quoi assouvir sa soif de connaissances. Sur le site de France Culture, on peut encore écouter une émission datant de 2018. Elle est un peu longue (52 minutes environ), pas très palpitante dans la forme, mais fort intéressante sur le fond (avec notamment des échanges approfondis sur le bilan humain de la pandémie).

   Plus grand public est La Marche de l'histoire (diffusée sur France Inter), dont l'émission du 10 mars dernier était consacrée à la pandémie. Le format est plus court (28 minutes) et Jean Lebrun est un animateur talentueux (qui, de surcroît, prépare bien ses sujets).

   Un autre récent article du Monde aborde un aspect méconnu : les conséquences de la grippe espagnole sur le sport (notamment en France et aux Etats-Unis).

   Enfin, sachez que le virus de cette grippe n'a pas été supprimé. Il a même été reconstitué en laboratoire.

dimanche, 19 janvier 2020

Rodez en tête !

   ... mais pas de la Ligue 2 ! Non, dans ce billet, il va être question d'un autre classement, peut-être bien plus important pour l'ensemble des habitants : celui des villes et villages où il fait bon vivre. Il a été établi par une association, villes et villages où il fait bon vivre, à partir de plus de 180 critères. Une synthèse des résultats est proposée par le Journal du dimanche :

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   Sur la carte ci-dessus, vous remarquerez que les communes sont classées par strate de population. Ainsi, dans la catégorie "grandes villes" (peuplées de plus de 100 000 habitants), c'est Annecy qui arrive en tête. Dans la strate suivante, c'est Bayonne. Dans la strate 20 000 - 50 000 habitants, la lauréate est... Rodez !

   Au niveau du classement global (toutes communes de plus de 2 000 habitants confondues), Rodez arrive à la... douzième place ! (Aux non-Aveyronnais qui liraient ce billet, je rappelle que le numéro départemental correspondant à l'Aveyron est le 12.)

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   Concernant les critères, on remarque qu'ils ont été pondérés, c'est-à-dire qu'ils n'ont pas été mis sur un pied d'égalité. Les auteurs de l'étude les ont coefficientés à partir de résultats d'études d'opinion (portant sur ce qui compte le plus dans la vie quotidienne, aux yeux des personnes interrogées). La qualité de vie et la sécurité arrivent largement en tête, ce qui avantage une commune comme Rodez :

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   Joint à l'article, un document détaille le contenu des critères, ce qui nous mène aux fameux 182 points sur lesquels ont été fondés les divers classements. A noter que l'un d'entre eux est consacré aux villages.

mardi, 24 décembre 2019

Autour de "Star Wars"

   La sortie de L'Ascension de Skywalker a été l'occasion, pour nombre de médias, de lancer des numéros spéciaux, tant sur papier que sur support numérique. J'ai déjà parlé sur ce blog d'un petit bouquin passionnant. On peut compléter ses informations en écoutant deux programmes de France Inter.

   En format court, on a la chronique matinale de Rebecca Manzoni, Pop & Co, dont quatre numéros ont été consacrés à la saga créée par George Lucas. Le 14 décembre dernier, il a été question de la version française des premiers films. Le 15 décembre, la chroniqueuse a traité la question des langues et des voix dans les films, avant d'aborder le bruitage, le 16 décembre. La série s'est conclue le 17 décembre, par un sujet sur la musique d'accompagnement (que l'on doit à John Williams).

   En format long, je recommande l'émission France Inter +, diffusée tard le soir, en semaine. Quatre numéros ont été consacrés à la saga. Pour moi, le plus intéressant est le premier, qui raconte la naissance de La Guerre des étoiles, sa sortie repoussée et la réception critique, en France.

samedi, 21 décembre 2019

Le coup de com' de Carole Delga

   La semaine dernière, la nouvelle a fait l'effet d'une bombe en Aveyron. La présidente du Conseil régional de Midi-Languedoc, Carole Delga, avait décidé de renommer Jacques-Chirac le lycée agricole d'Onet-le-Château ! (Concrètement, elle a fait voter une décision en ce sens par la Commission permanente du Conseil régional, une "armée mexicaine" qui réunit 52 des 158 conseillers régionaux...)

Commission permanente.pdf

   Rappelons toutefois que le souhait de donner le nom de l'ancien président de la République à un lycée de la région a été annoncé par Carole Delga dès la mort de celui-ci, en septembre dernier. Le premier problème est que, dans cette annonce, elle a précisé que l'établissement serait situé dans l'ouest de la région, une zone géographique où l'on a du mal à placer l'Aveyron :

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   Le deuxième problème est que Carole Delga a déclaré vouloir contacter les deux établissements auxquels elle songeait, dès son retour du Japon. Or, une mienne connaissance au fait de ce qui se passe au lycée La Roque (le lycée agricole situé à Onet-le-Château) m'a affirmé que personne dans l'établissement n'avait été mis au courant du choix de Carole Delga, pas même le directeur ! Voilà qui est cavalier... surtout que, dès le 14 novembre dernier, dans son discours inaugural de l'assemblée plénière, la présidente avait déclaré qu'un "grand lycée agricole" allait s'appeler "Jacques-Chirac".

   Cet événement suscite deux autres questions. La présidente de la région a-t-elle le droit de faire ce qu'elle a annoncé et pourquoi s'est-elle risquée à une décision aussi abrupte ?

   La réponse à la première question est : oui, sous certaines conditions. Depuis la décentralisation des années 1982-1986 (sous le premier septennat de François Mitterrand), le pouvoir de nommer les établissements scolaires publics est passé du gouvernement aux collectivités territoriales : le conseil municipal pour les écoles, le conseil départemental pour les collèges et le conseil régional pour les lycées (agricoles inclus). La décision de la commission permanente n'est donc pas infondée. La logique voudrait qu'elle soit suivie d'un vote de l'assemble plénière du Conseil régional. Celle-ci vient de se réunir, jeudi 19 décembre. Dans le descriptif des délibérations, je n'ai pas trouvé trace du projet de Carole Delga. Aurait-elle été gagnée par une soudaine prudence ? (Ou bien peut-être que ce genre de mesure ne nécessite pas un vote de l'ensemble des élus.)

   Il se pourrait qu'elle ait eu écho des réactions suscitées par sa décision. Tant du côté du personnel du lycée, que des (anciens) élèves et des parents, c'est, au minimum, de l'incompréhension qui a surgi, voire de la colère. Il y a celles et ceux qui se sentiraient insultés que l'établissement porte le nom d'un élu qui, pour sympathique qu'il ait été, s'est quand même révélé une sacrée fripouille durant sa carrière politique. Il y aussi ceux (peut-être plus nombreux) qui, quoi qu'on pense de Jacques Chirac, sont attachés à la dénomination "La Roque", qui était déjà celle de l'établissement quand il était privé, l'Etat ayant eu la sagesse de ne pas la modifier lors du passage au public à la fin des années 1970.

   De surcroît, le lycée a son mot à dire dans le changement de nom, tout comme le maire d'Onet-le-Château d'ailleurs. Tous deux doivent être consultés par le Conseil régional. Or, jusqu'à présent, on ne trouve trace de cette consultation prévue par la loi dans aucun compte-rendu des réunions du Conseil municipal d'Onet. Quant au lycée La Roque, il a vu son conseil d'administration se réunir il y a quelques semaines avec, logiquement, un représentant du Conseil régional... qui n'a soufflé mot du sujet. Peut-être n'était-il pas au courant non plus... Si Carole Delga persiste dans sa décision, elle va donc devoir soit attendre la prochaine réunion de ce conseil d'administration (l'an prochain, en pleine campagne des régionales ?), soit demander sa convocation extraordinaire, avec un vote à la clé, vote qui pourrait ne pas lui être favorable.

   Cela m'amène à la deuxième question, celle des motifs de cette décision de renommer le lycée agricole. En septembre dernier, après l'annonce de Carole Delga, des informations ont "fuité" dans la presse. Le nom de Jacques-Chirac pourrait être donné à l'un des cinq lycées en construction dans la région. Ceux de Haute-Garonne tenaient la corde, en particulier celui de Gragnagues. Prévu pour ouvrir à la rentrée 2020, il pouvait parfaitement s'insérer dans la campagne des élections régionales, qui doivent se tenir en 2021.

   Le problème est que, si l'inauguration n'intervient qu'en septembre 2020, la présidente de région se sera peut-être fait couper l'herbe sous le pied par le Conseil régional de Provence-Alpes-Côte d'Azur, présidé par Renaud Muselier (LR), qui considère devoir toute sa carrière à Jacques Chirac. Je ne doute pas qu'il soit sensible à l'idée de Camille Galtier, membre de LR comme lui, et partisan de donner le nom de l'ancien président à un lycée de Manosque, dans les Alpes-de-Haute-Provence.

   Dans cette course à l'échalote, le choix du lycée La Roque par Carole Delga est peut-être tout simplement le moyen trouvé pour être la première à inaugurer un "lycée Jacques-Chirac"... en France, puisqu'il en existe déjà un au Maroc.

   De très mauvaises langues suggèrent qu'il existe un autre motif au choix d'appeler "Jacques-Chirac" l'un des lycées de la région. Ce serait, pour Carole Delga, un moyen de se présenter comme une élue proche du peuple, en opposition à certaines élites, en particulier celles qui soutiennent le président Macron et le gouvernement Philippe.

   Dans ce gouvernement figure Nicole Belloubet, ministre de la Justice. Il se murmure qu'en 2021, elle pourrait se lancer dans la course aux régionales, à la tête d'une liste LREM... contre Carole Delga. Le plus cocasse dans cette histoire est que les deux femmes sont d'anciennes collègues, puisqu'elles ont été vice-présidentes du Conseil régional de Midi-Pyrénées, sous la présidence de Martin Malvy. J'ai d'ailleurs retrouvé une photographie (publiée en 2010, dans le n°37 du magazine régional) sur laquelle on reconnaît Carole et Nicole :

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   A l'époque, Mme Belloubet était la première vice-présidente, à laquelle on promettait la succession de M. Malvy. Mme Delga était la quinzième. Souvenirs, souvenirs...

   P.S.

   Du côté de la Corrèze, c'est le collège de Meymac qu'il est question de rebaptiser.

vendredi, 06 décembre 2019

Une tirade d'anthologie

   Depuis bientôt un mois, TF1 a entrepris la diffusion de la deuxième saison de la série Balthazar, dont j'ai déjà parlé l'an dernier. Je trouve que la recette -très classique- fonctionne vraiment bien. Tomer Sisley est toujours aussi bon en expert médico-légal à la fois charmeur et érudit, tenaillé par l'assassinat de son épouse, qui n'a jamais été élucidé. A ses côtés, Hélène de Fougerolles a vu son personnage de capitaine de police s'étoffer un peu. Sa vie personnelle prend plus de place à l'écran. Cela m'amène à la scène d'anthologie située dans le sixième épisode, intitulé La Dette :


podcast

   Curieusement, dans les séries françaises, les parents sont très souvent montrés complaisants avec les travers de leurs enfants adolescents, comme s'il fallait leur passer tous leurs caprices. Ici, l'héroïne vide son sac. Elle qui sacrifie une part de sa vie privée pour servir le bien commun en a marre d'être prise pour une bonniche par son mari infidèle (et démago avec les enfants, semble-t-il) et ses rejetons ingrats. J'ai a-do-ré ! (La fin de l'épisode montre une évolution, consécutive au coup de gueule du capitaine.)

   Question humour, l'épisode précédent, intitulé Face à la mort, bien qu'assez lugubre, contient une saynète tragi-comique qui plaira aux admirateurs de l'acteur principal. Cette scène est censée se dérouler à l'époque où le médecin était interne, au cours d'un bizutage qui a mal tourné. Pour rajeunir Tomer Sisley, on lui a fait porter une horrible perruque :

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vendredi, 18 octobre 2019

Décès du "Grand Endetteur"

   Aujourd'hui, les médias aveyronnais ont fait grand cas de la mort de Pierre Riom, qui fut (entre autres) maire de la commune de Conques de 1983 à 2001 et conseiller général de l'Aveyron pendant plus de trente ans (de 1970 à 2001 !), exerçant la vice-présidence de l'assemblée départementale de 1982 à 2001, sous le règne de l'inamovible Jean Puech.

   C'est à cet élu local aux multiples casquettes que l'on doit la construction du Centre européen de Conques... et la terrible dégradation de la situation financière de la commune, dont l'ampleur ne fut réellement découverte qu'avec l'entrée en fonction du successeur de Pierre Riom à la mairie, Philippe Varsi, en 2001.

   La nécrologie publiée aujourd'hui dans Centre Presse ne fait pas l'impasse sur les aspects les moins glorieux de la longue carrière de l'élu local. Il convient cependant d'éclairer l'une des déclarations du défunt, datant de six ans : "Un peu plus d'un milliard de francs, c'est vrai que c'était un peu cher". Pour les jeunes qui liraient cette note, il faut préciser qu'une double conversion monétaire est nécessaire. D'abord, il est question de francs, puisque Pierre Riom officia avant que l'euro ne soit disponible dans nos poches. Mais, comme il était né en 1927, il avait vécu plus de trente avec l'ancien franc en poche. Le "milliard" dont il est question correspond donc à dix millions de "nos" francs (je parle aux adultes nés sous la Ve République), soit environ 1,5 million d'euros. La somme peut paraître anecdotique au regard de tant de scandales financiers, mais il faut savoir qu'elle a pesé sur les reins d'une commune peuplée de moins de 400 habitants ! Conques fut à la fin du XXe siècle l'une des communes les plus endettées de France (LA plus, affirment certains), si l'on calcule par habitant.

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   Ce graphique permet de constater que, sous les mandats de P. Varsi (le successeur de P. Riom), l'endettement est passé de plus de 30 000 francs à moins de 1 500 francs par habitant. De très supérieur à la moyenne des communes de la même strate, il est devenu inférieur, signe de bonne gestion.

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   En volume total, la dette a été divisée par presque cinq sous les mandats de P. Varsi. Rétrospectivement, on se dit que la mise en place d'un stationnement payant jugé souvent assez onéreux avait aussi pour objectif de contribuer à faire dégonfler la dette.

   Pour la petite histoire, je signale que la brusque remontée de l'endettement global (suite à la création de la commune nouvelle, par fusion avec Grand-Vabre, Noailhac et Saint-Cyprien-sur-Dourdou, en 2016) ne doit pas (trop) inquiéter. En la rapportant au nombre total d'habitants de la commune nouvelle, la dette reste supportable.

   La gestion de Pierre Riom a fait couler beaucoup d'encre (et de hertz). C'est d'abord la défiguration du village qui a été dénoncée dès 1992 dans un article de L'Express. Un an plus tard, la même journaliste (Anne Pons) remettait le couvert dans un long article à charge, uniquement consacré à la commune aveyronnaise cette fois-ci. A l'époque, les débats avaient eu un retentissement international, des échos atteignant même The Herald Tribune.

   Mais les coups les plus rudes furent sans conteste portés par la Chambre régionale des comptes de Midi-Pyrénées. Son rapport de mars 2001, bien que rédigé dans un langage administratif propre à atténuer les critiques, était cinglant.

   Que pouvait-on y lire ? Tout d'abord que le budget de la commune manquait de sincérité (comme on dit aujourd'hui), c'est-à-dire qu'il était particulièrement difficile de savoir comment étaient affectées les sommes dont disposait la municipalité dans les années 1990. Les magistrats toulousains s'étaient étonnés du manque de précision quant à l'utilisation des subventions reçues par la commune, certains fonds destinés à l'investissement ayant même été affectés aux dépenses de fonctionnement... Cerise sur le gâteau : la mairie aurait perdu les documents faisant état des heures de travail effectuées par les agents communaux, en particulier sur des chantiers bénéficiant de subventions... Quand on lit entre les lignes, on croit comprendre qu'une (grande ?) partie des subventions d'investissement (de provenances diverses : régionale, départementale - sans fourniture de justificatifs en retour...) pourrait avoir servi à combler le gouffre creusé par la création du Centre européen. Il semble que ce soit l'ex-Conseil général (présidé alors par Jean Puech, un allié de Pierre Riom) qui ait porté la commune à bouts de bras. En clair : les contribuables aveyronnais ont été ponctionnés de plusieurs millions de francs pour éviter la faillite d'une commune surendettée. C'est autant d'argent qui n'est pas allé aux politiques publiques dont le Conseil général avait la charge...

   Bref, le bilan de 18 ans de gestion municipale semble très négatif... quoique. J'ai connu le Conques du temps de P. Riom et de son successeur P. Varsi. Je pense que tous deux ont contribué au dynamisme et à l'embellissement du village. Et j'aime ce Centre européen, avec son bel amphithéâtre, écrin de tant de conférences passionnantes. Alors, oui, feu M. le maire fut sans (à l'image de bien des hommes de la droite locale) un contempteur de la dépense publique (au niveau national) ET un grand bénéficiaire de subventions (au niveau local), subventions dont il fit un usage semble-t-il parfois peu académique. Mais, concernant la commune en tant que telle, je ne jetterai pas le bébé avec l'eau du bain.

jeudi, 19 septembre 2019

Faux buzz, vraie connerie

   La supposée information a fait la Une de pas mal de médias cette semaine. Elle a surtout été relayée avec complaisance par nombre d'incultes et les aigris de service sur les réseaux sociaux : la ministre de la Justice Nicole Belloubet a "négligé" de faire figurer certains de ses biens immobiliers dans sa déclaration de patrimoine, en 2017.

   Cette supposée exclu a déclenché une avalanche de vomissures sur la Toile. Bon sang, quelle révélation ! Décidément, tous pourris ! Macron démission !

   Sauf que... tout est rentré dans l'ordre depuis près de deux ans. En effet, si la première déclaration de patrimoine, celle d'août 2017, était incomplète, ce n'était plus le cas au début du mois de décembre, comme en témoigne sa fiche sur le site de la HATVP (Haute Autorité pour la Transparence de la Vie Publique) :

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   Eh, oui, vous ne rêvez pas. Pendant moins de quatre mois, Nicole Belloubet (sans doute par négligence plus que par malhonnêteté) a été en infraction avec les nouvelles règles en vigueur au niveau de la transparence dans la vie politique. (Au fait, merci François Hollande !) Si scandale il y a eu, il est éteint depuis belle lurette, puisque, depuis décembre 2017 (soir un an et neuf mois), Nicole Belloubet est en conformité avec la loi.

   D'autre part, cet écart de conduite n'est nullement une révélation. Dès l'été 2017, il en a été question. En décembre de la même année, Le Monde avait même évoqué la rectification de la déclaration de patrimoine de la ministre de la Justice.

   Alors, pourquoi ce raffut ? Pourquoi cette fausse polémique a-t-elle été lancée en septembre 2019 ? Y aurait-il un lien avec les ennuis judiciaires de Jean-Luc Mélenchon ? Quant aux pigeons qui ont relayé le supposé scoop, ils ont une nouvelle fois donné la preuve de leur stupidité ou de leur mémoire de poisson.

   On ne sera pas non plus étonné que, sur le site de la HATVP, la fiche de Nicole Belloubet soit rapidement devenue la plus consultée :

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   En moins d'une semaine, le nombre de vues a même quadruplé !

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   Les internautes qui ont fait l'effort d'aller chercher l'information à la source ont ainsi pu constater qu'une fois de plus, l'emballement médiatique avait été créé par des personnes mal intentionnées, qui ont cherché à manipuler les citoyens français.

vendredi, 02 août 2019

Ça ne sent pas bon du côté de Viviez

   Cette commune du bassin decazevillois, située au nord-ouest de Rodez, est riche de son passé industriel. Quelques fleurons ont survécu à la crise industrielle qui a frappé ici comme ailleurs. Parmi ces fleurons figure la S.A.M. (société aveyronnaise de métallurgie), un sous-traitant automobile. En grande difficulté ces dernières années, elle a été rachetée en 2017 par le groupe chinois Jinjiang. Son PDG s'est engagé à limiter la casse sociale et à investir près de 20 millions d'euros dans le site aveyronnais.

   Aujourd'hui, on apprend, dans un article de Centre Presse, que la direction envisage d'externaliser une partie de l'activité. Les investissements promis il y a deux ans se font attendre. Dans le même temps, la société gérant un autre site racheté par Jinjiang (en Lorraine) fin 2017, où d'importants investissements avaient là aussi été promis, vient d'être déclarée en cessation de paiements.

   Cela pourrait être considéré comme une bonne ou une mauvaise nouvelle pour le site aveyronnais. D'un côté, il y a l'espoir de récupérer l'activité de l'usine lorraine (ce qui avait été déjà envisagé lors du rachat de 2017). De l'autre côté, il y a la crainte que Jinjiang ne soit en train de liquider ses filiales françaises. L'article de La Dépêche (auquel mène le lien précédent) évoque le démontage de machines "obsolètes". Si j'étais salarié de cette entreprise, je prendrais garde à ce que, pendant la fermeture estivale, Jinjiang ne déménage tout ce qui l'intéresse et que les personnels ne se retrouvent face à des bâtiments vides au retour de leurs congés...

jeudi, 01 août 2019

Cécile Duflot sur France Culture

   Quand elle était ministre de François Hollande, je n'étais pas un grand fan de Cécile Duflot (remarquée -entre autres- par une énorme bourde géographique). Mais je n'appréciait pas plus les attaques personnelles dont elle avait été la cible, par exemple en raison de ses choix vestimentaires...

   A l'heure actuelle, (provisoirement ?) retirée de la vie politique, elle dirige Oxfam France. C'est à ce titre qu'elle était l'invitée des Masterclasses d'Etienne Klein. Je suis tombé dessus en voiture... et, à ma grande surprise, j'ai aimé.

   Dans cette émission, Cécile Duflot a parlé de son parcours, de ce qui l'a construite politiquement. Franchement, qu'on aime ou pas le personnage, c'est intéressant.

   La discussion est devenue plus pointue lorsqu'il a été question du changement climatique, un sujet cher au coeur de l'ancienne ministre. En face, Etienne Klein avait du répondant, s'appuyant plutôt sur des notions scientifiques, alors que son interlocutrice argumentait surtout au niveau politique et sociétal. Ce n'était pas rébarbatif du tout, d'autant que les deux interlocuteurs ont le sens de l'humour... et de l'autodérision.

samedi, 27 juillet 2019

Rodez en Ligue 2, chapitre 1

   Hier vendredi et aujourd'hui samedi se sont déroulés neuf des dix matchs de la première journée de Ligue 2 masculine de football. Pour Rodez, c'était le baptême du feu... à Toulouse, au stadium, même si, pour la chaîne Eurosport, ce n'est pas aussi clair :

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   Mais, pour les joueurs du club ruthénois, l'essentiel était de réussir cette entame de saison, dans un lieu certes éloigné du camp de base de l'équipe, mais incontestablement un beau stade et devant un public chaleureux, bien que clairsemé.

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   D'après les données provisoires mises en ligne par la lfp (ligue de football professionnel), la rencontre Rodez-Auxerre n'arrive qu'en huitième position (sur neuf) en terme d'affluence, avec 2 727 spectateurs, pour une moyenne (de la journée) de 6 422, allant de 2 557 (pour Clermont-Châteauroux) à 17 731 (pour Le Mans-Lens). L'affluence toulouso-ruthénoise n'a rien d'indigne, même si elle est très nettement au-dessous de la moyenne des matchs de la saison passée (6 845 personnes). Du côté ruthénois, on espère que ce bon début, cumulé au retour prochain dans un stade Paul-Lignon refait à neuf, permettra de doubler (au moins) le nombre de spectateurs (sans pour autant atteindre la moyenne de Ligue 2).  En National, le RAF attirait en moyenne 2 000 à 3 000 personnes, avec quelques pointes à 5-6000. A suivre donc.

   P.S.

   Cerise sur le gâteau : c'est l'attaquant ruthénois Ugo Bonnet qui a inscrit le premier but de la saison (à la première ou deuxième minute, selon les sources), devançant de peu l'Ajaccien Gaëtan Courtet (qui a ouvert le score à la cinquième minute).

lundi, 22 juillet 2019

Des climatiseurs pas si miraculeux que cela...

   Avec le deuxième épisode caniculaire estival qui se profile, le nombre de publicités pour les produits rafraîchissants risque à nouveau d'exploser, avec, dans le lot, du bon, du moins bon, voire du (presque) pas bon du tout.

   Aujourd'hui, sur le site du Monde, a été mis en ligne un article dénonçant "l'arnaque au climatiseur" et, à travers lui, l'essor d'un commerce malhonnête, celui de produits chinois très bas-de-gamme par des sociétés commerciales polymorphes, difficiles à cerner.

   Les climatiseurs qui servent d'amorce à l'article sont de petits cubes proposés à la vente depuis au moins l'an dernier. A l'époque, le magazine Que choisir en avait fait une critique acerbe. Il faut dire que l'objet était en plus vendu pour la "modique" somme de 50 euros !

   Cela explique peut-être pourquoi, il y a quelques semaines, il est réapparu sur les dépliants publicitaires des magasins Action, une chaîne de "bazar discount" concurrente des Foir'fouille, Gifi et autres Noz :

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   Vous pouvez constater que le prix a considérablement baissé, puisqu'on est passé de 50 à environ 12 euros. Au niveau du fonctionnement, il n'y a pas d'amélioration par rapport aux critiques formulées l'an dernier. Certains usagers recommandent de placer le cube dans une petite cuvette ou sur une serviette-éponge pliée en quatre (il fuit !). Il a une (petite) efficacité si l'on verse de l'eau fraîche dans son réservoir et si l'objet n'est pas placé très loin de soi : sur un bureau auquel on est installé pour travailler ou sur une table de chevet à côté du lit. Mais il est assez bruyant...

dimanche, 21 juillet 2019

Pan sur le bec !

   Récemment, en lisant mon hebdomadaire favori, je me suis rendu compte que l'un des rédacteurs du Canard enchaîné (voire deux) avait commis une boulette en parlant de la Turquie. La montée des tensions entre le pays dirigé d'une main de fer par Recep Tayyip Erdogan et les Etats-Unis (à propos de l'achat de missiles russes) a beaucoup inspiré les journalistes français, y compris les caricaturistes du Canard. Mais c'est dans un article et un entrefilet de la rubrique "Vite dit !" (tous deux situés page 8) que l'erreur s'est glissée :

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   Si la Turquie est bien l'un des membres les plus anciens de l'OTAN (depuis 1952), elle ne fait pas partie des fondateurs de cette organisation, créée en 1949. L'entrefilet du bas fait référence à un article du Monde qui, s'il qualifie la Turquie de "Pilier oriental de l'OTAN depuis 1952", n'évoque jamais ce pays comme étant l'un des fondateurs de l'Alliance atlantique.

   Je sens que l'équipe de rédacteurs va se faire offrir (si ce n'est déjà fait) une double tournée de vin turc !

jeudi, 11 juillet 2019

Emmanuel Macron et l'Aveyron

   Il y a un peu plus de deux ans, le quotidien rouergat Centre Presse avait publié une petite synthèse sur les liens entre celui qui venait d'être élu président de la République et le plus beau département du monde. Une double-page publiée dans Le Monde daté d'aujourd'hui apporte un nouvel éclairage.

   L'article est accompagné de deux photographies en noir et blanc. La première orne la Une du "quotidien de référence" :

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   La seconde illustre la double page, en position centrale :

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   Toutes deux ont été prises en 2005, lors du mariage de Sophie et Marc Ferracci, à Brommat, dans la pointe nord du département, d'où est originaire la nouvelle épouse. Emmanuel Macron et le dénommé Robert Piumati étaient les témoins du marié.

   L'article nous apprend que le futur président a rencontré ce financier du communisme dans sa jeunesse, pendant son séjour parisien. On a surtout l'impression que c'est Marc Ferracci qui a le plus côtoyé l'homme qui était réputé être un gros fêtard.

   Quoi qu'il en soit, il s'avère que, par le passé, Emmanuel Macron a fréquenté nombre de politiques plutôt marqués à gauche, puisqu'il a aussi frayé avec le Mouvement des citoyens de Jean-Pierre Chevènement. Cela introduit un peu de nuance dans le portrait qu'on a tendance à faire de lui, souvent résumé à ses quatre ans passés à la banque Rothschild...

   Mais revenons à nos moutons (aveyronnais)... parce qu'il existe un autre lien entre le département et le président. En étudiant sa généalogie, du côté de sa mère (Françoise Noguès), on tombe sur un grand-père (Jean Noguès) ancré dans le Sud-Ouest... et jusque dans l'Aveyron, du côté de sa mère (c'est-à-dire l'arrière-grand-mère d'Emmanuel), Esther Mas, dont la famille a ses racines à Brusque, Peux-et-Couffouleux et Camarès, au sud de Saint-Affrique, à la frontière du Tarn et de l'Hérault.

samedi, 15 juin 2019

Civisme japonais

   Il a beau être devenu un lieu commun de souligner la dignité du comportement des Japonais en général et des supporteurs japonais en particulier, je ne vois pas pourquoi je me priverais de signaler à nouveau le civisme dont font preuve les habitants du pays du soleil levant.

   Les Français sont actuellement particulièrement bien placés pour faire ce constat, en raison de la coupe du monde féminine de football, organisée dans l'Hexagone. L'équipe nipponne, tenue en échec par l'Argentine lundi dernier, s'est rattrapée hier en battant l'Ecosse. Mais le spectacle était aussi dans les gradins, comme l'a signalé hier soir le compte twitter de la FIFA :

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   Ce supporteur-là semble être un soutien assidu des équipes nationales, puisque l'an dernier, il était déjà présent en Russie, lors de la coupe du monde masculine, durant laquelle il a fait preuve du même civisme :

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   Si l'on remonte dans le temps, quelle que soit la compétition à laquelle les Japonais ont participé (par exemple au Brésil en 2014), le comportement de leurs supporteurs semble avoir été toujours exemplaire... et ce n'est une surprise ni pour les Français en général (s'ils ont un peu de mémoire), ni pour moi en particulier, puisque j'ai pu l'observer en 1998, à l'occasion de la coupe du monde qui s'était déroulée dans notre pays. A l'époque, je connaissais des personnes qui s'étaient (pour diverses raisons) trouvées dans l'un des stades (ou à proximité) à l'occasion des matchs de l'équipe japonaise, dont c'était la première participation. A l'extérieur, les supporteurs faisaient preuve d'une discipline exemplaire. A l'intérieur du stade, ils s'étaient distingués notamment par leur respect des locaux : ils étaient venus avec leur repas et ont remporté tous les déchets dans des sacs en plastique... qu'ils ont aussi remplis en nettoyant les abords de leurs places. A Nantes et à Toulouse, je pense qu'on s'en souvient encore : les gradins étaient plus propres après leur départ qu'à leur arrivée !

vendredi, 31 mai 2019

Mystery Road

   Cette mini-série australienne nous est proposée par Arte. Les trois premiers épisodes ont été diffusés jeudi 30 mai. Les trois derniers suivront jeudi 6 juin. L'intrigue met en scène un enquêteur aborigène, Jay Swan (Aaron Pedersen, formidable), envoyé de la ville dans l'outback du Nord pour y résoudre une affaire de meurtre. Ce personnage est déjà apparu dans deux longs-métrages, Goldstone et Mystery Road, à ma connaissance jamais sortis en France.

   Le premier épisode débute par de superbes plans d'un 4x4 abandonné en plein désert, moteur allumé. Bientôt, les phares s'éteignent et la nuit l'enveloppe. Il n'est découvert que plusieurs jours plus tard. Ses deux passagers (deux jeunes hommes, un Blanc et un Aborigène) ont disparu. On pense d'abord à un enlèvement, mais on redoute le pire.

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   Un duo d'enquêteurs se forme pour dénouer les fils de l'intrigue. A ma gauche se trouve Jay, le citadin aborigène, qui vient de démanteler un gang de motards. Il est du genre mutique et franc-tireur, un peu asocial sur les bords. Les Blancs se méfient de lui et les Aborigènes ont tendance à le voir comme un traître. Au cours des épisodes, on découvre que sa vie familiale est plutôt chaotique.

   A ma droite se trouve Emma James, cheffe du poste de police local, femme, blanche, issue d'une riche famille locale... et progressiste. Elle n'en est pas moins très attentive à faire respecter son autorité. Elle a appris à concilier respect de la loi et coutumes aborigènes. Elle est incarnée par Judy Davis, qui s'est illustrée notamment chez Woody Allen, dans les années 1990-2000. (On l'a aussi vue dans L'Extravagant Voyage du jeune et prodigieux T.S. Spivet, de Jean-Pierre Jeunet.)

   Autour d'eux gravitent de multiples personnages secondaires que les scénaristes ont pris soin de développer. Au commissariat, Emma côtoie deux adjoints, l'un d'origine indienne, l'autre de tendance redneck, un peu bourrin, mais fidèle à la patronne.

   Mais les principaux seconds rôles sont tenus par des Aborigènes, de la serveuse de bar à l'ancien condamné, en passant par un jeune sportif, des grands-mères et un chef de communauté ambitieux. Même si l'histoire est centrée sur l'enquête des deux policiers, les six épisodes permettent de découvrir plus en détail la personnalité des autres protagonistes.

   Les concernant, une conclusion s'impose : presque tout le monde ment, ce qui ne va pas faciliter la tâche des enquêteurs. L'intrigue est assez complexe, mêlant un ancien viol au trafic de drogue, à la gestion de l'eau et à la possession de la terre.

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   Le rythme est plutôt lent, mais cela cadre parfaitement avec cette ambiance de western de l'hémisphère Sud. La musique est chouette et l'image parfois magnifique, une excellente surprise pour une série télévisée, qui nous propose de superbes vues paysagères et d'audacieux plans aériens, de jour comme de nuit.

   C'est à voir absolument.

samedi, 25 mai 2019

Terres d'Aubrac

   Le septième numéro du magazine édité par le Bulletin d'Espalion vient de paraître, juste avant le début de la transhumance de ce week-end (l'un des événements de l'année sur l'Aubrac).

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   Comme ses prédécesseurs, ce numéro bénéficie d'une superbe mise en page, sur papier glacé, avec de nombreuses photographies de qualité. Mais, au-delà des vues (superbes) de l'Aubrac, le magazine mérite aussi le détour pour certains articles.

   Le premier d'entre eux traite du méthaniseur d'Argences-en-Aubrac, un projet remontant à 2011, entré en fonctionnement l'an dernier. Dans la foulée, le magazine évoque l'an II du parc naturel régional Aubrac, dont les actions se développent de plus en plus.

   Une grande partie du numéro est consacré à l'alimentation, sous différents angles. Claude Petit revient sur l'histoire de l'aligot (plat emblématique de la région), en ruinant quelques légendes. En complément, un autre article évoque la production de pommes de terre (base, avec la tome de Laguiole, du fameux plat). C'est sur la partie lozérienne du plateau qu'une production locale a été lancée, limitée pour l'instant à quelques tonnes. Une fois récoltées, elles partent dans les restaurants locaux.

   L'artisanat n'est pas oublié, avec des pages consacrées à un coutelier, un bottier (originaire des Pyrénées) et une bijoutière. Le portrait le plus développé est celui d'un vétérinaire de Nasbinals, Alpha Wann, originaire de... Guinée ! Il est complété par celui d'un médecin de campagne et celui d'une infirmière, fille d'éleveurs.

   Au niveau anecdotique, sachez que le célèbre taureau de Laguiole devrait avoir bientôt une compagne... ou plutôt un pendant, à Nasbinals, où il est prévu d'installer une statue de vache Aubrac (à taille réelle), en bronze.

   Ce n'est qu'un florilège. D'autres articles attendent les curieux, dans un numéro (commandable en ligne) qui coûte 8 euros.

   P.S.

   En bonus, au dos de la quatrième de couverture, est fixée une carte dépliable de l'Aubrac.

vendredi, 24 mai 2019

"Le Villefranchois" n°2050

   Le dernier numéro de l'hebdomadaire ouest-aveyronnais est paru jeudi 23 mai et il contient plusieurs articles d'un grand intérêt.

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   L'un des articles principaux porte sur la présence du loup en Aveyron. Plus personne ne peut contester que plusieurs meutes sévissent dans notre département, dont elles menacent, à terme, une partie de l'agriculture extensive de qualité, comme l'a démontré un rapport de l'INRA. Sur le site de l'ONCFS (Office national de la chasse et de la faune sauvage), on peut même suivre l'évolution de la présence du prédateur. Voici ce qu'il en était en 2005-2006 :

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   A l'époque, seule une commune (du moins d'après ce que l'on a pu observer) de l'extrême sud-est du département a eu à subir la présence occasionnelle du prédateur : Saint-André-de-Vézines. Voyons ce qu'il en était sept ans plus tard (en 2012-2013) :

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   Cette fois-ci, c'est la commune de Millau (à l'époque la plus vaste du département) qui est la seule où la présence du loup a été (occasionnellement là aussi) observée. Et maintenant comparons avec la situation en 2016-2017 :

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   C'est une catastrophe. Non seulement le nombre de communes où la présence du prédateur a été observée au moins une fois a fortement augmenté, mais, dans au moins deux parties du département, cette présence est devenue permanente : sur l'Aubrac (pas que dans l'Aveyron d'ailleurs) et le Larzac. L'animal a même été observé sur le Lévézou (à Pont-de-Salars et Prades-Salars)... ainsi que dans l'ouest du département (dans une commune qui doit être Lugan).

   L'article du Villefranchois rappelle l'importance de la présence passée du carnivore, pour la mort duquel des primes étaient versées (par exemple sous la Révolution, en 1795 et 1797, puis sous la IIIe République avec la loi de 1882). Dans la première moitié du XIXe siècle, il est fort probable que plusieurs milliers de loups aient été abattus rien que dans l'Aveyron.

   Pourquoi cela ? Eh bien, à cause de leurs attaques, tout simplement. Sous la Révolution, environ 10 % du cheptel ovin était victime des loups, qui n'hésitaient pas non plus à s'en prendre aux vaches Aubrac... ainsi qu'aux humains, notamment quand ils étaient enragés :

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   Cette carte, publiée sur le site de l'historien (spécialiste du loup) Jean-Marc Moriceau met hélas en valeur l'Aveyron, qui fut, entre la fin du XVIe et celle du XIXe siècle, l'un des départements les plus touchés par les attaques de loups enragés. Fort heureusement, au début du XXe siècle, l'animal avait complètement disparu de notre contrée. Le sujet a d'ailleurs inspiré le caricaturiste du Villefranchois :

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   La lecture de cet hebdomadaire est souvent d'un grand intérêt. Chaque semaine, les journalistes ne se contentent pas de publier les nouvelles locales. Ces dernières années, on a eu droit régulièrement à des pages spéciales consacrées à la Première Guerre mondiale. Cette semaine (dans le cadre d'un jeu concours organisé par une grande surface), on peut lire une page dédiée aux ponts de la région. Dans le second cahier (celui réservé aux infos des communes), on découvre un article sur la présence néandertalienne dans le Bas-Rouergue et, toujours, en bas à droite de l'avant-dernière page, un extrait du Narrateur (l'ancêtre du Villefranchois), publié cent ans plus tôt.

   En tournant la page, on tombe sur un papier consacré à l'abbaye de Loc-Dieu, où, en 1940, une partie des collections du Louvre trouva refuge (en particulier La Joconde, de Léonard de Vinci).

   Bref, le journal essaie de concilier proximité et information culturelle, ce qui lui permet d'être le premier hebdomadaire départemental (La Volonté paysanne exclue), le 65e de France dans sa catégorie, avec environ 6 200 exemplaires vendus chaque semaine. Il devance Le Journal de Millau (77e avec environ 5 500 exemplaires), Le Progrès Saint-Affricain (non classé par l'association qui gère le site auquel mène le lien précédent, mais qui, selon le syndicat de la presse hebdomadaire régionale, a une diffusion d'environ 5 200 exemplaires), le Bulletin d'Espalion (92e avec environ 4 900 exemplaires)... et L'Hebdo nouvelle mouture qui, selon le SPHR, a une diffusion d'environ 1 600 exemplaires.

   On note que ces journaux (à l'exception peut-être de L'Hebdo) connaissent tous une érosion des ventes, passées en quatre ans (pour Le Villefranchois) de presque 7 700 à 6 200 exemplaires, soit une baisse de près de 20 %. (En 2011, il se vendait même à 8 500 exemplaires.) Dans le même temps, Le Journal de Millau et le Bulletin d'Espalion n'ont perdu que 9 à 10 % de leur lectorat.

mardi, 14 mai 2019

Un sénateur "monsantesque" ?

   Je crois que vous avez compris qu'il va être question de Pierre Médevielle, sénateur UDI de Haute-Garonne, dont l'entretien accordé à La Dépêche du Midi a soulevé une intense polémique. Il a d'abord provoqué une extraordinaire onde de choc médiatique, quantité de journalistes relayant les propos du sénateur sans effectuer la moindre vérification. La douche froide est venue dès le lendemain, notamment du Monde. Grosjean comme devant, Pierre Médevielle a essayé de faire endosser la responsabilité de ses propos au journaliste de La Dépêche (qui, soit dit en passant, aurait dû croiser ses sources avant de publier...), mais celui-ci avait pris ses précautions.

   Du coup, je me suis intéressé au sénateur. Il est pharmacien de profession. Tiens, tiens... Monsanto, entreprise à laquelle nous devons le glyphosate, a longtemps possédé une division pharmaceutique, aujourd'hui rattachée à Pfitzer. Et puis chacun sait que Monsanto a été récemment rachetée par Bayer, un groupe très présent dans les produits chimiques.

   Cependant, à première vue, il n'entretient pas de lien avec les grosses firmes du secteur. Sa déclaration d'intérêts et d'activités à la haute Autorité pour la transparence de la vie politique ne contient rien de suspect.

   On en apprend davantage en consultant sa fiche sur le site nossenateurs.fr. A plusieurs reprises, il est intervenu dans la Haute Assemblée quand il était question du glyphosate, toujours en faveur de l'herbicide. De manière générale, s'intéresser à l'historique de ses votes permet de mieux cerner le bonhomme. C'est d'abord un ardent défenseur de la chasse... et du maintien de la réserve parlementaire, qui a longtemps entretenu le poison du clientélisme dans nos campagnes.

   Plus récemment, il s'est prononcé (tout comme les Aveyronnais Jean-Claude Luche et Alain Marc) en faveur de la loi sur le secret des affaires, qui menace la liberté d'informer. Il s'est par contre opposé (tout comme Alain Marc) à la loi imposant 20 % de produits bio dans les cantines d'ici 2020.

   Quel pedigree !