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lundi, 22 octobre 2018

Mademoiselle de Joncquières

   Je me suis enfin décidé à voir cette adaptation d'une digression figurant dans Jacques le fataliste de Denis Diderot. J'ai longtemps hésité en raison du réalisateur, Emmanuel Mouret, dont j'ai tendance à éviter les films. Le sujet de celui-ci, les interprètes et le bouche-à-oreille ont eu raison de mes réticences.

   Quelque part entre Les Liaisons dangereuses, Ridicule et les films en costumes de Benoît Jacquot, cette oeuvre nous parle d'amour, d'amitié, de dissimulation et de mensonge. C'est d'abord très plaisant à entendre : les dialogues sont écrits dans un français de qualité, celui que l'on pratiquait jadis en se vouvoyant, dans la bonne société. (Fin de la séquence "vieux con réac"). Au début, c'est un peu verbeux, mais j'ai particulièrement apprécié les sous-entendus, ceux que les personnages s'envoient mutuellement (notamment quand la marquise de La Pommeraye fait sentir au marquis des Arcis qu'il ne lui déplairait pas qu'il allât plus loin), mais aussi ceux qui ne sont (dans un premier temps) compréhensibles que par certains personnages et les spectateurs qui savent de quoi il retourne.

   Les interprètes sont très bons, surtout Cécile de France. Edouard Baer est dans son rôle, d'autant plus que sa fantaisie est canalisée par le texte ciselé qu'il doit déclamer. Les seconds rôles sont au diapason, en particulier Natalia Dontcheva et Alice Isaaz, dont le jeu oscille entre celui de Léa Seydoux et celui de Virginie Ledoyen jeune.

   Même si l'on sait où tout cela va nous conduire, on suit avec délice l'abandon progressif de la marquise (qui, quoi qu'elle en dise, ne demande qu'à aimer), puis l'orchestration de son implacable vengeance, jusqu'à l'épilogue plutôt inattendu, mais dans le ton de l'histoire, assez morale (dans le sens noble du terme).

   C'est un film féministe dans sa dénonciation de l'assujettissement des femmes au désir des hommes et au regard de la société. C'est aussi un film sur la naissance de l'amour, souvent impromptue. Le sentiment peut grandir ceux qui le ressentent, ou les conduire à des extrémités.

23:56 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : cinéma, cinema, film, films

First Man

   Je ne suis pas un inconditionnel de Damien Chazelle : j'ai été surpris par l'engouement suscité par son précédent film, La la land. On en retrouve d'ailleurs le principal interprète ici : Ryan Gosling est chargé d'incarner une idole américaine, l'astronaute Neil Armstrong. Autant le dire tout de suite : il le fait très bien.

   Dès le début, on est "cueilli" par une séquence d'action pleine d'intensité : un vol-test du jeune pilote Armstrong, dans un avion-fusée. La mise en scène et les décors (le chef décorateur a travaillé sur Interstellar) réussissent à nous faire percevoir la dangerosité de cette mission... et la fascination ressentie lors de la courte expérience en apesanteur, au-dessus des nuages.

   La séquence suivante constitue une rupture de ton, elle aussi très marquante et révélatrice de la conduite de l'intrigue. Il s'agit d'une séquence familiale. Le film alterne ces moments intimes de la famille Armstrong avec les scènes plus "technologiques" ou héroïques. Ici se noue le drame qui a peut-être irrémédiablement changé la personnalité du futur astronaute, qui semble y avoir perdu son insouciance. J'en profite pour signaler la qualité de la composition de Claire Foy, à qui a échu la tâche difficile d'interpréter l'épouse du héros, une femme au foyer des années 1960, qui avait abandonné ses études universitaires pour se consacrer à son mari et à ses enfants.

   Le contexte de Guerre froide est bien rendu. Mais la plus grande réussite est de nous faire toucher du doigt les difficultés rencontrées au cours des programmes Gemini et Apollo (avec quelques drames à la clé, comme en ont connu les Soviétiques à peu près à la même époque). J'ai été frappé par la minutie avec laquelle l'environnement technologique a été reconstitué.

   On peut néanmoins s'émanciper de tout ce contexte pour profiter d'un très bon film à suspens, héroïsant le mutique Neil Armstrong, que Ryan Gosling parvient à rendre émouvant.

   PS

   Les plans "spatiaux" sont splendides !

First Man

   Je ne suis pas un inconditionnel de Damien Chazelle : j'ai été surpris par l'engouement suscité par son précédent film, La la land. On en retrouve d'ailleurs le principal interprète ici : Ryan Gosling est chargé d'incarner une idole américaine, l'astronaute Neil Armstrong. Autant le dire tout de suite : il le fait très bien.

   Dès le début, on est "cueilli" par une séquence d'action pleine d'intensité : un vol-test du jeune pilote Armstrong, dans un avion-fusée. La mise en scène et les décors (le chef décorateur a travaillé sur Interstellar) réussissent à nous faire percevoir la dangerosité de cette mission... et la fascination ressentie lors de la courte expérience en apesanteur, au-dessus des nuages.

   La séquence suivante constitue une rupture de ton, elle aussi très marquante et révélatrice de la conduite de l'intrigue. Il s'agit d'une séquence familiale. Le film alterne ces moments intimes de la famille Armstrong avec les scènes plus "technologiques" ou héroïques. Ici se noue le drame qui a peut-être irrémédiablement changé la personnalité du futur astronaute, qui semble y avoir perdu son insouciance. J'en profite pour signaler la qualité de la composition de Claire Foy, à qui a échu la tâche difficile d'interpréter l'épouse du héros, une femme au foyer des années 1960, qui avait abandonné ses études universitaires pour se consacrer à son mari et à ses enfants.

   Le contexte de Guerre froide est bien rendu. Mais la plus grande réussite est de nous faire toucher du doigt les difficultés rencontrées au cours des programmes Gemini et Apollo (avec quelques drames à la clé, comme en ont connu les Soviétiques à peu près à la même époque). J'ai été frappé par la minutie avec laquelle l'environnement technologique a été reconstitué.

   On peut néanmoins s'émanciper de tout ce contexte pour profiter d'un très bon film à suspens, héroïsant le mutique Neil Armstrong, que Ryan Gosling parvient à rendre émouvant.

   PS

   Les plans "spatiaux" sont splendides !

dimanche, 21 octobre 2018

Voyez comme on danse

   On présente ce film comme une suite (lointaine) à Embrassez qui vous voudrez, avec lequel il partage cinq personnages. C'est une comédie bourgeoise "à la française", qui vogue sur la crise du couple et les nouveaux codes amoureux. La distribution est prestigieuse.

cinéma,cinema,film,films

   Jacques Dutronc (qui a quelque peine à tenir debout) et Charlotte Rampling (assez lumineuse) incarnent Bertrand et Elizabeth, de grands bourgeois parisiens formant un couple de façade. Les péripéties auxquelles Elizabeth va se trouver confrontée vont révéler sa ténacité et sa générosité.

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   Cette générosité s'exerce notamment à l'égard de Véro (Karine Viard, à pleins tubes), veuve, en charge d'une adolescente qu'elle ne sait pas trop comment gérer. Par dessus le marché, elle a du mal à garder un emploi. Elle forme un drôle de duo avec son amie Laura (Emilie Caen, parfaite dans le rôle), qui, elle, a la quarantaine épanouie... et diablement gourmande.

cinéma,cinema,film,films

   Passons à Eva, la fille de Véro. C'est l'un des points faibles de ce film : le personnage est caricatural, agaçant. De surcroît, on ne comprend pas pourquoi elle est scolarisée dans un lycée nantais alors que sa mère travaille à Paris (le père étant décédé, si j'ai bien compris). William Lebghil (déjà vu dans Le Sens de la fête) relève le niveau dans le rôle de son copain Alex. Il joue de manière très juste le jeune homme plutôt cool mais pas sans caractère. Il a fort à faire avec son père, qui lui est un véritable gamin attardé.

cinéma,cinema,film,films

   Cela nous mène tout naturellement au couple suivant, Julien (le père d'Alex) et Lucie (Carole Bouquet, géniale), très riche, propriétaire (entre autres) du restaurant dans lequel travaille (plus ou moins) son compagnon. Celui-ci la trompe sans vergogne... mais, depuis peu, se sent suivi (ce qui va donner naissance à quelques gags savoureux).

cinéma,cinema,film,films

   Voici donc le dernier couple... qui n'en est pas un. Mais, pour ne pas déflorer l'intrigue, je ne peux pas dire pourquoi. Sachez seulement que Sara Martins (qui a marqué les premières saisons de Meurtres au paradis) incarne Serena, la maîtresse de Julien. C'est aussi une vieille connaissance de Loïc, le fils de Véro (et donc frère d'Eva, si vous avez bien suivi), chauffeur VTC très travailleur, qui essaie d'arrondir les angles... et devrait sans doute davantage penser à lui.

   Cela donne un bon film choral, avec des hauts et des bas. J'ai souvent ri, voire ricané, tant c'est délicieusement sardonique. Même si certains dialogues sont un peu trop littéraires, c'est une comédie jouissive, qui relève le niveau des productions françaises du genre.

12:16 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : cinéma, cinema, film, films

Voyez comme on danse

   On présente ce film comme une suite (lointaine) à Embrassez qui vous voudrez, avec lequel il partage cinq personnages. C'est une comédie bourgeoise "à la française", qui vogue sur la crise du couple et les nouveaux codes amoureux. La distribution est prestigieuse.

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   Jacques Dutronc (qui a quelque peine à tenir debout) et Charlotte Rampling (assez lumineuse) incarnent Bertrand et Elizabeth, de grands bourgeois parisiens formant un couple de façade. Les péripéties auxquelles Elizabeth va se trouver confrontée vont révéler sa ténacité et sa générosité.

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   Cette générosité s'exerce notamment à l'égard de Véro (Karine Viard, à pleins tubes), veuve, en charge d'une adolescente qu'elle ne sait pas trop comment gérer. Par dessus le marché, elle a du mal à garder un emploi. Elle forme un drôle de duo avec son amie Laura (Emilie Caen, parfaite dans le rôle), qui, elle, a la quarantaine épanouie... et diablement gourmande.

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   Passons à Eva, la fille de Véro. C'est l'un des points faibles de ce film : le personnage est caricatural, agaçant. De surcroît, on ne comprend pas pourquoi elle est scolarisée dans un lycée nantais alors que sa mère travaille à Paris (le père étant décédé, si j'ai bien compris). William Lebghil (déjà vu dans Le Sens de la fête) relève le niveau dans le rôle de son copain Alex. Il joue de manière très juste le jeune homme plutôt cool mais pas sans caractère. Il a fort à faire avec son père, qui lui est un véritable gamin attardé.

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   Cela nous mène tout naturellement au couple suivant, Julien (le père d'Alex) et Lucie (Carole Bouquet, géniale), très riche, propriétaire (entre autres) du restaurant dans lequel travaille (plus ou moins) son compagnon. Celui-ci la trompe sans vergogne... mais, depuis peu, se sent suivi (ce qui va donner naissance à quelques gags savoureux).

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   Voici donc le dernier couple... qui n'en est pas un. Mais, pour ne pas déflorer l'intrigue, je ne peux pas dire pourquoi. Sachez seulement que Sara Martins (qui a marqué les premières saisons de Meurtres au paradis) incarne Serena, la maîtresse de Julien. C'est aussi une vieille connaissance de Loïc, le fils de Véro (et donc frère d'Eva, si vous avez bien suivi), chauffeur VTC très travailleur, qui essaie d'arrondir les angles... et devrait sans doute davantage penser à lui.

   Cela donne un bon film choral, avec des hauts et des bas. J'ai souvent ri, voire ricané, tant c'est délicieusement sardonique. Même si certains dialogues sont un peu trop littéraires, c'est une comédie jouissive, qui relève le niveau des productions françaises du genre.

12:16 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : cinéma, cinema, film, films

16 levers de soleil

   C'est le documentaire consacré à l'aventure spatiale de Thomas Pesquet, en 2016-2017. J'y suis allé parce que, à l'époque, je n'avais guère suivi l'emballement médiatique... et parce que j'espérais voir projetés de beaux plans de l'espace et de la Terre vue de la station internationale.

   Cela commence doucement, au Kazakhstan, à Baïkonour. Outre la vie dans le centre spatial (et l'entraînement des cosmonautes), on découvre que, dans ce bout d'ex-URSS, on a gardé le souvenir des exploits de Youri Gagarine (le premier homme dans l'espace, en 1961). On est frappé par la minutie des préparatifs... mais ce n'est pas hyper-passionnant.

   Cela s'anime avec le décollage de la fusée. On nous propose des vues de l'intérieur de la capsule où sont placés les spationautes. On comprend aussi que, par rapport à l'époque des pionniers, d'énormes progrès (en termes de sécurité et de confort) ont été faits.

   La partie se déroulant à l'intérieur de la station internationale est la plus attendue. Elle n'est pas inintéressante, mais elle m'a un peu déçu. Côté découvertes, il y a la combinaison de couchage vertical (confortable, selon Pesquet), la consommation d'aliments dans des sachets rechargeables et les activités liées à la maintenance technique. Côté déception, il y a le faible nombre de vues de l'espace et de la Terre (celles-ci non renseignées : c'est de l'esthétisme pur). Je n'ai pas non plus été sensible aux citations des oeuvres de Saint-Exupéry. Cela se voulait profond et original, mais cela m'a paru déplacé, voire kitsch.

   Au quotidien, la vie ne semble pas avoir été trépidante. Heureusement, certains événements sont venus l'égayer. J'ai apprécié l'arrivée d'un astronaute américain, porteurs de pantalons fantaisistes. Les spectateurs les moins attentifs reconnaîtront sans peine la voix de l'illustre personnage qui est entré en communication avec lui et ses camarades, courant  2017.

   Bon, voilà. Cela se regarde. Mais, à moins d'être passionné-e par l'aventure spatiale, on risque de s'y ennuyer.

00:08 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma, cinema, film, films

16 levers de soleil

   C'est le documentaire consacré à l'aventure spatiale de Thomas Pesquet, en 2016-2017. J'y suis allé parce que, à l'époque, je n'avais guère suivi l'emballement médiatique... et parce que j'espérais voir projetés de beaux plans de l'espace et de la Terre vue de la station internationale.

   Cela commence doucement, au Kazakhstan, à Baïkonour. Outre la vie dans le centre spatial (et l'entraînement des cosmonautes), on découvre que, dans ce bout d'ex-URSS, on a gardé le souvenir des exploits de Youri Gagarine (le premier homme dans l'espace, en 1961). On est frappé par la minutie des préparatifs... mais ce n'est pas hyper-passionnant.

   Cela s'anime avec le décollage de la fusée. On nous propose des vues de l'intérieur de la capsule où sont placés les spationautes. On comprend aussi que, par rapport à l'époque des pionniers, d'énormes progrès (en termes de sécurité et de confort) ont été faits.

   La partie se déroulant à l'intérieur de la station internationale est la plus attendue. Elle n'est pas inintéressante, mais elle m'a un peu déçu. Côté découvertes, il y a la combinaison de couchage vertical (confortable, selon Pesquet), la consommation d'aliments dans des sachets rechargeables et les activités liées à la maintenance technique. Côté déception, il y a le faible nombre de vues de l'espace et de la Terre (celles-ci non renseignées : c'est de l'esthétisme pur). Je n'ai pas non plus été sensible aux citations des oeuvres de Saint-Exupéry. Cela se voulait profond et original, mais cela m'a paru déplacé, voire kitsch.

   Au quotidien, la vie ne semble pas avoir été trépidante. Heureusement, certains événements sont venus l'égayer. J'ai apprécié l'arrivée d'un astronaute américain, porteurs de pantalons fantaisistes. Les spectateurs les moins attentifs reconnaîtront sans peine la voix de l'illustre personnage qui est entré en communication avec lui et ses camarades, courant  2017.

   Bon, voilà. Cela se regarde. Mais, à moins d'être passionné-e par l'aventure spatiale, on risque de s'y ennuyer.

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samedi, 20 octobre 2018

Venom

   Sony s'est appuyée sur la société chinoise Tencent (récemment entrée au capital de Skydance, qui gère la franchise Mission impossible) pour produire ce nouveau film de super-héros. L'enjeu est de soutenir la comparaison avec les grosses machines du groupe Disney (qui, après avoir avalé successivement Pixar, Lucasfilm et Marvel, s'est récemment offert la Twentieth Century Fox, qui a la main notamment sur les adaptations des X-Men et de Deadpool).

   L'un des intérêts de cette histoire est que le futur super-héros aurait pu devenir un super-vilain. Mais, avant d'en arriver à cette question existentielle, la batterie de scénaristes employée par la Columbia a choisi d'orienter la première demi-heure de manière plutôt sociale. On découvre les personnages principaux, en particulier Eddie... "belle gueule", puisqu'il est incarné par Tom Brady Hardy, le visage constamment mangé par une barbe de trois jours, quel que soit le moment du film. (Est-il besoin d'ajouter qu'on ne le voit jamais se raser ?) C'est un mec brillant et cool, genre reporter rebelle des temps modernes, vivant dans un appart de rêve, en couple avec une avocate canon (Michelle Williams, affublée de godasses horribles dans la première partie de l'intrigue).

   Sur la route du bonheur va se dresser un jeune milliardaire des biotechnologies, Carlton Drake, interprété par Riz Ahmed (vu récemment dans Les Frères Sisters). On a voulu en faire un mélange d'altruisme dévoyé et de mégalomanie... mais dont les médias ne montrent que la partie lumineuse.

   Là-dessus se greffe (si j'ose dire) l'arrivée d'entités extraterrestres, à la recherche d'hôtes. Dans des circonstances que je me garderai de révéler, Eddie va servir d'enveloppe corporelle à un parasite invité surprise à la voix très grave. Le voilà quasiment dans la situation du héros du récent Upgrade, à ceci près que ses nouveaux pouvoirs ne viennent pas d'une puce implantée mais d'un autre être vivant.

   La deuxième réussite du film est la mise en scène de l'étrange cohabitation entre l'ancien journaliste devenu quasi-clodo et le mercenaire de l'espace, de prime abord impitoyable (et un peu puéril). Comme il s'agit d'une symbiose, chacun des deux va petit à petit influer sur l'autre. C'est souvent drôle, avec des traits d'humour qui n'aspirent pas à la plus grande finesse. J'ai encore en mémoire la scène où le héros souhaite atteindre un bureau situé dans les derniers étages d'une tour. Il refuse la solution proposée par son parasite invité (l'escalade de la paroi très lisse), ce qui lui vaut en retour le qualificatif de "flipette".

   Au niveau de l'action, on sent que les producteurs ont mis le paquet. Cela nous vaut une spectaculaire scène de poursuite moto/automobile dans les rues de San Francisco, pendant laquelle il vaut mieux toutefois mettre en veilleuse ses aspirations à la vraisemblance. Par contre, je n'ai pas trop aimé la baston finale entre les deux entités (de surcroît très laides). On ne distingue pas grand chose tant les mouvements sont rapides. Quelques effets visuels et sonores sont censés nous guider, mais j'ai préféré les moments hors corps-à-corps.

   C'est au final un agréable divertissement, avec une histoire plutôt originale et un humour "corsé".

   PS

   Personne n'a quitté la salle lorsqu'a débuté le générique de fin. Le public de connaisseurs savait qu'il fallait attendre deux moments : la classique scène post-générique qui annonce la suite des aventures... et, tout à la fin, en bonus, un court-métrage suggérant une relance des aventures de Spiderman.

13:42 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (6) | Tags : cinéma, cinema, film, films

Venom

   Sony s'est appuyée sur la société chinoise Tencent (récemment entrée au capital de Skydance, qui gère la franchise Mission impossible) pour produire ce nouveau film de super-héros. L'enjeu est de soutenir la comparaison avec les grosses machines du groupe Disney (qui, après avoir avalé successivement Pixar, Lucasfilm et Marvel, s'est récemment offert la Twentieth Century Fox, qui a la main notamment sur les adaptations des X-Men et de Deadpool).

   L'un des intérêts de cette histoire est que le futur super-héros aurait pu devenir un super-vilain. Mais, avant d'en arriver à cette question existentielle, la batterie de scénaristes employée par la Columbia a choisi d'orienter la première demi-heure de manière plutôt sociale. On découvre les personnages principaux, en particulier Eddie... "belle gueule", puisqu'il est incarné par Tom Brady Hardy, le visage constamment mangé par une barbe de trois jours, quel que soit le moment du film. (Est-il besoin d'ajouter qu'on ne le voit jamais se raser ?) C'est un mec brillant et cool, genre reporter rebelle des temps modernes, vivant dans un appart de rêve, en couple avec une avocate canon (Michelle Williams, affublée de godasses horribles dans la première partie de l'intrigue).

   Sur la route du bonheur va se dresser un jeune milliardaire des biotechnologies, Carlton Drake, interprété par Riz Ahmed (vu récemment dans Les Frères Sisters). On a voulu en faire un mélange d'altruisme dévoyé et de mégalomanie... mais dont les médias ne montrent que la partie lumineuse.

   Là-dessus se greffe (si j'ose dire) l'arrivée d'entités extraterrestres, à la recherche d'hôtes. Dans des circonstances que je me garderai de révéler, Eddie va servir d'enveloppe corporelle à un parasite invité surprise à la voix très grave. Le voilà quasiment dans la situation du héros du récent Upgrade, à ceci près que ses nouveaux pouvoirs ne viennent pas d'une puce implantée mais d'un autre être vivant.

   La deuxième réussite du film est la mise en scène de l'étrange cohabitation entre l'ancien journaliste devenu quasi-clodo et le mercenaire de l'espace, de prime abord impitoyable (et un peu puéril). Comme il s'agit d'une symbiose, chacun des deux va petit à petit influer sur l'autre. C'est souvent drôle, avec des traits d'humour qui n'aspirent pas à la plus grande finesse. J'ai encore en mémoire la scène où le héros souhaite atteindre un bureau situé dans les derniers étages d'une tour. Il refuse la solution proposée par son parasite invité (l'escalade de la paroi très lisse), ce qui lui vaut en retour le qualificatif de "flipette".

   Au niveau de l'action, on sent que les producteurs ont mis le paquet. Cela nous vaut une spectaculaire scène de poursuite moto/automobile dans les rues de San Francisco, pendant laquelle il vaut mieux toutefois mettre en veilleuse ses aspirations à la vraisemblance. Par contre, je n'ai pas trop aimé la baston finale entre les deux entités (de surcroît très laides). On ne distingue pas grand chose tant les mouvements sont rapides. Quelques effets visuels et sonores sont censés nous guider, mais j'ai préféré les moments hors corps-à-corps.

   C'est au final un agréable divertissement, avec une histoire plutôt originale et un humour "corsé".

   PS

   Personne n'a quitté la salle lorsqu'a débuté le générique de fin. Le public de connaisseurs savait qu'il fallait attendre deux moments : la classique scène post-générique qui annonce la suite des aventures... et, tout à la fin, en bonus, un court-métrage suggérant une relance des aventures de Spiderman.

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dimanche, 14 octobre 2018

Dilili à Paris

   Deux ans après Ivan Tsarevitch et la princesse changeante, Michel Ocelot revient avec une fiction ancrée dans la Belle époque française, en plein Paris, au début du XXe siècle. C'est peu de dire que les vues de la capitale, sublimée par les couleurs et les effets de l'animation, contribuent fortement à l'intérêt du film.

   Dès le début, on nous fait comprendre qu'il ne s'agit pas que d'un divertissement. Dans un premier temps, l'oeil des spectateurs est volontairement trompé, avant que l'on ne découvre le zoo humain. (La scène s'inspire de l'Exposition coloniale de 1931.) Régulièrement, des éléments sont instillés pour détruire les préjugés : la gamine à la peau foncée parle très bien le français... et non, elle n'est pas noire, mais métis, victime du racisme aussi bien en Nouvelle-Calédonie qu'en France métropolitaine.

   Mais l'argument principal de l'intrigue est la défense de la cause des femmes, de 7 à 77 ans ai-je envie de dire. Cela commence par les enfants et Dilili en particulier, cette adorable Choupinette habillée comme une princesse et s'exprimant dans un français impeccable. Compte tenu de son vécu et de l'éducation qu'elle a reçue, elle est mûre pour son âge... et très courageuse.

cinéma,cinema,film,films,histoire

   Dans son périple pour retrouver les enfants enlevées par la mystérieuse bande des "Mâles Maîtres", Dilili va recevoir l'aide d'adultes, comme l'actrice Sarah Bernhardt, la chercheuse Marie Curie, la Goulue du Moulin rouge... et surtout la cantatrice (d'origine aveyronnaise) Emma Calvé, qui devient la protectrice attitrée de l'héroïne. (Natalie Dessay prête sa formidable voix à ce personnage rayonnant.)

   Pour la petite histoire, j'ajoute que l'Aveyron est aussi présent (indirectement) à travers les personnages de Toulouse-Lautrec (qui a passé une partie de sa jeunesse au château du Bosc) et d'Orel, le nouvel ami de Dilili. Celui-ci est l'homophone d'Aurel, le sculpteur parisien dont les célèbres chiens ornent la façade du musée Denys-Puech, à Rodez, dont la construction fut en partie financée par... Emma Calvé. Enfin, quand celle-ci évoque (dans le film) son château du Languedoc, elle fait sans doute allusion à celui de Cabrières, situé sur la commune de Compeyre, à côté de Millau.

   Grâce à la diligence d'Orel (qui roule en triporteur), Dilili est entraînée dans un tourbillon de rencontres, de l'écrivain Marcel Proust au clown Chocolat, en passant par des scientifiques (Louis Pasteur et Gustave Eiffel), des peintres (Monet, Renoir, Degas, Picasso, Matisse...), des sculpteurs (Auguste Rodin et Camille Claudel), des musiciens (Reynaldo Hahn et Claude Debussy) et des politiques (le prince de Galles et, tout à la fin, sans doute Georges Clemenceau). Cela constitue un catalogue que certains peuvent trouver lassant, mais c'est inséré avec une certaine habileté. Je reconnais néanmoins que l'on tombe parfois dans l'effet "carte postale". Je regrette aussi un certain schématisme esthétique : la tendance à faire des gentils des personnages séduisants, réservant la laideur physique aux méchants.

   Mais le principal défaut du film réside à mon avis dans ses dialogues, trop littéraires, pas assez marqués par l'oralité. Cela n'a cependant pas déconcerté les bambins de la salle, qui ont été emballés par le film, les petits Rouergats blancs de peau s'identifiant sans peine à la gamine métisse (ou peut-être à son grand copain débrouillard). C'est d'autant plus agréable que, sur le fond, le film dénonce les mauvais traitements faits aux femmes, au début du XXe siècle... mais aussi au début du XXIe. Au premier degré, l'intrigue vilipende les Blancs misogynes. Au second degré, le sort réservé aux "quatre-pattes", voilées de la tête aux pieds, ne peut pas ne pas faire penser aux victimes de l'islamo-fascisme.

   Pour toutes ces raisons, et en dépit des réserves émises, c'est un film à voir, par les petits et les grands.

   PS

   Le site dédié est sympa.

Dilili à Paris

   Deux ans après Ivan Tsarevitch et la princesse changeante, Michel Ocelot revient avec une fiction ancrée dans la Belle époque française, en plein Paris, au début du XXe siècle. C'est peu de dire que les vues de la capitale, sublimée par les couleurs et les effets de l'animation, contribuent fortement à l'intérêt du film.

   Dès le début, on nous fait comprendre qu'il ne s'agit pas que d'un divertissement. Dans un premier temps, l'oeil des spectateurs est volontairement trompé, avant que l'on ne découvre le zoo humain. (La scène s'inspire de l'Exposition coloniale de 1931.) Régulièrement, des éléments sont instillés pour détruire les préjugés : la gamine à la peau foncée parle très bien le français... et non, elle n'est pas noire, mais métis, victime du racisme aussi bien en Nouvelle-Calédonie qu'en France métropolitaine.

   Mais l'argument principal de l'intrigue est la défense de la cause des femmes, de 7 à 77 ans ai-je envie de dire. Cela commence par les enfants et Dilili en particulier, cette adorable Choupinette habillée comme une princesse et s'exprimant dans un français impeccable. Compte tenu de son vécu et de l'éducation qu'elle a reçue, elle est mûre pour son âge... et très courageuse.

cinéma,cinema,film,films,histoire

   Dans son périple pour retrouver les enfants enlevées par la mystérieuse bande des "Mâles Maîtres", Dilili va recevoir l'aide d'adultes, comme l'actrice Sarah Bernhardt, la chercheuse Marie Curie, la Goulue du Moulin rouge... et surtout la cantatrice (d'origine aveyronnaise) Emma Calvé, qui devient la protectrice attitrée de l'héroïne. (Natalie Dessay prête sa formidable voix à ce personnage rayonnant.)

   Pour la petite histoire, j'ajoute que l'Aveyron est aussi présent (indirectement) à travers les personnages de Toulouse-Lautrec (qui a passé une partie de sa jeunesse au château du Bosc) et d'Orel, le nouvel ami de Dilili. Celui-ci est l'homophone d'Aurel, le sculpteur parisien dont les célèbres chiens ornent la façade du musée Denys-Puech, à Rodez, dont la construction fut en partie financée par... Emma Calvé. Enfin, quand celle-ci évoque (dans le film) son château du Languedoc, elle fait sans doute allusion à celui de Cabrières, situé sur la commune de Compeyre, à côté de Millau.

   Grâce à la diligence d'Orel (qui roule en triporteur), Dilili est entraînée dans un tourbillon de rencontres, de l'écrivain Marcel Proust au clown Chocolat, en passant par des scientifiques (Louis Pasteur et Gustave Eiffel), des peintres (Monet, Renoir, Degas, Picasso, Matisse...), des sculpteurs (Auguste Rodin et Camille Claudel), des musiciens (Reynaldo Hahn et Claude Debussy) et des politiques (le prince de Galles et, tout à la fin, sans doute Georges Clemenceau). Cela constitue un catalogue que certains peuvent trouver lassant, mais c'est inséré avec une certaine habileté. Je reconnais néanmoins que l'on tombe parfois dans l'effet "carte postale". Je regrette aussi un certain schématisme esthétique : la tendance à faire des gentils des personnages séduisants, réservant la laideur physique aux méchants.

   Mais le principal défaut du film réside à mon avis dans ses dialogues, trop littéraires, pas assez marqués par l'oralité. Cela n'a cependant pas déconcerté les bambins de la salle, qui ont été emballés par le film, les petits Rouergats blancs de peau s'identifiant sans peine à la gamine métisse (ou peut-être à son grand copain débrouillard). C'est d'autant plus agréable que, sur le fond, le film dénonce les mauvais traitements faits aux femmes, au début du XXe siècle... mais aussi au début du XXIe. Au premier degré, l'intrigue vilipende les Blancs misogynes. Au second degré, le sort réservé aux "quatre-pattes", voilées de la tête aux pieds, ne peut pas ne pas faire penser aux victimes de l'islamo-fascisme.

   Pour toutes ces raisons, et en dépit des réserves émises, c'est un film à voir, par les petits et les grands.

   PS

   Le site dédié est sympa.

samedi, 13 octobre 2018

Détective Dee - La Légende des rois célestes

   Séance rattrapage avec ce film de Tsui Hark, sorti confidentiellement en France en août dernier... et qui a fait un bide. Et pourtant... Son personnage principal (Di Renjié) est un enquêteur impérial (chinois) du VIIe siècle qui a réellement existé. En Occident, il a été popularisé (sous le nom de Juge Ti) par les romans policiers de Robert van Gulik. Le réalisateur hong-kongais (prolifique) en a fait le héros d'une série de films de cape et d'épée fantasmagoriques.

   Bien que l'action se déroule dans la Chine du VIIe siècle, plusieurs éléments "parlent" aux spectateurs du XXIe. Il s'agit tout d'abord d'une histoire de complot politique, avec son contingent de faux-semblants, de manipulations et de trahisons. C'est aussi je pense une réflexion sur l'altérité, le salut des "gentils" venant de la sagesse indienne. (Précisons que l'intrigue se place sous le règne de l'impératrice qui a contribué à développer l'implantation du bouddhisme en Chine.) Il y aurait aussi des choses à dire sur le super-pouvoir des méchants, consistant à produire des illusions collectives, bien pratiques quand il s'agit de mener à bien un complot.

   Comme j'ai vu le film en version originale sous-titrée, il m'a semblé entendre soit deux langues, soit deux accents différents. Quelques personnages partagent une origine commune, Tiele, ce qui les distingue des Hans parlant mandarin. Mais ils sont parfaitement intégrés au groupe dominant... ce qui se serait effectivement produit au VIIe siècle. Là, il est possible que l'on soit face à une insidieuse propagande, mettant l'accent sur l'unité du peuple chinois.

   Il faut dire qu'ils ont fort à faire d'abord avec une clique de magiciens très moches, recrutés par une personne ambitieuse au possible. Cependant, petit à petit, on comprend que derrière ces protagonistes se cachent des individus bien plus dangereux, qui attentent leur tour, en coulisses.

   Le héros enquêteur (chef du Temple) est donc confronté à un double mystère et à des adversaires particulièrement redoutables, contre lesquels il doit se battre, dans un premier temps, sans l'aide de son meilleur ami, membre éminent de la Garde impériale et donc sous les ordres de la perfide impératrice.

   On comprend que l'intrigue est feuilletonnesque. On y a glissé quelques pointes d'humour, notamment à travers la romance tumultueuse (hyper prévisible) qui naît entre l'assistant maladroit de Dee et une intrépide ninja, qui n'hésite ni à reluquer des hommes nus, ni à cogner rageusement. On a  aussi droit à une petite parodie de King Kong. Le tout est servi par une débauche d'effets spéciaux, des costumes, des décors somptueux et une musique entraînante. Parfois, c'est vraiment "trop". Mais c'est très agréable à suivre.

13:38 Publié dans Chine, Cinéma | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : cinéma, cinema, film, films

Détective Dee - La Légende des rois célestes

   Séance rattrapage avec ce film de Tsui Hark, sorti confidentiellement en France en août dernier... et qui a fait un bide. Et pourtant... Son personnage principal (Di Renjié) est un enquêteur impérial (chinois) du VIIe siècle qui a réellement existé. En Occident, il a été popularisé (sous le nom de Juge Ti) par les romans policiers de Robert van Gulik. Le réalisateur hong-kongais (prolifique) en a fait le héros d'une série de films de cape et d'épée fantasmagoriques.

   Bien que l'action se déroule dans la Chine du VIIe siècle, plusieurs éléments "parlent" aux spectateurs du XXIe. Il s'agit tout d'abord d'une histoire de complot politique, avec son contingent de faux-semblants, de manipulations et de trahisons. C'est aussi je pense une réflexion sur l'altérité, le salut des "gentils" venant de la sagesse indienne. (Précisons que l'intrigue se place sous le règne de l'impératrice qui a contribué à développer l'implantation du bouddhisme en Chine.) Il y aurait aussi des choses à dire sur le super-pouvoir des méchants, consistant à produire des illusions collectives, bien pratiques quand il s'agit de mener à bien un complot.

   Comme j'ai vu le film en version originale sous-titrée, il m'a semblé entendre soit deux langues, soit deux accents différents. Quelques personnages partagent une origine commune, Tiele, ce qui les distingue des Hans parlant mandarin. Mais ils sont parfaitement intégrés au groupe dominant... ce qui se serait effectivement produit au VIIe siècle. Là, il est possible que l'on soit face à une insidieuse propagande, mettant l'accent sur l'unité du peuple chinois.

   Il faut dire qu'ils ont fort à faire d'abord avec une clique de magiciens très moches, recrutés par une personne ambitieuse au possible. Cependant, petit à petit, on comprend que derrière ces protagonistes se cachent des individus bien plus dangereux, qui attentent leur tour, en coulisses.

   Le héros enquêteur (chef du Temple) est donc confronté à un double mystère et à des adversaires particulièrement redoutables, contre lesquels il doit se battre, dans un premier temps, sans l'aide de son meilleur ami, membre éminent de la Garde impériale et donc sous les ordres de la perfide impératrice.

   On comprend que l'intrigue est feuilletonnesque. On y a glissé quelques pointes d'humour, notamment à travers la romance tumultueuse (hyper prévisible) qui naît entre l'assistant maladroit de Dee et une intrépide ninja, qui n'hésite ni à reluquer des hommes nus, ni à cogner rageusement. On a  aussi droit à une petite parodie de King Kong. Le tout est servi par une débauche d'effets spéciaux, des costumes, des décors somptueux et une musique entraînante. Parfois, c'est vraiment "trop". Mais c'est très agréable à suivre.

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samedi, 06 octobre 2018

Upgrade

   Un jeune homme, victime d'une agression en compagnie de son amie, se retrouve tétraplégique. Un entrepreneur versé dans les technologies de pointe propose de lui implanter une puce de conception totalement nouvelle. Les conséquences de cette intervention ne vont pas manquer de nous surprendre...

   L'action se déroule dans un futur proche (dans 20-30 ans). Les voitures autonomes sont devenues monnaie courante et nos quasi-contemporains côtoient des "humains augmentés", dont les capacités ont été décuplées grâce à d'étranges opérations.

   L'habillage est réussi. Des décors aux effets spéciaux (en particulier sur les nanotechnologies), on baigne dans un univers de science-fiction très réaliste. La musique convient aussi parfaitement à cette ambiance étrange, où nombre de personnages sont des êtres mi-homme mi-machine.

   Le héros va profiter de sa seconde chance pour chercher à se venger de ceux qui l'ont agressé. Le mystère plane sur leurs motivations : ils ne sont rien venus voler. On ne sait pas trop non plus s'ils visaient le héros ou sa compagne, qui travaillait dans une entreprise dont l'activité est propre à susciter les convoitises.

   A partir de là, on part dans un film d'action marqué par l'hyper-violence, parfaitement chorégraphié, parfois atrocement drôle : le héros ne contrôle pas tout... et il a désormais une petite voix dans la tête. Il doit aussi se méfier de la policière chargée de l'enquête, pas très efficace pour résoudre son affaire, mais qui va rapidement le soupçonner de cacher son jeu.

   Évidemment, derrière tout cela, il y a un complot, que j'ai assez rapidement éventé. Mais, comme le scénariste est un petit malin, il nous réserve un ultime retournement, une sorte de complot dans le complot, qui donne encore plus d'intérêt au dernier quart d'heure.

   Ce film bien foutu et sans prétention est une excellente surprise.

12:30 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma, cinema, film, films

Upgrade

   Un jeune homme, victime d'une agression en compagnie de son amie, se retrouve tétraplégique. Un entrepreneur versé dans les technologies de pointe propose de lui implanter une puce de conception totalement nouvelle. Les conséquences de cette intervention ne vont pas manquer de nous surprendre...

   L'action se déroule dans un futur proche (dans 20-30 ans). Les voitures autonomes sont devenues monnaie courante et nos quasi-contemporains côtoient des "humains augmentés", dont les capacités ont été décuplées grâce à d'étranges opérations.

   L'habillage est réussi. Des décors aux effets spéciaux (en particulier sur les nanotechnologies), on baigne dans un univers de science-fiction très réaliste. La musique convient aussi parfaitement à cette ambiance étrange, où nombre de personnages sont des êtres mi-homme mi-machine.

   Le héros va profiter de sa seconde chance pour chercher à se venger de ceux qui l'ont agressé. Le mystère plane sur leurs motivations : ils ne sont rien venus voler. On ne sait pas trop non plus s'ils visaient le héros ou sa compagne, qui travaillait dans une entreprise dont l'activité est propre à susciter les convoitises.

   A partir de là, on part dans un film d'action marqué par l'hyper-violence, parfaitement chorégraphié, parfois atrocement drôle : le héros ne contrôle pas tout... et il a désormais une petite voix dans la tête. Il doit aussi se méfier de la policière chargée de l'enquête, pas très efficace pour résoudre son affaire, mais qui va rapidement le soupçonner de cacher son jeu.

   Évidemment, derrière tout cela, il y a un complot, que j'ai assez rapidement éventé. Mais, comme le scénariste est un petit malin, il nous réserve un ultime retournement, une sorte de complot dans le complot, qui donne encore plus d'intérêt au dernier quart d'heure.

   Ce film bien foutu et sans prétention est une excellente surprise.

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vendredi, 05 octobre 2018

Chris the Swiss

   Ce documentaire prend racine dans les conflits yougoslaves de la fin du XXe siècle (autour de 1991-1995).  La réalisatrice Anja Kofmel a cherché à éclaircir les circonstances dans lesquelles son cousin (qu'elle adulait à l'époque) a été assassiné, dans l'est de la Croatie, du côté d'Osijek. Auparavant, il était passé par Karlovac, à l'autre bout du pays :

cinéma,cinema,film,films,histoire

   Pour ressusciter ce cousin aimé, elle recourt au dessin. A plusieurs reprises dans le film, on la voit "croquer" un élément du paysage ou un bâtiment. A l'aide de la palette graphique, elle met en scène des personnages décédés, ou auxquels elle n'a pas pu parler pour d'autres raisons.

   Il faut dire que le sujet sur lequel elle enquête gêne plusieurs de ses interlocuteurs. (Dans les anecdotes d'Allociné, on peut lire que des pressions ont été exercées pour empêcher le film d'aboutir.) Certains lui tiennent des propos convenus, très généraux, sur la dureté de la guerre, les risques encourus etc.

   La réalisatrice nous fait découvrir le jeune Christian Wurtenberg, passionné de rock, en quête de sensations fortes... au point de se rendre en Namibie et en Afrique du Sud (à l'époque de l'apartheid), où il a servi dans des forces militaires.

   Voilà qui contrebalance bigrement le portrait du journaliste sensible à la détresse humaine, que fut incontestablement ce Chris. Mais il semble avoir eu de très mauvaises fréquentations, qui l'ont conduit à intégrer une milice croate, composée de volontaires étrangers très très marqués politiquement...

   Ici les scènes animées, en noir et blanc, osent montrer ce que les personnages réels évitent de déclarer face à la caméra. Chris semble avoir été très naïf, même s'il subsiste un doute quant aux raisons de sa proximité régulière avec des types d'extrême-droite.

   Cela donne un film sombre, très intéressant pour qui cherche à connaître l'histoire des Balkans. (Au début, l'auteure se lance dans une courte introduction historique sur les tensions dans l'ex-Yougoslavie. Elle aurait quand même pu dire que Tito était croate !) Contrairement à d'autres, j'ai apprécié les passages en images animées, parfois très poétiques.

Chris the Swiss

   Ce documentaire prend racine dans les conflits yougoslaves de la fin du XXe siècle (autour de 1991-1995).  La réalisatrice Anja Kofmel a cherché à éclaircir les circonstances dans lesquelles son cousin (qu'elle adulait à l'époque) a été assassiné, dans l'est de la Croatie, du côté d'Osijek. Auparavant, il était passé par Karlovac, à l'autre bout du pays :

cinéma,cinema,film,films,histoire

   Pour ressusciter ce cousin aimé, elle recourt au dessin. A plusieurs reprises dans le film, on la voit "croquer" un élément du paysage ou un bâtiment. A l'aide de la palette graphique, elle met en scène des personnages décédés, ou auxquels elle n'a pas pu parler pour d'autres raisons.

   Il faut dire que le sujet sur lequel elle enquête gêne plusieurs de ses interlocuteurs. (Dans les anecdotes d'Allociné, on peut lire que des pressions ont été exercées pour empêcher le film d'aboutir.) Certains lui tiennent des propos convenus, très généraux, sur la dureté de la guerre, les risques encourus etc.

   La réalisatrice nous fait découvrir le jeune Christian Wurtenberg, passionné de rock, en quête de sensations fortes... au point de se rendre en Namibie et en Afrique du Sud (à l'époque de l'apartheid), où il a servi dans des forces militaires.

   Voilà qui contrebalance bigrement le portrait du journaliste sensible à la détresse humaine, que fut incontestablement ce Chris. Mais il semble avoir eu de très mauvaises fréquentations, qui l'ont conduit à intégrer une milice croate, composée de volontaires étrangers très très marqués politiquement...

   Ici les scènes animées, en noir et blanc, osent montrer ce que les personnages réels évitent de déclarer face à la caméra. Chris semble avoir été très naïf, même s'il subsiste un doute quant aux raisons de sa proximité régulière avec des types d'extrême-droite.

   Cela donne un film sombre, très intéressant pour qui cherche à connaître l'histoire des Balkans. (Au début, l'auteure se lance dans une courte introduction historique sur les tensions dans l'ex-Yougoslavie. Elle aurait quand même pu dire que Tito était croate !) Contrairement à d'autres, j'ai apprécié les passages en images animées, parfois très poétiques.

lundi, 01 octobre 2018

Les Frères Sisters

   Ces Brothers Sisters ("Frères Sœurs" !) sont un peu comme l'eau et le vin, avec le jeune et le vieux, l'impulsif et le réfléchi, le violent et le tendre (Joaquin Phoenix et John C. Reilly)... enfin, en théorie. On comprend rapidement qu'ils sont complémentaires et qu'ils ne peuvent vivre l'un sans l'autre, quoi qu'ils affirment.

   Que l'on se rassure : Jacques Audiard (dont j'ai beaucoup aimé les premiers films : Regarde les hommes tomber, Un Héros très discret et Sur mes lèvres) ne tombe pas dans l'intrigue psychologisante. Fidèle aux modèles qui l'ont inspiré, son western est d'abord une œuvre sensitive, qui s'appuie sur des paysages magnifiques, un environnement sonore épuré et des soubresauts émotionnels contenus avec peine.

   Dès le début, on est cueilli par cette superbe scène de fusillade nocturne, à laquelle répond une autre, en fin d'histoire, alors que les rôles ont été quelque peu bouleversés. Cet effet de symétrie se retrouve dans les passages par le "bureau" du Commodore, sorte de parrain de la côte Ouest, qui embauche des mercenaires pour défendre ses intérêts financiers. Entre la scène de début et le retour des frangins, des semaines plus tard, de l'eau a coulé sous les ponts... et les relations entre les deux principaux protagonistes ont bigrement évolué.

   C'est ce retournement qui nous est (tranquillement) conté, d'abord au cours d'une chasse à l'homme (retardée à cause d'un ours et... d'une araignée), puis à travers l'expérience d'une fraternité émergente, en pleine ruée vers l'or. Jake Gyllenhaal et Riz Ahmed apportent beaucoup à l'intrigue. (A certains moments, je me suis même demandé s'il n'y avait pas quelques sous-entendus "brokeback mountainiens"...)

   Franchement, j'ai été emballé, malgré les longueurs... jusqu'à l'épilogue complètement inattendu, qui fait mentir (en partie) la devise du Commodore, complaisamment affichée au fronton de son immeuble : "in cauda venenum"...

22:56 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : cinéma, cinema, film, films

Les Frères Sisters

   Ces Brothers Sisters ("Frères Sœurs" !) sont un peu comme l'eau et le vin, avec le jeune et le vieux, l'impulsif et le réfléchi, le violent et le tendre (Joaquin Phoenix et John C. Reilly)... enfin, en théorie. On comprend rapidement qu'ils sont complémentaires et qu'ils ne peuvent vivre l'un sans l'autre, quoi qu'ils affirment.

   Que l'on se rassure : Jacques Audiard (dont j'ai beaucoup aimé les premiers films : Regarde les hommes tomber, Un Héros très discret et Sur mes lèvres) ne tombe pas dans l'intrigue psychologisante. Fidèle aux modèles qui l'ont inspiré, son western est d'abord une œuvre sensitive, qui s'appuie sur des paysages magnifiques, un environnement sonore épuré et des soubresauts émotionnels contenus avec peine.

   Dès le début, on est cueilli par cette superbe scène de fusillade nocturne, à laquelle répond une autre, en fin d'histoire, alors que les rôles ont été quelque peu bouleversés. Cet effet de symétrie se retrouve dans les passages par le "bureau" du Commodore, sorte de parrain de la côte Ouest, qui embauche des mercenaires pour défendre ses intérêts financiers. Entre la scène de début et le retour des frangins, des semaines plus tard, de l'eau a coulé sous les ponts... et les relations entre les deux principaux protagonistes ont bigrement évolué.

   C'est ce retournement qui nous est (tranquillement) conté, d'abord au cours d'une chasse à l'homme (retardée à cause d'un ours et... d'une araignée), puis à travers l'expérience d'une fraternité émergente, en pleine ruée vers l'or. Jake Gyllenhaal et Riz Ahmed apportent beaucoup à l'intrigue. (A certains moments, je me suis même demandé s'il n'y avait pas quelques sous-entendus "brokeback mountainiens"...)

   Franchement, j'ai été emballé, malgré les longueurs... jusqu'à l'épilogue complètement inattendu, qui fait mentir (en partie) la devise du Commodore, complaisamment affichée au fronton de son immeuble : "in cauda venenum"...

22:56 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : cinéma, cinema, film, films

dimanche, 30 septembre 2018

I Feel Good

   Deux ans après Saint Amour, la bande à Groland (essentiellement Delépine et Kervern) est de retour, cette fois avec Yolande Moreau (qui avait contribué à Louise Michel et Mammuth). Du côté masculin, à Gérard Depardieu, Albert Dupontel (Le Grand Soir) et Benoît Poelvoorde succède Jean Dujardin, qui, je dois le dire, s'est parfaitement fondu dans le monde décalé des humoristes politiques de Canal.

   L'intrigue est construite sur le mode du contraste entre le frère partisan acharné du capitalisme pur et dur et la soeur (ancienne ?) communiste et humaniste, qui veille au fonctionnement d'une communauté Emmaüs des Pyrénées-Atlantiques.

   Le comique naît de l'audace et du sang-gêne de Jacques, qui croit que tout lui est dû... et semble avoir un projet bien précis dans la tête. On rit aussi grâce aux retours en arrière, qui arrivent en contrepoint des propos de Jacques, le ridiculisant souvent.

   Précisons qu'il y a un aspect documentaire dans cette histoire, qui rend hommage à des individus qui ont été brisés par la vie et auxquels la communauté d'Emmaüs a permis de se reconstruire. A travers eux, le duo Delépine-Kervern dénonce la société (ultra) libérale et les politiques qui la mettent en oeuvre.

   La rigolade est de retour dès qu'apparaît à l'écran une vieille Simca. (Aux moins de trente ans, je précise qu'il s'agit d'une voiture.) Je me garderai bien de raconter tout ce qu'il s'y passe (et tout ce qui s'y trouve...), mais c'est parfois hilarant, jusqu'à une scène de "restaurant" qui a des conséquences inattendues. Je pense aussi au vieux pensionnaire d'Emmaüs, que Jacques a convaincu qu'il pourrait devenir footballeur professionnel. Dans une scène totalement inattendue, les deux gars se mettent à jongler... mais pas avec un ballon !

   Jacques le non-fataliste poursuit son projet chimérique. Les auteurs vont jusqu'au bout de leur idée, nous embarquant dans un improbable périple en Europe de l'Est. On y comprend que la soeur est moins stupide qu'elle a pu en avoir l'air... Une ultime péripétie est la source d'une transformation "croquignolesque" (que l'on voit un peu venir).

   Dans la salle, c'était contrasté. Une partie du public savait ce qu'elle venait voir et a savouré les traits d'humour acide (ou crade). L'autre partie, peut-être attirée par la présence de Dujardin (ou Moreau) au générique, a semble-t-il été désarçonnée.

   P.S.

   Sur Allociné, le film subit un tir de barrage : allez voir les critiques les plus défavorables (celles qui attribuent la note la plus basse). Comme par hasard, elles sont issues de pseudos qui n'ont rien ou quasiment rien commenté avant... et qui n'ont visiblement pas vu le film.

   Ces pseudos ont sans doute été créés pour "descendre" le film, soit parce qu'on présume qu'il va défendre des thèses gauchisantes, soit parce qu'on redoute ce qu'il va dire du communisme... soit par détestation de l'équipe de Groland. Quelle bande de minables !

11:46 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (5) | Tags : cinéma, cinema, film, films

I Feel Good

   Deux ans après Saint Amour, la bande à Groland (essentiellement Delépine et Kervern) est de retour, cette fois avec Yolande Moreau (qui avait contribué à Louise Michel et Mammuth). Du côté masculin, à Gérard Depardieu, Albert Dupontel (Le Grand Soir) et Benoît Poelvoorde succède Jean Dujardin, qui, je dois le dire, s'est parfaitement fondu dans le monde décalé des humoristes politiques de Canal.

   L'intrigue est construite sur le mode du contraste entre le frère partisan acharné du capitalisme pur et dur et la soeur (ancienne ?) communiste et humaniste, qui veille au fonctionnement d'une communauté Emmaüs des Pyrénées-Atlantiques.

   Le comique naît de l'audace et du sang-gêne de Jacques, qui croit que tout lui est dû... et semble avoir un projet bien précis dans la tête. On rit aussi grâce aux retours en arrière, qui arrivent en contrepoint des propos de Jacques, le ridiculisant souvent.

   Précisons qu'il y a un aspect documentaire dans cette histoire, qui rend hommage à des individus qui ont été brisés par la vie et auxquels la communauté d'Emmaüs a permis de se reconstruire. A travers eux, le duo Delépine-Kervern dénonce la société (ultra) libérale et les politiques qui la mettent en oeuvre.

   La rigolade est de retour dès qu'apparaît à l'écran une vieille Simca. (Aux moins de trente ans, je précise qu'il s'agit d'une voiture.) Je me garderai bien de raconter tout ce qu'il s'y passe (et tout ce qui s'y trouve...), mais c'est parfois hilarant, jusqu'à une scène de "restaurant" qui a des conséquences inattendues. Je pense aussi au vieux pensionnaire d'Emmaüs, que Jacques a convaincu qu'il pourrait devenir footballeur professionnel. Dans une scène totalement inattendue, les deux gars se mettent à jongler... mais pas avec un ballon !

   Jacques le non-fataliste poursuit son projet chimérique. Les auteurs vont jusqu'au bout de leur idée, nous embarquant dans un improbable périple en Europe de l'Est. On y comprend que la soeur est moins stupide qu'elle a pu en avoir l'air... Une ultime péripétie est la source d'une transformation "croquignolesque" (que l'on voit un peu venir).

   Dans la salle, c'était contrasté. Une partie du public savait ce qu'elle venait voir et a savouré les traits d'humour acide (ou crade). L'autre partie, peut-être attirée par la présence de Dujardin (ou Moreau) au générique, a semble-t-il été désarçonnée.

   P.S.

   Sur Allociné, le film subit un tir de barrage : allez voir les critiques les plus défavorables (celles qui attribuent la note la plus basse). Comme par hasard, elles sont issues de pseudos qui n'ont rien ou quasiment rien commenté avant... et qui n'ont visiblement pas vu le film.

   Ces pseudos ont sans doute été créés pour "descendre" le film, soit parce qu'on présume qu'il va défendre des thèses gauchisantes, soit parce qu'on redoute ce qu'il va dire du communisme... soit par détestation de l'équipe de Groland. Quelle bande de minables !

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vendredi, 28 septembre 2018

Le Poulain

   Le titre désigne l'un des personnages, Arnaud Jaurès, jeune homme de 25 ans, ultra-diplômé et polyglotte, sur le point de s'engager avec une ONG au Canada (où l'attend sa charmante petite amie). Il est interprété par l'un des acteurs qui montent, Finnegan Oldfield, qu'on a pu voir notamment dans Les Cowboys, Ni le ciel ni la TerreUne Vie et, tout récemment, La Promesse de l'aube. Je dois dire que j'ai été un peu déçu par sa prestation. S'il réussit à nous faire sentir l'évolution de son personnage, il semble néanmoins lui rester extérieur. Ce jeune Jaurès n'est pas assez "incarné".

   C'est d'autant plus frappant que, face à lui, il a une actrice formidable, Alexandra Lamy, qui a su faire prendre un tournant à sa carrière. Ces derniers mois, on a pu la voir à son avantage Nos Patriotes et Tout le monde debout. Je suis de ceux qui pensent qu'un César devrait récompenser cette comédienne de talent, assez éclectique dans ses choix... et pas snob du tout.

   Ici, elle porte le film sur ses épaules. Dès qu'elle apparaît à l'écran, l'action est plus rythmée, les répliques fusent de manière savoureuse. Par contraste, lorsque les mecs qu'elle côtoie se retrouvent sans elle, les scènes ont moins de saveur. Il faut dire qu'elle interprète une conseillère en communication pugnace et sans scrupules.

   Le film nous place au coeur de l'action politique, d'abord au cours d'une campagne de primaires, puis avant le premier tour d'une élection présidentielle. On ne s'ennuie pas... mais c'est franchement déprimant : pratiquement aucun des protagonistes n'a de réelles convictions (à part refuser le populisme, ce qui est un peu court). Les péripéties ne sont que des jeux d'apparence et de pouvoir, sans que les questions politiques de fond ne soient abordées. Le héros, pétri d'illusions au départ, se transforme en impitoyable Rastignac.

   Du coup, même si c'est souvent drôle, voire sarcastique, je suis sorti de là un peu déçu.

Le Poulain

   Le titre désigne l'un des personnages, Arnaud Jaurès, jeune homme de 25 ans, ultra-diplômé et polyglotte, sur le point de s'engager avec une ONG au Canada (où l'attend sa charmante petite amie). Il est interprété par l'un des acteurs qui montent, Finnegan Oldfield, qu'on a pu voir notamment dans Les Cowboys, Ni le ciel ni la TerreUne Vie et, tout récemment, La Promesse de l'aube. Je dois dire que j'ai été un peu déçu par sa prestation. S'il réussit à nous faire sentir l'évolution de son personnage, il semble néanmoins lui rester extérieur. Ce jeune Jaurès n'est pas assez "incarné".

   C'est d'autant plus frappant que, face à lui, il a une actrice formidable, Alexandra Lamy, qui a su faire prendre un tournant à sa carrière. Ces derniers mois, on a pu la voir à son avantage Nos Patriotes et Tout le monde debout. Je suis de ceux qui pensent qu'un César devrait récompenser cette comédienne de talent, assez éclectique dans ses choix... et pas snob du tout.

   Ici, elle porte le film sur ses épaules. Dès qu'elle apparaît à l'écran, l'action est plus rythmée, les répliques fusent de manière savoureuse. Par contraste, lorsque les mecs qu'elle côtoie se retrouvent sans elle, les scènes ont moins de saveur. Il faut dire qu'elle interprète une conseillère en communication pugnace et sans scrupules.

   Le film nous place au coeur de l'action politique, d'abord au cours d'une campagne de primaires, puis avant le premier tour d'une élection présidentielle. On ne s'ennuie pas... mais c'est franchement déprimant : pratiquement aucun des protagonistes n'a de réelles convictions (à part refuser le populisme, ce qui est un peu court). Les péripéties ne sont que des jeux d'apparence et de pouvoir, sans que les questions politiques de fond ne soient abordées. Le héros, pétri d'illusions au départ, se transforme en impitoyable Rastignac.

   Du coup, même si c'est souvent drôle, voire sarcastique, je suis sorti de là un peu déçu.

mercredi, 26 septembre 2018

La Prophétie de l'horloge

   Cette adaptation d'un roman fantastique pour adolescents baigne dans l'univers de la magie et celui d'Halloween. Il y a donc une part de macabre et une part de merveilleux dans cette histoire. Ainsi, chacun des personnages principaux a perdu sa famille proche. Lewis le héros est récemment devenu orphelin, recueilli par son oncle, qui a jadis été chassé par son père. Ils sont accompagnés par une gentille sorcière, dont l'époux et l'enfant ont péri pendant la Seconde guerre mondiale, une dizaine d'années auparavant.

   Les conséquences de celle-ci sont au coeur de l'intrigue, qui tourne autour des pouvoirs maléfiques d'un mage décédé, naguère revenu d'Europe complètement changé par ce qu'il avait vécu sous l'uniforme américain. C'est dans son ancienne maison que l'oncle, le neveu et la sorcière se retrouvent. Ladite maison semble vivante, habitée par des forces qui dépassent ses occupants.

   Les effets spéciaux ont été mis à contribution pour rendre crédible cet univers fantastique. La maison abrite des automates plus ou moins bienveillants, un fauteuil qui aboie (et, à l'occasion, prend une photographie), un vitrail dont le sujet change chaque jour... et quantité d'horloges. Visuellement, c'est réussi, tout comme la représentation du jardin magique, avec ses inquiétantes citrouilles et le redoutable lion-buisson péteur.

   Il y a donc des moments d'humour dans cette histoire parfois sombre, en particulier quand Jack Black (qui incarne l'oncle) se trouve à l'écran. Je laisse à chacun découvrir ce qu'il peut bien se passer quand, en plein combat contre les forces du mal, ce mage bedonnant ressent une irrépressible envie d'uriner.

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   A ses côtés Mme Zimmermann (Cate Blanchett... blanchettissime) apporte une touche de grâce, d'une classe folle, avec ce soupçon de malice qui lui sied si bien. De ce personnage émane aussi de la mélancolie. Elle a réussi à fuir l'Allemagne, mais son avant-bras gauche (aperçu furtivement) porte encore la trace de son passé douloureux.

   Pour moi, le point faible est le gamin. Je suis conscient qu'on nous propose un divertissement familial, qui doit parler au jeune public, mais j'ai trouvé un peu poussif le jeu de ce jeune acteur. En plein désarroi, il va devoir faire son deuil, se méfier des faux amis... et tenter de se trouver une nouvelle famille. Les scènes tournées à l'école ou à l'extérieur avec uniquement les gamins ne sont pas les plus réussies du film. (Appréciez la litote...)

   L'ensemble forme toutefois un divertissement sympathique, parfois d'une grande beauté formelle.

23:04 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (5) | Tags : cinéma, cinema, film, films

La Prophétie de l'horloge

   Cette adaptation d'un roman fantastique pour adolescents baigne dans l'univers de la magie et celui d'Halloween. Il y a donc une part de macabre et une part de merveilleux dans cette histoire. Ainsi, chacun des personnages principaux a perdu sa famille proche. Lewis le héros est récemment devenu orphelin, recueilli par son oncle, qui a jadis été chassé par son père. Ils sont accompagnés par une gentille sorcière, dont l'époux et l'enfant ont péri pendant la Seconde guerre mondiale, une dizaine d'années auparavant.

   Les conséquences de celle-ci sont au coeur de l'intrigue, qui tourne autour des pouvoirs maléfiques d'un mage décédé, naguère revenu d'Europe complètement changé par ce qu'il avait vécu sous l'uniforme américain. C'est dans son ancienne maison que l'oncle, le neveu et la sorcière se retrouvent. Ladite maison semble vivante, habitée par des forces qui dépassent ses occupants.

   Les effets spéciaux ont été mis à contribution pour rendre crédible cet univers fantastique. La maison abrite des automates plus ou moins bienveillants, un fauteuil qui aboie (et, à l'occasion, prend une photographie), un vitrail dont le sujet change chaque jour... et quantité d'horloges. Visuellement, c'est réussi, tout comme la représentation du jardin magique, avec ses inquiétantes citrouilles et le redoutable lion-buisson péteur.

   Il y a donc des moments d'humour dans cette histoire parfois sombre, en particulier quand Jack Black (qui incarne l'oncle) se trouve à l'écran. Je laisse à chacun découvrir ce qu'il peut bien se passer quand, en plein combat contre les forces du mal, ce mage bedonnant ressent une irrépressible envie d'uriner.

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   A ses côtés Mme Zimmermann (Cate Blanchett... blanchettissime) apporte une touche de grâce, d'une classe folle, avec ce soupçon de malice qui lui sied si bien. De ce personnage émane aussi de la mélancolie. Elle a réussi à fuir l'Allemagne, mais son avant-bras gauche (aperçu furtivement) porte encore la trace de son passé douloureux.

   Pour moi, le point faible est le gamin. Je suis conscient qu'on nous propose un divertissement familial, qui doit parler au jeune public, mais j'ai trouvé un peu poussif le jeu de ce jeune acteur. En plein désarroi, il va devoir faire son deuil, se méfier des faux amis... et tenter de se trouver une nouvelle famille. Les scènes tournées à l'école ou à l'extérieur avec uniquement les gamins ne sont pas les plus réussies du film. (Appréciez la litote...)

   L'ensemble forme toutefois un divertissement sympathique, parfois d'une grande beauté formelle.

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dimanche, 23 septembre 2018

Un nouveau jour sur Terre

   Ce documentaire, produit par la BBC, se place dans la continuité d'Un jour sur Terre, sorti il y a 11 ans. Celui-ci ne m'avait pas particulièrement emballé. Cependant, depuis, la chaîne britannique a prouvé qu'elle avait progressé, avec La Famille suricate, Sur la terre des dinosaures (dans un autre genre) et Nature.

   Très vite, on nous "cueille" avec l'une des vedettes des récents documentaires animaliers, le panda. On suit les premiers instants d'un bébé femelle, puis une partie de son enfance. C'est joli à voir, attendrissant... et le résultat de prouesses techniques.

   Une longue séquence est ensuite consacrée aux iguanes, notamment aux jeunes qui, nés dans le sable, attendent que le soleil ait réchauffé le sol pour s'en extraire avec suffisamment de force pour pouvoir échapper (ou pas) aux redoutables prédateurs qui les guettent : des serpents. Les caméras ont réussi à saisir des mouvements à peine perceptibles à l'oeil nu. On assiste quasiment à un thriller, avec un suspens insoutenable !

   Retour aux mammifères avec les zèbres. Les premiers pas d'une zébrette sont émouvants... mais les dangers sont nombreux : entre les courants violents du fleuve à franchir, les crocidiles et les divers carnassiers qui rodent (guépards, lions...), les jeunes équidés sont très vite confrontés à la dureté de la vie !

   Les animaux à poils introduisent un peu d'humour, comme ce paresseux qui entend le cri d'une femelle. C'est bien l'un des rares motifs qui peuvent l'inciter à quitter sa position confortable. Il est même prêt à prendre un bain pour arriver plus facilement au lieu où se trouve la belle ! Du côté des ours, c'est la toilette post-hivernale qui suscite l'enthousiasme. Les ursidés bruns que l'on nous montre allient l'utile à l'agréable : marquer leur territoire tout en remédiant à d'atroces démangeaisons, le tout en se débarrassant de poils désormais superflus. C'est tordant !

   Question virtuosité, c'est la séquence mettant en scène un colibri et des abeilles qui impressionne le plus. On est arrivé à capter de manière parfaitement visible les battements d'ailes, le trajet des gouttes d'eau et les mouvements de bec. Je ne parle même pas des couleurs, dont le rendu est splendide.

   On croise d'autres merveilles dans ce documentaire, comme les manchots à jugulaires, qui forment des couples irréductiblement monogames, si attachés à leur progéniture, ou encore les éléphants, les hippopotames, une espèce de singes présente uniquement en Chine, des baleines, des narvals, des girafes (en pleine baston !), des chouettes et des raies sauteuses !

   C'est un ravissement pour les yeux et l'occasion de s'instruire, le commentaire, sobre (lu par Lambert Wilson dans la version française) donnant les informations essentielles.

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Un nouveau jour sur Terre

   Ce documentaire, produit par la BBC, se place dans la continuité d'Un jour sur Terre, sorti il y a 11 ans. Celui-ci ne m'avait pas particulièrement emballé. Cependant, depuis, la chaîne britannique a prouvé qu'elle avait progressé, avec La Famille suricate, Sur la terre des dinosaures (dans un autre genre) et Nature.

   Très vite, on nous "cueille" avec l'une des vedettes des récents documentaires animaliers, le panda. On suit les premiers instants d'un bébé femelle, puis une partie de son enfance. C'est joli à voir, attendrissant... et le résultat de prouesses techniques.

   Une longue séquence est ensuite consacrée aux iguanes, notamment aux jeunes qui, nés dans le sable, attendent que le soleil ait réchauffé le sol pour s'en extraire avec suffisamment de force pour pouvoir échapper (ou pas) aux redoutables prédateurs qui les guettent : des serpents. Les caméras ont réussi à saisir des mouvements à peine perceptibles à l'oeil nu. On assiste quasiment à un thriller, avec un suspens insoutenable !

   Retour aux mammifères avec les zèbres. Les premiers pas d'une zébrette sont émouvants... mais les dangers sont nombreux : entre les courants violents du fleuve à franchir, les crocidiles et les divers carnassiers qui rodent (guépards, lions...), les jeunes équidés sont très vite confrontés à la dureté de la vie !

   Les animaux à poils introduisent un peu d'humour, comme ce paresseux qui entend le cri d'une femelle. C'est bien l'un des rares motifs qui peuvent l'inciter à quitter sa position confortable. Il est même prêt à prendre un bain pour arriver plus facilement au lieu où se trouve la belle ! Du côté des ours, c'est la toilette post-hivernale qui suscite l'enthousiasme. Les ursidés bruns que l'on nous montre allient l'utile à l'agréable : marquer leur territoire tout en remédiant à d'atroces démangeaisons, le tout en se débarrassant de poils désormais superflus. C'est tordant !

   Question virtuosité, c'est la séquence mettant en scène un colibri et des abeilles qui impressionne le plus. On est arrivé à capter de manière parfaitement visible les battements d'ailes, le trajet des gouttes d'eau et les mouvements de bec. Je ne parle même pas des couleurs, dont le rendu est splendide.

   On croise d'autres merveilles dans ce documentaire, comme les manchots à jugulaires, qui forment des couples irréductiblement monogames, si attachés à leur progéniture, ou encore les éléphants, les hippopotames, une espèce de singes présente uniquement en Chine, des baleines, des narvals, des girafes (en pleine baston !), des chouettes et des raies sauteuses !

   C'est un ravissement pour les yeux et l'occasion de s'instruire, le commentaire, sobre (lu par Lambert Wilson dans la version française) donnant les informations essentielles.

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samedi, 22 septembre 2018

Peppermint

   Cette menthe est le goût de la glace commandée par la fille de l'héroïne le soir de son anniversaire, quand ses parents l'ont emmenée à la fête foraine. Ce fut sa dernière glace. Sa mère Riley North (Jennifer Garner, pour une fois très bien) va vouloir venger sa mort ainsi que celle de son mari.

   C'est ce que l'on apprend au cours du retour en arrière qui succède à la première (brève) séquence, qui se déroule dans une voiture garée dans un coin isolé. J'ai bien aimé cette mise en train qui joue sur l'ambiguïté : la caméra filmant d'abord de l'extérieur, on se demande vraiment ce qui se passe dans le véhicule...

   La suite nous plonge dans un maelstrom de vengeance. La douce Riley va muer en redoutable Némésis... après avoir acquis les bases de la box thaï, du maniement des armes et de l'art de la filature. On la retrouve cinq ans plus tard affûtée comme jamais (mais le visage marqué -semble-t-il- par quelques traces de recours à la chirurgie esthétique...).

   Pierre Morel (réalisateur du premier Taken) connaît son boulot. Il nous livre un film d'action maîtrisé, quasiment sans temps mort, où l'on sent la volonté de proposer une oeuvre réaliste (le vengeur n'étant pas une nouvelle incarnation du super-héros). C'est quand même un peu putassier sur le fond (les méchants sont délicieusement caricaturaux), néanmoins assez habile sur le plan scénaristique : il n'est pas facile de deviner qui est la taupe des trafiquants au sein de la police. Quelques mois après Death Wish, voici donc un second très bon film de justicier, pour amateurs du genre.

   P.S.

   Angelina Jolie et Demi Moore furent sans doute les premières actrices à porter un film d'action sur leurs épaules (avec, je pense, l'aide de cascadeuses). Ces dernières années, on remarque que les comédiennes sont plus nombreuses à incarner des héroïnes "burnées" à l'écran : Blake Lively dans Instinct de survie, Charlize Theron dans Atomic Blonde et Alicia Vikander dans Tomb Raider. Ce n'est pas moi qui vais m'en plaindre.

22:47 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma, cinema, film, films

Peppermint

   Cette menthe est le goût de la glace commandée par la fille de l'héroïne le soir de son anniversaire, quand ses parents l'ont emmenée à la fête foraine. Ce fut sa dernière glace. Sa mère Riley North (Jennifer Garner, pour une fois très bien) va vouloir venger sa mort ainsi que celle de son mari.

   C'est ce que l'on apprend au cours du retour en arrière qui succède à la première (brève) séquence, qui se déroule dans une voiture garée dans un coin isolé. J'ai bien aimé cette mise en train qui joue sur l'ambiguïté : la caméra filmant d'abord de l'extérieur, on se demande vraiment ce qui se passe dans le véhicule...

   La suite nous plonge dans un maelstrom de vengeance. La douce Riley va muer en redoutable Némésis... après avoir acquis les bases de la box thaï, du maniement des armes et de l'art de la filature. On la retrouve cinq ans plus tard affûtée comme jamais (mais le visage marqué -semble-t-il- par quelques traces de recours à la chirurgie esthétique...).

   Pierre Morel (réalisateur du premier Taken) connaît son boulot. Il nous livre un film d'action maîtrisé, quasiment sans temps mort, où l'on sent la volonté de proposer une oeuvre réaliste (le vengeur n'étant pas une nouvelle incarnation du super-héros). C'est quand même un peu putassier sur le fond (les méchants sont délicieusement caricaturaux), néanmoins assez habile sur le plan scénaristique : il n'est pas facile de deviner qui est la taupe des trafiquants au sein de la police. Quelques mois après Death Wish, voici donc un second très bon film de justicier, pour amateurs du genre.

   P.S.

   Angelina Jolie et Demi Moore furent sans doute les premières actrices à porter un film d'action sur leurs épaules (avec, je pense, l'aide de cascadeuses). Ces dernières années, on remarque que les comédiennes sont plus nombreuses à incarner des héroïnes "burnées" à l'écran : Blake Lively dans Instinct de survie, Charlize Theron dans Atomic Blonde et Alicia Vikander dans Tomb Raider. Ce n'est pas moi qui vais m'en plaindre.

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vendredi, 21 septembre 2018

Burning

   Ce feu autour duquel tourne l'intrigue du film de Lee Chang-Dong est à prendre à la fois au sens littéral et au sens figuré. Au sens littéral, il s'agit des incendies provoqués (ceux de serres, celui d'une voiture). Au sens figuré, cela désigne le feu intérieur qui consume les trois personnages principaux. Haemi la travailleuse précaire voudrait donner un sens à sa vie, mais ne sait pas trop comment. Jongsoo le fils de paysan croit que la chance est enfin en train de lui sourire, quand l'amour frappe à sa porte.. mais il a du mal à exprimer ses sentiments. Ben le jeune millionnaire est en quête de sensations, pour continuer à prendre goût à la vie.

   Si ces personnages parlent (beaucoup dans la première moitié de l'histoire), ils ne se dévoilent guère. C'est peut-être le résultat d'une pudeur naturelle (ou inculquée dès le plus jeune âge)... ou un calcul, chacun ayant visiblement des choses à cacher. Ainsi Haemi prétend être tombée jadis dans un puits, à côté de chez elle... sauf que, lorsque l'on se rend sur place, il semble que ce puits n'ait jamais existé. Jongsoo revient chez son père tenir la ferme... où il ne reste qu'une génisse, bien mal en point. Quant à Ben, rien ne semble l'atteindre ; il oscille entre un ennui à peine dissimulé et un regard narquois posé sur ses contemporains.

   Les deux premières parties (la première sans Ben), assez bavardes, auraient dû me rebuter. Il y a comme un hommage à la Nouvelle Vague française dans ces scènes de dialogues qui ne nous apprennent rien, mais qui sont très bien jouées... et mises en scène avec talent. Le cadre, la photographie, les mouvements (discrets) de caméra concourent (avec la musique jazzy très chouette) à créer une atmosphère où la recherche esthétique voisine avec une tension grandissante.

   Le problème est que je suis parvenu à dénouer assez rapidement les fils. L'un des personnages parle par métaphore. Dès qu'on a saisi le truc, on comprend ce qui va suivre. On est aussi guidé par une scène clé, un soir, quand l'un des trois principaux protagonistes invite les deux autres chez lui. Ce que l'on voit dans la salle de bains est sans équivoque. Bref, au bout d'1h30, j'avais tout compris.

   Il restait à se "fader" encore presque une heure. Le réalisateur, soucieux de ménager le public mal-comprenant qui aurait (par mégarde) choisi de venir voir son film, utilise l'artifice du chat pour révéler la clé du mystère. A partir de là, on se dirige vers une fin prévisible, de manière languissante, trop soulignée. Au niveau de la mise en scène, c'est toujours aussi brillant, mais, franchement, j'ai plusieurs fois regardé ma montre.

   Pour tuer le temps, je me suis davantage concentré sur le propos politique qui sous-tend l'intrigue. Le creusement des inégalités sociales est visible à plusieurs reprises, à travers notamment le contraste entre le mode de vie luxueux de Ben (et de ses amis) et la dèche que connaissent Haemi et Jongsoo. C'est encore plus flagrant à travers le fonctionnement de la justice... mais là, il ne faut pas que j'en dise trop.

 

ATTENTION ! LA SUITE RÉVÈLE DES ÉLÉMENTS CLÉS DE L'INTRIGUE

 

   Outre Faulkner et Murakumi, les auteurs ont peut-être lu La Fontaine (Les animaux malades de la peste)... voire écouté Michel Sardou ! Le film met en scène une évidente discrépance judiciaire entre le traitement administré au père du héros (sanctionné par de la prison ferme pour outrage et rébellion) et la vie du personnage meurtrier, qui passe sans peine entre les mailles du filet.

   Le propos marxisant (on est en pleine lutte des classes) s'applique jusqu'au langage, puisque l'assassin, pour qui veut le comprendre, dit ce qu'il a fait et ce qu'il va faire... Encore faut-il savoir ce qu'est une métaphore.

   P.S.

   Toutes ces considérations sont peut-être superfétatoires, vu que ce qui nous est montré à l'écran pourrait n'être que... le produit de l'imagination de Jongsoo, qui tente d'écrire son roman, Haemi étant une incarnation de la femme idéale (pour lui), Ben étant son double narcissique décoincé.

   Fiction ou réalité ? A vous de choisir !

22:27 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (6) | Tags : cinéma, cinema, film, films