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samedi, 14 janvier 2023

Année zéro

   Je viens d'achever le visionnage du quatrième et ultime épisode de cette mini-série fantastique (intégralement disponible sur ma Box, alors que seuls les deux derniers épisodes sont gratuitement accessibles sur le site du diffuseur, M6), qui associe le polar, les intrigues sentimentales à un événement surnaturel : le 31 décembre 2023, à minuit, trois personnages se retrouvent bloqués dans l'ascenseur d'un hôpital... et ramenés un an en arrière.

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   A gauche se trouve Juliette, une policière venue chercher les affaires de son mari, décédé sur une table d'opération, à cause croit-elle de la maladresse du chirurgien, Marc, époux de sa voisine d'ascenseur, Anna. Celle-ci vient de trouver son mari, qui a été assassiné dans son bureau... mais par qui, mystère. A droite est placé Cédric, le meilleur ami du couple, un ambulancier qui a noué une relation forte avec une victime d'accident de la route.

   Quand les trois personnages émergent de l'ascenseur, ils débarquent dans le hall d'entrée de l'hôpital, où le personnel fête le 1er janvier... 2023. Donc le chirurgien est encore vivant, tout comme le mari de la policière... mais Cédric n'a pas encore rencontré la femme de sa vie. Les trois héros vont essayer d'améliorer le passé récent, tout en menant leur petite enquête sur le potentiel assassin de Marc, quelqu'un qui travaille à l'hôpital et semble être responsable de récentes morts inexpliquées.

   Le premier épisode nous présente d'abord les principaux personnages, dans le "présent" d'origine (le 31 décembre 2023 et les semaines qui l'ont précédé). Chaque héros est confronté à une situation de crise : un mariage foutu pour Anna, le veuvage et une carrière en demi-teinte pour Juliette, le handicap pour Cédric. Les acteurs sont convaincants, en particulier Emilie Dequenne, Marc Riso, Elisa Erka et Loup-Denis Elion. Je suis moins convaincu par Claire Keim, peut-être parce que j'ai trouvé son personnage plutôt antipathique.

   Après l'incident de l'ascenseur, ce sont les contrastes (changements) entre le nouveau présent et celui du début qui sont mis en évidence. C'est accentué dans le deuxième et le troisième épisodes, avec les conséquences de l'action des protagonistes. On retrouve la mise en scène d'un "effet papillon", moins brillamment toutefois que dans le récent Tourbillon de la vie.

   Si, à la toute fin du deuxième épisode, il ne reste guère de doute sur l'identité de l'auteur des meurtres, l'incertitude demeure sur ses motivations (révélées seulement au cours du quatrième volet). Le suspens porte sur la capacité des "rescapés du futur" à changer le cours de l'année 2023... et sur le rôle d'une quatrième personne qui, d'une manière que je me garderai bien de révéler, a aussi été projetée dans le passé.

   C'est globalement bien fichu, prenant, pas mal réalisé du tout. A l'écran, quand une scène du nouveau présent est le résultat d'un changement initié par l'un des héros, le passé ressurgit soudain, encadré de flou. J'ai bien aimé le procédé.

   L'histoire se conclut sur une pirouette, qui semble indiquer qu'une suite est prévue.

lundi, 05 décembre 2022

Un P.V. approximatif

   La chaîne de télévision Chérie 25 rediffuse actuellement la série policière Deux Flics sur les docks. Je ne l'avais jamais regardée auparavant, lorsqu'elle était programmée sur France 2. L'épisode que j'ai récemment vu est le douzième et dernier de la série. Il est intitulé "Amours mortes". J'en ai trouvé l'intrigue bien construite et les acteurs (notamment Jean-Marc Barr et Bruno Solo) plutôt convaincants. Mais un document, visible vers la fin, m'a interpellé :

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   Il s'agit d'un procès-verbal d'audition, celle d'un suspect par un officier de police judiciaire (un capitaine en l'occurrence). A ce moment de l'intrigue, la personne interrogée signe la première page du P.V., qu'on pense rédigé par le capitaine (d'après les déclarations du suspect)... mais c'est truffé de fautes de français. J'ai mis les principales en exergue :

- "croisé" au lieu de "croisée", puisque le complément d'objet direct ("l"), placé avant le verbe, remplace Amandine

- "il a finit" au lieu de "il a fini", le participe passé du verbe finir (lorsqu'il ne s'accorde pas) s'écrivant sans "t" final

- "honfleur" au lieu de "Honfleur", le nom d'une commune prenant une majuscule ; il est d'ailleurs correctement orthographié plus haut dans le P.V.

- "du" au lieu de "dû", participe passé (masculin singulier) du verbe avoir ; l'accent circonflexe permet de distinguer ce participe passé de l'article contracté

- "est parti" au lieu de "est partie", puisque le sujet (voiture) est féminin

- "repartie" au lieu de "reparti", là au contraire parce que le sujet ("je") est un jeune homme

   Si encore cela avait été manuscrit, on aurait pu faire porter le poids de l'incorrection orthographique sur les épaules du jeune homme. Là, soit on a voulu montrer (de manière très furtive) que les OPJ ne sont pas des experts en langue française, soit la "petite main" chargée de rédiger le faux P.V. pour la production mériterait de retourner à l'école primaire...

dimanche, 20 novembre 2022

Barnaby façon Agatha Christie

   Actuellement, c'est au tour de l'inspecteur de Midsomer d'agrémenter les dimanches soirs de France 3. L'épisode programmé ce 20 novembre, intitulé "La mort n'est pas un jeu" (disponible sur le site de France Télévisions), s'inspire des règles mises en œuvre par la « reine du polar ».

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   Tout d'abord, l'intrigue prend la forme d'un Whodunit (« Qui l'a fait ? ») : un cadavre est découvert au cours d'une murder party, organisée dans la demeure isolée d'un riche entrepreneur. L'auteur(e) du crime est forcément encore sur place, l'île sur laquelle est construite la maison se retrouvant isolée à cause d'une tempête, celle-ci ayant rendu inutilisable le mini-ferry.

   Du coup, le débonnaire inspecteur Barnaby et son adjoint Winter sont eux aussi coincés sur l'île... sans vêtement de rechange, un élément pas anodin quand on sait à quel point les deux enquêteurs sont soucieux de leur apparence.

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   Faute de moyen de communication moderne, l'enquête doit être menée à l'ancienne, un peu comme à l'époque d'Agatha Christie. Le plus cocasse dans l'histoire est que ce sont deux enquêtes qui sont menées simultanément, puisqu'un Hercule Poirot d'opérette se retrouve lui aussi coincé sur l'île. (Il incarnait le détective de la murder party.) Va-t-il aider les authentiques policiers ou bien leur compliquer la tâche ? Je laisse à chacun le plaisir de le découvrir.

   La galerie de suspects est bien dans le style Agatha Christie (avec de petits ajustements contemporains) : les membres de la famille, les collègues de travail, les amis proches, les employés et quelques personnes de passage. Presque tout ce petit monde cache au moins un secret. Il est souvent question d'aspirations contrariées, sur le plan financier, professionnel ou familial.

   L'intérieur de la maison est filmé comme dans les séries policières classiques. Les décors sont à l'avenant... et la musique d'accompagnement est clairement une référence aux aventures d'Hercule Poirot.

   Le scénario est suffisamment bien écrit pour ménager longtemps le suspens.

   J'ai adoré !

jeudi, 17 novembre 2022

Prime Suspect USA

   Ayant récemment passé un peu plus de temps que prévu dans mon lit, j'en ai profité pour explorer les possibilités offertes par ma box et la partie gratuite des sites de replay. Cela m'a permis de tomber sur cette série américaine, qui n'a duré qu'une saison. L'intégralité des épisodes est disponible sur le site de M6. Il s'agit du remake d'outre-Atlantique de la britannique Suspect n°1, qui a jadis valu une grande popularité à son interprète principale, Helen Mirren.

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   De l'autre côté de l'océan, Jane Tennison est devenue Jane Timoney, incarnée avec fougue par Maria Bello, que les téléspectateurs français ont pu voir récemment dans NCIS.

   A New York comme à Londres, la lieutenante est confrontée au machisme de ses collègues et à la difficulté de concilier vie professionnelle et vie privée. Mais l'enquêtrice a du talent... et un sacré caractère (explosif dans la version états-unienne) !

   Je suis tombé sous le charme du personnage principal, en dépit de certains aspects irritants : son mauvais caractère, sa manie de mâcher du chewing-gum... et une certaine propension à abuser du whisky.

   La série américaine est un procedural : chaque épisode voit se dérouler une enquête différente, dont la progression est pimentée par les anecdotes concernant les relations entre flics ou la vie privée de l'héroïne. C'est souvent drôle, sans être très subtil. Mais, entre collègues, ça clashe !

   Sans surprise, l'équipe de policiers est un échantillon multiculturel de la société états-unienne.

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   A la brigade, l'Anglo-Saxon Reg Duffy est le principal antagoniste de Jane. C'est plutôt un bon flic, mais un type très traditionnel, attaché à la façon de faire "entre mecs". Au fil des épisodes, on découvre ses fêlures : il vit encore quasiment avec sa mère, ne s'est jamais remis de la mort de son meilleur pote (policier lui aussi) et semble beaucoup moins sûr de lui dès qu'il s'agit de draguer une femme.

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   Les deux comiques de service sont Augie Blando (qui a des origines scandinaves) et l'Hispanique Luisito Calderon (interprété par Kirk Acevedo, qu'on a vu notamment dans Fringe).

   L'équipe serait incomplète sans la présence d'un sympathique Afro-américain, Evrard Velerio, dont le personnage se révèle petit à petit plus subtil qu'au premier abord :

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   Pour diriger cet amalgame de forts tempéraments, il fallait un chef d'expérience, dans la tradition des flics new-yorkais. Il est donc évidemment d'origine irlandaise (comme dans une autre série policière, Blue Bloods) :

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   Aidan Quinn prête sa bougonne bonhomie au chef de la section criminelle. Ce vétéran des séries policières a notamment été vu dans Elementary, où il incarnait le capitaine Thomas Gregson, celui qui recourait aux services de Joan Watson et Sherlock Holmes.

   Cette série n'a rien de révolutionnaire, mais elle est bien écrite, efficacement filmée, avec, ici ou là, quelques réflexions sur le fonctionnement de la société.

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   En complément, je conseille le "prequel" Suspect n°1 : Tennison, une mini-série en six épisodes (toujours chez M6), qui raconte les tout-débuts de Jane dans la police britannique, dans les années 1970. C'est  très bien fichu et, par certains aspects, cela m'a rappelé Les Enquêtes de Morse. Je recommande donc vivement.

jeudi, 10 novembre 2022

Les 25 de Deschamps

   Hier, le sélectionneur des Bleus a annoncé la composition du groupe qui se rendra au Qatar pour participer à la coupe du monde de football. Cette composition appelle plusieurs remarques.

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   L'effectif est constitué de joueurs évoluant dans cinq championnats différents. Seuls 6 sur 25 jouent en France, autant qu'en Espagne. C'est à peine plus que ceux évoluant en Angleterre et en Allemagne (5). L'Italie complète la liste.

   23 des 25 joueurs sont nés en France, soit 92 % de l'effectif. C'est un de plus qu'en 2016. (Mais il n'y avait que 23 sélectionnés à l'époque.) Sont nés à l'étranger l'un des gardiens (Steve Mandanda, à Kinshasa) et l'un des milieux (Eduardo Camavinga, en Angola). Il s'agit donc bien d'une équipe française, quasi exclusivement métropolitaine :

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   Presque la moitié de l'effectif est né dans la région Ile-de-France (6 à Paris, 5 en banlieue). On note que la moitié sud de la Métropole est peu représentée, le Sud-Ouest totalement absent.

   Une autre particularité de cette équipe est l'ascendance immigrée de la majorité de ses membres : 16 des 23 joueurs (70 %) sont nés d'au moins un parent étranger, 11 d'entre eux ayant deux parents non-français au moment de lors naissance.

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   Ces parents sont massivement venus d'Afrique, quelques-uns d'Europe du Sud, deux des Philippines (les parents d'Alphonse Areola) et une d'Haïti (la mère de Presnel Kimpembe). Sept des dix pays africains (Maroc, Algérie, Mauritanie, Mali, Sénégal, Côte d'Ivoire et Cameroun) sont d'anciennes possessions coloniales françaises. S'ajoutent deux anciens territoires portugais (Guinée-Bissau, Angola) et la République Démocratique du Congo, francophone mais ex-colonie belge.

   Cette composition témoigne de l'attraction exercée par la France principalement sur des populations de pays en développement. Cette attraction dépasse les limites de l'ancien empire colonial.

mercredi, 26 octobre 2022

L'Aveyron au 13 heures de TF1

  Ce mercredi, le journal présenté par l'Aveyronnaise Marie-Sophie Lacarrau a fait honneur à son département d'origine.

   Parmi les reportages tournés "en régions" (et qui font la saveur de cette tranche d'information), deux d'entre eux (inclus dans un sujet consacré aux conséquences de la sécheresse pour les agriculteurs de montagne), ont pour cadre une commune rouergate, plus précisément du nord du département :

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   Après une introduction chez un paysagiste auvergnat, c'est chez deux éleveurs de vaches Aubrac que les caméras nous transportent.

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   Je me dois hélas de relever une approximation cartographique : c'est la commune de Saint-Chély qui se trouve "au-dessus" de celle de Saint-Côme, et pas l'inverse, contrairement à ce qu'indique l'illustration proposée par TF1.

vendredi, 02 septembre 2022

Astrid et Raphaëlle, saison 3

   Depuis la semaine dernière, France 2 diffuse les épisodes inédits de la série réunissant le plus improbable des duos d'enquêtrices. Je les avais découvertes en 2019 et j'avais été enchanté par la saison 1. Ce soir ont été programmées deux nouvelles histoires particulièrement bien troussées.

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   Dans « Natifs » (troisième épisode de la saison), il est question d'Amérindiens venus du Canada en France une vingtaine d'années auparavant, des Atikamekw ("avec un double-vé", comme se plaît à le préciser Astrid). On découvre un cadavre, mais l'on se doute qu'il en existe un deuxième, caché quelque part... Le plus difficile sera de déterminer qui est le véritable assassin. (Notons que la tribu mentionnée dans l'intrigue existe réellement.)

   Parallèlement aux enquêtes se développe un autre fil narratif : Astrid a été admise à l’École de Police... mais sa formation promet de ne pas être de tout repos. Ce versant de l'intrigue voit l'introduction d'un nouveau personnage, incarné par Valérie Kapriski.

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   L'épisode suivant, intitulé « La Chambre ouverte » a pour cadre principal un institut psychiatrique, plus précisément le secteur 13, réservé aux patients les plus dangereux. Une mort en apparence accidentelle s'y produit, mais la sagacité des enquêtrices va leur permettre de dénouer les fils d'une énigme particulièrement tortueuse. Pour ce faire, elles vont recevoir l'aide  d'un homme qu'elles ont naguère contribué à faire arrêter : un écrivain criminel, vu dans la saison 1 et interprété par Stéphane Guillon.

   Les deux premiers épisodes de cette nouvelle saison sont toujours accessibles sur le site de France Télévisions. « Plan global » se moque gentiment des complotistes. « Memento Mori », tourné dans un monastère, est plus captivant.

   Toujours sur le site de France Télévisions (et gratuitement), on peut revoir l'intégralité de la saison 2.

   Le duo formé par Lola Dewaere et Sara Mortensen fonctionne toujours aussi bien. Je suis épaté par l'interprétation de la seconde... et j'apprécie la manière dont les scénaristes font évoluer le personnage. Apparemment, on ne s'oriente pas vers une "normalisation" de la documentaliste autiste. Grâce à sa partenaire, elle parvient à mieux se mouvoir dans le monde des "neurotypiques"... mais elle conserve sa personnalité déroutante.

   A signaler aussi la bonne prestation de Sylvie Filloux en jeune autiste (Astrid adolescente). Si l'on ajoute à ces qualités un réel effort de recherche au niveau de la mise en scène (notamment de l'autisme de l'héroïne), on obtient ce qui est sans doute l'une des meilleures séries actuellement diffusées par la télévision française.

   P.S.

   Vendredi dernier, les deux premiers épisodes de la saison 3 ont réalisé un carton d'audience, avec cinq millions de téléspectateurs.

vendredi, 17 juin 2022

Le concours continue !

   Les résultats du premier tour des élections législatives ne cessent de susciter des commentaires (plus ou moins profonds). Cette année, il me semble que le nombre de candidatures atypiques/farfelues (rayer la mention inutile) est plus important que d'habitude. L'une des « minimares » publiées dans le dernier numéro du Canard enchaîné affirme en avoir relevé 14, exemples à l'appui :

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   Le premier, Nicolas Muller (candidat du Mouvement de la ruralité, ex-CPNT) semble s'être un peu emmêlé les pinceaux dans la gestion de sa campagne (qui n'a visiblement pas rencontré le succès).

   Le deuxième, Olivier Roussel, est resté un inconnu pour la quasi-totalité des habitants de sa circonscription. Il semble que ses bulletins aient été absents des bureaux de vote parce qu'il n'avait pas les moyens d'en financer l'impression. (Pourquoi se présenter à l'élection, alors ? Il aurait fallu y songer avant.)

   La troisième, Annie Chassain, étiquetée « divers gauche », est arrivée dernière dans la quatrième circonscription de Charente-Maritime. Au second tour, le député sortant Raphaël Gérard (LReM) est opposé à un candidat RN. Bien que celui-ci le talonne, la candidate Nupes arrivée troisième s'est refusée à toute consigne de vote, d'après la recension effectuée par Le Monde. (On ne s'étonnera pas d'apprendre que cette candidate Nupes est membre de LFI...)

   La quatrième, Élisa Moré, étiquetée « régionaliste », s'est elle aussi présentée dans une circonscription (vosgienne) qui verra un candidat de la « Majorité présidentielle » affronter un RN au second tour. Mais, là, la candidate Nupes éliminée, Charlotte Moreau, sans appeler à voter Ensemble, a déclaré que le vote RN était exclu.

   Toujours dans Le Canard enchaîné, un peu plus bas, sur la même page, il est question d'un autre de ces « candidats à 0 voix » :

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   Son cas rappelle celui de l'Aveyronnais Thierry Noël, qui avait adopté la même attitude... avec le même résultat (1 seule voix recueillie... mais 0 espérée). Les deux hommes ne sont toutefois pas de la même sensibilité politique, comme on peut l'apprendre dans le dernier numéro de L'Agglorieuse, l'hebdomadaire satirique de Montpellier :

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   La démarche de Jean-Luc Duret est bien expliquée dans un article de L'Est Républicain.

   Je termine ce florilège par un cas déjà présent dans un article auquel menait un lien inséré dans l'un de mes précédents billets. Ce cas est cité dans le même numéro de L'Agglorieuse, avec une perspective "historique" :

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   En faisant des recherches sur ce candidat, je suis tombé un billet de blog qui évoque le binôme qu'il formait avec son suppléant... Bruno le Gaulois ! Soit cette candidature est une farce, soit le gars m'a l'air bien allumé !

   ... ou alors, il y a anguille sous roche, me suggère le petit malin assis au fond de la classe, près du radiateur climatiseur. En effet, dans la quatrième circonscription de l'Hérault, l'un des principaux candidats n'était autre que... Sébastien Rome (Nupes-LFI). En ajoutant à la liste (déjà bien fournie) une candidature farfelue, presque homonyme, aurait-on cherché à détourner de Nupes les suffrages d'électeurs mal renseignés ou un peu trop prompts à saisir le premier bulletin dont l'intitulé ressemble à celui pour lequel ils sont venus voter ? Ce serait tomber un peu vite dans le complotisme. Notons toutefois qu'une situation similaire (plus caricaturale encore) s'est produite dans la neuvième circonscription de Paris, où les électeurs ont eu à choisir entre treize prétendant(e)s... dont deux Sandrine Rousseau. Cela n'a pas empêché la candidate Nupes-LFI d'arriver largement en tête.

mardi, 14 juin 2022

Des candidats à 0 voix

   Hier, j'ai reparlé du cas du candidat aveyronnais qui n'a recueilli qu'une voix, au premier tour des législatives, dans la troisième circonscription de l'Aveyron. Eh bien, certains ont fait encore mieux ! Voici ce sur quoi je suis tombé ce matin en lisant Midi Libre :

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(Je sais : la photo est dégueulasse.)

   Vous noterez que, contrairement à son homologue aveyronnais, ce candidat semble avoir veillé à ce qu'aucun bulletin imprimé à son nom ne figure dans les bureaux de vote. Sa démarche n'en est pas moins étrange... et un peu méprisante pour l'exercice du suffrage universel.

   En cherchant un peu, j'ai trouvé d'autres cas de "candidat sans voix", notamment quatre en Bretagne. Les raisons de leur "bulle électorale" ne sont pas les mêmes...

   ... Mais le phénomène est encore plus développé que ce que je croyais, en Midi-Languedoc : on y compterait dix candidats "sans voix" et sept ayant recueilli moins de dix suffrages (dont l'Aveyronnais Thierry Noël).

lundi, 13 juin 2022

Le candidat à une voix

   Hier, j'ai ironisé à propos d'un candidat écologiste de la troisième circonscription de l'Aveyron. Celui-ci n'a obtenu qu'une seule voix au premier tour des élections législatives. Aujourd'hui, en lisant Centre Presse, j'ai découvert que, non seulement la seule voix qui s'est portée sur lui n'était pas la sienne... mais qu'il avait pour objectif de n'en recueillir aucune !

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   Je confirme que c'est dans bien dans la commune de Nant (située dans le Sud-Est de l'Aveyron, aux confins du Gard et de l'Hérault) que Thierry Noël (qui n'y réside pas) a obtenu sa seule voix :

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   La démarche de ce partisan de la décroissance m'apparaît quelque peu contradictoire. Sa candidature, quand bien même elle n'avait vocation à recueillir aucun suffrage, a eu pour conséquence l'impression de bulletins (et peut-être de professions de foi). Pas terrible comme bilan carbone (sans parler du gaspillage de papier et d'encre) !

   D'autre part, je ne suis pas certain que la seule et unique personne à avoir voté pour lui l'ait fait par adhésion à ses idées tout en méconnaissant son souhait de finir à 0. Il n'est pas impossible qu'un mauvais esprit résidant à Nant ait voulu ainsi l'empêcher de réaliser son pari. (« C'est le genre de connerie qu'un sale type comme toi pourrait faire » m'a déclaré une personne qui me connaît bien.) Je rassure ce monsieur : je vote à Rodez et j'y ai dimanche dernier exprimé un suffrage qui ne va peut-être pas dans le sens de ses aspirations profondes.

samedi, 30 avril 2022

Becker, Londres... et la France

   Ce samedi soir, en famille, nous avons regardé le JT de France 2. (Quelqu'un reprend des carottes râpées ?) Une grosse moitié fut consacrée au conflit russo-ukrainien. (Tu m'as bien dit saignante, ton entrecôte ?) Mon attention fut attirée par un sujet plus anecdotique, sans doute placé juste après pour faire retomber la tension. (Dis donc, Riton, tu ne vas tout de même pas finir la bouteille de rouge tout seul ?) Il était question des ennuis judiciaires de l'ancien champion de tennis allemand Boris Becker. (Marcel, pousse-toi, je ne vois pas la tête du tennisman !)

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   Ce ne sont pas les ravages du temps sur le physique de l'ex-athlète d'exception qui m'ont intéressé, mais le symbole figurant à l'entrée du tribunal londonien. (Mais non, c'est pas en Allemagne ; il est jugé à Londres parce qu'il habite le Royaume-Uni... depuis au moins dix ans d'ailleurs !)

   Sur les armoiries britanniques figure la devise du royaume... en français : "Dieu et mon roi". C'est un lointain héritage de la conquête normande, la noblesse continentale ayant imposé sa langue outre-Manche. (Riton, arrête de faire ton malin... et passe-moi les frites !) La formule, qui serait due à Richard Coeur-de-Lion, est devenue la devise officielle au XVe siècle.

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   Mais la "francitude" de la monarchie anglaise ne s'arrête pas là. Une seconde formule figure sur les armoiries : "Honi soit qui mal y pense". Son origine remonterait elle aussi au Moyen Age, toujours à l'époque de la Guerre de Cent-Ans, mais au XIVe siècle. L'anecdote (peut-être apocryphe) se déroule à la cour du roi Edouard III et voit la naissance de l'Ordre de la Jarretière. (Bon, ça me saoule cette histoire de tennisman malhonnête... on pourrait pas plutôt parler de l'affaire PPDA ?)

   Comme quoi, on peut trouver son bonheur dans un journal télévisé grand public.

 

dimanche, 27 mars 2022

L'Ile aux 30 cercueils

   Depuis la semaine dernière, France 2 diffuse cette nouvelle adaptation du roman de Maurice Leblanc (dans lequel, contrairement à ce qu'il se passe dans la mini-série, Arsène Lupin finit par intervenir). Deux épisodes ont déjà été proposés aux téléspectateurs, les deux suivants étant programmés lundi 28 mars, les deux derniers lundi 4 avril. (L'intégralité est disponible sur le site de France Télévisions.)

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   Un couple se retrouve au cœur de la tourmente. De nos jours, Christine, une infirmière, retourne sur les lieux de son enfance, l'île (fictive) de Sarek, située à proximité des Glénan, dans le Finistère.

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   Des années auparavant, elle et son mari Raphaël avaient quitté les lieux, après la mort de leur enfant mort-né. Ils se sont reconstruits loin de là, mais sans enfant. Christine revient parce qu'elle a reçu une vidéo tournée au moment de son accouchement : le bébé aurait survécu. Elle se demande ce qu'il est devenu et essaie de l'identifier. Le problème est que deux garçons semblent correspondre... et que, dès son arrivée sur l'île, les morts violentes s'accumulent. Entre ceux qui savent quelque chose (et qui ne veulent pas remuer le passé) et ceux qui, bien que ne sachant rien, ont un avis bien tranché sur tout, l'infirmière doit la jouer finement, appuyée (discrètement) par le chef de la gendarmerie locale (secrètement amoureux d'elle) puis son mari, qui finit par la rejoindre.

   Par rapport au roman, beaucoup de choses ont été modifiées... et ce n'est pas forcément un mal. Qu'ont gardé les scénaristes ? La croyance en la perte de l'enfant, le départ puis le retour de la mère, l'existence de deux garçons, la crucifixion des femmes et l'histoire des fameux trente cercueils, une sombre prophétie qu'un tueur en série semble s'évertuer à accomplir.

   En dépit de certaines faiblesses, j'ai été pris par cette intrigue. La distribution est attrayante, avec Virginie Ledoyen, Charles Berling, Jean-François Stévenin (qu'on n'arrête pas de voir sur les écrans depuis qu'il est décédé !), Marilyne Canto, Dominique Pinon et une brochette de petits jeunes assez doués. On a envie de découvrir le fin mot de l'histoire, surtout dans sa forme double : la mort présumée du fils de Christine et le destin de cette autre femme, mère d'un autre enfant, qui a vécu sur la même île et qui a disparu quelques années auparavant.

   Le gros défaut de la mini-série est la peinture caricaturale qui est faite de ses habitants. Comme on a déplacé l'action principale de 1917 à 2021, on aurait pu nous éviter ces portraits de Bretons arriérés, superstitieux ou culs-bénits, alcooliques et violents, même si les derniers épisodes sont chargés de redorer quelque peu leur blason. Ceux-ci manquent d'ailleurs un peu de saveur si l'on a compris qui est à la manœuvre. Je conseille d'ailleurs de ne surtout pas (re)lire le roman avant de voir la série.

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   En revanche, après avoir vu cette adaptation assez éloignée de l'original, on peut se replonger dans la prose de Maurice Leblanc, un auteur à mon avis sous-estimé de notre littérature. La série diffusée récemment sur Netflix l'a remis au goût du jour... mais cela fait un petit moment qu'au Japon, par exemple, on lui rend hommage à travers le personnage d'Edgar de la Cambriole.

   Le roman de Leblanc est à mon avis plus ample que sa dernière adaptation télévisuelle. Celle-ci est centrée sur le drame intime et sur les tensions familiales, alors que l'histoire d'origine évoque des secrets millénaires et une tentation mégalomaniaque qui pourrait menacer l'humanité. Arsène Lupin n'intervient que dans le dernier tiers de l'intrigue, de manière déterminante. Je n'avais jamais lu ce roman (alors que je regardais jadis avec passion les aventures télévisuelles où brillait Georges Descrières). Je l'ai trouvé passionnant.

dimanche, 20 mars 2022

L'anneau de Brokenwood

   Ce dimanche soir, France 3 poursuit la diffusion de la septième saison de la série Brokenwood, commencée la semaine dernière avec "Le Garrot et le Vinkelbraun". Pour réussi qu'il soit, cet épisode m'a moins marqué que celui programmé ce soir : "Un bien-être qui fait mal".

   L'action se déroule dans un centre de remise en forme écolo, dont les principes s'inspirent des "philosophies orientales". L'alcool, le tabac, la viande, le sucre et les produits laitiers en sont bannis, afin que les pensionnaires (féminines... et plutôt fortunées)  soient plus aptes à se "retrouver", se réconcilier avec la nature. Cet arrière-plan est parfois savoureux, les scénaristes s'étant amusés à insérer, tout au long de l'épisode, des scènes relativisant le tableau idyllique présenté au début. (L'ambiance ressemble un peu à ce qu'on a pu voir dans certains épisodes de Meurtres au paradis.)

   Le corps d'une cliente est retrouvé, un matin, dans le sauna. Débarque alors l'équipe d'enquêteurs, constituée de personnages aux caractères bien affirmés, l'une des réussites de la série.

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   Commençons par Mike Shepherd, le berger commandant (DSS, detective senior sergeant) de la brigade criminelle.

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   Originellement en fonction à la Direction centrale de la police, il débarque à Brokenwood (petite ville fictive située au nord d'Auckland) dans le premier épisode de la saison 1. Quinquagénaire bedonnant, multidivorcé, il roule dans une antiquité (avec lève-vitre manuel), écoute de la musique country sur de vieilles cassettes audio et aime le bon vin. Il est plutôt empathique, parfois un brin caustique... et inventif. Il ne suit pas toujours le règlement à la lettre. Son aspect quelque peu débraillé fait qu'on le sous-estime souvent. À tort.

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   Son adjointe est la capitaine (detective) Kristin Sims. Cette jolie blonde se fait régulièrement draguer au cours des enquêtes... mais elle n'est pas facile à séduire. De plus, elle sait très bien comment remettre à sa place un prétendant trop insistant. (Elle trouve les mecs du coin trop lourds ou pas fiables). Elle est pleinement investie dans son travail... et plus rigoureuse que son supérieur hiérarchique, qui sait pouvoir se reposer sur elle. (À la lecture des lignes qui précèdent, vous aurez compris qu'il s'agit de mon personnage préféré.)

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   Un troisième gradé complète l'équipe, le lieutenant (detective constable) Breen. Toujours d'apparence impeccable quand il est en service, il sert un peu d'homme à tout faire à ses supérieurs, qui s'ingénient à lui confier des tâches ingrates. Il râle, mais accomplit très bien son travail. Il est parfois un peu lourd (mais pas méchamment). Il contribue à mettre une bonne ambiance dans la série... qu'il quitte hélas au cours de cette septième saison (l'acteur s'étant engagé dans d'autres projets). Il est remplacé par Daniel Chalmers :

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   Ce nouvel enquêteur va introduire de la diversité au sein de la brigade. Il est d'origine maorie et, comme le t-shirt qu'il porte le suggère, n'a pas les mêmes goûts musicaux que son commandant. J'ai déjà pu voir l'un des épisodes suivants et je peux dire qu'il se révèle bon flic, pas très causant, avec sans doute un passé dont il n'aime pas parler. (Je pense qu'avec son arrivée, la production a voulu combler le départ d'un autre second rôle régulier, celui du jeune Jared, lui aussi maori.)

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   Je m'en voudrais de terminer cette présentation sans mentionner Gina, la légiste d'origine russe, ravie de l'arrivée du commandant Shepherd dans la brigade. Elle le drague ostensiblement et voit la capitaine Sims comme une rivale qu'il faut remettre à sa place. Dans la version française, elle est délicieusement doublée par une comédienne qui lui donne un accent est-européen très prononcé. (C'est l'occasion de préciser que la version française est très bonne. Je conseille aussi toutefois de tenter de temps à autre la V.O., pour goûter l'accent néo-zélandais, distinct du britannique et du nord-américain.)

   Les histoires sont en général assez complexes, les seconds rôles toujours bien écrits (et interprétés). L'ambiance est bon enfant, parfois un peu scabreuse, le tout sur fond de musique  country. C'est une sorte de feel good series, comme diraient les Anglo-Saxons.

   Dans l'épisode inédit de ce soir, une bague joue un rôle particulier. C'est le prétexte à de multiples allusions au Seigneur des anneaux, dont les adaptations cinématographiques ont été tournées, rappelons-le, en Nouvelle-Zélande, patrie du réalisateur Peter Jackson. Les spectateurs un peu observateurs noteront que l'un des personnages secondaires se prénomme... Frodon.

dimanche, 13 mars 2022

Le Tueur de l'ombre

   Je ne connaissais pas cette série danoise, dont Arte vient de mettre en ligne l'intégralité des huit épisodes de la saison 2 (dont la diffusion télévisuelle est programmée les jeudis du mois de mars). Compte tenu de récentes très bonnes expériences sur la chaîne franco-allemande (l'horrifique Stag, la sociétale 30 degrés en hiver et la captivante Bron), j'ai tenté ma chance... et je ne me suis pas arrêté avant d'avoir avalé les huit épisodes.

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   L'action se déroule dans les environs d'Odense, sur l'île de Fionie (la troisième plus grande du Danemark). Une équipe de la police criminelle continue à travailler sur trois meurtres non élucidés, perpétrés cinq ans plus tôt. Les policiers sont persuadés d'avoir affaire à un tueur en série, qui aurait mis un terme à ses méfaits pour une raison inexpliquée. Cependant, un quatrième meurtre survient, qui laisse à penser qu'il est de retour...

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   La traque du criminel va être menée par deux femmes talentueuses. À gauche se trouve Karina, la cheffe de l'équipe d'enquêteurs, calme et pugnace. À droite se trouve la consultante Louise, experte en psychologie criminelle (déjà présente dans la saison 1).

   Au-delà de l'aspect policier, les huit épisodes évoquent la vie personnelle de femmes très engagées dans leur activité professionnelle, montrant des situations qui, il y a trente ans, auraient été mises en scène avec des hommes à leur place. Ainsi la policière peut compter sur un mari bienveillant, qui s'occupe attentivement de leur progéniture. La psychologue peine à s'engager affectivement, tant elle est prise par son boulot. On croise aussi une magistrate qui n'a pas la langue dans sa poche et une cadre commerciale qui quitte son époux pour occuper un poste de direction à Singapour.

   L'autre spécificité de l'intrigue est qu'on découvre assez vite qui est l'auteur des crimes. Mais cela n'enlève rien au suspens distillé par l'histoire. D'abord parce qu'il est suffisamment malin pour être passé sous les radars. Pendant très longtemps, les policiers ne parviennent pas à l'identifier, ni même à récupérer quoi que ce soit provenant de lui. De plus, un grand mystère place quant à ses motivations... si bien qu'on se demande quand il va récidiver et contre qui.

   C'est bien filmé, bien joué (et plutôt bien doublé, pour celles et ceux qui n'ont pas envie de se plonger dans la version danoise sous-titrée), accompagné d'une musique adéquate (intrigante voire inquiétante).

   Je recommande vivement.

mercredi, 09 mars 2022

Un inspecteur illettré ?

   Dans ce billet, il ne sera pas question d'un officier de police à l'expression écrite défaillante, mais... d'un haut-fonctionnaire de l’Éducation Nationale. Aujourd'hui, durant ma pause de midi, j'ai commencé à feuilleter le dernier numéro du Canard enchaîné. Mon regard a été attiré par un article se trouvant au bas de la page 1 :

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   Comme souvent dans les documents administratifs de l'EN (auxquels les parents peuvent désormais parfois avoir accès en cherchant sur le site de l'académie dont dépendent leurs enfants), on trouve des formulations jargonneuses, dont le profane se demande ce qu'elles peuvent bien vouloir dire. Mais, surtout, ce texte est truffé de fautes de français ! Un comble pour un inspecteur d'académie, dont l'hebdomadaire satirique ne dévoile toutefois pas l'identité.

   Celle-ci n'est pas difficile à trouver. En se rendant sur le site de la DSDEN de la Loire, on découvre qu'il s'agit d'un certain Dominique Poggioli. Pour connaître son pedigree, il faut fouiller dans le maquis des nominations publiées au Journal Officiel. On finit par apprendre que ce monsieur fut à l'origine un enseignant, agrégé, non pas de Lettres (ouf !), mais de SVT. Devenu inspecteur, il a vogué de Corse en Lot-et-Garonne, en passant par le Val-d'Oise. C'est en 2020 qu'il est devenu DASEN de la Loire. Pour la petite histoire, sachez que sa nomination, en théorie pour quatre ans, s'accompagnait d'une période probatoire de six mois, à l'issue de laquelle il aurait pu se voir retirer le poste. Jusqu'en mars 2021, il devait donc se montrer irréprochable...

   À la lecture de l'article du Canard, l'amusement et l'irritation le disputent à l'incrédulité. Comment une telle sommité a-t-elle pu aussi mal rédiger une circulaire de quatre pages, de surcroît destinée aux enseignants du primaire ? Quid d'un(e) éventuel(le) secrétaire pour rectifier les erreurs du ponte à l'orthographe défaillante ? Comment est-il possible qu'autant de gaffes soient passées au travers d'une simple relecture ?

   Pour obtenir la réponse à ces questions, je comptais sur une enseignante de français faisant partie du cercle de mes relations. Je lui ai montré cet article. Je pensais qu'elle allait déployer son ironie féroce à l'encontre du texte imbitable rédigé par le ponte de l'EN... eh bien, non. Elle fut tout simplement consternée. C'est un peu à l'image de certains enseignants de ma connaissance, des personnes impliquées dans leur travail, mais effarées par la médiocrité dans laquelle est tombé l'enseignement en France : on n'apprend plus correctement à lire et écrire à nos enfants, on se montre de moins en moins ambitieux pour eux et les cadres dirigeants sont coupés des réalités, ou bien dans le déni, se gargarisant d'idées générales et de formules ampoulées.

lundi, 21 février 2022

Le Canard à l'orange... ou au gros rouge ?

   Cette semaine, L'Obs a voulu frapper un grand coup en annonçant, dès mardi après-midi, le dossier principal du numéro devant paraître le jeudi : "L'espion qui venait du Canard enchaîné".

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   Au passage, on notera l'habileté du timing : même si la direction du Canard a été consultée, l'annonce de la parution le mardi après-midi (au moment ou l'hebdomadaire satirique est bouclé) le prend de court. Il va falloir attendre mercredi 23 février pour lire sa réponse.

   Cet opportunisme éditorial (dont l'objectif est de réaliser un coup médiatique pour doper les ventes) a beau manquer d'élégance, il est compréhensible... et il n'est pas sans rappeler la méthode du Canard, pour lancer certaines "affaires" : dès le mardi soir (ou le mercredi matin), des médias annoncent une partie du contenu du nouveau numéro de l'hebdomadaire, qui a toujours pris soin de contacter auparavant les personnes incriminées, tout en veillant à ne pas trop dévoiler son jeu.

   Voilà pourquoi je recommande la lecture du dossier de L'Obs, une série d'articles que j'ai confrontée aux ouvrages que je possède sur l'histoire du "Volatile" : une monographie d'historien (plutôt en empathie avec son sujet)

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   ... et un livre plus polémique, se livrant à une critique "de gauche" :

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   Les deux ouvrages commencent à être anciens (le premier date de 2001, le second de 2008), mais ce n'est nullement gênant au vu du sujet, qui tourne autour de la personnalité de Jean Clémentin, qui a travaillé pour Le Canard de la fin des années 1950 à la fin des années 1980.

   Selon L'Obs, entre 1957 et 1969, ce journaliste aurait été stipendié par les services secrets tchécoslovaques (communistes), à l'époque soumis à la "bienveillante" tutelle du KGB. Après lecture des articles, il semble que les accusations soient fondées. Plusieurs questions restent toutefois en suspens, concernant les motivations du journaliste et les causes du début et de la fin de sa collaboration. L'argent et l'idéologie sont entrés en ligne de compte.

   L'année 1957 est visiblement une charnière. C'est à ce moment-là (d'après le livre de Karl Laske et Laurent Valdiguié) que Clémentin commence sa chronique "Allô, ici Bidasse", qui évoque la Guerre d'Algérie dans un sens que n'apprécie pas le commandement militaire français. C'est aussi l'année où il commence à recevoir de l'argent de la StB. Mes lectures ne me permettent pas pour l'heure de trancher à propos de l'antériorité : Jean Clémentin était-il déjà en contact avec les services secrets tchécoslovaques quand il est entré au Canard, ou bien n'a-t-il été "pris en main" qu'après son arrivée dans l'équipe de l'hebdomadaire ? Le flou est d'autant plus grand qu'à l'époque, un pigiste pouvait contribuer à certaines rubriques sans être mentionné, même sous un pseudonyme.

   Des incertitudes subsistent aussi parce qu'on connaît mal la jeunesse de Clémentin, né en 1924 en Normandie. Le dossier de L'Obs (s'appuyant sur les documents de la StB) le présente comme le fils d'un ancien militaire catholique, anticommuniste, tandis que Laske et Valdiguié évoquent un fils d'agriculteur normand, passé par une école de commerce. On trouve à peu près les mêmes informations chez Laurent Martin, qui précise que l'écolier est passé par les Jésuites et qu'il a appris l'allemand. Son séjour en Indochine (au cours de la guerre de 1946-1954) semble l'avoir dégoûté de l'armée et de la colonisation. Cela explique son engagement à propos de l'Algérie et peut-être son entrée au Canard à cette époque. Depuis son retour en métropole, le jeune homme est surveillé par la police, qui le considère comme un sympathisant communiste. Il semble toutefois que, plus que ses convictions politiques, ce soient ses besoins d'argent qui aient incité Clémentin à accepter de travailler pour les Tchèques.

   Qu'a-t-il fait pour eux ? Transmettre des informations. Rien de secret, mais, à l'époque de la Guerre froide, chaque camp utilisait toutes les ressources disponibles pour se renseigner sur les adversaires. D'après le dossier de L'Obs, Clémentin a su se faire mousser auprès de la StB, alors qu'il ne lui a pas apporté grand chose. Plus gênante est l'affirmation qu'il a contribué à véhiculer de fausses informations, à trois occasions : après la démission du chancelier allemand Adenauer, à propos de l’Éthiopie et lors de l'affaire Ben Barka. (Je laisse à chacun le loisir de lire le détail dans L'Obs.) Étrange coïncidence : l'opposant marocain était lui aussi lié à la StB. C'est plutôt sur ces points-là qu'on aimerait des éclaircissements, y compris venant de l'actuelle rédaction du Canard.

   Quoi qu'il en soit, Jean Clémentin a cessé sa collaboration en 1969. L'Obs semble penser que c'est lié à la défection d'un espion de la StB. On peut aussi estimer que la répression du "Printemps de Prague", en 1968, a joué un rôle. Je note que c'est aussi l'époque à laquelle Clémentin a accédé au statut de rédacteur en chef du Canard, un poste mieux rémunéré, qui l'a sans doute mis à l'abri du besoin. Il en a d'ailleurs profité pour réorienter partiellement l'activité de l'hebdomadaire satirique, développant l'aspect enquête qui a fait son succès.

   Sur le plan politique, les deux ouvrages cités sont d'accord pour dire qu'au sein de la rédaction, Clémentin faisait partie de ceux qui voulaient maintenir un certain équilibre. En clair, il fallait taper des deux côtés (à gauche et à droite). Les sources et fréquentations de Clémentin étaient d'ailleurs éclectiques, puisqu'elles incluaient des personnes classées très à droite comme Jean Montaldo et Claude Paillat. Mais l'époque à laquelle Clémentin dirigea la rédaction fut aussi celle qui vit arriver de nouvelles plumes de sensibilité communiste, en particulier Claude Angeli qui, par la suite, a dirigé la rédaction pendant une trentaine d'années.

   Enfin, le dossier de L'Obs a le mérite de remettre au premier plan l'affaire dite des micros du Canard. Si, en 1973, le ministère de l'Intérieur (français) a décidé d'espionner l'hebdomadaire satirique, c'est peut-être au moins en partie parce qu'il savait que son rédacteur en chef avait naguère été payé par les services secrets tchécoslovaques.

dimanche, 23 janvier 2022

Le retour de Morse

   Un an après le final tragique de la saison 7, France 3 nous propose le premier épisode de l'ultime saison de cette passionnante série policière, intitulé Choisir son camp.

   L'intrigue débute à l'université d'Oxford, quand un colis piégé explose dans le bureau d'un enseignant (exerçant des fonctions de direction). On se demande si le prof était bien la cible (à cause des financements privés qu'il a acceptés) ou bien ses secrétaires, l'une d'entre elles étant décédée. Dans le même temps, des tensions émergent autour de l'équipe de football locale. C'est une équipe anglaise, dans laquelle évoluent des joueurs nord-irlandais. La vedette reçoit des menaces de mort... mais l'on se demande si c'est lié au conflit touchant l'Ulster (l'action se déroule en 1971), à la vie privée du joueur, à son passé en Irlande du Nord... ou bien au fait qu'il soit métis.

   Les deux affaires se révèlent plus complexes que prévu... et liées l'une à l'autre. La police a bien du mal à démêler l'écheveau, son meilleur enquêteur (Morse) sombrant dans l'alcool. Dans un premier temps, celui-ci doit chaperonner le joueur vedette... alors qu'il ne connaît rien au football. La résolution de l'affaire va prendre du temps, laissant planer une menace au-dessus de la tête de plusieurs personnages.

   Comme d'habitude, c'est bien écrit, bien joué, bien filmé. Je n'aime pas l'arc narratif qui montre Morse se saouler de plus en plus, mais, bon, faut voir ce que la suite va donner.

   P.S.

   Au cours de l'épisode, le footballeur vedette est amené à participer à l'émission "This is your life", un programme télévisé qui a duré près de cinquante ans outre-Manche... bien plus que son décalque français, "Avis de recherche", présenté jadis par Patrick Sabatier.

samedi, 01 janvier 2022

La légion d'honneur pour Ben Laden

   La promotion de janvier 2022 de l'ordre de la Légion d'honneur fait chauffer les claviers, mais pas forcément pour les bonnes raisons. Certaines minorités actives ont ravivé le « Buzyn bashing » contre l'ancienne ministre de la Santé... avec des motivations pas toujours avouées ni avouables. Ces extrémistes masqués reprochent à la ministre sa gestion de la pandémie... dont les dégâts se faisaient à peine sentir au moment où elle a quitté son poste, en février 2020. On semble avoir aussi oublié qu'à l'époque, nombre de spécialistes (ou prétendus tels), le fameux Raoult inclus, minimisaient la gravité de la crise sanitaire.

   Mais revenons à la promotion 2021. Elle comporte beaucoup de noms d'élus, de hauts fonctionnaires et de professionnels de la santé. Mais ce n'est pas ce qui a attiré mon regard. Voici ce qu'on peut lire page 9 de la version pdf du décret :

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   Bien entendu, ce Ben Laden n'est pas Oussama, dont le cadavre gît sans doute quelque part au fond de l'océan Indien, dévoré par les bactéries (un juste retour des choses). Le Ben Laden dont il est question est l'un de ses neveux, Mohamed, avocat de profession. Sa biographie nous apprend qu'il a suivi toutes ses études en France. C'est la troisième présidence française sous laquelle il reçoit une breloque. En 2010, sous Nicolas Sarkozy, il avait (curieusement) reçu les Palmes académiques. En 2013, sous François Hollande, il fut fait chevalier de la Légion d'honneur... quelques années avant que ce même président ne décore l'un des princes saoudiens.

   Qu'est-ce qu'il ne faut pas faire pour soutenir nos exportations !

lundi, 27 décembre 2021

Un papa, une maman... oui, mais, lesquels ?

   Je recommande vivement l'écoute d'un reportage d'une demi-heure, intitulé "Les liens du sang", diffusé ce lundi, sur France Culture, dans le cadre de l'émission Les Pieds sur terre. Je trouve ce programme parfois très intéressant, bien qu'inégal en fonction du sujet abordé... et de son "angle d'attaque".

   Le reportage de ce jour est en réalité une rediffusion du 5 mars 2014. Sans trop en dire sur le contenu, je peux quand même affirmer que ce genre d'histoire a sans doute influé sur l'écriture du scénario du dernier film (surcoté) de Pedro Almodovar, Madres Paralelas.

   Il est question d'une mère et de sa fille. La première a eu une existence un peu cabossée, quittée par l'homme qu'elle aimait et diffamée par le voisinage. La seconde est ce qu'on pourrait appeler "une belle personne", une jeune adulte pleine de promesses. J'étais en train de conduire quand je suis tombé sur cette émission, que j'écoute de temps à autre. Cela a embelli mon début d'après-midi.

mercredi, 24 novembre 2021

Sam étonne pas vraiment

   Je n'ai pas matière à me réjouir... mais ce qui arrive actuellement à l'entreprise SAM de Viviez était prévisible. Déjà, en 2019, je notais que le désengagement du repreneur chinois était de mauvais augure. La suite n'a fait que confirmer mes craintes. Et voilà que, près de quatre ans après la Sopave, un autre (ancien) fleuron industriel du bassin decazevillois est sur le point de disparaître.

   Ces derniers jours, dans le département de l'Aveyron, on a beaucoup incriminé le "donneur d'ordres" (principal client devenu client unique de l'entreprise) Renault. La multinationale, dont l’État français est le premier actionnaire (mais minoritaire : 15,01 %) est accusée de privilégier le profit à court terme et d'inciter les sous-traitants à la délocalisation. Cependant, ces dernières années, quand le bateau a tangué sous l'effet du désengagement chinois, l'entreprise est restée présente.

   Je pense qu'il faut clairement dire que, quand il s'est agi de trouver un repreneur, le groupe franco-japonais n'a pas démordu d'une stratégie : privilégier l'offre de l'espagnol CIE (celle qui prévoyait de ne garder que 154 emplois). Il semble donc que, dès cette époque, Renault ne tenait pas au retour aux manettes de l'ancien PDG Patrick Bellity. Celui-ci avait beau arguer de son habitude à négocier avec ce gros client, cela n'a aucunement joué en sa faveur. Peut-être l'ancien PDG espérait-il ainsi mettre dans sa poche les syndicats ouvriers, de prime abord plutôt réticents à son retour. Ils s'étaient finalement rallié à son projet de reprise, parce que celui-ci prévoyait de conserver presque tous les postes actuels. Toutefois, dans sa dernière version, il se limitait à préserver 135 des 340 emplois... soit encore moins que dans le projet décrié du concurrent espagnol.

   On notera aussi que la solution franco-française a été rejetée alors qu'elle semblait pouvoir bénéficier d'un apport de neuf millions d'euros d'argent public (de l’État et du conseil régional de Midi-Languedoc)... soit plus de 65 000 euros par emploi ! Pour que Renault ait rejeté cette appétissante proposition (qui aurait fait des collectivités publiques les employeurs indirects -à crédit- des ouvriers de la SAM), il faut que les crânes d’œuf de Renault n'aient pas du tout cru au projet de P. Bellity... et/ou qu'ils disposent déjà d'une solution de secours sous le coude. Est-on sur le point de voir ressurgir le projet espagnol ?

   Quoi qu'il en soit, alors que la Commission européenne a annoncé vouloir quasiment bannir les véhicules à moteur thermique à partir de 2035, on ne peut pas reprocher à un constructeur de rechigner à s'engager dans une entreprise de sous-traitance dont la majorité de l'activité semble vouée à une proche disparition.

   Pourtant, tout ne va pas mal dans le Bassin decazevillois. À Viviez même, une entreprise quasi homonyme, la SNAM, pète le feu et annonce vouloir recruter 600 personnes. Voilà qui pourrait constituer une planche de salut pour certains des actuels employés de la SAM, pour peu qu'on les aide à se reconvertir. Le fonds d'accompagnement des salariés (piloté depuis Bercy) pourrait être mis à contribution.

   Après-demain vendredi, le tribunal de commerce de Toulouse se prononcera sur l'avenir de la SAM.

vendredi, 22 octobre 2021

Trois mille boules et grévistes

   Aujourd'hui, en début d'après-midi, j'ai failli m'étrangler en écoutant le journal de 13 heures de France Inter. (Il se trouve que j'étais aussi en train de déjeuner.)

   Aux minutes 14-15, il est question d'une énième grève à la SNCF, comme par hasard encore en période de départ en vacances. Je trouve que, pour une fois, les enjeux du mouvement ont été bien expliqués par le journaliste de la radio publique, qui a rappelé l'importance des primes en liaison avec la volonté (légitime) de l'entreprise de rentabiliser les trajets. C'est l'occasion de rappeler que tout le monde ne gagne pas très bien sa vie à la SNCF.

   Cependant, on apprend que les roulants touchent en moyenne 3000 euros par mois, pour conduire des motrices en grande partie automatisées, sur des trajets balisés. Ayons une pensée émue pour les salariés modestes, qui gagnent moins que ces privilégiés et qui ont commis l'erreur de vouloir prendre le train pour se payer un peu de bon temps ce week-end.

   Peut-être auront-ils l'occasion de croiser, d'ici dimanche soir (sans le savoir), un de ces roulants grévistes (qui ne subira peut-être même pas de retenue sur salaire) profitant de son "mouvement social" pour s'offrir des vacances en famille.

jeudi, 14 octobre 2021

Le Roquefort à la Une

   Depuis lundi 11 octobre, on assiste, en particulier en Aveyron, à une levée de boucliers contre l'étiquetage Nutri-score, au motif que celui-ci attribue la plus mauvaise note (un "E") au "roi des fromages" !

   À la pointe du combat se trouve la Confédération générale des producteurs de lait de brebis et des industriels de Roquefort, en particulier le groupe Société, filiale de Lactalis. Comme Le Monde le rappelle dans un récent article, celui-ci représente 70 % des ventes (alors qu'il existe sept producteurs de ce fromage, les concurrents les plus connus étant Papillon et Gabriel Coulet ; aux amateurs je signale également la marque Vernières, dont les produits sont tout aussi savoureux que ceux des "géants" de l'appellation).

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   Pour les producteurs industriels, l'enjeu n'est pas mince. Les ventes sous forme de portions préempaquetées, dans les grandes surfaces (celles susceptibles d'être marquées du Nutri-score), pèsent 45 % du total. Je ne pense pas me tromper en affirmant que plus de 80 % de ces ventes-là se font au bénéfice de Société (dont les "pains" jugés de qualité insuffisante finissent eux aussi dans les bacs... sous marque de distributeur).

   Sur le site de l'AOP Roquefort, il est possible de télécharger une plaquette-manifeste, qui demande que le célèbre fromage de brebis (dont raffolait paraît-il l'empereur Charlemagne) soit exempté du Nutri-score. Les arguments avancés méritent lecture.

   Les médias se sont emparés de l'affaire... jusqu'à un humoriste de France Inter, Daniel Morin. Chroniqueur dans La Bande originale, celui-ci n'a pas hésité, hier mercredi, à faire du Roquefort son "héros du jour", flamboyant plaidoyer à la clé.

   Pour qui connaît l'humoriste et écoute régulièrement la radio publique, ce n'est pas étonnant. Il y a cinq ans, l'émission culinaire "On va déguster" consacrait l'un de ses numéros au Roquefort. Quant à Daniel Morin, c'est dans son (excellente) émission La Morinade, diffusée sur Le Mouv', qu'il pouvait jadis laisser transparaître son amour du "roi des fromages".

lundi, 11 octobre 2021

Embrouillamini à Saint-Affrique

   Il était une fois, dans la riante cité de Saint-Affrique, en Aveyron, un jeune chef d'entreprise dont l'inclination politique penchait à droite. Sans doute poussé par d'amicales relations, il se mit en tête de partir à la conquête de l'hôtel de ville.

   Rome ne fut pas construite en un jour, et Saint-Affrique pas conquise en une tentative. En 2008, placé en troisième position sur la liste de droite, Sébastien David connut les affres d'une défaite cinglante face au maire sortant, le socialiste Alain Fauconnier. En 2014, désormais tête de liste, le pas encore quadragénaire fut de nouveau vaincu, mais par un écart plus mince. Enfin, en 2020, secondé par Émilie, il décroche le graal saint-affricain.

   Cette épopée municipale se doubla d'une conquête cantonale. Elle prit le même chemin laborieux et débuta par une large défaite, en 2011, face à celui qui était alors présenté comme le dauphin du maire socialiste. Sébastien David prit sa revanche en 2015, bien aidé par les déboires de son ancien vainqueur. Les divisions de la gauche lui permirent d'arracher à celle-ci le canton, qu'il conserva assez facilement en 2021. Tout allait bien pour Sébastien David, qui avait même accepté d'être le suppléant du nouveau député Viala. Ce n'est que plus tard qu'il comprit son erreur.

   Depuis le retrait de Jacques Godfrain, la troisième circonscription de l'Aveyron semble brûler les doigts des députés de droite qui l'ont acquise. Ainsi Alain Marc, mis sur orbite par le prestigieux sortant, a naguère quitté les ors du Palais Bourbon pour l'épaisse moquette du Palais du Luxembourg. Il avait gardé la place au chaud pour Arnaud Viala, qui n'aura finalement même pas effectué un septennat dans le poste, préférant se jeter sur la présidence du Conseil départemental de l'Aveyron, en passant sur le cadavre politique d'un membre de sa majorité.

   Les thuriféraires d'Arnaud Viala clament son dévouement, son désir de servir avant tout l'Aveyron et les Aveyronnais. On est prié d'acquiescer, l'oeil humide, tandis que l'ancien député se fait voter une spectaculaire augmentation d'indemnité... qui lui permet d'amortir le passage de la députation à l'exécutif départemental, moins rémunérateur. "Monsieur 31 %", comme il est parfois surnommé dans les rues du chef-lieu aveyronnais (les mauvaises langues faisant remarquer que le chiffre de l'augmentation n'est pas très éloigné du pourcentage des suffrages exprimés atteint au premier tour de la législative de 2017) n'avait cependant pas mesuré toutes les conséquences de sa geste électorale.

   Élu président du Conseil départemental de l'Aveyron le 1er juillet dernier, il n'a officiellement démissionné de l'Assemblée nationale que le 31 juillet, soit presque un mois plus tard. C'est là que les choses se compliquent. L'analyse d'un blogueur du Monde va nous être très utile.

   Normalement, l'abandon du mandat de député pour cause de respect de la loi sur le cumul doit permettre au remplaçant de siéger à l'Assemblée nationale, sans avoir à organiser d'élection législative partielle. Quand bien même le remplaçant (ici, Sébastien David, pas très à l'aise dans le costume qu'on lui fait porter) refuserait le poste de député, moins d'un an avant les nouvelles élections nationales, il ne peut être programmé de nouveau scrutin. Mais, comme Arnaud Viala a attendu d'avoir été élu président du Conseil départemental pour démissionner de l'Assemblée nationale, son remplaçant est tenu de lui succéder, même brièvement, avant d'éventuellement démissionner à son tour. Or, l'obtention du mandat de député par Sébastien David étant la plus récente, elle prime sur tout autre mandat. Le voilà donc contraint à quitter ses fonctions de maire, de président de communauté de communes (qu'il devrait toutes deux avoir retrouvées prochainement) et de conseiller départemental.

   (Précisons que si Arnaud Viala avait pris l'énoooorme risque de démissionner de la députation ne serait-ce que la veille de son élection à la tête de l'exécutif aveyronnais, cette histoire n'aurait pas lieu d'être.)

   Cela nous mène au premier tour du scrutin départemental, qui s'est tenu ce dimanche. Les résultats (tels qu'ils ont été communiqués par Centre Presse) ont été un peu surprenants :

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    Si le binôme emmené par Sébastien David est bien arrivé en tête, il devance deux concurrents de gauche, le second appelant à voter pour le premier. Mathématiquement, le conseiller sortant pourrait être battu dimanche prochain.

   Toutefois, cette analyse est à tempérer par le taux de participation, qui fut très faible : seulement 35 % des électeurs inscrits se sont déplacés. Cela explique la considérable chute du vote en faveur de Sébastien David (et de son colistier) : en moins de quatre mois, il est passé de 2334 à 1459 voix, soit une perte de 37 %. L'avenir proche nous dira si la mobilisation des caciques de la droite en faveur du plus bref député de l'histoire aveyronnaise (Sébastien le Bref ?) suffira à lui permettre de conserver l'une de ses prébendes.

   P.S.

   Signalons que le binôme de gauche qui affrontera au second tour celui conduit par Sébastien David est composé du fils de l'ancien maire de Saint-Affrique et de l'un des anciens adjoints de celui-ci. C'est règlement de comptes à OK Corral !

dimanche, 03 octobre 2021

Rendez l'argent !

   Ce matin, je me suis réveillé avec une radio publique, qui a "bousculé " sa programmation pour traiter l'événement du jour : le décès de Bernard Tapie. Déjà, que l'on accorde une grande place à ce petit personnage ne me plaisait pas. Mais, quand j'ai commencé à entendre ce qui se disait de lui, puis à lire ce qui était écrit à son propos, mon sang n'a fait qu'un tour. Comment peut-on rendre hommage à un individu aussi malhonnête ? Par bêtise ? Par calcul politique ? Par méconnaissance ?

   Il est peut-être nécessaire de rafraîchir la mémoire de nos concitoyens oublieux. Il y a dix ans, j'avais consacré un billet à un excellent ouvrage, signé Laurent Mauduit (aujourd'hui à Mediapart) :

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   À celles et ceux qui n'auraient pas la possibilité ou l'envie de se taper un livre entier sur l'un des plus gros magouilleurs de la République, je conseille la vision d'un documentaire datant de 2015, à l'écriture duquel a participé Laurent Mauduit. Il actualise les informations présentes dans le livre (qui date de 2008), sans aller jusqu'à l'époque actuelle. Voilà de quoi faire de tout un chacun un(e) citoyen(ne) correctement informé(e).

   Franchement, je trouve le déluge de louanges à gerber !

   P.S.

   J'ai regardé le documentaire ce dimanche, en début d'après-midi. Il n'avait pas (encore) été vu par beaucoup de monde :

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   Comparez avec le moment où vous y accédez !

samedi, 02 octobre 2021

Le barrage de Couesques

   Hier vendredi, j'ai assisté à la projection d'un documentaire datant de plus de soixante-dix ans. (Un extrait est visible ici, sans le son de l'époque.) Il a été tourné au fur et à mesure que s'est construit un barrage aveyronnais, celui de Couesques, à cheval sur les communes de Saint-Hippolyte et Campouriez, dans le nord-ouest du département.

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   Ce barrage (et l'usine hydroélectrique qu'il permet de faire fonctionner) fait partie d'un ensemble d'édifices (gérés par EDF) situés sur les cours du Lot et de la Truyère. Envisagée dès le début du XXe siècle, la construction n'a été mise en chantier qu'à la sortie de la Seconde Guerre mondiale (d'autres barrages, sur le secteur cantalien, ayant été bâtis dans les années 1930).

   Une partie de ces explications a été donnée aux visiteurs à l'occasion d'une visite de l'espace EDF, organisée dans le cadre de la projection. Prévue pour succéder à celle-ci, elle a été proposée en guise d'introduction à la moitié de l'audience, en raison de l'afflux de visiteurs. La petite salle des fêtes de Saint-Hippolyte pouvait accueillir une cinquantaine de personnes (jauge estimée largement suffisante par les organisateurs, qui avaient certes communiqué sur l'événement, mais de manière modeste)... or c'est environ le double qui s'est présenté à l'heure dite. (Cette affluence ne fut pas sans me rappeler la foule qui avait assisté, il y a presque onze ans, à une réunion d'information sur la gestion de ces mêmes barrages. C'était dans le gymnase d'Entraygues-sur-Truyère, commune voisine de Saint-Hippolyte.)

   Quelques places se sont toutefois libérées quand les organisatrices ont annoncé qu'elles devaient vérifier les passes sanitaires. Cela n'a évidemment posé aucun problème à l'écrasante majorité du public, très discipliné sur ce plan... alors que, dans la foule, plus nombreuses ont été les personnes à "oublier" d'éteindre leur téléphone portable pendant la projection...

   La première partie du film (d'une durée totale de 50 minutes) montre le site avant les travaux. Cela a particulièrement intéressé les spectateurs, pour la plupart originaires du coin (quelques-uns même déjà nés à cette époque). Les scènes de creusement puis de transport des blocs de pierre (parfois de taille impressionnante) ont suscité des réactions dans le public, dans lequel se trouvaient (me semble-t-il) quelques retraités ayant exercé une activité manuelle.

   Le chantier a vu la mise en œuvre de technologies avancées pour l'époque. Les débris rocheux ont été transportés par camions... et téléphérique, une ligne (de cinq kilomètres de longueur) ayant été spécialement aménagée à cet effet. Cela nous a valu quelques beaux plans aériens de la vallée (certes, en noir et blanc). Ils ont été complétés par des cartes qui, pour être sommaires, présentaient quand même fort bien la situation géographique du chantier.

   On ne nous a pas laissé non plus ignorer les détails de la fabrication du béton, ni des turbines, de la matière première au produit fini, en passant par l'assemblage, une étape particulièrement délicate, se jouant au centimètre voire au millimètres près. Et tout cela, sans ordinateur !

   C'est dire si ce film est aussi un hommage aux travailleurs du chantier. Les ingénieurs étaient français, mais la main-d'oeuvre venait de l'étranger. Espagnols, Portugais, Polonais immigrés ont côtoyé des prisonniers de guerre allemands, comme l'a rappelé l'un des spectateurs, jeune garçon à l'époque. Il disait avoir été marqué par la toilette des Allemands, qui allaient se baigner nus dans la Truyère ! (Notons que l'organisation de la projection était l'occasion de lancer le projet d'un réalisateur, qui ambitionne de créer un spectacle son et lumière sur le sujet, en s'appuyant sur des témoignages d'habitants. Ceux-ci étaient invités à laisser leurs coordonnées à l'issue de la séance.)

   L'avant-dernière partie du film était consacrée à la vie des ouvriers. Ils ont été logés dans une cité bâtie sur les hauteurs (en allant vers le bourg central de Saint-Hippolyte, mais un peu à l'extérieur). Un transport en bus avait été mis en place pour faciliter leurs déplacements entre la cité et le chantier. Le dimanche, les passionnés de football étaient emmenés plus bas, à Entraygues, où se déroulaient des matchs, sur un terrain qui n'avait pas grand chose à voir avec ceux que l'on inaugure de nos jours. (Un autre spectateur, cordonnier à la retraite, a évoqué les chaussures des joueurs, sur lesquelles il a jadis exercé son art.) Cette séquence a elle aussi suscité les réactions du public, où se trouvaient nombre d'anciens pratiquants de la "balle au pied"... ainsi que quelques pratiquantes, d'après ce que j'ai pu capter (involontairement) d'une conversion entre deux mamies, qui se rappelaient le bon temps des parties de foot auxquelles elles avaient participé !

   Ces ouvriers méritaient bien quelques divertissements, tant leur travail était éprouvant... et dangereux. Plusieurs scènes montrent des hommes suspendus à une corde, en train de vérifier le détail de la paroi du barrage, ou le coffrage métallique, voire en train de peindre. Les spectateurs chercheront en vain toute trace de harnachement sécuritaire !

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   Une autre figure a ému l'assistance, celle du curé du village, jeune homme à l'époque, mais que visiblement plusieurs spectateurs ont connu par la suite.

   Le documentaire s'est achevé par la mise en route du barrage et de l'usine, avec les procédures de sécurité (qui consistaient à tester les installations). Il s'agissait donc bien d'un film de propagande, en l'honneur d'une France valeureuse, imaginative, travailleuse, tentant de se débarrasser des dernières séquelles de la guerre et de retrouver un peu de son lustre d'antan.

dimanche, 05 septembre 2021

Wonder Woman 1984

   En raison de la pandémie de covid (et de la prudence excessive des distributeurs), les cinéphiles n'ont pas eu la possibilité de découvrir ce long-métrage en salles. C'est donc dans une chambre d'hôtel (celui-ci abonné à une chaîne cryptée) que je me suis récemment "fait une toile".

   Ce film est censé être la suite de Wonder Woman, dont l'action se déroule majoritairement pendant la Première Guerre mondiale. Paradoxalement, cela démarre par un retour en arrière. On y voit Diana préadolescente, désireuse de remporter une prestigieuse compétition entre jeunes Amazones... quitte à contourner les règles. La séquence, bien construite, n'est pas sans rappeler certains épisodes de la saga Harry Potter. Elle aurait mérité une vision sur très grand écran.

   Ensuite, direction 1984 et l'Amérique reaganienne, en pleine Guerre froide contre l'ogre soviétique. Les femmes n'y étaient pas aussi bien considérées qu'aujourd'hui. Y compris dans le musée où elle travaille, Diana Prince tranche par son assurance... et sa faculté à se déplacer avec grâce sur de hauts talons. (Comme quoi, le mannequinat peut parfois servir à quelque chose.) Je n'ai pas trop compris où se situait la réalisatrice Patty Jenkins sur ce sujet. Au début, on perçoit de la réprobation vis-à-vis de ce code vestimentaire imposé par une vision machiste de la société. Mais, finalement, j'ai eu l'impression que le fait d'arriver à se déplacer sans problème avec ces horribles chaussures était porté au crédit des personnages.

   C'est sur le registre comique que je trouve le film plus réussi (moins toutefois que le précédent). Un personnage (interprété par Chris Bite Pine) surgit du passé de Wonder Woman. Il s'extasie sur la modernité de l'époque (les années 1980)... alors que, pour les spectateurs du XXIe siècle, ce monde a un côté vintage. Ces retrouvailles nous valent une belle scène en avion, jusque dans l'espace. Là encore, le grand écran aurait été justifié... tout comme dans la meilleure séquence d'action du film : la bagarre au sein de la Maison Blanche. Le personnage incarné par Gal Gadot (toujours aussi sensuelle...) y découvre ses faiblesses.

   Cependant, dans l'ensemble, le film est décevant. Au cœur de l'intrigue se trouve une mystérieuse pierre antique, capable d'exaucer le vœu le plus cher de la personne qui la touche. Locales au départ, les conséquences vont devenir planétaires. J'ai trouvé cela un peu gros (et un peu con), même s'il était intéressant de confronter la super-héroïne à des antagonistes qui sont, au départ, des individus ordinaires. J'ai aussi trouvé savoureux que l'on nous montre la bêtise de certains individus, lorsqu'ils ont l'occasion de réaliser leur vœu le plus cher. Mais le souci de réalisme est passé au second plan, sans parler de l'impression de se retrouver, parfois, face à un jeu vidéo. Enfin, last but not least, si Gal Gadot est impeccable dans les scènes d'action et les moments de comédie, elle est moins crédible dans les scènes d'émotion (même en V.O.). Du coup, je suis sorti de là assez partagé.

   P.S.

   Le caméo qui interrompt le générique de fin est un clin d'œil au passé télévisuel du personnage principal.

dimanche, 29 août 2021

Amaryllis Fox

   Cet ancienne agent de la CIA est le sujet du dernier numéro de l'émission radiophonique "Espions, une histoire vraie", diffusée cet été le samedi sur France Inter. L'auteure et présentatrice, Stéphanie Duncan, est une "ancienne" de la radio publique et des émissions historiques. Elle a participé à "2000 ans d'histoire" (sous la direction de Patrice Gélinet), avant de créer ses propres programmes, "Les femmes, tout une histoire", puis "Autant en emporte l'histoire".

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   Pour raconter la vie de l'ex-espionne états-unienne, elle s'est beaucoup inspirée de son autobiographie Undercover, avoir vingt ans à la CIA (publiée sans l'imprimatur de l'Agence).

   L'émission de France Inter résume bien le bouquin, en y ajoutant un habillage sonore et des extraits d'archives radiophoniques ou télévisuelles.

   Je recommande néanmoins aussi de lire le livre, d'environ trois cents pages. Cela se dévore comme un roman d'espionnage, même si de nombreux passages sont consacrés à la vie personnelle d'Amaryllis Fox (peu abordée dans l'émission radiophonique). Dans le livre, on découvre qui étaient ses parents (la mère étant d'origine britannique)... et l'une de ses grands-mères, assez atypique. On suit aussi davantage la formation de celle qui ne fut, au départ, qu'une sorte d'employée de bureau, avant que ses talents (qu'elle ne cherche pas du tout à dissimuler) n'incitent ses supérieurs à l'envoyer sur le terrain.

   Les missions de l'espionne l'envoient en Tunisie, en Irak, au Pakistan, en Chine, en Indonésie... et même en France (pays dont elle parle la langue). Une rencontre secrète s'est déroulée à Lyon. Notre pays et sa culture sont d'ailleurs présents à plusieurs reprises dans le parcours de l'agent. Lors de sa formation, à Langley, elle semble avoir été en contact avec un collègue d'origine française (spécialiste du déguisement). Plus tard, en Chine (à Shanghai), elle et son compagnon se font servir des crêpes par un Français ! Enfin, je laisse à chacun le plaisir de découvrir quel usage l'apprentie espionne, alors simple étudiante, fait de stylos Bic en Birmanie...

   Le lectorat français sera peut-être surpris de la franchise avec laquelle l'auteure relate sa vie privée, analysée de manière quasi clinique... une vie qui n'était en réalité plus vraiment privée, à partir du moment où elle est entrée dans l'Agence. Avec l'un de ses partenaires, elle s'est quasiment comportée comme ces couples d'espions russes infiltrés aux États-Unis.

   C'est bien écrit, passionnant à lire, sauf peut-être à la fin, quand elle évoque sa reconversion et son amour de l'humanité. L'ancienne agent aux nerfs d'acier est devenue une militante pour la paix, bien sous tout rapport, puisqu'elle a épousé l'un des rejetons de la famille Kennedy. Bientôt une carrière politique ?

jeudi, 26 août 2021

Good Doctor, saison 4

   L'an dernier, j'avais été plutôt déçu par la troisième saison de la série Good Doctor, en dépit d'un final réussi. J'ai retenté le coup avec l'épisode double qui inaugure la quatrième saison, en pleine pandémie.

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   Les scénaristes ont tiré parti du contexte sanitaire des États-Unis pour redonner goût à un programme qui commençait à ronronner. C'était aussi un choix esthétique, que n'ont pas fait la majorité des producteurs de fictions, outre-Atlantique comme en Europe : quand les tournages ont repris, entre deux confinements, la plupart du temps, on a fait comme si l'action ne se déroulait pas en temps de covid-19. Une des rares exceptions est la série Most Wanted Criminals (dérivée de FBI), dont la diffusion a été interrompue par TF1. On a quand même pu voir, dès le premier épisode de la saison 2, les protagonistes masqués :

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   Mais revenons à la saison 4 de Good Doctor. En raison du contexte, dans le premier épisode, la vie personnelle du médecin autiste passe un peu au second plan... et c'est tant mieux. Les scénaristes ont choisi d'illustrer, à travers une multitude de personnages, les difficultés de la vie quotidienne en période pandémique. Ainsi, de nombreuses familles sont divisées, d'autres cohabitent pour le meilleur et pour le pire ; quelques-uns se retrouvent isolés. Et une minorité voit mourir l'un de ses proches.

   Durant le deuxième épisode, diffusé mercredi soir, l'aspect dramatique s'intensifie. De plus en plus de personnes décèdent de la maladie, à l'hôpital. Le personnel médical fait de son mieux (la série lui rend un bel hommage), mais on comprend que c'est dur, aussi bien physiquement que psychologiquement. Au début de chaque histoire, on remarquera l'insertion d'un panneau qui vaut tous les discours :

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   J'ai particulièrement aimé deux intrigues annexes : la recherche effectuée par Claire (qui est encore sous le coup du décès du docteur Melendez, dont elle était secrètement amoureuse) et l'attention particulière portée par le docteur Park à une femme enceinte (touchée par le covid), qui n'a personne pour la soutenir.

   Je rassure tout le monde : après une période de drames, la situation s'améliore. Certains des malades que l'on a suivis pendant ces deux épisodes vont s'en sortir.

vendredi, 14 mai 2021

L'Art du crime

   Cette série policière atypique est diffusée depuis bientôt quatre ans sur France 2. Elle s'insère dans le mouvement des comédies policières, qui allient humour et polar (avec un brin de romantisme), dans la lignée de Rizzoli & Isles et Castle. La particularité de la série française est d'inclure l'analyse d'oeuvres d'art dans le déroulement des intrigues. Aux cinéphiles, cela rappellera Ce que mes yeux ont vu (avec Sylvie Testud). Aux (vieux) téléspectateurs d'Arte, cela évoquera l'austère mais fascinante série Palettes.

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   Les enquêtes associent un improbable duo, composé de Florence Chassagne, une historienne de l'art (un peu fantasque) en poste au Louvre, et Antoine Verlay, un officier de police judiciaire bourru et opiniâtre. Dans les rôles, Eléonore Bernheim et Nicolas Gob sont très bons, même si les aspects liés à leur vie privée sont les éléments les moins intéressants des intrigues.

   Le dernier épisode inédit, diffusé ce vendredi soir, s'intitule Danse de sang. Il a pour cadre le Moulin-Rouge et (sans surprise) les oeuvres d'Henri de Toulouse-Lautrec. L'une d'entre elles semble particulièrement liée au meurtre :

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   Il s'agit du tableau "Au Moulin-Rouge", dont on ne verra pas l'original durant l'épisode, puisqu'il se trouve à l'Art Institute of Chicago :

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   Au cours de l'enquête, d'autres oeuvres de l'artiste sont montrées à l'écran. On peut citer le "Panneau pour la baraque de la Goulue", que l'héroïne va examiner au musée d'Orsay. Mais c'est une autre peinture, intitulée "Bal au Moulin-Rouge", qui est susceptible de livrer la clé de l'énigme. (Hélas, ce tableau-ci se trouve lui aussi outre-Atlantique, dans un musée de Philadelphie.)

   À noter la présence au générique de Bruno Solo (en Toulouse-Lautrec) et de Sara Mortensen (remarquable dans Astrid et Raphaëlle), qui incarne ici une danseuse du Moulin-Rouge. Celle-ci, qui a perdu la mémoire, est un personnage trouble, à la fois victime et (peut-être) coupable...

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   L'énigme est suffisamment complexe pour retenir l'attention des amateurs de polar. Au niveau de l'humour, je suis moins enthousiaste : la fixation que fait l'historienne de l'art sur son musculeux partenaire commence à devenir lourdingue (et très prévisible dans les maladresses qu'elle entraîne) ; toutefois, dans cet épisode, les scénaristes ont introduit un quiproquo savoureux, autour d'un doigt...

   P.S. I

   La cinquième saison est en route.

   P.S. II

   À celles et ceux qui voudraient découvrir la plus belle collection d'oeuvres de Toulouse-Lautrec (bien qu'incomplète), je ne peux que recommander le musée d'Albi, auquel j'avais consacré un billet détaillé en 2011. Sachez qu'il est sur le point de rouvrir ses portes, avec une exposition temporaire consacrée au Montmartre de la fin du XIXe et du début du XXe siècle. Alléchant, non ?

mardi, 11 mai 2021

Branleurs Academy

   Ce matin, le journal (Centre Presse) a failli me tomber des mains. J'étais en train de consulter la page consacrée au bassin decazevillois lorsque mon regard s'est posé sur cet article (dont la version numérique est accessible ici) :

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   La lecture du texte nous apprend que ces jeunes voudraient que les examens soient totalement remplacés par le contrôle continu... sous-entendu (je précise pour celles et ceux qui auraient du mal à comprendre les motivations des manifestants) sans avoir à préparer la moindre épreuve terminale (pour laquelle ils sont censés travailler depuis des mois, soit dit en passant)... et, surtout, avec la quasi-assurance de décrocher le diplôme, la notation au sein des établissements (en dehors de tout anonymat des copies) étant souvent plus démagogique indulgente qu'aux épreuves d'examen (avec copies anonymes). Bref, les pauvres choux ne voudraient surtout pas rater le train du "bac pour tous"... ou presque tous : 95 % de réussite l'an dernier. (Les 81 % de 1968 -avec maintien d'épreuves terminales, orales- sont pulvérisés.) Seuls les blessés, les malades (hélas pour eux) et les plus incurables de nos illettrés ne l'ont pas décroché.

   Notons que la photographie est en contradiction avec le fond des revendications. Alors que les "manifestants" se plaignent d'une année difficile et du fait qu'on ne les ait pas suffisamment aidés dans le travail (une pique au passage destinée au personnel enseignant du lycée, semble-t-il), on voit une masse hilare, visiblement plus préoccupée par le fun que par l'étude.

   De surcroît, ces jeunes sont collés les uns aux autres, au mépris des règles de sécurité sanitaire. Plus de la moitié d'entre eux ne porte pas de masque ou le porte très mal. C'est à cause de ce genre de comportement irresponsable que des classes ont été fermées, que des cours en "distanciel" ont été imposés (ce que les jeunes disent pourtant déplorer). Bref, leur attitude est incohérente au regard de leurs "revendications". Mais, voilà, on sent que les beaux jours reviennent, avec les ponts du mois de mai. Pourquoi s'emmerder à préparer des examens qui pourraient être donnés à tous, hein ?

   Pauvre jeunesse bêlante. Tu te prépares un bel avenir de chômage et de précarité. Je termine toutefois par une note d'espoir : à ma connaissance, peu d'établissements aveyronnais ont été touchés par cette vague de je-m'en-foutisme et, même à Decazeville, une partie des élèves, n'écoutant pas les bloqueurs, a pénétré dans l'établissement pour continuer à y recevoir la formation financée par nos impôts. Bravo à ceux-là.